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Séries Numériques
Séries Numériques
Essaidi Ali
9 décembre 2018
K = R ou C
1 Séries numériques :
Définition 1.1 Soit (xn )n∈N une suite de nombres réels ou complexes.
On appelle série de terme général xn ou série associée à la suite (xn )n∈N la suite (Sn )n∈N définie par :
n
X
∀n ∈ N, Sn = xk
k=0
X X X
On la note xn ou xn ou xn . Dans ce cas :
n∈N n P
– ∀n ≥ 0, Sn s’appelle la somme partielle d’ordre n de la sérieX xn .
– (Sn )n∈N s’appelle la suite des sommes partielles de la série xn .
n∈N
Exemples : X
– La série n est la suite (Sn )n∈N définie par :
n∈N
n
X n(n + 1)
∀n ∈ N, Sn = k=
2
k=0
X
– La série 1 est la suite (Sn )n∈N définie par :
n∈N
n
X
∀n ∈ N, Sn = 1=n+1
k=0
X 1
– La série est la suite (Sn )n∈N définie par :
n+1
n∈N
n n
X 1 X1
∀n ∈ N, Sn = =
k+1 k
k=0 k=1
X
– Série géométrique : Soit z ∈ C avec z 6= 1. La série z n est la suite (Sn )n∈N définie par :
n∈N
n
X 1 − z n+1
∀n ∈ N, Sn = zn =
1−z
k=0
X
– Série télescopique : Soit (xn )n∈N une suite de nombres réels ou complexes. La série télescopique (xn+1 − xn ) est la
n∈N
suite (Sn )n∈N définie par :
n
X
∀n ∈ N, Sn = (xk+1 − xk ) = xn+1 − x0
k=0
Remarques :
1
Lydex - Ben Guerir PCSI Essaidi Ali
– Une série associée à une suite à éléments dans K s’appelle une série numérique. On dit qu’elle est réelle si K = R et
X si K = C.
complexes X
– Soit xn une série numérique. Si (Sn )n∈N est la suite des sommes partielle de xn alors x0 = S0 et ∀n ≥ 1, xn =
n∈N n∈N
Sn − Sn−1 .
– Soit n0 ∈ N et (xn )n≥n0 une suite de nombres réels ou complexes.
On appelle série de terme général xn est la suite (Sn )n≥n0 définie par :
n
X
∀n ≥ n0 , Sn = xk
k=n0
X
On la note xn . Dans ce cas :
n≥n0
X
– ∀n ≥ n0 , Sn s’appelle la somme partielle d’ordre n de la série xn .
n≥n0
X
– (Sn )n≥n0 s’appelle la suite des sommes partielles de la série un .
n≥n0
Quitte
X à compléter par des zéros on peut toujours supposer que n0 = 0.
– Soit xn une série numérique et n0 ∈ N.
X n∈N X
xn s’appelle la série déduite de la série xn par troncature au rang n0 .
n≥n0 n∈N
X
Définition 1.2 Soit xn une série numérique.
n∈N
X
– On dit qu’une série numérique xn est convergente ou converge si sa suite (Sn )n∈N des sommes partielles est conver-
n∈N
X +∞
X
gente. Dans ce cas, lim Sn s’appelle la somme de xn et on la note xn .
n∈N n=0
– Une série qui n’est pas convergente est dite divergente.
Remarques : X
– Soit n0 ∈ N et xn une série numérique.
n≥n0
X X
On dit que la série un est convergente ou converge si la suite (Sn )n≥n0 des sommes partielles de un est
n≥n0 n≥n0
X +∞
X
convergente. Dans ce cas, lim Sn s’appelle la somme de un et on la note un .
n≥n0 n=n0
X
– Soit xn une série numérique.
n∈N
X X
Si n0 ∈ N alors les séries xn et xn sont de même nature.
n∈N n≥n0
Exemples :
X 1
– On considère la série : On a :
n(n + 1)
n≥1
n n
X 1 X 1 1 1
∀n ≥ 1, Sn = = − =1− →1
k(k + 1) k k+1 n+1
k=1 k=1
X 1
donc la série est convergente et on a :
n(n + 1)
n≥1
+∞
X 1
=1
n=1
n(n + 1)
X 1
– On considère la série : On a :
2n
n≥0
n 1
X 1 1 − 2n+1 1
∀n ≥ 0, Sn = k
= 1 =2− n →2
k=0
2 1− 2 2
X 1
donc la série est convergente et on a :
2n
n≥0
+∞
X 1
n
=1
n=0
2
X
– On considère la série 1 : On a :
n≥0
n
X
∀n ≥ 0, Sn = 1 = n + 1 → +∞
k=0
X
donc la série 1 est divergente.
n≥0
Proposition
X 1.1 Condition nécessaire de convergence :
Soit xn une série numérique.
n∈N
X
Si la série xn converge alors xn → 0.
n∈N
Démonstration : X
Soit (Sn )n∈N la suite des somme partielles de xn .
n∈N
X
La série xn converge donc la suite (Sn )n∈N est convergente d’où Sn − Sn−1 → 0. Or ∀n ≥ 1, xn = Sn − Sn−1 donc
n∈N
xn → 0. X
Remarques : Soit xn une série numérique.
n∈N
X
– Si xn 6→ 0 alors xn diverge, on dit qu’elle diverge grossièrement.
n∈N
X
– Si xn → 0 alors xn n’est pas forcément convergente.
n∈N
Exemples : X n n X n
– Soit la série : On a → 1 6= 0 donc la série diverge grossièrement.
n+1 n+1 n+1
n∈N n∈N
X X
– Soit la série ein : On a |ein | = 1 → 1 6= 0 donc ein 6→ 0 d’où la série ein diverge grossièrement.
P n∈N
√ √ n∈N
√ √
– La série n + 1 − n est télescopique donc elle est de même nature que la suite ( n)n∈N , or lim n = +∞ d’où
P √ √
la série n + 1 − n est divergente.
Cependant :
√ √ (n + 1) − n 1
∀n ∈ N, n + 1 − n = √ √ =√ √ →0
n+1+ n n+1+ n
X X
Proposition 1.2 Si xn et yn sont deux séries numériques convergentes alors :
n∈N n∈N
X +∞
X +∞
X +∞
X
– (xn + yn ) est convergente et on a (xn + yn ) = xn + yn .
n∈N n=0 n=0 n=0
X +∞
X +∞
X
– ∀λ ∈ K, la série (λxn ) est convergente et on a (λxn ) = λ xn .
n∈N n=0 n=0
En particulier, l’ensemble des séries numériques convergentes est un K-espace vectoriel.
X X
Remarques : Soit xn et yn deux séries numériques.
n∈N n∈N
X X X
– Si la série (xn + yn ) est convergente alors les séries xn et yn sont de même nature.
n∈N n∈N n∈N
X X
– Si λ ∈ K non nul alors les séries xn et λxn sont de même nature.
n∈N n∈N
X
Corollaire 1.3 Soit zn une série de nombres complexe.
n∈N
X X X
La série zn converge si, et seulement si, les séries <ezn et =mzn convergent.
n∈N n∈N n∈N
En cas de convergence :
+∞
X +∞
X +∞
X
zn = <ezn + i =mzn
n=0 n=0 n=0
X
Proposition et définition 1.1 Soit xn une série numérique.
n∈N
X X
Si la série xn est convergente alors ∀n ∈ N, xk est convergente. Dans ce cas, on note :
n∈N k≥n+1
+∞
X
– On note ∀n ∈ N, Rn = xk .
k=n+1
X
– ∀n ∈ N, Rn s’appelle le reste d’ordre n de la série xn .
n∈N
X
– (Rn )n∈N s’appelle la suite des restes de la série xn .
n∈N
X
Remarques : Si xn est une série numérique convergente de somme S alors :
n∈N
– ∀n ∈ N, S = Sn + Rn .
– Rn → 0.
– ∀n ∈ N, xn = Rn−1 − Rn .
Exemples :
X1 1
X1 1
1
– Soit la série numérique − : La suite n est convergente donc la série télescopique −
n n+1 n n+1
n≥1 n≥1
est convergente et on a :
+∞
X 1 1 1
− = 1 − lim =1
n=1
n n+1 n
X √
n+1
√
– Soit la série numérique n+1− n
n : On a :
n≥1
√ 1
∀n ≥ 1, ln n
n= ln n → 0
n
√ √ X √
n+1
√
donc n
n → 1 donc la suite ( n n) est convergente d’où la série télescopique n+1− n
n est convergente et
n≥1
on a :
+∞
X √
n+1
√ √
n+1− n
n = lim n n − 1 = 1 − 1 = 0
n=1
+∞ n
X 2 1
n
= 2 =3
n=0
3 1− 3
X ein i
e X ein
1
– Soit la série numérique : On a 2= 2 < 1 donc la série géométrique est convergente et on a :
2n 2n
n≥0 n≥0
+∞ in
X e 1 2
n
= ei
=
n=0
2 1 − 2
2 − ei
X √ X
– Soit la série numérique (1 − i)n : On a |1 − i| = 2 > 1 donc la série géométrique (1 − i)n est divergente.
n≥0 n≥0
Démonstration : P P
On pose (Sn )n∈N la suite des sommes partielles de xn donc ∀n ∈ N, Sn+1 − Sn = xn ≥ 0 car xn est à termes positifs
d’où (Sn )n∈N est croissante.
Corollaire
P 2.2 Caractérisation des séries convergentes à termes positifs :
Soit
P x n une série à termes positifs.
xn est convergente si, et seulement si, sa suite de sommes partielles est majorée.
Démonstration : P
Soit (Sn )n∈N la suite des sommes partielles de xn .
P suite (Sn )n∈N est croissante donc (Sn )n∈N est convergente si, et seulement si, elle est majorée.
La
xn est convergente
P si, et seulement si, la suite (Sn )n∈N est convergente si, et seulement si, (Sn )n∈N est majorée.
Remarque : Soit xn une série convergente à termes positifs.
X n +∞
X
– ∀n ∈ N, xk ≤ xk .
k=0 k=0
n
X +∞
X
– sup xk = xk .
n∈N
k=0 k=0
P
Convention : Soit xn une série à termes positifs.
+∞
X
P
Si xn est divergente alors on convient que xn = +∞.
n=0
Corollaire
P 2.3PCritère de comparaison :
Soit xn et yn deux séries à termes positifs telles ∀n ∈ N, xn ≤ yn .
+∞
X +∞
X
P P
– Si yn est convergente alors xn est convergente et on a xn ≤ yn .
n=0 n=0
P P
– Si xn est divergente alors yn est divergente.
Démonstration : P P
On pose (Sn )n∈N et (Tn )n∈N les suites des sommes partielles des séries xn et yn respectivement.
Xn Xn
On a ∀n ∈ N, xn ≤ yn donc ∀n ∈ N, Sn = xk ≤ yk = Tn .
P k=0 k=0 P
– Si yn est convergente alors la suite (Sn )n∈N est majorée donc la suite (Tn )n∈N est majorée d’où la série xn est
convergente.
+∞
X +∞
X
On a ∀n ∈ N, Sn ≤ Tn donc, par passage à la limite, lim Sn ≤ lim Tn d’où xn ≤ yn .
P P n=0
P n=0 P
– Si yn est convergente alors xn est convergente donc, par contraposée, si xn est divergente alors yn est diver-
gente. P P
RemarqueP : Soit xn et yn deuxPséries à termes positifs telles ∃n0 ∈ N, ∀n ≥ n0 , xn ≤ yn .
– Si P yn est convergente alorsP xn est convergente.
– Si xn est divergente alors yn est divergente.
Exemples :
X 1 1 1
X 1 1
– Étude de la série : On a ∀n ∈ N, 2n +n ≤ 2n et la série géométrique est convergente car <1
2
2n + n 2n
n∈N n∈N
X 1
donc, d’après le critère de comparaison, la série est divergente.
2n + n
n∈N
X 1 X 1
– Étude de la série sin n : On a ∀n ∈ N, 0 ≤ sin 31n ≤ 31n et la série géométrique n
est convergente car 13 < 1
3 3
n∈N n∈N
X 1
donc, d’après le critère de comparaison, la série sin n est divergente.
3
n∈N
X 1 X1
– Étude de la série √ : On a ∀n ≥ 2, n ≤ √1n et on a déjà montré que la série
1
est divergente donc la série
n n
n≥1 n≥2
X 1
√ est divergente.
n
n≥2
X 1 X1
– Étude de la série : On a ∀n ≥ 2, n1 ≤ ln1n et on a déjà montré que la série est divergente donc la série
ln n n
n≥2 n≥2
X 1
est divergente.
ln n
n≥2
X 1
– Étude de la série : On a ∀n ≥ 2, n12 ≤ n(n−1) 1
= n−1 1
− n1 et on a déjà montré que la série télescopique
n2
X1 n≥1
1 X 1
− est convergente donc, d’après le critère de comparaison, la série est convergente.
n n−1 n2
n≥2 n≥1
Démonstration :
d’où : Z n+1
f (n) ≤ f (t)dt ≤ f (n + 1)
n
donc :
n
X n Z
X k+1 Z n+1
f (k) ≤ f (t)dt = f (t)dt
k=n0 k=n0 k n
donc :
n Z
X k n
X
f (t)dt ≤ f (k)
k=n0 k−1 k=n0
d’où : Z n n
X
f (t)dt ≤ f (k)
n0 −1 k=n0
On déduit que :
Z n n
X Z n+1
f (t)dt ≤ f (k) ≤ f (t)dt
n0 −1 k=n0 n0
donc : Z n n
X Z n+1
(f (a) − f (t))dt ≤ (f (a) − f (k)) ≤ (f (a) − f (t))dt
n0 −1 k=n0 n0
donc : Z n Z n n
X n
X Z n+1 Z n+1
f (a)dt − f (t)dt ≤ f (a) − f (k) ≤ f (a)dt − f (t)dt
n0 −1 n0 −1 k=n0 k=n0 n0 n0
donc :
Z n n
X Z n+1
(n − n0 + 1)f (a) − f (t)dt ≤ (n − n0 + 1)f (a) − f (k) ≤ (n − n0 + 1)f (a) − f (t)dt
n0 −1 k=n0 n0
d’où : Z n+1 n
X Z n
f (t)dt ≤ f (k) ≤ f (t)dt
n0 k=n0 n0 −1
Exemples :
– La série de Riemann P n12 est P
P
convergente car 2 > 1.
– La série de Riemann √1 = 1
1 est divergente car
1
< 1.
n n2 2
P P
Corollaire 2.6 Soit xn et yn deux séries numériques à termes positifs. P
– On suppose que yn = O(xn ). Si la série ∼ xn est convergente alors la sérieP yn est convergente.
– On suppose que yn = o(xP n ). Si la série ∼ xn est convergente alors la sérieP yn est convergente.
– Si xn ∼ yn alors la série xn est convergente si, et seulement si, la série xn est convergente.
Démonstration :
– On a yn = O(xn ) donc P∃M ≥ 0, ∀n ∈ N, 0 ≤ yn ≤ M xn , or la série ∼ xn est convergente donc, d’après le critère de
comparaison, la série yn est convergente.
On a yn = o(xn ) donc yn = O(xn ), or la série ∼ xn est convergente donc, d’après le critère de comparaison, la série
– P
yn est convergente. P P
– – On a xn ∼ yn donc xn = O(yn ) d’où si la série P yn est convergente alors la série P xn est convergente.
– On a xn ∼ yn donc P yn = O(xn ) d’où si la série xn est convergente Palors la série yn est convergente.
On déduit que la série xn est convergente si, et seulement si, la série yn est convergente.
Remarque : P P
– Ce résultat reste vraie si on suppose que les séries xn et yn sont à termes positifs ou à signes constants à partir d’un
certain rang. P
– Dans le cas d’équivalence, le résultat reste vraie si xn ∼ yn et xn à termes positifs à partir d’un certain rang.
Exemples :
X √n
– Étude de la série : On a :
n2 + n
n≥1
√ √
n n 1 1
2
∼ 2 = √ = 3
n +n n n n n2
√
P n P 1 P 1
or les séries et 3 sont à termes positifs avec 3 convergente car c’est une série de Riemann avec
n2 + n √ n 2 n2
3
P n
2 > 1 donc la série n≥1 2
n + n
est convergente.
X 1
– Étude de la série ln 1 + : On a :
n
n≥1
1 1
ln 1 + ∼
n n
P 1 P1 P1
or les séries ln 1 + et sont à termes positifs avec convergente car c’est une série de Riemann avec
n n n
X 1
1 ≤ 1 donc la série ln 1 + est divergente.
n
n≥1
X n2 − 7n + 3
– Étude de la série : On a :
n5 − 6n2 − 1
n≥1
n2 − 7n + 3 n2 1
∼ = 3
n5 − 6n2 − 1 n5 n
P 1 X n2 − 7n + 3
or la série est à termes positifs et convergente car c’est une série de Riemann avec 3 > 1 donc la série
n3 n5 − 6n2 − 1
n≥1
est convergente.
X 2n + 3n
– Étude de la série : On a :
5 + n2 + ln n
n
n≥1
n
2n + 3n 3n 3
∼ =
5n + n2 + ln n 5n 5
2n + 3 n P 3 n P 3 n
P
or les séries n 2
et sont à termes positifs avec convergente car c’est une série géomé-
5 + n + ln n 5
n n
5
3 X 2 +3
trique avec < 1 donc la série est convergente.
5 5 + n2 + ln n
n
n≥1
X 1 1
– Étude de la série cos − cosh : On a :
n n
n≥1
1 1 1 1 1
− cosh = 1 + O 2
cos − 1+O 2 =O 2
n n n n n
P 1 1 P 1 P 1
or les séries cosh − cos et 2
sont à termes positifs avec convergente car c’est une série de Riemann
n n n n2
X 1 1
avec 2 > 1 donc la série cosh − cos est convergente.
n n
n≥1
X√ 3
– Étude de la série n + 2 sin : On a :
(n + 2)2
√ √
√ 3 3 n+2 3 n 3 3
n + 2 sin ∼ ∼ 2 = √ = 3
(n + 2)2 (n + 2)2 n n n n2
P√ 3 P 3 P 3
or les séries n + 2 sin et 3 sont à termes positifs avec 3 convergente car c’est une série géomé-
(n + 2)2 n 2 n2
X√ 3
3
trique avec 2 > 1 donc la série n + 2 sin est convergente.
(n + 2)2
n≥1
Démonstration :
xn+1 yn+1 xn+1 yn xn xn x0
On a ∀n ∈ N, ≤ donc ∀n ∈ N, ≤ donc la suite est décroissante donc ∀n ∈ N, ≤ d’où
xn yn yn+1 xn yn yn y0
y0
∀n ∈ N, xn ≤ yn .
x0
P P y0 P
– Si yn est convergente alors yn est convergente d’où, d’après le critère de comparaison, la série xn est conver-
x0
gente. P P
– Supposons que xn est divergente donc, par contraposition, la série yn est divergente.
Remarque : Le critère de comparaison logarithmique reste valable si la relation xxn+1
n
≤ yn+1
yn est vraie à partir d’un certain
rang.
Corollaire 2.8 Règle de D’Alembert :
P xn+1
Soit xn une série à termes strictement positifs telle que lim = l ∈ R ∪ {+∞}.
P xn
– Si l < 1 alors la série P xn est convergente.
– Si l > 1 alors la série xn est divergente.
P
Remarque : La règle de D’Alembert reste valable si la série xn est à termes non nuls à partir d’un certain rang.
Exemples : X
– Étude de la série 2n n3 : On a ∀n ≥ 1, 2n n3 > 0 et :
n≥0
(n + 1)2 2n + n (n + 1)2 2n + n 2n 1 1
∀n ≥ 1, = ∼ n+1 = → < 1
2n+1 + (n + 1) n 2 n 2 2 n+1 + (n + 1) 2 2 2
X n2
donc, d’après la règle de D’Alembert, la série est convergente.
2n + n
n≥1
X 1 1
– Étude de la série : On a ∀n ≥ 0, > 0 et :
n! n!
n≥0
n! 1
∀n ≥ 0, = →0<1
(n + 1)! n+1
X 1
donc, d’après la règle de D’Alembert, la série est convergente.
n!
n≥0
X nn nn
– Étude de la série : On a ∀n ≥ 0, > 0 et :
n! n!
n≥1
n
(n + 1)n+1 n! (n + 1)n
1
∀n ≥ 0, = = 1+ →e>1
(n + 1)! nn nn n
X nn
donc, d’après la règle de D’Alembert, la série est divergente.
n!
n≥1
xn+1
Remarque : Si lim = 1 alors on ne peut pas conclure. La série peut converger ou diverger.
xn
Exemples :
P1
– Cas de la série : On a :
n
n
→1
n+1
P1
et la série est divergente.
n
P 1
– Cas de la série : On a :
n2
n2
→1
(n + 1)2
P 1
et la série est convergente.
n2
P
Proposition 2.9 Soit x une série à termes positifs et σ : N → N une bijection.
+∞
X +∞
X
P P
Si xn est convergente alors la série xσ(n) est convergente et on a xσ(n) = xn .
n=0 n=0
Démonstration :
Soit n ∈ N et N = max{σ(0), . . . , σ(n)} donc :
xσ(n) est convergente et σ −1 est une bijection de N vers N donc, d’après la première partie de la
P
La série à termes positifs
démonstration :
+∞
X +∞
X +∞
X
xk = xσ−1 (σ(k)) ≤ xσ(k)
k=0 k=0 k=0
On déduit que :
+∞
X +∞
X
xσ(k) = xk
k=0 k=0
Remarque :
Exemples :
1 P (−1)n
– On a ∀n ≥ 1, ≥ 0 donc la série est alternée.
n n
1 1
≥ 0 donc la série (−1)n ln 1 +
P
– On a ∀n ≥ 1, ln 1 + est alternée.
n n
Démonstration :
On a (xn )n∈N décroissante de limite nulle donc ∀n ≥ 0, xn ≥ 0. En particulier, la série (−1)n xn est alternée.
P
– Montrons que les suites (S2n )n∈N et (S2n+1 )n∈N sont adjacentes :
– On a :
2n+2
X 2n
X
∀n ∈ N, S2n+2 − S2n = (−1)k xk − (−1)k xk = (−1)2n+2 x2n+2 + (−1)2n+1 x2n+1 = x2n+2 − x2n+1 ≤ 0
k=0 k=0
car la suite (xn )n∈N est décroissante donc la suite (S2n )n∈N est décroissante.
– On a :
2n+3
X 2n+1
X
∀n ∈ N, S2n+3 −S2n+1 = (−1)k xk − (−1)k xk = (−1)2n+3 x2n+3 +(−1)2n+2 x2n+2 = x2n+2 −x2n+3 ≥ 0
k=0 k=0
car la suite (xn )n∈N est décroissante donc la suite (S2n+1 )n∈N est croissante.
– On a :
2n+1
X X2n
∀n ∈ N, S2n+1 − S2n = (−1)k xk − (−1)k xk = (−1)2n+1 x2n+1 = −x2n+1 → 0
k=0 k=0
car xn → 0.
On déduit que les suites (S2n )n∈N et (S2n+1 )n∈N sont adjacentes.
et :
+∞
X
∀m, n ∈ N, S2m+1 ≤ (−1)n xn ≤ S2n
n=0
X+∞
k
– Montrons que ∀n ∈ N, (−1) xk ≤ xn :
k=n
Soit n ∈ N.
– Si n = 0 alors :
+∞
X
S1 ≤ (−1)k xk ≤ S0
k=0
donc :
+∞
X
x0 − x1 ≤ (−1)k xk ≤ x0
k=0
d’où :
X+∞
k
(−1) xk ≤ x0
k=0
∗
– Si n est pair non nul alors ∃p ∈ N tel que n = 2p donc :
+∞
X
S2p−1 ≤ (−1)k xk ≤ S2p
k=0
donc :
+∞
X
0≤ (−1)k xk − S2p−1 ≤ S2p − S2p−1
k=0
donc :
+∞
X
0≤ (−1)k xk ≤ (−1)2p x2p = x2p
k=2p
donc :
+∞
X
0≤ (−1)k xk ≤ xn
k=n
d’où :
X+∞
k
(−1) xk ≤ xn
k=n
donc :
+∞
X
S2p+1 − S2p ≤ (−1)k xk − S2p ≤ 0
k=0
donc :
+∞
X
(−1)2p+1 x2p+1 ≤ (−1)k xk ≤ 0
k=2p+1
donc :
+∞
X
−x2p+1 ≤ (−1)k xk ≤ 0
k=2p+1
donc :
+∞
X
−xn ≤ (−1)k xk ≤ 0
k=n
d’où :
X+∞
k
(−1) xk ≤ xn
k=n
On déduit que, dans tous les cas, :
X+∞
(−1)k xk ≤ xn
k=n
+∞
X
– Montrons que ∀n ∈ N, le signe de (−1)k xk est celui de (−1)n :
k=n
Soit n ∈ N.
– Dans la partie précédente, on montré que si n est pair alors
+∞
X
(−1)k xk ≥ 0
k=n
n
et on a (−1) = 1 ≥ 0.
– De même, on montré que si n est impair alors
+∞
X
(−1)k xk ≤ 0
k=n
n
et on a (−1) = −1 ≤ 0.
+∞
X
On déduit que, dans tous les cas, le signe de (−1)k xk est celui de (−1)n .
k=n
Exemples :
X (−1)n−1
– Étude de la série :
n
n≥1
X (−1)n−1
1
– Étude de la convergence de la série : La suite est décroissante de limite nulle donc, d’après le
n n n≥1
n≥1
X (−1)n−1
critère de Leibniz, la série alternée est convergente.
n
n≥1
X (−1)n−1
– Un encadrement de la somme : On pose L la somme de la série , on a :
n
n≥1
+∞
X (−1)n−1
L=
n=1
n
n
X (−1)k−1 1 1
donc pour que soit une valeur approchée de L à la précision ε il suffit que n+1 ≤ ε donc − 1 ≤ n
k ε
k=1
1
d’où, il suffit de prendre n = .
ε
X (−1)n
– Étude de la série :
ln n
n≥2
X (−1)n
1
– Étude de la convergence de la série : La suite est décroissante de limite nulle donc, d’après le
ln n ln n n≥2
n≥2
X (−1)n
critère de Leibniz, la série alternée est convergente.
ln n
n≥2
X (−1)n
– Un encadrement de la somme : On pose L la somme de la série , on a :
ln n
n≥2
+∞
X (−1)n
L=
n=2
ln n
1 1 1
donc le signe de L − est celui de (−1)3 = −1 donc L − ≤ 0 d’où L ≤ . De même, on a :
ln 2 ln 2 ln 2
+∞
1 1 X (−1)n
L− + =
ln 2 ln 3 n=4 ln n
1 1 1 1 1 1
donc le signe de L − + est celui de (−1)4 = 1 donc L − + ≥ 0 d’où L ≥ − . On déduit
ln 2 ln 3 ln 2 ln 2 ln 2 ln 3
1 1 1
que − ≤L≤ .
ln 2 ln 3 ln 2
– Valeur Approchée de la somme : Soit ε > 0. D’après la majoration du reste ∀n ≥ 2 :
n
+∞ n
+∞
X (−1)k X (−1)k X (−1)k X (−1)k 1
L − = − = ≤
ln k ln k ln k ln k ln(n + 1)
k=2 k=2 k=2 k=n+1
n
(−1)k
X
1 1
donc pour que soit une valeur approchée de L à la précision ε il suffit que ln(n+1) ≤ ε donc exp −1 ≤
ln k ε
k=2
1
n d’où, il suffit de prendre n = exp .
ε
P
3.2 Soit xn une série numérique.
Définition P P
On dit que xn est absolument convergente si la série |xn | est convergente.
– x+ ≤ |x| et x− ≤ |x|.
– x+ − x− = x.
P
Proposition
P 3.2 Soit xn une série numérique.
Si xn est absolument convergente alors elle est convergente.
Démonstration : P
– On suppose que xn est une suite de nombres réels : P
– Méthode 01 : On a ∀n ∈ N, |xnP | + xn ≥ 0 donc (|xn | + xn ) est une série de nombres réels positifs.
P Or ∀n ∈
N, |xn | + xn ≤ 2|xn | et la série |un | convergente donc, d’après le critère de comparaison, la série (|xn | + xn )
est convergente. P P P
On déduit que la série xn = (|xn | + xn ) − |xn | est convergente comme P combinaison de séries convergentes.
−
– Méthode 02 : On a ∀n ∈ N, 0 ≤ x+
P
n ≤ |xn |, 0 ≤ xn ≤ |xn | et la série |xn | est convergente car la série
P +xn
est
P absolument convergente donc, d’après le critère de comparaison P des séries à termes positifs, les séries xn et
x− + −
n sont convergentes, or ∀n ∈ N, xn = xn + xn donc la série xn est convergente comme somme de deux séries
convergentes. P
P suppose que xn est une suite P
– On de nombres complexes : On a ∀n ∈ N, |<e(xn )| ≤ |xn |, |=m(xn )| ≤ |xn | et la série
|xn | est convergente car P la série xn est Pabsolument convergente donc, d’après le critère P de comparaison
P des séries
à termes positifs, les séries |<e(xn )| et |=m(xn )| sont convergentes d’où les séries <e(xn ) et =m(xn ) sont
absolument
P convergentes.
P
On a <e(xn ) et =m(x P n ) deux séries
Pde nombres réels absolument convergentes donc, d’après la première partie de
la démonstration, les séries <e(xn ) et P =m(xn ) sont convergentes d’où, d’après la caractérisation de la convergence
des séries desPnombres P complexes, la série xn est convergente.
Remarques : Soit xn et yP n deux séries numériques. P
– Si ∀n
P ∈ N, |x Pn | ≤ yn et yn est convergente alors xn est absolument P convergente.
– Si xn et yn sont absolument P convergentes alors ∀α, β ∈ K, (αx n + βyn ) est absolument convergente.
– On suppose
P que la série x n est absolument convergente.
– Si xn est une série de nombres réels alors :
+∞
X +∞
X +∞
X
xn = x+
n − x−
n
n=0 n=0 n=0
P
– Si xn est une série de nombres complexes alors :
+∞ +∞ +∞ +∞ +∞
!
− −
X X +
X X +
X
xn = (<e(xn )) − (<e(xn )) + i (=m(xn )) − (=m(xn ))
n=0 n=0 n=0 n=0 n=0
Exemples :
X (−1)n
– Étude de la série : On a :
n2
n≥1
(−1)n
1
∀n ∈ N, 2 = 2
n n
X 1 X (−1)n
et la série est convergente car c’est une série de Riemann avec 2 > 1 donc la série est absolument
n2 n2
n≥1 n≥1
convergente d’où elle est convergente.
X sin n
– Étude de la série √ : On a :
n n
n≥1
sin n 1 1
∀n ∈ N, √ = √ = 3
n n n n n2
X 1 X sin n
3
et la série 3 est convergente car c’est une série de Riemann avec 2 > 1 donc la série √ est absolument
n 2 n n
n≥1 n≥1
convergente d’où elle est convergente.
X nein
– Étude de la série : On a :
n3 + 1
n≥1
nein
∀n ≥ 1, 3 = n ≤ n = n
n + 1 n3 + 1 n3 n2
X 1 X nein
et la série est convergente car c’est une série de Riemann avec 2 > 1 donc la série est absolument
n2 n3 + 1
n≥1 n≥1
convergente d’où elle est convergente.
Remarque : Une série convergente n’est pas forcément absolument convergente. En effet, on a déjà montrée que la série alternée
X (−1)n−1 X (−1)n−1 X 1
est convergente mais la série = est divergente car c’est une série de Riemann et 1 ≥ 1.
n n n
n≥1 n≥1 n≥1
Corollaire
P 3.3 Inégalité triangulaire :
Soit
P x n une série numérique.
Si xn est absolument convergente alors : +∞ +∞
X X
xn ≤ |xn |
n=0 n=0
Démonstration :
D’après l’inégalité triangulaire :
Xk X k
∀k ∈ N, xn ≤ |xn |
n=0 n=0
Démonstration
P :
La série xn est absolument
P convergente donc elle est convergente.
– On suppose que xn est une série de nombres réels :
−
– Méthode 01 : On a ∀n ∈ N, 0 ≤ x+
P
n ≤ |xn |, 0 ≤ xn ≤ P|x+ n | etP
la série xn est convergente donc, d’après le critère
de comparaison
P +desP séries à termes positifs, les séries xn et x− n sont convergentes.
−
Les séries x n et
P − x n sont convergentes à termes positifs donc elles sont commutativement convergentes donc les
séries x+
P
σ(n) et x σ(n) sont convergentes et on a :
+∞
X +∞
X +∞
X +∞
X
x+
σ(n) = x+
n et x−
σ(n) = x−
n
n=0 n=0 n=0 n=0
+ −
x+ x−
P P P
Les séries n et n sont convergentes et on a ∀n ∈ N, |xσ(n) | = xσ(n) + xσ(n) donc la série |xσ(n) | est
P
convergente d’où la série xσ(n) est absolument convergente et on a :
+∞
X +∞
X +∞
X +∞
X +∞
X +∞
X
xσ(n) = x+
σ(n) − x−
σ(n) = x+
n − x−
n = xn
n=0 n=0 n=0 n=0 n=0 n=0
P P P
– Méthode 02 : Les séries xn et |xn | sont convergentes donc la série (|xn | + xn ) est convergente.
+∞
X +∞
X
P P
– La série |xn | est convergente positive donc |xσ(n) | converge et on a |xσ(n) | = |xn |.
n=0 n=0
+∞
X
P P
– La série (|xn | + xn ) est convergente positive donc (|xσ(n) | + xσ(n) ) converge et on a (|xσ(n) | + xσ(n) ) =
n=0
+∞
X
(|xn | + xn ).
n=0 P P P P P
Les séries |xσ(n) | et (|xσ(n) |+xσ(n) ) sont convergentes donc la série xσ(n) = (|xσ(n) |+xσ(n) )− |xσ(n) |
est convergente et on a :
+∞
X +∞
X +∞
X +∞
X +∞
X +∞
X
xσ(n) = (|xσ(n) | + xσ(n) ) − |xσ(n) | == (|xn | + xn ) − |xn | = xn
n=0 n=0 n=0 n=0 n=0 n=0
P
P suppose que xn est une série de nombres
– On P complexes : On a ∀n ∈ N, |<e(xn )| ≤ |xnP |, |=m(xn )| ≤
P|xn | et la série
|xn | est convergente donc car la série xn est absolument convergente donc les séries <e(xn ) et =m(xn ) sont
absolumentPconvergentes. P
Les séries <e(x Pn ) et =m(xnP ) sont réelles absolument convergentes donc, d’après la première partie de la démons-
tration, les séries <e(xσ(n) ) et =m(xσ(n) ) sont absolument convergentes et on a :
+∞
X +∞
X +∞
X +∞
X
<e(xσ(n) ) = <e(xn ) et =m(xσ(n) ) = =m(xn )
n=0 n=0 n=0 n=0
P P
On a ∀n ∈ N, |xσ(n) | ≤ |<e(xσ(n) )| + |=m(xσ(n)P )| et les séries <e(xσ(n) ) et =m(xσ(n) ) sont convergentes car
elles sont absolument convergentes donc la série |xσ(n) | est absolument convergente et on a :
+∞
X +∞
X +∞
X +∞
X +∞
X +∞
X
xσ(n) = <e(xσ(n) ) + i =m(xσ(n) ) = <e(xn ) + i =m(xn ) = xn
n=0 n=0 n=0 n=0 n=0 n=0
avec (xn )n∈N une suite d’entiers telle que ∀n ≥ 1, xn ∈ {0, . . . , 9}.
Dans ce cas, on note x = x0 , x1 x2 x3 · · · l’écriture décimale de x.
Exemple : On a :
1
= 0, 333 · · ·
3
donc 0, 333 · · · est une écriture décimale de 31 .
Remarque : L’écriture décimale d’un réel n’est pas unique. En effet :
+∞ +∞ 1 1
X 9 X 1 10 10
0, 999 · · · = = 9 = 9 1 = 9 9 = 1 = 1, 000 · · ·
n=1
10n n=1
10n 1 − 10 10
Théorème 4.1 Tout réel x ∈ R admet une unique écriture décimale propre.
Démonstration :
Soit x ∈ R.
1 b10n xc b10n xc
– Existence : On a ∀n ∈ N, 10n x − 1 ≤ b10n xc ≤ 10n x donc x − ≤ ≤ x d’où → x.
n+1 n
n n+110n
10
n
10n
P b10 xc − 10b10 xc P b10 xc b10 xc
On déduit que la série télescopique = − est convergente et on a :
10n+1 10n+1 10n
+∞
X b10n+1 xc − 10b10n xc b10n xc
n+1
= lim − bxc = x − bxc
n=0
10 10n
d’où :
+∞
X b10n+1 xc − 10b10n xc
x = bxc +
n=0
10n+1
Soit n ≥ 1. On a b10n−1 xc ≤ 10n−1 x < b10n−1 xc + 1 donc 10b10n−1 xc ≤ 10n x < 10b10n−1 xc + 10 donc
∃k ∈ {0, . . . , 9} tel que 10b10n−1 xc + k ≤ 10n x < 10b10n−1 xc + k + 1 donc b10n xc = 10b10n−1 xc + k donc
xn = b10n xc − 10b10n−1 xc = k d’où xn ∈ {0, . . . , 9}.
Si la suite (xn )n∈N n’est pas stationnaire en 9 alors x = x0 , x1 x2 · · · est une écriture décimale propre de x.
Supposons que ∃N ∈ N, ∀n ≥ N, xn = 9 et soit p = min{k ∈ N/∀n ≥ k, xn = 9} donc :
+∞ +∞ +∞
X xn X 9 X 1 1 1 1
n
= n
= 9 n
=9 p 1 = p−1
n=p
10 n=p
10 n=p
10 10 1 − 10 10
– Si p = 0 alors :
+∞ p−1 +∞ +∞
X xn X xn X 9 X 1 1 1
x= n
= x0 + n
= x0 + n
=x+9 n
=x+9 1 =x+1
n=0
10 n=1
10 n=1
10 n=1
10 10 1 − 10
p−1 +∞
X xn X 9
= n
+
n=0
10 n=p
10n
p−1 +∞
X xn X 1
= n
+9 n
n=0
10 n=p
10
p−1
X xn 1 1
= n
+9 p 1
n=0
10 10 1 − 10
p−1
X xn 1
= n
+ p−1
n=0
10 10
d’où x = x0 , x1 · · · xp−2 yp−1 0 · · · avec yp−1 = xp−1 + 1 est une écriture décimale propre de x car yp−1 ∈ {0, . . . , 9}
puisque xp−1 ∈ {0, . . . , 8}.
– Unicité : On suppose que x admet deux écritures décimales propres distinctes x = x0 , x1 · · · et x = y0 , y1 · · · donc
∃k ∈ N tel que xk 6= yk . On pose p = min{n ∈ N/xn 6= yn } donc xp 6= yp et ∀n ∈ {0, . . . , p − 1}, xn = yn .
Supposons, par exemple, que xp < yp donc xp + 1 ≤ yp .
x = x0 , x1 · · · est une écriture décimale propre de x donc la suite (xn )n∈N n’est pas stationnaire en 9 donc ∃k > p tel
que xk 6= 9 d’où xk < 9.
On déduit que :
+∞
X xn
x = n
n=0
10
p−1 +∞
X xn xp X xn
= n
+ p
+
n=0
10 10 n=p+1
10n
p−1 +∞
X yn xp X 9
< n
+ p
+
n=0
10 10 n=p+1
10n
p−1 +∞
X yn xp X 1
= n
+ p
+ 9 n
n=0
10 10 n=p+1
10
p−1
X yn xp 1 1
= + p + 9 p+1
10 n 10 10 1
n=0 1−
10
p−1
X yn xp 1
= n
+ p+ p
n=0
10 10 10
p−1
X yn xp + 1
= n
+
n=0
10 10p
p−1
X yn yp
≤ n
+ p
n=0
10 10
≤ x
On déduit que x < x. Absurde donc x admet une unique écriture décimale propre.
Remarque : Si x ∈ R est d’écriture décimale propre x = x0 , x1 x2 · · · alors :
– x0 = bxc. $ !%
n−1
X xk
n+1 n n
– ∀n ≥ 1, xn = b10 xc − 10b10 xc = 10 x− .
10k
k=0
Définition 4.4 On dit qu’une suite (xn )n∈N est périodique à partir d’un certain rang si ∃N ∈ N, ∃p ∈ N∗ , ∀n ≥ N, xn+p =
xn .
– x est un nombre décimal si, et seulement si, la suite (xn )n∈N est nulle à partir d’un certain rang.
– x est un nombre rationnel si, et seulement si, la suite (xn )n∈N est périodique à partir d’un certain rang.
Démonstration :
– ⇒ ) x est un nombre décimal donc x−bxc est un nombre décimal d’où ∃a ∈ Z, ∃n ∈ N tels que x = 10an avec |a| < 10n .
Soit a = am am−1 · · · a0 = am 10m + am−1 10m−1 + · · · + a0 l’écriture dans la base 10 de a donc m < n car |a| < 10n
d’où :
am 10m + am−1 10m−1 + · · · + a0 am am−1 a0
x = bxc + = bxc + n−m + n−m+1 + · · · + n
10n 10 10 10
On déduit que x = y0 , y1 · · · yn avec y0 = bxc, ∀k ∈ {1, . . . , n − m − 1}, yk = 0 et ∀k ∈ {n − m, . . . , n}, yk = an−k ,
or x = x0 , x1 x2 · · · donc par unicité de l’écriture décimale propre, ∀k ≥ n + 1, xk = 0 d’où la suite (xn )n∈N est nulle
à partir du rang n + 1.
⇐ ) On suppose que la suite (xn )n∈N est nulle à partir d’un certain rang donc ∃n ∈ N, ∀k ≥ n + 1, xk = 0 donc
x = x0 , x1 · · · xn donc ∃a ∈ Z, 10n x = a donc x = 10an d’où x est décimal.
– ⇒ ) x est un nombre rationnel donc ∃(a, b) ∈ Z × N∗ tel que x = ab et on pose ∀n ∈ N, 10n a = bun + rn la division
euclidienne de 10n a par b donc ∀n ∈ N, rn ∈ {0, . . . , b − 1}.
On déduit que rn , n ∈ N prend un nombre fini de valeurs donc ∃p, q ∈ N avec p < q tels que rp = rq donc
10q a 10p a buq +rq bu +r r r q p
10q a 10p a
= n, aq+1 aq+2 · · · et = m, ap+1 ap+2 · · ·
b b
q p
avec m, n ∈ N. Or 10b a et 10b a ont même partie décimale donc ∀k ≥ 1, ap+k = aq+k donc ∀k ≥ p + 1, ak+(q−p) =
aq+(k−p) = ap+(k−p) = ak d’où le développement décimal de x est périodique à partir du rang p + 1 de période q − p.
⇐ ) La suite (an )n∈N est périodique à partir d’un certain rang donc ∃N ∈ N, ∃p ∈ N∗ tels que ∀n ≥ N, an+p = an .
Or :
10N x = n, aN +1 aN +2 · · · et 10N +p x = n, aN +p+1 aN +p+2 · · · = n, aN +1 aN +2 · · ·
n−m
donc 10N +p x − 10N x = n − m d’où x = ∈ Q.
10N +p− 10N
Exemples :
– x = 1, 587 23 23 23 23 · · · est un nombre rationnel car son écriture décimale propre est périodique à partir d’un certain
rang.
– x = 3, 10 100 1000 10000 · · · est un nombre irrationnel car son écriture décimale propre n’est pas périodique à partir d’un
certain rang.
Remarque : Une écriture décimale d’un nombre irrationnel est toujours propre car elle n’est pas périodique à partir d’un certain
rang.