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Source, Antidote 9

Sujet : Liaisons, élisions, disjonctions, h muet h aspiré

Mots demandant l’élision ou la disjonction


L’élision s’impose généralement devant un mot qui commence par une voyelle ou par un h muet.
l’amour
l’honneur
d’ici
s’il le veut
j’hésite
qu’elle soit remerciée

La disjonction est le phénomène où un mot qui commence phonétiquement par une voyelle entraine sur le


mot qui précède l’absence d’élision ou de liaison, comme s’il s’agissait d’un mot commençant par
une consonne.

Cet article passe en revue les cas devant lesquels on peut être amené à hésiter entre l’élision et la
disjonction :

 les mots débutant par la lettre h ;


 les mots débutant par une semi-voyelle ;
 les numéraux un, huit et onze ;
 les noms de lettres ;
 les mots autonymes ;
 les titres d’œuvres ;
 les mots étrangers ;
 les noms propres.

H muet ou h aspiré ?
Le h initial des mots d’origine latine, qui n’était plus prononcé dans cette langue depuis le IIIe siècle
av. J.-C., est un vestige graphique qui ne se prononce généralement pas en français
(homme, habile, humeur). Il en va de même pour les mots d’origine grecque (hémiplégie, hétérodoxe). Il est
pour cette raison appelé h muet.

Le h de certains mots d’origine francique (hache, haie, hangar, houblon) n’est plus prononcé en français


depuis la fin du Moyen Âge. De façon plus générale, le hinitial des mots originaires de langues où existe
un h prononcé (particulièrement les langues du groupe germanique), bien qu’il ne se prononce pas en
français, provoque souvent un phénomène de disjonction. Il est alors appelé h aspiré.
*le hommage →  l’hommage
Mot d’origine latine : h muet, élision.
*l’homard  →  le  homard
Mot d’origine germanique (norois) : h aspiré, disjonction.

Sur le plan phonétique, il n’existe pas de différence en français moderne entre un h muet et un h aspiré
quand les mots sont considérés isolément. C’est uniquement sur la base de la disjonction que ces deux
types de h se différencient.

Le critère étymologique n’est pas absolu et connait des exceptions. Par exemple, le mot héros, bien que
d’origine grecque, débute par un h aspiré (le héros), contrairement à son pendant féminin (l’héroïne). Les
exceptions, qui sont souvent des mots courts (le haut plutôt que *l’haut), semblent parfois s’expliquer par la
volonté d’éviter une homonymie gênante (entre *l’haut et l’eau).

Avec certains mots, l’usage étant particulièrement flottant, on peut considérer l’élision comme facultative :
l’hyène  ou la hyène
l’hiatus ou  le  hiatus
l’h muet  ou le h muet 

Remarquons que, dans les deux premiers exemples, hyène et hiatus, le mot commence phonétiquement par
une semi-voyelle (voir section ci-dessous). Dans le dernier exemple, il s’agit d’un nom de lettre (voir section
ci-dessous).

Élision
Pour des raisons de prononciation, il arrive que la voyelle finale d’un mot tombe et soit remplacée par
une apostrophe devant un mot commençant par une voyelle ou par un h muet. C’est ce qu’on appelle
l’élision.

La liaison
La liaison se définit en français comme la prononciation d’un phonème permettant de lier deux mots
contigus dans un même groupe rythmique (qui correspond à un groupe syntaxique).
Mes amis  est prononcé [mé z ami] (et non : *[mé] + [ami]).
Petit homme  est prononcé [peti t òm] (et non : *[peti] + [òm]).

En plus de révéler les liens entre les divers éléments du groupe syntaxique, la liaison donne des
indications morphologiques à l’oral.
Genre
Masculin grand ami [grâ t ami]
Féminin grande amie [grâ d ami]
Nombre
Singulier il arrive [ilariv]
Pluriel ils arrivent [il z ariv]
En français, on compte trois types de liaisons : les liaisons obligatoires, interdites et facultatives, qui sont
soumises à des règles. 

Liaisons obligatoires

Voici la liste des liaisons obligatoires dans un même groupe rythmique selon les catégories de mots :
Catégorie 1 Catégorie 2 Exemple Transcription
Adjectif Nom petit avion [peti t avjô]
Adverbe Adjectif tout étourdi [tu t éturdi]
Adverbe Adjectif très amer [trè z amèr]
Adverbe Nom plus adulte (que toi) [ply z adylt]
Déterminant Adjectif les autres (avions) [lé z otr]
Déterminant Nom des avions [dé z avjô]
Prépositionmonosyllabique Déterminant dans un (an) [dâ z û]
Préposition monosyllabique Nom sans avis [sâ z avi]
Préposition monosyllabique Pronom sous elle [su z èl]
Pronom Pronom elles y (vont) [èl z i]
Pronom Verbe elles aiment [èl z èm]
Verbe Pronom allons-y [alô z i]
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L iaisons interdites

Une règle a préséance sur toutes les autres : il est interdit d’effectuer une liaison entre deux mots qui
appartiennent à deux groupes rythmiques différents.
Les renforts arrivent.
Les renforts, groupe nominal sujet, et arrivent, verbe, appartiennent à deux groupes rythmiques différents.
On doit donc prononcer [lérâfòrariv] (et non : *[lérâfòr z ariv]).

Outre cette règle principale, voici une liste de liaisons interdites, même si les mots concernés appartiennent
au même groupe rythmique :
Note. — Une barre oblique indique dans la transcription phonétique l’endroit où la liaison est interdite.

Mot Contexte Exemple Transcription


Adverbe alors À droite Alors  on   danse. [alòr/ôdâs]
Adverbe interrogatifcomment À droite Comment  est -il arrivé ? [kòmâ/étilarivé]
Adverbe interrogatif quand À droite Quand  est -il arrivé  ? [kâ/étilarivé]
Conjonction et À droite Marie  et  Anne [marié/an]
Nom singulier À droite l’amoureux  éconduit [lamurö/ékôdÿi]
Pronom sujet inversé À droite Sont-elles  arrivées  ? [vôtèl/arivé]
Mot débutant par un haspiré À gauche les   hérons [lé/érô]
Unité isolée (ex. : oui, un) À gauche des   oui [dé/wi]

Exception. — Certaines expressions figées forment des expressions très courantes que l’on ne peut plus
décomposer. La liaison s’applique donc quasiment toujours là où elle serait normalement interdite, marquant
la cohésion du groupe. En voici quelques exemples :

tout un chacun [tu t ûSakû]


comment allez-vous [kòmâ t alévu]
quand est-ce que… [kâ t èske]
pot aux roses [po t oroz]
il était une fois [ilétè t ynfwa]

Liaisons facultatives

Plus le niveau de langue est soutenu, plus le nombre des liaisons effectuées augmente. Ci-dessous,
quelques exemples de liaisons facultatives que l’on entend quelquefois :
Mot Contexte Exemple Transcription
Auxiliaire À droite elle était  arrivée [èlétè t arivé]
Verbe conjugué À droite ils mangent  ensemble [ilmâZ t âsâbl]
Nom pluriel À droite des  oiseaux  exotiques [dézwazo z ègzòtik]
Préposition de plus d’une syllabe À droite devant  eux [devâ t ö]
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En ce qui concerne les exemples, voici ce qu’indique Antidote :

Élision interdite : on dit la halle (et non *l’halle).

Élision obligatoire : on dit cesser d’habiter (et non *cesser  de habiter)

Élision obligatoire :on dit l’heure (et non *la heure).

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