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Encadré par : Pr.

MUSTAPHA BENTAHAR Réalisé par : Mehdi Nordin

ZOUBIER DARDAR

Année Universitaire 2020/2021


Introduction

1ère section : La structure artificielle de la prénotation :

Sous-section 1 - les figures classiques de la prénotation :

1. Paragraphe 1 : La prénotation prise en vertu d’un titre

2. paragraphe 2 : Prénotation requise en vertu d’une ordonnance


du président du tribunal de première instance.

3. Paragraphe 3 : Prénotation requise en vertu d’une demande en


justice ou requête introductive d’instance

Sous-Section II : Les nouveautés de la prénotation :

1. Paragraphe 1 : Prénotation prévue dans 12 et 25 le Dahir 06 Mai


1982de la loi 7-81 relatif à l’expropriation pour cause d’utilité publique

2. Paragraphe 2 : Prénotation prévue à l’article 173 de la loi 38-09 relatif


aux hypothèques forcées :

3. Paragraphe 3 : Prénotation requise en matière de recouvrement


d’impôt, taxes et autres créances publiques énoncée par l’article 29 et
115 de la loi 15-97 relative aux créances publiques (dahir du
25/09/1999-B.O 4726du 16/9/1999).

4. Paragraphe 4 : Prénotation requise à la suite d’une opération de


titrisation de créances hypothécaires édictée par l’article 24 de la loi
10/98.

5. Paragraphe 5 : La prénotation sur la vente d’un immeuble en état futur


d’achèvement « V.E.F.A » :

6. Paragraphe 6 : La prénotation en matière de location-accession à la


propriété immobilière :

Deuxieme section : effets de la prénotation:

1ère sous-section: les conséquences de la prénotation dans le


temps

Sous-section II: effets de la prénotation sur les droits en cours


des inscriptions :

Sous-section III : Effets de la prénotation sur les personnes


Introduction

Il est évident que, dès lors qu’un acte constatant l’accord des parties ,
relatif à un droit réel intéressant un immeuble immatriculé, est régulier
et parfait , il faut le faire inscrire dès que possible sur le titre foncier de
l’immeuble concerné compte tenu de l’effet constitutif et la force probante
des inscriptions. Mais, de nombreux obstacles peuvent en effet empêcher
l’inscription immédiate d’un acte (l’acte n’est pas parfait). Pour
sauvegarder, dans ce cas, les droits des parties, le législateur marocain a
institué une mesure conservatoire appelé prénotation.
Ce mécanisme est prévu par l’article 85 alinéa premier dahir du 12 août
1913 telle qu’il a été modifié et complété par la loi ° 14-07 régissant la
loi sur l’immatriculation foncière et par d’autres textes spéciaux.
Aux termes de cet article « Tout prétendant à un droit sur un immeuble
immatriculé peut requérir une prénotation pour la conservation provisoire
de ce droit » .Le prétendant prénotation sur le titre foncier, doit déposer
auprès du conservateur de la propriété foncière une réquisition datée et
signée par ses soins ou par le conservateur dans le cas où elle ne saurait
ou ne pourrait signer.
Cette réquisition doit contenir et préciser : la désignation, par le numéro
du titre foncier, de l’immeuble que doit affecter l’inscription, l’indication de
la nature du droit à inscrire; l’indication du mode d’acquisition et celle de
la nature et de la date de l’acte qui le constate; l’indication de l’état civil du
bénéficiaire de l’inscription à opérer ;l’indication, s’il y a lieu, des conditions
de résolution, des restrictions du droit de disposer ou mention spécial dont
l’inscription est requise en même temps que celle du droit principal, le tout
avec indication de l’état civil des bénéficiaires. Il y est joint tout jugement
ayant acquis la force de la chose jugée, ou tout acte ou document invoqué
à l’appui de la réquisition.
Sans doute la prénotation est caractérisée par plusieurs
particularités qualifiées comme une institution juridique autonome dans le
régime de livre foncier. La prénotation est une mention et non une
inscription, portée à titre provisoire et conditionnelle sur le titre foncier,
annonçant un droit revendiqué qui ne peut être régulièrement inscrit sur
les livres foncières. C’est une mesure d’inscription pour l’avenir ou une
réserve d’inscription pour l’avenir, qui peut sauvegarder des droits en
formation, des droits dont la formation n’est pas pleinement réalisée.
Ainsi ,si l’acte n’est pas parfait, l’inscription ne peut être effectué par le
conservateur, l’intéressé peut demander, pour garantir son droit effectif
ou prétendu, une prénotation, porté sur le titre foncier de l’immeuble en
cause, ainsi que sur le duplicata du titre.
La prénotation assume une fonction primordiale dans le régime de
l’immatriculation foncière et joue un rôle préalable de sauvegarde des droits
non inscriptibles et dont ils leur manque une formalité quelconque ou
nécessitent une reconnaissance par voie de justice à cause d’un litige
invoqué par l’une parties à l’acte.
« La prénotation a pour rôle de conserver provisoirement, soit un droit
existant mais contesté et dont on attend la proclamation en justice, soit un
droit dont la perfection est retardée par une formalité restant à
compléter»1.
En ce qui concerne pouvant faire objet d’une prénotation. Une grande
question a été posée de savoir si tous les droits réels ou personnels sans
exception peuvent-ils faire l’objet d’une prénotation? ou uniquement les
droits réels ?
La réponse à cette question a soulevé un grand débat tant au niveau de la
doctrine que de la jurisprudence et a donné lieu à une grande divergence
de points de vue et de position. Mais, elle a pu dégager la conclusion
suivante:
« Peuvent faire l’objet d’une prénotation tous les droits soumis à
l’inscription aux livres fonciers. C’est à dire les droits inscriptibles au
moment où ils accomplissent toutes les conditions de leur constitution, ou
encore au moment où ils sont reconnus par le biais de la justice, et ce, soit
en tant que droits réels, soit en tant que droits personnels, revêtant
virtuellement le caractère de droits réels.
La prénotation peut être prise suivant plusieurs procédés différents mais
quelle que soit la procédure suivie, la prénotation produits les mêmes
effets, seule la durée de sa validité diffère.
Cette mécanisme, est prévu par l’article 85 de la loi 14-07 modifiant et
complétant le dahir du 9 ramadan 1331 (12 août 1913) sur
l’immatriculation foncière et par d’autres dispositions spéciaux.
Après avoir placé le sujet dans un cadre légal qui est apriori hétérogène,
il convient dans ce cas de se demander: quels sont les manifestations de
la prénotation et quels impactes produit-elle ?
Ainsi notre étude dans cette première partie portera dans une première
partie sur La structure artificielle de la prénotation à travers d’une étude
sur les divers cas de prénotation dans une deuxième partie sur
les impactes de ce dernier.

1
Paul DECROUX ,Droit Foncier Marocain,édition la Porte,p 188.
Première section : La structure artificielle de la prénotation :

Une prénotation peut être prise suivant des procédés différents mais quel
que soit la procédure suivie, il convient d’étudier d’abord sur les figures
classiques (chapitre I), puis se pencher sur les nouveaux cas (chapitre II).
Sous-section I- les figures classiques classiques de la
prénotation :

Para 1 : La prénotation prise en vertu d’un titre

Prévu par l’article 85 du dahir de 1913 sur l’immatriculation foncière telle


qu’il a été modifié et complété par la loi ° 14-07.
Elle est accordée sur autorisation du conservateur lui –même en vertu
d’un titre entaché d’une irrégularité d’ordre
mineur empêche l’inscription ; l’état civil d’une des parties portée à l’acte
est incomplet et cette lacune ne peut être réparé sur le champ, une
signature portée sur l’acte sous seing privé n’est pas légalisé. La partie
requérante peut demander au conservateur, sur le vu de l’acte, une
prénotation.
Il faut noter que cette prénotation est valable pour dix jours2et elle a pour
effet d’arrêter le cours des inscriptions .Autrement dit pendant ce délai
de dix jours qui suit la prénotation, aucune inscription ne peut être requise
du consentement des parties.
Si, dans le délai de 10 jours, l’inscription est prise, la date de la prénotation
fixe le rang de l’inscription.

Para 2 : Prénotation requise en vertu d’une ordonnance du


président du tribunal de première instance.
Cette prénotation est accordée en vertu d’une ordonnance du président
du tribunal de première instance, conformément aux articles 85 et 86 du
Dahir de 1913 sur l’immatriculation foncière et l’article 173 de la loi 39-08
relatif aux droits réelles. Cette ordonnance, qui n’est pas rendue en vertu
des dispositions du code de procédure civile, n’est pas une ordonnance
de référé. Cette ordonnance ne peut émaner que du président du Tribunal
de 1ère Instance du lieu de situation de l’immeuble en question et non de
n’importe quel juge. La prénotation de ce genre ne peut être
conventionnelle. Elle intervient en vertu d’une ordonnance du président
du Tribunal de 1ère Instance sans le consentement du propriétaire inscrit
et en son absence.
Cette prénotation a pour objet également la conservation provisoire d’un
droit qui ne peut être inscrit.

2
Voir l’article 86 de la loi n°14-07.
La durée de la validité de la prénotation en vertu d’une autorisation du
président du tribunal de première instance est fixée à trois mois à partir
de la date de sa prénontation, si l’inscription définitive du droit n’a pas
été opérée. Cette durée peut être prorogée sur ordonnance du
président du tribunal de première instance, à condition qu’une action sur
le fond soit introduite (est prévue à l’article 86 alinéa 5 de la loi 14-07).
Dans tous les cas, le président du tribunal de première instance ne
prononce l’ordonnance portant prénotation que s’il est convaincu que la
demande est fondée.

Para 3 : Prénotation requise en vertu d’une demande en


justice ou requête introductive d’instance
Cette prénotation, est prévue par l’article 85 du Dahir de 1913, elle est
introduite dans le but de faire reconnaître le droit dont se prévaut le
requérant. De ce fait, celui qui intente une action en justice en vue de la
reconnaissance d’un droit susceptible d’être inscrit sur les livres
fonciers, peut obtenir directement une prénotation destinée à protéger ce
droit éventuel. Elle est mentionnée par le conservateur sur le titre foncier
de l’immeuble concerné par l’instance au vu d’une requête visée par le
greffe. La prénotation ainsi obtenue est valable pendant un mois. Cette
prénotation est radié d’office, à l’expiration du délai, sauf si le prénotant
produit une ordonnance rendue par le président du tribunal de première
instance.
En dehors du cas général de prénotation précités et prévus par l’article
85 de la loi 14-07modifiant et complétant le dahir du 9 ramadan 1331 (12
août 1913) sur l’immatriculation foncière. d’autres cas spéciaux de
prénotation prévus par des textes particuliers et avec des durées de
validité.

Sous-section II : Les nouveaux cas de la prénotation :

Ils sont prévus par d’autres dispositions légales. Parmi ces cas on peut
citer :

1er para : Prénotation prévue dans 12 et 25 le Dahir 06 Mai 1982de la


loi 7-81 relatif à l’expropriation pour cause d’utilité publique

Cette cas de la prénotation prévus par la loi 7- 81 relative à l’expropriation


pour cause d’utilité publique dans les articles 12 et 25, et il faut signaler
que ce dernier se distingue des autres cas de prénotation normal.
l’article 12 de l’expropriation prévus que l’acte de cessibilité est déposé à
la conservation de la propriété foncière du lieu de situation des immeubles.
Au vu de ce dépôt, le conservateur de la propriété foncière est tenu de
délivrer à l'expropriant un certificat attestant que la mention dudit projet
d'acte a été prénoté en application de l’article 85 sur l’immatriculation des
immeubles.
Force est de constater que, le législateur marocain prévoit dans l’article
85 de la loi 14-07 que tout prétendant qui a un droit sur un immeuble
immatriculé peut requérir une prénotation afin de conserver
provisoirement ce droit. Par contre dans le cas de l’expropriation, la
prénotation n’a pas pour objet la prétention d’un droit, mais la loi
intervient directement à exproprier. Il faut signaler que l’article 12 n’a
pas mentionné le délai de la prénotation.
L’article 25 de même loi prévoit que lorsqu’un immeuble soumis à une
procédure d’expropriation est immatriculé, la partie expropriante est
fondée à requérir une prénotation pour la conservation provisoire de ses
droits ; elle appuie sa demande en vue d’obtenir l’autorisation du président
du tribunal, soit sur le procès-verbal constatant l’acceptation de
l’ayant droit à titre d’indemnité provisionnelle du montant de son offre,
soit à défaut d’accord, de l’ordonnance du juge l’autorisant à prendre
possession de l’immeuble moyennant le versement à l’ayant droit du
mentant de l’offre faite lors de la tentative infructueuse d’accord amiable.
Et le texte énonce que, par complément aux dispositions de l’article 85
du dahir de 1913 sur l’immatriculation, l’effet de la prénotation ne prend
fin qu’au moment de l’inscription du transfère de la propriété, dont le rang
et les effets remontent de plein droit à la date de la prénotation.

2ème para : Prénotation prévue à l’article 173 de la loi 38-09 relatif aux
hypothèques forcées :

Dans les divers cas d’hypothèque forcée, le président du tribunal est


habilité en cas d’urgence, à ordonner sur requête, toute inscription ou
prénotation. Cette dernière a effet jusqu’au jugement définitif à inscrire,
c'est-à-dire jusqu’à la décision définitive accordant une hypothèque
forcée.
L’article 173 énonce que, si le jugement définitif maintient tout ou partie
de la prénotation, ce qui aura été conservé, prendra rang à la date de
prénotation. Cette disposition était nécessaire, car la requête tendant à
obtenir une hypothèque forcée ne peut par elle-même donner lieu à
prénotation, en conformité de l’article 86 car elle tend en fait à l’attribution
d’un droit nouveau.
Il faut, semble-t-il, pour que le président puisse accorder par ordonnance
cette prénotation spéciale, que la requête en vue d’obtenir l’hypothèque
forcée ait été au préalable déposée.
3ème para : Prénotation requise en matière de recouvrement d’impôt,
taxes et autres créances publiques énoncée par l’article 29 et 115 de
la loi 15-97 relative aux créances publiques (dahir du 25/09/1999-
B.O 4726du 16/9/1999).

L’article 115 de la loi N° 97.15 promulguée par le Dahir N° 1.00.1 du 28


Moharrem 1421 (3 Mai 2000) formant code du recouvrement des créances
publiques dispose que: « Le comptable chargé du recouvrement peut au
vu de l’avis de redressement visé à l’art. 29 ci-dessus, requérir la
prénotation d’une hypothèque dans les conditions fixées à l’art. 85 de la
loi 14-07 promulgué par le dahir du 9 Ramadan 1331 (12 Août 1913) sur
l’immatriculation des immeubles ».

Alors, Le comptable chargé du recouvrement peut au vu de l’avis de


redressement requérir la prénotation d’une hypothèque dans les
conditions fixées à l’article 85 de la loi 14-07 du dahir du 12 Août 1913
sur l’immatriculation des immeubles. Cet article nous conduit
explicitement à l’article 85 précité, bien que le comptable chargé du
recouvrement ne vise pas la prénotation d’un droit réel susceptible d’être
inscrit puisqu’il n’a qu’un droit de créance au profit de la trésorerie.

4ème paragraphe : Prénotation requise à la suite d’une opération de


titrisation de créances hypothécaires édictée par l’article 24 de la loi
10/98.

L’article 24 de la loi N° 98-10 relative à la titrisation des créances


hypothécaires promulguée par le Dahir N° 113-99-1 du 13 Joumada I
1420 (25 Août 1999) dispose que: « L’intention de l’établissement
initiateur de céder par remise du bordereau visé à l’article 22 ci-dessus
toute créance hypothécaire spécifiée audit bordereau, est prénotée sur les
titres grevés d’hypothèques sur déclaration signée, légalisée et déposée
par les représentants légaux de l’établissement gestionnaire dépositaire à
la conservation foncière du lieu de l’immeuble concerné.
La déclaration d’intention aux fins de prénotation doit préciser les
références foncières des propriétés concernées et les hypothèques en
cause. Cette prénotation demeure valable jusqu’à la date d’inscription du
transfert des hypothèques concernées sur les livres fonciers».Alors on
constate que La titrisation est l’opération financière qui consiste « pour
les fonds de placement collectifs en titrisation » à acheter des créances
hypothécaires dont le prix est payé par le produit de l’émission des parts
représentatives de ces créances. Et L’intention de la cession de créances
est prénotée sur les titres fonciers grevés des hypothèques dont les
créances constituent l’objet de l’opération de titrisation. Cette prénotation
demeure valable jusqu’à la date d’inscription du transfert des hypothèques
concernées sur les livres fonciers.

Para 5 : La prénotation sur la vente d’un immeuble en état futur


d’achèvement « V.E.F.A » :

L’article 618-.05 de la loi N° 44-00 Complétant le dahir du 9


ramadan 1331 (12 août 1913) formant code des obligations et des
contrats, promulguée par le Dahir N° n°1-02-309 du 25 rejeb 1423 (3
octobre 2002) dispose que: «Lorsque l'immeuble est immatriculé et après
accord du vendeur, l'acquéreur peut, pour la conservation de son droit,
requérir du conservateur de la propriété foncière, la mention d'une
prénotation et ce sur production du contrat préliminaire de vente.
«La prénotation demeure valable jusqu'à l'inscription du contrat définitif
de vente sur le titre foncier de l'immeuble, objet de la vente.
«Dès la mention de la prénotation, il est interdit au conservateur de
délivrer au vendeur le duplicata du titre foncier. « Le contrat définitif prend
rang à la date de la mention de la prénotation.»
Alors on constate que La loi 44-00 a institué un nouveau cas de
prénotation afin de sauvegarder les droits de l’acquéreur, cette nouvelle
loi a donné à ce dernier la faculté de requérir l’inscription d’une
prénotation, et ce sur production du contrat préliminaire de vente et avant
distraction des titres fonciers individuels.
Et aussi Lorsque l’immeuble est immatriculé, l’acquéreur peut
requérir, pour la conservation provisoire de son droit, une prénotation
dont la durée est illimitée en attendant l’inscription de l’acte définitif sur
les livres fonciers mais sous réserve de l’accord préalable du vendeur
(article 618-10 du DOC).Ainsi, une fois le droit prénoté, le conservateur
lui est interdit de délivrer le duplicata du titre foncier au vendeur, cela
constitue en fait une protection de l’acquéreur en ce sens qu’elle empêche
le vendeur de disposer de l’immeuble.

Para 6 : La prénotation en matière de location-accession à la propriété


immobilière :

L’article 5 de la loi N°51-00 relative à la location-accession à la


propriété immobilière promulguée par le Dahir N° 1-03-202 du 16
ramadan 1424 dispose que: «Lorsque l'immeuble est immatriculé,
l'accédant requiert du conservateur de la propriété foncière pour la
conservation provisoire de son droit la mention d'une prénotation sur le
titre foncier de l'immeuble, et ce sur production du contrat de location-
accession. « Cette prénotation demeure valable jusqu'à l'inscription sur le
titre foncier du contrat définitif de vente de l'immeuble. « Le contrat
définitif prend rang à la date de la mention de la prénotation».
Toute prénotation portée sur le titre foncier, doit l’être en même temps
sur son duplicata.

Deuxième section : Les effets de la prénotation:

Contrairement à l’inscription, la prénotation ne peut créer, modifier,


transformer ou supprimer un droit, mais n’est qu’une opération
conservatoire temporaire, leur effets reste liées avec l’établissement
d’inscription final sur le même droit. Il est certain que la prénotation
valable produit des effets juridiques importants dans le temps (chapitre
I), et sur les droits (chapitre II), toutefois, son caractère temporaire, le
rend susceptible d’être annulée, ou radiée.

sous-section I: Les effets de la prénotation dans le temps

Dès la mention d’une prénotation au livre foncier, elle produit ses effets à
l’égard de tous (parties et tiers), sans, pour autant, conférer aucune
présomption, de droit ou de fait, en faveur de son bénéficiaire puisqu’elle
n’est considérée que comme étant une mesure provisoire et ne produit
donc aucune constitution d’un droit immobilier car, elle n’a pas par elle –
même une valeur propre. Elle ne vaut que ce que vaudra l’inscription
prise ultérieurement . La prénotation conserve , provisoirement , le droit
prétendu notamment à l’encontre des tiers qui viendraient à présenter
des actes à inscrire sur le même titre, ces tiers pouvant eux-mêmes
solliciter une prénotation à leur profit , car la prénotation sur prénotation
vaut3. Elle ne conserve le droit prétendu, qu’elle garantit provisoirement
que sous la condition que l’inscription du droit soit régulièrement prise par
la suite, dans le délai légal. Les durées de la prénotation au Maroc sont
déterminées.
La rétroactivité:
Généralement, toutes sortes de prénotations engendrent les même effets,
même si les délais au cours desquels elles les produisent différent d’une
prénotation à une autre.
En effet, la prénotation produit ses effets dans le temps, puisqu’elle
permet de préserver les futurs droits prénotés durant leurs délais à
condition de les inscrire définitivement dans les délais prévus.

3
Paul DECROUX ,Droit Foncier Marocain,édition la Porte, p 189
Toutefois, L’inscription définitive du droit qui a été prénoté rétroagit à la
date de la prénotation4. Cet effet rétroactif est absolu, et cette rétroactivité
elle-même est absolue. Une fois le droit prénoté reconnu par la justice
ou après avoir accompli toutes les conditions de forme ou de fond exigées
par la, loi, ou encore après suppression de tout obstacle ayant empêché
l’inscription en général, l’inscription définitive postérieure du dit droit
rétroagit à la date de sa prénotation avec tous les effets civils attachés à
cette rétroactivité5. C’est une explication claire que l’effet rétroactif se
caractérise par l’absolutisme.
Force est de constater, que la dite inscription définitive ne prend et ne
pourrait en aucun prendre la même date que la prénotation, la date de
cette dernière fixe bien entendu le rang de l’inscription du droit prénoté
par rapport aux inscriptions opérées dans l’intervalle, mais
postérieurement à la prénotation6.
Il ne s’agit nullement pas ici de faire reporter la date de l’inscription
définitive à la date de la prénotation ou de la faire dater de la même date.
La prénotation n’arrête pas le cours des inscriptions. Celles effectuées
postérieurement à la prénotation demeurent toutefois provisoires et
susceptibles d’annulation ou de radiation eu égard au sort qui va être
attribué au droit prénoté et revendiqué par le bénéficiaire de la
prénotation.
Ainsi, si l’inscription définitive du dit droit devient possible, les droits
inscrits postérieurement à la prénotation vont être annulés et radiés du
titre foncier, et le droit prénoté ainsi reconnu les remplacera de plein droit
comme s’il était inscrit à compter de la date de la prénotation. En
conséquence, le bénéficiaire de la prénotation qui a pu obtenir l’inscription
définitive de son droit, peut revendiquer tous les fruits naturels, civils et
industriels que l’immeuble a produits depuis la date de la prénotation.
Les effets de la prénotation, limités dans le temps, doivent être aussi
limités quant à leur objet. Autrement dit, lorsqu’une prénotation est
mentionnée sur le Titre Foncier, son objet doit être déterminé avec
précision.

Sous-section II: les effets de la prénotation sur les droits en


cours d’inscription :

4 L’article 81 alinéa 3 de la loi 14-07 « La date de la prénotation fixe le rang de l’inscription ultérieure du
droit dont la conservation est requise ».
5
356 ‫ ص‬,94 93 ,‫ جامعة محمد الخامس الرباط‬,‫ رسالة لنيل دبلوم الدراسة العليا‬,‫ حجية القيد في السجل العقاري‬,‫فاطمة الحروف‬
6
920 ‫ ص‬2003 ,‫ ^الحقوق العينية^ مطبعة امبرازار مكناس الطبعة االواى‬,‫دروس في القانون المدني‬, ‫ادريس السماحي‬
Une certaine pratique avait admis que la prénotation n’arrête pas le cours
des inscriptions. Une seule exception à cette règle est édictée par l’article
86 alinéa 2, lorsque la prénotation est requise en vertu d’un titre, aucune
autre inscription ne peut être requise du consentement des parties.
Les inscriptions des droits inscrits postérieurement à la prénotation
demeurent toutefois provisoires et susceptibles d’annulation ou de
radiation eu égard du sort qui va être attribué au droit prénoté et
revendiqué par le bénéficiaire de la prénotation.

Ainsi, si l’inscription définitive dudit droit devient possible, les droits


inscrits postérieurement à la prénotation vont être annulés et radiés du
titre foncier, et le droit prénoté ainsi reconnu est remplacé de plein droit
comme s’il était inscrit à compter de la date de la prénotation.
par conséquent, le bénéficiaire de la prénotation qui a pu obtenir
l’inscription définitive de son droit, peut revendiquer tous les fruits
naturels, civils et industriels que l’immeuble a produits depuis la date de
la prénotation.

De même, la juridiction saisie doit, chaque fois qu’elle reconnait qu’une


demande de pré notation a été présenté de manière abusive, vexatoire ou
de mauvaise foi, prononcer d’office au profit de l’agence nationale de la
conservation foncière, du cadastre et de la cartographie , une amende
civile dont le montant ne peut être inférieur à 10 % de la valeur de
l’immeuble ou du droit revendiqué , le tout sans préjudice au droit des
parties lésés de demander des dommages et intérêts7.

Sous-section III : Effets de la prénotation sur les personnes

 Paragraphe 1 : Les personnes pouvant bénéficier de la


prénotation:
1) Les requérants aux inscriptions à condition que le droit
revendiqué soit tenu directement du titulaire de l’inscription
précédente, et en cas de succession de droits, cette succession
doit être ininterrompue et remonter au titulaire de l’inscription
précédemment prise.
2) Les demandeurs des radiations, quelque soient les causes
invoquées à condition de diriger l’action en justice à l’encontre
de toutes les personnes inscrites en qualité de propriétaires

7
Article 86 bis de la loi 14-07modifiant et complétant le dahir du 9 ramadan 1331 (12 août 1913)sur
l’immatriculation foncière.
titulaires de l’inscription précédente et ou citer toutes les
personnes dûment intéressées par les droits successifs faisant
l’objet de la demande en justice.
 Paragraphe 2: Personnes à qui la prénotation est opposable:
En vertu du principe de l’effet légal et constitutif de l’inscription, la
prénotation, comme l’inscription définitive, produit ses effets à l’égard
de tous, tant à l’égard des parties qu’à l’égard des tiers, qu’ils s’agisse
du propriétaire ou des propriétaires précédents inscrits antérieurement
à la prénotation ou qu’il s’agisse de propriétaires inscrits
postérieurement à la dite prénotation.
En sus, l’article 202 du dahir du 2 juin 1915 ne détermine que les effets
de la prénotation à l’égard des tiers, ce qui est logique. Entre parties,
l’effet des actions judiciaires se produit sans qu’il soit besoin d’avoir
recours à la prénotation.

La force probante des inscriptions est relative au Maroc. Toutes les


inscriptions peuvent être attaquées selon les règles de l’art. 91 du dahir
du 12/8/1913 sur l’immatriculation. La fonction de la prénotation est
justement de conserver le rang du droit prétendu provisoirement.

En attendant que le Tribunal ait statué, il semble qu’il est contraire à


la fonction conservatoire de la prénotation de priver le possesseur de
sa possession.

La prénotation, en conservant le rang de l’inscription ultérieure doit


avoir aussi pour effet de conserver provisoirement le statut de la
possession.

Incompétence du juge des référées en la matière : Aucun texte


juridique ne reconnaît au juge des référées la compétence d’ordonner la
radiation des inscriptions ou des prénotations. Il en est incompétent.
Conclusion :
L’immatriculation foncière, au cœur du débat sur la modernisation de
l’administration et la réforme de la justice, est en plein renouvellement. Est
remise en question cette action « parajudiciaire », la plus souvent utilisée,
et la plus effective juridiquement : la prénotation : Procédure par laquelle
un tiers peut réclamer un droit sur un bien foncier, empêchant ainsi les
éventuels transferts de propriété dont il peut faire l’objet. Une circulaire du
Conservateur général, publiée en août 2014, vise à mettre fin à « l’utilisation
abusive de cette procédure », à laquelle la réforme de l’immatriculation
foncière a déjà posé des barrières.
Le texte, au-delà de sommer les conservateurs de « statuer le plus
rapidement possible sur les revendications juridiques de biens », présente
une rédaction nouvelle et prévoit plusieurs délais selon la nature de la
prénotation.
Cette modernisation vient donc s’aligner sur la position de la justice et
affirme les risques inhérents à son utilisation abusive par le bénéficiaire de
ce droit.
Bibliographie

Ouvrages :

,‫ ^الحقوق العينية^ مطبعة امبرازار مكناس الطبعة االواى‬,‫دروس في القانون المدني‬, ‫ادريس السماحي‬
920 ‫ ص‬2003
PAUL DECROUX ,Droit Foncier Marocain ,édition la Porte,
Thèse
‫ جامعة محمد الخامس‬,‫ رسالة لنيل دبلوم الدراسة العليا‬,‫ حجية القيد في السجل العقاري‬,‫فاطمة الحروف‬
94 93 ,‫الرباط‬
Textes de lois :

Dahir Du 12 Août 1913 sur l’immatriculation foncière tel qu’il été


modifié et complété par la loi 14-07.

Loi 7-81 °relatives à l’expropriation pour cause d’utilité publique


et à l’occupation temporaire

Loi N°51-00 relative à la location-accession à la propriété


immobilière

Loi N° 98-10 relative à la titrisation des créances hypothécaires

Loi 38-09 relatif aux droits réels

Jurisprudence :

Arrêt de la Cours Suprême en date du 22/03/2006 n° 229 Dos


n°01/744 publié RJCS n°67 p 412

Arrêt de la cour d’appel de rabat, N° 1525, date 3novembre 1934 .

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