You are on page 1of 4

HISTOIRE DU 19E SIÈCLE - COURS MAGISTRAL (RÉVOLUTIONS,

EMPIRES ET NATIONS, UNE HISTOIRE POLITIQUE ET SOCIALE DU


XIXE SIÈCLE EUROPÉEN)

Séance 1: Les enjeux d’une histoire du XIXe siècle


européen

Intro: Situation de l’Europe contemporaine.

“Europe malade” aujourd’hui liée à un sentiment de perte de puissance (émergence de la Chine, de


l’Inde…) → Vieux continent.
Cependant, tjrs une puissance commerciale et référence culturelle. Ex. L’espagnol en Am. Latine
résulte directement de la colonisation.
Les caractéristiques de l’Europe ont marqué l’Histoire, précisément au XIXème siècle → moment de
sa plus grande puissance.

Quand commence le 19ème siècle? L’Historien fixe sa période en fonction des probl. qu’il veut traiter.
Ici: ​1815 - 1900​ (“court”)

But du cours​ = saisir dynamiques internes aux pays, et externes (rayonnement extérieur…), avec
des exemples africains.
Trois relations Europe-Afrique traitées dans ce cours:
- Relation mythique à l’Europe
- Relation de domination avec l’Europe
- Fragilité de la domination Européenne

Les apports de l’Histoire:


- Traiter les changements sociaux et politiques, caractère historique des choses et évolution de
l’histoire.
- Avoir une vision critique de l’Histoire, le monde n’a rien de nécessaire ni d’inéluctable.

Et aussi…
- Nous faire découvrir des ouvrages historiques
- Nous donner une idée de la trame historique
- nous inviter à penser de façon dynamique les questions soulevées

- Qu’appelle-t-on l’Europe au XIXe siècle


- A-t-elle le monopole de la modernité/civilisation?
- Les empires sont ils voués à disparaitre?
- Liberalisme et démocratie sont ils compatibles?.....
1) LE SIÈCLE DE LA “MODERNITÉ” EUROPÉENNE?

A) Quelle Europe?

L’invention intellectuelle de l’Europe:


- Territoire​: Existe depuis ​l’Antiquité​ (espace géographique s’opposant à l’Asie), mais elle
prend un sens au ​XVIIème​ siècle (Lumières). Au 17e, la notion d’Europe se distingue de la
chrétienté, se définit alors comme un continent, se terminant aux montagnes de l’Oural (?)
- Histoire​: Présente aussi un certain rapport au temps, ​vers l’avenir et le progrès​: idée de
culture, de civilisation des européens sur eux mêmes
- Construction de l’Autre:​ Se définit contre le barbare (chinois, africains…stéréotypés) //
civilisé européen
→ construction de l’Europe au XIXème siècle

B) Le siècle de la modernité ?

“​Modernité​”:
- Terme du XVIème siècle, où il désigne un présent à peine passé
- Au XVIIIème siècle, prend le sens d’un changement dans les Arts et les Lettres
- Désigne ensuite la période du XIXème siècle, idée de science, de politique, de changements
religieux → idée d’une rupture majeure au XIXème siècle, pose un “avant” et un “après”
linéaire et non plus cyclique, brèche initiée par la Révolution Française
Idée que le passé s’éloigne, l’avenir est de + en + grand et doit se construire → invention de la
discipline Historique au XIXème siècle, début du comptage de l’Histoire en siècle…

On distingue:
- Modernisation politique​ : suffrage universel, droit...
- Modernisation culturelle ​: alphabétisation, sécularisation, dév. de l’industrie culturelle…
- Modernisation économique​ : industrialisation, accélération des échanges commerciaux

Dates repères:
1815: 1ère locomotive de Stephenson
1851: Exposition universelle de Londres
1867: Publication du Capital de Marx
→ D’abord changements technologiques avant politiques, culturels, économiques.

Les figures de la modernité:


1) Démographie​. Europe = ⅕ → ¼ de la pop. mondiale en un siècle, migrations très importantes
vers l’Amérique… Migrations de travail: Chine, Inde, déplacements de population
2) Industrie​. En 1860, le UK représente 20% de la prod. industrielle mondiale. Au XIXème,
l’Europe produit plus que les autres continents.
3) Développement urbain​. Urbanisation très marquée, apparition des classes urbaines et
ouvrières. L’Europe est alors le continent le plus urbanisé au monde (++ UK, 1910 65%).

C) La modernité et son envers

- Arno Mayer, “La persistance de l’Ancien régime”


- Emmanuel Fureix, “La modernité désenchantée”
→ L’autre visage de la modernité:
- Persistance de structures traditionnelles et paysannes, essentiel de la population
- Envers du progrès industriel: souffrances ouvrières, travail des enfants
- Renouveau des croyances malgré la sécularisation (= de moins en moins de pratiques)
→ Guerres, inégalités et impérialisme
- XIXème siècle // un siècle de paix (guerre de Crimée…)
- Un siècle colonisateur, au travers de l’impérialisme
→ C.Charle, “Discordances des temps, dénivellation sociales et résistances au progrès”
→ Entrée dans l’Anthropocène:
“Anthropocène” = moment à partir duquel les équilibres de la planète dépendent des activités
humaines. → très forte hausse des émissions de carbone (5 millions de T en 1851, 10 000 millions en
2006…)

2) LE XIXÈME SIÈCLE, UN LABORATOIRE POLITIQUE

A) Le siècle des Révolutions


Déf: Prend le sens au XIXème siècle d’une idée de rupture, transformation vers un monde meilleur,
un bouleversement politique et social, qui s’accompagne d’un changement de régime +
renouvellement des élites + entrée en politique de nouvelles catégories sociales, et de l’expression
d’espoirs et de craintes inédits

3 vagues révolutionnaires du XIXème siècle


1) Les Révolutions Atlantiques → Thomas Paine
2) Les Révolutions du milieu du XIXème siècle → Giuseppe Garibaldi
3) Les Révolutions constitutionnelles → Ismail Enver
Def. Répertoires de l’action politique = série de gestes, de mots, de pratiques, que les acteurs vont
utiliser pour donner naissance à un combat

Transformation des répertoires de l’action politique: politisation des masses.


Avant 1850, suffrage censitaire, insurrections populaires. Après 1850, élargissement du suffrage
électoral, formation de grands partis nationaux, grèves, syndicalisme ouvrier, “démocratie d’opinion”
Types d’actions particulières propres au XIXè: Les sociétés secrètes, la barricade, le suffragisme /
pétitions / actions directes.

Naissance d’une culture politique contemporaine: 5 courants majeurs politiques.


1) L’âge du libéralisme (politique et économique)
2) Le conservatisme
3) Démocratie et républicanisme
4) Socialismes utopiques et collectivistes
5) Anarchismes
→ Formes hybrides : bonapartisme

B) Le siècle des “nationalités”?


Nation: Communauté humaines et politiques fondées sur un sentiment d’appartenance commune
(langue, culture, religions…) et liées à un territoire. (Renan)
Idée nationale: idée associant un territoire, une population, une histoire et des valeurs

Les nationalités se soulèvent pour réclamer leur indépendance / unité → processus lent

État-Nation: Forme politique qui résulte de la rencontre entre un territoire, une Nation et un État.
Implique un projet politique, des institutions et un effort de nationalisation des sociétés
(renforcement de l’idée de nation).

→ 3 types de processus de création des États: unification / sécession / fragmentation


1830: Royaume de Belgique
1861: Royaume d’Italie
1871: Empire Allemand
Nations sans États = Polonais, Tchèques, Irlandais…

C) Persistance et recomposition des Empires


Empire:
- Une forme de gouvernement (une monarchie avec un empereur)
- Une revendication de puissance et de sacralité

Attributs classiques des empires = territoire vaste, composition multiethnique et multinationale,


prétention à l’hégémonie…

En 1815: Trois empires continentaux


- Empire d’Autriche
- Empire de Russie
- Empire Ottoman
Cinq empires ultramarins
- UK
- France
- Pays Bas
- Espagne
- Portugal

→ Empires coloniaux = Royaume Uni (22,5 millions de km² dès 1860), France, Italie, Belgique…

Empire // État Nation (organisation du pouvoir, gestion des populations, rapport au territoire différents)
→ Jane Burbank & Frederick Cooper, “Empires”
Apparition d’États-Nations-Empires (France, Royaume Uni)

Conclusion​:
- connaître les processus dynamiques de long terme
- Prêter attention aux décalages entre nations, régions, groupes sociaux et genres
- Se déprendre des téléologies produites par le XIXe siècle (directions des transformations)

You might also like