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Aménagement

des zones
sensibles
Cas du Littoral de la région
Rabat-Sale-Kenitra
12/25/2022
Sommaire

I.Le littoral entre nature et aménagement : multiplicité


de définitions et disciplines
II. Cadrage juridique : Le littoral marocain soumis à une
réglementation particulière
III. Le Littoral de La région Rabat Salé Kénitra : Analyse
et état des lieux
1. Présentation générale 
2. Démographie et population
3. Urbanisation
4. Economie et secteurs productifs
IV. Potentialités et contraintes du littoral dans la région
Rabat-Sale-Kenitra
1. Biodiversité et aire à protéger
2. Risques naturels
V. Planification et gestion du littoral
1. Stratégies et programmes préservant le littoral
2. Equipements portuaires
3. Les grands chantiers en cours eu projet
VI. Un autre avenir du littoral á imaginer
1. L´impact sur le littoral
2. Proposition de mesures de protection pour le
court et moyen termes

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Liste des figures

Figure 1 : Représentation géomorphologique du littoral......5


Figure 2 : Carte du domaine littoral de la région.................11
KFigure 3 : Carte de la population communale...................12
Figure 4 : Carte du taux d´accroissement entre 2004 et 2014
..........................................................................................13
Figure 5 : Carte du taux d´urbanisation et répartition de la
population selon le milieu de résidence.............................14
Figure 6 : Localisation de Merja Zerga................................16
Figure 7 : Localisation du Lac Sidi Boughaba.......................17
Figure 8 : Localisation de Merja El Halloufa........................18
Figure 9 : Inondation dans le bassin du Sebou....................19
Figure 10 : Indicateur d'exposition urbaine à la submersion
marine par tsunami...........................................................20
Figure 11 : Carte de la susceptibilité aux mouvements de
terrain de la vallée de Bouregreg.......................................21
Figure 12 : Zones de la vallée du Bouregreg impactées par
une sur côte marine exceptionnelle en situation actuelle et
l’horizon 2030....................................................................22
Figure 13 : Carte de situation des équipements portuaires.25
Figure 14: Périmètre d'aménagement de la vallée de
Bouregreg..........................................................................27
Figure 15 : Carte de localisation du Projet Saphira..............28
Figure 16 : Carte d'implantation du Nouveau Port Kenitra
Atlantique..........................................................................29

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Introduction

Le Maroc face à une littoralisation continue


Le Maroc dispose d'un littoral qui s'étend su envions 3500 Km
de longueur, 512 Km de côte méditerranéenne au Nord, et
une façade Atlantique de 2934 Km, constituant un patrimoine
naturel et physique riche et diversifié, de plages, dunes,
lagunes...
La population du littoral a atteint les 11 millions soit 1/3 de la
population globale marocaine en 2014, entraînant une forte
densification des agglomérations sur les 9 régions littorale
marocaine, et un développement des activités économiques
et touristiques, l'industrialisation et la multiplication de
projets immobiliers et résidences. Cette dynamique continue
à s'amplifier et accentue ce phénomène de littoralisation : Le
littoral atlantique est un siège d'une importante activité
industrielle avec plus de 78% de l'ensemble des réalisations
en investissements au Maroc. La région de Rabat-Salé-Kénitra
fait partie de cet axe et constitue un véritable lieu
d'implantation humaines et économiques, afin d'appréhender
des interactions et mesurer impact sur l'espace naturel en
vue de prévoir des mesures réglementaires propices, il est
important d'analyser ce littoral, particulièrement la région
concernée par cette étude, entant que système complexe de
composantes naturelles, d'acteurs, d'intérêts et d'exigences
diverses.

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I. Le littoral entre nature et aménagement : multiplicité
de définitions et disciplines
L'origine du mot "littoral" revient au XVIIIème siècle, "litus, litoris" qui désigne la rive
employée pour parler de la limite entre la terre et la mer, ce terme remplace les mots "rive"
et "rivage" au fil du temps, existant dans la littérature.
La définition du Robert (1991) définit étymologiquement le littoral par « ce qui appartient,
qui est relatif à la zone de contact entre la terre et la mer ». Au cours du 19e siècle, il est
présent dans les écrits de F.-R. Chateaubriand (Mémoire d’Outre-tombe), H. de Balzac
(Eugénie Grandet), de V. Hugo (Quatre-vingt-treize), de J. Verne (L’Île mystérieuse).
Quant aux géomorphologues, il s'agit de la zone de transition entre le continent et l'océan
(Figure 1), soumis à un ensemble de processus marins et autres continentaux.
Le littoral et le lieu de transit des matériaux provenant de l'océan, érodé sur le continent
ainsi que les matériaux revenant à l'océan, ainsi sont définis les flèches littorales, les dunes
littorales, les cordons littoraux, la dérive littorale...

Fi
g
u
r
e
1
:

Représentation géomorphologique du littoral


Source :https://coursgeologie.com/download/download-images/course/geomorphologie/littoral/3_22.jpg

Physiquement, le littoral est la bande comprise entre la plus haute et la plus haute marrée,
mais sur le plan géographique, il existe une difficulté de la définir, s'agit-il d'une zone, une
bande ou une ligne ? C'est un espace géographique qui évoluent considérablement dans le

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temps et dans l'espace par des activités naturelles ainsi qu'anthropiques, c'est à ce niveau où
réside la difficulté de le définir précisément. Les géographes ont affirmé depuis les années
1980 que le littoral ne se définit pas uniquement par sa "nature" », l'homme est un acteur
déterminant de sa transformation, d'où la nécessité d'appréhender le littoral entant que
système.
Cette approche a permis de ressortir trois définitions complémentaires : une définition de
"nature" à travers laquelle on perçoit le littoral comme étant un milieu physique, un littoral
habité et mis en valeur par l'activité de l'homme, et le littoral "d'institution" régit par les
textes juridiques et législatifs. Cela indique que le littoral ne se constitue pas d'un ensemble
homogène mais il est défini suivant divers contextes, en outre, ces définitions témoignent la
mutabilité du littoral naturel et la réflexion de protection et de sauvegarde face à l'action de
l'Homme.

II. Cadrage juridique : Le littoral marocain soumis à une


réglementation particulière
La loi n°81-12 relative au littoral promulguée en 23 Juin 2015 par le Dahir n° 1-15-87 du 29
Ramadan 1436, est répartie en 5 chapitres et 56 articles. Cette loi a été adopté par le Maroc
pour la préservation et la gestion intégrée de son littoral, ainsi qu'elle a été élaborée en
réponse à l'insuffisance de textes juridiques efficaces ce qui a accentué la détérioration de
l'état du littoral marocain, donc face à ces carences juridiques, un outil spécifique est
indispensable pour concilier les besoins fondamentaux de protection et de développement
durable du littoral avec les besoins tout aussi importants de développement économique,
social et culturel du pays.
La loi prévoit dans son premier chapitre un ensemble d'objectifs qui s'insèrent dans le cadre
de ladite gestion intégrée du littoral, notamment la préservation de l'écosystème et le
patrimoine naturel, culturel et historique, la lutte contre la dégradation du littoral, ainsi que
la planification et la promotion d'une politique de recherche d’innovation en vue de valoriser
le littoral et ses ressources.
La présente loi définit les limites du littoral marocain et ses composantes auxquelles elle
s'applique; cette zone est composée d'une partie terrestre (côté terre) du domaine public
fixé par l'article premier du Dahir du 1er juillet 1914 (le rivage de la mer jusqu'à la limite des
plus hautes marées, ainsi qu'une zone de 6 mètres mesurée à partir de cette limite) et les
eaux maritimes inférieurs, également le côté mer à partir du rivage de la mer jusqu'à une
distance en mer de 12 milles marins, équivalent à environ 23 Km en mer.
Le deuxième chapitre de la loi, prévoit que dans un délai de deux ans un "plan national du
littoral" doit être soumis pour l'avis d'une commission nationale de gestion intégrée du
littorale, composée de conseils de régions, représentants des administrations, organismes et
établissements publics concernés, avant son approbation. Ce dernier a pour fins principales
la détermination des orientations majeures en matière de protection et mise en valeur du

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littoral tenant en compte les politiques nationales en aménagement du territoire en
considérant les objectifs de développement socio-économiques de la présente loi. Prises en
considérations les orientations de ce plan, un schéma régional du littoral doit être élaboré
pour définir les aires concernées par la gestion intégrée, leurs spécificités et les mesures à
adopter, à savoir les mesures de réhabilitation des zones dégradées, les zones non
constructibles, les espaces maritimes dédiés aux véhicules nautiques et aériens...
Le troisième chapitre de la loi prévoit les mesures d'aménagement et interdictions d'actions
pouvant porter atteinte à l'état naturel du rivage de la mer, relativement aux limites des
zones non constructibles adjacentes au rivage et aux mesures qui conditionnent les projets
d'installation, de construction et d'aménagement des ouvrages et infrastructures au niveau
du littoral.
La 2ème section du chapitre détaille sur les mesures de protection, de conservation et de
mise en valeur. Notamment avec l'interdiction d'utiliser le sable (plages, cordons dunaires,
partie maritime du littoral) sauf pour quelques exceptions : comme dans les ports et leurs
extensions, ou pour établir des installations pour cause de défense maritime, avec nécessité
de ne pas toucher à l'écosystème et à l'intégrité des plages. Toutefois, une autorisation est
nécessaire à l'exploitation ou à l’occupation temporaire, et la loi détaille sur les modalités
d’obtention et de renouvellement de ces documents. Dans les zones littorales de protection
d'écosystème ou de faune ou flore spécifiques, on stipule que l'administration peut prendre
des mesures de protection, tels que la définition de couloirs de navigation aérienne et
maritime ou la délimitation des zones à pollution qui nécessitent des interventions.

Le 4ème chapitre insiste sur la nécessité de préserver le droit d'accès au rivage pour les
citoyens, un accès qui peut être limité dans quelques cas, surtout pour des motifs de
défense nationale ou de protection de l'environnement. Le même chapitre détaille sur les
différentes servitudes relatives au littoral telles que celles de passage et d'accès au rivage de
la mer. Le chapitre d’ensuite, à savoir le cinquième, insiste sur l'interdiction aux véhicules
d'accéder ou de stationner sur les plages, et signale l’exception que constituent les véhicules
à caractère sécuritaire, d’urgence ou autorisés par l'administration. On stipule aussi
certaines interdictions relatives aux baignades selon un classement des plages basé sur la
qualité de l'eau.
Pour ce qui est du 6ème chapitre, qui s'intéresse à la protection du domaine littoral contre la
pollution, elle parle particulièrement du déversement de rejets liquides et de procédures
administratives relatives à celui-ci, les rejets de toute nature sont cités, que ce soit celles
émanantes de navires, d'activité agricole ou de plateformes industrielles. Tout détail
comprenant les procédures administratives. Le 7ème chapitre met l’accent sur l'appui que
doit porter l'administration aux programmes de recherche scientifique relatifs aux littoraux.
Le 8ème chapitre quant à lui, explique la recherche et la constatation des infractions sur
plusieurs volets, ceux chargés de les constater, les saisies et les procès-verbaux.
Le 9ème chapitre, qui constitue une continuité du chapitre précédent, et précise les
infractions et le genre de sanctions à adopter dans chaque situation d’infraction précité en

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allant des amendes à l'emprisonnement. Le 10ème chapitre présente les dispositions finales
comme est le cas dans chaque texte de loi.
Le tableau suivant les dispositions des loi 81-12 et la loi 12-90 ainsi que la loi 25-90, relatives
aux mesures d'intervention sur le littoral, particulièrement sur le domaine public maritime,
et à la préservation de l'espace naturel littoral, mises en accent la complémentarité entre ces
textes réglementaires ainsi que les insuffisances en question.

Lois relatives aux


Règles La loi 81-12 du littoral opérations et aux Commentaires
documents d'urbanisme

Limitation de  L'article 20 de la -  L'article 4 de la Afin de limiter le


l'extension loi 81-12 prévoit loi 12-90 définit bétonnage des
urbaine que la création ou la détermination espaces naturels
l'extension des zones à littoraux, la loi 81-
d'agglomération aménagement 12 à été mise en
doit être envisagée spécifique vigueur pour
vers les espaces les faisant objet
combler le déficit
plus éloignés du d'un régime
de précision au
littoral, sauf en cas juridique
de nécessité, liée à particulier, les niveau des règles
la nature de la zones non de contrôle du
zone objet aedificandi ou à littoral dans les
d'exception, elle protéger, comme dispositions des
doit être justifiée objet d'un SDAU. lois d'urbanisme,
par les documents  Compte tenu des relativement aux
d'urbanisme. orientations et interdictions et
 L'article 15 de la loi dispositions des conditions
du littoral fixe une documents d'utilisation des
bande de 100m de d'urbanisme en zones littorales,
large le long du vigueur, le également ces
rivage dont Schéma National
documents
uniquement les du Littoral définit
d'urbanisme
constructions l'étendue de la
légères peuvent zone non représentent un
être implantées constructible soubassement
après une étude  L'article de la loi dudit SRL qui a
d'impact 25-90 impose pour objet la
l'obtention d'un délimitation des
permis de zones non
construire constructibles et à
préalablement à aménagement
toute opération spécifique.
de construction
au long des
limites du
domaine public
littoral sur une

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profondeur de 5
Km.

 L'article 17 de la loi
interdit la mise en
place
d'infrastructures
 La loi 25-90 L'implantation de
de transport sur
impose dans son quelques types de
2000 mètres à
article 18 la voies et permise
compter de la zone
construction des pour garantir le
non constructible,
voies et
sauf en cas libre accès au
raccordements
d'exceptions objets rivage de la mer,
Implantation permettant le
du même article. mais cette
des libre accès au
 L'étendue de cette dernière est
équipements et rivage de la mer
zone peut être conditionnée par
infrastructures pour
modifiée par le SRL des dispositions
l'autorisation des
 Également, l'article
projets de ayant pour objet
20 de ladite loi
lotissement la garantie de la
interdit la
avoisinant le préservation de
construction de
domaine public l'espace naturel
voies carrossables
maritime. littoral.
sur les dunes
littorale ou la zone
supérieure de la
plage.

 Selon l'article 23 de la loi du littoral, les documents d'urbanisme et les


règlements de construction doivent tenir compte des conditions
Capacité d'accès au rivage de la mer et les mesures de protection des espaces
d'accueil d'activité, pour déterminer la capacité d'accueil des espaces urbanisés
ou à urbaniser.

 Les articles 23, 24, 27 prévoient un ensemble de mesures pour


préserver les espaces littoraux et ses composantes naturelles.
 Ceci s'illustre à travers l'interdiction d'exploiter le sable sans
autorisation délivrée par l'administration compétentes pour des
La protection
motifs précis.
et la
 En limitant les cas d'obtention possibles des autorisations
préservation
d'exploitation de sables, et en rigidifiant les critères.
du domaine
 En protégeant les espaces littoraux nécessaires à l'exploitation
littoral
agricole, forestière ou maritime
 En imposant aux activités d'exploitation d'étudier l'impact sur
l'environnement

Aménagement littoral : La région de Rabat Salé Kénitra Page 9


L'adoption de la loi 81-12 relative au littoral constitue un indice de progression de la
question de la gestion intégrée du littoral marocain et sa préservation, elle prévoit une
pluralité de règles encadrant l'intervention sur les zones littorale à l'appui des lois sur
l'urbanisme, et introduit deux outils de planification fixant les orientations majeures et
objectifs généraux en matière de mise en valeur et protection du littoral, à savoir le Plan
National du Littoral et les Schémas Régionaux du Littoral. Ces deux derniers se croisent avec
les documents nationaux et régionaux d'urbanisme, ce qui nécessite l'établissement de
nouveaux textes juridiques ou dispositions réglementaire pour couvrir le déficit en précision
et pour encadrer ces interactions.

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III. Le Littoral de La région Rabat Salé Kénitra : Analyse
et état des lieux.

1. Présentation générale 
Le littoral s’étend sur 165 Km de la région Rabat Salé Kénitra et couvre ainsi quatre 15
communes : Chouafaa, Moulay
Bouselham, Bahar Ouled-Ayad, Ben
Mansour, Sidi Mohamed Ben Mansour,
Mnassra, Kénitra, Mehdia, Sidi Taibi, Sidi
Bouknadel, Ameur, Salé, Rabat,
Harhoura, Skhirat.
Les communes littorales relèvent des
provinces de : Kénitra, Salé, Rabat et
SkhiratTémara.
Le littoral couvre donc à lui seul quatre
provinces parmi les sept provinces et
préfectures de la région faisant de la
bande du domaine littoral du côté de la
terre une bande à 30 Km de profondeur.
Figure 2 : Carte du domaine littoral de la
région

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La bande littorale de la Région Rabat Salé Kénitra fait partie de la
conurbation littorale allant de kénitra jusqu’à la ville d’El Jadida voir même
jusqu’à Safi.

2. Démographie et Population
Selon le dernier recensement général de la KFigure 3 : Carte de la population communale
population (RGPH, 2014), la région RSK
Le taux d’accroissement annuel moyen de
compte 4,581 millions d’habitants, soit
la région sur la période 2004-2014 est de
13,53% de la population totale du pays. Le
1,31%. Cette moyenne régionale (proche
littoral (Province de Kénitra et Préfectures
de celle enregistrée à l’échelle nationale)
de Rabat, Salé et Skhirat-Témara)
cache des disparités assez importantes
concentre à lui seul 3,2 millions
entre les provinces et les préfectures de la
d’habitants, ce qui représente 70% de la
région, se matérialisant par la distinction
population de la Région avec une
nette entre la bande littorale fortement
prépondérance de la population
peuplée et urbanisée et l’arrière-pays
communale urbaine (Carte 3).

rural moins densément peuplé (Carte 4).

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4 : Carte du taux d´accroissement entre 2004 et 2014

3. Urbanisation
Au niveau du littoral de la région RSK, le réseau urbain se caractérise par un grand
groupement qui domine largement l’armature urbaine de la Région : l’axe Kénitra-
Témara, concentrant plus de 70% de la population urbaine de la Région. La municipalité
de Rabat est entièrement urbanisée, les municipalités de Salé et de Skhirat-Témara sont
également presque entièrement urbanisées (respectivement 93,2 % et 93,1 %) et la
province de Kénitra a connu une hausse importante de son taux d’urbanisation (+8,7
points entre 2004 et 2014) pour atteindre 57,2 % en 2014.

En 2014, la population urbaine représentait 69,8 % de la population régionale avec


un taux d’accroissement annuel moyen de 2,1 % au cours de la période
intercensitaire 2004-2014 ; cet accroissement s’est fait surtout sur l’axe littoral qui a
connu une forte urbanisation au détriment de l’arrière-pays rural qui est passée de
11% en 2004 à 10,3% en 2014. Outre l’accroissement démographique naturel, cette
dynamique s’explique par l’exode rural, la création de nouveaux centres urbains et
l’extension des périmètres urbains des villes côtières.

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Le littoral atlantique du Gharb peut servir d’exemple illustrant la dynamique urbaine qu’a
connu le littoral de la région du fait qu’il est depuis ces dernières années dans une
dynamique marquée par l’essor des activités balnéaires et d’importants projets immobiliers
qui ont accentués les dynamiques de l’urbanisation et ont conduit à l’émergence de
nouveaux centres urbains littoraux.

Figure 5 : Carte
du taux d´urbanisation et répartition de la population selon le milieu de résidence

4. Economie et secteurs productifs


Le littoral de la région RSK fait partie de l’axe atlantique structurant de l’économie
marocaine, qui s’étend de Kenitra à Safi et qui regroupe plus des trois quarts des activités
industrielles et 80 % des investissements du secteur.

Agriculture :
La production agricole est très diversifiée le long du littoral : oléagineuses, céréales, et
cultures maraîchères et fourragères. Les cultures sous serres ne cessent de se développer
depuis une trentaine d’années parallèlement aux cultures traditionnelles. Elles concernent
des produits de forte valeur ajoutée très variés : banane, fraise, melon, kiwi, cornichons,
concombre, tomate, poivron, cacahuètes…qui emploient une main d’œuvre féminine assez
importante.

Industrie :
La région connaît de fortes disparités entre le littoral et l’arrière-pays en matière d’activités
industrielles. En effet, on assiste à une forte polarisation de l’industrie le long de l’axe littoral
Skhirat-Témara-Rabat-Salé-Kénitra :

Aménagement littoral : La région de Rabat Salé Kénitra Page 14


L’industrie chimique 56% porté par la préfecture de Rabat et
33% porté par la préfecture de Skhirat-
Témara.

L’industrie textile 87% par les préfectures Rabat et Témara et


60% par la préfecture de Salé.

L’électrique et l’électronique 75% par la province de Kénitra.

L’industrie agroalimentaire 78% par les préfectures de Salé et de


Kénitra.

Tourisme :
Le littoral accueille une forte
activité touristique balnéaire de
masse, du fait que la majorité des
investissements réalisés dans le
domaine touristique sont
concentrés sur le littoral.
Le nombre d’estivants qui
fréquentent les plages de la
Région est estimé à environ 618
500 par saison, avec Mehdia,
Rabat, Salé, les Nations et
Moulay Bouselham qui affichent
le plus grand nombre.

Encadré : Synthèse de l’analyse


La région de Rabat Salé Kénitra connait une litturbanisation massive qui s’est matérialisée
par le développement d’une grande conurbation littorale celle de Kénitra avec Rabat, Salé
et Skhirat Témara et qui rejoint celle de Casablanca avec El Jadida depuis El Mohammedia.
Le littoral de la région Rabat-Salé-Kénitra fait face à la pression de la croissance
démographique, à l’accélération continue de l’urbanisation et à la multiplication des
activités économiques.
Ces dynamiques urbaines et économiques compliquent les problèmes de pollution côtière,
de l’érosion et la dégradation des côtes et le recul des richesses halieutiques.

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IV. Potentialités et contraintes du littoral dans la région
Rabat-Sale-Kenitra

1. Biodiversité et aire à protéger 


Le littoral de la Région RSK, long de quelques 165km, recèle une richesse inestimable
d’écosystèmes naturels (zones humides, écosystèmes forestiers, falaises littorales, espaces
dunaires…) reconnus comme patrimoine d’intérêt régional ou national. A l’échelle de la
Région, plus d’une quinzaine de sites sont inventoriés en tant que Sites d’intérêt biologique
et écologique (SIBES) de priorité 1 à 3, soit plus de 10 % des sites reconnus à l’échelle du
Maroc.
Par ailleurs, le littoral se caractérise notamment par une grande diversité en zones humides
remarquables tant par leur biodiversité floristique, faunistique, paysagère et éco
systémique, que par la diversité de leurs biotopes et habitats (Merjas, lacs, dayas
temporaires et permanentes, oueds, milieu marin, etc.). Outre cette importance écologique,
ces zones humides ont également des valeurs socioéconomiques non négligeables. Les
écosystèmes rencontrés sont nombreux, on peut citer à titre d´exemple :
 La Merja Zerga :

La Réserve biologique de MerjaZerga occupe la


lagune de Moulay Bousselham, située à environ
70 km au nord de Kénitra. Elle a été inscrite
comme site Ramsar dès l’adhésion du Maroc, en
1980, à la convention de Ramsar, en raison de
son importance internationale de zone humide
pour les oiseaux d’eau migrateurs. Le site
détient le premier rang au Maroc, en termes de
passage et d’hivernage.

Figure 6 : Localisation de Merja Zerga

Aménagement littoral : La région de Rabat Salé Kénitra Page 16


 Le lac de Sidi Boughaba :

Située à 35 km au nord de Rabat, ce


site constitue une des dernières
étendues naturelles d’eau douce
permanente sur la côte atlantique
marocaine. Il a été déclaré “site classé”
naturel et culturel, par arrêté du
Ministère des Affaires Culturelles déjà
en 1951. En 1964, il a été reconnu
comme “Zone d’importance
internationale pour les oiseaux d’eau”
par le BIROE11. Plus tard, en 1974, le lac a été classé “Réserve biologique” par
l’Administration des Eaux et Forêts et de la Conservation des Sols ; et c’est en 1980 qu’il a
été inscrit comme “Site Ramsar”, ou site d’importance internationale par la convention de
Ramsar. La Réserve couvre une superficie de 652 hectares dont 450 couverts par la forêt. Le
lac qui se trouve au cœur de la réserve a une longueur d'environ 6 km et une largeur
variante entre 100m et 350m. Sa profondeur varie entre 0,5 à 2,5 m. Il est alimenté
essentiellement par la nappe phréatique et les eaux de pluie.

Figure 7 : Localisation du Lac Sidi Boughaba

 La Merja Halloufa:

C’est une zone humide littorale d’environ 52 hectares, située à 8 km au NNE de Merja Zerga.
Elle correspond à une vaste dépression inter dunaire orientée SSO et distante de 0,8 km en
moyenne de la côte. Elle est alimentée en eau par l'oued Soueir et les résurgences de la
nappe phréatique. A la demande des riverains, un exutoire vers la mer a été creusé (buses

Aménagement littoral : La région de Rabat Salé Kénitra Page 17


enterrées) et équipé depuis peu d'une
écluse rudimentaire pour réguler le niveau
des eaux. Cette zone humide a un rôle
écologique complémentaire des autres
merjas (MerjaZerga, MerjaBargha…) pour
l'avifaune notamment les anatidés et les
foulques. Sa proximité de l’Océan attire des
milliers de Laridés, dont le Goéland
d'Audouin pour l’abreuvement et le
toilettage.

Figure 8 : Localisation de Merja El Halloufa

In fine, le littoral de la région renferme d’énormes potentialités et atouts naturels qui peuvent en
faire un ensemble géographique d’un attrait particulier pour les touristes.

2. Risques naturels 
Face à la dynamique démographique et d’urbanisation qui s’exerce sur la zone littorale de la
Région RSK, et en raison de sa fonction organique d’interface terre-mer, la frange côtière est
confrontée à différents risques naturels qui peuvent compromettre son développement
durable. En effet, ces risques peuvent entraîner des catastrophes mettant en péril la sécurité
collective et provoquer des dommages directs ou indirects aux populations, aux biens, aux
infrastructures, aux écosystèmes naturels et à l’économie.

Aménagement littoral : La région de Rabat Salé Kénitra Page 18


 Les inondations continentales et marines

Ce sont sans conteste les inondations fluviales par débordement de cours d’eau ou par
ruissellement qui constituent les principaux facteurs d’aléas météorologiques, notamment
dans les plaines côtières de la région. Le Programme national de prévention des inondations
(PNPI), avait déjà recensé en 2002 une trentaine de sites vulnérables aux inondations
continentales sur le territoire de la Région RSK. Dont on cite : Plaine côtière du Sebou.

Les crues majeures du Sebou et


de ses affluents (1941, 1950,
1963, 1973, 1989, 1996 2002,
2009, 2010) ont occasionné des
dégâts significatifs aux cultures,
à l’élevage et aux équipements
avec des conséquences très
lourdes sur l’économie. Ces
crues ont également impacté
les zones bâties et nécessité
l’évacuation de plusieurs
milliers de personnes ; les
réseaux de communication ont
également été fortement
dégradés, altérant le
fonctionnement du territoire.

Figure 9 : Inondation dans le bassin du Sebou

 Le risque de tsunami

Le risque de tsunami, qui serait lié à un séisme au large du Maroc, pourrait avoir des
conséquences dramatiques sur les côtes marocaines où se concentrent les populations et les
enjeux économiques. L’analyse des évènements historiques et du contexte sismotectonique
indique une exposition de la côte ouest marocaine au risque de tsunami relativement
importante. L’évaluation de ce risque a montré que la zone côtière de la Région est exposée,
en raison de sa population dense et de son taux d'urbanisation côtière.

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Figure 10 : Indicateur d'exposition urbaine à la submersion marine par tsunami
Source : MELLAS S et al., 2012 « Le risque tsunamique au Maroc : modélisation et évaluation au moyen d'un
premier jeu d'indicateurs d'exposition du littoral atlantique », Physio-Géo, Volume 6 | 2012

 Risque d’érosion et de glissement de terrain


Les versants de la vallée du Bouregreg, constitués de marnes sableuses jaunâtres, de
molasses et marnes bleues, associées à de fortes pentes (supérieures à 30% voir 50%), sont
des zones à risque de glissements de terrains en période de pluies, en raison de la saturation
des sols. Les coteaux de la vallée en amont de Rabat Salé, présentent de nombreux signes
d’instabilité en raison de la géomorphologie particulière de la vallée (pentes abruptes, sols
argileux). Ces glissements menaceraient les constructions actuelles et prévues dans la vallée.
En 2010, du fait de la densité limitée de la population et des installations dans la vallée, ces
risques étaient évalués avec un niveau faible, mais ils sont catalogués comme risques
moyens dans le scénario 2030. En effet, ils pourraient augmenter avec le changement
climatique et des pluies torrentielles plus fréquentes.

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Figure 11 : Carte de la susceptibilité aux mouvements de terrain de la vallée de Bouregreg
Source : Banque mondiale, 2012

 Risques liés au changement climatique

Le littoral, axe socio-économique structurant majeur de la Région, pourrait représenter un


handicap dans le cadre du changement climatique et en particulier de l’élévation du niveau
de la mer. Les risques pesant sur les espaces côtiers sont nombreux ; les plus significatifs
étant la submersion marine, l’érosion côtière et la salinisation des estuaires et aquifères
côtiers qui auront inévitablement des conséquences sur les écosystèmes, les ressources en
eau, l’agriculture, la population et toute l’économie.

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Figure 12 : Zones de la vallée du Bouregreg impactées par une sur côte marine exceptionnelle en
situation actuelle et l’horizon 2030
Source : Banque mondiale, 2012

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V. Planification et gestion du littoral

1. Stratégies et programmes préservant le littoral


En matière de gestion des zones côtières, l’approche sectorielle continue à prédominer
largement, ce qui génère inévitablement des conflits d’usage, des impacts cumulatifs et un
dépassement des capacités de charge du littoral. Sur le plan institutionnel, le Rapport sur
l’Etat de l’Environnement Marocain (REEM, 2015) souligne que le littoral et la mer sont gérés
par un ensemble de départements mais sans réelle coordination ou politique générale. De ce
fait, une stratégie plus intégrée est donc nécessaire pour optimiser toutes ces actions
sectorielles et mettre en place une utilisation efficiente et durable du capital naturel du
littoral, tant dans un but de gestion de l’environnement que de développement économique.

Plusieurs programmes ont été initiés pour pallier à cette déficience en matière d’intégration,
parmi lesquels on peut citer :
La Charte Nationale d’Aménagement du Territoire :
Dans cette Charte, parmi les principes qui militent en faveur la gestion intégrée des zones
littorales on peut citer :

 Eradication de toutes formes d’abus et de dégradation dont les côtes marocaines


sont l’objet, à travers l’application stricte des lois en vigueur.
 Dotation des côtes marocaines de Schémas directeurs d’aménagement qui auront
valeur de documents opposables au tiers auxquels se conformeront les services
publics, les collectivités locales et le secteur privé.

La Stratégie nationale de gestion intégrée du littoral :


La Direction de l’Aménagement du Territoire du Ministère de l’Aménagement du Territoire
National, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la Ville a lancé une étude
d’élaboration de la Stratégie nationale de gestion intégrée du littoral marocain qui a réalisé,
dans une première phase, un diagnostic à partir de l’état des lieux du littoral marocain en
termes d’aménagement et d’usages de l’espace naturel côtier. Les principaux enjeux qui
ressortent de ce diagnostic concernent notamment : l’équilibre entre développement
économique et durabilité des ressources, la gouvernance, la maîtrise des risques littoraux,
l’anticipation des effets du changement climatique et l’aménagement intégré des zones
côtières.

Plan national du littoral :

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La loi sur le littoral exige l’élaboration d’un plan national de gestion intégrée du littoral,
appelé « Plan national du littoral ». Le PNL vise à :

 Déterminer les orientations et les objectifs généraux à atteindre en matière de


protection, de mise en valeur et de conservation du littoral, en tenant compte de la
politique nationale d'aménagement du territoire, des objectifs de développement
économique et social et des dispositions de la loi sur le littoral
 Intégrer la dimension de protection du littoral dans les politiques sectorielles
notamment dans les domaines de l'industrie, du tourisme, de l'habitat et des travaux
d'infrastructure.

Le Plan de Développement Régional (PDR) :


C’est le document fédérateur de toutes les actions en matière de développement socio-
économique régional au titre de la période 2017-2020. Il incarne la principale nouveauté en
matière d’outils opérationnels et stratégiques dont dispose chaque région pour s’acquitter
de ses nouvelles missions élargies, dont notamment l’amélioration de son attractivité
territoriale et le renforcement de sa compétitivité économique. La préparation du PDR doit
donc d’une part s’aligner avec les orientations stratégiques des politiques publiques et des
SRAT existants, mais aussi prendre en compte les attentes des acteurs locaux et de la société
civile organisée.
Le PDR de la Région RSK par exemple représente la première étape d’un processus de
structuration d’une véritable gouvernance territoriale. Le document comporte « un
diagnostic mettant en évidence les besoins et les potentialités de la région, une
identification de ses priorités et une évaluation de ses ressources et dépenses
prévisionnelles afférentes aux trois premières années et doit prendre en considération
l’approche “genre”.
Schéma régional du littoral :
Le SRL est un document réglementaire institué par la loi sur le littoral N° 81-12. D’une durée
de vie maximale de 20 ans, il est le fruit d’un processus participatif de planification de
l’utilisation durable des ressources côtières et marines.
Le SRL n’est pas un document d’aménagement de plus mais un schéma d’aménagement
nécessaire qui apporte un plus. Tout en tenant compte de l’ensemble des orientations des
référentiels et initiatives existants aussi bien à l’échelle internationale (Agenda 2030, nouvel
agenda urbain, Accord de Paris, conventions et accords internationaux, etc.), nationale (la
Constitution, le Programme gouvernemental 2017-2021, la SNDD, le PNL etc.), que régionale
(SRAT, SDAUs, SDAULs, PAs, PDR).

2. Equipements portuaires

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La Région s’ouvrant sur une façade maritime sur l’Océan Atlantique, d’une longueur de 165
Km dispose en termes de moyens de communication maritime, des ports suivants :

Figure 13 : Carte de situation des équipements portuaires

 Le port de pêche à l'embouchure du Bouregreg :


A pour objectif d’organiser les professions liées à la pêche artisanale (armateurs, marins
pêcheurs et mareyeurs) autour
d’infrastructures de base adéquates,
afin de garantir une meilleure
intégration des activités de la pêche et
un impact socio-économique positif.
La réalisation de cet ouvrage entre
dans le cadre d’un partenariat
tripartite entre l’Agence du
Bouregreg, le Département de la
Pêche et l’Office National des Pêches
(ONP). Le Port de Pêche se situe derrière la digue Nord (Salé), à l’embouchure du fleuve.
Il est constitué d’un bassin de près d’un hectare isolé de l’océan par une digue extérieure
et doté d’un chenal d’accès intérieur protégé par un brise-lame et un épi d’arrêt de
sable. Le Port de Pêche est équipé de manière à accueillir plus d’une centaine de barques
de pêcheurs.

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 L’ensemble portuaire Kénitra/Mehdia  : Compte parmi les plus anciens ports du
Maroc. Le port de Kénitra, le seul port fluvial du
Maroc, est à vocation commerciale. Le port de
pêche et l’avant-port de Mehdia sont implantés
dans le lit de l’oued Sebou au niveau de
l’embouchure, et sont dédiés à la pêche.

 Le port de plaisance de Skhirate :


La Préfecture de Témara dispose d’un littoral atlantique de 25 km sur lequel deux
ports aménagés dont un de plaisance "port de Sid El Abed" et l'autre, un point de
débarquement "port de skhirate". Il
faut signaler, par ailleurs, qu’il existe
sur ce littoral de la préfecture des
abris de pêche artisanale.

3. Les grands chantiers en cours eu


en projet 
 L’aménagement de la vallée du
Bouregreg

Projet d’aménagement et de développement lancé en 2006. Il porte sur une superficie


globale de 6.000 ha allant de l'estuaire du Bouregreg jusqu'au barrage "Sidi Mohammed Ben
Abdellah" en amont sur une longueur de 17 km. Ainsi, sur le plan juridique, la loi 16-04 a mis
en place un Plan d’Aménagement qualifié de Spécial (PAS), qui présente des particularités
qui permettent aux différents acteurs de mieux atteindre les objectifs arrêtés. Il s’agit d’un
document juridique qui définit les vocations et règles d’occupation du sol, les servitudes et
autres obligations pour un aménagement ordonné et cohérent de la vallée.
Les objectifs du Plan d’Aménagement Spécial de la Vallée du Bouregreg sont déclinés en 5
thèmes reprenant l’ensemble des composantes urbaines et paysagères de la vallée et Parmi
ses objectifs :
 La dépollution de la vallée et l'aménagement du territoire en vue d'en faire « un
espace de prestige et de cohésion sociale, susceptible de créer des richesses et
initier une politique de développement durable ».
 Faciliter les échanges entre Rabat et Salé avec deux lignes de tramway, un nouveau
pont et un tunnel de 1,5 km sous les murailles des Oudayas.
 Le projet baptisé « Bab Al Bahr » correspond à une cité de 35 ha comprenant des
résidences, hôtels, commerces et musées y compris le Grand Théâtre de Rabat, le
Musée d’Archéologie et des Sciences de la Terre, et une cité des arts et métiers.

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Figure 14: Périmètre d'aménagement de la vallée de Bouregreg

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 La Corniche de Rabat : Projet Saphira
Le projet de Saphira s’étend sur 11 km de
linéaire côtier. Il porte sur l’aménagement de
la zone littorale Sud de la capitale. Le projet
est conçu comme étant le nouveau pôle urbain
multifonctionnel voué à créer une nouvelle
dynamique économique en répondant à une
demande importante en résidentiel, en espaces
de bureaux et en activités commerciales,
touristiques et de loisir, tout en tenant compte
des contraintes urbaines et environnementales
du site. Ainsi, le projet offrira : Sur plus de
3.5 km le long du littoral, une promenade des
jardins, un espace piéton qui permet la
traversée de tout le projet dans un cadre
agréable, au milieu d’espaces verts et
d’équipements de loisirs en relation avec la
mer ; De nombreuses places en parkings
souterrains, pour couvrir la demande du projet
et privilégier les espaces piétons. Le parti pris
d’aménagement est destiné à refléter l’image
de modernité ainsi que la dimension
internationale de la capitale. 

Figure 15 : Carte de localisation du Projet Saphira

Ce projet vise à contribuer à l’amélioration et à la valorisation du littoral atlantique de Rabat,


à travers :
 La contribution à la résorption de l’habitat insalubre des quartiers Yacoub Al Mansour
et Akkari ;
 Le dynamise l’économie locale en générant de l’emploi dans les secteurs touristiques
et hôteliers ;
 L’investissement sur cette côte escarpée est subordonné à la réalisation d’importants
travaux de confortement de la falaise et d’assainissement du littoral.

 Le port Kénitra-Atlantique
L’édification du nouveau port Kenitra Atlantique, accorda le contrôle et la maîtrise des trafics
portuaires sur l'ensemble de l'agglomération Casablanca-Mohammedia. Au lieu que les
industriels et les chargeurs doivent se rendre à Casablanca, le trafic se recentra vers ce
nouveau port ayant un vaste arrière-pays comprenant le Grand Casablanca, la Gharb, la
région de Fès-Meknès et le Loukkos.
En effet, Kenitra a besoin d'un port moderne afin d'utiliser pleinement son rôle maritime en
tant que débouché d'importation et d'exportation pour la pêche et en tant que plate-forme
de commercialisation pour les entreprises professionnelles et industrielles. Il assure
également de réviser et améliorer les circuits de commercialisation surtout entre
agriculteurs et industriels pour inscrire Kenitra dans une nouvelle phase de développement.
De plus, une présence portuaire moderne est nécessaire au développement de l’ensemble

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de la région côtière, en outre de faire face aux opportunités futures qui pourraient se
concrétiser.

Figure 16 : Carte d'implantation du Nouveau Port Kenitra Atlantique

Le port sera implanté à 24 km au nord de l’embouchure de l'oued Sebou. Le trafic prévu


pour ce projet portuaire est de 6 millions de tonnes à l’horizon 2020 et 7,6 millions de
tonnes en 2030, selon les prévisions du ministère de l'Equipement.

 Le projet de “Mehdia ville durable”

Basé à 5 km de la station balnéaire de Mehdia, ce projet s’étend sur 8 km en front de mer et


sur une superficie de près de 400 ha.
Objectif : développement d’une cité bénéficiant des technologies vertes les plus
avancées en matière d’optimisation énergétique et d’éco-construction.
Le schéma d’aménagement comprend cinq grands ensembles :
▪ Un centre dédié à la recherche médicale
▪ Un golf de 50 hectares ;
▪ La construction de 500 villas, des immeubles et un hôtel 5 étoiles en front de mer.
▪ Une zone regroupant commerces et services avec un centre des congrès, un mall,
une marina, des plateaux bureaux, une promenade urbaine le long du littoral...

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VI. Un autre avenir du littoral á imaginer

1. L’impact sur le littoral


Caractérisé par une grande diversité environnementale le littoral est une zone naturellement
dynamique et évolutive du fait de forçages hydrodynamiques et météorologiques souvent
intenses. Cet environnement, qui offre de nombreux services écosystémiques (ressources
naturelles, récréation et tourisme, régulation du climat, protection contre les houles de
tempêtes), est très fragile car soumis à l'impact d'activités humaines qui ne cessent
d'augmenter (urbanisation, aménagements, etc.). Il fait en effet l'objet d'une forte
spéculation foncière et d'une urbanisation linéaire et anarchique, d'installation
d'infrastructures touristiques et industrielles, en plus des fonctions plus traditionnelles du
domaine côtier, relevant du portuaire et de l'halieutique. Il est par ailleurs exposé aux effets
inévitables du changement climatique (élévation du niveau de la mer, modification du
régime de houles, submersions, érosion, intrusion marine).
Le littoral de la région de Rabat-Salé-Kénitra est par conséquent un espace vulnérable qui
connait d'importantes formes de pressions aussi bien naturelles qu'anthropiques en raison
des activités anthropiques et la forte concentration de la population liée au développement
des activités et des investissements et qui sont à l'origine de dégradation et de pollution qui
réduisent sa résilience face au changement climatique.

2. Proposition de mesures de protection pour le court et moyen termes 


L'aménagement adéquat du littoral exige des solutions rapides et intégrées :
 Une délimitation rigoureuse du Domaine Public et des fenêtres naturelles à préserver
 Une bonne gestion du réseau d'assainissement des déchets liquides et solides et un
traitement des eaux déversées dans les estuaires et en mer
 L'intégration de la composante littorale dans les projets d'urbanisme, sans
occupation solide et définitive du trait de côte, et sans occupation lourde et
anarchique des espaces humides qui doivent être dévolus, en plus de la conservation
des habitats les plus précieux, à des activités pour la communauté, avantageant
l’éducation, le sport et les loisirs
 Des études d'impact sérieuses en ce qui concerne les projets d'équipement, pour
éviter que les plages et les falaises ne reculent à grande vitesse en raison de
l'hydrodynamisme particulier de certains secteurs de la côte.
 Les actions de sauvegarde, de réhabilitation, de gestion ne peuvent se concevoir que
dans le cadre d’une conception intégrée, énonçant des principes clairs et bien définis,
dans un environnement juridique de droit et d’équité et grâce à l’acquisition par tous
d’une sensibilité écologique et d’un comportement éthique.
o Le rechargement artificiel en sable pour réhabiliter les plages érodées,
couplée avec la construction d’épis et de brises lames
o La réhabilitation et la fixation des dunes par la végétation

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o La construction de murs de protection et/ou le renforcement des
enrochements pour protéger les zones urbanisées les plus exposées,
notamment les habitations, et les établissements touristiques et industriels.
o La construction de barrages et d’écluses.

Trois perspectives sont essentielles pour améliorer l´état du littoral :


 Territoriale : intégration de la bande littorale avec le reste du pays et articulation par
le développement d’axes structurants partant du littoral et couvrant des zones
intérieures, pour éviter une trop forte concentration linéaire ; cette perspective est
encore plus nécessaire. Elle visera à instaurer une solidarité entre la montagne et la
côte, toutes deux des milieux fragiles et nécessitant un aménagement adéquat et
rationnel.
 Structurelle : dotation en infrastructures et en ressources, constituant les bases
nécessaires pour mettre en valeur les potentialités (touristiques, halieutiques, de
communication) et réduire les impacts négatifs (pollution, surconcentration);
 Fonctionnelle : amélioration du tissu productif et encouragement des
investissements adaptés au milieu côtier et de l’esprit de l’entreprise, en vue de la
mise en valeur modale des ressources locales.

Recommandations pour une politique de Gestion Intégrée des Zones Côtières  :


L’élaboration d’une stratégie de développement intégré du littoral et de ses ressources.
 Optimiser l’urbanisation et réduire ses impacts.
 Optimiser les choix en matière de transport public et d’infrastructures.
 Adopter une stratégie d’allocation des espaces pour les activités industrielles,
portuaires, touristiques et donc empêcher les compétitions sur l’espace et canaliser
les activités humaines vers une meilleure conservation du littoral
 Créer une meilleure harmonie entre la protection du littoral et de son arrière-pays et
le besoin de développement.
La valorisation des ressources biologiques et paysagères du littoral.
 Restructurer le secteur des pêches pour des prises plus organisées, plus ciblées et
respectueuses des habitats et des cycles de développement des espèces.
 Eviter le gaspillage des prises et valoriser les produits de la mer et ainsi, mieux faire
contribuer les produits de la mer dans le développement.
 Développer l’aquaculture, comme alternative à la chute de production de certaines
pêcheries.
 Développer l'écotourisme dans les zones humides, pour une meilleure valorisation de
la zone côtière.
La préservation de l’environnement marin et de la qualité des côtes.
 Le bon fonctionnement des unités d’épuration.
 La conservation de fenêtres naturelles sur la côte avec leur biodiversité originelle et
leur richesse paysagère.
 La conservation des zones humides côtières.
 La mise en œuvre de plans de dépollution des zones sensibles.

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Conclusion

Le littoral représente un patrimoine social et culturel, lentement


construit tout au long de l’histoire, autour de pratiques sociales, des
échanges, et de la mobilité permanente des populations du nord au
sud et du sud au nord. La colonisation a fait le choix de privilégier cet
espace tout en marginalisant quelque peu les territoires internes.
Depuis, cette tendance ne s’est pas démentie.
La population, les activités et établissements humains occupent de
plus en plus les zones côtières, aggravant le phénomène de
“littoralisation”. L’évolution démographique et les processus socio-
économiques intensifient constamment ce phénomène. Le littoral
devient de ce fait un espace fortement convoité, revendiqué pour de
nombreuses activités et, ainsi un lieu de compétition et de
concurrence. Par ailleurs, la pression des activités humaines et
l’artificialisation du littoral rendent la restauration de l’intégrité des
écosystèmes difficile à atteindre. Par contre, les arrière-pays sont
souvent moins développés.
En effet, les politiques d’aménagement du littoral sont confrontées
au dilemme de tracer une voie entre développement économique lié
au tourisme et protection d’espaces convoités. Le pouvoir régional
est directement confronté à la gestion de ces enjeux à travers
l’affirmation de ses compétences dans l’élaboration de plans
d’aménagement. La démarche de planification territoriale dans la
région cristallise des conflits d’intérêt et suscite des configurations
d’alliance qui mettent à l’épreuve la capacité politique du pouvoir
régional, entendue comme la construction de formes de coopération
entre les acteurs autour de référents communs.

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Références webographiques

 Dr. Maria Snoussi, EFH-MO-5 : Contribution à l’élaboration d’un plan de gestion


intégrée pour les zones côtières des régions de Rabat Salé-Kenitra : Tâche 1 :
diagnostic des zones côtières de la région d’étude.
In: https://www.swim-h2020.eu/wp-content/uploads/2019/05/EFH-MO-5-Task-1-
Diagnostic-Analysis-fr.pdf

 M. Abdellah LAOUINA, Littoral marocain et changement climatique ; SEPTEMBRE


2010.
In:https://www.ires.ma/images/Publications/
littoral_marocain_et_changement_climatique_0.pdf

 MARIA SNOUSSI, Contribution à l’élaboration du Plan de Gestion Intégrée des Zones


Côtières de la Région de Rabat-Salé-Kenitra : Diagnostic des zones côtières de la
région de Rabat-Salé-Kenitra ; 2018.
In: https://www.swim-h2020.eu/wp-content/uploads/2018/09/2-Snoussi-Diagnostic-RSK-
GIZC.pdf
 MELLAS S et al., 2012 « Le risque tsunamique au Maroc : modélisation et évaluation
au moyen d'un premier jeu d'indicateurs d'exposition du littoral atlantique », Physio-
Géo, Volume 6 | 2012.
In: https://journals.openedition.org/physio-geo/2589
 Loi 81-12 relative au littoral
In: https://aust.ma/sites/default/files/2019-02/loi-81-12-littoral.pdf
 Loi 12-90 relative à l'urbanisme
In: https://rabat.eregulations.org/media/Loi%2012-90%20Urbanisme.pdf
 Loi 25-90 relative aux lotissements, morcellements et groupes d'habitations
In : http://maroc.eregulations.org/media/Loi%20n%C2%B0%2025-90.pdf
 Cours géologie, Littoral
In: https://coursgeologie.com/le-littoral-96/
 Monographie de la région Rabat Salé Kénitra
In : https://www.regions-maroc.ma/wp-content/uploads/2020/10/MONOGRAPHIE-DE-
LA-REGION-DE-RABAT-SALE-KENITRA-FR.pdf

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