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Bertrand Goujard

Année 2021-2022

Maths pour les Sciences de l’Ingénieur


Partie 2
TD – Les intégrales généralisées

1) Quelles sont les fonctions localement intégrables sur l’intervalle


donné ?

1
cos x ℝ 2

x +1

1
] 0 ;+∞ [ ln x ] 0 ;+∞ [
x

1 1 1
ℝ ℝ ℝ
x−1 ( x−1)2 √|x−1|
1

x² sin x
e ℝ ℝ ln|x| ℝ
x

2) Les intégrales suivantes existent-elles ?


+∞ +∞ +∞ 2
∫ cos x dx ∫ sin x dx ∫ sinx 2 x dx
0 0 0

+∞ +∞ +∞
2
dx
∫ e−x sin x dx ∫ −x
e dx ∫ ( a∈ℝ )
0 −∞ −∞ √ x 2 +a ²

+∞ +∞ +∞
7 x+ ln x
∫ 2 x ³+1 dx ∫ √2 x dx
x +1
∫ x√2−1
x
dx
1 1 1

3) Les intégrales suivantes existent-elles ?


1 2 1 2

∫ xdx√ x ∫ x dx
2
−1
∫ lndxx ∫ xln²−1
x
dx
0 0 0 0

4) On suppose α>β⩾0 . Pour quelles valeurs de α et β l’intégrale


suivante est-elle convergente ?
+∞
dx
∫ x α +x β
0
Bertrand Goujard
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Indications

Exercice 1) Une fonction est localement intégrable sur un intervalle I (fini


ou infini) si son intégrale existe sur tout intervalle fermé borné [a ,b ]
b
contenu dans I, c’est-à-dire si ∫ f (x)dx est un réel, c’est à dire un
a

nombre fixé et fini.


x
Si par exemple lim ∫ f (x) dx tend vers l’infini ou change avec x, il n’y a
x→+∞ a

pas de limite et l’intégrale n’existe pas.

f peut toutefois n’être ni continue ni même définie sur tout l’intervalle


[a ,b ] : il peut y avoir des « trous », qui peuvent être pris en compte par
la relation de Chasles et n’empêchent pas l’intégration.

1
Exemple typique (voir cours) : la fonction x→ en 0 n’est pas définie,
√ | x|
1
ni continue, ni prolongeable par continuité. Mais x→ est intégrable sur
√x
[ 0 ,+∞ [ : en effet, elle est continue sur ] 0 ,+∞ [ et l’intégrale existe
1
1 dx 1
depuis 0 puisque (2 √ x )'= donc par exemple ∫ =[2 √ x] 0=2∈ℝ . Par
√x 0 √ x

Chasles, on découpe ℝ en ] −∞ ,0 [ et ] 0 ,+∞ [ : l’intégrale existe des


deux côtés, donc cette fonction est localement intégrale autour de 0 et
partout ailleurs aussi, puisqu’elle y est continue : donc elle est localement
intégrable sur ℝ .

Si une fonction est continue sur tout l’intervalle, elle y est localement
intégrable. Si un problème se pose uniquement en un point particulier x 0
mais que la fonction possède une limite finie à gauche et une limite finie à
droite, on peut la prolonger par continuité et utiliser Chasles pour
« raccorder » les deux bouts d’intégrales en x 0 : donc la fonction est
aussi localement intégrable sur tout intervalle contenant x 0 .

Si la fonction tend vers l’infini à une borne, comme par exemple pour
1
1
∫ √dxx , on procède de la même manière que pour : peut-on
x→
0 √x
trouver une primitive, ou à défaut, encadrer cette fonction par deux
fonctions dont l’intégrale existe ? Par exemple si lim f (x)→∞ et
a
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b b
b
F ' (x )=f ( x) , alors ∫ f ( x)dx=lim ∫ f ( x )dx=lim [F ( x)]u et tout dépendra de
u→ a u u→a
a

ce qui se passe en u pour F.

On peut faire des changement de variables pour se ramener à des


sin( x+ 1)
fonctions connues en des points connus : par exemple a le
(x +1)
sin x
même comportement en x=−1 que en x=0 .
x

Exercice 2) Ces intégrales posent des problèmes d’existence vers l’infini.

Outre les remarques ci-dessus, les procédés sont exactement les mêmes
que pour les séries :

- encadrement par deux fonctions dont l’intégrale est convergente


pour prouver que l’intégrale est convergente. Si la fonction est positive, il
suffit de majorer la fonction par une fonction dont l’intégrale existe (la
minoration est assurée par la fonction nulle dont l’intégrale est nulle, donc
existe). On peut aussi majorer en valeur absolue.

- prise d’équivalent : par exemple, si à l’infini les fonctions f et g


localement intégrables sur ℝ sont équivalentes, alors les deux
+∞ +∞
intégrales ∫ f ( x )dx et ∫ g (x) dx existent toutes deux ou n’existent pas
a a

toutes deux.

Ceci permet de simplifier pour se ramener à une intégrale connue (type de


dx
Riemann ∫ α ou autre).
x
+∞
Ainsi, pour que ∫ f ( x )dx , il faut deux conditions :
a

1) qu’il n’y ait pas de problème sur l’intervalle [ a ,+∞ [, c’est-à-dire que la
fonction doit y être localement intégrable : attention en particulier aux
valeurs de x 0 où elle tend vers l’infini ! Voir ci-dessus.

ET

2) qu’il n’y ait pas de problème quand x→+∞ .

N.B. : Il est équivalent de dire « l’intégrale existe » et « l’intégrale est


convergente » ou « l’intégrale converge ». La première expression est plus
exacte et moderne, les autres sont dérivées du vocabulaire utilisé pour les
séries.
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Remarques diverses :

• On rappelle que cos x et sin x sont toujours compris entre -1 et 1 :


que peut-on donc dire sur leur valeur absolue ?
+∞ 2

• Pour ∫
−∞
e−x dx , n’oubliez pas Chasles. On peut découper un
intervalle de ℝ pour des traitements différents, par exemple
majorer par des fonctions différentes. Ici, plusieurs majorations sont
possibles vers l’infini, la plus naturelle suffit.

• N’oubliez pas les identités remarquables bien connues.

Exercice 3) Ces intégrales posent des problèmes d’existence en un ou


plusieurs points x 0∈ℝ . Il est important de bien identifier ces points : pas
seulement aux bornes, cela peut être à l’intérieur de l’intervalle aussi !

N’oubliez pas que la règle de Riemann locale n’est pas celle à l’infini (celle
des séries).

Pour simplifier une fonction afin d’étudier la convergence en un point,


outre les identités remarquables bien connues qui permettent de
factoriser, on peut chercher un équivalent. Les développements limités (ou
la série de Taylor, ou les séries entières) le permettent aussi. Attention, les
xn
formule usuelles les donnent en 0 ! Par exemple ln(1+ x )=∑ (−1)n−1
n n
pour x→0 .

Exercice 4) On se ramène en 0 et à l’infini à l’application de la règle de


Riemann à travers un équivalent, mais la règle de Riemann n’est pas la
même et l’équivalent n’est pas le même non plus...

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