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Yram (1884 - 1927)

Biographie

Yram est le pseudonyme que s’est choisi Marcel Louis Forhan, né le 17


novembre 1884 à Corbeil-Essonnes en France. Cet ingénieur électricien a participé à
la création de l’importante centrale électrique de la ville de Shanghaï de laquelle
dépendait l’installation de son tramway, ainsi que des stations de radiodiffusions
T.S.F. (Télécommunication Sans Fils). Son entreprise l’a envoyé en Chine peu avant la
première guerre mondiale, s’installer dans la concession française créée en avril 1849.
Bien que ne parlant pas la langue chinoise, il fut contraint de rester à Shanghaï
pour effectuer ces installations. Sa fiancée a donc décidé de quitter la France, puis
l’Égypte où elle vivait avec sa mère, afin de le rejoindre et de se marier avec lui en
Chine. De cette union heureuse avec Susanne Garbe, née le 4 février 1892 à Guise (en
France), naîtra trois enfants sur le sol chinois : Max (né en 1915), Marcel André (né
en 1919) et Robert (né en 1920).
En 1927, il attrape une dysenterie qui, faute de soins appropriés rapidement, se
développe en septicémie : il décède le 1er octobre 1927 à Shanghaï. Sa femme se
retrouve alors dans la nécessité de revenir en France, avec ses trois enfants, où elle
trouve un travail dans l’administration d’une industrie pharmaceutique. Elle décède
le 10 décembre 1964.
Suite à des expériences de magnétisme et d’hypnose inspirées par Hector
Durville (1849-1923) et notamment des pratiques de pranayama yoga (techniques
respiratoires), il parvient à expérimenter des sorties hors du corps conscientes, en
1912. Durant deux années et six mois, il réussit à se séparer de son corps physique
assez fréquemment, plus ou moins facilement selon les diverses techniques utilisées,
parvenant à rendre visite à des amis et à sa fiancée Suzanne qui vit au Caire. Celle-ci
ressent effectivement sa présence dans son domicile et communique avec lui par
télépathie. Par courriers, ils vérifieront l’exactitude de ce que chacun a vécu et
ressenti pendant ces visites immatérielles. À plusieurs reprises, il parvient à
rencontrer son père décédé dans l’un de ces plans métaphysiques. Il ne publie pas
encore le résultat de ses observations car il cherche à apporter des éléments probants
qui écartent l’hypothèse des rêves éveillés ou des hallucinations – ces expériences
apportant en effet une lucidité décuplée des facultés mentales – et surtout à
comprendre les lois qui gouvernent ces différents plans de conscience.
En 1916, il décide d’entreprendre des explorations méthodiques pour
comprendre le plus scientifiquement possible comment sont organisés les divers
mondes qu'il découvre. Il établit alors une correspondance avec les valeurs morales
de la spiritualité et trouve dans le message christique de l’amour inconditionnel un
fondement expérimental. En effet, l’individu désincarné se retrouve limité dans un
champ de force qui correspond à la nature de ses pensées. Les individus sont donc
répartis dans des mondes, non par une volonté divine immuable ou un jugement
extérieur, mais par des lois mécaniques qui sont directement en rapport avec le
rayonnement électromagnétique de l'individu (par ses corps énergétiques).
Pendant douze années, il tentera d’apporter le plus de précisions possibles en
ce domaine afin que d’autres puissent expérimenter et témoigner également que la
mort n’est pas une réalité, ni pour l’esprit, ni pour l’âme. Il rédige de nombreux
carnets qu’il propose à une maison d’éditions qu’il pense répondre à ses attentes : la
Société Théosophique (dont le siège social est à Adyar en Inde, dans la région de
Chennay). Hélas, Annie Besant qui présidait les éditions Adyar et la Société
Théosophique, entre 1907 et 1933, ainsi que son comité de lecture, ne perçoivent pas
la portée de ses écrits à leur juste valeur et refusent systématiquement d’éditer
l’intégralité de ses expériences, le forçant à revoir toujours à la baisse l’important
volume qu’il avait produit. Du rêve à l’action ne verra jamais le jour, y compris les
trois volumes initiaux Le médecin de l’âme. Par ailleurs, la maison d’éditions Adyar
ne veut pas respecter la progression thématique des volumes qu’il avait prévue. C’est
ainsi que Aimez-vous les uns les autres, qui devait introduire sur des constats de
société et des bases morales, l'intérêt de ces expériences, se trouve publié après les
expériences plus sensationnelles dans « l’Astral ». Lorsque sa femme devint veuve,
elle ne percevra pas les droits d’auteur de son mari, ni même leurs enfants, alors que
ses livres publiés dans de nombreux pays en plusieurs langues, rencontrent du
succès. Au cours des années, ses carnets non édités seront perdus ou brûlés. Les
archives des éditions Adyar connaîtront le même sort, suite à l’occupation allemande
de leurs locaux pendant la seconde guerre mondiale, et à un grand incendie quelques
années plus tard.
Yram reflète-t-il les doctrines de la Théosophie ? Pour répondre à cette
question de façon objective, le lecteur curieux pourra lire l’ouvrage de Jean Darlès,
Le voyage de l’âme et les mondes supérieurs – principes et vérités théosophiques, édité
aux Presses de Valmy en 2002.
En dépit de l’étonnante similitude du titre et des thèmes abordés, on pourra
constater le faussé existant entre l’expérience qui sert de guide aux déductions de
Marcel Forhan, et l’exposé savant purement théorique et résolument syncrétique
d’un représentant autorisé de la Société Théosophique.
Par ailleurs, dans la préface de ses volumes, Yram ne cache pas les
déconvenues qu’il a eues avec cette maison d’éditions, ni le fait qu’il ne se réclame
d’aucun mouvement philosophique, ni d’aucune religion quelle qu’elle soit. Seule
l'expérience possède à ses yeux de la valeur et les déductions que l'on peut en faire. Il
se méfie donc des systèmes de croyance.
Profitant de ses publications, il créé une « Amicale » par l’entremise d’une
simple boîte aux lettres afin que ses lecteurs puissent correspondre avec lui par
l’intermédiaire de l’Éditeur. Ces échanges épistolaires permettront aux lecteurs
intéressés d’apprendre plus en détails les techniques de dédoublement qu’il utilisait.
Lors de ses congés pendant lesquels il en profitait pour aller sur Paris, il a
rendu visite à certains de ses amis. Au titre de ses amitiés, on peut citer le Docteur
Gérard Encausse dit « Papus » (1865-1916) qui le tenait en haute estime. Marcel
Forhan fait d’ailleurs l’éloge de son livre Précis de physiologie dans son premier
volume (p. 130). Étant donné que Papus a été membre de la Société de Théosophie à
ses débuts (avant de la quitter pour divergence de points de vues), il est aisé de
déduire que c'est lui qui a introduit Marcel Forhan et l'a recommandé pour ses
publications.
Ses enfants ayant assez peu connu leur père, ne peuvent apporter plus de
détails sur ces années où ils étaient encore en bas âge.
Marcel (André) Forhan est aussi l’homonymie d’un de ses fils qui s’est trouvé
doté de prédispositions aux sorties hors du corps et de la même ouverture d’esprit
dans le domaine de la spiritualité. Ce dernier a été le centre d’intérêt de lamas
tibétains qui l’ont réclamé, encore enfant, auprès de Suzanne, sa mère, pour pouvoir
le former au bouddhisme (cette pratique est d'ailleurs rapportée dans le film Little
Buddha de Bertolucci en 1993). Malgré qu’ils lui aient proposé une somme d’argent
conséquente pour la dédommager, cette dernière a refusé de se séparer de l’un de ses
trois enfants.
À la même époque, un romancier a utilisé ce pseudonyme (mixte). Un
dénommé Paul Yram confie dans son roman L’ombre maîtresse, être en réalité une
femme : « Je comprends un peu ce qui se passe en moi : comme beaucoup de femmes,
comme toutes les femmes, je ressens le besoin de m’extérioriser » (Librairie
Baudinière, Paris, 1925, p. 13). Elle écrivait exclusivement des romans d’amour ainsi
que des nouvelles, mais sans portée métaphysique. Peut-être était-elle aussi l’auteur
du roman Madeleine (Lyon, Editions Rougon, 1933) publié sous le pseudonyme de
Lise Yram. Signalons que le style de ses écrits n’offre rien de commun avec les
œuvres de Marcel Forhan qui, de plus, n’appréciait pas ce genre littéraire qu’il
critique dans son premier volume pour sa futilité et son mercantilisme.

Étant de formation scientifique, son caractère était assez sceptique de nature.


Ses livres témoignent en effet d’un aspect méthodologique affirmé, avec l’usage d’un
vocabulaire assez technique, compte tenu de l’époque. Son ambition était que ce
phénomène fasse l’objet d’investigations expérimentales scientifiques. Il fait en effet
preuve d’une liberté d’esprit propre au chercheur indépendant en bravant les
préjugés, ce qui explique ses critiques à l’égard des dogmes religieux, des croyances
et des superstitions. Il peut donc être qualifié de libre-penseur, soucieux de placer
l’expérience au centre des réflexions rationnelles par l’analyse et la synthèse.
En un certain sens, sa démarche est assez proche de la phénoménologie (qui
place l'expérience au cœur des analyses philosophiques), bien que ne disposant pas
des outils patiemment élaborés par le mathématicien et philosophe Edmund Husserl.
On pourra remarquer que sa métaphysique, fondée sur plus de quatorze années
d’expériences, ressemble fort à la philosophie de Hegel, mais dans un style beaucoup
plus accessible pour le grand public. Malgré des similitudes frappantes, ses enfants
certifient qu’il s’intéressait peu à la philosophie en général, se limitant à la lecture
d’encyclopédies ou de dictionnaires.

Source : Les informations de cette biographie proviennent de Marcel Forhan fils, et


de Gilles Forhan, petit fils.
Bibliographie

En 1925 et en 1926, il parvient à faire publier trois ouvrages qui constituent une
trilogie exceptionnelle sur la réalité vécue, expérimentée des mondes post mortem.
Replacée dans son ordre chronologique et thématique, nous obtenons :
- Aimez-vous les uns les autres (Tome 1)
- Le médecin de l’âme (Tome 2)
- L’évolution dans les mondes supérieurs (Tome 3)

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