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ANNTENNES | Banves Basses 160 - 30m A\NTENNES Banpes Basses 160 - 30m Données techniques et pratiques pour la réalisation PIERRE VILLEMAGNE FOHS “Laloi du 11 mars 1957 n’autorisant, au terme des alinéas 2 et 3 de article 41, une part que les “copies ou reproductions strictement réservées &I'usage pri- ‘vé du copiste et non destinées & une utilisation collective” et, d’autre part, que {es analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d'illustration, “toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le con- sentement de auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illcite”(alinga premier de Particle 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque pro- €e6d6 que ce soit, consttuerait donc une contrefacon sanctionnée par les articles 425 du Code Pénal”. AVANT-PROPOS Le but de cet ouvrage est la construction et la mise au point d’aériens pour les andes basses, hectométrique (160 m) et décamétriques (80 - 40 et 30 m). C'est Fefficacité qui cst, avant tout, recherchée, compte tenu du trafic désiré sur chacune d’elles. Aussi, aprés I"étude de leurs caracttres et vocabulaire communs, les aériens seront classés et décrits en fonction des bandes qu’ils doivent couvrir, au lieu de faire objet d'une étude systématique, comme il est courant de les présenter dans certains ouvrages similaires. Que le lecteur ne soit pas surpris par cette fagon d’aborder le sujet ! Elle Correspond au désir d’étre précis et de présenter un guide de montage détaillé de I'antenne, dans chaque cas. ‘A mi-chemin entre celles des 20 m et des 40 m diment cataloguées, ot placer la ‘bande des 30 m ? Jc I’ai classée dans les bandes basses d’aprés ses caractéristi- ques 4 uiilisation diurme, plus proches de celles du 40 m, quoique plus restrein- tes, Il n’en demeure pas moins que cette intéressante bande permet également des liaisons & grande distance et mérite d’étre plus exploitée dans ce sens. Les aériens trop compliqués ou conduisanit A une mise au point difficile ont volontairement é1¢ écartés. Seront étudiés dabord les monobandes, surtout spécifiques sur 160 m, puis les multibandes, ‘A cause de son importance, un chapitre spécial est réservé & la Lévy, dans ses versions normale et raccourcie. A intention des radioamateurs qui habitent priés d'une frontiére, seront également tratées les antennes directives. Nous ter- ‘minerons en n’oubliant pas le trafic en mobile. [pris I’étude du fonctionnement et la description de I'aérien, la construction des selfs, des baluns, des lignes air, précdera celles des coupleurs, des boites ‘accord. Un chapitr sera réservé enfin & la mise au point des antennes gre & tun pont d'impédance trés simple ; il permet celle-ci en toute tranquillité, en réception, avant une ultime vérification au ROS-metre, La couche ionisée dans laquelle une onde se réfracte ainsi que son absorption par Iatmosphére dépendent de sa fréquence. Particulitrement sur les bandes basses, es notions de diagramme de rayonnement, de lobe principal, d’angle de tir prennent une plus grande importance que sur les bandes hautes. Leur étude préctdera celle de chacun des aeriens envisagés. Comme il est rarement possi ble d’installer un grand nombre d’antennes, la connaissance de ces probleémes “d’anillerie” pourra guider le choix du lecteur vers I'aérien qui réalise le meilleur compromis possible, en fonction de ses heures de trafic et des distan- ces qui le sparent des correspondants espérés.. Dans cet ouvrage, le mot “antenne” est pris au sens le plus large, englobant sa partie rayonnante ainsi que son alimentation, souvent spécifique. Comme dans mes articles techniques, je souhaite que le contenu de ce livre soit, avant tout, pour chaque lecteur, un exposé simple et clair. ‘Afin de ne pas alourdir le texte, les données numériques ne sont que des résullats, mais les lecteurs désirant vérifier ou extrapoler les calculs qui y Conduisent, trouveront, au dernier chapitre, un formulaire mathématique les ‘concernant. est inutile d’insister sur le fait que U'antenne est I'un des éléments essenticls dune station. J’aimerais que le lecteur, aprés avoir parcouru cet ouvrage, soit persuadé que son installation est A sa portée. 6 Cuapirre I CARACTERES COMMUNS AUX ANTENNES A- GENERALITES SUR LES CHAMPS 1) CARACTERES D'UNE ONDE Une onde peut étre considérée comme une variation de la situation électrique du milieu dans lequel elle se propage ; elle est spécifiée par 2 champs, un champ Glecirique et un magnétique, désignés respectivement par des vecteurs E et H. 2). CHAMP D'UNE ANTENNE ET SES PROPRIETES En émission, un aérien rayonne de I’énergie qui lui est fourni par le transceiver; ‘ceite énergie est transportée du génératcur vers sa charge par des courants HF, ‘ce qui suppose 2 bores & une antenne, celles du transceiver étant généralement Portées par la prise coaxiale $0239 connectée a la sortie du PA. Le champ une antenne est lié A sa configuration et 4 ta fagon dont les courants circulent dans son ou ses fils. Les champs électrique et magnétique tournent sur eux-mémes & raison d’une Totation par période du courant qu’on suppose sinusoidal dans le fil d'antenne. lis présentent ensemble instantanément un maximum et un minimum d’intensité puisqu’ils sont proportionnels au courant HF, ils sont en phase. Ils restent enir'eux perpendiculaires et perpendiculaires & la direction dans laquelle ils se propagent, la vitesse de la lumitre. (Figure 1). Le rapport des modules E/H est 120 x, il est constant ; ainsi, il suffit de connaitre E pour définir un champ électromagnétique. Tous les points de I'es- pace qui ont instantanément une méme valeur du champ E (ou du champ H, puisqu’ils sont mathématiquement liés) constituent une “surface donde”. Ces considérations ne sont valables qu’a partir d’une dizaine de 2 de I'antenne, od commence une région dite “de champ lointain”. Vu les longueurs donde des bandes basses, toute mesure, faite au champmétre, prés de I'antenne, est trés aléatoire. II en est de méme pour 1a comparaison de deux agriens ; il est préférable, en les permutant rapidement, & cause dun éventuel QSB, &l'entrée du récepteur, d’écouter une émission lointaine stable. Dans la région de champ lointain, le rayon de ta sphere qui porte la surface onde est tellement grand par rapport aux dimensions de la surface donde, 4qu’on peut la considérer comme plane. 3) POLARISATION D'UN CHAMP Dans le cas général, le point (¢) décrit une ellipse; si l'un des axes est nul, la polarisation est reciligne et (c) se déplace sur un segment de droite, en s'annu- ant deux fois par période, quand il passe au miliew du segment. Si un plan vertical contient ce segment, on dit que la polarisation est verticale. C’est done Je plan dans lequel se déplace le champ électrique qui sert & qualifier une polarisation rectiligne. Nous reviendrons sur cette notion de polarisation, sur- tout sur la bande des 160 m, & cause de l'absorption terrestre. 4) MESURE D'UN CHAMP Un champ électrique se mesure en volt par métre (abréviation : V/m), un champ magnétique en ampére par metre (A/m). 8 Figure t Propagation dune onde, (a) =1iou démission (ax) = sens dela propagation (62) = champ tlecique; (ph) = champ magndtique ; Tee angles hp, opx at hpx sont rots. (s) 7 (+3186) (a) 500 +186 of — = resistances | (0 | ae (500) se iPavas dos résistances ot des réactances. Le rapport (pe) / (ph) est ainsi en volisvampéres, volts et amperes étant exprimés en valeurs efficaces. Loin de I’antenne, il est toujours égal 4 120 x. B~ CE QUI CARACTERISE UNE ANTENNE, 1) SALONGUEUR ELECTRIQUE ET SA LONGUEUR PHYSIQUE La vitesse d’un courant dans un fil est toujours inféricure & celle de la lumitre. Le rapport (K) entre les chemins respectivement parcourus par le courant et la lumitre s'appelle facteur de raccourcissement ou coefficient de vélocité que ce dernier terme soit surtout réservé aux lignes. Ce facteur dépend du diamétre (4) du conducteur par rapport & la longucur 4’onde 2. En voici quelques valeurs: Md = 100 150-200 3008001600 k 092-093-0935 094 += 0.950.955, nya 2000» 8000-20000 60000 200000 k 096 0965-097 0,975 0,98 ‘Ces valeurs sont modifiées par la présence des isolateurs terminaux. 2) SON IMPEDANCE D' ENTREE Les deux bornes d'un aérien, généralement considérées & l'entrée des circuits adaptation ou d'accord, présentent une impédance formulée par Z=R4iX dans laquelle R désigne une valeur réelle de résistance. Par contre, X indique un nombre complexe mesurant la réactance. R et X appartiennent & deux ensem- bles différents de nombres et ne sauraient étre additionnés, soustraits, multi- pligs, etc... La figure 2 est une représentation géométrique simple de ces en- sembles. 10 L’axe (ox) porte les valeurs des résistances, I'axe (y"y) porte celles des réactan- ces. De (y") 8 (0), les réactances capacitives sont repérées, dans la formule, par Vindicateur (j). La partie (oy) de I'axe est réservée aux réactances inductives, repérées par (+3). Le point (r) sur (ox) correspond & une résistance de 500 9. Le point (c) sar (Y'0), indique la réactance dune capacité de 100 pF & 3,7 MHz soit 430 2. Le point (s) sur (oy) repre ta réactance d'un bobinage de 8 WH & 3,7 MHz soit +4186 Q. Précédé de -j ou +) , le symbole O désigne des Q réactifs qui n'ont rien A voir avec ceux de la résistance de 500.9. Dans une impédance complexe, on écrit en premier la partie réelle, puis la partic complexe. Ainsi le point (a) correspond & une impédance Z (a) = 500 +4186, tandis que pour (b) on a Z (b) = 500 -j430. On appelle modules de Z, les Tongueurs des vecteurs (oa) et (ob). On voit que les signes + ou -, devant j, n'ont rien d’opératoire ni d’algébrique, ils ont été choisis conventionnellement pour distinguer Vorigine inductive ou capacitive de la partie réactive. 3) SON RAYONNEMENT AA partir de 10 2, dans une direction donnée, le champ devient inversement Proportionnel & la distance. FORCE CYMOMOTRICE (f.c.m). ‘Supposons un point (p), & une distance d de l’antenne (d > 10 4). En (p), le champ est de n V/m efficaces. Le produit n.d, appelé force eymomotrie en (p), ‘mesure le rayonnement. Il dépend de l'antenne, de la puissance qurelle con- ‘somme et de la distance d. La f. c. m caractérise une antenne ; par exemple si sa fc. m= 50 V, son champ, & 2 km, sera : 50 / 2000 = 0,025 V/m ou 25 mV/m. DIAGRAMME DE RAYONNEMENT ET ANGLE DE TIR Suivant sa polarisation, sa configuration, ses dimensions et I'action de son image dans le sol, une méme antenne peut donner des f. ¢. m différentes en doit pas Gi inféricur & 90°. Suivant la hauteur au-dessus du sol, la Rr, au point central d’alimentaion, varie de 70 ohms (pour A = 180) (pour A = 90). ie des transceivers récents, un disposi réduit la puissance, par sécuri- jue le ROS cst supérieur 1/1, imposant alors l'emploi d’un coupleur. i peut étre évité quand A est voisin de 120°. 61 Voici les longueurs L, en m, des doublets suivant I'angle A et la bande : Angle A 180° 120° 90° Bandes 80m 40m 30m 80m 40m 30m 80m 40m 30m Lenm 39,1 202 14,1 389 20,1 14 387 20 139 1 faut, si possible, éviter d'inclure les 3 doublets dans un méme plan, car ils ont tendance & réagir mutuellement lors de la mise au point. Il vaut mieux les sépartir autour du mat, Les deux conducteurs du coaxial doivent étre solidement connectés aux centres des doublets. Cela peut se faire par une soudure sous épissure, aux extrémités d'un isolateur central, ‘On peut également dans un rectangle de Plexiglas épais, percer deux trous pour 2boulons de 5 mm de diametre, si possible en laiton, Leurs tétes, étamées avant ‘montage, recevront les 2 conducteurs du coaxial. Les extrémités des doublets “a serties dans des cosses, plutét que soudées, et soigneusement boulon- ‘Au centre de la partie supéricure de la plague, deux trous permettront la pose un Grier. $‘inspirer du montage de la figure 43b, au chapitre 5. Deux autres ‘tous, occupant une position centrale prés du bord inférieur, espacés du diam’ tte du coaxial, serviront a le fixer sur la plaque, grice & un collier cranté en plastique, 2) LES ANTENNES A TRAPPES a) FONCTIONNEMENT Nous avons vu, dans un chapitre prévédent, qu’un aérien était assimilable & une infinié de selfs élémentaires en série, séparées par une infinité de condensa- teurs élémentaires en dérivation vers le sol. Ceci conduit & des propriétés analogues & celles d’un circuit résonnant. Si I’on insére des éléments réactifs ‘Quelque part dans I’antenne, sous la forme de bobinages et/ou de condensateurs, o ‘es caractéristiques sont modifies et particulidrement les fréquences de réso- ‘nance et d’antiésonance, ‘se passe comme si cette insertion allongeait ou raccourcissait arificielle- t la longueur du fil, De la méme fagon, un circuit-bouchon, formé dune If et d’un condensateur, en paralléle, va constituer, & sa fréquence de réso- ‘nance, un isolateur artificiel, & cause de la us grande résistance qu'il présente ; résistance serait infinie s'il n'y avait la résistance ohmique de la bobine et Jes fuites du condensatcur. b) TRAPPES EN FIL Prenons l’exemple de la trappe d'une W3D2Z.. (Figure 2. Les 13 spires de fil 10/108me, réparties sur 60 mm, forment une self L de 65 mm de diamttre, associée & un condensateur C de 60 pF. Le circuit parallele L/ C est réglé pour résonner vers 7,1 MEIz. ‘Comme en automobile, un bobinage dont le diamésre égale la longucur, est dit “carré". Cette relation entre ses dimensions fait qu'il présente la plus grande inductance possible pour une longucur de fil minimale, done la plus faible résistance ohmique. Ce montage, pourtant techniquement le meilleur, conduit @ un ensemble volumineux exposé au vent et & la neige. ‘A la résonance, la tension aux bornes du 60 pF est ts grande, il doit posséder ‘une grande isolation, au moins 1,5 kV ; un tel condensateur devient de plus en plus difficile & trouver. On préfere utiliser maintenant la capacité linéique du coaxial RG 58/U, de 4,95 mm de diamétre, par exemple. ©) TRAPPES EN COAXIAL DE FAIBLE DIAMETRE La figure 25 montre le c&blage d'un: trappe. Le conducteur extéricur du coaxial forme une self, entre A et B, et une capacité avec lé conducteur intéricur. Ce demier n’est pas connecté, en NC.

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