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J Fr. Ophtalmol.

, 2005; 28, 6, 631-634 COMMUNICATION DE LA SFO


© Masson, Paris, 2005.

Le rejet de greffe de cornée :


implication du donneur et du receveur
A. Trigui (1), M. Smaoui (1), J. Masmoudi (1), W. Mhiri (1), S. Maatoug (2), J. Feki (1)

(1) Service d’Ophtalmologie,


(2) Service de Médecine Légale, Centre Hospitalier Universitaire, Sfax, Tunisie.
Correspondance : A. Trigui, Service d’ophtalmologie, CHU Sfax, 3029 Sfax Tunisie.
Communication affichée lors du 109e congrès de la SFO en mai 2003.
Reçu le 8 octobre 2003. Accepté le 12 août 2004.
Corneal graft rejection: donor and receiver implication INTRODUCTION
A. Trigui, M. Smaoui, J. Masmoudi, W. Mhiri, S. Maatoug, J. Feki
La greffe de cornée est l’une des plus
J. Fr. Ophtalmol., 2005; 28, 6: 631-634 fréquentes des greffes de tissus.
Purpose: The purpose of our study was to evaluate the relationship between corneal graft Comparée aux autres transplanta-
failure and different factors related to both donors and recipients. tions, elle reste une intervention re-
Patients and methods: We conducted a retrospective control study on cases treated from lativement simple et peu coûteuse
January 1998 to December 2000. All records for donors to the eye bank unit of the Sfax
bénéficiant du privilège immunitaire
forensic medicine department and all records for penetrating keratoplasty operations done in
the Sfax Ophthalmology department were reviewed. For every donor we specified age, sex,
de la cornée en raison de son carac-
cause of death, time and corneal deduction technique, as well as storage delay. For every tère avasculaire. Cependant, elle est
recipient we specified age, sex, keratoplasty indication, state of the cornea, type of anesthetics exposée à un risque majeur, consi-
and intervention. We analyzed the factors for graft rejection taking into consideration all déré comme première cause d’échec 631
parameters related to donors and recipients using the chi square test, with α = 0.01. We de la kératoplastie, celui du rejet du
defined graft rejection as the irreversible corneal edema despite local or general treatment greffon [1-3]. Deux facteurs sont
combining corticoids and antivirals.
unanimement reconnus comme pré-
Results: Of the 184 cases followed up, 22 cases (12%) of graft rejection were recorded. Con-
cerning the donor, a statistically significant relation was found between young age and short
disposant au rejet de greffe de cor-
storage time indicating an increase in the rate of graft rejection. The younger the patient was, née, à savoir la présence d’une néo-
the greater the risk, and the longer the tissue had been preserved, the lower the risk of rejection. vascularisation et les antécédents de
For the recipient, old age, a history of graft rejection and the state of the receiver bed significantly rejet de greffe de cornée. Selon Bor-
increased the rate of graft rejection. In terms of surgical stage, the suturing technique and a derie et Laroche [4], le risque de rejet
graft diameter 8 mm or greater increased the rate of graft rejection. va de 3,5 % pour les cornées non
Conclusion: In addition to neovascularization of the corneal bed and a history of graft rejec- vascularisées à 65 % pour les cor-
tion, universally recognized as risk factors for transplant rejection, other parameters related to
both donors and receivers, such as age, storage time, graft diameter, and suturing technique,
nées fortement vascularisées. Le
must be taken into account in order to ensure the survival of the graft. taux de survie du greffon est de
80 % pour une première greffe, il
Key-words: Graft rejection, cornea, donor, recipient. s’abaisse à 50 % si le nombre de
greffe est supérieure à un [5, 6].
Le rejet de greffe de cornée : implication du donneur et du receveur
Le but de ce travail est d’analyser
Introduction : Comparées aux autres transplantations, la greffe de cornée reste une inter- à coté des deux facteurs sus-cités,
vention relativement simple, peu coûteuse, bénéficiant du privilège immunitaire de la cornée.
Cependant, le rejet de greffe reste encore une complication fréquente, favorisée par la néo-
d’autres paramètres relatifs aux don-
vascularisation du lit receveur et les antécédents de rejet de greffe de cornée. Le but de ce neurs et aux receveurs pouvant être
travail est de mettre en évidence d’autres facteurs de rejet de la cornée relatifs aux donneurs impliqués dans la réaction de rejet.
et aux receveurs.
Patients et méthodes : Une étude a été menée rétrospectivement de janvier 1998 à
décembre 2000. Durant cette période, tous les dossiers des donneurs de l’unité de la banque
des yeux du service de médecine légale de Sfax ainsi que tous les dossiers de kératoplastie MATÉRIEL ET MÉTHODES
transfixiante réalisées dans le service d’ophtalmologie de Sfax ont été examinés. Pour chaque
donneur, nous avons noté l’âge, le sexe, la cause de la mort, le temps et la technique du Cette étude a été menée de façon
prélèvement, ainsi que le délai de conservation. Pour chaque receveur, l’âge, le sexe, l’indica-
tion de la kératoplastie, l’état du lit receveur, le type d’anesthésie et d’intervention ont été
rétrospective sur une période de
relevés. À travers cette étude, nous avons essayé d’analyser les facteurs d’échec de la kérato- trois ans de janvier 1998 jusqu’à dé-
plastie transfixiante, en prenant en considération tous les paramètres relatifs aux donneurs et cembre 2000. Tous les dossiers des
receveurs, en réalisant une étude statistique se basant sur le test d’indépendance « Chi carré » donneurs ont été consultés à l’unité
A. Trigui et coll. J. Fr. Ophtalmol.

(χ 2, avec α = 0,01). Nous avons considéré comme échec la survenue d’un œdème cornéen irréversible malgré un traitement local et/ou général
associant des corticoïdes et des antiviraux selon le cas.
Résultats : Sur les 184 cas qui ont été suivis, 22 épisodes de rejet irréversible sont survenus soit 12,0 %. En ce qui concerne le donneur, une relation
statistiquement significative a été observée entre le rejet d’une part et l’âge et le délai de conservation d’autre part. Plus le patient était jeune, plus le
risque de rejet était important. Plus le délai de conservation était long, moindre était le risque de rejet. Concernant le receveur, un résultat significatif a
été observé entre le rejet de greffe d’une part, et l’âge, les antécédents de rejet de cornée et l’état du lit receveur. Ce risque était d’autant plus important
s’il s’agissait de receveur âgé, aux antécédents de rejet de greffe et porteur de néovascularisation. Pour l’étape chirurgicale, le risque de rejet était
statistiquement significatif si le greffon avait un diamètre supérieur ou égal à 8 mm et si la suture était faite par points séparés.
Conclusion : Outre la néovascularisation du lit receveur et les antécédents de rejet de greffe unanimement reconnus comme facteurs de risque
de rejet, d’autres paramètres doivent être pris en compte afin d’assurer la survie du greffon comme l’âge du donneur et du receveur, le délai de
conservation, le diamètre de trépanation et la technique de suture.

Mots-clés : Rejet de greffe, cornée, donneur, receveur.

de la banque des yeux du service de médecine légale


de Sfax et tous les dossiers des receveurs ayant bénéfi- Tableau I
Répartition des donneurs selon la cause de la mort.
cié de kératoplastie transfixiante dans le service d’oph-
talmologie de Sfax, au cours de cette même période. Causes du décès Nombre
Pour chaque donneur, nous avons relevé l’âge, le sexe, de patients
la profession, les antécédents, la cause du décès, le temps, décédés
la technique de prélèvement ainsi que le délai de conser- Accidents de la voie publique + accidents 137
vation. Pour chaque receveur, l’âge, le sexe, l’indication de de la voie ferrée (AVP et AVF)
la kératoplastie, l’état du lit receveur, le type d’anesthésie
Causes cardiaques 32
et d’intervention chirurgicale ont été précisés.
Cette étude a permis d’analyser les facteurs d’échec Intoxication 17
de la kératoplastie transfixiante, en prenant en considé- Pendaison 16
ration tous les paramètres relatifs aux donneurs et aux Noyade 13
receveurs, en réalisant une étude statistique se basant
632 sur le test d’indépendance χ 2 (χ 2T = Chi carré théori- Diverses 47
que ; χ 2c = Chi carré calculé) avec α = 0,01. Nous avons Total 262
considéré comme un échec, un œdème cornéen irré-
versible malgré un traitement local et/ou général asso-
ciant des corticoïdes, à raison de 1 mg/kg/j, et des an- des cas. Le délai de conservation moyen était de 2 jours
tiviraux selon le cas (acyclovir 5 mg/kg/j) trois jours avec des extrêmes de 2 heures à 15 jours.
avant l’administration des corticoïdes. Le nombre total des receveurs était de 201 patients,
repartis en 130 hommes et 71 femmes. Leurs âges al-
laient de 9 ans à 78 ans. Dans 58,4 % des cas (119 pa-
tients), l’âge était supérieur à 60 ans. Les antécédents
RÉSULTATS ophtalmologiques retrouvés étaient une réaction de rejet
antérieure pour 25 patients, une chirurgie de la cataracte
Sur les 464 prélèvements cornéens effectués dans pour 35 patients et des antécédents de kératite pour
l’unité des banques des yeux de Sfax, seules 201 cor- 25 patients dont 10 de type herpétique. L’examen préo-
nées ont été greffées à Sfax aux cours de ces 3 années. pératoire notait la présence de néovascularisation cor-
Les prélèvements restants ont été soit détruits (81 cor- néenne dans 21 cas. La kératoplastie transfixiante était
nées), soit adressés au Centre National de Promotion indiquée pour le kératocône évolué dans 27,4 % des cas
de la Transplantation d’Organes (182 cornées). (55 patients), pour le rejet de greffe antérieure dans
Le nombre total des donneurs était de 262 dont 17,2 % (34 patients) et pour des séquelles de patholo-
200 hommes et 62 femmes. L’âge moyen était 38 ans gies infectieuses dans 12,9 % des cas (26 patients). Elle
avec des extrêmes allant de 20 à 63 ans. Leurs profes- a été pratiquée sous anesthésie générale dans 70,8 %
sions étaient non précisées dans 30 % des cas (fig. 1). des cas, soit pour 142 patients. Le diamètre du greffon
Les accidents de la voie publique et de la voie ferrée variait de 7 à 9 mm (fig. 2). Il dépassait le diamètre de la
représentaient 52,3 % des causes de décès (tableau I). trépanation de 0,25 mm. La suture a été faite par des
Le prélèvement cornéen était effectué dans un délai points séparés dans 173 cas (86,1 %) ; sous forme de
moyen de 8 heures et 30 minutes, avec des extrêmes surjet simple dans 22 cas (10,9 %) et de surjet associé à
allant de 2 heures à 14 heures. Ils consistaient en une des points séparés dans 6 cas (3,0 %).
énucléation classique avec conservation dans du sérum Cent quatre-vingt quatre patients ont été suivis durant
physiologique additionné de gentamycine dans 21 cas un période moyenne de 1 an. Cinquante-neuf patients
(4,5 %) et à l’ablation d’une calotte cornéo-sclérale ont présenté une réaction de rejet. Ces derniers ont reçu
avec conservation dans le likorol dans 443 cas (95,5 %) une corticothérapie par voie locale et générale associé
Vol. 28, n° 6, 2005 Le rejet de greffe de cornée : implication du donneur et du receveur

30 % 30 % 80

70
25 %

Cadres supérieures
20,7 % 60
19,6 %
18,3 %
20 % 50

Retraités

Profession inconnue
15 % 40
étudiants et élèves

Sans profession

30
10 %
6,4 % 20
Journaliers

5%
5% 10

0
0% 1 2 7 7,25 7,5 7,75 8 8,25 8,5 8,75 9
Profession

Figure 1 : Répartition des donneurs selon leur profession.


Figure 2 : Nombre de greffon selon leur diamètre.

pour 13 patients à un traitement anti-viral (acyclovir DISCUSSION


5 mg/kg/j, 3 x jour). Sur ces 59 patients, 22 ont gardé
une réaction de rejet irréversible : 2 ont présenté 3 réac- Le rejet d’allogreffe est la première cause d’échec des
tions de rejet successives (9,1 %) ; 7 ont présenté 2 réac- kératoplasties transfixiantes [1]. La détermination ré-
tions de rejet successives (31,8 %) ; 15 ont présenté une trospective des phénomènes de rejet est difficile surtout
seule réaction de rejet (59,1 %). Le délai moyen de rejet dans les cas de kératites inflammatoires, puisque ces
était de 3 mois 8 jours. Le rejet le plus précoce était yeux présentent un état inflammatoire en préopératoire
constaté à 25 jours de la greffe dans deux cas et le rejet et que l’intervention est souvent réalisée à chaud. De
le plus tardif à 13 mois dans un seul cas. plus, la distinction entre un œdème de greffon en
L’analyse statistique de l’implication de ces différentes 633
rapport avec une décompensation endothéliale et d’un
données dans le phénomène de rejet a conclu que pour œdème lié au rejet est difficile, surtout si le patient
le donneur, il existait une relation de cause à effet statis- consulte à un stade tardif. Le diagnostic du rejet est fa-
tiquement significative entre le jeune âge du patient et cilité par la présence de la ligne de rejet [7].
le rejet (χ 2c = 13,8 > χ 2T = 13,3) ainsi qu’entre le sexe Le taux de rejet dans cette série est de 12,0 %. Il est
masculin et le rejet (χ 2c = 21,0 > χ 2T = 6,6). Aucune re- inférieur à celui publié par Miroux [8] (33,3 %) et par Wig-
lation significative n’a été notée pour la profession ni gins et al. [9] (20,2 %), mais il se rapproche de celui publié
pour la cause du décès. Pour le prélèvement, une relation par Chan et al. [10] (8,2 %). Cette discordance peut être
statistiquement significative a été trouvée entre le délai expliquée par l’association de plusieurs facteurs. D’abord,
de conservation et le rejet, puisque plus de 90 % des re- dans cette étude, le diamètre du greffon est inférieur à
jets étaient survenus alors que le délai de conservation 8 mm dans la majorité des cas, contrairement à l’étude
était inférieur à 4 jours. Aucune relation significative n’a de Miroux [8] où le diamètre de trépanation est supérieur
été notée pour le temps du prélèvement ni pour la tech- à 8 mm dans plus de la moitié de ses cas.
nique du prélèvement. Concernant le receveur, il existait Le délai moyen de rejet dans cette série est de 3 mois ;
une relation de cause à effet statistiquement significative il est de 16 mois pour Chaker et Chaabouni [11]. Cette
entre l’âge élevé du receveur et le rejet (χ 2c = 20,1 > χ 2T différence pourrait s’expliquer par le fait que la date du
= 13,3). Les antécédents de rejet (χ 2c = 25,3 > χ 2T = 6,6) rejet est liée au délai de consultation et au rythme de sur-
et de pathologies cornéennes inflammatoires (χ 2c = 28,2 veillance. Rares sont les patients qui consultent devant
> χ 2T = 6,6) étaient aussi prédictives du rejet. De même, l’apparition des signes fonctionnels évocateurs de rejet. Le
nous avons trouvé une corrélation entre le taux de rejet délai maximum du rejet dans cette série est de 13 mois.
et la présence de néovascularisation cornéenne. En effet, Faure et al. [12] parlent de possibilité de rejet tardif jusqu’à
71,3 % (143 patients) des receveurs présentant une néo- 20 ans après l’intervention. Cependant, le maximum de
vascularisation cornéenne ont développé une réaction de rejet reste constaté durant la première année. Weekers
rejet (χ 2c = 26,4 > χ 2T = 6,6). Pour l’étape chirurgicale, le [13] explique ce fait par le remplacement postopératoire
risque de rejet augmentait de façon statistiquement si- progressif de l’épithélium du donneur par celui du rece-
gnificative dans les cas opérés sous anesthésie locale veur qui s’achève une année après l’intervention.
(72,7 % des rejets, χ 2c = 32,7 > χ 2T = 6,6), pour des dia- Dans cette étude, nous avons trouvé une relation sta-
mètres de trépanation supérieurs ou égales à 8 mm (χ 2c tistiquement significative entre l’âge du donneur et le
= 21,4 > χ 2T = 6,6) et en cas de suture par points séparés risque de rejet du greffon. En effet, le risque de rejet
(χ 2c = 33,3 > χ 2T = 6,6). diminue avec l’âge. Selon Armitage et Easty [14], ce
A. Trigui et coll. J. Fr. Ophtalmol.

constat est dû à la perte progressive des cellules endo- partie d’exhausser ce souhait. Elle reste confrontée au
théliales d’une part, et à la diminution des cellules im- problème majeur du rejet de greffe, dont la solution
munocompétentes responsables du rejet d’autre part. paraît difficile à apporter en raison de la multitude et
Le sexe masculin du donneur, selon les résultats de de l’intrication des facteurs relatifs aussi bien au don-
cette étude, serait un facteur de risque de rejet. Il faut neur qu’au receveur. Outre la néovascularisation du lit
cependant signaler que le nombre de donneurs de sexe receveur et les antécédents de rejet de greffe unanime-
masculin était trois fois et demi supérieur à celui du sexe ment reconnus comme facteurs de risque de rejet,
féminin. Il s’agit dans ce cas d’un résultat biaisé. d’autres paramètres paraissent statistiquement impli-
Le délai de conservation du greffon est aussi impliqué quer dans la réaction de rejet à savoir : l’âge jeune du
dans les phénomènes de rejet. Krik et al. [15] ont rap- donneur, le court délai de conservation du greffon,
porté la même constatation. En effet, plus le délai de l’âge avancé du receveur, le grand diamètre du greffon,
conservation est court, plus le nombre de cellules épithé- et la suture par points séparés.
liales greffées est élevé et donc le risque de rejet grand.
Quant aux facteurs relatifs au receveur, nous avons
noté que le risque de rejet augmentait proportionnelle- RÉFÉRENCES
ment avec l’âge du receveur, contrairement à Boisjoly
et al. [16] et Hill [17] qui ont rapporté que ce risque 1. Scheer S, Touzeau O, Vorderie V, Laroche L. L’immunosupression
diminuait avec l’âge. Si avec l’âge les réactions immu- dans la greffe de cornée. J Fr Ophtalmol, 2003 ;26 :637-47.
nologiques de l’hôte sont réduites, il existe d’autres fac- 2. Borderie V, Delbosc B, Kantelip B, Laroche L. Le rejet d’allogreffe
teurs qui favorisent le rejet, notamment les antécédents de cornée. J Fr Ophtalmol, 1998 ;21,8 :596-610.
de rejet de greffe [18, 19]. Boisjoly et al. [16] ont expli- 3. Paufique L, Sourdille GP, Offret G. Les greffes de la cornée. Paris,
Masson, 1948.
qué cette relation par la pré-sensibilisation de l’hôte par
4. Borderie VM, Laroche L. Measurmement of irregular astigmatism
l’antigène de la première greffe. Un autre élément using semimendian data from videokeratographs. J. Refract Surg,
semble aussi être déterminant dans le pronostic de la 1996;12:595-600.
kératoplastie ; c’est la présence de néovascularisation 5. Alphen KV, Volker Dieben HG, D’Amaro J. When is a tissue-typed
sur le lit receveur. Alldregue et Krachmer [20] sup- cornea necessary? Documenta Ophthalmologica, 1987;67:73-81.
posent que le risque de rejet est 4 fois plus élevé lorsque 6. Volker Dieben HG. The effect of immunological and non-immuno-
634 la néovascularisation touche quatre quadrants et deux
logical factor on corneal graft survival. Thesis. Dordrecht:Junk, 1984.
7. Zannen A. Immunology in corneal grafting,experimental studies.
fois plus élevées si elle intéresse deux quadrants unique- Bull Soc Belge Ophthalmol, 1992,246:47-58.
ment. Boisjoly et al. [16] insistent sur le rôle péjoratif de 8. Miroux LB. Bilan de deux années de kératoplasties au centre hos-
la néovascularisation, qu’elle soit périphérique ou pro- pitalier de Brest : à propos de 102 cas, 1984-1985. Thèse en méde-
cine n° 3052, 1988, Brest, France.
fonde, atteignant le centre cornéen. Cette néovascula-
9. Wiggins RE, Cobo M, Foulks GN. Results of penetrating kerato-
risation annule le privilège de l’isolement immunitaire plasty by residents. Arch Ophthalmol, 1998;108:851-3.
de la cornée en mettant les antigènes du greffon au 10. Chan CML, Wong TY, Yeong SM, Lim TH, Tan DTH. Penetrating
contact des cellules lymphoïdes de l’hôte. keratoplasty in the Singapore National Eye Center and donor cor-
En dehors des facteurs relatifs aux donneurs et aux re- nea acquisition in the Singapore National Eye Bank. Annals Aca-
demy of Medecine, 1997;26:395-400.
ceveurs, la technique opératoire semble être un facteur
11. Chaker M, Chaabouni F. Kératoplastie transfixiante de 1994 à1998 :
prédictif du rejet. Dans cette série, 72,7 % des rejets ont indications, prise en charge. Thèse en médecine, 2000, Tunis, Tunisie.
été notés pour les patients opérés sous anesthésie loco- 12. Faure JP, Bloch Michel E, Le Hoang P, Vadot E. Immunologie de
régionale. Ce résultat pourrait être expliqué par le fait l’œil ; Masson, 1988 : p. 375-84.
que l’anesthésie générale offre au chirurgien un environ- 13. Weekers JF. Endothélium cornéen et kératoplasties. J Fr Ophtalmol,
nement plus calme et plus serein, sans contraintes de 1987 ;10 :331-45.
14. Armitage WJ, Easty DL. Factors influancing the suitability of organ-
temps, ce qui lui permet de réaliser des sutures adé- cultured corneas for transplantation. Invest Ophthalmol Vis Sci,
quates avec affrontement correct des berges, surtout 1997;38:16-24.
que celles ci constituent le dernier temps opératoire. Le 15. Wilhelmus KR, Stulting RD, Sugar J, Khan MM. Primary corneal
choix de la technique de suture est important, mais les graft failuree. A/national reporting system. Arch Ophthalmol,
données de la littérature restent discordantes. Dans cette 1995;113:1497-502.
16. Boisjoly HM, Roy R, Bernard PM, Dube I, Laug Hrea PA, Bazin R.
série, la suture par des points séparés est liée à un risque Association between corneal allograft reactions and HLA compati-
élevé de rejet. Pour Chaker et Chaabouni [11], le risque bility. Ophthalmolgy, 1990;97:1689-98.
de rejet est 11 fois plus important en cas de surjet. 17. Hill JC. The mechanism and management of corneal graft rejection.
Kluger Publications, Amsterdam, 1996.
18. Zimon AL, Langston DP. Long-term oral acyclovir therapy. Effect
on recurrent infectious herpes simplex keratitis in patients with and
CONCLUSION without grafts. Ophthalmology, 1996;103:1399-404.
19. Insler MS, Bryan P. Visual results in repeat penetrating keraplasty.
Am J Ophthalmol, 1986;102:371-71.
Rendre la vue à des personnes jusque-là malvoyantes 20. Alldrege OC, Krachmer JH. Clinical types of corneal transplant
est le souhait de tous. La greffe de cornée permet en rejection. Arch Ophthalmol, 1981;99:599-604.

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