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Cours El4
Cours El4
Ce chapitre est partiellement expérimental. Le but est d’introduire quelques concepts importants
touchant à l’électronique numérique. On aborde trois points complémentaires (mais indépendants) :
l’échantillonnage Cela concerne les aspects liés à la discrétisation du signal lors de son passage de
l’analogique vers le numérique.
l’analyse spectrale numérique Comment obtenir des informations sur les spectres des signaux.
le filtrage numérique On montrera sur un exemple simple qu’il est tout à fait possible de se passer de
filtres analogiques pour agir sur un signal numérique.
I Analogique ou numérique ?
Les phénomènes physiques usuels (onde sonore, tension électrique, température, etc.) sont en général
des signaux continus, c’est-à-dire que les grandeurs peuvent prendre n’importe quelle valeur et qu’il y a
une valeur à tout instant. On parle de signal analogique. On peut réaliser de nombreuses fonctions en
n’utilisant que des composants analogiques (notamment les filtres).
La numérisation consiste à coder le signal en un nombre limité de valeurs définies à l’avance.
Un signal numérique est donc par essence discret. Le codage binaire est à deux états : un état haut
associé à un bit de valeur 1 et un état bas associé à un bit de valeur 0.
Manipuler des signaux numériques présente plusieurs avantages :
• Un signal numérique est facile à enregistrer (il suffit d’avoir deux états distincts sur le support
d’enregistrement).
• Un signal numérique est très peu sensible aux bruits. En effet, si les deux états sont enregistrés
avec des valeurs bien distinctes (selon le support d’enregistrement), du bruit parasite ne sera pas en
mesure de changer un état « haut » en état « bas » ou réciproquement. On peut également facilement
prévoir d’ajouter des informations pour corriger les éventuelles erreurs de copie (code correcteur
d’erreur) : la reproduction d’un signal numérique est donc fiable et sans altération au fil des copies.
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34 Chapitre EL4 — Éléments d’électronique numérique
• Le traitement d’un signal numérique peut se faire exclusivement par calcul avec un calculateur, sans
avoir besoin de se reposer sur des circuits analogiques dédiés (penser au filtrage), par nature moins
souples et soumis aux dérives dans le temps des composants.
Il est cependant assez rare d’avoir un signal intégralement numérique d’un bout à l’autre du processus.
Une situation courante est celle où le signal initial (celui qui doit être traité) est analogique et le signal final
est également analogique. Prenons le cas d’un concert : la voix du chanteur (analogique) est enregistrée et
restituée (après traitement comme une séparation hautes et basses fréquences pour utiliser des enceintes
adaptées) par des hauts-parleurs qui produisent une nouvelle onde sonore (analogique). Seule la chaîne
entre le microphone et les hauts-parleurs peut être numérique. Il faut donc pouvoir passer « facilement »
du monde analogique au monde numérique (c’est le rôle d’un convertisseur analogique-numérique
ou CAN) et réciproquement (convertisseur numérique-analogique ou CNA).
Un CAN réalise deux étapes : l’échantillonnage et la quantification. Dans la pratique, ces tâches sont
réalisées par les dispositifs d’acquisition. En TP, le CAN est la carte d’acquisition sur l’ordinateur ou les
premiers étages de l’oscilloscope numérique. Notons que, par ses bornes d’émission, la carte de l’ordinateur
est également un CNA (voir § IV).
II Échantillonnage
II.1 définition
Échantillonner un signal analogique consiste à prendre périodiquement une mesure du signal, à des
instants prédéfinis, tn = n Te où Te est la période d’échantillonnage et n est un entier. La fréquence
d’échantillonnage est bien sûr donnée par fe = 1/Te .
Attention
Il ne faut pas oublier que tout signal réel (qu’il soit analogique ou numérique) a nécessairement une
durée finie. On la note τ = N Te (N désigne le nombre total d’échantillons) dans la suite.
b) montage
On utilise un échantillonneur précâblé sur lequel on peut ajouter un condensateur pour assurer la
partie « blocage ». Noter que les signaux d’entrée ne doivent jamais être négatifs : on ajoute un offset
pour les tensions alternatives.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Capacité exigible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Expliquer l’influence de la fréquence d’échantillonnage.
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Pour un signal d’entrée périodique de période T, le spectre est un spectre de raies, chacune étant à
la fréquence n/T. Pour un signal non périodique, on a un spectre continu, borné par une valeur
supérieure fmax .
dans tout langage informatique disposant de bibliothèques de calcul numérique (comme Python dans la
bibliothèque numpy.fft, fonction rfft).
La numérisation d’un signal engendre une modification du spectre. En effet, la fréquence d’échan-
tillonnage fe induit une discrétisation dans le domaine temporel qui se traduit par une périodicité fe
dans le domaine fréquentiel. L’important est de disposer pour le signal échantillonné du spectre du
signal de départ qui puisse être isolé/analysé.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Capacité exigible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Mettre en évidence le phénomène de repliement de spectre au moyen d’un oscilloscope numérique ou d’un
logiciel de calcul numérique.
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Le théorème de Nyquist-Shannon 1 donne la valeur seuil à ne pas dépasser pour avoir un spectre
fidèle après échantillonnage.
Théorème de Nyquist-Shannon
Un signal est correctement représenté à partir de ses échantillons si la fréquence d’échantillonnage fe
est supérieure à deux fois la fréquence maximale de son spectre fmax :
fe > 2 fmax
Exo. 1
Dans la pratique, on ne maîtrise pas nécessairement fmax . Comment procéder pour garantir la bonne
représentativité du signal échantillonné par rapport au signal analogique ?
Le critère de Shannon implique qu’il faut au moins 2 échantillons par période pour restituer une
fréquence correctement. En pratique, on prend souvent un critère plus restrictif. Par exemple,
téléphonie fixe Le signal téléphonique est échantillonné à 8 kHz et en pratique le spectre transmis est
limité à 3,4 kHz (soit un peu moins que la limite de Shannon, 4 kHz). Cela ne pose pas de souci
pour la transmission de la voix et cela permet un encombrement assez faible d’un tel signal.
qualité musicale Pour une meilleure préservation de la qualité sonore, on souhaite conserver toutes
les fréquences inférieures à 20 kHz, c’est pourquoi l’échantillonnage est réalisé à 44,1 kHz (ce cas
correspond à la qualité « CD ») ou 48 kHz, voire davantage selon les cas. Bien sûr, le signal est alors
plus « volumineux » et on a recours à des techniques de compression (avec ou sans perte).
Pour étudier un signal, on a donc besoin d’une fréquence d’échantillonnage élevée (ce qui permet
d’explorer un spectre étendu vers les hautes fréquences) mais aussi d’une grande durée d’acquisition (pour
obtenir les basses fréquences et une bonne résolution en fréquence). Ces deux critères sont contradictoires
puisqu’ils font exploser le nombre N d’échantillons. Il faut donc procéder à des compromis dans la pratique.
Exo. 2
On veut analyser un signal à 1 Hz près sachant que la fréquence maximale dans le spectre à analyser
est fmax = 10 kHz. Calculer les paramètres optimaux de l’acquisition (fe et τ ou N).
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Capacité exigible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Choisir les paramètres (durée, nombre d’échantillons, fréquence d’échantillonnage) d’une acquisition
numérique afin de respecter la condition de Nyquist-Shannon.
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IV Filtrage numérique
Le but de cette partie est d’illustrer, sur
Ve en H0 sn s(t)
l’exemple du passe-bas du premier ordre, que l’on CAN H= CNA
peut procéder à un filtrage sur un signal numérique 1 + jω/ωc
en utilisant un dispositif de calcul quelconque (Python, Latis Pro, un tableur, etc.).
1 ds
+s=e
ωc dt
Comme il est plus parlant de travailler en fréquence, on remplace ωc et on écrit l’équation sous la forme
ds
= 2πfc (e − s)
dt
C’est cette équation différentielle qu’il convient de discrétiser pour obtenir une équation aux différences, que
l’on peut implémenter dans un tableur ou un logiciel de calcul. En utilisant une approche par la méthode
ds sn+1 − sn
d’Euler, on remplace par . La durée ∆t n’est pas quelconque sur un signal numérique, c’est
dt ∆t
nécessairement la période d’échantillonnage Te , donc
sn+1 = sn + 2πfc Te (en − sn )
+ Mettre en œuvre la chaîne complète. Vérifier que la condition de Shannon est impérative pour avoir
un fonctionnement correct.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Capacité exigible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Mettre en œuvre une chaîne d’acquisition et de conversion.
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Capacité numérique : Réaliser, à l’aide d’un langage de programmation, un filtrage numérique d’un
signal issu d’une acquisition, et mettre en évidence la limitation introduite par l’échantillonnage.