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II Plateaux, rue L40, 01 BP 12159 Abidjan 01, tel. 22422265 / 07231862 /45842102 / 66040081
Fax: 22 42 27 24 / www.iua-ci.org
Science Politique
Semestre 2
Volume 1
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Les manuels de l’Institut Universitaire
d’Abidjan
Édition 2020-2021
o
N IUA-2021/SCEPO/L1/S2
Volume 1
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Les Manuels de l’Institut Universitaire d’Abidjan / 2020-2021
Note introductive
Aka KOUAMÉ
Président de l’Institut Universitaire d’Abidjan
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NOS FORMATIONS
FACULTÉ DES SCIENCES JURIDIQUE ET FACULTÉ DES SCIENCES
POLITIQUE ÉCONOMIQUES ET SOCIALES
DÉPARTEMENT DE DROIT DÉPARTEMENT DES SCIENCES
Droit Privé et Public Ivoirien ÉCONOMIQUES
Droit Privé et Public Français Économie Pure
Économie Monétaire et Bancaire
DÉPARTEMENT DE SCIENCE POLITIQUE Stratégies de Développement
Politiques Publiques et Bonne Gouvernance
Affaires Internationales et Diplomatie DÉPARTEMENT D’ADMINISTRATION
DES AFFAIRES
FACULTÉ DES SCIENCES ET Comptabilité
TECHNOLOGIES Finances
DÉPARTEMENT DE MATHÉMATIQUES ET Marketing
INFORMATIQUE Logistique
Actuariat Gestion des Ressources Humaines
Génie Logiciel
DÉPARTEMENT DES SCIENCES DE
DÉPARTEMENT DES SCIENCES DE L’INFORMATION ET DE LA
L’INGÉNIERIE COMMUNICATION
Mécanique Énergétique Publicité Marketing
Génie des Procédés Communication Numérique
Génie Civil Communication des Organisations
DÉPARTEMENT DE MUSIQUE
Musique et Musicologie (composition
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instrumentale, électro-acoustique)
II Plateaux, 7ème tranche rue L40, Carrefour Cascades, Lot 3016, Illot 251 BIS 01 BP 12159 Abidjan 01 – Tel : 22 42 22 65 / 07 23 18 62 /
www.iua-ci.org / info@iua-ci.org
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L’ENVIRONNEMENT D’ETUDES
Services d’accompagnement
La mobilité étrangère et Coopération Internationale
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Département de Mathématiques-Informatique
Manuel de cours de Licence 1 Manuel de cours de Licence 3
Manuel de cours de Licence 2
Mathématiques appliquées Manuel de cours de Master 1
Manuel de cours de Licence 2 Manuel de cours de Master 2
Informatique
Département d’Ingénierie
Manuel de cours de Licence 1
Manuel de cours de Licence 2
Manuel de cours de Licence 3
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Présentation du programme de Licence en Science Politique
1. Contenu et Structure du Programme
La Licence en Science politique vise à conférer aux étudiants toutes les aptitudes
pouvant leur permettre de répondre de façon efficiente à toutes les problématiques de
gouvernance aussi bien au plan national qu’au plan international. À cette fin, ils
reçoivent les connaissances théoriques et technocratiques propres à la discipline ; bien
évidemment en s’appuyant sur des expériences vécues en situation de gouvernance.
Les diplômés en Science politique ont des compétences en :
- Administration et politiques publiques qui leur permettront de concevoir et/ou
de mettre en œuvre, de suivre et d’évaluer toute activité inhérente à
l’administration publique, ainsi qu’à ses interactions avec le secteur privé.
- Relations internationales qui leur permettront d’être capables de comprendre,
d’analyser l’évolution des relations internationales afin de prendre et/ou d’aider
à prendre toute décision pouvant permettre de répondre de façon satisfaisante aux
exigences inhérentes au processus de la mondialisation.
- Philosophie politique qui les rendront capables de maîtriser les implications de
la pensée politique sur la politique réelle d’aujourd’hui et de demain. Toute chose
qui leur permettra de remplir des fonctions de conseiller politique.
- Communication politique qui leur permettront de concevoir, de mettre en œuvre
et de suivre et d’évaluer un projet de communication répondant aux exigences de
la vie politique.
2. Débouchés
Le diplômé en science politique est un expert des systèmes et des institutions politiques
et est capable de transmettre une meilleure compréhension des phénomènes liés à
l’exercice du pouvoir. Il analyse, explique et commente l’actualité politique locale,
nationale ou internationale et dégage les enjeux et les facteurs d’influence à l’origine
des événements.
Il peut précisément faire de :
- La représentation diplomatique et consulaire
- L’analyse des questions internationales et prise de décision stratégique
- L’exploitation des opportunités offertes par la diplomatie transnationale
- La consultance géostratégique
- La communication politique
Il peut travailler dans :
- Les organismes publics et parapublics à tous les paliers (local, régional, national)
- Les entreprises privées
- Les cabinets d’audit, de consulting
- ONG nationales et internationales
- Structures humanitaires
- Les organismes œuvrant dans le champ social
- Organes de presse
- Organisations internationales
- Multinationales
- Structures de recherche
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Les Manuels de l’IUA – Licence Science politique/ Semestre 2
SOMMAIRE
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Les manuels de l’IUA-Licence 1 Science politique/Semestre 2
Économie
politique
Botiagne Marc ESSIS
S’il est vrai que la gestion de la cité a, de tout
temps, été du ressort de la politique force est
de reconnaitre que cette gestion s’est de tout
temps inscrite dans une dynamique de
sectorialisation. Cette sectorialisation met la
politique en corrélation avec d’autres
domaines de la vie au sein de la cité. Parmi ces
secteurs l’on peut tout légitimement citer le
secteur économique. L’économie politique
vise à faire percevoir la corrélation qui existe
entre la politique et l’économie. (Dr Botiagne
Marc ESSIS, Introduction à la science
politique, l’Harmattan-Côte d’Ivoire)
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Économie politique
Économie politique
Botiagne Marc ESSIS
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Les manuels de l’IUA-Licence 1 Science politique/Semestre 2
Sommaire
Syllabus .................................................................................................. 3
Introduction ........................................................................................... 6
1. Idéologies politiques et politique économique .............................. 7
2. Economie politique nationale/domestique .................................... 9
2.1. Les écoles de l’économie politique nationale ............................... 9
2.2 La politique économique ............................................................ 13
2.3. Le développement holistique ..................................................... 16
2.4. La gouvernance économique ..................................................... 17
3. Economie politique internationale ............................................. 18
3.1. Les écoles de l’économie politique internationale...................... 19
3.2. Evolution de l’économie politique internationale ...................... 22
3.3. Les défis inhérents à la mondialisation ..................................... 24
3.4. L’intégration économique régionale .......................................... 27
4. Ethique économique ................................................................... 30
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Économie politique
Syllabus
*Les objectifs
Ce cours vise à faire connaître les influences mutuelles entre deux sphères
de la vie au sein d’une société que sont la politique et l’économie. D’une
part, il s’agira de faire ressortir les implications économiques de la
politique et d’autre part de faire percevoir les incidences que peut avoir la
conjoncture économique sur la politique au sein d’une entité sociétale
donnée.
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Les manuels de l’IUA-Licence 1 Science politique/Semestre 2
*Le contenu
1. Idéologies politiques et Politique économique
2. Economie politique nationale/domestique
3. Economie politique internationale
4. Ethique Economique
*Programme du cours
N° de Séance Contenu Lectures/travaux
Séance 1 Idéologies politiques et
Date : Politique économique
Conservatisme
Séance 2
Libéralisme,Socialisme/Social-
Date :
démocratie
Séance 3 Écologisme, Communisme,
Date : Populisme
Séance 4 Économie politique
Date : nationale/domestique
Séance 5 Écoles de l’économie politique
Date : nationale
Séance 6 La politique économique
Date :
Séance 7
Le développement holistique
Date :
Séance 8
La gouvernance économique
Date :
Séance 9 Économie politique
Date : internationale
Séance 10 Écoles de l’économie politique
Date : internationale
Séance 11 Écoles de l’économie politique
Date : internationale
Séance 12 Évolution de l’économie
Date : internationale
Séance 13 Évolution de l’économie
Date : internationale
Séance 14 Défis inhérents à la
Date : mondialisation de l’économie
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Économie politique
Modalités d’évaluation
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Introduction
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L’écologisme
Au niveau national, l’écologisme s’attèle à permettre la
promotion des énergies propres. C’est une idéologie économique qui
est fondée sur l’impérieuse nécessité de préserver l’environnement.
C’est donc, tout naturellement une opportunité de tempérer les ardeurs
du consumérisme (idéologie économique accordant primauté à la
consommation). Il ne s’agit nullement de produire, de surproduire, sur
l’autel de l’environnement.
L’écologisme est une opportunité de comptabiliser
préoccupation économique et environnementale. C’est un modèle
économique qui se préoccupe également du bien-être des travailleurs.
L’écologisme se rapproche de l’économie sociale de marché.
Au niveau international, l’écologisme favorise la promotion du
développement durable, du commerce équitable et la diffusion des
énergies vertes (le transfert des technologies y afférentes).
Le keynésianisme
Le keynésianisme décline du libéralisme et se caractérise par le
rejet de toute forme d’anticapitalisme primaire. Cela signifie qu’il n’y
a pas de rejet systématique du capitalisme. Le keynésianisme met en
lumière une interdépendance entre les sphères économiques et
politiques. Il consacre la prospérité de l’homme économique homo
oeconomicus et ce par le biais d’investissement devant générer des
profits.
C’est une idéologie qui astreint les pouvoirs publics à créer les
conditions du plein emploi et la maximisation du profit. Il remet en
question la condition que l’économie puisse s’autoréguler
complètement. Il croit donc que des problèmes peuvent advenir et
justifier l’intervention ponctuelle et conjoncturelle de l’Etat, d’où le
keynésianisme un interventionnisme conjoncturelle.
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Conclusion
En somme l’évocation de l’économie politique domestique a
été pour nous l’opportunité de passer en revue les paradigmes
économiques majeurs qui eux même orientent la politique économique
au sein d’un Etat donné.
Il y a par ailleurs été question du développement holistique
c’est-à-dire une évolution qualitative des conditions matérielles de vie
des populations intégrant trois (3) dimensions que sont l’économique,
l’humain et le durable.
Enfin, nous nous sommes appesantir sur la problématique de
la gouverne économique qui elle que bien mobilisant les acteurs
Etatique attache du prix à l’inclusion d’acteurs privées que sont les
entreprises et les organisations de la société civile dans le processus de
gestion des affaires publiques. Ce sont là autant de considération qui
trouveront un écho particulier en économie politique internationale.
3. Economie politique internationale
Comment évoquer l’économie internationale sans toutefois
évoquer les écoles majeures qu’elle a vu naitre. Bien évidemment c’est
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par le nord. Ces finalités ne peuvent être atteintes que par la promotion
des centrales syndicales à l’échelle globale.
Le structuralisme table aussi sur la lutte contre la voracité des
firmes multinationales. Une voracité qui selon des théoriciens est la
source de tous les déboires du capitalisme ; Lesquels conduisant à des
excroissances de la mondialisation libérale. Il va servir de bréviaire à
l’émergence d’autres paradigmes et théories comme la théorie : du
système monde, de la dépendance et la théorie du néo-Gramscienne.
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Économie politique
bloc américain (Est) et le bloc soviétique (ouest). Elle est donc marquée
par une bataille, une confrontation idéologique, opposant le capitalisme
au communisme. Il était question pour chaque puissance, d’assoir sa
puissance économique et ainsi maintenir une stabilité certaine de leurs
hégémonies au niveau infra systémique. Bien entendu qu’il ne faut pas
éluder la guerre économique qu’impliquait la confrontation
idéologique.
Cependant, dans les années 1990 de grands bouleversements
géopolitiques interviendront, il s’agit de la dislocation du bloc
soviétique c’est-à-dire de l’effondrement de l’URSS et du mur de
Berlin. Ainsi donc va s’ouvrir une dernière période nommée la période
post soviétique.
Enfin l’économie internationale post soviétique sera donc
marquée par des questionnements, mais aussi par des formations
géopolitiques. Sommes-nous retournés à la PAX AMERICANA ? Une
telle question s’avère pertinente tant il est vrai que seul le bloc dirigé
par les Etats-Unis a survécu. Toutefois, un tel raccourci serait fâcheux
pour l’effort de théorisation des relations internationales. Cela
s’explique par le fait que même si la dislocation du bloc soviétique est
intervenue, le monde post moderne connait la puissance et l’influence
économique de la Chine, la puissance géostratégique de la Russie, la
puissance démographique de l’Inde.
C’est cette reconfiguration de l’échiquier géopolitique mondiale
qui se formalise par la mise en place d’un ensemble de puissances
nommés les ‘’BRICS’’. Les BRICS avec le Brésil qui reconfigure la
géopolitique sud-américaine en contrebalançant l’influence américaine
dans la région, les BRICS viennent pour défier la toute-puissance
Américaine. Une telle configuration empêche tout radicalisme ou
raccourci proclamant abusivement la PAX AMERICANA
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Économie politique
Conclusion
Comme on n’a pu le voir, l’intégration économique régionale
vise à la fédération des économies nationales aux moyens de la
mutualisation fournie par les Etats membres d’une entité régionale ou
sous régionale. Les exemples de la CEDAO et d’UE suffisent à mieux
faire percevoir aussi bien les enjeux que les challenges inhérents à toute
dynamique d’intégration. S’il est vrai que globalement, l’intégration
économique régionale peut être perçu comme une opportunité, le
BREXIT et l’élection de Donald TRUMP aux USA représentent au
temps d’évolution qui fondent à relativiser la pertinence voir
l’opportunité de l’intégration économique régionale.
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4. Ethique économique
L’éthique économique est un domaine de spécialisation qui
s’inscrit dans le vaste champ de l’éthique appliqué, elle-même
subdivision de la philosophie. L’éthique économique a pour vocation
de disséminer du savoir en vue de promouvoir les bonnes pratiques dans
le domaine économique. En d’autre terme l’éthique économique vise à
savoir si les comportements des agents économiques sont moralement
acceptables ou non, sont générateur de dividende ou non, sont
compatibles aux exigences des droits de l’homme ou non, sont
conforme aux exigences du développement durable ou non.
L’éthique économique a vu naitre plusieurs perspectives
d’analyse a des subdivisions majeures mobilise un certains nombres
d’outils pertinents et repose sur des ressources consignées dans
quelques référentiels normatifs. Les perspectives d’analyse consacre à
l’éthique économique sont la macro éthique économique la méso
éthique économique et la micro éthique économique.
La macro éthique économique
Elle est la perspective d’analyse qui touche à l’économie
nationale et se préoccupe de savoir si l’orientation donnée à l’économie
nationale est moralement acceptable ou inacceptable. En d’autre terme,
les spécialistes de macro éthique économique seront soucieux de savoir
si l’économie nationale telle que gérée par les pouvoir publics est
efficiente humaine (inclusive) et durable.
Une économie est dite efficiente dans la mesure où elle intègre
efficacité et durabilité. Elle est dite efficace au sens où elle produire de
la richesse comme on peut le voir il s’agit-là d’une l’exigence de
croissance économique. Ainsi obligation est faite au pouvoir public de
veiller à ce que l’économie nationale de stagne point ne s’installe point
dans la torpeur mais bien au contraire da s une dynamique de croissance
de production de richesse. L’indicateur d’une telle évolution
dynamique n’est rien d’autre que le produit intérieur brut (PIB). Toute
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Économie politique
la question est dès lors de savoir si une économie aussi dynamique est
forcément humaine.
On dit d’une économie nationale qu’elle est humaine dans la
mesure où elle intègre l’exigence d’inclusion elle-même spécifique au
développement humain. Ici les spécialistes de macro-éthique-
économique se préoccupent de savoir si la richesse produite par
l’économie nationale est équitablement répartie. Une économie
équitablement répartie est une économie qui vise à minimiser les
disparités régionale (équité territoriale) et à lutter contre toute forme de
discrimination économique dont serai victime certaines minorités au
sein d’un Etat donné. Quoi qu’il en soit une économie à visage humain
veillera à consolider le pouvoir d’achat des populations, à réduire
substantiellement la pauvreté et la précarité existentielle et à mettre à
disposition des services sociaux de bases (éducation santé). Une
économie a beau être dynamique et humaine l’on cherchera toujours à
savoir si elle cadre avec les exigences du développement durable.
La notion de durabilité économique renvoie à la protection de
l’écosystème de la biodiversité dans le cadre des initiatives de
gouvernance l’objectif de la macro-éthique économique est ici dévalué
le degré d’éco-compatibilité de l’économie nationale
La méso-éthique économique
Elle est la perspective d’analyse qui, en éthique économique
touche aux comportements d’agents économiques tels que les
organisations et les entreprises. Toute la question est ici, de savoir si ces
agents économiques à l’instar des pouvoir publics intègrent les
exigences déficiences d’humanisme et de durabilité.
Pour une entreprise par exemple la méso-éthique-économique
cherchera à évaluer le degré de dynamisme de l’activité économique
de celle-ci. Est-ce une entreprise en développement en stagnation ou en
faillite. Pour une entreprise dont la vocation est de générer du profit de
sorte à distribuer des dividendes à ces actionnaires, régler des factures
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Botiagne Marc ESSIS
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Histoire des idées politiques 2 : de la Renaissance à nos jours
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Sommaire
0.Introduction ............................................................................................................................ 3
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Histoire des idées politiques 2 : de la Renaissance à nos jours
0. Introduction
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Histoire des idées politiques 2 : de la Renaissance à nos jours
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Histoire des idées politiques 2 : de la Renaissance à nos jours
A- Machiavel
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3. SON ŒUVRE
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Histoire des idées politiques 2 : de la Renaissance à nos jours
aux bêtes ; mais quand la 1re ne suffit pas, il faut recourir à la 2nde. Les
actes de bien doivent être effectués petit à petit alors que les actes
mauvais doivent l'être rapidement.
- Le contexte de la politique : "l'homme est nécessairement mauvais, on
ne peut donc se comporter au milieu des hommes mauvais comme un
homme de bien".
B. La Réforme
1 – LES EVENEMENTS
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commun. Les penseurs vont alors chercher des règles communes sur
des bases laïques et rationnelles. Il va également se développer des
doctrines de droit naturel qui entendent établir un droit international
commun à l'Europe permettant de résoudre les conflits sur d'autres
bases que celles du Catholicisme.
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c. La montée de l’absolutisme
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Les manuels de l’IUA-Licence 1 Science Politique / Semestre 2
pouvoir absolu sera exprimé par Bodin dans "Les six livres de la
République". Ce point de vue sera soutenu par l'opinion publique et
triomphera avec l'avènement d’Henri IV. Le tournant qui a provoqué
ces nouvelles tendances idéologiques, c'est le massacre de la Saint
Barthélemy. Certes Bodin désapprouve cet événement, mais il conteste
ceux qui concluent de ce massacre le droit de se révolter. Pour Bodin,
soutenir l'insoumission et le tyrannicide à cause de ce massacre, n'est
pas un argument recevable. Jean BODIN (1530-1596) est un juriste.
Avocat au Parlement de Paris, il participe plutôt aux débats des
représentants des partis politiques. En 1571, il devient le conseiller du
4e fils de Catherine de Médicis, le Duc d'Alençon, futur Duc d'Anjou.
Il l'accompagne pendant ses voyages, mais Bodin finira par perdre son
protecteur qui meurt en 1584. Entre- temps, Bodin devient député aux
Etats Généraux de Blois. Il s'y exprime sur le problème de la division
religieuse de la France et manifeste l'idée qu'il faut, au moins
provisoirement, admettre l'existence de deux religions. Bodin est en
faveur de l'unité religieuse mais refuse tout recours à la force pour
l'imposer. Plus tard, il sera procureur du Roi à Lens. Alors que dans sa
"Méthode pour faciliter la connaissance de l'histoire" (1566) Bodin
défend l'idée d'une monarchie tempérée, il rompt avec ce point de vue
après la Saint Barthélemy. Dans "Les six livres de la République",
Bodin défend une doctrine absolutiste. Il critique ceux qui ont provoqué
le massacre de la Saint Barthélemy, mais aussi ceux qui prennent
prétexte de ce massacre pour déclencher la révolte. « Il faut, dit-il, qu'il
y ait dans la société une autorité incontestable, dont le rôle est de
trancher le débat de façon absolue pour assurer la paix sociale ». Il
s'agit donc d'une monarchie absolue, cependant limitée à sa sphère : le
domaine public. Tout en soutenant l'absolutisme, Jean Bodin n'est pas
favorable à un pouvoir arbitraire. Il souhaite que le Roi respecte Dieu
et les lois de la nature. On reconnaît ici une influence de Claude de
Seyssel.
Les six livres de la République Dans la préface de l'ouvrage, il apparaît
clairement que Bodin entend par République, la Res Publica (= la chose
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Histoire des idées politiques 2 : de la Renaissance à nos jours
En raison des importantes inventions et découvertes qui ont été faites au 15ème siècle
et au début du 16ème, les hommes de cette époque ont acquis une très grande confiance
en leur capacité de conduire leur vie de façon autonome. Tout se passe alors comme
si l’homme se redécouvrait lui-même, comme s’il était né à nouveau : c’est la
Renaissance, le début des Temps modernes, l’avènement de l’Humanisme, une
culture axée sur la connaissance de l’homme en sa totalité.
En matière de réflexion politique à cette époque, deux tendances sont à distinguer :
- Une tendance se fondant sur la vie politique de cette époque faite de luttes de
domination sans foi ni loi, à l’image de la cité-Etat de Florence, tendance selon
laquelle la politique ne fait pas bon ménage avec la morale et la religion, sa
finalité étant prétendument la puissance. Cette tendance est incarnée par le
Florentin Nicolo /Nicolas Machiavel, l’auteur de l’ouvrage intitulé Le prince
(El principe, 1513).
- Une autre tendance née de la Réforme de l’Eglise chrétienne conduite par
Martin Luther (1483-1546) et Jean Calvin (1509-1564) dont les idées
politiques et surtout le contexte socio-politique très perturbé ont fait le lit à
l’absolutisme.
Les noms des penseurs politiques à retenir ici sont :
- Nicolo/Nicolas Machiavel (1469-1527), le promoteur de la politique excluant
la morale et la religion;
- Martin Luther (1483-1546), le père du protestantisme et de l’idée du pouvoir
politique absolu en raison de son origine divine, et auquel les sujets doivent
être soumis, même s’il virait à la tyrannie ;
- Jean Calvin (1509-1564) partageant les mêmes idées politiques que Luther,
sauf le fait que en cas de dérive tyrannique de la part du gouvernant, il autorisait
au sujet une résistance qui devait être passive ;
- Claude de Seyssel (1450-1520) qui, dans son ouvrage intitulé « La grande
monarchie de France », préconisait une monarchie tempérée ;
- Heras (1469-1536) qui, dans son ouvrage "Les Institutions du prince chrétien"
(1516), soutenait que le prince/le gouvernant doit être une personne de très
bonne éducation chrétienne et exerçant le pouvoir à la lumière de l’Evangile et
avec l’appui de bons conseillers ;
- Jean BODIN (1530-1596) qui, dans sa "Méthode pour faciliter la
connaissance de l'histoire" (1566) défendait encore l'idée d'une monarchie
tempérée, mais qui, après le massacre de la Saint Barthélemy (du 23 au 24
aoȗt 1572), a rompu avec ce point de vue. Dans "Les six livres de la
République", Bodin défendait maintenant une doctrine absolutiste. C’est dans
cet esprit qu’il affirmait ce qui suit : « Il faut qu'il y ait dans la société une
autorité incontestable, dont le rôle est de trancher le débat de façon absolue
pour assurer la paix sociale »
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EXERCICES D’ASSIMILATION
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pourra citer ici Jean SILHON qui, pour faire l'éloge de Richelieu et de
ses méthodes dans son ouvrage "Le Ministre d'Etat" (1631), se croit
obligé de critiquer Machiavel, Philippe DE BETHUNE dans "Le
conseiller d'Etat" (1632) ou encore Henri DE ROHAN dans "De
l'intérêt des princes et Etats de la chrétienté" (1638).
Les doctrines de la Raison d'Etat vont décliner au 17 e siècle pour
finalement être abandonnées au 18e siècle. Montesquieu lui- même
contestera ces idées dans "L'esprit des Lois". Mais bien que ces idées
voient leur succès décliner, la politique ne cesse pas d'être animée par
de telles pratiques. Un exemple frappant est celui de Frédéric II de
Prusse qui, alors qu'il n'est encore que simple héritier, écrit une
réfutation du "prince" de Machiavel mais une fois au pouvoir, adoptera
une politique machiavélique.
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sujets. Il apparaît l'idée que le Roi peut librement fixer des Impôts sans
le consentement de ses sujets. On va même jusqu'à dire que la propriété
privée n'est pas un droit inaliénable D'après cette doctrine,
l'accumulation de la richesse monétaire est le meilleur moyen de
parvenir à la puissance de l'Etat. Pour cela, il faut vendre des
marchandises à l'étranger et éviter d'en importer. Il en découle les
politiques douanières protectionnistes. Il en découle également les
politiques de création de grandes manufactures orientées vers
l'exportation, en vue d’acquérir de l'or. Le point de vue mercantiliste
repose sur une conception essentiellement belliqueuse de l'économie :
"la richesse des uns ne peut se faire qu'au détriment de celle des
autres". Il y a donc nécessairement rivalité économique entre Etats,
laquelle rivalité peut dégénérer en guerres. Au XVIII siècle, ces théories
seront supplantées par celles des physiocrates, pour qui "la richesse
des uns contribue à la richesse des autres". Si un Etat est riche, il pourra
acheter beaucoup de marchandises et c’est autant d’occasions
d’enrichissement pour les autres Etats qui sont ses partenaires
commerciaux.
4 - RICHELIEU (1585-1642)
4.1 - Sa carrière et ses idées politiques
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B- L’absolutisme théocratique
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2. PRINCIPAUX AUTEURS
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affaire lui donna l'occasion d'écrire "Du droit de prise" (1605) dont ne
fut publié qu'un extrait. C'est le premier témoignage de la recherche d'un
droit nouveau reconnu à la fois par les puissances catholiques et
protestantes. Grotius sera condamné à la prison à vie mais il parviendra
à s'échapper et se réfugier en France. Il devient alors ambassadeur du
Roi de Suède auprès du roi de France. Grotius est l'auteur d'une œuvre
très abondante. On retiendra essentiellement son livre "Du droit de la
guerre et de la paix" qui est l'ouvrage fondateur de l'école du droit de
la nature et des genres.
Samuel VON PUFENDORF (1632-1694), Professeur de Droit à
Heidelberg en Allemagne puis en Suède. Il est l'auteur de l'ouvrage "Du
droit de la nature et des genres" (1672) qui entend être un ouvrage
universel.
Jean DE BARBEYRAC (1674-1744) C'est un Huguenot français qui
émigre lors de la révocation de l'Edit de Nantes. Professeur à Berlin,
c'est lui qui a traduit en français les ouvrages de Grotius et Pufendorf.
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déjà l'idée d'un consentement des sujets au pouvoir qui les commande,
mais cela était lié à sa légitimité qui résidait dans un exercice du pouvoir
à la recherche du bien commun. Ces idées vont être reprises et
développées par l'école du droit de la nature et des genres qui met en
avant l'idée d'un double contrat :
Pour Grotius, le peuple peut attribuer à son prince un pouvoir absolu.
De même que l'on admet qu'un individu puisse devenir esclave, on
admet que le peuple puisse se révolter en cas de non-respect du contrat.
Chez les successeurs de Grotius, ces idées vont évoluer dans un sens
plus favorable à la monarchie limitée. Certes, Pufendorf admet que le
peuple puisse imposer des limites au pouvoir du prince, mais il refuse
tout droit de révolte au peuple.
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I. Auteurs évoqués
- Bossuet, Jacques-Bénigne : Politique tirée des propres
paroles de l’écriture sainte (1709), Dalloz, 2003
- Grotius, Hugo : Du droit de la guerre et de la paix (1625),
trad. P. Pradier-Fodéré, PUF, « Quadrige », 2005
II. Commentaires
- Koselleck, Reinhart : Le règne de la critique (1959), trad.
Hans Hildenbrand, Minuit, 1979
- Mandrou, Robert : L’Europe « absolutiste », Raison et
raison d’Etat, 1649-1675, Fayard, 1977
- Strauss, Leo : Droit naturel et histoire (1949), trad.
Monique Nathan et Eric de Dampierre, Flammarion,
« Champs », 2008
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EXERCICES D’ASSIMILATION
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ils justifient le droit divin du roi. Cela, estiment-ils, leur donne le droit
de lever des impôts sans autorisation du parlement.
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1. SA VIE
Thomas Hobbes était un fils de pasteur qui a connu la peur tout au long
de sa vie.
- Il est né l’année (1588) où l’Invincible Armada espagnole met à
feu et à sang l’Angleterre ;
- En 1610, il est à Paris au moment où Henri IV est assassiné ;
- En 1642, dans son pays, il est marqué par la révolution qui se
termine par la condamnation à mort du roi et l’instauration du
gouvernement d’Oliver Cromwell :
Thomas Hobbes est le type même de l’intellectuel de son époque. Il est
précepteur dans une grande famille aristocratique après avoir fini ses
études. Il effectue de nombreux voyages, mais son principal séjour sur
le continent est dû à son exil. C’est lors de ses nombreux déplacements
qu’il rencontre Descartes et Galilée. C’est vers 50 ans qu’il commence
à rédiger son œuvre politique.
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- La société civile
La réponse à ces questions, c’est que l’homme abandonne ses droits et
libertés qu’il avait à l’état de nature et qu’il fallait défendre sans cesse
et les confie à l’Etat-Léviathan, géant dont le corps est formé de
myriades d’êtres humains et qui tient la crosse de l’évêque et l’épée,
symboles des autorités spirituelle et temporelle.
Pour que cet Etat naisse, il faut l’accord entre les hommes et une union
de tous les hommes pour former une volonté. Les hommes passent un
double contrat de droit public :
Un contrat par lequel les individus s’associent entre eux ;
Un contrat de ces associés avec celui auquel ils délèguent la
puissance pour être protégés et se soumettent totalement et sans
condition.
Le passage de l’état de nature à l’état civil se fait donc par pacte ou
contrat qui convertit la pluralité des volontés individuelles en une seule
volonté. La société est, selon Hobbes, une création artificielle née de
la cruauté de l’homme envers son semblable, son voisin.
On est loin d’Aristote pour qui l’homme est un animal politique.
Hobbes est le premier penseur à écrire la théorie du contrat de société.
Suivront John Locke (1632-1704) et Jean-Jacques Rousseau (1712-
1778)., ce dernier affirmant l’inverse que Hobbes sur l’état de nature.
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2. SA PENSÉE POLITIQUE
John Locke se demande comment se constitue le pouvoir social,
comment les membres de la société se situent par rapport à celui-ci.
Pour Locke, la raison d’être d’une société organisée est moins la
garantie de l’ordre comme chez Hobbes, que celle des droits naturels
des individus qui sont le droit à la vie, à la liberté, à la sûreté corporelle,
à la propriété des choses
Dans l’état de nature, les individus, libres et égaux, sont dirigés par la
raison. La seule organisation existante est la famille. Les individus
forment ainsi des familles et procèdent, selon leur convenance, aux
échanges qu’ils jugent profitables. Mais la société des hommes devient
plus complexe et il y apparaît des risques de plus en plus nombreux de
conflit. C’est le phénomène de conflit qui va justifier le passage à l’état
civil.
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pour rôle d’organiser cette société selon des règles communes et d’user
des moyens convenables pour les faire appliquer. Ainsi naît l’Etat de
droit.
John Locke souscrit donc entièrement à l’un des acquis essentiels de la
Glorious Revolution, l’engagement du Parlement à respecter le Bill of
Rigths énoncé en 1689, qui reprend lui-même certains textes antérieurs
dans l’histoire du peuple anglais (comme la Magna Carta de 1215) et
qui exige le consentement des représentants du peuple en matière
d’impôts.
L’œuvre politique de John Locke a eu une influence considérable sur
l’intelligentsia européenne.
- Voltaire s’en fera l’ardent propagandiste ;
- Les deux déclarations des droits de l’homme (l’américaine en
1787 et la française en 1789) s’en inspirent.
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I. Auteurs évoqués
II. Commentaires
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EXERCICES D’ASSIMILATION
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1. SA VIE
Charles de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu est né au
Château de La Brède, près de Bordeaux. Issu d’une famille de
magistrats bordelais, il entre au Collège des Oratoriens de Juilly et,
après des études de droit, devient conseiller au parlement de Bordeaux
en 1714. Avant donc de se consacrer à l’écriture, il a appartenu à la
noblesse de robe (président du parlement de Bordeaux en 1716, office
qu’il a hérité et qu’il a vendu en 1726 pour voyager et écrire).
51
2. LA CONTRIBUTION DE L’OUVRAGE « LE
FÉDÉRALISTE »
54
Ces articles sont par la suite reliés en un ouvrage de 2 tomes. Les deux
auteurs, Hamilton et Madison, deviendront par la suite les leaders
respectifs du Parti Fédéraliste (devenu plus tard le Parti Démocrate) et
du Parti Républicain.
C. Le despotisme éclairé
1. LA NOTION DE DESPOTISME ÉCLAIRÉ
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56
57
58
I. Auteur évoqué
Montesquieu (Charles de Secondat, Baron de la Brède et de) : De l’Esprit
des lois (1748), Flammarion « GF »,
II. Commentaires
Althusser, Louis : Montesquieu, la politique et l’histoire (1959), PUF,
« Quadrige », 1985
Courtois, Jean-Patrice : Inflexions de la rationalité dans l’Esprit des lois de
Montesquieu, PUF, 1999
Destutt de Tracy, Antoine : Commentaire sur L’Esprit des lois de
Montesquieu. Quels sont les moyens de fonder la morale d’un peuple ?, Didot,
1819
Eisenmann, Charles : « L’Esprit des lois et la séparation des pouvoirs », in
Mélanges Carré de Malberg, 1933, pp. 165-192, reprod. In : Charles
Eisenmann : Ecrits de théorie du droit, du droit constitutionnel et d’idées
politiques, textes réunis par Charles Leben, Editions Panthéon-Assas, 2002, pp.
565-582
Goyard-Fabre, Simone : Montesquieu, la nature, les lois, la liberté, PUF,
1993
Joly, Maurice : Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu (1868),
Allia, 1999
Morilhat, Claude : Montesquieu, politique et Richesses, PUF, 1996
Troper, Michel : La Séparation des pouvoirs et l’histoire constitutionnelle
française, LGDJ, 1973
Vernière, Paul : Montesquieu et l’Esprit des lois ou la Raison impure, SEES,
1977
59
EXERCICES D’ASSIMILATION
60
62
63
B. La contestation radicale
2. L’ABBÉ MORELLY
64
Il faut donc faire une déclaration des droits destinés à fixer les domaines
dans lesquels la loi peut ou non intervenir. Condorcet propose une
conception du droit différente de celle qui va prévaloir en 1789. Pour
Condorcet, seuls les propriétaires fonciers peuvent être des citoyens de
l’Etat : Pour lui, il n’y a pas de risque que les propriétaires fonciers
fassent des lois dans leur seul intérêt.
Condorcet estime que ces propriétaires fonciers n’ont pas d’intérêt
différent de ceux des autres habitants. Ils ont les mêmes intérêts et les
éprouvent plus intensément encore. Aussi en seront-ils les meilleurs
défenseurs. L’ensemble des propriétaires fonciers d’un Etat possède
tout le territoire de cet Etat et les autres habitants ne peuvent habiter cet
Etat qu’avec le consentement des propriétaires. Condorcet considère
que même les femmes, dès lors qu’elles sont propriétaires, sont des
citoyens comme les autres.
Montesquieu s’oppose fermement aux idées de séparation et de balance
entre les pouvoirs. Pour lui, l’exécutif doit simplement être subordonné
au législatif.
Condorcet, lui, admet que le législateur puisse abuser de sa
compétence ; mais pour lui, il y a d’autres remèdes que le
bicaméralisme ou la balance des pouvoirs pour s’assurer que les lois
sont bien l’expression de la volonté des citoyens. Condorcet préconise
le Référendum et c’est là une idée novatrice.
2.1. Sa vie
SIEYÈS était prêtre. Il fut vicaire général de Chartres. Mais ayant subi
une frustration relative à son avancement au sein du clergé, il met fin à
sa carrière d’ecclésiastique et entre en politique et s’engage pour la
cause du Tiers-état. Il est élu aux Etats généraux de 1789 parmi les
66
La nation, ensemble des citoyens qui ne sont rien pris isolément, qui,
regroupés, représentent tout,
- Existe d’elle-même ; elle est de droit naturel ;
- A besoin d’une organisation politique et administrative ;
- Est la source exclusive des pouvoirs ;
- Sa volonté s’appelle souveraineté ;
- Ne doit pas exprimer par elle-même sa volonté ;
- Exerce sa souveraineté par des représentants.
Souveraineté nationale et représentation sont deux concepts clés du
droit public positif. L’élu a un mandat représentatif et non plus
impératif. La souveraineté ne s’accommode que d’un système
représentatif qui ne peut être qu’oligarchique (pouvoir de quelques-
uns). L’élection cesse d’être une délégation et devient sélection. Le
suffrage est censitaire (élimination des citoyens passifs au profit des
actifs qui paient le cens).
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70
72
I. Auteurs évoqués
Rousseau, Jean-Jacques : Discours sur l’origine de l’inégalité parmi les
hommes (1756), Gallimard, « Folio », 1993
- : Le contrat social (1762), Flammarion, « GF », 1966
- : Emile ou De l’éducation (1762), Paris, Flammarion, « GF », 2009
- : Considérations sur le gouvernement de Pologne (1772),
Flammarion, « GF », 1990
Sieyès, Emmanuel-Joseph : Œuvres, Ethis, 1989
- : Qu’est-ceque le Tiers-Etat ? (1789), PUF, « Quadrige », 1989
II. Commentaires et monographies
Arendt, Hannah : Essai sur la Révolution (1963), trad. Michel Chrestien,
Gallimard, 1985
Bachofen, Blaise : La Condition de la liberté, Payot, 2002
Bastid, Paul : Sieyès et sa pensée, (1939), Slatkine, 1978
Bernardi, Bruno : La Fabrique des concepts : recherches sur l’invention
conceptuelle chez Rousseau, Champion, 2006
Bredin, Jean-Denis : Sieyès, La clé de la Révolution française, Librairie
générale française, « Le livre de poche », 1990
Cassirer, Ernst : Le Problème Jean-Jacques Rousseau (1932), trad. Pierre
Quillet, Fayard, « Pluriel », 2006
Derathé, Robert : Jean-Jacques Rousseau et la scène politique de son temps
(1950), Vrin, 1988
- : Pensée de Rousseau, Seuil, 1984
Furet, François : Penser la Révolution française (1978), Gallimard,
« Folio », 1985
Pasquino, Pascale : Sieyès et l’invention de la Constitution en France, Odile
Jacob, 1998
Philonenko, Alexis : Jean-Jacques Rousseau et la pensée du malheur, 3 vol.,
Vrin, 1984
73
EXERCICES D’ASSIMILATION
74
Les idées que nous avons jusqu’ici étudiées ne vont pas se développer
dans la même direction. Elles ne vont pas toutes servir la cause de la
Révolution. Face au mouvement révolutionnaire, il naît et se développe
une tendance contraire : le mouvement contre-révolutionnaire. Il s’est
aussi manifesté la nécessité de recherche d’un moyen terme.
A. Le mouvement révolutionnaire
1. L’INFLUENCE DE MONTESQUIEU
2. L’INFLUENCE DE ROUSSEAU
75
76
B. Le mouvement contre-révolutionnaire
1.2. Sa pensée
Dès 1790, il publie ses Réflexions sur la Révolution en France.
Véritable pamphlet, cet ouvrage condamne avec vigueur et sans appel
l’expérience révolutionnaire qui lui paraît unique dans l’histoire. Plus
tard, cet ouvrage influencera Hippolyte Taine (1828-1893) et Ernest
Renan (1823-1892).
Selon Burke, l’établissement de la liberté et de l’égalité universelle
(Déclaration des droits du 26 août 1789) est contre nature ; il conduit à
la dislocation sociale et à la terreur et ne peut qu’engendrer désordre,
77
78
79
Dans une ultime tentative, Sieyès, aidé par Napoléon Bonaparte, établit
le Consulat, espérant ainsi réaliser enfin une république libérale. Encore
une fois, c’est un échec, car Bonaparte se lance dans la politique de
dictature personnelle et des conquêtes.
2. LE LIBÉRALISME
Il est indiscutable que la Révolution Française de 1789 a fondé une
nouvelle société. En supprimant la hiérarchie des ordres, elle a créé des
citoyens juridiquement égaux. En détruisant les structures
corporatistes, elle a créé des citoyens libres de leurs comportements.
Cependant, la nouvelle égalité juridique ne va pas sans de sérieuses
contreparties :
- D’une société d’ordres on débouche sur une société de classes.
Désormais, deviennent décisifs les niveaux de ressources ou de
gains.
- Le citoyen est émancipé, mais il vit dans le plus sévère
individualisme, dans le plus complet isolement. Entre l’Etat
et le citoyen, il n’y a plus aucun groupement d’aucune sorte.
Hors de l’intérêt individuel n’est reconnu que l’intérêt général,
celui de l’ensemble des citoyens, celui du corps social en totalité.
La loi Chapelier du 14 juin 1791, qui vient interdire aux patrons et
aux ouvriers, non seulement de se regrouper, mais encore de se
concerter, frappe d’illégalité, - pendant 73 ans - tout regroupement
ouvrier et toute action ouvrière. Cette loi n’est abolie qu’en 1864. Cette
abolition permet l’action ouvrière collective et la grève cesse d’être
punissable, dès lors qu’elle ne s’accompagne pas de violences. En 1884,
c’est la reconnaissance des groupements professionnels, en l’espèce,
les syndicats.
L’individualisme est érigé sur le plan professionnel comme sur le plan
de l’activité économique en règle absolue, en véritable dogme. C’est
là une cause directe de la difficile condition ouvrière du XIXème siècle.
C’est là également l’une des causes motrices du socialisme qui naquit
en 1830 et qui fut, pour l’essentiel, une révolte contre l’individualisme
excessif né de la Révolution française de 1789.
82
3. LE SOCIALISME
La révolution industrielle entraîne un profond bouleversement
économique et social, en particulier l’accentuation de l’écart entre la
bourgeoisie – expression générique pour désigner la nouvelle classe
dirigeante – et le prolétariat qui se caractérise par sa vocation ouvrière,
sa masse et sa concentration urbaine. Le 19ème siècle voit des
affrontements nombreux entre bourgeoisie et prolétariat. Cette
lutte se transfère sur le plan de la politique.
L’idéologie de la bourgeoisie est le libéralisme économique. Au
libéralisme économique pessimiste des Anglais Adam Smith (1723-
1790) et Thomas Malthus (1766-1834), les Français opposent le
libéralisme optimiste de Jean-Baptiste Say (1767-1832) et de Frédéric
Bastiat (1801-1850). L’Etat ne doit intervenir ni dans les prix, ni dans
les salaires, ni pour organiser le marché, ni pour aider les entreprises en
difficulté. On ne demandera à l’Etat qu’un certain protectionnisme, les
barrières douanières, et ses gendarmes contre les mouvements ouvriers.
Le prolétariat (du mot latin proles qui signifie le citoyen pauvre de la
république romaine dont les enfants constituent la seule richesse), à
peine amorcé au 18ème siècle, est la grande nouveauté du 19ème siècle
due à l’industrialisation. Si le prolétariat n’est pas uniforme, il y a des
facteurs communs qui le distinguent des autres classes, à savoir les
conditions de travail (très pénibles en raison de la durée, de
83
A.1.2. Sa pensée
Owen estime que la protection du travailleur passe par des conditions
de vie décentes : une rémunération acceptable, une hygiène dans le
travail et un accès à l’instruction. La justice sociale qu’il propose se
réalisera, selon lui, par l’Etat qui est seul à pouvoir aider les ouvriers
dans leurs affrontements avec les chefs d’entreprises, les capitalistes.
A.2.2 Sa pensée
A.3.2. Sa pensée
C’est dans son livre cité plus haut qu’il développe un système de vie
communautaire utopique qu’il appelle Le phalanstère.
Le phalanstère est une communauté rurale dont les membres
pratiqueraient l’union libre et où les enfants seraient élevés en commun
(cf. Platon). Les phalanstères réaliseraient dans le bonheur et la
liberté – chaque membre choisit son travail suivant ses goûts (le travail
devient attrayant) – l’épanouissement de « l’harmonie universelle ».
87
88
91
Le communisme icarien
C’est un courant de pensée qui a été créé par Etienne Cabet (1788-
1856). Ex-procureur général de Corse. Il publie en 1840 le Voyage en
Icarie où il décrit avec minutie utopienne l’organisation communautaire
nouvelle. Il pense que les Icariens se propageront par la simple vertu de
l’exemple. Comme l’Utopie de Thomas More, l’Icarie de Cabet est un
pays imaginaire, un ailleurs dans le temps et dans l’espace, où l’Etat
tout-puissant abolit la propriété privée et assure une répartition
égalitaire des biens. « Le communisme du père Cabet » a remporté un
vif succès dans les milieux populaires. Après 1848, Cabet fit des essais
92
Le mutuellisme
Le mutuellisme est la solution de Pierre-Joseph Proudhon (1806-
1865). D’origine paysanne, typographe autodidacte, meurtri tout au
long de sa vie par une cruelle misère, Proudhon devient célèbre en 1840
par une brochure intitulée Qu’est-ce que la propriété ?, démontrant que
« la propriété, c’est du vol ». En 1846, il publie La philosophie de la
misère. Marx, le bourgeois cultivé, y répond en 1847 par sa Misère de
la philosophie dont le titre même et le contenu tournent en ridicule
l’œuvre de Proudhon qui, lui-même, qualifie Marx de « ténia du
socialisme ». Proudhon a le sens des formules percutantes, mais sa
pensée ne peut être facilement appréhendée. Anarchiste, il récuse
l’Etat, l’Eglise, le capital. Individualiste, il ne reconnaît pas l’autorité
d’un parti. Hostile au communisme, il n’admet qu’une seule
transcendance, celle de l’idée de justice qui intervient comme valeur
régulatrice, qui constitue l’idéal et la motivation concrète des
mouvements ouvriers luttant contre la spoliation et l’humiliation.
Alors que Marx fonde tout son système sur l’idée de lutte de classes,
Proudhon entrevoit la fusion des classes sociales dans un monde
93
A.1. Sa vie
96
La défense du marxisme
Cette branche est représentée par :
- Rosa Luxembourg (1871-1919), juive polonaise militant en
Allemagne. Elle analyse le marxisme à la lumière de
l’impérialisme ;
- Vladimir Ilitch Oulianov, dit Lénine (1870-1924). Il élabore
une théorie de l’impérialisme qui servira de référence à la
Troisième Internationale.
Confronté à la réalité, le marxisme est devenu une politique. Après le
socialisme utopique et le socialisme scientifique, c’est l’ère du
socialisme réel qui se manifeste :
97
A/ Le mouvement révolutionnaire
Cette rubrique est une esquisse du déroulement de la Révolution française (1789) qui
est l’aboutissement de la contestation de l’absolutisme. Ce déroulement se présente
comme suit :
a. Le 05 mai 1789, Assemblée des Etats Généraux où les patriotes
réussissent à amener le Roi de France et les représentants des classes
privilégiées à accepter que les trois chambres des Etats Généraux se
transforment en une seule assemblée.
b. Juin 1789, l’assemblée unifiée voit le jour sous l’appellation d’Assemblée
Nationale Constituante. Les patriotes se divisent en monarchistes - qui
souhaitent la transposition de l’organisation institutionnelle d’Angleterre
en France – et en constitutionnalistes, admirateurs des institutions
américaines.
c. 14 juillet 1789 : la prise de la Bastille = clou du mouvement
révolutionnaire, car destruction du plus grand symbole de la souffrance du
peuple sous le régime monarchique.
d. Septembre 1789, élimination des monarchistes de l’Assemblée
Nationale Constituante. Mais les constitutionnalistes se divisent en deux
clans : clan de Lafayette et celui du triumvirat (Barnave, Duport et
Lameth).
e. 10 aoȗt 1792, la monarchie tombe. La nouvelle Assemblée Constituante
prend le nom de Convention. Dès le début, il y a opposition entre
Girondins et Montagnards.
f. Juin 1793, les Girondins sont éliminés de l’Assemblée, grâce à l’alliance
des Marais (partisans de Marat) avec les Montagnards. Instauration de la
dictature du Comité de Salut Public sous la conduite de Robespierre.
98
B/ Le mouvement contre-révolutionnaire
Bien que la Révolution française (1789), dès son avènement, ait été
saluée avec enthousiasme par la majorité de l’intelligentsia européenne
de cette époque, certains penseurs y étaient opposés par conviction,
d’autres (surtout les penseurs allemands) par déception face au régime
de la terreur qui en avait résulté. Leurs réflexions et actions constituent
le mouvement contre-révolutionnaire.
- Le père de la pensée contre-révolutionnaire est un Anglais du
nom de Edmund Burke (1729-1797). Dans son ouvrage intitulé
Réflexions sur la Révolution en France, ce qu’il reprochait
fondamentalement à la Révolution française, c’est le fait
d’avoir été, à ses yeux, la mise en œuvre de théories abstraites,
hors de sens, parce que détachées de la réalité concrète, alors que
seule l’expérience permet d’organiser la vie en société.
- En France, les principaux représentants de la pensée contre-
révolutionnaire furent :
Joseph de Maistre (1753-1821), grand admirateur d’Edmund
Burke avec qui il partageait l’hostilité à l’abstraction en matière
d’organisation de la vie en société et une défiance absolue à
l’égard de la raison intemporelle du XVIIIème siècle ;
Louis de Bonald (1754-1840). D’abord favorable à la
Révolution, il s’y oppose après le vote de la constitution civile du
clergé. Dans son livre intitulé Théorie du pouvoir politique et
religieux dans la société civile, démontrée par le rationnement et
par l’histoire, et publié en 1796 sous anonymat en Allemagne où
il vit en exil, il développe des idées très proches de celles de la
Restauration, mais d’une application politique sinon impossible,
du moins très difficile.
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II. Commentaires
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EXERCICES D’ASSIMILATION
Conclusion générale
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115
1. SA VIE ............................................................................................ 43
2. SON ŒUVRE ET SA PENSÉE POLITIQUE............................ 44
2.1. L’œuvre ........................................................................................ 44
2.2. La pensée politique ..................................................................... 44
C. John Locke (1632-1704), un inconditionnel de la liberté ............ 45
1. SA VIE ET SON ŒUVRE ............................................................ 46
2. SA PENSÉE POLITIQUE............................................................ 46
CHAPITRE 2 : LE RECUL DE L’ABSOLUTISME .................................... 51
A. Montesquieu (1689-1755), le refus du confusionnisme politique 51
1. SA VIE ............................................................................................ 51
2. SON ŒUVRE ET SA PENSÉE POLITIQUE ........................... 52
2.1. Son œuvre..................................................................................... 52
2.2. Sa pensée politique ...................................................................... 52
B. La diffusion des idées anglaises ..................................................... 53
1. LA VIE ET L’ŒUVRE DE JEAN- LOUIS DE HOLMES
(1741-1806)........................................................................................... 53
1.1. Sa vie............................................................................................. 53
1.2. Son œuvre et sa pensée politique ............................................... 53
2. LA CONTRIBUTION DE L’OUVRAGE « LE
FÉDÉRALISTE » ............................................................................... 54
2.1. Présentation de l’ouvrage ........................................................... 54
2.2. Les idées prônées par « Le fédéraliste » ................................... 55
C. Le despotisme éclairé ...................................................................... 55
1. LA NOTION DE DESPOTISME ÉCLAIRÉ ............................. 55
2. LES ÉCOLES QUI PARTAGENT CETTE DOCTRINE ........ 56
2.1. La tendance de Voltaire (1694-1778) ........................................ 56
2.2. La tendance du Baron d’Holbach (1723-1789) ........................ 57
Troisième partie : Révolution et contre-révolution......................................... 61
Chapitre 1 : Les progrès de la contestation ......................................................... 61
A. Jean-Jacques ROUSSEAU (1712-1778) : un fanatique de
l’égalité .................................................................................................... 61
1. L’HOMME ET SON ŒUVRE..................................................... 61
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Sociologie politique
Pregnon Claude NAHI
Présentation du cours.................................................................................. 6
Introduction ................................................................................................. 7
Bibliographie.............................................................................................. 56
PRÉSENTATION DU COURS
INTRODUCTION
Section I . Définitions
A. Sociologie
1
Tout d'abord, le XIXe siècle a été un moment de grande instabilité politique dans toute
l'Europe. Depuis 1789, les régimes, les mouvements et les idéologies politiques se sont
multipliés. Les insurrections et les guerres entre les nations européennes marquent ce
siècle. L'ordre social ancien, fondé sur l'alliance du roi et de l'Église, est discrédité, mais
la possibilité qu'ont les sociétés de se définir elles-mêmes conduit d'abord à une
multiplication des troubles et des revendications.
2
Boudon 27,1997
3
Raymond Aron, « Dix-huit leçons sur la société industrielle », (1962, p27.
4
Pour Auguste Comte, la sociologie est « l’étude positive de l’ensemble des lois
fondamentales propres au phénomène sociaux ».
8
B. Politique
5
Pour Durkheim, la sociologie est définie par l’existence d’un objet d’études spécifique,
le fait social qu’il définit comme « des manières d'agir, de penser et de sentir, extérieures
à l'individu, et qui sont douées d'un pouvoir de coercition en vertu duquel ils s'imposent
à lui ».
9
C. Sociologie politique
L’action politique étant d’abord une activité sociale et le fait politique un fait
social, la sociologie politique est d’abord une sociologie qui replace les
phénomènes politiques dans l’ensemble des phénomènes sociaux.
La doctrine de l’État
14
B. La doctrine du pouvoir
10
Qu'il s'agisse d'une analyse fondée sur l'étude institutionnelle ou qu'il s'agisse d'une
analyse fondée sur la définition de Weber, ces deux perspectives sont limitées: Le pouvoir
s'incarne de façon limité dans les institutions. D'autres lieux concentrent de la contrainte
sans pour autant pouvoir jouer un rôle politique. Dans une société donnée des structures
non politiques imposent aux individus des règles de conduites.
15
16
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EXERCICES D’ASSIMILATION
18
Chapitre II . LE GOUVERNEMENT
19
Le terme de pouvoir, que ce soit dans les usages savants ou courants qui
peuvent en être faits, est employé dans des sens très divers, proches de ceux
de capacité, d’influence, de domination ou d’autorité. Mais si de nombreuses
relations sont des relations de pouvoir, elles n’ont pas toutes une dimension
politique. Elles ont cette caractéristique lorsqu’elles reposent sur l’obligation
pour ses détenteurs de lier la contrainte et la légitimité.
1. Fonction du pouvoir
3. Le monopole de la coercition
Section II . L’état
11
Par cette caractéristique, le sociologue allemand veut mettre l’accent sur le mode de
régulation propre au pouvoir politique. Il s’agit d’envisager la contrainte comme le
recours ultime et la garantie spécifique de l’ordre instauré par ce pouvoir. Il en résulte
qu’en règle générale le contrôle des moyens de violence est étroitement associé au
pouvoir politique, ce dernier pouvant être menacé par d’autres unités politiques.
21
L’identité de l’État avec l’ordre juridique est postulée par les juristes
allemands et français (Jellinek, Laband, Carré de Maberg) au début du XXe
siècle.
Dans ses Contributions à la théorie générale de l’État (1921),
le juriste Carré de Malberg le définit comme une « communauté
d’hommes, fixée sur un territoire propre et possédant une
organisation d’où résulte pour le groupe envisagé dans ses
rapports avec ses membres une puissance suprême d’action, de
commandement et de coercition ».
Il souligne ainsi la double acception de la notion d’État, qui
correspond à un mode d’organisation sociale territorialement
défini et à un ensemble d’institutions caractérisées par la
détention du monopole de l’édiction de la règle de droit et de
l’emploi de la force publique.
Ces juristes finiront par formuler ce qu’il est convenu d’appeler
la « théorie des trois éléments » définir l’État, c’est-à-dire la
population, le territoire et la puissance.
Le juriste autrichien, Hans Kelsen (1881 - 1973), qui a enseigné
en Autriche et en Allemagne, a systématisé ces postulats de base
12
Dans cette perspective, l’État ne désigne pas seulement le pouvoir central qui se
subordonne les institutions (familles, associations, entreprises) et les intérêts des
individus, mais la société toute entière envisagée comme un être collectif dont l’identité
est déterminée par les normes juridiques.
22
1. Le territoire
13
L’État n’est pas seulement l’espace ou habite une population car le territoire joue un
rôle actif dans l’affirmation identitaire de ses habitants. Des liens affectifs se nouent des
lieux, des sites mais surtout avec les traces du passé inscrites sur son sol.
23
Les individus qui relèvent de l’État sont ceux qui lui sont
juridiquement assujettis. Comme le souligne Kelsen, « la
question de savoir si un individu ressortissant d’un État n’est
pas une question psychologique, une question de sentiment,
c’est une question de droit. On ne peut pas trouver le principe
d’unité des hommes qui forment le peuple d’une État, ailleurs
que dans le fait qu’un seul et même ordre juridique est en
vigueur pour tous ces hommes et règle leurs conduites. Le peule
de l’État, c’est le domaine de la validité personnel de l’ordre
juridique étatique ».
La population assujettie au droit de l’État relève de deux
catégories distinctes : les nationaux et les étrangers. Les
premiers sont des ressortissants qui on (t acquis cette qualité par
filiation ou par naturalisation. Les seconds au contraire sont
soumis au droit, de l’État, en tant que résidents éphémères ou
permanents.
Selon la conception subjective de la nation, le rassemblement
d’une population résulte d'un sentiment d’appartenance, d'une
histoire, de lieux communs ; ces sentiments subjectifs sont au
fondement de toute nation, formée par le désir de vouloir-vivre
ensemble.
Pour la conception allemande, la nation serait donc un concept
politique mettant en jeu des critères objectifs comme la race, la
langue ou la religion, où les associations sont volontaires, «
c’est un vouloir vivre collectif ».
Le peuple constituerait donc un concept sociologique et l’État
un concept juridique
26
L’État unitaire
C’est l’État dans lequel existe un seul centre de pouvoir c'est à dire l’unité
du pouvoir de décision. Tous les habitants sont soumis à une même et unique
organisation juridique et politique. L’État dispose de la plénitude de la
souveraineté.
Centralisé
L’administration d’un État centralisé implique que toutes les décisions
(politiques et administratives) relèvent du pouvoir central et uniquement de
lui. Il est concentré lorsque tout est décidé par l’État, au niveau central. On
retrouve cette organisation surtout dans des États de petite taille (par
exemple, Malte, Monaco). Il est dit déconcentré quand il existe au niveau
local des représentants de l’État. C’est le transfert de compétences
administratives du pouvoir central à l’échelle locale non plus à des conseils
locaux élus par les citoyens mais à des agents nommé par le pouvoir central
lui-même et qui lui sont strictement soumis (par exemple, en Côte d’Ivoire
on a les préfets, maires,).
Décentralisé
L’administration d’un État décentralisé implique que certaines décisions
soient prises à l’échelon local par des autorités élues par les citoyens. Il peut
être décentralisé s’il tolère en son sein l’existence d’autres personnes
publiques (collectivités territoriales) ou centralisé si seul l’État a le statut de
personne public, les autres divisions étant seulement administratives. C’est
ainsi que l’on y trouve un parlement unique, des lois qui s’appliquent à tout
le territoire, un seul chef d’État et un seul Droit (un seul droit privé et un seul
droit public) car une seule constitution. C’est la forme d’État la plus
répandue dans le monde. En Côte d’Ivoire par exemple la constitution en son
article 30 dispose que « La République de Côte d'Ivoire est une et indivisible,
laïque, démocratique et sociale ».
En Côte d’Ivoire, les communes, les départements et les régions sont des
collectivités territoriales décentralisées. C'est à dire qu’elles disposent de
27
14
Dans cette définition, l’impasse est volontairement faite sur les missions susceptibles
d’être assignées à l’État (État gendarme, État providence). Ainsi ce qui spécifie l’État, ce
sont les modalités du pouvoir exercé et non les fins recherchées. Pour Webber deux
28
29
30
La centralisation de la coercition
La centralisation distinctive de l’État moderne se manifeste dans
l’émergence d’un système pyramidal de droit (Kelsen) dont l’effectivité est
garantie par la monopolisation de la contrainte physique légitime. Au
sommet on trouve la constitution suivie de la loi et des règlements.
Parallèlement à la structure pyramidale du droit, il existe une structure
pyramidale de l’administration et des services publiques qui les subordonne
les uns et les autres à une autorité supérieure. L’État moderne se différencie
des sociétés féodales et traditionnelles du fait qu’au sein de celles-ci , il n’ y
avait pas d’unification du processus d’édification des normes juridiques
qui doivent régir l’ordre social et un éclatement du droit de recours à la
coercition.
L’institutionnalisation
Elle conduit à dissocier la personne physique des gouvernants et l’exercice
de la puissance publique16.
15
Depuis le XIX ème siècle, les élus dans les démocraties représentatives exercent leurs
mandats à, plein temps et sont rémunérés à plein temps. À côté des gouvernants, la
spécialisation touche également les agents administratifs qui sont désormais recrutés par
concours sur la base de compétences techniques et professionnelles avérées.
16
Autrement dit, elle renvoie aux "deux corps du Roi" distingués dès le haut Moyen Âge
(théorie que l’on doit à Ernst Kantorowicz dans Les Deux corps du Roi – 1957) permettant
d’assurer la continuité de l’État après la mort physique de celui qui l'incarne
temporairement.
31
32
1. Fonctions classiques18
33
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35
POINTS À RETENIR
36
Le point de départ adopté par Easton est l’idée selon laquelle on peut
concevoir d’un point de vue analytique, un ensemble intégré de
comportements politiques soumis à des influences perçues comme externes.
Il part de la définition suivant laquelle la politique est
l’allocation autoritaire de valeurs pour aboutir à ce qu’un
système politique est un ensemble d’interactions par lesquelles
s’effectue cette attribution de choses de valeurs.
Le système politique est immergé dans un environnement qui
l’influence et auquel il est obligé de répondre. C’est ainsi qu’il
considère le système politique comme une « boîte noire » qui
entretient des relations avec son milieu.
38
19 Ainsi Easton distingue dans ce sens trois fonctions essentielles. La première fonction
est celle d’expression même des exigences. La deuxième est la fonction de régulation des
exigences qui essaye de filtrer et de canaliser le flux des exigences. Easton dénombre
deux types de régulation, l’une structurale et l’autre culturelle. La première se fait à
travers des “portillons” placés à l’entrée du système. Ils ont pour fonction de canaliser,
filtrer et parfois même éliminer les demandes. Ils sont constitués par les notables, les
partis politiques, les syndicats, les parlementaires. La régulation culturelle quant à elle
découle des valeurs et croyances de la société qui font que certaines demandes ne peuvent
être acceptées. Ces inhibitions culturelles peuvent toucher le contenu des exigences ou
leur mode de formulation. La troisième fonction est celle de réduction des exigences. Le
système va commencer par traiter les exigences en les classant par sujet ou types. De cette
façon, il va être amené à réduire un grand nombre d’exigences à un nombre limité. Le
système ne fait ainsi que résumer l’ensemble des exigences du milieu. C’est d’après
Easton ce qu’il appelle la “combinaison des demandes”.
40
Le feed-back
Il y a feed-back ou rétroaction, lorsque les outputs influencent la
structuration des attentes et la formulation des exigences. Ces outputs vont
eux-mêmes alimenter les exigences et les soutiens et donc se transformer en
inputs. Le circuit est de cette façon ininterrompue car le flux est continu.
Chaque exigence ou soutien ouvre la voie à une décision ou une action qui
engendre de nouvelles exigences ou soutiens
politique
Comme cela a été développé par Easton, chaque système
politique est ouvert et non fermé à son environnement. Ce qui
le met en relation constante d’échange avec son milieu.
20
Au sein du système même les couches inférieures de la hiérarchie n’oseront plus passer
l’information aux niveaux supérieurs de peur de “déplaire”. Un système doit être capable
d’encourager la communication. Cette faculté dont profite l’environnement, permet au
système de sonder les attentes du milieu et de mieux se préparer à y répondre. Mais il y a
une limite à ne pas dépasser qui est celle de la surcharge du système dû à une trop grande
liberté de communication conduisant à la réception d’une trop grande masse
d’information qu’il est incapable de gérer. C’est pour éviter ces deux extrêmes que les
systèmes politiques modernes doivent établir un équilibre entre les impératifs de
communication et de coercition.
42
Quatre auteurs ont essayé de poser une classification des régimes politiques
de leurs époques, ce sont Aristote Montesquieu et Rousseau. Dans leur
approche de l’organisation politique de la cité, ce qui a intéressé ces
philosophes et qui constituent leurs critères de classification, c’est le nombre
de gouvernants et l’intérêt poursuivi.
43
2. La classification de Montesquieu
46
47
2. Le régime parlementaire
22
Les systèmes parlementaires sont très variés de par le monde et de minimes
ressemblances peuvent être trouvées par les profanes entre le régime britannique et le
régime français ou marocain.
50
3. Le régime présidentiel
23
Aux États-Unis d’Amérique, il est bicaméral pour prendre en considération le
fédéralisme de cet État. La deuxième chambre permet dans un système fédéral de
représenter les États composant l’entité Étatique.
51
52
Les régimes totalitaires sont des régimes par définition éphémères. Trouvant
leur légitimation dans une idéologie, ils cherchent à anéantir dans la société
toute différenciation culturelle ou spirituelle. Les membres de la société qui
s’opposent à cette idéologie sont marginalisés et même éliminés. Les
exemples de régimes totalitaires sont l’Allemagne d’Hitler, l’Italie de
Mussolini, la Chine de Mao, l’U.R.S.S. de Staline, le Cambodge des Khmers
rouges ou L’Iran de Khomeïny.
Les régimes totalitaires se créent autour du culte d’un chef qui est
considéré comme exprimant la volonté inconsciente du peuple. Il
devient un prophète, lui seul sait. Les foules se déchaînent à la vue où
en attendant les paroles du chef.
Le monopole idéologique est une autre composante des systèmes
totalitaires. Une seule idée prévaut celle de la vérité. Tout le reste est
erroné et doit donc disparaître jusqu’à des esprits. Aucune dissidence
ou même doute n’est permis, l’obéissance absolue est un devoir.
Le totalitarisme est basé aussi sur le contrôle de tous les moyens de
pouvoir. Ce système passe par l’abolition de tout ce qui est de nature
à remettre en cause le contrôle de la société. Élimination de
l’opposition, affaiblissement des syndicats, embrigadement des
jeunes, contrôle rapproché de l’armée, créations de milices,
développement d’un appareil de propagande très puissant.
Le système totalitaire doit contrôler les esprits et y faire régner la peur.
Seul un système policier établissant un régime de terreur permanente
est capable de réaliser cet objectif. C’est la pratique des dénonciations
où chaque citoyen a peur de son voisin.
53
POINT A RETENIR
54
EXERCICES D’ASSIMILATION
55
BIBLIOGRAPHIE
56
PUF, coll. « Thémis Science politique », 2002 (1re éd. 1986), 633 p.
33. Jacques Le Bohec, Élections et télévision, Presses universitaires de
Grenoble, 2007
34. Jacques Le Bohec, Sociologie du phénomène Le Pen, La
Découverte, 2005
35. Jean-Michel Eymeri, La fabrique des énarques, Paris, Economica,
58
sociologie, Paris, Pocket, coll. « Agora », 1995 (1re éd. 1956), 412 p.
48. Max Weber, Économie et société, t. 1, Paris, Plon, 1971
60
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Sociologie politique
65
Géopolitique de
l’Afrique de l’Ouest
Frédéric MEMEl
Géopolitique de l’Afrique de
l’Ouest
Frédéric MEMEl
Sommaire
INTRODUCTION ................................................................................................ 3
CONCLUSION ................................................................................................... 46
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................. 47
INTRODUCTION
L’objectif visé par ce document est d’éclairer les réalités de cette région
peuplée de quelque 300 millions d’habitants (4,6 % de la population
mondiale, 43 % de celle de l’Afrique subsaharienne), encore largement
francophone (et accrochée au Franc CFA) et qui constitue auprès des
opinions publiques occidentales un espace géopolitique aux contours
encore mal dessinés.
1. Présentation de la région
bien dans ce cas de figure avec à leur actif, l'or, le diamant, la bauxite
et l’hévéa qui attirent toutes les convoitises extérieures, tandis que le
Sahel dont les éleveurs voués à la transhumance rivalisent avec les
agriculteurs qui font du Mali, une figure de proue devant le Bénin en
matière de production cotonnière. Conservant toujours son titre de
géant de l'Afrique du fait de sa démographie écrasante (sa population
avoisine les 130 millions d'habitants) et de ses performances
économiques, le Nigeria s'illustre dans la sousrégion comme le meilleur
producteur des hydrocarbures avec ses deux millions de barils par jour
au sein de l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP).
Les espoirs nés des décombres de la Guerre Froide ont contribué à
débarrasser les Etats ouestafricains de leurs carcans idéologiques qui,
quatre décennies durant ont entravé leur réel décollage économique et
social. Bien d'Etats du groupe ont entamé au début des années 1990,
une expérience démocratique non moins reluisante. Jadis distingué par
ses tristes records de coups d'Etats militaires, le Bénin renoue de
manière spectaculaire devant le Mali, le Sénégal, le Ghana, le Cap-Vert
et le Nigeria, avec la pratique régulière des libertés individuelles et
collectives. Gage de stabilité sociale et politique, ce processus de
démocratisation en cours dans la sous-région est l'indice de
redressement économique escompté et propice par ricochet à
l'investissement privé.
L'Afrique de l'ouest est un véritable "melting pot" culturel où la
tradition rime au quotidien avec la modernité galvanisée par un assez
riche héritage colonial. Déjà fortement imbriqués des croyances
ancestrales, les deux cent vingt millions de personnes habitant ce bassin
culturel se doivent encore de composer avec le christianisme que les
colonisateurs français et britanniques leur ont légué sur un terrain où
l'islam a toujours été présent. Ce qui met les populations en face d'une
crise d'identité qui conduit nombre d'africains de l'ouest au syncrétisme.
Devant les pratiques syncrétiques dans un milieu où, ni l'islam, ni le
christianisme, encore moins les religions traditionnelles sont loin de
5
Sénégal. Les conflits de basse intensité s’y éclosent et y font rave depuis
la fin des idéologies et les situations au Libéria, Sierra-Léone, Guinée-
Bissau et en Côte d’Ivoire en font le principal foyer de violences.
En définitive, l’Afrique de l’ouest est une région naturellement
douée pour se développer au même titre que les pays occidentaux.
Toutefois, la vie quotidienne de ses habitants est vivement
contrastée par la pauvreté, la corruption et la mal gouvernance. Les
politiques que les puissances étrangères y développement
demeurent loin de servir réellement les africains.
ans. Ceci impose de prendre en compte davantage cette donnée dans les
stratégies de développement, notamment au travers des moyens alloués
à l’éducation, à la formation et à la santé.
Parallèlement, la structure démographique va évoluer. En 2050, plus de
la moitié de la population sera en âge de travailler, contre le tiers
seulement aujourd’hui. Ceci constituera un incontestable avantage
économique par rapport à d’autres régions du monde marquées par le
vieillissement de leur population.
La question de l’émigration vers l’Europe au travers des drames à
répétition en Méditerranée, comme au large des côtes ouest-africaines,
a fait l’objet d’une large médiatisation. Ces morts tragiques interpellent
responsables ouest africains et européens. Les initiatives politiques se
multiplient, dans un contexte où l’Europe tend, depuis quelques années,
à verrouiller davantage 3. La question des frontières
implosion des Etats dont les populations sont mal à l’aise à l’intérieur
de leurs frontières actuelles.
En raison du sous-développement structurel de l’Afrique dans tous les
domaines, l’intégration régionale, voire la réintégration de l’espace
fragmenté, est une impérieuse nécessité. Cette réintégration, qui
pourrait développer l’industrialisation à une grande échelle, passe par
une remise en cause du rôle de l’Etat dans la gestion de l’espace et la
mobilité des hommes.
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L’autre procédé très prisé par les groupes islamistes dans la région est
l’enlèvement. En 2003 déjà, Aqmi (Ex GSPC) s’était illustré avec
l’enlèvement 32 touristes européens dans le sud algérien. Parmi ces
touristes, une allemande perdra la vie durant la détention des suites
d’une insolation. Les derniers otages sont libérés en août 2003 au Mali,
où ils avaient été transférés.
35
Cela nous amène à nous poser la question suivante. Que reste t’il de
l’idéologie face à des pratiques qui relèvent plus de la criminalité que
du « djihadisme » ? Est-on toujours dans le « terrorisme idéologique »
ou dans une nouvelle forme de « banditisme organisé » ? Il semble que
le quotidien de ces groupes islamistes est plus devenu celui de réseaux
criminels portés sur le rapt, le blanchiment d’argent[26], le trafic de
cigarettes, d’armes légères, d’essence, de drogue et les filières
d’immigration clandestine.
37
38
39
45
CONCLUSION
46
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages généraux
1. Antoine Bailly, FERRAS (R), Denise Pumain, 1995,
Encyclopédie de Géographie, Economica.
2. Aymeric Chauprade, François Thual, 1998, Dictionnaire de
Géopolitique. États, Concepts, Auteurs, Paris, Ellipses
3. Bardot C, 2008, Histoire, géographie et géopolitique du monde
contemporain, collect. Cap Prépas, Pearson Education France.
4. Barry, B. 1985, La Sénégambie du XVe au XIXe siècle,
L’Harmattan, Paris, 1988.
5. Bertrand Badie, 1995, La fin des territoires. Essai sur le
désordre international et sur l'utilité sociale du respect, coll.
L'espace du politique, Paris, Fayard
6. Claude Raffestin, D Lopreno, Y Pasteur, 1995, Géopolitique et
histoire, Éditions Payot Coquery-Vidrovitch, C., L’Afrique
occidentale au temps des Français, 1871-1914, Paris, La
Découverte,.
7. Cour, J.M. 1994, Etudes de prospectives à long terme en Afrique
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L’Intégration africaine. Extrait de Le Chercheur, numéro 1,.
Association des chercheurs sénégalais.
11. Mazrui, A. et Wondji, Ch. 1998, L’Afrique depuis 1935,
Vol. VIII, Histoire générale de l’Afrique, éditée par l’UNESCO.
12. Michel Foucher, 1988, Fronts et frontières : un tour du
monde géopolitique, Paris, Fayard
47
Ouvrages spécifiques
1. Adotevi, S. S. 1993, De l’échec des tentatives d’intégration
économique artificielle à la définition des conditions de possibilités
d’une intégration régionale viable. CRDI, conférence sur
l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest, Dakar, 11-15 janvier
1993.
2. BCEAO, 2012. Rapport sur la politique Monétaire dans l’UEMOA
Septembre 2012.
3. Hugon Philippe, 2007, géopolitique de l’Afrique, SEDES ? 239
pages.
4. Hugon Philippe, 2013, géopolitique de l’Afrique, 3ème édition,
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6. Mavungu Mvumbi-di- Ngoma,1990, Les relations interafricaines,
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7. Sellier Jean, 2008, Atlas des peuples d’Afrique, la découverte 207
pages.
8. Diallo Ousseini, 2008, Les affinités commerciales Nord-Sud : une
analyse structurelle, cas de l’UEMOA et problèmes de développement
et de lutte contre la pauvreté au Burkina Faso, Thèse de Doctorat en
Sciences Economiques, Université de Nice Sophia Antipolis, juillet,
pp. 41-42.
9. FMI (2012). Rapport sur la stabilité financière dans le Monde 2012.
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Géopolitique de
l’Afrique de l’Ouest
Frédéric MEMEl
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Géopolitique de la
Méditerranée
Saturnin GAUDET
Géopolitique de la Méditerranée
Saturnin GAUDET
I. INTRODUCTION
CHAPITRE I : LA MEDITERRANEE
La méditerrané s’épare deux vaste ensemble géopolitique aux
évolutions divergentes voir opposées, celui d’Europe et celui du
Maghreb et le moyen orient symbolisés d’une part par la Rive Nord
d’autre part par la rive Sud géographiquement parlant. Depuis
l’antiquité, la méditerrané est vue comme un trait d’union entre ces
différentes régions qui a permis le développement d’un brassage à
plusieurs niveaux (cultures=religion ; économique ; politique etc…) de
nos jours, elle est d’avantage perçu comme une ligne de fracture entre
une rive nord (riche et développée) et une rive sud (pauvre et au
développement problématique). Malgré les coopérations et la
proximité, l’écart est loin de s’atténuer entre ces deux régions. La mer
est donc une mer semi fermée entre l’Europe, l’Afrique, l’Asie et relié
à l’atlantique par le détroit de Gibraltar (longueur=60 km, largeur=12
km, profondeur environ 400m) il a été tour à tour contrôlé par captage
à Rome, Byzance, Andalousie, Portugal Espagne et la grande Bretagne
depuis 1704 à nos jours
1. La méditerranée et ses enjeux
Le climat méditerranée hiver doux, été très chaud 25° 40°, les
précipitations sont rares, quasi inexistantes. Elle a une superficie
d’environ deux millions cinq cent mille kilomètre carré de Gibraltar
jusqu’à l’est ce se environ 3860 km. Elle se subdivise en deux bassins
qui communiquent entre eux par le détroit de Sicile au sud de l’Italie.
De la distance ouest de Gibraltar au Cap bon (Pointe nord-est de la
Tunisie et situé sur la méditerranée). Sa distance est de 1600 km, tandis
que le bassin oriental s’étire sur 2100 km. Elle a une profondeur
moyenne de 1500 m à 5267 m avec une population d’environ à
427000000 ce qui correspond à 7% de la population mondiale. Les
projections pour 2025 sont de 524000000. De par ces dimensions il
s’agit d’une mer étroite, la caractéristique majeur que l’on connait de la
méditerrané c’est quelle forme un carrefour entre trois continent
EUROPE ASIE AFRIQUE et partant de trois aires de civilisations qui
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Israël (Tel-Aviv)
Turquie (Ankara)
Chypre (Nicosie)
Syrie (Damas)
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Liban (Beyrouth)
Palestine (Ramallah «de facto »).
Port-Cros 7km2
La plupart des iles de la méditerrané sont membres de l’OTAN et
la plupart de ces iles notamment Malte et Chypre qui ont permis au
Royaume-Unis d’asseoir sa puissance dans la méditerrané. La crête et
les iles citées ci-dessus ont servi de plateforme pour attaquer la Lybie
(printemps arabe).
3.2. les subdivisions
la mer Al borane
la mer Adriatique
la mer Tyrrhénienne
la mer Ionienne
la mer Marmara
la mer Egée
la Thrace
la Ligurie
La méditerrané signifie entre les mers, elle n’est pas uniforme. Il
y a beaucoup de contrastes, de divergences.
Le sud est Maghreb (Maroc, Liban, Syrie) dominé par
l’islam.
Le nord occidental est dominé par le christianisme et
l’orthodoxie (Serbie, Croatie)
Le nord démocratique, stabilité politique et
développement économique
Sud est : conflit et tension (Maroc-Algérie, Israélo-
palestinien, Turquie-Grèce), faiblesse démocratique,
autoritarisme, transmis depuis le printemps arabe (2011) avec une
unité de langue arabe
Méditerrané orientale : transition démocratique,
langue dominante le slave et la religion orthodoxie
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A- LE JUDAISME
Il appartient aux 3 religions monothéistes. Ils sont encore
pratiqués aujourd’hui. Il bénéficie du brassage de deux autres
religions monothéistes (le christianisme et l’islam).
1- La diaspora
C’est la dispersion d’une communauté à travers le monde.
La 1ere diaspora survient après la prise de Jérusalem par Rome
en 63 avant JC. Il y a une expédition des juifs à Rome comme
esclave, pis en Egypte et en Syrie. Cela marque la 1ere présence
juive dans les pays de la méditerrané surtout en Italie.
2- La 2eme vague
La 2eme vague arrive en Espagne. C’est dans cette
seconde vague que vont émerger les juifs
- Ashkénazes : ils vont se disperser en Italie en Syrie etc.
- Juifs sépharade : ils appartiennent au bassin méditerranéen on les
retrouve avec pour berceau la Grèce.
C’est avec les intellectuels juifs ashkénazes d’occident que
ça naitre le sionisme. C’est à partir du sionisme que va naitre
l’Etat d’Israël. Les juifs sépharades vont également s’installés
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B- LA CIVILISATION ISRAELO-ARABE
L’islam rejoint le christianisme et le judaïsme comme
religion monothéistes. L’islam est caractérisé par les 5 piliers :
la profession de la foi, les 5 prières quotidiennes, l’aumône
légale, le pèlerinage a la Mecque et le jeune de ramadan. Il existe
beaucoup de différence en son sein dont les plus connues sont :
sunnisme et chiisme. Ils apparaissent au XXe siècle.
1- Son expansion
L’arabe n’est pas la première langue au niveau de la méditerrané et du
Maghreb. A l’origine c’était le berbère. Il existe une forte opposition
entre berbères et arabes car les berbères seront colonise par les
arabes. En Egypte on n’a 85 millions d’habitants avec une minorité
copte. Le Liban a environ 4,8 millions d’habitants, 17 communautés
composés de musulmans, chiites, alaouites et les grecques
orthodoxes. L’islam domine en partie la méditerrané. C’est l’exemple
de la prise de damas en 635. Jérusalem en 638 l’Egypte, Palestine, la
méditerrané orientale, la chypre, la Grèce ont été sous la domination
arabe. C’est aussi le cas de l’Espagne, la gaulle en 732 (Poitier),
Constantinople etc. dès le 7eme au 15eme siècle il y a eu la traduction
des œuvres grecques en arabe. Ils vont structurer les maths, l’algèbre,
la chimie. Les grands scientifiques sont IBN SINA (iranien), IBN
BATTUTA (algérien) et IBN KLALDOUM (tunisien, père de la
sociologie moderne). Les chiffres arabes ont été emprunté aux
indiens et mis au point au Maghreb. La civilisation arabe a duré 4
siècles
OTTOMAN
La domination ottomane a duré 6 siècles et il aura été aussi
expansionniste come ses prédécesseurs. Le Kalifa pose des enjeux au
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a- L’histoire
b- La culture
c- La langue
Ce panarabisme était laïque qui induisait la séparation entre le
religieux et le politique. Plus tard, ce panarabisme devient politique et
lorsqu’il se politise il a pour objective majeur de se dégager de la
domination coloniale. Il va s’engager dans trois objectifs majeurs
a- Fondé l’Etat arabe
b- Définir ne citoyenneté arabe
c- Faire fi les frontières artificielles imposées les
puissances coloniales
Il aura pour points centraux Yémen, l’Arabie saoudite, le Liban.
Lorsqu’il arrive en Egypte, Nasser devient alors un leader du
nationalisme arabe. Le nassérisme est un nationalisme à sa façon. Sa
vision est que le nationalisme arabe soit unifié et mise sous la tutelle
d’un seul pays : l’Egypte. Nasser va s’engager dans trois directions :
a- Pour Nasser c’est la liberté des pays arabes
b- Le socialisme
c- L’unité du monde arabe en une nation
Avec son influence sur la scène internationale (mouvement des
non-alignés) et le nationalisme se pose en leader du monde arabe. Dans
la crise du nassérisme, il y a eu un échec entre l’union Egypte- Syrie et
l’Egypte n’oublie pas les moyens pour fédérer les Etats arabes
2- L’Egypte cherchait à dominer le monde arabe
La guerre des 6jours va mettre fin au panarabisme et au
nassérisme en 1967. Elle opposait les pays arabes Egypte, Jordanie,
Syrie et Israël. En juin 67 elle sera un échec pour les nations arabe cela
va aussi modifier la géopolitique de la méditerrané. Apres juin 67 il y a
un remodelage de la géopolitique. Le Sinaï et la bande de gaza sont
perdus par l’Egypte. La Syrie perd le plateau de Golan et la Jordanie
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Géopolitique de la
Méditerranée
Saturnin GAUDET
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MANUEL DE COURS
2020-2021