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CHAPITRE I

Champ d’application de l’Impôt sur les sociétés


Remplaçant l’impôt des bénéfices professionnels (IBP), l’impôt sur les sociétés (l’IS)
a été instauré au Maroc par la loi n° 24-86 promulguée par le Dahir n° 1-86-239 du 31
Décembre 1986 et publiée au bulletin officiel (B.O.) n° 3873 du 21 Janvier 1987.

I) Les personnes imposables à l’IS

Le CGI distingue entre les personnes obligatoirement passibles de l’IS et les


personnes soumises à cet impôt sur option :

1- Les personnes imposables de plein droit :


 Les sociétés de capitaux: les sociétés anonymes (SA) et les sociétés en
commandite par action (S.C.A);
 Les sociétés à responsabilité limitée: S.A.R.L;
 Les sociétés en commandite simple (SCS) les sociétés en nom collectif(SNC)
comprenant un ou plusieurs associés personnes morales ;
 Les sociétés civiles.
 Les établissements publics lorsqu'ils se livrent à une exploitation ou à des
opérations à caractère lucratif.
 Les coopératives et leurs unions ;
 Les associations ainsi que leurs unions ou fédérations, lorsqu’elles se livrent à
des opérations à caractère lucratif.
 Les fonds;
 …etc.

2- Les personnes imposables sur option:

 Les sociétés en nom collectif et les sociétés en commandite simple constituées


au Maroc et ne comprenant que des personnes physiques;
 Les sociétés en participation.

Ces trois sociétés peuvent opter pour l'I.S dès leur constitution ou au cours de leur
existence1. Cette option est irrévocable. Donc elle est définitive.

1
Ces sociétés ne sont pas soumises à l'impôt sur les sociétés sauf si elles optent expressément pour cet
impôt soit au moment de leur constitution soit après. Dans le 1er cas elles doivent le mentionner sur
leur déclaration d'existence. Dans le 2ème elles doivent faire une demande à l'administration locale des
impôts directs et taxes assimilées du lieu de leur siège social ou de leur principal établissement dans
les trois premiers mois de l'exercice à partir duquel elles décident d'opter pour l’IS.
II- Les personnes exclues du champ d’application de l’IS

Sont exclus du champ d’application de l’impôt sur les sociétés:


 Les sociétés en nom collectif et les sociétés en commandite simple
constituées au Maroc et ne comprenant que des personnes physiques, sous
réserve de l’option ;
 Les sociétés en participation, sous réserve de l’option;
 Les groupements d’intérêt économique(GIE).
 …etc.

III- Les exonérations de l’IS


Dans son article 6, le CGI distingue entre :
Les exonérations et imposition aux taux réduits permanentes ;
Les exonérations et imposition aux taux réduits temporaires.

1- Les exonérations et impositions aux taux réduits permanentes


Le CGI a prévu certaines exonérations et de réductions à caractère permanent.
a- Les exonérations totales permanentes :
Exemples d’organismes totalement exonérés de l’IS :
- les associations et les organismes légalement assimilés à but non lucratif ;
- la Ligue nationale de lutte contre les maladies cardio-vasculaires ;
- la Fondation Hassan II pour la lutte contre le cancer ;
- l’Université Al Akhawayne d’Ifrane, pour l’ensemble de ses activités ou
opérations et pour les revenus éventuels y afférents ;
- l’Agence Bayt Mal Al Quods Acharif ;
- … ETC. (voir Article 6 du CGI pour le reste des exonérations totales
permanentes)

b- Les exonérations totales suivies d’une réduction permanente :


Exemples : Les entreprises installées dans les « Zones d’accélération industrielle ».

c- Les réductions permanentes :


Exemples : Les entreprises exportatrices
2- Les exonérations et imposition aux taux réduits temporaires

Les exonération et réductions temporaires en matière d’IS prévu par l’article 6 du CGI
concernent :

a- Les exonérations temporaires :

Exemple : Les sociétés industrielles

b- Les réductions temporaires :

Exemple : Les établissements privés d’enseignement ou de formation professionnelle


IV- La territorialité de l’IS
Sous réserve du respect de principe de prééminence des conventions fiscales
internationales, tous les bénéfices et revenus des sociétés réalisés au Maroc quel que
soit leur siège sont imposables à l'IS.

1. Sociétés résidentes au Maroc


Les sociétés résidentes, en ce sens ayant leur siège au Maroc sont placées sous le droit
marocain et de ce fait sont passibles à l’IS pour la totalité de leurs bénéfices ou
revenus réalisés au Maroc (même à titre occasionnel).

2. Sociétés non résidentes au Maroc


Les sociétés n'ayant pas leur siège au Maroc, appelées «Sociétés non résidentes» par
le CGI, sont imposables sur les bénéfices ou revenus qu'elles réalisent en contre partie
des travaux et services rendus au Maroc.
Ainsi, ces sociétés sont imposables en raison des produits bruts des travaux qu’elles
exécutent ou de services qu’elles rendent:
• soit pour le compte de leurs propres succursales ou leurs établissements au
Maroc;
• soit pour le compte de personnes physiques ou morales indépendantes,
domiciliées ou exerçant une activité au Maroc.
CHAPITRE II
La base imposable de l’IS
I) Mécanismes du passage du résult1at comptable au résultat fiscal
II) Analyse fiscale des charges
1- Conditions générales de déductibilité fiscale des charges
2- Analyse des différentes charges
III) Analyse fiscale des produits
IV) Le report déficitaire
V) Les amortissements différés

CAS de synthèse
CHAPITRE II) La base imposable de l’IS
I- Mécanismes du passage du résultat comptable au résultat fiscal
1- Principe et étapes du passage du résultat comptable au résultat fiscal
2- Application (Exercice n°1)
II- Analyse fiscale des charges
1- Conditions générales de déductibilité fiscale des charges
2- Analyse des différentes charges
2-1) Les achats
a- Conditions de déduction
b- Application (Exercice n°2)
2-2)Les frais du personnel
a- Conditions de déduction
b- Application (Exercice n°3)
2-3)Les impôts et taxes
a- Les impôts déductibles et les impôts non déductibles
b- Application (Exercices n°4 et N°4 Bis)
2-4)Les autres charges
2-4-1) Analyse fiscale
2-4-2) Application (Exercice n°5)
2-5)Les charges financières
a- Les conditions de déductibilité
b- Applications (Exercices 6 et 7)
2-6)Les amortissements et les provisions
2-6-1) Les amortissements
a- Les dotations aux amortissements des immobilisations en
non valeurs.
b- Les dotations aux amortissements des immobilisations
Corporelles
c- Exercices d’application (Exercices 8,9, 10 et 11)
2-6-2) Les provisions
a- Les conditions de déductibilités fiscales des provisions
b- Traitement fiscal des provisions couramment pratiquées
2-7) Les charges non déductibles en partie
III- Analyse fiscale des produits
1- Appréciation fiscale des différents produits
a- Les produits d’exploitation
b- Les produits financiers
c- Les produits non courants
3- Application (Exercice 12)
IV) Le report déficitaire
V) Les amortissements différés

Cas de synthèse
CHAPITRE II
La base imposable de l’IS

I) Mécanismes du passage du résultat comptable au résultat fiscal

1- Principe et étapes du passage du résultat comptable au résultat fiscal

Le résultat fiscal constitue la base imposable de l’IS. Il est établi à partir du résultat
comptable auquel on applique certaines règles fiscales qui sont, théoriquement,
indépendantes des règles comptables. Il en résulte que le résultat comptable et le
résultat fiscal sont différents dans la majorité des cas.

En effet, le résultat fiscal imposable est déterminé, conformément à la réglementation


fiscale, à partir du résultat comptable rectifié par la réintégration de toutes les charges
non admises fiscalement en déduction et la déduction de certains produits exonérés
totalement ou partiellement.

Le passage du résultat comptable au résultat fiscal se déroule en trois étapes :

1. Détermination du résultat comptable ;


2. Détermination des corrections fiscales ;
3. Établissement du tableau extra comptable du passage du résultat comptable au
résultat fiscal.

Analysons donc chacune de ces étapes.

 Etape 1 : Détermination du résultat comptable (RC):

La tenue d’une comptabilité régulière est obligatoire en vue d’établir le compte produit
et charges qui fait dégager le résultat avant impôt (le résultat comptable).

 Etape 2: Détermination des corrections fiscales :

Ces corrections concernent :

Certains produits comptabilisés mais qui ne sont pas imposables soit


totalement soit partiellement. Ces produits non imposables, appelés
aussi les déductions, doivent être déduits du résultat comptable.
Exemple de déduction : Dividende reçu d'autres sociétés ;
Certaines charges même supportées par la société ne sont pas acceptés
en totalité ou partiellement en déduction fiscale. On les réintègre au
résultat comptable. C'est ce qu'on appelle des réintégrations ou
charges non déductibles.
 Exemple de réintégration: valeurs des cadeaux publicitaires
offerts par la société mais ne portant ni le nom ni le sigle de la
société;

 Etape 3: Établissement du tableau extra comptable du passage du


résultat comptable au résultat fiscal :

Le résultat fiscal est déterminé ainsi :

Résultat fiscal = Résultat comptable + Réintégrations - Déductions


II) Analyse fiscale des charges

1- Conditions générales de déductibilité fiscale des charges

Pour que les charges soient déductibles fiscalement, il faut qu’elles remplissent
certaines conditions :

1. Etre admises par le CGI.


2. Le rattachement : les charges doivent se rattacher à la gestion de la société et
être exposées dans l’intérêt de l’exploitation. Ne sont pas donc déductibles toutes
les dépenses personnelles engagées par le dirigeant ou par le personnel de la
société
3. La réalité : les charges doivent correspondre à une charge effective, et être
appuyées de pièces justificatives probantes ; être justifiées par une facture ou un
document
4. La comptabilisation :Les charges doivent être constatées à la comptabilité.
5. La liaison à l’exercice : Les charges doivent être comptabilisées au cours de
l'exercice au titre duquel elles ont été engagées. Les charges déductibles sont
celles qui affectent le résultat de l’exercice au cours duquel elles ont été engagées
quel que soit la date de paiement.
6. L’incidence: Ne sont pas déductibles par exemples certaines charges liées à
l’acquisition des immobilisations ou au prolongement de la durée de vie de ces
dernières.

Les charges qui ne respectent pas ces règles sont appelés non déductibles et donc
sont reprises extra-comptablement comme réintégrations.
2- Analyse des différentes charges

2-1) Les achats

a- Les conditions de déduction des achats

 Les achats doivent être comptabilisés pendant l’exercice à partir de leur


réception même si la facture n’a pas été reçue et le prix n’a pas été payé à la fin de
l’exercice.

b- Application

Exercice n°2
La Société « Media » a réalisé en N un bénéfice comptable avant impôt
de 310 000 DH. Les produits comptabilisés et non imposables s’élèvent à
55 000 DH. Parmi les dépenses comptabilisées, les éléments suivants sont soumis à
votre appréciation :
1. Marchandises reçues non encore payées à la fin de l’exercice 120 000

2. Avances sur marchandises non encore reçues à la fin de l’exercice 10 000

3. Achat d’Emballages perdus 15 00


4- Achat d’Emballages récupérables identifiables 25 00

5. Marchandises reçues, factures non parvenues 30 00


6. Importation des matières premières 50 00
7. Droits de douane sur importation des matières premières 20 000

8. Droits de douane sur de matériel de production 40 00

9 Achat d’un micro-ordinateur pour les besoins du bureau 10 00

10 Achat d’un logiciel d’informatique pour le service comptabilité 3800

11 Frais portuaires relatifs à l’importation de marchandise 18 000

TAF :
1- Analyser, sur le plan fiscal, chacune des dépenses présentées dans le tableau
ci-dessus (réponses brièvement et clairement justifiées).
2- Calculer le résultat fiscal de la société « MEDIA » pour l’exercice N ?
2-2) Les frais du personnel

a) Conditions de déduction

Les rémunérations directes et indirectes sont admises en déduction des résultats dans
la mesure où elles correspondent à un travail effectif, et qu’elles ne soient pas
excessives par rapport au travail rendu.

b) Les composantes des frais du personnel

 La rémunération du personnel :Elle comprend deux éléments : la


rémunération de base (déductible) et les suppléments de rémunération
(exemples : les primes allouées, les indemnités, allocations et
remboursements forfaitaires de frais, l'aide au logement…etc .). Ces
suppléments de rémunération sont déductibles.
 Les charges patronales de sécurité sociale retraite : cotisation patronale
de sécurité sociale, cotisation patronale de retraite, d’assurance maladie…etc.
 Les frais de formation de personnel :cours, stage, bourse d’étude, cours du
soir au Maroc, cours à l’étranger…etc ;
 Les tenues de travail…etc.

Remarque1 : Les rémunérations allouées aux dirigeants des sociétés soumises à l’IS
sont déductibles du résultat fiscal à condition qu’elles n'excèdent pas la rétribution
normale des fonctions exercées par les intéressés.

Remarque 2 : Les sommes versées, avant l’impôt sur les sociétés, et correspondant à
une « Participation aux bénéfices de la société », 2 cas peuvent se présenter :

Les sommes distribuées au personnel dirigeant (donc non salarié) ne sont pas
déductibles car elles ne sont pas considérées comme charges;
Les sommes distribuées à un salarié sont déductibles car elles sont considérées
comme charges salariales(En effet, il s’agit d’un complément de salaire
imposable en matière d’IR).
c) Application

Exercice N°3

Vous êtes assistant comptable d’une société soumise à l’IS. Il vous est demandé
d’étudier différentes dépenses (montants en DH) qui sont susceptibles d’entraîner des
réintégrations pour pouvoir déterminer le résultat fiscal de cette société :
Nature et montants (en DH) des charges
1- Salaire de gérant unique d’une SARL : 120 000
2- Salaire du fils du directeur (stage de 2 mois) : 6000
3- Salaire de l’épouse du directeur qui se présente rarement dans la société : 80 000
4- Salaire d’un agent de sécurité non déclaré : 24 000
5- Frais du stage à l’étranger des cadres de l’Entreprise : 150 000
6- Cotisations patronales à la CNSS : 35 000

TAF : Quel est le sort fiscal des charges ci-dessus ? (réponses brèves et claires)

Solution Exercice N°3:


1) Le salaire du gérant est déductible
2) La rémunération de ce stagiaire correspond à un travail effectif et en plus elle
n’est pas excessive. Donc c’est déductible ;
3) Condition de travail effectif non remplie, donc il faut réintégrer : 80 000 DH
4) Salarié non déclaré = pas de pièce justificative. Donc il faut la réintégrer:
24 000 DH.
5) Les frais de formation sont déductibles.
6) Les cotisations patronales sont déductibles.

2-3) Les impôts et les taxes :

Tous les impôts et les taxes sont déductibles sauf exception :

a-Impôts déductibles et Impôts non déductibles

 Impôts déductibles
 Taxe professionnelle ;
 Taxe d’habitation ;
 Taxe des services communaux ;
 Taxe de voirie : pour ceux qui utilisent les voies publiques, exemple : café,
restaurant…
 Vignettes automobiles ;
 Droits de timbres ;
 Droits de douanes : sauf s’il s’agit DD/immobilisation ;
 Droits d’enregistrement si comptabilisés parmi les charges.
Remarque :
Les droits de douane relatifs à l’importation d’une immobilisation sont à ajouter
au coût d’acquisition de ladite immobilisation. Donc ces droits ne sont pas
déductibles.

 Impôts non déductibles


 Impôt sur les sociétés.

b-Application

Exercice N°4
1. TVA du quatrième trimestre
2. Droits d’enregistrement relatifs à l’acquisition d’un dépôt (immobilisés)
3. Pénalité fiscale
4. Amende pour retard de paiement de la TVA du troisième trimestre
5. Pénalités relatives au non-respect de la réglementation des prix
6. Contravention au code de la route
7. La taxe professionnelle (TP)

Solution de l’exercice d’application n°4


1- La TVA n’est pas déductible car elle n’est pas une charge effective. En effet,
l’entreprise ne fait que la collecter pour le compte de l’administration fiscale
(44756: Etat tva due).
2- Les droits d’enregistrement sont ici une immobilisation en non-valeur. Donc non
déductibles.
3- Les Pénalités Fiscales sont non déductibles..
4- Les majorations (fiscales !) de retard sont non déductibles.
5- Ces pénalités ne sont pas déductibles.
6- Les contraventions relatives à l’infraction du code de la route sont non déductibles.
7- La TP est déductible.
Complément :
Les amendes, pénalités et majorations fiscales : Ne sont pas
déductibles
Amendes pénales : Déductibles du résultat fiscal de l'exercice
au cours duquel le jugement définitif est intervenu.
Ne sont pas déductibles : Les amendes, pénalités et
majorations mises à la charge des sociétés pour infractions à :
La législation du travail
La réglementation de la circulation
Le contrôle des changes ou des prix
Code de de commerce SAUF
MAJORATIONS ET PENALITES
CONTRACTUELLES POUR
CAUSES DE RETARD DE
PAIEMENT

Exercice N°4 BIS


Quel traitement fiscal doivent subir les éléments suivants ?
1- Taxes sur les véhicules automobiles dont 3 000 DH relatifs à la vignette de voiture
de l’épouse du directeur : 38 000 DH
2- 4ème acompte d’IS de la société : 40 000 DH
3- Droits d’enregistrements relatifs à l’achat d’un point de vente(non immobilisés) :
25 500 DH
4- Taxe des services communaux : 380 DH
5- Majoration pour dépassement du délai de paiement de la taxe professionnelle :
850 DH
6- Pénalité relative au non-respect de la réglementation des prix : 700 DH
7- Contravention pour dépassement de 35% en charge autorisée d’un camion
de la société transportant des marchandises à un client : 1000 DH
2-4)Les autres charges :

Cette catégorie englobe un ensemble hétérogène de frais généraux qu’il convient


d’étudier et d’analyser fiscalement :

2-4-1) Analyse fiscale

a- Transports et déplacements

Les frais du transport et déplacement sont déductibles du résultat imposable. Il s’agit :

 Des frais de transport de matière et produits marchandises que


l’entreprise n’assure pas par ses propres moyens.
 Des frais de déplacement et de représentation dans la mesure où elles
correspondent effectivement à des dépenses professionnelles et sont
assortis de justification suffisante.

b- Les loyers
Les loyers des locaux professionnels, des terrains, du matériel et des locaux affectés au
logement du personnel de la société constituent des charges déductibles.
A noter que les loyers versés d’avance au bailleur à titre de garantie, sont inscrits au
compte « 3491 : charges constatées d’avance » et ne constituent pas de ce fait des
charges déductibles.

c- Redevances crédit-bail

 Le crédit-bailest un engagement contractuel de la part d'un locataire à payer à


un bailleur des redevances périodiques en contrepartie du droit à utiliser un
actif lui appartenant.
 Les biens objet de leasing ne doivent pas figurer à l’activité du bilan pendant la
période de location.
 Les redevances crédit-bail sont assimilées à des loyers déductibles. Si le bien
est acquis par l’utilisateur à l’expiration du contrat, il est porté en
Immobilisation pour sa valeur de rachat appelé Indemnité de rachat.

d- Les frais d’entretien et de réparation

 Ces frais sont déductibles s’ils sont destinés à maintenir (entretien) et remettre
en l’état normal(réparation) l’utilisation des immobilisations de l’entreprise;
 Ils ne seront pas déductibles s’ils augmentent la valeur de l’immobilisation.

e- Rémunération d’intermédiaire et honoraires


Il s'agit notamment :
 de commissions versées à des intermédiaires non-salariés en vue de l'obtention
d'un marché (marché public, marché à l'exportation ou autres) ;
 d'honoraires versés à des cabinets de conseil en matières comptable, juridique
ou fiscale, en organisation, en gestion, audits divers, etc ;
 de frais d'actes et de contentieux relatifs à des acquisitions d'immobilisations ou
à la constitution de la société, ainsi que les frais d'hypothèques.

Ces charges sont déductibles du résultat fiscal de l’exercice concerné lorsqu’elles sont
engagées pour les besoins de l’activité.

f-Primes d’assurance

 Cas de l’assurance non vie

Il y’a lieu de comprendre parmi des charges déductibles dans l’exercice, les primes
d’assurance payées en vue de garantir les risques courus par le personnel de
l’entreprise et par ses divers éléments d’actif (incendie, responsabilité civile)

 Cas particulier de l’assurances-vie2

Les primes d’assurance sur la vie ne sont déductibles que si elles sont contractées au
profit du personnel et non au profit de la société3. Dans ce dernier cas, les primes
d’assurance vie sont assimilées à des placements de fond (actif et non des charges).

g-Les cadeaux publicitaires

Les cadeaux publicitaires distribués gratuitement sont déductibles sous certaines


conditions :

 Leur valeur unitaire maximale de cent (100) dirhams ;


 Ils doivent porter soit la raison sociale, soit le nom ou le sigle de la société…

Si l’une de ces conditions n’est pas respectée, la valeur totale des cadeaux est à
réintégrer.

h-F rais postaux et frais de télécommunications :

Sont déductibles comme charges courantes, les frais engagés pour l'achat de timbres
postaux ainsi que les frais se rapportant aux recommandés, téléphone, Internet et colis
postaux…Etc.

2
En règle générale, l’assurance-vie ici a pour objet de compenser le préjudice qui résulterait pour la
société en cas du décès de la personne visée au contrat.
3
Les primes d’assurance vie au profit de la société sont contractées sur la tête du personnel
dirigeant : chef d'entreprise, administrateur ou gérant de société, directeur.
i- Les dons :

Le CGI a prévu trois catégories de dons : les dons déductibles sans aucune limitation,
les dons déductibles, mais avec limitation et les dons non déductibles.

Examinons le sort fiscal de chaque catégorie de don :

 Les dons déductibles sans limitation

Il s’agit des dons en argent ou en nature octroyés aux organismes suivants4 :

Habous publics
Entraide nationale
Associations reconnues d’utilité publique
Etablissements publics qui dispensent des soins de santé (hôpitaux,
dispensaire) ou qui assurent des actions culturelles, cd’enseignement
ou de recherche
Comité olympique marocain
Fédérations sportives
…Etc.

 Les dons déductibles à concurrence de 2 pour mille du CAHT

Il s’agit des dons octroyés aux œuvres sociales des entreprises publiques ou
privées.

 Les dons non déductibles

Tous les autres dons (non cités ci-dessus) sont non déductibles.

j- Les jetons de présence et tantièmes :

 Les jetons de présence

Ils sont des sommes allouées aux membres de conseil d’administration (et de conseil du
surveillance) par l’assemblé générale (ordinaire) sont assimilés fiscalement aux salaires
(donc déductibles).

 Les tantièmes spéciaux

Ils sont versés aux membres du conseil d’administration pour des missions accomplies
dans l’intérêt de la société. Ils sont fiscalement déductibles.

4
Voir annexe 1 pour la suite de ces organismes.
2-4-2) Application

EXERCICE N°5

Précisez le sort fiscal des charges suivantes relatives à l’exercice N d’une société de
textile installée à Fès. Justifiez brièvement vos éléments de réponse ?
1. Dons en argent de 60 000 DH versés comme suit :
30 000 DH à la fondation Mohammed V pour la solidarité ;
10 000 DH pour une association culturelle de la ville
;20 000 DH à l’Ecole Supérieure de Technologie ;
2. Frais de restauration et d’hébergement d’un consultant qui a réalisé une mission de
5 jours de consulting informatique à la société : 10 000 DH ;
3. Loyer d’un atelier situé à la zone industrielle : 5000 DH ;
4. Honoraire d’un commissaire aux comptes : 3000 DH ;
5. Frais de connexion internet : 2 400 DH ;
6. Le loyer d’un nouveau point de vente de la société, versé d’avance à titre de
garantie : 10 000 DH ;
7. Impôt sur le Revenu des salariés de la société : 22 000 DH ;
8. Cotisations salariales à la CNSS : 45 000 DH ;
9. Charges relatives à un contrat de crédit bail (Machine): 7 000 DH ;
10. Indemnité de rachat du matériel ayant fait l’objet de leasing : 28 000 DH ;
11. Rénovation d’une machine de confection automatique programmable : 7 000 DH ;
12. Réparation d’une machine de repassage : 500 DH ;
13. Prime d’assurance d’accident de travail couvre la période du 1er juillet 2016 au 30
juin 2017.
14. Prime d’assurance vie contractée au profit de la société au nom du dirigeant
principal : 12 000 DH ;
15. Frais de réception d’un client étranger : 15 000 DH ;
16. Cadeaux pour les clients :
Cinquante tee-shirts blancs unis : valeur unitaire : 90 DH ;
Vingt Agendas portant le sigle de la société. Valeur unitaire 120 DH ;

Solution Exercice 5
1) -30 000 DH à la fondation Mohammed V pour la solidarité : déductibles car
cette institution figure dans la liste des organismes pour lesquels les dons sont
déductibles sans limitation ;
-20 000 DH à l’EST : déductibles (même justification précédente) ;
-10 000 DH pour une association culturelle de la ville : Non déductibles car cette
association ne figure pas dans la liste précitée.
2) Les Frais de restauration et d’hébergement du consultant sont déductibles car
la mission s’est faite dans l’intérêt et le cadre d’exploitation de l’entreprise;
3) Le loyer de l’atelier est relatif à local professionnel : Donc c’est une charge
déductible.
4) Honoraire d’un commissaire aux comptes est une charge engagée dans l’intérêt
de la société donc déductible.
5) Les frais de connexion internet sont des frais de communication donc
déductibles.
6) Le Loyer versé d’avance à titre de garantie est une créance immobilisée et non
une charge donc non déductible.
7) L’IR salarial est retenu à la source et l’entreprise joue le rôle de « Tiers
payeur ». Il s’agit d’impôt personnel du salarié et non une charge pour
l’entreprise. Donc les 22000 DH sont non déductibles.
8) Les cotisations salariales à la CNSS sont à la charge des salariés et non de
l’entreprise. Donc non déductibles.
9) Les redevances de crédit-bail sont déductibles car fiscalement, elles sont
assimilées à des loyers.
10) L’indemnité de rachat du matériel ayant fait l’objet de leasing est une
immobilisation (actif) et non une charge. Donc non déductible.
11) La rénovation de cette machine a pour effet l’augmentation de sa durée de vie.
Donc cette charge est non déductible (condition de l’incidence).
12) La réparation a pour objet de maintenir en l’état Immobilisation concernée.
Donc, il s’agit d’une charge déductible.
13) Les primes d’assurance d’accident de travail couvrent la période du 1er juillet
2016 au 30 juin 2017, donc :
- la partie déductible au titre de l’exercice 2016, est celle qui correspond à la
période du 01/07/2016 au 31/12/ 2016 ;
- la partie non déductible est celle qui correspond à la période de 01/01/2017 au
30 juin 2017
14) Primes d’assurance-vie contractée au profit de la société au nom du dirigeant
principal ne sont pas une charge déductible car ces primes sont assimilées
fiscalement à des placements des fonds qu’il faudrait porter en actif et non pas
en charge.
15) Les frais de réception de ce client constituent une charge engagée dans l’intérêt
de la société. Donc, c’est une charge déductible ;
16) Cadeaux pour les clients :
- Cinquante tee-shirts blancs unis : valeur unitaire : 90 DH : Non déductibles car
il n’est pas mentionné qu’ils portent le nom ou le sigle de la société. Donc le
montant non déductible est 50 x 90 = 4 500 DH ;
- Vingt Agendas portant le sigle de la société. Valeur unitaire 120 DH : La valeur
unitaire de l’agenda est supérieure au maximum autorisé à savoir 100 DH. Donc
le montant non déductible : 120 x 20= 2400 DH.
2-5) Les charges financières
2-5-1) La déductibilité des charges financières

a- Intérêts des emprunts : Les intérêts des emprunts sont déductibles à condition que
la dette soit contractée pour les besoins de la société et s’ils sont payés aux
organismes financiers.
b- Escomptes accordées aux clients : déductibles.
c- Pertes des changes : Lorsqu'un règlement se traduit pour la société par une
augmentation de la dette ou une diminution de la créance par rapport aux montants
comptabilisés, pour cause de fluctuation monétaire, l'opération entraîne la
constatation d'une perte de change déductible.
d- Intérêts des comptes courants créditeurs :Les intérêts relatifs aux sommes
avancées par les associés à la société pour les besoins de l'exploitation ne sont
déductibles qu’à 3 conditions :
 Le capital social soit entièrement libéré ;
 Tout le montant total des sommes portant intérêts déductibles ne peut excéder le
montant du capital social : En effet, les sommes prêtées par les associés à la
société, et portant intérêts déductibles ne peuvent excéder le montant du capital
social ;
 Le taux des intérêts déductibles ne peut être supérieur à un taux fixé annuellement,
par arrêté du Ministre chargé des finances.
2-5-2) Application

EXERCICE N°6
Une société donnée a un capital social de 1000 000 DH intégralement libéré en
2018. Les intérêts servis aux associés et relatif au compte courant s’élèvent à
144 000 DH. Ces intérêts rémunèrent une avance en c/c de 1 200 000 DH.
Informations complémentaires :
- Taux pratiqué (servi) 12 %.
- Taux réglementaire 6 %.
TAF :Calculer le montant des intérêts non déductibles ?

SOLUTION EXERCICE 6
Condition 1) Le capital est entièrement libéré.
Condition 2) Le montant de l’avance en compte courant des associés> montant capital
Donc: Montant à réintégrer du fait de la limitation du capital:
(1 200 000 – 1 000 000) x12% = 24 000 DH
Condition 3) Le taux servi>taux règlementaire
Donc: Montant à réintégrer du fait de la limitation du taux :
1000 000 x (12% - 6%) = 60 000 DH
Montant total à réintégrer : 84 000 DH
2-6) Amortissements et Provisions
2-6-1) Les amortissements

a) Les dotations aux amortissements des immobilisations en non valeurs :


Les immobilisations en non valeurs (exemple : les frais de constitution) doivent être
amortis à taux constant, 5 ans à partir du premier exercice de leur constatation en
comptabilité. Pour l’amortissement de ces immobilisations, il ne faut pas pratiquer de
prorata la 1ère année.

Exercice d’application n°7


Le 20 septembre 2017, une société a acheté un terrain pour un montant de 1.000.000
DH. Les droits d’enregistrement (immobilisés) s’élèvent à 60.000 DH.

TAF: Quel est le montant des annuités de l’amortissement des droits


d’enregistrement de cette immobilisation, déductibles pour chacune des années
concernées par cet amortissement ?

Solution:
Dotations d’amortissement à appliquer en 2017 = 60000/5=12 000 DH
Ultérieurement
Année 2018 = 12.000 DH
Année 2019 = 12.000 DH
Année 2020 = 12.000 DH
Année 2021 = 12.000 DH

b) Les dotations aux amortissements des immobilisations corporelles:

Ces dotations concernent les immobilisations corporelles qui se déprécient par le


temps ou par l'usage :

 Point de départ de calcul des amortissements


Les dotations aux amortissements sont déductibles à partir du premier jour du mois
d'acquisition des biens. Toutefois, lorsqu'il s'agit de biens meubles qui ne sont pas
utilisés immédiatement, la société peut reporter leur amortissement jusqu'au premier
jour du mois de leur utilisation effective.
Remarque:
En cas d’acquisition de l’immobilisation en cours de l’exercice, il faut appliquer le
prorata temporis. Cependant, on considère que chaque fraction de mois est égale
à 1 mois.

Exemple :
-Le 28-04-19 : achat d’une machine à 100 000 DH. Durée d’amortissement : 5ans.
Annuité 2019 = 100 000 x 20% x 9/12 = 20 000 x 3/4 = 15 000 DH

Mais si l’on considère que la machine n’a été mise en service que le 01-07-19 :

Annuité 2019 : 100 000 x 20% x 6/12= 10 000 DH.

 Taux d’amortissement (linéaire)

Le taux d’amortissement = (1/durée) x100.

Exemple : si la durée d’utilisation d’une machine est de 5 ans, on aura ainsi :

Taux d’amortissement= (1/5) x 100 = 20 %

 La base d’amortissement

L'amortissement se calcule sur la valeur d'origine (càd le prix de revient) hors TVA
déductible sur immobilisation, telle que cette valeur est inscrite à l'actif immobilisé.
Toutefois, il faut tenir compte de la valeur d’origine TTC, lorsque la TVA n’est pas
déductible (exemple : voiture du tourisme).
La base d’amortissement est constituée par :
-Le coût d'acquisition qui comprend le prix d'achat augmenté des autres frais de
transport, frais d'assurance, droits de douanes et frais d'installation ;
-Le coût de production pour les immobilisations produites par l'entreprise pour elle-
même ;
-La valeur d'apport stipulée dans l'acte d'apport pour les biens apportés ;
-La valeur contractuelle pour les biens acquis par voie d'échange.

Remarque Importante :
Les amortissements fiscalement déductibles relatifs aux voitures de tourisme sont
calculés sur une base MAXIMUM TTC de 300 000 DH par véhicule amortissable
sur 5ans

.
Exercice n°8
Une société a acheté Le 01/01/N une voiture de tourisme à 600 000 DH HT, TVA 20%
non déductible.

TAF :
1. Calculer dotations comptables des amortissements.
2. Calculer le montant fiscalement déductible.
3. Calculer le montant des dotations à réintégrer.

Solution Exercice n°8


1- Calcul des dotations comptables des amortissements :

Prix de revient TTC x 20% = (600 000 x 1,20) x 20% = 144 000 DH

2- Amortissement fiscalement déductibles :

600 000 300 000 donc on prend 300 000 DH comme base :

300 000 x 20% = 60 000 DH

3- Montant des Amortissements à réintégrer :

144 000- 60 000 =84 000 DH

 La déductibilité des dotations aux amortissements:


La déduction des dotations aux amortissements est effectuée dans les limites des taux
admis d'après les usages de chaque profession, industrie ou branche d'activité. Elle est
subordonnée à 2 conditions :

- Les biens doivent être inscrits dans un compte de l'actif immobilisé ;


- L’amortissement doit être régulièrement constaté en comptabilité.
En cas de cession ou de retrait de l'actif des véhicules dont l'amortissement est fixé
comme prévu ci-dessus, les plus-values ou moins-values sont déterminées compte tenu
de la valeur nette d'amortissement à la date de cession ou de retrait.

Par ailleurs, la société qui n'inscrit pas en comptabilité la dotation aux amortissements
se rapportant à un exercice comptable déterminé perd le droit de déduire la dite
dotation du résultat dudit exercice et des exercices suivants et ce conformément aux
dispositions du 11ème alinéa de l’article 10(I-F-1°-b) du C.G.I.
 Cas de l’amortissement dégressif :
Ce système d'amortissement est applicable, sur option irrévocable, aux biens
d’équipement, à l’exclusion des immeubles et des véhicules de transport des
personnes. Le taux d’amortissement dégressif est obtenu en multipliant le taux
d’amortissement linéaire par un coefficient de :

 1,5 si la durée d’amortissement est 3 ou 4 ans ;


 2 si la durée d’amortissement est 5 ou 6 ans ;
 3 si la durée d’amortissement est supérieure à 6 ans.

2-6-2) Les provisions


a- Les conditions de déductibilités fiscales des provisions

Pour qu’une provision soit fiscalement déductible, elle doit répondre à certaines
conditions de fond et de forme :
 Conditions de fond
Les conditions de fond sont au nombre de trois :
 La provision doit être destinée à faire face à une dépréciation, à une perte
ou à une charge déductible :Une provision n'est pas déductible si les dépenses
auxquelles elle est destinée ne sont pas elles-mêmes déductibles.
 Les pertes et charges doivent être nettement précisées quant à leur nature :
c'est-à-dire qu'il y ait individualisation soit de l'élément d'actif susceptible de
faire l'objet de la dépréciation ou de perte, soit de la nature de la charge à
prévoir. Le montant de cette perte ou de cette charge doit être susceptible d'être
évalué avec une approximation suffisante.
 Les pertes et charges doivent trouver leur origine dans l'exercice en cours :
La probabilité des pertes ou charges susceptibles de justifier la constitution de
provisions, doit être appréciée à la date de clôture de l'exercice.

 Conditions de forme
Pour qu’elles soient déductibles, les provisions doivent être effectivement constatées
dans les écritures comptables de l’exercice.

b-Traitement fiscal des Principales provisions couramment


pratiquées

b-1) Les provisions pour dépréciation :


Les provisions pour dépréciation ont pour objet de constater une diminution de la
valeur d'un élément de l'actif. Si la dépréciation est définitive, elle se traduit par une
moins-value ou une perte. Les principales provisions pour dépréciation sont :
 les provisions pour dépréciation des immobilisations non amortissables :
terrains, fonds de commerce (déductibles);
 les provisions pour dépréciation de stocks (déductibles) ;
 les provisions pour dépréciation de créances (créances douteuses ou
litigieuses) : La déductibilité de la provision pour créances douteuses est
conditionnée par l’introduction d’un recours judiciaire dans un délai de douze
12 mois suivant celui de sa constitution. Ainsi, les sociétés doivent, dans les
douze 12 mois qui suivent celui de la constitution de la provision :
- soit annuler la provision devenue sans objet avant l’expiration du délai précité;
- soit, exercer les poursuites judiciaires appropriées.
 les provisions pour dépréciation des portefeuilles titres :
Pour les titres cotés en bourse, la provision pour dépréciation se
justifie dès lors que le dernier cours en bourse précédant la clôture
de l'exercice est inférieur au prix d'acquisition.
Pour les titres non côtés, la provision se justifie dans la mesure où il
est établi(grâce notamment à un rapport établi par des experts ou des
commissaires aux comptes) que l'actif net réel de la société
émettrice, évalué à sa valeur actuelle, s'est déprécié, notamment du
fait des déficits cumulés, de la faillite ou de liquidation judiciaire.

b-2) Les provisions pour risques et charges


Les provisions pour risques et charges, peuvent être de nature diverse :
 Provisions pour procès ou litiges en cours : Lorsque des procès en cours sont
intentés à l’encontre de la société, et que des risques de versements de
dommages sont probables, la société peut constituer des provisions déductibles
pour faire face à cette situation.
 Provisions pour amendes et pénalités : Lorsque la société est amenée à payer
des amendes et pénalités, elle peut constituer une provision déductible, lorsque
ces amendes et pénalités sont elles-mêmes déductibles.
 Provisions pour propre assureur : Certaines entreprises industrielles ou
commerciales se constituent leur propre assureur, au lieu de se garantir auprès
d'une compagnie d'assurance, pour les risques auxquels sont exposés les divers
éléments de leur actif. Ces provisions destinées à faire face à un risque éventuel
ne sont pas déductibles.
 Provisions relatives aux indemnités de licenciement : Leur déductibilité est
subordonnée à la condition que les personnes dont la société envisage de se
séparer aient été expressément informées, au cours dudit exercice, de la fin de
leur mission ou de leur contrat dans les conditions prévues par le code du
travail.
 Provision pour garantie : C’est la provision constituée par une société dans le
but de couvrir le risque de la garantie donnée à ses clients. Cette provision n’est
pas déductible.
III) Analyse fiscale des produits

1) Appréciation fiscale des différents produits

a- Les produits d’exploitation

 Le chiffre d'affaires comprenant les recettes et les créances acquises se


rapportant aux produits livrés, aux services rendus et aux travaux immobiliers
réalisés :
Le CA est comptabilisé HT par les entreprises soumises à la TVA. Il comprend les
ventes livrées et les services rendus par l’entreprise. La vente des produits se rattache
à l'exercice au cours duquel la livraison est effectuée aux clients. Les prestations de
services sont rattachées à l'exercice au cours duquel est intervenue l'exécution des
prestations concernées. Le CA est imposable.
 Les redevances des brevets, marques, licences et droits similaires: constituent
des produits imposables compte tenu des termes du contrat de concession;
 Les produits accessoires: constituent des produits imposables ;
 La variation des stocks de produits :c’est un produit imposable ;
 Les immobilisations produites par l’entreprise pour elle-même :Il s’agit des
Immobilisations qui ont été produites par l’entreprise, et utilisées de façon
permanente pour ses propres besoins, cette production immobilisée est imposable.
 Les subventions d’exploitation : Sont celles acquises pour permettre à l’entreprise
de compenser l'insuffisance du prix de vente qui lui est imposé très souvent. Elles
sont donc imposées et rattachées à l'exercice où elles sont acquises ;
 Les jetons de présence et les tantièmes spéciaux reçus: la société peut être
désignée membre du conseil d'administration d'une autre société dans laquelle elle
détient une participation, en vertu des dispositions statutaires, elle peut percevoir
une rémunération en sa qualité d'administrateur. Les rémunérations qui lui sont
allouées sont alors imposables.

b-Les produits financiers

Il s’agit entre autres de:

 Produits des titres de participation


 Revenus des titres de placement
 Gains de change
 Intérêts créditeurs rattachés aux créances et prêts accordés par l'entreprise
 … Etc
Les produits financiers sont imposables à l’exception des revenus financiers perçus par
la société en sa qualité d’associée d’une autre société qui bénéficient de l’abattement de
100 % (Il s’agit, entre autres, des dividendes. Donc, ne sont pas imposables).

c-Les produits non courants :

 Le produit de cession des immobilisations: Ces produits sont constitués par le


prix de cession d’immobilisations incorporelles, corporelles et financières. Les
plus-values sont soumises à l’I.S.
 Les subventions :

Les subventions d’équilibre :


Les reprises sur subventions d’investissement :elles sont autorisées
à être réparties sur 5 ans. Ainsi, la subvention reçue se vire au CPC
par fractionnement et devient imposable par quote- part à chaque
exercice.
 Les indemnités
Si l’indemnité est allouée à la suite d’un vol ou de charges
d’exploitation, elle constitue une recette imposable.
Le capital versé par la compagnie d’assurance-vie à une
entreprise constitue un produit imposable après déduction
des cotisations versées qui étaient non déductibles les
exercices précédents.
Les dédommagements suite à une rupture de contrat, d’un
retard d’exécution d’un marché ou pour d’autres raisons sont
des recettes imposables.
 Les dégrèvements sur impôts déductibles : Ils sont imposables. Les
dégrèvements accordés à la société par l'administration fiscale sur les impôts
déductibles constituent des produits non courants de l'exercice de leur
notification au contribuable. Il est à noter que les dégrèvements accordés en
matière d’I.S. ne constituent pas un produit imposable du fait que le montant de
cet impôt n’est pas déductible.
2) Application
Exercice d’application n° 12
Une société a réalisé au titre de l’exercice 2019, un bénéfice avant impôt de
500 000 DH.

- Les charges comptabilisées mais non déductibles fiscalement sont300 000 DH.
- Parmi les produits figurent les éléments suivants (montants en dirhams) :
1. Dégrèvement lié à l’IS de 2018 : 25 000 DH.
2. Transports facturés aux clients : 20 500
3. Jetons de présence perçus : 21 200
4. Intérêts bancaires reçus : 42 000
5. Dividendes reçus : 15 000
6. Profit de change : 12 400
7. Avances clients sur commandes non encore livrées : 15 000
8. Subventions d’exploitation reçue à l’exercice 2014:34 000
9. Dégrèvement d’un impôt déductible (taxe professionnelle) :15 000
10. Produits de cession des Immobilisations : 300 000

TAF : Déterminez le résultat fiscal de cette société

Solution de l’exercice n°12

ELEMENTS Réintégrations Déductions

Résultat Comptable 500 000

Charge Non Déductibles (CND) 300 000

Les Produits Non Imposables :


1-Dégrèvement lié à l’IS de 2018 : 25 000 DH. 25 000

5-Dividendes reçus : 15 000 15 000

7-Avances clients sur commandes non encore livrées : 15 000


15 000
∑ total 800 000 55 000

Résultat fiscal 745 000


Résultat fiscal= Résultat comptable + Réintégrations – Déductions
= 500 000 + 300 000 - 55 000
= 745 000 DH
Justifications :
1. Le dégrèvement d’un impôt non déductible (IS) est un produit non imposable.
Donc, on déduit25 000 DH.
2. Le transport facturé aux clients est un produit accessoire imposable.
3. Jetons de présence perçus sont des produits imposables.
4. intérêt bancaire sont des produits financiers imposables.
5. Les dividendes reçus bénéficient d’un abattement de 100%. Donc, il faut déduire
15 000 DH de la base imposable.
6. Le profit de change est un produit imposable.
7. Avances clients sur commandes non encore livrées : Une avance client est une
dette et non pas d’un produit : donc on déduit 15 000 DH de la base imposable.
8. Subventions d’exploitations : Produits imposable
9. Le dégrèvement d’un impôt déductible (c’est le cas de la taxe professionnelle ici)
est un produit imposable.
10. La vente d’immobilisations par une entreprise constitue une opération non
courante et lui procure une recette à caractère exceptionnel qui rentre dans la base
imposable.

IV) Le report déficitaire


En cas de déficit subi pendant un exercice, ce déficit est imputé sur le bénéfice de
l'exercice suivant5. Si ce bénéfice n'est pas suffisant pour que la déduction puisse être
intégralement opérée, l'excédent du déficit est reporté successivement sur les exercices
suivants jusqu'au quatrième exercicequi suit l'exercice déficitaire.
Le délai d'imputation du report déficitaire étant fixé à quatre exercices, tout déficit ou
fraction de déficit non déduit à l'intérieur de ce délai est considéré comme
définitivement perdu pour la société.
Toutefois, l’exercice du droit au report déficitaire est subordonné à certaines
conditions. De plus, l’imputation des déficits reportables doit se faire dans un certain
ordre :

1- Les conditions d’exercice du report déficitaire


L’exercice du droit au report déficitaire est subordonné aux conditions suivantes :
 La constatation d’une perte réelle :
Exemple: les déficits subis par des établissements exploités hors du Maroc.
En effet, dès l'instant où les bénéfices réalisés par ces établissements ne sont

5
Calcul du résultat net fiscal:
Résultat net fiscal: Résultat brut fiscal - Reports déficitaires imputés.
pas imposables au Maroc, leurs déficits subis hors du Maroc ne peuvent pas
être également imputés sur les bénéfices réalisés au Maroc.
 La réalisation de cette perte dans le cadre de la même société :
Les sociétés ne peuvent imputer sur leurs bénéfices que les déficits qu'elles
ont elles-mêmes subis.
Exemple : En cas de cession d'une entreprise déficitaire, la société
cessionnaire ne peut imputer sur ses propres bénéfices le déficit subi par la
société cédante6.

2- Ordre d'imputation des déficits reportables


Le résultat fiscal d'une société doit être déterminé en imputant les déficits
reportables dans l'ordre prioritaire suivant ;

 D’abord, la part des déficits, hors amortissements, dont le report est limité
dans le temps (4 ans) ;
 Ensuite, la part du ou des déficits correspondant aux amortissements, dont
le report n'est pas limité dans le temps. Donc, la limitation des 4 ans ne
s’applique pas au déficit ou fraction de déficit correspondant à des
amortissements régulièrement comptabilisés et compris dans les charges
déductibles de l’exercice. (voir complément suivant).

v)Les amortissements différés


Lorsqu’un exercice comptable est déficitaire, la législation fiscale permet à la société
de déduire ce déficit du résultat (bénéficiaire) de l’exercice comptable suivant.
Lorsque le résultat de l’entreprise suivant ne permet pas l’absorption du déficit (en
totalité ou en partie) celui-ci peut être déduit des exercices comptables suivant
jusqu’ au 4ème exercice. La limitation du délai de déduction n’est pas applicable au
déficit ou à la fraction du déficit correspondant à un amortissement régulièrement
comptabilisé.

Le déficit (produits – charges) peut être scindé en 2 parties :

 Le déficit hors amortissements: reportable sur les 4 exercices suivants ;


 Le déficit dû aux amortissements : reportable sur les exercices suivants sans
limite.
Une société a donc intérêt à imputer en priorité les déficits (hors amortissements)
avant les amortissements pour ne pas perdre ce droit d’imputation des déficits.

6
Dans une opération de vente de tout ou d'une partie du capital d'une entreprise, le cédant est celui qui
vend les titres. Le cessionnaire est, lors de cette opération, celui qui achète les titres.
Exemple 1 :

Une société a réalisé au titre de l’exercice 2019 un déficit de

100 000 DH. Les amortissements comptabilisés de l'exercice

2019 s'élèvent à 20 000 DH.

Le droit du report du déficit sera prescrit au 31/12/2023 (à défaut de


bénéfice) mais uniquement pour 80 000 DH (càd : 100 000 – 20 000).
En effet, les 20 000 DH correspondant aux amortissements n'ont aucune
limitation dans le temps pour être imputés

Exemple 2 :
• Déficit 2014: 60 000 DH dont amortissements : 10 000 DH
• Déficit 2015 : 30 000 DH dont amortissements : 7 000 DH
• Bénéfice 2019 : 120 000 DH

Donc, si l’entreprise décide de déduire tous les déficits


précédents (On supposeque le taux est X%):

• IS 2019 = ( 120.000 - 10 000 – 30000 ) * X %


Explication : Le déficit hors amortissements est reporté
sur les 4 annéessuivantes: donc en fin 2019, le droit du report
est prescrit (terminé) pour
50 000 DH mais pas pour 10 000 car les déficits correspondant
auxamortissements différés sont reportables sans limite dans le
temps.
I) La cotisation minimale
La cotisation minimale (CM) est la somme minimale d’IS que doit payer une
société, bénéficiaire ou déficitaire aux services des impôts.

CM = Base x Taux

1-La base de la CM

La base de la cotisation minimale est égale à la somme des produits suivants :

 CAHT ;
 Autres produits d’exploitation (Voir plan comptable) ;
 Produits financiers (Exception faite pour les dividendes !) ;
 Subventions.
Remarque :
Les subventions d’exploitation et celles d’équilibre sont
imposables à 100% pour l’IS ainsi que pour la CM, alors les
subventions d’investissement ne sont imposables qu’à
concurrence de 1/5 chaque exercice.

2-Le taux de la CM
7
Taux normal : 0,5%
Taux réduit : 0,25% en faveur des sociétés de distribution de
produits énergétiques, celles de vente de produits de première
nécessité et de certains médicaments.

Remarque importante :
Le montant de la CM ne peut être inférieur à 3000 DH.

Exemple:

Suite au calcul de son IS, une société donnée obtient les


renseignements suivants :

 L’IS = 900 DH.


 La CM= 1 200 DH

Cette société doit retenir la plus grande valeur, donc celle de la


CM qui égale à 1 200 DH. Or, cette somme retenue est inférieure
à 3000 DH. Donc la société doit payer 3000 DH qui est la somme
minimale exigée par la loi.

3) L’exonération de la CM
Les entreprise nouvellement crées sont exonérées de la cotisation
minimale pendant les premiers 36 mois de leurs création
(création = inscription au rôle des patentes). Ce droit peut être
prolongé jusqu’à la fin des premiers 60 mois de la date de
création de la société.
4) Application
Exercice n° 13
 Les produits réalisés par une société de textile en l’année 12500 000
N sont les suivants :CAHT 320 000
 Produits financiers 160 000
 Subventions d’exploitation 300 000
 Revenus des immeubles non affectés à
l’exploitation

Dans les produits financiers on relève les éléments suivants ;


 Intérêts reçus : 80 000 DH.
 Escompte de règlement obtenu : 60 000 DH
 Dividendes : 180 000 DH.
TAF :Calculer le montant de l’IS dû par cette société en sachant
que son résultatfiscal imposable est de 120 000 DH.
Solution exercice n°13
 Calcul de l’IS
IS = 120 000 x 10% = 12 000 DH
 Calcul de la CM : La base de la CM
 CAHT 12 500 000
 Autres Produits d’exploitation + 300 000
 Produits financiers (Sauf dividendes) + 140 000
 Subventions d’exploitation + 160 000
= 13 100 000
Le montant de la CM =13 100 000x 0.5% = 65 500 DH
 L’IS effectif
(ou exigible) :CM
> IS65 500 > 12
000
Donc la société doit payer 65 500 DH au titre de l’IS relatif à l’année N.

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