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THM 2014 MERINI Abderrazak
THM 2014 MERINI Abderrazak
fr
http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/fr
Année 2014
Thèse
Présentée à l’université Claude Bernard – Lyon 1
Et soutenue publiquement le 16 Septembre 2014
pour obtenir le grade de Docteur en Médecine
par
Abderrazak MERINI
Né le 7 avril 1985
A Casablanca ( Maroc)
Année 2014
Thèse
Présentée à l’université Claude Bernard – Lyon 1
Et soutenue publiquement le 16 Septembre 2014
pour obtenir le grade de Docteur en Médecine
par
Abderrazak MERINI
Né le 7 avril 1985
A Casablanca ( Maroc)
SECTEUR SANTE
2
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
I.U.T. Directeur : Christian
COULET
3
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
Pugeat Michel Endocrinologie, diabète et maladies métaboliques ; gynécologie
médicale
Revel Didier Radiologie et imagerie médicale
Rivoire Michel Cancérologie-radiothérapie
Rousset Bernard Biologie cellulaire
Scoazec Jean-Yves Anatomie et cytologie pathologiques
Vandenesch François Bactériologie-virologie – hygiène hospitalière
Professeurs des Universités – Praticiens Hospitaliers
Première classe
4
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
Moulin Philippe Nutrition
Négrier Claude Hématologie
Négrier Marie-Sylvie Cancérologie-radiothérapie
Neyret Philippe Chirurgie orthopédique et traumatologique
Nicolino Marc Pédiatrie
Nighoghossian Norbert Neurologie
Ninet Jean Chirurgie thoracique et cardio-vasculaire
Obadia Jean-François Chirurgie thoracique et cardio-vasculaire
Ovize Michel Physiologie
Picot Stephane Parasitologie et mycologie
Rode Gilles Médecine physique et de réadaptation
Rousson Robert-Marc Biochimie et biologie moléculaire
Roy Pascal Biostatistiques, informatique médicale et technologies
de communication
Ruffion Alain Urologie
Ryvlin Philippe Neurologie
Scheiber Christian Biophysique et médecine nucléaire
Terra Jean-Louis Psychiatrie d’adultes
Thivolet-Bejui Françoise Anatomie et cytologie pathologiques
Touraine Jean-Louis Néphrologie
Truy Eric Oto-rhino-laryngologie
Turjman Francis Radiologie et imagerie médicale
Vallée Bernard Anatomie
Vanhems Philippe Epidémiologie, économie de la santé et prévention
Zoulim Fabien Gastroentérologie - hépatologie
Professeurs des Universités – Praticiens Hospitaliers
Seconde classe
5
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
Faure Michel Dermato-vénéréologie
Fourneret Pierre Pédopsychiatrie
Gillet Yves Pédiatrie
Girard Nicolas Pneumologie
Gleizal Arnaud Chirurgie maxillo-faciale et stomatologie
Gueyffier Francois Pharmacologie fondamentale – pharmacologie clinique
Guibaud Laurent Radiologie et imagerie médicale
Guyen Olivier Chirurgie orthopédique et traumatologique
Hot Arnaud Médecine interne
Jacquin- Sophie Médecine physique et réadaptation
Courtois
Janier Marc Biophysique et médecine nucléaire
Javouhey Etienne Pédiatrie
Jullien Denis Dermato-vénéréologie
Kodjikian Laurent Ophtalmologie
Krolak Salmon Pierre Médecine interne – gériatrie et biologie du
vieillissement
Lejeune Hervé Biologie et médecine du développement et de la
reproduction ; gynécologie médicale
Mabrut Jean Yves Chirurgie générale
Merle Philippe Gastroentérologie - hépatologie
Monneuse Olivier Chirurgie générale
Mure Pierre Yves Chirurgie infantile
Nataf Serge Cytologie et histologie
Pignat Jean-Christian Oto-rhino-laryngologie
Poncet Gilles Chirurgie générale
Raverot Gérald Endocrinologie, diabète et maladies métaboliques
Richard Jean-Christophe Réanimation ; médecine d’urgence
Rossetti Yves Physiologie
Rouvière Olivier Radiologie et imagerie médicale
Saoud Mohamed Psychiatrie d’adultes
Schaeffer Laurent Biologie cellulaire
Schott-Pethelaz Anne Marie Epidémiologie
Souquet Jean-Christophe Gastroentérologie - hépatologie
Vukusic Sandra Neurologie
Wattel Eric Hématologie-transfusion
Professeurs des Universités - Médecine Générale
Letrilliat Laurent
Moreau Alain
Flori Marie
Zerbib Yves
6
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
Professeurs émérites
7
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
Maîtres de Conférence – Praticiens Hospitaliers
Première classe
8
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
Maîtres de Conférences – Praticiens Hospitaliers
Seconde classe
9
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
LE
SERMENT
D'HIPPOCRATE
Je promets et je jure d'être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité dans l'exercice de la
Médecine.
Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans discrimination.
J'interviendrai pour les protéger si elles sont vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou
leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les
lois de l'humanité.
J'informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences.
Je ne tromperai jamais leur confiance.
Je donnerai mes soins à l'indigent et je n'exigerai pas un salaire au-dessus de mon travail.
Admis dans l'intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés et ma conduite
ne servira pas à corrompre les mœurs.
Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement la vie ni ne
provoquerai délibérément la mort.
Je préserverai l'indépendance nécessaire et je n'entreprendrai rien qui dépasse mes
compétences. Je perfectionnerai mes connaissances pour assurer au mieux ma mission.
Que les hommes m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses. Que je sois
couvert d'opprobre et méprisé si j'y manque.
10
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
COMPOSITION DU JURY
Membres :
MEMBRE invité :
11
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
A Nos maitres et membres du Jury
12
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
A ma famille
A Maman
Merci de m’avoir toujours soutenu dans mes études et dans la vie
Merci d’avoir été ma confidente
Merci de ton écoute dans les bons et mauvais moments
En espérant ne jamais te décevoir
A Papa
Merci pour ta présence même quand cela était dure pour toi
Merci de tes conseils tout au long de mon cursus médical
Tu as toujours su trouver les bons mots
Je suis fière de tout ce que tu as pu accomplir
A Karim
Ta maturité fait de toi un frère sur lequel j’ai toujours pu compter
Tu as toujours su être à l’écoute
C’est avec plaisir que je partage chaque instant passé avec toi
A Ouma
Tu es le seul grand parent qu’il me reste
Ta jeunesse perpétuelle est exemplaire
Ta culture et ta mémoire sont impressionnantes
Je n’oublierai jamais les gouters à tes cotés à boire le thé
En espérant ne jamais te décevoir
13
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
A mes grands parents maternels
Mon enfance passée à vos cotés était très riche
Vous détiendrez toujours une place en or dans mon cœur
Vous êtes malheureusement parti trop vite
Je vous dédie ce travail
A Dalila et Stéphane
Merci pour vos conseils
Merci pour votre soutien lors des moments difficiles
Merci de vous être déplacé pour assister à ma thèse
14
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
A toi LiLi
15
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
A
mes
amis
A
Thomas
et
Sabrina
Cela
fait
11
ans
qu’on
se
connaît
Vous
êtes
de
vrais
amis
pour
la
vie
Tous
les
moments
passés
avec
vous
sont
un
vrai
plaisir
Etre
le
parrain
de
votre
enfant
sera
pour
moi
un
grand
honneur
A
la
famille
MERON
Vous
m’avez
accueilli
mes
premiers
jours
à
Tours
Ma
réussite
au
concours
de
première
année
est
le
fruit
de
votre
soutien
Je
vous
garderai
toujours
dans
mon
cœur
A
Mehdi
J’ai
appris
la
guitare
avec
toi
On
a
passé
tellement
de
bons
moments
Grace
à
toi
j’ai
mis
de
coté
ma
timidité
A
Hani
Tu
es
mon
ami
d’enfance
Celui
avec
qui
j’ai
appris
à
conduire
Tu
es
le
seul
avec
qui
je
garde
contact
au
Maroc
En
espérant
t’avoir
comme
ami
pour
toujours
A
Adrien
Je
t’ai
découvert
en
arrivant
à
Lyon
Le
DIU
d’arthroscopie
à
tes
cotés
restera
inoubliable
Travailler
à
tes
cotés
était
une
grande
source
de
motivation
A
Axel
Merci
pour
ta
présence
quand
il
le
fallait
Tu
fais
parti
du
cercle
des
intimes
depuis
10
ans
A
Eli,
Gauthier
et
Céline
Un
sacré
trio
avec
qui
j’ai
passé
d’inoubliables
moments
A
tous
mes
amis
de
Tours
Merci
pour
ces
6
années
passées
à
vos
cotés…
A
la
famille
LE
QUELLEC
Vous
connaître
était
pour
moi
une
grande
joie
Les
moments
à
vos
cotés
sont
toujours
agréables
16
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
A
mes
compagnons
de
l’orthopédie
A
Gerard
Binet
C’est
avec
à
toi
que
j’ai
fait
mes
premiers
pas
d’interne
en
orthopédie
Le
semestre
passé
avec
toi
était
un
vrai
régal
J’ai
tant
appris
à
tes
cotés
A
Hervé
Le
lascar
le
seul
le
bon
Merci
pour
tous
tes
conseils
et
pour
le
semestre
passé
à
tes
cotés
à
T
A
JB
Merci
pour
les
moments
de
délire
Rock
à
tes
cotés
Tu
m’as
appris
beaucoup
en
orthopédie
A
Caro
et
Vincent
Le
semestre
passé
à
Giens
restera
gravé
à
vie
…
A
Fred
Merci
pour
tous
ces
moments
passés
avec
toi
à
Lyon
Sud
Tu
as
été
l’interne
modèle
Tu
es
un
assistant
modèle
c’est
avec
grande
joie
que
je
travaillerai
avec
toi
A
Cantoch
Merci
à
toi
le
Doc
pour
avoir
été
à
mes
cotés
quand
il
le
fallait
au
bloc
Ça
sera
pour
moi
une
grande
joie
de
travailler
à
tes
cotés
A
tous
les
autres
J’en
ai
surement
oublié
Merci
pour
tout
17
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
A nos maitre au cours de l’internat
18
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
Monsieur le docteur Pibarot
Monsieur le docteur Jacquel
Monsieur le docteur Combes
Monsieur le docteur Trouillet
Monsieur le docteur Glas
Monsieur le docteur Vaz
Monsieur le docteur Benedetto
Monsieur le docteur Macheda
19
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
McKee
commentait
avec
esprit
en
1982:
«
we
always
learn
more
from
our
failures
than
our
successes.
»
20
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
SOMMAIRE
:
I.
INTRODUCTION
GENERALE
:
.......................................................................................
23
II.
GENERALITES
:
...........................................................................................................
25
A.
La
prothèse
de
hanche
..........................................................................................................................................
26
1.
Principe
de
la
prothèse
totale
de
hanche
......................................................................................................
26
2.
Historique
de
la
prothèse
de
hanche
...............................................................................................................
26
B.
Les
causes
de
reprise
de
PTH
............................................................................................................................
34
1.
Introduction
:
.............................................................................................................................................................
34
2.
Les
causes
liées
au
Patient
...................................................................................................................................
34
3.
Les
causes
liées
à
L’Implant
.................................................................................................................................
35
4.
Les
causes
liées
à
La
technique
opératoire
...................................................................................................
38
C.
Les
ruptures
de
tiges
fémorales
........................................................................................................................
40
1.
Introduction
...............................................................................................................................................................
40
2.
Epidémiologie
............................................................................................................................................................
40
3.
Les
facteurs
de
risque
de
rupture
des
tiges
fémorales
.............................................................................
42
4.
Les
ruptures
de
tige
cimentée
.............................................................................................................................
49
5.
Les
ruptures
de
tige
non
cimentée
....................................................................................................................
51
6.
Les
ruptures
de
col
prothétique
.........................................................................................................................
53
III.
Technique
d’extraction
des
tiges
Corail
®
..................................................................
55
A.
Introduction
..............................................................................................................................................................
56
1.
Le
materiel
d’extraction
adapté
:
......................................................................................................................
57
2.
La
Planification
.........................................................................................................................................................
59
3.
Les
Implants
de
reprise
à
prévoir
.....................................................................................................................
59
B.
L’Abord
chirurgical
:
..............................................................................................................................................
59
C.
L’Extraction
................................................................................................................................................................
60
1.
Technique
d’Extraction
«
fémur
fermé
»
........................................................................................................
60
2.
Technique
d’extraction
«
fémur
fendu
»
.......................................................................................................
64
3.
Technique
d’extraction
«
fémur
ouvert
»
:
Fémorotomie
selon
Wagner
.........................................
66
IV.
Aspects
médico-‐légaux
:
...........................................................................................
67
A.
La
conception
des
implants
................................................................................................................................
68
B.
L’Homologation
des
implants
............................................................................................................................
69
C.
Le
Marquage
CE
.......................................................................................................................................................
69
D.
La
Matériovigilance
................................................................................................................................................
70
E.
Chacun
sa
part
de
responsabilité
:
...................................................................................................................
71
V.
L’ETUDE
CLINIQUE
:
...................................................................................................
73
A.
Introduction
..............................................................................................................................................................
74
B.
Matériel
et
méthodes
.............................................................................................................................................
78
1.
Type
et
objectif
de
l’étude
.....................................................................................................................................
78
2.
Critère
de
jugement
principal
............................................................................................................................
78
3.
Inclusion
des
patients
.............................................................................................................................................
78
4.
Caractéristiques
des
patients
inclus
................................................................................................................
79
5.
L’Implant
chirurgical
utilisé
:
la
tige
CORAIL
..............................................................................................
81
6.
Répartition
des
implants
posés
.........................................................................................................................
83
7.
Technique
opératoire
.............................................................................................................................................
84
8.
Modalité
de
recueil
des
données
........................................................................................................................
85
9.
Analyse
statistique
...................................................................................................................................................
85
21
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
C.
Résultats
:
...................................................................................................................................................................
86
1.
Données
recueillies
:
...............................................................................................................................................
86
2.
Courbe
de
survie
à
10
ans
de
la
tige
Corail
avec
marquage
Laser
sur
le
col
prothétique
:
.....
86
3.
Analyse
des
causes
de
rupture
du
col
prothétique
de
la
tige
Corail®
..............................................
97
4.
Méthode
d’extraction
des
tiges
:
.....................................................................................................................
100
D.
Discussion
:
.............................................................................................................................................................
101
1.
Points
faibles
de
l’étude
......................................................................................................................................
101
2.
Points
forts
de
l’étude
..........................................................................................................................................
101
3.
Comparaison
des
courbes
de
survie
avec
la
littérature
.......................................................................
102
4.
Les
fractures
de
col
prothétique
:
..................................................................................................................
103
VI.
CONCLUSIONS
........................................................................................................
107
VII.
BIBLIOGRAPHIE
.....................................................................................................
109
22
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
I. INTRODUCTION
GENERALE
:
La mise en place d’une prothèse de hanche est une des interventions les plus courantes
en orthopédie. En effet, qu’elles soient réalisées avec ou sans composant cotyloïdien, le
nombre de prothèses de hanche posées est en constante progression. Ainsi en 2010, le nombre
de prothèses de hanche pouvait être évalué, selon l’Agence Technique d’Information
hospitalière en France, à 147 513 prothèses dont 130 119 prothèses totales de hanche (PTH)
de première intention, 25 455 prothèses intermédiaires de hanche (PIH) pour fracture du col et
enfin 16 446 prothèses totales de reprise qui représentent globalement un taux de
11,17 %.
Très peu de données existent dans la littérature concernant les fractures d’implants. Le
rapport 2007 du registre Suédois (1) dénombrait, depuis sa création, 284 630 PTH entre 1979
et 2007 , dont 475 reprises pour fracture d’implant( soit un taux global de 0,17%) . Il est à
noter que ce chiffre amenait cette complication spécifique à la 8ème place du classement des
causes de reprises ( 1,4% des 35 000 reprises recensées).
La tige Corail ® créée en 1986 par le groupe ARTRO avait connu un changement de
design dans les début des années 2000. Ce changement avait concerné uniquement sa partie
extra-médullaire et avait consisté à transformer le col prothétique, circulaire sur la première
génération, en un col circulo-trapézoïdal afin de l’affiner. A ce moment, un marquage laser du
23
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
nom du fabriquant (Depuy) avait été inscrit sur une face du col prothétique et les références
sur l’autre face. Ce marquage, a été à l’origine d’une zone de faiblesse, qui a induit la
survenue de ruptures de fatigue au niveau du col prothétique de la tige. En Février 2004, tous
les lots dont le numéro de référence était inferieur à 1391546, ont été retirés et remplacés par
la corail de 3ème génération (Corail ® actuelle).
L’objectif de notre travail était d’évaluer à 10 ans le taux de fracture de col prothétique
de la tige Corail ® AMT ainsi que les facteurs de risque ayant favorisés la survenue de cette
complication. Après un bref rappel de l’évolution des implants en orthopédie et de
l’historique des ruptures d’implants ; nous détailleront le déroulement de notre étude et les
résultats obtenus. Enfin nous discuterons à la lumière de la littérature les différents points
importants traitant à ce sujet.
24
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
II. GENERALITES
:
25
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
A. La
prothèse
de
hanche
26
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
Figure 1 : cupule pour tête fémorale de Smith-Petersen
27
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
Figure 2 : Arthroplastie avec clou en ivoire , Groves 1926
Durant les années qui suivent quelques tentatives voient le jour. Les résultats étaient
peu concluants et les interventions très peu nombreuses.
Ce sont les frères Judet qui conçurent, en France la première prothèse posée en
nombre. À partir de 1946, les deux chirurgiens remplacent la tête retirée par une sphère de
même calibre en méthacrylate de méthyle plus connu sous le nom de plexiglas (figure 3).
Celle-ci est fixée sur un pivot traversant de part en part le col du fémur. Dans tous les cas les
résultats immédiats sont bons puis décevants dès le moyen terme. Ces échecs sont dus à une
intolérance aux débris d’usure de l’acrylique qui sera définitivement abandonné en 1949 pour
laisser place au métal.
28
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
Figure 3 : La prothèse acrylique initiale des frères Judet.
A cette époque le principal problème rencontré est la fixation des prothèses à l’os. A
ce titre, en 1950, Austin MOORE propose un procédé de fixation révolutionnaire pour
maintenir la tête fémorale: la tête métallique sera portée par une tige fichée dans le canal
médullaire du fémur. Depuis cette date la quasi-totalité des implants fémoraux reprendront ce
concept de tige intra médullaire.
Figure 4 : Prothèse de Moore
29
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
Grace à cette prothèse le pronostic des fractures du col du fémur est transformé.
Toutefois dans l’arthrose, face à la tête métallique, le cartilage usé du cotyle reste inchangé.
Ce traitement nécessite une prothèse totale où la tête fémorale et le cotyle sont remplacés.
Figure 5 : Prothèse métal-métal de Mac Kee
30
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
Ce modèle est utilisé de 1956 à 1960. 26 personnes seront opérées. Les résultats
étaient assez satisfaisants à plus de 10 ans. Mais dans 10 cas sur 26 l’échec est dû au
descellement de la prothèse. À l’époque la cause est attribuée au frottement ou « grippage »
entre les deux pièces métalliques trop contraignant pour la méthode de fixation mécanique des
implants.
31
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
b) L’ère
Charnley
C'est le professeur John Charnley qui est à l'origine d'une véritable révolution dans le
domaine de la prothèse de la hanche en 1960.Son concept s'appuie sur plusieurs principes
complémentaires et totalement innovants : nouveaux matériaux, fixation au ciment, nouvelle
taille de tête prothétique, nouvelle voie d’abord (trans-trochantérienne). C'est à partir de 1970
que plus d'un million de ses prothèses seront posées.
La prothèse Charnley ( Low Friction Arthroplasty) sera donc cimentée avec une petite tête
métallique de 22 mm s’articulant avec un cotyle en polyéthylène (figure 6).
Figure 6 : Low friction Arthroplasty de Charnley
Devant les résultats impressionnants de son concitoyen Charnley, Mac Kee évolua
progressivement. Il commence à cimenter lui aussi ses prothèses en 1960.
Avec Sir John Charnley, la fixation par le ciment résout le problème de la tenue des prothèses
de hanche à tel point qu’elle devient obligatoire aux États-Unis à partir de 1972. En
32
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
association le faible taux de friction entre petite tête métallique et cotyle permet de diminuer
l’usure du couple de frottement.
Le français BOUTIN ouvre la voie en 1970. Il explora les possibilités d’un nouveau
couple de frottement : céramique-céramique.
L’autre voie de recherche est la fixation de la tige fémorale sans ciment. Différentes
propositions de fixation voient le jour entre 1970 et 1980. Toutes s’inspirent du corail en
reproduisant une surface rugueuse sur le métal.
Judet en France (1971) avec la prothèse à ancrage direct en alliage de cobalt dit
porométal.
En 1971, aux Etats-Unis naît un revêtement métallique poreux. C'est en 1977 qu'Engh
commence à utiliser ce « porous-coat » sur la tige fémorale de ses prothèses.
En 1979 Zweymüller présente à Vienne une prothèse fémorale dont la particularité est
sa forme pyramidale à section rectangulaire. Le principe de fixation est l’autoblocage cortical.
33
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
1. Introduction
:
L’échec d’une prothèse totale de hanche se défini par la nécessité de réintervenir afin
d’améliorer ou de corriger le facteur responsable de cet échec lorsque celui a pu être défini.
Quel que soit l’âge des patients, la coxopathie initial ou le type d’implant utilisé ;
l’étiologie de la reprise est dominée par le descellement et l’instabilité. Nous allons à travers
ces trois chapitres énumérer les différentes causes de reprise de PTH.
- Le sexe : En premier lieu, nous pouvant citer le sexe. En effet, le registre Britannique
montre un taux de reprise à 3 ans significativement plus important chez les hommes que chez
les femmes (3) . Cette différence n’a pas été retrouvée dans le registre néo-zélandais (4).
-L’âge : L’âge du patient joue aussi un rôle important. Ainsi les patients jeunes usent
plus vite leur arthroplastie. Cela est du d’une part au fait que les patients plus jeunes sont plus
actif, et d’autre part car ils présentent des pathologies associées à des taux d’échec plus
important de prothèse telle que l’ostéonécrose ou les trouble architecturaux avec coxarthrose
secondaire (5). Ainsi le taux de survie des prothèses est chez les sujets de moins de 50 ans de
87,5 % à 10 ans et pour les moins de 30 ans d’à peine 75 % à 10 ans, il chute à 52 % à 15 ans
(5). Ces données confirment celle retrouvées dans les registres Norvégien rapporté par Furnes
et al (6), Néo-Zélandais (4) et Suédois (7). Lors de Symposium de 2007 de la SOFCOT(5), les
causes de reprise chez les sujets jeunes étaient le plus souvent le descellement (51%) ou une
usure des implants sans descellement (24%) , les autres causes étaient l’infection (8%),
l’ostéolyse sans descellement(7%),l’infection, les luxations(6%) ou la rupture
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MERINI
d’implants(4%).
A l’inverse, chez le sujet âgé, on retrouve on premier lieu la luxation secondaire à une
maladie neurologique ou par insuffisance musculaire surtout chez ceux opérés d’une fracture
du col du fémur. Ensuite viennent les enfoncement des tiges fémorale suite à l’ostéoporose et
les fractures péri-prothétique à la suite de chutes (8,9).
- Poids : Le poids des patients est aussi un élément important pour la survie des
implants. Un poids de plus de 80 Kg était souvent retrouvé en cas de fracture de tige fémorale
quel que soit le type d’implant utilisé (10–12).
Les tiges cimentées ont connue par le passé des taux élevé de rupture d’implant
(11,14,15). Mais avec l’apparition de nouveaux alliages et le remplacement de l’acier
inoxydable en 1982 les fractures de tiges fémorales cimentée sont devenus rares .Selon Dall et
al (16) le taux de rupture est passé de 4,1 % pour les premières génération à 0,5% pour les
autres générations qui ont suivie.
Avec les nouvelles cupules et tiges cimentées, ainsi que l’évolution des techniques de
cimentation la survie des implants cimentés a été améliorée. Ainsi les taux de survie
rapportés actuellement dans la littérature pour ce type d’implant sont près de 90% à 16 ans
quel que soit la cause de révision et le diagnostic primaire considéré (7).
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MERINI
Ainsi au niveau du cotyle, les cupules lisses vissées était associée à un taux élevé de
révision et d’ostéolyse respectivement 14,5 et 19,9%. Le traitement de surface des cupules
par du corindon ou de l’hydroxyapatite(HA) semble améliorer ce taux qui passe à 5% et 8%.
Au niveau du fémur, en ce qui concerne les tiges droites, l’adjonction d’HA ne semble
pas diminuer significativement le taux de révision qui était de 7,3 % à 8,5 ans de recul. Au
contraire, pour les tiges anatomiques le taux pondéré de révision passait de 10,3% sans HA à
6,4% mais avec un recul plus court.
La mise en place de ces implants non cimentés est associée à des complications, bien
spécifiques à la technique chirurgicale. En effet on retrouve un taux de fractures per-
opératoires plus élevé que lors de l’utilisation d’implants cimentés. Ainsi pour les tiges droite,
le taux de fractures du fémur per-opératoire est de 2,9% et il est de 4,9% pour les tiges
anatomiques.
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fractures de la tête en céramique sont observés avec une fréquence de 1/10 000 à 1/25 000
avec les implants actuels((21,22). Le Squeaking constitue une complication assez fréquente
des couples céramique-céramique (2 à 5%) et il peut constituer un véritable motif de reprise
chirurgical devant son caractère permanent et insupportable(23). Pour les couples métal-
métal, la question du relargage d’ions dans la circulation générale doit se poser en cas
d’insuffisance rénale ou pour les femmes en âge de procréer. Localement, la libération
massive d’ions peut être à l’origine de métallose, prenant parfois la forme de pseudotumeur et
associée à une ostéolyse d’évolution rapide. Des allergies métalliques ont aussi été rapportées
pouvant être à l’origine de prothèse douloureuse.
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4. Les
causes
liées
à
La
technique
opératoire
La technique opératoire peut être à l’origine de complications parfois grave pouvant
entrainer une reprise chirurgicale ou contribuer à l’échec de la procédure.
Une des principales causes de reprise de PTH, redoutée par tout chirurgien
orthopédiste au bloc opératoire est le sepsis. Les progrès les plus spectaculaires ont été
réalisés ces trente dernières années dans le domaine infectieux afin de minimiser ce risque au
maximum. L’antibioprophylaxie systématique ainsi que l’asepsie des blocs opératoires(24)
(protocole de désinfection mis en place par le CLIN, les salles opératoires équipée d’enceinte
à flux laminaire…) ont ainsi fait décroitre le taux d’infection sur prothèse de hanche. Ce taux
est estimé actuellement entre 1% et 2%(25).
Le taux des complications neurologiques est de 1% à 2%. Dans 80% des cas il s’agit
d’une paralysie du nerf sciatique, dans 15% des cas une paralysie du nerf fémoral et dans 5%
des cas une paralysie mixte.
Aussi, devant une PTH douloureuse, après avoir notamment éliminé l'infection ou un
problème de fixation, le conflit entre le muscle ilio-psoas et le versant acétabulaire de
l'arthroplastie doit être suspecté en cas de défaut d'antéversion ou d'excentration, de mise en
place de mégacupules et/ou en présence de vis de fixation de longueur excessive(26).
Les complication vasculaires souvent très graves peuvent transformer une intervention
fonctionnelle bien établie en une chirurgie d'urgence aux conséquences souvent dramatiques.
L’attitude préventive irremplaçable des traumatismes artériels et/ou veineux reste le bilan
vasculaire préopératoire ainsi que la connaissance parfaite des trajets vasculaires et leur
projection sur l'acétabulum. En effet le plus souvent , elle surviennent lors de révisions
acétabulaires(27).
Une inégalité de longueur des membres inferieurs peut être à l’origine d’une reprise de
prothèse de hanche. En effet, cette inégalité est ressentie par le patient lorsqu’elle dépasse 1
cm (28). Elle est encore plus particulièrement mal tolérée si le membre inferieur opéré se
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retrouve le plus long en post-opératoire(29,30). Selon Edeen et al (31) une réintervention ne
peut être proposée pour des inégalités inférieures à 2 cm car le raccourcissement peut être à
l’origine d’instabilité.
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C. Les
ruptures
de
tiges
fémorales
1. Introduction
Très peu de données existent dans la littérature concernant les fractures d’implants. Ce
manque de transparence peut s’expliquer par un manque de déclaration à la matériovigilance
des incidents ainsi que par les conséquences commerciales et financières qui en découlent.
Pourtant les ruptures d’implants ont suivies l’évolution des prothèses de hanche et leur faible
taux actuel est le reflet de l’amélioration des méthodes de conception et de fabrication des
implants.
2. Epidémiologie
Les registres Suédois permettent de suivre dans le temps l’évolution des ruptures
d’implants. Ainsi entre 1967 et 1986, le taux des fractures d’implants était de 5,7%, de 1,8%
pour la période allant de 1979 à 1994, de 1,7% sur le rapport de 1998 et de 0,17% sur le
rapport de 2007(1,32,33). Ce dernier chiffre amenait cette complication spécifique à la 8ème
place du classement des causes de reprises(1,4% des 35 000 reprises recensées)((1).
Selon les données recueillies par la SOFCOT et par l’AVIO (association pour la
vigilance en matière d’implants orthopédique) entre 1994 et 1999 sur 2926 fiches de reprises
de PTH ; les incidents liés au matériel représentaient 8,5% des causes de reprise(34).
Des données plus récentes montraient que le taux de cette complication était
respectivement de 2,4% et de 3% dans les rapports annuels 2013 Australien(35) et
Britannique(36).
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b) Données
spécifiques
aux
ruptures
de
tiges
fémorales
La majorité des événements au niveau des tiges fémorales sont des problèmes de
rupture : fractures de fatigue liées au descellement ou au marquage laser.
Charnley fut le premier en 1975 a rapporter des données sur la rupture des tiges
fémorales de première intention, ceci 12 ans après l’introduction de sa prothèse « Low
Friction Arthroplasty ». Il retrouvait un taux de rupture de 0,23%(10).
Par la suite, en 1980, Galante dans une méta-analyse(38) rapportait que ce taux était de
0,67% pour Carlsson(39) et de 11% pour Martens(40).
Pour Wroblewski (41), en 1993, il est de 1,15% sur 3983 hanches avec un recul
supérieur à 11 ans.
Dans une étude rétrospective conduite en 1993 par l’Association Américaine des
chirurgiens de la hanche et du genou ce taux était estimé à 0,27% (172 sur 64,483 implants
avec un recul de 5 ans ) (42).
Parmi les 80 signalements de rupture de tiges, recueillies par l’AVIO entre 1996 et
2002, 18 concernaient des tiges de reprises. Pour les tiges de première intention, 17 ruptures
se situaient au niveau diaphysaire et 45 dossiers concernaient les ruptures de col prothétique.
Dans les chapitres suivants, nous analyserons les différents facteurs participants à la
survenue de fracture de tige fémorale. Puis, de manière plus spécifique nous étudierons :
- les fractures de fatigue des tiges cimentée et non cimentées au niveau diaphysaire
- les fractures de fatigue au niveau du col prothétique
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3. Les
facteurs
de
risque
de
rupture
des
tiges
fémorales
Alors que la rupture siège habituellement au tiers moyen de la tige pour les
implants cimenté, Lee et Kim(12) ont présenté 2 fractures de fatigue précoce d'implant
cimentés à la jonction entre le col et l'épaulement. L'analyse microscopique de la zone de
rupture retrouvait des stries caractéristiques d'une rupture de fatigue ayant pour origine la
zone de marquage laser à la jonction col-épaulement.
Figure 7 (a,b): aspect microscopique d'une zone de fracture de fatigue avec la présence
des stries parallèles caractéristiques de ce mécanisme de rupture.
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Figure 8 : les différentes zones d'une fracture de fatigue du point d'initation de la
fracture à la fracture de l'implant.
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d) Les
causes
liées
à
la
métallurgie
Les problèmes métallurgiques ainsi que l’utilisation d’alliages défectueux sont
largement reconnus comme facteurs importants de diminution de la résistance à la fatigue
des tiges fémorales (12). C’est pourquoi les fractures d’implants étaient une complication
fréquente des premières générations de tiges fémorales. En effet, elles étaient faites
d’alliage en acier inoxydable forgé et de chrome cobalt coulé ; alliage très peu résistant à
la fatigue (10,50). Les tiges faites d’alliages en acier inoxydable présentaient des taux de
fractures entre 0,23 à 0,67 % sur une série de 6500 patients (10,50).
En ce qui concerne le Chrome Cobalt coulé son plus grand défaut est sa forte
porosité (51). En effet les tiges fémorales non cimentées faites de chrome cobalt
totalement poreux sont plus à risque de fracture de fatigue (11,38,51). La porosité résulte
de l’apparition d’espaces vides ou de bulles au sain du métal. Ces vides peuvent être
engendrés lors du processus de solidification du métal. Cela soit lors du processus de
moulage soit lors de l’expulsion des gaz.
Un autre facteur intimement lié à la résistance des tiges aux fractures de fatigues
est la taille du grain de l’alliage utilisé. En effet, les grains de grande taille diminuent la
force et la résistance des tiges.
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Galante(38) a particulièrement recherché des défauts métallurgiques sur les tiges
explantées fracturées. Deux implants en acier forgé comportaient des variations
importantes de la taille des cristaux au voisinage de la zone de rupture, ces cristaux étaient
de grande taille en périphérie et fins au centre. Trois implants en chrome cobalt coulé
présentaient une distribution irrégulière de la porosité. La présence de pores à proximité
de la surface en tension concentre les contraintes et peut comme ici être à l'origine d'une
fracture. Galante(38) insiste sur la nécessité de contrôles de qualité lors de la production
des aciers afin de limiter la taille des grains et des alliages de chrome-cobalt pour éviter la
formation de bulles lors du refroidissement.
A partir de ces données plusieurs alliages métalliques ont été mis au point et
sélectionnés pour un meilleur comportement biologique et mécanique. Au final, ce sont
les alliages de chrome-cobalt et de TA6V( titanium, aluminium, vanadium) qui seront
considérés comme les matériaux de référence pour la fabrication de prothèses de hanche.
Ceci en tenant compte de l’importance accordée aux paramètres de résistance à la fatigue,
de résistance à l’usure et du coefficient de frottement dans la survie d’une prothèse
(tableau 1).
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Exigence mécanique Acier Chrome TA6V Titane
Inoxydable Cobalt pur
Limite élastique (MPa) - +++ +++ -
Coefficient de frottement + ++ + -
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e) Les
causes
liées
au
marquage
laser
Le marquage Laser des implants fémoraux, souvent réalisé dans le but d’étiqueter ces
derniers, a largement été identifié comme cause de rupture des tiges fémorales. En effet ,
lorsqu’il est situé sur une zone supportant de très forte charge lors de la marche ou même de
la station debout, celle ci se transforme en zone d’amorce de la fracture de fatigue (11,12,52).
La localisation du marquage laser ainsi que sa profondeur sont à l’origine de la
création de l’amorce de la fracture. Selon Adriacchi et al, les zones supportant le maximum
de charge lors de la marche, le passage de la station assise à la station debout et lors de la
montée des escaliers sont les parties antérieures et latérales des tiges fémorales(53).
La profondeur du marquage laser critique pouvant être à l’origine d’amorce de fracture
n’a jamais été réellement défini. Par contre, il a été démontré qu’il était très facilement
possible de dépasser 25µm de profondeur de marquage laser et que cela était très variable
d’un fabriquant à l’autre en fonction des appareils de marquage laser utilisés(54). Une étude
expérimentale récente sur les conséquences du marquage laser montrait que le réglage du
marquage laser à une profondeur maximale de 25µm ne diminuerait pas plus la résistance à la
fatigue comparé à un produit non marqué au laser (43). Il a été montré aussi dans cette étude
qu’une profondeur de marquage de 50µm réduisait de 20% la résistance à la fatigue d’un
implant et que quand le marquage atteignait 70µm celle-ci était réduite de 50%(43).
Dans la série de rupture de tiges fémorales rapportée par l’AVIO , toutes les ruptures
siégeant au niveau du col prothétique étaient initiées par un marquage Laser (56% des
signalements) (34).
D’ailleurs selon LEE et al (12), le marquage Laser, des implants à base de chrome
cobalt forgé, au niveau des zones exposées à un grand stress comme le col des tiges
fémorales, devrait être aboli.
Dans la série de Woolson et al (11), l’analyse des tiges fémorales fracturée ,faite
d’alliage en chrome cobalt molybdène forgé, montrait que le marquage laser entrainait un
changement dans la microstructure de la tige. En effet, la température induite par cette
procédure est supérieure au point de fusion de l’alliage. Cela entrainait donc une diminution
de la résistance de l’alliage à la fatigue ce qui expliquait les ruptures au niveau des zones de
marquage laser.
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Figure 9 : évolution d'une tige cimentée avec apparition d'une fracture diaphysaire de la tige suite au
descellement de la partie proximale.
A) Aspect de la tige en post-opératoire immédiat avec une bonne cimentation et une bonne taille de
tige.
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chrome cobalt et molybdène totalement poreux et les tiges fémorales de faible diamètre
(10,11,38,48,51).
Figure 10 : fracture diaphysaire d'une tige non cimentée. Notez
le défaut de fixation proximal avec pseudarthrose du grand
trochanter associé à une bonne fixation distale.
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petitesse du pivot fémoral expose à la rupture de la partie femelle du pivot réceptrice du col
modulaire(75).
Les fractures de col prothétique sur les tiges standard, semblent toujours être initiées
au niveau d’une zone de fragilité de celui ci. Cette zone de fragilité peut être du a une
encoche induite par fretting(49) ; ou par un marquage laser(11,12,52). En 2001, Lee et al(12)
décrivaient deux cas de fracture de fatigue siégeant au niveau du col prothétique sur 133
prothèses analysées. L’analyse des explants par le fabriquant, montrait qu’un marquage laser
au niveau de la jonction col épaulement était a l’origine de la rupture. En effet la chaleur
induite par le marquage laser a provoqué un changement dans la microstructure de la tige et la
création d’une zone de stress local. Récemment, Unnanuntana et al (44) ont décrit deux cas de
fractures siégeant au niveau du cône fémoral après un changement de design de celui ci. En
effet, le traitement de surface du cône fémoral était un facteur important dans la survenue de
fracture fatigue. Ils ont ainsi montré que l’existence de rainures au sain du cône fémoral lui
donnait un aspect rugueux, cela était à l’origine de corrosion au sain de ce dernier et rendait
donc cette zone très faiblement résistante à la fatigue.
Au final nous pouvons dire que la corrosion induite par freeting ou par le marquage
laser reste le principal facteur induisant la survenue de fracture du col prothétique.
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A. Introduction
La difficulté d’extraction d’une tige complètement revêtue d’hydroxyapatite (HA)
comme la tige Corail ® est la rançon d’une ostéointégration performante.
Dans tous les cas, une fracture de tige rend son ablation difficile dans plus de 50% des
cas et elle devient très difficile une fois sur cinq. Cette ablation aggrave aussi les dégats
osseux dasn plus de 25% des cas(76).
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Plusieurs paramètres sont à prendre en compte avant de s’engager dans ce type
d’intervention :
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Figure 11 : Lame souples (à droite) et broches lancéolées (à gauche) indispensable pour
l'extraction d'une tige Corail
Figure 12 : Masse à visser sur la tige permettant son extraction par le haut.
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2. La
Planification
Les paramètres à prendre en compte à partir de la radiographie en taille réelle sont les
suivants :
· Taille de la prothèse en fonction de la morphologie du fémur (contact avec les corticales,
fémur « tulipé »…)
· Longueur de la prothèse afin de sélectionner la longueur des lames et le choix de l’implant
de reprise
· Appréciation de l’épaisseur des corticales et de la densité osseuse
· Planification du volet éventuel : type et taille de l’implant en fonction de la hauteur du
volet.
B. L’Abord
chirurgical
:
Toutes les voies d’abord peuvent être envisagées, toutefois l’approche postérieure
semble la mieux adaptée.
On se portera très vite en position fémorale afin d’apprécier l’état de l’implant et
d’analyser la possibilité d’utiliser l’adaptateur vissé.
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C. L’Extraction
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Figure 13 : Ostéotomie médiale et latérale puis passage des lames souples.
Figure 14 : introduction de la lame biseau coté os.
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les stries verticales de la macrostructure de la prothèse (figure 15).
Figure 15 : Passage des broches lancéolées sur toute la longueur de la tige.
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Figure 16 : vissage de l'adaptateur et mise en place de la masse coulissante.
è Etape 1 : Fémur fermé, extraction de l’implant :
Si après plusieurs essais l‘ancrage de la tige vient à céder ; la réimplantation d’une tige
Standard ou de révision (Par ex CORAIL® ou KAR®) peut être envisagée.
Les suites post-opératoires sont en général simples et la remise en charge est
immédiate.
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2. Technique
d’extraction
«
fémur
fendu
»
Cette deuxième étape consiste à fendre le fémur afin de lui donner plus d’élasticité
pour l’extraction de l’implant.
a) Fémorotomie
longitudinale
Le repérage du niveau inférieur de la coupe se fait à l’aide d’une broche test ou d’une
râpe de taille identique. La fente osseuse verticale est réalisée à la scie oscillante,
correspondant à la hauteur de la prothèse et suivant la ligne âpre. Une perforation d’arrêt en
bout de trait de coupe est réalisée pour éviter la propagation d’une éventuelle fissure.
Une fois la fente réalisée, on pourra utiliser une lame de Lambotte afin d’entrouvrir le fémur(
figure 17). Cette action permet à la fois de rompre certains ponts osseux autour de la prothèse
et de donner plus d’élasticité au fémur et afin de permettre le passage de lames au travers de
la fente.
Figure 17 : Fente osseuse verticale permettant passage d'une lame de Lambotte.
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b) Essaie
d’extraction
à
la
masse
coulissante
Technique identique à ce qui a été décrit précédemment.
Si après plusieurs essais l’ancrage de la tige vient à céder ; la réimplantation d’une tige
Standard ou de révision de taille supérieure ou identique à l’explant peut être envisagée.
Le cerclage du fémur fendu est indispensable pour assurer une bonne stabilité de l’implant.
En post-opératoire la remise en charge peut être immédiate ou différée.
Si dans le cas contraire, la tige ne peut toujours pas être extraite, on passera à la
troisième étape qui consiste à réaliser un volet transfémoral.
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3. Technique
d’extraction
«
fémur
ouvert
»
:
Fémorotomie
selon
Wagner
Il s’agit dans ce cas de réaliser une fémorotomie classique de type Wagner.
Dans ce cas, on vient compléter le volet fémoral à partir de la première fente, à savoir
effectuer les coupes complémentaires à la réalisation du volet et ostéoclasie de la corticale
antérieure après fragilisation par trous de mèche « en timbre poste », respectant les attaches
musculaires.
Selon la voie d’abord employée, le volet pourra être latéral ou antérieur.
Une fois le volet ouvert, au moyen de lames et de ciseaux, on libèrera les trois autres
faces de l’implant.
L’implant fémoral est retiré, le volet est ensuite refermé puis cerclé. On peut alors
réimplanter une tige longue de révision de taille supérieure au volet suivant la technique
opératoire appropriée.
Dans certains cas exceptionnels, si la stabilité primaire de la tige d’essai n’est pas
satisfaisante, une tige de reconstruction à fixation distale est nécessaire.
Hors contexte septique, la cupule est respectée. Ainsi, selon les cas, l’insert peut être
remplacé si l’on apprécie une usure ou une détérioration potentielle.
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La rupture d’implant reste une complication assez rare mais lorsqu’elle survient celle-
ci engendre une reprise chirurgicale. Le seul moyen d’améliorer les dispositifs médicaux et
d’éviter la survenue de telle événement c’est la transparence. Ainsi plusieurs dispositifs ont
été mis en place depuis les années 1990 pour mieux surveiller le marché des implants en
orthopédie. Les étapes de conception des implants, l’homologation et le marquage CE
dépistent les dangers des implants avant leur mise sur le marché. La matériovigilance
surveille les incidents et les risques d’incidents résultant de leur utilisation.
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C. Le
Marquage
CE
Le marquage CE met l’accent sur la nécessaire prévention du risque. Il a pour bases
les exigences essentielles auxquelles doit répondre tout dispositif médical avant sa mise sur le
marché. Ce sont des exigences de santé et de sécurité.
Un dispositif médical, quel qu’il soit, doit :
- Avoir des effets secondaires indésirables acceptables au regard de ses performances.
- Apporter une solution sécurisée.
- Réduire autant que possible le risque.
- Remplir les fonctions et atteindre les performances assignés par le fabriquant.
Tout comme dans l’homologation, chirurgiens orthopédistes et ingénieurs
biomédicaux se concertent si nécessaire. Avec le marquage CE, ce n’est plus l’Etat mais le
fabriquant qui prend la responsabilité de la déclaration de conformité CE(78).
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D. La
Matériovigilance
La matériovigilance surveille les incidents et les risques d’incidents résultant de
l’utilisation des implants orthopédiques. Son but est d’éviter qu’un incident persiste et se
reproduise.
Quiconque, qu’il soit fabriquant, utilisateur ou simplement celui qui a connaissance
d’un incident impliquant un dispositif médical, a l’obligation légale de le signaler à l’Afssaps
( Agence Française de sécurité Sanitaire des produits de santé, arrêté du 24 mars 1997).
L’incident ou le risque d’incident sont qualifiés de :
- Critiques s’ils entrainent la mort ou la dégradation de l’état de santé d’un patient, s’ils
menacent le pronostic vital ou s’ils entraînent une incapacité permanente.
- Sévères s’ils entraînent une intervention chirurgicale ou médicale, une hospitalisation ou une
prolongation d’hospitalisation.
- Moyens s’ils entraînent une gêne importante pour l’utilisateur et/ou une lésion mineure avec
source d’inconfort pour le patient.
La sous-commission technique et commission nationale de matériovigilance ont établi
des protocoles spécifiques pour analyser les incidents des prothèses de hanche. Chaque
dossier est évalué par un ingénieur en biomédical et un chirurgien orthopédiste puis discuté en
sous-commission. Tout incident grave est présenté devant la commission nationale de
matériovigilance. Les actions correctives et la mise en œuvre des mesures sont décidées par le
directeur général de l’Afssaps sur avis de la commission nationale. Ainsi cela peut aboutir au
rappel du produit, à son interdiction, à une modification de conception ou de fabrication ou à
un suivi statistique.
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les soins qu’il lui propose. Tout au long de la maladie, il tient compte de la personnalité
du patient dans ses explications et veille à leurs compréhension». Par la suite, à partir de la
Loi 2002 – 303 relatives aux droits des malades, « lorsque postérieurement à l ’exécution des
investigations, traitement ou action de prévention, des risques nouveaux sont identifiés, la
personne concernée doit en être informée, sauf en cas d ’impossibilité de la retrouver. »
(Article L. 1111 – 2 Code de Santé Publique). Et c’est au praticien de rapporter par tout
moyen la preuve que l’information a été délivrée. « En cas de litige, il appartient aux
professionnels ou à l’établissement de Santé d’apporter la preuve que l’information a été
délivrée à l’intéressé dans les conditions prévues au présent article. Cette preuve peut être
apportée par tout moyen »(…)« Cette information est délivrée au cours d ’un entretien
individuel » (Article L 1111 - 2 Code de Santé Publique ). Les seules dispenses de
l’obligation d’information du patient du risque nouveau sont : l’urgence et l’impossibilité
d’informer. « Cette information incombe à tout professionnel de santé dans le cadre de ses
compétences et dans le respect des règles professionnelles qui lui sont applicables. Seule
l’urgence ou l’impossibilité d’informer peuvent l’en dispenser. » (Article 1111-2
Code de Santé Publique).
72
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
V. L’ETUDE
CLINIQUE
:
73
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
A. Introduction
La tige corail ®, emblème du concept de fixation global des tiges fémorales, a
largement fait ses preuves au cours des dernières années devenant ainsi une des tiges
fémorales les plus posée au monde. Toutes les études réalisées auparavant sur cette tige
concernaient la première génération. Cette tige Corail ® de première génération, possédait un
col circulaire avec un cône d’une longueur de 15mm (figure 18). Il est à noter que déjà sur
cette version de la tige Corail® un marquage laser existait sur les deux faces du col
prothétique. Au début des années 2000, la tige Corail ® avait connu un changement de
design de sa partie extra-médullaire. Celui ci a consisté à affiner le col qui est passé d’une
forme circulaire à une forme circulo-trapezoïdale avec la mise en place d’un mini-cône d’une
longueur de 10mm. Cette seconde génération de Corail® avait été appelé la Corail® AMT
(Figure 19). Lors de la conception de ces changements, le fabriquant a réalisé le même
marquage Laser que sur la version précédente( Depuy sur une face et les références de
l’implant sur l’autre face du col prothétique). En juillet 2002, après validation de cette
nouvelle version de la tige Corail ® AMT par le CRITT (centre régional d’innovation et de
transfert de technologie), elle est proposée au groupe ARTRO. Le 31 octobre 2003, une
première rupture de col prothétique est signalée mais il s’agissait de la corail® de première
génération chez un patient de plus de 130 Kg. Celle ci sera suivie par toute une série de
signalement de rupture de col prothétique sur la seconde génération de la tige Corail® AMT.
Ces tiges ont présenté des fractures de fatigue s’initiant sur les zones de marquage Laser.
Par la suite, tous les lots de cette seconde génération dont le numéro de référence était
inférieur à 1391546 ont été retirés et remplacés par la troisième génération (Corail ®
actuelle) sans marquage Laser sur le col prothétique (Figure 21). Par souci de transparence et
afin d’évaluer la survie de cette seconde génération de la tige corail ®, nous avons réaliser
une étude de survie à 10 ans de cette tige.
Le laboratoire Depuy France avait enregistré, en Septembre 2013, 204 réclamations
sur les 2970 tiges Corail® AMT implantées avec marquage Laser (information obtenue grâce
à la collaboration de laboratoire Depuy).
74
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MERINI
Les images ci dessous illustrent les différentes version de la tige Corail® :
Marquage
laser
Figure
18
Tige
Corail
®
de
première
génération
avec
un
col
circulaire
et
le
marquage
laser
déjà
présent
sur
le
col
prothétique
Marquage laser
Figure
19
tige
Corail
®AMT
avec
un
col
prothétique
affiné
et
circulo-‐trapézoïdal
et
le
marquage
laser.
75
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
Marquage
laser
Figure
20
Modification
du
site
du
marquage
laser
en
Aout
2002
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(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
Marquage
laser
Figure
21
Tige
Corail
®
actuelle
sans
marquage
laser
sur
le
col
prothétique
mais
sur
la
partie
la
plus
proximale
du
cône
77
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MERINI
78
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
4. Caractéristiques
des
patients
inclus
Il y avait 156 hommes et 139 femmes. L’âge moyen des patients était de 63 ans (18-
89). Le poids moyen des patients était de 73 Kg (45-120). Il y avait 37 reprises de PTH et 258
PTH de première intention. Parmi ces dernières, on comptait 9 PTH bilatérales réalisées en
une session opératoire.
79
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
Le tableau suivant résume les caractéristiques des patients inclus dans l’étude :
Caractéristique N %
Sexe :
Hommes 156 53 %
Femmes 139 47 %
Etiologies :
- PTH PREMIERE INTENTION: 258 87,5 %
Coxarthrose primitive 223 75,5 %
Ostéonécrose aséptique 13 4,5 %
Dysplasie 4 1,5 %
Autre 18 6%
80
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
5. L’Implant
chirurgical
utilisé
:
la
tige
CORAIL
La tige corail Corail ® a été créée en 1986 par le groupe ARTRO. Il s’agit d’une tige
droite, globalement conique, sans ciment et totalement recouverte d’hydroxyapatite(HA).
Elle est constituée d’un alliage titane (Ti6A14V). Elle est recouverte par projection spray avec
une torche à plasma d’une épaisseur de 155 ± 35 µm d’HA de calcium sur toute la hauteur de
sa surface, préalablement sablée avec des granules d’oxyde d’aluminium. Sa stabilité
primaire, favorisée par sa forme en coin et sa section quadrangulaire, est optimisée par un
double tulipage créant le concept de stéréo-stabilité. Elle présente deux système de
rainures permettant d’optimiser la fixation secondaire définitive: le premier, vertical et distal
pour lutter contre la rotation et le second horizontal et proximal contre l’enfoncement.
81
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
Lors de la réalisation de ses modifications, un marquage Laser du nom du fabriquant
ainsi que des références de l’implant a été réalisé au niveau du col prothétique induisant une
zone de fragilité à ce niveau ( figure 11). Ce marquage Laser a été responsable de fracture de
fatigue. Par la suite, tous les lots contenant ce marquage laser ont été rappelés et remplacés
par des lots où le marquage laser était réalisé initialement sur la partie métaphysaire de
l’implant, au-dessus de la zone de revêtement d’hydroyapatite puis sur le sommet de la tige
correspondant à la partie la plus proximale du cône (Corail® actuelle).
Figure 23 : Corail ®AMT avec marquage Laser de la référence ainsi que du nom du
fabriquant. Image après explantation suite à une fracture du col prothétique.
82
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
Au moment de l’inclusion des patients dans l’étude, la gamme Corail® proposait 3
types de tiges :
- High Offset sans collerette (KHO), comprenant des tailles allant de 9 à 20.
Elle rajoute 7 mm de latéralisation afin de restaurer une biomécanique optimale
de la hanche.
- Coxa Vara avec collerette (KLA), comprenant des tailles de 9 à 20. Il s’agit
d’une tige latéralisée Coxa Vara avec un angle cervico-diaphysaire de 125°.
83
(CC BY-NC-ND 2.0)
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Le tableau suivant résume la répartition des différents cols selon les tiges Corail®
Standard ou latéralisée :
Dans notre étude, nous n’avions pas étudié la survie des différentes cotyles utilisées
car nous avons considéré que l’étude de la survie de la tige et la survenue de fracture au
niveau du col prothétique étaient indépendant du cotyle utilisé.
7. Technique
opératoire
Une planification à l’aide de calques sur radiographie du bassin à 100% a été réalisée
dans tous les cas. Elle nous avait permis de définir le lieu et la hauteur de la coupe fémorale
mais aussi la taille de la tige à implanter. Cette planification a été aussi très utile pour choisir
la gamme qui restituera le bras de levier des abducteurs.
Une voie d’abord postéro-latérale classique a été utilisée pour tous les patients.
Lors de l’implantation de la tige, nous avons recherché un remplissage du fémur
optimal sans contact étroit avec les corticales. La préparation du fut fémoral a été réalisée à
l’aide de râpes de diamètre croissant. Un nettoyage du moignon du col était réalisé de manière
systématique au ciseau gouge afin d’éviter un positionnement en varus de la tige. Le choix de
la taille de la tige à implanter se portait sur la plus petite ayant obtenu la stabilité primaire. En
cas d’implantation d’une tige avec collerette le passage d’une fraise à calcar était réalisé afin
de permettre un appui parfait de la tige.
84
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
9. Analyse
statistique
L’analyse des résultats a été effectuée à l’aide du logiciel XL STAT ®.
Les courbes de survie ont été élaborées selon la méthode Kaplan-Meier.
Afin d’analyser les facteurs influençant la survenue de fracture du col prothétique,
nous avons réalisé une analyse multi-variée par modèle à risques proportionnels de Cox. Les
variables qualitatives ont été introduites dans des tables de contingence puis comparée d’un
groupe à l’autre à l’aide du test de Khi². En ce qui concerne les variables quantitatives nous
avons vérifié la normalité de leur distribution puis l’égalité de leur variance. Afin de prendre
en charge les égalités nous avons utilisé la Méthode de Breslow. Ainsi nous avons pu calculer
les coefficients de régression avec un seuil de significativité fixé à 0,05.
85
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MERINI
C. Résultats
:
1. Données
recueillies
:
-‐
Perdus
de
vue
:
11
soit
4%
-‐
Patient
décédés
:
35
soit
12%
dont
le
statut
de
la
tige
au
moment
du
décès
a
pu
être
connu
et
aucune
tige
n’a
été
extraite.
-‐Modalité
du
contrôle
à
10
ans
:
contact
téléphonique
avec
comme
principale
question
:
y
a
t-‐il
eu
reprise
chirurgicale
de
la
tige
?
-‐Recul
moyen
:
109,2
mois
soit
9,1
ans
-‐Méthode
d’extraction
des
tiges
:
L’analyse
de
la
méthode
d’extraction
des
tiges
a
été
réalisée
à
partir
des
données
retrouvées
sur
les
comptes
rendus
opératoires.
2. Courbe
de
survie
à
10
ans
de
la
tige
Corail
avec
marquage
Laser
sur
le
col
prothétique
:
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MERINI
Le taux de survie global était de 90,5 % à dix ans de recul. Aucune reprise
chirurgicale n’a été réalisée pour descellement mécanique de la tige.
La courbe de survie pour l’évènement reprise toutes causes confondues est la suivante:
100%
90%
80%
70%
taux
de
survie
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
0,000
1,000
2,000
3,000
4,000
5,000
6,000
7,000
8,000
9,000
10,000
11,000
Temps
(année)
87
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
88
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
(c) La
reprise
pour
fracture
de
la
céramique
Il s’agissait d’un patient de 39 ans qui avait bénéficié d’une PTH pour arthrose post-
traumatique sur fracture du cotyle.
La PTH posée, était faite d’un couple de frottement en céramique ainsi que d’une tige
corail® standard.
Les suites ont été simples et le patient avait déménagé à Paris.
Après contact de celui ci à 10 ans de la pose de la PTH, il nous avait signalé qu’une
reprise chirurgicale avait été nécessaire suite à une fracture de l’insert en céramique en 2008.
Le patient nous rapporté que le chirurgien avait décidé de réaliser un changement bipolaire
car la tige faisait partie des lots à risque de rupture du col prothétique. Depuis le patient a bien
évolué et aucune autre intervention n’a été nécessaire.
89
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
90
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
(f) Les
reprises
pour
fracture
du
col
prothétique
Il y avait 16 patients repris pour fracture du col prothétique. Cela amenait le taux de rupture
global à 6 %. Le taux de rupture de col prothétique chez les patients porteurs d’une tige
de type de type KLA était de 17% (9 ruptures sur 52 tiges KLA posées). Alors de celui
des tiges standard était de 3% ( 7 ruptures sur 240 tiges standards posées).
Les épisodes de rupture étaient survenus soit lors de la marche pour la majorité, lors
d’un mouvement de flexion de hanche pour un patient ou lors d’un jogging pour un autre.
Les patients se présentaient en général aux urgences pour une douleur aigue et une
impotence fonctionnelle. A l’examen le membre inférieur atteint était raccourci. Le diagnostic
était formel après réalisation d’une radiographie de bassin de face. (figure 25)
Nous détaillerons dans le chapitre suivant, dédié à la courbe de survie sur uniquement
l’événement fracture du col prothétique, les caractéristiques des patients ayant présenté cette
complication puis par la suite les différents facteurs de risque que nous avons pu identifier
lors de notre étude.
Figure 25 : image illustrant une fracture de col prothétique sur tige Corail® avec
marquage Laser
91
(CC BY-NC-ND 2.0)
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La courbe de survie pour l’évènement reprise pour fracture du col prothétique est la
suivante.
100%
90%
80%
70%
Taux
de
survie
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
0,000
1,000
2,000
3,000
4,000
5,000
6,000
7,000
8,000
9,000
10,000
11,000
Temps
(année)
Figure 26 : Courbe de survie Corail à dix ans (évènement reprise pour fracture du col
prothétique)
92
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
(2) Description
de
la
population
des
ruptures
de
col
prothétique
:
Dans notre étude nous comptabilisons 16 cas de fracture du col prothétique. Il
s’agissait de 15 hommes et d’une femme. L’âge moyen de cette population était de 56 ans
(38-70), leur poids moyen était de 84 Kg (70 -120). Le délai moyen de survenue des fractures
du col prothétique était de 4,5 ans (1,4-9,8).
Les caractéristiques démographiques des 16 patients ayant présentés une fracture du
col prothétique sont résumées dans le tableau suivant :
93
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
(3) Délais
de
survenue
des
ruptures
:
Le délai moyen de survenue des fractures du col prothétique était de 4,5 ans. Dans
l’histogramme suivant, on pouvait mettre en évidence que la majorité des fractures du col
prothétiques sont survenues au cours des 6 premières années après leur pose. En effet, à 6 ans
de recul on dénombre 14 ruptures, alors dans les 4 années de recul suivantes on dénombre
seulement 2 ruptures survenues autour de la 8ème et 10ème année.
5
4
3
ruptures
2
1
0
2
4
6
8
10
Années
ruptures
6
5
4
3
ruptures
2
1
0
0
2
4
6
8
10
12
Tableau 4 : Histogramme et courbe montrant la survenue des ruptures de col
prothétique dans le temps
94
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
100%
90%
Taux
de
survie
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
0,000
2,000
4,000
6,000
8,000
10,000
SURVIE
(Année)
Figure 27 : Courbe de survie à dix ans pour l’événement ablation liée à la présence du
marquage laser (sans l'évènement reprise pour Sepsis)
95
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
d) Courbe
de
survie
sans
les
ruptures
d’implant
:
Le taux de survie de la tige corail® avec marquage laser sur le col, en prenant en
compte la reprise pour tout événement mis à part la rupture d’implant, était de 96,2%.
Sans prendre en compte l’évènement rupture d’implant il y avait donc 10 reprises sur les 295
PTH implantées.
La courbe de survie pour reprise toutes causes sauf pour rupture du col prothétique est
la suivante :
100%
90%
80%
70%
Taux
de
survie
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
0,000
2,000
4,000
6,000
8,000
10,000
Temps
(Année)
Figure 28: courbe de survie toutes causes sauf les ruptures de col prothétique.
96
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
3. Analyse
des
causes
de
rupture
du
col
prothétique
de
la
tige
Corail®
« Les divers examens et contrôles réalisés sur la tige Corail xxxx ont permis de déterminer les
causes de cette rupture.
L’analyse morphologique de la zone de fracture montre que cette tige s’est rompue suite à une
fracture de fatigue sous contraintes de flexion plane répétée, qui s’est amorcée au niveau du
marquage laser de lettre « D » de Depuy.
Les contrôles métallographiques confirment que l’altération de l’alliage due au marquage
laser est à l’origine de cette rupture, bien que la zone d ‘amorçage soit fortement matée.
L’examen microscopique confirme cette affirmation par la présence de fissures localisées
sous la zone de fracture et qui se sont amorcées à partir des marquages laser (profondeur :
0.30 mm)
La profondeur totale altérée est importante et est d’environ 70 µm sur une largeur d’environ
175µm dans la zone contrôlée.
La structure de l’alliage et la taille de grain sont correctes pour un TA6V-ELI, et la dureté de
317 HV30 correspond à ce que l’on rencontre habituellement sur une tige corroyée.
Le marquage laser a fragilisé superficiellement la structure, ce qui a conduit à favoriser
l’amorçage d’une fissure de fatigue, au niveau de la lettre « D » qui se trouve proche de la
zone périphérique et qui supporte le maximum de contraintes de flexion »
97
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
-L’âge des patient : plus les patients étaient jeune plus ils étaient à risque de fracture
( p=0,039). L’âge moyen des patients ayant rompu étant de 56 ans
- Le poids supérieur à 80 Kg : (p=0,028). Le poids moyen des patients ayant rompu étant de
84Kg.
-Le sexe Masculin : (p=O, O2). Il y avait 15 hommes contre 1 femme sur les 16 cas de
fracture.
-L’utilisation d’une tige latéralisée : (P<0,001). Parmi les 55 tiges latéralisées posées, 52
étaient des KLA et 3 étaient des KHO. On dénombrait 9 ruptures de col prothétiques sur ces
tiges latéralisées et il s’agissait que de tiges de type KLA (P<0,001). Le taux de fracture des
tiges de type KLA était de 17% (9 ruptures sur 52 tiges KLA posées). Alors de celui des
tiges standard était de 3% ( 7 ruptures sur 240 tiges standards posées).
-La taille de la tige utilisée ainsi que le type de col choisi n’influençaient pas la survenue
de fracture du col prothétique.
Le tableau suivant illustre la répartition des différents cols utilisés sur les tiges ayant
présentées une fracture du col prothétique :
Col court Col moyen Col long
Corail® 0 6 1
standard
Corail® 3 3 3
latéralisée
98
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
Le risque de fracture chez un patient porteur d’une tige Corail AMT de type KLA est
de 17%. Chez un patient porteur d’une tige Corail® standard le risque de fracture de col
prothétique est de 3%. Mais en présence d’au moins un des facteurs de risque identifié dans
notre étude, ce risque passe à 12% chez les hommes et les patients d’un âge ≤ à 60 ans et à 16
% chez les patients avec un poids ≥ 80Kg. Chez les patients avec une association de deux
facteurs de risque, le risque de fracture de col prothétique sur tige Corail® AMT au d’au
moins 24% ; ce taux passe à 40% chez l’homme de moins de 60 ans pesant plus de 80 Kg.
Le graphique suivant résume le risque (R) de voir survenir une fracture de col
prothétique sur tige Corail Standard en fonction de la présence des facteurs de risque :
Sexe
poids>80Kg
:
masculin:
R=16%
R=12%
99
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
Le tableau suivant résume nos résultats statistiques concernant l’identification des différents
facteurs de risque :
Tige
KLA
-‐1,828
0,504
0,0002
Tableau 5 : tableau résumant les résultats statistiques de l'analyse des différents
facteurs de risque
100
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
D. Discussion
:
101
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MERINI
1. Comparaison
des
courbes
de
survie
avec
la
littérature
La tige corail® a déjà fait ses preuves en terme de fixation à l’os et reste une des
références des tiges sans ciment. En effet, toutes les publications évaluant la tige corail® à dix
ans retrouvaient une survie globale supérieure à 98%(79–85). Récemment, Vidalain et al (84)
retrouvait une survie à 96,3% après 23 ans de suivi. Ces valeurs sont bien supérieures aux 90%
de survie conseillée dans le choix des implants par l’institut national de gestion des implants en
orthopédie au Royaume Uni(86).
Nos résultats en terme de survie globale (90,5%) sont inférieurs à ceux trouvés par les
autres auteurs ayant analysée la tige corail®. Cela est du à la survenue de l’événement
exceptionnel des fractures du col prothétique, ayant concerné 16 tiges sur les 26 ayant été reprise
dans notre étude. Par contre, si nous excluons l’événement reprise pour fracture de col
prothétique, la survie de la tige corail® était alors évaluée à 96,5%, concordant avec les chiffres
de la littérature.
Le tableau suivant résume la survie globale retrouvée par différents auteurs à 5, 8, 10, 15
et 23 ans de différentes études ayant évalué la tige Corail® (il s’agit d’analyses réalisées à
partir de la tige Corail ® de première génération avec le col circulaire) :
SURVIE
102
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
Le taux de fracture du col prothétique était de 6% dans notre série, avec un délai
moyen de survenue des fractures de 4,5 ans. Nous avons aussi pu remarquer que 14 des 16
fractures de col prothétique sont survenues au cours des 6 premières années de suivie. En
2001, Lee et al(12) rapportaient 2 cas de fracture de col prothétique sur 133 PTH implantées
sur tige en chrome-cobalt avec marquage laser soit un taux de 1,8 % à un recul moyen de 43
mois .Cela confirme que cette complication survient plutôt précocement.
Dans notre étude, les patients ayant présenté des ruptures de col prothétique sont des
patients jeunes, de sexe masculin et avec un poids supérieur à 80 kg. Charnley (10), en 1975,
retrouvait un taux de rupture de la tige de première génération passant de 0,23% à 6% chez les
patients de plus de 88 kg. Cela confirme ce qui est retrouvé dans la littérature par plusieurs
auteurs concernant les fractures de tiges fémorales(10,12,14,38,44,88).
103
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
Les tiges Corail® latéralisées, notamment les tiges varisées de type KLA, semblent
être plus à risque de fracture du col prothétique. Les tiges de type KHO n’ont pas été
analysées car on disposait que de 3 tiges posées dans la série et aucune de ces tiges n’a
présenté de fracture de col prothétique. L’utilisation des tiges latéralisées afin de restaurer
l’offset et une tension anatomique des muscles fessiers augmente le bras de levier au niveau
du col. Ceci a déjà été décrit comme facteur de risque de fracture dans l’utilisation des cols
modulaires, notamment avec les col « latéral plus ». Ces études ont montré que
l’accroissement du bras de levier avec un col « latéral plus » augmente les contraintes de 25 à
33 % en fonction de la longueur du col(66–70). Grivas et al(87) décrivaient un cas de fracture
de col prothétique sur une tige faite d’alliage en Titanium de type Ti 6Al V4, il s’agissait
d’une tige latéralisée avec un marquage laser sur la face antérieure du col dont le diamètre
était assez fin (8mm). Unnanuntana et al (44) ont décrit deux cas de fractures siégeant au
niveau du cône fémoral après un changement de design de celui ci. Cette complication était
survenue à 6 et 7 ans après l’implantation et était attribuée à la corrosion induite entre le cône
et la tête et le faible diamètre du cône.
Nous n’avons pas trouvé de relation entre l’utilisation d’un col court, moyen ou long
et la survenue de cette complication. La taille de la tige utilisée ne représentait pas un facteur
de risque de fracture. Ainsi, les tiges de petit diamètre n’ont pas plus présenté cette
complication dans notre série. Les tiges de faibles diamètre semblent être plus à risque de
fracture siégeant au tiers moyen de la tige surtout lorsque celle-ci est bien fixée au niveau
distal et descellée au niveau proximal (10,11,38,48,51).
Le taux de reprise lié à la présence du marquage laser est de 7,4% (Ruptures de col
prothétique + reprise de tige par nécessité). Cela amène à discuter quand faut-il changer une
tige de type Corail AMT avec marquage laser. Cela est inévitable en cas de fracture de col
prothétique. Mais en cas de reprise de la PTH pour une autre raison, par exemple pour un
changement unipolaire cotyloïdien, la question se pose, d’autant plus si la tige est bien fixée,
et que l’on considère que les reprises fémorales sont associées à une morbidité non
négligeable. Chez un patient porteur d’une tige Corail® de type KLA, il est à notre avis
nécessaire de procéder à une révision fémorale quelle que soit la cause de la reprise
104
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
chirurgicale, car comme on l’a vu, le risque de fracture chez un patient porteur d’une tige
Corail AMT de type KLA est de 17%. Chez un patient porteur d’une tige Corail® standard le
risque de fracture de col prothétique est de 3%. Mais en présence d’au moins un des facteurs
de risque identifié dans notre étude, ce risque passe à 12% chez les hommes et les patients
d’un âge ≤ à 60 ans et à 16 % chez les patients avec un poids ≥ 80Kg. Chez les patients avec
une association de deux facteurs de risque, le risque de fracture de col prothétique sur tige
Corail® AMT au d’au moins 24% ; ce taux passe à 40% chez homme de moins de 60 ans
pesant plus de 80 Kg. Au vu de ces éléments, en cas de reprise chirurgicale pour changer la
pièce cotyloïdienne ou le couple de frottement, nous avons proposé l’attitude thérapeutique
suivante vis à vis de la tige :
Corail
®AMT
avec
marquage
Laser
Latéralisée
KLA
Standard
Femme
de
Changement
plus
de
60
ans
1
facteur
de
2
facteurs
de
3
facteurs
de
de
la
Tige
pesant
moins
risque
risque
risque
de
80
Kg
Changement
Changement
à
Changement
de
Changement
de
INDISCUTABLE
discuter
Tige
Tige
105
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
Dans tous les cas, une fracture de tige rend son ablation difficile dans plus de 50% des
cas et elle devient très difficile une fois sur cinq. Cette ablation aggrave aussi les dégâts
osseux dans plus de 25% des cas(76). Grace à l’utilisation d’une technique adaptée permettant
le vissage de l’adaptateur d’extraction sur la tige, celle-ci peut, dans la majorité des cas, être
extraite par voie-endomédullaire, en minimisant tout dégât osseux. En effet dans notre série,
sur les 26 tiges Corail extraites, 23 l’ont été par voie haute endo-médullaire (88%), 2 par voie
endo-médullaire après fente longitudinale du fémur (8%) et 1 après volet fémoral complet
selon la technique de Wagner ( 4%). Ainsi, pour réaliser une reprise de tige Corail®,
l’utilisation de la technique d’extraction avec le matériel adapté est fortement recommandée,
car il s’agit d’une technique fiable.
106
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
VI. CONCLUSIONS
107
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
CONCLUSIONS :
La pose d,une prothèse totale de hanche est une intervention fiable, reproductible et
dont les résultats sont bons à moyen et long tenne. Les principales causes amenant à une
reprise chirurgicale sont le descellement mécanique, l' instabilité et le sepsis post-opératoire.
La fracture d,implant reste une complication exceptionnelle mais il s'agit aussi d' une
complication grave induisant tme reprise chirurgicale en urgence.
Uutilisation du chrome cobalt et du titane comme principaux alliages dans la
conception des implants a permis de réduire considérablement le taux de cette complication.
En effet, celle ci était beaucoup plus fréquente quand l'acier inoxydable ou le chrome cobalt à
couler étaient utili sés.
Nous avons vu tout au long de ce travail que la survenue des fractures du col
prothétique était liée au marquage laser. Ce défaut de conception a engendré une diminution
de la résistance à la fatigue de la tige fémorale et la zone de marquage s'est ainsi transformée
en zone d'amorce de la fracture. Le taux de fracture de 6% retrouvé reste dans la fourchette
décrite dans la littérature concernant les fractures de tige fémora le en générale puisque celle ci
se situe entre 0,23% et 11 %.
Cette complication engendre une reprise chirurg icale qui peut s'avérée difficile surtout
lors de l'extraction de la tige fracturée. L'utilisation de la technique appropriée d'extraction
permet de la réaliser sans difficulté et sans perte de substance osseuse.
Nous avons l'espoir de voir ce type de complication complètement irradié. Le
marquage laser devrait être aboli sur toutes les zones des tiges fémorales supportant de forte
charge. Même que ce marquage Laser des implants pourrait être remplacé par une autre
procédure n'engendrant pas d'altération au niveau des alliages et ne modifiant pas leur
résistance à la fatigue tel que le marquage électrochimique.
108
(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
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(CC BY-NC-ND 2.0)
MERINI
THÈ
TH ÈSES MAZENOD
℡ 06 01 99 75 70
contact@imprimerie-mazenod.com
www.thesesmazenod.fr
RESUME :
La fracture du col prothétique sur tige standard reste un évènement rare dans
l’arthroplastie de hanche. Le but de cette étude était d’analyser la survie à dix ans de la tige
fémorale Corail® (DePuy, J&J,Warsaw) avec marquage laser sur le col et de rechercher les
facteurs de risque favorisants la fracture.
Entre octobre 2002 et décembre 2003, 295 prothèses totales de hanche ont été
consécutivement implantées chez 286 patients. La tige Corail avec marquage laser sur le col a
été utilisée pour tous les patients de l’étude. Ce marquage laser se situait sur la face antérieure
(références de l'implant) et postérieure (nom du fabriquant) du col prothétique.
Il s’agissait de 156 hommes et 139 femmes, d'un âge moyen de 63 ans (18-89 ans) et avec un
poids moyen de 73 Kg (45-120 kg).L’étiologie était une coxarthrose primitive dans 223 cas
(75,5%). Une tige standard était implantée dans 240 cas (81,4%) et une tige latéralisée dans
55 cas (18,6%). Le critère de jugement principal était le changement de la tige fémorale sur
fracture du col prothétique. Le taux de survie était calculé selon la méthode Kaplan-Meier et
l’analyse statistique des facteurs de risque selon le modèle de Cox.
Au recul à 10 ans, il y a 11 perdus de vue et 35 décès (tige en place).Seize patients
étaient repris pour fracture du col prothétique. Aucun patient n’a été repris pour descellement
aseptique. Nous comptabilisons 6 reprises pour sepsis. La courbe de survie globale à 10 ans
était de 90,5%. La prévalence des fractures du col prothétique était de 6% : il y avait 15
hommes et une femme, d’un âge moyen de 56 ans (38-70) et d’un poids moyen de 84 Kg (70-
120). Toutes les ruptures étaient des fractures de fatigue liées au marquage laser sur le col
prothétique. Ces fractures sont survenues à un délai moyen, après implantation, de 4,5 ans
(1,4-9,8). Les facteurs de risque favorisant la survenue de ces fracture étaient : le poids > 80
Kg (p=0,028), le jeune âge (p=0,039), le sexe masculin (p=0,020) et l’utilisation d’une tige
latéralisée (p<0,001).
Notre étude montre que le marquage laser crée une zone de faiblesse sur le col
prothétique et doit être interdit.
MOTS CLES
- Prothèse totale de hanche
- rupture d’implants
-fracture de col prothétique
-marquage laser