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Culture de l'olivier (Olea europaea L.) sous irrigation déficitaire dans la région
de Mornag et de Médenine : Etude comparative de la croissance

Article · December 2009

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6 authors, including:

Imen Mahjoub Kamel Nagaz


Centre Technique des Agrumes Nabeul, Tunisie Institut des Régions Arides
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Chiraz Masmoudi Charfi Netij Ben Mechlia


Institut de l'Olivier Tunisie University of Carthage
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Revue des Régions Arides – Numéro spécial – 24 (2/2010) Actes du 3ème Meeting International ‘’Aridoculture et Cultures Oasisennes :
Gestion et Valorisation des Ressources et Applications Biotechnologiques dans les Agrosystèmes Arides et Sahariens’’Jerba (Tunisie)
15-16-17/12/2009

Culture de l'olivier (Olea europaea L.) sous irrigation déficitaire dans la région de
Mornag et de Médenine : Etude comparative de la croissance
I. Mahjoub1, K. Nagaz2, M. Abichou3, C. Charfi3, M.M. Masmoudi1, N. Ben Mechlia1
1
INAT, 43 Avenue Charles Nicolle, 1082 Tunis, e-mail : netij.benmechlia@iresa.agrinet.tn
2
Institut des Régions Arides, 4119 Médenine
3
Institut de l'olivier, 14 Avenue, Hedi Karray, 2049 Ariana

Résumé :
La culture de l‘olivier (Olea europaea L.) couvre en Tunisie une large gamme de variétés et de conditions. L'irrigation est
pratiquée comme moyen d'intensification mais les quantités d'eau apportées varient selon le bioclimat. Dans le Nord, l'arbre est
astreint à utiliser l'eau de pluies stockées dans le sol au début du cycle et l'irrigation ne démarre qu'à la fin du mois de mai.
Dans le sud, l'irrigation démarre plus tôt en raison des faibles quantités de pluies et de la forte demande climatique. Le présent
travail vise à étudier l'impact de différentes stratégies d'irrigation déficitaire sur la croissance de l‘olivier à Mornag sur le cv.
Chétoui et à Médenine sur Meski. Les essais expérimentaux ont été conduits sur de jeunes oliviers soumis à quatre modalités
d'irrigation. Un suivi de la croissance végétative et de la production a été réalisé pendant deux années successives (2005 et
2006) sous ces deux environnements. Les résultats montrent que l‘accroissement annuel des rameaux est du même ordre de
grandeur pour les deux cvs. étudiés, se situant en moyenne entre de 3 à 18 cm. L‘impact de l‘irrigation différentielle sur la
croissance végétative dépend des apports hydriques et de la charge en fruits. En fait le rendement semble être tributaire en
premier lieu du cultivar et du processus de l‘alternance de production. Pour les traitements les mieux irrigués, les rendements
moyens observés pour les cvs. Chétoui et Meski sont, respectivement, de l‘ordre de 30 et 14 kg/arbre, en année de forte
production. Malgré les différences entre meilleures performances, on observe les mêmes baisses de rendement pour les
traitements déficitaires, de l‘ordre de 3 kg/arbre.
Mots-clés : irrigation déficitaire, Meski, Chetoui, rendement, allongement des pousses

Abstract:
Many cultivars of the olive species (Olea europaea L.) are grown in Tunisia under a variety of conditions. Irrigation is used as
a mean of intensification but applied amounts vary according to the local bioclimate. In the north olive trees are constrained to
use soil water in the beginning of the growing season, with irrigation starting by the end of May. In the south, irrigation covers
almost the entire year because of low rainfall and high climatic demand. This study aims to investigate the impact of different
deficit irrigation strategies on tree growth of the cv. Chetoui in Mornag and the cv. Meski in Médenine. Experimental work
was carried out on young olive trees using four irrigation modalities. Vegetative growth and yield were monitored during two
successive years (2005 and 2006) under these two environments. Results show that total annual shoot growth is similar for
both cvs., with average values ranging from 3 to 18 cm. The effect of the differential irrigation on vegetative growth depends
on water supplies and on the tree fruit load. Actually yield seems to be mainly linked to the cultivar and to alternate bearing
process. For the best irrigated treatments, average yields obtained for Chetoui and Meski were, respectively, about 30 and 14
kg/tree in the ―on-year‖. In spite of dissimilarity between highest yields, reductions caused by applied deficits were similar for
both cvs, about 3 kg/tree.
Key words: deficit irrigation, Meski, Chetoui, yield, shoot growth.

1. Introduction
L‘olivier est réputé pour son adaptation au manque d‘eau et il arrive à survivre à des conditions de
sécheresse extrême qui seraient fatales à de nombreuses espèces végétales. Il semble par ailleurs être
capable de valoriser remarquablement les apports hydriques estivaux. En effet, Pastor et al. (1999)
rapportent que pour un verger traditionnel, l‘apport de quantités limitées d‘eau d‘irrigation,
permettent de doubler le rendement par rapport au traitement pluvial. Ainsi, dans les régions
disposant de ressources hydriques limitées, l‘irrigation déficitaire se présente comme une alternative
intéressante pour minimiser l‘impact du manque d‘eau et optimiser les rendements. Les travaux
portant sur l‘impact du manque d‘eau montrent que la réponse de l‘arbre dépend essentiellement du
niveau de stress. Les rendements, en fruit et en huile, augmentent avec des apports annuel croissants
(Grattan et al. 2006; Tognetti et al.1999). Toutefois, les rendements en huile obtenus chez des arbres
conduits en pluvial ont été similaires à ceux observés chez des arbres soumis à un déficit sévère en
eau d‘irrigation. Les mécanismes qui induisent la réduction de rendement diffèrent selon le stade de
développement durant lequel le manque d‘eau se fait ressentir. La croissance végétative apparaît
comme le premier facteur influencé par le manque d‘eau et ce à n‘importe quel moment du cycle de
l‘arbre. La caractérisation de la croissance de jeunes oliviers a montré que 33% de l'allongement
annuel de l'axe principal a lieu au printemps, et 27% en début d'été (Masmoudi-Charfi, 2008). Ceci
qui indiquerait que la baisse de croissance induite par le déficit hydrique dépend du moment du
stress. Une croissance végétative limitée aurait pour conséquence de diminuer le nombre de noeud et
de bourgeons formés.
Cela signifie une baisse des sites potentiels de formation d‘inflorescence. Lorsqu‘un déficit hydrique
a lieu au moment du développement floral, le nombre de fleurs baisse et les proportions d‘avortement
ovarien augmentent (Orgaz et Fereres, 2004). Le manque d‘eau au moment de la floraison limite la

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fécondation et réduit le nombre de fruits. Au cours du grossissement du fruit, il induit une réduction
du calibre des fruits et de la teneur en huile. Il semblerait, toutefois, que la sensibilité de l‘olivier au
stress hydrique diminue durant le durcissement du noyau et jusqu‘à la reprise de la croissance active
des fruits en automne. En effet, Moriana et al. (2003) ont rapporté que l‘application d‘un déficit
hydrique entre mi-juillet et mi-septembre aboutit à de meilleurs rendements en fruits et en huile que
pour un déficit continu.
D‘autre part, la réponse aux apports hydriques semble être influencée entre autres par le facteur
génétique. En effet, Tognetti et al. (2006) ont rapporté que des apports hydriques similaires appliqués
aux cultivars Leccino et Frantoio n‘ont pas eu le même effet sur la croissance végétative.
Mis à part le potentiel génétique, la croissance et la production de l‘olivier est tributaire de nombreux
facteurs dont les plus importants sont l‘environnement de culture, la quantité et le moment de l‘apport
d‘eau. L‘objectif de ce travail est précisément d‘investiguer la croissance et la production de l‘olivier
sous deux environnements à niveau d‘aridité et pédoclimats différents: la région de Mornag dans le
nord de la Tunisie et la région de Médenine au sud du pays. L‘allongement des rameaux et la
production de deux cultivars ont été suivis pour un cycle de deux ans afin de prendre en compte
l‘alternance de production.

2. Matériels et méthodes
Le travail expérimental a été conduit en 2005 et 2006 dans deux sites: la station expérimentale de
l‘INAT à Mornag et dans une ferme privée à Médenine. Les oliviers, ont été plantés en 1998 avec un
espacement de 6 m x 6 m à Mornag et 7 m x 7 m à Médenine. Les deux parcelles sont équipées d‘un
système d‘irrigation localisée avec 4 goutteurs par arbre dont le débit nominal est de 4 l/h Le suivi de
la croissance des rameaux et de la production à concerné les variétés Chetoui à Mornag et la variété
Meski à Médenine. Chétoui est le cultivar local à huile le plus répandu au nord de la Tunisie et Meski
est un cultivar local à olives de table très apprécié pour la qualité de ses fruits.
Les sites expérimentaux sont représentatifs de deux contextes pédoclimatiques différents. Médenine
se caractérise par une aridité plus prononcée que Mornag avec une pluviométrie plus faible et une
évapotanspiration plus élevée. Le sol est profond et argileux à Mornag et plutôt sableux à Médenine.
En raison de ces différences, l‘irrigation a été adaptée aux deux sites. Dans le site expérimental de
Mornag, l‘irrigation démarre à la fin du mois de mai et se prolonge jusqu‘aux premières pluies du
mois de septembre ou d‘octobre. Les arbres sont donc amenés à exploiter la réserve en eau du sol en
début de cycle. L‘irrigation intervient par la suite pour compenser partiellement l‘évapotranspiration.
Quatre modalités d‘irrigation déficitaire ont été considérés (T1, T2, T3 et T4) avec des apports
annuels variant typiquement de 250 à 100 mm à Mornag et de 650 à 300 mm à Médenine. Les
traitements les plus irrigués T1 et T2 correspondent à des quantités comparables à Mornag, mais avec
une fréquence des apports plus élevée pour T2. Dans le cas de Médenine, les deux traitements sont
comparables en début et en fin de cycle d'irrigation, mais durant la période juillet-août, T2 ne reçoit
que la moitié de la dose T1. Les régimes T3 et T4 correspondent à des réductions plus sévères dans
les deux sites, seulement ils présentent des différences dans le mode d'application. En effet, le régime
T3 se singularise par l'utilisation d'une rampe d'irrigation au lieu de deux à Mornag, alors qu'à
Médenine, il s'agit d'un déficit non régulé qui diffère de T4 en terme de quantité et de fréquence.
Dans les deux sites, T4 étant le régime qui correspond à la moitié du traitement le plus irrigué (T1).

3. Résultats
3.1. Apports hydriques
Les moyennes annuelles de la pluviométrie (P) et de l‘évapotranspiration de référence (ETo) dans la
région de Mornag sont respectivement de l‘ordre de 450 mm et 1200 mm. Alors qu'à Medenine, elles
se situent respectivement autour de 150 mm et 1550 mm. En raison des différences entre ces sites
expérimentaux au niveau de la réserve utile du sol et de la pluviométrie, les stratégies d‘irrigation
adoptées sont différentes. A Médenine, les précipitations sont faibles et le sol est sableux, la saison
d'irrigation s‘étale pratiquement sur toute l'année et constitue la majorité des apports hydriques. A
Mornag, la pluviométrie et la réserve utile du sol plus élevées permettent à la culture d'utiliser l‘eau
stockée dans sol jusqu'à la fin du printemps. L‘irrigation intervient à partir de la fin du mois de mai
pour compenser les quantités évapotranspirées.
Les données météorologiques quotidiennes de la station de Mornag et de Mednine ont été utilisées
pour estimer l'évapotranspiration de référence (ETo). Les valeurs annuelles de la pluie, de l'ETo ainsi

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que les quantités d'eau apportées par irrigation pour les quatre traitements hydriques dans les deux
sites sont présentées dans le tableau 1.
A Mornag les apports totaux (P+I) ont été dans la gamme 680-830mm avec un taux de couverture de
l'ETo de l'ordre de 50-60% et 60-70% respectivement en 2005 et 2006. Pour Medenine les apports
totaux (P+I) ont varié pour les différents traitements de 410 à 760 mm ce qui a représenté des taux de
couverture de l'ETo de l'ordre de 30-50% en 2005 et 25-50% en 2006.

Tableau 1. Valeurs annuelles de l'évapotranspiration de référence (ETo), des précipitations (P) et des
apports hydriques par irrigation (I) dans les sites expérimentaux de Mornag et Medenine
Mornag Médenine
Année 2005 2006 2005 2006
ETo (mm) 1124 1137 1534 1556
P (mm) 469 590 138 123
I (mm)
T1 213 237 622 634
T2 213 210 469 484
T3 107 136 458 287
T4 107 131 375 317
* traitements hydriques correspondants à des différences de quantités et/ou de modes d'apport.

3.2. Croissance végétative


Le suivi de la longueur des pousses a commencé au mois d‘avril pour l‘année 2005, juste après le
démarrage de la végétation. Pour l‘année 2006, la croissance en longueur des rameaux démarre à la
fin du mois de mars à Mornag (Figure 1) et au début du mois d‘avril à Medenine (figure 2). Une
phase de croissance rapide est observée à partir du mois d'avril et ce pour les deux sites
expérimentaux. Cette phase se prolonge jusqu'au mois de juin. Au delà de cette date, l'allongement
des rameaux devient faible et pratiquement nul. Les traitements hydriques ne semblent pas engendrer
de différences au niveau du démarrage et de la durée des phases de croissance.

Figure 1: Croissance en longueur des rameaux de la variété Chetoui à Mornag, (2005-2006).

L'accroissement des rameaux du cv. Chetoui à Mornag varie de 3.5 à 17.7 cm en 2005 et de 7.2 et
14.5 cm en 2006 (figure 1). Pour Medenine, les allongements annuels des rameaux du cv. Meski
varient de 3.8 à 17.3 cm en 2005 et de 4.6 à 12.3 cm en 2006 (figure 2). La relation entre les apports
hydriques et l'accroissement en longueur n'a pas de tendance claire à Mornag.
A Medenine, l‘accroissement le plus élevé en 2005 est obtenu pour le traitement le mieux irrigué T1,
mais il n'y a pas de tendances claires pour les traitements à déficit plus prononcés. En 2006, c‘est le
traitement T4 qui présente les allongements les plus importants, suivi de T1 puis T2 etT3.

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Figure 2: Croissance en longueur des rameaux pour le cv. Meski (Médenine, 2005- 2006).

3.2. Production
Les productions moyennes par arbre sont données aux figures 3 et 4. En année de forte production
(2006), le rendement moyen à Mornag est de l‘ordre de 30kg/arbre pour le traitement le mieux irrigué
T1, alors que les arbres des traitements déficitaires ont une production moyenne de l'ordre de
20kg/arbre. En année « off », les rendements moyens sont de l‘ordre de 10kg/arbre avec peu de
différences entre les traitements hydriques. Lorsqu'on considère le rendement moyen sur les deux
années les écarts entre les traitements hydriques s'estompent et il apparaît qu'il n'y ait pas de
différences significatives.

Figure 3. Production moyenne à Mornag des oliviers de la variété Chetoui soumis à différents traitements
hydriques (T1, T2, T2, T4) au cours des années 2005 et 2006. Les barres d‘erreurs représentent l‘écart type.

A Médenine, le cv. Meski a enregistré une production moyenne de l'ordre de 14kg/arbre pour le
traitement le plus irrigué (T1) en année « on » (Figure 4). Cependant, Il ne semble pas y avoir de
différences significatives entre les arbres soumis à un déficit hydrique continu (T3) et ceux soumis à
un déficit appliqué uniquement en été (T2). En année de faible production (année « off »), les
rendements moyens sont plus faibles dépassant à peine les 5 kg/arbre.

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Figure 4. Production moyenne à Médenine des oliviers de la variété Meski soumis à différents traitements
hydriques (T1, T2, T3, T4) au cours des années 2005 et 2006. Les barres d‘erreurs représentent l‘écart type.

Les productions moyennes sur deux ans présentent également à Mednine une faible variabilité entre
les traitements hydriques avec des niveaux de production globalement plus faibles à Médenine qu'à
Mornag et ceci indépendamment des quantités d'eau apportées par irrigation et de l'effet de
l'alternance de production. Les rendements obtenus sous régime déficitaire sont de l'ordre de 3
kg/arbre plus faibles que les rendements obtenus pour les traitements les plus irrigués.

4. Discussions
Les sites expérimentaux de Mornag et de Médenine diffèrent par leurs conditions pedo-climatiques.
La région de Mornag est caractérisée par une pluviométrie et une réserve utile du sol plus importantes
et une demande évaporative plus faible que la région de Médenine. Une stratégie d‘irrigation adaptée
à chacune de ces situations a été appliquée avec des modalités différentes. Au nord, les pluies
hivernales et la capacité de stockage du sol élevées permettent à l‘arbre d‘exploiter la réserve en eau
du sol jusqu'à la fin du mois de mai. L‘irrigation démarre tard et consiste à remplir partiellement le
réservoir sol. Dans le sud l‘irrigation couvre la majeure partie du cycle annuel.
A Mornag les apports totaux (P+I) ont représenté en 2005 et 2006 respectivement 0.5-0.6 ETo et 0.6-
0.7 ETo. Pour cette plage de valeurs l'allongement des pousses a varié dans les limites de 3-18 cm/an
et 7-15 cm/an alors que les rendements respectifs étaient dans la gamme 8-12 kg/arbre et 18-32
kg/arbre. Pour Médenine, les apports totaux (P+I) ont représenté en 2005 et 2006, respectivement,
0.3-0.5ETo et 0.25-0.5ETo. Pour cette fourchette de valeurs, l'allongement des pousses a varié dans
les limites de 4-15 cm/an et 4-10 cm/an alors que les rendements respectifs étaient dans la gamme 5-8
kg/arbre et 9-14 kg/arbre.
Dans le sud, avec une pluviométrie de l'ordre de 130 mm et des apports totaux par irrigation dans la
gamme 250 à 630 mm les différences au niveau de la croissance végétative ne sont donc pas liées aux
apports hydriques uniquement. Certes le traitement le mieux irrigué présente l'accroissement le plus
élevé pour 2005, mais il ne faut pas oublier qu'il avait une charge en fruit relativement faible en
(5kg/arbre).
Les différences entre traitements restent liées à l'effet combiné de l'irrigation et de la charge en fruits
en 2006 également. L‘arrêt de l‘irrigation en été, traitement T2, ne semble pas affecter la production
mais plutôt la longueur des pousses. Pour ce qui est du site de Mornag, la phase de croissance rapide
a lieu durant la période avril juin alors que l'irrigation n'a commencé qu'à la fin du mois de mai. La
croissance végétative ne montre pas de différences entre les traitements hydriques. Les différences
observées semblent être plus liées à la charge en fruits. Cela peut s‘expliquer par le fait que
l‘irrigation démarre après la phase de croissance active. L'ordre de grandeur de l'accroissement total
observé pour les rameaux des cvs. Meski et Chetoui est assez homogène. Il ne semble donc pas y
avoir de différences remarquables liées au potentiel génétique de croissance pour ces deux cultivars.
Le contexte climatique ne semble pas non plus limiter de manière significative la croissance des
rameaux des cvs. Meski et Chetoui. Il n‘est pas possible d‘établir une relation entre l‘accroissement
des pousses et les quantités d‘apport hydrique sans tenir compte de la charge en fruits.
Le niveau de production semble être lié en premier lieu au cultivar et à l‘alternance de production. En
effet, le rendement moyen obtenu pour le cv. Chetoui en année « on » varie de 20-30 kg/arbre. Les
traitements déficitaires T3 et T4 ne montrent pas de différences significatives au niveau du
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rendement. Pour le cv. Meski à Médenine les niveaux de production sont faibles, avec des moyennes
allant de 9 à 14 kg/arbre en année de forte production. D‘autre part, l‘écart entre les productions en
année « on » et « off » semblent être plus atténués pour le cv. Chetoui. Les rendements obtenus sous
irrigation déficitaire sont de l'ordre de 3kg/arbre plus bas que les traitements les plus irrigués. L'étude
montre que l'effet du facteur hydrique peut ne pas se manifester au niveau de la croissance végétative
car il dépend de la charge en fruit. L'interférence de la charge serait elle même variable selon le
cultivar et le climat considéré. Des analyses fines des interactions entre croissance et charge en fruits,
pour différents cultivars et différents milieux physiques, permettraient de mieux cerner les conditions
permettant d'optimiser la productivité de l'eau chez l'olivier.

Remerciements :
Ce travail a été conduit dans le cadre du Projet INCO-CT-2004-509087, DIMAS ‗Deficit Irrigation
for Mediterranean Agricultural Systems‘. Les auteurs tiennent à remercier M. Mahmoud LAMINE,
chef de la station expérimentale de L‘INAT-Mornag et M. Hédi KCHIH, agriculteur à Médenine.

5. Références biliographiques
Connor D. J. and Fereres E., 2005. The physiology of Adaptation and yield expression in olive.
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Grattan S. R., Berenguer M. J., Connell J. H., Polito V. S., Vossen P. M. 2006. Olive oil production
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Moriana A., Pastor M. and fereres E., 2003. Yield Response of a Mature Olive Orchard to water
deficits. J. Amer. Soc. Hort. Sci. 128 (3): 425-431.
Pastor M., Castro J., Mariscal M. J., Vega V., Orgaz F., Fereres E. and Hidalgo J., 1999. Respuesta
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Vol. 14 (3):393-404.
Orgaz F. and Fereres E., 2004. Riego p 321-346. In Barranco D., Fernandez-Escobar R. and Rallo L.
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Tognetti R, d‘Andria R. Lavini A. and Morelli G., 2006. The effect of deficit irrigation on crop yield
and vegetative development of Olea europaea L. (cvs Frantoio and Lecchino). Europ. J. Agronomy
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