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2 Cours Micro
2 Cours Micro
Support de cours
Matière : Microéconomie
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Bibliographie
Hal Varian, (2002), Introduction à la Microéconomie. Edition de Boeck
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Introduction générale
Qu'est-ce que la science économique ?
R. BARRE l’a définie comme une science de l’administration des ressources rares en
vue de satisfaire des besoins illimités.
De cette définition découle deux éléments fondateurs en sciences économiques:
Les moyens: Les ressources qui sont rares
Les objectifs: les besoins qui sont illimités.
Pour aborder cette problématique, les économistes adoptent trois niveaux d'analyse:
L'analyse macroéconomique: elle s'intéresse à l'étude de l'activité économique dans
sa globalité.
Elle traite des questions portant sur des phénomènes plus agrégés, qui ne sont
observables qu'au niveau d'une économie nationale tels le cas du chômage, d'inflation etc.
A cet effet, elle utilise les agrégats macroéconomiques (ex: le PIB...).
L'analyse mésoéconomique: Elle se situe à une échelle médiane entre la micro-
économie et la macro-économie. Elle traite des questions concernant les branches d'activité,
les régions ou les groupements de personnes. C'est le cas par exemple de la théorie des
structures économiques, de l'économie régionale et de l'environnement, de la théorie des
associations et de l'économie de la démocratie (concurrence des parties politiques).
L'analyse microéconomique: elle a pour objet l'étude des décisions (ou
comportements) économiques des individus face au problème de la rareté des ressources.
De ce fait la microéconomie étudie les décisions économiques (ou comportements ou
choix) des agents économiques individuels tels que le ménage (le consommateur) et le
producteur (l'entreprise ou la firme) ainsi que les interactions entre ces deux agents.
L'objet de l'étude de la microéconomie est décomposé en trois axes :
Consommation et Demande;
Production et offre;
Marchés et prix.
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Un consommateur rationnel?
La rationalité est à deux niveaux (l'objectif est d'atteindre l'optimum ou l'équilibre):
Soit que le consommateur utilise son budget de manière à maximiser sa
satisfaction ou l'utilité totale que lui procure la consommation des biens qu'il a choisis;
Soit que le consommateur cherche à minimiser le revenu nécessaire pour
atteindre un niveau de satisfaction prédéterminé.
Il existe deux approches d'analyse de l'utilité:
La première considère que l'utilité est mesurable et dans ce cas, on se réfère au
concept d'utilité cardinale;
La deuxième adopte le classement des utilités sans les mesurer et dans ce cas
on a affaire à la notion d'utilité ordinale.
1. Analyse cardinale de l'utilité et l'équilibre du consommateur: (W.S.Jevons, A.
Marshall, C. Menger)
Selon cette optique, le consommateur peut estimer le niveau de satisfaction que lui
procure la consommation d'un bien. Donc l'utilité est mesurable. Par ex: un verre d'eau lui
procurerait une utilité totale de 10, la prise d'un bain chaud lui procurerait 7, etc.
1.1 La loi de l'utilité marginale décroissante:
Application n°1 :
L'utilité totale procurée par la consommation de l'eau pour un individu est donnée par le
tableau suivant :
Quantité du Bien Utilité totale
consommée
0 0
1 4
2 7
3 9
4 10
5 10
6 10
7 9
Travail à faire :
1- Définir la notion d'utilité totale et d'utilité marginale?
2- Calculer l'utilité marginale?
3- Représenter graphiquement la courbe d'utilité totale et celle d'utilité marginale?
4- Que traduit la décroissance de la courbe
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Corrigé de l’application n°1 :
1. Définition des notions des utilités totale et marginale :
Utilité totale (Ut) : c’est le niveau de satisfaction procuré par la consommation de la
totalité d’un bien.
Utilité marginale (Um) : c’est le niveau de satisfaction procuré par la consommation
Ut ( X )
d’une unité supplémentaire d’un bien, en termes de formule : Um
x
2. Calcul des utilités marginales :
A partir des données et par application de la formule précédente on obtient :
Quantité du Utilité totale Utilité marginale Calcul des utilités
Bien
0 (U0t) (U-m) marginales
-
consommée
1 4 4 Um(1) = 4 – 0 / 1 – 0 = 4
2 7 3 Um(2) = 7 – 4 / 2 – 1= 3
3 9 2 Um(3) = 9 – 7 / 3 – 2 = 2
4 10 1 Um(4) = 10 – 9 / 4 – 3 = 1
5 10 0 Um(5) = 10 – 10 / 5– 4 = 0
6 10 0 Um(6) = 10– 10 / 6 – 5 = 0
7 9 -1 Um(7) = 9 – 10 / 7– 6 = - 1
3. Représentation graphique des courbes des Um et Ut :
12
10 A = 10 10
10
9
9
8
7
6
Um
4 Ut
4
4
3
2
2
0 0
1
0 0
0 1 2 3 4 5 6 7
-1
-2
4. Interprétation :
- Le point A représente le niveau de saturation ou de satiété, au-delà duquel toute
consommation n’est plus utile.
- A mesure que la consommation du bien augmente, l’utilité marginale diminue, ce qui
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traduit la loi de la consommation marginale décroissante.
- L’utilité marginale devient nulle au point de satiété dans notre cas A=10.
Cette loi a été introduite par le psychologue Allemand GOSSEN (en 1843): «elle
signifie que l'utilité supplémentaire (l'utilité marginale) que procurent les unités successives
Consommées d'un bien diminue progressivement et devient nulle au point de satiété ».
Equilibre du consomma teur:
La loi de l'égalisation des utilités marginales pondérées par les prix
Lorsque le consommateur est placé devant le choix entre plusieurs biens ayant des
utilités différentes. Dans ce cas, il doit à chaque fois qu'il veut dépenser une unité monétaire
nouvelle, comparer entre les utilités supplémentaires que chaque bien peut lui offrir au
même prix. Il doit veiller à maximiser l'Um du dernier dirham dépensé.
On peut énoncer le théorème comme suit:
L’équilibre du consommateur est atteint lorsque les utilités marginales pondérées par
leurs prix des différents biens à consommer, sont égales. En tenant compte de la condition
budgétaire du Consommateur, en termes de formules il est noté comme suit :
Um (X) Um (Y)
=
A l'équilibre: Px Py
R = Px.X + Py.Y
Application n°2:
Un consommateur mesure, la satisfaction que lui procure la consommation séparée
de deux biens X et Y. Le tableau suivant indique, pour chacun des deux biens, la valeur de
l'utilité totale en fonction de la quantité consommée,
Avec:
X et Y: respectivement, nombres d'unités des biens X et Y;
Ux et Uy: respectivement, utilités totales de X et de Y.
X 0 1 2 3 4 5
Ux 0 10 18 24 28 30
Y 0 1 2 3 4 5
Uy 0 12 23 32 39 43
Travail à faire:
1. A partir du tableau précédent, définir, calculer et représenter sur un même
graphique les utilités totales et marginales des biens X et Y.
2. L'individu, qui affecte la totalité de son revenu nominal R à l'achat des biens X et
Y, veut maximiser sa satisfaction.
Sachant que les biens X et Y ont le même prix unitaire, égal à 2 dhs (Px=Py=2dhs), et
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que R1 =18 dhs, quelle combinaison de quantités des deux biens le consommateur doit-il
choisir?
3. Déterminer les choix optimaux du consommateur, sachant que Px=2dhs,
Py=3dhs, et que le revenu nominal est égal à R2= 15 dhs.
4. Déterminer les choix optimaux du consommateur, sachant que Px=2dhs,
Py=3dhs, et que le revenu nominal est égal à R3= 9 dhs.
Corrigé de l’application 2 :
1. Définitions et représentations graphiques :
Définitions des utilités marginale et totale :
- Utilité marginale : c’est le niveau de satisfaction procuré par la consommation d’une
unité supplémentaire des biens X ou Y ;
- Utilité totale : c’est le niveau de satisfaction procuré par la consommation de la totalité
des biens X ou Y.
Calcul des utilités marginales :
Rappelons que : Um(X) = ∆ Ut (X) /∆x et Um(Y) = ∆ Ut (Y) /∆y
X 0 1 2 3 4 5 6
Ux 0 10 18 24 28 30 30
Y 0 1 2 3 4 5 6
Uy 0 12 23 32 39 43 43
45
40
35
30 U(X)
25 Um(X)
U(Y)
20
Um(Y)
15
10
0
0 1 2 3 4 5 6
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2. Détermination de la combinaison du choix des quantités :
Données :
- maximisation de satisfaction ;
- Prix du bien X = Prix du bien Y = 2 Dhs ;
- Revenu R1 = 18 Dhs.
Pour maximiser sa satisfaction le consommateur doit respecter l’équilibre, d’où :
Um( X ) Um(Y ) Um( X ) Um (Y )
A l’équilibre Px PY 2 2
R X .Px Y .Py
18 X .2 Y .2
Um ( X ) Um (Y )
Y 9 X
Et on vérifie sur notre tableau
On obtient : Um (X) = Um (Y) pour (X,Y) = (4,5) et (X,Y) = (6,6)
Mais pour la 2 éme combinaison on a : 6*2 + 6*2 = 24 > 18 ici l’équilibre n’est pas
vérifié.
Il reste la 1 ére combinaison qui vérifie la condition: 4*2 + 5*2 = 18
Donc pour maximiser sa satisfaction, le consommateur, doit choisir les quantités de
la combinaison (X=4 ; Y=5)
3. Détermination des choix optimaux pour Px = 2, Py = 3 et R = 15 :
Données :
- Prix du bien X = 2 dhs et Prix du bien Y = 3 Dhs ;
- Revenu R1 = 15 Dhs.
Um( X ) Um( Y) Um( X ) Um(Y )
à l’équilibre on a : Px PY 2 3
R X .Px Y .Py
15 X .2 Y .3
2Um(Y ) 3Um( X )
2 X 3Y 15
X 0 1 2 3 4 5 6
Ux 0 10 18 24 28 30 30
Um (X) - 10-0/1-0 = 10 18-10/2-1 = 8 24-18/3-2 = 6 28-24/4-3 = 4 30-28/5-4 = 2 30-30/6-5 = 0
3 Um (X) - 30 24 18 12 6 0
Y 0 1 2 3 4 5 6
Uy 0 12 23 32 39 43 43
Um (Y) - 12-0/1-0 = 12 23-12/2-1 = 11 32-23/3-2 = 9 39-32/4-3 = 7 43-39/5-4 = 4 43-43/6-5 = 0
2 Um (Y) - 24 22 18 14 8 0
La 1 ére conditions d’équilibre qui est 2 Um (Y) = 3 Um (X) est vérifiée par les
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combinaisons
A) (X = 2 ; Y = 1), B)(X = 3 ; Y = 3) et C)(X = 6 ; Y = 6).
Vérifions pour la 2 éme condition d’équilibre qui est: 2X + 3Y = 15
- Pour la combinaison A) (X = 2 ; Y = 1) on a : (2*2) + (3*1) = 7 < 15 le consommateur
n’a pas atteint sa satisfaction optimale.
- Pour la combinaison C) (X = 6 ; Y = 6) on a : (2*6) + (3*6) = 30 > 15 le budget
nécessaire pour cette combinaison dépasse le budget du consommateur, la satisfaction ne
pourra pas être atteinte.
- Pour la combinaison B) (X = 3 ; Y = 3) on a : (2*3) + (3*3) = 15 c’est bien la
combinaison appropriée.
Au final les choix optimaux du consommateur vis-à-vis des biens X et Y sont ceux qui
correspondent à la combinaison (X=3 ; Y=3)
1. Détermination des choix optimaux Px = 2, Py = 3 et R2 = 9 :
C’est pareil que précédemment sauf qu’ici le Revenu R2= 9 Dhs.
2Um(Y ) 3Um( X )
Ainsi pour tout calcul fait on obtient à l’équilibre :
2 X 3Y 9
Et on procède à la vérification de la 2éme condition d’équilibre vis-à-vis des 3
combinaisons ci-dessus, pour le revenu donné qui est égal à 9 Dhs.
On remarque que la combinaison la plus proche de ce revenu est (X=2 ; Y=1) les deux
autres combinaisons sont largement supérieures au budget du consommateur. Ce dernier est
dans l’obligation de choisir (X=2 ; Y=1) comme choix optimums.
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La relation de préférence est une relation complète entre les biens X et Y, on a:
soit X est préféré par rapport à Y ;
soit Y est préféré par rapport à X ;
soit l’indifférence entre X et Y.
Le consommateur est capable de classer clairement n’importe quels deux paniers
qu’on lui propose.
La relation de préférence est réflexive :
X est préférée de lui-même car X est indifférent de lui-même.
Quand on lui présente deux fois le même panier, le consommateur est parfaitement
capable d’en rendre compte.
La relation de préférence est transitive :
X est préféré à Y et Y est préféré à Z X est préféré à Z.
Les préférences sont suffisamment cohérentes.
2.2 Les courbes d'indifférence
A- Définition et caractéristiques des courbes d'indifférence:
Définition:
La courbe d'indifférence (ou d'iso-satisfaction) est la courbe qui joint l'ensemble des
combinaisons des biens X et Y qui procure au consommateur le même niveau de satisfaction.
Si l'on représente plusieurs niveaux de satisfaction, on obtient une carte
d'indifférence.
Application n°3:
Soit deux biens de consommations X et Y, et deux courbes d'indifférence définies par
les combinaisons suivantes des deux biens:
- Tracez les courbes d'indifférences U1 et U2.
Courbe d'indifférence U 1 Courbe d'indifférence U 2
Q(x) (Kg orange) Q(y) (Kg pomme) Q(x) (Kg orange) Q(y) (Kg pomme)
1 10 2,5 10
2 6 3,5 7
4 4 4,5 5,5
6 3 6 5
8 2,5 8 4,5
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Caractéristiques des courbes d'indifférence :
Plus on s'éloigne de l'origine des axes, plus le niveau de satisfaction s'élève (la non
saturation des préférences);
Deux courbes d'indifférence ne se coupent jamais;
Les courbes d'indifférences sont décroissantes et convexes.
B- Taux marginal de substitution (TMS):
Le taux marginal de substitution (TMSxy) est défini comme le rapport selon
lequel se fait «l'échange » entre les deux biens par le consommateur désireux de maintenir le
même niveau de satisfaction.
Il mesure la quantité du bien Y que le consommateur doit abandonner (céder)
pour acquérir une plus grande quantité du bien X , tout en restant sur la même courbe
d'indifférence.
Par définition:
Mathématiquement : TMS X à Y = - ∆Y / ∆X = - ∂Y / ∂X
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E x e m p l e : Si le TMSXY = 4 Le consommateur doit céder 4 unités du bien Y
pour obtenir une seule unité du bien X tout en gardant le même niveau de satisfaction.
C- Cas particuliers des courbes d'indifférence:
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Y
R/Py
La droite du budget
X
R/Px
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Y
U4
Y* E*
U3
U2
U1
U0
X
X*
A l'équilibre, les utilités marginales pondérées par leur prix sont égales.
B- La méthode algébrique:
On doit d'abord définir le programme du consommateur. Ainsi, on distingue entre
deux cas:
Soit un programme de maximisation:
Dans ce cas, l'objectif du consommateur est de maximiser sa satisfaction (utilité)
sous le respect de la contrainte du budget;
Soit un programme de minimisation:
Dans ce cas, l'objectif est de minimiser le revenu nécessaire pour atteindre un
niveau d'utilité prédéterminé.
Ainsi pour résoudre ces programmes, nous utilisons deux méthodes:
① La méthode du taux marginale de substitution (TMS) à l'équilibre ;
A l'équilibre, le taux marginal de substitution du bien X au Bien Y est égal au rapport
des utilités marginales des deux biens et aussi est égal au rapport des prix des deux biens.
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Le cas d'un programme de minimisation (U = U 0 ):
Application n°4:
Considérons un consommateur dont la fonction d'utilité est U = f (x,y) = XY, qui dispose
d'un budget de 100 dhs qu'il dépense dans l'achat de deux biens X et Y. les prix des biens sont
Px = 10 dhs et Py = 20 dhs.
Um ( X ) Y 10
TMS xày
U m (Y ) X 20
100 10 x 20 y
1 1 10 2 y
Y X Y X Y Y 2, 5
D’où 2 2 2
x 5
100 10 x 20 y x 10 2 y x 10 2 y
Au final le point d’équilibre est E* = (X*, Y*) = (5 ; 2,5)
Et le niveau d’utilité maximale est Umax = f (X*, Y*) = X*.Y* = 5 x 2,5 = 12,5
1. Revenu nécessaire pour atteindre le niveau de satisfaction de 40 :
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Ici il s’agit d’un programme de minimisation c’est-à-dire U = U0 = 40
Um (X ) f 'x ( X , Y ) Px 1 1
TMS xày U (Y ) f ' ( X , Y ) P Y X Y X
Donc m y y 2 2
U f ( X , Y ) 40
xy 40 x 80
2
1 Y 4, 47
Y X
2
x 80 x 8, 94
Au final le point d’équilibre est E* (X* = 8,94, Y* = 4,47), ainsi le Rmin = xPx + Ypy
Rmin = 8,94*10 + 4,47*20 = 178,8 Dhs.
② La méthode de Lagrange.
Il faut d'abord définir la fonction de Lagrange à partir du programme du
consommateur.
En introduisant λ le «multiplicateur de Lagrange», la fonction de Lagrange est définie
comme suit:
(x , y, λ) = Fonction objectif + λ(Fonction contrainte)
Programme de maximisation:
Ainsi, pour un programme de maximisation défini comme suit:
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par définir la fonction de Lagrange.
Or, la fonction de Lagrange par définition est la somme de la fonction objective et la
fonction contrainte multipliée par le coefficient de Lagrange, c’est-à-dire : = Fonction
objective + λ*Fonction contrainte
On a donc : = f (X,Y) + λ(R - XPx – YPy),
il en découle = 2XY + λ(100 – 5X – 10 Y) = 2XY – 5 λ X – 10 λ Y + 100 λ
On procède par la suite à la maximisation du Lagrangien, ce qui nécessite la
satisfaction de 2 conditions :
Annuler les dérivées partielles du Lagrangien ;
Vérifier si Le Lagrangien est négatif.
Pour cette deuxième condition on va la suppose comme vérifiée.
On attaque la 1 ére condition :
Comme définie ci-dessus, = 2XY – 5 λ X – 10 λ Y + 100 λ
Donc : ’x = 2Y - 5λ
’y = 2X - 10λ
’λ = 100 – 5X – 10Y
2
’x 0 5 Y
2Y 5 0
’y 0 1 X 2Y X 10
X 2 X 10 0
’ 0 5 100 – 5 X –10Y 0 Y 5 Y 5
100 – 5 X –10Y 0
Ainsi :
L’équilibre du consommateur est donc atteint au point E (X=10, Y=5).
Par conséquent le niveau d’utilité maximale Umax = f(X,Y) = 2XY = 2*10*5 = 100
Programme de minimisation:
De même, pour un programme de minimisation défini comme suit:
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Annuler les dérivées premières de c’est-à-dire : ’x = 0 ’y = 0 ’λ = 0
Condition du deuxième ordre:
La dérivée seconde de doit être positive ( ’’> 0 )
Application n°6:
Considérons un consommateur dont la fonction d'utilité est U = f (x,y) = 4 XY, les
prix des biens X et Y sont Px = 5 dhs et Py = 20 dhs.
Supposons que le consommateur cherche à atteindre un niveau d'utilité de 50.
Quel serait le revenu nécessaire pour atteindre ce niveau de satisfaction?
Corrigé de l’application n° 5 :
Calcul du revenu nécessaire pour atteindre un niveau de satisfaction de 50.
Pour ce faire on doit d’abord définir la fonction de Lagrange, pour ce programme
défini comme un programme de minimisation du revenu sous contraint de satisfaire
l’utilité prédéterminée.
Ainsi la fonction de Lagrange est comme suit : Min R = R0 = XPx +YPy sous contrainte
de U0 = f(X,Y).
M in R XPx YPy M in R 5 X 20Y
Il en découle :
U ( X , Y ) f ( X , Y ) 50 U ( X , Y ) 4 XY 50
D’où (X,Y, λ ) = 5X + 20Y + λ(50 - 4XY) = 5X + 20Y - 4λXY + 50λ
On vérifie la condition du 1 er ordre :
’
On annule les dérivées partielles de Lagrange (X,Y, λ ) = 0, ce qui donne :
5
4Y
’x 0 5 4Y 0 20 5
20
’y 0 20 4 X 0 4 X 4Y
4X
4 XY 50 0 4 XY 50
’ 0 4 XY 50 0
4Y X 4Y X Y 1, 76
2
X = 50 X = 50 X = 7, 07
Au final X = 7,07 et Y = 1,76 par conséquent Min R = (7,07 x 5 ) + (1,76 x 20) = 70,57
Dhs.
On vérifie la condition du 2 ordre :
’’
La dérivée seconde du Lagrange (X,Y,λ) doit être négative ce qui ramène au det
∆ > 0.
Calculons ∆ :
' xx ' xy 'x 0 4 4Y
' yx ' yy 'y 4 0 4 X
∆=
' '
=
4Y 4 X 0
x ' y
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D’après la formule :
n
Det ∆ =
(1)
i 1
ij
ij M ij
avec [ i : nombre de lignes, j : nombre de colonnes,
∝ : i ∩ j, et M : matrice réduite]
Pour calculer le déterminant on recopie la 1 ére et la 2 éme colonnes de la matrice à droite de
celle-ci, et on procède comme suit :
(Sommation des produits des éléments des diagonales rouges) moins (Sommation des
produits des éléments des diagonales vertes)
0 4 4Y 0 4
4 0 4 X 4 0
4Y 0 4Y
4X 4X
Pour tout calcul fait on obtient le déterminant ∆ = 128 > 0 donc le Lagrangien (X,Y,λ) < 0,
ainsi la condition du 2 éme ordre est vérifiée.
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celle de Slutsky.
Considérons une situation d'équilibre initial représentée par le point E avec un budget R.
une baisse du prix du bien X conduit à un nouvel équilibre au point E1 avec un budget R1 qui devient
supérieur à R.
La méthode de Hicks:
Pour mettre en évidence l'effet de substitution et l'effet de revenu entre E et E1, la méthode
de Hicks considère que l e r e v e n u r é e l r e s t e c o n s t a n t s i l ' o n peut obtenir le même
niveau de satisfaction.
Pour cela, on mène une parallèle à la nouvelle ligne de budget et tangente à la courbe
d'indifférence initiale: on obtient le point E' avec un budget R'.
Ainsi en se déplaçant de E à E', on garde le même niveau de satisfaction et Hicks estime que
le budget réel R' est équivalent à R.
Par conséquent, l e p a s s a g e d e E à E ' matérialise l'effet de substitution
et le passage de E' à E 1 l'effet de revenu.
La méthode de Slutsky:
Pour dissocier l'effet de substitution et l'effet de revenu, Slutsky considère que le revenu réel
reste constant si l'on peut obtenir les mêmes quantités du bien X et bien Y.
Pour ce faire, on mène une parallèle à la nouvelle ligne de budget et qui passe par le point E.
cette ligne
de budget fictive ainsi obtenue correspond à un revenu R' qui est équivalent en terme réels à R, car il
permet au consommateur de conserver la même combinaison de X et Y qu'au point E, mais avec
des prix différents.
En traçant une courbe d'indifférence tangente à la ligne de budget R; on obtient un point
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d'équilibre E'.
Ainsi le passage de E à E' traduit l'effet de substitution et le passage de E' à E
l'effet de revenu.
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Graphiquement, cette courbe se présente comme suit:
La courbe d’Engel (courbe croissante) montre qu’à mesure que le revenu augmente, la
quantité demandée du bien X s’élève.
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Graphiquement, cette courbe se présente comme suit:
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L'effet Veblen: pour les biens supérieurs ou biens de luxe qui sont achetés par
ostentation (diminution des prix de ces biens entraine la diminution des quantités
demandées);
L'effet Giffen: pour les biens inférieurs (diminution des prix entraine la
diminution des quantités demandées);
Désinformation sur les prix (si le consommateur a une mauvaise information
sur les prix);
L'effet de spéculation.
2- Les élasticités de la demande
L'élasticité est la mesure de la sensibilité ou du degré de la réaction de la
demande d'un bien X face aux variations des variables l ’influençant (prix
du bien X, prix de l'autre bien, revenu, &).
On distingue trois types d'élasticités:
Elasticité prix-direct de la demande,
Elasticité prix- croisé de la demande,
élasticité revenu de la demande.
2-1 Elasticité prix-direct de la demande
Définition:
Elle mesure la sensibilité de la demande d’un bien X aux variations relatives de ses
prix.
Q / Q Q P
E x
p
P / P P Q
E Q / Q Q x P
p
P / P P Q
Remarque:
On utilise couramment la valeur absolue de ce rapport pour exprimer le coefficient
d’élasticité.
L'élasticité d'arc (entre deux points) est défini par:
Q
QA QB / 2 Q x PA PB
AB
E
P P QA QB
PA PB / 2
Interprétation de la valeur de l'élasticité prix-direct de la demande:
La valeur absolue de l'élasticité varie de 0 à l'infini:
Si |Ep| = 0 : la quantité demandée n'enregistre aucune variation à la suite
d'une modification de prix. On dit que la demande est rigide;
Si 0< |Ep| <1 : la demande est dite inélastique car la variation de la quantité
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demandée est moins que proportionnelle à la variation du prix;
Si |Ep| = 1: la demande est d'élasticité unitaire. Les variations de la quantité
demandée et du prix sont proportionnelles ;
Si |Ep|> 1: la demande est dite élastique car la variation de la quantité
demandée est plus que proportionnelle à la variation du prix.
2-2 Elasticité prix- croisé de la demande
Définition:
Elle exprime la réaction relative de la demande d'un bien X à la variation
relative du prix d'un autre bien Y.
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Remarque: ER est positive, les variations de la demande et du revenu se font dans le
même sens.
Interprétation: (Les lois d'Engel)
Si ER =1 : (DQ/Q = DR/R) c'est pour le cas des biens normaux (ex: les dépenses
d'habillement et de logement);
Si ER >1 l'élasticité est forte : (DQ/Q > DR/R) c'est pour le cas des biens
supérieurs ou de luxe (ex: les dépenses de loisirs comme les vacances, les voyages, etc.&);
Si ER <1 : l'élasticité est faible (DQ/Q < DR/R) c'est pour le cas des biens de
première nécessité (ex: les biens de consommations en général);
Si ER < 0 : l'élasticité est négative. C'est pour le cas des biens inférieurs. Pour ces
biens, lorsque le revenu augmente la quantité demandée de ces biens diminue.
Remarque:
D'une façon générale pour l'interprétation de la valeur de l'élasticité (prix, revenu),
on dit que: lorsque (soit le revenu soit le prix) varie de 1 %, la quantité demandée varie de la
valeur de l'élasticité en pourcentage.
3- La portée pratique de l'élasticité de la demande : les recettes de l'entreprise :
Les services commerciaux des entreprises sont attentifs au comportement de la
demande face aux variations des prix (donc à Ep).
L'élasticité prix-direct influence évidement les recettes de l'entreprise.
3-1 La demande et les recettes :
La recette totale de l'entreprise est définie par : RT = Q x P
Si l'on considère que l'entreprise s'intéresse à la quantité qu'elle pourra vendre
à chaque prix possible sur le marché, on peut écrire: RT = f(Q).
La fonction de la demande est de type Q =f(P), on peut la mettre sous forme de
P = f(Q) et en déduire la fonction de la recette totale.
La recette moyenne: c'est la recette par unité vendue RM = RT/Q = (P*Q)/Q = P
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Elle correspond à l'équation de demande;
La recette marginale: c'est le supplément de recette dû l'accroissement des
unités vendues Rm=(RT)'
3-2 La relation recette-élasticité de la demande
La représentation graphique des trois recettes de l'entreprise:
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