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LS HS01 0036
LS HS01 0036
Cyril Trimaille
Dans Langage et société 2021/HS1 (Hors série), pages 35 à 40
Éditions Éditions de la Maison des sciences de l'homme
ISSN 0181-4095
ISBN 9782735128273
DOI 10.3917/ls.hs01.0036
© Éditions de la Maison des sciences de l'homme | Téléchargé le 17/08/2023 sur www.cairn.info (IP: 41.109.229.91)
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Cyril Trimaille
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Université Grenoble Alpes
cyril.trimaille@univ-grenoble-alpes.fr
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ont montré que ces effets de catégorisation n’étaient pas imperméables
à l’idéologie (Irvine & Gal), « le travail des linguistes [ayant] longtemps
été implicitement d’assigner une place aux langues et de les hiérarchiser »
(Canut, 2001, p. 31).
On trouve cette tendance dans la vision d’Antoine Meillet, pour-
tant précurseur d’une approche sociale et historique de la langue, qui
distinguait deux types de langues. D’une part les langues de civilisa-
tion, écrites, de culture, dominantes, ou encore « universellement accep-
tée[s] », et, d’autre part, les dialectes, parlers populaires, locaux, ruraux et
« sans culture », les parlers vulgaires, la langue populaire (cité par Sériot,
1997, p. 184-185). On trouve en germes, dans cette conception, la dis-
tinction entre variétés « haute » et « basse » des situations de diglossie
telles que décrites par Charles Ferguson. Elle préfigure aussi la catégori-
sation d’Einar Haugen (1966) qui dans une perspective d’aménagement
dénonce l’ambiguïté référentielle de la distinction langue/dialecte et pro-
pose de classer les langues selon leur état de (sous) développement, les
dialectes étant des langues non ou sous-développées, dont l’extension des
fonctions n’aurait pas été réalisée au-delà d’une communauté primaire.
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Ces catégories sont proches de celles élaborées plus tard dans d’autres
contextes sociolinguistiques, telles que les « cryptoglosses », des lectes « à
visibilité et à légitimité minimales » (Bavoux, 2003, p. 27) « qui d’un
point de vue glottopolitique se trouvent occultés », ou les « sous-lan-
gues » (Canut, 2001) lectes subordonnés et occultés.
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qui aucune catégorisation n’est neutre, De Robillard distingue, parmi les
linguistes, celles et ceux qui catégorisent de manière neutre ou désinté-
ressée, de leurs homologues dont les catégorisations ont pour but d’agir
explicitement sur l’écologie et le statut des lectes.
Références bibliographiques
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40 / CYRIL TRIMAILLE
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Éditions, p. 95-122. En ligne : <books.openedition.org/ensedi-
tions/12414?lang=fr>.