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Tri Gui 2005
Tri Gui 2005
(χ 2, avec α = 0,01). Nous avons considéré comme échec la survenue d’un œdème cornéen irréversible malgré un traitement local et/ou général
associant des corticoïdes et des antiviraux selon le cas.
Résultats : Sur les 184 cas qui ont été suivis, 22 épisodes de rejet irréversible sont survenus soit 12,0 %. En ce qui concerne le donneur, une relation
statistiquement significative a été observée entre le rejet d’une part et l’âge et le délai de conservation d’autre part. Plus le patient était jeune, plus le
risque de rejet était important. Plus le délai de conservation était long, moindre était le risque de rejet. Concernant le receveur, un résultat significatif a
été observé entre le rejet de greffe d’une part, et l’âge, les antécédents de rejet de cornée et l’état du lit receveur. Ce risque était d’autant plus important
s’il s’agissait de receveur âgé, aux antécédents de rejet de greffe et porteur de néovascularisation. Pour l’étape chirurgicale, le risque de rejet était
statistiquement significatif si le greffon avait un diamètre supérieur ou égal à 8 mm et si la suture était faite par points séparés.
Conclusion : Outre la néovascularisation du lit receveur et les antécédents de rejet de greffe unanimement reconnus comme facteurs de risque
de rejet, d’autres paramètres doivent être pris en compte afin d’assurer la survie du greffon comme l’âge du donneur et du receveur, le délai de
conservation, le diamètre de trépanation et la technique de suture.
30 % 30 % 80
70
25 %
Cadres supérieures
20,7 % 60
19,6 %
18,3 %
20 % 50
Retraités
Profession inconnue
15 % 40
étudiants et élèves
Sans profession
30
10 %
6,4 % 20
Journaliers
5%
5% 10
0
0% 1 2 7 7,25 7,5 7,75 8 8,25 8,5 8,75 9
Profession
constat est dû à la perte progressive des cellules endo- partie d’exhausser ce souhait. Elle reste confrontée au
théliales d’une part, et à la diminution des cellules im- problème majeur du rejet de greffe, dont la solution
munocompétentes responsables du rejet d’autre part. paraît difficile à apporter en raison de la multitude et
Le sexe masculin du donneur, selon les résultats de de l’intrication des facteurs relatifs aussi bien au don-
cette étude, serait un facteur de risque de rejet. Il faut neur qu’au receveur. Outre la néovascularisation du lit
cependant signaler que le nombre de donneurs de sexe receveur et les antécédents de rejet de greffe unanime-
masculin était trois fois et demi supérieur à celui du sexe ment reconnus comme facteurs de risque de rejet,
féminin. Il s’agit dans ce cas d’un résultat biaisé. d’autres paramètres paraissent statistiquement impli-
Le délai de conservation du greffon est aussi impliqué quer dans la réaction de rejet à savoir : l’âge jeune du
dans les phénomènes de rejet. Krik et al. [15] ont rap- donneur, le court délai de conservation du greffon,
porté la même constatation. En effet, plus le délai de l’âge avancé du receveur, le grand diamètre du greffon,
conservation est court, plus le nombre de cellules épithé- et la suture par points séparés.
liales greffées est élevé et donc le risque de rejet grand.
Quant aux facteurs relatifs au receveur, nous avons
noté que le risque de rejet augmentait proportionnelle- RÉFÉRENCES
ment avec l’âge du receveur, contrairement à Boisjoly
et al. [16] et Hill [17] qui ont rapporté que ce risque 1. Scheer S, Touzeau O, Vorderie V, Laroche L. L’immunosupression
diminuait avec l’âge. Si avec l’âge les réactions immu- dans la greffe de cornée. J Fr Ophtalmol, 2003 ;26 :637-47.
nologiques de l’hôte sont réduites, il existe d’autres fac- 2. Borderie V, Delbosc B, Kantelip B, Laroche L. Le rejet d’allogreffe
teurs qui favorisent le rejet, notamment les antécédents de cornée. J Fr Ophtalmol, 1998 ;21,8 :596-610.
de rejet de greffe [18, 19]. Boisjoly et al. [16] ont expli- 3. Paufique L, Sourdille GP, Offret G. Les greffes de la cornée. Paris,
Masson, 1948.
qué cette relation par la pré-sensibilisation de l’hôte par
4. Borderie VM, Laroche L. Measurmement of irregular astigmatism
l’antigène de la première greffe. Un autre élément using semimendian data from videokeratographs. J. Refract Surg,
semble aussi être déterminant dans le pronostic de la 1996;12:595-600.
kératoplastie ; c’est la présence de néovascularisation 5. Alphen KV, Volker Dieben HG, D’Amaro J. When is a tissue-typed
sur le lit receveur. Alldregue et Krachmer [20] sup- cornea necessary? Documenta Ophthalmologica, 1987;67:73-81.
posent que le risque de rejet est 4 fois plus élevé lorsque 6. Volker Dieben HG. The effect of immunological and non-immuno-
634 la néovascularisation touche quatre quadrants et deux
logical factor on corneal graft survival. Thesis. Dordrecht:Junk, 1984.
7. Zannen A. Immunology in corneal grafting,experimental studies.
fois plus élevées si elle intéresse deux quadrants unique- Bull Soc Belge Ophthalmol, 1992,246:47-58.
ment. Boisjoly et al. [16] insistent sur le rôle péjoratif de 8. Miroux LB. Bilan de deux années de kératoplasties au centre hos-
la néovascularisation, qu’elle soit périphérique ou pro- pitalier de Brest : à propos de 102 cas, 1984-1985. Thèse en méde-
cine n° 3052, 1988, Brest, France.
fonde, atteignant le centre cornéen. Cette néovascula-
9. Wiggins RE, Cobo M, Foulks GN. Results of penetrating kerato-
risation annule le privilège de l’isolement immunitaire plasty by residents. Arch Ophthalmol, 1998;108:851-3.
de la cornée en mettant les antigènes du greffon au 10. Chan CML, Wong TY, Yeong SM, Lim TH, Tan DTH. Penetrating
contact des cellules lymphoïdes de l’hôte. keratoplasty in the Singapore National Eye Center and donor cor-
En dehors des facteurs relatifs aux donneurs et aux re- nea acquisition in the Singapore National Eye Bank. Annals Aca-
demy of Medecine, 1997;26:395-400.
ceveurs, la technique opératoire semble être un facteur
11. Chaker M, Chaabouni F. Kératoplastie transfixiante de 1994 à1998 :
prédictif du rejet. Dans cette série, 72,7 % des rejets ont indications, prise en charge. Thèse en médecine, 2000, Tunis, Tunisie.
été notés pour les patients opérés sous anesthésie loco- 12. Faure JP, Bloch Michel E, Le Hoang P, Vadot E. Immunologie de
régionale. Ce résultat pourrait être expliqué par le fait l’œil ; Masson, 1988 : p. 375-84.
que l’anesthésie générale offre au chirurgien un environ- 13. Weekers JF. Endothélium cornéen et kératoplasties. J Fr Ophtalmol,
nement plus calme et plus serein, sans contraintes de 1987 ;10 :331-45.
14. Armitage WJ, Easty DL. Factors influancing the suitability of organ-
temps, ce qui lui permet de réaliser des sutures adé- cultured corneas for transplantation. Invest Ophthalmol Vis Sci,
quates avec affrontement correct des berges, surtout 1997;38:16-24.
que celles ci constituent le dernier temps opératoire. Le 15. Wilhelmus KR, Stulting RD, Sugar J, Khan MM. Primary corneal
choix de la technique de suture est important, mais les graft failuree. A/national reporting system. Arch Ophthalmol,
données de la littérature restent discordantes. Dans cette 1995;113:1497-502.
16. Boisjoly HM, Roy R, Bernard PM, Dube I, Laug Hrea PA, Bazin R.
série, la suture par des points séparés est liée à un risque Association between corneal allograft reactions and HLA compati-
élevé de rejet. Pour Chaker et Chaabouni [11], le risque bility. Ophthalmolgy, 1990;97:1689-98.
de rejet est 11 fois plus important en cas de surjet. 17. Hill JC. The mechanism and management of corneal graft rejection.
Kluger Publications, Amsterdam, 1996.
18. Zimon AL, Langston DP. Long-term oral acyclovir therapy. Effect
on recurrent infectious herpes simplex keratitis in patients with and
CONCLUSION without grafts. Ophthalmology, 1996;103:1399-404.
19. Insler MS, Bryan P. Visual results in repeat penetrating keraplasty.
Am J Ophthalmol, 1986;102:371-71.
Rendre la vue à des personnes jusque-là malvoyantes 20. Alldrege OC, Krachmer JH. Clinical types of corneal transplant
est le souhait de tous. La greffe de cornée permet en rejection. Arch Ophthalmol, 1981;99:599-604.