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CNED 3e - L'Engagement
CNED 3e - L'Engagement
CNED 3e - L'Engagement
Séquence 7
Découvrir comment l’engagement peut se manifester
Durée approximative : 10 h 30
Cette séquence 7 poursuit le thème du cycle 4 : AGIR SUR LE MONDE sur lequel tu as travaillé
en classe de quatrième à propos de la presse et à la séquence 4 de cette année consacrée à la poésie
engagée. Ici encore, il s’agira de questionner l’aspect Agir dans la cité : individu et pouvoir.
Dans cette nouvelle séquence, tu vas approfondir tes connaissances sur la manière dont peut se
manifester l’engagement. En effet, dans la séquence 4, tu as lu des poèmes engagés et dans la
séquence 6 tu as étudié un récit engagé : tu vas voir maintenant que de nombreux autres supports
peuvent témoigner d’un engagement pour une cause.
Ainsi, tu découvriras dans cette séquence, aussi bien des chansons, des discours, des lettres ouvertes
que des publicités.
Sommaire
Séance 1 Montrer son engagement
Séance 6
Le participe passé des verbes impersonnels et le participe passé suivi d’un
infinitif
Séance 8 Je m’évalue
© Cned/ N. Julo
40 — © Cned, Français 3e
séance 1 — Séquence 7
Séance 1
Montrer son engagement
Durée : 1 heure
Pour cette première séance, c’est une tapisserie que nous avons choisi de te faire étudier.
Ouvre une nouvelle page dans ton cahier. En haut, note le numéro et le titre de la séquence en
rouge. Encadre-les.
Saute deux lignes, puis note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
Observe l’œuvre ci-dessous et réponds aux questions posées.
Note : cette œuvre est une tapisserie. Elle fut composée et tissée en 1943, clandestinement
dans les ateliers d’Aubusson. Ces ateliers sont des ateliers très réputés de tapisseries.
Jean Lurçat revendique qu’elle peut être « lourde de sens ».
A Observer
1- Décris les différents éléments de cette tapisserie :
a) Quels sont les éléments centraux ?
b) Que peux-tu dire de la forme ? Des couleurs ?
© Cned, Français 3e — 41
Séquence 7 — séance 1
2- Une particularité :
a) Quels éléments remarques-tu à
chaque angle gauche de cette tapisserie ?
b) Quel est ce texte ? À quelle
occasion l’as-tu déjà lu ? Dans quelles
circonstances a-t-il été écrit ?
c) Quel mot du poème y est
particulièrement mis en valeur ?
B Interpréter
1- À quel phénomène les deux astres qui passent l’un devant l‘autre font-ils penser ?
2- Que représentent les motifs tissés à l’intérieur du soleil ? Et ceux sur l’autre astre ?
C Conclure
42 — © Cned, Français 3e
séance 2 — Séquence 7
Séance 2
Chanter pour dénoncer et argumenter
Durée : 1 h 30
Dans cette séance, tu vas lire et écouter deux chansons qui ont un point commun : l’objectif sera,
après les avoir étudiées, de dégager ce point commun et d’être capable de faire des rapprochements
entre ces textes.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
En 1943, une artiste russe, Anne Marly, réfugiée à Londres, compose la musique. Joseph Kessel et
Maurice Druon, écrivains français eux aussi exilés à Londres, composent le texte.
Il est diffusé à la radio, transmis par les parachutistes, chanté par les résistants prisonniers, parfois au
moment de leur exécution.
C’est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
10 La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux du lit font des rêves.
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève...
© Cned, Français 3e — 43
Séquence 7 — séance 2
A Comprendre
1- Strophe 1 :
a) À quoi font référence « le vol noir » et « les corbeaux » ?
b) Que cherchent à souligner « les cris sourds » ?
c) Comment le pays est-il présenté ?
d) Quel est le terme qui lance la révolte ?
2- Strophe 2 :
a) Quels sont les différents moyens mis en œuvre pour la révolte ?
b) Quel est le mode employé dans ces vers ? Justifie son emploi.
3- Strophe 3 :
a) Relève les termes qui montrent une situation désespérée.
b) Quelle est la situation des Français ?
4- Strophe 4 :
Quels sont les risques encourus par tout résistant ?
B Bilan
Pour répondre à ces questions, appuie-toi sur tes réponses précédentes. La réponse à ces
questions doit te permettre de construire un paragraphe synthétique.
44 — © Cned, Français 3e
séance 2 — Séquence 7
TEXTE B :
Anne, ma sœur Anne
Écoute si tu peux cette chanson en te connectant par exemple sur Internet : tu seras alors
particulièrement attentif à la partie instrumentale à la fin de la chanson.
Anne Frank est une jeune fille juive qui, durant la seconde guerre mondiale a dû entrer dans
la clandestinité pour échapper aux nazis. Le journal qu’elle a tenu a été publié après sa mort.
Pour la connaître mieux, tu peux te connecter sur le site suivant :
http://www.annefrank.org/fr/
© Cned, Français 3e — 45
Séquence 7 — séance 2
3- Que voit-il venir ? Relève tous les termes appartenant au champ lexical à l’appui de ta
réponse.
4- « les mêmes discours, les mêmes slogans, les mêmes aboiements ! » (v. 18-19)
Que peux-tu dire de la construction de cette phrase et sur la succession des termes ?
B Bilan
Pour répondre à ces questions, appuie-toi sur tes réponses précédentes. La réponse à ces
questions doit te permettre de construire un paragraphe synthétique.
Quel peut être l’impact d’une telle chanson sur ceux qui l’écoutent ?
Lis ensuite dans le corrigé un exemple de ce qu’il était possible d’écrire avant de poursuivre ton
travail.
46 — © Cned, Français 3e
séance 3 — Séquence 7
Séance 3
La lettre ouverte pour dénoncer…
Durée : 1 h 30
Dans cette séance, tu vas lire deux documents sous forme de lettres. Le premier est un texte
d’Emile Zola, le second un poème de Boris Vian.
L’objectif est de revoir ce qu’est une lettre « ouverte » et de dégager l’argumentation présente dans
ces textes.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
Pour te remettre en mémoire ce qu’est l’affaire Dreyfus, lis d’abord le texte suivant :
L’affaire Dreyfus commence comme une banale histoire d‘espionnage militaire, par la
découverte d’un bordereau à l’ambassade allemande. Après une enquête rapide basée sur des
rumeurs, l’antisémitisme et une vague ressemblance d’écriture, le capitaine Alfred Dreyfus est
condamné et déporté en 1894 vers la Guyane, accusé à tort d’espionnage.
L’affaire commence réellement en 1898 quand l’article « j’accuse » d’Emile Zola est publié dans
l’Aurore. Il met en accusation le jury militaire du procès et réclame la révision du procès. Par la
suite la France va être déchirée en deux partis :
- Les Dreyfusards : qui prônent les droits de l’homme et la notion de justice.
- Les Antidreyfusards : dont l’importance majeure reste l’honneur de l’armée et le bien-fondé de
l’état. Mais de façon cachée le tout est réalisé sur fond d’antisémitisme.
Ces deux partis s’affronteront sur fond de guerre médiatique, d’article publié et de polémiques.
Cette affaire n’est pas seulement politique mais aussi sociale, morale et religieuse
Enfin le nouveau gouvernement de« défense républicaine » de 1899 ordonnera le rapatriement de
Dreyfus, Il sera rejugé en 1899 suite à cela ; il accepte la grâce présidentielle. Cependant, il n’est
réhabilité qu’en 1906, ainsi que réintégré dans l’armée tout en étant nommé chevalier de la légion
d’honneur.
http://www.cahiers-naturalistes.com/jaccuse.htm
© Cned, Français 3e — 47
Séquence 7 — séance 3
Président de la République
1 Monsieur le Président,
Me permettez-vous, dans ma gratitude pour le bienveillant accueil que vous m'avez fait un jour,
d'avoir le souci de votre juste gloire et de vous dire que votre étoile, si heureuse jusqu'ici, est
menacée de la plus honteuse, de la plus ineffaçable des taches ?
[…]
5 Mais cette lettre est longue, monsieur le Président, et il est temps de conclure.
J'accuse le lieutenant-colonel du Paty de Clam d'avoir été l'ouvrier diabolique de l'erreur
judiciaire, en inconscient, je veux le croire, et d'avoir ensuite défendu son oeuvre néfaste, depuis
trois ans, par les machinations les plus saugrenues et les plus coupables.
J'accuse le général Mercier de s'être rendu complice, tout au moins par faiblesse d'esprit, d'une
10 des plus grandes iniquités du siècle.
J'accuse le général Billot d'avoir eu entre les mains les preuves certaines de l'innocence de
Dreyfus et de les avoir étouffées, de s'être rendu coupable de ce crime de lèse-humanité et de
lèse-justice, dans un but politique, et pour sauver l'état-major compromis.
J'accuse le général de Boisdeffre et le général Gonse de s'être rendus complices du même
15 crime, l'un sans doute par passion cléricale, l'autre peut-être par cet esprit de corps qui fait des
bureaux de la guerre l'arche sainte, inattaquable.
J'accuse le général de Pellieux et le commandant Ravary d'avoir fait une enquête scélérate,
j'entends par là une enquête de la plus monstrueuse partialité, dont nous avons, dans le rapport du
second, un impérissable monument de naïve audace.
20 J'accuse les trois experts en écritures, les sieurs Belhomme, Varinard et Couard, d'avoir fait des
rapports mensongers et frauduleux, à moins qu'un examen médical ne les déclare atteints d'une
maladie de la vue et du jugement.
J'accuse les bureaux de la guerre d'avoir mené dans la presse, particulièrement dans L'Eclair et
dans L'Echo de Paris, une campagne abominable, pour égarer l'opinion et couvrir leur faute.
25 J'accuse enfin le premier conseil de guerre d'avoir violé le droit, en condamnant un accusé sur
une pièce restée secrète, et j'accuse le second conseil de guerre d'avoir couvert cette illégalité, par
ordre, en commettant à son tour le crime juridique d'acquitter sciemment un coupable.
En portant ces accusations, je n'ignore pas que je me mets sous le coup des articles 30 et 31 de
la loi sur la presse du 29 juillet 1881, qui punit les délits de diffamation. Et c'est volontairement
30 que je m'expose.
Quant aux gens que j'accuse, je ne les connais pas, je ne les ai jamais vus, je n'ai contre eux ni
rancune ni haine. Ils ne sont pour moi que des entités, des esprits de malfaisance sociale. Et l'acte
que j'accomplis ici n'est qu'un moyen révolutionnaire pour hâter l'explosion de la vérité et de la
justice.
35 Je n'ai qu'une passion, celle de la lumière, au nom de l'humanité qui a tant souffert et qui a
droit au bonheur. Ma protestation enflammée n'est que le cri de mon âme. Qu'on ose donc me
traduire en cour d'assises et que l'enquête ait lieu au grand jour !
J'attends.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'assurance de mon profond respect.
Émile Zola
48 — © Cned, Français 3e
séance 3 — Séquence 7
L’Aurore du13 Janvier 1898 © Collection privée / Archives Charmet / The Bridgeman Art Library
A Comprendre
1- En t’aidant du paratexte, réponds aux questions suivantes :
b) Cette lettre a-t-elle été envoyée directement à son destinataire ? Explique en détail.
4- Comment cette accusation est-elle mise en valeur par les premiers mots de chaque phrase ?
7- « Et l’acte que j’accomplis ici n’est qu’un moyen révolutionnaire pour hâter l’explosion de la
vérité et de la justice. Je n’ai qu’une passion, celle de la lumière, au nom de l’humanité qui a
tant souffert et qui a droit au bonheur. Ma protestation enflammée n’est que le cri de mon âme.
Qu’on ose donc me traduire en cour d’assises et que l’enquête ait lieu au grand jour. »
La chanson de Boris Vian a été écrite à la fin de la guerre d’Indochine (1946-1954) et au début
de la guerre d’Algérie qui a débuté en 1954.
Cette chanson a été censurée jusqu’en 1962 (c’est-à-dire qu’elle a été interdite de diffusion par le
gouvernement).
Au moment de la guerre du Vietnam, elle est reprise aux Etats-Unis par une chanteuse américaine,
Joan Baez.
Elle a également été chantée en France par Mouloudji.
© Cned, Français 3e — 49
Séquence 7 — séance 3
1 Monsieur le Président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
5 Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir
Monsieur le Président
10 Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens
C'est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
15 Ma décision est prise
Je m'en vais déserter
Je mendierai ma vie
Sur les routes de France
35 De Bretagne en Provence
Et je dirai aux gens :
Refusez d'obéir
Refusez de la faire
N'allez pas à la guerre
40 Refusez de partir
S'il faut donner son sang
Allez donner le vôtre
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le Président
45 Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer
50 — © Cned, Français 3e
séance 3 — Séquence 7
2- Quelle raison Boris Vian donne-t-il au fait qu’il a l’intention de déserter, dans la première
strophe ?
4- Deuxième strophe :
5- Troisième strophe :
Connecte-toi sur Internet et écoute cette chanson dans la version de Boris Vian. Si tu souhaites
l’écouter dans une autre version, tu peux chercher avec les mots clefs « déserteur », « Reggiani » ou
« Mouloudji ».
© Cned, Français 3e — 51
Séquence 7 — séance 4
Séance 4
Le participe passé des verbes pronominaux
Durée : 1 h 30
Dans cette séance, tu vas apprendre les règles particulières d’accord du participe passé des verbes
pronominaux.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
Vérifie tes réponses dans le corrigé avant d’apprendre le Je retiens qui suit.
52 — © Cned, Français 3e
séance 4 — Séquence 7
B Appliquer :
Dans les phrases suivantes, souligne les verbes pronominaux et dis s’ils sont essentiellement
pronominaux, pronominaux de sens réfléchi ou pronominaux de sens réciproque.
a- Les oiseaux se sont enfuis.
b- Nous nous sommes parlé.
c- Ils se sont rencontrés à la plage.
d- Elle s’est inscrite à l’université.
Vérifie tes réponses dans le corrigé avant de lire et mémoriser le Je retiens suivant.
j e retiens
L’accord du participe passé des verbes pronominaux
Le participe passé s’accorde avec le sujet si :
- Le verbe est essentiellement pronominal :
Ex. : Elle s’est évanouie. (Ce verbe n’est que pronominal car le verbe « évanouir » n’existe
pas.)
- Le verbe pronominal a un sens passif :
Ex. : Les vendanges se sont faites en Octobre. (= Les vendanges ont été faites en Octobre)
Le participe passé des verbes pronominaux de sens réciproque et de sens réfléchi
se fait avec le COD si :
- Le pronom réfléchi est le COD :
Ex. : Ils se sont lancés dans cette aventure. (Se = COD)
- Un COD (autre que le pronom réfléchi) est placé avant le verbe :
Ex. : La balle qu’ils se sont lancée est restée dans le jardin.
Le participe passé des verbes pronominaux de sens réciproque et de sens réfléchi
est invariable si :
- Le pronom réfléchi est COI ou COS et que le COD est placé après le verbe :
Ex. : Ils se sont lancé des plaisanteries. (« des plaisanteries » = COD / Se = COS)
© Cned, Français 3e — 53
Séquence 7 — séance 4
D Appliquer
1- Conjugue les verbes pronominaux des phrases suivantes au passé composé en accordant
chaque participe passé si nécessaire.
b) Il se tait.
d) Elles s’évanouissent.
e) Il se prépare au concours.
54 — © Cned, Français 3e
séance 5 — Séquence 7
Séance 5
Dénoncer le racisme et la discrimination dans
les textes et les images
Durée : 1 h 30
Dans cette séance, tu vas lire et observer des documents différents : extrait de roman, texte de
chanson, image… afin de dégager leur force de persuasion.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
DOCUMENT A
Lis le texte suivant et réponds aux questions :
En 1931, le narrateur et son ami, Badimoin, originaires de Nouvelle-Calédonie, sont emmenés à
Paris pour figurer à l’Exposition coloniale, où ils sont présentés comme des cannibales. Ils
s’échappent et s’enfuient vers Paris.
© Cned, Français 3e — 55
Séquence 7 — séance 5
A Comprendre
2- Lignes 1 à 7 :
b) Pourquoi le tutoie-t-il ?
5- Ligne 15 et suivantes :
b) Relève les deux expressions qui décrivent la ville et son activité (ligne 15 à 17).
6- « Il suffisait que nous nous décidions à le traverser pour que les moteurs se mettent à
rugir »
7- Explique, en relisant la fin du texte, comment les deux personnages sont considérés.
j e retiens
Pour défendre une idée, l’auteur cherche à toucher le lecteur dans ses sentiments, en
suscitant la pitié, la révolte, la sympathie.
Pour cela, il fait en sorte que le lecteur s’identifie à un ou plusieurs personnages.
B Écrire
Raconte cette scène vue par un passant : il a, par hasard, suivi les « cannibales » et raconte
alors ce qu’il a vu à un ami.
Précise les sentiments qu’il a éprouvés et qu’il éprouve encore pour les deux personnages.
56 — © Cned, Français 3e
séance 5 — Séquence 7
DOCUMENTS B et C
© Cned, Français 3e — 57
Séquence 7 — séance 5
a) Que représentent les panneaux jaunes sur lesquels sont écrits « before » (avant) et
« after » (après) ? Quel est le message publicitaire ici exprimé par la marque Dove ?
b) O
bserve la couleur de peau des trois femmes devant ces panneaux. Quelle autre
interprétation a pu être faite ? Est-ce une dérive proche de la publicité de 1930 ?
© Dove / Unilever
58 — © Cned, Français 3e
séance 5 — Séquence 7
C Écriture
À partir de cette image, des affiches étudiées, du texte de D. Daeninckx, explique ce qu’est la
discrimination et ce qu’elle implique.
Quel est, à ton avis, le moyen le plus efficace pour interpeller la population ? Pourquoi ?
© Cned, Français 3e — 59
Séquence 7 — séance 6
Séance 6
Le participe passé des verbes impersonnels et le participe passé
suivi d’un infinitif
Durée : 1 h 00
Dans cette séance, tu vas travailler sur des cas particuliers d’accord du participe passé : lorsqu’il est
suivi d’un infinitif, et lorsqu’il s’agit d’un verbe impersonnel.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
j e sais déjà
La forme impersonnelle du verbe
On dit qu’un verbe est employé à la forme impersonnelle quand il a pour sujet le pronom
« il » qui ne reprend aucun nom ou groupe nominal cité dans le texte.
- Il a eu ce qu’il méritait.
60 — © Cned, Français 3e
séance 6 — Séquence 7
C Application
1- Réécris les phrases suivantes en remplaçant le mot en gras par celui donné entre
parenthèses à la fin de la phrase, et en faisant toutes les modifications nécessaires :
a) L’avion passe si haut que nous ne l’avons pas entendu venir. (Les avions)
b) Mon ami était en cours : la CPE l’a envoyé chercher. (Mon amie)
c) Quel effort il a fallu faire pour arriver au sommet ! (Quels efforts)
2- Complète les phrases suivantes avec le participe passé du verbe faire et accorde-le s’il y a
lieu.
a) Quelle bêtise as-tu encore ………………………….. ?
b) La CPE a ………………………….. appeler mon amie.
c) Ces gâteaux ont été ………………………….. par un grand pâtissier.
d) On nous a ………………………….. attendre longtemps.
© Cned, Français 3e — 61
Séquence 7 — séance 7
Séance 7
Un discours engagé
Durée : 1 heure
Tu vas découvrir dans cette séance un discours engagé très célèbre qui a eu une conséquence très
importante : l’abolition de la peine de mort en France.
Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-les. Fais ensuite le
travail demandé.
En 1981, Robert Badinter, ministre de la Justice, est chargé par le président de la République
François Mitterrand, d’œuvrer pour abolir la peine de mort. Le texte qui suit est un extrait de son
discours à l’Assemblée Nationale.
http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/badinter.asp
1 Il s'agit bien, en définitive, dans l'abolition, d'un choix fondamental, d'une certaine conception
de l'homme et de la justice. Ceux qui veulent une justice qui tue, ceux-là sont animés par une
double conviction : qu'il existe des hommes totalement coupables, c'est-à-dire des hommes
totalement responsables de leurs actes, et qu'il peut y avoir une justice sûre de son infaillibilité au
5 point de dire que celui-là peut vivre et que celui-là doit mourir.
À cet âge de ma vie, l'une et l'autre affirmations me paraissent également erronées. Aussi
terribles, aussi odieux que soient leurs actes, il n'est point d'hommes en cette terre dont la
culpabilité soit totale et dont il faille pour toujours désespérer totalement. Aussi prudente que soit
la justice, aussi mesurés et angoissés que soient les femmes et les hommes qui jugent, la justice
10 demeure humaine, donc faillible.
Et je ne parle pas seulement de l'erreur judiciaire absolue, quand, après une exécution, il se
révèle, comme cela peut encore arriver, que le condamné à mort était innocent et qu'une société
entière - c'est-à-dire nous tous - au nom de laquelle le verdict a été rendu, devient ainsi
collectivement coupable puisque sa justice rend possible l'injustice suprême. Je parle aussi de
15 l'incertitude et de la contradiction des décisions rendues qui font que les mêmes accusés,
condamnés à mort une première fois, dont la condamnation est cassée pour vice de forme, sont de
nouveau jugés et, bien qu'il s'agisse des mêmes faits, échappent, cette fois-ci, à la mort, comme si,
en justice, la vie d'un homme se jouait au hasard d'une erreur de plume d'un greffier. Ou bien tels
condamnés, pour des crimes moindres, seront exécutés, alors que d'autres. plus coupables,
20 sauveront leur tête à la faveur de la passion de l'audience, du climat ou de l'emportement de tel ou
tel.
Cette sorte de loterie judiciaire, quelle que soit la peine qu'on éprouve à prononcer ce mot quand
il y va de la vie d'une femme ou d'un homme, est intolérable. […]
Le choix qui s'offre à vos consciences est donc clair : ou notre société refuse une justice qui
25 tue et accepte d'assumer, au nom de ses valeurs fondamentales - celles qui l'ont faite grande et
respectée entre toutes - la vie de ceux qui font horreur, déments ou criminels ou les deux à la fois,
et c'est le choix de l'abolition ; ou cette société croit, en dépit de l'expérience des siècles, faire
disparaître le crime avec le criminel, et c'est l'élimination. Cette justice d'élimination, cette justice
d'angoisse et de mort, décidée avec sa marge de hasard, nous la refusons. Nous la refusons parce
30 qu'elle est pour nous l'anti-justice, parce qu'elle est la passion et la peur triomphant de la raison et
de l'humanité.
J'en ai fini avec l'essentiel, avec l'esprit et l'inspiration de cette grande loi. Raymond Forni,
62 tout— © àCned,
l'heure,
Français 3e en a dégagé les lignes directrices. Elles sont simples et précises.
Parce que l'abolition est un choix moral, il faut se prononcer en toute clarté. Le Gouvernement
35 vous demande donc de voter l'abolition de la peine de mort sans l'assortir d'aucune restriction ni
d'aucune réserve.
Robert Badinter, Discours sur l’abolition de la peine de mort à l’Assemblée Nationale, 1981.
il y va de la vie d'une femme ou d'un homme, est intolérable. […]
Le choix qui s'offre à vos consciences est donc clair : ou notre société refuse une justice qui
25 tue et accepte d'assumer, au nom de ses valeurs fondamentales - celles qui l'ont faite grande et
respectée entre toutes - la vie de ceux qui font horreur, déments ou criminels ou les deux à la fois,
et c'est le choix de l'abolition ; ou cette société croit, en dépit de l'expérience des siècles, faire
disparaître le crime avec le criminel, et c'est l'élimination. Cette justice séance
d'élimination, cette justice
7 — Séquence 7
d'angoisse et de mort, décidée avec sa marge de hasard, nous la refusons. Nous la refusons parce
30 qu'elle est pour nous l'anti-justice, parce qu'elle est la passion et la peur triomphant de la raison et
de l'humanité.
J'en ai fini avec l'essentiel, avec l'esprit et l'inspiration de cette grande loi. Raymond Forni,
tout à l'heure, en a dégagé les lignes directrices. Elles sont simples et précises.
Parce que l'abolition est un choix moral, il faut se prononcer en toute clarté. Le Gouvernement
35 vous demande donc de voter l'abolition de la peine de mort sans l'assortir d'aucune restriction ni
d'aucune réserve.
Robert Badinter, Discours sur l’abolition de la peine de mort à l’Assemblée Nationale, 1981.
http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/badinter.asp
http://www.assemblee-national.fr/histoire/badinter.asp
2- Ligne 6 : quelle est l’expression qui montre que l’orateur s’implique personnellement ?
3- « Aussi prudente que soit la justice, aussi mesurés et angoissés que soient les femmes et les
hommes qui jugent, la justice demeure humaine, donc faillible. » (l. 8 à 10)
4- « Cette sorte de loterie judiciaire, quelle que soit la peine qu’on éprouve à prononcer ce mot
quand il y va de la vie d’une femme ou d’un homme, est intolérable. » (l.22-23)
5- « Le choix qui s’offre à vos consciences est donc clair. » (l. 24)
© Cned, Français 3e — 63
Séquence 7 — séance 7
7- Écriture
Tu es journaliste et tu dois écrire un court article pour rendre compte du discours et des
arguments donnés par Robert Badinter dans son discours.
64 — © Cned, Français 3e
séance 8 — Séquence 7
Séance 8
Je m’évalue
Durée : 1 heure
Comme à la fin de chaque séquence, tu vas faire un bilan de ce que tu as appris. Cela te permettra
de faire le point sur ce que tu dois savoir, et ce que tu dois être capable de faire pour le devoir.
Complète maintenant le tableau suivant. Tu peux bien sûr utiliser ton cours si tu as oublié quelque
chose. Quand tu auras fini, prends le corrigé afin de vérifier tes réponses. Il est très important que
© Cned, Français 3e — 65
Séquence 7 — séance 8
66 — © Cned, Français 3e
séance 8 — Séquence 7
Note :
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© Cned, Français 3e — 67