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Cardiopathie Et Grossesse (Organisé)
Cardiopathie Et Grossesse (Organisé)
Plan du cours :
1. Introduction.
2. Modifications physiologiques au cours de la grossesse normale.
3. Conséquences de la grossesse sur un cœur normal.
4. Conséquences de la grossesse sur cœur pathologique.
5. Cardiopathies et risque d’accidents gravido-cardiaques.
6. Prévention et traitement des accidents gravido-cardiaques :
I. Introduction :
La grossesse s’accompagne de modifications hémodynamiques qui s’accentuent lors de
l’accouchement et peuvent décompenser une cardiopathie sous-jacente connue ou non,
bien tolérée ou non antérieurement.
Les progrès réalisés dans le traitement médical, instrumental et chirurgical des
cardiopathies ont amélioré le pronostic de ces grossesses
II. Modifications physiologiques au cours de la grossesse normale :
A. Modifications hémodynamiques :
1. Pendant la grossesse :
Le débit cardiaque :
Il augmente rapidement, d’environ 30 % à la fin du 1er trimestre, et atteint les valeurs les
plus élevées (supérieur à 40 %) vers le 6 ème mois.
Cette augmentation est due à plusieurs mécanismes :
- Augmentation de la fréquence cardiaque (tachycardie) : sous l’effet du tonus
sympathique.
- Augmentation du VES : Hypercontractilité myocardique sous l’effet du système
sympathique et par l’action directe des œstrogènes sur les protéines contractiles.
- Augmentation de la volémie : de l’ordre de 30% au 4 eme mois, 40 % au 8 eme mois, 50
% à terme, due à la stimulation de la sécrétion l’aldostérone par les œstrogènes et de la
progestérone.
- Diminution des résistances artérielle systémiques : sous l’effet des œstrogènes et de la
progestérone, elle débute au 1 er trimestre et persiste jusqu’au 6 eme mois pour revenir
progressivement a des valeurs normales a l’approche du terme.
2. Modifications électrocardiographiques :
- Tachycardie sinusale.
- Déviation axiale gauche du QRS.
- Diminution du PR et du QT (dues à la tachycardie).
- Parfois onde Q profonde en D3.
- Parfois des ESA et ESV isolées sans critères de gravités.
3. Modifications échocardiographies :
- Hyper contractilité myocardique.
- Augmentation modérée des diamètres du VG.
- IT modérée.
- Parfois un épanchement péricardique minime en fin de grossesse.
2. Pronostic fœtal :
- Mort in utero, avortement spontané.
- Accouchement prématuré.
- Mortalité périnatale.
- Risque de malformations liées à la prise médicamenteuse.
En général, l’IM chronique est bien tolérée (Baisse des résistances systémiques). En cas de
dyspnée ou d’OAP le traitement médical fait appel aux diurétiques et vaso-dilatateurs. Le
traitement chirurgical sera envisagé en post-partum et la chirurgie conservatrice est
privilégiée (Plastie mitrale, pour éviter la pose de prothèse avec anticoagulation obligatoire
chez une femme jeune en âge de procréer) sauf en cas d’IM aigue mal tolérée. L’ITV peut être
discutée si grossesse sur IM sévère avec dysfonction VG sévère.
3. Rétrécissement aortique :
Rare chez les femmes jeunes. Une surveillance régulière est nécessaire tous les mois durant
les deux derniers trimestres mais le plus souvent, aucun traitement médical n’est nécessaire.
L’accouchement est à risque et doit être étroitement surveillé, en évitant en particulier toute
hypovolémie secondaire à des pertes sanguines ou à une vasodilatation lors d’une analgésie
péridurale. Certaines équipes recommandent une césarienne afin d’éviter les risques
d’instabilité hémodynamique lors du travail.
Les patientes symptomatiques doivent être mises sous traitement diurétique. Si elles restent
symptomatiques, le risque de décompensation peut conduire à une césarienne ou à une
intervention durant la grossesse.
4. Insuffisance aortique :
La grossesse chez une patiente opérée d’une valvulopathie a généralement un bon pronostic
hémodynamique lorsque la fonction VG est conservée avec bon fonctionnement de la
prothèse.
Le risque est celui d’une endocardite infectieuse et celui des traitements anticoagulants. Le
problème n’est pas tant le risque hémorragique que le risque thromboembolique accru en
raison des modifications de l’hémostase survenant durant la grossesse et des inconvénients
des différents traitements anticoagulants. :
- L’héparine ne traverse pas le placenta et n’expose donc pas à un risque d’embryopathie
mais les doses doivent être ajustées de façon continue et leur effet anticoagulant est peu
stable
- Les héparines de bas poids moléculaire (HBPM) ont un effet plus stable mais leur utilisation
nécessite une surveillance biologique de l’activité Anti-Xa.
L’utilisation des héparines au long cours pose des problèmes d’acceptabilité et à des effets
secondaires comme l’ostéoporose et la thrombopénie.
Les antivitamines K traversent le placenta et comportent un risque d’embryopathie
(malformations surtout faciales avec une hypoplasie nasale) d’environ 5 %, surtout en cas
d’exposition entre la 6 ère et la 12e semaine d’aménorhée.
Les antivitamines K ont une demi-vie plus longue chez le fœtus que chez la mère et exposent
à des complications neurologiques hémorragiques fœtales en cas d’accouchement par voie
basse.
La dose d’anti vitamines K semble conditionner le risque d’embryopathie et d’avortement
spontané, qui sont moins fréquents lorsque la dose de Sintrom est ≤ 2 mg/24 h.
La thrombose de prothèse est une complication redoutable car elle nécessite une chirurgie
cardiaque en urgence ou une thrombolyse en cas d’impossibilité de la chirurgie, ce qui
s’associe à une mortalité maternelle de 30 % durant la grossesse.
B. Cardiopathies congénitales :
C. Cardiomyopathies :
1. Cardiomyopathie hypertrophique (CMH):
La grossesse est généralement bien tolérée en cas de CMH non obstructive sans critères de
gravité, le risque est celui de la survenue d’une endocardite infectieuse ou de troubles du
rythme menaçants. Les bêtabloquants doivent être poursuivis pendant la grossesse. La
césarienne doit être privilégiée.
D. L’insuffisance coronaire :
La prévalence de l’athérosclérose et des facteurs de risque est faible chez les femmes en âge
de procréer. Les IDM de la femme enceinte sont en rapport le plus souvent avec occlusion
thrombotique, un spasme ou une dissection coronaire, sans sténose coronaire significative.
Le traitement de l’IDM chez la femme enceinte est délicat (Contre-indication relative à la
thrombolyse) mais ne diffère pas trop du traitement habituel de l’IDM.
E. L’HTA gravidique :