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ACTIVITÉS DES ASSURANCES

PARTIE I
INTRODUCTION
Assurance, police, sinistre, prime, des termes évoqués tout le temps, partout et
par tout le monde. Personne ne peut s’en passer. Actes d’achat, accidents de la
circulation, du travail, vols, pertes, incendies, tout y passe. Notre vie quotidienne
est devenue synonyme d’assurance.
L’assurance est devenue un élément vital dans notre vie, depuis la naissance
jusqu’au décès de la personne « assurée ».
Imaginez l’inverse : une vie sans assurance !
 Qu’adviendra-t-il de celui qui serait victime d’un accident ou d’une catastrophe
quelconque susceptible de le rendre invalide, sans capacité physique aucune ?
1-DEFINITION D’ASSURANCE ET ASPECT JURIDIQUE

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C’EST QUOI UNE ASSURANCE ?
Une assurance est un moyen permettant à une personne appelée « l'assuré » de gérer les
risques et de bénéficier du secours de l’assureur en cas de survenance d’un sinistre.
En souscrivant une assurance, vous transférez le coût d’une perte potentielle à une
compagnie d’assurance en échange d’une somme d’argent appelée « prime » ou
« cotisation » que l’assuré est tenu de verser selon les conditions et termes du contrat.

Une assurance est un service qui fournit une prestation lors de la survenance d'un
événement incertain et aléatoire souvent appelé "risque." La prestation, généralement
financière, peut être destinée à un individu, une association ou une entreprise,
en échange de la perception d'une cotisation ou prime.

Mais, alors ? Si on paie une assurance auto et qu’on n’a jamais d’accident, c’est comme
si on cotisait pour rien ?
En fait, on ne cotise pas pour rien : tout ce qu’on paie va dans un pot commun servant à
aider les autres en cas de besoin. Mais cet « autre », il se pourrait un jour que ce soit
nous, et dans ce cas, on n’aura alors plus du tout l’impression d’avoir cotisé pour rien…

En résumé, une assurance, c’est un peu comme une roue de secours : on espère n’en
avoir jamais besoin mais si un jour on crève un pneu, on peut au moins continuer son
chemin !

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DEFINITION D’ASSURANCE

Selon Joseph HEMARD, " L'assurance est une opération par laquelle une
personne, l'assuré, se fait promettre, moyennant une rémunération
(la prime), pour lui ou pour un tiers, en cas de réalisation d'un risque, une
prestation par une autre partie, l'assureur, qui prenant en charge un
ensemble de risques, les compense conformément aux lois de la
statistique ".

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L’assurance est une opération qui comporte quatre éléments, selon la définition
de HEMARD, à savoir :

Le risque

Le risque est l’événement dommageable contre l’arrivée duquel on cherche à se


prémunir.

Les caractères du risque assurable sont :

 Etre futur.
 Etre aléatoire et incertain dans sa survenance ou dans sa date.
 L’arrivée de l’événement ne doit pas dépendre de la volonté de l’assurée.
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La prime

Quand on souscrit (prend) une assurance, on signe un contrat, qu’on appelle « police
d’assurance ». C’est la preuve de l’engagement pris entre deux parties (l’assureur et
le preneur d’assurance, aussi appelé (l’assuré).
Ce dernier doit alors verser régulièrement une certaine somme d’argent à l’assureur,
appelée “prime”. Cette prime est calculée en fonction de plusieurs critères, comme
par exemple l’âge du preneur d’assurance, le risque concerné, la valeur du bien à
assurer…

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La prestation

L’engagement pris par l’assureur en cas de réalisation du risque consiste à verser


une prestation. Il s’agit d’une somme d’argent destinée soit au souscripteur, soit à
un tiers.

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D’AUTRES DÉFINITIONS :
Celle de Picard et Besson : « une opération par laquelle une partie - l’assuré – se fait
promettre, moyennant une rémunération – la prime – une prestation par une autre
partie – l’assureur – en cas de réalisation d’un risque ».

Celle de Lambert qui donne une définition purement contractuelle : « est une
convention par laquelle, en contrepartie d’une prime, l’assureur s’engage à garantir
le souscripteur en cas de réalisation d’un risque aléatoire prévu au contrat ».

L’article 1 de la loi n° 17-99 relative au code d’assurance a été consacré pour définir
et éclaircir des expressions propres à l’assurance: « Assurance des personnes ce sont
des assurances garantissant les risques dont la survenance dépend de la survie ou du
décès de l’assuré ainsi que la capitalisation, la maternité et les assurances contre la
maladie, l’incapacité et l’invalidité»
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DÉFINITION ECONOMIQUE
Economiquement l’opération d’assurance constitue une mutualisation des risques et
de solidarité par laquelle, et selon Fourastié, « un individu moyennant une contribution
acquiert, pour lui ou pour un tiers un droit à prestation en cas de réalisation de risque.
Cette indemnité étant versée par une entreprise ou un organisme, en prenant en charge
un ensemble de risques, les compense conformément aux lois de la statistique ».

DÉFINITION TECHNIQUE
L’assurance est une technique financière par laquelle un assureur organise en mutualité
une multitude d’assurés exposés à la réalisation de risques déterminés et indemnise
ceux d’entre eux qui subissent un sinistre grâce à la masse commune des primes
collectées
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ASPECT JURIDIQUE DES ASSURANCES
Le droit des assurances est une branche existante et omniprésente dans la vie de tous
les sujets de droit. Elle consiste à prévenir un dommage, à se protéger contre tous les
risques éventuels, à identifier l’auteur du dommage, à rechercher sa responsabilité, à
l’assister et à réparer ledit préjudice soit en sa faveur ou en faveur de tierce victime.

Les principales sources du droit sont des textes tels que les traités internationaux, les
constitutions, les lois et les règlements. Cependant, d'autres sources sont parfois
admises selon la matière, telles que la coutume, les principes généraux du droit
consacrés par la jurisprudence - parfois inspirée par la doctrine des juristes spécialisés
(professeurs, avocats, magistrats...).

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LA LOI
La loi est une règle écrite, elle est élaborée et votée par le parlement, elle est
considérée comme une loi suprême à laquelle doivent se conformer les autres règles
de droit, le code des assurances a récemment, vu le jour le 03 octobre 2002 qui,
d’après son intitulé, n’est pas générique.

La présente loi ne s’applique qu’aux assurances terrestres. Elle n’est applicable ni aux
assurances maritimes, ni aux assurances fluviales, ni aux conventions de réassurances
conclues entre assureurs et réassureurs.

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LES CONVENTIONS INTERNATIONALES

Tout contrat conclu et ratifié entre deux ou plusieurs états constitue une convention qui
fait la loi entre les parties contractantes. Suite à l’essor considérable du développement
des échanges, beaucoup de domaines de droit des assurances voient leurs règles
dépendre des traités internationaux.

On trouve des règles contenues dans certaines conventions internationales ratifiées par
le Maroc, celles-ci ont pour objet essentiel :

- Régler des conflits de loi nationale entre les parties contractantes;


- Superposer aux législations nationales une législation uniforme applicable aux
relations internationales entre ces pays ;
- Simplifier l’application des textes en vigueur.

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LA JURISPRUDENCE
La jurisprudence est constituée par l'ensemble des décisions de justice rendues par les
différentes juridictions du Royaume. Elle constitue une source importante du droit des
assurances toute les fois qu’on se trouve face à une inexistence, insuffisance ou
ambigüité législative.

LA DOCTRINE
La doctrine juridique désigne l'ensemble des opinions (écrits, commentaires, théories,
etc.) données par les universitaires et les juristes qui, par leurs interprétations
personnelles des textes publiées, peuvent avoir une grande influence sur le législateur.
Ce sont les écrits qui ont révélé les étapes de l’évolution et de développement du droit
des assurances. Ils ont permis d’identifier et d’interpréter tous les textes antérieurs.
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COMPARAISON DU DROIT DES ASSURANCES AVEC LES
INSTITUTIONS VOISINES

Le droit des assurances reste un droit spécifique réservé aux seuls rapports entre deux
parties à savoir l’assuré et l’assureur. Il repose sur des mécanismes combinés du droit civil,
du droit pénal, du droit commercial, du droit de la consommation, du droit maritime, du
droit des sociétés, etc. En somme, l’assurance se trouve dans tous les domaines de la vie
économique et sociale: maritime, automobile, aérien, médical, responsabilité civile.
Ils se voient appliquer des dispositions différentes et qui relèvent de diverses branches de
droit.

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LES ACTEURS DU DROIT DES ASSURANCES

1 : L’assureur

L’article 1 de la loi n° 17-99 : « L’assureur est une entreprise agréée pour effectuer des
opérations d’assurance ».

2 : L’assuré

Au terme du même article de la même loi : « L’assuré est une personne physique ou
morale sur laquelle ou sur les intérêts de laquelle repose l’assurance ».

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3- Le souscripteur

Selon le même article : « Un souscripteur ou contractant est une personne morale ou


physique qui contracte une assurance pour son propre compte ou pour le compte d’autrui
et qui, de ce fait s’engage envers l’assureur pour le paiement de la prime ».

4- Le bénéficiaire

C’est la personne appelée à bénéficier de la prestation de l’assureur en cas de survenance


du sinistre. Il peut être le souscripteur ou l’assuré, il peut aussi être un tiers au contrat
d’assurance autre que l’assuré.
Le bénéficiaire est celui qui bénéficie d’une indemnisation ou réparation du dommage.
Il peut être le souscripteur, l’assuré ou un tiers étranger.
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2: HISTORIQUE DE L’ASSURANCE AU MAROC

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HISTORIQUE DE L’ASSURANCE AU MAROC

Le secteur d’assurance au Maroc fait partie des secteurs introduits à la suite de l’activité
maritime qui a permis l’émergence d’agences des compagnies d’assurances étrangères
dans les principaux ports marocains au cours du XIXe siècle.
Au Maroc l’assurance n’a pu voir le jour qu’après l’avènement du protectorat

Le premier texte à organiser la profession d’intermédiaire en assurance est


L’arrêté du 10/11/1950 (Bulletin Officiel du 17 novembre 1950), il a été suivi par
le dahir du 09/10/1977 et finalement par le dahir n°1-02-238 du 25 Rajab 1423
(3 octobre 2002), portant promulgation de la loi n°17-99 portant code des
assurances (Bulletin Officiel du 7 Novembre 2002).
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Période avant le 10 novembre 1950

Avant cette date, il n’existait au Maroc aucun texte de loi organisant la profession
d’intermédiaire d’assurance. A cette période le marché de l’assurance ne se composait
que d’un groupe d’agences et de bureaux étrangers encouragés par les autorités du
protectorat.

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Période du 10 novembre 1950 au 09 octobre 1977

Cette période verra l’application de l’arrêté du 10 novembre 1950. Elle vise à organiser
la profession d’intermédiaire d’assurance, en stipulant des conditions qui ne servaient,
dans les années cinquante, que les intérêts des entreprises étrangères.

Ce texte a abordé trois points essentiels :

 Déterminer les personnes offrant des opérations d’assurances au public


 Fixer les conditions pour acquérir le droit de présenter des opérations d’assurances
au public
 Etre enregistré sur le registre de commerce.

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Période du 09 octobre 1977 au 07 novembre 2002 :

Pour pallier cette carence juridique qui a marqué la période antérieure, le législateur
marocain a donné naissance à la loi n°1-76-292 du 25 Chaoul 1397 (09 Octobre 1977)
relative à la présentation des opérations d’assurance, de réassurance et /ou de
capitalisation et à l’exercice de la profession d’intermédiaire d’assurance.

A Travers ce texte législatif, le législateur marocain a essayé d’élaborer une base juridique
adaptée aux structures du marché de l’époque. Les dispositions de cette loi visaient à
organiser la profession, déterminer les personnes qui l’exercent, imposer le contrôle de
l’Etat et classer les personnes auxquelles la loi permet d’offrir des assurances.
Ce texte a abordé les points suivants :

 Les intermédiaires d’assurances à savoir les agents et sociétés de courtage ;


 Les entreprises d’assurances et leurs représentants légaux ;
 Les personnes physiques engagées par les entreprises à cet effet. 23
Période du 07 novembre 2002

Face au développement qu’a connu le secteur des assurances au Maroc, le législateur a


été dans l’obligation d’instaurer un nouveau cadre juridique et ce par la promulgation
du dahir n° 1-02-238 du 25 Rajab 1423 (3 octobre 2002) donnant naissance à la loi
n° 17-99 portant sur le code des assurances.

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L'IMPORTANCE DES ASSURANCES

Le secteur d'assurance a enregistré une croissance positive avec l'introduction des


assurances islamique et des mesures de solvabilité.

Le Maroc a enregistré un accroissement et un développement de l'activité avec une


contribution de prés de 3% au PIB ce qui l'octroi la 2e place sur le continent africain en
matière de volume des primes en 2018. En outre, il joue un rôle important
d'investisseur de l'économie nationale car les assureurs recueillent une part importante
de l'épargne publique au travers de recueil des cotisations .
LES ASSURANCES, C’EST OBLIGATOIRE ?
Assurance auto, assurance moto, assurance habitation, assurance complémentaire,
assurance maladie; avec toutes les catégories d'assurances qui existent aujourd'hui,
il devient difficile de savoir quelles assurances sont obligatoires, facultatives, fortement
conseillées.

Parmi les assurances obligatoires, quel type de contrat et de garantie souscrire ?


Ou parmi celles qui ne sont pas obligatoires, pourquoi les souscrire, pour quels avantages
, et avec quel niveau de garantie ?

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1- LES ASSURANCES OBLIGATOIRES
Il existe des obligations d'assurance définies par la loi. Une assurance minimum
obligatoire est exigée pour:

 L'assurance des véhicules à moteur: automobile, moto, scooters etc.


 L'assurance maladie régime obligatoire,
 L'assurance habitation (uniquement pour un logement loué non meublé au départ)
 Certaines assurances professionnelles, dans le cadre de professions réglementées.

Pour tout le reste, souscrire un contrat d'assurance n'est pas obligatoire. Il peut être
facultatif, fortement recommandé, ou dans certains cas carrément exigé par des
tiers.

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2-LES ASSURANCES FACULTATIVES OU FORTEMENT
CONSEILLÉES

Ce sont celles que vous souscrirez pour apporter un complément de sécurité face à
divers risques, ou encore pour constituer un capital. Vous ne souscrivez ce type
d'assurance que si vous le souhaitez: aucune loi ne vous y oblige.
Les assurances fortement conseillées le sont par l'usage et le bon sens.

Exemples types: l'assurance habitation, la mutuelle complémentaire...

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3-LES ASSURANCES EXIGÉES
Ce sont des assurances normalement facultatives, mais imposées par des tiers, dans
certains cadres:

 Assurance habitation liée à un contrat de location d'un bien immobilier,


 Assurance emprunteur liée à un prêt immobilier,
 Assurance liée à des dispositions ou des conventions dans le cadre du travail,
 etc.

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3: MARCHÉ ET FONCTIONS DE L’ASSURANCE

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LES FONCTIONS DE L’ASSURANCE
1- Sécurisation des biens

Il s’agit d’une fonction essentielle de sécurisation face aux conséquences économiques


que peut induire des dommages aux biens (habitation, outil de production , véhicule...)
Ces dommages devant être la conséquence d’événements aléatoires et revêtant un
caractère imprévisible.

En jouant pleinement sa fonction de sécurisation des actifs, le secteur de l’assurance est


un véritable amortisseur des chocs économiques. A titre d’exemple, il centralise la
gestion du dispositif de la couverture dans notre pays et il assure la sécurisation des
filières et des secteurs stratégiques de l’économie (construction ,tourisme, tissu
industriel au sens large...).
2- Protection des personnes

Le contrat d’assurance joue un rôle extrêmement important dans la protection des


personnes et de leurs familles et leur permet de se prémunir contre les conséquences
économiques d’événements malheureux.
Combien d’individus ont basculé dans la précarité par manque de ressources suite à la
perte du chef de famille, L’assurance est là justement pour éviter ce genre de drame.
D’autres formes de couvertures permettent au secteur de l’assurance d’offrir une
protection efficace aux individus. C’est le cas notamment de l’assurance santé qui
permet aux familles de faire face aux dépenses des soins de santé ou encore des
couvertures invalidité dont l’objet est de combler une baisse de ressources consécutive à
une atteinte corporelle.
3- Collecte de l’épargne

Avec les caisses de retraite, les entreprises d’assurances sont l’instrument par excellence
de collecte de l’épargne nationale.
Cette collecte représente un filet de sécurité inestimable aux jeunes générations
d’aujourd’hui qui préparent leurs vieux jours. Elle est également canalisée en réponse à
d’autres préoccupations avec toujours un souci de protection et de prévention (épargne
éducation, épargne logement, épargne projet…).
A travers les produits de retraite et de capitalisation, les entreprises d’assurances drainent
tous les ans une épargne de plus en plus importante notamment grâce à certaines
incitations fiscales en destination des souscripteurs.
Au-delà de la problématique purement « retraite », la collecte de l’épargne est également
canalisée en réponse à d’autres préoccupations avec toujours un souci de protection et de
prévention (épargne éducation, épargne logement, épargne projet...).
4- Fonction Economique

L’épargne collectée par les entreprises d’assurances irrigue l’économie nationale par le
biais de l’investissement dans différents secteurs d’activité ainsi que dans les bons du
trésor.
Les entreprises d’assurances sont ainsi les premiers souscripteurs des emprunts d’état
faisant d’eux la principale source de financement du trésor marocain (plus de 28% de
l’encours des emprunts d’état).
En employant plus de 15 000 personnes, le secteur de l’assurance et son réseau de
distribution contribuent positivement à la création de l’emploi au niveau national et
irriguent de manière indirecte plusieurs filières importantes de l’économie nationale
(filière automobile, filière santé, filière BTP ...).
5- Fonction Sociale

L’assurance sociale est traditionnellement présentée comme un système de protection


sociale reposant sur des mécanismes de transfert du type contribution / rétribution.
Les travailleurs versent une cotisation qui est fonction de leur revenu, et s’ouvrent
ainsi un droit « objectif » sur la société . Ce droit consiste à percevoir une prestation
dont le montant est en rapport avec leur revenu, en cas d’interruption ou de privation
d’emploi.

Les prestations versées aux assurés et aux bénéficiaires des contrats leur permettent:

- de maintenir leurs revenus


- de reconstituer leur patrimoine
- de ne pas être à la charge de la collectivité publique pour les victimes d'accidents.
4 : AGRÉMENT DES ENTREPRISES D’ASSURANCE
AGRÉMENT DES ENTREPRISES D’ASSURANCE

L’agrément n’est accordé, sur leur demande qu’aux entreprises régies, sous réserve des
accords de libre-échange, passés par le Maroc avec d’autres pays, dûment ratifiés et
publiés au « Bulletin officiel », par le droit marocain ayant leur siège social au Maroc et
après avis du comité consultatif des assurances.

Cet agrément est accordé selon les catégories d’opérations d’assurance portant sur la
couverture de risques concernant une personne, un bien ou une responsabilité.

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AGRÉMENT DES ENTREPRISES D’ASSURANCE

L’agrément des entreprises d’assurance est une des prérogatives essentielles des autorités
de tutelle. Il est accordé sur demande de l’entreprise pour les opérations d’une ou
plusieurs branches d’assurance, l’entreprise ne peut pratiquer que les opérations pour
lesquelles elle est agréée, elles se prononcent au vu des éléments suivants :

- Les moyens techniques et financiers dont la mise en œuvre est proposée et leur
adéquation au programme d’activité de l’entreprise ;
- L’honorabilité et la qualification des personnes chargées de la conduire ;
- La répartition de son capital et la qualité des actionnaires ou, pour les sociétés mutuelles,
les modalités de constitution du fonds d’établissement ;
- L’impact sur la stabilité et les conditions concurrentielles du marché.
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AGRÉMENT DES ENTREPRISES D’ASSURANCE
Cet agrément peut être retiré après avis du comité consultatif des assurances suite à une
mise en demeure adressée à l’assureur qui doit présenter ses observations par écrit dans
un délai de quinze jours. Ce retrait peut être pour des raisons suivantes :

- Si l’entreprise n’a pas commencé à pratiquer les opérations correspondantes dans le délai
d’un an à dater de la publication au bulletin officiel de l’acte administratif d’agrément, ou si
une entreprise ne souscrit, pendant deux exercices consécutifs, aucun contrat relatif à une
catégorie d’opérations d’assurances pour laquelle elle est agréée;

-Lorsque l’intérêt général l’exige;


- L’entreprise ne fonctionne pas conformément à la législation en vigueur;
- En cas de refus de l’assureur de présenter un plan de redressement ou d’inexécution
dans les délais impartis .
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AGRÉMENT DES ENTREPRISES D’ASSURANCE

Le retrait d’agrément entraine la dissolution et la liquidation de l’entreprise et par


conséquent la nomination d’un liquidateur par l’administration qui s’occupera de la
gestion et rendra compte de l’exécution de son mandat.

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AGRÉMENT DES INTERMÉDIAIRES D’ASSURANCE

Conformément aux dispositions du dahir du 3 octobre 2002 portant promulgation de la


loi n° 17-99 portant code des assurances et des textes réglementaires pris pour son
application, est intermédiaire d'assurances toute personne agréée par l'Autorité de
Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale, en qualité d'agent d'assurances,
personne physique ou morale, ou en qualité de société de courtage.

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AGRÉMENT DES INTERMÉDIAIRES D’ASSURANCE
Agent d’assurance :

La demande d'agrément d’agent d’assurances est adressée à l'Autorité de Contrôle des


Assurances et de la Prévoyance Sociale par l'entreprise d'assurances et de réassurance pour
son "candidat agent" ;
1. être de nationalité marocaine ;
2. être titulaire d’une licence délivrée par un établissement universitaire national ou d’un
diplôme reconnu équivalent par l’administration ;
3. avoir accompli un stage de formation de 06 mois auprès d’une entreprise d’assurance et
de réassurance, d’un intermédiaire d’assurances ou de l'Autorité de Contrôle des Assurances
et de la Prévoyance Sociale ou justifier d’une expérience professionnelle de deux années
continues dans le domaine des assurances ;
4. avoir réussi à l’examen professionnel. 42
AGRÉMENT DES INTERMÉDIAIRES D’ASSURANCE
Société de courtage d’assurance ou agent d’assurance «personne morale» :
L’intermédiaire d’assurance « personne morale » doit prendre la forme d’une SA ou d’une
SARL et doit :

 Être régie par le droit marocain et avoir son siège au Maroc ;


 Avoir cinquante pour cent (50%) au moins du capital détenu par des personnes physiques
de nationalité marocaine ou des personnes morales de droit marocain ;

De plus, cette personne morale doit désigner un représentant responsable, personne


physique répondant aux critères 2, 3, 4, 5 susvisés et ayant la qualité de gérant (SARL) ou
d’administrateur dirigeant (SA) de ladite personne morale.
La date dudit examen fait l’objet d’un avis publié dans des journaux habilités à recevoir
les annonces légales, trois (3) mois avant cette date, lequel avis fixe les conditions
et délais du dépôt des dossiers de candidature. 43
5: L E S C O N T R A T S D ’ A S S U R A N C E S

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On distingue trois types de contrats
d’assurances: les assurances de personnes
(elles- mêmes divisées en assurances
individuelles et assurances collectives), les
assurances de biens et les assurances
d’activité.

Les contrats
d’assurances
1- Les assurances de personnes

Les assurances de personnes couvrent les personnes physiques contre les risques de décès
ou d’invalidité. On distingue les assurances individuelles et les assurances collectives.

A. Les assurances individuelles:

1- L’assurance décès invalidité :


Pour qui ? Le chef d’entreprise et sa famille.
Comment ça marche ? L’assurance décès invalidité (ADI) assure aux bénéficiaires du contrat
(assuré, conjoint, enfants) le versement d’un capital (en cas de décès) ou d’indemnités (en
cas d’invalidité de l’entrepreneur).

2- L’assurance complémentaire santé :


Pour qui ? Le chef d’entreprise et sa famille.
Comment ça marche ? Les complémentaires santé, appelées également mutuelles, 46
prennent en charge la part des frais médicaux non remboursée par le régime général
3- l’assurance retraite :
Pour qui ? Le chef d’entreprise.
Comment ça marche ? L’assuré cotise à une caisse de retraite complémentaire, en plus
du régime obligatoire.
Pourquoi y souscrire ? Le chef d’entreprise s’assure le versement d’une somme d’argent
au moment de la retraite, lui permettant de maintenir son niveau de vie.

4- l’assurance Homme-clé :
Pour qui ? L’entreprise comment ça marche ? L’assurance « homme-clé » garantit à
l’entreprise le versement d’une indemnité financière en cas de décès ou d’incapacité
professionnelle de «l’homme-clé» de la société. Ce terme désigne une personne
contribuant à la bonne marche de l’entreprise (le chef d’entreprise, un salarié dont le
savoir-faire est indispensable etc.). Les prestations peuvent prendre la forme d’un capital
ou d’indemnités.
Pourquoi y souscrire ? Cette assurance permet d’assurer la pérennité financière de
l’entreprise. 47
B. Les assurances collectives :

1- l’assurance retraite collective

Pour qui ? Les salariés.


Comment ça marche ? Les entreprises peuvent instaurer pour leurs salariés, en complément
du régime obligatoire, un système de retraite complémentaire.
Pourquoi y souscrire ? De manière générale, les assurances collectives ont pour objectif
d’impliquer davantage les salariés à la vie de l’entreprise. Il s’agit ici de leur permettre de
maintenir pour leur retraite un certain niveau de vie.

2- l’assurance collective indemnités de licenciement :

Pour qui ? L’entreprise.


Comment ça marche ? L’assurance collective indemnités de licenciement couvre le paiement
des indemnités de licenciement versées aux salariés. 48
3- l’épargne salariale :

Pour qui ? Les salariés. Comment ça marche ? L’épargne salariale regroupe un ensemble
de produits financiers visant à associer les salariés aux performances de l’entreprise. Ces
produits sont l’intéressement, la participation et les plans d’épargne salariale.

 La participation : il s’agit là aussi d’associer les salariés aux résultats de l’entreprise. La


participation est obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés.

 L’intéressement : ce dispositif facultatif permet aux salariés de partager une partie des
résultats obtenus par l’entreprise. L’intéressement est versé sous la forme d’une prime,
à condition toutefois que les objectifs financiers préalablement fixés aient été atteints.

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Les plans d’épargne salariale : Opérations associant les salariés au capital de
l’entreprise. Il en existe plusieurs types :

 Le plan d’épargne d’entreprise (PEE) : dispositif d’épargne par lequel les salariés
se constituent un portefeuille financier grâce aux sommes qu’ils versent dans des
supports d’investissements (OPCVM, titres de l’entreprise…). Le montant des
versements ainsi que leur rythme sont déterminés par les salariés eux-mêmes. Ces
derniers peuvent y investir leurs primes de participation et d’intéressement.
 Le plan d’épargne interentreprises (PEI) : mêmes caractéristiques que le PEE, à
la différence qu’ici le plan d’épargne regroupe plusieurs entreprises issues d’un
même secteur d’activité.
 Le plan d’épargne pour la retraite collective (PERCO): offre la possibilité aux
salariés de se constituer une épargne restituée en début de retraite. La somme
constituée peut prendre la forme d’un capital ou d’une rente.
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2- Les assurances de biens professionnels

Ce type d’assurances protège les équipements (véhicules, meubles, locaux…) de


l’entreprise contre les risques de dommages involontaires (accidents, incendies,
vandalisme…).

1- L’assurance multirisques :

Pour qui ? L’assurance multirisques peut être souscrite par n’importe quel type
d’entreprise (artisan, commerçant, profession libérale, association…).
Comment ça marche ? Ce type d’assurance protège les marchandises et les biens
d’équipement et immobiliers contre toutes les formes de sinistres
Exemple de garantie : en cas de sinistre, certaines assurances prévoient le versement
d’une indemnité ainsi qu’une assistance pour les réparations urgentes.
51
2- L’assurance automobile :

Pour qui ? L’assurance automobile peut être souscrite par n’importe quel type
d’entreprise (artisan, commerçant, profession libérale…).
Comment ça marche ? L’assurance automobile couvre la voiture de l’entreprise contre les
risques de vandalisme, de vol, d’accident, d’explosion ou de bris de glace, sont également
pris en charge les accidents susceptibles d’être provoqués par votre véhicule.
3- L'assurance locaux professionnels :
Pour qui ? Tous les types d’entreprises.
Comment ça marche ? Face aux dommages que peuvent entraîner un incendie, un dégât
des eaux, une explosion ou une catastrophe naturelle, les chefs d'entreprise peuvent
protéger leurs biens immobiliers contre ces risques en souscrivant une assurance « locaux
professionnels ».
Exemple de garantie : en cas de sinistre endommageant les locaux professionnels de
l’entrepreneur, certaines garanties prévoient une assistance pour les réparations ainsi que
le versement d’indemnités. 52
4- L’assurance marchandises transportées :

Pour qui ? Tous les types d’entreprises.


Comment ça marche ? L’assurance marchandises transportées s’ajoute en complément de
l’assurance automobile (ou flotte automobile). Elle permet de protéger les marchandises
transportées par véhicule contre les risques de vandalisme, de perte ou de dégradation.
Exemple de garantie : l’entreprise est indemnisée à hauteur de la valeur de la marchandise
en cas de détérioration de celle-ci.

5- L'assurance bris de machine :

Pour qui ? Tous les types d’entreprises.


Comment ça marche ? L’assurance bris de machine couvre le matériel et les équipements
de l’entreprise contre les risques de dégradation.
Exemple de garantie : l’entreprise est indemnisée à hauteur de la valeur du bien
endommagé. 53

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