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Les obligations légales et fiscales

En vertu de l’article 123-12 du Code de commerce : « Toute personne physique ou morale ayant la qualité de
commerçant doit procéder à l’enregistrement comptable des mouvements affectant le patrimoine de son entreprise.
Elle doit établir des comptes annuels à la clôture de l’exercice au vu des enregistrements comptables et de
l’inventaire. »

1. Principes généraux

Les obligations comptables sont précisées dans le code du commerce. Les commerçants personnes morales doivent
selon l’article L 123-12 du code de commerce et du PCG :
· Procéder chronologiquement à l’enregistrement comptable des opérations affectant le patrimoine de
l’entreprise. Les livres obligatoires retracent ces enregistrements, à l’appui de pièces justificatives assurant
l’origine, le contenu et l’imputation de chaque donnée ;
· Contrôler l’existence et la valeur des éléments actifs et passifs du patrimoine par un inventaire au moins
tous les 12 mois.
· Établir des comptes annuels à la clôture de l’exercice (le bilan, le compte de résultat et les annexes).

Les mêmes règles s’imposent pour les commerçants personnes physiques. Le code de commerce et le code général
des impôts prévoient des aménagements spécifiques et des simplifications pour les personnes relevant des régimes
réels simplifiés et les microentreprises (les autoentrepreneurs notamment).

Pour ce faire, les entreprises doivent tenir à jour (voir chapitre suivant) :
 Des livres obligatoires : livre-journal (dit « Le journal), le grand livre et le livre d’inventaire ;
 Les documents de synthèse : le bilan, le compte de résultat et l’annexe.

De plus, certaines sociétés commerciales (SA, SCA, SAS, SARL et EURL) ont l’obligation de remettre certains
documents au greffe du tribunal de commerce de leur siège social dans le délai d’un mois à compter de la date
d’assemblée générale annuelle (2 mois en cas de dépôt par voie électronique).

Les documents à remettre sont les comptes annuels individuels et consolidés, le rapport de gestion, le rapport du
commissaire aux comptes et la proposition d’affectation du résultat à l’assemblée générale annuelle (AGO) et la
résolution votée.

2. La comptabilité d’engagement

Tout commerçant (sauf pour les commerçants bénéficiant du régime simplifié ou du régime de la microentreprise)
doit tenir une comptabilité d’engagement. Dans une comptabilité d’engagement, les opérations d’achats et de
ventes sont comptabilisées dès l’engagement de l’opération. Pour ce faire, on retient, en général, la date de
facturation.

Ainsi, pour tout achat à crédit, deux opérations comptables seront constatées :
· L’enregistrement de l’achat à la date de la facture (avec constatation d’une dette envers le fournisseur).
· Le règlement de cet achat.

Par opposition, les entreprises ayant une activité libérale ou civile (non exercée sous la forme d’une société
commerciale) doivent tenir une comptabilité de trésorerie. Dans ce cas, les opérations d’achats et ventes ne seront
comptabilisés que lors de leur règlement. Ces entreprises peuvent toutefois opter pour une comptabilité
d’engagement.

3. Les centres de gestion agréés

Les CGA et AGA (association de gestion agréée, pour les professions libérales) apportent au contribuable une
assistance dans plusieurs domaines. Les centres fournissent à tous les adhérents imposés d’après leur bénéfice réel
(normal ou simplifié), dans les 6 mois de la clôture de leur exercice, un dossier de gestion sur la situation financière
et comptable de l’entreprise (7 mois si clôture au 31 décembre).

En l’absence d’adhésion à un CGA ou une AGA, le bénéfice imposable (régime normal ou simplifié) à
l’impôt sur le revenu est majoré de 25 %. L’adhésion permet d’éviter cette majoration, elle est très courante dans
les entreprises de petite taille.
L’adhésion n’a en revanche aucun intérêt d’ordre fiscal pour les microentreprises et les sociétés soumises à l’IS.

Depuis 2010, la dispense de la majoration de 25 % est également accordée à un non-adhérent à un CGA ou AGA
qui fait appel à un professionnel de l’expertise comptable agréé par l’administration.

4. Les experts comptables et les commissaires aux comptes

Il n'existe pas d'obligation d'avoir un expert-comptable. La comptabilité peut être tenue par un associé ou un salarié
de l’entreprise. Pour les microentreprises et autoentrepreneurs, les obligations fiscales et comptables étant
simplifiées, il est d’ailleurs courant que l’exploitant individuel assure lui-même ces obligations.

A contrario, dans certaines sociétés (SA et SCA), le commissaire aux comptes est obligatoire. Pour les autres
sociétés, il n’est obligatoire que si certains seuils de chiffre d’affaires, de bilan et d’effectif, sont dépassés.

STATUT JURIDIQUE
CRITÈRES
DE LA SOCIÉTE
Obligatoire si dépassement de 2 des seuils suivants :
Société à responsabilité · 4 000 000 € de bilan ;
limitée (SARL) · 8 000 000 € de chiffre d'affaires HT ;
· 50 salariés.
Entreprise Obligatoire si dépassement de 2 des seuils suivants :
unipersonnelle à · 4 000 000 € de bilan ;
responsabilité limitée · 8 000 000 € de chiffre d'affaires HT ;
(EURL) · 50 salariés.
Obligatoire si dépassement de 2 des seuils suivants :
· 4 000 000 € de bilan ;
· 8 000 000 € de chiffre d'affaires HT ;
Société anonyme (SA) · 50 salariés.

La désignation d'un CAC est obligatoire, même si les seuils légaux ne sont pas atteints, en cas
de demande en justice des associés minoritaires représentant au moins 10 % du capital.
Obligatoire si dépassement de 2 les seuils suivants :
· 4 000 000 € de bilan ;
· 8 000 000 € de chiffre d'affaires HT ;
Société par actions
· 50 salariés.
simplifiées (SAS)
La désignation d'un CAC est obligatoire, même si les seuils légaux ne sont pas atteints, en cas
de demande en justice des associés minoritaires représentant au moins 10 % du capital.
Société en nom collectif Obligatoire si dépassement de 2 des seuils suivants :
(SNC) · 4 000 000 € de bilan ;
· 8 000 000 € de chiffre d'affaires HT ;
· 50 salariés.

La désignation d'un CAC est obligatoire, même si les seuils légaux ne sont pas atteints, en cas
de demande en justice par au moins un associé.

Les commissaires aux comptes ont une mission d’ordre légal. Ils certifient que les comptes annuels sont
réguliers et sincères et donnent une image fidèle du résultat des opérations de l'exercice écoulé ainsi que de la
situation financière et du patrimoine de la société à la fin de cet exercice.
L'article L. 823-12, al. 2 du code de commerce fait obligation aux commissaires aux comptes de révéler au
procureur de la République les faits délictueux dont il a eu connaissance au cours de l'exercice de sa mission.

Le commissaire aux comptes n'a pas à rechercher activement les faits délictueux commis au sein de l'entité qu'il
contrôle. Toutefois, étant investi d'une mission permanente de contrôle par la loi, il lui appartient de mettre en
œuvre les mesures nécessaires à la prise en compte de risques de survenance d'irrégularités ou
d'inexactitudes et de se montrer vigilant dans la conduite de sa mission. Si la responsabilité du commissaire ne
peut être, par principe, engagée pour avoir révélé des faits délictueux, il pourrait, en revanche, être poursuivi pour
non révélation délibérée de faits à caractère délictueux.

Au-delà de ces missions, lorsque, dans l'exercice de ses fonctions, le commissaire aux comptes constate des faits de
nature à compromettre la continuité de l'exploitation, il doit en saisir le président ou le dirigeant de la société ou de
la personne morale qui doit lui répondre.

5. L’exercice comptable

L'exercice comptable désigne la période de temps limitée au cours de laquelle une entreprise mentionne tous les
faits économiques qui la concernent. La mention de tous ces faits économiques de l'entreprise servira, in fine, à
l'établissement des documents comptables à l'issue de la période délimitant l'exercice.

En règle générale, la durée d’un exercice est de douze mois et s’établit sur une année civile, du 1er janvier au 31
décembre. Toutefois, rien n’empêche une entreprise de l’effectuer sur une autre période mais cependant, la durée
du premier exercice comptable ne peut pas durer plus de 24 mois.

L’exercice comptable se clôture par la production des comptes annuels : le bilan, le compte de résultat et
éventuellement l’annexe. Ensuite, ces éléments seront, notamment, transmis à l’Etat afin d’établir des indicateurs
économiques tels que le PIB et le PNB.

6. Les obligations de dépôt des comptes annuels

Au titre de l'information comptable, les entreprises ont l'obligation de communiquer leurs comptes annuels
(bilan, compte de résultat et annexe) au service des impôts compétent et au registre du commerce et des sociétés
(RCS) après la clôture des comptes.

Ce dépôt doit avoir lieu une fois par an et au plus tard sept mois après la clôture de l'exercice écoulé. En effet, le
dépôt doit intervenir au plus tard dans le mois suivant l'approbation (ou le refus d'approbation) des comptes, selon
le cas, par l'assemblée des associés, des actionnaires ou par l'associé unique. Or, cette approbation doit, elle-même,
impérativement intervenir dans les six mois de la date de clôture de l'exercice écoulé.

Dès le dépôt des comptes annuels et de leurs documents connexes au Registre du Commerce et des Sociétés, le
greffier fait publier un avis au BODACC (Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales) mentionnant
l'accomplissement de cette formalité.
Ce dépôt et cette publication des comptes annuels et des documents connexes confèrent un caractère public à ces
comptes et documents requis par l'obligation de dépôt annuel à la charge de certaines sociétés. Dès lors, tout
intéressé peut, en principe, librement les consulter, notamment en ligne.

Toutefois, les entreprises ont désormais la possibilité de demander la confidentialité de leurs comptes annuels.

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