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Histoire de L'art Complet
Histoire de L'art Complet
Bibliographie
Avant – propos
Comme l’architecture est créée dans un champ de tension entre raison, émotion et
intuition, la formation dans ce domaine doit être considérée comme la manifestation
d’une aptitude à conceptualiser, coordonner et exécuter l’idée de construire enracinée
dans la tradition humaine.
Introduction générale
I. Notion de l’art
L’art est le mode d’expression particulier des hommes, le reflet de l’esprit qui
définit et anime une époque dans toutes ses manifestations. L’art est l’apanage de
l’homme. C’est la première manifestation de l’intelligence de l’homme (Cfr. Cours
d’esthétique 4ème architecture).
Nombreux sont ceux qui ne voient pas en lui qu’un jeu, un amusement. Nombreux
sont aussi qui ne le révèrent que par conformisme et avec un secret mépris pour son
utilité. Certains ne sont pas loin de le considérer comme un luxe.
En effet, il n’y a pas d’art sans homme, pas non plus qu’il n’y a d’homme sans art.
Par lui, l’homme s’exprime plus complètement, donc se comprend et se réalise mieux. Par
lui donc, le monde devient plus intelligible et accessible, il devient familier. Il est le moyen
d’un perpétuel échange avec ce qui nous entoure, une sorte de respiration de l’âme assez
analogue à celle physique, donc ne peut se passer notre corps.
L’être isolé et la civilisation qui n’accéderait pas à l’art sont menacés d’une secrète
asphyxie spirituelle, d’un trouble moral. Pour bien comprendre le rôle de l’art, il n’est pas
inutile de se demander ce qui caractérise l’homme, le distingue essentiellement de
l’animal c'est-à-dire qui lui donne sa place prédominante dans la chaîne des êtres. L’animal
ressent en lui que des impulsions plus ou moins impérieuses et il leur obéit. Il s’agit pour
lui d’obéir à ses instincts, à ses appétits, à ses désirs.
Pour lui agir, c’est subir sa propre nature (l’homme choisit). L’homme quant à lui,
veut davantage : il ne lui suffit pas d’agir, il veut agir en connaissance de cause ; connaître
et juger le mobile de ses actes, la raison des faits et des choses qui l’entourent. De là est
sorti ce qu’on appelle « la science » et plus particulièrement celle du passé « l’histoire ».
Mais à quoi sert de connaître si ce n’est que agir sur ce qui est et ce qui sera. En
effet, l’homme doit forger le présent et l’avenir (l’animal ne peut pas se faire des projets).
Autrement dit, l’homme doit choisir ce qu’il veut ; or choisir c’est juger ce qui est mal, ce
qui est beau et ce qui est laid.
Nous trouvons alors que les fonctions (facultés) principales propres à l’homme c’est
d’abord la connaissance lucide et ensuite, le sens de la qualité, c'est-à-dire le désir
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Connaître ce qui a été, ce qui est et ce qui peut être, créer le meilleur, voilà donc le
propre de l’homme et sa grandeur. Or l’histoire de l’art répond à cette double quête de la
connaissance et de la qualité. Par elle, l’homme apprend à mieux se pénétrer, à savoir ce
qu’il a été au long des siècles, tel qu’il s’est reflété dans le témoignage direct et irrécusable
toujours vivant de ses œuvres, tel qu’il est aussi dans sa nature profonde et éternelle car
rien de mieux ne permet de sonder la sensibilité, l’esprit, les profondeurs de l’homme.
L’histoire de l’art est aussi la meilleure approche qui met l’homme au même titre
que la connaissance. Celle-ci se ressent ; elle ne se définit ni ne s’explique ; on lui a donné
un nom, on l’appelle en art « la beauté ».
Mais depuis qu’il y a des artistes, des penseurs, elle (la beauté) ne se laisse pas
appréhender par les théories. Il suffit d’élever chacune de celles-ci jusqu’à une certaine
qualité pour qu’elle crée de la beauté. En chaque lieu de la terre, en chaque moment du
temps, elle prend un aspect imprévu et déroutant. La beauté, la qualité sont des oiseaux
de feu. Elles se posent là où il leur plaît et ne se laissent enfermer dans aucune cage sinon
elles s’éteignent et meurent. Ce n’est donc pas l’apanage, la prérogative d’un peuple,
d’une race.
Etant donné l’option de la section, nous insisterons plus sur l’architecture que sur
les autres formes d’art sans pourtant les minimiser. Nous exprimerons par quel moyens
les hommes, depuis l’âge mégalithique jusqu’à nos jours, composèrent avec l’inéluctable
force qu’sont la pesanteur et quelles solutions ils apportèrent aux problèmes qu’elle fait
surgir :
Nous montrerons encore, comment selon les temps, les lieux et les civilisations, les
organes et les structures des édifices se modifièrent et s’adaptèrent aux circonstances,
fussent-elles accidentelles.
L’architecture n’étant pas seulement l’art de bâtir mais bien l’art de bâtir sous le
signe de la beauté, nous indiquerons comment les architectes aux différentes époques,
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déterminèrent des proportions résultant des rapports ou tracés géométriques qui les
conduisirent à des modulations harmoniques d’une souplesse et d’une variété infinie.
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Elle est marquée par des indices des foyers creusés dans le sol avec des charbons,
des cendres et des ossements. L’homme n’éprouvait ni le besoin de protéger, ni celui de
construire. Il avait pour seul instrument le silex éclaté et non émanché.
On oblige l’homme à chercher des abris pour la rigueur de son climat, aussi
l’homme a-t-il utilisé des grottes et les anfractuosités naturelles dont il décorait les parois
d’animaux peints avec précision au moyen des couleurs naturelles ocre et noir.
Elle est marquée par l’invasion des peuplades, croit-on, venus d’Asie qui
apportèrent une première civilisation agricole et pastorale. Ici, à côté du silex poli et cette
fois-ci émanché, les instruments de bronze apparurent. Le fer n’est venu qu’un peu plus
tard. Pourvu de cet outillage, l’homme selon les lieux creusait des grottes dans les falaises
des calcaire tendre, élevait des palafittes ou huttes sur pilotis assemblés par des brelages,
premiers éléments de charpenterie et couvrait la toiture de paille ou de roseaux.
D’autres pierres levées ne semblent pas avoir des origines sépulcrales mais peut-
être astronomiques. Tel est le cas de Menhirs qui, s’ils se présentent en série, portent le
nom d’alignement et celui de Cromlechs (Lek), s’ils sont disposés en rangs. Ces pierres
étaient parfois décorées de gravures grossières en forme d’ondulation, concentriques ou
d’écritures dites Runes. L’effet architectural n’est pas qu’ébauché. L’emplacement
toujours bien choisi fait que l’œuvre s’associe déjà avec la nature : c’est le premier
balbutiement monumental.
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Une partie des alignements du Ménec. Ici, chaque menhir mesure entre 1 et 2 mètres.
Grâce à la conjugaison d’un sol riche en argile, en calcaire, en grès ou garnit mais
pauvre en bois, les égyptiens créent un art savant tandis que le reste du monde restait
encore au stade préhistorique. C’est un art essentiellement d’inspiration religieuse. On ne
peut véritablement comprendre le sens de ses créations et les apprécier qu’à condition de
connaître les idées métaphysiques qu’elles ont utilisées. L’art permettait de transporter
les idées en formes valables et fonctionnelles. Les meilleurs artistes et artisans étaient au
service des souverains et des dieux. C’est ainsi qu’ils employèrent les matériaux les plus
précieux et les plus durables pour les constructions de dieux. Ce qui augmentait la valeur
des objets d’art, c’est surtout leur attachement à l’ordre divin appelé Maat qui embrassait
tous les domaines de l’activité humaine en leur donnant la spiritualité la plus spécifique
égyptienne.
I. La plastique
II. L’architecture
Toutefois, ils apportaient aux morts, un tribut d’adoration et des soins qui
s’exprimait par des sépultures et des temples magnifiquement construits et qu’ils
voulaient éternels.
Les égyptiens, d’après l’historien Hérodote, surpassaient tous les hommes dans les
cultes qu’ils rendaient à leurs dieux. Aussi, les pharaons eux-mêmes, fils du soleil,
n’avaient-ils pas d’autres soucis que de construire et d’embellir les temples. L’homme
d’ailleurs était hanté par la volonté de sauver son âme et d’assurer la survie de son double.
C’est ainsi qu’il apportait, pour ce faire, aux corps momifiés, mobiliers et offrandes.
La brique servait aussi à édifier les voûtes et les berceaux mais sans cintres. Le
système de cette édification était simple et économique. En effet, le dôme de forme
ogivale était construit par des assises annulaires successives et allait sans cesse en
décroissant, le surplomb très faible de chaque nouvelle assise sur la précédente permettait
de passer du support auxiliaire ; le berceau procédait du même principe. Lorsque la pierre
était à pied d’œuvre, les maçons conservaient du moellon, la forme que l’éclatement avait
provoquée en carrière, il dressait simplement le lit de pose et dérasait la face supérieure.
Le mur élevé, il le ravalait en commençant par l’assise la plus haute et il l’enduisait ensuite :
si les murs étaient épais, ils montaient deux parements et remplissaient les vides par des
fragments de pierres ou de brique. Les fondations de murs étaient peu profondes et
s’appuyaient sur une couche de sable damée sur un humus compact et résistant. Les
pierres étaient généralement posées à joint vif et n’étaient liées par aucun mortier.
Toutefois, les premières constructions étaient des maisons rectangulaires dont les
murs inclinés étaient constitués de blocs d’argile, remplacés par des briques à partir de
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l’époque de l’unification. Les toits étaient en troncs de palmiers placés les uns à côté des
autres. Des futs écorcés supportaient comme des mâts, des bâtisses ressemblaient à des
tentes. A la place des murs, on utilisait des nattes tressées de roseaux ou joncs et
renforcées au moyen d’un enduit de limon. Inversement, les coins et les arêtes des briques
d’argile étaient protégés par des faisceaux. Il y a eu plus tard, adoption de la construction
en dur sous la 3ème dynastie qui utilisait la pierre. Mais on retrouve également des
reproductions (peut-être erronées) en calcaire, grès ou garnis des anciens bâtis en torchis
(terre grasse et argileuse malaxée avec de la paille). Les faisceaux de joncs de l’autre fois
sont devenus comme des « astragales » (moulure ronde qui sépare le fut d’une colonne
du chapiteau), un encadrement décoratif. On remonte des murs inclinés sur le pilon
d’entrée des temples. La gorge « égyptienne », élément architectural, sert de
couronnement. C’est une moulure concave dont l’origine remonte aux branches de
palmiers qu’on fixait sur les parois en pisées (maçonnerie de terre argileuse battues sur
place). Ce couronnement des palmiers tels que temples, palais et tombe royal sont
considérées comme des reproductions de l’édifice.
Une enceinte clôturait le complexe plus tard, les temples furent protégés par une
muraille. L’un des plus anciens architectes égyptien est Immotep qui fut vénéré par la suite
comme dieu. Il a fait reproduire en pierre, les bâtiments de bois du palais. C’est une sorte
de réplique de la résidence terrestre destinée à l’éternité.
Les colonnes égyptiennes sont une des plus importantes trouvailles de l’art
égyptien.
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la
Temple de Louxor, érigé au XIVe siècle av. J.-C. par Aménophis III
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I. La plastique
L’art grec nous surprend par la multiplicité dans ses œuvres, sa magnificence, son
don d’observation très précis de la nature et l’égalité avec laquelle il traite de tous les
sujets et parmi ses œuvres, on trouve aussi bien des sculptures de bas-relief, de grandes
peintures murales que des petits bateaux décorant des récipients. Cet art géométrique est
surtout connu par de nombreuses découvertes céramiques. Le dessin géométrique était
composé des lignes droites, des zigzags, des triangles, des cercles et des motifs en forme
des méandres.
Ces dessins ne sont pas certainement des ornements au sens moderne du terme.
On a su composer la régularité des motifs et leur répétition selon un certain rythme.
C’est ainsi que cette poésie antique atteint son apogée à cette époque. Les grecs
ne représentaient les animaux et les figures humaines qu’après avoir trouvé les formules
abstraites d’interpréter un nouveau motif. Leur peinture s’appliquait surtout sur des
récipients. Les thèmes les plus courants étaient la représentation des combats, des
courses de chars, de lamentation aux morts.
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Les plus anciennes statues de marbre grecques appelées « les idoles » étaient
comme des poupées. Ce n’était pas réellement des statuettes. Elles ne pouvaient pas se
tenir debout. Elles faisaient partie des accessoires funéraires déposées près des morts.
Les penseurs de cette époque ne se contentèrent pas des règles de vie établies. Les
artistes considèrent les normes présentes comme des entraves insupportables.
II. L’architecture
D’ores et déjà, il faut noter que les architectes grecs avaient le souci de l’harmonie
et des proportions. C’est ainsi qu’ils ont utilisé des principes selon lesquels les dimensions
de l’édifice sont en fonction d’une commune mesure appelée « module ».
Dorique
Ionique
Corinthien
Cariatide
ENTABLEMENT
CORNICHE Larmier
FRISE Métope
Denticules
ARCHITRAVE
Abaque
CHAPITEAU
Cannelures
COLONNE
FÛT
STYLOBATE
Les croyances ayant changées, toutes les œuvres des cultures ont été détruites. Il
faut y ajouter les catastrophes naturelles, les tremblements de terre qui ébranlèrent les
temples, les tempêtes qui rognèrent la surface des ouvrages plastiques et sans oublier les
guerres.
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De nombreux chefs d’œuvres disparurent engloutis dans les fonds des mers, étant
donné que les bateaux qui leurs transportaient de la Grèce à Rome ou de Rome à
Constantinople furent naufragés. La séparation avec la tradition à la fin de l’antiquité, la
manque d’intérêt à l’art grec. L’application de ces œuvres dépendait du caractère à donner
à l’édifice. Il faut remarquer que les grecs ne se souciaient pas de l’échelle humaine c'est-
à-dire que la relation qui existait entre la destination de l’édifice et ses dimensions.
Ils bombaient les surfaces planes et les lignes horizontales pour qu’elles ne
parussent pas concaves en leurs milieux. Ils galbaient les angles afin que la lumière qui les
irradie ne les déduise pas en apparence.
L’appareil des murs était dans les édifices archaïques polygonal ou à décrochement,
ce qui facilitait l’utilisation des déchets de pierre, ou régulier et disposé par assises réglées.
Il se faisait soit uniquement au moyen de parpaings pierre de taille qui traverse toute
l’épaisseur d’un mur) ou encore par parpaings et remplissage.
Les angles étaient formés par des pierres en équerre dites « aquassettes » ou par
boutisses (pierre placée dans un mur de manière à laisser voir s largeur au dehors) et
passâpes (pierre taillée placée dans un mur de façon à ne montrer qu’un de ses bouts).
Les architectes grecs solidarisaient les membres de l’armature des pierres par des
agrafes et des bijoux (sorte de branche qui unit deux parties d’une charnière, c’est une
cheville). Ils réduisaient la portée de la plate-bande (moulure plate et unie) en inclinant
ses supports au pied-droit (mur vertical supportant la naissance d’une voûte ou encore le
pilier d’une arcade) en lui adjoignant des supports isolés comme des piliers et des
colonnes.
Quelques exemples de leurs constructions : les grecs ont construit des temples et
‘autres monuments tels que acropoles (séjour de dieux), les propylées qui furent la porte
des enceintes sacrées, le théâtre, le stade et l’agora qui jouait la double fonction de
marché et du centre populaire.
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Temple d’Athéna (ou Cérès) à Paestum au sud de Naples (vers 510 av. J-C)
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Temple dorique de la Concorde à grimente (Sicile) construit vers 43 av. J-C
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Temple d’Apollon à Didymes (vers 300 av J-C) conçu par Paenios d’Ephèse et Daphnnis de Milet
Le premier des bâtiments circulaires, conçu par Théodore de Phocide IVè siècle av J-C
I. Introduction
Nous pouvons citer celui de Carthage, qui était le point d’échange le plus important
entre l’Asie mineure et l’Afrique. Les phéniciens ont surtout transmis leur mode de
construction monumentale. Ils connaissaient le fer qui leur permettait d’exploiter les
carrières de roches.
II. Formes
On trouvait des monuments, où tout le détail décoratif est copié sur des modèles
égyptiens. Mais ailleurs, on sent dans la façon dont les modèles sont interprétés, un sang
nouveau qui se retrouvera ; ils ont construit les premières productions de l’art grec. Le
pilier phénicien est ordinairement rectangulaire et se termine par une sous-poutre à
volute qui sera le point de départ du chapiteau conique grec. Bref, tous les éléments mis
en œuvre pour la décoration phénicienne sont d’origine étrangère. La sculpture revêt à
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son tour le caractère de l’art d’imitation. Exemple : les sarcophages de la Phénicie sont des
reproductions des sarcophages égyptiens en forme des momies. La plupart de ceux qui
nous sont parvenus datent d’une époque par teneure aux influences hellénique, la partie
générale est égyptienne, la facture absolument grecque.
Etant des marins, ils sont habitués à manier des lourds fardeaux et d’utiliser
beaucoup leurs forces physiques. Aucun peuple avant eux n’a construit avec des blocs si
lourds allant jusqu’à 1000 tonnes.
Ils taillaient leurs monuments dans le roc vif. Ils sont considérés parmi les premiers
peuples à créer le monolithe artificiel pour l’emploi du mortier. Ils inventèrent des produits
agglomérés pour la construction des chambres sépulturales.
Les phéniciens sont tantôt des inventeurs tantôt probablement des simples
intermédiaires entre Babylone et l’Orient. Ils auraient apporté vers l’occident, le principe
de la bâtisse en menus matériaux agglomérés par l’emploi de mortier de chaux.
a) Les tombeaux
Qui sont des chambres souterraines creusés dans le roc, bordés quelques fois de
plusieurs étages, de cellules où se logent les cercueils, et surmontées soit de cippes, soit
d’édicules en forme de prismes ou de tours. On les retrouve à l’île de Chypre, la Judée et
à Carthage.
On retrouve également les tombeaux parmi les monuments des cultes étrangers.
b) Les temples
Le temple phénicien était un sanctuaire dressé sur une plate-forme qui entourait
une monumentale enceinte. On les retrouve à Judée et dans la Phénicie continentale.
c) Les sanctuaires
L’architecture ne nous est connue que par des ruines encore mal explorées, et par
les indications de quelques médailles chypriotes. On les retrouve dans la Phénicie
continentale et également parmi les monuments des cultes étrangers car les phéniciens
ont plus d’une fois dédiée des sanctuaires à des dieux étrangers.
Dans les constructions civiles et militaires, nous retrouvons « le rempart » qui est
l’ouvrage de défense le mieux conservé, et qui défendait du côté de la plaine promontoire
de Sanics.
Fort hispano-turc de Kélibia construit sur des soubassements puniques (Ve et IIIe - IIe siècle av. J.-C.)
On nous signale que deux aqueducs se sont conservés qui remontent à des vieilles
époques juives, l’un d’eux alimentait la ville et l’autre assurait une communication
souterraine entre Jérusalem et la fontaine de la vierge, le premier auquel la tradition
attache le monument de Salomon, nous est parvenu sous la forme d’une conduite à tubes
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de pierres emboîtes, l’autre qui nous rapporte authentiquement au temps d’Ezéchias, est
un tunnel creusé tout entier dans le roc.
I. Historique
L’histoire de l’art en chine n’est nullement un hors d’œuvre dans un tableau général
des architectures. Par son origines, l’architecture chinoise parait se rattacher à la Chaldée
et malgré sa tendance à l’isolement. La chine exerça au loin une nation dont il faut tenir
compte. Dès la haute Antiquité, le commerce répandit en même temps que les produits
de la chine, ses formes ornementales ; la religion bouddhique établit pendant plusieurs
siècles avec l’inde, des relations suivies qui exercèrent leur contre coup sur l’architecture.
II. Procédés
1. Matériaux
Son emploi facile : les chinois n’avaient pas l’intention d’utiliser leurs édifices dans
l’avenir, ils s’en servaient dans l’immédiat.
Son sol volcanique : le sol chinois (japonais) expose sans cesse les édifices à des
secousses violentes. La construction en bois se trouve naturellement indiquée.
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Celle-ci ne sert que pour les parties des édifices sujettes aux attentes de l’humidité.
Au japon, il n’y a que des matériaux d’origine ignée (pas de la stratification), ce qui entraine
l’utilisation d’un polygonal. Leurs assises étaient rarement planes, leur profil longitudinal
est courbe tournant sa convexité vers le sol, ce qui est une garantie contre le tremblement
de terre.
En chine par contre, il y a présence des pierres qui se désagrègent sous l’action de
l’eau et de l’humidité. Signalons qu’il y eut développement de l’art de la poterie. La
rubrique se fabrique avec un rare perfectionnement. Son usage parait très ancien (cfr.
La Grande Muraille).
Alors que les Européens n’employaient que la brique crue, en chine déjà, on se servait
de la brique cuite avec de l’argile comme mortier. Les murs des maisons chinoises,
lorsqu’ils sont en briques sont rarement pleins. Les avantages de cette construction
sont les suivants :
➢ Elle exige moins de matériaux ;
➢ Elle protège mieux contre les températures extrêmes
2. Techniques
a) Charpente et toiture
Nous avons l’architecture à combles inclinés font couler les eaux facilement. Il y a
emploi systématique de toit à pente raide.
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Seule l’écorce est résistante, l’extrémité du poteau forme une fourchette dont les
deux branches traversent l’entrait et retiennent du même coup la sablière (grosse pièce
de charpente posée horizontalement sur l’épaisseur d’un mur dans le même ses que celui-
ci). L’arbalétrier est fixé en place par une ligature prenant son appel sur une cheville
d’amarrage au moyen de câbles ou cordes.
c) Croquis
Faciliter d’établir des groupes et de ménager des ouvertures : pour les pavillons la
charpente se réduit aux arêtiers à une sablière et un panneau de chevronnage.
Le toit est l’ornement principal de l’édifice qu’il couvre. Posséder plusieurs toitures
les unes au-dessus de l’autre relève d’une dignité.
Ceci offre la meilleure protection contre la chaleur et c’est ce qui explique qu’elle
est avant tout une protection avant de devenir un emblème.
Dans les édifices luxueux, on double ou triple les chevrons par des fourrures pour
leur donner une forme générale d’égale résistance. Mais souvent on préfère utiliser des
ornements suspendus comme habillage de l’avant plan.
La véranda ou le portique sur les colonnes et les membres les plus originales de
l’ordonnance. La colonne est ornée à son pied par une base que l’on voit de nos jours sans
chapiteau. Les colonnes soutiennent le portail et des poutres par des aisselliers (courbe
rappelant les goussets en bois flexibles) ou par des enrayures successives que nous avons
décrites plus haut.
Le plafond suit la pente de la toiture avec un baie rectangulaire dans le mur de fond
appelé œil de bœuf (trou d’aération).
5. Sculpture ornementale
Comme chez les indus, chez les chinois, la sculpture est prise comme un retapisserai
en relief ouvrant les champs entier de surface qu’elles décorent. Des plus anciens vases
de bronze, cette décoration à évoluer jusque à la production de la nature vivante passant
par des lignes tortueuses, contours dentelés, les découpures. Cette sculpture figurée de la
chine a deux époques bien différentes :
L’autre postérieure.
Concernant l’antérieur : les monuments qui la témoigne sont les rares effets du temps.
Elle est caractérisée par un simple réalisme, aucun monstre, oiseau à face humaine sans
expression contractée.
Pour la postérieure : est celle de l’art fantastique qui commence avec l’entrée du
bouddhisme en chine, notamment les dessins tourmentés samanides avec modèles
originaux qui pénètrent jusqu’au japon.
6. Couleur
Un autel coloré
7. Proportion
C’est du toit que toutes les dimensions se rapportent. Il est l’élément qui donne
aux édifices leur physionomie par exemple pour le temple, lorsqu’il s’agit de la mettre en
proportion, le point de départ est la distance entre axes de chevrons. Toutes les grandes
dimensions en sont les multiples exacts. Une formule traditionnelle permet de calculer le
diamètre des colonnes, chacune des côtes de détails, mais ici la loi nous échappe. Pour un
temple qui a trois traversées sen face, les deux traversées extrêmes ont seize fois la
distance entre les axes des chevrons et la travée centrale en a dix-huit fois.
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Et pour le retour au profil, nous en avons quatorze fois par traversée. Cette
architecture n’a pas une expression facile. Elle parait admettre dans leur formule de
proportion une complexité de rapport que jamais les grandes architectures occidentales
ne présentent.
III. Monuments
1. Temple
Les cultes qui ont laissé leurs traces dans l’architecture de la cheminée succèdent
dans l’ordre suivant :
3. L’habitation
architecture civile et l’art religieux. En chine la loi fixe pour chaque classe des formes et de
la dimension de l’habitation et les règles qu’elle impose de monter à l’antiquité la plus
haute.
Parmi les ouvrages d’utilités qui tiennent à l’architecture nous nous bornerons à
citer les ponts, ordinairement en charpente, quelques fois suspendues qui franchissent les
canaux de la chine ou les ravins du japon.
L’architecture militaire du japon, qui nous est moins imparfaitement connus, parait
admettre comme base de ces combinaisons le tracer de la crémaillère.
1. Introduction
2. Influences reçues
des chaldéens émerveille les chinois qui empruntent à Chaldée son système
astronomique. Sa philosophie frappe le chinois (les principes qu’ils formuleront dans la
doctrine de Lao-Tseu ; l’esprit positif des chinois). Au 2e siècle, la chine se retranche
derrière la grande muraille et n’y sort qu’au moment où la propagande bouddhiste renoue
les relations entre elle et l’Inde : introduction d’éléments indo-persans sans l’art chinois.
Si l’on peut perler de l’originalité de l’art romain, il n’est pas moins vrai que cet art
a subi de grandes influences, à savoir étrusques et grecques.
Donc ces influences sont dues aux différentes conquêtes qui furent suivies d’une
vague d’importation d’œuvres grecs. Les romains ont pour la première fois élaborée un
art de cour marquant son propre génie. Ils ont en l’occurrence transmis des souvenirs de
leurs exploits militaires et se sont montrés des grands bâtisseurs et se sont caractérisés
par une production impressionnante. C’est ainsi que l’architecture avait trouvé sa plus
grande expression chez les romains.
utilisaient la pierre de taille appareillée dans le mur, les plates bandes et les arcades.
Inspirés des monuments asiatiques construits en briques, dégagèrent un enseignement
immédiat qui les amena à la construction par concrétion : les murs comprenaient des
parements ou des coffrages montés en briques triangulaires au moyen de petites
pyramides tronquées en pierres posées d’aplomb ou à 45° et liées par d’excellents
mortiers de chaux ou de sable. Les planches mobiles posées sur les traverses servaient
d’échafaudage. Cette méthode par concrétion était économique et rapide et fut appliquée
aux voûtes de petites et grandes portées.
a) Temples
Les temples romains présentent certaines différences avec les temples grecs par le
fait qu’ils avaient de la profondeur du portique qui précédait la structure et surtout par la
fréquence de formes ronds. Ils reposaient sur un soubassement rectangulaire sans gradins
et souvent circulaire.
b) Basiliques
Quant à elles, deviendront plus tard le modèle des églises chrétiennes mais elles,
servaient plus souvent pour les motifs purement civils, notamment aux réunions
d’affaires, aux tribunaux et aux assemblées politiques.
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c) Thermes
A côté des temples et des basiliques, il y avait des thermes qui sont le type d’édifices
les plus franchement romains, car ils montrent l’esprit d’ordre des romains dont le
programme traduit si nettement leur façon de gouverner en recréant les populations
soumises, autrement dit, les thèmes sont des établissements de bains publics (piscine).
d) Amphithéâtres et cirques
e) Ouvrages de défense
C’étaient surtout des forteresses pour protéger la ville en temps de guerre et même
contre les menaces des barbares. Il y avait encore des remparts qui entouraient toutes les
villes et qui comportaient des portes constituant des ornements des enceintes romaines.
Toscan composite
I. Influence
« Il n’est point d’esprit de nouveauté qu’il n’ait ses attaches dans le passé » afin de
traiter ces attaches, il faut distinguer dans l’architecture chrétienne deux périodes.
La première période est celle liée aux vieilles civilisations antiques où l’influence de
ces civilisations sa fait sentir dans l’adoption de lieu de culte dans la Catacombe. Puis en
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313, lorsque le christianisme devient religion d’état, les architectes rejettent les
constructions massives voûte usées d’édifices étroits et fermes au profit des grands
espaces ouverts dans la toiture portée sur des petites arcades.
II. Formes
Définition
a. Les arcades ;
b. Les colonnes ;
c. Les baies ;
d. Les décorations.
1. Arcades
Définition
L’arcade est une ouverture en arc. L’arcade sur la colonne était un élément
dominant de la décoration surtout au temps du bas-empire. On pourra distinguer trois
types des arcades selon des écoles qui existaient à cette époque :
2. Colonnes
Définition
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Pilier cylindrique, avec et chapiteau. Pendant la période antique dans les écoles
latines, la colonne servait d’un support léger. Ce n’est qu’à l’apparition du bas-empire que
celle-ci devenait un support d’une arcade. Mais les byzantins ont remarqué que la colonne
à chapiteau convenait mal à leur nouveau rôle, donc il y avait risque compromettre les
édifices. C’est ainsi qu’il y a eu naissance de l’arc en « taillor » qui est une conséquence de
la retombée de l’arc. Il n’apparaît qu’avec l’arc sur colonne et c’est seulement dans
l’architecture de l’empire grec qu’il trouve un emploi systématique.
3. Baies
Définition
Ouverture d’une fenêtre ou d’une porte. Dans l’architecture religieuse, les fenêtres
avaient un aspect d’arcatures et restaient souvent vides.
4. Décorations
Définition
Embellissement, ornement. Le luxe était réservé à l’intérieur. C’est ainsi que les
byzantins par exemple revêtaient leurs églises de marqueteries de marbre ou de
mosaïque. Partout où les marbres pouvaient les fixer, sur les aires, sur les panneaux de
mur, c’est le marbre qu’ils adoptaient. C’est pourquoi aucune autre matière que le marbre
n’aurait une assez intense, assez profond pour s’harmoniser avec les trois d’émaux et de
verre doré.
A titre d’exemple, à Jérusalem, les dômes de porches du Naran ne sont pas revêtus
de mosaïques, la pierre est laissée apparente donc on trouvera le parement de la pierre
qui reste obtenu par l’alternance d’assisses blanches et grisâtres.
III. Monuments
1. Les églises
Les églises de la Syrie central ont été caractérisées par leurs toitures qui sont en
dalles ou en comble sur arceaux car le bois étant rare, au sud du Damas, on y trouvait que
du basalte. C’est ainsi que toutes les toitures ont été construites à l’aide des dalles de
basalte.
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L’église d’Arménie, quant à elle, commença avec son architecture vers le XIème
siècle, elle expirait. Durant ce court intervalle, le royaume d’Arménie s’est couvert
d’édifices d’une petitesse matérielle étrange, mais d’une élégance parfaite.
L’autel ;
Le ciborium ;
L’iconostase ;
Les tables pour les livres et les ornements sacrés ;
Les ambons
Le narthex ;
L’atrium ;
La tour
Le baptistère.
Plan de la cathédrale
de Saint-Jacques-de-Compostelle
36
Eglise Paray
2. Les tombeaux
La tombe chrétienne a deux époques : celle des catacombes et celle des chapelles
sépulcrales et cimetières ; elles étaient décorées à l’aide des peintures symboliques
rappelant non seulement les drames de la passion mais les dogmes consolateurs en tours
carrés, fréquents en Syrie et enfin les chapelles funéraires.
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Son point de départ est en perse. L’art musulman qui commence au VII ème siècle,
au moment où les architectures byzantines ont pleinement constituées ; il en subit
l’influence, mais les contrées où il prend naissance sont celles de l’art byzantin n’avait pas
encore jeté des racines profondes, au lieu d’accepter les procédés byzantins, l’art
musulman remonte à la source d’où ces procédés sont issus, et en s’inspirant sur des
principes qui avaient dominé l’architecture de Constantinople, il arrive à des
combinaisons, à des formes entièrement étrangères à l’empire grec.
Pendant les VIIème et VIIIème siècles, le foyer est à Damas et au Caire, mais au IXème
siècle, il se transporte à Bagdad et à Cordoue.
Ses vrais débuts sont en Syrie avec comme mode de construction les terrasses sur
arcades qui ne diffèrent du système antique du Hauran que par la substitution d’une plate-
forme de charpente à la place de la toiture en dallage, ce système est d’origine persane, il
est celui des monuments des premiers âges de l’islamisme : la mosquée voûtée constitue
le second âge des influences persanes.
Les arcades sont rangées par files parallèles, sur lesquelles reposent une terrasse
ou de petits combles. C’est ainsi qu’on eut les mosquées de Syrie, d’Egypte et d’Espagne.
Rappelons que les perses bâtissaient presque exclusivement en briques. Ils ne pratiquaient
pas l’arcade sur colonne ; chez eux, les arcades reposaient sur des piliers carrés en
maçonnerie ; tandis que l’arcade est presque toujours sur les colonnes.
A. Profils d’arcades
Les musulmans emploient souvent l’arc en fer à cheval (ce qui est rare dans
l’architecture byzantine) et l’ogive (étrangère).
L’école d’Espagne exclut l’ogive d’une façon presque absolue. En revanche, elles
possèdent en propre, les arcades enchevêtrées dont le type est Cordoue, et les
tympans ajourés dont le type est l’Alhambre.
Les arcs lobés : admises d’une façon courante qu’en Espagne et dans les régions de la
côte africaine qui confinent à l’Espagne, Maroc et Algérie.
2. Les charpentes
1) Terrasse et comble : les charpentes des terrasses ont un simple solivage (par
l’intermédiaire d’un plancher), la couche d’argile qui sert de garantie entre les
chaleurs et les pluies.
2) Combles à versant : véritable exception, se partage entre deux types
archaïques de la ferme à entrait portant et de la ferme à tirant (type romain).
3) Ferme à entrait portant : appartenant aux toitures traditionnelles (rue de
Damas). Pour les poutres des plafonds et solives des terrasses. On utilisait le
tronc de palmier (le plus médiocre des bois). On ne comptait pas sur la
résistance.
4) Construction des terrasses sur ossatures de charpentes : au lieu des terrasses
reposant sur un solivage, les arcades des régions sahariennes se contentent
d’une ossature en stipes de palmier sur laquelle ils bâtissent (solution admise
pour petite portée). Les détails réunis sur la même figure proviennent des
constructions mixtes, terres et bois de palmier qui se pratiquent en Afrique.
5) Dôme en charpente : extension de l’architecture, les procédés de construction
des coques du navire. Le dôme en bois est exécuté par des procédés visiblement
empruntés à la charpente navale.
construction par tranche ne s’impose que par le rouleau intérieur ; c’est le seul
qui s’est bâti par tranche.
2) Voûtes sur nervures : quelques mosquées à charpentes des premiers temps de
l’Islam présentent de petits sanctuaires, des Mihrab abrités par des voûtes ; ce
qui fait l’intérêt de ces petites voûtes, c’est qu’elles sont à nervures. Les
initiateurs ne sont pas des initiateurs du système dit « à leur petit esprit
inventif ». Le Mihrab apparaît au Xème siècle (genre de voûte à nervure).
3) Voûte d’arête : le système à nervure convenait aux voûtes d’arête. Las arabes
ne l’ont jamais appliqué. Ils ont employé les voûtes d’arêtes récemment en vue
d’ajouter l’effet décoratif.
4. Coupole
C’est au XIVème siècle, à l’époque où le sultan Hassan envoie en Perse ses architectes
pour s’en acquérir sur les procédés, que se généralise le système de coupole sur
pendentifs.
1) Type normal : le dôme persan est tracé suivant un profil très rehaussé. La
coupole sphérique dont la partie inférieure dégénère vers le sommet en un
cône, ce qui supprime une difficulté de construction que nous avons
signalée à propos de l’architecture byzantine. La difficulté de conserver aux
lits, dans la région du sommet, une direction perpendiculaire à celle de
l’intrados.
2) Dôme en maçonnerie creuse : réalisé non d’une maçonnerie pleine mais de
deux coques en briques reliées par des éperons et des arceaux
d’entretoisement on obtient ainsi une voûte rigide. Une voûte pleine mais
plus légère et de moindre poussée.
3) Dôme conique : exécutée en briques, profite des facilités que procure
l’emploi de la brique, il donne des reliefs côtelés, parement plissés qui
ajoutent la rigidité.
4) Dôme alvéole : lits horizontaux, il se compose de petites niches s’élevant
par encorbellement les unes au-dessus des autres.
5) Dôme bulbeux : vient enfin la coupole bulbeuse. Il se rattache à des
influences de l’Inde où nous en avons reconnu l’existence à une date bien
ultérieure. Une partie renflée s’exécute par des lits horizontaux, un
chaînage la maintient et la coupole bulbeuse vient juste à l’instant où le
renflement cesse.
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Le ruban décoratif s’adapte aux baies aussi bien qu’aux arcades. La poutre arabe
est ou rappelle un noyau de palmier moisé entre deux planches. La décoration arabe,
l’arabesque semble une cristallisation qui s’épanouit sur les surfaces en ramenant suivant
une loi de périodicité, suivant une sorte de rythme, un motif toujours le même. Les
arabesques sont engendrées par les polygones réguliers : triangles, hexagones,
pentagones, … sur des surfaces suivant une loi uniforme. Ces polygones se pénètrent et
s’enchevêtrent d’une façon très complexe. Le mode de tracé général des édifices est celui
de tracé de canevas graphique, qu’on a appliqué aux détails arabesques. Tracé et
proportion des arcades : l’ogive dont les constructions en pierres sont à deux centres, et
la distance de ces centres à l’axe répond au huitième de l’ouverture.
IV. Monuments
Si l’architecture musulmane offre certains traits qui la font reconnaître, elle revêt
selon les régions et les époques, des formes diverses.
Les mosquées
Habitation
Etablissement hospitaliers, bains, bazars
Ponts
Construction militaire
1. Mosquées
Les mosquées sont les principaux édifices musulmans ; ce sont les lieux de prière,
les croyants sont en longues files avec regards tournés vers les lieux saints de l’islamisme.
Le grand axe est dirigé transversalement et divise les arcades. Des cours à portiques
les précèdent alors que, par devant, se dressent le minaret.
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Les turbés sont les mosquées funéraires. Il existe deux types de mosquées suivant
les époques, système sur arcade, système sur coupole ; l’un en forme de basilique
(exemple : mosquée de Toulon, Armou, au Caire, de Damas, de Cordoue) et l’autre en
forme d’édifice voûté (exemple : mosquée d’Hassan au Caire, de Chah-Abbas à Ispanham).
La mosquée comprend :
Le Mihrab : une simple niche, un seul ornement symbolique que les musulmans
admettent, elle indique la direction de la ville Sainte (La Mecque).
La chaire : sert à la lecture du Coran, se dresse à côté du Mihrab.
Natte, tapis, pupitres pour les fidèles : portant des exemplaires du Coran.
Minaret : la tour où la voix du muezzin remplace les cloches chrétiennes aux heures
de prière.
Les annexes de la mosquée : écoles, établissements hospitaliers, logements des
pèlerins et des voyageurs pauvres.
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2. Habitation
3. Etablissements hospitaliers
4. Ponts
5. Constructions militaires
Très développées chez les persans. Les arabes n’ont appris à se fortifier qu’à l’école
des byzantins et des perses.
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1. Le XIème siècle
a) La renaissance
b) Renouveau social
c) Renouveau religieux
d) Renouveau matériel
Le commerce ressuscite.
Les contacts vers l’orient reprennent (croisades, pèlerinages).
Les voyages sont fréquents.
e) Renouveau artistique
2. Le XIIème siècle
3. L’influence principale
a) L’art carolingien
b) L’art oriental
c) L’art basilical
1. Types principaux
Les plans romans sont très variés ; ils varient selon les lieux, les programmes et les
ressources.
Le plan central est exceptionnel. Il se rattache à l’église du Saint-Sépulcre à Jérusalem.
Le plan trèfle est une survivance carolingienne.
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a) Les nerfs
b) Le sanctuaire
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Est la partie qui évolue la plus profondément par suite surtout du grand
développement de la liturgie monastique, d’autre part, les moines devenant prêtres, il
faudra plus d’autels latéraux.
c) Le porche
L’atrium au cours intérieur est presque partout disparu. Il est remplacé par le porche.
C’est une annexe devant les portes.
Les types varient beaucoup.
d) Les tours
On trouve les mêmes qu’à l’époque de formation : tour lanterne, tour d’escalier,
clocher.
Les écoles du nord de la Loire les multiplient.
e) Les cryptes
f) Les cloîtres
Ce sont des galeries à portique d’un préau (cour découverte au milieu d’un cloître.
On les trouve près des abbatiales et des cathédrales
2. La construction
a) La voûte
b) La coupole
Certaines écoles l’adoptent à chaque travée, mais le plus souvent, elle se place à la
croisée.
c) La voute à nervures
Remarque : dans les régions du nord, les voûtes sont couvertes par une toiture
élevée, alors qu’en Orient, la voûte elle-même sert de couverture et que dans le midi on
se contente de donner une faible pente à l’extrados de la voûte.
Ces différences s’expliquent du fait qu’au Nord de la Loire, la voûte a été introduite
dans la basilique pour remédier aux changements de températures et aux dangers
d’incendie.
3. La charpente romane
Toutes les églises ne sont pas voûtées, certaines sont simplement couvertes par
une charpente.
a) La charpente romane en fermes reliées par des vernes (arbres qui poussent
dans les lieux humides) existe dans le Midi.
b) Au nord de la Loire on ne connait guère le type germanique : c’est le système
de chevron-ferme.
Sur l’entrait viennent se poser deux chevrons assemblés à queue d’aronde (en
forme d’hirondelle). Ces chevons sont raidis contre la flexion par des potelés appliqués sur
le côté et assemblée à queue d’aronde. Le tout est consolidé par un faux entrait et des
poteaux. Cette ferme est répétée à peu près tous les mètres. On cloue directement sur les
chevrons les solives ou les lattes qui recevront respectivement les ardoises ou les tuiles.
Le système ne comprend donc aucune pièce longitudinale, à l’exception des sablières
(pièce de bois horizontale qui supporte d’autres pièces de la charpente). Dès la fin du XIIème
siècle se manifeste une tendance à épargner le bois, aussi la forme de la charpente va
évoluer.
4. La couverture
a) Les fondations sont en général peu soignées (on entasse dans une tranchée des
matériaux bruts mêlés à un mortier d’argile).
b) L’épaisseur des murs est normalement de 0,90 à 1,50 m pour les églises
moyennes et atteint jusqu’à 3 m dans les églises voûtées.
c) Ces murs épais ne sont habituellement pas homogènes. Ils sont constitués de
deux parements plus ou moins réguliers et reliés par un blocage.
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d) Les murs sont renforcés par des contreforts et des pilastres peu saillants.
e) Les fenêtres sont ébrasées (élargies progressivement du dehors au-dedans)
vers l’intérieur de l’église :
Pour mieux diffuser la lumière
Pour corriger les dispositions des baies.
a) Dans les petites églises, il n’y a ni colonnes, ni chapiteaux, mais des piliers à
impostes.
b) La base classique, scotie (moulure semi-circulaire) entre deux tores, réapparaît
au XIIème siècle.
c) Les chapiteaux sont très riches et très variés :
Cubiques et ovonnés (ornés en forme d’un œuf).
A ornement en méphat (qui a plus de largeur que d’épaisseur).
Histories (en poli de petits éléments).
7. La façade
En général, elle reflète la division intérieure des nefs, sans artifices ni trompe-l’œil :
a) Décor peint
f. Les figures se détachent généralement en ton fort sur un ton clair. Cette peinture
sans ombre portée ni perspective est très décorative. Les ensembles conservés sont
rares : Saint-Gavin, Brezell, Hildesheim, Tavan, Tournai.
b) Vitrail
Il apparaît dès le Xème siècle. Les vitraux atteignent rapidement une grande
perfection à en juger d’après les débris du XIème siècle et les vitraux du XIIIème siècle à
Chartes. On y présente soit des personnes d’une venue (fenêtres élevées), soit des
médaillons renfermant chacun une scène (fenêtres basses).
c) Pavement
d) Sculpture
e) Parties décorées
a. Les murs
Dans les portes monumentales, les baies sont ornées d’encadrement à ressauts
souvent remontés de colonnettes à chapiteaux et qui se prolongent autour de l’arcade
sous forme de boudins.
c. Les fenêtres
d. Colonnes et colonnettes
Elles sont parmi les éléments les plus décorés de l’époque romane, surtout les
colonnettes : chevrons, torsades, imbrications, …
e. Chapiteau
III. Conclusion
I. Introduction
1. Procédés généraux
Les procèdes de la construction du moyen âge nous sont donnés par exemples des
figures d’une salle d’hospice qui appartient à la plus belles période de l’art gothique,
première moitié du XIIIème siècle.
a. Construction voutée
Les voutes sont nervurées, les conforts, retraités comme ceux des églises
contemporaines ; le guillage est d’une telle légèreté qu’on le croirait métallique ; et les
stabilités est assurés par un généreux artifice. L’architecture civile, évitant les voutes de
grandes ouvertures et de grandes montées, a fréquemment admis les salles carrées avec
pilier centrale.
On borne la hauteur des pieds droits strictes limites de l’utile ; les voutent elles
mêmes ont peu de montées, on peut, grâce au repos que les nervures prennent sur les
piliers central, en restreindre la flèche ; la plupart des salles ainsi construites sont basses,
et un étage habitable règne au dessus de voutes.
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b. Charpente
Combles : pour ne pas vouter les grandes salles, on s’est souvent contenté de les
surmonter d’un comble apparent, et ce comble reproduit exactement les
combinaisons des charpentes apparentes, et des églises.
Ex : le comble de la nef de Saint-Jean de chamois.
Les combles romans, à raison de leur faible inclinaison, étaient écrèment à fermes
partant pannes ; ceux de l’époque gothique sont en général fermettes et reposant par
l’intermédiaire de brochets forment patins sur le solivage du comble, léger effort
d’écartement de fermettes est annulé par le plancher lui-même qui fait l’office d’un
tirant continu.
Planchers : il nous semble naturel lorsqu’on dispose des murs les poutres de
planchers. Cet encastrement. Qui prive d’air les abouts, serait défavorables à la
conservation du bois : jamais les poutres ne s’engagent dans l’épaisseur des murs elles
sont portées sur des cordeaux.
2. Détails et aménagements
Le moyen âge fut une époque secoué par des guerres opposant plusieurs peuples.
La succession des guerres fut à tel point que certaines modifications furent apportées dans
l’aménagement pour éviter l’insécurité engendrée dans les villes au moyen âge qui rendait
dangereuses les ouvertures au niveau de la voie publique. Les habitations urbaines étaient
dépourvues de baies au RDC, n’avaient qu’une porte pleine et une devanture de boutique
fermées par de solides volets. Les fenêtres au RDC se réduisaient à des meurtrière
(ouverture ou l’on tire à couvert sur les assiégeants) ou bien elle donnait sur les cours
intérieurs saut que l’on osait ouvrir des fenêtres de grandes dimensions à partir du
premier étage. Ces différentes procédures nous poussent à différencier doublement ces
fenêtres des habitations à celles des édifices religieux :
a. Dans les habitations, les fenêtres se développent dans la paroi de grande hauteur elles
doivent se renfoncer dans les hauteurs limitées des étages.
b. Les fenêtres des églises sont fixes, le renouvellement de l’air se font dans leurs vastes
vaisseaux sans qu’il soit utile de recouvrir à des panneaux mobiles de vitrages ; celles
de maisons doivent s’ouvrir aisément et permettre à la fois la ventilation de
l’appartement et la vue sur la rue.
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Quant à la porte d’entrée, elle est munie d’un guichet permettant de reconnaitre
le visiteur avant d’ouvrir. Notons enfin comme accessoires ^des baies, les auvents qui
protègent contre le soleil et empêchent la pluie de fouetter contre les panneaux. Les
escaliers étaient un moyen de d’accéder à un niveau supérieur, était à vis ou à rampe
droite et d’une largeur réduite. Il était droit quand on l’abritait sous un appentis (petit toit
à une seule pente adossé sur un mur)
3. Maison d’habitation
a. Plan
Dès l’époque romaine, l’habitation a pour pièce principale, une grande salle centre
de la vie domestique c'est-à-dire le bourgeois et sa famille. Les domestique et les
apprentis ; tous se réunissaient là dedans. Cette grande salle fut appelées « maisonnée ».
Pour les maisons à étages, pratiquement au RDC, nous avons une boutique donnant
dans la rue, avec une autre en arrière donnant sur la cour. A une rive du bâtiment, un
escalier accessible par un corridor et susceptible d’être défendu alors même que la
boutique sur la cour serait forcée.
b. Décoration intérieure
c. Aspect
Caractérisée par des arcades au niveau des baies, de toit à raide pente marquait
par des murs pignon, des baies rectangulaires munies d’avents, s’inscrivant dans les
décharges ogivales d’une simplicité sévère. On angles de façades, on trouvait souvent des
tourelles, portées en encorbellement percées des baies d’où on trouvait un large champ
de vision.
A prendre les choses dans leur ensemble, il y avait un plan type auquel tous les
édifices religieux devraient se conformer. Pour toutes les abbayes et durant tout le mayen
âge, l’esprit qui préside aux distributions est celui qui dictée IX ème siècle les instructions
graphiques de saint Gall.
Ainsi, on retrouvera sur des flancs de l’église, l’évêché qui comprend une chapelle
et une grande salle qui était consacrée aux services de la justice ; sur l’autre flanc de la
cathédrale, le cloitre des chanoines qui remplaçait le cloitre monastique.
5. L’hôtel
Dans ces hôtels, il ya une indépendance des pièces qui se prête à une foule
d’aménagement te rend difficile la détermination précise du rôle auquel chacune était
affectée. Ce rôle n’avait rien de fixe et changeait selon les convenances du moment. Par
exemple, à une époque où on avait à héberger de nombreux hôtes, on s’arrangeait pour
pouvoir au besoin de convertir son logis en série de petits appartements indépendants.
La grande salle servait pour les banquets et pour les fêtes des seigneurs comme
bourgeois, la grande salle est le centre de leur vie intérieure.
Le palais vénitien n’est qu’une variété de la maison gothique du nord avec sa grande salle
et ses vitrages : ou le climat à permis de remplacer les combles o pignons par des toits
plats.
a. Courtines
Au moyen âge l’escalade était aussi les équipements de guerre. On l’utilisés comme
une échelle pour escalader la clôture de l’ennemie. C’est ainsi que pour se défendre (éviter
cette pénétration), on utilise la courtine.
a) Principe de ricochet
Pour rendre les ricochets durs et imprévisibles, les constructions militaires médiévales
étaient exécutées en maçonnerie combinée. Cette technique favorisait l’impossibilité
du séjour de l’ennemie au pied de muraille.
b) Crénelage
Comme les gardiens des édifices restaient souvent sur les balcons, alors le parapet
était crénelé(en maçonnerie dentelée) au sommet et certains traits pour fixer les obis et
les archères étaient dans l’échancrure (creuser, tailler en dedans).
Chez les assyriens et chez les Egyptiens, on a beaucoup utilisé cette technique. Elle
consiste à reporter en avant du mur le parapet crénelé en le soutenant à l’aide d’une série
de corbeaux. Les mâchicoulis servaient aussi au tir de loin car ont tirait à travers le créneau
du parapet. Trouvant cette méthode bonne, les orientaux en avaient une tradition.
Retenons que les mâchicoulis n’ont pas connu dans l’architecture militaire de
l’occident. Car ils n’étaient pas surs de la stabilité des parapets sur les simples consoles.
Eux essayaient d’éviter la difficulté en recourant à des combinaisons de la simple
charpenterie.
N.B. : Tout de même, les mâchicoulis de bois furent probablement les premiers en usage
malgré la concurrence avec le mâchicoulis en maçonnerie.
Composant : ils étaient à Cauchy de grandes consoles de pierre. Dans la plupart des
cas, des boulins ne forment des trous carrés traversant la muraille.
Les tours étaient de diverses formes : circulaire, en pointe. Le moyen âge fut
dominé par des formes circulaires dont la plus récente était pointue.
Celles qui ont suivie cette période, c’est à dire à partir du XIVème siècle, étaient
dotées d’un surcroit de résistance à la face la plus exposée aux choses structures massive
depuis la fondation jusqu’aux étages inférieures ; tandis que les endroits ou commençait
le vide recevaient des embrassures dans les parois. Ce la permettait à la tour de s’auto
protéger.
Les planchers des étages étaient simples, et les escaliers les reliant étaient logés
dense es parois des murs aux endroits ou l’attaque étaient le moins à craindre.
a. Places fortes
Sont des places comprenant une enceinte et une citadelle ou qui constitue un
moyen de défense contre l’ennemie. Nous avons indiqués à propos des églises et d’autres
monuments anciens leurs dispositions définitives. Nous pouvons citer :
Grandes nerfs
Pavement
Fenêtres hautes
b. Châteaux
Le donjon
Le corps des châteaux
Dans le château, les seigneurs étaient plus surement à l’abri d’une émeute que dans
tout autre monument.
a) Donjon
Au XIème siècle et au XIIème siècle, cette position centrale pour lacer sur une rive, de
manière qu’il puddle être secouru au dehors.
On distingue les donjons ronds et les donjons carrés avec ou sans tous les angles.
Citons à titres d’exemple le de donjon de Coucy en forme circulaire, ceux de Véhicules et
Pierrefonds en forme carrée et les donjons d’Etampes et Andelys sont en tout festonnés.
Au pourtour, une chemise annulaire bordant un large fossé et entouré d’une relance
de contre mine.
Au sommet, les formidables dispositifs de tirs plongeant accumulés sur la plate forme.
Ses murs ne sont pas percés de meurtres comme ceux de simples tours, et les salles
qui s’étagent dans son enveloppe sont à peine éclairées.
b) Corps du château
64
Signalons en passant que les prisons sont ordinairement placées dans le sous sol et
présentent l’aspect réduit sombres et malsains.
Pour les appartements aussi bien que pour les défenses l’architecte s’attachent
avant tout à séparer les services ; chaque appartement est desservi par un escalier le
rendant du reste du logis.
Dans le temps, des locaux d’habitations furent sacrifiés dans la mesure où il y avait
peu d’espace, point de jours extérieurs, à peine de rares ouvertures prises sur une cour
que ses hautes murailles assombrissent. Enfin, vers les dernières années du XIV ème siècle,
le besoin du bien être l’emporte sur les précautions défensives, le logement seigneurial
comme à s’éclairer même sur le dehors.
Essayons de préciser les origines de dérivé, les variétés qu’il présente, et les
transformations qu’il éprouve à l’approche des temps modernes quand l’artificielle a feu
intervient dans l’attaque.
a. Les origines
Les plus vielles forteresses qui tranchent par leur physionomie sur les monuments
du Bès empire, appartienne à la Normandie ou aux provinces soumises à ses influences.
Ces châteaux du XIème et XIIème siècle se réduisent à des donjons carrés environnés
d’enceintes.
Les forteresses Normandes imposent par leur grandeur, mais témoignent d’un art
encore à ses débuts. C’est seulement vers la fin du XIIème siècle dans la forteresse de richard
cœur de lion, qu’apparaissent les combinaisons savantes.
Au VIème siècle, pendant l’occupation de la terre sainte par les croisés, le pays
classique de la fortification est la Palestine.
En Italie, l’aspect de la forteresse est plus simple : des tours ordinairement carrées
ou octogones, des plans réguliers. D’une manière générale, Italie à dater du XVème siècle
est une agglomération de petites républiques : les monuments de son architecte ture
militaire sont anciens de villes et des palais municipaux fortifiés, plutôt que des châteaux.
L’école en Italie parait puissamment influée sur le midi de la France.
Le système de défense que nus avons d’écrit, combiné presque exclusivement pour
parer l’attaque des près, à la sape ou l’esclave semblait devoir être abandonné le jour ou
les armes à feu rendaient possible l’attaque à la longue distance : il n’en fut rien. Le son
apparition sur les champs de batailles dès 1341. La défense pendant près d’un siècle
encore ne tiendra presque aucun compte de cette force nouvelle. La seule innovation
motivée par les nouveaux moyens d’attaques consiste à disposer, à l’avant des murailles
à tours et mâchicoulis, quelques épaulements de terre.
A premier vue, l’une de défense parait exclure l’autre : les ingénieurs du XVème
siècle n’en jugèrent pas ainsi. Le canon alors était un engin de trop imparfait pour ruiner
à distance les murailles malgré l’énormité des boulets qu’ils projetaient contre elles. Pour
faire brèche, il ne suffit pas de chocs isoles, il faut concentrer sur un point bien déterminé
un tir précis : le tir manquait de justesse et ne donnait que des secousses capables
démanteler un parapet mais non d’ouvrir une brèche.
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Au XVème siècle, les remparts de terre sont considères à peu près comme la seule
défense sérieuse. On cesse de combler sur les tours : on pratique à graver leurs murailles
de baies qui deviennent de jours plus larges.
Une nouvelle société s’est constituée, dont les besoins cessent de trouver leur
satisfaction dans l’art du moyen âge, il lui faut une autre architecture : cette architecture
empruntera ses dispositifs généraux aux exigences nouvelles et ses formes à l’Italie, ce
sera la renaissance.
5. Attaque et défense
Le tir ;
La mine ;
La brèche et l’escalade.
Parmi les engins de tir, l’arbalète de main qui offrait de véritable garantie de
justesse ; mais elle ne lançait que des très faible masse et sa portée n’excédait guerre 40
m. l’attaque par la mine constituait à creuser jusqu’aux pieds des remparts, des galeries
souterraines qu’on plongeait sous le mur de ruine en ayant soin de soutenir le ciel des
galeries par des étançons pour amanger l’effondrement de muraille.
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La brèche se pratiquait à l’aide des lourds chariots de fer violement poussés contre
les pieds de murs.
L’escalade s’opérait à l’aide des lourds échelles, mais par la portée d’une échelle ne
peut exercer d’une dizaine de mètres.
Pour arriver à des grandes hauteurs, on recourrait à des beffrois roulants munis de
leur sommet de pont-levis qu’on abattait sur la brèche de remparts.
Aux galeries de mine, l’assiégé opposait la contre mine ou l’établissement d’un mur
intérieur destiné à remplacer la partie du rempart ruiné par l’assaillant. Contre le tir de
l’arbalète, on pouvait se protéger par des simples parapets en maçonnerie, contre
l’artillerie à feu, il faut sinon des blindages métalliques, tout au moins d’épais rempart de
terre.
La fortification du moyen âge possède d’une ressource de plus celle du tir émane
directement de l’ouvrage à défendre.
Eléments de fortification
Matériaux et mode d’emploie : Les constructions militaires du moyen âge se
présentent presque toutes l’aspect d’enceintes à murailles de maçonnerie. A peine
admettait-on parmi les ouvrages avancés de placer quelques remparts de terre
surmontés de palissade, offrant de fortification passagère.
Château militaire de Manzanares el Real (Espagne) construit au xv e siècle par l'architecte Juan Guas
68
I. Introduction
Le mot gothique a d’abord un sens péjoratif de «barbare». Ce sont les italiens qui
l’ont utilisé pour la première fois pour appeler l’art du moyen âge jubé par eux comme un
art inférieur.
Mais par la suite, le terme a désigné un art ogival (forme de sa voute). L’art gothique
essentiellement français a donné par son architecture à l’art religieux, sa plus haute
expression qu’il n’ait jamais atteinte.
Par rapport aux époques romanes précédentes. Le gothique est aussi marqué par
le développement sensible du monde imaginé qui n’est plus exclusivement vouée aux
termes bibliques mais englobe aussi diverses sciences. Ainsi avec les décorations
plastiques, la cathédrale devient une véritable encyclopédie illustrée. En plus des
personnes de la bible, on y trouve les sept ans libéraux, la rhétorique, la dialectique et la
grammaire qui constitue ce qu’on appelle le Trivium et en suite l’astronomie,
l’arithmétique, la musique et la géométrie qui constituent la Quadrivium.
69
En effet, l’art gothique n’est autre chose que le développement logique de l’art
roman. A la rude sobriété de celui-ci succède l’élan vertical de l’art gothique.
On a connu son apogée au XIIIème siècle et a donnée l’art religieux la plus haute
expression qu’il n’ait jamais atteint.
Les architectes gothiques ont résolu les problèmes qui se posaient dans la
construction romane. D’une façon méthodiques, ils ont trouvé des solutions aux
problèmes de l’appareil de voute à pénétration, leur équilibre et les problèmes de charge.
Ainsi, ils ont introduit l’emploi des voutes nervées et de l’arc-boutant. C’est par
cette double invention que les gothiques vont se distinguer de ceux romans. Cet art a
connu une expression qu’en Europe occidentale, autrement en Angleterre, en Italie, … et
sera succédé par la renaissance.
1. Le plan
2. Structure
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a) Voûtes
On a commencé par couvrir de voutes gothiques de carrés avec des arcs diagonaux
en plein-cintre ou avec les arcs de tète (doubleaux) et les latéraux (formerets) étant tracés
en courbe brisées. Mais bientôt l’arc brisé se généralise et remplace partout le plein-cintre.
Sur les larges travées des nefs centrales, on adopte pour débuter les voutes
sexpartites sur le plan carré. A la charte apparait, vers la fin du XIIème siècle et à la portée
des arcs-diagonaux se trouve diminués et le rythme des formes devient régulier.
b) Organes boutants
a. Le contrefort
La voûte d’ogives développe une poussée oblique par un contrefort ; massif allongé
placé dans l’axe de la poussée. Souvent, il s’orne de niches et se termine par un pinacle.
b. L’arc boutant
71
Il est destiné à équilibrer les voûtes centrales des églises à trois nefs du type
basilical. Il transporte la poussée des voûtes centrales au dessus des bas-côtés sur les
contreforts extérieurs. Il n’oppose pas une simple poussée passive, mais la force active
d’un arc contreboutant la voûte à sa naissance. On distingue des arcs-boutants simples ou
doubles.
c) Organes d’appui
a. Les arcades
Elles doivent être sillonnées par les divers membres verticaux de la structure. Leur
forme est plus ou moins ouverte (équilatéral, tiers-point, arc Tudor, en arc de papier,
etc.…) Leur mouluration est aussi très variée.
b. Le tas de charge
c. Le pilier
Puisque l’arc-boutant absorbe une parie de la poussée latérale des voutes, le plier
devient un support que l’on réduit à l’extrême. On distingue :
La colonne cylindrique au fut construit avec soin. Le chapiteau reçoit les retombées
des arcs. La base est inspirée librement de l’antique.
Le pilier composé, avec noyau entouré de colonnettes.
d) Organes clôturant
a. Les murs
L’épaisseur des murs est moindre qu’à l’époque romane ; ils construisent comme
des panneaux entre une coule, doivent porter (fonction active).
b. Les fenêtres
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Elles constituent par excellence, les panneaux de remplissage entre les armatures
gothiques. D’abords étroits et simples, elles deviennent multiples et envahissent tout le
champ laissé libre. Leurs montants s’amenuisent et deviennent les panneaux aux profils
variés. Les rosaces, dérivées de l’oculus roman, gagnent aussi en ampleur et en légèreté.
d. Portes et porches
e. Organes de protection
Il est constaté que les édifices romans posent un certain nombre de problèmes tant
du point de vue de l’éclairage que du point de vue de l’équilibre. Pour parer à ces points,
les gothiques vont employer les voutes nervés à la place de l’appareil de voute romane, et
l’arc-boutant pour trancher le problème d’équilibre. A l’aide de ces deux élément, ils vont
trouver une formule des voutes presque idéales, légère, facile à contrebuter, applicable à
une variété des plans.
Ainsi avec les nervures en pierres des tailles, les voutes par panneaux indépendants
posés sur les nervures, deviennent des éléments de remplissage, légère que l’on perforait
et faisait de apparaitre de large ouverture. De là, le problème d’éclairer était résolu.
Ces voutes étaient retenues par des organes d’appui et de buté tel que l’arc-
boutant qui est un organe de transmission permettant de faire cheminer à travers
l’espace, les poussés des voutes.
En ce qui concerne les combles, ils ont adapté les combles romans de pente peu
accentuée. L’application de ces fortes pentes avait tendances à s’incurver et servait à
lutter contre la flexion. Pour ce faire, ils ont utilisés des pannes avec entretoises, les
entraits et les poinçons. Pour éviter les poussées exagérées sous l’action de la surcharge,
ils ont utilisés des liants. Tous ces combles étaient décorés.
IV. Eglises
Les fenêtres étaient des larges ouvertures om l’on plaçait de vitrail coloré.
74
Sienne (Italie) cathédrale édifiée entre le XII e et le XIV e siècle, est un magnifique exemple de l'architecture
gothique italienne.
1. Sculpture gothique
La cathédrale est un univers pensé écrit FOCILLON. Elle est un monument de foi et
une salle d’enseignements. Le XIIIème siècle compose des encyclopédies des « sommes »
de tout le savoir humain, que la sculpture ou le traduisent en images.
a. Période de formation
b. Période classique
c. Période académique
Pendant les dernières années du XIIIème siècle, l’art évolue vers des formes
gracieuses. La vierge portant l’enfant devient plus souriante, plus maternelle, un
déhanchement ajouté aux charmes du groupe.
Avec le XIVème siècle c’est aussi la fin de grands portails historiés. Les statues
tendent à se séparer du mur et les bas reliefs se réfugient dans les voussures et sur les
soubassements. Là se déroulent des scènes pittoresques, traitées pour elles-mêmes, sans
lien avec la construction.
d. Période finale
Au cours du XVème siècle, l’art réaliste gagne la France entière et le pays voisins. On
note une transformation profonde de la sensibilité chrétienne.
76
L’on présente la vie de la vierge sous un jour familier et les artistes dépeignent les
souffrances et la mort du Christ sous les traits les plus pathétiques.
Rosace de la cathédrale
Notre-Dame de Paris
les livres, les commentaires, les dessins et les traités qui enseignaient cet art éminent et
précieux.
Pour effacer les traces des anciennes coutumes jugées idolâtres, on ordonna que
les églises fussent blanches, des peines sévères furent infligées à tout celui qui faisait une
statue et un tableau. Ainsi disparurent les arts de la sculpture et de la peinture et tout ce
que pouvait savoir. L’art s’éteignit et les églises restèrent effectivement blanches environ
600 ans.
Mais les grecs de Byzance se remirent à peindre d’une manière frustre et médiocre.
Autant les anciens avaient été habiles, autant les artistes de cette époque étaient rudes et
gauches dans leur art.
Les artistes cherchèrent à reproduire ce qu’ils voyaient dans la nature sans plus. Ce
qui les porte à établir les lois de la perspective, de la géométrie de l’espace, à donner à
leur raccourci la forme exacte du relief naturel, à observer et à rendre les lumières et les
ombres, à composer leurs scènes avec plus de souci de crédibilité et à donner à leurs
paysages plus de réalité.
L’Italie avait connu des moments heureux d’équilibre entre l’esprit antique et
l’esprit chrétien. Mais l’élément païen a fini par noyer l’élément chrétien créant ainsi un
grand déséquilibre qui a donné lieu au protestantisme et a la reforme.
L’Italie s’est toujours considérée comme l’héritière du grand empire romain. Elle a
même rêvé la domination universelle une seconde fois. Pour cela, il fallait ressusciter son
passé antique.
78
Le milieu du XVème siècle est l’instant où l’imprimerie répand les idées nouvelles par
des traductions commentées de Vitruve et par des traités d’architecture. On vulgarise
aussi la connaissance des chefs-d’œuvre par la gravure.
1. Monuments de la Florence
A. Œuvres de Brunelleschi
a) Monuments religieux
1. La coupole du dôme
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2. La chapelle Pazzi
Elles ont un plan basilical en croix, les nefs couvertes de plafonds, la croisée
dominée par une coupole sur pendentifs. Les arcades de nerfs se reposent sur des
colonnes corinthiennes avec interposition d’un fragment d’entablement.
Palais Pitti (Florence) 1458, puis agrandi par Bartolomeo Ammannati (vers 1560)
Cet édifice reste après le dôme, l’œuvre la plus célèbre de Brunelleschi. Cet énorme
palais aux assises cyclopéennes laisse une impression de puissance austère. Des bossages
de plus 50 cm de saillie donnent à la longue façade un caractère sévère.
Cosme de Médicis répudiait le goût de l’énorme et le luxe affiché par Luc Pitti. Il
refusa le projet, jugé trop important, de Brunelleschi et adopta les dessins étudiés par
Michelozzo qui édifia pour lui, à partir de 1430, l’admirable palais Riccardi. Ce monument,
d’une architecture massive et sévère, mais sans sécheresse, est le type du palais florentin.
La muraille à bossages dans sa partie inférieure s’élève sur un socle en forme de banc.
Des bandeaux, au niveau des appuis des fenêtres, partagent la façade en trois
étages. Le rez-de-chaussée s’éclaire par des baies étroites, grillagées et hors d’atteinte.
Les étages supérieurs ont de vraies fenêtres à baies géminées. La façade s’achève par une
corniche énorme.
a. Plan
b. Elévations
Les façades : elles restent, dans leurs grandes lignes, fidèles au modèle tracé par
Michelozzo, soixante ans plutôt. Benedetto de Majano (1442–1497) y marque moins de
franchise dans l’expression ; bossages assagis et monotonie des surfaces que les grands
grecs ne viennent plus égayer au rez-de-chaussée la corniche, inspirée, dit-on, d’un
fragment antique, ne forme peut-être pas avec le reste de l’édifice un ensemble
parfaitement harmonieux.
c. Décoration
Les fenêtres du palais sont encore géminées et cintrées, 70 ans après que
Brunelleschi a donné, sur la façade de l’hôpital des innocents, le premier exemple des
fenêtres à frontons. C’est toujours la forme traditionnelle du moyen-âge qui subsiste.
B. Œuvres d’Alberti
L’artiste montre un grand souci de mettre en œuvre que des éléments romains. Ses
façades forment toujours une grande masse rectangulaire terminée par une corniche,
mais des entablements divisent les étages, et trois ordres de pilastres superposés viennent
substituer leur décor élégant au rude et sévère système des bossages. L’appareil à
bossages bruts est remplacé par des refends qui s’accusent à peine. C’est une architecture
d’un sentiment délicat qui remplace celle des forteresses.
Alberti achève ici une façade-écran ; il est lié par des dispositions d’ensemble déjà
établies et par le type de décor en marbres de couleur. Il y pense une splendide porte
surmontée d’un arc monumental. On y trouve aussi pour la première fois le motif de
grandes volutes qui relient la grande nef et les collatéraux, motif dont le XVI ème siècle
romain et, plus tard, les imitations de Vignole useront à profusion.
Ici l’artiste s’inspire plus directement de l’antique ses façades ont entièrement
indépendantes des formes de l’église qu’elles précèdent à Saint André, il crée une sorte
de portique, couronné par un large fronton. A Rimini, la façade devait comprendre deux
étages, dont le premier seul a été achevé. Cette façade, avec ses trois grands arcs séparés
par des demi-colonnes, est inspirée des arcs de triomphe romains : il y a en particulier
emprunts de détail à l’arc de triomphe de Rimini, tels les médaillons ornant les écoinçons
des ares.
c) Appréciation d’ensemble
Plus romain que Brunelleschi, plus près que lui tous ses modèles dans la
composition d’ensemble, il a été pour la génération suivante, un maitre, un vrai
précurseur.
2. Monuments en Lombardie
A. Traits généraux
La première renaissance, dans toute cette région, vit s’élever peu de monuments
que l’on puisse citer comme des exemples parfaits. En cette province éloignée de Rome,
les souverains de l’antiquité étaient moins vivaces et l’architecture gothique plus
acclimatée. Il en résulta dans la composition des œuvres, une sorte de compromis : les
85
artistes vont s’attacher à l’ornement de la renaissance plutôt qu’à des idées directrices. La
décoration, qui tenait peu de place dans les créations de Brunelleschi et d’Alberti, ne tarde
pas à jouer ici le rôle prépondérant.
B. Quelques monuments
a) La chartreuse de pavie
Sa construction la plus ancienne serait la petite de Sainte Marie près Saint Satyre,
commencé en 1474. Elle se distingue par une abside figurée seulement dans une
perspective en bas relief. La sacristie octogonale de cette église élevée en 1498, montre
l’artiste en parfaite possession de son talent.
3. Monuments en Venise
Cet édifice, situé au bord du grand canal, est un des plus célèbres de Venise. Il se
distingue par une façade légère et pittoresque. La triple ordonnance, d’une grande pureté
de détails, lieu des pilastres : l’effet est beaucoup plus riche. A tous les étages s’ouvrent
des baies géminées aux cintres appuyés sur d’élégantes colonnettes.
C’est l’œuvre la plus séduisante et la plus complète. Les élévations extérieurs sont
agréables, celles de l’abside surtout, très pittoresque avec sa coupole minuscule. L’intérêt
est surtout à l’intérieur, où l’artiste a su concilier le délicat et le somptueux.
Cette œuvre tardive du maître vénitien, atteste d’une époque avancée, et qui ne
craignait pas l’innovation : superposition des colonnes, etc. on est loin des charmantes
baies jumelées de la loge municipale de Vérone ou Fra Giocondo avait résolu un problème
semblable.
4. Conclusion
Jusque vers 1470, la renaissance ne fut guère connue en dehors de Florence. Les
monuments de style renaissant antérieurs à cette date, sont l’œuvre d’artistes florentins,
dans le dernier quart du XVème siècle, la renaissance se répand dans toutes les régions ; la
suprématie de Florence diminue. Rome va bientôt se substituer à elle.
En Italie du nord, on reste fidèle à la structure gothique, on met l’accent sur le décor
renaissant. Il résulte un art intermédiaire immédiatement compréhensible dans les autres
régions gothiques.
88
L’époque qui vit à Rome l’apogée de la renaissance s’est appelée dans l’histoire, le
siècle de Léon X pape à 38 ans, Jean Médicis favorisa le développement des arts,
continuant les traditions créées dans sa famille par son père Laurent le magnifique et son
aïeul Cos de Médicis. Il poursuivit heureusement l’œuvre commencée par l’énergique
Jules II qui, dès le début du XVIème siècle, avait su attirer à Rome les meilleurs artistes de
son temps : Bramante, Raphael, Michel-Ange.
Il vint à Rome peu avant 1500 et s’y livra d’abord avec ardeur à l’étude de
monuments antiques.
C’est le monument type du palais romain au début du XVIème siècle il fut construit
aux frais du cardinal Raphael Riar de Savone, neveu de Sixte IV.
a. Plan
C’est le plan traditionnel du palais romain florentin, mais amplifié les pièces
s’ordonnent autour d’une vaste cour rectangulaire.
b. Elévation
L’élévation intérieure est caractérisée par des galeries largement ouvertes sur la
cour centrale. Les étages sont en avancée sur la galerie du rez-de-chaussée.
Les façades ou lignes calmes et pures sont admirées. Les moyens d’expression
employés par Bramante sont : le groupement rythmé des pilastres, l’introduction d’avant-
corps de faible saillie, l’interposition d’un stylobate entre les étages, le couronnement par
une corniche d’un style ferme.
Les parois sur lesquelles la décoration se détache ont leur appareil marqué des
entablements. Les chambranles, en marbre blanc, se détachent en contours nets dans le
travertin jaunâtre des parements.
c. Décoration
b) San-Pietron-Montorio (1502)
Élevé sur le lieu supposé du martyre de Saint Pierre, ce temple circulaire est une
des œuvres les mieux connues de Bramante. La composition, d’une simplicité toute
classique, est pleine de noblesse et d’élégance. Les proportions, parfaitement modulées,
sont si heureuses qu’on remarque à peine la petitesse de certains motifs.
c) Cloître-saint-marie-de la paix
Ici, plus encore que dans l’édifice précédent, l’on reste frappé par la sobriété des
motifs : les arcs du rez-de-chaussée n’ont même pas une moulure d’archivolte.
90
La galerie du premier âge s’adapte avec légèreté sur celle du rez-de-chaussée, avec
une alternance de piliers et des colonnes supportant le linteau sur lequel s’appuie un léger
appentis.
L’ensemble majestueux, rêvé pour la résidence pontificale ; ne fut pas réalisé avec
toute l’ampleur des premiers plans si dignes de Bramante et de Jules II.
La grande œuvre de Bramante, comme la grande pensée du pape Jules II, devait
être la reconstruction, sur un plan plus vaste, de la basilique majeure de Saint Pierre
du Vatican. Cette entreprise allait durer plus de cent ans et les plans primitifs devaient
subir bien des retouches. Aussi bien aucune composition n’a été aussi complètement le
résumé de la civilisation de deux siècles ni surtout la réalisation, au moyen-âge des formes
architecturales nouvelles, d’un programme si grandiose.
a. Histoire de la construction
91
Après la mort de Bramante, en 1514, son œuvre est continué par Julien de Sangallo,
Fra Giocondo de Vérone et Raphael, qui meurent respectivement en 1515, 1516 et 1520.
Raphael propose un plan basilical.
Balthazar Peruzzi est chargé de l’œuvre, de 1520 à 1536. Il fait consolider les piliers
du dôme à un plan simplifié en croix grecque : absides réduites avec déambulatoire. (Plan
de Bramante renforcé).
Le sac de Rome, en 1527, par le connétable de Bourbon, arrête les travaux. Sangallo
le jeune, succède à Peruzzi en 1546. La maquette en bois de son projet comporte une nef
basilicale. Michel-Ange, âgé de 72 ans, prend la direction des travaux en 1546 et la gardera
jusqu’en 1564. Il revient au plan symétrique de Bramante, mais en le simplifiant :
suppression des absidioles des salles d’angles et du déambulatoire.
Il renforce encore les piles centrales et fixe l’architecture extérieure des absides
avec leur ordonnance de grands pilastres corinthiens. Il fournit tous les dessins nécessaires
à l’exécution du dôme central dont le tambour fut réalisé de son vivant.
b. Appréciation
c. Influence
A. Œuvres de Sansovino
Œuvre maitresse de Sansovino, sur la place Saint Pierre à Venise ; on admire la belle
proportion de l’ordre inférieur, l’ajustement heureux des angles, l’entablement principal
chargé d’une magnifique frise sculptée.
L’étage présente treize années avant la basilique de Vicence, le motif connu sous le
nom de « motif de Palladio ». La hauteur des balustrades contribue ici à accuser un défaut
d’échelle des fenêtres.
La travée rythmique mise à la mode par fragments est ici heureusement ajustée.
B. Œuvres de Sanmichelli
Sanmichelli (1484–1559) arrivait à Rome en 1490 et s’y distinguait par son ardeur
à étudier les monuments antiques. De retour à Vérone, sa ville natale, il y bâtit la « porte
neuve » et la « porte du Palio » (1521) et bientôt une série de palais : palais Canossa, le
palais Bervilacqua, le palais Pompei. Mais c’est à Venise qu’il réalise on chef-d’œuvre : le
palais de Grimani.
Rien dans le délai de la façade qui ne sait inspirer de l’antique. La disposition des
éléments. La superposition des ordonnances, tout est emprunté aux belles compositions
94
romaines. Cette façade fortement caractérisée, n’en adopte pas moins dans ses grandes
lignes, le parti habituel des résidences de Venise.
3. Conclusion
La troisième renaissance est une époque qui recouvre la seconde moitié du XVI ème
siècle et tout le XVIIème siècle. C’est une période florissante à laquelle Rome doit en grande
partie l’aspect qu’elle a gardé de nos jours.
est romaine et impériale. Les architectes retrouvèrent alors un son depuis longtemps
négligé, celui de l’air et de la lumière, le sens des espaces, qui entre aussi dans les
préoccupations contemporaines.
A. Michel-Ange (1475–1584)
Ce n’est qu’en 1546 qu’il succède à Sangallo, tant pour les travaux de Saint-Pierre
que ceux du palais de Farnèse. Il crée encore d’autres compositions, à Rome, où le
premier, il manifeste une double tendance qui devait mener ses continuateurs à des
erreurs de principes regrettables. D’une part, il parut ne plus considérer les éléments
d’architecture que comme des simples motifs décoratifs, sans s’inquiéter de leur rôle dans
la construction. D’autre part, il ne résista jamais à son goût pour l’énorme, qu’il montre
surtout par l’emploi dans les façades d’un ordre unique embrassant plusieurs étages.
L’architecture distribue ici avec une sobriété toute classique des masses et des
lignes simples sur les parois de la salle rectangulaire. Seule, la profusion de détails
décoratifs minuscules contribue à donner aux statues une échelle qui les grandit
sensiblement.
A la fin de sa vie, il donne encore les plans pour la création d’une place sur l’endroit
plateau qui s’étend entre l’église de l’arc Coeli et la hauteur où se trouvait le temple de
Jupiter.
Il encadre la petite place ovale de la façade pompeuse du palais des sénateurs avec
perron à double rampe et des palais des conservateurs, plus modestes. Dans ces
monuments, Michel-Ange adopte une ordonnance colossale, qui devint d’un emploi
systématique dans la nouvelle école.
B. Vignole (1507–1573)
Jacques Barozzio, dit Vignole, est originaire de Vignola dans le duché de Modène. Il
débute comme dessinateur chez Jacques Meleghini, architecte de Paul II, et devint un
habile théoricien. Le Primatica l’emmena à Fontainebleau, où il passa deux ans (1541–
1543), à la décoration des jardins. De retour en Italie, il eut à construire à Boulogne, à la
plaisance, à Rome.
Vignole est surtout connu pour son « traité des cinq ordres », commentaire de
Vitruve, où il nous présente une sorte de moyenne établie pour les divers ordres, d’après
des exemples excellents. Il est peut-être l’artiste le plus purement classique que la
renaissance ait produit. Cependant, il sut se départir de ses propres règles et comme
auteur de Gésu-église mère de l’ordre des jésuites il est, en architecture religieuse, le
créateur du style baroque, auquel se rattachent nombre de monuments, tant en Italie qu’à
l’étranger.
(i) Plan
(iii) Décoration
D’une grande simplicité de lignes et parti, ce monument est décoré avec une
somptuosité incomparable de tout ce que l’art, joint à la richesse des matériaux, peut
ajouter à l’intérêt de l’architecture.
d. La façade (1573)
98
Elle fut composée par Gioscome della Porta, élève de Vignole. On y discerne à la
fois une grande simplicité de lignes, finit de l’enseignement de Vignole, et une
complication des détails où se trahit l’influence de Michel-Ange.
C’est un écran posé devant les nefs. La partie centrale possède un relief accusé :
colonnades détachées, baies et niches à frontons, médaillons chargés de sculptures. La
différence de niveau des nefs se rachète par des consoles renversées en S ou en ailerons.
Dans cette œuvre tardive de Vignole, l’on retrouve l’impression que laisse lé Gésu.
Construction basilicale avec nef sur colonnes et coupoles à la croisée. Elle est
décorée avec une somptuosité qui se souvient de son modèle : le Gésu de Rome.
C. Palladio (1518–1580)
André Palladio passe presque toute sa vie à Vicence, en Vénétie. Il débute par les
dessins de la villa Cricoli (1548) et se rend ensuite à Rome, où il se livre à l’étude des
monuments anciens.
à Venise en 1571 et complétés après sa mort par son élève, Scamozza, ont une grande
renommée.
C’est un traité d’architecture par l’exemple : analyse de motifs qu’il est possible
d’employer en montrant pour chacun d’eux l’effet produit sur un monument exécuté.
villa rotonda
Palladio vit dans l’édification d’un portique à deux étages l’occasion de rappeler les
basiliques antiques dont il avait pu voir les restes aux abords du forum romain. L’artiste
s’efforce d’accroître l’importance des ordres principaux en leur associant des arcades dont
les retombés portent sur des colonnettes qui donnent l’échelle. On retrouve dans les
façades, ces deux caractéristiques qui sont celles de son entière :
Préoccupation de rester purement classique en rappelant dans les détails les beaux
fragments antiques ;
Volonté d’accuser dans la composition l’importance de l’ordre choisi et d’en faire un
élément primordial auquel la dimension des baies et la hauteur des étages sont
soumises.
a. Le palais Valmarana (1556), à Vicence
Palladio adopte la solution du grand ordre montant de fond et, pour accentuer le
couronnement, il surmonte corniche d’un attique. Les fenêtres du dernier étage sont
placées dans la frise. L’entablement se décroche au dessus de chaque colonne. C’est une
licence moins grave sans doute que la pénétration des fenêtres dans les archivoltes.
100
Le plan de cette basilique vénitienne dérive, avec quelques variantes du type fourni
par le Gésu de Rome. Le grand attrait réside dans l’élévation intérieure. Il semble que la
proportion y est toute puissante. Rarement la renaissance s’est montrée aussi prodigue
d’ornements et rarement aussi elle est parvenue, avec des moyens aussi simples, à un
effet aussi impressionnant.
A la demande de Philipe II, il fut un projet pour l’Escurial, qui fut abandonné par la
suite. Son œuvre religieuse principale restera la grande église de Santa Maria di Corignano.
A la fin de sa carrière, il abusa de l’armement ; la richesse excessive de son style en fait un
des fondateurs de l’architecture baroque.
Le plan en croix grecques avec ses nefs, ses absides, ses campaniles d’angle, est une
simple réduction du plan tracé par Bramante cinquante ans plutôt pour Saint Pierre de
Rome. De même, en élévation, les colonnades, les frontons, les coupoles, le tout dans les
proportions moins vastes, se rapprochent le plus de la conception du vieux maitre romain.
Cette construction génoise est un des plus frappantes, la simplicité voulue des
masses et des lignes. Tout l’intérêt de la haute façade est dans l’importance de la corniche
et dans l’ampleur du motif d’entrée surmonté d’un grand écusson, que couronne encore
le balcon de l’étage noble. Selon une disposition adoptée dans plusieurs de ces vastes
palais, des petites loges situées à la hauteur du balcon prolongement, aux extrémités de
la façade, la ligne des appartements principaux.
C’est une bourse en forme de salle de réunion rectangulaire ouverts sur deux côtés.
Les façades avec arcades surmontées d’un attique décoré somptueusement, laissent
l’impression monumentale des arcs de triomphe romain. L’intérieur est couvert d’une
voûte légère ou plafond bombé, qui amplifie le volume de la salle.
Sculpteur napolitain qui a contribué pour une large part au décor intérieur de la
basilique Saint-Pierre de Rome et de plusieurs places publiques de Rome. Comme
architecte, son œuvre maîtresse est la colonnade de la place Saint-Pierre (1629). Il décore
au Vatican « Scala Redia », immense vestibule à berceau rampant, dont la perspective est
accrue par un rétrécissement progressif, en largeur, du vestibule, et par une diminution
correspondante des éléments constructifs.
La renommée de Bernini le fit appeler à paris par Louis XIV, en 1665. Il sculpte le
buste et réalise une statue équestre du Roi Soleil. Le projet de façade per l’achèvement du
Louvre en style colossale ne fut pas suivi.
recourbés, les lignes de la mouluration elle-même semblent ne rester qu’ç regret dans des
plans horizontaux. Les frontons sont incurvés en plan quand à la proportion de l’ensemble,
elle disparait sous une profusion de décrochements et de superpositions incohérentes.
Venise lui doit d’avoir échappé, tout au moins plus longtemps que d’autres cités
italiennes, aux progrès de l’architecture baroque. Sa principale composition est une église
commémorative dédiée à Sainte Marie du salut et destinée à rappeler, à l’entrée du bassin
de Saint Marc, la cessation d’une épidémie, en 1631.
3. Conclusion
1. Procédés de construction
A. Les murs
a) Première procédé
Exemples :
Façade de Sainte-Marie-nouvelle à Florence
Façade inachevée de Saint-Laurent
Façade des palais de Venise
b) Deuxième procédé
On laisse apparentes les briques qui forment le corps du mur. On réserve des vides
à l’endroit des baies, pour y encastrer, après coup, les chambranles. De même, on prépare
des rainures pour y incustrer, par après, les bandeaux décoratifs.
c) Troisième procédé
Le corps du mur est de brique ou de moellon. Les pierres de taille ne forment qu’un
placage exécuté en deux fois, car dans les cadres des baies n’ajoutent, après coup, les
chambranles et les anneaux.
104
Exemples :
Palais Pitti et Strozzi à Florence
Palais de la chancellerie à Rome
d) Conclusion
Tout le décor étant rapporté, nulle part, les chambranles ne se relient en harpe
avec les parois.
B. Les voûtes
a) Voûtes à nervures
Ces formes de voûtes, employées dans les monuments antiques sont remises en
honneur.
a. Première procédé
On bâtit sur cintres et lits rayonnants les arcades et les voûtes, qui exigent une
grande résistance. C’est la voûte appareillée, souvent en usage dans l’antiquité romaine.
Exemple : A Saint-Pierre, on employa pour les voûtes des nefs, des cintres à
caissons.
b. Deuxième procédé
Le plus souvent, les voûtes exécutées sans appui auxiliaire, les briques sont soudées
de proche en proche à l’aide d’un excellent mortier. Pour radier la voûte, on ajoute au
blocage grossier jusqu’au niveau des reins.
Exemples :
Chapelle Sixtine
Grande salle du palais Farnèse
c. Troisième procédé
105
C. Les coupoles
Ce genre de voûte est très en vogue pendant la renaissance. Les formes en usage
sont multiples : la coupole à profit surhaussée en ogive et fermée de segments appuyés
sans intermédiaire de pendentifs sur une base polygonale.
La coupole côtelée, dont les nervures rayonnantes portent des voûtains coniques,
bornés et indépendants.
Les grandes coupoles de la renaissance sont éclairées par des baies ouvertes dans
le tambour et par une lanterne construite au sommet de la coupole. La structure des
coupoles est aussi très variée.
a) Première procédé
b) Deuxième procédé
D. Les combles
On conserve l’usage des toitures à faibles pentes, la terrasse ne devient d’un usage
courant que vers le milieu du XVIème siècle. Souvent, on cherche à obtenir l’apparence
106
seulement, sans les inconvénients ; ce sont des toits de faible pente, dissimulés derrière
des balustrades.
2. Eléments de la décoration
Au palais Riccardi, les refends deviennent modérés et les parements lisses aux
étages.
Au XVème siècle, on ne conserve guère cette décoration austère que pour les
soubassements.
Enfin, on ne laisse subsister d’expression de l’appareil que le long des arêtes. C’est
la décoration par chaînes d’angle.
B. Les ordres
a) Epoque de Brunelleschi
107
b) Epoque d’Alberti
c) Remarque
L’école milanaise introduit la fantaisie dans ces libres variantes des types
classiques. A la chartreuse de Pavie, le fût corinthien dégénère en balustre et la décoration
envahit les pilastres et les encadrements.
d) Epoque de Bramante
Retour à la pureté des figures antiques. Le grand art de Bramante est d’animer les
ordres (travées rythmiques, avant-corps, adoption du stylobate qui isole les étages et
ajoute à la clarté).*
e) Epoque académique
Après Bramante, les ordres perdent la distinction et la vie que son génie leur avait
imprimées. (Les profils s’arrondissent, les proportions se figent : écrits de Vignole, de
Serlio, de Palladio, etc.)
C. L’arcade
Palladio remplace le pilier carré qui reçoit l’imposte par un massif flanqué d’une
colonnette à chaque angle. C’est la dernière variété de l’arcade à la renaissance.
D. Les baies
a) Formes
Au palais Massimi, Peruzzi, reprend le thème antique d’une corniche sur console.
b) Répartition
La hauteur du mur les fenêtres d’un étage et le bandeau de l’étage situé au-dessus,
paraît démesurée. Cette particularité des palais italiens s’explique par les voûtes en arc de
cloître qui couvrent les salles.
Les petites pièces d’habitation qui se mêlent aux salles d’apparat ne comportent
pas la même hauteur d’étage et de baies. On concilie une répartition régulière de fenêtres
avec des divisions d’étages variables en plaçant au-dessus des grandes fenêtres du
principal étage, une ou même deux rangées de petites baies carrées « mezzanines ». Pour
l’éclairage des grandes salles on fait concourir les grandes et les petites fenêtres.
Exemples :
Palais Valmarana
Palais Durazzo
Le couronnement des façades des palais par de grandes corniches sans avant-toit,
apparait vers 1440.
Au palais Farnèse, la façade est sans pilastres et l’entablement se règle comme dans
les anciens palais florentins, sur la hauteur de la façade. Une frise sculptée fait corps avec
la corniche et permet d’en modérer l’importance réelle.
A tous ces palais, même au palais Farnèse, les utiles extrêmes débordent et
rejettent directement leurs eaux.
Exemple :
Librairie vieille à Venise
Basilique de Vicence
Palais Durazzo à Gênes
F. Les escaliers
L’escalier de la première renaissance n’est accusé par rien au dehors, mais il prend
une grande importance. Il est généralement à rampes droites avec larges paliers.
Exemple : A Caprarole
Au début les caissons consistent en des trémies de planchers sur lesquelles ont
rapporté des moulures exécutées avec une grande épargne de bois. Les ornements sont
peints. Au XVIème siècle on arrive à des formes très tourmentées et chargées de sculpture
de rocaille.
Remarque : Même révolution dans les caractères successifs de la menuiserie des portes
et des lambris de revêtements des murs.
H. La sculpture ornementale
Bramante, à ses débuts, adopte le style gracieux dans ses créations de Milan, mais
il revient à une facture plus épurée dans ses monuments romains.
I. Le décor coloré
a) Décor extérieur
Le XVIème siècle, pour les extérieurs, reste fidèle aux austères traditions de la
première renaissance.
b) Le décor intérieur
Les stucs colorés occupent une grande place. Les motifs en sont empruntés aux
« grotesques antiques ». La fresque prévaut au XVIème siècle. Le relief disparaît, on peint à
fresque une architecture simulée.
Exemple :
Plafond de la chapelle Sixtine : Michel-Ange
Salon du palais Farnèse : A. Carrache
111
J. Les proportions
Quant à l’idée d’échelle, qui a dominé l’art ogival, on la retrouve dans les palais
florentins et jusqu’au temps de Bramante, elle règne dans les compositions à petits ordres
superposées. L’emploi de l’ordre colossal, qui efface les divisions d’étages, est la première
dérogation de cette loi qui tombe dans l’oubli à l’époque des ordonnances à grands
pilastres de la basilique Saint-Pierre de Michel-Ange.
3. Appréciation de l’ensemble
A. Eléments constructifs
B. Eléments décoratifs
Les nombreux procédés utilisés pour donner du relief aux façades peuvent être
ramenés à l’emploi des ordres soi-disant antiques. La renaissance transforme les formes
112
Ainsi, le décor rend une signification égale ou même plus importante que
l’architecture qui supporte, puisqu’il en modifie les lignes et lui donne une forme
arbitraire.
4. Conclusion
En ce qui concerne les architectes, ils ne constituent pas une classe d’artistes à part.
I. Caractéristiques du maniérisme
Pour certains, ce fut une élégance conforme à la mode. Pour d’autres ce fut une
étrange transformation de la réalité en un rêve ou en un cauchemar, pour d’autres encore
l’exploration de l’âme humaine et de ses rapports avec son milieu de ses passions.
Les règles de cet art n’étaient tirées ni de la nature, ni de l’antiquité mais de la vision
et de l’expérience personnelle de l’artiste. Le changement fut si radical qu’il affecta même
l’architecture. La fantaisie s’introduisit dans ce qui jusque là n’avait été que simplicité
classique, fonctionnalisme et équilibre. Les architectes maniéristes délaissèrent la
géométrie naturelle et s’abandonnèrent à des élans d’imaginations aussi extravagantes
que celles des peintres, sculpteurs de l’époque.
1. Peinture
La peinture avait deux axes principaux à Florence et Venise. Trois grands noms ont été
retenus : Léonard de Vinci, Raphaël et Michel-Ange.
L’on constate que c’est une peinture dominée par l’élément religieux.
b. Quelques noms
a) Glorgione
b) Turien
2. Sculpture
Caractères généraux
3. Architecture
Mais comme les autres formes d’art, l’architecture n’a pas atteint sa maturité que
pendant le XVème siècle et le début du XVIème siècle. La technique des bâtiments s’adapte
aux idées nouvelles
Les murs sont en pierres ou en briques et celles-ci prennent une importance décorative
considérable.
Quelques noms
On peut conclure en disant que la renaissance n’a pas été si indifférente à la cité
céleste comme l’a cru le XIXème siècle. Mais elle se croit plus apte encore à améliorer la cité
117
terrestre. Fidèle à son idéal, elle imposera un ordre rationnel à l’agglomération urbaine
qui si elle était désordonnée, serait non seulement, inefficace mais surtout inesthétique.
Introduit en France au cours du XVIème siècle, il a pris le sens de bizarre, pour l’esprit
classiciste français de la fin du XVIIème siècle le goût baroque a transformé la clarté des
formes de la renaissance et de l’antiquité en un style étrange et ampoulé.
Goethe et les romantiques ont repris encore avec mépris ce vocable pour désigner
le ridicule et le singulier.
119
A. La peinture
Il a d’abord reçu une éducation maniériste et s’y est révolté par la suite l’accusant
d’être trop artificielle.
Il est revenu à la nature sur laquelle il a travaillé non pas idéalement mais
passionnément en l’appuyant sur l’expérience vénitienne de la couleur. Il a aidé à se
libérer de la forme manière.
Le corps humain dans sa nudité est l’unique objet de e cette peinture. Il dépouille
alors ses personnages de toute noblesse extérieure par son sens rigoureux de la réalité. Il
ne reculait devant aucune laideur, il les affranchissait de toutes conventions afin que les
spectateurs le voient tels qu’ils sont véritablement. Ses personnages sont très populaires,
il aime le dialogue entre l’ombre et la lumière qui a créé ce que l’on appelait dans l’histoire
« ténébrisme ».
Il place ses personnages dans une forte projection en lumière en les détachant ainsi
de l’arrière plan obscur pour augmenter l’effet dramatique de la scène. Les grands peintres
du XVIIème siècle comme Rubens, Rembrandt, Velasquez ont suivi le style Lecaravagiste.
B. la sculpture
Le plus grand sculpteur en Italie c’est Bernini. On retrouve chez lui des œuvres en
marbre, en stuc, en bronze et en or. Toutes les caractéristiques du baroque s’y retrouvent.
C. l’architecture
Nouvelle façade à l’Eglise Sainte Suzanne par Carlo Moderno Eglise Saint Michel
Il vient du mot français rocaille qui signifie caillou, à l’origine de ce style, il y a deux
artistes à savoir : Robert de Cotte (1672–1742) et Gilles Marie Oppenord (1672–1742). Ces
deux artistes architectes sont anciens élèves de Jules Hardouin Mansart le grand architecte
entre autres de Versailles.
L’idée de base du rococo est que les matériaux utilisés dans la décoration
extérieure par le baroque ne peuvent plus être appliqués dans la décoration intérieure et
il renonce alors au décor-architectural en marbre polychrome et bronze doré pour des
boiseries colorées et présentes et pour des formes chantournées (découpées) et enfin
pour un style pinceaux fait de ligne courbée et elliptique rappelant les arabesques.
123
Basilique de WIES
Sur le plan architectural, on coupe court avec les enfilades solennelles de pièces de
Louis XIV et on commence à orienter les locaux de l’habitation suivant leurs usages
spécifiques : chambres à coucher, antichambre, cabinet, salon, salle à manger, …
En France, il reste un style d’intérieur, d’intimité alors qu’en Allemagne, il fait la loi
aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. On peut dire que c’est un resurgissement de l’esprit
qui avait déjà donné naissance au Gothique et au baroque il met son cachet sur toutes les
formes d’art : peinture, sculpture, architecture, musique, … Nous ne prenons que
l’architecture en Allemagne. En France, les œuvres architecturales vraiment rococo sont
rares. Celles qui existent sont l’œuvre de Germain Boffrand (1667–1754) auteur de l’hôtel
Soubira à Paris.
124
a été au début caractérisé par la tendance naturaliste, mieux par la tendance « près de la
nature ». Mais il poursuivait aussi des programmes opposés au naturalisme, tels ceux du
classicisme, du romantisme, c’est-à-dire de libéralisme. Mais c’est l’impressionnisme qui
est le premier des grands mouvements marquant l’art contemporain.
I. L’impressionnisme
Caractéristiques
a) La vision impressionniste
b) La technique impressionniste
Pour rendre manifeste cet aspect mouvant et vibratoire de la réalité extérieure, les
impressionnistes fragmentaient les couches en petits bâtonnets, en virgules.
L’impressionniste n’attachant d’importance qu’aux faits plastiques (une flaque d’eau et un
être humain sont considérés d’égale importance).
Cette technique impressionniste finit par créer une tension également répartie sur
toute la surface du tableau.
Le travail sur nature en plein air c’est le pleinairisme, qui remplace les longues
séances à l’atelier. Les spectacles de la nature occupent une place de choix à tel point que
l’impressionnisme peut être considéré comme une vision paradisiaque de la nature, de la
réalité, une vision hédoniste, basée sur le plaisir.
Quelques noms :
II. Le fauvisme
C’est une jeune école des peintres née vers 1900 qui a choisi des couleurs pures et
violentes comme étant les plus expressives (rouge, jaune, bleu). Leur principe c’est de
prendre dans la main un peu d’argile comme le fit Dieu et faire tout ce que l’on sait. Mais
l’artiste ne peut pas faire exactement comme Dieu, mais il doit partir des éléments de la
nature pour créer un nouvel élément et cela ne peut se faire qu’au moyen de la couleur.
III. Le cubisme
C’est une école d’art florissante de 1910–1930. Cet art s’occupait avant tout des
formes. C’est une nouvelle attitude plastique qui réduisait les choses à des formes
géométriques essentielles. Il s’agissait de traiter la nature par le cylindre, la sphère, le cône
IV. Le futurisme
V. Le dadaïsme
VI. Le surréalisme
Ce mot a été utilisé pour la première fois par Guillaume Apollinaire (1880–1918),
mais en tant que mouvement proprement dit, il a commencé avec quelques dissidents du
dadaïsme en l’occurrence André Breton, Aragon, Paul Elouard, …
Ainsi la peinture surréaliste n’est elle pas une affaire d’œil, de mains, de cœur, une
activité de l’esprit, de l’imagination et du désir.
Quoi qu’il en soit, la plupart des édifices offrent un caractère de grande simplicité
qu’un souci de l’économie semble avoir impose. Les architectes du XVIIème siècle n’ont plus
recours à la voûte d’arête, mais plutôt à la voûte de pénétration.
Au début du XVIIème siècle, les pentes de toiture étaient rapides comme au temps
de la renaissance. La pyramide de la toiture était tronquée, elle se présentait comme
128
brisée (d’où le nom brisisme) et se terminait par une partie à double pente, très douce
appelée le terrassai.
A la fin du XVIIème siècle et au début du XVIIIème siècle, la toiture était très plate et
dissimulée par une balustrade pleine. A cette époque, deux écoles reflétaient les états
d’âmes à savoir « les jésuites » et « les jansénistes ».
Les services étaient groupées sous le même toit, les pièces étaient doublées dans
la longueur et tendaient à devenir indépendantes les unes des autres.
A ces pensées s’opposent certains architectes pour qui l’art de composer et de bâtir
n’obéit pas seulement à des lois modulaires et formelles mais qui sont fonction de la
construction, du climat et des mœurs. C’est ce qu’on appelle l’Eclectisme architectural.
Depuis 1850, Napoléon III établit un grand programme constructif. A cette époque, le
préfet Haussmann énonça un axiome selon lequel l’architecture n’est autre chose que
l’administration.
A vrai dire, il n’y a pas d’architecture véritable car le lien avec le passé est brisé ; la
géométrie est abandonnée, les architectes s’inspirent du romain et du gothique et parfois
de la renaissance, style qu’ils traitaient sans art et qu’ils mélangeaient avec désinvolture.
C’est le règne de l’académisme.
L’autre grand événement a été l’invention du béton-armé. C’est Joseph Monier vers
1876 que revient cet honneur. La fin du XIXème siècle si académique dans toute l’Europe
est marquée en Amérique par l’œuvre de Sullivan qui en 1887, érigea le 1 er gratte-ciel en
ossature métallique.
Il faut remarquer que les vrais ancêtres des gratte-ciels seraient les moments du
Mexieyit. En 1920, une rupture totale surgit donc brutalement, elle correspond à la
généralisation de l’emploi du B.A. dans les constructions industrielles ou privées. C’est ce
qu’on appelle la coupure épistémologique en architecture. (Commentaire de
l’architecturologue MUKENDJI).
Parallèlement, se situe l’œuvre de Le Corbusier pour qui les volumes, les pilotis de
béton et les formes librement articulés sont les éléments d’un nouvel art de vivre.
D’ores et déjà, quelques pistes peuvent être trouvées en répondant à ces questions :
Quelques tentatives ont déjà été faites, nous retenons notamment les
essais du grand atlas de l’architecture mondiale, d’Ortalani et nos
propres réflexions.
Le mot « architecture », que Littré définit comme « l’art de construire les édifices »,
désigne, en Europe, les demeures royales ou nobles, les édifices réligieux de la préférence
aux demeures modestes, il a pris ainsi une signification socioculturelle qu’il n’est pas
possible de conserver lorsqu’on pense à l’Afrique. Sur ce continent, en effet, « l’art de
construire » comme dans celui de l’aménagement des espaces de vie et n’aboutit
qu’exceptionnellement à des formes monumentales destinées à durer. Pour des cultures
qui attachent beaucoup moins d’importance à l’ostentation du paraître qu’à la
permanence de l’être ; à l’exaltation individuelle du pouvoir qu’à sa signification collective,
à l’édification des bâtiments né répond ni aux mêmes besoins ni aux mêmes
préoccupations qu’en Europe.
Les civilisations industrielles ont délaissé les cathédrales, mais elles ont conservé le
goût de la monumentalité urbaine est symbolique. Les maisons de l’industrie, celles du
peuple ou du parti ont parfois remplacé, dans leurs centres, les anciens édifices religieux.
La mosquée, elle a plus fortement gardé sa signification centrale qui qualifie la ville
musulmane.
133
A partir du IIIème millénaire avant J.C., en Mauritanie orientale, sur les falaises qui
dominaient d’une centaine de mètres un important lac résiduel, on été organisées des
agglomérations où vivaient des hommes qui ne cultivaient mais vivaient de chasse, de
pêche et de cueillette.
personnes ? Les fouilles de Tegdaoust ont montré qu’existaient, au X ème siècle, avant
l’apparition d’une ville musulmane – avec replates et mosquée – une série d’enclos
ceinturés de pierres ou de briques crues, délimitant des espaces assez comparables à ceux
dont il vient d’être question. Les recherches entreprises au Ghana révélèrent l’ancienneté
du phénomène urbain (M. Poznansky, « Begho and the west african trade project : new
approches to west african archaeology », IXème congrès de préhistoire, Nice 1976, résumé
des communications, pp. 599), présent, à Begho, dès le XIème siècle. Les travaux effectués
sur les villes pluriséculaires du Nigéria, à Ifé (cfr. Connah, « archaeologyn in Benin », in
journal of african history, vol. XIII, pp. 25 – 38, 1972 an particulier, fig. 4, et du même
auteur : the archaeology of Benin, Oxford Clarendon Press, 1975) montre que le plan
d’aménagement de l’espace par juxtaposition de vastes enclos ceinturés de murs paraît
constituer une constante, au moins en Afrique de l’ouest, à la fois par la méthode
employée et par l’irrégularité « systématique » du tracé des enceintes. Tout se passe
comme si le refus des lignes droites et des angles constituait un parti pris délibéré.
D’autres recherches, sur des villes Yoruba plus récentes, ne contredisent nullement cette
thèse (A. L. Mabogunje, « Yoruba towns, based on a lecture entiled problems of a pre-
industrial urbanization in west africa, given before the philosophical society on 12 th april
1961 », Ibadna University press, 1962 ; voir aussi O. J. Igué, les villes précoloniales
d’Afrique tropicale, université nationale du Bénin, 1970). Tout conduit aujourd’hui à
considérer qu’avant toute influence extérieure, l’Afrique a organisé des espaces denses,
équilibrés néanmoins par rapport à leur environnement, fractionnés en fraction de
parentés ou des fonctions et que cette technique d’occupation sociale de l’espace est
réellement non comparable à tout autre, parce qu’elle ne repose ni sur les mêmes
associations sociales, ni sur les mêmes faits juridiques, ni sur les mêmes liens culturels.
b A
B A
b
D
A
A
b
c
c c
A
c
Village Diola
Si elle a bien existé, et nous pensons qu’il en est ainsi, cette conception
polynucléaire de l’organisation des espaces sociaux est remise en cause par les influences
extérieures qu’a subi l’Afrique noire. Parfois, de manière saisissante, par l’imposition d’un
remodelage total, dû à l’influence de l’islam ou à celle des colonisateurs européens ;
parfois, de manière plus subtile, par des échanges ; infiltration, acceptation et refus.
Partout où l’influence de l’islam s’est imposée, quelles que soient les modalités de cette
transformation, le remodelage a été spectaculaire.
Pendant des millénaires, l’Afrique a reçu d’autres régions du monde et leur a donné
le meilleur de soi-même. Il en est assurément ainsi dans le domaine de l’architecture. Il
est difficilement imaginable que le contact avec les modèles urbains musulmans, par
exemple, n’ait entraîné aucune transformation des villes. Il est impensable que le
renforcement de l’insécurité qu’à provoqué la traite des esclaves n’ait pas déterminé une
fermeture plus soigneuse des villes ou des agglomérations de tout genre, derrière des
fossés et des murs de terre : l’espace tchadien offre certainement matière à recherches et
à réflexions dans ce domaine « H. D. Bivar & P. L. Shimie, old Kanuri capitals, in Journ. of
African hist., vol. III, pp. 1 – 9, 1962 ». Il faut aussi se demander à quel moment est apparue
une organisation nouvelle du territoire urbain lorsque le pouvoir a pris des formes plus
affirmées et plus monopolisées.
Dès le Xème siècle – et plus tard – une organisation de la maison, nourrie d’héritages
méditerranéens et orientaux, intégrés à leur tour dans une perception musulmane, a
pénétré à leur tour au sud du Sahara. Cette conception contredit – on verra plus loin –
celle de l’ancienne maison africaine, tant pour l’organisation des espaces que pour la
fonction des pièces. Dans la maison-bloc musulmane, la vie intérieure est médiatisée, par
rapport à la rue, par des murs et par une pièce qui filtre les visiteurs, dès l’entrée : le rôle
considérable donné à ce « vestibule » en fait la pièce la plus développée de l’habitation.
Enfin, l’organisation même de cette maison-bloc permet, dans certains cas du moins, à
Tegdaoust, de supposer que des terrasses, lourdes et dangereuses par leur poids mais
commodes par la superficie supplémentaire qu’elles offrent à la vie des habitants, ont été
construites.
S’il est bien vrai qu’une certaine détermination de l’habitat provient des matériaux
disponibles, il est impossible d’admettre qu’il s’agit d’un déterminisme. Les formes de
l’existence – agricole et sédentaire, pastorale et semi-nomade ou nomade – joue un rôle
au moins aussi décisif : un regard attentif à la carte suffit pour s’en convaincre. Au
demeurant, si la recherche des formes construites permet de souvent caractériser les
ethnies (L. V. Thomas ; Afrique, continent méconnu, sélection du Reader’s digest, Paris,
1979), si les détails d’ornementation distinguent les familles ou les hiérarchies, la
monotonie des matériaux révèle une longue réflexion et une adaptation très soignée à
l’environnement hydrique. On n’a guère prêté attention, jusqu’à présent au rapport de
l’africain et de l’eau dans le domaine de l’architecture, des meilleurs matériaux pour
assurer le glissement de pluie, l’emploi des rigoles et des drains, celui de gargouilles de
toutes sortes, mais aussi le recueil des eaux par les pentes vers un impluvium, par des
systèmes de rigoles abritées, méritent d’être étudiés.
140
Aujourd’hui encore, de 85 à 90% des africains noirs vivent hors des villes ; bon
nombre d’entre eux habitent encore des maisons dites traditionnelles. Celles-ci, fruits de
véritables choix architecturaux, ne méritent ni le mépris dont on les a souvent entourées
depuis la fin du XIXème siècle, ni l’oubli et leurs groupements, véritables photographies des
sociétés qui les entretiennent, fournissent l’un des guides les plus lisibles des rapports
sociaux et culturels en Afrique et même des structures de l’économie de ce continent. Ce
sont même ces logiques sous-jacentes qui mettent quelque ordre dans l’apparente et
déconcertante liberté d’implantation des maisons.
delà des noyaux simples dont nous avons parlé, l’espace collective est plus complexe, plus
riche en lieux collectifs ; lorsqu’un danger grave menace le groupe consacré aux jardins et
aux rejets des déjections, entre les maisons et la brousse lieu du « naturel » et du
menaçant : ailleurs c’est une ceinture impénétrable d’arbustes plantés à dessein ; ailleurs
encore c’est l’aménagement, aux centres du groupe des lieux construits, de l’enceinte
destinée à préserver les biens les plus précieux, par exemple le bétail. Lorsque la place
vient à manquer, les aménagements se font à la verticale : le cas, connu mais peu analysé
du point de vue qui nous retient ici, des Dogon et de leur extraordinaire utilisation de
l’espace vertical de la falaise de Bandiagara mériterait une étude architecturale
d’ensemble. Pour se protéger, les Somba du Bénin ou les Lobi de Haute-Volta ont, eux-
aussi, reconstitué une maison-bloc, difficile d’accès, parce que « fortifiée », plantée dans
un espace démuni de végétation par méfiance « des autres ».
En tout cas, dans cet habitat rien n’est laissé au hasard, malgré l’apparent
désordre : ici les demeures sont établies soigneusement le long d’une certaine courbe de
niveau ; là, elles sont organisées autour d’une allée centrale qui sépare mariés et
célibataires ; dans tous les cas, la lecture du paysage architectural dit à quelle société le
visiteur a affaire ; et les variantes ne mettent nullement en cause le « schéma directeur »
le luxe de la décoration est à la fois un droit individuel très largement exercé et le lieu
d’interdit très précis, des lits de banco, les poteaux de soutènement, mais nul, dans les
sociétés très soucieuses de conserver leur symbole social, ne saurait posséder le toit
auquel a droit une femme qui vient de marier ses enfants, la poterie faîtière qui signale le
personnage éminent, l’étage qui surmonte le vestibule et qui désigne la demeure
importante. Et, bien entendu, dans les labyrinthes des signes qui constituent le code de
toute société, les signes liés à l’habitation sont, en Afrique, d’autant plus importants que
la rusticité du matériau constitue d’avantage, à la base, une condition d’égalité spatiale
apparemment indépassable. Sans doute, le luxe ostentatoire auquel donne lieu
aujourd’hui, souvent, la construction des maisons personnelles dur des terrains acquis en
propriété privée, constitue-t-il l’un des contrastes les plus éclatants qu’il soit donné de
constater en Afrique.
qu’ils connaissent les avantages de ce matériau pour assainir une margelle de puits,
renforcer la base d’une paroi d’argile, créer une chaussée hors inondation dans une cour.
Bien entendu, ces contradictions ne trouvent point leur explication dans une
« incapacité » technique ou mentale ! Tous vestiges de construction en pierre aujourd’hui
connus révèlent une maîtrise équivalente à celle d’autres régions du monde ; et l’art du
décor architectonique en pierre, du Sahel mauritanien au Zimbabwe, prouve combien les
constructeurs étaient capables d’assembler les pierres, avant tout contact avec les
européens.
Les matériaux unanimement choisis en Afrique noire sont le bois, les végétaux et
l’argile.
Ils ont, bien entendu, une incidence sur l’organisation des lieux de vie et des
espaces construits. Si l’on ne peut s’arrêter longtemps sur l’architecture végétale, qui
concerne encore, cependant, des régions importantes de la foret, force est de remarquer
que la tôle ondulée ne détrône point aisément les vieilles techniques de couverture
végétale, que le bois joue encore un rôle majeur comme armature des parois, comme
armement visible des structures difficiles à construire (chez les Hausa par exemple), ou
comme matériau noble de l’architecture extérieure des maisons (par exemple au
Cameroun). Une enquête d’ensemble sur l’emploi du bois dans les réalisations anciennes
de l’architecture africaine apporterait certainement d’intéressantes idées aux architectes
contemporains ; déjà du reste, certaines écoles architecturales réhabilitent pleinement le
bois comme matériau de construction, même dans les édifices importants.
René Gardi ouvrait, en 1974, le livre passionnant qu’il a consacré aux maisons
africaines par l’affirmation, mille fois vécue par ceux qui connaissent l’Afrique : « on peut
aussi habiter une maison d’argile ». Ainsi posait-il le plus intéressant des problèmes : les
africains ont visiblement choisi l’argile comme le matériau le plus adapté à leurs besoins.
On n’en finit pas d’inventorier les noms qu’ils ont donnés à toutes les formes sous
lesquelles ils ont utilisé l’argile, du sub-septentrional au banco ouest-africain, au Daga du
sud-est. Les variantes incombrables, ne traduisent pas seulement des diversités
143
Bref, le matériau roi qu’est l’argile mériterait que de nombreuses études lui soient
consacrées. Fragile à l’eau, évidemment, il n’en a pas au moins séduit les africains ; très
vraisemblablement à cause de ses performances thermiques, si bien adaptées à
l’environnement. Il serait imprudent de le rejeter comme « primitif » avant d’avoir
compris pourquoi il a si longtemps correspondu aux besoins d’un monde.
144
2. Oualata (Mauritanie)
Ici l’art de dissimuler les matériaux de construction sous les couches d’argiles fini
et de peinture est poussé très loin. Les cours de cette ville sont, au même titre que les
pièces, des lieux de vie qu’il importe de rendre agréables au regard. Les décors peints en
blanc sur fond ocre rouge sont régulièrement refaits par les femmes. Tout un jeu de
volumes – lit de repos, niches aménagées dans les murs, encadrements de portes – est
mis en valeur par le décor peint. Le Nigeria septentrional et le Soudan offrent des
exemples, comparables en beauté, de décors peints ou sculptés dans banco fin.
Cette grande pièce rectangulaire d’une terrasse, ne diffère pas, dans son
architecture, des formes curvilignes très répandues au pays Gurunsi. On a cherché à
145
rompre la monotonie des surfaces aveugles par un décor alterné de zones traitées en-à-
plat et des secteurs guillochés par impression d’épis ou de vannerie.
Ibn Battuta qui a visité l’Afrique du XIVème siècle, a constaté que les africains
prenaient grand soin de leurs murs ; ils les crépissaient d’un mélange de terre et d’huile
de Karité.
Great Zimbabwe
L’éclipse de Zimbabwe, au XVIème siècle, est reconnue par les chercheurs, mais tous
ne sont point d’accord sur ses causes. En tout cas, c’en est fini avec les grandes enceintes
de pierre de cette région, dans la mouvance de Zimbabwe. De nouvelles sont construites,
plus au nord, plus près de la vallée du Zambèze : elles annoncent l’apparition historique
du Monomotapa.
Il reste beaucoup à découvrir par archéologie dans cette région de l’Afrique, avant
de conclure définitivement sur cette production spectaculaire des architectures africaines.
Du nord au sud sur plus d’un demi-kilomètre carré, l’ensemble des ruines de pierres
date de XIVème siècle et XVème siècle. La colline, au nord, a abrité des lieux de cultes,
sépultures, des points de travail du fer, du cuivre, de l’or. Les habitations ont été
retrouvées dans la plaine (en six en particulier) ; elles consistaient en une série de
structure d’argile, circulaire, réunies par des petits murs de pierre. La grande enceinte
elliptique édifiée en plusieurs fois, a été au XVème siècle ceinturée par le grand mur, de 10
m de haut en certains points de leur tracé. On accède à l’intérieur par trois entrées non
fortifiées d’autres enceintes de pierres, parfois plus anciennes, se trouvent à l’intérieur et
à l’extérieur : leur destination n’est pas clairement établie. De même la signification de la
grande tour conique de 10 m de haut, caché par les arbres, n’est pas évidente. On y voit
souvent, aujourd’hui, les symboles d’un grenier où se seraient entassés les tributs en
nature versés au roi ; mais d’autres auteurs considèrent que ces cônes verticaux
constituent une projection de l’ellipse décrite horizontalement par le grand mur.
Si elle comporte quelques régions où ils sont assez rudimentaires, fait de cloison de
paille ou des claies végétales, surélevés par des socles empierrés, l’Afrique accorde en
général au grenier une importance telle qu’en soigne particulièrement la construction ; il
faut du reste remarquer que la construction des greniers à parois végétales correspond
parfois à une bonne préservation du grain menacé de fermentation dans un grenier
d’argile. L’Egypte antique avait confié à ses souverains, responsables de la conservation
collective de la vie du peuple, les soins de constituer les greniers où s’entassaient, les
années de bonne récolte, les garanties de survie pour les années dangereuses. A partir de
la même préoccupation, les sociétés anciennes ont en général donné les solutions très
diverses au problème de survie pour les années dangereuses. A partir de la même
préoccupation, les sociétés anciennes ont en général donné les solutions très diverses au
problème de stockage des vivres. L’Afrique noire a adopté celle de la capitalisation de
l’avoir économique par les pouvoirs politiques. Les greniers sont sans doute d’autant plus
présent dans les paysages que les sociétés est demeurée plus proche des formes directes
de gestion. Il ponctue les paysages de nombreux villages ; en effet, il abrite non seulement
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la nourriture de l’année, les semailles futures, mais aussi indispensables pour les diverses
cérémonies qui soudent les communautés villageoises de tout niveau, les mondes de
vivants et celui des ancêtres ; ces cérémonies subsistent encore, dans bien des cas, même
lorsque les africains ont officiellement adhéré à un monothéisme. Le grenier est un
élément constitutif de l’espace culturel et mental dans lequel vit l’africain, tout autant que
son espace économique et social. Il est, dès lors, occasion d’individualiser l’ethnie, la
famille ou le groupe ; il fournit un support remarquable à l’innovation, au goût du beau
travail, à celui du décor somptueux.
d’autres cas, ce sont, comme chez les Dogon, les portes de bois et leurs serrures qui
fournissent l’occasion de magnifier les rôles du grenier. Au même titre que les hôtels
familiaux ou collectifs que les lieux de conservation des masques, les greniers constituent
un bon support pour l’étude des techniques architecturales et décoratives en Afrique
noire.
Ce qui est vrai, en architecture, comme dans tous les arts de l’espace, c’est que la
société contemporaine assiste impuissante à une mutation inversible de l’univers et à
l’accélération on ne peut plus catégorique, de l’histoire qui fut jadis figée dans des
conceptions classiques ethnocentriques, considérées comme immuables. L’on admet,
sans peine, que les âges évoluent rapidement, se succèdent, sans se ressembler le moins
du monde.
Le milieu traditionnel s’est transformé au contact des objets nouveaux qui s’y
déposent des limons de nouveautés, le langage s »enrichit, se refait, s’ennoblit ou s’avilit
au contact des apports nouveaux, l’architecture au profit de nouvelles lignes, de nouvelles
formes et d’objets extra-coutumiers qui apportent jouissance, confort, beauté et mobilité,
mais qui parfois, n’écartent pas le mythe de la souffrance, de la fatigue, de la monotonie,
de la répétition et de l’isolement.
Le monde s’en va. Il emporte tous nos souvenirs, nous acceptons volontiers de la
suivre dans cette prodigieuse marche, celle des objets techniques, des sciences, des arts,
des conceptions, des institutions et mentalités. Ces forces font aussi partie d’un tout :
notre vision des êtres et des choses, notre façon d’agir, de penser, de créer, de vivre, de
juger et de concevoir, bref, notre culture authentique. Devant ce recommencement
perpétuel où l’homme accuse à la fois se force de résistance, d’adaptation et sa faiblesse
face à sa propre création, quelles seraient les chances et les apports d’un art, à l’instar de
l’architecture, le fondamental des arts de l’espace, qui participe à l’effort de
transformation du monde et conséquemment à la décadence de ses vieilles habitudes ?
150
Voilà qui nous ramène au « noir différent » de tous ces êtres humains, si l’on
accorde le moindre crédit à cette scientificité engagée au service de l’impérialisme
classique.
société où l’homme, élément moteur, se garde de tenir sa relation avec la nature. Nous
sommes ici entre le gain et la perte.
Le gain, dans le sens de nourrir notre humanisme des apports extérieurs fécondant
de la science et de la technique, seuls accès possibles à un modernisme réfléchi, la perte,
dans le sens d’enterrer dans la marche de l’évolution, certaines habitudes ayant appartenu
à l’univers qui disparaît. Toute invention artistique-picturale, musicale, poétique ou
architecturale – est toujours en rapport avec le milieu où elle éclot. Elle est l’expression
originale de la relation avec sa nature, avec autrui, avec le monde. Ce système de relation
fait de l’invention artistique, produit de l’esprit, le reflet de la société, le miroir de la vie,
le témoignage de la vitalité de l’humanisme à travers des siècles. Une compilation
d’œuvres d’art d’une époque se dresse en témoignage éloquent de la vitalité de celle-ci,
l’œuvre d’art porte incontestablement les empreintes du milieu, les marques de ses
créateurs, la sève du temps et l’identité socio-physiologique d’une culture. Elle se fait un
langage spécifique, un monument.
danse, on y travaille, on y dépose des richesses, on s’y repose, on y laisse son âme. La
statue par contre est contournée et observée. Le tableau est regardé et observé en face.
Cette différence, au niveau de la perception, avantage le sujet architectural. C’est la
situation privilégiée de l’habitat qui souligne l’importance de la construction, c’est-à-dire,
l’enveloppement.
Il fut répandu, en occident, une théorie célèbre, qui attribuait aux monuments,
grandes statues, les sources de l’architecture moderne (les imposantes pyramides
égyptiennes). Cette thèse qui consiste à recréer, sur base des œuvres picturales et
sculpturales, les nouvelles bases de l’architecture authentique congolaise n’apparaît-elle
pas fragile pour un art qui s’ouvre à peine au monde de la technique et de la science aux
possibilités imprévisibles ? La mise en pratique d’une telle conception de l’architecture ne
courent-elle pas le danger de sombrer face aux impératifs de la création scientifique
moderne et aux épreuves du temps ? Sante Ortolani s’explique : « il ne s’agit pas d’une
reproduction pure et simple de l’œuvre d’art picturale et sculpturale, pour faire ressortir
une autre, architecturale. Le problème se pose au niveau de l’inspiration et des formes.
Penser en architecte, agir en architecte, mais à partir des éléments objets issus de
sculpture et de la peinture. Opérer, grâce à l’imagination créatrice, une orientation qui n’a
été autre que le passage de lignes, des formes vers d’autres lignes et d’autres formes et
de dimensions inégales, traduisant une nouvelle réalité. L’ampleur de la construction et
son caractère physique sont en effet le fruit d’une autre expérience, celle de l’architecte
dans ses rapports avec les contremaîtres, les maîtres et les maçons ». Le monde noir dans
son riche répertoire d’œuvres picturales et sculpturales, dispose d’un fond inépuisable de
possibilités des créations en matière architecturale. En fait, « l’homme moderne tente de
refaire sciemment ce que le passé réussissait par instinct : ce sera l’urbanisme ». Cette
étape, le congolais au contact du blanc, l’a atteinte. Mais, plongé dans le scientisme, il a
perdu de vue qu’à ressusciter des cendres, des chefs-d’œuvre de l’architecture
contemporaine qui remettraient en question l’urbanisme d’importation dont les valeurs
ne cadrent nullement avec ses réalités philosophiques, sociales, sociologiques et
politiques. Le constructeur noir réuni toutes les qualités, allant de l’architecte (penseur)
au petit maçon (travailleur). Alors que l’européen, par le plan, voit son édifice terminé,
avant que les travaux ne soient exécutés, le noir a une vision globale de sa construction.
Son œuvre se classe d’emblé dans la catégorie des constructions fondamentales, par
extension naturelles. Depuis des années, ces édifices ont gardé un aspect statique. Tandis
que l’architecture prise sous le coup de la science et de la technique, a évolué sous le
mécanisme de l’industrialisation à outrance. D’où, son aspect dynamique.
néophyte à poser les angles, à dresser les murs, à orienter le toit, à dresser les lignes.
« Toute création, nouvelle conception, tout progrès matériel, intellectuel et spirituel sont
l’ouverture de l’individualité. Mais l’individu n’est rien, ne signifie rien, s’il n’est intégré
dans la société, en dehors de la communauté humaine, son existence n’a pas de sens ».
Dans le domaine architectural en Afrique, la conception et la réalisation de l’œuvre
revêtent des aspects collectifs. Albert Einstein insiste sur « ce que l’individu est et ce qu’il
signifie, il ne l’est pas tellement en tant que créature individuelle, mais en tant que
membre d’une grande communauté humaine, qui dirige son existence jusqu’à la mort ».
Dans le domaine des formes, l’art architectural occidental est assis sur les lois de figuration
et des proportions. La notion de mesure domine cet art, il reste à savoir si en dehors des
principes et des lois mathématiques, d’autres génies humains n’ont pas réussi, dans le
domaine des formes, à édifier une architecture aussi originale marquée par des chefs-
d’œuvre. Ce qui est certain, c’est que dans certaines régions du monde, des œuvres
conçues selon l’esthétique architecturale primitive accusent maints endroits, des qualités
nettement supérieures (beauté), véracité, rapport avec la nature, par rapport à celles
élaborées suivant l’esthétique de proportions, des lignes et des formes. Faut-il conclure
que l’homme du XXème siècle est en train de faire la conquête de ce qui, hier, était connu
et familier à l’ancien en utilisant un langage mathématique ? en architecture, l’art et la
technique se marient. Les vieilles conceptions architecturales (spéculation, le modulor, le
fonctionnalisme, l’organicisme, etc.) ayant marqué l’histoire il y a plus d’un demi siècle,
ont par-ci par-là perdu leur vitalité. D’autres impératifs dominent l’intention
architecturale, et expliquent mieux la conception de l’édifice ; la filialité entre œuvre d’art
qu’est l’édifice et sa destination. L’art jouit actuellement d’une autonomie qui accuse le
vieillissement de l’esthétisme des siècles derniers.
l’architecture ? L’africain, dans son esprit religieux caractérisé, accordait-il une place
importante aux forces surnaturelles ? L’univers cosmique constituait le monde de ses
rêves. Son architecture dans la société d’hier sont connus ; l’architecture se conçoit
comme « l’objet utile », et comme « l’objet d’art ». L’accent est mis sur le
fonctionnalisme ; le noir, dans sa conception traditionnelle de l’architecture ne brave pas
le ciel et ne fait pas la conquête de l’espace. Il occupe l’espace suffisant qu’il croie utile
pour y vivre.
Œuvre d’art, expression d’une vie, d’une âme, d’un humanisme, l’architecture l’est.
La survie de toute œuvre d’art, sa célébrité sont fonction de sa destination ; l’œuvre d’art
symbolise le génie d’un peuple. C’est dans la mesure où elle sert l’homme et concerne
l’homme qu’elle prend toute son importance. La maison africaine n’est autre que lieu
sacré où se trament « les complots » de la vie, la naissance, la croissance, la mort, la joie
de vivre et la misère, la bonne santé, la maladie. C’est un abri, mais aussi et surtout, un
lieu de méditation, d’inspiration, de palabres. C’est dans la maison précisément que
l’enfant obtient les premiers balbutiements de son éducation. Son échec ou sa réussite
commence là. La maison signifie, par ce qu’elle porte, la conscience de ses conducteurs,
de tous ceux qui y habitent.
l’Europe centrale : les premiers éléments de la logique formelle (Aristote), les méditations
métaphysiques (Descartes). Au cours des âges, des innovations ont été apportées. L’art de
construire dévient théorique et eut pour base le calcul. Il se débarrassait de ses styles
empiriques, mais non sans difficultés. Un fait est certain. Artistiquement parlant, les
empires nègres connus dans l’histoire ont certes réalisé de grandes cités et monuments
géants. Mais dans la majorité des cas, les noirs ont vécu dans des villages très organisés
où l’architecture variant d’une région à une autre reflétait l’âme de chaque civilisation.
Une identité qui accusait l’originalité de chaque style et de sa diversité. L’intention
architecturale négresse revêtait de multiples aspects, allant du simple hangar à la hutte
en paille (lire J. Macquet). Dans la civilisation congolaise l’artiste n’est pas nécessairement
l’individu, c’est la société. Celle-ci impose ses vues, c’est l’âme collective qui est prise en
considération.
L’œuvre architecturale est la résultante des efforts conjugués, bien que l’initiative
en revienne à l’individu. Cette conception ne rejoint-elle pas l’esprit d’équipe que reflètent
les apports successifs dans la construction moderne, de l’architecte, des auxiliaires, des
contremaîtres, des maçons ? L’on peut conclure en effet que dans l’architecture noire
ancienne, la notion qui domine est sans conteste celle du fonctionnalisme : « art qui sert ».
Cependant, il serait faux de prétendre que l’esthétique y est absente du simple fait du
niveau technique et matériel atteint par les civilisations noires, dans les domaines les plus
divers. Les civilisations considérées techniquement et scientifiquement comme inférieurs
et ont demeuré, en maints endroits, supérieures sur le plan artistique, par rapport à
d’autres.
L’architecture originale négresse a préservé dans tous les cas, le rapport intime
dans la vie de toute œuvre architecturale : existence non sans fonction d’objet d’art et
existence d’objet utile. Les deux aspects s’articulaient et se complétaient
merveilleusement. Les nègres ont conféré à la construction des dimensions modestes.
Cette conception architecturale repose sur des bases sociales et psychologiques. Des
impératifs techniques et scientifiques ont joué aussi un rôle important. Mais il reste vrai
que la notion d’espace préoccupait le constructeur.
Le professeur Niang Souleymane est clair, net et précis et son propos sans
équivoque : « une nation qui se contente seulement de diriger des techniques importées
sans pouvoir y apporter des améliorations originales ou sans participer à leur invention,
sera toujours, économiquement sous-développé par rapport à celles qui créent et
156
perfectionnent ces techniques ». Les indépendances ont apporté la liberté, c’est une
possibilité et non une finalité. A la révolte du discours, doit nécessairement suivre une
révolte de l’action. La maîtrise des sciences, de la technique et des arts s’impose ; il est
absurde de louer la technicité, l’esprit créateur des ancêtres lointains, leurs valeurs de
civilisation sans pouvoir opérer l’assimilation utile des données entre deux systèmes de
culture, qui éloignés d’un siècle à peine, continuent de nos jours à se juxtaposer. Prenons
à titre d’exemple, la communication dans les sociétés traditionnelles nègres : « les peuples
noirs d’avant la colonisation, affirme le professeur Niang, vivant en groupes lâches,
satisfaisaient en effet entièrement leurs besoins de communication par des systèmes
originaux de transmission. Leur cloisonnement en petites tribus et surtout leur densité de
répartition n’invitaient probablement pas à aller au-delà d’une simple pictographie ».
Il est généralement connu et admis que les dons d’émotions caractérisant les noirs.
Mais que ces dispositions émotives ne font pas du noir un homme différent des autres
créatures humaines et qu’elles ne sont nullement en opposition de la pensée ou
l’acquisition de l’esprit mathématique, base de développement technique et scientifique
valable. L’intuitionnisme et formalisme ne s’opposent que d’une façon apparente et en
conséquence les noirs ne sont pas exclus du domaine de la mathématique. Le problème
est de créer un environnement social, psychologique et intellectuel qui permet de
concevoir des habitudes mentales sûres.
Bibliographie ............................................................................................. 1
Avant – propos ......................................................................................... 2
Introduction générale ........................................................................ 3
Chapitre I : L’architecture préhistorique ................................ 6
Chapitre II : L’architecture égyptienne ...................................... 8
Chapitre III : L’architecture grecque ........................................ 12
Chapitre IV : L’architecture phénicienne ................................ 19
Ch. V : L’architecture chinoise et japonaise ......................... 22
Chapitre VI : L’architecture romaine ........................................ 29
Chapitre VII : l’architecture chrétienne ................................. 32
Chapitre VIII : L’architecture musulmane ............................... 37
Chapitre IX : L’architecture romane.......................................... 45
Chapitre X : L’architecture civile et militaire du Moyen –
Age ................................................................................................................ 56
Chapitre XI : L’architecture gothique....................................... 68
Chapitre XII : L’architecture de la renaissance ................. 76
Chapitre XIII : Le maniérisme .......................................................... 113
Chapitre XIV : L’art baroque et le style rococo ............... 118
Chapitre XV : L’art contemporain.............................................. 124
Chapitre XVI : Quid de l’architecture africaine ? ............. 131