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“Africa Geoscience Review, Vl. 1, No.3, 7p. 303-328, 2007 1117-370X/2007 Ail ight reserved Prine in France © 2007 Rock View Lid Hydrogéologie de la République du Bénin (Afrique de ’Ouest) M. BOUKARI Département des Sciences de la Terre, Faculté des Sciences et Techniques, Université d’ bomey-Calavi, 01 B.P. $26, Cotonou, Bénin, mboukeri@bj refer ong Résumé - Les prélévements hydriques pour 'approvisioanement en eau potable de Frensemble de Ia population du Bénin proviennent actuellement, pour plus de 97 %, des ressources souterraines, celle-ci étant en général exploitables a un coit relativement ‘moindre. Afin de mettre 8 I disposition des chercheurs, professionnels ot décideurs du secteur de eau, les connaissances scientifiques et techniques symthétiques sur les ressources en eau souterraine de l'ensemble du tertoze, les principaux acquis des travanx de prospections et de recherches hydrogéologiques entrepis 8 ce jour, ont été rassemblés, analysés et compilés, Les résultats de ce travail de symthése ont permis de définir quetre principales provinces hydrogéologiques pour l'ensemble du pays, dant deux a porositéessentiellement de fissures et fractures (squiferes discontinus) et deux & porosité essentiellement interstices (aquiféres continis). Ces provinces sont ensuite déerites, en mettant accent sur leur extension géographique, la structure et la puissance de leurs aquiféres respectifs Ia nature et le fonctionnement hydrodynamique de ces derniers, leur mode de recharge et la (qualité chimique des eaux de Jeurs nappes. L'existence de Thydrothermalisme dans la province sédimentaire c6titre est soulignés. Enfin, sont abordés les problémes hhydrogéologiques d'ordre quantitaif et qualitatif dont les solutions constituent les défis & relever en vue d'une utilisation durable ds ressources en eau souterraine disponibles. ‘Mots clés ~ Bénin, hydrogéologie, hydrochimie, approvisionnement en eav, gestion des eaux souterraines Hydrogeology of the Republic of Benin (West Africa) Abstract - The withdrawal rate forthe drinking water supply of the whole population of Bénin currently come, for more than 97 %, from: the groundwater, those being in general exploitable at a relatively lower cost. In onder to place at the disposal of the scientists, professionals and decision makers of the water sector, the scientific and technical knowledges on the groundwater resources of the whole of the territory, the principal results ‘of the geological and hydrogeological prospections and research to datc undertaken, were tathered, analyzed and compiled. The results of this synthesis work made it possible to define four principal hydrogeological provinces for the whole of the counity, including two provinces with primarily fracture porosity (provinces with discentinuous aquifers) and two provinces with primarily interstitial porosity (provinces with continuous aquifers). These provinces are then described, by stressing their geographical extension, the structure andthe thickness of their respective aquifers, the hydrodynamic nature and functioning of these aquifers, their ‘mode of recharge and the chemical quality of their groundwater. The hydrothermalism existence in the coastal sedimentary province is undetlined. Finally, the hydrogeological ‘quantitative and qualitative problems are tackled, whose solutions constitute the challenges to take up for & durable use ofthe available groundwater resources of the country. Key words - Bénin, Hydrogeology, Hydrochemistry, Water supply, Groundwater ‘management. 303 304 M.Bouksst INTRODUCTION La population du Bénin est évaluée & 6 752 369 habitants lors du troisieme Recensement Général de la Population et de IHabitat en 2002 (INSAE, 2003). Lrespérance de vie a la naissance est actuellement de 54 ans et la répartition par sexe indique 51,4 % de femmes Le Bénin est un pays relativement arrosé dont a moyenne pluviométrique annuelle est comprise, selon les régions, entre 900 et 1 300 ‘mm, voire 1 500 mm (Fig.1). Une bonne partie de ‘ces précipitations est reprise par une Evapotranspiration potentille trés élevée. Le reste alimente en partie un réseau de cours d’eau superficiels relativement dense et en partie les nappes d'eau souterraine. Les principaux cours eau sont tributaires du fleuve Niger au Nord (Alibori, Pendjari ct Sota) et de MOcéan Atlantique au Sud (Ouémé, Mono et Couto). Selon le Document de Politique Nationale de "Eau (MMEH, 2005), les apports intérieurs ct extéricurs d’eau s°élevent au Bénin & environ 25 milliards de métres cubes par an. Le méme document reléve qu’en supposant cette ressource constante, l'augmentation de la population réduit de manidre drastique la quantité d’eau disponible par habitant. En 1955 par exemple, la population du Bénin s’élevait a 2 111 000 habitants et la disponibilité en ressources en eau par habitant ct par an éiait de 12 622 m’, En 1990, cette population était de 4 622 000 habitants et la disponibilité en ressources en eau par habitant et par an n’état plus que de 5 825 rm’. Selon les estimations (MECCAG, 2000a et 20008), dans Mhypothése basse, ls population du Bénin pourrait atteindre 11 337 000 habitants en 2025, ce qui réduirait la quantité d'eau disponible par habitant et par an & 2 293m’. Dans hypothése haute, ces chiffres sont regpectivement de 13 243 000 habitants et 1983, m', sans tenir compte gu'en réalité, les ressources en eau totales du Bénin ne restent pas constantes. Flles diminuent pendant que la population augmente, du fait des aléas climatiques et de Pimpact négatif des activites anthropiques. Ces demiersniveaux de isponibilité placeraient le Bénin dans la catégorie des pays a pénurie grave, voire catastrophique, d’eau. Une tele situation est de nature & engendrer de sériewx problémes entre les différents utilisateurs, si des mesures préventives. ne sont pas prises & temps pour réguler les prélévements non seulement a interne pour ce qui est des ressources propres au Bénin, mais aussi a international, en ce q conceme les ressources partagées aver les Etats voisins. ‘Au stade actuel des connaissances des différentes unités hydrogéologiques et des conditions climatiques locales respectives, 1a recharge annuelle moyenne totale des aquiferes du Bénin est estimée & environ 1 $70 millions de 1m’ (Direction de I"Hyéraulique, 2000). Selon la meme source, en 2003, les quantités exploitées pour !"AEP n’atteignent qu’environ 30 mullions de m° en milieu urbain et 45 millions de m’ (10 (000 points d'eau fonctioanels environ, & raison ée 12 m° par jour par point d'eau) en milieu rural auxquele il faut ajouter 45 millions de m’ eo prélévements informels en milieu urbain comme en milieu rural, soit, au total, environ 120 millions de m'. Ces quantités exploitées, ‘comme déja mentionné, proviennent pour plus de 97 % des ressources en eaux souterraines. Celles-ci sont, malheureusement, de plus en plus menacées de pollution par les activités anthropiques, car Ie secteur de Massainissement est encore trés peu développé. ‘Au total, la garantic de la disponibilité en eau a moindre cott pour les générations présentes et futures du Bénin, pose de nombreux problémes actuels et émergents, parmi lesquels Je probléme crucial de Ia connaissance hydrogéologique des terrains. Le présent travail fait le point des principales études hnydrogéologiques rélisées & ce jour sur le pays. 1a pour but de contribuer & rendre facilement disponibles les principaux résultats de ces dudes, en vue de contribuer A faciliter identification et la conduite des projets de mise cn-valeur des ressources en eau souterraine et & mieux orienter les recherches hydrogéologiques futures. CONTEXTE GENERAL DU BENIN Cadre hydroclimatique Au Bénin, Jes températures moyennes annvelles sont comprises entre 26.5 et 27.5 °C selon les régions. Les plus fortes valeurs de année sont enregistrées entre janvier et avril. Elles peuvent atteindre 38 °C sous abri dans la zone septentrionale. Lihumidité relative est partout trés élevée durant Ta saison pluvieuse (80 % en moyenne entre juillet et septembre). Ce taux chute ydropéoogie de la République du Bénin (Aque de POses) 305 pendant la saison séche (surtout entre janvier et février) pour se situer & environ 35 % au Nord du pays, 45 % au Centre et 60 % au Sud ob influence de fa mousson humide persiste, Trois régimes pluviométriques annuels s‘observent, déterminant trois types de climat (le type équatorial de transition (ou subéquatorial humide) qui earactérise le secteur au Sud de la paralléle 7°45! de latitude Nord (Fig. 1, Zones 1 et 2) et comporte quatre saisons (une grande saison séche de novembre a avril, tune grande saison des pluies davril juillet, une petite saison séche de juillet & septembre et une petite saison des pluies de septembre a novembre) ; (i) le type tropical de transition qui caractérise le secteur compris entre les paralléles 7745" et 9700" de latitude Nosd (Fig. 1, Zone 3) et comporte également quatre saisons, mais of la petite saison séche se traduit par un féchissement plus ou moins sensible des pluies en Aoi; (il) le type tropical vrai ou soudanien (ou tropical continental) avec deux saisons bien ‘marquees (Fig. 1, Zones 4 ct 5) une saison séche de novemire & mars et une saison pluvieuse ou “hivemage" d’avril & octobre. Une analyse statistique approfondie de ces précipitations (Le Barbé et af., 1993, tableau 1) sur une longue période (1925-1984) a révélé qu’au Bénin, depuis la moitié des années 60, tes régimes pluviométriques connaissent des anomalies pat rapport & la normale dans leur répartition spatio-emporelle. En effet, les seisons pluvicuses ont été de plus en’ plus courtes avec une repartition non uniforme de la pluie dans Yespace. Les précipitations ont en général de plus en plus un caractére daverses borageuses localisées. Pendant la méme période, le régime pluviométrique interannuel est caractérisé par un deficit généralisé du Nord au Sud comme erslag Sor roiaare rw Le SERRUTT NTO Fig. 1. Localisation dela République du Bénin, avec les profils mensuels (histogrammes) ‘en % et la distribution spatiale des moyennes annuelles (courbes disovaleurs) en mn des récipitaions (d’aprés Le Barbé era, 1993). Fig.l. Republic of Benin location, with the monthly profiles (histograms) in % and the spatial distribution ofthe annual mean (curves) in mm of the rains (according to Le Barbé eta, 1993) 306 Tattestent bien Jes mtoyennes mobiles. Si fon excepte quelques améliorations sporadiques, le déficit annul varié en moyenne de 20% & 30 ey les plus forts défcits observés variant de $0 som en 1977 3 60 eam en (983. Diilleurs, il est appam que Tennée 1983, par exemple, n'a pas AE deficitaire seulement @u point de vue des Ihauleurs deau enregistrées, mais aussi f surtout sur le plan de Js réparttion temporelle de In pluie : 40 8 $0 jours en moyenne au Nord et 60.8 70 jours au Sud contre respectivement une normale de 80 & 100 jours et 80 & 120 jours. Enfin, il a &é mis en Evidence, par ces atteurs, un déplacement relatif général des isohyétes vers le Sud, de 100 & 200 km si Ton se réfere & la période de 1971-1980, de Forde de 200 & 300 km si Yon sp référe 4 ta période 1951-1980. La persistance des tendances identifides depuis ces ‘années 60 a été montrée par Vodounon-Totin M Booka (2003), Ceci voudrait dire que la sécheresse, donc la désertification, a tendance a s"étendre de plus en plus vers Je Sud et ne seste plus cantoanée dans le Sahel trditionnel Dans te tableam 2, sont indiquées les moyennes mensuelles de PEvapotranspirtaion potenticlle (ETP) journatigre cafeulée selon la formule de Pennian. Une comparaison entre ces valeurs "ETP et celles des hauteurs de pluie pour la période 1969-1978 considérée comme kficitare sur le plan pluviométrique, fait essortir, tout de méme, un exoédent Pluviométrique sur ETP durant une période plus ou moins longue de l'année dans toutes les stations considérées. Cette période va de 3 mois, 4 Kandi au Nord a 4 mois et demi a partir de Save au Centre, Une partie de cet excédent va réalimenter les nappes d’eausouterraines. ‘Tableau 1. Dannéesstaitiques des pluies anoueles dans 7 stations représeatatives des différentes régions climatiques du Benin (d'aprés Le Barbé et al, 1993) Table 1. Statistical data ofthe annual rains in representative 7 stations ofthe varaus climate ‘areas from Benin according to Le Barb et al, 1993), Siaion (| Mipenne | Cat Tawibes bane Ros Fiat pour | ostmée | de sector [zane | humises e 1825-1984] distbuton | (recrences) (eeurences) localsaton) Ban aa | Sane PS spe Cy on ane [ans | ane | an ‘Calansa= [TB] Tag 88 oe BAY TTGT | ABE | TBE | Tre | ORE [ato Gamma Baa 5B Caton] ras aa as | FORT | aR wees | Toe eae ‘Save [1108 | Person] 26 bay [7a are Ware | Tae | waa] VaR | 7H [ Parakan—jra7i [Gauss [rar ‘aioe BET | TOBE | waar | TRS | Tea atinigou [18 | Gruso fos Pio TFR6 | Taw | 1500" 160s | Tore | EE anak fb6 | Pearson WT 748 ms aa B19_[ Than | HT | Hare] Hear | rae Naianaia 50 Pearson | OTF (estos Tae Ba was [ist rie ‘Tableau 2. Moyennes mensuciles de ETP journalires (Penman) dans les stations synoptiques du Béni (Waptés ASECNA Bénin), Table 2. Monthly mean values of the daily ETP (Penman) in the synoptic stations f Benin (according to ASECN4-Covonov). [Sei Taas Tr — WaT TT YS ORR a ig posta | alate) \_ eaerae [ae fafa ste [aafaae far fae fear [ear [ashame | Behicon Sor [488 [405 [449 [S82 38S [AGE [ee | 3as [957 [AT [ae [Sar Sea [02 [sears [aw —|acoe fanfare faa ja arr area Parass [st [S01 [saw _[aa_ [sar [nm |ae fase"js7e faa farsa Rama [38 Ju ote [7a |sos ee ear fans [aor [7S ea seo [eas fase aaa fate [ae fore fuse face fave fae] ymgologede i République du Benin (Afrique de Ove) 307 APERCU GEOMORPHOLOGIQUE ET GEOLOGIQUE Géomorphologie La majeure partie du teritoire béninois (83 %) est constituse d'un viewx socle cristalophylien et cristalin (Fig. 2) complétement transformé cn _pén¢plaine. Lialtitde de ce socle augmente graduellement de 100 m environ sur sa bordure sud (7°30"), & 400 m dans la région du 10" paralléle, pour décroitre ensuite vers le Nord jusqu’a la valeur moyenne d’environ 200 m en bordure du fleuve Niger. Cette topographie générale commande Yéeoutement dea eaux superficielles, voire souterraines, en faisant du secteur du 10% paralléle une ligne de partage de ces eaux a échelle du pays (Fig.1). Ce socle se compose essentiellement de deux principaux groupes @'éléments morphostructuraux, & savoir les surfaces d'aplanissement et les surfaces incision, Des collines, dont les hautews de commandement n'excédent guére 200m, rompent sporediquement cette monotonic ‘eéomorphologique, particuligrement dans les régions situées au Sud de la latitude 10°N. Sur les parties périphériques de ce vaste bouclier central s'étendent trois zones de couvertures plus ou moins vieilles. II sagt, au Sud, du bassin sédimentare ebtier, dont la morphologic se caraciérise par deux’ séries de_ plateaux repartes de part et d’autre dune dépression smédiane orientée ENE-WSW, Ja dépression de Lama ; au NondEst, les dépéts du bassin sédimentairo de Kandi qui épousent remarquablement ia topographic molle du socle, cn formant une vaste plaine légérement inclinée vers le Nord, et dont Paltitude moyenne est de 200 m ; au Nord-Ouest, se succédent d’Est en Ouest les chainons de I‘Atacora, puis celui du Buem et enfin la plane de la Pendjar. Géologie Pour bien comprendre I'hydrogéologie du ‘Bénin, il est important de rappeier briéversent la structuration géologique de son terrtoire, Ia nature pétrographique des différentes formations ainsi que leur degré de fracturation et de métamorphisme s'il y a lieu, Le gisement de ‘Yeau souterraine dans son réservoir est, en effet, fonction, avant tout, de la porosité de celui-ei, done de sa nature lithologique et de son degré de fracturation. Le substratum géologique du Bénin ‘comprend quatre principales unités structurales qui sont (Pougnet, 1955 ; Slansky, 1962 ; Affaton, 1975; BRGM, 1978; ‘TECHNOEXPORT, 1980 et 1984 ; IRB, 1982 ; Alidou, 1983 ; IRB, 1987 ; Boukari, 1989 ; Oyéde, 1991 ; SERHAU, 1992 ; Konaté, 1996) unite’ structurale de la plaine du Bénin ou "socle ss.", Tunité tectono-structurale de V’Atacora et de son avant-pays cu “couvertures anciennes'", le bassin sédimentaire de Kandi et le bassin sédimentaire cétier. Ces unités sont d'abord décrites ci-aprés, des plus vieilles aux plus récentes. Unité structurale de ta Plaine du Bénin ou "socle .." Elle est constituée de formations métamorphiques diverses, _interrompues localement par des intrusions magmatiques acides ow basiques syn-tectoniques, tardi- tectoniques comme post-ectoniques, et quelques complexes. voleano-sédimentaires extension spatiale trésréduite. Les formations —_métamorphiques (cristallophylliennes) y sont les plus étendues. Elles comprennent principalement des complexes migmatitiques _indifférenciés (inigmatites, migmatites granitiques), des gneiss divers (gneiss a biotite, gneiss & biotite ct amphibole avec de” rares _intercalations @amphibolites, des gneiss a biotite et hypersthene, des gneiss & biotite et grenat), mais aussi des complexes granulitiques (granulite & deux pyroxtncs) et quelques amphiboltes, micaschistes, pyroxénites, _serpentinites, quartzites et marbres (Affaton, 1975, BRGM, 1978, TECHNOEXPORT, 1980, 1984, IRB, 1982, 1987). Les formations magmatiques (cristallines), "Age panafticain, se composent de granites Porphiyroides, de granites & grain moyen a fin, de granodiorites, de diorites et monzodiorites, quelques roches basiques de type gabbro, diabase, dolérite et basaltes Les complexes. volcano-sédimentaires sont constitués de roches acides a intermédiaires du type granites alcalins, granites vrais, syéno- ‘monzonites, le tout associé a des basaltes, des diabases, des andésites et des séries clastiques de type molassique et voleano-clastique (Boussari, 1975). 308 M. Boukari 5 OCEAN ATLANTIQUE | v z x Fig. 2. Carte géologique du socle ss. du Bénin (Unité structurale de la plaine du Bénin). Socohou, inédit (@'aprés les travaux de Pougnet, 1955, Affaton, 1975, Boussari, 1975, TECHNOEXPORT, 1980 et 1984, BRGM, 1978, IRB, 1982 et 1987): 1- Migmatite indifférenciée ; 2- Paragneiss mylonitique de l'Alibori ; 3 Geiss & grenat, biotite ot illimanite ; 4 Paragnsiss & amphibole ct biotite ; 5- Onthogneiss de Kara ; 6- Gneiss basal (Kubyé-Dérovarou) ; 7- Chamockites indifférenciées ; 8- Migmatite de la zone axiale ; 9- Séries volcano-sédimentaires. 10- Grande faille de Kandi, Fig. 2. Geological map of the Benin basement .s, (Structural unit ofthe plain of Benin). Socokou, unpublished (according to Pougnet, 1958, Affaton, 1973, TECHNOEXPORT, 1980 and 1984, BRGM, 1978, IRB, 1982 and 1987): I- Undifferentiated migmatite; 2- Mylonitic paragneiss of Alibori; 3- Garnet, biotite and sillimanite gneiss; 4- Amphibole, biotite paragnelss; 5 Onthogneiss of Kara; 6- mBasic gneiss (Kabyé-Dérovarou); 7- Undifferentiated charnockites; {8 Avial zone migmatite: 9- Voleano-sedimantary series; 10- Main fault of Kandi Les filons de quartz, de pegmatite et de minéraux accessoires, du titanite, de apatite, da dolérite complétent ensemble. Cet ensemble, parfois mylonitisé, a pour minéraux constitutifs essentiels du quartz, des plagioclases, des feldspaths potassiques, de la biotite, de la hornblende, de I"épidote et parfois des grenats et du clinopyroxene, et pour ireon, des carbonates et des minéraux opaques. ‘Chacun de ces minéraux contribue, de par sa composition chimique lémentaire, a ta rminéralisation progressive des’ eaux souterraines, pour conférer 4 ces eaux de régions de socle, comme on le verra plus loin, un niveau de concentration global moyen a fort. Hydrogtologie de a République dy Bénin (Afrique de VOuest) Unité tectono-structurate de "Atacora et de son ‘avant-pays ou "Couvertures anciennes” Cest un ensemble situé dans la partie nord- ‘ouest du terrtoire béninois. Il se compase des couvertures protérozoiques du socle prévédent (Pougnet, 1955; Affton, 1975; TECHNOEXPORT, 1980; IRB, 1982). Ces couvertures sont, Ouest en Est (Fig. 3), 309 Les ensembles plus ou moins plissés et méiamorphisés (Fig 4) sont d’age panafricain (Protérozoique supérieur) et sont constitués de quartzites ainsi que de schistes avec quelques ards fins et argilites. Les couvertures tabulaires, Wage protérozoique terminal, sont formées Gargilites, de siltites et de grés fins. Elles constituent en fait le protongement au Bénin du vaste bassin des Volte qui s'étend au Burkina dabord tabulaires et quasi indemnes de Faso et au Ghana. ‘metamorphism (série de la Pendjari et celle des Volta), puis plissées et plus ou moins métamorphisées (ensemble des autres séries). wo re zm, rm zw Fig. 3. Carte géologique de Unité testono-structurale de MAtacora et de son avant-pays (Caprés TECHNOEXPORT, 1980, IRB, 1982); 1- Bassin volialen (ares, arglites, quarztes) ; 2- Bassin de la Pendjari (argilites,grés fins); 3- Séries «du Buem (grés, quartztes); 4- Séries de Kandé (schistes, quartzite) ; 5- Séries de VAtacora (Korontire): quartzites fins ; 6- Series de I'Afacora (Kanson): schists, uanzites ; 7- Séries de Kouandé (quartzites, schistes) ; 8 Socle ss. ; ligne AB position de la coupe géologique de la figure 6. Fig. 3. Geological map of the Tectono-structural unit of Atacora and ts fore land (according 10 TECHNOEXPORT, 1980, IRB, 1982): 1- Voltalan basin (sandstones, argiltes, quartsites); 2- Pendjari basin (arglites, fine sandstones); 5 Buem series (sandstone, quartstes); 4- Kandé series (schists, quartites) 3: Atacora (Korontiére) series (fine quartsites); 6- Atacora (Karson) series (schists, quartetes); 7- Kouandé series (quartites, schists); 8- Basement s.; AB lines position of the geological crass section of the figure 4. 310 M. Boukai Fig. 4. Coupe géologique & travers I'Unilé tectono-structurale de I’Atacora et son avant-pays (IRB, 1982) : 1- Bassin de la Pendjari (agiltes et gxés fins) ; 2- Jaspes ; 3+ Grés fins et moyens quartzcux ; 4 Roches vvoleaniques de base ; 5- Gr Kounndé (sehistes, quartzites) ; 8 Socle a. quarzites ; 6- Séries de l’Atacora (Korontiére): quartztes fins ; 7- Séries de Fig. 4. Geological cross section of the tectono-structural unit of Atacora and its fore land (IRB, 1982): 1- Pendjari basin (argiltes and fine sandstones); 2- Jaspers: 3- Fine and medium grained quartzous sandswone; 4- Basic voleanic rocks; 5- Sandstones, quartsites; 6- Atacora (Korontire) series (fine ‘quarttes); 7- Kouandé serires (schists, quartzite); 8- Basement s L’Unité structurale de la plaine du Bénin et Unité tectono-structurale de I’Atacora et de son avant-pays couvrent, ensemble, environ 83 % da temitoire du Bénin et correspondent au socle sil. De par leur composition minéralogique cessentiellement quartzeux, les quartztes et grés qui dominent dans les réservoirs de Unité tectono-structurale de l’Atacora et de son avant- pays, ne conférent aux eaux souterraines, comme on Je verra par Ia suite, qu'un niveau de minéralisation en général faible, tout au plus moyen Jorsque leur temps de séjour dans ces réservoirs se révéle trés long. Bassin sédimentaire de Kandi Le bassin sédimentaire de Kandi con prolongement au Bénin du grand bass Sokoto au Nigéria et des lullemeden au Niger. C'est un bassin continental, d’Age paléozoique & secondaire, avec des reliques du Tertiaire. 11 ‘occupe I’extréme Nord-Est du pays (Fig. 5) et couvre une superficie d’environ 8 000 km’, soit 7 % du territoire. Ses sédiments d’age paléozoique dans l'ensemble, ont un pendage de 10* vers le WNW en moyenne (Konaté et al., 1994), Six unités stratigraphiques pouvant tre regroupées en quatre formations, y ont été identifiées depuis le Cambrien jusqu’au "Continental Terminal s.s." (Fig. 6), sur la base de repéres lithologiques, sédimentologiques et paléontologiques (IRB, 1982, Alidou, 1983, ‘TECHNOEXPORT, 1984 et Konaté, 1996). Liunité de base (Unité Wa, Cambro- Ordovicien 2) est essentiellement composée de avec un début un peu quartzitique, de grés et de siltites. L’Unité Wb (Ordovicien supérieur) est _essenticllement formée de grésgrossiers _-moyens mictoconglomératiques avec des silites. Ces deux premiéres unités constituent Ia Formation de Were (Alidou, 1983). L’épaisseur de cette formation est inconnue, mais est relativement importante, de I'ordre de quelques centaines de metres, comme le suggére la coupe de la figure 6. L’Unité Ka (Ordovicien terminal) est formée de grés fins & Herlania et a Cruziana. Les trois Unités ainsi décrites_—_comtespondent respectivement aux Unités K1, K2 et K3 des auteurs italiens (IRB, 1982). L’Unité Kb (Gilurien inférieut) comprend des siltites et des grés fins & Cruziana. Elle avait été rattachée au Crétacé par IRB, 1982. Chacune des deux demiéres unités décrites est _apparemment épaisse au maximum dune centaine de metres Ensemble, elles constituent la Formation de Kandi (Alidou, 1983). Le Dévonien, le Carbonifére et Ie Permien n’ont pas été mis en Evidence, Au-dessus repose la Formation de Sendé, datée du Crétacé inférieur et épaisse également d'une trentaine de metres. D’extension latérale trés réduite, elle serait Péquivalent du "Continental Intercalaire" (Konaté, 1996) et n'est présente qu’a Vextréime nord-est du bassin sédimentaire (Fig. 5). Elle est formée de microconglomérats, de grés et de Hydroplologede In République do Bénin (Afgue de FOuee) an silttes. Au sommet de toute la série subsistent encore des reliques de dépts post-éocénes et anté-quaternaires (Oligo-Miocéne), correspondant au "Continental Terminal s.s." D’extension latérale également limitée et éparse, elle est de faible puissance (30 m eaviron en moyenne) et se compose de grés argilcux & niveaux oolitiques ferrugineux et a base . Elle recouvre par endroits forme de buttes témoins de quelques métres a quelques dizaines de metres d'épaisseur. Tous es dépots sont continenteux, soit de cOne alluvial (Unité Wa), soit de plaine d'inondation (Unités Wb, Kb, Formation de Sendé et “Continental Terminal s.."), & l'exception de PUnité Ka qui est de mer pea profonde (IRB, 1982). A extréme Nord du bassin, l'ensemble de la série est recouvert par les alluvions du Niger. Le Fig. 5. Esquisse géologique du bassin sédimentaire de Kandi (d'aprés Konaté, 1996, Alidou, 1983 et IRB, 1982): 1- Dépdts alluviaux du leuve Niger (Quatemair) ;2- Grésargileux &niveaux oolitiques ferrugineux et & base congioméraique de plaine alluviale (Oligo-Mioctae ou "Continental Terminal ss") ; 3 Microconglomérats, grés et silites fluvitiles (Crétacé inférieur ou "Continental Intercalaire”) ; 4- Silites ubtidales, grés fins interidaux & Cruziana et Harlan (Silurien infereur - Kb et Ordovicien terminal - Ka) ; 5+ Gris grossiers & moyens et microconglomérats fluvio-glaciaires, Conglomérats tlitiques glaciaires (Ordovicien supérieur ~ Wo et Cambro-Ordovicien? - Wa ) ; 6 Socle panafricain ; 7- Failles ; 8 Frontires intemationales ; lene CD : position dela coupe géologique de la figure 6. Fig, 5. Geological draft of the Kandi sedimentary basin (after Konaté, 1996 and Alidou, 1983): 1- Alluvial deposits of Niger river (Quaternary); 2-Argillaceous sandstone with ooltic and ferruginous levels and bottom conglomerates of alluvial plain (Oligo- Miocene or "Continental Terminal x"); 3- Fluviatile tmicroconglomerates, sandstones and siltues (Lower Cretaceous or*Continental Intercalaire” ); 4- Subtidal silties, intertidal fine grained sandstones with Cruziana and Harlania (Lower Silurian ~ Kb and Terminal Ondovician - Ka); 5- Fluvio-glaciat coarse to medium sandstones and microconglomerates, glacial and tilt ‘conglomerates (Upper Ordovician - Wb and Cambro-Ordovician - Wa): 6 Panafrican basement; 7- Faults; International frontiers; CD line: position of the geological cross section of Fig, 6. 312 M.Boukar Fig. 6. Coupe interprétative du bassin en demi-graben de Kandi (Konaté, 1996) selon la ligne CD de a fig.5: 1- Silites & Cruziana (faciés tempesties: Kb ~Silurien inférieur et Ka - Ordovicien Terminal) ; - Grés fins tidaux 4 Harlania et un fond microconglomératique (Ka - Ordovicien Terminal); 3- Grés fluviatiles (Wb - Ordovicien supérieur) ; 4- Conglomérats et bréches (Wa — Cambro-Ordovicien?); 5- Socle panalricain ; 6- Traces de bans cobservées sur le (errain ; 7- Traces de banes supposées ;8- Discordances ungulates Fig. 6. Interpretative cross section of the half graben-shaped basin of Kandi (Konaté, 1996): I- Stites with Chuziana (tempestites facies, Kb and Ka); 2- Tidal fine sandstones with Harlania and microconglomeratic bottom (Ka); 3- Fluviatile sandstones (WB), 4- Conglomerates and breaches (Wa): 5- Panafrican basement; {6 Observed Traces of bancs on the field; 7- Supposed traces of bancs; 8- Angular discordances. Comme pour I'Unité tectono-structurale de VAtacora ct de son avant-pays (couvertures anciennes), les réservoirs conglomératiques et ‘gréseux, de nature quartzeuse, du bassin sédimentaire de Kandi, ne conférent aux eaux souterraines qu'un niveau de minéralisation en général faible, tout au plus moyen iorsque leur temps de séjour dans ces réservoirs se révéle trés long, Bassin sédimentaire corter Le bassin sédimentaire cétier occupe approximativement 10 % du temitoire béninois (Fig. 7), mais renferme environ 35 % des ressources en eaux. soulerraines du pays (Direction de ’Hydreutique, 2000). Il abrite actucllement prés de 65% de la population nationale, évaluée a 6 752 569 habitants lors du troisiéme Recensement Général de la Population et de I'Habitat (INSAE, 2003). La morphologic du bassin sédimentaire Btier se caractérise par deux séries dc plateaux réparties de part et d’autre d'une dépression médiane orientée ENE-WSW, la dépression dite de Lama (Fig. 7). Les dépots sédimentaires cétiers du Bénin font partie du vaste bassin sédimentaire du Golfe du méme nom, qui s'étend du Ghana & TOuest, au Nigéria a I'Est (Slansky, 1962). Ces épets ont une structure monoclinale (Fig.11) caractérisée par une subsidence différentielle croissante vers le SSE (Dray er all, 1988). Huit unités stratigraphiques y ont été dénombrées depuis le Turonien-Coniacien (Unité 1) jusqu’au ‘Quaternaire (Unité VID), sur le base des reperes lithologiques et__sédimentologiques qui témoignent des variations suecessives du niveau de la mer (Slansky, 1962, Houessou et Lang, 1978, 1979, Affaton et al., 1985, IRB, 1987, Lang ef al, 1986, 1990, Oyédé, 1991, Oyédé et al., 1992). Ces unités, présentées sur la figure 7, ont été déja largement éécrites dans un article précédent (Boukari et Alassane, 2007). De par leur nature lithologique, les réservoirs des aquiféres du bassin sédimentaire cotier sont, pour Pessentiel ("Continental Terminal ss.” et Crétacé), des grés et sables de nature quartzeuse, avec, par conséquent, des ‘eaux de minéralisation ‘faible. Cependant, un temps de séjour trés long dans le réservoir, la présence fiéquente de toils, de lits ‘ou Cinterstratfiés argilewx ou marneux, ainsi que Je voisinage de réservoirs salins, peuvent relever, localement, cette minéralisation. Enfin, «en ce qui conceme les eaux du réservoir ealeaire paldocéne, il faut naturellement s'attendre & ce 4qu’elles aient une mingralisation moyenne ydropéologie del République du Bénin (Afrique de1'Ouest) Fig. 7. Carte géologique du bassin sédimentaire cdtier du Bénin, Dray ef al., 1988 (Capris les travaux de IRB, 1988): 1- Unité VIII: sables et argilites (Quaternaire) ; 2- Unités V a VIL; sables quartzeux, graviers (Mio-Pliocéne, "Continental Terminal 8°) ; 3 Unités Tl & TV: angilites kaoliniques, parfois mameuses (Paléocéne supérieur, Eoeéne moyen) ; 4- Unité I: sables, arpiltes, mames, caleaires (OMlaastrichtiea, Paléocéne inférieur et moyen) ; 5- Unité I: sables quartzeux avec {alets, imtercalations de niveaux lignitoux ot marno-caleaires (Turonien-Coniacien) ; 6- Socle panafricain, 7- "Lacs" et agunes ; 8-Principalesfailles ; EF: position de la ‘coupe hydrogéologique de la figure 11. Fig, 7, Geological map of coastal sedimemtary basin of Bénin. Dray et al, 1988 (modified after IRB, 1988): 1- Unit VII: sands and argilies (Quaternary); 2- Units ¥ to VIL: quartzous sands, gravels (Mio-Pliocene, "Continental Terminal ss."); 3- Units 1 to IV: kaolini, sometimes marly argilites (Upper Paleocene, Middle Eocene): 4- Unit I: sands, argilites, marls, limestones (Maastrichtien, lower and ‘middle Paleocene); =: Unit I: quartzous sands with pebbles, intercalations of lignitferous and marly-limey levels (Turonien-Coniacien); 6- Pan-African basement. 7 "Lakes" and lagoons; 8 Principal faults; EF: position of the hydrogeological cross section ofthe figure IT. 313 ‘CADRE STRUCTURAL ET ‘METAMORPHIQUE Le gisement de l'eau souterraine est fonction non seulement du contexte lithostratigraphique, mais qussi_ structural. Le réle des accidents tectoniques et du degré de ‘métamorphisme est particuligrement important dans les domaines géologiques de socle et du sédimeniaire ancien, oi 'existence et Fouverture des fractures _conditionnent Pécoulement de eau, mais aussi le développement des altérites et, par conséquent, Te stockage de cette eau, La connaissance du schéma général de structuration de tels domaines permet de comprendre leurs conditions hydrogéologiques. Les traits majeurs de la structuration du socle et des vieilles couvertures du Bénin sont ligs & Paccident de Kandi (Fig. 2), d'orientation N20°E. Principale structure cisaillante de la sous-région, il est Ie prolongement méridional de laccident 4°50 du Hoggar (Sshara algérien) ‘et posséde un autre trongon dans le Nord-Fst da Brésil Guiraud et Alidou, 1981). I est associé & un ensemble — d’accidents__secondaires orientations diverse (NI0-N30°E, NSO- N7OE, N9O-NI1O°E, N130-N1SO*E). Ces 3i4 M.Boukari filles, généralement sub-verticales, parfois conjuguées ct de tailles diverses, sont fréquemment mises en évidence par interprétation d'image satellites ou de photographies aériennes, notamment lors des études de recherche | d'eaux — souterraines Certaines ont conn des rejeux tectoniques ultéricurs lors des phases de contraintes qui se sont succédées par la suite, comme celles de direction N 20° E du bassin de Kandi (Guiraud et Alidou, 1981), Ces phases sont liges aux cycles orogéniques ayant affecté la sous-région durant les temps géologiques ou, tout au moins, depuis le cycle bimimien jusqu’au cycle panafricain. Les failles sont généralement sub- verticales et de directions variées. Elles sont ouvertes sur une profondeur dépendant de Ia décompression superficiclle. Les structures de cisaillement sont responsables de la formation des blastomylonites et des mylonites, dont la foliation, subverticale et orientée N10-N30°E, est généralement peniée vers I'Est (Konaté, 1996) Test remarquable de constater lintensité des plissements ayant affecté les formations de socle 83. et celles de certaines couvertures nciennes de ces régions du Bénin, avec des plis toujours isposés en longues rides allongées de direction assez constante (Fig. 2, 3 et 4), variant seulement de Nord-Sud dans les régions méridionales, 4 NNE-SSW dans les zones septentrionales (Affaton, 1975, TECHNOEXPORT, 1980 et 1984, IRB, 1982 et 1987, 1991, Konaté, 1996). Quelques directions “aberrantes" NNW-SSE au Nord-Ouest 'Abomey (partie septentrionle du bassin cétier), NW-SE prés de Paouignan (Sud du socle ss.) ENE-WSW au Nord de Nikki (NE du socle ss.) ne constituent que des exceptions. Les pendages sont généralement Est, avec des valeurs élevées sauf dans les structures chevauchantes oii ces valeurs deviennent faibles ou nulles. Enfin, les structures de dislocation profonde (grabens) ont permis la mise en place des bassins sédimentaires et des sequences volcano- sédimentaires déja décrites. Les accidents sont peu visibles dans les bassins sédimentaires récents (Fig. 6 et 7). En ce qui conceme te bassin sédimentaire cétier (Fig. 7), dcux familles de failles ont été décrites (Slansky, 1962 ; Istituto Ricerche Breda, 1987) dont Ia plus importante est orientée NNE-SSW, avec 100 m de rejet. Son Age est postéricur au Lutétien et antérieur au Mio-Pliocéne. La seconde famille, d'orientation ENE-WSW a abaissé d'une quarantaine de métres le compaitiment nord du bassin, Des directions secondaires Nord-Sud, Est-Ouest et N120° environ ont été également —_décrites (GEOHYDRAULIQUE, 1985). Ces. accidents font morcelé le socle, occasionnant, notamment fen ce qui concemne ceux orientés ENE-WSW, es affaissements en touches de piano. Ce ci donne lieu, sur la c6te au Sud, a des approfondissements progressifs des" couches sédimentaires par compartiments suecessif’ (Fig. 11), si bien que le socle, qui est 4 250 m altitude moyenne dans le Nord du bassin, s’enfonce jusqu’a plus de 2000 m dans sa partie sud-est, Au Nord-Est du pays, les accidents orientés NNE-SSW ont donné plut6t liew & une stricture en horsts et grabens, ayant permis la misc cn place, notamment, du bassin sédimentaire intéricur de Kandi ‘A exception des formations plus ou moins récentes du bassin sédimentaire de Kandi, du bassin sédimentaire cétier et du Quatemaire, toutes les autres formations du Bénin ont éé affectées & des degrés divers. par du métamorphisme allant de fanchimétamorphisme (série du Buem et celles du "bassin voltaien) & des métamomphismes de haut degré, généralement polyphasés. Crest ce contexte lithologique, structural, voire métamorphique complexe et varié, qui a présidé au gisement des eaux souterraines dans les différentes provinces hydrogéologiques du Bénin, PROVINCES HYDROGEOLOGIQUES ET CARACTERISTIQUES DES AQUIFERES. Quatre provinces hydrogéologiques peuvent ire identifiées au Bénin en fonction du type de porosité et de la localisation géographique des réservoirs (Fig. 8): il s’agit d'une vaste province centrale, & dominante migmatito-gneissique et granitique, correspondant & l'unité structurale de la plaine du Bénin (province du socle s..), d’une province nord-ouest, & dominante quartzito- greseuse et schisto-silteuse, correspondant & ensemble des unités tectono-structurales plissées de I'Atacora et de son avant-pays {abulaire (provinces des couvertures anciennes) et de deux. provinces & dominante gréso- conglomératique pour le bassin sédimentaire de Kandi (bassin de Kandi) au Nord-Est, d’une part, et argilo-sableuse, voire gréso- conglomératique calcaréo-mameuse pour le bassin sédimentaire cétier (bassin cétier) au Sud, Hy opéotogie de la République du Bénin (Atique de Ouest) 315 autre part. Les deux premiéres provinces sont A porosité essenticllement de fracture, c'est-8- dire & aquiféres discontinus (CEFIGRE, 1984), les deux demigres sont porosité essentiellement intersttielle, done & aquiféres continus. PROVINCES HYDROGEOLOGIQUES A AQUIFERES DISCONTINUS (UNITE STRUCTURALE DE LA PLAINE DU BENIN OU SOCLE ss. ET UNITES DE L’ATACORA ET DE SON AVANT-PAYS OU "COUVERTURES ANCIENNES") Les deux provinces & aquiféres discontinus se composent comme déja mentionné, de la province de socle ss., et de la province des "couvertures anciennes". La premiére est tnés plissée et métamorphisée, Ia seconde est, en partic, plus ou moins plissée et métamorphisée, en partie tabulaire et quasi indemne de métamorphisme. Dans les deux cas, il s’agit de formations géologiques trés indurées et par conséquent dépourvues de porositéintrsttielle. Biles ont done pour lessentiel le méme comportement hydrogéologique et n’offrent de possibilités aquiféres que lorsqu'elles sont altérées, voire fracturées, Le profil altéré type sur roches migmatito- gneissiques et granitiques ainsi que sur celles des couvertures anciennes comprend (Guiraud, 1975 et 1976, Guiraud et Lenck, 1975, Guiraud, 1988, Engalene, 1978a et 1978, Boukari, 1980, et 1982, Fig. 9): (D a la base une zone fissurée de quelques métres d’épaisseur, caractérisée dans sa partie supérieure par des blocs de taille variable ; (i) au-dessus de la zone fissurée, des arenes gremues ou saprolites grossiéres 03 Ia ddésagrégation physique granulaire l'emporte sur Valtération chimique des minéraux ; (ii) des altértes argileuses, reliquat d'une ‘altération poussée sous climat tropical humide, constituant le niveau le plus développé (2/3'ou 3/4 de Paltération sur roches acides, 1a quasi-totalité sur roches basiques) ; (iv) des latérites et des cuirasses ferrugineuses coiffant ensemble. L’épaisseur de Ia zone ¢’altération ainsi décrite est généralement comprise entre 5 & 20 metres sur ensemble des deux provinces (Wakuti et Gall, 1968 ; Boukari, 1980 et 1982 ; GEOHYDRAULIQUE, 1985 : GBOHYDRAULIQUE-BURGEAP, 1988) Tableau 3, Elle atteint rarement 30 m, compte tena des conditions climatiques et géomorphologiques qui déterminent, entre Fig. 8 Provinces hydrogéologiques du Bénin: 1- Bassin eétier ; 2-Bassin de Kandi ; 3- Province des ‘couvertures anciennes ; 4 Province du socle 8. ; 5- Faille de Kandi, Fig. 8. Hydrogeological provinces of Bénin: !- Coastal ‘basin; 2-Kandi basin; 3- Old covers province; 4- Basement ss. province; 5- Fault of Kandi autres, Vintensité du drainage et du lessivage chimique. Elle est en général plus faible au Sud de la province du socle s.s. (unité structurale de la Plaine da Bénin) que dans sa partie septentrionale, Seule une partie de cette épaisseur est saturée d'eau et, essenticllement, pendant la saison pluvieuse. I est d’ailleurs. fréquent qu'elle soit complétement dénoyée (Tableau 4), Sous la tranche fissurée ef altérée, se situe la zone fracturée de la roche saine. Il s’agit de fuilles, de cassures, de joints ou de diaclases divers. Les fractures d'origine tectonique sont souvent liges, comme mentionné précédemment, a plusieurs phases de contraintes qui se sont suceédées dans le temps, mais dont les effets se superposent en général sur les mémes accidents (Guiraud et Alidou, 1981). 316 1M. Boakas Fig. 9. Coupe schématique de formations altérées aquiféres sur roches migmatito-gneissiques et pranitiques (Guiraud R., 1988): 1- Couverture de glacis d'altération lntéritisde ; 2- Agilites itériiques + 3. Ages “plastiques” ; 4- Altérites argileuses ; 5- Arénes ; 6- Bas-glacis ;7- Zone broyée (fille); 8- Roche non altéxée 9+ Zone de fissuration ; 10- Niveau piézométrique en saison humide ; 11- Niveau piézométrique en saison séche Fig. 9. Diagrammatic cross section in the migmatito-gneissic and granitic areas aquifers (Guiraud R., 1988): 1- Glacis cover of lateritic weathered rock; 2- Lateritic clay; 3- "Plastic" clay; 4 Clayey granitic sand: $-Granitic sand; 6- Low glacis; 7- Crushed zone (faul): 8 Fresh rock; 9- Fissuring zone; 10- Wet season water level; 11 Dry season water level. bleau 3. Reépartition (en %) de I’Spaisseur d'altération dans le Nord-Ouest du Bénin (apres GEOHYDRAULIQUE, 1985) Table 3. Weathered rocks thickness distribution (in 26) inthe North-West of Bénin (after GEOHYDRAULIQUE, 1983). Faas Texte | Réparion de epatesour Talioraton en None "esse (rags posts) [03m 7 E10.m {020m | 20G0m | 140m | de oapes agi. tra |-707 Tas [aes [aaa [oa a 66 7 [asa far2 oa Ea [36a e3i_[si6—t- 53 0 Pr 364 [279 |e 23 ci 286. 357} 643 = 7 652 ara [523 [7 Las 23 82 3 fasts 80 75 33_|67_| sas er 2 378i 16 [e637 0s Pas Trois niveaux aquiféres se superposent, en rapport avec les types de porosité précédemment décrits: (i) Vaquifére de la frange altérée, & porosité d'interstice, susceptible d’étre capté par des puits & grand diamétre ; (i) V'aquifere de la zone fractutée, & porosité de fracture, pouvant @tre caplé au moyen de forages d'une soixantaine de métres de profondeur moyenne Engalenc, 1978a, 19786 ; Géohyraulique, 1985) - Tableau 5 - exécutés généralement au marteau fond de trou ; (ii) Paquifére de la zone fissurée constituant une zone de transition entre ces deux premidres, Sur Ie plan hydrodynamique (Guiraud, 1988), les deux réservoirs supérieurs des aquiféres discontinus sont drainés latéralement en direction du téservoir plus profond, ct parfois plus perméable, que constituent es’ zones de failles ou fractures majeures (Fig. 10). Les domaines a dominante schisteuse sont ares au Bénin (certaines sous-unités tectono- structurales de I’Atacora notamment). Ce sont des domaines oi Ja frange altérée est généralement plus épaisse, mais sa perméabilité este faible en raison de son caractére ues argileux, comparativement aux domaines migmatito-gneissique et granitique. Hyropdologie dela République du Bénin (Afrique de Pues!) 307 ‘Tableau 4. Réparttion (en %) de Iépaisseur d’altération saturée en eau dans le Nord-Ouest du Bénin (@aprés GEOHYDRAULIQUE, 1985). Table 4. Distribution ofthe satureted weathered rocks thickness (in 86) in the North-West of Bénin (d’aprés GEOHYDRAULIQUE, 1985) Feats "Réariion de Yépalsseur de aligration saturéa en eau en % | Nombre] <0 oragos 7 Sm stim om Tigi, ite rs |'38T 38S wa ea A Gres, schisies [282 [30.8 205. 205 2 Guarios 765 Tas : Ta cn Sércto-echistes [90 2. = 30 70 Chiorioschsies —[ 50. 25 a 3 ‘Guaras, Schitoe | 47. a7. 235. a aT Geiss St a7. er. 288. 7 Migatios 0 20 30 10 0 ‘Tots! ar 2a 20 1 200. ‘Tableau 5, Réparttion (en %) des demigres venues d'eau dans les forages au le Nord-Ouest du Bénin (@’sprés GEOHYDRAULIQUE, 1985), Table 5. Distribution (in %) of the last water strike into the wells, in the North-West of Bénin (after GEOHYDRAULIQUE, 1985). Feel rofendaur des demlres venue Teau an % | Nombre de rages: BTM Aagiies, gree es [rT [323 oe ‘Gres, schstes [821] 17910. oT 3a, ‘Quarizites 206 [80 apo ‘Séictosehistes | 40 | 60 a, oho Chiolo-schsies_[ 50 | 375 17508 ‘Quanaies Tos [7s Fis fo hr Gneiss 732 [26810 oa Miatios 30_—[20. 0 10 Total a5 [265 T3 ‘o—Ta00 Les millers de puits et forages réalisés actuellement dans les provinces & aquiféres iscontinus du Bénin montrent que les différents éservoirs qui viennent dire mentionnés sont généralement noyés (Fig9), mais de fagon partielle ou temporaire en ce qui concerne les altérites et parfois les zones fissurées. IL a &6 ‘montré que, ponctuellement, Vhétérogénéité des altérites peut se traduire par la présence d'un aquifére multicouche et par 1a mise en charge des horizons profonds (Guiraud, 1975). Toutefois, la communication entre les réservoirs est assez aisée et fon considére que Tea souterraine quils renferment correspond & um systéme aquifére unique, au sein duquel les altértes jouent une fonction de stockage et les zones fissurées ou fracturées une fonction de conduction (Collin et Mangin, 1985), Les aquiféres de la province du socle s.s. (Unité structurale de la Plaine du Bénin) sont peu productifs (Tableau 6) et ne sont sollicités que pour Phydraulique villageoise et celle des villes secondaires. La plus grande ville de cette province, celle de Parakou (200 000 habitants), est ainsi alimentée en eau potable exclusivement par les eaux de surface, mais c'est la seule exception & ce jour. Ce sont en effet des aquiféres certes ints transmissifs de par leur porosité de fracture, mais peu capacitifs en raison de la faiblesse de I’épaisseur de la zone altérée et de la profondeur limitée (au plus 30m également) de la zone douverture des fractures (Tableau 5), Ts sont facilement accessibles par les puits & grand diamétre, car leurs nappes sont peu profondes (Tableau 7). Malheureusement, ces Duis, qui ne peuvent traverser que la seule zone altérée et quelque peu la zone fissure, sont rarement pérennes et sont en outre vulnérables & Ja pollution, principalement & partir des moyens @exhaure souilles. Pour Vensemble des aquifétes discontinus, Ja recharge est assurée par linfiltration directe Elle est done tributaire du niveau et de la 318 ‘Tableau 6. Réparttion (en %) des debits d 1M. oka ‘exploitation dans le Nord-Ouest du Bénin (@aprés GEOHYDRAULIQUE, 1985) Table 6, Distribution (in %) of the wells yields in the Nov rth- West of Bénin (after GEOHYDRAULIQUE, 1985) Fe partion des debits Teapitaton os fomgoa on Rombee O7aimn | 1a2mm | 205mm | 5a 10mm | >TO mh | de orages | egies gts tra ST 3.4 aa aa [ars fat 2D ‘Gils, sdistes (%) [225 m8 [sas ft 8 as ‘Guartztes (4) Taft o 14317 ‘Sirelsenwies (a) [125 375 | 25 id 25 zs ‘Ghorioschisies Co) 0 8 75 9. a 4 ‘Guarzies, Schistes (2) | 233 20 20, a 0 6 ‘Gnoiss (2) 321 2073 75 a Migmaties o aaa Pa Tt [os “otal 163 [as [at a4 [160 'ableau 7. Répariion (en %) des profondeurs des niveaux statiques dans le Nord-Ouest du Bénin (@aprés GEOHYDR/ {AULIQUE, 1985). Table 7. Distribution (en %) of the groundwater level depth in the North-West of Bénin (after GEOHYDRAULIQUE, 1985) Facts ‘Rapatiion des profnews dos nivesux dagues en % | Wombre - 50 m: aquifére non réalimentée ; 2- Profondeur de Ia nappe comprise entre 20 et $0 mi: aquifére rechargé si précipitations > 1300 mm ; 3- Profondeur de la nappe < 20 m: aquifére rechargé si précipitations > 800 mm ; 4- aquiféres & nappe captive ; $- Socle précambrien ; 6- Précipitations annuelles moyennes en mm (période 1962-1982), Fig 12. Depth and recharge of the snconfined ‘aquifers groundwater ix the coastal hydrogeological ‘asin of Bénin: 1- Groundwater depth > $0 m: no ‘aquifer recharge ;2- Groundwater depth between 20 and 50 m: aguifer recharged if rainfalls» 1300 mm ; 4+ Groundwater depth < 20 m: aquifer recharged if rainfalls > 800 mm ; 4- Confined aquifers ; 5- Precambrian basement; - Annual mean rainfalls in mm (Period 1962-1982). Hydrogdologie de a République dv Bénin (Afrique de Puen) 323 PIEZOMETRIE DES NAPPES DES DIFFERENTES PROVINCES HYDROGEOLOGIQUES Dans les provinces & porosité de fracture de fayon générale, I’établissement des cartes pigzométriques n’est possible que localement et A condition que la densité des ouvrages existants soit suffisamment élevée, Dans ce cas, il est conmu que les aquiféres s'écoulent vers les axes de drainage que constituent les fleaves ou marigots, dont les tracés sont souvent superposé A celui dune fracture (Guiraud, 1988). C’est le cas en ce qui conceme les deux provinces hydrogéologiques @ aguiféres discontinus du Bénin, celle du socle s.s. et celle des couvertures Les aquiféres du bassin hydrogéologique de Kandi sont encore peu exploités, si bien que la densité douvrages de captage susceptibles de pemettre Iétablissement de cartes de la pigzométrie mesurée est insuffisante. ‘Néanmoins, un premier effort de modelisation @ @é —entrepris en 1991 (TurkPak Interational/SCET-Tunisie, 1991), sur la base du petit nombre de piézométres de référence existent l'époque et du débit d’étiage de la Sota. La carte pitzométrique ainsi calculée ‘montre que, pour ce qui conceme I’écoulement ‘général des nappes, il se fait du Sud vers le Nord dans les deux unités hydrogéologiques du bassin, Toutefois le riviere Sota imprime sa marque sur ce sens général d°écoulement, confirmant ainsi le drainage de la principale nappe par cette riviere, c*est-d-dire la nappe dite inférieure. Dans le bassin hydrogéologique cdtier, écoulement des nappes profondes s'opére du NNW vers le SSE conformément au pendage des couches. Mais influence du modelé éomorphologique fait également que Véeoulement des nappes superficielles libres échappe au controle strict par allure monoctinale des couches. Localement, les pompages intensifs (champs de _pompage intensifs de Godomey, Ouando, Ouidah etc.) impriment également leur action sur ces irections d°écoulement. PROBLEMES HYDROGEOLOGIQUES ‘MAJEURS D'ORDRE QUANTITATIF ET QUALITATIF AU BENIN Certains problémes d’ordre quantitatif qui découlent des conditions naturelles mémes de gisemént des aquiféres dans le bassin sédimentaire cétier (enfoncement important et rapide des surfaces libres des nappes superficelles ou des aquiféres captifs, avec, par conséquent, un probléme d’exhaure manuel, voire de simple captage, 4 un cofit non prohibi- tif ; biseau sec) ont été. déjd évoqués dans un précédent article (Boukari et Alassane, 2007). En ce qui conceme le bassin de Kandi, les Gifficultés découlent moins de l’enfoncement en profondcur des aquiféres que de la limitation des débits consécutive au caractére relativement induré des réservoirs (débits de l’ordre de 5 mh en moyenne). II en va de méme pour ies aquiféres discontinus, mais & un degré plus levé, si bien que les debits atendus deviennent trés faibles, de ordre du metre cube par heure. Sur le plan qualitatif, les eaux souterraines du Bénin sont en général chimiquement potables par nature, Cependant, quelques problémes lis a principalement dans le jer. Ils concement (i) Vexeés de charge chimique dans certaines nappes comme celle du Quatemaire alluvial dans la partie orientale de la vallée de I'Ouémé (conduetivité >1000 mbo/em), ainsi que sur le pourtour occidental du pleteau de Sakété, (ii) les concentrations hors normes du fer dans certains aquiféres, notamment ceux du "Continental Terminal s.." et du Crétacé supérieur et (fi) les concentrations élevées de phosphates dans certaines eaux du Paléocéne inférieur. Par ailleurs, en ce qui conceme le socle s.., il faut Evoquer le probleme de I'exeds en fluor dans les eaux de certains forages dans sa partie ‘méridionale. Les autres problémes qualitatifs sont ie fait des activités anthropiques. Ils ont trait surtout, une part a intrusion saline dans les aquiféres cétiers, notamment dans le prineipal champ de caplage intensif de laquifére du "Continental Terminal s.s." dans la région de Cotonou et, autre part, A T'élévation progressive des teneurs en nitrates dans les aquiféres superficiels, notamment les __aquiféres quatemaires et les aquiféres discontinus, suite & lune croissance relativement rapide des populations en milieu urbain comme en milieu rural ; est le cas de Iaquiftre quatemaire littoral de Cotonou (Maliki, 1993; Boukari et al. 1996; Boukari,1998 et 2002; Gnaha et Adjadji, 2001) et, également, celui des aquiféres des régions de socle en général (Fig. 9). En ce qui conceme particuligrement les nitrates, alors qu’s étaient en général encre peu 304 M. Boukari ‘concentrés dans les eaux capiées au début des années 80, ils connsissent une évolution progressive & In hausse au fil des ans, notamment autour et a Pintéricur des agglomérations. La figure 13 présente par ‘exemple les tencurs en nitrates des eaux de puits et forages en régions de socle du Nord-Est ds pays pour les années 1994 & 1997, d’une part, 2000 d’autre part (Falola et Sotognon, 2002). Ces résultats révélent, pour ceite courte période, une augmentation trés sensible du poureentage des ouvrages. & teneurs hors normes internationalement admises. Cette situation est lige, certes, a augmentation rapide de la population des villes comme celle des campagnes comme déja ‘mentionné (avec, pour consequence, a détérioration des’ conditions dhygiéne et asseinissement), mais aussi, & l'utilisation de plus en plus répandue d’intrants agricoles dans certaines filiéres comme la filiére cotonniére. D’autres problémes sont également émergents, et concernent notamment la surexploitation localisée ou généralisée prévisible des aquiffres. Parmi les causes invoguées, deux sont anthropiques, & savoir: (i) une augmentation rapide de la demande hhydrique dans les prochaines années ; par exemple, au niveau du champ de captage de Godomey, pres de Cotonou, principale ville du Bénin, on assiste & une tendance continue & la Daisse des niveaux piézométriques dans les forages ; (ii) une diminution progressive de le recharge suite & occupation progressive des zones favorables (en liaison avec a extension spatiale des villes notamment). Une troisiéme cause combine une origine _anthropique (Changement ou péjoration climatique lié A effet de serre) et probablement une origine naturelle (variabilité climatique) pour déboucher sur une baisse de la pluviométrie (Le Barbé e7 al., 1993, Vodounon-Totin, 2003). CONCLUSIONS Le Bénin est un pays relativement bien arrosé (900 & 1200 mm). Il est en outre sillonné par 7 principaux cours d'eau, dont trois tributaires de TOcéan atlantique au Sud (Ouémé, Couffo et Mono), trois tributaires du fleuve Niger au Nord (Alibori, Mékrou et Sota) et un tributaire du fleuve ‘Volta au Nord-Ouest (Pendjari) ‘Neenmoins,|'approvisionnement en eau potable de sa population repose principalement sur les, ‘eaux souterraines (plus de 97 9%), lesquelles sont inégalement réparties sur ‘ensemble du temritoire. Cette inégale répartition est lige principalement A la nature géologique des réservoins et a ta hauteur des précipitations qui assurent la recharge des nappes. Dans les provinces aquiféres discontinus, qui couvrent environ 83 % du terrtoite, les systémes aquiféres sont en partie bien fransmissifs certes, mais peu capacitifs, En conséquence, les débits d’exploitation de ces systémes sont faibles, de ordre de 1 m'/h en moyenne, dépassant rarement tes 5 m'/h. Ce sont, par conséquent, des systémes dont les potentialités atteignent rapidement leur limite orsgu’il —svagit. —@'approvisionner des agglomérations urbaines en eau potable. En conséquence, les débits exploitation de ces Fig. 13. Tencurs comparatives en nitrates des eaux des puits et forages dans le Nord-Est du Bénin: la proportion des tencurs inaccepiables (>30 me) des és de 1994-1997 (10 %) -Falola et Sotognon, 2002. tillons de 2000 (49 9) s'est accrue fortement par rapport & celle Fig. 13. Comparative nitrates contents of the wells and dug wells waters in the North-East of Bénin: the proportion of the unacceptable contents (> $0 mg/l) of the samples of 2000 (49 %) strongly increased compared to that of 1994-1997 (10 %); Falola et Sotognon, 2002. Hiydrogéoogie de systémes sont faible, de Vordre de 1m" en moyenne, dépassant rarement Jes $ ms. Ce sont, par conséquent, des systémes dont es potentialtés atteignent rapidement leur limite Torsqu'il ‘agit d'approvisiomer des agglomérations urbaines en eau potable. En revanche, pour Phydrauligue villageoise, ces potentialités sont globalement suffisantes. Les eaux soulerraines des provinces a aquiféres discontinus, —moyennement a fortement minéralisées, sont, dans ensemble, chimiquement potables. Ce sont toutefois des aguiféres tes vulnérables @ la pollution, du fait, notamment, de la faible profondeur des nappes et de la forte transmissivité des réservoirs fiscurds ot fracturés Le bassin cétier, une des deux provinces & aquiféres continus, couvre 10 % du teritoire national. Il egorge, pourtant, d’environ 35 % des ressources en eaux souteraines du pays et constitue le ehdteau d'eau potable de pres des 23 de s1 population. Ensemble avec Ie bassin dde Kandi, la deuxiéme provinee, ils ne couvrent que 17 % du teritoite, mais renferment, out de méme, approximativement 50 % de la totalité des ressources en eaux souterraines du pays. Les Aébits exploitation des différents aquitéres continus sont sensiblement franchement levés, de Vordre de $ 4 10 m’/h pour le bassin de Kandi, 50 & 100 m'/h, voire méme 200 m’/h, locatement (champ de captage de Godomey notamment), pour le bassin tier. Les systémes, aquiferes continus sont en général bien adaptés pour Phydrautique urbaine. Il s'agit d'squiferes en général de vulnérabilité moyenne pour ce qui conceme le bassin de Kandi, S'agissant du bassin cbticr, Ia valnérabilité des aquiféres est variable, passant de tés élevées dans Js zone littorle’ od les nappes phréatiques sont subafflcurantes, a faible presque partout ailleurs, e2ci en liaison avec le caractére profond ou captif des nappes. La mineralisation des eaux souterraines de la plupart des aquifézes continus est souvent faible, du fait de la nature détritique quartzeuse _prépondérante des _réservoirs (*Continental Terminal ss.", Crétacé et Paléozoique). lle peut toutefois se révéler parfois moyenne, en raison d’un temps de séjour trés long dans la _matrice _géologique (Paléozoique, Crétacé et Paléocéne captif de la nature caleaire du réservoir (Paléocéne), ou encore de environnement local marin (Quatemaire eter) République dy Bénin (Afrique de POuest) 325 Enfin, parmi Jes problémes ligs& la mise en valeur des ressources en eau souterraines du Bénin, deux qui concement la pollution des nappes, méritent d'étre _particuliérement soulignés : (i) le premier type de pollution a son origine en surface et concere fes nitrates, dont les teneurs dans les eaux souterraines exploitées cont tendance a croitre plus ou moins rapidement lun peu partout & travers le pays : (i) le second type est occulte, car ayant son origine en profondeur ; il se manifeste sous la forme d’une intrusion saline dans es aquiféres littoraux locelement soumis des pompages intensifs (champ de captaze de Godomey par exemple). Remerciements- Je remercie vivement le Professeur Jacque Lang, qui a bien voulu assurer fa correction de ce mamuserit, ainsi que Monsieur N’Tche Tinantkpa, quia aidé a la mise en forme des figures. REFERENCES ‘Alfaton, P1975. Ende géologique et structurale du Nord-Ouest du Dahomey, du Nord Togo et da Sud-Fst de lo Haute Volta. Travaux Laboratoire Sciences de la Tene, 201 p. S'Jéréme, Marseille, Prance. (B) 10. Aon, P., Houessou, A. et Gomez, G. 1985. La formation d’Adakplamé.n'appartent pas au Continental Terminal . Jounal African Earth Sciences 3 (3), 359-364 Alassane, A. 2004, Etude hydrogéologique du Continental Terminal et des formations de la plaine litorale dans la ségion de Porto-Novo (cud du Bénin): identification des aquires et vulnérabilité de la nape supericielle. These 3 cycle, 145 p. Université Cheik Anta Diop, Dakar Sénéval Alidou, S, 1983. Etude géologique ds bassin paléo- mésozoique de Kandi, NoriEst du Béxin (Aftique de POues). 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