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géographie

économie
Géographie, Économie, Société 19 (2017) 485-512
société

Attraction des investissements et exigences


de localisation des activités métropolitaines à Alger

Amel Djellata-Benabderrahmanea* et Ewa Berezowska-Azzagb


a
Maître assistante, Institut d’Architecture et d’Urbanisme, Université de Blida 1, Laboratoire
VUDD, EPAU, Alger,
b
Professeur, École Polytechnique d’Architecture et d’Urbanisme EPAU Alger
Laboratoire Ville, Urbanisme et Développement Durable VUDD

Résumé
Asseoir une offre territoriale attractive représente l’objectif principal des stratégies de développement
métropolitain d’Alger. Une connaissance effective des exigences de localisation optimale des entreprises
que l’on tente d’attirer devient donc indispensable. Sur la base d’une enquête qui a questionné un certain
nombre d’activités métropolitaines implantées à Alger, l’article se propose d’apporter des réponses quant
à l’image que se font les investisseurs d’Alger, de ses atouts et de ses lacunes, mais aussi de l’importance
qu’ils accordent aux facteurs de localisation qui guident leurs choix d’implantation, à l’échelle de la ville
et à l’intérieur de celle-ci. Les éléments de réponses obtenus permettraient au final d’aider à esquisser
les principes de réorientation de la stratégie d’aménagement urbain à adopter pour conforter le statut
métropolitain et attractif d’Alger. © 2017 Lavoisier, Paris. Tous droits réservés
Mots clés : Activités métropolitaines, Alger, attractivité, localisation d’investissements.

Summary
Attracting investment and localization requirements of metropolitan activities in Algiers.
Sitting up an attractive territorial offer represents the main challenge of the Algiers 2030 metro-
politan development strategies. Therefore, the knowledge of the optimal localization require-
ments in order to attract investment becomes essential. The paper aims to provide effective and
real answers about the image the investors have of Algiers’ strengths and weaknesses, based on
a survey of a number of companies and metropolitan institutions located already in Algiers. The

Auteur correspondant : a_djellata@yahoo.fr


*

doi :10.3166/ges.19. 2017.0021 © 2017 Lavoisier, Paris. Tous droits réservés.


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survey also testifies about the importance they attach to the different factors which guide their
choice of localization, throughout the city and nearby. The obtained results should ultimately
help to sketch up the new version of the urban development strategy, able to consolidate the
metropolitan and attractive status of Algiers. © 2017 Lavoisier, Paris. Tous droits réservés
Keywords: Urban attractiveness, Metropolitan activities, Algiers, Investment localization.

Introduction
Dès les années 1980, suite à la libéralisation des marchés économiques, les entreprises
internationalisées ont adopté de nouvelles stratégies d’investissement, principalement dans les
pays développés et émergeants, basées sur des approches inédites de localisation. A l’origine,
ces approches prenaient essentiellement en compte des conditions économiques de locali-
sation (coût, bénéfice et mobilité) comme le montrent les travaux de Solow (Solow 1956,
cité par Belhedi, 2010, et Davin, 1969). Elles intègrent de nouveaux facteurs dans les années
1980, étudiés par P. Krugman et la nouvelle économie géographique (Krugman 1991a et b ;
Venables 1996 ; Puga et Venables 1999 ; cités par Catin 2000). Jennequin (2001) définit le
passage à une nouvelle étape en matière de localisation des investissements par la recherche
d’une combinaison de concentration spatiale et de croissance des activités de R&D et indus-
trielles. L’évolution des facteurs de localisation des activités durant ces trente dernières années
est largement développée par Mérenne-Schoumaker (1991, 2007a, 2007b). Elle conduit l’au-
teur à mettre l’accent sur la nécessité d’intégrer l’espace urbain et ses caractéristiques, faisant
du territoire non plus uniquement un support mais aussi un partenaire capable de favoriser
l’attractivité et la sédentarisation des investissements. Les recherches plus récentes sur cette
notion d’attractivité urbaine (Lepers et al., 2009 ; Padeiro 2010 ; Olszak 2010 ; Bourdeau-
Lepage et Boico 2014) s’intéressent désormais à la localisation de manière plus globale, inté-
grant la démarche de développement durable et mesurant ses impacts sur la qualité de vie.
L’adoption du principe d’attractivité en tant que moteur du développement durable
local et régional, capable d’attirer et de sédentariser des investissements tout en garantis-
sant une qualité de vie, a induit un changement dans les politiques territoriales de localisa-
tion des activités. Il se traduit par la mise sur le marché d’offres territoriales avantageuses
tant pour les populations locales que pour les activités. Cette évolution a donné naissance
à la production de nouveaux schémas de localisation des investissements, établis en fonc-
tion des avantages offerts par les territoires.
C’est en Asie de l’Est et du Pacifique, première destination mondiale des IED (inves-
tissements étrangers directs), avec une prévision de croissance de 6,7 % en 2015 et 2016
(World Bank, 2015) et 54 % des entrées mondiales d’IED en 2013 (CNUCED, 2014), que
la croissance des investissements a été la plus fulgurante. Malgré la valeur globale des
investissements, en augmentation de 136 % sur un an, le continent africain a quant à lui
enregistré une baisse de 8,4 % d’entrées d’IED en 2014, liée à des facteurs de risque poli-
tique, comme l’instabilité et la corruption, principaux obstacles qui découragent l’inves-
tissement (EY, 2015). À l’inverse, l’Afrique du Nord enregistre une hausse dans l’attrac-
tion des IED de 22,2 %, totalisant plus de 51 % des flux de capitaux entrant en Afrique en
2014, contre 19 % en 2013 (EY, 2015), localisés principalement en Egypte et au Maroc.
L’Algérie en revanche enregistre un retard dans l’attraction des IED, dû notamment à sa
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faible insertion dans l’économie mondiale, à un climat des affaires peu favorable (sys-
tème bancaire peu flexible, lenteur des procédures, coûts d’installation) et à une faiblesse
de l’intégration économique de la région (FEMISE, 2013). Ce retard reflète des insuffi-
sances dans la politique d’investissement et d’attraction des IED en Algérie. Malgré les
réformes engagées depuis plus de deux décennies au niveau économique, politique et
sociétal, dans l’objectif d’intégrer les nouveaux principes de l’économie mondiale, les
systèmes financier, judiciaire et économique, le développement des infrastructures et la
formation d’une main d’œuvre qualifiée s’avèrent insuffisants pour produire en Algérie
un climat d’investissement réellement attractif (CACAA, 2013).

Figure 1 : Axes stratégiques du Plan de développement d’Alger à l’horizon 2029

Plan blanc (habitat) + Plan de cohésion sociale


Paysage, maillage, urbanisme,
équipements structurants

Axe
ECO-AMENAGEMENT

1
Alger
ECO-METROPOLE
2 3

Axe
ECO-DEVELOPPEMENT Axe
ECO-SYSTEMES
Culture, économie, Biodiversité, eau,
transport, tourisme énergie, déchets
Plan mobilité + Plan éco-dév. Plan bleu + Plan vert
Source: Berezowska-Azzag et al., 2014 (d’après PDAU d’Alger, 2011)

Dans ce contexte, Alger, capitale nationale, met progressivement en place depuis


2011 une approche de développement novatrice, exprimée par le Plan Stratégique de
Développement à l’horizon 2029 (supporté par le PDAU ou Plan Directeur d’Aménage-
ment et d’Urbanisme d’Alger). L’objectif est de rehausser un statut de métropole médi-
terranéenne, en participant en même temps à la construction d’une économie nationale
stable et compétitive1. Ces ambitions se traduisent, entre autres, par la mise en place
d’une stratégie empruntant trois directions devant aboutir à la construction d’une Eco-
métropole (Fig. 1) qui conjugue développement économique et qualité de vie socio-
urbaine. Le modèle territorial mis en place serait censé apporter des réponses durables

1
Le master plan d’Alger se traduit en plans stratégiques de développement à quatre échelles et en quatre
étapes : 1) Alger ville monde a rayonnement international, par le développement d’une offre d’équipements
de niveau supérieur ; 2) Alger ville capitale siège des institutions et des pouvoirs ; 3) Alger ville polycentrique
assurant une durabilité environnementale, une compétitivité économique et une cohésion sociale, basée sur
un réseau d’agglomérations hiérarchiques et solidaires, requalifiant la périphérie ; 4) Alger, ville de proximité
répondant aux besoins des communautés locales (offre de fonctions de proximité fondamentales pour le bien-
être des populations). (PDAU d’Alger, 2011) .
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aux problématiques d’aménagement, de mobilité et de développement économique, en


respect des écosystèmes2.
La mise en place de nouveaux projets structurants sur le territoire de la Wilaya d’Alger
vise notamment un rééquilibrage de la distribution des richesses au profit des communes
défavorisées, en augmentant leur niveau d’organisation. La figure 2, traduit le nouveau
système urbain et de compétitivité mis en place pour Alger. Composé de centres urbains
bien connectés, s’appuyant sur une trame fonctionnelle et structurelle solidaire établie
entre les agglomérations, ce système propose une organisation polycentrique hiérarchisée
et équilibrée sur l’ensemble du territoire de la wilaya, valorisant les territoires périur-
bains. Le plan stratégique intègre par ailleurs dans tous ses volets thématiques l’attraction
d’investissements, y compris des IED capables de jouer un rôle de moteur de développe-
ment parce que incluant des activités métropolitaines supérieures.
Du fait de la transformation accélérée des conditions de production et de gestion, un
intérêt particulier doit être porté aux conditions de localisation des IED pour aider à la
formalisation des approches stratégiques de développement et d’aménagement territorial
d’Alger. Il serait intéressant notamment de savoir quel jugement portent les investisseurs
déjà installés à Alger sur leurs conditions de localisation. Leurs besoins sont-ils pris en
considération dans la formulation des politiques d’attractivités locales, par exemple dans
le cadre des plans sectoriels de développement (PSD) ou des plans communaux de déve-
loppement (PCD) ? Les actions stratégiques engagées par le PDAU qui concernent les
investisseurs étrangers sont-elles à la mesure des ambitions affichées ?
Toutes ces questions exigent en amont une meilleure compréhension des besoins spé-
cifiques des investisseurs étrangers en relation avec le potentiel de développement du ter-
ritoire. Pour mettre en place une politique de métropolisation, il est fondamental d’appor-
ter un éclairage et des réflexions ciblées sur les conditions de leur localisation.

1. Objectif et méthodes 

Cet article a pour objectif d’explorer le rapport entre les conditions de localisation des
activités et la conception des stratégies de développement territorial à Alger, mettant en
avant le caractère prioritaire de la prise en compte des conditions de localisation atten-
dues et recherchés par les investisseurs dans la formalisation des orientations d’aménage-
ment. Alger offre un terrain d’investigation intéressant dans ce domaine, puisque la ville
accueille déjà un nombre important d’activités du niveau métropolitain.
Notre démarche s’appuie en premier lieu sur une exploration de concepts clés, notam-
ment celui de l’attractivité dans un contexte de métropolisation et de son importance pour
le choix de localisation des investissements, ainsi que celui de localisation optimale des
activités, de ses paramètres et critères. Au cœur de notre démarche, l’exploration du terrain
nous permettra de cerner les besoins et attentes spécifiques des investisseurs déjà installés
à Alger, afin d’identifier le potentiel d’attractivité de la métropole et de pallier à l’avenir

2
Sont notamment mis en avant : la protection et la valorisation des principales valeurs et ressources natu-
relles et des zones à risque, la protection des sols fertiles, le rééquilibrage territorial de la trame résidentielle,
la création d’un système de mobilité nouveau et efficace de transport collectifs en site propre, la promotion des
pôles de compétitivité (PDAU d’Alger, 2011).
Figure 2 : Réseaux compétitifs d’Alger à l’horizon 2029 A. Djellata-Benabderrahmane et al. / Géographie, Économie, Société 19 (2017) 485-512
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Source: PDAU d’Alger, 2011, Rapport final, Wilaya d’Alger / ParquExpo


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les lacunes qui nuiraient à la construction d’une offre territoriale moderne. Nous compre-
nons ici l’offre territoriale non seulement comme l’offre foncière, mais aussi comme l’offre
fonctionnelle de services et infrastructures de qualité et comme l’offre sociale intégrée dans
l’économie de la connaissance (présence de cadres supérieurs et d’une main d’œuvre qua-
lifiée). L’originalité de cette analyse réside dans l’approche par le niveau d’exigence en
matière de localisation de différents types d’activités, qui se détache d’évaluations pure-
ment économiques. L’analyse combine les attentes économiques et les besoins plus géné-
raux exprimés par investisseurs, mis en regard des données urbaines locales.

1.1. Un développement économique qui passe par la construction d’une attractivité


métropolitaine

L’affirmation du concept d’attractivité est consécutive à l’adoption dans les années


1970,par les pays du Sud, du modèle de développement basé sur une stratégie de substitu-
tion aux importations et d’autosuffisance, conduite par des politiques socialistes, planifiées et
administrées. D’après Friboulet (2010), c’est l’échec de ces modèles, incapables de satisfaire
l’ensemble des besoins, qui engendre une crise financière au début des années 1980 et entraîne
une libéralisation massive des marchés, recommandée par le FMI. Il en résulte une promo-
tion de l’attraction des IED, dépassant les approches de compétitivité et d’attractivité par les
prix, pratiquées jusqu’alors dans les pays développés. Ces dernières années, l’attractivité
économique s’impose notamment aux pays du Maghreb comme politique de développement
visant leur insertion dans la chaine de valeur internationale (Hattab-Christmann et Mezouaghi,
2009). Comme le remarquent Anne Le Roy et Fiona Ottaviani (2011), le concept polymorphe
d’attractivité trouve ses origines en économie, mais avec des définitions qui restent très res-
trictives. Depuis les années de crise, la littérature regorge de définitions proposées par des
économistes, comme par exemple celles de Devereux et Griffith (1998) ou de Friedman et al.
(1992). Fabrice Hatem, quant à lui, désigne l’attractivité économique en la reliant à l’attracti-
vité territoriale et la définit comme « la capacité du territoire considéré à répondre de manière
plus efficace que ses concurrents à la demande de projets internationalement mobiles, à l’étude
à un moment donné au sein des entreprises » (Hatem, 2004 : 4). L’adoption de la démarche du
développement durable a permis ensuite d’enrichir cette notion, en observant que l’attractivité
ne vise pas seulement l’attraction des IED mais également l’élaboration d’une offre écono-
mique et sociale pérenne, induisant l’amélioration de la qualité de vie des citoyens (Borja,
2007). Ceci témoigne de l’irruption d’exigences sociétales dans le couple économie-territoire.
Comme le souligne Thiard (2007), une offre territoriale attractive relève de l’ensemble des
caractéristiques spécifiques de l’écosystème urbain. Le concept d’offre territoriale tend ainsi à
regrouper tous les avantages que recèle le territoire, susceptibles de renforcer le choix de loca-
lisation des investisseurs, touristes ou autres acteurs ciblés. La capacité d’un territoire à être
attractif, implique l’existence de facteurs d’attractivité (comment attirer) et de cibles d’attrac-
tivité (qui attirer), et suppose la construction de critères visant à attirer et retenir. L’attractivité
est donc une notion complexe et évolutive, encore plus spécifique lorsque l’on se trouve en
situation de ville métropole.
La métropolisation implique un rayonnement et une notoriété internationale dévelop-
pés grâce à la construction d’une offre marquée par la concentration d’activités supé-
rieures, diversifiées et à haute valeur ajoutée, alliant activités économiques de service
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et de production, de formation, de recherche et culturelles. Dans les années 1990, a été


introduit le concept de FMS (fonctions métropolitaines supérieures) censées induire un
impact substantiel en termes d’image et de croissance (Bourdeau-Lepage et al., 2011).
L’attractivité métropolitaine passe alors par le renforcement des fonctions stratégiques et
tend à regrouper des activités, essentiellement dans le secteur tertiaire et tertiaire supé-
rieur, comme la finance, la gestion, les audits et conseils, la recherche et l’innovation en
haute technologie, les TIC, les énergies renouvelables, les nanotechnologies, la biotech-
nologie, la robotique et les systèmes intelligents. Ce panel d’activités doit être accom-
pagné par des infrastructures de transport et de mobilité, bien développées au niveau
local et international (hub, plateformes logistiques), de tourisme urbain, par une offre
culturelle et de loisir de haut niveau. La nomenclature des activités métropolitaines supé-
rieures de l’INSEE en 2009 fait ressortir cinq catégories de fonctions métropolitaines de
service : Conception – recherche, Prestations intellectuelles, Gestion, Culture - loisirs,
Commerce inter-entreprises (Bourdeau-Lepage et Tovar, 2012). In fine, la grande diver-
sité et spécificité fonctionnelle des activités de production et de service que doit posséder
une métropole pour assurer un rayonnement international passe inévitablement par la
connaissance des besoins et niveaux d’exigences des activités que l’on cherche à attirer.
Ainsi, en situation de crise économique, Alger, qui cherche à adopter des actions et réso-
lutions stratégiques pour améliorer son offre territoriale, doit passer par la connaissance
des besoins des investisseurs.

1.2. Alger à la recherche de nouvelles attractivités

Dans le cadre de son développement stratégique, la wilaya d’Alger tente de mettre


en place une nouvelle politique urbaine de compétitivité et d’attractivité territoriale en
s’appuyant sur une pluralité d’institutions de planification, dont le Ministère de l’aména-
gement du territoire, de l’environnement et du tourisme (MATET), le Ministère de l’habi-
tat, de l’urbanisme et de la ville (MHUV), la direction d’urbanisme, d’architecture et de
construction (DUAC),ainsi que le Ministère des finances (MF) pour la partie juridique
relative aux investissements de type PPP et l’octroi des crédits et l’agence nationale de
développement de l’investissement (ANDI).Initiée et orientée depuis 2010par les diffé-
rents instruments d’aménagement (SNAT, SRAT/SAEPT, SDAAM, PSDA et PDAU)3,
cette politique matérialise la volonté d’asseoir le processus de métropolisation et d’aug-
menter sa part en IED, d’autant plus que la situation économique actuelle ne favorise
plus l’investissement volontariste exclusivement étatique. Le rapport sur l’investissement
dans le monde de la CNUCED (2012) dresse pour l’Algérie un constat clair d’une double
faiblesse: celle de l’indice de contribution des IED à l›économie et celle de l’apport des
IED par rapport au PIB national. Ce constat reflète un faible apport des IED au dévelop-
pement du pays, ce qui n’est pas étonnant au vu des capacités nationales de financement
des investissements largement disponibles jusque-là grâce à la rente pétrolière. Face à la
crise économique qui s’installe aujourd’hui, ce constat met aussi en lumière un état de
stagnation et de retard dans la mise en œuvre de la politique d’attractivité, prônée pourtant
par l’ensemble des outils de planification et d’aménagement cités.

3
La signification des acronymes et abréviations figure en annexe.
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La politique économique algérienne, longtemps centrée sur les hydrocarbures, tente désor-
mais de s’adapter aux nouvelles tendances mondiales basées sur une diversification économique
liée à l’attraction des IED (Chiha et Keddi, 2012). Le rapport du FEMISE (2012) insiste sur
la nécessaire introduction de nouveaux choix politiques, favorisant la transparence des procé-
dures et la concurrence loyale, construits autour du renforcement des investissements et du libre-
échange. Si le débat national quant à l’orientation de ces choix est loin d’être clos4, différentes
actions ont été déjà introduites par le gouvernement algérien, tendant à inverser l’état actuel de
choses (exonération fiscales, cessions foncières au profit des investisseurs, création des zones
d’activités, etc.).Les études d’évolution des pratiques économiques et l’apparition des besoins
nouveaux des IED au niveau mondial démontrent clairement qu’être attractif aujourd’hui signi-
fie aussi de développer une connaissance des exigences de localisation des activités.

1.3. Exigences de localisation optimale des activités

L’évolution des politiques d’investissement mondial a induit la mutation des exigences


de localisation, de plus en plus axées sur les avantages et performances que peuvent assurer
les territoires d’accueil. Les recherches en termes de localisation des activités ont toujours
été du domaine d’intérêt des économistes, comme nous l’avons vu, avec une prédominance
de critères relatifs à l’accessibilité, aux coûts, aux économies d’agglomération et aux avan-
tages logistiques et fonctionnels (Aguilera-Belanger et al., 1999). Le Gall (2005) présente une
revue des principales tendances et exigences de localisation des EMN (entreprises multina-
tionales) et souligne une prédominance de l’effet d’agglomération. Il met en avant un certain
nombre d’études économétriques internationales évaluant les critères de localisation optimale
(Devereux et Griffith, 1998; Mayer et al., 1999 ; Crozet et al. 2004 ; cités par Le Gall, 2005).
Cependant, une revue des principaux critères de localisation identifiés selon les principes de
l’économie d’urbanisation (Mansouri, 2008 ; Mérenne-Schoumaker, 1991, 2007b) permet de
saisir l’évolution des exigences des investisseurs, passant de critères fonctionnels et spéciali-
sés à des critères plus ouverts, intégrant les atouts généraux des territoires visés par l’investis-
sement, à l’exemple de la localisation optimale par la proximité introduisant la notion de seuil
naturel5 (Comin, Boulier, 2007). Certains chercheurs (Padeiro, 2010 ; Lepers et al., 2009)
proposent même une grille de critères de localisation optimale à la base de préoccupations
durables, intégrant  les catégories telles que la structuration du territoire, l›accessibilité, les
facteurs environnementaux et patrimoniaux, les ressources liées au sol et au sous-sol, les fac-
teurs contraints par des risques naturels, industriels et technologiques, les facteurs techniques
dépendants de la construction ou encore ceux reliés aux principales infrastructures et à la
compatibilité de la localisation avec la viabilité des exploitations économiques en général.

4
La question fondamentale de la priorité à accorder aux IED ou aux investisseurs privés nationaux reste
toujours en suspens.
5
Cette approche se base sur des critères de localisation issus de la modélisation des comportements spa-
tiaux des acteurs (activités et demandeurs). Elle fait appel à une analyse de l’offre (activités), une analyse de la
demande et une analyse du territoire d’étude. Elle se base sur une approche originale de la notion de proximité
sur la base de la définition d’un seuil naturel de prospection (entre sites d’offre et distance aux demandeurs).
Cette approche permet d’adapter les actions (offre territoriale) engagées par les communes en fonction des terri-
toires et des exigences de localisation propres à chaque activité en fonction du bassin de demande.
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Faire un choix de localisation d’une activité ou d’une firme multinationale dépend donc
aujourd’hui de critères ciblés, fruits de stratégies complexes, de discussions et de prévisions
alliant des acteurs variés (Belhedi, 2010), allant des décideurs, aux gestionnaires locaux,
bailleurs de fonds, entreprises, mais aussi professionnels d’aménagement et de divers sec-
teurs de développement urbain, ainsi qu’à des représentants de la société civile. Par consé-
quent, il n’existe pas de grille ou canevas unique regroupant les critères de localisation
optimale applicable à tous les cas de figure, mais une multitude de possibilités liées à des
activités de plus en plus innovantes et spécifiques, rendant la définition d’une offre territo-
riale qui se veut attractive dépendante des exigences formulées par ces dernières.

1.4. Méthodologie d’investigation pour le cas d’Alger

Comprendre les exigences de localisation optimale des investisseurs dans le contexte algé-
rois et saisir leur importance pour la formulation d’une offre d’attractivité territoriale relève
d’une préoccupation fondamentale, non seulement pour le développement socioéconomique
durable de la capitale, mais aussi pour la structuration spatiale et fonctionnelle de son terri-
toire. À ce stade, nous avançons l’hypothèse que les orientations stratégiques de développe-
ment économique et spatial formulées par le PDAU 2011 ne correspondent pas aux besoins
des investisseurs. Cette supposition se réfère aux constats préalablement exposés, liés princi-
palement à une politique d’investissement trop rigide, où les actions engagées en faveur de
l’attractivité restent insatisfaisantes de l’avis d’organes institutionnels (CACAA, 2013) ainsi
que d’acteurs économiques établis à Alger6. Sur le plan stratégique, quelles actions d’amé-
nagement sont à favoriser afin d’inverser cette tendance? Dans quelle mesure une meilleure
connaissance des besoins de localisation formulés par les investisseurs peut-elle aider à la
construction d’une stratégie de développement plus cohérente ? Assurément les actions enga-
gées par le PDAU d’Alger ne peuvent omettre la prise en charge de tels aspects dans la concré-
tisation de leurs objectifs stratégiques de développement.
Notre approche consiste en une analyse empirique des besoins, orientations et prin-
cipes adoptés par les investisseurs déjà installés, aux activités d’importance métropoli-
taine, dans le choix de leur localisation sur le territoire de la wilaya d’Alger. L’analyse se
rattache principalement à un contexte urbain spécifique lié aux potentialités et avantages
qu’offre Alger pour la localisation d’investissements, mais aussi aux besoins fonction-
nels formulés par ces mêmes investisseurs. La méthodologie d’approche comprend trois
étapes: (a) nous définissons d’abord les activités de type métropolitain en général, pour
identifier celles qui sont représentées à Alger et formuler l’échantillon d’enquête  ; (b)
nous élaborons le questionnaire et effectuons les entretiens ciblés et enfin (c) nous procé-
dons à la discussion des résultats obtenus en relation avec notre hypothèse.

6
Différents opérateurs publics et privés tels l’Agence Nationale de Développement de l’Investissement
(ANDI), l’Association des Banques et Associations Financières (ABEF), l’Agence Nationale d’Intermédiation et
de Régulation Foncière (ANIREF), la Confédération Algérienne du Patronat (CAP), le Ministère de l’Industrie, de
la PME et de la Promotion de l’Investissement (MIPMEPI),le Forum des Chefs d’Entreprise (FCE) s’accordent
sur la présence d’un certain nombre d’obstacles favorisant un climat des affaires peu favorable à l’investissement.
Ils sont principalement liés à la bureaucratisation, à la lourdeur et à la lenteur des procédures administratives, à un
environnement peu compétitif, à un système financier peu développé ainsi qu’à une rigidité du cadre juridique.
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2. Exigences de localisation optimale des activités métropolitaines à Alger

Avec une façade maritime de 80 km localisée au centre du pays, Alger occupe une
situation stratégique sur la façade sud du bassin méditerranéen occidental et du Grand
Maghreb Arabe, lui assurant un accès direct et rapide à partir des principales métropoles
méditerranéennes. Elle dispose d’un relief riche lui procurant une grande diversité de
micro climats et d’ambiances. Son aire métropolitaine (figure 3) regroupe des villes stra-
tégiques au fort potentiel économique (Blida, Tipaza, Boumerdès), représentant le plus
grand bassin économique d’Algérie.

Figure 3 : Alger dans son aire métropolitaine

Source : SDAAM d’Alger, MATE 2010

2.1. Contexte géo-économique d’Alger et identification des activités de métropolisation

La capitale d’Algérie est la ville la plus peuplée du territoire national (RGPH, 2008) et le
cœur d’une aire métropolitaine centrale. Avec une densité de 3 642 habitants par km² pour
une population de près de 3 millions, elle se développe sur un territoire de 809 km² de super-
ficie, organisé en 13 circonscriptions administratives regroupant 57 communes. Disposant
d’une armature structurelle diversifiée (réseau routier, aéroport, port, train, métro, tramway),
avec un taux d’électrification de plus de 90 % et d’une alimentation en eau potable continue,
d’une plateforme tertiaire importante regroupant les principales institutions d’État et d’une
armature économique stable et variée (zones industrielles, quartiers d’affaires, etc.), elle se
caractérise par un fort pouvoir d’attractivité au niveau local et national.
Selon les chiffres avancés par le Centre National du Registre du Commerce en fin 2009
(CNRC, 2010b), Alger concentre 4 418 entreprises étrangères sur un total national de 7 568,
soit un taux de localisation des opérateurs économiques étrangers à Alger de plus de 58 %
du total national. Ce premier atout est renforcé par l’importance du marché économique
et commercial de la wilaya d’Alger. Il faut noter que la région centre d’Algérie (Alger,
Tizi-Ouzou, Bejaia, Blida, Boumerdès, Chlef, Médéa, Bouira, Tipaza, Ain-Defla, Djelfa)
concentre 42 % des inscriptions au registre du commerce avec un total de 17 % pour Alger
(CNRC, 2010b), qui culmine ainsi avec un taux de 12,8 % par rapport au total national. Ces
activités sont dominées principalement par le secteur des services (tertiaire) avec 31,5 %,
A. Djellata-Benabderrahmane et al. / Géographie, Économie, Société 19 (2017) 485-512 495

ce qui confirme bien le statut et potentiel métropolitain d’attractivité de la wilaya (CNRC,


2010b). Il faut néanmoins souligner la lenteur des procédures d’implantation des entreprises
à Alger, s’expliquant par les difficultés rencontrées par les organismes chargés d’accompa-
gner les projets d’investissements (AGERFA, ANDI) qui ne disposent pas d’outils intelli-
gents de reconnaissance des capacités d’absorption et du potentiel de foncier local. Or, la
construction de l’attractivité métropolitaine passe par une assimilation et traduction rapide
des besoins des investisseurs, quel que soit leur statut, en accompagnement des objectifs de
développement territoriaux visés par le plan stratégique d’Alger.
Comme nous l’avons vu supra, la Wilaya d’Alger a mis en place un programme straté-
gique de développement sur 20 ans, qui s’organise autour de 7 axes stratégiques visant à
transformer la capitale en une métropole à l’échelle internationale (PDAU d’Alger, 2011).
Dans le cadre de cette stratégie, Alger veut opérer des transformations spatio-fonction-
nelles importantes, qui lui permettraient de devenir une ville emblématique, attractive, un
moteur de développement tertiaire de l’Algérie, tout en devenant une ville écologique,
une ville jardin, une ville sûre et de bonne gouvernance.
Ces ambitions passent principalement par le développement du potentiel d’attracti-
vité. La vision de ville monde à caractère événementiel, ville attractive et compétitive est
consolidée par celle de ville de proximité, valorisant la cohésion sociale, la mixité et le
bien-être des populations à l’échelle locale. Le PDAU d’Alger combine deux dimensions
indissociables pour le passage d’une qualité de vie et de bien-être local, aux répercussions
et rayonnement global, à celle d’une offre qualitative et diversifiée de rang supérieur
jouant le rôle de vitrine attractive. L’atteinte d’un rayonnement régional et internatio-
nal d’Alger passerait aussi par l’amélioration des conditions de vie des Algérois, avec
une prédominance des actions environnementales liées à l’assainissement et à l’embel-
lissement, soutenues par des chantiers très lourds sur le plan structurel, éducatif, sportif,
culturel et des loisirs. Beaucoup d’efforts restent cependant à faire, en termes d’équité et
d’accès à des besoins de base tel le logement et la santé, remettant en cause la première
vision établie par le PDAU, celle du pilier social.
Selon le PDAU, Alger œuvre aujourd’hui à développer un système de centralités
(figure 2 supra) favorisant une répartition stratégique des investissements sur tout le terri-
toire de la wilaya. La hiérarchisation en sous-systèmes urbains qui la permettrait dépend
de l’importance fonctionnelle et démographique de chaque entité. La définition de ces
sous-systèmes et de leurs centralités est élaborée notamment en fonction des tendances
lourdes de développement économique, urbain et social au niveau de toute la wilaya
d’Alger, mais aussi des priorités de l’investissement public ainsi que des orientations de
développement et de gestion territoriale (PDAU d’Alger, 2011).
Alger met ainsi en place une logique de diffusion des centralités à partir d’un hyper-
centre traditionnel renforcé et relayé par une hiérarchisation en couronnes, possédant des
centralités complémentaires et aux vocations diversifiées (tertiaire, industrie et agroa-
limentaire, TIC, loisir….), dans le but de rééquilibrer la grille d’investissement. Sur la
base des données du PDAU 2011 (grille d’équipements et activités économiques de
développement) et des recherches bibliographiques précédentes, nous pouvons définir
une nomenclature des activités métropolitaines pour Alger, qui correspond aux standards
internationaux d’une part (INSEE, BM, FMI), mais qui comprend aussi des activités de
haut niveau qui ne sont pas seulement du ressort du secteur de commerce ou de services.
496 A. Djellata-Benabderrahmane et al. / Géographie, Économie, Société 19 (2017) 485-512

2.2. Méthode d’enquête

Notre étude du contexte algérois s’est intéressée aux facteurs conditionnant la localisa-
tion à l’échelle urbaine communale et à celle du site d’implantation, indépendamment du
système de centralité préfiguré par les plans. Le travail a consisté en premier lieu à dresser
une liste des entreprises et institutions répondant aux caractéristiques d’activités attrac-
tives de métropolisation. Les activités ciblées sont de rang métropolitain et de rayonne-
ment national et international7. Dans un deuxième temps, l’élaboration du questionnaire
a permis de préciser les facteurs-cibles d’analyse. Le questionnaire est organisé en deux
parties, la première visant à comprendre les critères de localisation des investisseurs au
niveau d’Alger et de ses communes, la deuxième s’intéressant aux facteurs de localisation
indispensables au fonctionnement des activités (tableau 1).Le premier groupe de facteurs
s’intéresse au climat des affaires, le deuxième groupe touche aux besoins économiques
de performance, à la qualité du marché et aux qualifications des cadres et des employés.
Ces catégories portent sur l’échelle communale. Les conditions fonctionnelles qu’offre
le territoire d’accueil et ses qualités sociales et environnementales ont fait l’objet du troi-
sième groupe de questions et concernent l’échelle du quartier, son niveau d’équipement,
les caractéristiques du foncier et de l’immobilier d’accueil. Cette enquête ne s’intéresse
qu’aux choix de localisation actuels et ne traduit pas les potentialités réelles des com-
munes à accueillir les entreprises. Elle a duré au total 6 mois (de juin à octobre 2014) et
a conduit à interroger au total 41 activités réparties sur le territoire de la wilaya d’Alger
(57 communes). (Voir annexe 1).

Tableau 1 : Groupes des facteurs-cibles d’analyse


Conditions de localisation à Alger
Image d’Alger et ses communes
Caractéristiques appréciées des communes
Facteurs de localisation optimale
Facteurs juridico-institutionnels de localisation
Facteurs économiques de localisation
Facteurs fonctionnels et sociaux-environnementaux de localisation
Facteurs fonciers et immobiliers de localisation
Source : Enquête sur la localisation des activités de métropolisation à Alger, Djellata-Benabderrahmane, 2014.

L’enquête a été réalisée sous forme d’un entretien direct (de 20 à 40 minutes), aboutissant
à un taux de réponses de 61 % que nous considérons comme très satisfaisant au vu des
difficultés de contacter les acteurs concernés. Les entreprises et institutions questionnées
font partie de deux principaux secteurs intégrant les activités métropolitaines attractives,
selon une catégorisation qui correspond à la nomenclature du registre du commerce algé-
rien (CNRC, 2010a), avec 36 % des activités questionnées pour le secteur de la produc-

7
Exemples : multinationales en télécommunication/ multinationales énergie/ organisations internationales, etc.
A. Djellata-Benabderrahmane et al. / Géographie, Économie, Société 19 (2017) 485-512 497

tion industrielle et BTPH et 64  % pour les services. Parmi les activités ciblées, 61  %
sont exercées par des entreprises étrangères et organisations internationales, dont 44 %
d’entreprises et organisations multinationales. En ce qui concerne la nature de l’activité
interrogée, plus de 75 % correspondent à des sièges administratifs et directions générales,
2 % à des directions régionales /succursale, 12 % à des sièges administratifs avec institut
de formation, plus de 4 % à des sièges administratifs avec surface commerciale (vente)
ou agence et 7 % à des lieux de production ou de stockage. Toutes ces cibles ont ainsi été
interrogées sur le choix de localisation de leurs sièges au niveau de la wilaya d’Alger.

3. Discussion des résultats

Notre lecture et synthèse des réponses se sont faites en fonction des catégories de fac-
teurs précédemment explicités. Elles visent principalement à rendre compte des besoins
de fonctionnement et des attentes exprimées, mais également de l’image que les cibles
ont d’Alger et de ses potentialités d’accueil.

3.1. Conditions de localisation des activités à Alger

3.1.1. Image d’Alger et de ses communes


Nos premiers questionnements ont porté sur le facteur identitaire et l’image que véhi-
cule la ville d’Alger auprès des investisseurs étrangers et nationaux. Le choix de locali-
sation à Alger par les activités métropolitaines est expliqué par son statut politico-admi-
nistratif et par l’importance et spécificité du marché visé. Ceci conforte la thèse avancée
par Hattab-Christmann et Mezouaghi (2009) quant aux déterminants de l’attractivité en
contexte territorial fortement influencé par le statut politique. Cette réflexion est égale-
ment abordée par Le Roy et Ottaviani (2011) qui accordent aux dynamiques territoriales
(image) un rôle prépondérant dans la formulation des choix de localisation au-delà des
facteurs de nature purement économique. Il est clair qu’Alger attire les investisseurs prin-
cipalement par son statut de capitale, concentrant les principaux pouvoirs politiques et
administratifs indispensables au fonctionnement des entreprises et investisseurs de rang
métropolitain. Cette centralisation du système décisionnel va à l’encontre des orientations
des instruments de planification d’échelle supérieure (SNAT et SRAT/SAEPT) prônant la
décentralisation. Ceci témoigne d’une incohérence dans la formalisation des orientations
stratégiques de développement effectuées par le PDAU.
L’attractivité globale de la wilaya dissimule cependant des disparités communales sur le
plan structurel, fonctionnel et social. L’action du PDAU pour y remédier s’avère inefficace,
parce que le renforcement des projets structurants locaux dans les communes périphériques
de la métropole, emportées par des programmes de logements gigantesques (social et AADL)
conduit à un étalement. En parallèle, une orientation du développement des communes cen-
trales vers l’accueil de fonctions de métropolisation de rang international creuse d’autant plus
les inégalités et renforce la concentration des flux dans la partie déjà fortement attractive.
Ces tendances sont confirmées par les choix de localisation communale exprimés par
les investisseurs questionnés (tableau 2, figure 4). Deux communes culminent ainsi avec
respectivement 50 % et 25 % des choix : Hydra et Ben Aknoun en première couronne, à
l’Ouest. Classées comme centralités communales et ne possédant pas les caractéristiques
498 A. Djellata-Benabderrahmane et al. / Géographie, Économie, Société 19 (2017) 485-512

d’un hyper-centre ou d’une centralité supra-communale8, elles représentent les locali-


sations préférentielles des investisseurs. Ce choix est justifié par la proximité des axes
routiers rapides (facilité d’accès à l’aéroport), la sécurité, une proximité des sièges d’ad-
ministrations publiques stratégiques (ministères), une offre de logement haut standing et
enfin l’image de la commune (commune résidentielle riche). Ainsi les deux communes
possèdent un potentiel d’attractivité important pour des activités à la recherche d’une
localisation stratégique et de prestige. Cette tendance est explicitée par Le Gall (2005) qui
s’attache à l’effet d’agglomération suscité par la concentration des EMN.

Tableau 2 : Communes préférentielles pour la localisation


Code Commune Système de centralité Pourcentage des réponses*
1628 Hydra Centralités communales 50%
1622 Ben-Aknoun Centralités supra-communales 25%
1621 Bab-Ezzouar Centralités supra-communales 17%
1647 Mahelma Centralités supra-communales 17%

*Différents investisseurs questionnés ont formulé plusieurs choix communaux préférentiels.


Source : Enquête sur la localisation des activités de métropolisation à Alger, Djellata-Benabderrahmane, 2014
*Différents investisseurs questionnés ont formulé plusieurs choix communaux préférentiels.
La commune de Bâb-Ezzouar à l’est d’Alger est également une localisation privilé-
giée. Elle se démarque par sa proximité à l’aéroport, son centre d’affaires et son offre
hôtelière de standing, faisant d’elle une localisation préférentielle pour les services. La
commune de Mahelma à l’Ouest se révèle aussi attractive (taux de 17 %). Elle abrite la
ville nouvelle de Sidi Abdallah, dont la construction non achevée progresse lentement,
mais dont la future offre de transport diversifiée (autoroute/ train) et de foncier spécialisé
représente apparemment un pôle d’attraction majeur pour les activités industrielles et de
recherche, avec ses pôles : pharmaceutique, universitaire, incubateurs, techniques avan-
cées, recherche & développement.
Le premier constat qui se dégage de ces résultats est un déséquilibre clair dans le
choix de localisation des activités, principalement déterminé par une structuration
fonctionnelle déséquilibrée (concentration des instances décisionnelles), ainsi que
par la raison sécuritaire poussant les investisseurs à privilégier certaines communes.
La seule exception concerne les localisations industrielles privilégiant des bassins
d’activités spécialisées.
Les actions structurelles engagées par le PDAU d’Alger pour la diffusion de l’attracti-
vité métropolitaine sur l’ensemble des communes, s’orientent principalement vers : (i) le
rééquilibrage (environnemental, structurel, fonctionnel et social) de l’armature urbaine ;
(ii) la structuration territoriale et fonctionnelle par la valorisation du rôle des réseaux

8
Le modelage territorial des sous-systèmes urbains de la wilaya d’Alger est organisé en quatre niveaux hiérarchiques
de centralités : 1) Hyper centre : noyau central et structurant de toute la Wilaya, avec concentration des fonctions de déci-
sion et de prestige. 2) Centralités supra-communales : Il s’agit d’agglomérations urbaines qui jouent un rôle décisif au
sein de chaque sous-système, réunissant des fonctions de niveau hiérarchique supra-local. 3) Centralités communales :
possédant un rôle structurant dans le système urbain, dotées de tous les services de champ d’application communal et
disposant d’une forte relation avec les centralités supra-communales. 4) Centralités complémentaires : caractérisées par
des concentrations urbaines importantes, elles doivent accueillir des fonctions de niveau local. (PDAU d’Alger, 2011)
A. Djellata-Benabderrahmane et al. / Géographie, Économie, Société 19 (2017) 485-512 499

Figure 4 : Répartition communale des choix de localisation des sujets enquêtés

1er choix de localisation


2e choix de localisation
3e choix de localisation
4e choix de localisation
5e choix de localisation
6e choix de localisation

Source: Enquête sur la localisation des activités de métropolisation à Alger, Djellata-Benabderrahmane, 2014

d’équipements collectifs. La réalité des actions d’aménagement (concentration des quar-


tiers d’affaires et projets structurants de loisirs dans la première couronne déjà fortement
structurée et des programmes de cohésion sociale par l’habitat en périphérie) est toute
autre. Elle ne mènera au final qu’au renforcement du pouvoir d’attraction des communes
centrales, au détriment des communes périphériques, envisagées comme des réservoirs
pour le logement social9 et les activités de production. Les actions du PDAU censées
formaliser le rééquilibrage territorial et projeter l’image d’Alger à l’extérieur gagneraient
donc à garantir une plus grande équité structurelle.

3.1.2. Caractéristiques appréciées des communes


Une des questions posées aux investisseurs portait sur les caractéristiques locales des
communes qui ont motivé leur choix d’y implanter leurs activités. Le tableau 3 résume en
ordre décroissant les réponses des investisseurs. Se démarquent clairement deux critères de
prise de décision : celui de l’accessibilité aux voies et modes de transport rapide, qui revêt
une importance capitale avec 55 % de taux de citation (ce qui conforte bien le choix des
communes ayant un accès direct sur les voies expresses) et celui de la sécurité avec un taux
de 29 %. Il est clair que l’instabilité sécuritaire qu’a connu l’Algérie à la fin des années 1980
et jusqu’au début des années 2000, ainsi que les récents changements et bouleversements
que connaissent des pays limitrophes tels la Tunisie et la Lybie, participent à renforcer
le sentiment de crainte qui place la condition sécuritaire comme priorité. La localisation
à proximité des sièges administratifs décisionnels importants revêt aussi une importance

9
Le déplacement des habitants depuis des quartiers sensibles et des bidonvilles des communes centrales
d’Alger vers les communes périphériques a donné naissance à différents problèmes d’adaptation et de cohabi-
tation avec les populations locales, dont différents affrontements, souvent violents.
500 A. Djellata-Benabderrahmane et al. / Géographie, Économie, Société 19 (2017) 485-512

spécifique, liée au fonctionnement des entreprises, principalement étrangères. Les autres


caractéristiques et conditions citées par les investisseurs se rapportent en général au climat
des affaires et aux facilitations y afférant, ainsi qu’au fonctionnement propre de l’activité.
Ceci amène à une première conclusion relative aux critères de localisation les plus impor-
tants dans le choix de localisation communal. Les réponses révèlent un profond attachement
des investisseurs aux conditions sécuritaires à Alger, d’où l’importance accordée à la proxi-
mité des sièges administratifs décisionnels (bénéficiant de localisations sécurisées dans des
quartiers résidentiels riches). Elles vont à l’encontre des tendances théoriques de nombreux
auteurs travaillant sur la localisation optimale (Krugman 1991a et b ; Venables 1996 ; Puga
et Venables, 1999 ; cités par Catin, 2000) qui favorisent les conditions économiques et fonc-
tionnelles. Alger se démarque ainsi comme une localisation non conforme aux conditions de
localisation différentielles. Le PDAU d’Alger a mis en place un programme stratégique visant
à redonner une image stable et sécurisée aux communes algéroises (moyennant des opéra-
tions de résorption de l’habitat précaire et des ghettos). Il reste cependant qu’un marketing
international faisant la promotion de la destination Alger devrait la mettre en valeur entant que
destination attractive et sécurisée, ce qui ne semble pas faire partie des prérogatives du PDAU.

Tableau 3 : Caractéristiques d’appréciation des communes


Critères de localisation Nombre Pourcentage des
d’entreprises réponses
1. Bonne accessibilité (diversification de l’offre de transport et rapidité 13 55%
d’accès aux modes de mobilité rapides)
2. Sécurité locale 6 29%
3. Proximité des sièges d’administration publics stratégiques (ministères) 4 17%

Source : Enquête sur la localisation des activités de métropolisation à Alger, Djellata-Benabderrahmane, 2014

3.2. Facteurs préférentiels de localisation des activités

L’évaluation des facteurs de localisation optimale par les investisseurs est le sujet de la
deuxième partie du questionnaire.

3.2.1. Facteurs juridico-institutionnels de localisation


En ce qui concerne l’importance accordée à l’environnement des affaires dans le choix
de localisation, les réponses (tableau4) démontrent que la condition d’une fiscalité attrac-
tive reste moins déterminante que d’autres critères, confortant la thèse avancée par M.
Houdebine et J.-L. Schneider (1997) sur la relativité de cette condition. Néanmoins, il
apparait clairement que la qualité de la gouvernance et la clarté ou stabilité du contexte
juridique d’encadrement des activités économiques sont des conditions primordiales dans
le choix de localisation des investissements ou des entreprises et peuvent représenter un
frein insurmontable pour l’installation des activités métropolitaines à l’échelle internatio-
nale, comme le soutient Y. Mansouri (2008). Afin de répondre à cette préoccupation et de
concrétiser de nouvelles pratiques organisationnelles, le projet stratégique d’Alger 2029
intègre le pilier de la gouvernance, prenant appui sur l’intégration des nouvelles pratiques
de management, l’adoption des principes du développement durable, la concertation et la
participation d’acteurs pluridisciplinaires.
A. Djellata-Benabderrahmane et al. / Géographie, Économie, Société 19 (2017) 485-512 501

Tableau 4 : Environnement des affaires et critères de localisation


Critères de localisation Pourcentage des réponses
Qualité de la gouvernance (performance des services administratifs 75%
disponibilité de l’information, textes règlementaires)
Qualité des services bancaires et financiers 66%
Existence d’aide et de facilitations publiques 50%
Fiscalité attractive 29%

Source : Enquête sur la localisation des activités de métropolisation à Alger, Djellata-Benabderrahmane, 2014

L’abolition des procédures bureaucratiques, avec dans un premier temps l’adoption du


modèle de réalisation de projets prioritaires à effet positif, exige entre autres la maîtrise
intelligente de l’offre foncière. L’opérationnalisation du PDAU prendra ainsi appui sur des
outils tels que (i) la communication, interne et externe, en vue de la diffusion et du par-
tage de l’information ayant trait au projet urbain ; (ii) l’information géographique comme
support de la connaissance du territoire et comme aide à la prise de décision et (iii) l’inter-
vention dans l’espace public (PDAU, 2011). A ce jour l’outil SIG reste le principal support
des politiques spatiales en Algérie. Ses limites pour orienter la décision10 ont pourtant été
largement démontrées (Laaribi 2000, Bordin 2002). Le passage vers de nouveaux outils
d’aide à la décision devient donc inévitable et indispensable pour la matérialisation d’une
performance institutionnelle à Alger. Différentes transformations dans les structures déci-
sionnelles (création de nouvelles structures), permettront également une plus grande rapi-
dité et flexibilité dans le traitement des demandes/offres d’investissement.
Le nouveau modèle organisationnel (figure 5) proposé pour Alger intègre deux structures :
la première consultative, d’appui au PDAU, impliquant des acteurs des différentes échelles
institutionnelles (ministères, wilaya, circonscriptions administratives CA et assemblées popu-
laires communales APC), dont le rôle est d’assurer la coordination et l’aide au processus déci-
sionnel. La deuxième structure est l’observatoire du PDAU d’Alger intégrant les différents
acteurs institutionnels de planification à l’échelle de la wilaya (DATUPRHP WA, DE WA, DL
WA, DT WA)11, qui devrait assurer le suivi et l’évaluation de l’exécution du PDAU, proposant
également les ajustements nécessaires à la mise en œuvre des actions engagées.
En l’absence actuelle de ces structures qui tardent à prendre place, les actions
stratégiques peinent à se matérialiser sur le terrain, avec des procédures trop com-
plexes et une approche peu encline à adopter les nouveaux principes de l’économie
mondiale(concurrence, attractivité, mobilité, flexibilité, ouverture, innovation), avec
comme principal obstacle la règle des 49/5112 n’offrant que peu d’intérêt aux entreprises
étrangères qui préfèrent s’établir au Maroc ou en Tunisie, où les conditions sont plus
souples et les procédures plus novatrices.

10
Ne permettant pas la formalisation des préférences du décideur réduisant de facto son rôle décisionnel, il
présente une incapacité de représentation multi-échelle et de classement des choix faisant de lui un environne-
ment statique.
11
La signification des acronymes et abréviations figure en annexe.
12
Les investissements étrangers en Algérie ne peuvent être réalisés que dans le cadre d’un partenariat dont
l’actionnariat national résident représente 51  % au moins du capital social, contre 49  % pour l’investisseur
étranger (www.joradp.dz, journal officiel n° 44, loi de finances complémentaire pour 2009).
502 A. Djellata-Benabderrahmane et al. / Géographie, Économie, Société 19 (2017) 485-512

Figure 5 : Nouveau modèle d’organisation opérationnelle du PDAU d’Alger

Source : PDAU d’Alger, Wilaya d’Alger 2011

3.2.2. Facteurs économiques de localisation


Le changement des modes de production et la réduction des distances ont affai-
bli l’intérêt que les investisseurs accordaient à certains critères autrefois indispen-
sables  (le coût du transport et de la main d’œuvre, l’environnement productif, la
proximité des matières premières) (Solow, 1956, cité par Belhedi, 2010 ; Davin,
1969). Les entreprises questionnées témoignent (tableau 5), à travers leurs réponses,
d’un changement dans les pratiques économiques de choix de localisation et mettent
en avant les conditions d’innovation et de performance, aujourd’hui indispensables
à un épanouissement économique. Ces résultats confirment ceux présentés par B.
Mérenne-Schoumaker (2007b) et explicités par M.Grossetti (1995) dans ses travaux
sur le développement de systèmes scientifiques locaux producteurs de savoirs et lieux
de formation des hommes.
D’autres critères liés à la performance prennent également dans ce travail une
grande importance, telle la présence d’un environnement professionnel performant et
prestigieux et la disponibilité de la main d’œuvre qualifiée, ce qui place le facteur
humain au premier plan des conditions économiques de localisation. En revanche, peu
d’importance est accordée à la présence d’un environnement formateur (universités et
centres de recherche), ce qui semble être en contradiction avec le critère précédemment
énoncé, alors même que cette préoccupation est mise en avant dans les stratégies de
développement pour Alger (création des parcs scientifiques et technologiques ou des
pôles d’excellence), qui visent les économies d’échelle entre le milieu du travail et celui
de la formation et de la recherche. Cette contradiction reflète un dysfonctionnement au
niveau de la stratégie économique mise en place par Alger dans le cadre du dévelop-
pement d’une économie innovante. La faiblesse des TIC et la faible efficience de la
recherche pour le développement sont probablement à la base de ce dysfonctionnement,
A. Djellata-Benabderrahmane et al. / Géographie, Économie, Société 19 (2017) 485-512 503

confirmé par les classements de la Cornell University13 « The Global Innovation Index
2015  », qui classe l’Algérie à la 126e position en terme d’innovation sur un total de
141 pays évalués, distancée et de loin par ses voisins la Tunisie, à la 76e position, et le
Maroc à la 78e position. De la même façon, le classement du World Economic Forum,
« The Global Competitiveness Index 2015–2016 », positionne l’Algérie à la 87e posi-
tion sur 140 économies évaluées en fonction de la compétitivité, avec une faiblesse du
facteur innovation (124e position).

Tableau 5 : Critères économiques de localisation


Critères de localisation Pourcentage des réponses
Présence d’un environnement professionnel performant et prestigieux 80%
Flexibilité, compétitivité et innovation de l’environnement économique 75%
Proximité du lieu de résidence du personnel 58%
Disponibilité de main d’œuvre qualifiée 54%
Qualité du marché d’approvisionnement 46%
Proximité de la clientèle 42%
Accès à des services complémentaires de proximité 33%
Cout de la main d’œuvre 29%
Proximité des établissements d’enseignement supérieur et de recherche 29%

Source : Enquête sur la localisation des activités de métropolisation à Alger, Djellata-Benabderrahmane, 2014

3.2.3. Facteurs fonctionnels et socio-environnementaux de localisation


En matière de besoins et exigences fonctionnelles des activités, les réponses des investisseurs
(tableau 6) confirment les nouvelles tendances de gestion explicitée par A. Aguilera-Belanger et
al. (1999), mettant en tête des réponses formulées avec un taux de 96 % l’accessibilité numé-
rique, la mise en réseau et la performance des TIC. Elles sont considérées comme conditions
indispensables de bonne gestion et de fonctionnement des activités, avec la création de rela-
tions sectorielles au-delà des relations de proximité (Savy, 1998). Ainsi, pour les investisseurs
questionnés, l’absence d’une mise en réseau des TIC représente un frein sérieux au choix d’une
localisation, ce qui confirme les résultats obtenus pour les facteurs économiques. L’enquête réa-
lisée par D.Reguieg-Issaâd (2015) sur le niveau d’appropriation des TIC par les entreprises algé-
riennes apporte des éclairages très intéressants quant au rôle encore faible de l’utilisation des TIC
dans leur gestion et fonctionnement14. Le plan stratégique d’Alger intègre cette préoccupation
dans son volet gestion, visant à assurer une plus grande transparence et rapidité des actes d’inves-
tissement. On observe toutefois encore peu de résultats qui aillent dans ce sens.
La disponibilité des ressources en énergie et les possibilités de stationnement sont
classées en seconde position des critères fonctionnels indispensables, de même que la
proximité de carrefours de transport rapide (aéroport, gare) jouant un rôle capital dans le
choix de localisation. A contrario, l’offre de transport collectif ne suscite qu’un intérêt

13
En collaboration avec l’INSEAD et the World Intellectual Property
14
D. Reguieg-Issaâd (2015)  : «  Seul10  % des répondants affirment que leur site permet d’effectuer des
achats en ligne; prendre des commandes, facturer et régler automatiquement les fournisseurs […] La majorité
des répondants ne sont pas prêts à être autonomes dans les activités nouvelles introduites par les TIC. Ils pré-
fèrent un accompagnement prolongé ».
504 A. Djellata-Benabderrahmane et al. / Géographie, Économie, Société 19 (2017) 485-512

moyen. Ceci souligne des lacunes dans la mise en œuvre de la stratégie de mobilité du
PDAU. Malgré la diversification de l’offre et la multiplication des projets structurants de
mobilité dans la capitale, Alger souffre toujours d’un manque d’intérêt pour les réseaux
de transport collectifs, lié à la faible ponctualité du ferroviaire, à la vétusté et au non pro-
fessionnalisme qui règne dans le secteur des bus et à une congestion routière quotidienne.
De plus, Alger présente un réseau routier non adapté, marqué par des manques d’espaces
de stationnement, rendant le déplacement long et occasionnant une perte de temps très
importante(SafarZitoun, Tabti-Talamali, 2009). Afin de répondre à ces préoccupations,
le PDAU d’Alger met en place, dans son pilier mobilité, une stratégie basée sur un sys-
tème de transport urbain multimodal, fonctionnel, intégré et performant15, accompagné
de modes de déplacement doux (piéton et cyclable).Un maillage des infrastructures vient
renforcer cette intermodalité, en intégrant les pôles d’échanges, les gares intermodales,
les gares ferroviaires et routières, l’aéroport, le port et le réseau logistique. Les actions de
renforcement et parachèvement du réseau viaire (les autoroutes et les voies express, les
artères principales, les artères secondaires et les rues collectrices), ainsi que la projection
d’une grille de parkings, matérialisent pour Alger un système de mobilité hiérarchisé et
complémentaire (PDAU d’Alger, 2015). Les actions sur le terrain ont permis de réduire
de manière significative les problèmes de structuration et de liaison au niveau de l’aire
métropolitaine, mais peinent à concrétiser les objectifs visés au niveau métropolitain,
puisque le principe du Transit Oriented Development TOD n’est pas accompagné par la
formulation d’une offre de localisation préférentielle pour les entreprises.

Tableau 6: Exigences de bon fonctionnement des activités


Critères de localisation Pourcentage des réponses
Mise en réseaux et performance des TIC 96%
Disponibilité des ressources en énergie 80%
Possibilité de stationnement 80%
Proximité de carrefour de transport rapide 75%
Disponibilité des ressources en eau 63%
Accessibilité par les transports en communs 50%
Proximité des services urbains d’appui 46%
Disponibilité des matières premières dans un rayon rentable 33%
Accessibilité par les transports de marchandise 25%
Proximité des espaces naturels de récréation et de loisirs 17%

Source : Enquête sur la localisation des activités de métropolisation à Alger, Djellata-Benabderrahmane, 2014

Le critère lié à la proximité des espaces naturels de récréation et de loisirs ne pré-


sente qu’un faible intérêt pour les investisseurs (sur le plan fonctionnel), en lien avec la
faiblesse de l’offre de loisir à Alger. Or, le contact avec la nature sur les lieux de travail
est un élément fondamental du bien-être qui contribue à son rendement ; c’est la raison

Développement des transports collectif : tramway, bus à haut niveau de service (BHNS)/ en site propre
15

(TCSP), métro, chemin de fer et modes complémentaires – bus, téléphériques et funiculaires.


A. Djellata-Benabderrahmane et al. / Géographie, Économie, Société 19 (2017) 485-512 505

pour laquelle les multinationales et centres de recherche cherchent à s’intégrer dans des
lieux urbains riches en biodiversité.16
L’intérêt sur le plan socio-environnemental est porté en premier lieu aux critères de
qualité de l’environnement (se rapportant au degré de pollution, au bruit et à l’exposition
aux risques majeurs) et de l’habitat (les activités, principalement étrangères, cherchent
à disposer à proximité de leur siège d’offres de logement de standing pour loger les
cadres supérieurs). Le critère de qualité du cadre de vie et les loisirs (environnement
naturel et culturel), n’a quant à lui qu’une faible influence dans le choix de localisation.
Ce désintéressement des investisseurs traduit une pauvreté de l’offre de loisirs à Alger
en totale opposition avec les conditions d’attractivité métropolitaine soutenues par de
nombreux auteurs (Lepers et al., 2009 ; Padeiro 2010 ; Olszak 2010 ; Bourdeau-Lepage
et Boico, 2014). Afin d’y remédier, le plan stratégique d’Alger intègre différents projets
structurants17 sur le plan écologique, social, structurel, de la mobilité, du tourisme et de
la culture. L’on peut espérer que ces projets réussissent à transformer l’image même de
la capitale, faisant de la qualité de vie un atout de localisation au service de la proximité.

3.2.4. Facteurs fonciers et immobiliers de localisation

Tableau 7 : Critères de localisation au niveau du quartier


Critères de localisation Pourcentage des réponses
Accessibilité 100%
Sécurité 92%
Exposition aux risques majeurs (naturels ou technologiques) 86%
Vocation fonctionnelle du quartier 63%
Niveau de pollution 59%
Diversification de l’offre de transports publics 55%
Niveau et qualité de l’offre commerciale et de service 44%
Qualité de l’offre de logements 36%
Qualité et disponibilité des espaces verts 32%
Source : Enquête sur la localisation des activités de métropolisation à Alger, Djellata-Benabderrahmane, 2014

Le tableau 7 résume, par ordre d’importance, les critères retenus par les investisseurs
pour leur choix de localisation au niveau du quartier. Ainsi, sont mentionnés comme prio-
ritaires : l’accessibilité au quartier à l’unanimité (100 %) ou le critère sécuritaire (92 %),

16
Plusieurs exemples de projets architecturaux et d’aménagement urbain en témoignent : le Plan Biodiversité
de Paris, l’IBA Emscher Park en Allemagne, le plan de maillage vert et bleu à Bruxelles, Hammerby-Sjostad
Stockholm, la Cité écologique du futur à Malmö en Suède, et d’autres.
17
La Grande Mosquée d’Alger ; le nouveau Complexe olympique international d’Alger – Stade de Barakï ;
l’Aéroport Houari Boumediane – Extension et refonctionnalisation ; les Zones touristiques d’Alger Programme
de valorisation ;le Lycée international ; la Nouvelle université d’Alger ; l’Opéra d’Alger; le Musée du monde
arabe ; la Foire internationale d’Alger ; les Terrasses du port ; la Promenade de l’Indépendance ; Mediterraneum
– l’Aquarium d’Alger ; le Centre international des congrès d’Alger ; la Maison d’Alger – Espace de congrès et
d’expositions ; le Palais des Festivals, les agriparcs, etc.
506 A. Djellata-Benabderrahmane et al. / Géographie, Économie, Société 19 (2017) 485-512

considérés comme indispensables à l’instar de l’échelle communale. L’exposition aux


risques majeurs (naturels ou technologiques), la vocation fonctionnelle du quartier et son
niveau de pollution viennent compléter la liste des critères importants dans cette prise
de décision. En revanche, sont considérés comme des critères de faible importance : la
qualité de l’offre de logement et la disponibilité d’espaces verts, qui ne semblent pas
présenter de problème, ni même être considérés comme des points négatifs dans la prise
de décision. Ces résultats vont à l’encontre des nouvelles tendances de localisation pré-
sentées par Bourdeau-Lepage et al. (2015), où une même importance est accordée par les
entreprises aux aménités et aux critères plus classiques, au vu de leur impact positif sur la
qualité de vie des salariés et par voie de conséquence sur leur productivité.
Le choix de localisation dépend également de la qualité des terrains et des locaux. Les
investisseurs questionnés préfèrent à 65 % l’utilisation de locaux existants, suivant des exi-
gences spécifiques. L’état de la construction, ses possibilités d’adaptation ainsi que son
niveau d’équipement se dégagent comme les conditions primordiales. Quant à l’intérêt
porté à la qualité architecturale et la typologie du bâti, il est moindre, de même que pour le
style et la valeur de la construction qui se positionnent en dernier dans la liste des exigences.
Ceci reflète un intérêt purement fonctionnel et financier, visant à réduire le temps et les coûts
d’installation. Les constructions à forte modularité, présentant une grande facilité et rapidité
pour l’installation des activités, sont préférées pour le choix de la structure d’accueil, d’où
l’intérêt pour la ville d’Alger de disposer d’une offre immobilière de qualité, basée sur un
niveau d’équipement élevé et des capacités d’adaptation importantes.
Concernant l’offre foncière, seuls 35 % des investisseurs ont formulé le vœu d’acqui-
sition de terrains pour la construction de leur structure. Ceci s’explique par le temps
important que prend l’acquisition et la construction en Algérie et ce malgré les facilita-
tions offertes par l’Agence Nationale de Développement de l’Investissement (ANDI),
notamment la réduction du temps de traitement des dossiers, la simplification des procé-
dures par la décentralisation, la concession de gré à gré du foncier industriel, la délivrance
d’un permis de construction sous forme d’arrêté, l’aide au financement des entreprises
(taux de bonification et périodes de grâce) et les mesures d’abattement sur le montant de
la redevance locative…(CACAA, 2013). Les investisseurs sont guidés dans le choix des
terrains à la fois par leur superficie et par les conditions techniques rendant leur occupa-
tion rapide et rentable. Dans l’objectif de maitrise de l’étalement et d’homogénéisation
du territoire algérois, le PDAU traduit dans le cadre de son projet urbain piloté par des
organismes habilités18 différentes actions stratégiques19. Le manque de transparence et
l’absence d’outils stratégiques d’aide à la décision pour la gestion du foncier et la planifi-

18
Renforcement du rôle de la Direction de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme, de la Prévention et
de la Résorption de l’Habitat Précaire de la Wilaya d’Alger (DATUPRHP), assurant l’accompagnement des pro-
cessus d’élaboration des plans d’occupation des sols (POS), et le suivi des opérations urbaines, face au caractère
intercommunal du PDAU. Cependant, les activités métropolitaines ne sont pas prises en compte comme facteur
de développement économique dans l’élaboration des POS, toujours encadrée par un ancien décret exécutif
datant de 1991 et partiellement modifié en 2005.
19
Comme par exemple (i) la qualification et durabilité environnementale ; (ii) la consolidation des zones
bâties et la planification adéquate des zones à urbaniser ; (iii) la récupération et reconversion urbanistique, struc-
turation des équipements et des infrastructures et le renforcement de la hiérarchie urbaine
A. Djellata-Benabderrahmane et al. / Géographie, Économie, Société 19 (2017) 485-512 507

cation urbaine ralentissent toutefois les procédures de localisation des investissements et


aboutissent souvent à des localisations arbitraires et non réfléchies. L’adoption de procé-
dés novateurs d’aide à la décision comme nouvelle pratique institutionnelle devient donc
indispensable pour la cohérence des actions engagées dans le cadre du PDAU.

Conclusion

L’importance des conditions de localisation dans la réussite et refonte des stratégies


de développement métropolitaines (Mérenne-Schoumaker 2007a, 2007b) est largement
confirmée par l’exploration du cas d’Alger. Elle nous permet d’affirmer l’existence, pour
les investisseurs implantés à Alger, d’une vision segmentée où une seule importance est
accordée aux avantages structurels de localisation (Aguilera-Belanger et al., 1999), au
détriment des conditions d’innovation et de qualité de vie (Lepers et al., 2009). Elle
traduit aussi une résignation implicite des investisseurs à l’égard de conditions pour-
tant indispensables à l’international. Les différents résultats présentés quant aux besoins
de localisation des investisseurs semblent indiquer un niveau d’exigence et des attentes
moindres, reflets d’une offre métropolitaine insuffisante. Cette insuffisance se matérialise
en une réelle contradiction entre les ambitions stratégiques de développement affichées
pour Alger et leur traduction opérationnelle.
Si des orientations stratégiques de développement et d’aménagement sont formulées
pour Alger par des outils stratégiques en amont, non seulement elles ne sont pas correc-
tement traduites au niveau local, mais elles ne prennent pas non plus suffisamment en
considération les facteurs prioritaires d’attractivité d’investissement. Le Plan stratégique
d’Alger et sa traduction réglementaire par le PDAU 2011 devraient ainsi être passés au
crible d’analyses de faisabilité, de rentabilité et d’impact, à la fois sur l’accueil des inves-
tissements directs nationaux et étrangers, et sur les transformations socio-spatiale du ter-
ritoire algérois. La stratégie d’attractivité métropolitaine peut en effet induire autant la
gentrification sociale ou la ghettoïsation fonctionnelle localisée, que la régénération des
quartiers défavorisés. Le PDAU ne prend en charge que les facteurs décisifs de locali-
sation liés aux programmes publics d’équipement et aux objectifs d’organisation de la
centralité, occultant de ce fait les exigences de localisation formulées par les investisseurs
ou souhaitées par les populations locales. L’organisation de centralités métropolitaines
dans un réseau maillé de voirie aux nœuds renforcés n’obéit qu’à des considérations de
hiérarchie urbaine et de logique de structuration radiale, sans être accompagnée par des
schémas d’organisation des polarités foncières et fonctionnelles mixtes, ce qui confirme
notre hypothèse de départ.
Parmi les actions à initier, paraît urgente l’intégration des approches novatrices, issue d’une
fusion entre recherche (universités) et production, traduisant une performance scientifique
des systèmes productifs (Grossetti, 1995), l’intégration des TIC au niveau des relations sec-
torielles au-delà de la simple accessibilité numérique (Savy, 1998), l’efficacité opérationnelle
de la trame de mobilité au-delà de sa diversification, et une assimilation sociale des conditions
de loisir et de confort environnemental (Padeiro, 2010 et Lepers et al., 2009). La confusion
qui règne sur le plan de la gestion foncière et immobilière à Alger témoigne bien de l’ineffica-
cité des actions stratégiques d’attraction des investissements et de la diversification de l’offre
communale pour leur localisation. L’absence d’outils de gestion et d’aide à la décision dans le
508 A. Djellata-Benabderrahmane et al. / Géographie, Économie, Société 19 (2017) 485-512

domaine foncier, capables de visualiser les capacités foncières et immobilières de localisation


des investissements à Alger, a largement contribué à ce phénomène de dispersion des inves-
tissements au niveau communal, desservant de même les actions de rééquilibrage structurel
de la métropole. Les différents chantiers à engager au niveau d’Alger doivent être supportées
par une stratégie de marketing territorial d’envergure, valorisant les potentialités humaines,
physiques et structurelles dont dispose Alger pour l’investissement.
Devant ces constats, il faut reconnaitre, d’une part, qu’Alger possède les conditions
et ingrédients essentiels d’une métropole, mais que, d’autre part, la capitale fait face
aujourd’hui à un défi de taille. Il s’agit d’asseoir dans la pratique de nouvelles perspec-
tives stratégiques de développement, qui comblent les principales lacunes faisant barrière
à l’attraction des investisseurs et rééquilibrent la répartition spatiale des implantations
créatrices de richesse locale.

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A. Djellata-Benabderrahmane et al. / Géographie, Économie, Société 19 (2017) 485-512 511

Liste des abréviations :

AADL : Agence national de développement du logement


AGERFA : Agence de Gestion et de Régulation Foncière de la wilaya d’Alger
ANDI : Agence nationale de développement de l’investissement
BTPH : Bâtiment, Travaux Publics et Habitat
CACAA : Comité dédié à l’amélioration du climat des affaires en Algérie
CNRC : Centre national du registre du commerce
CNUCED : Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement
DATUPRHP WA : Direction de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme et de la
Prévention et de la Résorption de l’Habitat Précaire wilaya d’Alger.
DE WA : la Direction de l’Environnement de la Wilaya d’Alger
DL WA : la Direction du Logement de la Wilaya d’Alger
DT WA : la Direction des Transports de la Wilaya d’Alger
EMN : Entreprises multinationales
EY : Cabinet d’audit Ernst & Young
FEMISE : Forum euro-méditerranéen des instituts de sciences économiques
FMI : Fonds Monétaire International
FMS : Fonctions métropolitaines supérieures
HUB : Plate-forme de correspondance aéroportuaire
IED : Investissement étranger direct
ID : Investissement direct
INSEE : Institut national de la statistique et des études économiques
MATE : Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Économiques
OI : Organisme international
PDAU : Plan directeur d’aménagement et d’urbanisme
PIB : Produit intérieur brut
POS : Plan d’occupation du sol
PSDA : Plan stratégique de développement d’Alger
R&D : Recherche et développement
RGPH : Recensement général de la population et de l’habitat
SAEPT : Schéma d’aménagement de l’espace de programmation territoriale
SDAAM : Schéma directeur d’aménagement de l’aire métropolitaine
SNAT : Schéma national d’aménagement du territoire
SRAT : Schéma régional d’aménagement du territoire
TIC : Technologies d’information et de communication
TOD: Transit Oriented Development
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ANNEXE 1
Caractéristiques des entreprises questionnées
Type d’activité Année de création Commune de Statut Fonction *
localisation dans
Alger
Industrie 1994 Alger centre National 2
Production Industrie 2004 Belouizdad National 1
industrielle
&BTPH
Énergie 2002 Hydra Étranger 1
Énergie 2005 Ben Aknoun Étranger 1
Énergie 2005 El Biar Étranger 1
Énergie 1973 Reghaia National 1
Énergie 2000 Dely Ibrahim Étranger 3
Énergie 1992 Hydra National 1
Construction 2005 Hydra Étranger 1
Construction 2011 Kouba Étranger 1
Construction 1979 Hydra 1
Construction et location de bureaux 2007 Kouba National 1
Pharmaceutique 2015 National 5
Pharmaceutique 2005 Oued Smar National 5
Pharmaceutique 1982 Dar El Beida Étranger 1+5
Transport 1984 Sidi M'hamed National 1
Services Transport 2010 Hydra Étranger 1
(tertiaire
&tertiaire
supérieur)
Télécommunication 2004 Cheraga Étranger 3
Télécommunication Bir Mourad Rais Étranger 1
Télécommunication 2001 Dar El Beida Étranger 3
Service & consulting 2007 El Biar National 1
Service & consulting 2008 El Mohammadia Étranger 1
Service & consulting 2002 Bab Ezzouar Étranger 1
Service & consulting 1986 Alger centre National 1
Architecture et engineering 1998 Kouba National 1
Architecture et engineering 2007 El Biar Étranger 1
Sécurité 2008 Birkhadem Étranger 1
Finance 2006 Dely Ibrahim Étranger 4
Finance 1966 Bouzaréah National 1
Finance 1991 Ben Aknoun Étranger 1
Finance 2002 Hydra Étranger 1
Finance 2007 Mohammadia Étranger 1
Commerce & loisir 2012 Mohammadia Étranger 4
Hôtellerie 2009 Bab Ezzouar Étranger 1
Enseignement supérieur et recherche 2018 Mahelma National 3
scientifique
TIC / R&D 2020 Mahelma Étranger 3
Institution politique d’État 2007 Ben Aknoun National 1
Organisme international 1963 Hydra OI 1
Organisme international 1979 El Biar OI 1
Centre d’excellence 2011 Chéraga Étranger 1
Centre d’excellence 2003 Bouzaréah National 1

* 1: siège administratif / direction générale; 2 : direction régionale/succursale; 3 : siège administratif et
formation; 4 : siège administratif et surface commerciale (vente) ou agence;5 : production / stockage.
Source : Enquête sur la localisation des activités de métropolisation à Alger, Djellata-Benabderrahmane, 2014.

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