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Ep 086 0114
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Armelle Hours, psychiatre, « L’enfer n’est plus une croyance religieuse, ni un délire
de l’imagination, mais quelque chose de tout aussi réel que
psychanalyste ; les maisons, les pierres et les arbres qui nous entourent. »
Hannah Arendt
dr.armellehours@orange.fr
Noham, 15 ans, arrive de Kinshasa, République démo-
cratique du Congo. Après un bref passage en accueil d’ur-
gence, il est accueilli en mecs (Maison d’enfants à caractère
social). Au moment où je le rencontre, il est convaincu de
l’inutilité des mots. « Il n’y a pas d’histoire à raconter »,
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dit-il. Noham argumente : « Chez nous, les psys, c’est pour
les dingos ! » Pas d’histoire ? Ne s’agirait-il pas plus préci-
sément de ne pas faire d’histoire ? C’est aussi très souvent le
mot l’ordre qui se propage parmi les mineurs non accompa-
gnés. Le danger de parler signe sans doute aussi cette forme
de désertion du langage verbal et de la pensée, et annonce
les risques d’impasses futures. Peut-on vraiment se rendre
compte du sort de nombreux mineurs au cours de leur voyage
en direction de la terre dite d’accueil ? Cela fait sans doute
bien partie de ce qu’Ogden (2007) appellerait l’inrêvable ?
On a, bien sûr, entendu parler de ce qui se passe en Libye,
ou sur l’île de Manus, ou encore dans de nombreux endroits
du monde, où la fragilité et la précarité de l’humain s’ex-
ploitent, et où le mineur se trouve encore plus vulnérable du
fait de son âge. Mais est-ce pour autant figurable ? Le mineur
non accompagné a pu rencontrer très brutalement l’irruption
d’une réalité traumatique sous toutes ses formes. N’y a-t-il
pas un écart extrêmement important entre le projet initial,
au moment où l’enfant, l’adolescent, organise son départ, et
le moment où il arrive ? Cette quête, forte de sa dimension
initiatique, peut voir sa trajectoire se briser sur les rivages
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Baanie, 14 ans, arrive de Guinée-Bissau. Les informations que nous avons la
concernant sont assez sommaires. Elle est arrivée sur le territoire, accompa-
gnée par une dame, une protectrice, qui l’installe dans un hôtel du centre-ville,
et qui exige, en échange, qu’elle se soumettre aux exigences sexuelles des
hommes qu’elle amène dans sa chambre. Baanie parvient au bout de quelque
temps à s’enfuir de l’hôtel, et rencontre une femme africaine qui la conduit
à l’accueil d’urgence. Depuis son arrivée en mecs, elle ne dit pas un mot. Il
est alors décidé de faire appel à un traducteur. Le jour où je la rencontre, le
traducteur n’est pas là, je propose de maintenir notre rendez-vous. Lors de
cette première rencontre, je suis très vite saisie par une impression étrange
d’angoisse devant sa posture mutique. Percevant alors cet état de sidération
qu’elle aurait bien pu me communiquer, je lui dis combien je pense qu’il doit 1. Comme le propose le titre
du roman de M. Darrieussecq,
être difficile d’arriver en France, de si loin, dans un lieu que l’on ne connaît la mer à l’envers, Paris, pol,
pas. Et je poursuis en ajoutant qu’il doit sûrement être très dur aussi de voir 2019.
toutes ses nouvelles personnes d’un coup. Je me présente et je lui parle du lieu 2. Question extraite de l’enquête
où nous nous trouvons, un peu comme s’il était question de lui faire visiter sur les enfants seuls à Calais,
une nouvelle demeure. Baanie semble à l’écoute. Je me demande si c’est le Ni sains ni saufs, Unicef,
ton de ma voix qui suscite son attention, ou bien si elle comprend ce que je 2016. https://www.unicef.
fr/contenu/espace-medias/
lui dis. Au bout d’un certain temps, je suis surprise. Pensant qu’elle ne parlait ni-sains-ni-saufs-enquete-sur-
pas français, elle m’explique, en français, qu’en effet la langue qu’elle utilise les-mineurs-non-accompagnes-
le plus souvent est le portugais, mais, ayant vécu quelque temps au Sénégal, dans-le-nord-de-la-france
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survie, annulant brutalement la dimension initiatique et la problématique du
passage adolescent, c’est-à-dire les processus de maturation. Les expériences
répétées de violence, sous toutes leurs formes, risquent bien de confiner le
mineur, non seulement dans un état de sidération, comme dans le cas de Baanie,
mais aussi, nous le verrons plus bas, lorsque la personne secourable n’est pas
accessible, à l’isolement. Dès son arrivée sur la terre dite d’accueil, comprendre
et se faire comprendre devient l’axe central autour duquel se situent les prin-
cipales difficultés rencontrées par le mineur non accompagné. Le climat de
suspicion, d’interrogations diverses (recherche d’âge osseux, en particulier),
peut tout à fait renforcer ce vécu traumatique, ou même faire surgir un vécu
de trahison. Cela peut aussi intensifier ces boucles d’incompréhension, par
exemple lorsqu’une réponse inappropriée fait suite à ce besoin criant de sécu-
rité. Lorsque le mineur échappe aux multiples obstacles rencontrés sur sa route,
est-il vraiment un rescapé ? À l’instar de Baanie, quand elle a été recueillie
par cette femme protectrice, à son arrivée en France, le sauvetage peut parfois
prendre des allures d’entrée dans l’enfer. De plus, on sait aussi que les échecs
migratoires enferment le migrant dans ce statut de maudit (Ciyow, 2020).
La vulnérabilité de l’humain, en raison de sa condition de néoténie, s’impose
comme une évidence. Toute expérience traumatique, lorsqu’elle est intense,
propulse le sujet dans cet état de détresse, cette Hilflosigkeit décrite par Freud
(1898), et pouvant conduire, non seulement à cette sidération, une façon de
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d’exil, pouvant surgir quand le soutien au dehors fait défaut. On devine ainsi
à quel point l’isolement du mineur constitue un facteur défavorable.
À la source de l’intersubjectivité se trouve la notion d’intercorporéité, déve-
loppée par Merleau-Ponty. À partir de la reconnaissance de l’autre sur la base
de l’expérience sensorielle, non verbale, le sujet peut ressentir une présence,
une présence corporelle. C’est cette coprésence qui devient la source de l’inter-
subjectivité, en quelque sorte. Kuchenhorff (2019), dans un travail récent repre-
nant cette notion d’inter-corporéité, montre comment le langage du corps peut
refléter les affres de l’intersubjectivité, et comment la cohésion de la psyché
est assurée par ce socle de l’expérience d’inter-corporéité.
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d’existence, dans cette langue de la bribe, le langage de la dislocation. Les
intrications étroites soma/psyché forcent à nouveau l’examen des conséquences
de la charge traumatique, en particulier ces états de régressions imposées au
Moi. Rappelons-nous utilement que la construction de la psyché s’ancre, dès
l’origine, dans le rapport à l’autre, et dans le soma. La personne qui s’occupe
de l’infans3, généralement la mère, est cette première traductrice, comme les
travaux de Bion en attestent. Le Moi de l’infans est avant tout corporel (Freud,
1898). Les travaux d’Anzieu poursuivent et développent très largement ces
intuitions initiales.
L’impasse dans le langage signe celle de l’intersubjectivité. À côté de la préca-
rité somatique bien réelle, dans laquelle peuvent, ou ont pu, s’être trouvés de
nombreux mineurs non accompagnés, la douleur pourrait aussi bien attester
de ce vécu d’isolement. L’inscription psychique n’étant pas disponible, le
corps interface dedans/dehors devient le lieu de l’impasse (Burloux, 2004).
La souffrance corporelle témoignant des défauts d’enveloppe, cette sorte de
refuge ultime dans la perception, raconte-elle quelque chose de cette impasse ?
Lorsque l’élaboration du trauma ne peut se faire, et que la psyché est désertée,
doit-on souffrir pour se sentir exister ? N’y aurait-il pas une sorte de tentative
3. L’infans désigne de requalification de l’affect, et en même temps la marque de ce qui ne peut
généralement l’enfant d’avant pas se psychiser ? La douleur dans le corps, c’est aussi le réveil de la trace,
le langage. des traces de l’arrachement, de la discontinuité. Ces traces non élaborées, non
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soi-même effacé, d’avoir disparu dans la tête de l’autre. Dans le cadre de son
suivi médical, Abhim a un traitement médical prescrit. À plusieurs reprises,
les éducateurs ne pensent pas à lui donner ce traitement. Ils oublient. Abhim
est oublié. Que dit cet oubli ? Ne pourrait-il pas s’agir de l’actualisation de son
péril intersubjectif ? Il n’a pas de nouvelles de ses proches. Sa famille, pour lui,
a disparu. Comment peut-il conserver ses attaches ? Comment est-il pensé par
l’autre ? Ne court-il pas le risque de se sentir lui-même effacé ? N’a-t-il pas lui
aussi disparu à leurs yeux ? Il est probable que ce qui se joue, à ce moment-là,
au sein de l’équipe, traduise cette discontinuité du lien. Abhim court le risque
de disparaître, de ne plus être pensé par l’autre. L’effacement peut se propager
en miroir, et la menace, au lieu de s’atténuer, s’exacerbe. La douleur exprimée
pourrait alors représenter ce rempart contre l’effacement de la trace. La douleur
d’une absence qui s’éprouve.
Behrouz Boochani, réfugié kurde iranien, dont certaines citations se trouvent
en exergue, s’est certainement prémuni de cette menace d’effacement, en utili-
sant la possibilité d’envoyer de nombreux messages WhatsApp à un ami, alors
qu’il était détenu dans un camp de rétention australien sur l’île de Manus. Ce
témoignage bouleversant, réunissant, dans le livre, l’ensemble de ces messages
à la mer, a sans doute permis à l’auteur de ne pas sombrer dans la dévitalisation
imposée par cette forme d’exil, en dépit d’une menace bien réelle.
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impacts du trauma, en offrant une attention authentique, entendre le besoin de
réconfort, entendre la souffrance indicible qui surgit dans les douleurs corpo-
relles. Traduire ce besoin de restauration, c’est en premier l’entendre.
Les destinées singulières des parcours traumatiques de l’exil ne sont pas iden-
tiques (Roussillon, 2019). Lorsque la psyché n’est pas en mesure de traiter,
de traduire, d’élaborer, l’expérience traumatique, le risque d’impasse, sous
plusieurs formes, est bien réel. La désorganisation psychique est sans doute la
plus repérable, accompagnant régulièrement une culpabilité massive indicible.
Nombreuses peuvent être les expressions psychopathologiques de l’identité en
souffrance, depuis la décompensation psychotique, mélancolique, en passant
par les pathologies et les souffrances du corps. C’est dans ces désorganisations
que se rencontre la problématique de l’exil à soi-même développée par Oury
(2020).
Une autre forme d’impasse est représentée par l’enkystement. Lobo Antunes
(2019) met en scène magistralement cette problématique de l’enkystement
dans ce très beau roman Jusqu’à ce que les pierres deviennent plus douces
que l’eau. Bien des années plus tard, au Portugal où il a été recueilli, un jeune
Angolais arraché enfant à sa terre natale en pleine guerre, conserve en lui les
traces ineffaçables, intactes, de la destruction et du massacre des siens. De
4. M. Kerloc’h, 2018, p.10. telles traces peuvent faire retour brutalement dans une violence alors décuplée.
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sa destinée peut devenir plus favorable, celle de l’intégration dans le pays
d’accueil, celle qui donne tout son sens à la notion d’asile. L’intégration réussie
permettra à la vie de reprendre ses marques, à la créativité de se déployer. C’est
à cette condition que la sécurité, non pas seulement proposée, mais éprouvée,
permettra à une forme de latence de s’installer, et, peu à peu, le lieu du dedans,
la psyché endommagée, pourra se restaurer, et l’histoire, à nouveau, pourra se
dérouler, la narration redeviendra accessible. L’adresse ne se cantonne pas au
lieu géographique. L’adresse, c’est aussi la possibilité du lien. La possibilité
de restaurer l’intersubjectivité. L’adresse vers une personne secourable, dispo-
nible, devient le premier maillon pour la restauration de l’intersubjectivité.
À partir de là, l’investissement d’un projet permet la remobilisation dans un
groupe. Retrouver une place véritable, parmi d’autres, devient une expérience
fondamentale pour accéder aux richesses de l’altérité.
Altounian (2019), se référant aux impacts sur la psyché des traumas collectifs,
et en particulier aux impasses dans lesquels peuvent se trouver les survivants
et leurs héritiers, précise que c’est grâce au détour par la culture de l’autre, que
le travail d’élaboration de l’héritage traumatique pourra avoir lieu. Ce détour
nécessaire par l’espace culturel nouvellement disponible, offre la distance
propice à la relance de l’inscription psychique, permettant ce passage véri-
table entre une survie psychique et la vie psychique, sa vivacité. À l’instar de
Grace, héroïne du roman de Karine Miermont, qui a pu, grâce à son courage
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à des états de détresse précoce, offre la possibilité de penser et d’organiser les
restaurations, qui passent forcément par le détour de l’accueil par un autre, une
personne secourable. La traduction devient alors cette disponibilité authentique
fondamentale, comme celle de la mère face à la détresse de son bébé, dispo-
nibilité qu’il va s’agir d’ajuster, d’accorder. Cette disponibilité va permettre
de traduire dans un langage, bien au-delà des mots, les multiples expressions
de détresse, y compris, comme on l’a vu, celles des souffrances corporelles.
Ces traductions-là représenteront un véritable travail de passage susceptible
de déjouer les affres des expériences redoutables passées. Permettre ensuite,
une fois la sécurité retrouvée, installée, aux allées et venues d’une culture à
l’autre de trouver et/ou de retrouver une souplesse, un jeu. Alors, à l’appui de
cet asile éprouvé, les mots de la langue redeviendront disponibles, ils ne seront
plus soumis à ces dislocations, et la psyché pourra s’en saisir. Ces situations
traumatiques extrêmes confirment la dépendance de l’humain, et plus préci-
sément de sa psyché, à l’environnement. Les enjeux multiples et complexes
des migrations ne viennent-ils pas inévitablement rejoindre ceux du destin de
l’humain dans le monde actuel ?
Bibliographie
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Burloux, G. 2004. Le corps et sa douleur, Paris, Dunod
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Kerloc’h, M. 2018, « La délicate prise en charge des Mineurs isoles étrangers », Le Monde, 9/03/18,
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Miermont, K. 2019. Grace, l’intrépide, Paris, Gallimard.
Ogden, T. 2007. This Art of Psychoanalysis: Dreaming Undreamt Dreams and Interrupted Cries,
Londres, Routledge
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Oury, N. 2020. « Être exilé à soi-même » ; https://groupe-lyonnais-de-psychanalyse-rhone-alpes.fr/
wp-content/uploads/2019/07/DÉPLIANT-CONFÉRENCES-2020-297x210-web.pdf
Perec, G. 1967. L’homme qui dort, Paris, Denoël.
Rolland, J.-C.1986. « Un homme torturé : Tito de Alencar », Nouvelle revue de psychanalyse, n° 33,
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Roussillon, R. 2019. « L’exil à soi » ; https://groupe-lyonnais-de-psychanalyse-rhone-alpes.fr/
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Svavopoulos, S. 2019. « L’exilé et la région frontière psychique mouvante ou trouble » ;
https://groupe-lyonnais-de-psychanalyse-rhone-alpes.fr/evenement/colloque-janvier-2020/
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Mots-clés : Résumé
Mineur non De nombreux mineurs non accompagnés traversent des expériences trauma-
accompagné, tiques susceptibles de se répéter. À l’appui de plusieurs séquences cliniques et
traumatisme, de quelques détours littéraires, il sera question, dans ce travail, de prendre en
isolement, compte les dommages psychiques de ces situations périlleuses et des impasses
intersubjectivité, qui en découlent. Dans quelle langue va pouvoir s’effectuer la traduction ? Un
langage, douleur. langage bien au-delà des mots. Le langage du corps sera exploré. Et spécia-
lement, la place toute particulière du phénomène douloureux sera envisagée.
Ensuite, en prenant en compte la dimension des impasses intersubjectives consé-
cutives à l’expérience traumatique, nous essayerons dans une dernière partie,
d’entrevoir les possibilités de dégagement.
Keywords : Summary
Unaccompanied minor, Beyond words, meeting the unaccompanied minor, trying to translate the
trauma, isolation, passage(s) in peril
intersubjectivity,
language, pain. Many unaccompanied minors go through traumatic experiences that are likely
to be repeated. Drawing on several clinical sequences and a number of literary
detours, the aim of this paper is to take into account the psychic damage of these
perilous situations and the impasses that result from them. In which language
will the translation occur? In a language well beyond words. The language of
the body will be explored, and especially the very particular place of the pheno-
menon of pain. Then, taking into account the dimension of the intersubjective
impasses resulting from traumatic experience, the author tries in the last part,
to envisage the possibilities of going beyond them.
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