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Rayures Et Ratures
Rayures Et Ratures
Car oui, être doué c’est être différent mais être différent ne
signifie pas être moins bien ou mieux que les autres ; cela veut
seulement dire « ne pas être pareil ». La douance est donc une
autre forme de normalité avec ses caractéristiques propres, ses
ressources incroyables et ses fragilités spécifiques. Que l’enfant ou
l’adulte se découvrent doués tardivement ou pas, il n’en demeure
pas moins que leur questionnement à ce sujet reste avant tout
profondément identitaire.
A partir de son expérience de zèbre, l’auteure se propose
d’expliquer avec délicatesse et simplicité ce qu’elle a mis des années
à comprendre sur son propre fonctionnement. Ce livre, joliment
illustré, contribue à aider les adultes doués et l’entourage des
enfants doués à progresser sur le long chemin de la compréhension
de soi et de l’autre car mieux se connaître c’est aussi mieux
comprendre et appréhender les comportements d’autrui.
Laurence Le Quément-Orieux
Psychologue clinicienne
Octobre 2017
10
SOMMAIRE
Introduction p13
1. L’hypersensibilité p33
8. Extra-lucidité p73
11
3. Une peur de l’échec exacerbée p95
A retenir p165
Conclusion p169
Remerciements p173
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INTRODUCTION
Villeurbanne, le 27 mai 2018.
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En deux ans, une belle communauté s’est créée autour du
blog, qui se reconnaît (ou non), commente, partage, ajoute des
informations, échange, débat, et m’encourage à aller plus loin.
Portée par les lecteurs, j’ai décidé d’oser réaliser un rêve d’enfant
en publiant ce livre. Et il était impensable pour moi de le publier
sans intégrer tous les lecteurs dans l’aventure, tous ceux qui m’ont
soutenue, encouragée, et ont fait grandir le blog. Ce livre peut
donc voir le jour grâce à un financement participatif auquel ont
contribué 647 personnes qui ont cru en ce projet. C’est énorme. Je
ne les remercierai jamais assez.
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PARTIE 1
PRENDRE CONSCIENCE DE SA
PARTICULARITÉ
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1 - un mot pour exprimer sa différence
Nous sommes tous différents mais certains plus que d’autres,
et s’intégrer quand on se sent différent, ce n’est pas chose facile.
Surtout à l’école, où les jalousies et rivalités enfantines, qui sont
tout à fait naturelles, sont très présentes, et très blessantes pour
un enfant qui se sent en décalage avec ses camarades. Là où les
zèbres ont de la chance, c’est qu’il y a un mot pour exprimer leur
différence.
Enfin un concept.
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D’ailleurs, quand quelqu’un lui parle pour la première fois de
« surdouement », de « douance » ou de « précocité intellectuelle »,
le premier réflexe du zèbre, quel que soit son âge, est de démontrer
par A+B qu’il est stupide pour prouver à cette personne qu’elle
a tort. Oui, parce que les zèbres aussi pensent que « précocité
intellectuelle » signifie « je suis censé(e) être intelligent(e) donc
tout savoir ». Comme beaucoup de gens en fait. Les idées reçues
ont la vie dure. Les croyances sur les personnes douées sont
largement diffusées. Et la signification réelle de ce que veut dire
« être surdoué » est rarement connue.
C’est l’aider.
Et avancer.
21
2 - les résultats du test de qi
La méthode la plus répandue pour confirmer ou infirmer un
soupçon de « zébritude » est de passer un test de QI1. Ce test
peut faire peur ou sembler inintéressant car nous avons souvent
en tête le chiffre de QI comme seul résultat du test. Il est pourtant,
s’il est conduit par un professionnel compétent, beaucoup plus
complet, beaucoup plus profond que ce seul chiffre, qui ne veut
d’ailleurs pas dire grand chose si l’on ne mentionne pas l’échelle sur
laquelle il est mesuré. Lors du passage du test, on ne répond pas
simplement à des questions. Il y a une discussion, un échange, et
le psychologue qui fait passer le test, s’il est un bon professionnel,
n’analyse pas seulement le résultat mais également la façon d’y
parvenir, la façon de réagir, le comportement. Ensuite, le zèbre
rencontre le psychologue à nouveau et reçoit un compte-rendu
détaillé. C’est à ce moment-là qu’on commence à lui expliquer son
fonctionnement, et celui des autres. Souvent, c’est lors du compte-
rendu ou lors d’un rendez-vous avec un psychologue spécialisé que
le zèbre commence alors à comprendre qu’être surdoué ne veut pas
dire qu’il a une intelligence supérieure dans le sens où il doit tout
savoir et tout maîtriser d’avance, mais un fonctionnement cognitif
particulier, plus rapide, et plus émotionnel peut-être aussi, et cela,
souvent, lui parle beaucoup plus. Ce fonctionnement résonne en
lui. C’est à ce moment-là que cette particularité peut devenir une
force.
24
Quand il sait, il comprend que lui aussi, finalement, a une place
dans la société, et il peut avancer. C’est le tout début d’un long
chemin.
25
3 - chez le psy
Depuis qu’il sait, le zèbre a donc commencé à comprendre un
certain nombre de choses. Il a compris qu’il avait un fonctionnement
particulier, mais qu’il avait quand même sa place dans la société.
Il a compris que s’il ne rentrait jamais dans le moule, c’est qu’il
y avait une raison, que ce n’est pas seulement une question de
volonté. Et surtout, il a compris que son fonctionnement cognitif si
différent des autres influence ses réactions, sa façon d’agir, de se
comporter avec les autres, de dormir même, et de penser, surtout.
C’est cela qui, souvent, lui pose problème et le fait souffrir.
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Le zèbre met du temps à lâcher prise : toujours perché sur sa
tour de contrôle, il veut inverser les rôles, il teste le psychologue,
le manipule, et en fonction de sa réaction, il finit éventuellement
par céder et se laisser guider.
Et là, c’est plutôt bon signe, car cela veut dire qu’il est prêt à
avancer et être aidé.
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Mais concrètement, que se passe-t-il dans sa tête ? Pourquoi
réagit-il comme cela ? En quoi son fonctionnement est-il particulier ?
Qu’est ce qui est différent finalement ?
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PARTIE 2
COMPRENDRE SON
FONCTIONNEMENT
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1 - l’hypersensibilité
Lors de mes rencontres et de mes échanges avec des zèbres
d’âges et profils variés, tous m’ont mentionné l’hypersensibilité
comme l’une de leurs principales caractéristiques. Et tous m’ont
parlé de la même réaction de leur entourage vis-à-vis de cette
sensibilité particulière : la réaction du « trop ». Tu es « trop ».
Trop sensible, trop émotif, trop intense, trop rapide, trop extrême,
trop susceptible... Mais attention, être hypersensible ne signifie
pas simplement qu’ils peuvent être très émus devant une musique
ou devant un film. Ils sont hypersensibles des cinq sens. Leurs
sens sont plus aiguisés que la moyenne, ils ressentent tout plus
fort, qu’il s’agisse d’un bruit, d’une odeur, d’une émotion, d’une
lumière… L’intensité de leurs ressentis est exacerbée. Or ces
mêmes sens envoient des informations au cerveau, beaucoup trop
d’informations en l’occurrence, et le traitement de ces informations
engendre une réaction. Cette réaction, dans ce cas-là, est souvent
jugée excessive par l’entourage. Oui mais voilà, un zèbre entend,
voit, ressent de manière plus intense, et une chose complètement
anodine pour les autres peut déclencher un état d’euphorie ou de
malaise extrême chez lui. Et c’est souvent cela que les gens ont du
mal à comprendre.
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Voilà ce qu’il s’est passé : chez le zèbre, l’affectif est tout le temps
présent, partout, dans n’importe quelle situation. Etre aimé, c’est
vital, et chaque son, chaque phrase, chaque mot, chaque regard,
chaque expression et même le moindre mouvement imperceptible
de paupière de l’interlocuteur peut leur faire dire « il ne m’aime
pas », et tout s’effondre. Jean-Charles Terrassier1, psychologue et
spécialiste des surdoués, parle même d’un effet loupe engendré par
le fonctionnement des zèbres, qui provoque une plus forte réactivité
émotionnelle aux différents stimuli auxquels nous sommes tous
confrontés. Le zèbre réagit de manière plus intense. Ses ressentis
sont hypertrophiés.
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1 Psychologue clinicien français, spécialiste des enfants surdoués.
Mais concentrons-nous sur l’hypersensibilité émotionnelle, que
beaucoup de zèbres connaissent très bien, mais que trop peu de
gens comprennent. Nous venons de le voir, le zèbre ressent tout
plus fort en général. Mais au niveau de ses émotions, là, c’est
pire. Il ressent tout encore plus fort, plus vite, de manière plus
brutale. Il n’est jamais « un peu déçu » (même s’il le dit), mais il
est plutôt « super déçu », « super content » à en pleurer, « super
triste », « super en colère » (intérieurement ou extérieurement),
« super susceptible » aussi. Et surtout, une chose complètement
insignifiante pour quelqu’un peut le faire passer du rire aux larmes,
du haut très haut au bas très bas, ce que personne d’autre que lui
ne comprendra.
C’est l’hyper-empathie.
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NB : Ceci est une histoire vraie (enfin presque, en réalité, il s’agissait
d’un cheesecake au thé vert qui tournait tout seul sur le tapis roulant
d’un restaurant japonais)
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2 - le déficit d’inhibition latente
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Par exemple, ce que vous voyez ci-dessous en couleur est ce
à quoi une personne sans déficit d’inhibition latente peut faire
attention. Ce qui est en noir et blanc a été « annulé » par le cerveau
car ce n’est pas un obstacle sur son chemin ou quelque chose
d’inhabituel.
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Attention, dans le cas que je décris et que je rapproche du
fonctionnement des zèbres, le déficit d’inhibition latente n’est pas
un désordre mental. Loin de là. Il correspond plutôt à la façon dont
un individu gère les données qui lui arrivent. C’est pourquoi je le
considère comme un trait de personnalité.
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Eh bien voilà, maintenant, vous savez pourquoi. C’est en partie
parce qu’il n’est pas toujours capable de mettre de côté toutes les
informations superflues comme le bruit de la ventilation ou le tic-
tac d’une horloge. Le zèbre prête attention à tous les détails, au
risque de saturer. Et cela l’empêche de s’endormir. Ou le réveille au
moindre bruit suspect.
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3 - une grande mémoire
Tous les zèbres n’ont pas une mémoire photographique ou une
hypermnésie comme certaines idées reçues pourraient le laisser
penser. Pourtant, il est vrai qu’ils ont une excellente mémoire...
quand ils veulent. Leur mémoire est très efficace, mais souvent
inconstante selon eux.
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Un autre chercheur1 a, lui, étudié plus précisément la relation
entre le sommeil et l’efficience mentale, entre le sommeil paradoxal
et la cognition. Le sommeil paradoxal serait directement impliqué
dans la mémorisation et l’apprentissage.
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Les zèbres impressionnent parfois par leur capacité à se
souvenir de beaucoup de choses et plus particulièrement de détails
anodins, que personne ne remarquerait et dont personne ne se
souviendrait. Plusieurs parents d’enfants doués racontent des
anecdotes de leur enfant, ayant un souvenir extrêmement précis
d’une situation vécue lorsqu’ils étaient très jeunes, trop jeunes
pour normalement s’en souvenir. Ou alors, un zèbre va se souvenir
de chiffres, de prénoms, de bribes d’une lointaine conversation qui
semble insignifiante, de détails accessoires mais très nets.
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4 - penser dans tous les sens
Chacun pense et raisonne à sa façon. Pourtant, au fil de mes
recherches et de mes lectures, je suis tombée sur de nombreux
articles identifiant deux grands modes de pensée. Le mode de
pensée linéaire, analogique, et le mode de pensée en arborescence
ou intuitif.
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Ils vont donc être potentiellement capable de structurer une
rédaction sans trop d’effort, d’expliquer leur raisonnement à
quelqu’un. Cela peut paraître simple, mais c’est inconcevable pour
moi de penser comme cela. De manière méthodique. Je ne sais pas
comment faire.
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Cela n’a peut-être rien à voir avec mon mode de pensée, mais je
n’arrive pas à suivre des étapes. Parfois, je parviens à la première
puis la deuxième étape. Et puis, soudainement, je fais autrement,
je pense à autre chose, j’ai une idée mais j’ai du mal à l’exprimer.
Ce n’est pas toujours concluant, il faut l’avouer.
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A cause, ou grâce, je ne sais pas, à l’hypersensibilité et au déficit
d’inhibition latente, le cerveau du zèbre reçoit en continu un flux
considérable d’informations en provenance de l’extérieur. Rien ne
lui échappe. Et il va tout traiter. Sauf qu’il ne va rien traiter de
manière logique. Enfin, c’est l’impression que j’en ai. Il ne traite
pas les informations en même temps, diverses études scientifiques
prouvent qu’il est impossible qu’il y ait une simultanéité, mais il
les traite tellement rapidement que les zèbres s’y perdent. Disons
que chaque information traitée par le cerveau du zèbre se ramifie,
se divise en nouvelles informations, possibilités ou idées, qui
conduisent à d’autres possibilités par associations d’idées, à l’infini.
C’est sensiblement la même chose que la pensée linéaire, mais
cela se produit si rapidement qu’ils ont du mal à tout structurer,
et à restituer les stratégies qu’ils ont utilisées lorsqu’ils ont résolu
un problème de mathématiques par exemple. Ils ont comme
une intuition du résultat, parfois ils savent que c’est juste, mais
n’arrivent pas à restituer les étapes de la démonstration.
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De nombreux zèbres racontent des expériences similaires et
vont inconsciemment faire un rapport entre des idées rencontrées
sur des chemins différents, que tout semble opposer, et les associer
à des connaissances qui n’ont rien à voir non plus, et qui étaient
rangées quelque part dans leur tête. La rencontre de ces idées
incongrues peut former une intuition géniale ou une idée créative
ou originale (ou quelque chose qui ne ressemble à rien, c’est
possible aussi !)
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5 - valeurs, justice et désir de perfection
Le bon.
Le juste.
Sa vision du juste.
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Ces fortes valeurs morales le suivent tout au long de sa vie
et font partie intégrante de ses décisions. Il est rare qu’un zèbre
accepte de compromettre ses valeurs. Il s’en rend compte le plus
souvent lorsqu’il recherche son orientation, qu’il candidate en
entreprise, qu’il prend part à des projets collectifs. Elles ne sont
pas toujours compatibles.
Souvent, on écrit que les zèbres sont perfectionnistes car ils ont
une quête, un désir absolu de perfection. Pour moi, perfectionnisme
et désir de perfection, ce n’est pas tout à fait la même chose,
mais c’est peut-être simplement ma vision des choses. Je crois
que le zèbre est en quête de justice et de justesse. Ce qui est
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parfait, c’est ce qui est juste. Ce qui importe, ce n’est pas d’être
le meilleur dans n’importe quel domaine, de recevoir un prix ou
d’être reconnu pour une réalisation. Le zèbre n’est pas tellement
compétitif avec les autres. Mais il est terriblement compétitif avec
lui-même. Terriblement exigeant envers lui-même. Ce qui importe,
c’est de rendre un travail juste. Alors oui, rendre un travail juste
peut être confondu avec le perfectionnisme, car après tout, le
zèbre a un idéal bien défini, des attentes très hautes, et ce qui
n’atteindra pas ses attentes ne sera probablement pas considéré
comme juste selon lui. Oui, pour qu’un travail soit juste, le zèbre
passera sûrement beaucoup plus de temps que nécessaire sur ce
travail. Comme pour le perfectionnisme, ce désir de perfection, de
justice et de justesse peut être bloquant, mais peut aussi pousser
vers l’avant. Il faut trouver le bon équilibre.
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6 - un besoin vital de sens
Quel zèbre ne s’est jamais entendu dire « Tu prends tout au pied
de la lettre » ?
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Il a un réel besoin de précision, il ne supporte pas le flou,
l’incertitude, et a besoin de tout comprendre, tout le temps.
Ainsi, pour lui, si son interlocuteur a choisi d’employer ce mot-là
précisément, c’est que sa signification correspondait exactement à
ce qu’il voulait transmettre. C’est que c’était le meilleur mot pour
ce qu’il avait à dire. Et cela entraîne bon nombre de malentendus,
voire parfois de conflits.
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Et surtout, elle agace les gens !
Une question en entraîne une autre, puis une autre, puis encore
une autre. Ils se posent des questions sur tout, sur tout ce qui les
entoure, sur eux-mêmes, sur le monde, sur la vie, sur la mort, sur
tout. Ils ont pourtant bien compris qu’ils agaçaient les gens avec
leurs questions, mais c’est plus fort qu’eux.
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Ils s’intéressent à tout et n’importe quoi, à des domaines
très variés et souvent très éloignés. Et lorsque cela les intéresse
vraiment, ils vont passer leur temps à chercher. Souvent même,
ils vont approfondir un thème qui les passionne, puis subitement
changer de passion. Les zèbres sont passionnés.
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7 - un questionnement existentiel
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Les zèbres s’intéressent à beaucoup de sujets, par période, mais
s’il y en a bien un qui les intéresse (ou les perturbe) presque tout
le temps, ce sont les problèmes métaphysiques. Les questions
existentielles.
Et cela agace encore plus les gens, qui se sentent encore plus
impuissants face à de telles interrogations.
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Car si personne ne sait vraiment, si personne n’a de
certitude, comment faire ?
Et c’est inconcevable.
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Puisque souvent, le zèbre est frustré car il n’a pas obtenu les
réponses qu’il espérait à ses questions, il va les chercher lui-même.
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8 - extra-lucidité
On l’a vu dans les chapitres précédents, et leur entourage le
vit chaque jour, les enfants et adultes zébrés posent beaucoup
de questions et cherchent à comprendre tout ce qu’il se passe
autour d’eux. Ils analysent constamment le moindre détail de leur
environnement.
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Si l’extra lucidité permet au zèbre d’être conscient de ce qu’il se
passe autour de lui et d’avoir une vision des choses peu commune,
elle peut également devenir une source de fragilité. Il s’inquiète, il
anticipe le pire, il a conscience de tous les dangers.
Note : Bon, le dessin est un peu exagéré, mais j’ai longtemps cru que
j’étais toute seule à penser ça en allant au théâtre ou au cinéma, et que
ça s’appelait « être parano ». Puis j’ai vu qu’un patient de Jeanne Siaud-
Facchin raconte quasiment la même chose dans son livre1 que je vous
encourage à aller lire, et cela m’a rassurée !
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Cette extra-lucidité peut fragiliser le zèbre. Car lorsque
l’on analyse tout ce qui nous entoure et que l’on perçoit avec
discernement les faiblesses des gens et du monde en général,
comment ne pas douter de soi ? De ce que l’on est capable de
faire ? Comment ne pas se focaliser sur ses propres faiblesses ?
Sur ses limites ? Comment ne pas se sentir impuissant ?
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9 - personnalité de camouflage
La personnalité de camouflage, comme je l’appelle, a en réalité
été définie par le pédiatre et psychanalyste Winnicott1 par les mots
« faux-self » et personnalité « comme si » (ce sont deux concepts
différents). Pour lui, il y a chez chacun d’entre nous un vrai-self et
un faux-self2.
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Ce faux-self correspond à ce que la société, leurs professeurs
ou leurs parents veulent qu’ils soient. Mais pas à ce qu’ils sont
vraiment. Sont-ils alors vraiment heureux ?
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PARTIE 3
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1 - Le rapport aux autres
Les relations sociales sont essentielles dans la vie de chaque
individu, mais encore plus dans la vie du zèbre pour qui l’approbation
de l’entourage est très importante.
1. Le rejet
2. S’exclure soi-même
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à nouveau du groupe.
3. Le caméléon
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4. Et parfois quand même, tout va vraiment bien !
Bon, tout cela n’est pas très positif. Est-ce que le zèbre est
condamné à avoir du mal à gérer ses interactions sociales ? Non !
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Dans tous les cas, ces réactions ne semblent pas toujours très
appropriées et provoquent de fortes tensions entre eux, leurs
parents, enseignants, supérieurs ou autres figures d’autorité.
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Le zèbre ne fait pas toujours de différence entre l’opinion d’une
autorité formelle (supérieur(e) hiérarchique par exemple) et celle
des autres personnes (collègues de même niveau). Pourquoi ?
Parce que depuis tout petit, il s’est rendu compte que ce que disait
l’autorité n’était pas forcément vrai. Il a donc du mal à reconnaître
les différences de statut et aura tendance à faire confiance à celui
qu’il trouve juste et compétent plutôt qu’à celui qui dirige. Cela
paraît être une réaction normale, on va tous dans le sens de ce
que l’on trouve juste, non ? Eh bien non. En société ou à l’école, il
vaut parfois mieux écouter et faire ce que nous demande de faire
le chef, même si on ne trouve pas que ce soit une très bonne idée.
Si un bon chef trouve constructif et est prêt à écouter la remise
en question de son autorité, d’autres interprètent cela comme de
l’arrogance, de la provocation ou du doute envers ses capacités,
et cela provoque très souvent un conflit entre le zèbre et son
supérieur.
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cœur, autant faire preuve d’autorité formelle sera difficile pour lui
et nécessitera de s’adapter aux besoins de son équipe.
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Dès qu’il est confronté à un management stupide et rigide, sans
justification, le zèbre trouve le moyen de partir. Souvent, il n’arrive
pas à y faire face, rumine intérieurement puis craque. En revanche,
s’il se trouve face à un manager à l’écoute des initiatives, qui se
soucie des valeurs morales (du bien des personnes la plupart du
temps en entreprise), et qui motive son équipe pour les mener vers
le haut, à ce moment là il aura une totale confiance et foncera à la
moindre instruction ! Tout est question de gagner la confiance du
zèbre.
93
Attention, tout cela ne veut pas dire que le zèbre ne respecte
aucune autorité, bien au contraire. Lorsqu’il a bien compris une
règle, qu’il sait pourquoi il doit faire ceci ou cela et que c’est pour
le bien de tous, il mettra toute son énergie et son cœur à respecter
et faire respecter cette règle. Moi-même, je respecte entièrement
l’autorité d’une personne à condition que je sache pourquoi cette
personne dit telle chose, et que je sois 100% persuadée qu’elle
a raison. Et lorsque je suis convaincue que cette règle est établie
pour le bien, je fais très attention à la respecter. Mon entourage
peut témoigner, je suis convaincue des bienfaits du petit homme
vert du passage piéton.
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3 - Une peur de l’échec exacerbée
Ah, la peur de l’échec…
Vous savez, celle qui nous casse dans notre élan, nous paralyse
et nous empêche d’avancer. La peur de se tromper. D’échouer.
C’est une peur universelle, que l’on traîne souvent depuis très
très longtemps puisqu’elle nous est transmise dès les premiers
jours d’école, si ce n’est avant. L’hypersensibilité du zèbre, son
observation et sa lucidité impitoyable accroissent cette peur qui
peut alors devenir maladive et handicapante. Mais pourquoi réagit-
on ainsi face à l’échec ?
96
A l’école, faire une erreur est souvent interprété comme un
manque de travail. Si l’enfant se trompe, c’est forcément qu’il n’a
pas assez travaillé sa leçon. Ou bien qu’il n’a pas fait attention en
complétant l’exercice. Parfois même, certains interprètent l’erreur
comme un manque d’intelligence. Si l’enfant se trompe, il faut le
sanctionner, pour l’empêcher de recommencer.
Qu’y a t-il de pire pour un zèbre qui passe son temps à chercher
l’approbation et l’affection ? Alors, il en déduit qu’il est interdit de
se tromper, qu’il faut toujours avoir la bonne réponse. Et que s’il ne
l’a pas, il décevra son entourage.
97
C’est la peur de ne plus être aimé.
C’est aussi la peur du jugement. Celui que les gens porteront sur
notre erreur. Et celle que nous-mêmes porterons sur notre erreur.
S’il se trompe, le zèbre se trouvera lamentable.
98
Parfois, pour les zèbres adultes, c’est également la peur de
réussir. La peur de ne pas pouvoir faire face aux responsabilités ou
à la demande.
Là, je crois que l’on peut en faire une liste, car les énumérer
dans un même paragraphe serait très indigeste.
99
2. Parfois, pour combler ce manque de confiance, les zèbres
vont à l’inverse se comporter comme s’ils étaient très sûrs d’eux.
En apparence.
100
3. L’anxiété générée par une peur maladive de l’échec chez
le zèbre peut créer un blocage intellectuel qui met l’enfant en
difficulté, et le conforte dans son ressenti d’échec.
101
Pas étonnant donc qu’ils manquent de persévérance, s’ils
ont perdu le sens de ce qu’ils font ! Les zèbres ayant un besoin
existentiel de sens, s’ils ne savent pas pourquoi on leur demande
de faire quelque chose en particulier, il y a de grandes chances
pour qu’ils pensent que cela ne vaut pas la peine d’insister. Le
risque d’échec est trop élevé.
102
7. Certains zèbres réagissent à cette peur de l’échec en
devenant perfectionnistes, de manière un peu excessive. Pour
être certain de ne pas se retrouver en situation d’échec, le zèbre
fait en sorte d’être le premier partout, tout le temps, de tout
faire parfaitement. Son niveau d’exigence envers lui-même est
considérable.
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Lorsque notre niveau de peur est très élevé, on vise la perfection
pour se rassurer. C’est parfait, ou c’est pas la peine. Si on a peur
de l’échec, on ne veut faire que ce que l’on connaît, ce que l’on
maîtrise, car on a beaucoup moins de chances de se tromper. Mais
croyez vous vraiment que la réussite est là ?
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La société ne reconnaît pas seulement les brillants résultats
de leur entreprise aujourd’hui ou leur formidable innovation
technologique, elle reconnaît également leur parcours et leur
persévérance. On ne demande pas à tout le monde d’être un
grand leader, mais peut-être que si nous pensions comme cela,
nous aussi, nous serions moins bloqués par la peur de l’échec. Car
derrière nos peurs, il y a nos envies et nos rêves.
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Un résultat se change. Un résultat évolue. Un rêve, en général,
reste, lui, bien ancré dans notre tête, tant qu’il n’est pas réalisé.
La réussite finalement, c’est se donner les moyens de faire ce
qui nous plaît. De réaliser nos envies. Pas se soumettre à un
travail qui ne nous épanouit pas totalement sous prétexte qu’il
est stable, bien rémunéré, conforme aux attentes de la société ou
de l’entourage, en adéquation avec ce que l’on a fait « avant »,
ou valorisé socialement. Si on travaille toujours dans sa zone de
confort, on ne progresse pas. On s’éteint. Réussir, c’est donner le
maximum de ses capacités, prendre du recul, analyser ce qui doit
être amélioré, persévérer. Entreprendre au risque de se tromper,
c’est une occasion unique d’apprendre. Pour le zèbre, qui a une
curiosité insatiable et soif d’apprendre, cela peut justement être un
moyen de lui faire comprendre qu’il faut oser, et faire des efforts.
106
Tout ceci est assez théorique, j’en conviens. Changer de
mentalité, en théorie, cela résoudrait notre blocage. Mais c’est
facile à dire. En pratique, on ne change pas du jour au lendemain.
Moi-même, je me suis lancée dans plusieurs projets. Et si des amis
américains me motivent en valorisant la volonté, le courage d’oser
et en me disant que réussir, c’est ça, la mentalité française est tout
de même bien ancrée en moi et m’empêche souvent d’avancer.
108
demande pour avancer dans notre vie professionnelle, et on nous
répète constamment qu’il faut être créatif.
Alors il faut que les zèbres prennent bien soin de ces qualités
et qu’ils ne laissent pas le système les brider. D’où l’importance
d’essayer de changer de vision face à l’échec. Si le zèbre s’autorise
à exprimer sa passion, sa curiosité et sa créativité longtemps
bridées, il sera conforté dans ses prises de risque.
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4 - Le phénomène de l’imposteur
Dans la société d’aujourd’hui, être modeste, c’est normal et
valorisé. C’est considéré comme une preuve de maturité que de
reconnaître les domaines dans lesquels on devrait s’améliorer. Mais
il ne faut pas être trop modeste. La société actuelle n’aime pas les
gens qui mettent trop en avant leurs capacités. Et elle n’aime pas
non plus ceux qui montrent trop leurs faiblesses. Il faut dissimuler
à la fois ses forces et ses faiblesses dans une certaine mesure pour
être accepté socialement.
1 Clance, 1985
111
augmentation, une bonne appréciation, un prix, une acceptation
dans un cursus sélectif, etc), elle se sent professionnellement ou
intellectuellement incapable.
112
Le zèbre qui souffre de ce sentiment d’imposture a l’impression
de constamment tromper les gens. A l’école, il reçoit de bonnes
notes, pourtant il n’a pas tellement travaillé comparé à ses
camarades, c’était facile pour lui, alors il se dit « ce n’est pas grâce
à moi », « je ne le mérite pas ». Il ne comprend pas que ce qu’il a
réalisé si facilement soit considéré comme un succès, car pour lui
ça ne l’est pas. A l’inverse, et paradoxalement, s’il a travaillé plus
que nécessaire pour un examen et qu’il réussit, il niera le mérite
qui lui revient en considérant que s’il a travaillé autant, le succès
n’incombe qu’au travail et n’est pas lié à ses compétences. Quelle
que soit la situation, il nie le mérite qu’on lui attribue. Pour lui, c’est
une illusion, et une illusion ne peut pas durer longtemps, elle finira
forcément par se rompre, le monde finira forcément par découvrir
qu’il n’est pas si intelligent que ça, qu’il est nul même, qu’il ne
connait rien (c’est ce qu’il pense).
113
114
Chacun peut un jour expérimenter ce phénomène de l’imposteur,
mais il existe tout de même certains facteurs qui favorisent son
apparition et sa persistance, et notamment l’intelligence, le désir
de perfection et l’environnement.
115
Enfin, un certain type d’environnement peut servir de couveuse
au phénomène d’imposteur. Ceux qui, par exemple, ont grandi
avec la peur de ne pas être assez « bien », d’être abandonnés
s’ils avaient de mauvais résultats ou la peur de ne pas combler les
attentes que leurs parents avaient d’eux au niveau professionnel,
seront plus sujets à ce sentiment d’imposture car leur estime de
soi est très basse. Pour eux, l’ambition est avant tout motivée par
le désir profond d’éviter tout sentiment de honte.
116
5 - le zèbre à l’école
117
En fait, à l’école, on attend de nous que l’on raisonne étape par
étape, progressivement, lentement. Les méthodes d’apprentissage
ne correspondent pas à la façon de penser et de faire d’un zèbre.
On nous apprend d’ailleurs à lire et à compter de manière linéaire.
C’est peut-être pour cela que souvent, les zèbres apprennent à lire
avant l’école, seuls, car ils apprennent ainsi à leur manière.
118
Dans tous les enseignements, on nous apprend une notion avant
de passer à la suivante. Lentement. Le zèbre, lui, ne fonctionne pas
comme ça. Il comprend vite, trop vite, et n’est pas toujours capable
de restituer les étapes de son raisonnement. La réponse apparaît
comme une intuition. Et évidemment, ne pas pouvoir expliquer sa
bonne réponse le pénalisera fortement. Pourtant, les autres ont
réussi à expliquer, eux. Alors, qu’est ce que cela veut dire ? Qu’il
est nul ? Bête ? Que c’est un échec ?
119
*Note pour les zèbres: il fallait en fait réciter à l’oral le chiffre écrit au
tableau. Le terme « suivant » voulait dire que le chiffre à réciter était le
chiffre écrit dessous. Comme 90% de la classe avait compris, ils ont rigolé,
et la maîtresse a dit « Tu te crois drôle ? ».
Mais pourquoi ?
122
Ils s’ennuient, ils ne comprennent pas l’intérêt de ce qu’ils
apprennent à l’école, et ils font face à des remarques dont ils se
souviendront longtemps. Je crois que c’est normal, lorsque l’on ne
fonctionne pas de la même manière, qu’il y ait une période difficile
liée à l’adaptation. Certains zèbres n’ont pas réussi à dépasser
cette mauvaise adaptation, cette mauvaise cohabitation de leur
propre système de fonctionnement et du système scolaire. Pour
différentes raisons, peut-être à cause d’un environnement scolaire
trop rigide ou d’une méconnaissance de leur fonctionnement.
D’autres ont au contraire réussi cette cohabitation. Peut-être parce
qu’ils avaient plus d’informations, parce que leur environnement
scolaire a essayé d’intégrer et de comprendre un peu plus tous
ces enfants aux besoins spécifiques (pas seulement les zèbres). La
clef, je crois que c’est cela, c’est permettre à différents systèmes
d’exister en même temps.
124
6 - le zèbre au travail
A moins d’avoir une vocation depuis très jeune, il est difficile de
choisir un métier pour l’avenir, surtout dans la société actuelle où
nous avons toujours plus de choix.
126
Le zèbre ne supporte pas l’ennui. L’important pour lui, dans son
travail (et dans sa vie en général), c’est qu’il ne s’ennuie pas, qu’il
soit stimulé sans arrêt, qu’il puisse être passionné par ce qu’il fait,
et surtout, qu’il n’y ait pas de tâches répétitives... Dès lors que le
zèbre a l’impression de stagner, de ne plus rien apprendre, c’est
le blocage, l’ennui total, la remise en cause de tout, la dépression
parfois même.
127
Alors il veut partir, démissionner, fuir.
128
Enfin, on l’a vu dans un précédent chapitre, la relation du
zèbre avec l’autorité est compliquée, et au travail, cela peut poser
problème, d’autant qu’un certain nombre d’entreprises fonctionne
encore avec un modèle ancien, où le mérite et le talent ont moins
de place que la conformité et la politique. Pas étonnant donc que
le zèbre qui propose beaucoup de changements à peine arrivé
bouscule l’ordre établi et s’attire les foudres de sa hiérarchie. Si
l’on ajoute à cela qu’il a du mal à exprimer le cheminement de sa
pensée qui l’a mené à prendre ses décisions, qu’il pose beaucoup
de questions pour être sûr de tout comprendre, et qu’il fait passer
ses principes moraux et humanistes avant la recherche du profit,
on peut en déduire aisément qu’il se fond difficilement dans
l’organisation.
129
Alors, puisque de nombreux domaines l’attirent, qu’il ne supporte
pas l’ennui et se trouve rarement à sa place dans l’entreprise, le
zèbre songe souvent à changer de métier, regrette ce à quoi il a
renoncé en faisant les choix qu’il a faits, et a envie d’essayer autre
chose.
Mais pour cela, il faut parfois oser quitter le travail qui ne les
satisfait pas. Par peur du jugement, par peur de perdre un statut
social, par peur de rater, mais aussi et surtout par peur de ne plus
être en sécurité, changer radicalement de travail est une décision
difficile à prendre. Une décision pleine d’incertitudes. Souvent,
c’est même lors d’un arrêt forcé comme un long arrêt maladie, une
période de chômage ou un congé maternité que le zèbre s’autorise
130
à faire ce qui lui plaît, et se découvre une nouvelle vocation. Parfois,
c’est un métier manuel, parfois le zèbre se met à son compte
pour se libérer de la hiérarchie (mais attention, ce n’est pas une
solution pour tout le monde, la montagne de papiers administratifs
qui attend les entrepreneurs peut s’avérer problématique pour le
zèbre), parfois c’est un métier moins satisfaisant intellectuellement
mais peu prenant et qui laisse donc toute la place aux projets
personnels que l’on peut réaliser à côté et qui sont épanouissants...
131
132
7 - le zèbre en couple
Toutes les relations sociales, et a fortiori amoureuses, sont,
par définition, compliquées. Le zèbre, avec son fonctionnement
peu commun, ajoute peut-être une petite touche de complexité
supplémentaire. Chez lui, tout est multiplié. Trop intense, trop
sensible, « trop tout », le zèbre a souvent l’impression que trouver
une personne capable de suivre (et supporter) son intensité, cela
sera trop difficile. Pourtant, c’est possible !
134
La personnalité, le vécu mais également la particularité des
zèbres ont forcément une influence sur les caractéristiques qu’ils
recherchent chez un partenaire et sur le type de relation qu’ils
attendent. Je ne vais pas dresser une liste de critères à cocher
avant de se mettre en couple ni la recette du bonheur, mais de la
même manière qu’un individu passionné par les grands espaces
sauvages aura tendance à rechercher quelqu’un qui apprécie le
grand air plutôt que les activités d’intérieur, les zèbres, qui partagent
un ensemble de traits communs, auront tendance à rechercher
certains critères en priorité dans la personnalité de l’autre. Tout est
question de personnalité.
135
Sa deuxième priorité, comme dans le travail, c’est de ne pas
s’ennuyer. Le zèbre a une faible tolérance à l’ennui. Alors s’il est si
curieux au quotidien et sans cesse en quête de sens, de nouveauté,
il va évidemment l’être aussi dans sa vie amoureuse. Il a besoin
d’être surpris, stimulé en permanence, enrichi. Son aversion pour
la monotonie se retrouve une fois de plus dans sa vie de couple. Il
cherchera donc quelqu’un d’assez flexible pour le suivre dans ses
changements et dans sa quête permanente d’innovation. Il mettra
peut être plus de temps à trouver la bonne personne, mais il
trouvera celle avec laquelle il ne s’ennuie jamais. Car la possibilité
même de s’ennuyer n’est pas non plus envisageable pour lui.
136
Enfin, je pense que l’une des clefs de succès d’une relation
avec un zèbre est la compréhension. Si le zèbre a compris son
fonctionnement, qu’il sait expliquer ses réactions, et que son
partenaire l’accepte (pour peu qu’il ne soit pas zèbre), le comprend
et l’intègre, je pense que cela facilite l’entente et la complicité.
137
De la même manière, s’il ressent un changement d’humeur
que son partenaire omet de lui notifier, il se sentira mis de côté,
tandis que son partenaire peut se sentir plutôt oppressé face au
dévoilement de son changement d’humeur. Enfin, le zèbre accorde
beaucoup d’importance au jugement, mais le pire jugement est
souvent le sien. Très lucide, il veut toujours être parfait, reconnaît
ses failles, se dévalorise, et culpabilise même. Extrêmement
sensible à la critique, qu’il prend souvent personnellement, si dans
le couple le partenaire lui fait remarquer certains défauts, cela peut
se révéler très difficile à vivre. Il a constamment besoin d’être
rassuré.
139
Mais alors, si nos particularités peuvent être à la fois
des forces mais aussi des faiblesses dans notre couple,
vaut-il mieux être en couple entre zèbres ou avec un non
zèbre ?
140
Avec un non-zèbre, les malentendus sont probables car les deux
personnes ne voient pas toujours le monde de la même manière,
sous le même angle. Mais est-ce un problème ? Le risque, c’est
que le non-zèbre supporte difficilement l’intensité du zèbre pour
tout, mais aussi que le zèbre, en raison de sa quête perpétuelle
de nouveauté, de son attirance pour les nouvelles expériences et
les apprentissages, finisse par prendre une autre direction dans sa
vie. Les expériences personnelles nous font grandir, mais peuvent
par conséquent nous éloigner l’un de l’autre si nous ne grandissons
pas dans la même direction. Je pense que le couple zèbre / non-
zèbre devra faire face à de nombreux problèmes si le partenaire
ne comprend pas ou n’accepte pas la particularité du zèbre,
mais qu’il sera renforcé si la personne comprend, car elle pourra
alors contrebalancer le rythme du zèbre et apporter équilibre et
stabilité. La clef, c’est que le zèbre ait compris et expliqué son
fonctionnement.
141
PARTIE 4
TRANSFORMER SA SINGULARITÉ
EN RICHESSE
143
Transformer sa singularité en richesse, c’est possible. Quand
on a les bonnes clés en main et envie d’en faire quelque chose,
il n’y a pas de raison pour que la douance soit vécue comme un
fardeau.
144
1 -Dépasser les mythes, croyances et clichés
De fausses affirmations et images sur les personnes douées
circulent depuis si longtemps dans la société qu’elles sont bien
ancrées dans les esprits, y compris dans les esprits des zèbres.
L’image véhiculée et ses traits associés sont souvent faux, et on
ne se rend pas compte de l’impact que ces fake news peuvent
avoir sur les personnes douées. Ces croyances sur la douance ont
été transmises naturellement à un enfant très sensible qui adopte
cela comme étant une vérité. Il n’a pas eu de message alternatif.
Et il va grandir avec ces croyances. On donne de mauvaises
informations à ces personnes, qui par conséquent, lorsqu’un jour
elles se découvrent douées, nient leurs particularités car elles ne
se reconnaissent pas dans la description stéréotypée. Je crois que
c’est important de comprendre ces idées reçues et ces croyances, la
raison et leur impact, car à force d’être diffusées, elles se déguisent
en nos propres opinions et il faut vaincre cela.
145
Souvent, lorsqu’un adulte zèbre pas encore identifié entend le
mot « surdoué » ou l’un de ses associés, il pense à des enfants
brillants à l’école. Et il se dit, logiquement, « mais je suis un adulte
maintenant, je ne peux pas être surdoué ». Cette réaction est
courante, et témoigne de la force des idées reçues véhiculées par
la société. Elle est totalement compréhensible au vu de ce que
l’on nous a dit sur les zèbres. Le problème, c’est que la majeure
partie de ce que l’on nous a dit est incorrect et incomplet. On
a l’impression de savoir ce que c’est, d’être doué, mais on est
incapable de le définir. On donne des exemples. Et souvent, les
exemples donnés concernent un résultat, quelque chose produit
par une personne douée. On pense aux gens doués qui ont fait une
découverte majeure, à ceux qui ont prouvé une virtuosité dans un
domaine spécifique à un âge très jeune, aux histoires lues dans les
médias à propos d’un exploit. On parle de résultat, toujours. De
ce qu’ils ont fait. Réalisé. Produit. Pas de ce qu’ils sont. La société
est obsédée par le résultat. Par le produit final. Et en oublie leur
fonctionnement. Elle oublie le procédé, comment ces gens sont
arrivés à ce résultat. Pourtant, la douance, c’est ça. Ce n’est pas
avoir produit quelque chose d’extraordinaire. C’est cette façon de
fonctionner.
146
Outre cette obsession pour le résultat, la société occidentale
actuelle est également, je trouve, obnubilée par la différence et la
justice. Ou plutôt par le fait que les concepts d’égalité, de justice,
signifient « tous pareils », « tous au même niveau ». Dès lors, la
différence est stigmatisée et considérée comme quelque chose à
réparer. A modifier. On a beaucoup de mal à intégrer le fait que
certains ont plus, et certains ont moins. Surtout ceux qui ont plus,
d’ailleurs, car considérer que quelqu’un a plus de capacités que
quelqu’un d’autre, c’est élitiste. Arrogant. Prétentieux. Il faut que
l’on ait tous les mêmes capacités à l’origine, sinon la nature n’est
pas équitable, n’est pas juste. (Que l’on se comprenne bien, je
trouve également que les personnes qui comparent leur chiffre
de QI sont élitistes -et surtout n’ont rien compris- mais être
zèbre, ce n’est pas ça, et on devrait pouvoir en parler sans être
qualifié de prétentieux. J’espère qu’à la lecture de ce livre, les
sceptiques comprendront qu’il n’y a rien de prétentieux à décrire
un fonctionnement).
148
2.1 -Accepter la particularité de son enfant
C’est une question qui m’a été beaucoup posée dans les
commentaires de mon blog. Elle m’a d’ailleurs interpellée, car pour
moi, ceux qui posent la question sur un blog sur les zèbres et qui
ont donc lu les articles ont déjà fait un petit bout sur le chemin de
l’acceptation. Ils s’intéressent au sujet, essayent de comprendre le
fonctionnement de leur enfant, et accepter sa particularité, c’est un
peu ça, non, essayer de le comprendre ?
149
Qu’est ce qui est difficile à accepter, en fait ?
150
Enfin, il y a aussi parfois la peur de ne pas savoir comment gérer
le fonctionnement particulier de l’enfant, qui intimide peut-être,
de ne pas être à la hauteur, de ne pas savoir quoi répondre à ses
questions. Dans la vaste littérature sur les personnes douées, on
parle même souvent du « deuil de l’enfant normal » ou du « deuil
de l’enfant idéal ». Le fait est que l’enfant fonctionne d’une certaine
manière, et il fonctionnera comme cela toute sa vie. Ce n’est pas
un problème, ce n’est pas une tare, cela ne veut pas dire qu’il est
anormal. Il est normal et différent. Ces deux mots ne sont pas des
contraires. L’enfant est lui. Il est unique. Il est spécial.
151
Plus il sera reconnu et accepté, et plus il pourra se réaliser,
s’épanouir, développer son potentiel. S’il est identifié puis accepté
tel qu’il est, il pourra dompter ses particularités, en faire des forces
positives. A l’inverse, s’il n’est pas reconnu ou s’il est reconnu
zèbre mais pas accepté, il risque de mal vivre son décalage, de
percevoir des points positifs de sa personnalité en points négatifs,
en faiblesses, d’essayer de se conformer aux standards pour ne
plus se sentir différent, mais par conséquent de ne pas se réaliser,
et de s’ennuyer.
Pas grand chose ! Je crois que l’on accepte lorsque l’on essaye de
comprendre la particularité de l’enfant. Lorsque l’on se renseigne,
s’informe, que l’on échange avec des professionnels ou d’autres
parents pour écouter leur version, leurs expériences. Il y a plein
de manières possibles pour essayer de comprendre. Accepter,
c’est aussi tenir compte du fonctionnement particulier de l’enfant,
répondre à ses sollicitations sans culpabiliser (car on entend parfois
des gens dire que les parents « gavent » ou « sur-stimulent » leurs
enfants de connaissances, non, dans ce cas précis ils répondent
simplement à ses demandes). Il faut apprendre à se familiariser
avec cette différence, ces réactions, cette sensibilité.
152
Enfin, après avoir identifié, reconnu (chez le psychologue) puis
accepté cette particularité, ce qui est important c’est d’expliquer et
de faire prendre conscience à l’enfant de son propre fonctionnement,
afin qu’il puisse à son tour s’accepter lui-même, et s’épanouir.
153
2.2 -Accepter sa propre particularité
Que l’on ait été identifié zèbre sur le tard, à l’âge adulte, ou
que l’identification ait été faite à l’école mais niée (ou du moins
pas prise en compte) par la suite, le même problème d’acceptation
se pose. Il est peut-être même plus difficile d’accepter sa
particularité lorsque cela nous concerne directement. Pourtant, la
reconnaissance puis l’acceptation permettent de quitter le mode
de survie que beaucoup de zèbres reconnaîtront puisqu’ils sont
nombreux à s’y être réfugiés.
LEVEL 1 : La reconnaissance.
LEVEL 2 : L’acceptation.
157
Attention, s’accepter ne veut pas dire que les zèbres perdent
l’intensité qui les caractérise, et cela ne permet pas non plus de
résoudre tous les problèmes auxquels les zèbres, comme chaque
être humain, peuvent être confrontés dans leur vie.
158
Parmi les adultes avec lesquels j’ai échangé, l’un d’eux s’est
remis à l’écriture d’un livre, une autre à décidé de partir à la
rencontre de gens inspirants lors d’un tour de France1, un autre
s’est reconverti dans l’enseignement, une autre s’est remise à la
pratique d’un instrument rangé trop longtemps... Moi-même, je
me suis inscrite en école d’arts appliqués à distance (après avoir
fait une école de commerce), j’ai commencé à écrire et illustrer le
blog rayuresetratures.fr, et d’autres projets de bande dessinée.
161
Lorsqu’un zèbre ne sait pas qu’il est un zèbre (il peut le croire,
s’en douter, mais ne pas le savoir), il va avoir tendance à abaisser
son niveau d’exigences pour se conformer. Il va retenir énormément
de choses, se retenir d’être lui-même, pour se conformer. Il va
diminuer son intensité, écarter et contenir ses idées originales,
pour se conformer. Pour éviter de choquer ou d’être rejeté. Il n’agit
pas librement, et n’a pas non plus de réelle liberté d’expression. Il
agit et s’exprime en essayant de répondre aux attentes des autres,
de gagner leur approbation, leur amour. Il se débat au milieu des
attentes de la société, emprisonné par le doute.
162
Obtenir ces clés, comprendre leur fonctionnement, emmagasiner
de l’information sur leur identité, cela permet aux zèbres, au fur
et à mesure, de moins se sentir comme un marginal, de moins se
mettre la pression parfois, et le plus souvent de moins penser que
la sensibilité ou l’intensité sont des problèmes à régler. Quand on
voit nos traits de caractère pour ce qu’ils sont réellement (que l’on
a dépassé les croyances et eu suffisamment d’informations pour
les appréhender tels qu’ils sont), je crois que l’on a moins besoin
de se conformer, et qu’on est prêt à retrouver notre identité. C’est
la méconnaissance de la douance qui est un risque pour l’enfant ou
l’adulte zèbre. L’identification est bénéfique.
je veux leur dire que nos traits de caractère, nos talents, notre
identité, même niés pendant très longtemps, ne sont jamais
détruits. Et qu’il n’est jamais trop tard pour les utiliser.
163
164
à retenir
Trucs à retenir, dans le désordre.
165
Se comprendre soi-même, c’est la clé, et c’est valable pour tout
le monde.
Il faut changer de vision sur l’échec. Pour soi et pour les autres.
Dans sa vie personnelle et dans sa vie professionnelle.
166
regardez la dernière saison de Sherlock Holmes)
167
CONCLUSION
Lors de mon premier jet d’écriture, j’avais simplement écrit
« voilà » en guise de conclusion. Je ne savais plus tellement quoi
dire. Car tout ce que je décris dans ce livre, ce sont des informations
à prendre, peut-être. Mais peut-être pas tout de suite. Des clés à
conserver dans son trousseau, et à garder sur soi, pour le jour où
on en aura besoin.
J’espère que ce livre vous aura donné l’envie d’en savoir plus sur
vous-mêmes, que vous ayez des rayures ou non, et de vous faire
confiance.
170
Et après ?
A bientôt,
Chloé
171
Remerciements
173
174
Ce livre n’aurait pas vu le jour sans eux :
aurelie-115 - Charline et Baptiste - Steve Ostyn - Fabienne Lobert - Pln Rgl - estellelryo -
coqui78 - Emmanuelle - pom_celinette - Lucie Houet - louvyniab - Caroline Cohen Ring -
laptiote09 - snow_wolf - snookyb - Maxime Lacombe - Alexis Le Quinio - sflor1234 - Kriss
Renault - Kevin Fermine - Emilie Faure Favre - Hélène Henrion - Dorian Robolin - Amandine
Le Cheviller - Anne-Lise V - ritouplume - Florence Breuneval - Julie et Quentin - petiteyuna
- Véronique Arbogast - sansandrine22 - Alexandra Jasseny - lila2009 - Anne-Laure Vioget
- Jeremy Gigout - Jerôme Hedan - che-raleuse - Carine Vagnon - Vero Gagnard Vivian
- Sylvain Dhieux - Mélanie Chrétien - charlottecrow - ellinor - aziina - Nathalie Masson -
servelem - Mélanie Chauffin - quenamar - lilifabrique - demapoche - gautierfamilly - Nora
Norita NORBERT - nmerigot - beuss46 - Aurélie Jeannin - Kevin Trieste - elocap - d_lorenzi
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Gauvrit - Laurence Mornet - Jean-Louis et Nathalie Romengas - soniaka - elisef56 - Léa Saint-
Cyr - ivanne_p - Salomé - Katarzyna Barszczewska - Pierre-Henri Prévost - Hélène Deglaire
- tat-3 - chrysbzh - ora__ - lucie4445 - arkelath - fabricedm - peanutbutter22 - angeline-m
- Patrick et Nathalie - nicampagnol - HéloLéon - Valérie Basso - silverlion306 - Cécile Juban
- gatslo - redhead-studio - Thibaut Tarbouriech - etbim56 - nath_ida - hebergui - anatoleh
- alphonse-2 - schc - Isabelle Delcroix - alba37 - Michèle Geoffroy - lunafletcher - maeliane
- pikaflow - celinehv - perelapin - Emmanuel Faucond - Wilfrid - allandevillers - alcavalie -
Dsimeray - Eric Caron - Fan anonyme - d_kopacki - mousnich - Adeline Proquin - agnes-118
- lu_oliv - Aude Saliner - cami08 - hipollene64 - rbeccatekpor - Alexandra Anes - lelevt -
akalinski - Loywyck Virginie - jahi - beneroc - jahi - Marion Minaud - Alizée Picard - Annick
Begon - Emilie Lemonnier - Christophe Vautey - orise - Pauline Douda - saritah_2 - rinderkn -
docmok - Bénédicte ROCHER - fbah29 - Soi-même-Poésie Maud Peltier - Pierre-Henri Gelot
- Shi Tang - sidooh - valou6044 - christophe_bouvier - NUAGES - Marie M et Bérénice B
- un_arbre_dans_la_tete - Alix Grisolet - Amandine Gimeno Pichon - clarisse888 - Mathilde
Minaud - Florian Dumas - gubanti06 - Feriel Goulamhoussen - gedinne - p4c-30636 - Rosa
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Penco - Hélène et Nathan Gordon - Marie Maguelone Créations - sangokai - spettens - 107 -
Jeanne Sanchez - loysiscia - salomealix - Grégoire L-R. - Juliette de Saint Exupéry - colineutc
- Fanny Durocher - Nathanaelle Aucher - missmlm - momoba - luciepi - Coralie Giordano
- Carolyne Fonteyne - Arnaud d’Humières - kri88 - Audrey Bouquet - chloegrf - becassine35 -
georgesleyeti-2 - Laurence Le Quement - sleepy_deathblow - miluki - Marjolaine Ostapowicz -
Manon Ozanne - xuandie - Nozebrillons - Caroline Vincent - goub-goub - camillespzl - Edina
Czedula - ninouchka27 - florencejo - michmichlacommere - stefbedel - Anne Besson - Anne-
Sophie Landou - astridkaito - Nathalie Lextrait - jessicaa - Lise Durand - Michel Romengas
- Sylvie Romengas - craquotte - Jonathan Balsiger - petitpatou - damien28 - Maya Murillo
Lunden - Mathieu Mabit - tropicana - zareliachoutime - gautier31 - Florence Lepdor - Olivier
Lahellec - Florent Teyras - dodyle - Valentin Gautier - Carole Gostner - Laura Romengas -
juju3491 - Jeremie Briand - Simon Duhil - naelyastefany - Thomas Vanhelder - marinalfw
- Constance Pirckher - Nadine Arbiturer - Sandrine, Amandine et Sylvain - Florianne Fargeix-
Thalamy - Stéphanie Darras - Suzanne et Gérard Minaud - Jean-Yves et Corinne Clément
- Catherine VP - Joyce Pirolli - Nam-Thanh Nguyen Cuu - franklin - Emmanuelle Lorre
- Fan anonyme - Jérôme Trézères - Xavier ANGIBAULT - Dominique Veith - Aymeric Le
Buhan - Marie Guiraud - Fan anonyme - Sandrine Peigney - David Jullien - Pikachuninho
- Carole Quillacq - Anaïs Mérand - Hélène, Maxime, Louis et Anna-Rose - F. Carole - et
l’Ecole EDAA qui a tenu à soutenir la publication du livre avec le pack « zèbre mécène » :
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Références et bibliographie
Livres
ADDA, A. (2008), Le livre de l’enfant doué, Paris : Solar, 336p.
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TERRASSIER, J-C.; GOUILLOU, P. (1999), Guide pratique de l’enfant
surdoué, Paris : ESF Editeur, 141p.
Sites Internet
Articles scientifiques
Revue
FIELDS, D. (Août 2008). “A quoi sert la substance blanche ?”. Pour la
Science, n°370, p.46-53.
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