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ELEMENTSDU DEVELOPPEMENT DURABLE DANS L'ECONOMIE LOCALE DE


BUTEMBO
Résumé 
Le développement durable est une notion florissante. Celle-ci voit le jour de la prise
de conscience, dans tous les pays du monde, des conséquences de la logique linéaire de
l’économie, caractérisée par le gaspillage des ressources et le jet dans la nature des
substances polluantes telles que les déchets.

En RDC, la ville de Butembo, à l’Est de ce pays d’Afrique Centrale, connaît avec


acuité le problème des déchets dont la gestion durable reste un défi, par manque
d’organisation institutionnelle, de moyens techniques et financiers. Ce défi pourrait être
relevé, si l’on considère les activités informelles de récupération et de valorisation des
déchets. En les inscrivant dans la logique de l’économie circulaire, ces activités augurent
les premiers signes de développement durable local dans la ville de Butembo.

Pour capitaliser ces premiers signes de développement durable, cet article propose
des éléments d’amélioration du système actuel de gestion des déchets à Butembo, en
admettant que l’instauration d’un système de gestion durable des déchets doit être
corollaire à un système intégrateur des dimensions du développement durable :
écologique, économique, sociale et culturelle. Cette amélioration,avec le concours de tout
acteur épris de développement durable, serait envisagée à un triple niveau : institutionnel,
juridique-réglementaire et technique.

Mots clés : développement durable, économie circulaire, déchets, gestion des déchets,
récupération, valorisation, recyclage
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Abstract

Sustainable development is a thriving notion. It comes into the world where people
have become aware of consequences of a linear economical logic characterized by
wasting resources and throwing polluting substances in environment, such as wastes.
In Butembo, a big city in the East of DRC, the problem of waste management
acutely arises. In fact, there is a challenge of sustainable waste management through lack
of institutional organization, technical and financial means. This challenge could be taken
up by taking into account informal waste recycling and recovery activities. Indeed, when
you put those activities in line with circular economy, they allow one to hope for a
sustainable development even in Butembo city.
In order to keep that hope, this research proposes ways to improve the present
system of waste management in Butembo, assuming that the introduction of a sustainable
waste management system must be the sustainable corollary of a system integrates the
dimensions of the sustainable development: ecological, economical, social and cultural.
This improvement requires support from each sustainable development stakeholder.
Moreover it must be considered at three levels: institutional, legal, regulatory and
technical.

Key words: Sustainable development, circular economy, waste, waste management,


recuperation, recovery, recycling
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INTRODUCTION

Le développement durable est une notion florissante (Aliste E., Cea D. et Folchi M.,
2017, p. 2 ; Godard O., 1994, p. 310). Bien qu’il soit un mode de développement conciliant
les dimensions économique, sociale, culturelle et environnementale de façon à assurer la
viabilité durable de l’ensemble, l’objectif de le réaliser demeure une quête à nombreuses voies
en pénombre. C’est un « processus de longue haleine », essentiellement dans les pays en voie
de développement, comme la RDC,plaçant parfois la question de développement durable à un
second plan. Elle n’est évoquée tout simplement pour des raisons politiques et/ou pour
solliciter des financements auprès des instances internationales et des aides des ONG (Berger
A., 2015, p. 12).

A regarder combien les déchets inondent les villes des pays en voie de développement,
ceux-ci n’auraient pas gain de cause à rejeter au second plan le développement durable. En
l’occurrence, la ville de Butembo n’en est pas épargnée. Toutefois, depuis un temps,
certaines catégories des déchets disparaissent dans cette ville. C’est un phénomène quelque
peu étrange en ce sens que, jadis, les déchets étaient jetés sans aucun sentiment de culpabilité,
mais, très probablement, de l’autosatisfaction d’être dans l’abondance.

Une chose est presque sûre. Certains déchets sont récupérés comme matières premières
de production des biens de valeur ou encore comme produits intermédiaires dans la
production agricole et/ou animale. En conséquence, on voit se développer, en ville de
Butembo, des activités de récupération et de valorisation de déchets. Ce sont surtout des
activités du secteur artisanal informel qui progresse en lien avec le commerce. Ces activités
augurent-elles les premiers signes du développement durable en ville de Butembo ?

A titre d’explication du phénomène, nous présumons que la prolifération des activités


économiques liées à la récupération et à la valorisation des déchets comme matières
premières contribuent au développement local et constituent les premiers signes de
l’existence d’un développement durable dans la ville de Butembo.

En termes d’objectif, il s’agit principalement dans ces papiers, d’effleurer les premiers
signaux de développement durable dans l’économie de la ville de Butembo.

A l’aide d’une méthode mixte, la réflexion privilégie un modèle hypothético-déductif où


l’étude consiste en une observation des activités de récupération et de valorisation des déchets
dans une économie locale exsangue de Butembo, à partir desquelles on tire des conclusions
(inférence inductive) en termes de développement durable local. Deux démarches, qualitative
et quantitative appuient cette méthode.

Les données sont recueillies en considérant un échantillon aléatoire de 123 individus,


exerçant au moins une activité liée à la récupération et valorisation des déchets et/ou utilisant
au moins un bien issu des déchets.
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La réflexion est organisée autour de cinqpoints. Le premier clarifie le sens des concepts
de développement durable, d’économie circulaire et de déchet. Le deuxièmepoint examine et
analyse les mécanismes de récupération et de valorisation des déchets.Le troisième point est
consacré à l’analyse des actions et interactions des acteurs autour de la récupération et de la
valorisation des déchets. Le quatrième pointtraite des effets de la récupération et de la
valorisation des déchets. Le cinquième pointporte sur la politique de gestion durable des
déchets et perspective de développement durable dans la ville de Butembo.

I. Développement durable, économie circulaire, déchet et externalité

Le concept de développement durable apparaît vers la fin des années 1980 de la


traduction du terme anglais sustainable development, utilisé en 1987 dans le Rapport de la
Commission mondiale sur l’environnement et le développement des Nations-Unies, « Our
Common Future » - connu sous le nom de Rapport Brundtland. En effet, ce rapport,
préparatoire à la conférence tenue à Rio lors du sommet de la terre en 1992, reprend la notion
de développement durable et insiste sur la nécessité d’inscrire ce dernier dans le
développement économique et l’économie de marché. Ce rapport établi à la demande des
Nations-Unies, par une commission indépendante présidée par Madame Gro Harlem
Brundtland, alors premier ministre de Norvège, proclame la globalité des questions
d’environnement et définit le développement durable comme un « développement qui répond
aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux
leurs ».Danscette définition, deux mots cohabitent : le mot « développement » et le mot
« durable ». Il s’agit d’un oxymore, un rapprochement de deux mots contradictoires : le
développement ne peut, par essence, être durable puisqu’il implique un mode de production
prédateur» (Brunel S., 2004, p. 55-56).

On évoque deux types de durabilité : la durabilité forte et la durabilité faible. La


durabilité forte s’en tient à l’aspect écologique, tandis que la durabilité faible considère
l’aspect économique voire social. Le développement durable est durable à la croisée de
chemin de deux tendances, en conciliant les dimensions économique, sociale et
environnementale voire culturelle. D’où la durabilité implique de réfléchir aux manières de
concilier la satisfaction de besoins, le développement d’activités, et de consommation sans
pour autant affecter les ressources disponibles sur la planète.C’est là, on le conçoit, un objectif
difficile à atteindre (Veyret Y., 2009, p.14), dans la matérialisation des principes du
développement durable, à savoir les principes de solidarité, de précaution et de participation
de tous les acteurs (Balthazard B., 2005, p. 67).

Certains auteurs situent le développement durable au confluent du social, de


l’économique et de l’écologique, traversant les générations et la division pays riches/pays
pauvres (Braseul J. et Lavrard-Meyer C., 2016, p. 127 ; Berger A., 2015, p. 7), selon le
schéma suivant :
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Figure 1: Les trois piliers du développement durable

Source :Modèles du développement durable - Annexe du bulletin éducation environnement.ch 1/2012, Avril 2012 en ligne sur
http://www.are.admin.ch/themen/nachhaltig/00260/02008/index.html?lang=fr

D’autres par contre (Jacquemot P., 2015, p.133 ; Veyret Y., 2009, p.13 ), le situent
au confluent de quatre dimensions : écologique, économique, sociale et culturelle. Sous
l’impulsion de l’Organisation de Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture
(UNESCO, 1988), la culture est devenue une des dimensions du développement durable, qui
se situe alors à l’intersection entre l’économique, le social, l’écologique et le culturel. La
culture est devenue le quatrième pilier du développement durable. D’où le schéma ci-
dessous :

Figure 2 : Les piliers du développement durable augmentés de la culture

Source : Adéquations : La « fleur » du développement durable sur http://www.adequations.org

Ce schéma, la « fleur » du développement durable, créé par Adéquations, intègre la


culture comme une composante aussi importante que les trois autres « piliers » habituels du
développement durable (social, économie, environnement). La démocratie et la participation
constituent un levier transversal du développement durable.

Trois enjeux spécifiques sont liés au développement durable notamment les enjeux
écologique, économique et social. Cette répartition s’avère insuffisante tant que l’enjeu
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culturel est laissé de côté. Ces enjeux très concrets de notre temps constituent des menaces
réelles pour l’avenir de la planète.

L’enjeu écologique traduit le « casse-tête climatique » (Godard O., 2004, p. 314; Tirole
J., 2016, p. 285). L’enjeu économique renvoie à la nécessité d’opérer des « choix de
production », en limitant l’utilisation des ressources naturelles non renouvelables et les
besoins en énergie, en promouvant le recyclage et en développant des techniques moins
polluantes ou économes en énergie. L’enjeu social tient de l’exigence de promouvoir une
équité entre les hommes. Cette équité se veut inter et intragénérationnelle. Enfin, le
développement durable doit émerger de la culture de la communauté qui le met en place. Le
respect et l’intégration de la diversité de la nature et de la culture sont une des conditions
préalables au développement durable.
Cet aspect culturel permet de faire mention d’un proverbe nande (dans la culture locale de
Butembo) selon lequel« Akavughu sikekwavusa », autrement dit « la banane plantain ne se
gaspille pas ». Ce proverbe corrobore l’idée que l’emploi des ressources doit se faire en
harmonie avec le cycle biologique naturel. Ceci en appelle aux activités pouvant être liées à
l’économie circulaire.

C’est dans les sillages des courants de pensée en faveur du développement durable qu’a été
façonnée l’économie circulaire comme voie prometteuse du développement durable (Lacy P.
et Rutqvist J., 2016, p. 21 ; Harnois S., 2017, p. 7). Ellen MacAthur, référence internationale
en matière d’économie circulaire, précise que l’économie circulaire est « un système où les
choses sont faites pour être refaites » (Ellen MacArthur, 2012 citée par Sana F., 2014 , p. 5).
Avec Remy Le Moigne (2014, p. 32), nous retenons que « contrairement à l’économie
linéaire, qui s’appuie sur une exploitation sans limites des ressources, l’économie circulaire
repose sur l’utilisation en boucle des matières et des produits. L’économie circulaire peut
être définie comme un système de production et d’échanges prenant en compte, dès leur
conception, la durabilité et le recyclage des produits ou de leurs composants de sorte qu’ils
puissent redevenir soit des objets réutilisables soit des matières premières nouvelles, dans un
objectif d’améliorer l’efficacité de l’utilisation des ressources ».
Cette définition révèle que dans une économie circulaire, les déchets sont réintroduits dans le
cycle de production et que l'économie circulaire se veut être un modèle « réparateur » ou
« régénérant » qui substitue le concept de « fin de vie » à celui de « réparation » (Sana F.,
2014, p. 5).
Ce modèle repose sur trois domaines d’application et sept piliers qui en sont des composantes
qui se combinent et génèrent des emplois. Les domaines sont : l’offre des acteurs
économiques, la demande et le comportement des consommateurs et la gestion des déchets.
A la lumière de ces trois domaines, l’économie circulaire s’appuie sur sept piliers qui se
combinent et génèrent des emplois (Ademe, 2012, p. 13). Il s’agit clairement de
l’écoconception, l’écologie industrielle et territoriale, l’économie de la fonctionnalité,
l’approvisionnement durable, la consommation responsable, l’allongement de la durée
d’usage et le recyclage et valorisation des déchets. (Le Moigne R., 2014, p. 20 ; Aurez V. et
Georgeault L., 2019, p. 91).
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Considérant les trois domaines et les sept piliers de l’économie circulaire, l’Agence de
l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME, France) modélise l’économie
circulaire à l’aide du schéma ci-dessous :

Figure 3 : Economie circulaire : domaines et piliers

Source : Modèle ADEME de l’économie circulaire

Il importe de souligner que c’est dans l’application du troisième domaine (celui de la


gestion des déchets) axé sur le septième pilier (recyclage et valorisation de déchets) qu’on
peut déceler danscertaines activités de récupération et de valorisation des déchets quelques
éléments du développement durable dans l’économie locale de Butembo. Dans ce sens, le
déchet devient facteur d’externalité positive, lorsque ses effets nocifs deviennent internalisés.

En termes d’externalités négatives, les déchets révèlent une double dimension(De Beir
J., 2006 : 1). D’une part, en tant que tels, ils provoquent plusieurs types de nuisances ; d’autre
part, selon leur mode éventuel d’élimination, ils peuvent induire d’autres formes de pollution.
Ainsi par exemple, un dépôt sauvage de déchets affecte l’utilité d’autres agents qui en
subissent alors des nuisances visuelles, olfactives ou en termes d’hygiène publique et d’espace
occupé. L’économiste Arthur Cécil Pigou propose que le pollueur paie une taxe équivalente
au coût du dommage causé à autrui. Selon cette même logique, l’Etat devrait subventionner
ceux qui créent des externalités positives (Helbling T., 2010, p. 48). Contrairement à Pigou,
Ronald Coase insiste sur l’internalisation spontanée entre les agents, montrant que
l’intervention publique n’est pas toujours indispensable pour internaliser les externalités
(Mollard A., 2003, p. 30).

Lorsque les déchets sont intégrés dans le processus productif, par leur valorisation et/ou
réutilisation, ils peuvent générer des bénéfices économiques, environnementaux, socio-
sanitaires et culturels.
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II. Mécanismes de valorisation des déchets en ville de Butembo

A l’heure de la promotion de l’économie circulaire, les déchets ne sont plus des rebuts
mais des ressources qui deviennent lucratives (Jaglin S., Debout L. et Salenson I., 2018). En
effet, valoriser un déchet, c’est lui donner de la valeur. Cela justifie le fait que les déchets
constituent un produit qu’il faut utiliser au mieux de nos possibilités du moment (Oumar
Cisse, 2007, p. 39-40). Ainsi la valorisation est non seulement utile, mais aussi souhaitable.
Car, comme le soulignent Miquel G. et Poignant S. (1999), utiliser un déchet, c’est préserver
les matières premières naturelles.

Nous distinguons quatre grandes filières de récupération et de valorisation des déchets


en ville de Butembo: la filière des déchets métalliques et des déchets automobiles, la filière
des déchets plastiques, celle des déchets ménagers et enfin les autres filières (ici nous
considérons les déchets d’abattoir et d’atelier de couture).

Des récupérateurs, appelés localement « Ngolongoteurs » sillonnent les rues et avenues


pour rechercher de la ferraille. Ils assurent l’interface de la valorisation informelle de déchets.
Ils sont souvent exposés à des risques d’accidents corporels (Oumar Cisse, 2007, p. 16). Des
grossistes (qui ont parfois des officines) rachètent les déchets auprès des récupérateurs. La
plupart des déchets automobiles sont exportés à Kampala (Ouganda) ou encore au Rwanda
par les grossistes pour la fabrication du fer à béton. Les déchets métalliques et automobiles
sont diversifiés et sont constitués de plusieurs objets.

Photo 1: Déchets métalliques appelés localement « ngolongoto »

Source : Photos prises par nous-mêmes, novembre 2020

Parmi ces déchets, ceux en aluminium sont triés pour être utilisés comme matières
premières dans la fabrication des biens de ménages : marmites, louches, etc. D’autres, en fer
sont utiles pour la fabrication des braseros, houe, barbecue, piège de souris, presse-brique,
presse de noix de palme, platine à pain et à galette, moulin à farine, etc. Par ailleurs, la
fonderie d’aluminium artisanale est devenue une activité intéressante pour la fabrication des
marmites et d’autres petits objets comme des louches de cuisines, des platines à galette, des
écumoires, etc. Selon BensaadaS.et al. (2015, p. 7), les objets métalliques usagés sont fondus
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afin de récupérer leur métal pour la fabrication de nouveaux objets. Dans toutes les
civilisations, l’art et la manière de « faire du neuf avec du vieux » existent.

L’activité de vente des déchets métalliques demeure une stratégie de survie et ne


peut donc être occulté dans les débats sur le développement durable. Les récupérateurs
(enfants ou adultes) et/ou les propriétaires proposent les déchets métalliques en vente
aux artisans qui, à leur tour, les transforment en les recyclant. Le groupe d’artisans
forgerons constitue ainsi un maillon décisif dans la valorisation des déchets
métalliques en ville de Butembo. Leurs activités s’inscrivent dans la logique circulaire
de l’économie qui cherche à optimiser l’utilisation des ressources et à éliminer ou
réduire les déchets (Galaud D. et Laperche B., 2016, p. 12).

Au fur et à mesure qu’augmente la superficie de la ville de Butembo, suite à


l’augmentation de la population, les éleveurs des chèvres, moutons et porcs manquent
de plus en plus de pâturage pour leurs bêtes. Ce manque est compensé par la
réutilisation des épluchures pour nourrir le petit bétail. Les déchets ménagers
constituent une ressource véritable à l’agriculture et à l’élevage domestique. Leur
valorisation permet également une réduction considérable de déchet constaté un peu
partout dans les rues et devient une voie nouvelle de gestion des déchets (Michaël
Serge G. Glito, 2020, p. 335).

Si les autres types de déchets (métalliques et autres déchets de ménages alimentaires et


autres) sont de plus en plus réutilisés et/ou recyclés, il n’en est pas encore ainsi pour les
déchets plastiques. Néanmoins, certaines personnes récupèrent les bouteilles vidées d’eau en
vue de les revendre aux fabricants locaux de jus de fruit ou encore aux détaillants du miel. Les
bidons vides sont vendus et réutilisés pour le stockage d’eau dans les ménages.

Photo 2 : Déchets plastiques destinés au réemploi

Source : photos prises par nous-mêmes, Décembre 2020

Parmi les déchets plastiques nous classons également les pneus et les batteries usagés
des véhicules. Les cordonniers achètent les pneus usagés pour la fabrication des sandales
appelées dans le milieu de Butembo « samaritain ». Ils en fabriquent aussi des semelles
destinées à la réparation des souliers. Les pneus d’occasion, importés de Dubai par certains
jeunes commerçants, sont vendus, non pas aux cordonniers, mais à ceux qui les réemploient
pour leurs véhicules. Un des vendeurs de ces pneus usagés importés a fait savoir que, par
exemple, un pneu de dimension 265/70/16 acheté à Dubai à 18$ est revendu à Butembo à 60$.
Les pneus usagés sont également utilisés à la stabilisation des sols dans les endroits à risque
d’érosion.
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Photo 3: Pneus usagés utilisés pour stabiliser le sol

Source : photo prise par nous-mêmes à Vumbetu, Quartier Lusando en Commune Kimemi, Janvier 2021

D’autres filières des déchets peuvent être identifiées : les déchets d’abattoir et les
déchets d’atelier de couture. La bouse de bovin, la peau (robe)et la soie sont les déchets
d’abattoir. La bouse est recherchée par les agriculteurs urbains et périurbains. Elle est
mélangée aux terreaux (sols fertiles) et à d’autres déchets organiques en recourant à la
technique de compostage afin d’obtenir un fumier fertile répondant aux normes écologiques
(Kitambala A.-M. et al., 2017, p. 1107). Ainsi recyclée, la bouse de vache est utilisée comme
engrais organique.
Par ailleurs, le sang de bovin, séché au soleil, est mélangé aux céréales (soja, maïs…).
Le produit obtenu est utilisé dans la nutrition des poulets. Le sang de bovin n’est pas
seulement recherché pour nourrir les poulets. Notons qu'il est aussi un aliment pour les
hommes. C’est un mets prisé par les buveurs de boissons locales.

Photo 4: Séchage du sang de bovin

Source : photo prise par nous-mêmes à l’abattoir Sainte Marguerite à Vitsayi, Commune Mususa,
Décembre 2020

Appelée localement « bule » (ce qui veut dire « rien »), la peau (robe) de bovin, de
mouton et de chèvre qui fut jadis considérée comme sans valeur (rien) est devenue « quelque
chose ». Elle est découpée et traitée au feu pour lui enlever la soie et puis vendue. Certains
jeunes se sont spécialisés dans le traitement et la vente de cette peau de bovin. Ce sont des
vendeurs ambulants sillonnant les artères des quartiers pour chercher des acheteurs éventuels
de leur produit. Lors du traitement, la soie qui en est recueillie, est aussi vendue aux
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agriculteurs. Selon les dames qui s’en occupent à l’abattoir Ste Margueritte à Vitsayi, la soie
vendue est un mélange de soie de bovin, de mouton et de chèvre. Epandue dans le jardin et/ou
dans le champ, la soie empêche aux bêtes (vache, chèvre, mouton) d’y brouter les plantes.

Photo 5: Traitement de la peau de vache et récupération de la soie

(a)
(b)

Source : photos prises par nous-mêmes, Décembre 2020

Par ailleurs, les ateliers de couture produisent également des déchets sous forme de
particules de tissus ou de pagne. Ces restes d’habits sont récupérés par des enfants filles qui
s’amusent à en fabriquer des petits « mannequins » pour leur jeu d’enfants. Cependant, ces
déchets sont aujourd’hui réutiliser par les décorateurs d’édifices (église, salle de fête,…). Ils
les découpent en leur donnant plusieurs formes (rectangulaire, triangulaire, circulaire…) et
ensuite les attachés sur une corde et, en en variant les différentes couleurs,ils obtiennent ainsi
un jeu de couleurs, beau pour les yeux et esthétiquement agréable.Bien plus, les particules de
pagne sont récupérées soit par les couturiers eux-mêmes et/ ou par des personnes âgées afin
d’en coudre un autre pagne en les rassemblant. Le pagne obtenu est localement appelé
« Tsangatsanga » en raison de la diversité de couleurs de particules de pagnes qui le
composent.

Photo 6: Vieille femme cousant un pagne avec des restes d’habits

Source : photos prises par nous-mêmes, Novembre 2020

Les artisans et les agriculteurs urbains (et périurbains) contribuent à la diminution du


volume des déchets à éliminer, la préservation des ressources et l’amélioration de la qualité de
l’environnement. L’artisanat et l’agriculture urbaine et périurbaine, deux secteurs du domaine
informel, peuvent être considérés comme constituant la base sur laquelle tient le système de
valorisation des déchets en ville de Butembo.
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Dans le milieu de Butembo, les œuvres d’art d’ornement sont diversifiées, selon
le domaine de fabrication. Elles peuvent être de produits de la sculpture, la céramique,
la vannerie, la décoration, la peinture. Il en existe d’autres, par contre, qui sont
fabriquées à partir des déchets. C'est le cas des œuvres d'art fabriquées à partir des
fibres de bananier colées sur des particules de triplex. Elles représentent diverses
situations de la réalité humaine quotidienne.

Photo 7: Œuvres d’art décoratif issus des déchets

Source : Artiste Kanyali Modeste de Vuhima/Kalimbute, Avril 2021

La nature spéciale de ces œuvres décoratives se fonde sur leurs caractères


distinctifs esthétiques, créatifs et décoratifs. Elles sont produites à partir de la
valorisation de certains déchets. Le champ des œuvres d’art de décoration pourrait être
large en ville de Butembo.

Chaque agriculteur urbain tente, à sa manière, d’utiliser la fumure organique


pour produire quelques vivres à proposer sur le marché local : légumes (comme les
amarantes, appelés localement « lengalenga », feuilles de courges et autres légumes),
la pomme de terre.

Photo 8: Jardin de pomme de terre

Source : Photo prise par nous-mêmes, février 2021

D’après les auteurs Marie Balasse et Philippe Dilmann (2017, p. 52),


l’amendement des sols cultivés avec des fumiers et déchets domestiques est un enjeu
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majeur du développement durable. Dans le même sens, Modou Dieng, Anna Sow
Diedhou et Falilou Mbacké Sambe (2019, p. 1694) mentionnent que la valorisation
des déchets dans les pays en développement contribue fort bien au développement
durable.

Photo 9: Nutrition d’animaux domestiques par les déchets

Les restes alimentaires de cuisine (épluchures et restes de nourriture) sont


valorisés dans la nutrition d’animaux domestiques voire récupérés dans la nutrition
déférée des humains. Pour s’adapter à l’indisponibilité fourragère, les éleveurs urbains
de Butembo ont recours à la complémentation avec les épluchures et les restes de
cuisine.

Par rapport à la récupération des restes de nourriture, le kinande, langue locale


de Butembo, comprend d’ailleurs un vocabulaire étoffé distinguant différents types de
restes de nourriture : les « Evihatira », épluchures en général ; « Evisughu »,
épluchures de bananes ; « Omulyange », reste de boule de pâte (ce terme s’applique
aussi de façon général au reste d’autres types de nourriture) ; « Ovutotolo », reste de
pâte collée au fond de la marmite, mélangé aux eaux de cuisine généralement destiné à
la nutrition de porcs et de canards.

Selon Bouzid Aman, Kheloufi Benabdeli et Khadidja Bouzid (2019, p. 36), les
déchets verts organiques de cuisine pouvant être valorisés sont les résidus d’origine
végétale. Les mêmes auteurs précisent que « le développement d’une filière durable de
valorisation matière des déchets organiques permet de diminuer le volume de déchets
présentés à l’enfouissement estimé à plus de 110 tonnes quotidiennement où les
déchets valorisables représentent plus de 45%. L’utilisation des déchets dans
l’alimentation des animaux domestiques et dans la production maraîchère urbaine et
périurbaine contribue tant soit peu à réduire la pression pour l’usage des ressources.
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Somme toute, les mécanismes de valorisation des déchets consistent à les traiter ou à les
utiliser pour leur trouver un débouché ayant une valeur économique. Cette valorisation des
déchets englobe les activités de réemploi, recyclage et réutilisation, qui mettent en jeu
plusieurs acteurs.

III. Analyse des acteurs de la gestion durable des déchets en ville de Butembo

La gestion des déchets est une occupation partagée par plusieurs acteurs de la société
soit les autorités municipales, le secteur formel privé, le secteur informel et les autres
organisations de la société civile (ONG, médias,…)(Hassan Elbessaty Elsayed 2007, p. 11).
Ainsi, plusieurs acteurs agissent et interagissent dans la gestion des déchets urbains en ville de
Butembo. Ils peuvent être regroupés en trois catégories afin d’en faire une bonne analyse: les
acteurs de la précollecte, les acteurs de la collecte et les acteurs de la valorisation des déchets.

Les acteurs de la précollecte des déchets ramassent et rassemblent les déchets. Il


s’agitdes ménages (qui précollectent les déchets produits par eux-mêmes), des ramasseurs
individuels(enfants ou adultes) qui ramassent des déchets dans l’objectif de les vendre aux
grossistes-revendeurs des déchets et/ou à ceux qui les valorisent.

Les acteurs de la collecte des déchets interviennent à deux niveaux : d’un côté, les
acteurs du secteur public et de l’autre, les acteurs privés (formels et informels). Les acteurs
étatiques et les acteurs formels privés peuvent être qualifiés d’acteurs légaux en tant qu’ils
fonctionnent suivant la règlementation relative à la protection de l’environnement et à la
gestion durable des déchets en République Démocratique du Congo. Concrètement, c’est la
brigade d’assainissement (B.A) qui matérialise la gestion des déchets au niveau de
l’administration publique de la Mairie de Butembo. Les défaillances enregistrées dans les
actions de collecte des déchets par ce service ont enclenché des initiatives privées dans le
secteur de la collecte des déchets en ville de Butembo.

Trois entreprises privées de collecte des déchets fonctionnent en ville de Butembo


depuis 2016, année de création de l'entreprise « Butembo Technology Construction » (BTC,
en sigle), considérée comme la première entreprise privée à initier des actions de collecte des
déchets à Butembo. Deux autres entreprisesy interviennent. Il s'agit des entreprises "Galaxie
Resilienza" et "Graben Cleaning & Services". Ces entreprises offrent des services de
nettoyage aux ménages préalablement abonnés et moyennant paiement d’un montant mensuel
d’au moins cinq dollars. Elles collectent les déchets et les évacuent dans les décharges qui
leur sont propres. Toutes les trois entreprises envisagent dans l’avenir la transformation des
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déchets organiques en compost et les déchets plastiques en dalles. L’une d’elle aurait
commencé la transformation des déchets organiques mais l’activité de transformation est
encore embryonnaire.
Les acteurs du secteur informel œuvrent dans la valorisation des déchets. Il s’agit des
artisans (forgeron, cordonnier, couturier et menuisier), des agriculteurs et éleveurs urbains et
périurbains. Engagés dans la transformation des déchets, ces acteurs tentent de développer des
activités orientées vers une vision de gestion durable des déchets. Ils produisent des biens de
valeur en utilisant les déchets comme matière première ou encore comme matière
intermédiaire de production. Les biens produits ont certainement des effets dans plusieurs
dimensions de la vie : culturelle, sociale, économique et écologique.
Tous les acteurs qui interviennent dans la gestion des déchets (de la précollecte à la
valorisation ou à la destruction définitive) peuvent être regroupés dans un schéma montrant
leurs relations en dépit de leurs stratégies et politiques différentes autour du déchet :

Figure 4: Relation des acteurs

DECHETS
4
DECHETS
1
*Artisans :
*Ménage, forgerons,
ACTEUR DE LA VALORISATION cordonniers,
*Entreprises artisan de
PRECOLLECTEURS décor, etc.
commerciales
, *Agriculteurs,

 
*ramasseurs
3
2 *récupérateu
r
*Acteurs du secteur
public : B.A
ACTEURS DE LA COLLECTE *Acteurs du secteur
formel privé :
entreprises de
collecte des déchets,
commerçants de dé

5
ENFOUISSEMENT OU DESTRUCTIONDEFINITIVE

Source : Notre conception

Les déchets qui sont produits par les différents agents économiques, surtout par les
ménages et les entreprises commerciales, sont précollectés par les producteurs eux-mêmes, ou
encore par des ramasseurs (enfants ou adultes) et/ou par des récupérateurs (flèche 1). Ces
déchets sont ensuite collectés par les services du secteur public (spécialement la brigade
d’assainissement), soit aussi par des entreprises de nettoyage et de collecte des déchets (BTC,
Galaxie Resilienza, Graben Cleaning & Services), soit encore par des commerçants
grossistes-vendeurs des déchets (flèche 2). Ces derniers en sont les grands fournisseurs aux
16

acteurs qui les valorisent en les transformant en biens de valeur sociale et économique voire
écologique (flèche 3). Dans leur processus de production, ces transformateurs produisent aussi
des déchets (flèche 4). Si ces derniers ne peuvent plus être transformés, ils sont précollectés,
collectés et enfouis ou détruits définitivement ou pour le pire, rejetés dans la nature (flèche 5).

IV. Effets de la valorisation des déchets en ville de Butembo

La valorisation des déchets a des effets sur plusieurs dimensions de la vie: socio-
culturelle, économique, écologique et politique. Par rapport à la dimension socio-culturelle,
l’analyse est focalisée sur l’appréciation et les motifs d’appréciation des nouveaux produits
issus de la valorisation des déchets par les consommateurs. Les enquêtes de terrain ont révélé
que sur le marché de Butembo, les objets issus des déchets sont préférés pour plusieurs
motifs, comparativement aux biens importés qui leur sont substituables : prix abordable pour
tous, dureté, bon pour l’usage domestique, etc.

Il importe de noter que cette préférence est liée à la culture locale. En effet, les
consommateurs locaux ne sont pas réticents à utiliser les objets issus des déchets du fait d’un
attachement culturel à la technologie traditionnelle de transformation de « matale » (métal) en
outils de travail. Les habitudes locales de consommation des objets fabriqués dits
« traditionnels » sont confortées. Les laboureurs de champs estiment qu’une houe locale est
mieux qu’une houe importée en raison de sa légèreté, en terme de poids, permettant de
travailler beaucoup plus aisément.

La valorisation des déchets rend possible d’autres activités économiques telle


que la commercialisation des nouveaux objets issus des déchets, la création de micro-
entreprises, d’emplois et de revenus. En fait, l’économie des déchets représente un
marché potentiel susceptible de contribuer efficacement à l’économie des ressources, à
l’amélioration des revenus des populations, à la création d’emplois, à la préservation
de l’environnement et de la santé (Mbiadjeu-Lawou S.-P. et al., 2021, p. 418).

La vente des nouveaux produits issus de déchets peut se faire à l’atelier de


production, c’est-à-dire directement par le producteur à l’usager final ou encore elle
peut se faire par des intermédiaires qui le font soit au compte du producteur soit à leur
propre compte en tant qu’acheteurs-revendeurs (détaillants). Les prix des produits
vendus correspondent au pouvoir d’achat d’une frange considérable de la population
locale.

Les acteurs de la commercialisation des objets issus des déchets interagissent


dans un circuit très court allant du producteur au client-consommateur final. Ce circuit
peut être court avec un ou deux intermédiaires, allant du producteur au client final en
17

passant par un client détaillant, qui peut être un travailleur du producteur ou un


travailleur autonome.

Par rapport à la dimension écologique, on retientque la valorisation des déchets


contribue à l’assainissement et conduit sans doute au développement durable (Fenouche
Rebiha et Boumaza Mouna, 2018, p. 17).L’accent mis sur le ramassage des déchets dans la
ville de Butembo n’est plus simplement une méthode d’élimination ou bien de mise en
décharge ou encore d’enfouissement des déchets mais une manière de diminuer les flux des
déchets à jeter. Les périmètres de décharges sauvages se voient réduits car désormais, une
partie des déchets est perçu comme des ressources pouvant intégrer d’autres cycles de
production de nouveaux produits (Cavé J. et al., 2015, p. 20). En conséquence, les montagnes
qui se formaient dans les décharges sauvages diminuent peu à peu car une certaine quantité de
déchets qui y serait jetée est récupérée, réemployée, réutilisée et/ou recyclée.En ce sens, la
valorisation des déchets est fondée sur le principe de 3R consistant à privilégier la réduction,
le réemploi et le recyclage des déchets dans une optique de durabilité et de gestion écologique
(Gouin J.-P. et Belanger M., 2012, p. 16).
Cependant, elle nécessite d’être appuyée par une politique de gestion durable des
déchets urbains.

VI. Politique de gestion durable des déchets et perspective de développement


durable dans la ville de Butembo

Le système actuel de gestion des déchets en ville de Butembo révèle certains aspects
encourageants tels que l’engouement observé dans la prolifération des activités de
récupération et de transformation des déchets, l’existence d’une brigade urbaine de collecte
des déchets, la valorisation des déchets organiques dans l’agriculture urbaine, etc. Cependant,
dans plusieurs autres aspects, ce système présente des défaillances notamment l’incapacité des
services étatiques à résoudre durablement les problèmes de déchets, l’inexistence de dépotoir
précis d’élimination définitive des déchets, la mise en décharge des déchets incontrôlée,
l’organisation de la gestion des déchets déficiente, l’insuffisance des moyens matériels et
financiers, etc.

Il est important d’en faire une analyse SWOT ou FFOM afin de relever succinctement
d’une part, les forces et les faiblesses (internes); d’autre part, les opportunités et les menaces
(externes) de la gestion de déchets à Butembo. Ainsi, partant de cet outil d’analyse, nous
proposons des mesures dans le souci d’améliorer le système actuel de gestion des déchets en
ville de Butembo.

Tableau 1: Matrice SWOT-système de gestion des déchets à Butembo

Internes Externes

FORCES OPPORTUNITES

*Existence de la B.A en ville de Butembo *Lois et règlements sur la protection de l’environnement


en RDC
18

*Instauration de la taxe - environnement * Arrêté urbain de création de la B.A

*Détermination de plusieurs individus à récupérer et à *Prolifération des activités de transformation/valorisation


valoriser les déchets des déchets

*Présence des produits issus des déchets sur le marché local *Incitation des acteurs privés à intervenir dans la gestion
des déchets
*Existence de certaines entreprises privées de collecte des
déchets *Faible coût de récupération des déchets

*Abonnement de certains ménages aux entreprises de *Prise de conscience collective de la valeur économique
collecte des déchets des déchets

*Existence des poubelles dans certaines parcelles

FAIBLESSES MENACES

*Collecte formelle des déchets par la B.A insuffisante, *Forte pression démographique (recommandation :
uniquement réservée au Centre commercial prévoir un mécanisme de sensibilisation de la population
(recommandation : élargir le service de la B.A sur toutes les en matière de gestion durable des déchets)
communes)
*Absence d’un plan directeur de gestion des déchets à la
*Absence de gestion des déchets intégrée « public-privé » mairie de Butembo (recommandation : concevoir un plan
(recommandation : mettre en place le partenariat public- directeur de gestion des déchets)
privé)
*Corruption dans les services de l’Etat chargé de la
*Décharge officielle des déchets protection de l’environnement (recommandation : mettre
inexistante (recommandation : créer des décharges en place un mécanisme de contrôle des recettes de
publiques et centres de triage des déchets pour chaque différentes taxes relatives à la protection de
commune) l’environnement)

*Un seul véhicule de transport pour évacuer les déchets et *Quasi-inexistence de formation/information
souvent en panne (recommandation : acquisition d’un ou environnementale (recommandation : exiger à certaines
deux véhicules pour chaque commune en organisant une ONG locales et confessions religieuses à s’impliquer
cotisation assainissement de 2 à 5$ par ménage dans les durablement dans la formation, aux médias d’intensifier
différents quartiers selon le niveau de revenu de chaque les émissions relatives à la meilleure gestion des déchets)
ménage)
*Manque d’un plan urbanistique de la ville de Butembo
*Confusion des services de l’Etat sur le terrain au sujet de la (recommandation : concevoir un plan urbanistique pour
« taxe – environnement » (recommandation : clarifier et les nouveaux quartiers)
spécifier le rôle de chaque service)
*Exiguïté des parcelles dans les nouveaux quartiers
*Manque des moyens financiers (recommandation : (recommandation : mettre un terme au mesurage
capitaliser les taxes environnement et assainissement) irrégulier des parcelles)

*Pas des poubelles dans les places publiques *Absence de règlements spécifiques pour des catégories
(recommandation : placer des poubelles dans les particulières des déchets (déchets liquides, matières
placespubliques de la ville) fécales, déchets d’hôpitaux…) (recommandation :
règlementer la gestion des déchets spécifiques)
*Technologie de transformation des déchets très
rudimentaire et limitée (recommandation : créer un centre *Construction anarchique des maisons d’habitation et
public de transformation des déchets en partenariat avec bouchage des égouts et caniveaux (recommandation :
certaines ONG du Nord spécialisées dans ce domaine) procéder à la démolition des constructions anarchiques et
bien canaliser les eaux)
*Précollecte, collecte et évacuation des déchets non
conventionnelles, chacun déposant les déchets où il veut * Pauvreté de la population (recommandation : assurer un
(recommandation : organiser un mécanisme de faire des climat économique favorable à tous en encourageant des
amendes aux habitants des quartiers où se développent les initiatives de valorisation des déchets)
dépotoirs anarchiques afin de lutter contre cette pratique)
* Insécurité dans la région (recommandation : renforcer
*Résistance de certains agents économiques à payer la
19

« taxe-environnement » (recommandation : appliquer des une éducation à la paix dans la région)


mesures coercitives aux pollueurs insolvables)

* Paiement irrégulier de salaire aux agents de la B.A


(recommandation : assurer un salaire régulier aux agents de
terrain de la B.A)

Source : Analyse personnelle

Les éléments repris dans cette matrice FFOM ne sont pas limitatifs. Toutefois, ils
permettent de cerner les limites et les atouts, internes et externes, du système de gestion des
déchets en ville de Butembo.

Les normes à appliquer pour bien gérer les déchets sont parfois méconnues d’une
grande partie de la population. L’autorité publique manque à la sensibilisation et à l’éducation
environnementale de la population. En effet, les lois et les autres textes réglementaires relatifs
à la protection de l’environnement et à la gestion des déchets sont importants et déterminants.
Mais ils ne sont pas les seuls à se poser et à mériter. En outre, il est tout aussi important de
travailler l’agir moral des citoyens en matière de l’environnement, en développant chez eux
une attitude de respect, de compréhension et de responsabilité à l’égard de l’environnement.
Cet agir moral vis-à-vis de l’environnement peut s’apprendre en commençant par la famille et
l’école (Hosnia Choukri, 2011, p. 16).

Afin de rendre durable la gestion des déchets, il importe d’éduquer les citoyens en
matière d’environnement. Pour ce faire, il convient de repenser le système éducatif de la RDC
en y intégrant l’éducation à l’environnement comme il en est déjà des autres « éducations à
… » (éducation à la citoyenneté, éducation à la santé, éducation à la paix, etc.). L’intégration
de l’éducation à l’environnement dans les programmes scolaires à tous les niveaux (primaire,
secondaire, supérieur et universitaire) est nécessaire pour contribuer aux changements de
comportements des citoyens, pour les rendre responsables et les former en tant que citoyens
capables d’agir d’une manière rationnelle envers leur environnement. Selon Marquat Christel
et Diemer Arnaut (2014, p. 2), l’un des principaux moyens d’accéder au développement
durable passerait irrémédiablement par une éducation à l’environnement vers un
développement durable (EEDD).
Des instruments pourraient être utilisés toujours dans le but de renforcer la durabilité de
la gestion des déchets, dès la récupération à la transformation. Ces instruments règlementaires
peuvent être d’ordre administratif ou juridique et viseraient deux objectifs afin d’internaliser
les externalités négatives liées aux déchets (Kpikpidi Akouèmaho, 2020, p. 23). Le premier
objectif serait de réduire la quantité des déchets produite par les agents économiques
(ménages et entreprises) à travers un cadre règlementaire relatif au principe de "pollueur-
payeur". Pour cela, les autorités publiques locales miseraient sur les sanctions d’ordre
administratif et judiciaire afin de contraindre les gens à réduire leur production de déchets
et/ou à gérer durablement leurs déchets. Le deuxième objectif serait d’orienter la gestion des
20

déchets vers leur valorisation économique afin d’internaliser des externalités négatives qui
leur sont liées.

L’exigence de gérer durablement les déchets s’insère dans l’objectif même du


développement durable, celui de répondre aux besoins du présent sans compromettre la
capacité des générations futures à satisfaire les leurs. Il en va de l’équité entre les
générations, inscrite dans le temps, équité intergénérationnelle, et dans l’espace, équité
intragénérationnelle (Bayala A., 2005, p. 318). Ensuite, elle doit être une équité
intragénérationnelle, devant exister entre les diverses composantes de la génération actuelle,
notamment entre les actions humaines et leur environnement (Brown Weiss E., 2009, p. 223).

La gestion des déchets devient optimal (Asnoune M., 2017, p. 27) lorsqu’elle
s’accomplie par le respect de tout le processus composé par les opérations de précollecte,
collecte, transport, réutilisation, élimination et surtout de la valorisation des déchets. Ainsi,
certaines mesures locales de gestions des déchets en ville de Butembo doivent être appliquées
pour essayer de juguler le problème des déchets.
Dans le but de contribuer à l’amélioration du système de gestion actuel des déchets et
afin de réduire leurs effets néfastes et de tirer profit de leur potentialité, la gestion des déchets
devrait être une préoccupation de chaque habitant de Butembo. L’instauration d’un système
de gestion durable des déchets est corollaire à un système intégrant les dimensions du
développement durable : environnementale, sociale, économique et culturelle (Ali Issihaka A.
et al., 2015, p. 786). Pour ce faire, nous proposons des éléments à intégrer dans le système de
gestion des déchets, de manière à répondre à un impératif d’intégrité écologique et de viabilité
socio-économique. Les propositions sont faites au niveau institutionnel, au niveau
réglementaire et au niveau technique.

Au niveau institutionnel, les obstacles à une gestion durable des déchets en ville de
Butembosont caractérisés notamment par une confusion totale et une mauvaise définition des
responsabilités de la gestion des déchets entre la Brigade d'Assainissement (B.A) et les autres
acteurs. Il est indispensable, face à une telle situation et pour une gestion durable des déchets,
de converger les responsabilités en mettant en place une structure pilote qui réponde à
l’objectif de la gestion durable des déchets dans la ville de Butembo. Il s’agirait, par exemple,
de créer une Agence Pilote de Gestion Intégrée des Déchets (APGID). Celle-ci, placée sous la
tutelle du service urbain de l’Environnement et Développement Durable (EDD), s’appuierait
techniquement sur trois structures d’exécution dans les communes. Chaque structure serait
composée des techniciens spécialisés et compétents pour la mise en œuvre de la politique de
gestion des déchets. En ce sens, la B.A serait gérée par l’APGID de telle sorte qu’elle serait
opérationnelle dans les différentes communes à travers des unités communales d’exécution.
En conséquence, la gestion cesserait d’être sous le giron politique de la mairie et deviendrait
plus active et opérationnelle sur le terrain. L’APGID fixerait les jalons pour un partenariat du
secteur public avec le secteur privé dans le domaine de la gestion des déchets et proposerait
un plan de transformation des déchets. Ainsi, seraient ouverts des centres de traitement et de
valorisation des déchets par des entreprises privées, partenaires du pouvoir public.
21

Dans ce même ordre, le pouvoir public pourrait s’intéresser aux acteurs de valorisation
des déchets, les appuyer en termes de subvention et faciliter leur organisation en associations
de valorisateurs des déchets, selon les différents types de déchets à transformer. Il y aurait
autant de centres de traitement et de valorisation des déchets qu’il y aurait autant
d’associations. L’accès à une technologie plus moderne, mais respectueuse de l’écologie,
serait possible par l’appui de l’Etat et des ONG internationales (par exemple).

Une gestion durable des déchets devrait intégrer aussi la prévention, la formation et la
sensibilisation, portant sur les techniques de tri, de collecte, de transport, de valorisation et
d’élimination. Dans ce sens, les acteurs de la gestion des déchets ne se limiteraient plus à la
collecte, au transport et à l’abandon des déchets dans la nature (concession de l’ITAV, par
exemple). Chacun d’eux intégrerait dans son programme la dimension de tri, de traitement et
de valorisation des déchets.Ainsi, comme dans toute politique de gestion durable des déchets
(Bechi Grah F. et al. 2019, p. 357), il importe de mettre en avant le principe de proximité et le
principe de responsabilité élargie (Ali Issihaka A. et al. 2015, p. 795).

Pour ce faire, la formation des jeunes dans les quartiersserait prioritaire. La formation
devrait porter sur les techniques de tri à domicile, la réutilisation des objets et les mesures
nécessaires à la préservation de la santé publique et de l’environnement. Elle viserait à
informer les jeunes, ainsi que les chefs de différents quartiers dans les quatre communes de la
ville de Butembo, sur les enjeux liés à la gestion des déchets et à améliorer la qualité de la
précollecte et de la collecte des déchets par des ramasseurs et des récupérateurs.

Il est aussi important de sensibiliser le public sur le programme de gestion des déchets.
Cette sensibilisation devrait être systématique auprès des citoyens ; adultes, usagers et
enfants ; dans le cadre d’une démarche pédagogique pour la protection de l’environnement et
le respect du cadre de vie. Il s’agirait, d’une part, de fairedes ateliers et des réunions publiques
dans les quartiers et/ou les cellules (pour plus de proximité) et de développer plusieurs
stratégies de communication, à travers les médias locaux et les confessions religieuses, envers
le public cible : les ménages, les associations des femmes et les associations et mutualités des
jeunes. La sensibilisation devrait être élargie dans les écoles, primaires, secondaires,
supérieures et universitaires dans le cadre d’une éducation relative à l’environnement, d’autre
part.

L’organisation technique serait, quant à elle, axée sur les techniques de la précollecte,
de la collecte, de la valorisation et de l’élimination définitive des déchets (mise en décharge
des déchets ultimes). La précollecte devrait se faire en amont de la prise en charge des déchets
par les acteurs de la collecte au porte à porte ou par apport volontaire. Les bénéficiaires de la
collecte des déchets payeraient une taxe pour ce service, qu’il soit rendu par la B.A ou par les
entreprises de la collecte des déchets.

L’efficience et la viabilité d’un système de gestion des déchets dépendront également


d’un équilibre financier considéré dans sa globalité (Ali Issihaka A. et al. 2015, p. 798). En
effet, un système ne peut fonctionner de manière durable que si ses frais récurrents sont
22

supportés par ses bénéficiaires. C’est pourquoi, il serait important qu’une loi sur la taxe
d’enlèvement des déchets soit créée pour un service rendu, comme nous l’avions suggéré
précédemment. La Mairie de Butembo aurait donc recours à une diversité de formes et
sources de financement :
- financement direct subventionné par la municipalité sur fonds propres ou par
emprunts;
- financement par recours à des taxes sur l’enlèvement des déchets.
Ces taxes devraient être payées par les ménages et par les propriétaires des biens
immobiliers (garages, stations de réparation des pneus, stations d’essences et gasoil, maisons
commerciales, ateliers artisanaux, hôtels et établissements scolaires privés). On pourrait
également envisager une redevance dont l’idée serait basée sur le principe du pollueur-payeur.

CONCLUSION

Partant des données empiriques, nous avons constaté que les acteurs engagés dans les
initiatives de récupération et de valorisation des déchets ne sont pas d’emblée préoccupés à
promouvoir un développement durable à Butembo. Ils sont en quête de moyens de survie dans
une économie locale exsangue. Mais, un regard situé dans le paradigme de l’économie
circulaire fait découvrir dans leurs initiatives les premiers signes du développement durable
dans la ville de Butembo. Le recyclage, le réemploi, la réutilisation et la transformation des
déchets s’installe timidement en ville de Butembo, surtout dans le secteur informel.
Comparativement aux pays développés qui ont pris résolument l’option du développement
durable, c’est encore une lueur aurorale qui brille au loin mais tout de même augurale du
développement durable dans l’économie locale de Butembo.

Il est vrai que la gestion des déchets, en ville de Butembo, rencontre de nombreuses
difficultés d’ordre organisationnel, technique et financier. On ne peut donc en aucun cas, se
passer de mettre sur place une gestion des déchets efficace et viable. Car, en effet, la mauvaise
gestion des déchets augmente les risques sanitaires, auxquels s’expose quotidiennement la
population de la ville de Butembo.

Le développement durable demeure un parcours à emprunter en se demandant toujours,


à chaque qu’instant de l’histoire particulière et commune, qu’est-ce qui est bon à faire pour
que la relation de l’homme et son environnement cesse d’être conflictuelle et destructrice de
la case commune à l’humanité entière (Laudato si, 18).
23

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