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30 Fiches de Révision de Droit Des Contrats (PDF PROTEGE)
30 Fiches de Révision de Droit Des Contrats (PDF PROTEGE)
Toute reproduction et communication strictement interdite sous peine de poursuites judiciaires – Fichier PDF Tracé
PLAN
BIBLIOGRAPHIE
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PARTIE PRÉLIMINAIRE
PRÉSENTATION
GÉNÉRALE DU DROIT
DES CONTRATS
30 fiches de révision de droit des contrats – Jurixio – 2020
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LA NOTION D’OBLIGATION
- Fiche n°1 -
Plan de la fiche :
§1 : La notion d’obligation
§1 : La notion d’obligation
L’obligation est le lien de droit par lequel une personne, le créancier, peut exiger d’une
autre personne, le débiteur, la réalisation d’une prestation.
ð Un DÉBITEUR (= celui qui doit réaliser la prestation) : le débiteur peut être contraint
judiciairement par le créancier de réaliser sa prestation.
Exemple : le contrat de donation (art. 894 C. civ.). La donation est un contrat par lequel une personne (le donateur)
transmet, gratuitement et de son vivant, des biens à une autre personne (le donataire). Dans la donation, le débiteur
de l’obligation est le donateur (celui qui transmet le bien) car il est tenu par l’obligation de délivrer la chose. En
revanche, le créancier de l’obligation est le donataire (celui qui reçoit le bien : le donataire est titulaire d’un droit
de créance à l’égard du donateur). Ainsi, le donataire peut donc exiger du donateur la réalisation d’une prestation
(ici délivrer la chose). Dès lors, si le donateur n’exécute pas son obligation, le donataire peut le contraindre
judiciairement à s’exécuter (en sollicitant une exécution forcée du contrat par exemple).
Rq : Les termes d'« obligation », de « droits de créance » et de « droits personnels » sont quasiment synonymes.
ð Dans son aspect PASSIF (au regard du débiteur) : l’obligation est la « dette » du
débiteur, qui permet au créancier d’exiger du débiteur la réalisation de la prestation.
Les droits subjectifs sont les prérogatives reconnues par le droit objectif aux sujets de
droit.
Rappel : les droits subjectifs ne doivent pas être confondus avec le « droit objectif », qui correspond à l’ensemble
des règles destinées à régir les rapports entre les hommes au sein de la société.
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ð Les droits extrapatrimoniaux : droits qui ne sont pas évaluables en argent et donc
sont hors du patrimoine (ex : le droit au respect de la vie privée)
A) Le droit personnel
Le droit personnel est le droit pour une personne (le créancier) d’exiger d’une autre
personne (le débiteur) la réalisation d’une prestation.
Le droit personnel est donc le droit que l’on exerce contre une autre personne. Dès lors,
quand je suis titulaire d’un droit personnel contre quelqu’un, je peux le contraindre
judiciairement à réaliser la prestation promise (ex : en sollicitant l'exécution forcée du contrat).
Exemple : le contrat de vente est le contrat par lequel une personne (le vendeur) transfère la propriété d’une chose,
moyennant le paiement d’un prix par l’acheteur. Le contrat de vente crée des droits personnels à l’égard des 2
parties :
> Le vendeur (celui qui vend la chose) est tenu par l’obligation de délivrance de la chose
> L’acheteur (celui qui achète la chose) est tenu par l’obligation de payer le prix
Ø 2e cas : Le droit personnel peut naître en dehors de tout contrat : c’est le cas de la
responsabilité civile (art. 1240 C. civ.)
Exemple : si je frappe une personne dans la rue, je serai tenu par l’obligation de réparer le préjudice que j’ai causé.
Je peux être contraint judiciairement de réparer le préjudice car la victime a d’un droit personnel à mon égard.
B) Le droit réel
Le droit réel est le droit pour une personne d’exercer un pouvoir sur une chose.
En droit français, il existe plusieurs droits réels (l’usufruit, la servitude…). Le plus connu des
droits réels est le droit de propriété. Il est défini par l’article 544 du Code civil : « La
propriété est le droit de jouir et disposer des choses de la manière la plus absolue, pourvu qu'on
n'en fasse pas un usage prohibé par les lois ou par les règlements. »
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Exemple : lorsque je suis propriétaire d’une voiture, je peux la conduire, je peux la peindre, je peux la louer, je
peux la brûler, la jeter, la vendre… J’ai un pouvoir sur cette chose.
L’obligation naturelle est une obligation non contraignante, qui trouve sa source dans
un devoir de conscience.
L’obligation naturelle ne peut pas faire l’objet d’exécution forcée : elle ne peut faire l’objet
que d’une exécution volontaire de la personne.
L’obligation naturelle est un devoir de conscience. Une personne se sent moralement obligée
de faire qqch alors même que ni la loi ni un contrat ne l’y oblige
Exemple : L’obligation alimentaire. La loi impose aux parents d’aider ses enfants qui sont dans le besoin (et
inversement). Cette obligation alimentaire, prévue par le Code civil, est une obligation civile (il est possible de
contraindre le débiteur à la réaliser). En revanche, la loi n’impose pas d’obligation alimentaire entre frères et
sœurs : aucune obligation civile n’impose d’aider son frère qui se trouve dans le besoin (simple obligation morale).
Dès lors, si je n’aide pas mon frère, je ne serai pas sanctionné par la justice car il n’existe aucune obligation civile
(c’est un simple devoir moral, une obligation naturelle)
Cependant, dans certains cas, une obligation naturelle peut se transformer en obligation
civile.
ð 1er cas : lorsque le débiteur exécute spontanément une obligation naturelle : si le
débiteur effectue un paiement en faveur du créancier de l’obligation naturelle, pas
possible d’obtenir le remboursement de la somme versée (art. 1302 al. 2 C. civ.)
ð 2e cas : lorsque le débiteur a promis d’exécuter une obligation naturelle (art. 1100 al. 2
C. civ.) : cette promesse transforme l’obligation naturelle en obligation civile.
Exemple : si tu t’engages par écrit à verser tous les mois 500€ à ton frère qui est dans le besoin, tu promets par
écrit d’exécuter une obligation naturelle. Par conséquent, l’obligation naturelle va se transformer en obligation
civile. Et donc, si un mois tu ne paies pas les 500 €, ton frère pourra donc te contraindre à exécuter le paiement
car tu t’y es engagé.
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LA NOTION DE CONTRAT
- Fiche n°2 -
Plan de la fiche :
§1 : La notion de contrat
§3 : La distinction contrat/convention
§1 : La notion de contrat
Exemple : le contrat de vente est le contrat par lequel une personne (le vendeur) transfère la propriété d’une chose
à une autre personne (l’acheteur), moyennant le paiement d’un prix. Le contrat de vente donne naissance à des
obligations : l’acheteur doit payer le prix et le vendeur doit délivrer la chose.
Exemple : le contrat de donation est le contrat par lequel une personne (le donateur) transmet gratuitement de
son vivant des biens à une autre personne (le donataire). La donation ne crée des obligations qu’à la charge d’une
seule partie : le donateur (il est tenu par l’obligation de délivrer la chose). En revanche, le donataire (celui qui
reçoit la chose) n’est tenu par aucune obligation.
Le contrat est un accord entre au moins 2 volontés qui s’engagent (art. 1101).
Le contrat doit être impérativement distingué d’un autre acte juridique : l’acte juridique
unilatéral.
Le contrat et l’acte juridique unilatéral sont tous les 2 des actes juridiques, c’est-à-dire une
manifestation de volonté destinée à créer des effets de droit. Cependant, ce sont 2 types d’actes
juridiques différents :
ð Dans le contrat : au moins 2 volontés s’engagent pour créer des effets de droit.
ð Dans l’acte juridique unilatéral : une seule volonté s’engage pour créer des effets de
droit.
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Exemple d’acte juridique unilatéral : le testament. C’est un acte juridique unilatéral par lequel une personne (le
testateur) dispose des biens qu’elle laissera à son décès. Dans le testament, il n’y a pas d’accord de volontés : une
seule volonté s’engage, celle du testateur.
§3 : La distinction contrat/convention
Avant la réforme de 2016, l’ancien article 1101 du Code civil (relatif à la définition du contrat)
précisait que « Le contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs personnes s'obligent,
envers une ou plusieurs autres, à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose. »
Dans cette vision, le contrat est un type particulier de convention : c’est la convention qui
« crée » des obligations (de donner, de faire, de ne pas faire).
Selon cette conception, la « convention » est donc l’accord de volontés destiné à créer des effets
de droit. Le « contrat » est alors un type particulier de « convention » (accord de volontés
destiné à créer des obligations). Cela supposait donc qu’il existe d’autres types de
« conventions » (les accords de volontés qui ne créent pas d’obligations).
Depuis la réforme de 2016, le nouvel article 1101 du Code civil précise que « Le contrat est
un accord de volontés entre deux ou plusieurs personnes destiné à créer, modifier, transmettre
ou éteindre des obligations. »
La réforme vient donc élargir la définition du « contrat ». Le contrat n’est plus seulement un
acte créateur d’obligations, c’est un acte qui peut modifier, transmettre ou éteindre des
obligations.
Dès lors, un accord de volontés qui n’est pas relatif à une obligation (ex : un accord de volonté
destiné à créer un droit réel) n’est pas un contrat ; c’est une convention.
La distinction est donc toujours d’actualité, même si l’intérêt de la distinction est purement
théorique, aucune incidence pratique.
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Plan de la fiche :
En principe, en droit français, un contrat se forme par la rencontre d’une offre et d’une
acceptation (de l’offre émise). C’est la phase de conclusion du contrat : le contrat est conclu.
Au cours des négociations, les futures parties au contrat vont négocier et discuter des éléments
du contrat (ex : discussion sur le prix, sur les modalités de livraison…).
En principe, le contrat se forme par le simple échange des consentements, peu importe
l’existence d’un écrit, à partir du moment où l’offre rencontre l’acceptation. Ainsi, un contrat
peut se former par écrit, par la parole ou par une poignée de main.
Pour qu’un contrat produise des effets sur le plan juridique, encore faut-il que ce contrat soit
VALABLEMENT CONCLU (c a d qu’il respecte les conditions de validité posées par la loi).
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Si l’une des conditions de validité du contrat fait défaut, le contrat pourra être annulé par le
juge (en général, dans le cadre d’une action en nullité).
Une fois le contrat valablement conclu, les parties doivent exécuter leurs obligations. On entre
alors dans la phase d’exécution du contrat.
Question : que se passe-t-il si l’une des parties n’exécute pas son obligation contractuelle ?
Cet article dresse une liste des sanctions possibles lorsqu’une des parties au contrat n’exécute
pas ou exécute mal son obligation.
o Refuser d'exécuter ou suspendre l'exécution de sa propre obligation (= exception
d’inexécution)
o Poursuivre l'exécution forcée en nature de l'obligation
o Obtenir une réduction du prix
o Provoquer la résolution du contrat
o Demander réparation des conséquences de l'inexécution (= responsabilité
contractuelle)
Le droit commun des contrats est l’ensemble des règles applicables à tous les contrats,
quel que soit le contrat en question (vente, bail, prêt, donation…).
Exemple : le droit commun des contrats pose qu’un contrat se forme par la rencontre d’une offre et d’une
acceptation (art. 1113 C. civ.)
Le droit spécial des contrats concerne les règles particulières applicables à chacun des
contrats (vente, bail, prêt…).
Exemple : si 2 personnes veulent conclure un contrat de vente, elles devront respecter les règles du droit commun
des contrats (article 1101 et s.) mais aussi les règles du droit spécial des contrats (les règles se trouvent aux articles
1582 et s.). Ces règles sont étudiées en droit des contrats spéciaux (étudié en L3).
L’article 1105 alinéa 3 du Code civil précise que les règles particulières propres à chacun
des contrats spéciaux dérogent au droit commun. C’est l’application de l’adage « specialia
generalibus derogant » : le spécial déroge au général.
Lorsqu’en droit des contrats spéciaux, il y a une règle contraire au droit commun des contrats,
c’est la règle spéciale qui s’applique, la règle des contrats spéciaux.
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Exemple : en droit commun, il y a un principe selon lequel le défaut d’équivalence des prestations au moment de
la conclusion du contrat n’entraine pas la nullité du contrat. C’est le principe posé par le droit commun : c’est
l’article 1168 du Code civil : « Dans les contrats synallagmatiques, le défaut d'équivalence des prestations n'est
pas une cause de nullité du contrat (…) ».
Cependant, ce principe connait de nombreuses exceptions, notamment en matière de vente. En matière de vente
d’immeubles, si le vendeur vend un bien pour un prix qui ne correspond pas à la valeur du bien, il peut se retourner
contre l’acheteur (art. 1674 C. civ.). C’est la « lésion ». La règle spéciale (du droit de la vente) vient ici déroger
à la règle générale (du droit commun).
Pendant longtemps, le Code civil de 1804 n’avait pas été modifié en matière de droit des
contrats. Cela posait un problème : la plupart des règles applicables aux contrats ne se
trouvaient plus dans le Code civil mais dans la jurisprudence (problème de lisibilité,
d’accessibilité et de sécurité juridique).
C’est pourquoi le droit des contrats a été réformé par une ordonnance du 10 février 2016.
• 4e temps : une loi de ratification du 20 avril 2018 vient ratifier l’ordonnance de 2016.
Cette loi de ratification est venue apporter quelques modifications aux règles de
l’ordonnance. Avec cette loi de ratification, il faut distinguer 2 types de dispositions :
o Les dispositions interprétatives : ce sont celles qui viennent interpréter et
préciser le texte de l’ordonnance (s’appliquent rétroactivement à partir du 1er
oct. 2016)
o Les dispositions non interprétatives : ce sont celles qui viennent ajouter des
règles qui n’étaient pas dans l’ordonnance (s’appliquent à partir du 1er oct. 2018)
Ø Attractivité : rendre le droit français davantage attractif avec des règles plus accessibles
et plus adaptées au niveau international.
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Plan de la fiche :
A) Le principe de la distinction
1- Le contrat unilatéral
Dans le contrat unilatéral, seule l’une des parties est tenue par une obligation.
Exemple : le contrat de donation est un contrat unilatéral. Dans la donation, le donateur (celui qui donne) et le
donataire (celui qui reçoit) se mettent d’accord sur la donation (= la donation est un accord de volontés, donc un
contrat). Cependant, dans la donation, seule l’une des parties (le donateur) est tenue par une obligation : le donateur
est tenu de délivrer la chose objet de la donation.
2- Le contrat synallagmatique
Dans le contrat synallagmatique, les cocontractants s’obligent réciproquement les uns envers
les autres. Dans un tel contrat, les parties ont les 2 qualités : à la fois la qualité de créancier
d’une obligation et la qualité de débiteur d’une obligation.
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Exemple : le contrat de vente est un contrat synallagmatique. Dans un contrat de vente, le vendeur et l’acheteur
sont tenus d’exécuter des obligations. Le vendeur doit délivrer la chose et l’acheteur payer le prix. Le vendeur est
donc débiteur de l’obligation de délivrance de la chose et créancier de l’obligation de paiement du prix (il peut
donc exiger de l’acheteur le paiement du prix). A l’inverse, l’acheteur est débiteur de l’obligation de paiement du
prix (il doit payer le prix) mais il est créancier de l’obligation de délivrance de la chose (il peut exiger du vendeur
la délivrance du bien).
B) L’intérêt de la distinction
2 intérêts principaux :
Ø 1er intérêt : la possibilité de recourir à l’exception d’inexécution : c’est un moyen de
pression pouvant être utilisé par un cocontractant lorsque l’autre partie n’a pas exécuté
son obligation (ex : si le vendeur ne délivre pas la chose, l’acheteur peut ne pas payer le prix).
A) Le principe de la distinction
Le contrat à titre onéreux, c’est lorsque chacune des parties reçoit de l'autre un avantage
en contrepartie de celui qu'elle procure (art. 1107 al. 1er C. civ.)
Exemple : dans le contrat de vente, contrat à titre onéreux, le vendeur reçoit un avantage (le versement du prix) et
l’acheteur aussi (devenir propriétaire de la chose).
Exemple : dans le contrat de vente, l’avantage que reçoit le vendeur (le paiement du prix) est la contrepartie de la
perte de sa propriété. L’avantage que reçoit l’acheteur (le transfert de la propriété de la chose) est la contrepartie
du paiement du prix.
Dans les contrats à titre onéreux, la contrepartie ne doit pas être dérisoire ou illusoire ; elle
doit être sérieuse et exister (art. 1169 C. civ.)
Le contrat à titre gratuit, c’est lorsque l'une des parties procure à l'autre un avantage
sans attendre ni recevoir de contrepartie (art. 1107 al. 2 C. civ.)
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Ø MAIS, cette partie qui procure l’avantage n’attend ni ne reçoit aucune contrepartie
de son cocontractant (≠ contrat à titre onéreux).
Exemple : dans le contrat de donation, le donateur (celui qui donne la chose) procure un avantage à l’autre partie
(le donataire) : par exemple, le don d’une somme de 100 000€. En contrepartie, le donateur ne s’attend à rien
recevoir et ne reçoit rien car il est animé d’une « intention libérale ».
B) L’intérêt de la distinction
2 intérêts principaux :
Ø 1er intérêt : règles de formation beaucoup strictes pour les contrats à titre gratuit.
Exemple : pour conclure une donation, il faut aller chez le notaire (art. 931 C. civ.) alors que pour conclure une
vente classique (ex : une vente d’une voiture), pas besoin.
A) Le principe de la distinction
1- Le contrat commutatif
Le contrat commutatif, c’est lorsque chacune des parties s'engage à procurer à l'autre un
avantage qui est regardé comme l'équivalent de celui qu'elle reçoit (art. 1108 al. 1er C. civ.)
Ainsi, un contrat commutatif est un contrat dans lequel les prestations qui sont mises à la charge
des parties sont connues au jour de la conclusion du contrat et ces prestations sont
équivalentes.
Exemple : j’achète un téléphone neuf chez Apple. En concluant mon contrat de vente, je sais quelles sont mes
prestations (payer le prix) et quelles sont les prestations d’Apple (me donner le téléphone). Ces prestations sont
par ailleurs équivalentes.
2- Le contrat aléatoire
Le contrat aléatoire, c’est lorsque les parties acceptent de faire dépendre les effets du
contrat, quant aux avantages et aux pertes qui en résulteront, d'un événement incertain
(art. 1108 al. 2 C. civ.)
Ainsi, un contrat est aléatoire lorsque la prestation de l’une des parties, dépend, dans
l’existence de cette prestation ou bien dans l’étendue de cette prestation, d’un événement
incertain.
Dans un contrat aléatoire, l’une des parties ne sait pas si elle sera tenue d’exécuter sa prestation
(l’existence de sa prestation) ou du moins elle ne sait pas quelle sera l’étendue de sa prestation.
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Exemple : Dans un contrat d’assurance, l’assureur assure une personne (l’assuré) contre la survenance d’un
sinistre. Par exemple, un contrat d’assurance contre un vol de téléphone. Si un vol survient, l’assureur rembourse
le téléphone. Dans un tel contrat, s’agissant de la prestation de l’assuré, l’assuré va devoir payer chaque mois une
somme au titre de cette assurance (par exemple il paie chaque mois 8€).
B) L’intérêt de la distinction
2 mécanismes protecteurs du droit des contrats ne s’appliquent pas pour les contrats
aléatoires :
• 1re règle écartée : la lésion (défaut d’équivalence des prestations au moment de la
conclusion du contrat) : « l’aléa chasse la lésion »
• 2e règle écartée : l’erreur, vice du consentement : « l’aléa chasse l’erreur ».
A) Le principe de la distinction
Le contrat de gré à gré est le contrat dont les stipulations sont négociables entre les parties
(art. 1110 C. civ.)
Dans contrat de gré à gré, il y a une liberté de négociations des stipulations (= des clauses)
Exemple : vente d’un téléphone sur Leboncoin après négociation sur le prix.
2- Le contrat d’adhésion
Le contrat d’adhésion est celui qui comporte un ensemble de clauses non négociables,
déterminées à l'avance par l'une des parties (art. 1110 C. civ.)
Dans le contrat d’adhésion, les clauses du contrat sont fixées par une seule des parties et
l’autre ne peut que rejeter ou accepter en bloc le contrat.
Exemple : contrat de transport ferroviaire conclu avec la SNCF. Je ne peux pas négocier le prix du trajet, les
horaires…
B) L'intérêt de la distinction
Principal intérêt : la protection contre les clauses abusives de droit commun ne vaut que pour
les contrats d’adhésion.
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Art. 1171 C. civ. : « Dans un contrat d'adhésion, toute clause qui crée un déséquilibre significatif entre les droits
et obligations des parties au contrat est réputée non écrite. »
Le contrat à exécution instantanée est le contrat dans lequel les obligations peuvent
s'exécuter en une prestation unique (art. 1111-1 C. civ.).
Exemple : Dans le contrat de vente, les obligations peuvent s’exécuter en une prestation unique. Le vendeur est
débiteur de l’obligation de délivrer la chose : il est tenu de transmettre la chose. Ainsi, à partir du moment où la
chose est transmise, la prestation unique est réalisée et le contrat de vente est exécuté. De la même manière,
l’acheteur est débiteur de l’obligation de payer le prix : il doit payer le prix. Ainsi, à partir du moment où le prix
est payé, la prestation unique est réalisée et le contrat de vente est exécuté.
Le contrat à exécution successive est le contrat dans lequel les obligations d'au moins une
partie s'exécutent en plusieurs prestations échelonnées dans le temps (art. 1111-1 C. civ.).
Exemple : Dans un contrat de travail, le salarié exécute ses prestations chaque mois, en contrepartie son salaire est
payé chaque mois par l’employeur. C’est donc un contrat à exécution successive car les prestations (réalisation du
travail / paiement du salaire) se réalisent dans le temps.
Un contrat est consensuel lorsqu'il se forme par le seul échange des consentements quel
qu'en soit le mode d'expression (art. 1109 C. civ.).
Exemple : pour acheter une baguette de pain (= contrat de vente), mon contrat est conclu oralement.
Un contrat est solennel lorsque sa validité est subordonnée à des formes déterminées par
la loi (art. 1109 C. civ.) : la forme imposée par la loi peut être un écrit notarié ou sous
signature privée.
Exemple : la loi impose, à peine de nullité, que la vente d’un fonds de commerce ou la cession de parts sociales
soient conclues par écrit. De la même manière, une donation doit être conclue, à peine de nullité, chez un notaire.
Un contrat est réel lorsque sa formation est subordonnée à la remise d'une chose (art.
1109 C. civ.) : Le contrat ne sera formé qu’une fois que la chose objet du contrat a été remise.
Exemple : le contrat de dépôt. Le contrat de dépôt est un contrat par lequel une personne (le déposant) dépose une
chose à une autre personne (le dépositaire), à charge pour le dépositaire de garder cette chose et de la restituer. Le
contrat ne sera formé qu’une fois la chose remise.
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Plan de la fiche :
Le principe de liberté contractuelle est le principe selon lequel chacun est libre de
contracter ou de ne pas contracter, de choisir son cocontractant et de déterminer le
contenu et la forme du contrat dans les limites fixées par la loi (art. 1102 C. civ.).
ð 2e élément : La liberté de choisir son cocontractant (ex : aller dans le magasin de chaussure
de mon choix, choisir où je veux acheter mes chaussures)
D’après l’article 1102 du Code civil, la liberté contractuelle s’exerce « dans les limites fixées
par la loi ».
Exemple : en tant qu’employeur, on peut choisir librement le candidat que l’on souhaite pour le poste (principe de
liberté contractuelle), à condition de ne commettre aucune discrimination (limite fixée par la loi).
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2 types de règles :
ð Les règles supplétives
Les règles supplétives sont règles auxquelles les parties à un contrat peuvent librement
déroger dans leur contrat.
Exemple : art. 214 C. civ. : « Si les conventions matrimoniales ne règlent pas la contribution des époux aux
charges du mariage, ils y contribuent à proportion de leurs facultés respectives. » Par principe, les époux
contribuent aux charges du mariage de manière proportionnelle (« à proportion de leurs facultés respectives »).
Cette règle est supplétive de volonté car les parties peuvent écarter cette règle et prévoir une répartition différente
de la contribution aux charges du mariage (« Si les conventions matrimoniales ne règlent pas la contribution des
époux aux charges du mariage »).
Les règles impératives sont les règles auxquelles les parties à un contrat ne peuvent pas
déroger. Ces règles s’imposent nécessairement aux parties contractantes.
Exemple : art. 1104 C. civ. : « Les contrats doivent être négociés, formés et exécutés de bonne foi. Cette
disposition est d'ordre public. » Dans un contrat, les parties ne peuvent pas stipuler une clause qui serait contraire
à ce principe de bonne foi car c’est une règle impérative (une règle d’OP).
Le principe de force obligatoire est le principe selon lequel les contrats légalements formés
tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faits (Art. 1103 C. civ.).
Ainsi, selon ce principe, les parties qui concluent un contrat « légalement formé » (c a d en
respectant les conditions de validité posées par la loi) doivent le respecter (comme on doit
respecter la loi). Les parties doivent exécuter les obligations une fois le contrat conclu.
« Pacta sunt servanda » (adage latin) = le pacte (le contrat) doit être respecté
Les contrats doivent être négociés, formés et exécutés de bonne foi (Art. 1104 C. civ.).
A noter : l’ancien article 1134 du Code civil (avant réforme) ne consacrait le devoir de bonne foi qu’à la phase
de l’exécution. Néanmoins, les juges avaient étendu ce devoir de bonne foi aux autres phases, ce que la réforme
vient consacrer.
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PARTIE 1
LA FORMATION DES
CONTRATS
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Plan de la fiche :
En règle générale, un contrat se forme par la rencontre d’une offre et d’une acceptation.
Cependant, parfois, avant cette phase de conclusion du contrat, on a une phase préalable : la
phase des NÉGOCIATIONS PRÉCONTRACTUELLES (= la phase des « pourparlers »).
La phase des négociations précontractuelles est donc la phase au cours de laquelle des
personnes vont commencer à discuter d’un éventuel futur contrat (négociation du prix,
du lieu de livraison…).
La phase de négociations est régie par le principe de LIBERTÉ (art. 1112 C. civ)
Ø L’initiative des négociations est libre : on est donc libre d’entamer ou non des
négociations.
Ø Le déroulement des négociations est libre : on est libre de choisir la façon dont on veut
conduire nos négociations.
Ø La rupture des négociations est libre : on est libre de mettre fin à tout moment aux
négociations.
Par ailleurs, la phase des négociations est régie par le principe de BONNE FOI (art. 1112 C.
civ. / art. 1104 C. civ. pour qui « les contrats doivent être négociés (…) de bonne foi ») .
L’obligation de bonne foi se manifeste surtout au moment de la rupture des pourparlers :
celui qui rompt abusivement les négociations peut voir sa responsabilité engagée (v. plus bas).
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En principe, une partie peut mettre fin à tout moment aux négociations (art. 1112 C. civ. :
« La rupture des négociations précontractuelles sont libres »). C’est le principe de liberté de
rupture des négociations.
Par exception, si les circonstances de la rupture des négociations sont fautives, celui qui a
mis fin aux négociations peut voir sa responsabilité civile engagée.
Exemple de fautes : c’est le cas lorsqu’une partie a laissé croire à l’autre partie que le contrat allait prochainement
se conclure, elle l’a fait espérer, alors qu’il n’a jamais été question de signer le contrat. C’est aussi le cas lorsqu’une
partie met fin aux négociations à la veille de signer le contrat.
Il s’agit d’une responsabilité délictuelle (fondée sur art. 1240 C. civ.) car ici aucun contrat n’a
été conclu, donc pas de responsabilité contractuelle.
A noter : « En cas de faute commise dans les négociations, la réparation du préjudice qui en résulte ne peut avoir
pour objet de compenser ni la perte des avantages attendus du contrat non conclu, ni la perte de chance
d'obtenir ces avantages » (art. 1112 C. civ.)
Un contrat de négociation est un contrat par lequel les parties encadrent par écrit le
déroulement de leurs négociations précontractuelles.
Attention : le contrat de négociation n’oblige pas les parties à conclure le contrat projeté.
Si l’une des parties ne respecte pas les obligations prévues dans le contrat de négociation, l’autre
partie pourra engager la responsabilité de l’autre partie. Il s’agira alors d’une responsabilité
CONTRACTUELLE (car ici violation d’un engagement contractuel).
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Plan de la fiche :
Une obligation d’information est une obligation qui consiste à informer l’autre partie sur
un élément du contrat.
Ø Une obligation de mise en garde : il s’agit de mettre en garde l’autre partie sur un
élément du contrat (ex : le vendeur va attirer l’attention de l’acheteur sur la dangerosité de la chose)
L’obligation est « précontractuelle » car elle doit être réalisée avant la conclusion du contrat.
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Pendant longtemps, l’obligation précontractuelle d’information n’existait que dans des textes
spéciaux extérieurs au Code civil.
Exemple : en droit de la consommation : « Tout professionnel vendeur de biens ou prestataire de services doit,
avant la conclusion du contrat, mettre le consommateur en mesure de connaître les caractéristiques essentielles du
bien ou du service » (art. L111-1 C. conso). L’obligation précontractuelle d’information existe aussi en droit des
assurances et en droit du crédit.
Puis, à côté de ces textes spéciaux, la JP a développé une obligation générale précontractuelle
d’information en droit commun (« générale » = s’applique pour tous les contrats).
Cette obligation générale a été consacrée par la réforme de 2016 à l’art. 1112-1 C. civ.
Tout d’abord, l’obligation porte sur l’information dont l’importance est déterminante pour
le consentement de l’autre partie (sans cette information, l’autre partie n’aurait pas contracté).
Par ailleurs, l’obligation précontractuelle d’information est d’ordre public : les parties ne
peuvent pas exclure l’obligation précontractuelle d’information par un contrat (art. 1112-1 al.
5 C. civ.).
Concernant la charge de la preuve, c’est à celui qui prétend qu’une information lui était due
de prouver que l’autre partie la lui devait, à charge pour cette autre partie de prouver qu’elle l’a
fournie (art. 1112-1 al. 4 C. civ.).
Question : Lorsqu’une partie est tenue par une obligation d’information, que se passe-t-il si
cette partie n’informe pas l’autre partie ?
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Il s’agit d’une responsabilité délictuelle (art. 1240 C. civ.) car le contrat n’est pas encore
conclu. Il faudra donc prouver les 3 conditions classiques : faute, préjudice et lien de causalité.
Il faut alors se fonder sur la réticence dolosive. C’est le silence que garde une partie sur un
élément d’information du contrat qui, s’il avait été connu, aurait dissuadé l’autre partie de
conclure le contrat (c’est un silence trompeur). Il faudra démontrer le caractère intentionnel
du silence (art. 1137 C. civ. parle de « dissimulation intentionnelle » en matière de dol).
L’obligation est « précontractuelle » car elle doit être réalisée avant la conclusion du contrat.
A noter : cependant, en pratique, il est fréquent que les négociations précontractuelles soient accompagnées d’un
« accord de confidentialité », qui est un véritable contrat. La violation de cet accord va engager la responsabilité
contractuelle (et non délictuelle car un contrat a été conclu) du fautif.
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Plan de la fiche :
§1 : L’offre
A) Les caractères de l’offre
B) Le régime de l’offre
1- La caducité de l’offre
2- La rétractation de l’offre
§2 : L’acceptation
A) Les caractères de l’acceptation
B) Le silence vaut-il acceptation ?
En principe, en droit français, le contrat se forme par la rencontre d’une offre et d’une
acceptation (art. 1113 C. civ.)
Une fois le contrat formé, les parties doivent exécuter leurs obligations contractuelles.
Exemple : une fois que le contrat de vente est formé, l’acheteur devra payer le prix et le vendeur devra donner le
téléphone.
§1 : L’offre
L’offre est une manifestation de volonté par laquelle une personne (« l’offrant ») propose
à une autre personne (le « bénéficiaire ») de conclure un contrat.
Toute proposition de contracter ne s’analyse pas forcément comme une offre au niveau
juridique. Pour qu’une proposition soit une « offre » (au sens juridique), cette offre doit revêtir
certains caractères.
Si l’offre ne présente pas ces caractères, ce n’est pas une « offre » mais une simple « invitation
à entrer en négociations ».
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ð 2e caractère : L’offre doit être ferme : l’offrant doit avoir la volonté d’être lié dans le
cas où l’offre est acceptée (art. 1114 C. civ.).
Par ailleurs, il est possible que l’offre soit faite avec des réserves (« Cet objet est à vendre à
condition que/seulement si… »). Dans un tel cas, la jurisprudence distingue entre 2 types de
réserves :
Ø La réserve OBJECTIVE (= réserve qui peut être contrôlée par un tiers) : l’offre
assortie d’une réserve objective est une véritable offre (ex : une offre faite « sous réserve du
stock disponible »).
Enfin, la loi n’impose aucune condition de forme pour proposer une offre. L’offre peut être
expresse (exprimée clairement) ou tacite (résulter du comportement de l’offrant). L’offre peut
être faite avec délai (« l’offre expire le 30 mai ») ou sans délai.
B) Le régime de l’offre
1- La caducité de l’offre
L’offre émise par l’offrant peut, dans certaines circonstances, devenir caduque car un
évènement postérieur à l’émission de l’offre va la rendre sans effet.
2- La rétractation de l’offre
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En principe, l’offre peut être librement rétractée tant qu’elle n’est pas parvenue à son
destinataire (art. 1115 C. civ.). Ainsi si le destinataire a reçu l’offre, l’offrant ne peut plus
retirer son offre.
Ensuite, lorsqu’il prévoit un délai dans son offre, l’offrant ne peut pas se rétracter avant la fin
du délai (art. 1116 C. civ.). En revanche, si aucun délai n’est prévu dans l’offre, l’offrant ne
peut pas retirer son offre avant l’issue d’un « délai raisonnable » (notion appréciée par les
juges).
Si l’offrant retire son offre de manière illicite (cas visés ci-dessus), le destinataire de l’offre
peut engager la responsabilité de celui qui a retiré l’offre (donc potentiellement paiement de
dommages-intérêts). Il s’agit ici d’une responsabilité délictuelle car le contrat n’est pas encore
conclu.
Enfin, si l’offrant rétracte son offre alors que cela lui était interdit, le contrat projeté ne peut
pas être conclu (art. 1116 al. 2 C. civ.). Il ne peut pas être forcé de conclure le contrat.
§2 : L’acceptation
L’acceptation est une manifestation de volonté du destinataire de l’offre qui va accepter
l’offre (art. 1118 C. civ.).
L’acceptation de l’offre conduit à la conclusion du contrat (le contrat sera conclu, donc si une
partie refuse de s’exécuter, possible de recourir aux sanctions de l’inexécution du contrat)
Pour qu’elle soit juridiquement valable (et qu’elle conduise à la conclusion du contrat),
l’acceptation doit réunir certains caractères :
ð 1er caractère : L’acceptation doit démontrer la volonté claire et certaine de son auteur
(du destinataire de l’offre) de conclure le contrat.
o L’acceptation peut être expresse (ex : un écrit, une poignée de main, un accord oral…)
ð 2e caractère : L’acceptation doit être pure et simple : le bénéficiaire doit accepter les
termes de l’offre qui lui a été faite, il ne doit pas modifier le contenu de l’offre.
Si l’acceptation n’est pas pure et simple, il ne s’agira pas d’une acceptation mais d’une « contre-
offre » (contre-proposition) qui s’analyse en une nouvelle offre. Dès lors, celui qui était
initialement acceptant devient donc offrant.
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En principe, NON, le silence ne vaut pas acceptation : un contrat ne peut pas valablement se
former sur la base du silence du bénéficiaire de l’offre (art. 1120 C. civ.)
Cependant, par exception, dans certains cas, le silence peut valoir acceptation (art. 1120 C.
civ.) :
ð 1re exception : lorsque la loi le prévoit
Exemple : « Si, à l'expiration des baux écrits, le preneur (= locataire) reste et est laissé en possession, il s'opère
un nouveau bail (…). » (art. 1738 C. civ.) : si le locataire reste dans le lieux à l’issue du bail, on va en déduire
qu’un nouveau contrat de bail est formé.
Exemple : en droit commercial, les usages commerciaux prévoient que le silence peut valoir acceptation.
Exemple : 2 parties concluent régulièrement des contrats commerciaux. Elles ont l’habitude de signer des contrats
entre elles de façon régulière. Dans ce cas, on va considérer que, pour le nouveau contrat, le silence peut valoir
acceptation.
Exemple : A doit de l’argent à B. B propose à A une remise de dette, c a d qu’on va diminuer la dette. L’offre de
B est dans l’intérêt de A. Le silence de A vaut donc ici acceptation.
Parfois, au moment de conclure un contrat, les contractants ne sont pas présents au même
endroit.
Exemple : tel est le cas des contrats qui sont conclus par correspondance.
Exemple : un contrat conclu le 29 septembre 2016 (avant entrée en vigueur de la réforme) sera soumis au droit
ancien, ce qui n’est pas le cas d’un contrat conclu le 2 octobre 2016.
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Le Code civil consacre la théorie de la réception : « Le contrat est conclu dès que l'acceptation
parvient à l'offrant » (art. 1121 C. civ.)
Exemple : le contrat sera conclu une fois que la lettre d’acceptation est dans la boite aux lettres de l’offrant.
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LES AVANT-CONTRATS
- Fiche n°9 -
Plan de la fiche :
§1 : La promesse unilatérale
A) La notion de promesse unilatérale
B) L’indemnité d’immobilisation
C) Le régime de la promesse unilatérale
§2 : La promesse synallagmatique
§3 : Le pacte de préférence
A) La notion de pacte de préférence
B) Le régime du pacte de préférence
IMPORTANT : Même si leur appellation peut laisser penser le contraire, les avant-
contrats sont de véritables contrats, qui se forment eux-aussi par la rencontre d’une offre
et d’une acceptation (et qui doivent donc respecter les conditions de validité du droit commun
de l’article 1128)
L’avant contrat est donc un véritable contrat, qui va préparer un autre futur contrat.
Exemple : l’achat d’un bien immobilier se fait généralement en 2 étapes. Dans un premier temps, on conclut une
promesse de vente (chez le notaire ou dans une agence immobilière) : c’est l’avant-contrat qui va préparer le
contrat définitif (l’acte authentique chez le notaire). Cette promesse – l’avant-contrat, est un véritable contrat qui
permet de sceller le consentement des parties (éviter qu’une partie ne se rétracte). Dans un second temps, on va
conclure l’acte authentique chez le notaire (le contrat définitif).
§1 : La promesse unilatérale
La promesse unilatérale est un contrat par lequel une partie (le promettant) accorde à
l'autre, le bénéficiaire, le droit d'opter pour la conclusion d'un contrat dont les éléments
essentiels sont déterminés, et pour la formation duquel ne manque que le consentement
du bénéficiaire (art. 1124 C. civ.).
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Exemple : promesse unilatérale de vente d’un bien immobilier. Le vendeur (le promettant) va s’engager envers
l’acheteur futur (le bénéficiaire) à conclure le contrat de vente définitif si l’acheteur le souhaite.
Rq vocabulaire : lorsque le bénéficiaire de la promesse va opter pour la conclusion du contrat définitif, on dit
qu’il « lève l’option ». Le contrat ne sera donc formé qu’une fois que le bénéficiaire de la promesse aura levé
l’option.
La promesse unilatérale est certes un avant-contrat, mais c’est un contrat. Il y a une rencontre
des volontés entre la volonté du promettant et la volonté du bénéficiaire.
ð D’un côté : le promettant a déjà donné son consentement au futur contrat non encore
conclu (en l’occurrence, le contrat de vente définitif)
ð De l’autre côté : le bénéficiaire dispose d’un délai d’option. Durant ce délai, il peut
accepter le contrat définitif (il peut lever l’option) ou non. Le bénéficiaire, au moment
de la conclusion de la promesse, n’a pas encore donné son consentement.
La promesse unilatérale doit être distinguée de l’offre (de contrat). Dans la promesse
unilatérale de contrat, il y a un véritable accord de volontés (c’est un véritable contrat) alors
que dans l’offre de contrat, il s’agit d’une manifestation unilatérale de volonté (celle de
l’offrant).
Dès lors, dans la promesse unilatérale de contrat, le promettant ne peut pas se rétracter car
il est déjà engagé. En revanche, dans l’offre de contrat, l’offrant peut en principe se rétracter.
B) L’indemnité d’immobilisation
La promesse unilatérale de contrat est un contrat unilatéral : seul le promettant est tenu par
une obligation (l’obligation de vendre le bien). Cependant, ce schéma simple peut être perturbé
par la pratique des indemnités d’immobilisation.
Une indemnité d’immobilisation est une somme d’argent versée par le bénéficiaire de la
promesse au promettant qui sert à compenser le préjudice subi par le vendeur du fait de
l’immobilisation du bien pendant le délai d’option de l’acheteur.
A noter : dans certaines décisions, la CDC a considéré que lorsque l’indemnité d’immobilisation stipulée dans la
promesse unilatérale était si élevée qu’elle contraignait en réalité le bénéficiaire à acheter (environ + 20% du
prix), la promesse était requalifiée en promesse synallagmatique (ce qui implique donc que les 2 parties sont déjà
engagées et que le bénéficiaire de la promesse n’a plus d’option : il est obligé d’acheter). Cette JP ne semble plus
actuelle.
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Dans un 1er temps, pendant longtemps, les règles étaient posées par un arrêt important : Civ.
3e 15 déc. 1993, « Consorts Cruz ». Selon cette décision, la rétractation du promettant durant
le délai d’option ne pouvait conduire à la conclusion du contrat. Cette rétractation pouvait
simplement entrainer le versement de dommages-intérêts.
Par la suite, dans un 2e temps, les règles ont été bouleversées par la réforme de 2016.
Désormais, la rétractation de la promesse unilatérale durant le délai n’empêche pas la
conclusion du contrat définitif (art. 1124 al. 2 C. civ.). Le bénéficiaire de la promesse peut
demander l’exécution forcée de la promesse (il peut donc contraindre le promettant à conclure
le contrat).
La réforme du droit des contrats a également apporté une autre précision : si un contrat a été
conclu avec un tiers en violation de la promesse unilatérale, le bénéficiaire de la promesse peut
obtenir la nullité de ce contrat conclu en violation de ses droits, s’il démontre que le tiers
connaissait l’existence de la promesse (art. 1124 al. 3 C. civ.).
§2 : La promesse synallagmatique
Dans une promesse synallagmatique, les parties vont d’ores et déjà donner leur consentement
au contrat définitif. En effet, la promesse synallagmatique est un véritable contrat (comme tous
les avant-contrats).
C’est ce qui la distingue de la promesse unilatérale de vente où seule l’une des parties est déjà
engagée.
Par ailleurs, la promesse synallagmatique n’est pas prévue dans le droit commun des contrats
(≠ promesse unilatérale). Elle est notamment prévue en matière de droit de la vente : « La
promesse (synallagmatique) de vente vaut vente, lorsqu'il y a consentement réciproque des deux
parties sur la chose et sur le prix » (art. 1589 C. civ.).
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Exemple : au moment où les parties signent la promesse synallagmatique, l’acheteur n’a pas la réponse de la
banque. Pour autant, une fois la promesse conclue, les parties ne peuvent plus revenir sur leur engagement. Cela
permet de sceller l’accord des parties. Dans ce cas, les parties peuvent stipuler une condition suspensive
d’obtention du prêt dans la promesse synallagmatique.
La condition suspensive est une condition insérée dans le contrat qui, si elle ne se réalise pas, rend le contrat pour
lequel elle a été conclu, caduc. Si le prêt est accordé, la condition est réalisée, la vente définitivement conclue. En
revanche, si le prêt n’est pas accordé, la condition n’est pas réalisée, la vente est caduque.
§3 : Le pacte de préférence
Le pacte de préférence est le contrat par lequel une partie s'engage à proposer
prioritairement à son bénéficiaire de traiter avec lui pour le cas où elle déciderait de
contracter (art. 1123 C. civ.).
Attention : le pacte de préférence doit être distingué de la promesse unilatérale. Dans le pacte
de préférence, le promettant ne s’engage pas à vendre le bien. Le promettant s’engage à une
seule chose : dans le cas où il voudrait vendre son bien, il devra le proposer en priorité au
bénéficiaire du pacte. Le pacte de préférence confère donc un droit de priorité, un droit de
préférence.
A noter : le pacte de préférence peut conférer un droit de priorité pour n’importe quel type de contrat (vente,
bail…).
Ø Hypothèse n°2 : soit le promettant ne respecte pas son engagement (ex : il propose en
priorité la vente de son bien à un tiers)
Ici, le promettant va proposer son bien, en priorité, au bénéficiaire du pacte. Dans un tel cas, 2
situations se présentent :
Ø Soit le bénéficiaire accepte la vente : alors la vente sera conclue avec le promettant.
Ø Soit le bénéficiaire refuse la vente : le promettant va alors retrouver sa liberté : il pourra
alors vendre la chose à un tiers.
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Ici, le promettant ne va pas proposer son bien, en priorité, au bénéficiaire du pacte. Dans ce cas,
il faut envisager les sanctions en cas de violation du pacte de préférence.
A noter : pour faciliter la preuve de l’intention du bénéficiaire de se prévaloir de l’acte, l’ordonnance de 2016 a
consacré, pour le pacte de préférence, la possibilité d’une action interrogatoire (aussi appelée « sommation
interpellative ») à l’article 1123 C. civ. : « Le tiers peut demander par écrit au bénéficiaire de confirmer dans un
délai qu'il fixe et qui doit être raisonnable, l'existence d'un pacte de préférence et s'il entend s'en prévaloir. L'écrit
mentionne qu'à défaut de réponse dans ce délai, le bénéficiaire du pacte ne pourra plus solliciter sa substitution
au contrat conclu avec le tiers ou la nullité du contrat. »
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PARTIE 2
LES CONDITIONS DE
VALIDITÉ DU CONTRAT
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Plan de la fiche :
L’article 1128 du Code civil pose les 3 conditions de validité de tout contrat :
ð Le consentement des parties
ð La capacité de contracter
ð Un contenu licite et certain
Un vice du consentement est un fait ou circonstance qui altère le consentement d’une des
parties au contrat et qui est susceptible d’entrainer la nullité du contrat.
ð Le caractère libre du consentement peut être atteint par l’un de ces vices (le
consentement a été donné sous la contrainte) :
o C’est le cas de la violence (consentement extorqué)
Si le contrat en question est affecté par l’un de ces 3 vices, le contrat peut être annulé.
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Tout d’abord, seul le vice du consentement qui a un caractère déterminant peut entrainer la
nullité du contrat (art. 1130 al. 1er C. civ.). Le caractère déterminant doit être apprécié par
rapport « aux personnes et aux circonstances dans lesquelles le consentement a été donné »
(art. 1130 al. 2 C. civ.). Le caractère déterminant est apprécié par le juge.
Ensuite, pour entrainer la nullité du contrat, le vice doit exister au moment de la conclusion
du contrat. A l’inverse, si aucun vice n’existe lors de la conclusion du contrat, le contrat ne
peut être annulé. Même si un évènement postérieur à la date de conclusion du contrat intervient,
cet évènement sera sans incidence sur l’existence du vice.
Exemple : acquisition d’un terrain constructible. Un permis de construire est octroyé après l’achat. Ce permis est
annulé au regard des risques naturels du terrain. Pas de nullité du contrat ici car pas de vice au moment de la
conclusion du contrat (Civ. 3e 24 nov. 2016)
Exemple : cette question de la preuve postérieure de l’existence du vice revient souvent en matière d’œuvres
d’art. L’acheteur d’un tableau achète l’œuvre en pensant que c’est une toile de maître (ce qui est admis par tout
le monde au moment de la vente). Sauf que, plus tard, des expertises prouvent que ce n’est pas la vraie mais une
copie. Possible de demander la nullité pour vice du consentement car ici, l’erreur existait lors de la formation du
contrat (l’acheteur pensait acheter une toile de maitre alors que ce n’en était pas une). Simplement, ce sont des
éléments postérieurs à la vente qui révèlent cette erreur.
Dans l’affaire « Poussin », il s’agissait d’une vente aux enchères d’un tableau par un couple. Ils ont la certitude de
vendre un tableau de l’Ecole des Carrache (et non pas de Nicolas Poussin, artiste renommé). Après la vente, les
expertises révèlent que le tableau était une œuvre originale de Poussin. Les vendeurs assignent l’acheteur pour
obtenir la nullité du contrat. La CA refuse la nullité de la vente. La CDC casse l’arrêt de la CA car les vendeurs
peuvent se servir d’éléments postérieurs à la vente pour prouver l’existence d’une erreur.
Par ailleurs, l’existence d’un vice du consentement est une cause de nullité relative du contrat
(art. 1131 C. civ.). Seul le contractant lésé (ou son représentant) peut agir en nullité.
Le point de départ du délai de prescription diffère selon le vice du consentement (art. 1144
C. civ.) :
ð En cas d’erreur : le délai court à partir du jour de la découverte du vice
ð En cas de dol : le délai court à partir du jour de la découverte du vice
ð En cas de violence : le délai court à partir du jour où la violence a cessé
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L’ERREUR
- Fiche n°11 -
Plan de la fiche :
Rq vocabulaire : « errans » = celui qui a commis l’erreur (= celui qui s’est trompé).
Pour être une cause de nullité (et donc entrainer la nullité du contrat), l’erreur doit être
excusable (art. 1132 C. civ.). L’erreur ne doit pas être inexcusable.
Si celui qui s’est trompé aurait pu éviter cette erreur en s’informant davantage, alors le contrat
ne peut pas être annulé. En général, les juges ne prononcent pas la nullité du contrat lorsque
l’erreur est commise par un professionnel dans son domaine de spécialité car on considère ici
que l’erreur est inexcusable.
Important : le droit ne sanctionne pas tous les types d’erreur (sinon, de trop nombreux
contrats seraient annulés). Seules certaines erreurs sont sanctionnées.
Rq vocabulaire : avant la réforme, on utilisait l’expression « d’erreur sur la substance du contrat » ou « d’erreur
sur les qualités substantielles ». Depuis la réforme, on parle d’« erreur sur les qualités essentielles de la
prestation ».
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Question : que faut-il entendre par erreur sur les « qualités essentielles » de la prestation ?
Exemple : l’exemple régulièrement donné est celui du juriste Pothier : j’achète un chandelier en métal argenté au
lieu d’un chandelier en argent. Je me suis trompé sur la matière de la chose.
Cependant, on s’est rapidement rendu compte que cette conception était trop étroite. C’est
pourquoi on s’est orienté vers une conception SUBJECTIVE de l’erreur. Selon cette
conception, l’erreur porte sur les qualités de la chose qui ont poussé les parties à contracter.
Exemple : si j’achète tel bien, c’est parce qu’il a telle qualité. Si cette qualité fait défaut, le contrat peut donc être
annulé.
C’est cette conception subjective qui a été consacrée par Code civil : les qualités essentielles
sont les « qualités en considération desquelles les parties ont contracté » (art. 1133 C. civ.).
1re règle : Tout d’abord, pour être une cause de nullité, les 2 parties doivent avoir pris en
compte les qualités essentielles en s’engageant : « les qualités essentielles de la prestation
sont celles qui ont été expressément ou tacitement convenues » entre les parties (art. 1133 C.
civ.).
2e règle : l’erreur est une cause de nullité, qu’elle porte sur la prestation de l’une ou l’autre
des parties au contrat (art. 1133 al. 2 C. civ.)
Exemple : si le vendeur d’une œuvre d’art se trompe sur l’authenticité de l’œuvre qu’il vend (ici l’erreur porte sur
sa propre prestation et non sur celle de l’acheteur), il peut tout de même demander la nullité.
3e règle : l’erreur peut être une erreur de fait ou une erreur de droit
ð L’erreur de fait : Je me trompe sur une situation de fait (ex : œuvres d’art non authentique)
ð L’erreur de droit : Je me trompe sur le sens d’une donnée de droit (ex : je me pense
responsable du dommage, donc j’indemnise l’autre partie ; en réalité, je ne suis pas responsable)
4e règle : l’aléa chasse l’erreur : si les parties ont pris en compte la possibilité que l’une des
qualités puisse faire défaut (= il y a un aléa, il y a un doute), alors il n’est pas possible de
demander la nullité du contrat si cette qualité fait réellement défaut par la suite (art. 1133 al. 3
C. civ.)
En principe, l’erreur sur les qualités essentielles du contractant n’est pas une cause de nullité
du contrat. En principe, lorsque je conclus un contrat, peu importe avec qui je le conclus,
l’essentiel est par exemple que je sois payé (pour une vente).
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Cependant, par exception, l’erreur sur les qualités essentielles du contractant est une cause de
nullité « dans les contrats conclus en considération de la personne » (art. 1134 C. civ.) :
l’erreur sur la personne ne peut être invoquée que dans les « contrats intuitu personae ».
Exemples de contrats intuitu personae : le contrat de travail, le mariage (l’erreur sur la personne est prévue par
art. 180 al. 2 C. civ.) ou encore le contrat de cautionnement.
C) L’erreur-obstacle
L’erreur-obstacle est un malentendu entre les parties au contrat dont il résulte que les
parties n’ont pas voulu la même chose.
Exemple : une partie pensait vendre un bien alors que l’autre pensait que ce bien allait être donné. Ici, les parties
n’ont pas voulu la même chose.
Exemple : une partie pense vendre une certaine parcelle de terrain (la parcelle A) alors que l’autre partie pensait
acheter une autre parcelle (la parcelle B).
La réforme de 2016 n’a pas consacré la notion d’erreur-obstacle dans le Code civil. On peut
donc se demander si elle est toujours une cause de nullité.
L’erreur sur la valeur est une mauvaise appréciation économique de la prestation (définie
par art. 1136 C. civ.).
Cependant, par exception, lorsque l’erreur sur la valeur est la conséquence d’une erreur sur
les qualités essentielles de la prestation, le contrat encourt la nullité.
Exemple : affaire « Poussin » : ici, erreur sur les qualités essentielles (l’authenticité du tableau) entraine une erreur
sur la valeur économique du tableau.
L’erreur sur les motifs porte sur les raisons pour lesquelles une personne conclut un
contrat.
Exemple : achat d’une maison à Lyon car je crois y être muté ; or, en réalité, mutation à Saint-Etienne => erreur
sur les motifs (surtout si on supporte l’OL…)
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En principe, l’erreur sur les motifs n’est pas une cause de nullité du contrat (art. 1135 C.
civ.).
Ø Exception n°2 : l’erreur sur les motifs est une cause de nullité lorsqu’elle concerne une
libéralité (art. 1135 al. 2 C. civ.) : l'erreur sur le motif d'une libéralité (donation,
testament), en l'absence duquel son auteur n'aurait pas disposé, est une cause de nullité.
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LE DOL
- Fiche n°12 -
Plan de la fiche :
§2 : Le régime du dol
Le dol est la malhonnêteté d’une partie qui a pour but d’induire en erreur son
cocontractant pour le pousser à contracter (définie par art. 1137 C. civ.).
Le dol est une « erreur provoquée » : l’une des parties « provoque » l’erreur de l’autre.
o 2e comportement : Le mensonge (ex : mentir sur le fait que la voiture a fait l’objet d’une
révision alors que non).
Par ailleurs, l’erreur qui résulte d’un dol est toujours excusable. C’est une cause de nullité
alors même qu’il s’agirait d’une erreur sur la valeur ou d’une erreur sur un motif (art. 1139 C.
civ.).
Enfin, s’agissant de l’origine du dol, le dol peut émaner de l’autre partie mais aussi d’un
représentant, d’un gérant d’affaires, d’un préposé, du porte-fort du contractant ou encore d’un
tiers de connivence (art. 1138 C. civ.).
§2 : Le régime du dol
En cas de dol, la victime peut tout d’abord demander la nullité du contrat (c’est une nullité
relative). En outre, elle peut demander la condamnation de l’auteur du dol à des dommages-
intérêts.
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LA VIOLENCE
- Fiche n°13 -
Plan de la fiche :
§1 : La notion de violence
§3 : Le régime de la violence
§1 : La notion de violence
La violence est une contrainte ou une pression exercée par l’une des parties pour forcer
le contractant à consentir à la conclusion du contrat (définie par art. 1140 C. civ.).
En présence d’une violence, le consentement n’est pas donné d’une manière libre, il est donné
sous la contrainte.
C’est ce que prévoit l’article 1143 C. civ. : « Il y a également violence lorsqu'une partie, abusant de l'état de
dépendance dans lequel se trouve son cocontractant à son égard, obtient de lui un engagement qu'il n'aurait pas
souscrit en l'absence d'une telle contrainte et en tire un avantage manifestement excessif. »
Ainsi, pour caractériser un abus de l’état de dépendance, 4 conditions doivent être réunies :
Ø 1re condition : L’existence d’un état de dépendance d’une partie à l’égard de l’autre.
Exemple : une dépendance économique (l’une des parties est obligée de conclure le contrat pour des raisons
financières), dépendance psychologique, affective…
Ø 3e condition : La conclusion d’un contrat qui, sans cette violence, n’aurait pas été
conclu (= caractère déterminant)
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Pour pouvoir être sanctionnée (pour pouvoir entrainer l’annulation du contrat), la violence doit
être illégitime. En effet, si la violence est légitime, la nullité du contrat ne peut être prononcée.
Cela pose la question de la menace d’exercer une voie de droit. En principe, la menace
d’une voie de droit n’est pas une violence (art. 1141 C. civ.)
Exemple : le fait de menacer l’autre partie d’agir en justice n’est pas une violence car c’est une pression légitime.
Cependant, par exception, la menace d’une voie de droit peut être sanctionnée au titre de la
violence dans 2 cas (art. 1141 C. civ.) :
ð lorsque la voie de droit est détournée de son but
ð lorsque la voie de droit a été exercée pour avoir un avantage manifestement excessif
Par ailleurs, pour être constituée, la violence peut émaner de la partie contractante ou d’un
tiers au contrat (art. 1142 C. civ.). C’est donc beaucoup plus large que pour le dol.
§3 : Le régime de la violence
En outre, l’auteur de la violence peut voir sa responsabilité civile engagée. Il s’agit d’une
responsabilité délictuelle (art. 1240 C. civ.). Il peut ainsi être condamné à verser des
dommages-intérêts.
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LA CAPACITÉ JURIDIQUE
- Fiche n°14 -
Plan de la fiche :
§3 : L’insanité d’esprit
L’article 1128 du Code civil pose les 3 conditions de validité de tout contrat :
ð Le consentement des parties
ð La capacité de contracter
ð Un contenu licite et certain
La capacité juridique est l’aptitude d’une personne à acquérir et à exercer des droits et
des obligations.
En principe, toute personne physique peut conclure un contrat (art. 1145 C. civ.).
Cependant, par exception, les personnes frappées par une incapacité (ex : mineurs, majeurs
protégés) ne peuvent conclure de contrat.
Ø La capacité d’exercice
A) La capacité de jouissance
Exemple : en tant que personne physique, je peux devenir titulaire d’un droit de propriété.
En principe, toute personne a une capacité de jouissance : en principe, toutes les personnes
disposent d’une capacité de jouissance générale. Il n’y a pas d’incapacité générale de
jouissance (sinon cela reviendrait à nier la personnalité juridique).
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B) La capacité d’exercice
La capacité d’exercice est la faculté, pour une personne, d’exercer seule les droits dont
elle est titulaire.
L’incapacité d’exercice interdit donc à un individu d’exercer, tout seul, certains droits dont
il est tout de même titulaire : il faudra l’assistance ou la représentation d’un tiers pour
conclure l’acte valablement.
En principe, toute personne dispose de la capacité d’exercice (art. 1145 C. civ. / art. 414-1
C. civ.). Cependant, par exception, certaines personnes sont frappées par une incapacité
d’exercice (art. 1146 C. civ.) : les mineurs non émancipés et les majeurs protégés (tutelle,
curatelle...).
Au sein des incapacités d’exercice, on trouve tout d’abord des incapacités générales d’exercice.
Elles s’appliquent à tous les droits.
Exemple : le mineur non émancipé ne peut réaliser quasiment aucun acte seul, ce sont ses représentants légaux qui
le pourront.
On trouve également des incapacités spéciales d’exercice, qui ne s’appliquent qu’à certains
droits.
Exemple : le majeur sous curatelle peut faire seul certains actes mais devra être assisté d’un curateur.
En principe, l’incapacité de contracter est une cause de nullité relative (art. 1147 C. civ.).
Cela veut dire que seule la personne protégée (ou son représentant) peut demander la nullité.
A noter : une personne incapable de contracter peut accomplir seule les ACTES COURANTS autorisés par la
loi ou l’usage, à condition qu’ils soient conclus à des conditions normales (art. 1148 C. civ.).
Tout d’abord, les actes courants accomplis par le mineur peuvent être annulés pour simple
lésion (art. 1149 C. civ.). La lésion est un déséquilibre des prestations au moment de la
conclusion du contrat
Ensuite, le mineur ment son sur son âge au moment de conclure le contrat, il peut toujours
demander la nullité du contrat (art. 1149 al. 2 C. civ.).
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Lorsque le mineur exerce une activité professionnelle, le mineur ne peut pas se soustraire aux
contrats qu’il a conclus dans l’exercice de sa profession (art. 1149 al. 3 C. civ.)
Si le majeur est sous tutelle ou curatelle, les règles sont prévues à l’article 465 C. civ. : cet
article liste une série de sanctions en fonction des circonstances de conclusion de l’acte.
Si le majeur est sous sauvegarde de justice, il conserve en principe l’exercice de ses droits
(il conserve en principe sa pleine capacité juridique). Cependant, par exception, dans certaines
circonstances (art. 435 al. 2 C. civ.), le contrat conclu par une personne sous SDJ peut être
annulé (rescision pour lésion) ou réduit (réduction pour excès).
§3 : L’insanité d’esprit
En principe, toute personne physique majeure est capable (art. 1145 C. civ.).
Cependant, parfois, une personne est touchée par un trouble mental au moment de conclure
le contrat. Un tel contrat pourra alors être annulé car le consentement donné n’est pas valable.Il
s’agit d’un cas de nullité relative (la mesure a pour but de protéger la personne atteinte par le
trouble mental).
L’insanité d’esprit est prévue par 2 articles dans le Code civil. Tout d’abord, l’article 414-1 prévoit que « pour
faire un acte valable, il faut être sain d'esprit. ». Ensuite, l’article 1129 précise que « Conformément à l'article
414-1, il faut être sain d'esprit pour consentir valablement à un contrat. »
Pour invoquer les règles sur l’insanité d’esprit, il faut prouver que la personne était, au moment
de conclure l’acte, frappée par un trouble mental. C’est à ceux qui agissent en nullité de
prouver l’existence du trouble au moment de conclure l’acte (art. 414-1 C. civ.).
La preuve du trouble mental est libre. En pratique, la preuve du trouble mental se fait à travers
des certificats médicaux ou par des indices selon lesquels tout le monde savait qu’elle n’était
pas saine d’esprit.
Par ailleurs, s’agissant des titulaires de l’action, l’article 414-2 du Code civil distingue selon
que l’action est exercée du vivant de l’auteur de l’acte ou après sa mort.
ð Du vivant de l’auteur de l’acte : l’action en nullité ne peut être exercée que par
l’intéressé.
ð En cas de décès : ce sont les héritiers qui peuvent agir. L’action n’est possible que :
o Pour demander la nullité d’une donation ou d’un testament
o Pour demander la nullité d’un acte à titre onéreux uniquement dans 3
hypothèses décrites par l’article :
§ L’acte porte en lui-même la preuve du trouble mental
§ L’acte a été fait alors que l’intéressé était placé sous SDJ
§ Une action a été introduite avant le décès de l’intéressé afin de demander l’ouverture
d’une curatelle, tutelle ou habilitation familiale (ou si effet a été donné au mandat de
protection future)
Le délai pour agir est de 5 ans à compter de la conclusion de l’acte (art. 414-2 C. civ.)
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Plan de la fiche :
§1 : Un contenu licite
L’article 1128 du Code civil pose les 3 conditions de validité de tout contrat :
ð Le consentement des parties
ð La capacité de contracter
ð Un contenu licite et certain
A noter : avant la réforme de 2016, la notion de « contenu du contrat » n’existait pas. Le Code exigeait, en plus
du consentement et de la capacité, un « objet certain qui forme la matière de l’engagement » et une « cause licite
dans l’obligation » (ancien art. 1108 C. civ.). Depuis la réforme de 2016, la notion de « cause » a disparu (trop
complexe). Pour autant, même si la notion de cause a été supprimée, la réforme a conservé de nombreuses règles
qui peuvent être rattachées à la cause (ce à quoi servait la cause avant a été conservé par la réforme). Ainsi, avant
la réforme, le concept de « cause » permettait parfois d’annuler un contrat déséquilibré. Cette possibilité existe
encore avec la réforme (mais plus sur le fondement de la « cause »). En outre, la notion d’« objet » n’a pas
totalement disparu parce qu’elle se retrouve à travers la notion de « prestation » (ex : exigence d’une prestation
déterminée ou déterminable…).
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§1 : Un contenu licite
L’exigence d’un contenu licite implique que le contrat ne peut déroger à l'ordre public ni
par ses stipulations, ni par son but, que ce dernier ait été connu ou non par toutes les
parties (art. 1162 C. civ.)
Ainsi, tout d’abord, les stipulations (clauses, contenu) du contrat doivent être conformes à
l’ordre public
Exemple : interdiction de la gestation pour autrui (art. 16-7 C. civ.), interdiction du contrat de tueur à gage.
Ensuite, le but du contrat doit être conforme à l’ordre public : ici, le contrat en lui-même
n’est pas contraire à l’ordre public. Pour autant, ce contrat a été conclu pour poursuivre un but
contraire à l’OP.
Exemple : Le fait de conclure un contrat de bail n’est pas en soi contraire à l’ordre public. Par contre, le fait de
conclure un contrat de bail en vue de planifier un braquage est contraire à l’ordre public.
Selon l’exigence d’une prestation possible, si le contrat contient une prestation impossible à
réaliser, il peut être annulé.
Cette exigence posée par art. 1163 C. civ. : la prestation doit être « possible ».
ð L’impossibilité absolue : c’est lorsque le contractant a promis une chose que personne
ne peut réaliser (ex : faire disparaître le soleil, fabriquer une machine qui rend invisible). Dans ce
cas, la nullité absolue du contrat peut être prononcée.
La prestation est « déterminée » lorsque l’on sait, avec suffisamment de précision, quelle va
être la prestation du débiteur.
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Exemple : je commande une pizza « Norvégienne », je sais quel est le prix que je vais payer et quels sont les
ingrédients.
Exemple : une plateforme d’achat qui livre quotidiennement à un restaurateur les « poissons du jour ». Lorsque le
restaurateur conclut le contrat initial avec la plateforme d’achat, il sait qu’il aura quotidiennement les « poissons
du jour ». Mais, au moment de conclure le contrat, il ne sait pas quels seront ces poissons.
La prestation « déterminable » est définie par art. 1163 al. 3 C. civ. : « La prestation est
déterminable lorsqu'elle peut être déduite du contrat ou par référence aux usages ou aux
relations antérieures des parties, sans qu'un nouvel accord des parties soit nécessaire »
A noter : les parties peuvent se mettre d’accord, dans le contrat initial, pour que la prestation
soit déterminée par un tiers (exemple : art 1592 C. civ. à propos du prix dans la vente : Il (le
prix) peut cependant être laissé à l'estimation d'un tiers »)
La clause d’indexation – aussi appelée clause d’échelle mobile » – est la clause par
laquelle les parties au contrat vont s’entendre pour faire varier le prix du contrat en
fonction d’un indice de référence.
Une telle clause est fréquente en matière de contrat de bail d’habitation où le montant du loyer
peut varier sur l’évolution de l’IRL (l’indice de référence du loyer).
Pour être valable, la clause d’indexation doit réunir 2 conditions (art. L112-2 C. mon. et
fin.)
ð La clause doit être en relation directe avec l’objet du contrat ou avec l’activité de l’une
des parties (sinon, nullité de la clause).
ð Les parties ne peuvent pas utiliser comme indice l’évolution du SMIC ou le niveau
des prix (sinon, nullité de la clause).
Enfin, si l’indice disparait, il est remplacé par un autre indice qui s’en rapproche le plus (art.
1167 C. civ.).
Question : un contrat peut-il laisser la possibilité, pour l’une des parties, de fixer
unilatéralement (et après la conclusion du contrat) le prix ?
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1- La notion de contrat-cadre
Le contrat-cadre est l’accord par lequel les parties conviennent des caractéristiques
générales de leurs relations contractuelles futures. Des contrats d'application en précisent
les modalités d'exécution (art. 1111 C. civ.).
Le contrat-cadre donne un cadre général à une relation contractuelle. Une fois que les grandes
lignes de la relation sont établies dans le contrat-cadre, des contrats d’application viendront
préciser les modalités d’exécution de cette relation contractuelle.
Exemple : relations de distribution : contrat entre un fournisseur et un distributeur (ex : Carrefour). Pendant une
certaine durée, le distributeur s’engage à acheter ses marchandises auprès du fournisseur. Dans le cadre de cette
relation, des contrats d’application (contrats de vente) sont conclus. Par exemple, chaque mois, le distributeur
s’engage à s’approvisionner chez le fournisseur. Le fournisseur et le distributeur conviennent dans le contrat cadre
que le prix des commandes sera fixé en fonction du tarif fournisseur au moment où la commande est passée (donc
ici, fixation unilatérale du prix par le fournisseur). Cette clause est-elle valable ?
Dans les contrats cadre, le prix n’a pas à être déterminé ou déterminable dans le contrat initial.
Les parties peuvent prévoir, dans le contrat-cadre, que le prix sera fixé unilatéralement par
l’une des parties, au fur et à mesures des contrats d’application (art. 1164 al. 1er C. civ.).
La loi prévoit toutefois le cas de l’abus dans la fixation unilatérale du prix (art. 1164 al. 2 C.
civ.). Si le prix a été fixé de manière abusive, la partie qui a été victime de cet abus peut agir en
justice afin d’obtenir des dommages-intérêts et pour obtenir l’éventuelle « résolution du
contrat » (= anéantissement du contrat).
Les contrats de prestation de services sont les contrats ayant pour objet la fourniture d’un
service (contrat de mandat, contrat de construction, contrats de conseil).
Dans contrats de prestation de service, le prix n’a pas à être fixé au moment de la conclusion
du contrat, il peut être fixé une fois la prestation accomplie (dans ce genre de contrats, le prix
évolue en fonction du travail réalisé).
C’est ce que prévoit l’article 1165 du Code civil : « Dans les contrats de prestation de service, à défaut d'accord
des parties avant leur exécution, le prix peut être fixé par le créancier, à charge pour lui d'en motiver le montant
en cas de contestation. En cas d'abus dans la fixation du prix, le juge peut être saisi d'une demande tendant à obtenir
des dommages et intérêts et, le cas échéant, la résolution du contrat. »
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Plan de la fiche :
§2 : La lésion
A) La notion de lésion
B) La lésion en matière de vente d’immeubles
C) La lésion dans les contrats aléatoires
Question : le contrat doit-il être équilibré ? La prestation de l’une des parties doit-elle
obligatoirement correspondre à la prestation de l’autre partie ?
ð La lésion
D’après l’article 1169 du Code civil, dans les contrats à titre onéreux, la contrepartie
convenue au profit de celui qui s’engage ne doit être ni illusoire (elle doit être réelle) ni
dérisoire (elle doit être sérieuse).
ð Ainsi, la contrepartie ne doit pas être illusoire : elle doit être réelle et exister.
Exemple : la contrepartie est illusoire si la prestation promise portait sur une chose disparue.
ð En outre, la contrepartie ne doit pas être dérisoire : elle doit être sérieuse.
Exemple : vente d’une maison pour 1€sans autre avantage : la contrepartie de la prestation du vendeur – la perte
de sa propriété – est dérisoire.
Ces règles ne valent pas pour les contrats à titre gratuit : par définition, un contrat à titre
gratuit se définit comme celui dans lequel « l’une des parties procure à l’autre un avantage
sans recevoir de contrepartie » (art. 1107 C. civ.).
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Attention : il ne faut pas confondre l’hypothèse d’une « contrepartie dérisoire » avec l’hypothèse d’une
« contrepartie insuffisante ». La contrepartie insuffisante est sanctionnée grâce au mécanisme de la lésion. La
lésion est un défaut d’équivalence des prestations au moment de la conclusion du contrat. En cas de lésion, la
contrepartie existe : elle est simplement insuffisante.
§2 : La lésion
A) La notion de lésion
En cas de lésion, le contrat pourra être annulé (contrat sera réputé ne jamais avoir existé).
Rq vocabulaire : en matière de lésion, on parle de « rescision » pour parler de la « nullité ». On parle donc de
l’action en « rescision pour lésion », qui est l’action qui tend à prononcer la nullité en cas de lésion.
En principe, la lésion n’est pas une cause de nullité du contrat. En principe, la lésion ne peut
pas être invoquée à l’égard de tous les contrats.
La lésion peut être invoquée concernant les ventes d’immeubles (art. 1674 C. civ.). Le droit
français vient sanctionner la lésion de plus des 7/12e dans le prix de l’immeuble.
Exemple : une maison d’une valeur de 1 200 000€ est vendue pour 100 000€. Dans ce cas, il y a bien lésion de
plus des 7/12. Le contrat de vente de la maison peut être annulé pour lésion.
Enfin, le délai pour agir est de 2 ans à compter de la conclusion de la vente (art. 1676 C. civ.)
La lésion ne peut pas être invoquée à l’égard des contrats aléatoires. En effet, « l’aléa chasse
la lésion ». Pourquoi ? Car dans les contrats aléatoires, les parties ont accepté le potentiel défaut
d’équivalence des prestations au moment de conclure le contrat.
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Une clause abusive est une clause d’un contrat qui entraine un déséquilibre important
entre les droits et obligations des parties au contrat.
3 types de protection :
ð La protection du droit de la consommation
La protection du droit de la consommation contre les clauses abusives a été consacrée par une
loi du 10 janvier 1978. Cette protection est prévue dans le Code de la consommation.
Pour appliquer les dispositions du Code de la consommation, il faut se trouver dans une
relation de « consommateur/professionnel » ou de « non-professionnel/professionnel »
A noter : les notions de « consommateur », « professionnel » et « non-professionnel » sont définies par article
liminaire du Code de la consommation. Le « consommateur » est défini comme « toute personne physique qui
agit à des fins qui n'entrent pas dans le cadre de son activité commerciale, industrielle, artisanale, libérale ou
agricole ». Le « non-professionnel » est défini comme « toute personne morale qui n'agit pas à des fins
professionnelles ». Le « professionnel » est défini comme « toute personne physique ou morale, publique ou privée,
qui agit à des fins entrant dans le cadre de son activité commerciale, industrielle, artisanale, libérale ou agricole,
y compris lorsqu'elle agit au nom ou pour le compte d'un autre professionnel. »
Le Code de la consommation nous donne une définition de la clause abusive : c’est une clause
ayant « pour objet ou pour effet de créer, au détriment du non-professionnel ou du
consommateur, un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties au
contrat » (art. L132-1 C. conso.).
Si la clause est abusive, le juge va déclarer la clause non écrite (la clause sera nulle, mais le
contrat subsistera).
A noter : le juge peut – et parfois même doit – relever le caractère abusif d’une clause contractuelle.
Les clauses noires sont des clauses très graves, qui sont présumées de manière irréfragable
comme abusives.
En présence d’une clause noire, le professionnel ne peut pas se défendre en disant que cette
clause n’est pas abusive (=> la clause doit être supprimée).
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Exemple : clause ayant pour objet de réserver au professionnel le droit de modifier unilatéralement les clauses du
contrat relatives à sa durée, aux caractéristiques du bien…
Les clauses grises sont des clauses moins graves, qui sont présumées de manière simple
comme abusives.
Exemple : clause ayant pour objet de limiter les moyens de preuve à la disposition du consommateur.
Art. L442-6 I 2° C. com : « I.- Engage la responsabilité de son auteur et l'oblige à réparer le préjudice causé le
fait, par tout producteur, commerçant, industriel ou personne immatriculée au répertoire des métiers : (…) 2° De
soumettre ou de tenter de soumettre un partenaire commercial à des obligations créant un déséquilibre significatif
dans les droits et obligations des parties »
Depuis la réforme de 2016, le droit commun des contrats connait une protection contre les
clauses abusives.
C’est l’article 1171 du Code civil : « Dans un contrat d'adhésion, toute clause non négociable,
déterminée à l'avance par l'une des parties, qui crée un déséquilibre significatif entre les droits
et obligations des parties au contrat est réputée non écrite. »
Ø 2e condition : il faut prouver que la clause « crée un déséquilibre significatif entre les
droits et obligations des parties contractantes »
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La protection du droit commun peut être invoquée, alors même qu’il s’agit d’un contrat
conclu entre 2 professionnels ou 2 consommateurs.
Enfin, en présence d’une clause abusive, celle-ci est réputée non écrite (le juge annule la
clause).
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Plan de la fiche :
§1 : Consensualisme et formalisme
§2 : Le contrat solennel
§3 : Le contrat réel
§1 : Consensualisme et formalisme
Ainsi, en principe, aucune forme n’est exigée pour qu’un contrat soit valablement formé. Un
contrat peut donc être formé oralement, par une poignée de main ou encore par écrit. Par
conséquent, en principe, les contrats sont des contrats consensuels (art. 1172 al. 1 C. civ.).
Exemple : pour prouver un contrat dont la valeur est supérieure à 1 500€, il faut qu’un contrait écrit ait été rédigé
(art. 1359 C. civ.). Ici, cette formalité est requise pour des raisons probatoires : cela n’influe pas sur la validité de
l’acte (c’est si l’on souhaite invoquer le contrat en justice)
Ø Le formalisme à titre d’opposabilité : pour que le contrat soit opposable aux tiers
(pour qu’il produise ses pleins effets), une formalité peut parfois être exigée.
Exemple : lorsqu’un droit de propriété portant sur un immeuble est transféré, il faut publier ce transfert au fichier
immobilier. C’est le système de la publicité foncière. Si le contrat n’est pas publié, il reste pour autant valable.
Cependant, il ne sera pas opposable aux tiers. Les parties ne pourront donc pas opposer leur contrat aux tiers.
Art. 1173 C. civ. : « Les formes exigées aux fins de preuve ou d'opposabilité sont sans effet sur la validité des
contrats. »
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Un contrat est solennel lorsque sa validité est subordonnée à des formes déterminées par
la loi (art. 1109 C. civ.) Pour que le contrat solennel soit valable, il est nécessaire de réaliser
les formes déterminées par la loi : la rédaction d’un écrit (à peine de nullité du contrat).
Il peut s’agir :
ð D’un écrit notarié : pour être valable, l’acte doit être conclu devant notaire (sinon, il
est nul)
Exemples : la donation (art. 931 C. civ.), le contrat de mariage (art. 1394 C. civ.), l’hypothèque (art. 2416 C.
civ.)
ð D’un écrit sous signature privée : pour être valable, l’acte doit être au moins conclu
sous signature privée (sinon, il n’est pas valable)
Exemples : le contrat d’assurance, le contrat de bail d’habitation, le contrat de cession de fonds de commerce
§3 : Le contrat réel
Un contrat est réel lorsque sa formation est subordonnée à la remise d'une chose (art.
1109 C. civ.). Pour que le contrat soit valablement formé, l’une des parties doit remettre la
chose à l’autre partie.
Ø Le contrat de dépôt : « Le dépôt, en général, est un acte par lequel on reçoit la chose d'autrui, à la
charge de la garder et de la restituer en nature. » (art. 1915 C. civ.)
Ø Le contrat de gage : « Le gage est une convention par laquelle le constituant accorde à un créancier le
droit de se faire payer par préférence à ses autres créanciers sur un bien mobilier ou un ensemble de
biens mobiliers corporels, présents ou futurs. » (art. 2333 C. civ.)
è Ces contrats ont pour point commun de porter sur une chose (« res » = la chose en latin)
Cependant, cette catégorie des « contrats réels » a aujourd’hui diminué. Tout d’abord, la
jurisprudence considère que « le prêt consenti par un professionnel du crédit n’est pas un
contrat réel » (Civ. 1re 28 mars 2000). Lorsque celui qui prête (le prêteur) est un professionnel
du crédit (= banque), il ne s’agit plus d’un contrat réel mais bien d’un contrat consensuel, qui
se forme par le simple échange des consentements
Ensuite, puisque depuis 2006, le contrat de gage peut se former sans dépossession de la chose,
la remise de la chose n’est plus une condition de validité du contrat. Le contrat de gage est
désormais un contrat solennel : nécessité d’un écrit (art. 2336 C. civ.)
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LA NULLITÉ
- Fiche n°18 -
Plan de la fiche :
§1 : La notion de nullité
A) La définition de la nullité
B) Nullité et caducité
C) Nullité judiciaire et nullité consensuelle
D) Nullité totale et nullité et partielle
L’article 1128 du Code civil pose les 3 conditions de validité de tout contrat :
ð Le consentement des parties
ð La capacité de contracter
ð Un contenu licite et certain
A noter : en plus de la nullité, une personne lésée peut demander le versement de dommages-intérêts pour venir
réparer son préjudice (art. 1178 al. 4 C. civ).
§1 : La notion de nullité
A) La définition de la nullité
La nullité est une sanction généralement prononcée par le juge lorsque l’une des
conditions de validité du contrat fait défaut et qui entraine un anéantissement rétroactif
du contrat.
La nullité est donc une sanction RÉTROACTIVE. Lorsque la nullité est prononcée, le
contrat est réputé ne jamais avoir existé. La nullité va alors impliquer des restitutions dans le
but d’effacer les effets crées par le contrat annulé.
Exemple : si le contrat de vente est annulé, le vendeur devra restituer la somme d’argent à l’acheteur.
B) Nullité et caducité
La « nullité » ne doit pas être confondue avec la « caducité ». La caducité est la sanction
applicable lorsque, après la conclusion du contrat, le contrat perd un élément essentiel à
sa validité. La caducité « met fin au contrat » (art. 1187)
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Exemple : un propriétaire et un locataire concluent un contrat de bail à propos de la location d’un appartement. En
cours de bail, l’immeuble prend feu. Le contrat de bail devient caduc.
La caducité intervient en cours de vie du contrat alors que la nullité intervient au moment de
la conclusion du contrat. Dans la caducité, le contrat a été valablement conclu mais, après la
conclusion de celui-ci, le contrat perd un élément essentiel.
En général, la nullité est une sanction prononcée par le juge dans le cadre d’une action en
nullité. On parle alors de « nullité judiciaire ».
Cependant, depuis la réforme de 2016, la nullité peut être aussi « consensuelle » (art. 1178
C. civ.) : c’est la nullité qui résulte d’un commun accord entre les parties.
En général, la nullité affecte le contrat dans son entier (le contrat disparait dans sa totalité). On
parle alors de « nullité totale ».
Cependant, parfois, la nullité n’est que « partielle » : la nullité ne concerne qu’une ou plusieurs
clauses du contrat.
Exemple : la clause qui est réputée « non écrite » ou la clause d’indexation avec un indice interdit.
A propos de la nullité partielle, l’article 1184 du Code civil précise que « lorsque la cause de
nullité n'affecte qu'une ou plusieurs clauses du contrat, elle n'emporte nullité de l'acte tout
entier que si cette ou ces clauses ont constitué un élément déterminant de l'engagement des
parties ou de l'une d'elles. Le contrat est maintenu lorsque la loi répute la clause non écrite, ou
lorsque les fins de la règle méconnue exigent son maintien. »
Important : qu’elle soit absolue ou relative, la nullité engendre les mêmes effets :
anéantissement rétroactif du contrat, restitutions… L’intérêt de la distinction concerne la mise
en œuvre de l’action en nullité, pas les effets !
A) Le critère de distinction
Pendant longtemps, le droit français se référait à la théorie classique des nullités. On avait une
vision anthropomorphique du contrat : on considérait le contrat comme un être humain atteint
d’une maladie. Si le contrat est atteint d’une maladie qui peut être soignée (ex : dol, erreur),
c’est une nullité relative. En revanche, si le contrat est atteint d’une maladie qui ne peut pas être
soignée, c’est une nullité absolue.
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Cette vision est aujourd’hui dépassée. Quel est donc le critère actuel ?
Aujourd’hui, c’est la théorie moderne des nullités (de Japiot) qui s’applique. Le critère est
celui de la finalité poursuivie par la règle de droit violée par le contrat (art. 1179 C. civ.).
ð Si la règle de droit violée a pour objet la protection d’un intérêt particulier (ex : l’intérêt
d’un des cocontractants), c’est une nullité relative.
Exemples : la nullité en cas d’insanité d’esprit (art. 414-1 C. civ.), la nullité en cas de vices du consentement (art.
1131 C. civ.), la nullité en cas d’incapacité (art. 1147 C. civ.) ou encore la nullité pour absence de contrepartie
dans les contrats à titre onéreux (Com. 22 mars 2016).
ð Si la règle de droit violée a pour objet la protection de l’intérêt général, c’est la nullité
absolue.
Exemple : le contenu contraire à l’ordre public (ex : une gestation pour autrui).
B) L’intérêt de la distinction
Aujourd’hui, il y a 2 intérêts principaux à distinguer ces 2 types de nullité. Cela concerne les
titulaires du droit d’agir et la possibilité d’une confirmation.
A noter : pendant longtemps, le 3e intérêt de la distinction concernait le délai de prescription (30 ans en cas de
nullité absolue / 5 ans de nullité relative). Cependant, la réforme de prescription de 2008 a uniformisé les délais
de prescription à 5 ans.
En cas de nullité relative (art. 1181 C. civ.) : seule la partie que la loi entend protéger ou
son représentant peut agir (ex : la personne incapable…).
En cas de nullité absolue (art. 1180 C. civ.) : toute personne ayant un intérêt peut agir (les
parties contractantes, les tiers au contrat, le ministère public…).
2- 2e intérêt : la confirmation
La confirmation est l’acte par lequel une personne renonce d’agir en nullité, une fois le
vice découvert (art. 1182 C. civ.). La confirmation n’est possible que pour les cas de nullité
RELATIVE (et non pour la nullité absolue).
Pour être valable, l’auteur de la confirmation doit avoir la volonté de renoncer à agir en
nullité. Autrement dit, l’acte de confirmation doit mentionner la substance de l’obligation et le
vice affectant le contrat (art. 1182 C. civ.). En outre, la renonciation ne peut intervenir
qu’après la conclusion du contrat.
A noter : l’ordonnance de 2016 a consacré une action interrogatoire (sommation interpellative) concernant la
nullité. Elle est prévue par l’article 1183 du Code civil : « Une partie peut demander par écrit à celle qui pourrait
se prévaloir de la nullité soit de confirmer le contrat soit d'agir en nullité dans un délai de six mois à peine de
forclusion. La cause de la nullité doit avoir cessé. L'écrit mentionne expressément qu'à défaut d'action en nullité
exercée avant l'expiration du délai de six mois, le contrat sera réputé confirmé. »
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La régularisation va permettre de valider un contrat car on fait disparaître le vice qui affectait
ce contrat. Dans la régularisation, on va « réparer » le vice.
Exemple : art. 1681 C. civ. : en matière de vente d’immeubles, l’acheteur qui est poursuivi dans le cadre d’une
action en rescision pour lésion peut échapper à la nullité en payant le supplément du juste prix (on appelle cela le
« rachat de la lésion ») : l’acheteur va ainsi « régulariser » le contrat et faire disparaitre la lésion.
Lorsque la nullité est invoquée par voie d’action (une des parties prend l’initiative de saisir le juge pour
que celui-ci prononce la nullité du contrat), le délai de prescription est de 5 ans (art. 2224 C. civ.).
En revanche, lorsque la nullité est invoquée par voie d’exception (la nullité est invoquée comme un
moyen de défense par l’une des parties qui ne souhaite pas exécuter un contrat par exemple), il n’y a pas de
délai de prescription (l’exception de nullité est perpétuelle), à condition que le contrat n’ait
pas commencé à être exécuté par les parties (art. 1185 C. civ.)
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PARTIE 3
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Plan de la fiche :
§2 : Le « forçage du contrat »
Le principe de force obligatoire est l’un des 3 principes directeurs du droit des contrats (avec
la liberté contractuelle et la bonne foi). Il est posé par l’article 1103 du Code civil : « Les
contrats légalement formés tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faits. »
Selon ce principe de force obligatoire, le contrat s’impose aux parties qui l’ont conclu :
les parties qui ont conclu ces contrats « légalement formés » (c’est-à-dire en respectant
les conditions de validité de tout contrat) doivent donc respecter le contrat, comme on
doit respecter la loi.
Dès lors, si l’une des parties n’exécute pas son obligation, l’autre partie peut recourir aux
sanctions de l’inexécution du contrat prévues par l’art. 1217 C. civ. En outre, ce principe
implique également que les contrats ne peuvent être modifiés ou révoqués que du
consentement mutuel des parties, ou pour les causes que la loi autorise (art. 1193 C. civ.).
Le principe de force obligatoire s’applique tout d’abord à l’égard des PARTIES au contrat. Les
parties doivent exécuter les obligations du contrat (exemple : une fois la vente conclue, le vendeur doit
délivrer la chose, l’acheteur payer le prix). Par ailleurs, pour modifier ou mettre fin à un contrat, il
faut l’accord des 2 parties.
Par ailleurs, ce principe de force obligatoire s’applique aussi à l’égard du JUGE. En principe,
le juge ne peut pas modifier le contrat. Cependant, on le verra, il existe aujourd’hui de plus
en plus d’exceptions à ce principe.
Exemple : le juge peut notamment réviser le contrat en cas d’imprévision, annuler une clause abusive ou modifier
une clause pénale excessive.
§2 : Le « forçage » du contrat
Le forçage du contrat, c’est lorsque le juge ajoute, de lui-même, des obligations non
stipulées et non prévues par les parties au contrat. Le juge va imposer, dans certains types
de contrats, de nouvelles obligations supplémentaires à la charge des parties.
Art. 1194 C. civ. : « Les contrats obligent non seulement à ce qui y est exprimé, mais encore à toutes les suites
que leur donnent l'équité, l'usage ou la loi. »
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L’arrêt de principe en la matière est l’arrêt Civ. 21 nov. 1911 : « l'exécution du contrat de
transport comporte (…) pour le transporteur, l'obligation de conduire le voyageur sain et sauf
à destination ». Pour la 1re fois, le juge crée une obligation de sécurité que les parties n’avaient
pas prévues.
Exemples : la JP a créé une obligation de sécurité dans les contrats de transport (ex : taxi), dans les remontées
mécaniques…
Exemples : la JP a créé une telle obligation à l’égard des avocats, des notaires, des agents immobiliers…
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Plan de la fiche :
§1 : La modification du contrat
A) L’imprévision
1- Les conditions de l’imprévision
2- Le régime en cas d’imprévision
B) Prorogation, renouvellement et tacite reconduction
§2 : La révocation du contrat
A) La révocation dans les contrats à durée indéterminée
B) La révocation dans les contrats à durée détermination
C) La résiliation unilatérale pour faute
§1 : La modification du contrat
art. 1193 C. civ. : « Les contrats ne peuvent être modifiés ou révoqués que du consentement mutuel des parties,
ou pour les causes que la loi autorise. »
Ce principe s’applique tout d’abord à l’égard des parties, qui ne peuvent modifier un contrat
unilatéralement. Il s’applique aussi au juge, qui ne peut en principe changer les clauses du
contrat à l’occasion d’un litige relatif au contrat.
Cependant, avec la réforme de 2016, le droit français a reconnu au juge un pouvoir de révision
du contrat en cas d’imprévision.
A) L’imprévision
Dans cette situation, le contrat a été valablement formé, avec toutes les conditions de validité
du contrat. Simplement, en cours d’exécution du contrat, des évènements vont modifier
l’équilibre du contrat.
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2- Le régime de l’imprévision
En cas d’imprévision, la partie lésée peut demander une renégociation du contrat à l’autre
partie.
Si la renégociation est refusée ou si elle échoue, les parties peuvent se mettre d’accord pour
mettre fin au contrat (résolution du contrat) ou se mettre d’accord pour saisir le juge afin que
celui-ci procède à l’adaptation du contrat.
Si cela échoue ou à défaut d’accord dans un délai raisonnable, une partie peut saisir le juge afin
que celui-ci révise le contrat ou y mette fin.
Le contrat à durée déterminée est un contrat qui comporte un terme, qui va mettre fin au
contrat.
La prorogation, c’est lorsque les parties décident, d’un commun accord, de prolonger un
contrat avant que n’intervienne le terme.
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Dans cette hypothèse, les parties vont prolonger les effets du contrat, soit en prévoyant un
nouveau délai, soit en laissant un délai indéterminé. Ainsi, avec la prorogation, c’est le même
contrat qui perdure.
Le renouvellement, c’est lorsque le contrat initial dont le terme est échu (éteint) va être
remplacé par un nouveau contrat, identique au précédent. Le renouvellement donne
naissance à un nouveau contrat.
ð Soit par la loi : la loi accorde un droit au renouvellement à l’une des parties.
Exemple : le locataire d’un bail commercial dispose d’un droit au renouvellement de son bail.
A la fin du terme du contrat à durée déterminée, les parties continuent d’exécuter leurs
obligations. Par conséquent, on va considérer que naît un nouveau contrat, identique au
précédent.
Exemple : en matière de bail : « Si, à l'expiration des baux écrits, le preneur reste et est laissé en possession, il
s'opère un nouveau bail dont l'effet est réglé par l'article relatif aux locations faites sans écrit » (art. 1738)
§2 : La révocation du contrat
Art. 1193 C. civ. : « Les contrats ne peuvent être modifiés ou révoqués que du consentement mutuel des parties,
ou pour les causes que la loi autorise. »
ð 2e cas : « pour les causes que la loi autorise » : le contrat peut être résilié
unilatéralement dans des cas prévus par la loi. Le législateur va autoriser à ce qu’une
partie, seule, mette fin au contrat.
Exemple : art. L1231-1 C. trav. : en droit du travail, un CDI peut être rompu unilatéralement à l’initiative du
salarié (en cas de démission), à l’initiative de l’employeur (licenciement) ou d’un commun accord (avec une
rupture conventionnelle).
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Le contrat à durée indéterminée est le contrat qui ne comporte aucun terme extinctif (=
aucun terme qui vient mettre fin au contrat).
Le Code civil pose un principe général applicable à tous les contrats à durée indéterminée :
chaque partie peut y mettre fin à tout moment, à condition de respecter un délai de préavis
(art. 1211 C. civ.).
Le délai de préavis permet à l’une des parties au contrat de faire en sorte de trouver un autre
contractant. Si le délai de préavis est prévu dans le contrat, c’est ce délai qui doit être respecté.
Si le délai de préavis n’est pas prévu dans le contrat, il faut respecter un « délai raisonnable ».
Exemple : le salarié qui démissionne d’une entreprise doit respecter un délai de préavis. Cela permet à son
employeur de trouver un autre salarié et de ne pas se retrouver en difficulté du jour au lendemain.
Le contrat à durée déterminée est le contrat qui comporte un terme extinctif, lequel va
venir mettre fin au contrat.
En principe, pour ces contrats, il n’y a pas de possibilité de résiliation unilatérale avant le
terme : les parties ne peuvent pas mettre fin au contrat à durée déterminée avant son terme (art.
1212 C. civ.).
Exemple : en principe, la durée d’un bail d’habitation est de 3 ans (donc contrat à durée déterminée). Cependant,
la loi du 6 juillet 1989 prévoit que le bailleur et le locataire peuvent mettre fin unilatéralement au bail avant la fin
des 3 ans, en respectant un délai de préavis (1 à 3 mois pour le locataire)
En cas de faute d’une partie dans l’exécution du contrat, l’autre partie peut mettre fin
unilatéralement au contrat (posé par Civ. 1re 13 oct. 1998). C’est ici une résiliation-sanction.
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Plan de la fiche :
§1 : Le transfert de propriété
Les contrats translatifs de propriété sont les contrats ayant pour objet ou pour effet de
transférer la propriété d’une chose. Ces contrats ont un effet translatif : ils transfèrent
la propriété.
Exemple : la vente, l’échange ou encore l’apport en société sont des contrats translatifs de propriété.
§1 : Le transfert de propriété
En principe, c’est la règle du transfert solo consensu qui s’applique : le transfert de propriété
s’opère lors de la conclusion du contrat. Le simple échange des consentements suffit à
transférer la propriété de la chose.
Art. 1196 C. civ. : « Dans les contrats ayant pour objet l'aliénation de la propriété ou la cession d'un autre droit,
le transfert s'opère lors de la conclusion du contrat. »
Rq vocabulaire : L’« auteur », c’est celui qui transfert la propriété (le vendeur de la chose est l’auteur de
l’acheteur). L’ « ayant cause », c’est celui qui reçoit la propriété (l’acheteur est l’ayant cause du vendeur).
Cependant, il existe des exceptions au principe du transfert solo consensu (art. 1196 C. civ.)
ð Le transfert peut être différé « par la volonté des parties ».
Exemple : en matière immobilière, les parties prévoient dans le compromis de vente une clause selon laquelle le
transfert de propriété interviendra uniquement au moment de la signature de la vente par l’acte authentique notarié.
Exemple : la clause de réserve de propriété : clause par laquelle les parties se mettent d’accord pour que le
transfert de propriété n’intervienne qu’au moment du complet paiement du prix. L’acheteur ne sera propriétaire
de la chose qu’à l’instant où il aura payé l’intégralité du prix.
Exemple : dans un contrat où l’objet est une chose qui doit être construite, le transfert de propriété interviendra au
moment où la chose est construite (le transfert de propriété n’intervient pas au moment de la conclusion du contrat
car à cet instant la chose n’existe pas)
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Exemple : la vente à terme : « La vente à terme est le contrat par lequel le vendeur s'engage à livrer l'immeuble
à son achèvement, l'acheteur s'engage à en prendre livraison et à en payer le prix à la date de livraison. Le
transfert de propriété s'opère de plein droit par la constatation par acte authentique de l'achèvement de
l'immeuble ; il produit ses effets rétroactivement au jour de la vente » (art. 1601-2 C. civ.).
En vertu d’un contrat, une chose doit être livrée. Cependant, en cours de livraison, elle disparait,
elle est perdue ou encore elle brule. Qui doit en supporter les dégâts ? L’acheteur ou le vendeur
? C’est la question du transfert des risques.
Exemple : le contrat de vente. A partir du moment où le vendeur et l’acheteur sont tombés d’accord sur le prix et
la chose, le contrat est conclu, alors même que la chose n’a pas encore été délivrée. Donc, puisque la conclusion
du contrat emporte le transfert de propriété (principe solo consensu), le transfert des risques a lieu à ce même
moment (alors même que l’acheteur n’ait pas encore reçu la chose).
Ainsi, le transfert des risques suit en principe le transfert de propriété. Par conséquent, si le
transfert de propriété est retardé (exemple : avec une clause de réserve de propriété), le transfert des
risques s’opère au moment où le transfert de propriété est retardé.
Exemple : pour un contrat conclu en janvier 2020, elles peuvent prévoir que le transfert de propriété intervient en
mars 2020 et le transfert des risques en avril 2020.
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L’INTERPRÉTATION DU CONTRAT
- Fiche n°22 -
Plan de la fiche :
Parfois, un contrat est peu clair, confus, voire ambigu. Il faut alors interpréter le contrat pour
rechercher quelle a été la véritable intention des parties.
En principe, ce sont les parties qui se mettent d’accord pour indiquer le sens de certaines
clauses du contrat. A défaut d’accord entre les parties, c’est le JUGE.
ð 3e règle : L’interprétation globale du contrat (art. 1189 C. civ.) : Toutes les clauses
d'un contrat s'interprètent les unes par rapport aux autres, en donnant à chacune le sens
qui respecte la cohérence de l'acte tout entier.
En règle générale, l’interprétation d’un contrat relève du pouvoir souverain des juges du fond
(1re instance et appel). La Cour de cassation, juge du droit, ne contrôle pas l’interprétation
réalisée par les juges du fond.
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Attention : dans le cadre de son travail d’interprétation, le juge du fond ne doit pas «
dénaturer » le contrat en cause (art. 1192 C. civ.).
La dénaturation est une mauvaise interprétation d’une clause d’un contrat, alors
pourtant que cette clause était claire et précise (et donc cette clause n’avait pas à être
interprétée du tout).
Autrement dit, le juge (du fond) s’est permis d’interpréter une clause d’un contrat qui était
pourtant claire et précise. Le juge n’avait donc pas à l’interpréter ; il commet une dénaturation.
Lorsque le juge du fond commet une dénaturation d’un acte juridique, sa décision peut être
censurée par la Cour de cassation puisque celle-ci effectue un contrôle de la dénaturation.
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PARTIE 4
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Plan de la fiche :
Selon le principe de l’effet relatif du contrat, le contrat ne crée d’obligations qu’entre les
parties.
En principe, le contrat ne peut pas obliger un tiers au contrat (art. 1199 C. civ.). Dès lors,
en principe, un tiers ne peut pas être débiteur à un contrat qu’il n’a pas conclu (il ne peut
pas être tenu d’exécuter une obligation à laquelle il n’a pas consenti).
En outre, cela signifie qu’un tiers ne peut être créancier à un contrat qu’il n’a pas conclu
(un tiers ne peut pas réclamer l’exécution d’un contrat auquel il n’est pas partie). Il est donc
fondamental de déterminer ce qu’est une « partie » et ce qu’est un « tiers » au contrat.
A noter : le principe de l’effet relatif connait 2 exceptions principales : la stipulation pour autrui et la promesse
de porte-fort (v. fiche suivante).
A priori, la distinction entre « partie » et « tiers » semble simple. La « partie » est la personne
qui a participé à la conclusion du contrat.
A noter : il faut ajouter dans la notion de « partie » la personne qui est représentée par autrui. Lorsqu’une
personne « représente » autrui pour conclure un acte juridique (ex : mandat, tutelle…), elle n’agit pas en son
propre nom, elle agit au nom et pour le compte de la personne représentée. Par conséquent, c’est le représentant
qui donne le consentement, mais c’est bien la personne représentée qui est engagée (v. art. 1154 C. civ.).
Le « tiers » est la personne qui ne s’est pas engagée et qui se trouve extérieure à la
rencontre des volontés.
Cette distinction a priori simple se complexifie si l’on a en tête qu’un contrat peut évoluer
dans le temps. En effet, parfois, un tiers au contrat peut être « intéressé » par le contrat.
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Les créanciers d’une partie au contrat disposent, contre cette partie, de 2 actions possibles :
ð L’action oblique
L’action oblique permet à un créancier d’exercer, au nom de son débiteur, les droits et actions
de celui-ci, lorsque le débiteur refuse ou néglige de les exercer. Cette action protège le
créancier contre la carence du débiteur.
Art. 1341-1 C. civ. : « Lorsque la carence du débiteur dans l'exercice de ses droits et actions à caractère
patrimonial compromet les droits de son créancier, celui-ci peut les exercer pour le compte de son débiteur (…) »
Exemple : A doit 500 à B. Or, A conclut un contrat avec C par lequel C s’engage à payer 200 à A. Dès lors, B est
« intéressé » au contrat conclu entre A et C. Ici, B est créancier de 500 envers A. B peut-il agir dans le contrat que
A a conclu avec C ? Oui, B peut agir dans le cas où A n’agirait pas pour réclamer le paiement des 200.
ð L’action paulienne
L’action paulienne permet à un créancier d’attaquer un acte juridique fait par son débiteur
lorsque celui-ci a agi en fraude de ses droits (l’action paulienne est liée à l’idée de fraude)
Art. 1341-2 C. civ. : « Le créancier peut aussi agir en son nom personnel pour faire déclarer inopposables à son
égard les actes faits par son débiteur en fraude de ses droits (…) »
Exemple : cette action est ouverte à B si A s’appauvrit volontairement pour diminuer son patrimoine.
Un ayant cause est une personne qui se voit transmettre, par une autre personne (son
« auteur »), tout ou partie de ses droits.
ð « L’ayant cause à titre universel » : c’est une personne qui reçoit une fraction (1/2,
2/3, ¼) du patrimoine de son auteur (ex : une personne hérite de la moitié du patrimoine du défunt)
ð « L’ayant cause à titre particulier » : c’est une personne qui reçoit un bien ou un droit
déterminé (ex : une personne vend une maison à une autre personne).
Question : le tiers, qui était initialement extérieur au contrat, devient-il partie au contrat qui
liait son auteur ? Par exemple, A avait conclu beaucoup de contrats de son vivant. Il décède.
Son seul et unique héritier, B, doit-il exécuter ces contrats ?
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Pour les ayants cause universels et les ayants cause à titre universel (héritiers, légataires
universels), les droits et devoir contractuels de l’auteur (le défunt) sont transférés à l’ayant
cause, qui reçoit également la qualité de partie au contrat de son auteur.
A noter : ce principe ne s’applique pas pour les contrats intuitu personae (contrats conclus en considération de
la personne) conclus par le défunt.
Pour les ayants cause à titre particulier (il ne reçoit qu’un ou plusieurs biens/droits
déterminés), les règles ne sont pas les même selon qu’il s’agit d’une cession de contrat ou en
cas de transfert d’un bien isolé.
S’il s’agit d’une cession de contrat, la cession de contrat implique un transfert d’une
position contractuelle du cédant (B) au cessionnaire (C). Dès lors, le cessionnaire devient
partie au contrat : C reçoit l’intégralité des droits et obligations dont était titulaire le cédant.
Exemple : A est locataire d’un appartement dont B est propriétaire. B vend son bien à C. Le contrat de bail conclu
entre A et B est transféré à C. C devient propriétaire, il prend la qualité de partie au contrat.
A noter : la cession de contrat est l’opération par laquelle un contractant (le cédant) cède sa qualité de partie
au contrat à un tiers (le cessionnaire) avec l’accord de son cocontractant (le cédé).
En cas de transfert d’un bien isolé (exemple, la vente d’un bien), l’ayant cause à titre particulier
ne reçoit pas les dettes nées des contrats conclus par son auteur. Elles ne lui sont pas transmises
(Civ. 15 janv. 1918).
Exemple : la chaine de contrats translatifs : A vend à B un bien. Puis, B vend le même bien à C (sous-acquéreur).
Le sous-acquéreur peut-il agir directement contre A en garantie ? OUI : Les actions en garanties attachées à la
chose et qui appartenaient à B sont transmises à C. C peut donc par exemple agir en garantie des vices cachés.
En principe, le décès d’un des contractants n’a aucune incidence sur la poursuite du contre.
Cependant, parfois, le décès de l’une des parties va entrainer la disparition du contrat.
En principe, en cas de décès de l’une des parties au contrat, le contrat est transmis aux ayant
cause. Ainsi, les héritiers, les légataires universel et les légataires à titre universel doivent
continuer le contrat conclu par le défunt. C’est le principe de continuation de la personne du
défunt.
Art. 873 C. civ. : « Les héritiers sont tenus des dettes et charges de la succession, personnellement pour leur part
successorale (…) ».
Exemple : A et B concluent une vente. A décède. Les héritiers de A doivent continuer la vente.
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A noter : cette solution était posée par l’ancien article 1122 du Code civil : « On est censé avoir stipulé pour soi
et pour ses héritiers et ayants cause (…) ». L’ordonnance de 2016 n’a pas repris cet article. Néanmoins, on
considère que ces règles sont toujours applicables.
D’ailleurs, la transmission du contrat vaut également pour les ayant cause à titre particulier.
Exemple : si l’acheteur décède, ses successeurs doivent exécuter l’obligation de paiement du prix. De la même
façon, si c’est le vendeur qui décède, ses successeurs doivent délivrer la chose et exécuter l’obligation de garantie.
En outre, toutes les actions attachées au contrat conclu par le défunt sont transmises aux
successeurs.
Exemple : les héritiers peuvent donc agir en nullité si le défunt a été victime d’un vice du consentement. De la
même façon, ils peuvent agir en résolution du contrat si l’autre partie n’exécutait pas ses obligations.
Par ailleurs, cette règle de la poursuite du contrat implique que les pactes de préférence et les
promesses conclues par le défunt sont transmis aux successeurs (que ce soit en cas de décès du
promettant ou du bénéficiaire).
A noter (rappel) : en revanche, l’offre de contrat s’éteint en cas de décès de l’auteur de l’offre ou de son
destinataire (art. 1117 al. 2 C. civ.).
La principale cause d’extinction du contrat en cas de décès concerne l’hypothèse d’un contrat
conclu intuitu personae. Autrement dit, le défunt avait conclu un contrat en considération de
la personne (= contrat intuitu personae), ce contrat s’éteint au moment du décès de l’un des
contractants. En effet, dans ce cas, le contrat est caduc.
Article 1122 ancien du Code civil : « On est censé avoir stipulé pour soi et pour ses héritiers et ayants cause, à
moins que le contraire ne soit exprimé ou ne résulte de la nature de la convention. » Même si la règle n’a pas
été reprise par l’ordonnance, elle demeure toujours applicable.
Art. 2003 C. civ. (contrat de mandat) : « Le mandat finit (…) par la mort soit du mandant, soit du mandataire. »
Par ailleurs, bien évidemment, le contrat s’éteint si les parties conviennent expressément que le
décès met fin au contrat (le décès est ici analysé comme un « terme extinctif »).
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Plan de la fiche :
§1 : La promesse de porte-fort
A) La notion de promesse de porte-fort
B) Les 2 types de promesses de porte-fort
C) Les effets de la promesse de porte-fort
1- Les effets à l’égard du promettant
2- Les effets à l’égard du tiers
Selon le principe de l’effet relatif, le contrat ne crée d’obligations qu’entre les parties au
contrat. Cependant, ce principe connait 2 exceptions principales :
ð La promesse de porte-fort
§1 : La promesse de porte-fort
La promesse de porte-fort est un contrat conclu par une personne (le « porte-fort ») par
lequel celle-ci va promettre à une autre personne (le « bénéficiaire ») d’obtenir d’une 3e
personne (« le tiers ») l’accord à un acte juridique (porte-fort de ratification) ou
l’accomplissement d’un fait (porte-fort d’exécution).
Art. 1204 C. civ. : « On peut se porter fort en promettant le fait d'un tiers. »
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- Le porte-fort d’exécution
Ce procédé est notamment utilisé lorsqu’une personne souhaite conclure un acte qu’elle n’a
pas le pouvoir de conclure seule.
Exemple : l’indivision : je suis propriétaire avec mes 2 frères d’un appartement dont j’ai hérité (= indivision). Pour
pouvoir vendre un bien indivis, il faut l’unanimité de tous les indivisaires (de tous les frères). Sauf que l’un des
frères est parti depuis 6 mois dans une tribu amazonienne. Or, j’ai trouvé un acheteur pour vendre ma maison et il
est pressé. Avec mon 1er frère, je vais donc m’engager envers l’acheteur, par une promesse de porte-fort, à obtenir
l’accord de mon 3e frère lorsqu’il sera revenu.
Il peut s’agir autant d’un fait juridique (donner une autorisation) comme d’un fait matériel
(donner tel document).
ð Soit le tiers n’accomplit pas le fait promis : dans ce cas, le promettant peut être
condamné à verser des dommages-intérêts au bénéficiaire car il n’a pas respecté sa
promesse (art. 1204 al. 2 C. civ.).
Dans le cadre d’une promesse de porte-fort, le tiers n’est pas engagé par la promesse. Le tiers
est libre de ratifier ou non l’acte juridique (pour un porte-fort de ratification). Le tiers est libre
de réaliser le fait promis (pour un porte-fort d’exécution).
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La stipulation pour autrui est l’opération par laquelle une personne (le stipulant)
demande à une autre personne (le promettant) de réaliser une prestation à l’égard d’un
tiers bénéficiaire, lequel n’est pas partie au contrat.
Art. 1205 C. civ. : « On peut stipuler pour autrui. L'un des contractants, le stipulant, peut faire promettre à l'autre,
le promettant, d'accomplir une prestation au profit d'un tiers, le bénéficiaire. »
- Le tiers bénéficiaire : celui qui reçoit la prestation et qui n’est pas partie au contrat.
B) Un exemple : l’assurance-vie
L’assurance-vie permet à une personne (le souscripteur), de déposer de l’argent sur un contrat
d’assurance-vie qu’il conclut auprès d’un assureur (le promettant), en faveur d’un tiers
bénéficiaire.
C’est un contrat en cas de vie. A l’issue du contrat, si le souscripteur est en vie, l’assureur doit
reverser le capital et les intérêts au souscripteur. A l’issue du contrat, si le souscripteur est
décédé, l’assureur devra reverser le capital et les intérêts aux bénéficiaires (en général, les
enfants).
Ainsi, le contrat d’assurance-vie est conclu entre 2 personnes : le souscripteur (le stipulant) et
l’assureur (le promettant). Le bénéficiaire de l’assurance-vie est un tiers au contrat.
Avec l’assurance-vie, les tiers bénéficiaires (en l’occurrence les enfants) deviennent
créanciers du promettant, sans avoir conclu le contrat d’assurance-vie (= exception au
principe de l’effet relatif). Seuls le stipulant (le souscripteur) et le promettant (l’assureur) sont
liés par le contrat.
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Autrement dit, les enfants bénéficiaires (tiers bénéficiaires) d’un contrat d’assurance-vie sont titulaires d’un droit
direct contre l’assureur (promettant) ; pour agir, ils n’ont pas à passer par le stipulant.
Avant l’acceptation par le bénéficiaire, le stipulant peut librement révoquer la stipulant tant
que le bénéficiaire ne l’a pas accepté (art. 1206 C. civ.).
Entre le stipulant et le promettant, un véritable contrat est conclu. Chacune des parties doit
donc respecter les clauses du contrat.
A noter : même s’il n’est pas le bénéficiaire, le stipulant peut lui-même exiger du promettant l’exécution de son
engagement envers le bénéficiaire (art. 1209 C. civ.)
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L’OPPOSABILITÉ
- Fiche n°25 -
Plan de la fiche :
§1 : La notion d’opposabilité
A) Les parties peuvent opposer le contrat aux tiers
B) Les tiers peuvent invoquer le contrat contre les parties
§2 : La question de la simulation
A) La notion de simulation
B) Une opération valable ?
1- Entre les parties
2- A l’égard des tiers
§1 : La notion d’opposabilité
En vertu du principe de l’effet relatif, un tiers ne peut être créancier ou débiteur d’une
obligation d’un contrat qu’il n’a pas conclu.
Cependant, pour autant, la situation créée par le contrat ne peut pas être ignorée par les
tiers. Le contrat est « OPPOSABLE » aux tiers. L’opposabilité signifie donc que les tiers
doivent respecter le contrat comme une réalité dont ils doivent tenir compte.
Exemple : dans un contrat de vente, le principal effet crée par le contrat est le transfert de propriété. Le transfert
de propriété, qui est réalisé par la vente, est opposable aux tiers : les tiers doivent respecter les droits du nouveau
propriétaire. Pour autant, sont-ils tenus par les obligations du contrat de vente ? Non, à l’évidence, ils ne peuvent
pas être tenus par les obligations nées de la vente (c’est le principe de l’effet relatif).
Art. 1200 C. civ. : « Les tiers doivent respecter la situation juridique créée par le contrat. »
Les parties peuvent donc opposer le contrat aux tiers : les tiers doivent respecter la situation
juridique créée par le contrat.
Un tiers ne peut pas se rendre complice de la violation d’une obligation contractuelle par
l’une des parties. Le contractant qui a été victime de cette inexécution peut alors engager la
responsabilité délictuelle de ce tiers, en application de l’article 1240 C. civ.
Exemple : les clauses de non-concurrence dans les contrats de travail. Si un tiers employeur embauche un salarié
alors qu’il connaissait l’existence de cette clause, le tiers employeur est fautif car le contrat lui est opposable
(engagement de la responsabilité délictuelle)
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Ainsi, les tiers peuvent opposer le contrat aux parties comme un fait qu’elles doivent
respecter.
Question : un tiers peut-il invoquer, contre l’une des parties au contrat, l’inexécution d’une
obligation contractuelle si celle-ci lui cause un préjudice ? Le tiers peut-il engager la
responsabilité de la partie fautive ?
Autrement dit, cet arrêt consacre le principe d’identité des fautes contractuelle et délictuelle :
pour que le tiers puisse engager la responsabilité délictuelle de la partie fautive de l’inexécution,
la simple inexécution suffit. Il n’y a pas besoin de prouver une faute délictuelle.
Cette solution était discutée en doctrine. Elle a été confirmée par la jurisprudence récente : le
tiers victime d'un préjudice causé par l'inexécution d'un contrat est fondé à en obtenir la
réparation sur le fondement de la responsabilité délictuelle (Ass. plén. 13 janv. 2020).
§2 : La question de la simulation
A) La notion de simulation
La simulation est le cas dans lequel les parties vont cacher la réalité d’un contrat sous
l’apparence d’un autre acte qui sera présenté aux tiers.
Les parties vont masquer leur véritable volonté dans un acte caché (la « contre-lettre »)
derrière un acte apparent qui est le seul connu des tiers.
Exemple : La donation déguisée : dans un acte apparent, je fais croire que je vends ma maison pour 100 000 à B.
Sauf qu’en réalité, dans ma contre-lettre, je vais convenir avec B que ce n’est pas une vente, mais une donation,
donc B ne me paie rien.
Exemple : La dissimulation d’une partie du prix de vente : dans un acte apparent, je fais croire que je vends ma
maison pour 100 000 à B. Sauf qu’en réalité, dans ma contre-lettre, je vais convenir que je la vends 200 000 (pour
limiter par exemple les taxes).
Art. 1201 C. civ. : « Lorsque les parties ont conclu un contrat apparent qui dissimule un contrat occulte, ce
dernier, appelé aussi contre-lettre, produit effet entre les parties. Il n'est pas opposable aux tiers, qui peuvent
néanmoins s'en prévaloir. »
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En principe, la simulation est valable entre les parties : entre les parties, l’acte apparent et
la contre-lettre jouent (art. 1201 C. civ.). Dans ce cas, les parties doivent respecter les termes
de la contre-lettre.
Par exception, la simulation est interdite dans certains cas posés par la loi (notamment
lorsque le but de la simulation est frauduleux : payer moins d’impôt…)
Art. 1202 al. 1er C. civ. : la contre-lettre qui a pour objet une augmentation du prix stipulé dans le traité de cession
d’un office ministériel (ex : office notarial) est nulle.
Art. 1202 al. 2 C. civ. : tout contrat ayant pour but de dissimuler une partie du prix dans une vente d’immeuble
ou d’une cession de fonds de commerce est nul.
La contre-lettre (acte caché) est inopposable aux tiers (et ce même si la simulation n’est pas
frauduleuse) : seul l’acte apparent joue à l’égard de tiers.
Un tiers qui y a intérêt peut se prévaloir de la contre-lettre contre les parties. Il peut alors
lancer une action en déclaration de simulation pour opposer le contenu et l’existence de la
contre-lettre aux parties.
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PARTIE 5
LES SANCTIONS DE
L’INEXÉCUTION DU
CONTRAT
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Plan de la fiche :
§3 : La force majeure
A) Les conditions de la force majeure
B) Les effets de la force majeure
Question : que se passe-t-il si l’une des parties n’exécute pas ou exécute mal son obligation ?
Quelles sont les sanctions de l’inexécution d’un contrat ?
Il faut alors se référer à la liste des sanctions en cas d’inexécution d’une obligation
contractuelle. Cette liste est posée à l’article 1217 du Code civil.
Les sanctions qui sont compatibles entre elles peuvent être cumulées (art. 1217 in fine).
Exemple : il n’est pas possible de cumuler l’exécution forcée (qui consiste à contraindre le débiteur à exécuter son
obligation) avec la résolution (qui met fin au contrat)
Pour utiliser l’une des sanctions prévues à l’article 1217, il faut démontrer que le cocontractant
a commis une inexécution d’une obligation contractuelle.
L’inexécution peut être totale ou partielle. L’inexécution est totale lorsque l’un des
cocontractants n’a pas du tout exécuté la prestation contractuelle prévue. L’inexécution est
partielle si la prestation contractuellement prévue a été exécutée, mais pas entièrement.
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Enfin, l’inexécution du contrat peut être soit provisoire, soit définitive. Elle est provisoire
lorsque le contractant défaillant peut encore s’exécuter et ainsi réaliser son obligation pour
satisfaire le créancier. Elle est définitive lorsque le contractant défaillant ne peut plus satisfaire
l’autre partie (ex : la robe de mariée qui n’est pas prête pour le mariage).
§3 : La force majeure
La force majeure peut parfois faire échec à l’application de ces différentes sanctions. En
présence d’un cas de force majeure, l’inexécution du contrat n’est pas de la faute du
cocontractant (elle n’est pas « imputable » au contractant) mais d’un évènement extérieur.
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Plan de la fiche :
§1 : L’exception d’inexécution
A) L’exception pour inexécution avérée
B) L’exception pour inexécution future
§2 : La réduction du prix
§1 : L’exception d’inexécution
Exemple : dans la vente, si l’acheteur ne paie pas prix, alors le vendeur peut ne pas délivrer la chose.
Ici, l’inexécution du contrat est certaine. Si l’exception d’inexécution est invoquée, la partie
peut refuser d’exécuter ou suspendre l’exécution de son obligation.
C’est un simple moyen de pression temporaire : si la pression ne suffit pas, il faut se tourner
vers d’autres sanctions plus lourdes (résolution, responsabilité…).
Conditions :
ð L’inexécution du contrat doit être imputable au débiteur (pas de force majeure)
ð Aucune formalité n’est nécessaire pour que l’exception d’inexécution soit efficace (pas
besoin de saisir le juge).
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Celui qui invoque l’exception d’inexécution le fait « à ses risques et périls » : par la suite, le
juge peut être saisi par le cocontractant pour vérifier si les conditions de l’exception
d’inexécution étaient bien réunies. Si elles n’étaient pas réunies, le cocontractant est donc fautif.
Ici, l’inexécution du contrat n’est pas certaine, elle est simplement potentielle.
Dans cette situation, l’un des cocontractants n’a pas exécuté son obligation. Sauf qu’ici, il n’est
pas fautif car la dette n’est pas échue (concrètement, il n’est pas encore tenu d’exécuter son
obligation). Pour autant, le créancier – qui sent que son cocontractant ne s’exécutera pas –
pourra utiliser le mécanisme de l’exception d’inexécution pour suspendre l’exécution de sa
propre prestation (ex : le cocontractant est placé en liquidation judiciaire).
Conditions :
ð Il est « manifeste » que le cocontractant ne s’exécutera pas à l’échéance (art. 1220)
ð La suspension doit être notifiée dans les meilleurs délais (pour permettre à l’autre de
réagir et ainsi rassurer le contractant soucieux)
Si ces conditions sont réunies, la partie qui « craint » que son cocontractant ne s’exécutera pas
peut suspendre l’exécution de son obligation.
§2 : La réduction du prix
Conditions :
ð Une exécution imparfaite de l’obligation (ex : une piscine construite pour 30 000 €
avec de nombreuses malfaçons)
ð Une mise en demeure : acte par lequel le créancier d’une obligation va demander, de
manière solennelle, au débiteur d’exécuter son obligation.
Ø 2e hypothèse : soit le créancier n’a pas payé tout ou partie de la prestation (art. 1223
al. 1 C. civ.) : le créancier doit informer au débiteur sa décision d’en réduire de manière
proportionnelle le prix.
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Plan de la fiche :
L’exécution forcée est la sanction par laquelle le juge contraint le contractant défaillant à
exécuter son obligation.
ð Soit par un tiers : dans ce cas, l’exécution forcée se fera aux frais du débiteur (art.
1222)
Le principe de l’exécution forcée est posé par l’article 1221 du Code civil : « Le créancier
d'une obligation peut, après mise en demeure, en poursuivre l'exécution en nature (…) »
La condition essentielle est donc la nécessité d’une mise en demeure préalable. Une mise en
demeure est un acte par lequel le créancier d’une obligation va demander, de manière
solennelle, au débiteur d’exécuter son obligation.
A noter : le juge peut assortir sa condamnation à l’exécution forcée d’une astreinte pour contraindre
indirectement le débiteur à s’exécuter. Une astreinte est une sanction qui va obliger à payer une certaine somme
d’argent par jour de retard (ex : une personne est condamnée à 10€/jour d’astreinte. Tant qu’elle n’a pas
exécuté son obligation, elle doit payer).
Question : l’exécution forcée peut-elle être utilisée pour toutes les obligations ?
En principe, OUI : l’exécution forcée peut être invoquée à l’égard de toutes les obligations.
Cependant, l’article 1221 du Code civil prévoit 2 cas dans lesquels l’exécution forcée ne peut
pas être utilisée :
ð Lorsque l’exécution forcée de cette obligation est impossible
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Tout d’abord, lorsque l’exécution forcée de l’obligation est « impossible », l’exécution forcée
ne peut pas être mise en œuvre.
Cela vise tout d’abord le cas de l’inexécution d’une obligation de ne pas faire (ex : obligation
de non-concurrence) : si une telle obligation est violée (ex : je fais concurrence), la violation
est définitive (donc difficile de la faire exécuter en nature).
Exemple : le juge ne peut pas contraindre un peintre à réaliser le tableau promis car cela toucherait à sa liberté
individuelle.
Lorsque l’exécution forcée est beaucoup trop onéreuse pour le débiteur par rapport à ce que
cela apporte pour le créancier, l’exécution forcée ne peut être mise en œuvre.
L’exécution forcée ne peut pas être prononcée par le juge « s'il existe une disproportion
manifeste entre son coût pour le débiteur de bonne foi et son intérêt pour le créancier. » (art.
1221 C. civ.)
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LA RÉSOLUTION
- Fiche n°29 -
Plan de la fiche :
La résolution est la sanction qui met fin au contrat lorsque l’une des parties n’a pas
exécuté son obligation.
Puisque la résolution entraine la fin du contrat, elle peut selon les cas entrainer des restitutions.
Question : dans quels cas la résolution d’un contrat peut-elle être prononcée ?
Il y a 3 façons d’obtenir la résolution d’un contrat (art. 1224 C. civ. qui annonce les 3).
Ø Soit le contrat inexécuté comporte une clause résolutoire
Ø Soit l’une des parties saisit le juge pour obtenir la résolution judiciaire
A) La clause résolutoire
La clause résolutoire est la clause d’un contrat selon laquelle l’inexécution d’une
obligation par l’une des parties entraine la résolution de plein droit du contrat.
Exemple : clause d’après laquelle « si telle obligation est inexécutée, cela entrainera la résolution automatique du
contrat ».
Pour que la clause résolutoire puisse être mise en œuvre, différentes conditions doivent être
réunies (art. 1225 C. civ.) :
ð La clause doit préciser expressément pour quelle obligation contractuelle la
résolution est encourue
ð Il faut une mise en demeure infructueuse du contractant fautif (sauf si les parties ont
convenu que la mise en demeure résulterait du seul fait de l’inexécution)
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B) La résolution judiciaire
La résolution judiciaire est la résolution prononcée par le juge lorsqu’il constate que l’une
des parties n’a pas exécuté (ou mal exécuté) son obligation. La résolution met fin au
contrat.
A noter : quand bien même le contrat comporte une clause résolutoire, il est toujours possible de recourir à une
résolution judiciaire.
Pour demander la résolution judiciaire d’un contrat, il faut une condition principale : il faut
prouver que l’inexécution de l’obligation est « suffisamment grave » (art. 1224).
Saisie d’une demande tendant à la résolution d’un contrat, le juge détient des pouvoirs forts
(art. 1228) : il peut constater ou prononcer la résolution, il peut préférer ordonner l’exécution
du contrat, il peut accorder un délai de paiement ou encore se contenter d’allouer des
dommages-intérêts.
La résolution unilatérale par notification, c’est lorsque l’une des parties, qui constate que
l’autre partie a commis une inexécution grave de ses obligations, va alors mettre un terme
au contrat (= résolution) en informant le débiteur de sa décision de résoudre le contrat.
C’est une nouveauté depuis 2016, elle est prévue à l’article 1226 du Code civil.
Important : la résolution unilatérale par notification est exercée aux risques et périls du
créancier : si la résolution unilatérale est infondée (ex : l’inexécution n’est pas suffisamment grave), le
juge peut condamner le créancier à payer des DI.
Avant la réforme de 2016, la résolution était nécessairement une sanction rétroactive (donc
elle donnait lieu obligatoirement à des restitutions).
Avant la réforme, il existait des règles particulières pour les contrats à exécution successive
(contrat dont les obligations s’exécutent dans le temps, comme un contrat de travail).
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Ø 2e cas : soit le contrat a été exécuté correctement dans un premier temps puis il a été
inexécuté : la sanction était la « RÉSILIATION » (contrat ne disparaissait que pour
l’avenir => à partir du moment où l’obligation avait été inexécuté)
L’article 1229 du Code civil prévoit désormais que « la résolution met fin au contrat ». Ainsi,
implicitement, la réforme considère que la résolution n’est plus en principe une sanction
rétroactive.
ð 2e cas : les prestations échangées ont trouvé leur utilité au fur et à mesure de
l'exécution réciproque du contrat (ex : un bail) : pas de restitution pour la période
correctement exécutée, uniquement pour la période inexécutée è On parle alors de
« résiliation ».
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LA RESPONSABILITÉ CONTRACTUELLE
- Fiche n°30-
Plan de la fiche :
ð La responsabilité PÉNALE : a pour but de PUNIR l’auteur d’une infraction pénale. Les
règles sont étudiées en droit pénal général.
La responsabilité contractuelle oblige la partie qui n’a pas ou qui a mal exécuté l’une de
ses obligations contractuelles à réparer le préjudice subi par son cocontractant. Les règles
relatives à la responsabilité contractuelle sont prévues aux articles 1231-1 et suivants du Code
civil.
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A) La faute contractuelle
Pour engager la responsabilité contractuelle d’une personne, il faut que celle-ci ait commis une
faute contractuelle : la faute contractuelle est l’inexécution d’une obligation du contrat ou
une mauvaise exécution.
En la matière, une distinction importante gouverne les règles applicables : c’est la distinction
qui consiste à opposer les obligations de moyens et les obligations de résultat.
1- L’obligation de moyens
Exemple : le médecin qui s’engage à tout faire pour soigner son patient.
Pour s’exonérer de sa responsabilité, le débiteur peut prouver son absence de faute (il peut
aussi faire la preuve d’une cause étrangère, comme un cas de force majeure).
2- L’obligation de résultat
Exemple : dans la vente, l’obligation de livraison de la chose qui pèse sur le vendeur est une obligation de résultat.
Par conséquent, si c’est une obligation de résultat, le seul fait de ne pas arriver au résultat suffit
à constituer la faute, et par conséquent à engager la responsabilité du débiteur. Il n’y a pas
besoin de prouver de faute du débiteur : la simple inexécution suffit.
Le débiteur ne peut donc pas s’exonérer de sa responsabilité en prouvant son absence de faute
(il pourra simplement prouver une cause étrangère).
En principe, tous les préjudices (matériels, corporels, moraux…) peuvent être réparés.
Cependant, par exception, en matière contractuelle, seul le préjudice prévisible au moment de
la conclusion du contrat peut en principe être réparé (art. 1231-3 du Code civil).
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Exemple : un hôtelier est responsable pour la perte d’une valise qui avait été déposée dans une bagagerie. Cette
valise contenait des montres de valeur. Le préjudice que va devoir réparer l’hôtelier ne comprend pas la perte des
bijoux de valeur car le préjudice n’était pas prévisible au moment de la conclusion du contrat de dépôt.
Cette règle est contraire à la responsabilité délictuelle qui admet le principe de la réparation
intégrale du préjudice (tout le préjudice, rien que le préjudice).
La faute dolosive, c’est lorsque le débiteur n’exécute pas volontairement et sciemment son
obligation (il a la volonté de ne pas s’exécuter comme convenu)
B) Les dommages-intérêts
A noter : les DI moratoires sont fixés par l’application d’un taux légal défini par arrêté (ex : pour le premier
semestre 2020, la somme due par le débiteur doit être majorée de 3,15 % pour les particuliers et 0,87% pour les
professionnels).
Parfois, les parties à un contrat vont stipuler, par anticipation, des clauses relatives à la
responsabilité contractuelle et aux dommages-intérêts
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La clause limitative de responsabilité est la clause selon laquelle les parties aménagent les
effets de l’inexécution d’une obligation contractuelle en plafonnant le montant des
dommages-intérêts.
Cependant, par exception, dans 3 cas différents, la clause limitative ou exonératoire ne peut
pas être invoquée :
Ø 1re exception : lorsque le débiteur a commis une faute lourde ou une faute dolosive
(Civ. 1re 4 fév. 1969) ?
Cette solution, issue d’une longue évolution jurisprudentielle, a auparavant été posée par 2 arrêts principaux :
Com. 22 oct. 1996, « Chronopost » / « Com. 29 juin 2010, « Faurecia II »
Ø 3e exception : les interdictions légales : pour certains contrats spéciaux, la loi interdit
la stipulation de clause limitative/exonératoire de responsabilité.
Exemple : en droit de la consommation, les clauses limitatives ou exonératoires de responsabilité peuvent être
considérées comme des clauses abusives (art. R212-1 6° C. conso). Depuis la réforme du droit des contrats, le
droit commun des contrats contient une protection contre les clauses abusives (art. 1171)
La clause pénale est une clause d’un contrat par laquelle les parties contractantes vont,
par avance, fixer forfaitairement une indemnité qui sera due en cas d’inexécution d’une
obligation par l’une des parties.
Exemple : dans le contrat, les parties précisent que si l’une d’entre elle n’exécute pas ses obligations, elle devra
payer 300 €.
L’intérêt de la clause pénale est double. Tout d’abord, le montant dû en cas d’inexécution de
l’obligation est connu à l’avance par les parties. Ensuite, elle permet d’éviter le recours au juge
pour évaluer les DI (elles savent combien elles vont payer).
En revanche, l’inconvénient principal est que le montant prévu par la clause peut apparaitre
disproportionné par rapport au préjudice subi par la victime de l’inexécution.
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Important : si l’on est en présence d’une clause pénale, le juge peut – si elle est excessive ou
dérisoire – réviser le montant de cette clause.
Art. 1231-5 C. civ. : « Le juge peut, même d'office, modérer ou augmenter la pénalité ainsi convenue si elle est
manifestement excessive ou dérisoire. »
Exemple : si dans leur contrat les parties renvoie à la loi ou à un décret le soin de déterminer le montant des DI, il
ne peut pas s’agir d’une clause pénale. Ce sont les parties qui doivent avoir prévu cette évaluation forfaitaire.
ð 2e critère : la clause doit être attribuée à titre de dommages-intérêts (la clause doit être
là pour réparer le préjudice subi en cas d’inexécution d’une obligation)
ð 3e critère : la clause doit être une sanction (elle doit venir sanctionner celui qui n’a pas
exécuté ses obligations)
Question : l’indemnité d’immobilisation stipulée dans une promesse unilatérale de vente est-
elle une clause pénale ?
NON, car le but poursuivi par cette clause n’est pas de sanctionner le bénéficiaire de la
promesse (le but est uniquement d’indemniser le promettant du fait de l’impossibilité de
pouvoir vendre le bien à autrui). Par conséquent, puisque ce n’est pas une clause pénale, le
juge ne peut pas réviser le montant de l’indemnité.
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