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Annexe 8 Rapport Socioéconomie Mission FAO
Annexe 8 Rapport Socioéconomie Mission FAO
RAPPORT
Contributeurs
Elie Antoine PADONOU
Brice SINSIN
Mai 2017
TABLE DES MATIÈRES
1
REMERCIEMENTS........................................................................................................ 35
SIGLES ET ACRONYMES
2
Protection de la Nature
SBEE : Société Béninoise d’Energie Electrique
SCDA : Section Communale de Développement Agricole
RESUME
La zone humide du site Ramsar 1017 couvre une superficie de 432 131 ha et se situe à
cheval sur trois départements que sont l’Atlantique, le Mono et le Couffo. Cette zone
renferme des formations écologiquement uniques telles que les forêts de mangrove et
les cocoteraies qui ont toujours joué des rôles écologiques, économiques et socio-
culturels importants dans l’existence des communautés côtières. Cependant, elles, sont
sous d’énormes menaces d’origine humaine en particulier et dont il urge de s’y
préoccuper très rapidement afin de garantir la durabilité de ses fonctions vis-à-vis des
sociétés riveraines. Le présent document diagnostique les milieux physique et humain
de dix complexes forestiers à mangrove et cocoteraies de ce site à savoir les complexes
de Togbin-Adounko, de Hiyo, de Djègbadji, de Djondji, de Avlo, de Nicouecondji, de
Séhougbato, de Kpétou, de Ountoun et de Couffonou afin de poser les stratégies
adéquates pour leurs aménagements. Pour atteindre ce but, deux phases d’étude ont
été suivies. Il s’agit de la phase de documentation, d’information et d’échange avec les
populations et la phase de collecte et d’analyse des données sur la situation actuelle des
mangroves et des cocoteraies. A cette issue, il a été retenu que la population riveraine
des forêts de mangrove et des cocoteraies étudiés est essentiellement rurale et
composée en majorité de pêcheurs et de mareyeuses. Elle compte aujourd’hui 89.212
habitants à raison de 48,65 % d’hommes et 51,35 % de femmes. Elle est constituée
majoritairement de Xwla et fortement attachée aux croyances religieuses endogènes.
Les activités principales exécutées autour et dans ces écosystèmes sont la pêche et la
production agricole qui constituent la base des menaces criminelles observées dans ces
écosystèmes. Les forêts de mangrove constituent aussi le lieu par excellence de
transferts de savoirs endogènes aux générations montantes. Leur gestion était
principalement assurée par les chefs de culte. Parlant de la diversité floristique de ces
forêts, elles sont composées à 90 % de palétuviers (Rhizophora racemosa et Avicennia
germinans). Néanmoins, on y observe d’autres espèces végétales dont deux y sont
déclarées très rares (Conocarpus erectus et Laguncularia racemosa). Par contre, la
diversité spécifique de la faune dans ces réserves de mangrove et de cocoteraies et plus
spécifiquement celle de la faune aviaire et halieutique est généralement immense. Mais
malheureusement dans la plupart des localités d’étude, il n’existe pas de règles
législatives liées à l’usage des ressources des eaux, ni des formations de mangrove et
cocoteraies qui les bordent et les protègent. Cependant, la gestion traditionnelle de ces
ressources est constituée d’un système de règles et d’interdits appuyés sur les cultes
Vodoun dont les pratiques sont aujourd’hui de plus en plus contestées à cause des
déviances liées aux conversions de nombreux adeptes de Vodoun à la foi chrétienne. La
conservation de ces écosystèmes doit se baser sur une approche participative car il
s’agit d’un bien communautaire naturel qui subit une forte pression anthropique.
Mots clés : zone humide, site Ramsar 1017, mangrove, cocoteraie, conservation,
restauration, Bénin.
3
INTRODUCTION
4
zone littorale pour la préservation des écosystèmes, le développement durable et la
promotion de l’écotourisme..
Plusieurs politiques et stratégies ont été élaborées et mises en œuvre dans le secteur
de l’environnement au Bénin depuis 2000, en respect des accords et conventions à
portée internationale. Quelques-unes de ces interventions ont abouti à des projets de
gestion durable des écosystèmes des zones humides en général. Cependant, les
différents résultats obtenus n’ont pas permis de résoudre les problèmes et contraintes
liés à une gestion durable des écosystèmes de mangroves et des cocoteraies et à
l’amélioration et la diversification des revenus des populations concernées.
Pour répondre à ce défi, le gouvernement de la République du Bénin, avec l’appui de
l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), a initié le
Projet de Coopération Technique de Restauration des Ecosystèmes de Mangroves du
site Ramsar 1017.
C’est donc dans ce contexte que la présente étude socioéconomique sur la mangrove
et les formations artificielles de cocoteraies des zones humides du site Ramsar 1017 a
été initiée pour servir de base pour l’élaboration d’une Stratégie de protection et de
gestion durable des mangroves et des zones humides du site Ramsar 1017 au Bénin".
Dans le cadre de cette étude, l’échantillonnage a été fondamentalement raisonné à
partir des sites pilotes retenu par le projet. Les communes ciblées sont Grand Popo,
Bopa, Comè, Ouidah, Kpomassè et Calavi sur le site Ramsar 1017.
1. Situation géographique
Le Site Ramsar 1017 déclaré en 2001 a une superficie de 432 131 ha. Il est à cheval
sur trois départements que sont l’Atlantique, le Mono et le Couffo selon le nouveau
découpage administratif du Bénin. Le Site Ramsar 1017 recouvre notamment la basse
vallée du Couffo et du Mono, la lagune côtière, le Chenal Aho et le lac Ahémé incluant
les communes telles que Calavi, Ouidah, Grand Popo, Lokossa, Houéyogbé et
Aplahoué, etc. Il est constitué d’un ensemble de plans d’eau tel que le lac Ahémé, le
chenal Aho, la lagune côtière allant de Djondji à l’Est à Grand-Popo à l’Ouest, la partie
basse du fleuve Mono, les chapelets des petits lacs, les plaines inondables constituées
de fourrés et de mangroves, les terres fermes de la basse vallée du Mono abritant les
cocoteraies, ainsi que le plateau où se développent les activités agricoles. Les
coordonnées géographiques au centre du site sont : 1°52’ 10 E et 6°40’ N.
5
Figure 1: Carte de situation du site RAMSAR 1017
6
Le département de l’Atlantique dispose d’un cordon littoral sableux, d’une largeur de 2
à 5 km et découpé par des lagunes et des marais. Le département de l’Atlantique est
également marqué par un climat subéquatorial caractérisé par deux saisons sèches et
deux saisons de pluies. Le département est largement défriché et la forêt équatoriale
originelle n’existe plus qu’en petits îlots d’extension négligeable. Actuellement, la
végétation est caractérisée par une savane arbustive, associé à des peuplements plus
ou moins denses de palmiers à huile, que l’on retrouve sur les plateaux soit à l’état
naturel, soit en plantations industrielles. On distingue cependant, un certain nombre de
formations végétales bien tranchées. En bordure de la côte, les sables du cordon littoral
sont couverts de plantations de cocotiers. Une zone à végétation rare et clairsemée
formée essentiellement d’halophytes est observée sur le cordon littoral. Une savane
pré-littorale constituée par des touffes de R hyzophora s’étend sur le cordon actuel
qui se termine à la lagune côtière. La savane plus ou moins marécageuse formée de
Loudetia et de diverses Cypéracées s’observe dans les zones basses.
Tenant compte de l’évolution des unités d’occupation du sol de 2015 à 2025, il est établit
une prévision des états de transition. En effet, plusieurs approches concourent à prédire
l’état futur de tout système dynamique. La connaissance des états présents permettent
d’associer une fonction mathématique aux variables dépendantes et indépendantes. La
régression linéaire suivant la formule Y= Ax + B peut servir de ligne directrice dans la
modélisation des états futurs.
7
Mais dans la nature les choses sont beaucoup plus complexes. Les processus des
phénomènes naturels sont rarement d’ordre linéaire et peuvent parfois être influencés
par plusieurs variables. Pour le cas de notre étude, nous avions choisi la modélisation
statistique et au regard des tendances affichées au cours des deux décennies.
Tableau 1: Simulation de l’état de l’occupation du sol sur une décennie
60
Taux d'occupation des des terres (%)
40
20
-20
-40
-60
unité d'occupation des terres en 2025
8
Figure 4: Carte de simulation de l'état d'occupation du sol sur 2025
9
La simulation prédictive de l’état du couvert végétation à l’horizon 2025 à partir des
cartes de végétation de 1995, 2005 et 2015, puis des probabilités de transition présage
d’une forte progression des champs et des jachères au détriment des formations
végétales naturelles si les pratiques actuelles d’exploitation des ressources naturelles
sont toujours maintenues. Les savanes arborées et arbustives seront probablement les
formations végétales naturelles les plus importantes. Les savanes boisées et les forêts
galeries occuperont de petites superficies et les forêts denses sèches vont totalement
disparaître.
L’avenir de la végétation sur le site 1017 de Ramsar sera donc sérieusement
compromis, notamment les unités de mangroves et de cocoteraies existeront sous forme
de poches isolées de très faibles superficies; en témoigne la carte de à cette échelle qui
ne laisse pas transparaitre lesdites unités. Il importe alors de mettre en place un
programme de planification et de gestion de l’espace pour arrêter ou tout au moins
freiner cette tendance régressive des unités naturelles, en occurrence les cocoteraies et
les mangroves.
Bénin 4915555 2,82 100 6769914 3,25 100 10 008 3,51 100
749
Atlantiqu 529546 2,68 11 801683 4,23 12 1398229 5,06 14
e
Couffo 395 132 2,66 8 524586 2,87 8 745328 3,13 7
Littoral 536827 3,76 11 665100 2,17 10 679 012 0,18 7
Mono 281245 2,33 6 360037 2,5 5 497243 2,88 5
RAMSA 1347618 36 2351406 35 3319812 33
R
Source :( RGPH4, 2013)
Deux principales religions sont observées au niveau des deux sites. Il s’agit des religions
traditionnelles et des religions modernes. La religion traditionnelle ou Vodoun regroupe
une pluralité de divinités. Elle mobilise un grand nombre d’adeptes dans le site Ramsar
1017 d’après les données statistiques du RGPH 4. Les divinités les plus représentatifs
de la religion traditionnelle sont entre autres : «Lègba», un sentinelle (dieu de
protection) de la communauté ; « Hêbiosso » ou « Hêviosso » selon les groupes
sociolinguistiques, représente le dieu du tonnerre et lutte contre les malfaiteurs ; «
Sakpata » (dieu de la rougeole), il lutte contre les mauvais esprits ; « Ogou » (dieu
du fer) ; « Dan ou Dan vodoun ou Mami » (dieu de la richesse) ; le «Odoudoua» (dieu
de la paix et de la santé) ; «Zangbéto» (dieu de la sécurité nocturne), « Oro » (dieu de
la sécurité) ; « Kokou » et « Djagli » permettent de lutter contre la sorcellerie, etc. En
dehors de ces divinités qui peuvent avoir des dénominations différentielles d’un groupe
sociolinguistique à un autre, il est fort intéressant de signaler l’existence d’innombrables
divinités claniques. Mieux, la pratique du « Fâ » (la géomancie) est transversale à
toutes les communautés. De façon générale, il convient de retenir que ces différentes
divinités occupent une place de choix dans l’organisation sociale et culturelle des
communautés en proie à différentes épreuves/ vicissitudes de la vie et éprises de
bonheur et de paix. Elles participent à n’en point douter à la structuration psychique,
psychologique et mentale de leurs membres et conditionnent leurs comportements et
gestes. Il est important de notifier que les divinités précédemment citées sont logées
pour la plupart dans des forêts sacrées. Les religions modernes regroupent
essentiellement les églises catholiques, évangéliques, protestantes, autres religions
chrétiennes et l’islam.
La chefferie traditionnelle, les chefs de collectivités et les sages exercent une forte
influence dans la gestion de la vie publique dans les localités riveraines aux mangroves
des sites échantillonnés. Ils s’occupent des sacrifices traditionnels et d’autres questions
liées aux valeurs ancestrales. D’une façon générale, on note un respect aux institutions
traditionnelles. Ils collaborent avec les autorités administratives dans la gestion des
problèmes courants des villages
13
L’élevage demeure encore une pratique traditionnelle dans les localités riveraines aux
mangroves étudiées. Les animaux d’élevage sont laissés en pâture libre en saison de
décrue sans entretien et soin. La production animale constitue une activité secondaire et
très peu organisé. Les principales espèces élevées sont les bovins, les ovins, les
porcins, les caprins et les volailles.
Commerce et artisanat
Le commerce occupe également une bonne partie des populations riveraines des
mangroves. Les transactions concernent surtout les produits agricoles, les produits
forestiers et autres denrées importées. Le commerce des produits pétroliers et du bois
énergie prend de plus en plus d’importance.
L’artisanat occupe aussi bien les adultes que les enfants. Les objets fabriqués sont
surtout du matériel agricole et domestiques (houe, hache, panier, balais etc.), des nattes,
des meubles de case, les mortiers etc. Ces activités sont réalisées en plein temps par
les acteurs intervenant dans ce domaine afin de subvenir à leurs besoins financiers.
Saliculture
L’arrondissement de Djègbadji (commune de Ouidah) est la première localité
d’exploitation et de fabrication de sel sur les 66,46% des superficies de marais salants
exploités sur un total de plus 83 ha en 2001. Ensuite viennent respectivement, les
communes de Grand-Popo et d’Abomey-Calavi. Les salicultrices utilisent principalement
comme bois de chauffe de la saumure, le bois de mangrove du fait de sa lente
combustion, même à l’état vert.
Les mangroves et cocoteraies du site Ramsar 1017 étudiée sont situées dans les
communes d’Abomey-Calavi (site de Togbin-Adounko), Ouidah (sites de Hiyo, Djègbadji
et de Djondji), Grand-popo (sites de Avlo et de Nicouecondji), Comè (site de kpétou),
Bopa (site de Sèhougbato), et Kpomassè (sites de Ountoun et de Couffonou). Les
mangroves sont constituées des formations forestières spéciales, halophiles et d’une
forme irrégulière qui peuples les rivages sur des sols vaseux, hydromorphes et
asphyxiques. Elles sont dominées par des palétuviers rouges qui couvrent une bonne
partie des berges de la lagune côtière et du fleuve Mono allant de Togbin (commune de
Abomey-Calavi) à Nicouecondji (Grand-Popo) en passant par Hiyo, Djègbadji et Djondji
(commune de Ouidah). De l’autre côté, les mangroves s’étendent sur les rives du lac
Ahémé jusqu’à son embouchure avec le fleuve Couffo et se localisent surtout dans les
aires de balancement des chenaux de marées dans les localités de Kpétou (commune
de Comé), Sèhougbato (commune de Bopa) et de Ountoun et Couffonou (commune de
Kpomassè). Généralement, cette forme de végétation est interrompue par l’homme en
raison des utilisations du bois pour des fins domestiques.
14
SYNTHÈSE DE L’APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE
Deux phases d’étude ont été suivies pour la réalisation du travail. Il s’agit de la phase
préparatoire et la phase de collecte et d’analyse des données sur la situation actuelle de
la mangrove et des cocoteraies.
1. Phase préparatoire
Cette étape de l’étude a consisté à obtenir l’adhésion des groupes cibles et compléter
les informations manquantes. Elle s’est basée sur l’élaboration d’une note d’information,
la mise à jour de la logistique, l’organisation d’une séance d’information avec les agents
forestiers et autorités administratives et traditionnelles au niveau communal : Maire,
Conseil Communal et conseil villageois d’une part et gestionnaires des mangroves
d’autre part. Les communes et villages considérés pour le site Ramsar 1017 sont
présentés dans le tableau 2.
15
gestionnaires, autorités traditionnelles, représentants des groupes sociaux (jeunes et
femmes), etc.
2.4. Analyse multicritère des enjeux que représente les mangroves et les
cocoteraies
Cette analyse est faite sur les plans écologiques, socioéconomiques, cultuels et
politiques. Elle s’est basée sur des séances avec des membres du comité.
16
Résultats
Le Bénin s’est doté d’un arsenal juridique pour la bonne gestion de ses ressources
naturelles.
La loi n° 90-32 du 11 décembre 1990 portant Constitution de la République du Bénin est
la première loi garantissant la bonne gestion de la diversité biologique dans la mesure où
elle stipule en son article 27 : « Toute personne a droit à un environnement sain,
satisfaisant et durable et a le devoir de le défendre. L’Etat veille à la protection de
l’environnement ».
L’environnement juridique béninois de gestion des forêts et ressources naturelles
comprend des textes nationaux et internationaux.
En 1993 il y a eu le vote et la promulgation de la Loi 93-009 du 02 juillet 1993 portant
régime des forêts en République du Bénin et son Décret d’application N°96/271 du 02
juillet 1996 portant modalités de son application.
En 1994 le Bénin a adopté une nouvelle politique forestière qui après dix-huit ans de son
application a été révisé en 2012 tenant compte de nombreuses mutations au sein du
sous-secteur forestier. .
Depuis la promulgation des lois sur la décentralisation en janvier 1999, notamment la loi
97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en république du Bénin,
le Bénin a opté pour une gestion décentralisée de son territoire. Au terme de cette loi, la
commune est devenue une collectivité territoriale dotée de la personnalité juridique et de
l’autonomie financière. La loi 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des
communes en république du Bénin est la clé de voute s’agissant des compétences et
des modalités d’exercice des compétences des communes en matière de forêts. Ce
n’est qu’en 2003 qu’il y a une reconnaissance officielle aux collectivités territoriales
décentralisées des responsabilités accrues dans la gestion des ressources naturelles de
leur ressort.
En 2006, il y a eu la promulgation de la loi 2002-16 portants régimes de la Faune en
République du Bénin
En 2007 la loi 2007-03 du 16 octobre 2007 portant régime foncier en République du
Bénin.
Par ailleurs, le Bénin est signataire de nombreuses Conventions internationales visant
une action concertée pour la protection et la sauvegarde de l’environnement et de
gestion durable des ressources naturelles. Parmi ces Conventions, on peut citer entre
autres :
- La Convention de Ramsar sur les zones humides, adoptée en novembre 1999 et mise
en vigueur en mai 2000 ;
- La Convention sur la lutte contre la désertification adoptée en juin 1994 et mise en
vigueur en juin 1996, dont l’objectif est de démontrer que les risques de la désertification
sont importants et clairs. Les calculs actuels selon cette Convention indiquent que les
moyens de subsistance de plus d’un milliard de personnes sont en péril à cause de la
17
désertification. Les pauvres des zones rurales surtout dans les pays les moins avancés
sont plus vulnérables.
- La Convention sur les changements climatiques adoptée en juin 1992 et mise en vigueur
en juin 1994 ;
- La Convention sur la diversité biologique ;
- Le Protocole relatif à la Coopération en matière de lutte contre la pollution en cas de
situation critique, adopté en mars 1981 dont la mise en vigueur est en cours ;
- La Convention relative à la coopération en matière de protection et de mise en valeur du
milieu marin et des zones côtières de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, adoptée en mars
1981, et en cours d’exécution ;
- La Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune
sauvage, adoptée en juin 1979 et mise en vigueur en avril 1986 ;
- La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvage
menacées d’extinction adoptée en mai 1983 et mise en vigueur en octobre 1992.
Dans le souci de mieux gérer et conserver de façon durable les forêts communautaires,
un effort a été fait en 2012 à travers l’arrêté interministériel N°
021/MEHU/MDGLAT/DC/SGM/DGFRN/SA du 16 novembre 2012 définissant le cadre
institutionnel et de gestion des forêts sacrées, galeries et mangroves. Il fixe les principes
et les conditions de protection, de gestion des forêts sacrées (valable également pour les
forêts galeries et mangroves) en mettant en œuvre des mesures de conservation, de
mise en valeur et d’utilisation durable des ressources forestières.
Cet arrêté interministériel est une référence juridique importante dans le cadre de la mise
en place d’instruments juridiques spécifiques sur les ressources naturelles d’une
nouvelle catégorie d’aire protégée qu’est la mangrove et d’une façon générale la
protection de l’environnement.
Il a donné la responsabilité de la protection et la gestion durable des ressources
fauniques et floristiques à la commune qui doit les doter des instruments de gestion et en
s’appuyant sur les populations riveraines organisées en structures locales de gestion.
En ce qui concerne les droits d’usage, la pêche, l’exploitation forestière sont proscrites
sauf dans la zone périmétrale dans laquelle, l’exercice des droits d’usage des riverains
est limité, au ramassage de bois morts, à la récolte des feuilles et des plantes
alimentaires et médicinales tels que, la pêche, la chasse traditionnelle et la chasse
villageoise après autorisation du Comité Local de Gestion de la forêt, après avis
favorable du Chef de poste Forestier et sur la surveillance du chef traditionnel. En cas
d’infraction avérée, le présent texte réglementaire a privilégié les travaux d’intérêt
forestier (contrainte par corps) à exécuter par le délinquant ou par d’autres personnes à
ses frais 1.
Ces tâches à exécuter seront déterminées de manière précise et sanctionnées par un
procès-verbal et seront exprimées en jours ou en mois de travail tenant lieu de
transaction. Leur valeur compensatoire sera calculée sur la base du taux salarial en
vigueur. Au cas où le délinquant refuserait de se libérer en nature, l’affaire est transférée
au tribunal.
1
La loi 93-009 du 03 juillet 1993 et son décret d’application quant à elles ont privilégié le payement des amendes qui sont versées dans les caisses du trésor
public. Il est difficile de disposer des moyens pour réparer les dégâts et de mener des actions de conservation de l’aire protégée
18
2. Historique de la mangrove et des cocoteraies des localités étudiées
19
affaiblies aujourd’hui à cause de la prolifération des croyances révélées. Il est souhaité la
légitimation du système local de gestion de la mangrove et cocoteraie du site à travers
les organisations et les arrêtés municipaux pour renforcer l’autorité locale traditionnelle
de gestion. Les efforts de conservation ont été menés dont ceux de la Convention Cadre
de la Bouche du Roy qui a créé la Réserve de Biosphère du Delta de Mono. L’Agence
Béninoise de Environnement (ABE) et les ONG Action Plus et Eco bénin restent jusqu’à
présent les seuls organes environnementaux qui interviennent pas mal dans les
localités. Malheureusement, aucun organe de gestion antérieure n’a été installé par ces
structures qui puisse accompagner au quotidien les populations dans la gestion de la
mangrove et cocoteraie dans ces localités.
20
communautés locales. Le seul organe de gestion de la mangrove dans ces villages est
le comité multi-acteur mis en place par le projet TCP /BEN 3502.
21
3. Degré de menace des mangroves et des cocoteraies
22
ou pour la préparation du poisson fumé, les carrières de sable alluvionnaire et
l’agriculture. Le palétuvier par exemple est utilisé pour le bois de chauffage et les
acadjas et est donc menacé dans l’avenir si la coupe croît de façon excessive. Les
espèces envahissantes entravent le bon développement des espèces locales. Ce qui
conduit à la disparition de des écosystèmes originaux et de ses constituants biologiques.
Nous notons également les effets des changements climatiques qui ont une
répercussion conséquente sur les écosystèmes de mangrove et cocoteraie dans ces
localités.
23
4. Analyse institutionnelle de gestion des mangroves et des cocoteraies
24
constitueraient des organes de gestion et de suivi de l’exécution des activités
d’aménagement dans chaque localité concernée et dont un organe faitier sera envisagé
pour tout le bloc.
25
pêche en général sans tenir compte de la préservation des mangroves qui représentent
les lieux de refus, de reproduction et de croissance des produits de pêche. D’autres
programmes (PAGER, PADER etc) et ONG ont également appuyé les populations dans
ces localités pour le développement agricole. Ce qui pourrait susciter positivement
l’augmentation des menaces sur ces écosystèmes car l’un des facteurs de menace est
l’agriculture et surtout la culture de contre saison qui vise les portions humides. Jusqu’à
présent, la gestion de ces ressources est laissée aux systèmes de règles et interdits
appuyés sur le culte vodoun gérées par les autorités traditionnelles.
Dans la plupart des localités d’étude, il n’existe pas de règles législatives et spécifiques
liées à l’usage des ressources des cours et plan d’eau, ni des formations de mangrove et
des cocotiers qui les bordent et les protègent. A cet effet, les populations ont
généralement un accès libre aux ressources forestières et halieutiques qui les entourent.
26
5.3. Mangrove de Djondji à Nikouécondji (Commune de Grand Popo)
Dans la plupart des localités riveraines à la mangrove et cocoteraie communautaire de la
commune de Grand Popo, il n’existe pas de règles liées à l’utilisation des ressources du
plan d’eau lagunaire, ni des ressources forestières. De façon générale, les populations
ont un accès consciencieux et libre aux ressources forestières et halieutiques.
Cependant avec l’accroissement de la population, Il va falloir légitimer le système de
gestion de cet espace communautaire à travers les arrêtés légaux pour renforcer
l’autorité locale traditionnelle. Par ailleurs la création de la réserve de biosphère de la
bouche du Roy dans la localité a instauré un climat légal pour ce qui concerne les
chasses, les captures, les coupes et autres utilisations illégales de l’espace
conventionnel.
27
populations ont un accès libre aux ressources forestières (terre de mangrove, bois de
mangrove, sable de mangrove etc) ce qui a conduit à la perte conséquente de cette
ressource laissant sur place une grande étendue de prairie herbeuse. Il est donc
impérieux d’instaurer un système légitime de gestion de ces ressources par des textes
légaux et leur vulgarisation afin de les restaurer.
Lors des interviews effectuées auprès des populations, il a été recueilli certains
problèmes liés à la gestion des mangroves. Face à ces contraintes, certaines
interdictions relatives aux formes d’utilisation et techniques de prélèvement des
ressources ont été généralement instaurées par les populations. La particularité de ces
problèmes a été résumée par Commune. Cependant, le tableau 5 présente l’analyse
globale de ces problèmes et contraintes de gestion des ressources.
28
- L’inexistence de règlementation des coupes de cocoteraie.
Les actes salutaires tels que des séances de sensibilisation, des émissions
radiophoniques, des activités de restauration de mangrove ont été posés pour palier un
tant soit peu à ces contraintes. Cependant une doléance est faite aux autorités à tout
niveau pour la prise en compte de ces problèmes.
30
- L’inexistence des plans de gestion et d'aménagement des mangroves.
Ces populations ne cessent de demander aux autorités concernées à venir à leurs
appuis afin de trouver une solution curative à ces problèmes.
31
Tableau 4. Identification et analyse globales des problèmes et contraintes de gestion des ressources de la mangrove
33
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
34
REMERCIEMENTS
Nous remercions les populations locales des différentes localités considérées, les
membres de l’équipe de consultation pour les échanges les moments passés ensemble,
la coordination du projet mangrove et la FAO pour les moyens mis à la disposition pour
la conduite de cette étude.
35