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La Lutte Contre La Fraude Et Le Blanchiment Des Capitaux Dans La Zone OHADA
La Lutte Contre La Fraude Et Le Blanchiment Des Capitaux Dans La Zone OHADA
I. Contexte
Avec la mondialisation de l’économie, les Etats du monde ont tendance à s’orienter vers
la construction de grands ensembles régionaux plus solidaires.
L’OHADA est donc née de la volonté de ses pères fondateurs de doter les pays africains
de la zone franc d’un droit des affaires uniforme, dans le but d’améliorer l’environnement
des affaires des pays membres. Un environnement marqué, à la création de l’OHADA,
par un déficit d’attractivité des économies de la zone franc par rapport aux
investissements. Il fallait donc, pour conjurer cette situation, mettre en place des règles
claires, simples, et adaptées à l’évolution du monde moderne.
1
Abdoullah Cissé, « l'harmonisation du droit des affaires en Afrique : L'expérience de l'OHADA à l'épreuve de sa
première décennie », in De Boeck Supérieur, Revue internationale de droit économique, n°2, t. XVIII, 2004/2, Pp.
197 à 225.
2
Diakhate S., la lutte contre la délinquance économique et financière dans l’Union Economique et Monétaire Ouest
Africaine (UEMOA) et dans l’Organisation pour l’Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique (OHADA): état des
lieux et perspectives, Thèse de doctorat, Droit, Université Panthéon-Sorbonne Paris I, Paris, 2017, p. 18
MAWIYA PEMBA Fabrice
Doctorant en Administration des Affaires
Enseignant universitaire en RDC (UPN, UPC et UCKIN)
Expert au Conseil Permanent de la Comptabilité au Congo
La fraude et le blanchiment ont, depuis une vingtaine d‘année, délaissé les structures
archaïques et nationales pour adopter et utiliser des organisations flexibles tournées vers
l‘international.
Aujourd‘hui plus que jamais, les organisations criminelles sont résolument entrées dans
une logique internationale, commerciale et financière. Elles ne limitent plus leurs activités
aux formes traditionnelles de la criminalité grave, comme le trafic de stupéfiants et le
banditisme classique.
Les circuits financiers et économiques ne sont plus utilisés uniquement pour blanchir le
produit de ces activités criminelles, mais également pour les perpétrer et les faire
fructifier en les investissant dans d‘autres activités mixtes ou dans des valeurs
rémunératrices.
Ainsi, pour contenir et réprimer ce fléau, les États ont doté leurs législations nationales
d’instruments juridiques spécifiques, bien ces derniers, résultant des seules initiatives
nationales, se soient révélés rapidement insuffisants.
Etant aux prises avec la libéralisation et l’expansion de leur secteur financier, la plupart
des pays africains doivent entreprendre des réformes profondes de ce secteur. Ils doivent
renforcer la supervision prudentielle et la réglementation de leurs systèmes financiers
par des mesures efficaces en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et contre
le financement du terrorisme.
Cette étude tente donc de faire un état des lieux, à travers un inventaire des mesures
mises en œuvre dans la zone OHADA, en matière de prévention et de lutte contre le
blanchiment des capitaux et contre le financement du terrorisme et, après avoir relevé les
faiblesses et les défis de la question, les pistes de solutions en guise de recommandations
seront formulées.
3
CTIF, le livre blanc de l’argent noir : 20 ans de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, CTIF,
Rapport d’activités 2009, Bruxelles, in https://dial.uclouvain.be, consulté le 04/09/2020, à 14h 26.
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Cette définition montre que les Etats, malgré leur appartenance à l’UEMOA5 ou à la
CEMAC6, structures fortement engagées dans la lutte contre le blanchiment de capitaux,
continus à donner d’autres définitions à ce fléau, différentes des définitions données par
les textes internationaux reproduits par les structures d’intégration sous régionale7.
4
Groupe d’Action Financière
5
Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine
6
Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale
7
DIALLO I., « La difficile qualification du blanchiment des capitaux dans l’espace OHADA », in
http://droitmediasfinance.com , consulté le 07/09/2020, à 13 41’.
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Ainsi, sont considérés comme blanchiment de capitaux, les agissements énumérés, ci-
après, commis intentionnellement :
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8
Article 8 de la Directive n° 02/CM/UEMOA du 2 juillet 2015 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme dans les Etats
membres de l’UEMOA.
9
Article 8 du Règlement n°01/CEMAC/UMA/CM, du 11 Avril 2016, portant Prévention et Répression du Blanchiment des Capitaux et Financement du Terrorisme
et de la Prolifération en Afrique Centrale.
10
Article 1 de la loi n°04/016, du 19 juillet 2004, portant lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
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En effet, bien que la plupart des pays adhèrent à la définition adoptée par la Convention
des Nations Unies contre le trafic illicite de stupéfiants et substances psychotropes en
1988 à Vienne (ou Convention de Vienne), à la lumière du tableau 1, il apparait que les
Etats, malgré leur appartenance de l’UEMOA ou CEMAC, structures fortement engagées
dans la lutte contre le blanchiment de capitaux, continus à donner d’autres définitions à
ce fléau différent des définitions données par les textes internationaux reproduits dans
les structures d’intégration sous régionale.
Cependant, à la lumière des éléments présentés dans le tableau 1, les délits qui ne sont
pas liés au trafic de stupéfiants, comme la fraude fiscale, l'enlèvement et le vol, par
exemple, ne sont pas définis comme des infractions de blanchiment de capitaux selon la
Convention de Vienne.
Les années passant, la communauté internationale a estimé que les infractions principales
de blanchiment de capitaux devaient être étendues au-delà de la définition de la
Convention de Vienne pour englober d'autres infractions graves11.
La communauté internationale est aujourd’hui plus que jamais engagée dans la lutte
contre le blanchiment d’argent ou de capitaux. Les commerces comme les bijouteries et
les entreprises d'import-export sont les premières cibles pour blanchir l'argent.
11
Par exemple, à l’issue de la Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée en 2000
à Palerme, il a été demandé à tous les pays participants de s'efforcer d'élargir ces infractions de blanchiment
d'argent afin de couvrir << l'éventail le plus large d'infractions principales >>.
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L'établissement de plusieurs fausses factures entre des sociétés écran permet également
de faire croire que cet argent est tout à fait propre.
1. Phases de blanchiment des capitaux
- L’injection :
Le premier stade, l'injection (prélavage/placement/immersion), comprend tous les
moyens par lesquels les fonds provenant directement d'une activité criminelle sont
introduits pour la première fois, le plus souvent sous forme de grandes quantités d'argent
en espèces, dans le circuit financier. C'est à ce stade que le blanchiment d'argent est le
plus facilement décelable.
- L’empilage :
- L’intégration :
Il sied de noter ici qu’actuellement, avec la lutte de plus en plus importante contre le
blanchiment d'argent auprès des banques et des paradis fiscaux, ainsi que la levée du
secret bancaire sur ordre de la justice, les criminels sont obligés de se tourner vers d'autres
intermédiaires pour blanchir leur argent. C’est alors que le blanchisseur utilise d’une part
le système financier et de plus en plus les activités économiques.
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- Schtroumpfage
- Complicité bancaire
- Cartes de crédit
Les malfaiteurs paient en trop le solde de leurs cartes de crédit et conservent un solde
créditeur élevé pouvant être utilisé de nombreuses façons telles que l’achat de biens de
valeur ou la conversion du solde créditeur en chèque bancaire.
2.1.2. Les services indirects de la banque
A ce niveau, le blanchisseur se trouve avec l’argent liquide qu’il ne peut en jouir. Il fait
donc recours à tout autre activité pour se montre une personne honnête.
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- Auto-prêt
Pour les besoins de cette technique, le trafiquant remet à un complice une somme
d’argent illicite. Ce complice lui «prête» une somme équivalente, documents de prêt à
l’appui, pour créer l’illusion que l’argent du criminel est légitime. Le calendrier de
remboursement de l’emprunt par le criminel ajoute à l’apparence de légitimité de cette
combine, et procure encore un autre moyen de transférer des fonds13.
2.2. L’utilisation des activités économiques
Le blanchisseur rencontre de plus en plus des difficultés pour placer son argent
directement à la banque qui lui est plus facile à utiliser. Il fait donc de plus en plus recours
à d’autres moyens comme les activités commerciales et les jeux des hasards.
2.2.1. Les activités commerciales
Les blanchisseurs achètent et paient en espèces des biens de grande valeur tels que des
automobiles, des bateaux ou certains biens de luxe tels que des bijoux ou de l’équipement
électronique. Ils utiliseront ces articles, mais ils s’en distancieront en les enregistrant ou
en les achetant au nom d’un associé.
- Mandats-poste
Cette technique consiste à échanger des sommes en espèces contre des mandats-poste,
lesquels sont ensuite transmis à l’étranger pour fin de dépôt bancaire.
12
Doudou NDOYE et Mamadou L. FOFANA, le blanchiment de capitaux en Afrique de l’ouest, collection UEMOA,
EDJA, cité par DIALLO I., op. cit., in http://droitmediasfinance.com , consulté le 07/09/2020, à 13 41’.
13
Idem
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- Raffinage
Cette technique consiste à échanger de petites coupures contre des grosses dans le but
d’en diminuer le volume. Pour ce faire, le blanchisseur échange des sommes d’argent
d’une banque à l’autre afin d'éviter d’éveiller les soupçons. Cela sert à diminuer les
grandes sommes d’argent14.
Les organisations criminelles ainsi que les individus qui y sont impliqués peuvent
blanchir des fonds en investissant dans des entreprises qui affichent normalement un
volume élevé de transactions au comptant afin d’incorporer des produits de la criminalité
aux activités commerciales légitimes brassées par l’entreprise. Enfin, il arrive que des
criminels achètent des commerces qui génèrent des recettes brutes par des ventes au
comptant. C’est le cas des restaurants, bars, boîtes de nuit, hôtels, bureaux de change et
compagnies de distributeurs automatiques. Ils investissent ensuite ces fonds obtenus par
des moyens frauduleux en les amalgamant à un revenu qui ne suffirait pas autrement à
soutenir une entreprise honnête.
- Assurance-vie
Comme étape de placement d'argent, il est possible de souscrire des contrats d'assurance-
vie avec des primes très élevés et les faire annuler plus tard pour toucher que la moitié.
14
www.fatf-gafi.org , consulté le 22/09/2020 à 15h 42’
15
www.ctif-cfi.be , consulté le 22/09/2020 à 15 44’
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Le jeu est un contrat aléatoire par lequel les parties s’engagent réciproquement à assurer
un gain à celle qui obtiendra un résultat dépendant d’un événement qu’elles peuvent, au
moins partiellement, provoquer. Nous avons donc les casinos et les loteries.
- Casinos
Les blanchisseurs se rendent au casino, où ils se procurent des jetons en échange d’argent
comptant pour ensuite encaisser leurs jetons sous forme de chèque.
- Arnaque à la loterie
Les trafiquants sont amenés à acheter un ticket de type PMU, jeu à gratter ou bulletin de
loto gagnant au prix de la somme remportée, pour blanchir une somme moyenne
d’argent sale.
VI. Flux financiers et impact du blanchiment des capitaux sur les économies
africaines
Il est difficile d'évaluer avec précision le montant des flux financiers illicites, en raison de
leur nature secrète. Toutes les estimations montrent que l'Afrique a été un créancier net
du reste du monde, et non un débiteur, en raison des sorties massives de capitaux illicites
du continent16.
Alors qu'en 2018, l'Afrique a reçu 29,7 milliards de dollars d'aide publique au
développement (APD), elle a simultanément perdu plus de 50 milliards de dollars en flux
financiers illicites (FFI). En effet, le montant moyen des pertes annuelles de l'IFF en
Afrique se situe entre 50 et 148 milliards de dollars17.
Ces flux financiers illicites privent les pays en développement de ressources qui
pourraient être utilisées pour financer des services publics essentiels, qu'il s'agisse de
16
Rafael Gómez-Jordana Moya, Les flux financiers illicites en Afrique, publié le 21/08/2020, in www.atalayar.com,
consulté le 23/09.2020 à 13h à 43’.
17
Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), 2013, cité par Rafael Gómez-Jordana Moya,
Idem.
18
OCDE, 2012, cité par Rafael Gómez-Jordana Moya, Idem.
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sécurité, de justice ou de services sociaux de base tels que la santé et l'éducation, ce qui
entraîne un affaiblissement de leurs systèmes financiers et de leur potentiel économique.
Nous allons donc ici, nous contenter de présenter les institutions mises en place par les
structures comme la CEMAC et l’UEMOA, ainsi que les mesures adoptées en République
Démocratique du Congo pour la lutte contre le blanchiment des capitaux et le
financement du terrorisme.
En effet, de nombreuses conventions et initiatives de coopération ont été adoptées par les
Etats africains aux niveaux continental et sous régional.
L'Organisation de l'Unité Africaine (OUA, devenue plus tard Union Africaine) a adopté, en
1999, une convention sur la prévention et la lutte contre le terrorisme plus connue sous
le nom de « Convention d'Alger ».
19
DIALLO I., op. cit.
20
ANGRA J.-Y., la lutte contre le blanchiment d'argent dans le système économique et financier en Afrique : analyse
critique des procédures existantes et propositions d'axes d'améliorations, Mémoire, Master en Finances-
comptabilité, Institut national polytechnique de Yamoussoukro, 2009, in www.memoireonline.com, consulté le
23/09/2020 à 11h 57’.
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1. Les institutions de lutte contre le blanchiment des capitaux dans la zone OHADA
Au niveau des Etats ouest-africains, les actions engagées se sont traduites par la création
du Groupe Intergouvernemental d'Action contre le Blanchiment d'argent en Afrique de
l'Ouest (GIABA) le 3 novembre 2000.
Au niveau de l’Afrique central, les actions engagées ont permis d’aboutir à la création du
Groupe d’Action contre le blanchiment d’Argent en Afrique Centrale (GABAC). Ce
dernier est un organisme de la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique
Centrale (CEMAC).
21
www.ecowas.int, consulté le 23/09/2020 12h 55’.
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Le GABAC a été créé en 2000 avec le mandat de coordonner, dynamiser et évaluer les
actions entreprises au sein des Etats dans le cadre de la lutte contre le blanchiment
d’argent et le financement du terrorisme. Le GABAC organise également de l'assistance
technique pour ses États membres et facilite la coopération internationale.
En octobre 2015, le GAFI a reconnu le GABAC comme ORTG et l'a admis comme membre
associé. Le GABAC, étant membre associé, a étendu la portée du réseau mondial du
GAFI en Afrique centrale22.
Cameroun
République du Congo
République Démocratique du Congo (RDC)
Gabon
Guinée équatoriale
République centrafricaine
Tchad.
N.B. : la liste des pays membre du GIABA et ceux du GABAC renseigne que 16 des 17 Etats-
parties de l’OHADA sont membres de ces ORTG.
De ce qui précède, étant donné que les pays membres de ces ORTG ont leurs législations
anti-blanchiment harmonisées en vue de rationaliser la lutte contre le blanchiment, nous
allons présenter les mesures de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement
du terrorisme mise en œuvre en République Démocratique du Congo.
22
www.fatf-gafi.org, consulté le 23/09/2020 à 12h 47’.
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2. Les mesures de lutte contre le blanchiment des capitaux dans la zone OHADA :
Cas de la République Démocratique du Congo23
En République Démocratique du Congo, les mesures suivantes sont mises en place pour
prévenir et réprimer le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme :
2.1. Mesures pour la prévention et de la détection du blanchiment
- La prévention du blanchiment
En RDC, pour prévenir le blanchiment des capitaux la loi fixe que :
23
J.O.- RDC, loi n°04/016 du 19 juillet portant lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du
terrorisme, juillet, 2004.
24
En RDC, tout comme dans les autres états de la zone OHADA, afin de réaliser l’objectif de mieux cerner l'activité
du client et surtout ses sources de revenus, l'établissement et le remplissage des formulaires KYC sont des
préalables à toute relation d'affaires avec les banques commerciales.
25
BCC, instruction n°15 relatives aux normes relatives à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement
du terrorisme, Kinshasa, décembre, 2006, art. 5.
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Les bureaux de change et autres personnes morales ou physiques qui font profession
habituelle d’effectuer des opérations de change manuelle sont tenus :
a) d’établir, dans une déclaration, l’origine licite des fonds nécessaires à la création
de l’établissement ; cette déclaration doit être adressée, avant tout commencement
d’activité, à la Banque Centrale du Congo aux fins d’obtenir l’autorisation
d’ouverture et de fonctionnement prévue par la loi ;
b) de s’assurer de l’identité de leurs clients, par la présentation d’un document
officiel en cours de validité et comportant une photographie, dont il est pris copie,
avant toute transaction portant sur une somme en francs congolais égale ou
supérieure à 500 dollars américains ou pour toute transaction effectuée dans les
conditions de complexité inhabituelles ou injustifiées ;
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Sa mission est de recueillir et de traiter les renseignements financiers sur les circuits de
blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme.
Elle collabore avec le Ministère de la Justice ainsi que les services étrangers chargés de
recevoir et de traiter les déclarations de soupçon, lorsque ceux-ci sont soumis à des
obligations de secret analogues et quelle que soit la nature de ces services. A cet effet, elle
peut conclure des accords de coopération avec ces services.
2.4. Répression du blanchiment des capitaux en RDC
Les mesures de répression de cette forme de criminalité comprennent d’une part, la saisie
et les mesures conservatoires et d’autres parts, des sanctions pénales.
1. La saisie et les mesures conservatoires
L’autorité judiciaire compétente pour prononcer les mesures conservatoires peut, d’office
ou sur requête motivée du ministère public, de la Banque Centrale du Congo ou de la
Cellule des Renseignements Financiers, ordonner, aux frais de l’Etat, de telles mesures, y
compris le gel des capitaux et des opérations financières sur des biens susceptibles d’être
saisis ou confisqués, quelle qu’en soit la nature.
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A titre d’exemple, sont punis de cinq à dix ans de servitude pénale et d’une amende dont
le maximum est égal à six fois le montant de la somme blanchie, ceux qui auront commis
un fait de blanchiment.
- des biens objets de l’infraction, y compris les revenus et autres avantages qui en
ont été tirés, à quelque personne qu’ils appartiennent, à moins que leur
propriétaire n’établisse qu’il les a acquis en versant effectivement le juste prix ou
en échange des prestations correspondant à leur valeur ou à tout autre titre licite
et qu’il en ignorait l’origine illicite ;
- des biens appartenant, directement ou indirectement, à une personne condamnée
pour fait de blanchiment.
VIII. Conclusion
Cette lutte devient beaucoup plus complexe dans les Etats africains, qui, en s’ouvrant au
monde pour attirer les investissements, s’exposent d’avantage à ce fléau, menaçant par
ailleurs tout espoir de développement ainsi que la paix sociale, surtout dans certains
pays, Etats-parties de l’OHADA.
Cependant, jusqu’à présent, depuis sa création, n’a élaboré aucune politique de lutte
contre le blanchiment des capitaux. Les initiatives africaines existantes dans la région ont
été adoptées par tous les Etats membres de l’UEMOA et de la CEMAC, ainsi que quelques
Etats-parties de l’OHADA ne faisant pas partie ni de l’UEMOA ni du CEMAC, dont la
République Fédérale Islamique des Comores, la République Démocratique du Congo, la
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Ceci est une avancée majeure, mais les efforts coordonnés dans le cadre de l’organisation
sous régionale permettraient de rendre encore plus efficace la lutte contre ce fléau,
IX. Bibliographie
2. Textes légaux
- J.O.- RDC, loi n°04/016 du 19 juillet portant lutte contre le blanchiment des
capitaux et le financement du terrorisme, juillet, 2004.
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3. Sites web
- www.atalayar.com
- www.ctif-cfi.be
- www.dial.uclouvain.be
- www.droitmediasfinance.com
- www.ecowas.int
- www.fatf-gafi.org
- www.memoireonline.com