EEG ET PSYCHIATRIE : L’HEURE DE LA RÉSURRECTION

Tom G. Bolwig , Acta Psychiatrica Scandinavica

ÉDITORIAL

Depuis la découverte de l'EEG par le psychiatre Hans Berger

en 1929, nombreux sont ceux qui ont étudié les corrélats
cliniques de l'EEG dans les troubles psychiatriques.
Nombreuses tentatives d'application de l'EEG comme aide
au diagnostic et méthode pour mieux comprendre la
physiopathologie des troubles psychiatriques.

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles les méthodes

électrophysiologiques ont jusqu'à récemment joué un rôle
modeste en neuropsychiatrie.
Traduction Institut neurosens December 7, 2018

Les études EEG pour trouver leur chemin:

Premièrement, le contexte théorique pour leur utilisation - et

deuxièmement, La façon dont leur demande est présentée de
manière analogique et numérique a rendu difficile la
recherche d’études EEG cliniques pour trouver leur chemin
dans les revues de psychiatrie classiques.

En effet, un grand nombre d’études susceptibles d’inciter les

cliniciens à approfondir leurs recherches ont été publiées
dans des revues spécialisées et restent donc inconnues de la
communauté des psychiatres.

La classification actuelle des troubles psychiatriques suscite

de plus en plus d'inquiétude, accusée à juste titre non
seulement de négliger la psychopathologie (1), mais surtout
d'abandonner les principes qui sous-tendent le modèle fondé
sur des preuves médicales pour les syndromes psychiatriques
(2).

La psychiatrie n’a que peu d’examens et a effectivement

besoin de méthodes / d’essais pour conserver sa place en tant
que branche de la médecine. ,

L'avènement des techniques d'imagerie (SPECT, PET et

IRM) a offert la fonction du cerveau vivant, identifiant la
physiopathologie, voire l'étiologie.

En raison de la difficulté dans l'interprétation de

l'EEG, la plupart des psychiatres ne savent pas que
l'EEG quantitatif (qEEG) est l'une des méthodes de
neuroimagerie prometteuses pour l'étude scientifique
des troubles psychiatriques.

Il est donc temps d’examiner le développement croissant

dans le domaine de l’EEGq avancé en cherchant de nouvelles
voies pour comprendre certains des syndromes
psychiatriques physiopathologiques.

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L’ EEG CONVENTIONNEL

On sait que cette méthode est utilisée dans les analyses EEG,
y compris l’EEGq, comme étant la méthode de référence, et
constitue la première étape de toute analyse EEG par un
électroencéphalographe qualifié. décrit ci-dessous.

L'EEG conventionnel a été largement appliqué dans la

recherche en psychiatrie et de nombreuses études ont
montré que des anomalies de l'EEG étaient présentes dans
diverses affections psychiatriques.

Cependant, dans une étude approfondie réalisée en 1999 par

Hughes et John (3), ils concluent que
l’électroencéphalographie conventionnelle est maintenant
très utile pour identifier:

• a) l’activité paroxystique;

• b) altérations importantes des fréquences de fond de

l'EEG;

• c) une activité lente mélangée qui peut être liée au délire ou

à la démence;

• d) évaluer les troubles du sommeil.EEG quantitatif

L’EEG QUANTITATIF

Dans un examen approfondi et complet, Coburn et al. (4)

décrivent les avantages évidents de l’EEGq par rapport à
d'autres méthodes d'imagerie, mais ils appellent à la
prudence en raison de nombreux problèmes
méthodologiques, dontKaiser a mis l’emphase (5).

L'EEG quantitatif implique l'imagerie assistée par

ordinateur et l'analyse statistique de l'EEG.

En comparaison avec d'autres techniques d'imagerie

cérébrale, l’EEGq a une résolution spatiale plus faible, mais
offre de nombreux avantages.

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Ainsi, il n'utilise aucun rayonnement ionisant; il a une

résolution temporelle idéale dans le domaine temporel de la
milliseconde qui caractérise le traitement de l'information
neuronale; il produit de manière non invasive des images
d'activité neuronale corticale inhibitrice et inhibitrice. Il
apparaît comme une activité neuronale ainsi que dans une
activité circulatoire ou métabolique secondaire à une
impulsion neuronale.éditorial

Le système est portable et il a également été démontré qu’il

présente une fiabilité, une stabilité temporelle, une sensibilité et une
spécificité élevées (6).

En utilisant la transformée rapide de Fourier (FFT) des

enregistrements sur le cuir chevelu, il est possible de
comparer des enregistrements EEG individuels de
groupes plus vastes sélectionnés à des bases de données
normatives et d'obtenir ainsi des informations dynamiques
sur l'activité cérébrale.

L'existence de bases de données normatives représente une

différence épistémologique importante entre l’EEGq et
l'EEG conventionnel, ainsi que d'autres techniques
d'imagerie (SPECT, PET).

L’EEGq est la seule méthode qui implique des

comparaisons quantitatives avec des bases de données
normatives sur la santé ou les patients.

Un aspect très intéressant de l’EEGq est la combinaison de

plusieurs mesures d’EEGq individuelles (univariées) en une
seule mesure multivariée, permettant ainsi à chaque patient
de se classer dans des catégories présentant un intérêt
clinique.

L'analyse «neurométrique» pour classer les groupes de

patients sur la base d'une analyse multivariée développée par
John et al. (7, 8) s'est avérée utile dans l'étude de nombreuses
conditions différentes.

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Ainsi, John et al. classer les enfants avec une attention

particulière, mais Chabot et ses collaborateurs ont démontré
de manière convaincante que l’approche neurométrique
était très précieuse. (9) ont pu prédire une réponse
thérapeutique au méthylphénidate sur la base du
prétraitement qEEG.

De la même façon, Prichep et al. (10) ISRS chez des

patients atteints de TOC, plus tard répliqué par
Hansen et al. (11).

L'utilisation de l’EEGq a été appliquée à la plupart des

troubles psychiatriques et donne souvent des résultats
congruents.

Dans la revue de Coburn et al. (4), l'accent est mis sur les
aspects controversés des techniques et de la littérature sur les
études cliniques portant sur l'applicabilité de l’EEGq dans les
troubles de l'enfance, la démence, les troubles de l'humeur, l'anxiété, la
panique, le trouble obsessionnel-compulsif et la schizophrénie.

Les auteurs affirment qu’ils sont en suspens et qu’ils ne sont

pas d’accord. Selon la revue, plusieurs études ont
régulièrement montré que l’EEGq contribuait de manière
significative à la classification de la maladie d'Alzheimer et à
la détection de la dépression.

L’EEGq, notamment l'application d'une analyse

neurométrique, s'est avéré utile, par exemple, pour distinguer
la dépression unipolaire de la dépression bipolaire.

Un degré élevé de sensibilité et de spécificité pour la dépression

par rapport à la démence et l'alcoolisme ont été démontrés par John et
al. (7).

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LOCALISATION QUANTITATIVE DE SOURCE

EEG

Un développement récent de l’EEGq est l'application d'un

algorithme mathématique qui permet d'estimer les
générateurs de source d'EEG enregistrés à partir du cuir
chevelu.

On l'appelle tomographie électromagnétique à résolution

variable (VARETA) (12).

En utilisant des principes similaires à ceux d'autres méthodes

de neuroimagerie, des images tomographiques
tridimensionnelles codées par couleur sont générées.

Cette nouvelle approche s'est révélée conforme aux résultats

d'imagerie conventionnels dans les études sur les maladies
cérébrovasculaires et les tumeurs.

Deux publications récentes dans Acta Psychiatrica

Scandinavica ont montré l'applicabilité de VARETA dans les
troubles psychiatriques.

Dans une étude sur les patients OCD réalisée par Bolwig et
al. (13), une activation significative du circuit thalamo-striato-
cortical, précédemment découverte dans le même groupe de
patients utilisant la technologie glucose-PET, démontrant de
manière détaillée, avec une description précise des régions en
déclin d'activité après un traitement réussi avec un ISRS.

Donc, en utilisant la localisation de source EEGq (VARETA),

John et al. (6) ont examiné un groupe important de patients
psychotiques à la recherche de caractéristiques
neurobiologiques communes aux états psychiatriques
présentées par des patients présentant différents diagnostics
cliniques.

Chez des patients schizophrènes, déprimés et alcooliques

présentant des symptômes psychotiques, ils pourraient
reproduire des sous-types précédemment découverts chez
des patients schizophrènes et ont découvert que les patients
psychotiques n'étaient pas affectés par le diagnostic
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Traduction Institut neurosens December 7, 2018

concernant une distribution caractéristique de six réseaux de

l’EEGq.

L'AVENIR DE L’EEG QUANTITATIF

Il ne fait aucun doute que l’EEGq a un potentiel inutilisé.

Pour utiliser l’EEGq, l’une des tâches principales devrait être
de collecter des données normatives afin d’éviter les biais.

Des données brutes suffisantes répondant à des normes

méthodologiques strictes doivent être collectées et
sauvegardées.

La préparation et l’adaptation de normes professionnelles

minimales, qui constituent une première étape indispensable
pour que les résultats de la recherche soient considérés
comme une preuve de l’efficacité de l’EEGq (4), sont
également recommandées pour les futurs travaux de
recherche et développement (voir également la réf. 14).

Il est nécessaire d'évaluer la valeur ajoutée par EEGq lorsqu'il

est utilisé conjointement avec les méthodes standard de
diagnostic, de choix de traitement et de pronostic.

On espère que la communauté psychiatrique voudra se

joindre à ces efforts.

Un EEG quantitatif est peut-être une méthode qui, plus

que d’autres méthodes de neuroimagerie, peut contribuer
à la classification, à l’élucidation de la physiopathologie
et, en définitive, à l’étiologie des troubles psychiatriques.

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Traduction Institut neurosens December 7, 2018

RÉFÉRENCES

1. Andreasen NC. DSM and the death of phenomenology in America:

an example of unintended consequences. Schizophr Bull 2007;33:108–
112.

2. Fink M, Taylor MA. The medical evidence-based model for

psychiatric syndromes: return to a classical paradigm. Acta Psychiatr
Scand 2008;117:81–84.

3. Hughes JR, John ER. Conventional and quantitative

electroencephalography in psychiatry. J Neuropsychiatry Clin
Neurosci 1999;11:198–208.

4. Coburn KL, Lauterbach EC, Boutros NN, Black KJ, Arciniegas

DB, Coffey CE. The value of quantitative electroencephalography in
clinical psychiatry: a report bythe Committee on Research of the
American Neuropsychiatric Association. J Neuropsychiatry Clin
Neurosci 2006;18:460–500.

5. Kaiser DA. QEEG: state of the art, or state of confusion. J

Neurother 2001;4:57–75.

6. John ER, Prichep LS, Winterer G et al. Electrophysiological

subtypes of psychotic states. Acta Psychiatr Scand 2007;116:17–35.

7. John ER, Prichep LS, Fridman J, Easton P. Neurometrics

computer assisted differential diagnosis of brain dysfunctions. Science
1988;293:162–169.

8. John ER, Prichep LS. Principles of neurometrics and neurometric

analysis of EEG and evoked potentials. In: Niedermeyer E, Lopes da
Silva F, eds. EEG: basic principles, clinical applications and related
fields. Baltimore, MD: Williams and Wilkins, 1993:989–1003.

9. Chabot RJ, Merkin H, Wood LM. Sensitivity and specificity of

QEEG in children with attention deficit or specific developmental
learning disorders. Clin Electroencephalogr 1996;27:26–34.

8
Traduction Institut neurosens December 7, 2018

10. Prichep LS, Mas F, Hollander E et al. Quantitative

electroencephalographic (QEEG) subtyping of obsessive-compulsive
disorder. Psychiatry Res 1993;50:25–

11. Hansen ES, Prichep LS, Bolwig TG, John ER. Quantitative
electroencephalography in OCD patients treated with paroxetine.
Clin Electroencephalogr 2003;34:70–74.

12. Bosch-bayard J, Valdes-sosa P, Virues-alba E. 3D statistical

parametric mapping of EEG source spectra by means of variable
resolution electromagnetic tomography (VARETA). Clin EEG
2001;32:47–61.

13. Bolwig TG, Hansen ES, Merkin H, Prichep LS. Toward a better
understanding of the pathophysiology of OCD SSRI responders:
QEEG source localization. Acta Psychiatr Scand 2007;115:237–242.

14. Prichep LS. Use of normative databases and statistical methods in

demonstrating clinical utility of QEEG: importance and cautions.
Clin Electroencephalogr Neurosci 2005;36:82–87.