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Mme F.

MESSAST
Maître de conférences
Université Badji-Mokhtar
Pôle El Bouni
Annaba

COURS POUR LE MODULE : TECHNIQUES REDACTIONNELLES


SEMESTRE 2
MASTER : groupes 1 et 2

Février 2021

Chers étudiants

J’espère que vous allez tous bien et vos familles également et que vous faites
bien attention à vous.
J’espère aussi que vous avez bien compris les cours que je vous ai déjà envoyés
et que vous n’avez pas eu de mal à faire les travaux proposés. Pour le moment
je n’ai reçu qu’un seul envoi. Ne tardez pas trop, mais faites le travail avec
application.
Aujourd’hui je vous envoie un autre cours et d’autres activités pour vous
imprégner de ce que l’on appelle une synthèse de texte. Soyez bien attentifs à
ce que vous allez lire concernant cette notion car pour le prochain TD, je vous
demanderai de faire la synthèse de deux documents.
Bon courage et bonne journée à vous tous.
Bien cordialement à vous,
Mme F. Messast
CHAPITRE 4
LA SYNTHESE DE TEXTES

Introduction

Le terme synthèse vient du grec « synthesis » qui veut dire réunir, mettre
ensemble. En ce qui nous concerne, ce sont des textes qui vont être réunis.
Toujours dans un souci de gain de temps, nous sommes amenés parfois à
préférer lire une synthèse de documents plutôt que d’en prendre connaissance
un par un.
Une synthèse bien faite permet de se mettre au courant de l’essentiel sans
perdre de temps.

Qu’est-ce qu’une synthèse de texte ?

En partant de deux ou plusieurs textes ou documents,( cartes, schéma,


courbes, caricatures, photos etc.) ayant le même thème, une étude
comparative et une analyse structurée permettent d’aboutir à la production
d’un seul texte personnel, enchaîné et cohérent qui reprend leurs différentes
idées.

Intérêt de savoir synthétiser

Dans le monde moderne, quotidiennement, des masses d’informations nous


sont données de diverses sources et sur les sujets les plus variés. Pour mieux y
réfléchir, y voir plus clair et les intégrer, nous avons besoin de les synthétiser.
D’autre part, savoir synthétiser vous est utile dans la recherche de
documentation pour votre mémoire.

Les étapes de la synthèse

1. Bien lire les textes proposés

- Lecture globale des 2 textes pour vous imprégner du contenu


- Lecture analytique de chaque texte pour découvrir leurs idées essentielles
- Sur des feuilles séparées, relever les idées essentielles de chaque texte
- Rapprocher les idées identiques dans les 2 textes en les surlignant de la même
couleur
- repérer les idées qui s’opposent entre les 2 textes en les marquant d’une
autre couleur
- noter les idées qui n’apparaissent que dans un texte mais qui présentent un
intérêt

2. Faire un plan

C’est peut-être le moment le plus difficile de la synthèse car, à partir des deux


textes qui ont chacun leur propre plan, vous devez en trouver un, personnel,
qui va vous permettre de les synthétiser, c’est dire de restituer les idées des
deux textes de façon différente.
La structure du plan sera déterminée par le contenu des textes proposés : il
peut être thématique, analytique ou polémique.

L’ introduction

- Commencer par une phrase d’accroche qui éveille l’intérêt du lecteur


- Présenter les documents et le thème de façon succincte
- Formuler une problématique
- Annoncer le plan

Le développement

-Faire en général 2 ou 3 parties qui peuvent contenir des sous-parties.

-Construire des paragraphes distincts qui commencent chacun avec l’idée qui
va être développée (comme nous l’avons vu pour la dissertation).

- Se référer constamment aux documents de façon précise.( Selon X… D’après


Y…, X soutient l’idée que… Si l’on en croit Y, il semble que…)

La conclusion
Elle comprend deux parties :
- la première établit le bilan objectif de la synthèse
- la seconde donne votre avis sur le sujet en faisant preuve d’esprit critique et
de culture

3. Rédiger
-Utiliser des phrases correctes, pas trop longues

-Insérer des connecteurs qui donnent du liant au travail

- Eviter les répétitions. Les expressions classées ci-après vous aideront à varier
votre formulation :

- pour présenter une idée ou une thèse : aborder (tel problème, telle question,
tel point), constater, déclarer, envisager, indiquer,
- pour défendre une thèse : affirmer, assurer, certifier, considérer, être
convaincu que, démentir, démontrer, dire, estimer, expliquer, montrer, penser,
prétendre, prouver, soutenir, témoigner

- pour mettre en valeur une idée : appeler l’attention sur, faire ressortir, mettre
l’accent sur, mettre en relief, en valeur, préciser, souligner, spécifier

- pour approuver : accepter, accorder, admettre, approuver, avouer, concéder,


condescendre, confesser, consentir, convenir, reconnaître, remarquer; adhérer
à une thèse, partager les vues de, se rallier à l’opinion de

-pour rejeter : condamner, contester, contredire, critiquer, dénoncer, déplorer,


désapprouver, douter, s’élever contre, s’indigner de, nier, objecter, s’opposer
à, refuser, rejeter, regretter, répliquer, répondre, rétorquer

- pour proposer une solution :de solution : conseiller, espérer, préconiser,


proposer, recommander, souhaiter, suggérer

Ce qu’il ne faut pas faire

- mettre deux résumés bout à bout

- introduire d’autres idées

- faire des commentaires personnels dans le développement

-recopier des phrases des textes initiaux

-reprendre les idées sans jamais se référer aux textes

TD 1
Je vous propose de vous exercer à certaines étapes de la synthèse à partir des
deux textes suivants.

TEXTE 1

Poupée, panoplie de princesse ou dînette pour les filles ; voiture, habit de


pompier ou château fort pour les garçons : les commandes au Père Noël sont
conformes à une image stéréotypée du masculin et du féminin. Mais à qui
revient la responsabilité d'un choix sexué ? A l'enfant, à ses parents ou à la
société ?
Dans la Grèce antique, selon des peintures et des vestiges retrouvés dans les
tombes, il existait déjà des poupées, des chevaux à roulettes, des dînettes et
des petites voitures ! Au XIXe siècle, on retrouve sous la plume de la Comtesse
de Ségur, dans Les Malheurs de Sophie, la description de jouets féminins :
dînette en porcelaine et poupée de cire ; tandis que Victor Hugo immortalise la
poupée de Cosette dans "Les Misérables".
Par l'apprentissage précoce de la collectivité en crèche, l'enfant est confronté
aussi bien aux jouets traditionnellement destinés aux filles (poupées,
dînettes…) qu'à ceux plus spécifiquement attribués aux garçons (circuits de
trains, garage, jeux de construction…) : ses préférences ne dépendent pas
encore de son sexe. Peu de parents, pourtant, laissent leur enfant affirmer
librement ses goûts, peut-être par crainte que leur fille soit un "garçon
manqué" ou que leur fils devienne une vraie fillette !
En grandissant, l'enfant affirme sa différence sexuelle : au conditionnement de
la petite enfance succède le désir d'identification avec le parent du même sexe
dont il fait son modèle. Le jouet est un moyen pour l'enfant de vivre "pour de
rire" à la façon des adultes. Les enfants reproduisent donc ce qu'ils croient être
la fonction du papa ou celle de la maman. Ainsi, la petite fille cuisine, lange son
poupon, fait belle sa poupée-mannequin, joue à l'infirmière… Le garçon conduit
motos et voitures, construit des circuits ou des maquettes et joue au médecin
ou à la guerre.
Mais l'enfant est aussi influencé par les magazines et la télévision : ainsi, quelle
que soit la mode vestimentaire suivie par leur mère, les fillettes rêvent en rose
et n'habillent leur poupée-mannequin qu'avec des robes clinquantes. Les
garçons, eux, n'ont souvent d'yeux que pour les jeux d'aventure et de stratégie.
Ils adoptent volontiers G.I. Joe et autres Big Jim, pendants masculins de la
poupée-mannequin, entre parachutiste et Superman !
Même les concepteurs de jeux entretiennent cette séparation. Cependant, à
l'heure où les femmes participent professionnellement à la société, pourquoi
cantonner la fillette, à travers ses jouets, au rôle de ménagère ou de
mannequin-potiche ? Pourquoi s'obstiner à faire du garçon un ingénieur et lui
offrir des jeux de construction, s'il préfère cuisiner et jouer à la dînette ? Sans
pour autant offrir systématiquement une poupée à leur garçon, ils peuvent
l'orienter vers d'autres objets que les armes ou les véhicules. De même, sans
refuser à une fille d'apprendre à séduire, ils peuvent la diriger vers d'autres
centres d'intérêt.
A l'heure où l'égalitarisme entre hommes et femmes tente de s'imposer, il est
remarquable que les différences sexuelles soient autant marquées dans
l'univers du jouet. Même les grands magasins possèdent deux rayons bien
différenciés. Résistance consciente ou non à une réforme des mœurs ? Il est
probable, cependant, qu'au fil des évolutions sociales, les différences entre
jouets des deux sexes s'estomperont.

Marianne Chouchan, "Les jouets ont-ils un sexe ?",( www.doctissimo.fr)

TEXTE 2.
 
Lors de leurs briefings préparatoires à la requête au Père Noël, Clara et Zoé, 8
et 5 ans, ont d'abord caressé l'idée de demander un circuit pour voitures. Puis,
tout à coup, elles ont eu un doute: le circuit, ce ne serait pas un jouet pour
garçons? «J'ai démenti avec la dernière énergie l'idée selon laquelle il y aurait
des jouets réservés à l'un ou l'autre sexe, raconte leur mère. Tous ces trucs
roses pour filles, je déteste ! »
Le cas de Clara et Zoé n'est pas désespéré: elles traversent simplement un âge
particulièrement sensible aux codes sexués.
Le problème d'une maman moderne comme la leur, c'est que même si elle
décide de leur acheter un objet neutre comme un vélo, elle va se retrouver à
choisir entre rose et bleu : le beau vélo rouge qui passe de la sœur au petit
frère, du cousin à la cousine, est en train de devenir un objet rare.
En revanche, si la mère de Clara et Zoé va chez Manor, elle trouvera le coin
boutique Girly Shop, créé l'an dernier et spécialement réservé aux fillettes de 6
à 10 ans, où elle pourra acheter une radio, une calculatrice ou un radio-réveil
Hello Kitty très, très nana. Au rayon jouets, elle verra que même les chevaux se
déclinent en super pink (My Little Poney) et à l'étage multimédias, elle trouvera
la PlayStation rose bonbon de chez Sony.
Pendant ce temps, chez les grands, Wernli sort un biscuit for men only (Guara)
et Cardinal invente la bière pour femmes (Eve).
Le «regendering» est en marche et le courant «s'amplifie». Il consiste, pour les
fabricants, à miser de plus en plus sur la différenciation sexuelle. Le bon vieux
Levi's unisexe est parti faire un tour sur Mars et Vénus (voir le best-seller «Les
Hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus» de John Gray). Filles et
garçons font désormais jean séparé: strass et broderies d'un côté, sobriété de
l'autre.
Le destin des hommes et des femmes n'a jamais été aussi ouvert, et pourtant,
les garçons et les filles n'ont jamais été entourés d'objets aussi différenciant.
Mais la sexualisation des produits ne concerne pas que les enfants. Même le
rayon alimentation présente les dernières créatures du «regendering» :
Danone vient de lancer en France les premiers yaourts pour filles (ils
nourrissent la peau de l'intérieur) habillés de rose et d'argent, et Contrex fait
de l'œil à madame avec un bouchon fuchsia en forme de cœur. Lancé en début
d'année, le Coca-Cola Zéro, un «light» sombre et viril, casse la baraque. Du
coup, Pepsi lance un autre «light», féminisé : blanc, rose, bleu ciel et plus petit,
pour les femmes-femmes qui boivent comme des oiseaux.

Anna Lietti, "Nouveau! Les objets ont un sexe" ( www.letemps.ch)

Activité 1

Lisez attentivement les deux textes

Activité 2

Retrouver les idées essentielles de chaque texte

Activité 3

Complétez la synthèse donnée ci-dessous de façon lacunaire. Ajoutez les


articulateurs qui manquent pour marquer la cohérence du texte.

Avez-vous le bon jouet ? Marianne Chouchan, dans son article intitulé "Les
jouets ont-ils un sexe ? ",( www.doctissimo.fr) et Anna Lietti dans celui qui titre
"Nouveau! Les objets ont un sexe" ( www.letemps.ch) nous proposent leur
réflexion sur ce thème. Les jouets sont-ils censés représenter un genre
déterminé ? Si la différenciation n’est pas récente au niveau des jeux enfantins,
elle s’applique également à l’univers des adultes.

En général, durant la période de Noel propice à l’achat de jouets, les enfants


choisissent des jeux qui correspondent à leur sexe, et cela depuis très
longtemps ; Marianne Chouchan précise que les jouets différenciés remontent
à l’Antiquité grecque. …………………………………… , elle ajoute qu’au niveau de la
maternelle, les petits n’ont pas encore de préférence sexuée en matière de
jouets, fait confirmé par Anna Lietti qui évoque deux petites filles désirant un
circuit de trains.

A qui revient …………….. par la suite la responsabilité du choix sexué,


s’interroge M. Chouchan ?
Deux profils de parents se dessinent. Il y a ceux qui guident le choix des
enfants vers des jeux convenant à leur sexe, et ceux qui, comme la maman
moderne de deux fillettes, ne voit pas d’inconvénients à ce que ses filles
s’amusent avec un jouet de garçons. ………………………………, en grandissant, les
enfants s’identifient au schéma parental et respectent la démarcation : univers
féminin fait de tendresse et de séduction et univers masculin où règne la force
et la responsabilité. …………………………………dans le premier texte on avance
l’idée que justement, les parents pourraient, sans inverser totalement les
codes, leur faire comprendre qu’il existe d’autres choix.
……., même les fabricants de jouets, les magasins et certains médias semblent
vouloir garder la dichotomie traditionnelle.
…………………….., les auteures de ces articles font ressortir qu’à l’heure actuelle,
femmes et hommes peuvent avoir la même carrière, et se demandent toutes
deux pourquoi cette différenciation dans les jouets ou les objets de leur
quotidien. …………………., le sexisme ne se limite pas aux jeux - puisque d’après
A. Lietti, le jouet neutre n’existe plus, le rose s’imposant pour les filles – il
s’étend à l’environnement des adultes où, biscuits, yaourts, boissons et jean se
déclinent selon le genre. M.Chouchan s’interroge sur un possible rejet de la
tendance moderne chez certains, dont elle semble croire qu’elle finira par
triompher, effaçant les clivages.
Si ce fait de société est souligné dans les deux écrits, l’interrogation sur ses
causes et la probabilité de son atténuation avec le temps ne sont présents que
dans le premier.

Corrigé du TD 1
Corrigé de l’activité 2

Idées essentielles du texte 1

- les jouets renvoient à une image stéréotypée masculin/féminin

-qui en est responsable ?

-le fait existe depuis toujours (exemple de la Grèce antique et du 19 ème siècle)

- dès la crèche, l’enfant est confronté aux deux types de jouets et ses
préférences ne correspondent pas encore à son sexe

- peu de parents les laissent choisir à leur guise

-en grandissant, l’enfant conditionné par l’éducation et la société va choisir en


fonction de son sexe

-les concepteurs de jouets et de jeux exploitent cela

-pourquoi les cantonner dans des rôles traditionnels alors que la société a
évolué ?

-on parle d’égalitarisme, or les jeux demeurent sexistes. Est-ce une résistance
consciente ou non de ceux qui les produisent et de ceux qui les vendent ?

-avec l’évolution de la société, les jeux sexistes vont finir par disparaitre.

Idées essentielles du texte 2

- Deux petites filles veulent un jouet de garçon

- La mère n’est pas contre. Mais même si elle achète un jouet neutre comme
un vélo, la couleur fera la différence : bleu pour les garçons, rose pour les filles

- Certains jouets neutres sont déterminés filles ou garçon par la couleur ;


- La différenciation ne concerne pas que les enfants. On invente des
consommations pour hommes (biscuit) et pour femmes (bière) ; le jean unisexe
n’existe plus. Il se décline au féminin et au masculin.

- Garçons et filles peuvent avoir actuellement des carrières semblables mais ils
sont entourés d’objets les différenciant

- L’alimentation suit le mouvement avec des yaourts pour filles et des boissons
différenciées.

Corrigé de l’activité 3

Synthèse proposée

Avez-vous le bon jouet ? Marianne Chouchan, dans son article intitulé "Les
jouets ont-ils un sexe ? ",( www.doctissimo.fr) et Anna Lietti dans celui qui titre
"Nouveau! Les objets ont un sexe" ( www.letemps.ch) nous proposent leur
réflexion sur ce thème. Les jouets sont-ils censés représenter un genre
déterminé ? Si la différenciation n’est pas récente au niveau des jeux enfantins,
elle s’applique également à l’univers des adultes.

En général, durant la période de Noel propice à l’achat de jouets, les enfants


choisissent des jeux qui correspondent à leur sexe, et cela depuis très
longtemps ; Marianne Chouchan précise que les jouets différenciés remontent
à l’Antiquité grecque. Cependant, elle ajoute qu’au niveau de la maternelle, les
petits n’ont pas encore de préférence sexuée en matière de jouets, fait
confirmé par Anna Lietti qui évoque deux petites filles désirant un circuit de
trains.

A qui revient alors par la suite la responsabilité du choix sexué, s’interroge M.


Chouchan ? Deux profils de parents se dessinent. Il y a ceux qui guident le
choix des enfants vers des jeux convenant à leur sexe, et ceux qui,comme la
maman moderne de deux fillettes, ne voit pas d’inconvénients à ce que ses
filles s’amusent avec un jouet de garçons. Toutefois, en grandissant, les
enfants s’identifient au schéma parental et respectent la démarcation : univers
féminin fait de tendresse et de séduction et univers masculin où règne la force
et la responsabilité. C’est pourquoi dans le premier texte on avance l’idée que
justement, les parents pourraient, sans inverser totalement les codes, leur faire
comprendre qu’il existe d’autres choix.

Or, même les fabricants de jouets, les magasins et certains médias semblent
vouloir garder la dichotomie traditionnelle. Pourtant, les auteurs de ces articles
font ressortir qu’à l’heure actuelle, femmes et hommes peuvent avoir la même
carrière, et se demandent toutes deux pourquoi cette différenciation dans les
jouets ou les objets de leur quotidien. En effet, le sexisme ne se limite pas aux
jeux - puisque d’après A. Lietti, le jouet neutre n’existe plus, le rose s’imposant
pour les filles – il s’étend à l’environnement des adultes où, biscuits, yaourts,
boissons et jean se déclinent selon le genre. M.Chouchan s’interroge sur un
possible rejet de la tendance moderne chez certains, dont elle semble croire
qu’elle finira par triompher, effaçant les clivages.

Si ce fait de société est souligné dans les deux écrits, M.Chouchan, dépassant
l’exposition du phénomène, semble s’intéresser davantage à ses causes et à
son devenir. Mais l’uniformité dans les objets qu’ils utilisent estompera-t-elle
vraiment les différences entre les sexes ? Pour ce dernier cours, nous allons
travailler encore la synthèse de textes car il faut vous exercer plusieurs fois
pour que cela devienne plus facile.

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Je vous propose les deux exercices suivants :

Activité 1

Faire la synthèse des deux textes suivants

Texte 1

La diversité linguistique : un atout pour l’humanité


Lorsqu’une culture est assimilée par une autre, la langue menacée subit un
processus qui passe généralement par trois étapes. Dans un premier temps, les
locuteurs subissent une très forte pression – politique, sociale ou économique
– pour parler la langue dominante. Ce phénomène peut venir d’en haut, sous
forme de mesures d’incitation, de recommandations ou de lois, ou bien de la
base, par la pression du groupe ou en raison de la nécessité économique. La
deuxième phase correspond à une période de bilinguisme émergent. On
maîtrise de mieux en mieux la nouvelle langue, tout en étant toujours
compétent dans l’ancienne. Puis, souvent très rapidement, le bilinguisme
commence à s’estomper, et l’ancienne langue cède le pas à la nouvelle. Cela
débouche sur la troisième phase, au cours de laquelle la jeune génération
s’identifie de plus en plus à la nouvelle langue, l’ancienne ayant à ses yeux
moins d’intérêt. Il arrive souvent à ce stade que parents et enfants éprouvent
une certaine honte à utiliser l’ancienne langue. Les familles qui continuent de la
parler voient diminuer le nombre de leurs interlocuteurs et, le domaine
d’usage se rétrécissant, cela aboutit à la création de « dialectes familiaux ».
Quel remède à cela ? Dans le cas de beaucoup de langues, il est trop tard pour
faire quoi que ce soit, parce que les locuteurs sont soit trop peu nombreux soit
trop âgés, ou bien parce que la communauté linguistique est trop occupée par
ailleurs à essayer de survivre. Mais bien d’autres langues n’en sont pas à ce
stade et on peut encore dans bien des cas les revitaliser. Mais il faut pour cela
qu’un certain nombre de conditions soient réunies : la communauté elle-même
doit avoir envie de sauver sa langue ; la culture plus vaste dans laquelle elle
s’inscrit doit respecter les langues minoritaires ; et il faut des fonds pour
financer les cours, le matériel pédagogique et les enseignants. La mort d’une
langue est-elle vraiment une catastrophe ? (…) La disparition des langues
devrait nous préoccuper au même titre que celle des espèces animales ou
végétales. Car cela réduit la diversité de notre planète. Des décennies de
sensibilisation à l’écologie ont fini par nous convaincre que la biodiversité est
une bonne chose. La diversité linguistique n’a malheureusement pas bénéficié
de la même publicité. La diversité occupe une place centrale dans la théorie de
l’évolution, car elle permet à une espèce de survivre dans des milieux différents
et l’uniformisation présente des dangers pour la survie à long terme d’une
espèce. (…) Si la multiplicité des cultures est une condition nécessaire pour un
développement humain réussi, alors la préservation de la diversité linguistique
est essentielle, puisque les langues écrites et orales sont le principal mode de
transmission des cultures.
David CRYSTAL, Courrier international

Texte 2

6 000 langues : un patrimoine en danger


L’immense majorité des langues serait-elle condamnée à disparaître à court
terme? Les linguistes estiment qu’un idiome ne peut survivre qu’à condition de
compter au moins 100 000 locuteurs. Or, sur les quelque 6 000 langues qui
existent actuellement dans le monde, la moitié comptent moins de 10 000
locuteurs et un quart moins de 1 000. Depuis qu’elles se sont diversifiées, au
moins 30 000 sont nées et se sont éteintes, souvent sans laisser de trace. A
cette très grande mortalité correspond une durée moyenne de vie relativement
courte. Rares sont celles qui, comme le basque, l’égyptien, le chinois, le grec,
l’hébreu, le latin, le persan, le sanskrit, le tamoul et quelques autres ont soufflé
leurs 2 000 bougies. Ce qui est nouveau, en revanche, c’est la vitesse à laquelle
elles périssent en ce moment. En remontant dans le temps, on s’aperçoit que le
déclin de la diversité linguistique a été considérablement accéléré par les
conquêtes colonialistes européennes qui ont éliminé au moins 15 % des
langues parlées à l’époque. (…) La naissance des Etats-nations, dont l’unité
territoriale était étroitement liée à leur homogénéité linguistique, a également
joué un rôle décisif dans la consolidation des langues adoptées comme
nationales, et la marginalisation des autres. Déployant de gros efforts pour
instaurer une langue officielle dans l’éducation, les médias et l’administration,
les gouvernements ont consciemment visé l’élimination des langues
minoritaires. Ce processus d’homogénéisation s’est renforcé avec
l’industrialisation et le progrès scientifique, qui ont imposé de nouveaux modes
de communication, rapides, simples et pratiques. La diversité des langues a été
alors perçue comme une entrave aux échanges et à la diffusion du savoir. Le
monolinguisme est devenu un idéal. C’est ainsi qu’à la fin du XIXe siècle, est
née l’idée d’une langue universelle (on a même songé à revenir au latin), qui a
donné lieu à une prolifération de langues artificielles. Le volapük a été la
première d’entre elles, tandis que l’espéranto a connu le plus vif succès et la
plus grande longévité. Plus près de nous, l’internationalisation des marchés
financiers, la diffusion de l’information par les médias électroniques et les
autres avatars de la mondialisation ont intensifié la menace qui pesait déjà sur
les « petites » langues. Une langue qui n’est pas employée sur Internet «
n’existe plus » dans le monde moderne. Elle est hors circuit. Elle est exclue du «
commerce ». Le rythme d’extinction des langues a ainsi atteint des proportions
sans précédent dans l’histoire : 10 par an à l’échelle mondiale. L’avenir paraît
encore plus sombre. Selon les pronostics, de 50 à 90 % des langues parlées
aujourd’hui mourront au cours de ce siècle. Leur préservation est une affaire
urgente. Les conséquences de la disparition des langues sont graves à plus d’un
titre. Si nous devenions tous uniformément monolingues, notre cerveau en
serait affecté, au point de perdre une partie de notre créativité linguistique
innée. Toute tentative de remonter aux origines du langage humain deviendrait
impossible et le mystère de la «première langue» ne serait jamais percé. Par
ailleurs, avec la mort de chaque langue, un volet de l’histoire de l’humanité se
referme. Les langues ne sont pas seulement le moyen privilégié de
communication entre les humains, elles incarnent la vision du monde de leurs
locuteurs, leurs imaginaires, leurs façons de véhiculer le savoir. (…) Le danger
qui pèse sur le multilinguisme est analogue à celui qui concerne la biodiversité.
(…) Ainsi, une grande partie des espèces végétales ou animales en péril ne sont
connues à l’heure actuelle que par certains peuples, dont les langues
s’éteignent. En mourant, elles emportent avec elles tout un savoir traditionnel
sur l’environnement.
Ranka BJELJAC-BABIC maître de conférences à l’Université de Poitiers (France), www.unesco.org

Activité 2

Même exercice avec les deux textes suivants :

Texte 1
Quel contrôle pour le commerce équitable ?
Si tout se passe bien, le commerce équitable, qui protège les producteurs du
Sud de l’exploitation, a de beaux jours devant lui... Les optimistes soulignent
qu’il ne représente encore qu’une part infinitésimale des échanges
internationaux mais que le concept est « porteur ». Toutefois, ce système
répond à des critères précis et exigeants, difficilement compatibles avec le
développement à grande échelle auquel il est appelé.
Les consommateurs occidentaux sont tout prêts à aider directement les
producteurs du Sud en achetant «équitable», c’est-à-dire en consommant des
produits alimentaires ou artisanaux pour lesquels ils ont la garantie qu’une
juste rémunération a été versée au producteur. Ce prix doit prendre en compte
ses besoins et ceux de sa famille, en termes de formation, de santé, de
protection sociale, etc. Les importateurs s’engagent aussi à verser un acompte
et à privilégier des relations commerciales durables avec les producteurs. […]
Acheter « équitable » est un acte de solidarité avec des familles de l’autre bout
du monde qui vivent dans le plus grand dénuement. La prise de conscience du
fait que l’écart entre pays riches et pays pauvres ne fait que s’accentuer est un
facteur déterminant. Le commerce international laissé à la seule main du
marché libéral ne permet pas en effet aux paysans ou aux artisans du Sud de
vivre dignement de leur travail : pour accroître leur compétitivité, les
multinationales qui contrôlent, par exemple, les marchés mondiaux du café et
de la banane, tirent sans cesse les prix d’achat vers le bas. Ce à quoi s’ajoute
l’effet hautement déstabilisateur de la spéculation sur les matières premières.
Pour y remédier, à leur échelle, des militants ont commencé à organiser leurs
propres filières d’importation dès la fin des années 1960. […]
Parmi les acteurs du commerce équitable, il faut distinguer les organismes «
labellisateurs », qui certifient des filières d’importation par produit, et les
importateurs - grossistes, détaillants ou réseaux de boutiques, comme Artisans
du monde -, qui ont leurs propres contacts avec les producteurs et
s’autocontrôlent, faute de mieux. Des réseaux nationaux, puis internationaux,
se sont créés pour fournir des informations à leurs membres, préparer des
campagnes de sensibilisation, voire faire du lobbying. […]
En France, le développement du commerce équitable passe par l’éducation du
grand public, encore peu mobilisé parce que peu informé. […] Chaque
printemps, la Quinzaine du commerce équitable est l’occasion de lancer de
grandes campagnes de sensibilisation. Le reste de l’année, la rencontre avec les
consommateurs, que l’on tente de convertir en consom’acteurs, se fait dans
des salons, sur les marchés ou dans les centres commerciaux. Mais, déjà, le
commerce équitable commence à être récupéré par des entrepreneurs au nez
creux et peu soucieux de respecter les critères fondamentaux, trop
contraignants. D’où la nécessité d’édicter des règles, d’autant que la grande
distribution, peu réputée pour sa philanthropie, s’y met aussi. La plate-forme
française du commerce équitable (PFCE), réseau des treize principales
associations et entreprises françaises, a élaboré sa propre charte. Elle travaille
actuellement à une grille d’évaluation pour auditer la trentaine de structures
qui frappent à sa porte.
Dante Sanjurjo.
LE MONDE DIPLOMATIQUE | OCTOBRE 2001

TEXTE 2:

Commerce équitable : un enjeu de société.


Plusieurs organisations veulent ouvrir un débat public sur le commerce
équitable. Elles refusent notamment de réduire ce type d’échanges à une aide
au tiers monde.
Le manifeste que nous publions est proposé par l’association Minga « pour un
développement économique du commerce équitable» et s’intitule : « Le
commerce équitable n’est pas une marchandise : ouvrons le débat public ! ».
Plus d’une centaine d’organisations, d’élus et d’universitaires l’ont déjà signé, à
la suite d’une réflexion dressant un état des lieux du commerce équitable
menée depuis plusieurs mois au sein de Minga. […]
« On sent la nécessité d’un débat très large, public sur la question du
commerce équitable, à un moment où il risque d’être enfermé dans des
discussions entre experts. Ce débat doit être démocratique », souligne Michel
Besson, l’un des membres de Minga. Pour lui, deux visions du commerce
équitable dominent en France : « Une vision Nord-Sud, qui a tendance à
réduire le commerce équitable à une nouvelle forme d’aide au tiers monde et
aux producteurs. Et une autre, beaucoup plus globale, qui affirme son équité
tout au long de la filière, pour tous les acteurs économiques au Nord comme au
Sud, sans trahir le critère qui consiste à donner la priorité aux producteurs en
situation de précarité. ». En Europe aussi, comme aux États-Unis, « il existe des
producteurs en situation de précarité ou en train de disparaître pour des
raisons de néolibéralisme et de rentabilité », ajoute Michel Besson, qui déplore
que « les organisations existantes comme la plate-forme du commerce
équitable ne lancent pas de débat sur ce sujet, même interne. » L’association
Minga compte diffuser ce manifeste au niveau européen et a déjà organisé des
réunions avec des coopératives italiennes, des structures espagnoles,
allemandes, belges et suisses. […]
Le manifeste de l’association Minga

Engagés à différents titres pour plus d’équité dans les échanges commerciaux,
nous contestons la prétention à incarner le « commerce équitable » de
quelques acteurs qui, pour tenter d’augmenter leur volume de vente, traitent
avec des multinationales de la transformation, de la distribution et de la
restauration rapide en les exonérant à bon compte de leurs responsabilités à
l’égard de l’ensemble de leurs fournisseurs, salariés et clients.
Que ces acteurs, telle la marque Max Havelaar, croient ou feignent de croire
qu’ils disposent du rapport de force nécessaire pour infléchir les pratiques de
ces multinationales, c’est leur droit. Qu’ils veuillent préserver un petit secteur
d’activité pour continuer d’écouler quelques produits qualifiés « d’équitables »,
on peut le comprendre.
Qu’ils focalisent leurs arguments sur les stéréotypes de « petits producteurs
défavorisés du Sud » au mépris de la qualité de leurs produits, de leur travail et
de leurs luttes, d’un côté, et de « consommateurs du Nord », de l’autre, qu’ils
réduisent ainsi la question de l’équité dans les échanges économiques à une
problématique de « marketing éthique », c’est très dommageable. Mais qu’ils
prétendent être les seuls acteurs légitimes pour définir et normaliser le
commerce équitable, c’est nier les autres pratiques et refuser le débat avec
tous les acteurs de la société civile, ce qui est inadmissible.
Nous nous interrogeons sur le soutien moral et financier des pouvoirs publics à
une campagne de sensibilisation dont le message (« Achetez du café qui vous
permette de dormir tranquille », encart publicitaire de la marque Max Havelaar
France) suinte la vieille culture coloniale qui marque encore aujourd’hui nos
imaginaires collectifs et notre rapport au monde : le rôle de l’État est-il de
financer des opérations de «communication éthique» d’enseignes
multinationales?
Soit le commerce équitable est réduit délibérément à une des formes de la
politique sociale du libéralisme, faisant prévaloir les œuvres caritatives sur les
droits sociaux, soit il est au contraire un véritable enjeu de société. On
reconnaît alors qu’il recouvre des analyses, des acteurs, des histoires et des
pratiques multiples aux finalités complémentaires ou différentes, voire
antagonistes. Un débat public et démocratique est donc nécessaire !
Thierry Brun, Politis, août 2003

NB. Les textes sont plus longs que ceux de la dernière fois, mais c’est une
progression voulue dans la difficulté.

Essayez de faire le travail sérieusement. Documentez-vous sur le commerce


équitable via internet, pour mieux comprendre les textes.

Cette fois, je ne joins pas tout de suite la correction. Je vous l’enverrai plus
tard.

Bon courage !

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Le cours se termine là. Le cours prochain, nous travaillerons une autre notion.

Je vous remercie d’avoir été attentifs à mes explications. Au revoir !

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