Professional Documents
Culture Documents
Struct. Notions Intéressant
Struct. Notions Intéressant
Anca COSĂCEANU
L a pensée structuraliste a instauré un nouveau “structuralisme analytique”, ainsi appelé parce qu’il
paradigme dans tous les domaines de la se propose d’obtenir à partir de l’analyse d’un
science: mathématiques, physique, corpus de données textuelles des inventaires
anthropologie, philosophie, psychologie, etc. d’unités de la langue.
C’est cependant en linguistique que ce changement
de paradigme a produit les effets les plus 1.2 Caractéristiques générales
spectaculaires. Aussi notre propos est-il de Les écoles linguistiques (assez différentes
présenter dans ses grandes lignes cette «révolution» d’ailleurs) désignées comme structuralistes ont en
théorique et méthodologique qui a marqué une commun un certain nombre de principes
bonne moitié du XX-ème siècle. méthodologiques et de concepts ayant trait à la
définition et à la description de structures en
1.1 Les grandes dates linguistique:
On s’accorde en général à considérer comme date ¾ Les écoles structuralistes fondent la linguistique
de naissance de la linguistique structurale l’année sur une conception holistique, qui postule le
1916, année de la publication posthume par Ch. caractère d’ensemble organisé de façon uniforme
Bally et A. Séchehaye du Cours de linguistique et systématique de la langue – un ensemble régi
générale de Ferdinand de Saussure (réunissant les par des lois spécifiques qui dirigent le
leçons que le linguiste suisse avait données de 1907 comportement de toutes ses composantes.
à 1911 à l’Université de Genève). ¾ Pour les structuralistes, la langue est un système
Un autre repère important du structuralisme dont on étudie la structure à partir d’un corpus
linguistique est l’année 1928, où, au premier d’énoncés réalisés (selon le principe d’immanence),
Congrès des linguistes de La Haye, R. Jakobson, S. dans le but de réaliser une classification (une
Kartchevsky et N. S. Troubetzkoy présentent les taxinomie) des unités du système. On pose a priori,
thèses fondatrices de la phonologie structurale. pour un ensemble d'énoncés, l'existence d'une
En 1934, L. Hjelmslev et V. Brøndal fondent le structure qu'on doit ensuite dégager en se fondant
Cercle linguistique de Copenhague, dont les sur une analyse immanente. La langue est une
publications, notamment les Travaux du Cercle forme, et non une substance (soit-elle psychique ou
linguistique de Copenhague et Acta Linguistica, phonique). Les faits de langue ne sont pas des
marquent l’évolution de la pensée linguistique éléments isolés, mais des valeurs du système, des
structuraliste. unités oppositives (différentielles)
Enfin, Outre-Atlantique, la parution en 1921 de ¾ Le structuralisme est surtout synchronique, il
l’ouvrage de E. Sapir Language. An introduction to s’attache à décrire les éléments invariables,
the study of speech et celle, en 1933, du volume de constants, notamment les éléments caractérisant un
L. Bloomfield intitulé Language constituent les état de langue (l’état d’une langue à un moment
repères du descriptivisme, la variante américaine de donné de son évolution). Il essaie en même temps de
la linguistique structurale. formuler de ces éléments des définitions
Le structuralisme linguistique a connu selon relationnelles, formelles. (En ce sens un état de
certains (dont M. Manoliu, [13]) deux grandes langue est le système dégagé à partir d’une étude
formes ou étapes: la grammaire analytique et la synchronique). Cette “soif de formalisation” va
grammaire générative. Plus nombreux sont parfois jusqu’au formalisme du type logico-
cependant ceux pour qui la grammaire générative mathématique.
s’oppose nettement à tout structuralisme. Aussi ¾ Le structuralisme linguistique exclut le point de
24 Dialogos z 12/2005
MODÈLES THÉORIQUES • THEORETICAL MODELS
vue normatif: tous les faits de langue sont étudiés; lui, la syntaxe doit rendre compte de la forme
en même temps, c’est la langue parlée qui abstraite de toutes les phrases énonçables).
constitue l’objet privilégié de la recherche. Ceci
permet de dégager les spécificités des deux codes – 2.2 L’École de Prague et les fonctionnalistes
oral et écrit – et d’en étudier l’interdépendance. Cette école dont l’activité se déroule pour
¾ Le structuralisme se détache des faits de langue l’essentiel dans les années 1926-1938 regroupe des
concrets pour définir les concepts, les types de linguistes comme R. Jakobson et N.S. Troubetzkoy,
relations et d’opérations linguistiques – ce qui fut mais aussi L. Tesnière, J. Vendryès, A. Martinet, G.
considéré comme une réaction rationaliste contre Gougenheim, (et même E. Benveniste, pour une
l’empirisme de la linguistique antérieure. partie de ses écrits) dont les recherches furent
¾ En même temps, le structuralisme linguistique publiées dans les 8 volumes des Travaux du Cercle
milite pour l’autonomie du linguistique, refusant les de linguistique de Prague.
considérations d’ordre psychologique, logique, L’École de Prague envisage la langue comme un
ethnologique, etc. système ayant pour fonction d’exprimer et de
¾ Enfin, la linguistique structurale se définit par la communiquer, et l’analyse surtout en synchronie.
recherche des différences ou oppositions, qui La comparaison des langues n’est pas exclue, mais
aboutit au binarisme; les oppositions peuvent être elle a pour but d’établir des typologies de systèmes
d'ordre syntagmatique (opposition d'une unité avec linguistiques, apparentés ou non. La grande
celles qui précèdent ou avec celles qui suivent) ou contribution de l’Ecole de Prague au
d'ordre paradigmatique (opposition avec toutes les développement de la linguistique structurale
unités qui auraient pu apparaître au même point de consiste en la création de la phonologie, discipline
la chaîne discursive). nouvelle ayant pour objet l’étude de la fonction
Selon E. Coseriu (Einführung in die strukturelle distinctive des sons (phonèmes). L’analyse
Linguistik, cité par M.Manoliu, [13]) le principe phonologique a offert le modèle d’analyse
fondamental du structuralisme consisterait en deux structurale le plus rigoureux, que l’on a tenté par la
corrélations: on spécifie d’une part le fait que suite d’appliquer aussi bien en sémantique, par
chaque unité linguistique fonctionne en opposition exemple, que dans les autres sciences humaines.
avec une autre unité linguistique, et d’autre part, le Élargissant et développant les principes de l’Ecole
fait que les structures de la langue peuvent être de Prague, les fonctionnalistes s’intéressent
analysées en unités constituantes, de plus en plus davantage à la fonction des unités de la langue qu’à
petites (jusqu’aux traits distinctifs des phonèmes). l’idée d’opposition. Ainsi, R. Jakobson [12] décrit
les fonctions de la langue selon le modèle offert par
2 Les grands noms; les grandes écoles la théorie de l’information (v. infra, 3.1). La
2.1 Saussure et l’École de Genève linguistique fonctionnelle de A. Martinet [15] offre
Avec Saussure [19], la représentation du système un classement des unités de la langue selon leurs
linguistique comme un jeu des oppositions et des fonctions. Elle a pour point central le concept de
différences devient l’idée de base de la linguistique double articulation du langage.
européenne (pour les grands concepts saussuriens, N.B. Jakobson, quant à lui, envisage une troisième
v. infra, 3). Saussure accorde la primauté à articulation, celle des traits pertinents – une douzaine –
l’immanence et aux relations. constituant les phonèmes.
Les élèves de Saussure groupés dans l’École de
Genève (A. Meillet, Ch. Bally, A. Séchehaye, ainsi 2.3 L’École de Copenhague
que plus tard J. Vendryès ou H. Frei) Les linguistes danois (V. Brøndal, L. Hjelmslev)
approfondissent l’étude du rapport entre langue et adoptent une orientation plus philosophique et
parole. Ainsi, A. Meillet insiste sur le rôle des logico-mathématique; ainsi, pour Brøndal, “la
conditions sociales dans l’évolution des langues. philosophie du langage” a pour objet de rechercher
Ch. Bally fonde la stylistique linguistique comme le nombre des catégories linguistiques et leur
étude des faits d’expression au point de vue de leur définition, i.e. les universaux linguistiques, définis à
contenu affectif (= expression des faits de la l’aide de concepts tels substance, quantité, qualité,
sensibilité par le langage et action des faits de etc. Hjelmslev [11] crée une méthodologie
langage sur la sensibilité). A. Séchehaye s'attache à formalisée de description du langage, qu’il appelle
l’étude de la syntaxe dont il essaie de décrire les glossématique (les glossèmes étant les invariants
principes de construction et d’ordonnance (selon linguistiques). Il pose surtout l’existence d’une
Dialogos z 12/2005 25
MODÈLES THÉORIQUES • THEORETICAL MODELS
forme et d’une substance du contenu aussi bien que est donc une propriété commune à tous les hommes,
de l’expression, assignant comme tâche à la dont les deux composantes sont, selon Saussure, la
linguistique la description des relations entre les langue et la parole (v. infra, 3.2.)
deux formes. Hjelmslev veut faire une linguistique Les fonctions du langage chez Jakobson
immanente, i.e. qui conçoit la langue comme un Les fonctions du langage (les diverses fins qu’on
ensemble autonome, régi par des lois purement assigne aux énoncés en les produisant) sont à la
internes. base des thèses de l’École de Prague. La plus
importante en est la fonction référentielle
2.4 Le descriptivisme américain (cognitive, dénotative), qui permet aux hommes de
Partant de la nécessité de décrire et de classifier les communiquer des informations. L’existence de cette
langues amérindiennes, qu’ils ne parlaient pas, les fonction autorise la description du langage selon le
linguistes américains développent une schéma de la théorie de la transmission de
méthodologie de la recherche synchronique qui l’information. Ainsi, Jakobson propose le schéma
exclut l’approche du sens et se fonde sur l’identité linguistique suivant:
structurelle des niveaux de la langue. Contexte
Selon le modèle du behaviourisme psychologique Émetteur (Destinateur) - Message – Récepteur (Destinataire)
(direction représentée en linguistique par L. Contact
Bloomfield), le comportement linguistique est Code
décrit en termes de réactions à des stimuli. Jakobson dégage du schéma ci-dessus les six
Bloomfield [1] met également en évidence fonctions du langage: la fonction dénotative,
l’importance pour la définition des unités orientée vers le contexte; la fonction expressive,
linguistiques de leur position dans la chaîne centrée sur le destinateur et portée souvent par les
discursive. L’ensemble des positions qu’une unité intonations, les interjections, etc.; la fonction
linguistique peut occuper constitue la distribution conative, orientée vers le destinataire, actualisée
de l’unité en question. Les distributions sont le surtout par le vocatif et l’impératif; la fonction
critère de base pour l’établissement de l’inventaire phatique, centrée sur le canal, portée par les
des formes linguistiques (c’est Z.S. Harris qui messages qui servent à en vérifier le
donne la forme la plus cohérente à l’analyse fonctionnement (p. ex. des expressions comme
distributionnelle). L’analyse distributionnelle Allô?, Écoutez, etc.); la fonction métalinguistique,
cherche donc à aboutir à une taxinomie à partir de centrée sur le code, qui permet de vérifier si les
la seule observation. interlocuteurs utilisent bien le même code
N.B. Même si l’exclusion du sens s’avère finalement une (définitions, expression du type “ce que j’appelle X
utopie, l’identification des classes de distribution permet c’est X”); la fonction poétique, centrée sur le
le développement d’une linguistique quantitative qui
message lui-même, qui met en évidence le côté
classe les unités linguistiques en fonction de leur
probabilité d’apparition. palpable des signes. (Pour Jakobson, la fonction
E. Sapir [18] illustre la direction “mentaliste”du poétique projette le principe d’équivalence,
descriptivisme américain. Pour lui, la langue spécifique à l’axe de la sélection – paradigmatique -
comme structure est dans son aspect interne sur l’axe de la combinaison - syntagmatique; les
l’empreinte de la pensée. Sapir insiste sur le messages poétiques sont ainsi caractérisés par la
caractère psychique des éléments phonétiques. Il polysémie, l’ambiguïté, le symbolisme).
N.B. Après Jakobson, on a affiné l’approche du contexte
propose une classification des structures
en faisant la distinction entre contexte situationnel
linguistiques, et à partir de là, une typologie des (l’ensemble des éléments extralinguistiques présents lors
langues fondée sur des critères tels les types de de la transmission/réception du message) et cotexte (les
concepts exprimés et les modes de combinaison éléments actualisés dans et par le message).
morphologique.
26 Dialogos z 12/2005
MODÈLES THÉORIQUES • THEORETICAL MODELS
conserver la terminologie du schéma jakobsonien; signes motivés, tels les dérivés par rapport à leur base,
c’est un circuit ayant pour point de départ le les onomatopées, certaines interjections.
cerveau de E où un concept déclenche l’image Saussure fait également des remarques sur
acoustique correspondante (phénomène l’immutabilité du signe: si, par rapport à l'idée qu'il
psychique); le cerveau transmet aux organes de la représente, le signifiant apparaît comme librement
phonation une impulsion corrélative à l’image choisi, par rapport à la communauté linguistique qui
(phénomène physiologique); les ondes sonores se l'emploie, il n'est pas libre, il est imposé. La langue
propagent de la bouche de E à l’oreille de R apparaît comme une convention admise par les
(phénomène physique) par le canal qu’est l’air. Le membres d'une même communauté linguistique et
circuit de la réception suit l’ordre inverse: oreille – transmise aux générations suivantes.
cerveau; naturellement, les rôles E et R sont Cependant, selon Saussure, le temps, tout en
interchangeables. assurant la continuité de la langue, a aussi pour effet
“d'altérer” les signes linguistiques; c’est ce qu’on
3.2 Le signe linguistique appelle la mutabilité du signe. Les changements
Le modèle saussurien: le signe linguistique comme peuvent être phonétiques, morphologiques,
entité biplane. syntaxiques ou lexicaux.
Saussure fait du signe linguistique l’unité de base
L’ensemble des signifiés d’une langue donnée
de la langue. «Le signe linguistique unit non une
forme le plan du contenu de cette langue;
chose et un nom, mais un concept et une image
acoustique(..). Le signe linguistique est donc une l’ensemble des signifiants d’une langue donnée
entité psychique à deux faces: forme le plan de l’expression de cette langue.
CONCEPT et image acoustique L’analyse du plan de l’expression conduit à la
Ces deux éléments sont intimement unis et description du niveau phonique de la langue et de
s'appellent l'un l'autre (…) si (le mot latin) arbor est son correspondant graphique; l’analyse du plan du
appelé signe, ce n'est qu'en tant qu'il porte le contenu conduit à la description du niveau
concept « arbre », de telle sorte que l'idée de la sémantique à travers l’analyse des unités lexicales,
partie sensorielle implique celle du total ». vu que le sens se réalise à travers les relations entre
Le concept est le signifié du signe, l’image ces unités.
acoustique en est le signifiant. Saussure pose deux
principes fondamentaux: l’arbitraire du signe et le Le signe linguistique comme entité triplane: le
caractère linéaire du signifiant. «Le signe triangle sémiotique
linguistique est arbitraire (...) à preuve les Selon les tenants de l’approche « sémiotique » du
différences entre langues et l'existence même de signe linguistique, qui enrichit le modèle saussurien
langues différentes: le signifié bœuf a pour (il s’agit surtout des représentants de l’école
signifiant b - ö - f d'un côté de la frontière, et o - k - américaine, dont le philosophe Ch.S. Peirce, les
s (Ochs) de l'autre (…) psycholinguistes Ogden et Richards, le logicien Ch.
Le mot arbitraire ne doit pas donner l'idée que le Morris), le signe est le résultat de l’utilisation par
signifiant dépend du libre choix du sujet parlant; un locuteur d’une unité linguistique (Symbole)
nous voulons dire qu'il est immotivé, c'est-à-dire douée de sens (Référence) afin de référer à quelque
arbitraire par rapport au signifié, avec lequel il n'a
chose d’autre que soi-même (Référent, Objet). La
aucune attache naturelle dans la réalité.
représentation schématique de ce modèle est connue
Le signifiant, étant de nature auditive, se déroule dans
sous le nom de triangle d’Ogden et
le temps seul et a les caractères qu'il emprunte au
temps: a) il représente une étendue, et b) cette étendue
Richards ou triangle sémiotique:
est mesurable dans une seule dimension: c'est une
Signifié
ligne. Ce principe est (…) fondamental et les
(Référence)
conséquences en sont incalculables; son importance
est égale à celle de la première loi. Tout le mécanisme
de la langue en dépend.» [19, pp. 97 – 103]
N.B. Si le signe linguistique est, comme le montre
Saussure, immotivé “au départ”, il existe aussi des
Dialogos z 12/2005 27
MODÈLES THÉORIQUES • THEORETICAL MODELS
28 Dialogos z 12/2005
MODÈLES THÉORIQUES • THEORETICAL MODELS
textes dans le respect des contraintes séquentielles. désignant la mère possède une consonne nasale.
La langue comportant un nombre relativement
restreint d’unités ainsi que des contraintes dans la 3.9 Syntagmatique /vs./ paradigmatique
combinaison de ces unités, la redondance est un Saussure postule la nécessité de définir toute unité
facteur essentiel de son fonctionnement, lui de la langue sur deux axes: l’axe paradigmatique
permettant de transmettre un maximum des oppositions et l’axe syntagmatique des
d’information avec un minimum de signes. La combinaisons. Le mécanisme de la langue repose
redondance agit à tous les niveaux de la langue. selon lui sur des rapports de deux sortes:
¾ rapports syntagmatiques, ou rapports de
3.7 La double articulation du langage combinaison « in praesentia » entre les éléments de
Les successeurs de Saussure ont approfondi les l'énoncé effectivement réalisé, parlé ou écrit. Les
notions de structure linguistique et de signe éléments ou groupements d'éléments de la chaîne
linguistique. C’est ainsi qu’André Martinet [15] a parlée ou écrite sont appelés syntagmes;
formulé la théorie de la double articulation du ¾ rapports «associatifs», ou rapports « in
langage, selon laquelle les langues naturelles, en absentia » des éléments de l'énoncé avec d'autres
tant que systèmes de signes, permettent la éléments, dont ils suscitent l’image dans l’esprit du
construction de messages à partir d’unités sujet parlant. Saussure cite l’exemple du mot
minimales d’expression de deux types, enseignement, qui éveille des associations avec
hiérarchiquement disposés: les unités de la première enseigner, renseigner, et avec des termes comme
articulation, unités douées de sens éducation, apprentissage. La série des termes mis
(= unités significatives): mots, syntagmes, phrases, ainsi en relation est appelée paradigme. Plusieurs
dont les plus petites sont appelées morphèmes ou unités appartiennent au même paradigme si elles
monèmes; les unités de la deuxième articulation, les sont susceptibles de se substituer les unes aux autres
phonèmes, unités minimales distinctives mais dans le même contexte. Il existe des paradigmes
dépourvues de sens (non-significatives). La morphosyntaxiques (p. ex. les paradigmes de
première articulation intervient tant sur le plan de déclinaison, de conjugaison), des paradigmes
l’expression que sur le plan du contenu et rend sémantiques, etc. Le même signe fait partie de
possible la production d’un nombre infini plusieurs paradigmes, selon le point de vue dont on
d’énoncés à partir d’un nombre fini de monèmes. le considère.
La deuxième articulation ne se manifeste que dans Si les rapports paradigmatiques relèvent de la
le plan de l’expression, permettant de former à langue, Saussure estime que certains rapports
partir d’un nombre limité de phonèmes des syntagmatiques relèvent de la parole: ainsi les
centaines de milliers de signifiants différents. syntagmes figés appartiendraient à la langue,
N.B. Le signifié (le contenu des unités linguistiques)se pendant que les syntagmes libres, appelés plus tard
décompose à son tour en unités minimales de sens, mais « syntagmes du discours », et les phrases
celles-ci ne s’enchaînent pas linéairement (v. infra, 5.5.) constitueraient des faits de parole.
Dialogos z 12/2005 29
MODÈLES THÉORIQUES • THEORETICAL MODELS
30 Dialogos z 12/2005
MODÈLES THÉORIQUES • THEORETICAL MODELS
Dialogos z 12/2005 31
MODÈLES THÉORIQUES • THEORETICAL MODELS
32 Dialogos z 12/2005
MODÈLES THÉORIQUES • THEORETICAL MODELS
correspondances phonème – graphème varient généralité; il comprend les sèmes communs à toute
d’une langue à l’autre. Ainsi, le phonème une classe d’autres sémèmes. (SIÈGE est
représentable en français par la suite de graphèmes l’archisémème de la classe chaise, tabouret,
ch ou en anglais par la suite de graphèmes sh a pour fauteuil, canapé, etc. Il est caractérisé par les sèmes
représentant en roumain le graphème unique ş. objet fabriqué, meuble, pour s’asseoir). Certains
archisémèmes ont des correspondants dans le plan
5.5 Les unités de sens de l’expression, appelés archilexèmes.
Le sème [cf.5, 9, 14] est l’unité minimale de L’épisémème est un signifié global, une unité de
contenu, unité indécomposable. Il peut être sens correspondant dans le plan de l’expression aux
considéré comme un universel sémantique (ou locutions, proverbes, expressions figées. Ce signifié
conceptuel): les mêmes sèmes sont présents dans les global est réparti sur plusieurs faux signifiants, qui
plans du contenu de toutes les langues naturelles n’ont de sens que dans leur ensemble. Dans
(animé, objet, mâle, femelle, action etc.) Selon l’interprétation de ce sens, les classèmes jouent un
Bernard Pottier, il y aurait des sèmes spécifiques au rôle fondamental. (Ex. prendre la poudre
sens lexical, appelés sèmes substantiels (objet, pour d’escampette = s’enfuir)
écrire, etc.) et des sèmes relevant de l’information Le métasémème est une unité de sens complexe, à
grammaticale, appelés sèmes relationnels (possessif, caractère dynamique (remplacement d’un sémème
démonstratif, etc.) Un ensemble organisé de sèmes par un autre sémème), un “procès métasémique”
substantiels forme un sémème. Un ensemble consistant en la suppression ou l’adjonction de
organisé de sèmes relationnels forme un sèmes en contexte et qui conduit ainsi à des
catégorème. changements de sens des lexèmes, à l’apparition de
Le sémème représente le sens global d’un lexème, figures de sens (ou tropes).
renfermant tous les sèmes pertinents pour sa
définition. Un sémème est composé d’au moins 7 De la linguistique structurale à la
deux sèmes. En même temps, deux sémèmes grammaire structurale
peuvent différer par un seul sème. A l’intérieur d’un La façon dont la linguistique structurale envisage
sémème, certains sèmes forment un ensemble les niveaux de la langue a conduit à ce qu’on
hiérarchisé, où les sèmes de rang inférieur pourrait appeler un regroupement des domaines de
impliquent logiquement les sèmes de rang supérieur la grammaire traditionnelle: ainsi par exemple, la
et d’un niveau plus élevé de généralité (p. ex. morphologie et la syntaxe se rencontrent dans la
humain – animé – concret). Du point de vue morpho-syntaxe qui comporte une approche
fonctionnel, le sémème comprend des sèmes paradigmatique des morphèmes et une approche
génériques, des sèmes spécifiques et des sèmes syntagmatique des règles de combinaison.
virtuels (connotatifs, encyclopédiques, Cependant la construction d’une phrase est d’ordre
périphériques). Par exemple, le substantif syntactico-sémantique. Aussi, en analyse
collaboration actualise les sèmes génériques structurale, morpho-syntaxe et sémantique s’allient-
[–concret], [+action], [+sujet humain], les sèmes elles pour rendre compte du fonctionnement de la
spécifiques [travail], [participation à un groupe] et langue. De même, la lexicologie et la sémantique se
les sèmes virtuels [péjoratif], [assistance à l’ennemi rencontrent au moins partiellement dans la
en temps de guerre]. Les sèmes spécifiques ou sémantique lexicale. C’est dans cet esprit que nous
sèmes nucléaires forment le noyau sémique du allons présenter brièvement dans ce qui suit les
sémème (sa différence spécifique). Les sèmes principaux chapitres d’une grammaire structurale
nucléaires sont stables, constituent l’invariant du du français.
sens et s’actualisent dans tous les contextes où le
lexème correspondant est utilisé. Les sèmes 7.1 Les acceptions du terme «grammaire»
génériques ou classèmes donnent le genre prochain, Chaque niveau de la langue a ses règles spécifiques;
commun à plusieurs sémèmes d’un paradigme l’ensemble des règles de combinaison de tous les
sémantique. Ils ont donc la propriété d’appartenir à niveaux forme selon les linguistes structuralistes la
au moins encore une autre unité du contexte où un grammaire de la langue en question.
lexème est utilisé, assurant ainsi l’unité (la C’est là une des acceptions du terme grammaire, les
cohérence) du discours. deux qui nous intéressent ici étant: b) une
L’archisémème est un sémème d’une faible densité description ou analyse de la structure d’une langue
sémique, d’un degré élevé d’abstraction, de donnée [cf. 2] et c) un ensemble de règles
Dialogos z 12/2005 33
MODÈLES THÉORIQUES • THEORETICAL MODELS
prescriptives définissant un état de langue considéré d’un verbe. Il existe cependant des phrases sans
comme « correct ». C’est au sens (b) ci-dessus que verbe (ex. Jolie, cette fille!) Une phrase sans
nous nous rapporterons. prédicat est dite incomplète (ex. Le chat!). Il existe
aussi des phrases qui ne comportent que le prédicat,
7.2 Phonétique et phonologie le thème étant sous-entendu (ex. Magnifique!)
Il existe en français trois catégories de phonèmes: les Les phrases complètes se divisent en phrases
voyelles, les consonnes et les semi-voyelles ou semi- simples et phrases complexes: la phrase simple
consonnes. A l’intérieur de ces catégories, un comprend une seule proposition organisée autour
classement plus rigoureux est fondé sur les d’un verbe à un mode personnel ou à l’infinitif; la
oppositions de traits distinctifs: voyelles phrase complexe comporte plusieurs propositions
orales/nasales, ouvertes/fermées, antérieures en rapport de juxtaposition, de coordination ou de
/postérieures, etc.; consonnes sourdes/sonores, subordination. Les phrases sont représentées par des
orales/nasales, etc. On prend également en suites finies de morphèmes, formant des syntagmes;
considération la fréquence des phonèmes, ce qui a ceux-ci sont les éléments constitutifs (les
des conséquences didactiques importantes: on constituants) de la phrase: le syntagme nominal
enseignera en premier les phonèmes les plus (SN), le syntagme prédicatif (SPréd.), le syntagme
fréquents, dont les dix premiers sont pour le français verbal (SV), etc.
A, R, L, E fermé, S, I, E ouvert, E muet, T, K. On appelle phrase-noyau ou phrase nucléaire la
La phonétique descriptive n’ignore pas les phrase déclarative active transitive réduite à ses
phonèmes suprasegmentaux, notamment l’accent et constituants fondamentaux, SN1 (sujet) et SPréd.
l’intonation, ni les phénomènes de phonétique Les éléments linguistiques constitutifs d'un
suprasegmentale (enchaînement, liaison). Une syntagme peuvent être des morphèmes lexicaux ou
approche didactique impose aussi la prise en grammaticaux.
considération des correspondances phonème – L’analyse en constituants immédiats représente la
graphème et l’utilisation de l’alphabet phonétique. phrase sous la forme d’une construction
hiérarchisée d’éléments emboîtés les uns dans les
7.3 L’orthographe autres; elle montre comment la phrase se
Elle est abordée du point de vue synchronique selon décompose en syntagmes et ceux-ci en unités plus
trois principes: distinguer avec précision les ordres petites.
oral et scriptural, situer l’analyse par rapport aux Ex. Ce matin, la fille blonde a envoyé une carte à
niveaux fondamentaux (phonologique, son amie.
grammatical, lexical et sémantique), repérer dans P = SN1 + SPréd.
l’ensemble global les sous-ensembles systématisés SN1 = Pd (prédéterminant) + N + D (déterminant):
susceptibles d’une analyse structurale. la fille blonde.
SPréd = SV + SAdv.
7.4 Morpho-syntaxe SV = Aux.(a) + V (envoyé) + SN2 (compl. d’objet
La composante « morphologie » étudie les direct, une carte) + SN 3 (complément d’objet
morphèmes, tels en français l’ordre des mots, les indirect, à son amie) SAdv. = CIRC (circonstant
flexions nominale et verbale, les morphèmes de temporel ce matin)
degré d’intensité et de comparaison, les morphèmes Le Pd., le GN2 et le GN3 sont des constituants
négatifs et interrogatifs, etc. La composante obligatoires des syntagmes auxquels ils
« syntaxe » s’occupe de l’étude des règles appartiennent; le D et le CIRC. en sont des
combinatoires, notamment à l’intérieur de la phrase. constituants facultatifs.
La phrase est envisagée comme un énoncé dont Selon E. Genouvrier et J. Peytard [v. 6, p.133], les
chaque constituant assume une fonction.; dans la phrases de base du français sont au nombre de sept:
parole, elle est accompagnée d’une intonation, qui 1. SN1 + Vi (CIRC.) Il se promène dans le parc.
aide entre autres à identifier le type de phrase: (Vi = intransitif)
déclarative (assertive, énonciative), exclamative, 2. SN1 + Vt + SN2 (CIRC.) Chaque soir, elle
interrogative, injonctive (impérative). Du point de arrose le jardin. (Vt = transitif)
vue de sa finalité dans la communication, la phrase 3. SN1+ Vt + SN3 (CIRC.) A l’école, l’enfant obéit
pose (énonce) quelque chose (= prédicat, rhème) à à son maître.
propos de quelqu’un ou de quelque chose (= 4. SN1 + Vt + SN2 + SN3 (CIRC.) Hier, elle a
thème). La phrase s’organise le plus souvent autour envoyé une carte à son amie.
34 Dialogos z 12/2005
MODÈLES THÉORIQUES • THEORETICAL MODELS
5. SN1 + V être +Adj./SN2/SN3 (CIRC.) En hiver les enquêtes utilisant des questionnaires établis sur
le lac est glacé; Mon frère est un bon nageur; Il des centres d’intérêt) qui met en évidence le
est en France depuis un an. vocabulaire disponible, i.e. les mots de faible
6. V Impers (suite de V Impers.) (CIRC.) Il neige fréquence, mais usuels et utiles, tels les termes de
depuis deux jours. parenté. Ces travaux sont entre autres à l’origine
7. Présentatif + suite de présentatif (CIRC.) Voici des méthodes audio-visuelles dont ils fondent la
des fleurs; C’est mon frère; Il y a des oeufs dans progression.
le frigo. Enfin, l’identification des mots thèmes et des mots
clés dans les textes d’auteurs a renouvelé l’analyse
7.5 Lexicologie et sémantique de texte. (Les mots thèmes sont les mots les plus
La lexicologie en tant qu’ « étude scientifique du fréquents du vocabulaire d’un auteur. Les mots clés
lexique » adopte les méthodes de la linguistique sont ceux dont la fréquence dans un texte donné
structurale pour donner une description cohérente présente un écart maximal par rapport à leur
du lexique à travers ses micro-structures fréquence normale). Les index rangent les mots par
spécifiques. La démarche en est avant tout ordre alphabétique et par ordre de fréquence,
synchronique; on fait une distinction nette (imposée donnant aussi des listes de mots-thèmes et de mots-
par la prise en compte de l’usage, de l’exercice clés. Les tables de concordance présentent dans
effectif de la langue) entre l’ordre oral et l’ordre l’ordre alphabétique tous les mots d’un texte
scriptural. L’analyse est faite au niveau accompagnés de contextes de dimension variable.
syntagmatique (les mots sont présentés dans leurs Ces « dictionnaires statistiques » sont supposés
contextes d’emploi) et au niveau paradigmatique permettre une lecture et/ou une analyse plus
(sont mis en évidence les paradigmes lexicaux où efficace du texte.
les mots sont associés selon des principes variés). 7.5.2 Lexicologie et lexicographie
La grammaire structurale décrit à la fois les La lexicologie structurale a des applications directes
structures lexicales où les mots sont insérés et les en lexicographie: les lexicographes
structures sémantiques où les mots prennent sens.
Dialogos z 12/2005 35
MODÈLES THÉORIQUES • THEORETICAL MODELS
le type de rapport que l’on envisage: opposition, structurale: a) la prise en compte de la structure
identité, association. Pour expliquer le sens d’un paradigmatique, des oppositions où le mot s’insère
mot en synchronie, la grammaire structurale fait (p. ex. monter/descendre, monter/démonter,
donc appel à ses relations à l’intérieur des systèmes monter/grimper, monter/montage, etc.) et b) la prise
de la langue. en compte des rapports syntagmatiques que le mot
Les champs morphologiques reposent sur des entretient (p. ex. quel type de sujet/de compléments
analogies au plan du signifiant. On considère que le admet tel verbe, quels mots accompagnent de
domaine où ce type de structuration est le mieux préférence tel mot).
illustrée est celui de la formation de mots ou la A.-J. Greimas fait appel au dictionnaire pour établir
dérivation. Les similitudes formelles organisent les des champs sémasiologiques dont la configuration
mots en groupements homogènes: les mots dérivés lui permettra d’analyser la structure du sémème;
formés à l'aide du même suffixe, du même préfixe ainsi par exemple, il étudie le mot tête selon les
(champs affixaux) ou à partir de la même base de contextes où il apparaît et selon les paradigmes où il
dérivation appartiennent au même champ figure, employant la méthode des commutations
morphologique. pour arriver à établir les sémèmes que ce mot
Les champs sémantiques dits notionnels, recouvre.
associatifs ou conceptuels sont des ensembles Les propriétés syntaxiques permettent elles aussi de
organisés au plan du signifié, tous les éléments de construire des champs sémasiologiques: c'est en
l'ensemble ayant un dénominateur sémantique particulier le cas des verbes présentant des
commun (démarche onomasiologique). Ch. Bally caractéristiques syntaxiques communes (champs
propose sous la dénomination de champ associatif syntaxico-sémasiologiques). Ainsi, les « verbes de
un groupement de mots fondé sur une série de mouvement » comme aller, partir, venir, courir, etc.
rapports analogiques. Par exemple, le champ sont intransitifs et peuvent être immédiatement
associatif de liberté a la configuration suivante: - suivis d'un infinitif.
liberté, délivrance, etc. - libre, indépendant, délivré, N.B. L'opposition champ onomasiologique/ champ
etc. - libérer, affranchir, délivrer, etc. - libérateur, semasiologique ne saurait être absolutisée: les deux
sauveur, etc. - servitude, servage, captivité, perspectives sont complémentaires.
emprisonnement, etc. - esclave, captif, prisonnier, Les champs lexicaux sont des ensembles de termes
etc. - asservir, enchaîner, emprisonner, etc. - unis par au moins un sème que l’on appelle valeur
tyrannie, pouvoir, impérialisme, etc. Les champs du champ, et disjoints par au moins un sème
associatifs sont délimités par les éléments également: glacial, froid, tiède, chaud, brûlant
périphériques d'autres champs. La série ci-dessus, constituent un champ lexical du français.
par exemple, peut être considérée comme la Les champs morpho-sémantiques (terme qui
frontière du champ pouvoir politique, où d'autres appartient à P. Guiraud [10]) combinent les relations
séries s'insèrent (p. ex. démocratie, république, de forme (Sa) et de sens (Sé), dans une double
monarchie, empire, etc.) perspective synchronique et diachronique. Ils
Les champs thématiques (terme qui appartient à G. groupent un mot avec la totalité de ses dérivés et
Matoré) représentent les ensembles de termes composés, auxquels s'ajoutent les dérivés
fonctionnellement possibles à l'intérieur d'une sémantiques (les synonymes et les antonymes).
situation thématique donnée. L'organisation du La répartition des champs a également été
champ se fait en fonction des éléments appartenant représentée comme suit:
à l'activité psychosociale. Matoré étudie surtout le
côté matériel, économique, technique ou politique de mots -morphologique
du lexique, tel le champ d'Art et de technique vers (noyau formé (ressemblance
1765. A. J. Greimas étudie à son tour le champ de par un mot) formelle);
La mode en 1830. -syntagmatique
D’autres champs sémantiques ont pour point de (relations
départ un mot dont on recherche le ou les sens contextuelles).
(démarche sémasiologique). Ceci se réalise, en Champ
synchronie, à partir de l’étude d’un corpus de textes linguistique
oraux ou écrits où le mot figure. Le traitement (ensemble de
linguistique du corpus implique le respect des mots formant
principes fondamentaux de la grammaire une unité
36 Dialogos z 12/2005
MODÈLES THÉORIQUES • THEORETICAL MODELS
Dialogos z 12/2005 37
MODÈLES THÉORIQUES • THEORETICAL MODELS
38 Dialogos z 12/2005
MODÈLES THÉORIQUES • THEORETICAL MODELS
RÉFÉRENCES
1. BLOOMFIELD, L, 1933, Language, New York, Holt (trad.fr. Paris, Payot, 1970)
2. DUBOIS, J., 1969, Grammaire structurale du français, Paris, Larousse
3. DUBOIS, J., et al., 1967, Dictionnaire du français contemporain, Paris, Larousse
4. DUBOIS, J., GIACOMO, M., GUESPIN, L., MARCELLESI, Chr. et J-B., MÉVEL, J-P., 1973,
Dictionnaire de linguistique, Paris, Larousse
5. GALISSON, R., 1970, Analyse sémique, actualisation sémique et approche du sens en méthodologie, in
„Langue Française”, no. 8., Paris, Larousse.
6. GENOUVRIER, É, PEYTARD, J., 1970, Linguistique et enseignement du français, Paris, Larousse
7. GOUGENHEIM, G. et al, 1964: L’Élaboration du français fondamental, Paris, Didier
8. GREIMAS, A.-J., COURTÉS, J., 1979, Sémiotique. Dictionnaire raisonné de la théorie du langage, Paris,
Hachette.
9. GREIMAS, A-J., 1966, Sémantique structurale, Paris, Larousse
10. GUIRAUD, P., 1969, La sémantique, Paris, P.U.F.
11. HJELMSLEV, L., 1966, Le langage. Une introduction, Paris, Payot
12. JAKOBSON, R., 1963, Essais de linguistique générale, Paris, Minuit
Dialogos z 12/2005 39
MODÈLES THÉORIQUES • THEORETICAL MODELS
13. MANOLIU MANEA, M., 1973, Structuralismul lingvistic, Bucureşti, Editura Didactică şi Pedagogică
14. MARTIN, R., 1983, Pour une logique du sens, Paris, PUF
15. MARTINET, A., 1960, Éléments de linguistique générale, Paris, A. Colin
16. MOUNIN, G., 1968, Clefs pour la linguistique, Paris, Seghers
17. POTTIER, B., 1974, Linguistique générale. Théorie et description, Paris, Klincksieck
18. SAPIR, E., 1953, Le langage. Introduction à l’étude de la parole, Paris, Payot
19. SAUSSURE, F. de, 1967, Cours de linguistique générale, publié par Charles Bally, Albert Séchehaye,
Albert Riedlinger, Paris, Payot
40 Dialogos z 12/2005