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Code Civil I 1-292
Code Civil I 1-292
Arrêtés réglementaires.
1.- Les arrêtés, comme les lois, ne sont obligatoires pour les citoyens que du jour où ils en ont
connaissance par la publication qui en est faite dans les formes déterminées par la loi. C’est à la
partie intéressée à faire la preuve de ce fait. (Cass, arrêt du 4 juin 1895, Not 7, art 1er C.civ. Léger).
Décret-loi.
1.- Un décret-loi étant l’œuvre du Président de la République, la formalité de la promulgation est
inutile pour qu’il soit exécutoire: la publication suffit. (Cass, Sections Réunies, arrêt du 29 juil 1938,
La Gaz du Pal, No 18 du 15 août 1938).
Domaine d’application.
1.- Il est constant en droit, que l’application des lois doit se faire dans l’ordre des choses sur
lesquelles elles statuent; les objets qui sont d’ordre différent ne peuvent être décidés que par les lois
de leur ordre. (Cass., 1ère Section, arrêt du 16 juin 1952, Les Déb No 54 du 25 juin 1952).
Force obligatoire.
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1.- Aux termes des articles 1 et 3 combinés C.civ., la force obligatoire d’une loi ne cesse que par une
autre loi d’abrogation ; il en découle que le pouvoir des juges est strictement limité à appliquer la loi
en vigueur, à l’interpréter au besoin pour l’adapter aux exigences nouvelles, sans s’arroger le droit
de la critiquer, de la juger inopportune. (Cass, 1ère Section, arrêt du 31 juil 1985, Jean-Baptiste,
Jacob, Bull des arrêts 1985, Tome V, pp 53 et suiv).
Instructions ministérielles.
1.- Des instructions ministérielles ne peuvent pas prévaloir sur une décision judiciaire, et les juges
qui font une telle déclaration dans leur jugement, ne froissent pas le principe de la séparation des
pouvoirs. (Cass, arrêt du 22 avril 1902, Bull des arrêts, année 1902, pp 54 et suiv).
Art 2.- La loi ne dispose que pour l’avenir; elle n’a point d’effet rétroactif.
Rétroactivité et droits acquis.
1.- La loi rétroagit quand elle enlève des droits acquis. Le mode convenu de constatation de la
défaillance du preneur ne constitue pas un droit acquis, étant de forme et non de fond. (Cass, arrêt du
25 avril 1927, Affaire Lhérisson-Etat, Not 3, art 2 C.civ. Léger).
2.- En matière de rétroactivité, il faut distinguer la chose elle-même qui est l’objet du droit et les
modalités qui peuvent la caractériser : la première, pouvant rentrer légalement et définitivement dans
notre patrimoine, peut être l’objet d’un droit acquis; les modalités, tenant plutôt à la forme qu’au
fond, peuvent changer selon les circonstances que la loi apprécie. (Cass., arrêt du 20 juin 1927,
Affaire Jérome-Laraque, Not 4, art 2 C.civ. Léger).
Art 3.- Aucune loi ne peut être abrogée ni suspendue que par une autre loi.
1.- Des instructions ministérielles ne peuvent pas prévaloir sur une décision judiciaire, et les juges
qui font une telle déclaration dans leur jugement, ne froissent pas le principe de la séparation des
pouvoirs. (Cass., arrêt du 22 avril 1902, Bull des arrêts, année 1902, pp 54 et suiv).
Art 5.- Les lois de police et de sûreté sont obligatoires pour tous ceux qui
habitent le territoire de la République.
Art 6.- Les agents étrangers accrédités en Haïti sont régis par le droit des gens,
les usages des nations ou les traités diplomatiques.
Intérimaire de l’agent commercial.
1.- L’intérimaire d’un agent commercial accrédité ne peut revendiquer le privilège de l’art 6, que s’il
a obtenu l’exequatur du gouvernement haïtien. (Cass., arrêt du 12 mars 1838, Not 6, art 6 C.civ.
Borno).
Art 7.- Les haïtiens qui habitent momentanément en pays étranger sont régis par
les lois qui concernent l’état et la capacité des personnes en Haïti.
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1.- Ce texte ne va pas, dans les conflits de lois, jusqu’à décider en faveur de la loi étrangère contre la
législation nationale, en faisant prévaloir sur l’état et la capacité des nationaux dérivant de lois
d’ordre public, l’état et la capacité qui règle le statut personnel de l’étranger en compétition avec ces
nationaux. (Cass., arrêt du 8 déc 1924, Affaire Goldenberg-Reinbold, Not 15, art 7 C.civ. Léger).
Art 8.- Il est défendu aux juges de prononcer, par voie de disposition générale et
réglementaire, sur les causes qui leur sont soumises.
1.- A défaut d’un texte précis, le juge ne peut interdire par voie de disposition générale à un individu
de porter le nom d’une famille à laquelle il n’appartient pas, un nom déterminé n’étant pas l’apanage
d’une famille. (Cass, arrêt du 6 fév 1922, Affaire Acacia-Valcourt, Not 4, art 8 C.civ. Léger).
Art 10.- On ne peut déroger, par des conventions particulières, aux lois qui
intéressent l’ordre public et les bonnes mœurs.
1.- L’étranger, sous l’empire de l’art 6 de la Constitution de 1889, ne peut être constitué propriétaire
d’immeubles sous le titre de créancier hypothécaire et de preneur perpétuels. Une telle convention
déroge aux lois d’ordre public. (Cass., arrêt du 3 déc 1895, Not 8, art 10 C.civ. Léger).
2.- La loi n’a pas défini les éléments constitutifs de l’emphytéose. Ne déroge pas à l’art 10 le
jugement qui ne trouve pas dans un bail, emphytéotique ou non, la transmission d’un droit réel
immobilier, mais simplement un droit de jouissance. (Cass., arrêt du 3 juin 1897, Not 9, art 10 C.civ.
Léger).
Art 14 (L. 5 sept 1860).- Tous ceux qui, en vertu de la Constitution, sont
habiles à acquérir la qualité de citoyens haïtiens devront, dans le mois de leur
arrivée dans le pays, faire devant le juge de paix de leur résidence, en présence
Constitution du 29 mars 1987
Titre II
De la Nationalité Haïtienne
Article 10 : Les règles relatives à la Nationalité Haïtienne sont déterminées par la loi.
Article 11 : Possède de Nationalité Haïtienne d’origine, tout individu né d’un père haïtien ou d’une mère
Haïtienne qui eux-mêmes sont nés Haïtiens et n’avaient jamais à leur nationalité au moment de la naissance.
Article 12 : La Nationalité Haïtienne peut être acquise par la naturalisation.
Article 12-1 : Tout Etranger après cinq (5) ans de résidence continue sur le Territoire de la République peut
obtenir la nationalité haïtienne par naturalisation, en se conformant aux règles établies par la loi.
Article 12-2: Les Haïtiens par naturalisation sont admis à exercer leur droit de vote mais ils doivent attendre cinq
(5) ans après la date de leur naturalisation pour être éligibles ou occuper des fonctions publiques autres que celles
réservées par la Constitution et par la Loi aux haïtiens d’origine.
Article 13 : La Nationalité Haïtienne se perd par :
a) La Naturalisation acquise en Pays Etranger :
b) L’occupation d’un poste politique au service d’un Gouvernement Etranger ;
c) La résidence continue à l’étranger pendant trois (3) ans d’un individu étranger naturalisé haïtien
sans une autorisation régulièrement accordée par l’Autorité compétente. Quiconque perd ainsi la
nationalité haïtienne, ne peut la recouvrer.
Article 14 : L’Haïtien naturalisé étranger peut recouvrer sa Nationalité Haïtienne, en remplissant toutes les
conditions et formalités imposées à l’étranger par la loi.
Article 15 : La double Nationalité Haïtienne et Etrangère n’est admise dans aucun cas.
Titre III
Du Citoyen – des Droits Et Devoirs Fondamentaux
Chapitre 1
De la Qualité de Citoyen
Article 16 : La réunion des droits civils et Politiques constitue la qualité de citoyen.
Article 16-1 : La jouissance, l’exercice, la suspension et la perte de ces droits sont réglées par la loi.
Article 16-2 : L’âge de la majorité est fixé à dix huit (18) ans.
Article 17 : Les Haïtiens sans distinction de sexe et d’état civil, âge de dix-huit (18) ans accomplis, peuvent
exercer leurs droits civils et politiques s’ils réunissent les autres conditions prévues par la constitution et par la
loi.
Article 18 : Les Haïtiens sont égaux devant la loi sous la réserve des avantages conférés aux Haïtiens d’Origine
qui n’ont jamais renoncé à leur nationalité leur nationalité.
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faculté d’acquérir la qualité d’haïtien par une déclaration faite au Parquet du tribunal
civil de sa résidence.
Art 8.- L’enfant né à l'étranger, d’un père étranger et d’une mère haïtienne, pourra, dans
l’année de sa majorité, s’il est établi en Haïti ou s’il vient a s’y fixer, acquérir la
nationalité haïtienne par une déclaration au Parquet du tribunal civil de sa résidence.
Art 9.- La femme haïtienne, mariée à un étranger et qui perd sa nationalité en
application du paragraphe 3 de l’article 26 du présent décret, recouvrera sa nationalité
haïtienne par une déclaration faite au Parquet du tribunal civil de sa résidence, si son
mari acquiert la nationalité haïtienne.
Les enfants majeurs de cet étranger naturalisé, même nés hors d’Haïti
pourront, s’ils le demandent, obtenir la nationalité haïtienne sans condition de stage, soit
par l’arrêté présidentiel conférant cette nationalité au père soit comme conséquence
d’une déclaration faite par eux au Parquet du tribunal civil de leur résidence dans les
termes de l’article 6 du présent décret.
Les enfants mineurs nés à l'étranger pourront, dans l’année de leur majorité,
acquérir la nationalité haïtienne en faisant une pareille déclaration.
Art 10.- Jouiront de la même faculté et dans les mêmes conditions les enfants mineurs
d’un père survivant ou d’une mère survivante qui se fait naturaliser haïtien.
Art 11.- La femme étrangère mariée à un étranger qui se naturalise haïtien, devient
haïtienne par simple déclaration faite au parquet du tribunal civil de sa résidence.
Art 12.- L’haïtienne dont le mari haïtien viendrait à se naturaliser étranger après son
mariage, gardera sa nationalité haïtienne, à moins qu’elle ne se naturalise étrangère.
Les enfants nés avant la naturalisation restent haïtiens.
Art 13.- Pour les jeunes gens à qui la loi confère sans condition de stage, la faculté de
devenir haïtiens dans l’année de leur majorité, le fait de s’engager dans l’armée
haïtienne ou de pendre part aux opérations de recrutement et, en général, d’exercer les
droits ou d’accomplir les obligations attachées à la qualité de citoyen haïtien, sans
exciper de leur extranéité, l’époque de leur majorité équivaudra à la déclaration prévue
par le présent décret et les en dispensera.
Art 14.- Dans tous le cas où une déclaration prévue par le présent Décret n’aura pas été
faite dans le délai prévu, au Parquet compétent, il est laissé au Président de la
République, pour des motifs relevant de sa souveraine appréciation, la faculté
d’autoriser sa réception, lorsque l’intéressé n’a pu agir à temps par suite de
circonstances indépendantes de sa volonté.
Chapitre II
De la naturalisation et de ses effets.
Art 15.- Tout étranger peut, après cinq ans de résidence légale sur le territoire de la
République, acquérir la nationalité haïtienne en se conformant aux règles établies par le
présent décret.
Art 16.- Le délai de résidence prévu à l'article 15 ci-dessus peut-être réduit à deux ans
en faveur de tout étranger qui aura rendu des services importants à Haïti, y aura apporté
des talents distingués, introduit une industrie, un métier, un art ou une invention utile,
créé un établissement industriel ou agricole.
Pour des motifs laissés à sa souveraine appréciation et dans l’intérêt du pays,
le Président de la République peut, avant même le délai de résidence, octroyer la
nationalité haïtienne à tout étranger qui en formule la demande.
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Art 17.- L’étranger qui aura accepté une fonction civile ou militaire et l’aura conservée
pendant 5 ans acquerra, par ce fait, la nationalité haïtienne, à moins qu’il ne déclare par
un acte signifié au Parquet du tribunal civil de sa résidence, vouloir conserver sa
nationalité.
Art 18.- Les haïtiens par naturalisation sont admis à l'exercice des droits politiques dix
(10) ans après la date de leur naturalisation.
Chapitre III
Des formalités à observer.
Art 19.- La demande de naturalisation est formée par requête au Ministre de la Justice.
A cette requête doivent être annexées les pièces justificatives suivantes:
a) Le permis de séjour de l’intéressé;
b) Sa carte d’identité;
c) Un certificat de résidence signé du magistrat communal et du juge de paix.
L’étranger dispensé des formalités relatives au permis de séjour, doit suppléer à la
production de cette pièce par tous autres papiers ou documents.
Art 20.- Après enquête du Département de l’Intérieur sur la moralité de l’étranger, le
Ministre de la Justice transmet, avec son avis motivé, la requête et les pièces
justificatives au Président de la République.
Art 21.- Il est statué par arrêté du Président de la République sur chaque demande de
naturalisation.
Cet arrêté sera publié au journal officiel.
Art 22.- Avant la publication prévue à l'article 21 ci-dessus, avis est donné par le
Ministre de la Justice au doyen du tribunal civil compétent qui reçoit de l’intéressé le
serment suivant:
« Je renonce à toute autre patrie qu’Haïti. »
Dans les cas prévus au 2ème alinéa de l’article 16 du présent décret, les pièces
visées à l'article 19 ne sont pas nécessaire.
Art 23.- Les actes de naturalisation sont assujettis à un droit fixe spécial de cinq mille
gourdes. Ce droit est perçu sur la lettre d’avis donné par le Ministre de la Justice à
l'intéressé, que le Président de la République a fait droit à sa demande.
Sauf dispense du Président de la République, l’étranger naturalisé ne pourra
réclamer aucun privilège ou avantage découlant de la citoyenneté haïtienne, ni en jouir,
tant qu’il n’aura pas payé ce droit.
Art 24.- Les déclarations d’option en vue d’acquérir la nationalité haïtienne seront faites
au Parquet du tribunal civil de la résidence de l’intéressé.
Elles seront assujetties à un droit de timbre ci-dessus prévu par l’intéressé, le
Ministère de la Justice fera paraître au journal officiel, un avis déclarant l’option
régulière et valable.
Art 25.- Tout individu voulant faire reconnaître qu’il est dans les conditions prévues par
la loi pour bénéficier de la nationalité haïtienne devra, à cette fin, adresser au Ministère
de la Justice une requête assujettie à un droit de timbre de cent gourdes. Les pièces
justificatives seront annexées à cette requête.
Après les vérifications nécessaires, si la demande est admise, le Ministère de la
Justice fera publier, au journal officiel, un avis déclarant que l’intéressé est haïtien.
Chapitre IV
De la perte de la nationalité haïtienne.
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Art 16.- Tout étranger pourra être traduit devant les tribunaux haïtiens, pour les
obligations par lui contractées en pays étranger envers un haïtien.
1.- Les tribunaux haïtiens ne sont pas compétents pour connaître des actes judiciaires faits en pays
étranger et n’intéressant aucun haïtien. (Cass., arrêt du 4 sept 1819, Not a), art 16 C.civ. Borno).
2.- L’étranger qui a établi en Haïti sa résidence et le siège de son commerce est justiciable de nos
tribunaux, pour les actes relatifs à son commerce, contractés même avec un négociant étranger.
(Cass., arrêt du 17 avril 1837, Not 3, art 16 C.civ. Borno).
3.- L’étranger n’acquiert pas, par le seul fait de sa résidence en Haïti, un domicile juridictionnel qui
le rend justiciable de nos tribunaux, pour l’exécution des engagements par lui contractés en pays
étranger envers d’autres étrangers antérieurement à sa résidence en Haïti. (Cass., arrêt du 22 fév
1881, Not c, art 16 C.civ. Borno).
4.- Les tribunaux haïtiens sont compétents pour connaître, en matière commerciale, de toutes
contestations entre étrangers, résidant en Haïti, et y ayant leur établissement de commerce.
L’incompétence personnelle étant relative, les parties sont toujours libres de renoncer à
l’exception qui en résulte. (Cass., arrêt du 9 mai 1893, Not 1, art 16 C.civ. Léger).
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5.- Les tribunaux haïtiens sont incompétents pour connaître des contestations civiles des étrangers, à
moins que ceux-ci y consentent formellement. (Cass., arrêt du 27 mars 1900, Not 5, art 16 C.civ.
Léger).
6.- La qualité d’étrangers des plaideurs n’est pas une cause d’incompétence des tribunaux haïtiens;
ils sont compétents pour juger une contestation entre étrangers, dans tous les cas où ils le seraient
pour connaître de la même contestation entre haïtiens. (Cass., arrêt du 4 mars 1909, Affaire Mc
Guffie-Légendre, Not 2, art 16 C.civ. Léger).
7.- L’étranger qui contracte en Haïti une obligation exécutoire dans le pays et qui y est établi,
accepte tacitement de se soumettre à la juridiction des tribunaux haïtiens lorsqu’il s’agit d’assurer
l’exécution de ladite obligation. (Cass., arrêt du 2 déc 1912, Not 6, art 16 C.civ. Léger).
8.- Les dispositions des art 15 et 16 C.civ. constituent plutôt une mesure de protection des intérêts
des nationaux, un privilège que l’interdiction de l’accès de nos tribunaux aux étrangers habitant
notre territoire. (Cass., arrêt du 26 janv 1916, Affaire Marsh-Rouzier, Not 7, art 16 C.civ. Léger).
9.- Les tribunaux haïtiens, malgré la qualité d’étrangers des parties, sont compétents pour connaître
des matières mixtes, réelles ou immobilières, partant, de toute action en restitution de biens, meubles
et immeubles composant la succession d’une personne décédée en Haïti.
Lorsque les tribunaux sont compétents pour connaître d’une action entre étrangers, il est
de règle que cette compétence s’étend aux questions de statut personnel de ces étrangers, soulevées
au sujet de la contestation.
S’agissant de difficultés relatives à l’attribution, la liquidation et le partage d’une
succession comprenant des immeubles, la compétence du juge de la situation des biens doit être
reconnue, quelle que soit la nationalité des parties entre lesquelles s’élève la contestation, chaque
Etat étant intéressé à régler les conditions de transmission des immeubles se trouvant sur son
territoire. (Cass., arrêt du 9 janv 1928, Affaire Boulos-Salomon-Shembtob, Not 8, 9, 10, art 16 C.civ.
Léger).
10.- Le consignataire ou destinataire de marchandises transportées par terre et par eau, répond
toujours de toutes contestations qui peuvent s’élever entre lui, le transporteur et l’expéditeur.
S’il réside en Haïti, la contestation est valablement soumise au tribunal de sa résidence,
alors même qu’il serait étranger au contrat de transport conclu à l’étranger. (Cass., arrêt du 25 janv
1928, Affaire Bigio-U. Steamship Co, Not 11, art 16 C.civ. Léger).
Art 17.- L’haïtien pourra être cité devant les tribunaux d’Haïti pour raison des
obligations par lui contractées, soit envers un étranger, soit envers un haïtien.
Chapitre II
De la Perte de la qualité de Citoyen.
Art 18.- La qualité de citoyen se perd:
1º) par suite de la condamnation contradictoire et définitive à des
peines perpétuelles, à la fois afflictives et infamantes, telles qu’elles seront
déterminées par le code pénal;
2º) par l’abandon de la patrie au moment d’un danger imminent;
3º) par la naturalisation acquise en pays étranger;
4º) par l’acceptation de fonctions publiques confiées par un
gouvernement étranger, et par tout service, soit dans les troupes, soit à bord des
bâtiments d’une puissance étrangère;
5º) par tout établissement fait en pays étranger sans esprit de retour.
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Art 1.- La mort civile est abolie.
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Art 4.- Les effets de la mort civile encourue cessent, pour l’avenir, à l’égard des
condamnés actuellement morts civilement, sauf les droits acquis aux héritiers et aux
tiers.
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1.- La profession d’avocat doit être considérée comme une fonction publique, dont l’exercice à
l’étranger entraîne déchéance de la qualité d’haïtien. (Cass, arrêt du 10 fév 1827, Not 1, art 18 C.civ.
Borno).
2.- Le condamné à une peine afflictive et infamante ne perd sa qualité de citoyen que si cette peine
est perpétuelle; en conséquence, la peine temporaire n’entraîne qu’une suspension des droits civils
dont celui d’ester en justice et, ce, uniquement pendant que le jugement conserve son effet. En ce
cas, la réhabilitation n’est pas nécessaire. (Cass, arrêt du 17 avril 1946, La Gaz du Pal No 234 des 22
nov et 1er déc 1946).
Art 19 (Abrogé D.30 août 1988).- L’individu qui a perdu sa qualité de citoyen par la
cause exprimée au nº 1 de l’article précédent est privé, non seulement des droits
politiques, mais encore des droits civils qui suivent:
1º) Il perd la propriété de tous les biens qu’il possédait : sa succession est
ouverte au profit de ses héritiers, auxquels ses biens sont dévolus de la même manière
que s’il était décédé.
2º) Il ne peut plus recueillir aucune succession: il ne peut ni disposer de ses
biens, en tout ou en partie, soit par donation entre vifs, soit par testament, ni recevoir à
ce titre, si ce n’est pour cause d’aliments.
3º) Il ne peut être nommé tuteur, ni concourir aux opérations relatives à la
tutelle.
4º) Il ne peut être témoin dans aucun acte solennel ou authentique, ni être
admis à porter témoignage en justice.
5º) Il ne peut procéder en justice, ni en défendant, ni en demandant, que sous le
nom et par le ministère d’un curateur spécial, qui lui est nommé par le tribunal où
l’action est portée.
6º) Il est incapable de contracter un mariage qui produise aucun effet civil, et
de reconnaître aucun enfant naturel.
7º) Le mariage qu’il avait contracté précédemment est dissous, quant à tous
ses effets civils: son époux et ses héritiers peuvent exercer respectivement les droits et les
actions auxquels son décès donnerait ouverture.
Art 20 (Abrogé D. 30 août 1988).- Les condamnations contradictoires et définitives à
des peines perpétuelles, à la fois afflictives et infamantes, n’emportent la perte de la
qualité de citoyen qu’à compter du jour fixé pour leur exécution.
Art 21.- Les haïtiens qui résident actuellement en pays étranger sans permission
du Président d’Haïti, et qui, un an après l’époque fixée pour l’exécution du
présent code, y seront encore résidents, perdront la qualité de citoyens d’Haïti.
Art 22.- L’haïtien qui aura perdu sa qualité de citoyen par l’effet de l’article
précédent ou par une des causes exprimées aux Nos. 2, 3, 4 et 5 de l’article 18
Mon No 78-A du 8 sept 1988.
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Art 31.- Dans le cas où le condamné serait acquitté, par le nouveau jugement, il
ne pourra rien revendiquer de ceux qui, en vertu de l’article précédent, auront
joui des revenus de ses biens.
Art 32.- Si le condamné par contumace meurt pendant le délai de grâce de cinq
années sans s’être présenté ou sans avoir été constitué prisonnier, il sera réputé
mort dans l’intégrité de ses droits; le jugement de contumace sera anéanti de
plein droit, sans préjudice néanmoins de l’action de la partie civile, laquelle ne
pourra être intentée contre les héritiers du condamné que par la voie civile.
Art 33.- Aussitôt après l’expiration du délai de grâce de cinq années à compter
du jour du jugement de contumace, si le condamné à des peines emportant la
suspension des droits civils ne s’est pas présenté ou n’a pas été constitué
prisonnier, sa succession sera définitivement ouverte au profit de ses héritiers,
de la même manière que s’il était décédé.
Art 34.- Si néanmoins, après l’expiration du délai de cinq années, le condamné
venait à se présenter, il jouira de ses droits civils pour l’avenir, de la même
manière que ceux qui ont subi leur peine, en vertu d’un jugement contradictoire;
mais il ne pourra recouvrer l’exercice de ses droits politiques qu’après avoir été
acquitté par un jugement, des accusations intentées contre lui, sans que pour cela
il puisse porter aucun préjudice à ceux qui, en vertu de l’article précédent,
auraient été mis en possession de ses biens.
Art 36.- Les officiers de l’état civil ne pourront rien insérer dans les actes qu’ils
recevront, soit par une note, soit par énonciation quelconque, que ce qui doit être
déclaré par les comparants.
Interdiction de vérifier les déclarations des comparants.
1.- La loi n’investit l’officier de l’état civil d’aucun pouvoir de juridiction dans l’exercice de ses
fonctions. Il n’a pas qualité pour vérifier l’exactitude des déclarations qui lui sont faites par les
déclarants. (Cass., Sections Réunies, arrêt du 23 juil 1948, Bull des arrêts 1947-1948, pp 292 et
suiv.)
Art 37.- Dans le cas où les parties intéressées ne seront point obligées de
comparaître en personne, elles pourront se faire représenter par un fondé de
procuration spéciale et authentique.
Art 38 (L.20 juillet 1929 ).- Les témoins produits aux actes de l’état civil
doivent être âgés de 21 ans, parents ou autres; ils seront choisis au nombre de
deux au moins et pourront être de l’un ou de l’autre sexe.
Art 39.- L’officier de l’état civil donnera lecture des actes aux parties
comparantes ou à leurs fondés de procuration et aux témoins. Il y sera fait
mention de l’accomplissement de cette formalité.
Art 40.- Ces actes seront signés par l’officier de l’état civil, par les comparants
et par les témoins, ou mention sera faite de la cause qui empêchera les
comparants et les témoins de signer.
1.- L’acte de mariage non signé des époux, mais qui contient la preuve de l’accomplissement des
formalités prévues, ne peut être critiqué. (Cass., arrêt du 8 oct 1895, Not sous l’art 40 C.civ. Léger).
Art 41.- Il y aura dans chaque commune un registre tenu double, pour chaque
espèce d’acte de l’état civil.
Les registres seront côtés, par première et dernière page et paraphé sur
chaque feuillet par le doyen du tribunal civil du ressort ou par le juge qui le
remplacera.
Force probante des registres de l’état civil.
1.- Les registres de l’état civil, destinés par la volonté du législateur à constater l’état civil des
personnes, font foi des faits déclarés à l’officier public dans les conditions que la loi a déterminées et
Bulletin des lois et actes, année 1929, pp 329 et suivants.
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par ceux à qui elle impose le devoir de faire ces déclarations. (Cass., 2 ère Section, arrêt du 1er fév
1949, Bull des arrêts 1948-1949, pp 102 et suiv).
Art 42.- Les actes seront inscrits sur les registres, de suite sans aucun blanc. Les
ratures et les renvois seront approuvés et signés de la même manière que le
corps de l’acte; il n’y sera rien écrit par abréviation et aucune date n’y sera mise
en chiffres.
Art 43.- A la fin de chaque année, l’officier de l’état civil dressera, à la suite des
actes qu’il aura reçus, le répertoire de ces mêmes actes.
Les registres seront clos et arrêtés, à la suite du répertoire, par l’officier
de l’état civil, conjointement avec le ministère public.
Art 44.- Le ministère public sera tenu de dénoncer les contraventions ou délits
qu’il aura reconnus par l’inspection des registres; il requerra contre l’officier de
l’état civil la condamnation aux peines établies par la loi.
Art 45.- Du premier janvier au dix février suivant, le double sera remis au
commissaire du Gouvernement, qui l’expédiera au Grand Juge , et le Grand Juge
l’adressera au dépôt central des archives de la République.
Art 46.- Les procurations et les autres pièces qui doivent demeurer annexées
aux actes de l’état civil, seront paraphées par la personne qui les aura produites,
ainsi que par l’officier de l’état civil, et adressées au dépôt central avec les
doubles qui y sont déposés.
Art 47.- Toute personne pourra se faire délivrer, par les dépositaires des
registres de l’état civil, des extraits de ces registres.
Les extraits délivrés conformes aux registres et légalisés par le doyen
du tribunal civil ou le juge qui le remplacera, feront foi jusqu’à inscription de
faux.
Légalisation
1.- La loi n’a pas fixé un moment pour la légalisation ; celle obtenue au cours de l’instance et avant
le jugement n’est pas inopérante, en l’absence de tout texte. (Cass., arrêt du 21 nov 1921, Affaire
Saba-Chrisphonte, Not 4, art 47 C.civ. Léger).
2.- La loi n’exige la légalisation des extraits que comme attestation qu’ils sont délivrés sous la
signature du fonctionnaire compétent : peu importe la légalisation de l’extrait produit, si l’événement
invoqué n’est pas contesté. (Cass., arrêt du 23 mars 1925, Affaire A. Liautaud-Eug. Dufort, Not 2,
art 47 C.civ. Léger).
3.- Même s’il s’agit de prouver l’événement, lorsque le magistrat chargé de légaliser est celui qui est
saisi du litige, il n’est pas indispensable qu’il se donne à lui-même, par sa signature au bas de
l’extrait, l’attestation de son authenticité. (Cass., arrêt du 23 mars 1925, Affaire A. Liautaud-Eug.
Dufort, Not 3, art 47 C.civ. Léger).
Force probante
1.- Il est de jurisprudence que les actes de l’état civil ne font foi jusqu’à inscription de faux que des
faits qui se passent devant l’officier de l’état civil et dont la réalité est constatée par lui; quant aux
déclarations émanées des témoins et aux faits qu’elles constatent, ils peuvent être combattus par la
preuve testimoniale sans qu’il soit nécessaire de recourir à l’inscription de faux.
Eu égard à cette jurisprudence, une distinction est à faire, distinction qui n’est pas
expressément écrite dans la loi mais qui résulte de la nature même des choses, savoir: 1º) les faits
que l’officier de l’état civil affirme avoir vus et entendus sont réputés vrais jusqu’à inscription de
Le Grand Juge désignait autrefois le Ministre de la Justice.
16
faux ; 2º) les faits qu’il n’a constatés que sur la déclaration qui lui a été faite par les comparants sont
aussi réputés vrais, mais on peut les combattre par les voies ordinaires.
Si, dans ce dernier cas et pour ces derniers faits, une enquête pourrait être ordonnée, les
premiers juges en la repoussant ont souverainement apprécié les faits qui pourraient la déterminer.
Leur décision à cet égard échappe à la censure du Tribunal de Cassation.
En matière de faux, l’action civile doit être vidée avant l’action criminelle. (Cass., arrêt
du 12 juil 1911, Bull des arrêts, année 1911, pp 156 et suiv).
2.- Jusqu’à leur anéantissement par une décision de la juridiction compétente, les actes de l’état civil
invoqués par une partie doivent être respectés et produire leurs effets. (Cass., Section des Affaires
Urgentes, arrêt du 15 mars 1944, Bull des arrêts 1942-1943, pp 354 et suiv).
3.- Les registres de l’état civil, destinés par la volonté du législateur à constater l’état civil des
personnes, font foi des faits déclarés à l’officier public dans les conditions que la loi a déterminées et
par ceux à qui elle impose le devoir de faire ces déclarations. (Cass., 2 ème Section, arrêt du 1er fév
1949, Bull des arrêts 1948-1949, pp 102 et suiv)
Ancien art 48.- Lorsqu’il n’aura pas existé de registres ou qu’ils seront perdus, la preuve en sera reçue tant par
titres que par témoins, et dans ces cas, les mariages, naissances et décès pourront être prouvés tant par les papiers
et registres émanés des père et mère décédés, que par témoins.
Ces dispositions ne dérogent en rien à l’art 311, qui interdit la recherche de la paternité à l’égard des
enfants naturels.
17
2.- Les deux modes de preuve autorisés par l’art 48 C.civ. concernent le simple fait de la naissance
qui ne prouve pas la filiation. (Cass., arrêt du 18 mai 1909, Affaire consorts Milfort Josaphat, Not 4,
art 48 C.civ. Léger).
3.- Ce texte n’est pas limitatif, mais purement énonciatif. (Cass., arrêt du 7 juil 1924, Affaire Texas-
Compère, Not 8. art 48 C.civ. Léger).
4.- L’article 48 autorise une preuve testimoniale ; il est en conséquence d’interprétation restrictive et
ne déroge en rien à l’article 311 C.civ. qui interdit la recherche de la paternité à l’égard des enfants
naturels. (Cass., Sections Réunies, arrêt du 23 juin 1922, Affaire Belanton- Molière, Cassation, Not
13, art 48 C.civ. Léger).
Art 49.- Tout acte de l’état civil d’un haïtien ou d’un étranger fait en pays
étranger fera foi s’il a été rédigé selon les formes usitées dans le pays où il a été
reçu; il sera également valable pour l’haïtien s’il a été dressé conformément aux
lois haïtiennes par un agent de la République.
Art 50.- Dans tous les cas où la mention d’un acte relatif à l’état civil devra
avoir lieu en marge d’un autre acte déjà inscrit, elle sera faite, à la requête des
parties intéressées, par l’officier de l’état civil sur le registre de l’acte s’il est
entre ses mains, ou par le greffier s’il a été déposé au greffe. Le dépositaire du
registre en donnera avis, dans les trois jours, au commissaire du Gouvernement
près le tribunal civil du ressort, qui veillera à ce que copie de la mention soit
expédiée au Grand Juge pour être inscrite au double placé au dépôt central.
Art 51.- Toute contravention aux articles précédents de la part des
fonctionnaires y dénommés, sera poursuivie par qui de droit devant le tribunal
civil du ressort, et punie d’une amende qui ne pourra excéder cinquante gourdes.
Art 52.- Tout dépositaire des registres sera civilement responsable des
altérations qui y surviendront, sauf son recours, s’il y a lieu, contre les auteurs
desdites altérations.
Art 53.- Toute altération, tout faux dans les actes de l’état civil, toute inscription
de ces actes faits sur feuille volante et ailleurs que sur les registres à ce destinés,
donneront lieu aux dommages intérêts des parties, sans préjudice des peines qui
seront déterminées au Code pénal.
Art 54.- Dans tous les cas où un tribunal connaîtra des actes relatifs à l’état
civil, les parties intéressées pourront se pourvoir en cassation contre le
jugement.
Loi du 22 décembre 1922 sur le service de l’état civil.
Mon No 3 du 8 janvier 1923
…………………………………………………………………………………….
Art 1.- Le service de l’état civil est confié, à partir du 15 janvier 1923, à des
fonctionnaires spéciaux, dénommés officiers de l’état civil.
Art 2.- Les officiers de l’état civil seront commissionnés par le Président de la
République, sur la proposition du Secrétaire d’Etat de la Justice.
Ils devront être haïtiens, majeurs, ayant le plein exercice de leurs droits civils
et politiques.
Ils prêteront, devant le tribunal de première instance, le serment suivant: «Je
jure d’observer la Constitution, d’être fidèle à la nation et au gouvernement; de suivre,
dans l’exercice de mes fonctions, les lois de ma Patrie; de respecter les droits de mes
19
Mon No 13 du 12 février 1923.
Mon No 5 du 15 janvier 1945.
20
magistrat désignera, s’il en et requis, l’un des officiers de l’état civil de la commune,
pour délivrer expédition des actes.
Art 10.- L’acte de naissance dressé en vertu de déclarations faites après les délais légaux
ne sera pas nul, mais ceux qui étaient tenus de faire la déclaration seront passibles des
peines prévues à l'article 295 du Code pénal.
Art 11.- Aucune autorisation d’inhumer ne peut être délivrée par un officier de l’état
civil, sans qu’au préalable l’acte de décès n’ait été rédigé; ce, sous peine d’une amende
de cent à cinq cents gourdes à prononcer contre lui par le tribunal correctionnel sur les
poursuites du ministère public et sans préjudice de la suspension et même de la
révocation, si le cas y échet.
Art 12.- L’acte reçu par l’officier de l’état civil d’une juridiction autre que celui qui
avait compétence en raison du lieu, ne sera pas nul, mais cet officier sera passible d’une
amende de cent à cinq cent gourdes, à appliquer par le tribunal correctionnel, sur la
poursuite du ministère public, sans préjudice de la suspension et même de la révocation,
s’il y a lieu.
Art 13.- Si, lors d’une catastrophe ou tout autre événement extraordinaire arrivé sur le
territoire d’Haïti, un ou plusieurs individus sont présumés disparus, le juge de paix
dressera un procès-verbal de disparition, relatant les faits, circonstances, témoignages,
desquels on peut induire la probabilité de la mort. Si l’événement a eu lieu hors du
territoire de la République, et qu’il y ait présomption de disparition d’Haïtiens, le
représentant d’Hait, d’office, ou à son défaut, toute personne autorisée par le
Département des Relations Extérieures, recueillera tous renseignements et pièces utiles
qu’il transmettra au Département de la Justice, par l’intermédiaire de celui des
Relations Extérieures. Le Secrétaire d’Etat de la Justice, après examen, dressera, s’il y a
lieu, le procès-verbal de disparition.
Art 14.- Dans le premier cas, le procès-verbal sera transmis au ministère public près le
tribunal de première instance du lieu; dans le second cas, au ministère public près le
tribunal de première instance du dernier domicile connu du disparu; si ce domicile est
inconnu, au ministère public près le tribunal de première instance de Port-au-Prince. Le
ministère public poursuivra l’entérinement du procès-verbal par priorité sur toutes
autres affaires. Ce jugement d’entérinement, jusqu'à ce qu’il soit légalement anéanti,
tiendra lieu d’acte de l’état civil. Une expédition sera remise au Département de la
Justice pour être publiée au Moniteur; un autre, à l'un des officiers de l’état civil du
siège du tribunal, pour être transcrite sur ces registres. Tous dépositaires desdits
registres en donneront copies, extraits, expéditions, conformément à la loi.
Art 15.- A partir du 15 janvier 1923, le tarif à percevoir pour les actes de l’état civil est
fixé comme suit:
a) Chaque acte de mariage au bureau ou à domicile dans les cas in extremis G.
15.00
b) Pour l’ace de publication et l’extrait à afficher G.
5.00
c) Pour chaque acte de divorce G.
75.00
d) Pour un acte de naissance G
2.00
e) Pour un acte de décès G
2.00
f) Pour un acte de mariage à domicile dans les villes ou bourgs G
50.00
21
g) Pour un acte de mariage célébré hors des villes ou bourgs à une distance
d’une lieue au moins et de trois lieu\es au plus, il sera traité de gré à gré
sans que le coût puisse dépasser G. 60.00
Il lui sera alloué cinq gourdes au-delà de cette distance, par chaque lieue ou fraction
de lieue.
h) Pour un acte de reconnaissance fait séparément, la moitié du coût prescrit pour les
actes de mariage.
Art 16 (L.14 décembre 1923).- «Les officiers de l’état civil ne sont pas salariés par
l’état, mais il leur est alloué soixante-dix pour cent (70%) des recettes perçues,
conformément au tarif, et à charge par eux de pourvoir à tous les besoins du service.
Moyennant ce salaire et le coût du papier timbré, l’officier de l’état civil est tenu de
délivrer expédition de chaque acte qu’il a reçu».
Art 17.- Les expéditions subséquentes, non compris le prix du papier timbré, seront
payées comme suit:
a) Pour un acte de mariage G.
10.00
b) Pour un acte de divorce G.
25.00
c) Pour un acte de naissance G.
1.00
d) Pour un acte de décès G.
1.00
e) Pour un acte de reconnaissance fait séparément G.
5.00
Art 18.- Sera considéré comme concussionnaire et puni aux termes de l’article 135 du
Code pénal, tout officier de l’état civil qui aura exigé des rétributions plus fortes que
celles fixées au présent tarif.
Ce tarif devra rester affiché à la porte et au local du bureau de l’état civil, à
partir du 15 janvier 1923, sous peine d’une amende de G. 50 à prononcer d’office le
tribunal de simple police.
Art 19.- Les officiers de l’état civil seront tenus, sous peine d’une amende de G. 50 qui
sera prononcée d’office par le tribunal correctionnel au profit de la caisse communale,
de procéder sans aucuns frais, à toutes les formalités de mariage, de décès, de naissance,
de personnes notoirement indigentes.
Un simple extrait de ces actes sera délivré gratis, sur papier libre, à la partie
reconnue indigente.
Mais toutes autres personnes qui voudront avoir expédition de ces actes,
devront en acquitter le montant, conformément au tarif.
Le certificat d’indigence sera signé du juge de paix et du magistrat communal.
S’il est démontré que ces fonctionnaires ont délivré par complaisance des
certificats d’indigence, ils seront condamnés, solidairement, à une amende de G. 50 par
le tribunal correctionnel, sur la poursuite du ministère public.
Art 20.- La portion de recettes non attribuée à l'officier de l’état civil sera versée à la
Banque Nationale de la République d’Haïti sous la rubrique «Recettes de l’état civil».
…………………………………………………………………………………….
Art 21 (L.7 février 1923).- Les ministres des différents cultes peuvent procéder aux
cérémonies religieuses du mariage selon les rites de leur religion, avant la célébration
Mon No 104 du 24 décembre 1923.
22
du mariage par un officier de l’état civil mais seulement dans le cas de maladie grave de
l’une des parties.
En conséquence, les articles 160 et 161 du Code pénal ne seront pas appliqués
dans le cas ci-dessus prévu.
Néanmoins, le mariage religieux ne comportera aucune des suites ou
conséquences attachées par les lois existantes au mariage civil.
………………………………………………………………………………………………
Art 2 (D-l. 13 janvier 1938).- Les officiers de l’état civil ne sont pas salariés par l’Etat. Cependant, il sera
alloué à chaque officier de l’état civil quarante pour cent (40%) sur les recettes de son office qui seront encaissées
par l’Administration Générale des Contributions. Ces 40% ne lui seront payés qu’à la fin de chaque mois et contre
bordereaux en duplicata dûment acquittés par lui, mentionnant le nombre et la nature des actes reçus par son
office durant le mois écoulé. A ces bordereaux devront être annexés les récépissés délivrés par l’Administration
Générale des Contributions constatant l’acquittement des taxes prévues et que les intéressés seront tenus de
remettre à l'officier de l’état civil au moment de la délivrance de la première expédition, comme il est prévu en
l’article 3 ci-après.
Les 60% desdites recettes seront versés au Trésor public, comme recettes internes, après
prélèvements pour compte de l’Administration Générale des Contributions des 15% lui revenant sur lesdits 60% et
d’une valeur égale à 5% des mêmes 60% à effectuer à l'achat des registres types qu’elle est chargée de fournir
aux officiers de l’état civil, conformément à l'article 11 du présent décret-loi.
23
Contributions des 15% lui revenant sur lesdits 60% et d’une valeur égale à 5% des
mêmes 60% à effectuer à l'achat des registres types qu’elle est chargée de fournir aux
officiers de l’état civil, conformément à l'article 11 du présent décret-loi.
Art 3 (D-L.11 janvier 1945).- Avant de dresser un acte relevant de son ministère
l’officier de l’état civil exigera du requérant la présentation du bordereau ou du
récépissé définitif attestant le paiement à l’Administration Générale des Contributions de
la taxe afférente à l'acte en question.
La délivrance de toute expédition de tout acte de l’état civil ne sera faite que
contre remise du récépissé du bureau des contributions.
Art 4(D-L.11 janvier 1945).- Le papier timbré sur lequel toute expédition d’un acte de
l’état civil sera délivrée comportera le sceau de l’Administration Générale des
Contributions. L’apposition de ce sceau n’entraînera aucun frais. Le requérant fournira
le papier timbré.
Art 5 (D-L 11 janvier 1945).- Les officiers de l’état civil seront tenus de porter sur les
actes inscrits aux registres par eux tenus et sur toute expédition des actes par eux reçus,
le numéro du bordereau ou du récépissé délivré par l’Administration Générale des
Contributions, en vertu de l’article 3 du présent décret-loi.
Art 6 (D-L. 11 janvier 1945).- Les officiers de l’état civil, au vu du bordereau ou du
récépissé de l’Administration Générale des Contributions, seront obligés de dresser sans
délai l’acte pour lequel la taxe a été payée.
Toute expédition de cet acte sera donnée dans le plus bref délai possible, si le
requérant soumet le bordereau ou le récépissé de l’Administration, en même temps que
le papier timbré du type réglementaire portant le sceau de l’Administration Générale
des Contributions.
Art 7.- Chaque contravention aux articles 5 et 6 du présent décret-loi entraînera une
amende de vingt à deux cents gourdes, qui sera prononcée contre l’officier de l’état civil
en faute, par le tribunal correctionnel compétent.
Art 8.- L’officier de l’état civil contre lequel deux contraventions aux susdits articles 5 et
6 auront été relevées sera passible de révocation.
Art 9 (D-L 11janvier 1945).- Sera condamné aux peines édictées par le Code pénal pour
soustraction de deniers publics, l’officier de l’état civil qui aura rédigé un acte de son
ministère ou qui aura délivré toute expédition de cet acte, avant le paiement de la taxe à
l'Administration Générale des Contributions.
Art 10 (Abrogé D-L 11 janvier 1945).- Le Directeur Général des Contributions émettra des
instructions pour déterminer le mode selon lequel sera effectué, sur le montant global des taxes de
l’état civil perçues, le paiement des quarante pour cent (40%) des recettes allouées aux officiers de
l’état civil, en conformité de l’article 2 du présent décret-loi.
A cet effet, une comptabilité sera tenue indiquant les recettes recouvrées par commune et
pour compte de chaque officier de l’état civil.
Art 11.- Les registres prescrits par l’article 41 du Code civil seront fournis sans frais aux
officiers de l’état civil par l’Administration Générale des Contributions.
Dans les quinze jours qui précéderont le premier janvier de chaque année, les
dits registres devront être fournis à chaque officier de l’état civil et ce, à la diligence de
l’Administration Générale des Contributions.
La susdite Administration se chargera de faire coter et parapher les registres
comme il est prévu parle 2ème paragraphe de l’article 41 du Code civil.
24
Art 12.- Tout représentant ou agent, dûment autorisé de l’Administration Générale des
Contributions peut, à n’importe quelle heure du jour, pénétrer dans le Bureau de
l’officier de l’état civil et examiner les registres par lui tenus; et si, dans l’exercice de
leurs fonctions, les représentants ou agents de l’Administration Générale des
contributions relevaient une infraction quelconque aux dispositions du présent décret-loi,
ils en dresseront procès-verbal.
Ce procès-verbal sera acheminé sans délai au commissaire du Gouvernement
compétent, qui, après avis du Département de la Justice, entamera les poursuites
nécessaires contre l’officier de l’état civil en faute.
Art 13(Abrogé art 6 D-L 11 janv 1945).- Dans les sections rurales où il ne sera pas établi d’officier
de l’état civil, il sera procédé de la manière prévue à l'article 5 de la loi du 22 décembre 1922.
Cependant les soixante pour cent (60%) de la taxe seront versés par l’agent chargé de
l’Administration de ces sections, au préposé des contributions le plus proche. L’officier de l’état
civil ne pourra inscrire sur ses registres les déclarations reçues par l’agent que contre la remise du
récépissé attestant le versement dudit pourcentage de la taxe.
Art 14.- Pour ce qui concerne les actes de mariage dressés par un ministre du culte,
l’officier de l’état civil ne pourra transcrire leurs copies sur ses registres qu’après
remise du récépissé définitif ou du bordereau des Contributions, attestant le paiement de
la taxe prévue au tarif ordinaire pour les mariages.
Le ministre du culte est obligé d’annexer les bordereaux des Contributions aux
copies qu’il transmettra, à fin d’inscription, aux officiers de l’état civil.
Art 15.- Dans le trois mois de la publication du présent décret-loi, l’Administration
Générale des Contributions sera tenue de fournir les nouveaux registres types aux
officiers de l’état civil.
Dans le même délai, l’officier de l’état civil mettra en usage pour le reste de
l’année courante les nouveaux registres; et ceux actuellement en usage seront clos et
déposés dans les formes prescrites par la loi.
………………………………………………………………………………………………
Décret Loi du 11 janvier 1945 sur l’état civil des paysans.
Mon No 5 du 15 janvier 1945
………………………………………………………………………………………………
Art 2.- Des registres devant être spécialement affectés à l'inscription des actes relatifs à
l'état civil des paysans seront fournis aux officiers de l’état civil par l’Administration
Générale des Contributions.
A l'égard desdits registres spéciaux, l’Administration Générale des
Contributions se chargera de faire remplir les formalités prévues au deuxième alinéa de
l’article 41 du Code civil.
Le salaire de chacun des officiers de l’état civil et tous autres règlements
touchant l’Administration de l’état civil seront fixés par arrêté du Président de la
République.
………………………………………………………………………………………………
Art 9.- Les taxes de l’état civil sont fixées comme suit, y compris les coûts des premières
expéditions des actes:
a) Pour un acte de naissance Gdes 5.00
b) Pour un acte de reconnaissance fait séparément Gdes 10.00
c) Pour un acte de publication de mariage et extrait à afficher Gdes 5.00
d) Pour un acte de mariage au bureau, ou à
domicile dans les cas ( In extremis) Gdes 15.00
e) Pour un acte de mariage célébré hors domicile
dans les villes et bourgs Gdes 50.00
f) Pour un acte de mariage célébré hors des villes
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commissaire du Gouvernement les validera, pourvu que l’absence des signatures soit le
résultat de l’inattention ou de la négligence de l’officier de l’état civil et ne fasse
présumer un changement de volonté desdits comparants ou témoins.
En marge de l’acte validé, il sera porté la mention suivante: « Validé par
jugement du tribunal civil de ……………... en date du ………………….. ».
Art 4.- Il y aura autant de requêtes à présenter au tribunal civil que de bureaux de l’état
civil dont les actes doivent être régularisés.
Chaque requête désignera les actes défectueux par le numéro correspondant
des registres où ils sont inscrits et indiquera avec précision le bureau de l’état civil où ils
ont dressés. Il en sera de même du dispositif de chaque jugement qui ordonnera la
régularisation desdits actes.
Art 5.- Si le cas y échet, le jugement du tribunal civil autorisera l’officier de l’état civil
en fonction à dresser, à la suite des actes rédigés par son prédécesseur, le répertoire des
dits actes prévu à l'article 43 du Code civil, à clore et arrêter les registres à la suite du
répertoire, conjointement avec le ministère public. En marge du répertoire, il sera fait
mention du jugement qui aura ordonné de le dresser.
Art 6.- Une expédition du jugement dont il est question dans les articles précédents sera
transmise par le commissaire du Gouvernement tant au Ministère de la Justice qu’à
l'officier de l’état civil du lieu où les actes défectueux ont été dressés et les registres
irrégulièrement tenus. Dans le mois de cette transmission, l’officier de l’état civil
procèdera à la régularisation de dits actes et registres ordonnée par le jugement.
Art 7.- Dans le mois de la publication du journal officiel «Le Moniteur» de l’arrêté
prévu à l'article 11 du présent décret, le commissaire du Gouvernement présentera
requête au tribunal civil aux fins d’obtenir jugement autorisant la régularisation des
actes de l’état civil défectueux et des registres mal tenus.
Art 8.- De tous registres de l’état civil régularisés l’un des doubles sera, par l’officier de
l’état civil, déposé au greffe du tribunal civil du lieu dans lequel ils ont été tenus et
l’autre remis au commissaire du Gouvernement qui l’expédiera au Ministère de la
Justice pour être transmis au Archives Nationales; le tout dans la quinzaine de la
régularisation.
Art 9.- Le présent décret ne déroge en rien aux articles 88 du Code civil, 809 et suivants
du Code de procédure civile.
Art 10.- Seront enregistrés gratis et sur minute les jugements rendus en vertu du présent
décret.
Art 11.- Par un ou plusieurs arrêtés du Président à Vie de la République, il sera établi,
pour chaque bureau de l’état civil, une liste des actes défectueux et des registres mal
tenus, dont la régularisation devra être ordonnée par jugement.
Art 12.- L’officier de l’état civil qui ne se conformera pas aux prescriptions des articles 6
et 8 ci-dessus, sera poursuivi devant le tribunal correctionnel et puni d’une amende de
cinquante gourdes à deux cent cinquante gourdes.
Art 13.- Le présent décret ne s’applique pas aux actes inscrits par les officiers de l’état
civil sur de simples feuilles volantes, lesquelles sont régies par l’article 48 du Code civil.
…………………………………………………………………………………….
Chapitre II
Des Actes de naissance.
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Art 55 (D. 14 novembre 1988).- 1º) Les déclarations de naissance seront faites
dans le mois de l’accouchement, à l’officier de l’état civil du lieu du domicile de
la mère ou du lieu de naissance de l’enfant.
La naissance de l’enfant sera déclarée par le père, ou à défaut du père,
par la mère légitime ou naturelle, par les médecins, chirurgiens, sages-femmes
ou autres personnes qui auront assisté à l’accouchement, et lorsque la mère aura
accouché hors de son domicile, par la personne chez qui elle aura accouché.
L’acte de naissance sera rédigé de suite en présence de deux témoins.
2º) Si deux (2) ans après l’expiration du délai prévu au premier alinéa
de l’art 1er du présent décret, une naissance n’est pas encore déclarée, l’officier
de l’état civil ne pourra la consigner dans ses registres qu’en vertu d’un
jugement rendu par le tribunal civil de la juridiction où est né l’enfant ou, à
défaut, par le tribunal civil du domicile de celui-ci.
3º) Si les père et mère légitimes, ou la mère naturelle existent, le
jugement sur la requête présentée en chambre du conseil du doyen du tribunal
civil, le Ministère public entendu, constatera la filiation déclarée et ordonnera
l’inscription de la naissance sur les registres de l’année en cours de l’officier de
l’état civil compétent. Une expédition de l’acte rédigé en vertu du jugement
dûment légalisé par le doyen du tribunal civil compétent sera annexée au registre
de l’année à laquelle remonte la naissance tant au greffe du tribunal civil qu’aux
Archives Nationales pour copie, extrait ou expédition en être délivrée
conformément à la loi.
Force probante de l’acte non inscrit sur les registres.
1.- L’acte de déclaration de naissance, délivré comme extrait des registres, en expédition signée de
l’officier public, qui ne se retrouve pas au registre de naissance, n’est pas dépourvu de toute force
probante, la loi ne contenant aucun texte déclarant cet acte nul et d’après lequel les naissances ne
pourraient se prouver que par les actes inscrits sur les registres de l’état civil. (Cass, arrêt du 10 fév
1922, Affaire Augustin-Jn-Pierre, Not sous l’art 55 C.civ. Léger).
Preuve de l’identification.
Décret du 14 novembre 1988 (In Mon No 98 du 21 novembre 1988).
Art 2.- Dans les cinq années qui suivront la promulgation du présent décret, toute personne dépourvue d’acte de
naissance sera tenue de régulariser son état civil. Elle bénéficiera à cet effet de l’exemption fiscale aux formalités
y afférentes. Passé ce délai, toute personne qui se retrouve dans ce cas sera obligée de procéder conformément à
l’article 1er, alinéa 2 du présent décret.
Art 3.- L’acte de naissance régulièrement établi par l’officier de l’état civil, devra être obligatoirement produit au
moment du baptême ou de la présentation au temple de toute personne, et mention en sera faite dans tout certificat
délivré par les ministres des cultes avec indication de l’office de l’état civil d’où l’acte émane ainsi que de la page
du registre et du numéro de l’acte.
Art 4.- Les commissaires du Gouvernement, les juges de paix, les officiers de l’état civil, les ministres des
différents cultes, les membres des CASEC, les hôpitaux, les asiles sont tenus d’informer et aider toute personne
dépourvue d’acte de naissance à trouver tous les éléments nécessaires à l’établissement de leur acte de naissance
et à leur faciliter, par tous les moyens, la façon d’établir leur état civil.
………………………………………………………………………………………………..................
Décret du 16 mai 1995 accordant un nouveau délai pour les déclarations de naissance. (Mon No 40 du 25 mai
1995)
Art 1.- Un nouveau délai de cinq (5) ans à partir de la promulgation du présent décret est accordé à toute
personne dépourvue d’acte de naissance pour faire régulariser son état civil.
Elle bénéficiera à cet effet :
a) de l’exemption fiscale aux formalités y afférentes;
b) des diligences des officiers du Parquet dans les cas prévus à l’article 3 ci-dessous;
Si les père et mère légitimes, le père ou la mère naturel existent, la déclaration tardive sera faite en
vertu du présent décret sans jugement préalable.
Si l’auteur ou les auteurs sont décédés ou inconnus, la déclaration tardive sera faite par un tiers.
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1.- Le jugement qui ordonne avant dire droit que les défendeurs établissent leur identité avec les
personnes de prénoms différents mentionnées dans les actes de naissance produits comme preuve de
leur filiation réserve les questions touchant au fond du litige. Le Tribunal de Cassation ne peut
retenir les moyens du pourvoi relatifs à des chefs de demande non encore tranchés par le juge.
(Cass., 1ère Section, arrêt du 9 juin 1941, Bull des arrêts 1940-1941, 1941-1942, pp 110 et suiv.).
2.- L’identité d’une personne, quand elle est contestée, doit résulter formellement de ses nom et
prénom et des énonciations de son acte de naissance. (Cass., 1 ère Section, arrêt du 10 nov 1952, Les
Déb No 69 du 26 nov 1952).
Art 28.- Si les auteurs ou l’un d’eux sont inconnus, le Ministère public, à la requête du
réclamant, saisira le tribunal civil compétent pour connaître de la demande.
La preuve de la naissance pourra être faite par tous les moyens légaux, même
par papiers et registres domestiques émanés des père et mère décédés, plus
particulièrement par les énonciations contenues aux registres antérieurement et
régulièrement tenus par les ministres des cultes, par les hôpitaux ou asiles, ou bien par
toutes pièces qui peuvent avoir la substance des actes authentiques.
Si l’existence du fait de l’état civil est admise, la décision comportera la
désignation du sexe, des nom et prénom de la personne, la mention de la date et du lieu
de la naissance sous la réserve des droits de ceux qui y ont intérêt et qualité.
Le dispositif sera inscrit, une fois passé en force de chose jugée, sur un registre
spécial, tenu en double, à ce destiné.
……………………………………………………………………………………................
.
c) Sur le jugement tenant lieu d’acte de naissance
Art 29.- Au cas de non admission de l’existence du fait de l’état civil allégué, le jugement
énoncera le sexe de la personne, ainsi que les nom et prénom habituels.
Il fixera une date de naissance présumée pouvant correspondre à son âge
apparent et pour le lieu de naissance, le lieu de son domicile.
Le dispositif sera également inscrit sur les registres spécialement tenus à cette
fin.
Art 30.- La cause dans tous les cas est instruite et jugée en chambre du conseil.
L’assistance de l’avocat est facultative.
Le dispositif transcrit sur les registres tiendra lieu d’acte de naissance, et copie
ou expédition en sera délivrée suivant les prévisions de la loi sur les Archives Nationales.
La décision n’a d’effet qu’à l’égard de ceux entre lesquels elle a été rendue.
Art 31.- Dans certains cas urgents, tel que mariage, voyage, acte de commerce ou
d’administration à accomplir, pour suppléer à la carence de l’acte de l’état civil, en
attendant la régularisation prévue aux articles 27, 28, 29, 30 de cette loi, la personne
pourra se faire délivrer par le juge de paix du lieu de sa naissance ou par celui de son
domicile un acte de notoriété qui sera dressé conformément à l’article 71 du Code civil.
L’acte sera soumis immédiatement à l’homologation du doyen du tribunal civil de cette
juridiction et sur réquisition du Ministère public.
L’acte de notoriété ne peut remplacer l’acte de naissance. Ses effets sont
limités strictement aux prévisions de l’alinéa 1er de cet article.
……………………………………………………………………………………................
.
Décret du 16 mai 1995 sur l’état civil.
Mon No 40 du 25 mai 1995
………………………………………………………………………………………………………………………………………
…
Art 2.- En cas de perte, destruction ou détérioration des expéditions ou extraits d’actes
de naissance, de reconnaissance ou de décès dans les conditions évoquées ci-dessus, les
intéressés s’adresseront aux Archives Nationales ou à tous autres dépositaires des
registres qui délivreront des extraits gratuitement.
Art 3.- En cas de perte, inexistence, destruction ou détérioration des registres dûment
constatée par un certificat des Archives Nationales ou de tous autres dépositaires des
registres, il sera procédé après enquête à la diligence du commissaire du Gouvernement,
selon les dispositions des paragraphes 1 et 2 de l’article premier du présent décret.
30
Art 4.- En règle générale ou dans tous les cas, les commissaires du Gouvernement, les
juges de paix, les officiers de l’état civil, les Ministres des différents cultes, les membres
des CASEC, les hôpitaux, les asiles sont tenus d’informer et d’aider toute personne
dépourvue d’acte de naissance à trouver tous les éléments nécessaires à l’établissement
de leur acte de naissance et à leur faciliter, par tous les moyens, la façon d’établir leur
état civil.
………………………………………………………………………………………………
.
Art 58.- S’il naît un enfant pendant un voyage de mer, l’acte de naissance sera
dressé, dans les vingt-quatre heures, en présence du père, s’il est présent, et de
deux témoins pris parmi les officiers du bâtiment, ou à leur défaut, parmi les
hommes de l’équipage. Cet acte sera rédigé, savoir: sur les bâtiments de l’Etat,
par l’officier d’administration de la marine, et sur les bâtiments particuliers, par
le capitaine, maître ou patron du navire.
L’acte de naissance sera inscrit à la suite du rôle d’équipage.
Art 59.- Au premier port où le bâtiment abordera, soit de relâche, soit pour toute
autre cause que celle de son désarmement, les officiers de l’administration de la
marine, capitaine, maître ou patron, seront tenus de déposer deux expéditions
authentiques des actes de naissance qu’ils auront rédigés, savoir: dans un port
haïtien, au bureau de l’administration; et, dans un port étranger, entre les mains
de l’agent de la République.
Dans tous les cas où ces actes ne pourront être rédigés par écrit, la
déclaration sera faite aux autorités ci-dessus désignées, aussitôt l’arrivée dans un
port.
Art 60.- L’une desdites expéditions restera déposée au bureau de
l’administration; l’autre sera envoyée au Grand Juge , qui fera parvenir une
copie, de lui certifiée, de chaque acte de naissance, à l’officier de l’état civil du
domicile du père de l’enfant, ou à celui du domicile de la mère, si le père est
inconnu; cette copie sera inscrite de suite sur les registres.
Art 61.- A l’arrivée du bâtiment dans le port du désarmement, le rôle
d’équipage sera déposé au bureau de l’administrateur, qui enverra une
expédition de l’acte de naissance, signée de lui, au Grand Juge *; et le Grand
Juge* remplira les formalités prescrites en l’article précédent.
Art 62.- L’acte de naissance d’un enfant sera inscrit sur les registres, à sa date;
et il en sera fait mention en marge de l’acte de naissance, s’il en existe un.
Chapitre III
Des Actes de mariage.
Art 63.- Aucun mariage ne pourra être célébré, qu’au préalable l’officier de
l’état civil n’ait fait deux publications, à huit jours d’intervalle, un jour de
dimanche, devant la porte du bureau de l’état civil. Ces publications et l’acte qui
en sera dressé, énonceront les prénoms, noms, professions et domiciles des
futurs époux, leur qualité de majeurs ou de mineurs et les prénoms, noms,
professions et domiciles de leurs pères et mères. Cet acte énoncera en outre les
Ancienne désignation du Ministre de la Justice.
31
jours, lieux et heures où les publications auront été faites: il sera inscrit sur un
seul registre, qui sera coté et paraphé comme il est dit en l’article 41, et déposé
au greffe du tribunal civil, conformément à ce qui est prescrit en l’article 45.
Art 64.- Un extrait de l’acte de publication sera et restera affiché à la porte du
bureau de l’état civil, pendant les huit jours d’intervalle de l’une à l’autre
publication. Le mariage ne pourra être célébré que le second jour après et non
compris celui de la deuxième publication.
Art 65.- Si le mariage n’a pas été célébré dans l’année, à compter de l’expiration
du délai des publications, il ne pourra plus être célébré qu’après que de
nouvelles publications auront été faites dans la forme ci-dessus prescrite.
Art 66.- Les actes d’opposition au mariage seront signés, sur l’original et sur la
copie, par les opposants, ou par leur fondés de procuration spéciale et
authentique, s’ils savent ou peuvent signer; ils seront signifiés avec copie de la
procuration, s’il y en a une, à la personne ou au domicile des parties, et à
l’officier de l’état civil qui mettra son visa sur l’original.
Art 67.- L’officier de l’état civil fera, sans délai, une mention sommaire des
oppositions sur le registre des publications; il fera aussi mention, en marge de
l’inscription desdites oppositions, des jugements ou des actes de mainlevée dont
expédition lui aura été remise.
Art 68.- En cas d’opposition, l’officier de l’état civil ne pourra célébrer le
mariage avant qu’on ne lui en ait remis la mainlevée, sous peine de cent gourdes
d’amende et de tous dommages intérêts.
Art 69.- S’il n’y a point d’opposition, il en sera fait mention dans l’acte de
mariage; et si les publications ont été faites dans plusieurs communes, les parties
remettront un certificat délivré par l’officier de l’état civil de chaque commune,
constatant qu’il n’existe point d’opposition.
Art 70.- L’officier de l’état civil se fera remettre l’acte de naissance de chacun
des futurs époux; celui des époux qui serait dans l’impossibilité de se le
procurer, pourra y suppléer, en rapportant un acte de notoriété délivré par le juge
de paix du lieu de sa naissance, ou par celui de son domicile.
Art 71 (Loi du 4 août 1924).- L’acte de notoriété contiendra la déclaration
faite par trois témoins majeurs, de l’un ou de l’autre sexe, parents ou non
parents, des prénom, nom, profession et domicile du futur époux, et de ceux de
ses père et mère, s’ils sont connus; le lieu et autant qu’il est possible, l’époque
de sa naissance, et les causes qui empêchent d’en rapporter l’acte.
Les témoins signeront l’acte de notoriété avec le juge de paix, et s’il en
est qui ne puissent ou se sachent signer, il en sera fait mention.
Il ne sera réclamé en tout plus de cinq gourdes par le juge de paix pour
la délivrance d’un acte de notoriété.
1.- L’attribution faite aux juges de paix comprend la faculté de recevoir tous actes de notoriété, à
l’exception de ceux concernant la paternité. Il est clair que si le législateur eût eu l’intention de
In Le Mon No 63 du 11 août 1924.
32
donner spécialement cette attribution aux tribunaux civils par eux-mêmes, ou par des juges qu’ils
pourraient déléguer, il l’eut exprimé dans la loi. Cass, arrêt du 20 nov 1845, Not sous l’art 71 C. civ.
Léger).
2.- L’acte de notoriété qui est dressé pour suppléer à l’acte de naissance, en cas de mariage, est
autorisé par l’art 70 C.civ. qui le place dans les attributions du juge de paix; lorsque le magistrat,
déférant à la réquisition d’une partie, fait dresser cet acte, il fait un acte de ses fonctions et, comme il
sait, en sa qualité de magistrat, que cet acte ne peut pas servir à prouver la filiation, on ne peut pas
lui reprocher d’avoir contrevenu à l’art 41 de la loi du 9 juil 1835 sur l’organisation judiciaire ni
d’avoir agi de connivence avec la partie requérante. (Cass, Section criminelle, arrêt du 4 déc 1905, in
Gaz des Trib, No 24 du 15 déc 1905).
Art 73.- Le mariage sera célébré dans la commune où l’un des deux époux aura
son domicile. Ce domicile, quant au mariage, s’établira par six mois d’habitation
continue dans la même commune.
Art 74.- Le jour désigné par les parties, après les délais des publications,
l’officier de l’état civil, en présence de quatre témoins, parents ou non parents,
fera lecture aux parties des pièces ci-dessus mentionnées, relatives à leur état et
aux formalités du mariage, ainsi que du chapitre VI de la loi sur le mariage,
traitant des droits et devoirs respectifs des époux. Il recevra de chaque partie,
l’une après l’autre, la déclaration qu’elles veulent se prendre pour mari et
femme; il prononcera, au nom de la loi, qu’elles sont unies par le mariage et il
en dressera acte sur-le-champ.
Art 75.- On énoncera dans l’acte de mariage:
1º) les prénoms, noms, professions, âges, lieux de naissance et
domiciles des époux;
2º) s’ils sont majeurs ou mineurs;
3º) les prénoms, noms, professions et domiciles des pères et mères;
4º) le consentement des pères et mères, aïeuls et aïeules, et celui du
conseil de famille, dans les cas où ils sont requis;
5º) les actes respectueux, s’il en a été fait;
6º) les publications dans les divers domiciles;
7º) les oppositions, s’il y en a eu; leur mainlevée, ou la mention qu’il
n’y a point eu d’opposition;
8º) la déclaration des contractants de se prendre pour époux, et le
prononcé de leur union par l’officier public;
33
Chapitre IV
Des Actes de décès.
Art 76.- Aucune inhumation ne sera faite, sans une autorisation sur papier libre,
de l’officier de l’état civil, et que vingt-quatre heures après le décès, hors les cas
prévus par les règlements de police.
Art 1er.- Dès la publication du présent décret, il ne peut être procédé à l'incinération de
cadavres humains que sur autorisation de la mairie du lieu où se fera l'incinération, dans les
formes analogues à celles prévues pour l'inhumation.
Art 2.- Outre les pièces requises en matière d'inhumation, il sera soumis à la mairie
concernée les pièces suivantes:
a) Certificat d'un médecin assermenté attestant la mort naturelle.
b) Autorisation de la personne responsable ou, à défaut, de l'autorité chargée des
funérailles.
Art 3.- En cas de mort violente ou de mort subite, l'autorisation de la mairie sera accordée
après accord écrit du représentant du ministère public du lieu du décès, accompagné d'un
rapport d'autopsie.
Art 4.- Les entreprises désireuses de pratiquer l'incinération des cadavres humains devront,
au préalable, obtenir de la mairie concernée l'autorisation de faire fonctionner leur
établissement.
Art 5.- Après l'incinération, les cendres seront recueillies dans une urne, en présence de la
famille du défunt ou d'un représentant de l'autorité chargée des funérailles. L'urne sera
placée dans une sépulture ou dans un columbarium dont le propriétaire a reçu de la Mairie
l'autorisation de le faire fonctionner.
.............................................................................................................................……………….
Art 77.- L’acte de décès sera dressé par l’officier de l’état civil sur la
déclaration de deux témoins. Ces témoins seront, s’il est possible, les deux plus
proches parents ou voisins, ou, lorsque une personne sera décédée hors de son
domicile, la personne chez laquelle elle sera décédée, et un parent ou autre.
1.- Le décès contesté malgré la représentation de l’acte de l’officier de l’état civil le constatant, est
une question de fait qui justifie des mesures d’instruction. (Cass., arrêt du 26 janv 1928, Affaire
Simon-Raymond, Not sous l’art 77 C.civ. Léger).
Art 78.- L’acte de décès contiendra les prénoms, noms, âges, profession et
domicile de la personne décédée; les prénoms et noms de l’autre époux, si la
personne décédée était mariée ou veuve; les prénoms, noms, âges, professions et
domiciles des déclarants, et, s’ils sont parents du défunt, leur degré de parenté.
Le même acte contiendra de plus, autant qu’on pourra le savoir, les
prénoms, noms, professions, et domicile des père et mère du décédé, et le lieu de
sa naissance.
Art 79.- En cas de décès dans les hôpitaux militaires, ou autres maisons
publiques, les supérieurs, directeurs, administrateurs et maîtres de ces maisons,
ou, à leur défaut, les chirurgiens et autres employés d’icelles, seront tenus d’en
faire de suite la déclaration à l'officier de l’état civil, qui en dressera l’acte
conformément aux articles 77 et 78, sur les déclarations qui lui auront été faites
et sur les renseignements qu’il aura pris.
Il sera tenu, en outre, dans lesdits hôpitaux et maisons, des registres
destinés à inscrire ces déclarations et ces renseignements. L’officier de l’état
civil qui recevra la déclaration, enverra l’acte de décès à celui du dernier
domicile de la personne décédée, qui l’inscrira sur les registres.
Art 80.- Lorsqu’il y aura des signes ou indices de mort violente ou d’autres
circonstances qui donneront lieu de la soupçonner, on ne pourra faire
35
…………………………………………………………………………………….
Art 1.- Indépendamment de la procédure en déclaration d’absence, prévue au Code civil,
avec des effets déterminés, pourra être judiciairement déclaré, à la requête des parties
intéressées ou du ministère public, agissant d’office, le décès de tout Haïtien, disparu en
Haïti ou hors d’Haïti, lorsque son corps n’a pas été retrouvé et que des circonstances
particulières susceptibles d’êtres élucidées, établissent que sa vie avait été mise en
danger.
La procédure de déclaration judiciaire de décès sera également applicable, à
tout Haïtien, et à tout étranger résidant en Haïti, lorsque le décès est certain, selon
l’analyse des faits invoqués, mais que le corps n’a pas été retrouvé, ou en cas de décès
dans les prisons ou maisons de réclusion et de détention, lorsqu’il est établi que les
formalités prévues à l'article 83 du Code civil n’ont pas pu être observées.
Art 2.- L’affaire, de la compétence de la juridiction gracieuse, sera instruite et jugée, en
chambre du conseil, sur requête articulant les faits adressés au doyen du tribunal civil du
lieu de la mort présumée ou de la disparition, si l’événement s’est produit en Haïti, ou au
doyen du tribunal civil de la dernière résidence du défunt ou du disparu, en Haïti, par
toute personne justifiant d’un intérêt actuel et certain, ou par le commissaire du
Gouvernement de la juridiction concernée.
La constitution d’avocat est facultative.
Art 3.- Lorsque l’affaire est introduite par les ayants droit, leur requête ne pourra être
valablement portée au tribunal civil compétent que par le ministère public agissant sur
leurs diligences.
Si le tribunal estime que le décès allégué n’est pas suffisamment établi, il peut
ordonner toute mesure d’instruction complémentaire en précisant son mode de
réalisation.
Si le décès est déclaré, la décision définitive qui intervient alors fixe la date de
l’événement en tenant compte des faits exposés et des circonstances de la cause.
La date du décès devra être toujours déterminée. Et il sera fait application
dans la rédaction de la décision, des dispositions de l’article 78 du Code civil.
Art 4.- Le dispositif du jugement déclaratif de décès sera transmis au Parquet par le
greffier et transcrit, dans la huitaine du prononcé, en conformité des instructions du
commissaire du Gouvernement, sur les registres de l’état civil du lieu réel ou présumé de
l’événement, s’il s’est produit en Haïti, ou sur ceux du dernier domicile ou de la dernière
résidence du défunt en Haïti.
Ce jugement tiendra lieu d’acte de décès et sera opposable au tiers.
Art 5.- Si cependant, celui dont le décès a été judiciairement déclaré, reparaît par la
suite, le commissaire du Gouvernement ou tout intéressé pourra poursuivre, avec les
conséquences légales, l’annulation de ce jugement en chambre du conseil, par requête
circonstanciée, adressée au doyen du tribunal civil compétent, sous la réserve des droits
acquis de bonne foi par les tiers.
Il sera fait mention de l’annulation du jugement déclaratif de décès en marge
de la transcription de son dispositif.
………………………………………………………………………………………………
Chapitre V
De la rectification des Actes de l’état civil.
Art 88.- Lorsque la rectification d’un acte de l’état civil sera demandée, il y sera
statué, par le tribunal compétent et sur les conclusions du ministère public. Les
parties intéressées seront appelées, s’il y a lieu.
37
Erreur
1.- Un tribunal compétemment saisi d’une question d’état, peut, en statuant sur elle, ordonner la
rectification d’une erreur qu’il a constatée dans un acte de l’état civil. (Cass, 1 ère Section, arrêt du 27
avril 1942, La Gaz du Pal, No 113 du 15 août 1942).
Rectification du prénom.
1.- Le prénom d’un enfant étant, dans certains cas, d’un concours utile pour la détermination de son
sexe, la rectification d’un prénom par voie de rectification judiciaire est permise en cas de
découverte de l’erreur commise sur le sexe de l’enfant. (Cass, 1 ère Section, arrêt du 27 avril 1942, La
Gaz du Pal, No 113 du 15 août 1942).
Art 89.- Le jugement de rectification ne pourra, dans aucun temps, être opposé
aux parties intéressées qui ne l’auraient point requis, ou qui n’y auraient pas été
appelées.
Art 90.- Les jugements de rectification seront inscrits sur les registres, par
l’officier de l’état civil, aussitôt qu’ils lui auront été remis, et mention en sera
faite en marge de l’acte réformé.
Double déclaration.
1.- La double déclaration énoncée en l’art 92 C.civ. et appelée uniquement à révéler l’intention des
parties, ne saurait opérer la translation de domicile en l’absence d’une habitation réelle dans le lieu
du domicile déclaré. (Cass., arrêt du 27 sept 1900, Bull des arrêts, année 1900, pp 57 et suiv).
2.- La loi conditionne le changement de domicile. Elle exige le fait de résider en un lieu différent et
l’intention manifestement exprimée d’y fixer son principal établissement.
La preuve de cette intention résulte de la double déclaration faite, l’une, au lieu que l’on
quitte, l’autre au lieu où l’on transporte son domicile. Le mode de preuve de cette intention est limité
à cette double déclaration.
La législation nationale a limité le mode de preuve de l’intention à la formalité de la
double déclaration, écartant tout arbitraire du juge sur les circonstances d’où le législateur français
autorise celui-ci de faire dépendre la preuve de l’intention, lorsque fait défaut la double déclaration.
(Cass., 1ère Section, arrêt du 2 mars 1944, Bull des arrêts 1942-1943, 1943-1944, pp 229 et suiv).
3.- Le changement de domicile ne peut résulter que de l’intention manifeste de fixer en un lieu son
principal établissement et la preuve de cette intention est la double déclaration faite l’une au lieu que
l’on quitte, l’autre au lieu où l’on transfère son domicile. (Cass., 2 ème Section, arrêt du 2 mai 1944, in
Gaz du Pal No 153 du 15 mai 1944).
Art 96.- Les majeurs qui servent ou travaillent habituellement chez autrui,
auront le même domicile que la personne qu’ils servent ou chez laquelle ils
travaillent, lorsqu’ils demeurent avec elle dans la même maison.
Art 97.- Le lieu où la succession s’ouvrira sera déterminé par le domicile du
défunt.
1.- L’étranger n’a pas de domicile réel en Haïti. Lorsqu’il décède en Haïti, son domicile n’est pas
forcément sa dernière résidence. Le tribunal du siège principal de ses affaires et du domicile de ses
héritiers est compétent pour le règlement des questions de succession. (Cass., arrêt du 25 mai 1893,
Affaire McGuffie, Not 3, art 97 C.civ. Léger).
Art 98.- Lorsqu’un acte contiendra, de la part des parties ou de l’une d’elles,
élection de domicile pour l’exécution de ce même acte dans un autre lieu que
40
Chapitre II
De la Déclaration d’Absence.
Art 102.- Lorsqu’une personne aura cessé de paraître au lieu de son domicile ou
de sa résidence, et que, depuis une année, on n’en aura point eu de nouvelles, les
parties intéressées pourront se pourvoir devant le tribunal civil du ressort, afin
que l’absence soit déclarée.
Art 103.- Pour constater l’absence, le tribunal, d’après les pièces et documents
produits, ordonnera qu’une enquête soit faite, contradictoirement avec le
ministère public, dans le ressort du domicile et dans celui de la résidence, s’ils
sont distincts l’un de l’autre.
Art 104.- Le tribunal, en statuant sur la demande, aura égard aux motifs de
l’absence, et aux causes qui ont pu empêcher d’avoir des nouvelles de la
personne présumée absente.
Art 105.- Le jugement de déclaration d’absence ne sera rendu que six mois
après celui qui aura ordonné l’enquête; et le ministère public, aussitôt que les
jugements tant préparatoires que définitifs seront rendus, les enverra au Grand
Juge, qui les rendra publics par la voie de la gazette officielle.
41
Chapitre III
Des Effets de l’Absence.
Section Première
Des effets de l’Absence relativement aux Biens
que l’absent possédait au jour de sa disparition.
Art 106.- Dans le cas où l’absent n’aurait point laissé de procuration pour
l’administration de ses biens, ses héritiers présomptifs au jour de sa disparition
ou de ses dernières nouvelles, pourront, en vertu du jugement définitif qui aura
déclaré l’absence, se faire envoyer en possession provisoire des biens qui
appartenaient à l’absent au jour de son départ ou de ses dernières nouvelles, à la
charge de donner caution pour la sûreté de leur administration.
Nécessité de la caution.
1.- Il y a violation de l’art 106 C.civ., et par conséquent nullité du jugement lorsque l’héritier
présomptif a été envoyé en possession des biens des héritiers absents sans avoir préalablement fourni
caution pour la sûreté et garantie des droits des héritiers absents. (Cass, arrêt du 11janv 1899, Not 1,
art 106 C.civ. Léger).
Art 113.- Ceux qui auront obtenu l’envoi provisoire, ou l’époux qui aura opté
pour la continuation de la communauté, devront faire procéder à l’inventaire du
mobilier et des titres de l’absent, en présence du ministère public près le tribunal
civil du ressort, ou d’un juge de paix requis par ledit ministère public.
Art 114.- Le tribunal ordonnera, s’il y a lieu, de vendre tout ou partie du
mobilier; dans le cas de vente, il sera fait emploi du prix ainsi que des fruits
échus.
Art 115.- Ceux qui auront obtenu l’envoi provisoire, pourront requérir pour leur
sûreté, du tribunal civil, qu’il soit procédé à la visite des immeubles, à l’effet
d’en constater l’état. Le rapport des experts sera homologué en présence du
ministère public. Les frais en seront pris sur les biens de l’absent .
Art 116.- Ceux qui, par suite de l’envoi provisoire, ou de l’administration
légale, auront joui des biens de l’absent, ne seront tenus de lui rendre que le
cinquième du revenu net, s’il reparaît avant dix ans révolus depuis le jour de sa
disparition; et le dixième, s’il ne reparaît qu’après les dix ans.
Après vingt ans révolus, la totalité des revenus leur appartiendra .
Art 117.- Tous ceux qui ne jouiront qu’en vertu de l’envoi provisoire, ne
pourront aliéner ni hypothéquer les immeubles de l’absent.
Art 118.- Si l’absence a continué pendant vingt ans, depuis l’envoi provisoire,
ou depuis l’époque à laquelle l’époux commun aura pris l’administration des
biens de l’absent, ou s’il s’est écoulé cent ans révolus depuis la naissance de
l’absent, les cautions seront déchargées; tous les ayants droits pourront
demander le partage des biens de l’absent et faire prononcer l’envoi définitif par
le tribunal.
Art 119.- La succession de l’absent sera ouverte du jour de son décès prouvé, au
profit des héritiers les plus proches à cette époque; et ceux qui auraient joui des
biens de l’absent, seront tenus de les restituer, sous la réserve des fruits par eux
acquis en vertu de l’article 116.
Art 120.- Si l’absent reparaît, ou si son existence est prouvée pendant l’envoi
provisoire, les effets du jugement qui aura déclaré l’absence, cesseront, sans
préjudice, s’il y a lieu, des mesures conservatoires prescrites au chapitre premier
de la présente loi, pour l’administration de ses biens.
Art 121.- Si l’absent reparaît, ou si son existence est prouvée, même après
l’envoi définitif, il recouvrera ses biens dans l’état où ils se trouveront, le prix de
ceux qui auraient été aliénés, ou les biens provenant de l’emploi qui aurait été
fait du prix de ses biens vendus.
Art 122.- Les enfants et descendants de l’absent pourront également dans les
vingt ans à compter de l’envoi définitif, demander la restitution de ses biens,
comme il est dit en l’article précédent.
Art 123.- Après le jugement de déclaration d’absence, toute personne qui aurait
des droits à exercer contre l’absent ne pourra les poursuivre que contre ceux qui
43
Voir Moniteur No 105 du 25 décembre 1944.
Anc art 130.- Si le père a disparu laissant des enfants mineurs issus d’un commun mariage, la mère en aura la
surveillance, et elle exercera tous les droits du mari, quant à leur éducation et à l’administration de leurs biens.
Mais si, à l’expiration de la première année de la disparition, le père n’a pas paru ni donné de ses
nouvelles, la mère sera tenue de prendre qualité de tutrice de ses enfants.
44
Art 131.- Six mois après la disparition du père, si la mère était décédée, lors de
cette disparition, ou si elle vient à décéder avant que l’absence du père ait été
déclarée, la tutelle provisoire sera déférée par le conseil de famille à l’un des
ascendants, et à leur défaut, à toute autre personne.
Art 132.- Il en sera de même dans le cas où l’un des époux qui aura disparu
laissera des enfants mineurs issus d’un mariage précédent .
Art 140 (Abr. L.20 juillet 1929).- A défaut de consentement sur un acte respectueux, cet
acte sera renouvelé deux autres fois, de mois en mois, et un mois après le troisième acte,
il pourra être passé outre à la célébration du mariage.
Art 141 (Abr. L. 20 juillet 1929).- Après l’âge de trente ans pour le fils, et de vingt- cinq
ans pour la fille, il pourra être, à défaut de consentement sur un acte respectueux, passé
outre, un mois après à la célébration du mariage.
Art 142 (Abr. L. 20 juillet 1929).- L’acte respectueux sera notifié aux père et mère, ou à
leur défaut, aux aïeuls et aïeules, par deux notaires ou par un notaire et deux témoins: et,
dans le procès-verbal qui doit en être dressé, il sera fait mention de la réponse.
Art 143 (Abr. L. 20 juillet 1929).- En cas d’absence de l’ascendant auquel aurait dû être
fait l’acte respectueux, il sera passé outre à la célébration du mariage, en représentant le
jugement qui aurait été rendu pour déclarer l’absence ou, à défaut de ce jugement, celui
qui aurait ordonné l’enquête ou, s’il n’y a point encore eu de jugement, un acte de
notoriété.
L’acte de notoriété sera dressé par le juge de paix du lieu où l’ascendant a eu
son dernier domicile connu. Cet acte contiendra la déclaration de quatre témoins
appelés d’office par le juge de paix.
Art 144.- Les officiers de l’état civil qui auraient procédé à la célébration des
mariages contractés par des fils n’ayant pas l’âge de vingt-cinq ans accomplis ou
par des filles n’ayant pas atteint l’âge de vingt-et-un ans accomplis, sans que le
consentement des père et mère, celui des aïeuls et aïeules, et celui du conseil de
famille, dans le cas où ils sont requis, soient énoncés dans l’acte de mariage,
seront à la diligence des parties intéressées et du commissaire du Gouvernement
près le tribunal civil du lieu où le mariage aura été célébré, condamnés à
l'amende portée à l'article 178, et, en outre, à un emprisonnement dont la durée
ne pourra être moindre de six mois.
Art 145 (Abr. L. 20 juil 1929).- Lorsqu’il n’y aura pas eu d’actes respectueux, dans les
cas où ils sont prescrits, l’officier de l’état civil qui aurait célébré le mariage sera
condamné à la même amende et à un emprisonnement qui ne pourra être moindre d’un
mois.
Art 146.- S’il n’y a ni père ni mère, ni aïeuls ni aïeules, ou s’ils se trouvent dans
l’impossibilité de manifester leur volonté, les fils et les filles mineurs de vingt-
et-un ans, ne peuvent contracter mariage sans le consentement du conseil de
famille.
Art 147.- Les dispositions du présent chapitre sont applicables aux enfants
naturels légalement reconnus.
Art 148.- L’enfant naturel qui n’a point été reconnu ne pourra, avant l’âge de
vingt et un ans révolus, se marier qu’après avoir obtenu le consentement du
conseil de famille.
Art 149.- En ligne directe, le mariage est prohibé entre tous les ascendants et
descendants légitimes ou naturels, et les alliés dans la même ligne.
46
Art 150.- (L.16 déc 1929).- En ligne collatérale, le mariage est absolument
prohibé entre le frère et la sœur légitimes ou naturels; le mariage est aussi
prohibé entre le beau-frère et la belle-sœur, l’oncle et la nièce, la tante et le
neveu.
(L.24 sept 1864) Néanmoins, ces dernières prohibitions peuvent être
levées pour des causes exceptionnelles, par le Président d’Haïti.
(L. 24 sept 1864) Toutefois, la dispense relative au mariage entre la
belle-sœur et le beau-frère ne pourra être accordée, que quand l’union aura été
dissoute par le décès de l’un des époux.
Chapitre II
Des formalités relatives à la célébration du Mariage.
Art 151.- Le mariage sera célébré publiquement devant l’officier de l’état civil
du domicile de l’une des deux parties.
Loi du 16 décembre 1929 sur les formalités relatives à la célébration
du Mariage
Bulletin des lois et actes, année 1929, pp 505 et suivants
…………………………………………………………………………………….
Art 2.- Les futurs conjoints sont libres de faire procéder à leur mariage ou bien par
l’officier de l’état civil conformément aux lois en vigueur, ou bien uniquement par le
ministre de leur religion conformément aux prescriptions et rite de celle-ci.
Dans ce dernier cas, le mariage religieux ainsi célébré produira tous les effets
légaux du mariage célébré devant l’officier de l’état civil pourvu que les conjoints
réunissent les conditions de capacité requise par la loi No. 6, Chapitre I du Code civil,
que le mariage soit publiquement célébré par le ministre du culte du domicile de l’une
des parties et que le projet en ait été dûment publié au domicile de chacun des conjoints.
Art 3.- Le consentement des parents dans les cas où il est requis par la loi sera fourni au
ministre du culte dans la forme prévue par l’article 72 du Code civil.
Voir Bull des lois et actes, année 1929, pp 505 et suiv.
Anc art 150.- En ligne collatérale, le mariage est prohibé entre le frère et la sœur légitimes ou naturels, le beau-
frère et la belle-sœur.
Le mariage est aussi prohibé entre l’oncle et la nièce, la tante et le neveu.
Néanmoins il est loisible au Président d’Haïti de lever, pour des causes graves, les prohibitions
portées par le susdit article 150 du code civil, aux mariages entre beaux-frères et belles-sœurs.
Toutefois, cette dispense ne pourra être accordée que quand le mariage aura été dissous par le décès
de l’un des époux.
(L.20 juil 1929).- Le mariage sera célébré publiquement devant l’officier de l’état civil du domicile de l’une
des deux parties.
Toutefois, les futurs conjoints demeurent libres de faire procéder à leur mariage uniquement par le
ministre d’un culte pourvu qu’ils réunissent les conditions de capacité requises par le Code civil et que le mariage
soit célébré conformément aux prescriptions de la loi et des règlements.
Le mariage ainsi célébré produira tous les effets légaux du mariage célébré devant l’officier de l’état
civil.
Dans ce dernier cas, l’acte de mariage sera rédigé sur un registre spécial et une copie intégrale
signée, sera transmise dans le délai d’un mois par le ministre du culte à l’officier de l’état civil du domicile de
l’une des parties.
L’officier de l’état civil transcrira ladite copie sur ses registres à la date de la réception.
Aucun ministre d’un culte ne pourra célébrer un mariage,
1º) si sa qualité n’avait pas été préalablement reconnue par le Gouvernement;
2º) s’il n’avait pas préalablement prêté serment devant l’autorité compétente.
La loi du 16 décembre 1929 a rétabli l’ancienne rédaction de l’article 151, en vertu de son article 9 ainsi conçu:
«Le texte de l’article 151 du Code civil tel qu’il figure dans la loi du 20 juillet 1929 relative au mariage est
abrogé, et l’ancien texte abrogé est remis en vigueur. (Bulletin des lois et actes, 1929, pp 505 et suiv).
47
Loi du 26 janvier 1945 sur le mariage religieux produisant des effets civils en précisant le mode d’inscription
aux registres de l’état civil. (Mon No 9 du 29 janvier 1945)
Art 6( L.16 déc 1929).- A l’issue de la cérémonie religieuse, un acte sera dressé par le ministre du culte sur un
registre spécial. Cet acte contiendra les énonciations suivantes:
1º) les prénom, nom, profession, âges, lieux de naissance et domiciles des époux;
2º) les nom, prénom, professions et domiciles des père et mère;
3º) le consentement des père et mère, aïeuls et aïeules et celui du conseil de famille, dans les cas où
ils sont requis;
4º) les oppositions, s’il y en a, leur mainlevée ou la mention qu’il n’y a point eu d’opposition;
5º) les prénom,nom, âge, professions et domiciles des témoins;
6º) la déclaration des parties qu’elles consentent à se prendre pour époux.
Une copie intégrale de cet acte, dûment signée du ministre du culte, sera par lui transmise dans le
délai d’un mois à l’officier de l’état civil du lieu de la célébration du mariage, ensemble les actes de consentement
et autres pièces y relatifs.
L’officier de l’état civil transcrira cette copie sur les registres à la date de la réception, en délivrera
expédition en percevant pour tous frais une taxe de dix gourdes.
48
1º) si, en sa qualité de ministre d’un culte, il n’avait été préalablement reconnu
par le Gouvernement;
2º) si, en ladite qualité, il n’avait préalablement prêté serment devant l’autorité
compétente.
……………………………………………………………………………………………….
Arrêté présidentiel du 10 janvier 1930 sur l’application de la loi du
16 décembre 1929 sur le mariage.
Bulletin des lois & actes 1930, pp 11 et suivants.
…………………………………………………………………………………….
Art 1er.- La loi du 20 juillet 1929 et celle du 16 décembre 1929 relatives au mariage ne
modifient en rien le droit pour tout ministre régulier, assermenté ou non, de l’un des
cultes établis en Haïti, de procéder, comme par le passé et suivant les règles propres de
son culte, aux mariages purement religieux, ne produisant aucun effet civil.
Ces lois ne modifient également en rien les attributions des officiers de l’état
civil ; ils continueront à procéder, dans les formes et conditions du Code civil, aux
mariages de tous ceux qui réclameront leurs services.
Art 2.- Le ministre du culte, dûment assermenté, n’agit point comme officier de l’état
civil, quand il procède à un mariage destiné à produire des effets civils. Il agit en vertu
de son caractère religieux reconnu et des pouvoirs spéciaux conférés par la loi et les
règlements.
Art 3.- Les témoins à l’acte de mariage doivent réunir les conditions du nouvel article 38
du Code civil et les conditions qui les habilitent suivant les règles du culte auquel
appartient le ministre célébrant.
Art 4.- Pour que le mariage soit célébré publiquement, il suffit de la présence de deux
témoins à l’acte religieux accompli par le ministre du culte du domicile de l’un des
conjoints ou par celui qui le remplace.
Art 5.- Le consentement des parents, dans le cas où il s’impose, sera fourni au ministre
du culte par écrit ou verbalement, soit au moment où les futurs époux s’adressent à lui
pour les publications, soit lors de la célébration du mariage.
Art 6.- Les projets de mariage seront dûment publiés soit par annonces au cours d’un
office religieux, soit par affichage à la porte du presbytère ou de l’édifice du culte. Les
publications ainsi faites contiendront les mentions indiquées à l’article 63, sans autres
formalités.
Art 7.- Par le présent arrêté, les ministres du culte, en ce qui est des mariages religieux,
et les commissaires du Gouvernement, d’une manière générale, sont préposés à l’effet
d’accorder la dispense prévue à l’article 154 du Code civil, sans préjudice de la faculté,
pour les futurs conjoints, dans tous les cas, de requérir cette dispense directement du
Président de la République.
Art 8.- L’annulation prononcée par les tribunaux ordinaires d’un mariage contracté
devant un ministre du culte n’opère qu’à l’égard des seuls effets civils de ce mariage,
dont le caractère religieux ne peut être atteint par aucune décision civile.
Art 9.- La taxe de dix gourdes fixée à l’article 6 de la loi du 16 décembre 1929 sera
versée à l’officier de l’état civil contre remise par lui de l’expédition de l’acte de
mariage transcrit dans son registre.
Art 10.- Au cas où les conjoints sont indigents, la transcription et l’expédition sur papier
libre de l’acte de mariage seront gratuites.
49
Art 157.- Si, après un délai d’une année, l’haïtien n’a pas rempli cette formalité,
il ne pourra faire valoir l’acte de célébration du mariage, qu’en payant, d’après
51
Chapitre III
Des Oppositions au Mariage.
Art 158.- Le droit de former opposition à la célébration du mariage appartient à
la personne engagée par mariage avec l’une des deux parties contractantes .
Art 159.- Le père et à défaut du père, la mère, et à défaut du père et de la mère,
les aïeuls et aïeules peuvent former opposition au mariage de leurs enfants et
descendants, encore que ceux-ci aient atteint l’âge de majorité fixé par l’art 136.
Art 160.- A défaut d’ascendant, le frère et la sœur, l’oncle ou la tante, le cousin
ou la cousine germains majeurs, ne peuvent former opposition au mariage que
dans les deux cas suivants:
1º) Lorsque le consentement du conseil de famille, requis par l’art 156,
n’a pas été obtenu.
2º) Lorsque l’opposition est fondée sur l’état de démence du futur
époux: cette opposition, dont le tribunal civil pourra prononcer mainlevée pure
et simple, ne sera jamais reçue qu’à la charge par l’opposant de provoquer
l’interdiction, et d’y faire statuer dans le délai qui sera fixé par le jugement.
Art 161.- Dans les deux cas prévus par l’article précédent, le tuteur ou curateur
ne pourra pendant la durée de la tutelle ou curatelle, former opposition au
mariage qu’autant qu’il y aura été autorisé par un conseil de famille qu’il pourra
convoquer.
Art 162.- Tout acte d’opposition énoncera la qualité qui donne à l’opposant le
droit de la former; il contiendra élection de domicile dans le lieu où le mariage
devra être célébré; il devra également (à moins qu’il ne soit fait à la requête d’un
ascendant) contenir les motifs de l’opposition: le tout à peine de nullité et de
l’interdiction de l’officier ministériel qui aurait signé l’acte contenant
opposition.
Art 163.- Le tribunal civil prononcera dans les dix jours, sur la demande en
mainlevée.
Art 164.- Si l’opposition est rejetée, les opposants, autres néanmoins que les
ascendants, pourront être condamnés à des dommages intérêts.
Chapitre IV
Des Demandes en nullité de Mariage.
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Art 165.- Le mariage qui a été contracté sans le consentement libre des deux
époux ou de l’un d’eux, ne peut être attaqué que par les époux ou par celui des
deux dont le consentement n’a été libre.
Art 166.- Lorsqu’il y a eu erreur en la personne, le mariage ne peut être attaqué
que par celui des deux époux qui a été induit en erreur.
Art 167.- Dans le cas des deux articles précédents, la demande en nullité n’est
plus recevable, toutes les fois qu’il y a eu cohabitation continue pendant trois
mois, depuis que l’époux a acquis sa pleine liberté ou que l’erreur a été par lui
reconnue.
Art 168.- Le mariage contracté sans le consentement des père et mère, des
ascendants ou du conseil de famille, dans les cas où ce consentement était
nécessaire, ne peut être attaqué que par ceux dont le consentement était requis,
ou par celui des deux époux qui avait besoin de ce consentement.
Art 169.- L’action en nullité ne peut plus être intentée ni par les époux ni par les
parents dont le consentement était requis, toutes les fois que le mariage a été
approuvé expressément ou tacitement par ceux dont le consentement était
nécessaire, ou lorsqu’il s’est écoulé une année sans réclamation de leur part
depuis qu’ils ont eu connaissance du mariage. Elle ne peut être intentée par
l’époux, lorsqu’il s’est écoulé une année sans réclamation de sa part depuis qu’il
a atteint l’âge compétent pour consentir par lui-même au mariage.
Art 170.- Tout mariage contracté en contravention aux dispositions contenues
aux articles 133, 135, 149 et 150, peut être attaqué soit par les époux eux-
mêmes, soit par tous ceux qui y ont intérêt, soit par le ministère public.
Art 171.- Néanmoins le mariage contracté par des époux qui n’avaient point
encore l’âge requis, ou dont l’un des deux n’avait point atteint cet âge, ne peut
plus être attaqué:
1º) Lorsqu’il s’est écoulé six mois depuis que cet époux ou les époux
ont atteint l’âge compétent;
2º) Lorsque la femme qui n’avait point cet âge a conçu avant
l’échéance de six mois à compter du jour de la célébration du mariage.
Art 172.- Le père, la mère, les ascendants et le conseil de famille qui ont
consenti au mariage contracté dans le cas de l’article précédent, ne sont point
recevables à en demander la nullité.
Art 173.- Dans tous les cas où, conformément à l’art 170, l’action en nullité
peut être intentée par tous ceux qui y ont intérêt, elle ne peut l’être par les
parents collatéraux, ou par les enfants nés d’un autre mariage du vivant des deux
époux, que lorsqu’ils y ont un intérêt né et actuel.
Art 174.- L’époux au préjudice duquel il a été un second mariage, peut en
demander la nullité du vivant même de l’époux qui était engagé avec lui.
Art 175.- Si les nouveaux époux opposent la nullité du premier mariage, la
validité ou la nullité de ce mariage doit être préalablement jugée.
53
Art 178.- Si le mariage n’a point été précédé des deux publications requises, ou
s’il n’a pas été obtenu des dispenses permises par la loi ou si les intervalles
prescrits dans les publications et célébration n’ont point été observés, le
commissaire du Gouvernement fera prononcer contre l’officier de l’état civil,
une amende qui ne pourra excéder cent gourdes, et contre les parties
contractantes, ou ceux sous la puissance desquels elles ont agi, une amende qui
ne pourra excéder quatre cents gourdes.
1.- L’omission des formalités visées par l’art 178 n’entraîne que l’amende; elle ne peut suffire pour
faire annuler l’acte de mariage, ce qui, d’ailleurs, n’exclut point le pouvoir laissé aux tribunaux
d’apprécier les éléments dont l’absence peut donner lieu à nullité du mariage pour défaut de
publicité. (Cass, arrêt du 27 sept 1847, Not sous l’art 178 C.civ. Borno).
Art 179.- Les peines prononcées en l’article précédent seront encourues par les
personnes qui y sont désignées, pour toutes contraventions aux règles prescrites
par l’article 151, lors même que les contraventions ne seraient pas jugées
suffisantes pour faire prononcer la nullité du mariage.
Art 180.- Nul ne peut réclamer le titre d’époux et les effets civils du mariage,
s’il ne représente un acte de célébration inscrit sur le registre de l’état civil; sauf
les cas prévus par l’article 48 de la loi sur les actes de l’état civil.
Possession d’état.
1.- Aucune possession d’état ne peut dispenser de la représentation de l’acte de mariage. (Cass., arrêt
du 17 déc 1926, Affaire Baudin-Baptiste, Cass., Sections réunies, Not 3, art 180 C.civ. Léger).
2.- Si l’acte de naissance et l’acte de mariage d’une partie suffisent à prouver, en dehors de l’acte de
célébration du mariage de ses père et mère, la qualité d’enfant légitime, seul l’acte de célébration du
mariage inscrit sur les registres de l’état civil peut établir le titre d’époux, exception faite des cas de
l’inexistence ou de la perte des registres.
54
La possession d’état ne pourra dispenser les prétendus époux qui l’invoqueront
respectivement, de représenter l’acte de célébration du mariage devant l’officier de l’état civil.
(Cass., arrêt du 2 juil 1946, La Gaz du Pal No 228 des 8 & 15 sept 1946).
Reconnaissance du mariage.
1.- Un acte de partage, même confirmé et exécuté, n’enlève pas à une partie intéressée le droit de le
faire annuler, quand elle conteste l’existence du mariage de l’épouse qui s’est attribué une part de la
succession en vertu du partage fait, alors même que dans ledit acte elle aurait reconnu cette qualité
d’épouse, quand la qualité des époux a été la cause efficiente du partage. (Cass, Sections Réunies,
arrêt du 17 déc 1926, Affaire Baudin-Baptiste, Cass., Not 4, art 180 C.civ. Léger).
Valeur de l’aveu.
1.- Le fait de reconnaître, dans un acte de partage, la qualité d’épouse légitime, n’enlève pas le droit
de contester ultérieurement l’inexistence du mariage; car si on peut confirmer un acte vicieux, aucun
aveu ne saurait équivaloir à la preuve légale du mariage. (Cass., Sections Réunies, arrêt du 17 déc
1926, Affaire Baudin-Baptiste, Not 5, art 180 C.civ. Léger).
Art 181.- La possession d’état ne pourra dispenser les prétendus époux qui
l’invoqueront respectivement, de représenter l’acte de célébration du mariage
devant l’officier de l’état civil.
1.- Dans la matière du recours aux preuves exceptionnelles, la loi s’en remet à la sagesse et à la
prudence des tribunaux; mais les juges, pour bien user de leur pouvoir discrétionnaire, doivent avoir
tout un ensemble d’éléments de conviction pour servir de base à leur décision. (Cass., arrêt du 25
mars 1927, Affaire Baptiste-Baudin, Not sous l’art 181 C.civ. Léger).
Droit de visite.
1.- Le droit à la garde comme le droit à la visite qui en est le corollaire est un privilège que la loi
accorde aux auteurs de l’enfant. (Cass., 2ème Section, arrêt du 13 janv 1987, Jean-Baptiste, Jacob,
Bull des arrêts 1987, Tome VII, pp 12 et suiv).
Garde, modification.
1.- S’il est de principe que les jugements intervenus sur la garde des enfants sont, de leur nature,
provisoires et révocables, il n’en reste pas moins que les modifications qu’ils sont susceptibles de
recevoir, ne peuvent être envisagées que lorsque des circonstances nouvelles les rendent nécessaires
pour une meilleure administration et de la personne et des intérêts des enfants concernés. (Cass, 2 ème
Section, arrêt du 26 juil 1984, Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts 1984, Tome IV, pp 98 et suiv.)
2.- Selon une jurisprudence constante, lorsque des circonstances nouvelles de fait ont surgi depuis le
prononcé du jugement ou de l’arrêt confiant la garde d’un enfant à l’un de ses parents, le juge des
référés a compétence pour rétracter ou modifier cette mesure, en cas d’urgence évidente, encore que
ce soit le tribunal ou la Cour d’appel qui l’a ordonnée. (Cass., 1 ère Section, arrêt du 25 juil 1986,
Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts 1986, Tome VI, pp 99 et suiv).
3.- L’intérêt des enfants étant prédominant, les chefs, relatifs à leur garde et à la pension alimentaire,
d’un jugement, même passé en force de chose jugée, ne sont pas irrévocables et peuvent toujours
être remis en question pour l’amélioration de leur condition de vie. (Cass, 1 ère Section, arrêt du 19
janv 1987, Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts 1987, Tome VII, pp 16 et suiv.)
4.- Aux termes du décret du 14 sept 1983, le juge des référés, étant seul compétent pour statuer sur la
garde d’enfants et sur la pension alimentaire, peut bien modifier le montant déjà fixé par le juge du
principal. (Cass., 1ère Section, arrêt du 19 janv 1987, Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts 1987,
Tome VII, pp 16 et suiv.)
5.- Le jugement relatif à la garde d’un enfant n’est jamais définitif ; le juge des référés peut bien, si
les circonstances ont changé, réviser son appréciation et accorder la garde de l’enfant à un autre
parent. (Cass., 1ère Section, arrêt du 8 avril 1987, Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts 1987, Tome
VII, pp 64 et suiv).
Garde, octroi.
1.- L’octroi de la garde des enfants à l’un ou l’autre époux ou à une tierce personne est une mesure
provisoire qui peut être modifiée selon les changements survenus dans la situation des parents.
Le pouvoir discrétionnaire dont est investi le juge des référés le rend appréciateur
souverain des motifs qui lui font remettre la garde des enfants à tel époux plutôt qu’à l’autre; ce
pouvoir échappe au contrôle de la Cour de Cassation. (Cass., 1 ème Section, arrêt du 11 fév 1985,
Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts 1985, Tome V, pp 15 et suiv).
2.- Si les articles 255 et 289 C.civ. disposent que la garde des enfants peut être confiée à l’un ou
l’autre époux, et même à une tierce personne, ils exigent que ce choix soit fait au plus grand
avantage des enfants. (Cass., 1 ère Section, arrêt du 11 mars 1985, Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts
1985, Tome V, pp 15 et suiv).
57
4.- Aux termes de l’art 1 er du décret du 14 sept 1983, les demandes de garde d’enfant sont de la
compétence exclusive du juge des référés.
Le juge, pour accorder la garde d’un enfant à un parent, doit toujours rechercher et
apprécier le meilleur milieu pouvant favoriser l’épanouissement intellectuel et moral de l’enfant.
(Cass., 1 Section, arrêt du 8 avril 1987, Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts 1987, Tome VII, pp
ère
64 et suiv).
4.- L’action qui a pour objet la garde d’enfants et paiement d’une pension alimentaire est une
matière spéciale. Dans cette action, les parties qui s’opposent sont le père et la mère. Ils n’ont en vue
que leurs intérêts.
Dans cette matière, l’appréciation du juge des référés est souveraine. Cela découle du
décret du 14 septembre 1983, art 1er et de l’art 289 C.civ. pour décider à qui confier l’enfant, au père,
à la mère ou à un tiers, le juge ne doit avoir en vue que le plus grand avantage de l’enfant. (Cass., 1 ère
Section, arrêt du 28 mars 1988, Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts 1988, Tome VIII, pp 53 et suiv).
5.- Les enfants en bas âge ont besoin, pour leur développement, de l’affection et des soins de leujr
mère, ce que ne peut procurer un père, qu’il soit seul ou avec une concubine dans sa maison. C’est
une obligation pour lui de loger convenablement ses enfants et leur mère.
Selon le vœu de l’art 289 C.civ., lorsqu’il s’agit de garde d’enfant qui est une mesure
provisoire, le juge doit rechercher le plus grand avantage des enfants et non l’intérêt des parties. En
cette matière, le juge a un pouvoir souverain d’appréciation. (Cass. 1 ère Section, arrêt du 11 août
1988, Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts 1988, Tome VIII, pp 77 et suiv.)
6.- Selon le vœu de l’art 282 C.civ., lorsqu’il s’agit de garde d’enfant, qui est une mesure provisoire,
le juge doit rechercher le plus grand avantage des enfants, et non l’intérêt des parties. En cette
matière, le juge a un pouvoir souverain d’appréciation. (Cass., 1ère Section, arrêt du 11 août 1988,
Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts 1988, Tome VIII, pp 77 et suiv.)
Art 190.- L’enfant n’a pas d’action contre ses père et mère pour un
établissement par mariage ou autrement.
Art 191.- Les enfants doivent des aliments à leur père et mère et autres
ascendants qui sont dans le besoin.
Les gendres et belles-filles doivent également et dans les mêmes
circonstances, des aliments à leur beau-père et belle-mère; mais cette obligation
cesse:
1º) Lorsque la belle-mère a convolé en secondes noces;
2º) Lorsque celui des deux époux qui produisait l’affinité et les enfants
issus de son union avec l’autre époux sont décédés.
Les obligations résultant de ces dispositions sont réciproques.
Art 192.- Les aliments ne sont accordés que dans la proportion du besoin de
celui qui les réclame, et de la fortune de celui qui les doit.
Fixation de la pension.
1.- Le juge ne commet aucune contravention à la loi, lorsque, après avoir examiné la situation
respective des parties, il fixe le montant de la pension et l’époque à laquelle elle doit être servie.
(Cass., 1ère Section, arrêt du 3 mai 1948, Bull des arrêts 1947-1948, pp 207 et suiv.).
Art 193.- Lorsque celui qui fournit ou celui qui reçoit les aliments est replacé
dans un état tel, que l’un ne puisse plus en donner, ou que l’autre n’en ait plus
besoin, en tout ou en partie, la décharge ou réduction peut en être demandée.
Art 194.- Si la personne qui doit fournir les aliments justifie qu’elle ne peut
payer la pension alimentaire, le tribunal pourra, en connaissance de cause,
ordonner qu’elle recevra en sa demeure, qu’elle nourrira et entretiendra celui
auquel elle devra des aliments.
Cas d’application de l’art 194.
1.- L’art 194 C.civ. s’applique à l’obligation alimentaire proprement dite entre parents et enfants
majeurs, entre alliés en ligne directe, et non au devoir d’entretien d’un parent à l’égard de ses enfants
mineurs dont la garde est confiée à la mère en vertu d’un jugement de divorce non modifié sur le
chef accessoire de l’attribution de la garde des enfants. (Cass., 1 ère Section, arrêt du 31 juil 1985,
Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts 1985, Tome V, pp 53 et suiv).
Art 197.- Le mari doit protection à sa femme, la femme obéissance à son mari.
Art 198.- La femme est obligée d’habiter avec son mari et de le suivre partout
où il juge à propos de résider; le mari est obligé de la recevoir, et de lui fournir
tout ce qui est nécessaire pour les besoins de la vie, selon ses facultés et son état.
1.- Le mari peut contraindre sa femme à habiter avec lui. (Cass., arrêt du 9 août 1826, Not 1, art 198
C.civ. Borno).
Art 199.- La femme ne peut ester en jugement sans l’autorisation de son mari,
quand même elle serait marchande publique, ou non commune, ou séparée de
biens.
Assistance du mari dans l’instance.
1.- Le fait par le mari d’assister sa femme dans une instance vaut autorisation de soutenir cette
instance et couvre le vice résultant de ce que l’acte d’assignation donné à la requête de la femme ne
59
mentionne pas l’autorisation maritale. (Cass., arrêt du 20 fév 1844, 10 mai 1862, Not (b), art 199
C.civ. Borno).
Autorisation implicite.
1.- L’épouse défenderesse contre l’action de son époux est implicitement autorisée par ce dernier à
présenter sa défense à cette action. (Cass., 2 ème Section, arrêt du 23 juil 1935, La Gaz du Pal, No 43
du 1er sept 1939).
Demande en référé.
1.- L’autorisation maritale n’est pas strictement exigible pour une demande en référé. (Cass., Section
des Affaires Urgentes, arrêt du 7 nov 1944, La Gaz du Pal No des 1er & 8 nov 1949).
Etendue de l’autorisation.
1.- L’autorisation d’intenter une action en partage de succession comprend pour la femme le droit de
poursuivre le partage ordonné. (Cass., arrêt du 25 nov 1839, Not (a), art 199 C.civ. Borno).
2.- L’autorisation accordée par un tribunal à une femme mariée d’ester en justice, suffit pour lui
permettre de répondre au pourvoi exercé contre le jugement.
La règle contenue en l’art 925 C.civ. ne peut être invoquée que par les parties
contractantes. (Cass., Section Civile, arrêt du 14 avril 1895, Gaz des Trib. No 33 du 15 juin 1896).
3.- L’autorisation donnée pour assister à une opération d’arpentage ne peut pas habiliter la femme à
défendre sur l’opposition formée à cette opération. (Cass., arrêt du 13 nov 1905, Bull des arrêts,
année 1905, pp 103 et suiv.).
Nécessité de l’autorisation.
1.- L’autorisation maritale d’ester en justice est indispensable à la validité des actes faits par la
femme aussi bien en première instance que sur son recours en cassation. (Cass., arrêt du 6 mars
1900, Bull des arrêts, année 1900, pp 36 et suiv.).
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2.- La nécessité, pour une femme mariée, d’être autorisée, est une nécessité d’ordre public qui peut
être invoquée en tout état de cause, même pour la première fois, devant le Tribunal de Cassation.
Est donc frappé de déchéance, le demandeur en cassation qui n’a pas assigné le mari
conjointement avec la femme, à l’effet de l’autoriser et assister, et qui n’est plus dans les délais pour
réparer cette omission. (Cass., arrêt du 11 déc 1902, Not 15, art 199 C.civ. Léger).
3.- L’exception tirée du défaut d’autorisation de la femme par son mari est d’ordre public, et alors, le
jugement rendu sur une assignation donnée à la femme seule sans que son mari ait été mis en cause
pour l’autoriser à ester en justice, est nul, art 199 C.civ.
L’autorisation donnée pour assister à une opération d’arpentage ne peut pas habiliter la
femme à défendre sur l’opposition formée à cette opération. (Cass., arrêt du 12 juin 1905, Bull des
arrêts, année 1905, pp 103 et suiv.).
4.- Il n’y a aucune violation de cet article lorsque les juges ont déjà constaté par les qualités du
jugement qu’une femme mariée a agi avec l’autorisation du mari. (Cass., arrêt du 31 oct 1907, Not
10, art 199 C.civ. Léger).
Ces charges obligent solidairement chaque conjoint, à moins que les dépenses
soient jugées excessives eu égard au train de vie des époux, à l’utilité de l’opération, à la
bonne ou mauvaise foi des tiers contractants.
Art 4.- Les époux pourvoient ensemble à l’entretien et à l’éducation des enfants et
préparent leur avenir. Chaque époux peut passer les contrats y relatifs, sous réserve des
prescriptions de l’alinéa du précédent article.
Art 5.- Ils choisissent de concert la résidence de la famille. Cependant, le domicile
conjugal demeure celui du mari.
Art 6.- Tout désaccord des époux et tout manquement grave de l’un des époux à ses
devoirs, lorsqu’ils mettent en péril les intérêts de la famille, peuvent entraîner sur
demande de l’autre conjoint l’intervention du doyen du tribunal civil qui prescrira, en
l’occurrence, toutes le mesures urgentes que requièrent les circonstances.
La durée de ces mesures exceptionnelles doit être déterminée. Elle ne saurait
dépasser deux ans.
Art 7.- Le mari et la femme ne peuvent se présenter ensemble comme témoin
instrumentaire dans un même acte.
Art 8.- Les époux administrent conjointement la communauté. En cas de désaccord, le
mot du mari prévaut, sous réserve de la disposition prévue à l’article 6.
Cependant, les époux ne peuvent donner, aliéner, vendre, hypothéquer,
acquérir un bien commun sans le consentement des deux dans l’acte.
Art 9.- Un époux peut donner à l’autre mandat par acte authentique de faire seul tout
acte d’administration et de conservation.
Dans tous les autres cas d’empêchement, l’autre époux requerra du doyen du
tribunal civil l’autorisation d’assumer seul l’administration de la communauté.
Art 10.- Chaque époux a l’administration et la jouissance de ses biens propres et peut en
disposer librement. Un époux peut confier à l’autre l’administration des biens. Dans ce
cas, les règles du mandat sont applicables sauf que l’époux mandataire est dispensé de
rendre compte des fruits, à moins que la procuration ne l’y oblige.
Art 11.- Si l’un des époux se trouve, d’une manière durable, hors d’état de manifester sa
volonté ou s’il met en péril les intérêts de la famille soit en laissant dépérir ses biens
propres, soit en dissipant ou en détournant les revenus qu’il en retire, il peut à la
demande de son conjoint, être dessaisi des droits d’administration ou de jouissance qui
lui sont reconnus par l’article 10.
Dans ce cas, le tribunal civil, saisi en chambre du Conseil, peut confier la
gestion des biens propres soit à l’époux requérant, soit à un administrateur judiciaire,
avec obligation d’employer les fruits perçus aux charges de mariage et de verser
l’excédent dans la communauté aux fins de récompenses, s’il y a lieu.
Toutefois, l’époux dessaisi pourra, par la suite, demander en justice à être
réintégré dans ses droits s’il établit que les causes qui avaient justifié le dessaisissement
n’existent plus.
Art 12.- Les époux pourront réciproquement demander divorce ou séparation de corps
pour cause d’adultère, sévices et injures graves en publique de l’un envers l’autre.
Ils peuvent également demander divorce par consentement mutuel.
Art 13.- La puissance paternelle est remplacée par l’autorité parentale. Cette autorité
appartient tant au père qu’à la mère. Les deux ont pour obligation de protéger la santé
physique et mentale de l’enfant ainsi que sa sécurité.
62
Art 203.- Si le mari refuse d’autoriser sa femme à passer un acte, la femme peut
faire citer son mari directement devant le tribunal civil du ressort du domicile
commun. Le tribunal pourra donner ou refuser son autorisation, après que le
mari aura été entendu ou dûment appelé en la chambre du conseil.
Art 204.- La femme, si elle est marchande publique, peut, sans l’autorisation de
son mari, s’obliger pour ce qui concerne son négoce et audit cas, elle oblige
aussi son mari, s’il y a communauté entre eux.
Aval donné par la femme marchande publique.
1.- La femme, marchande publique, qui donne son aval à un autre commerçant, est censée avoir été
autorisée à un tel acte, par suite de l’autorisation générale donnée par son mari d’exercer le
commerce, sauf à elle à administrer la preuve des faits de nature à détruire l’efficacité de son aval, à
renverser la présomption de commercialité de sa cause et avec cette présomption, la capacité qui lui
est acquise pour chacune des opérations de son commerce. (Cass, arrêt du 17 janv 1927, Affaire
Durand-Montreuil, Not 4, art 204 C.civ. Léger).
Art 205.- Elle n’est pas réputée marchande publique, si elle ne fait que détailler
les marchandises du commerce de son mari, mais seulement quand elle fait un
commerce séparé.
Art 206.- Lorsque le mari est frappé d’une condamnation emportant peine
afflictive ou infamante, encore qu’elle n’ait été prononcée que par contumace, la
femme même majeure, ne peut, pendant la durée de la peine, ester en jugement,
ni contracter, qu’après s’être fait autoriser par le doyen du tribunal civil, qui
peut, dans ce cas, donner l’autorisation sans que le mari ait été entendu ou
appelé.
Art 207.- Si le mari est interdit ou absent, le doyen peut, en connaissance de
cause autoriser la femme, soit pour ester en jugement, soit pour contracter.
Art 208.- Toute autorisation générale, même stipulée par contrat de mariage,
n’est valable que quant à l'administration des biens de la femme.
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Preuve de l’autorisation.
1.- Quand, dans la requête ou dans l’assignation, il est dit que la femme est dûment autorisée de son
mari, cette constatation suffit pour convaincre le juge que l’autorisation a été donnée. (Cass., arrêt du
29 mars 1909, Affaire Veuve Mary A. Petit, Not 15, art 210 C.civ. Léger).
Art 211.- La femme peut tester sans l’autorisation de son mari ou de la justice.
Chapitre VII
De la Dissolution du Mariage.
Art 212 (D. 30 août 1988).- Le mariage se dissout :
1º) Par la mort de l’un des époux;
2º) par le divorce légalement prononcé.
Chapitre VIII
Des seconds Mariages.
Art 213.- La femme ne peut contracter un second mariage qu’après une année
révolue depuis la dissolution du mariage précédent.
Chapitre IX
Exemptions qui peuvent résulter du Mariage.
Anc art 212.- Le mariage se dissout:
1º) Par la mort de l’un des époux;
2º) Par le divorce légalement prononcé;
3º) Par la condamnation devenue définitive de l’un des époux, à une peine perpétuelle à la fois afflictive et
infamante.
Cet article a été abrogé par le décret du 30 août 1988 publié dans Le Moniteur No 78-A du 8 septembre
1988.
65
Art 214.- Celui qui sera père de sept enfants légitimes sera exempt de tout
service personnel, tant dans la garde nationale soldée, que dans la garde
nationale non soldée (sauf le cas où la patrie serait en danger).
Art 216.- La femme pourra demander le divorce pour cause d’adultère de son
mari, lorsqu’il aura tenu sa concubine dans la maison commune.
Maison commune.
1.- L’expression «maison commune» ne désigne que la maison conjugale, celle où réside le mari et
qui est le domicile légal de la femme. (Cass, arrêt du 12 oct 1863, Not a), art 216 C.civ. Borno).
2.- Le séjour forcé du mari à l’étranger n’a pu faire perdre le caractère de maison commune à la
maison où il réside en Haïti, lors même que sa femme s’en fût absentée. (Cass., arrêt du 12 oct 1863
C.civ. Borno).
Art 217.- Les époux pourront réciproquement demander le divorce pour excès,
sévices ou injures graves et publiques de l’un d’eux envers l’autre.
Abandon du toit marital.
1.- Pour qu’il y ait admission d’une demande de divorce fondée sur les art 217 C.civ., il faut que les
faits, tels qu’ils sont formulés, soient de nature à constituer, avant toute question de preuve, l’une des
causes de divorce spécifiées audit art 217.
Le fait pour la femme de se trouver ailleurs qu’en la demeure conjugale ne saurait à lui
seul autoriser le mari à demander le divorce pour cause d’injure grave et publique.
Ce ne sont pas les circonstances spéciales de cette séparation, quelque publique qu’elle
soit, qui peuvent lui imprimer le caractère d’injure grave. La femme peut avoir un motif légitime de
ne pas se trouver en la maison conjugale, par exemple si le devoir corrélatif de secours, assistance et
protection, imposé au mari, n’est pas rempli. (Cass., arrêt du 11 fév 1913, Not 17, art 217 C. civ.
Léger).
2.- En principe, pour servir de base à une demande en divorce, l’abandon du toit marital par la
femme doit être injustifiée; quand il est constaté que la femme, par le fait du mari, avait de justes
motifs de déserter le toit marital, le mari n’est pas recevable à en prendre prétexte pour actionner sa
femme en divorce. (Cass., arrêt du 8 mars 1909, Affaire Clara Laforest-son époux, Not 31, art 217
C.civ. Léger).
66
3.- Relève de l’appréciation souveraine des premiers juges le fait de considérer comme injure grave,
les dispensant d’ordonner l’enquête à cet égard, l’abandon par la femme de la maison conjugale
constaté par une sommation qui n’a pas été obéie. (Cass., arrêt du 20 mars 1911, Not 18, art 217
C.civ. Léger).
4.- L’abandon du toit conjugal par la femme, provoqué par un procédé abusif, même précédé de
circonstances qui auraient pu l’expliquer, ne saurait servir de base à l’admission du divorce, parce
qu’il est l’œuvre médité et voulue du mari. (Cass., arrêt du 5 déc 1928, Affaire époux Blain, Not 32,
art 217 C.civ. Léger).
Art 218.- L’un des époux pourra demander le divorce pour cause de la
condamnation contradictoire et définitive de l’autre époux à une peine
temporaire à la fois afflictive et infamante.
Art 219.- La condamnation par contumace, de l’un des époux à une peine
emportant la suspension des droits civils pourra être pour l’autre époux une
cause de divorce, lorsque le jugement n’aura pas été anéanti après cinq années
de sa date.
Art 220.- Le consentement mutuel et persévérant des époux, exprimé de la
manière prescrite par la loi, sous les conditions et après les épreuves qu’elle
67
Art 222.- Si quelques-uns des faits allégués par l’époux demandeur, donnent
lieu à une poursuite criminelle de la part du ministère public, l’action en divorce
restera suspendue jusqu'après le jugement criminel; alors elle pourra être reprise,
sans qu’il soit permis d’inférer du jugement criminel aucune fin de non-recevoir,
ou exception préjudicielle contre l’époux demandeur.
Effet suspensif.
1.- Le délit d’adultère, quand il ne met pas en mouvement l’action publique, ne saurait suspendre
l’instance civile en divorce. (Cass., arrêt du 2 mars 1886, Not sous l’art 222 C.civ. Léger).
Art 223 (L.10 mai 1920).- Toute demande en divorce détaillera les faits; elle
sera remise, avec les pièces à l'appui s’il y en a, au doyen du tribunal de
première instance ou au juge qui en fera les fonctions, par l’époux demandeur en
personne.
Caractère d’ordre public de la demande en divorce.
1.- Le divorce lui-même étant une matière d’ordre public, puisqu’il affecte l’état des personnes, il
n’est point permis aux parties d’y acquiescer. (Cass., 2 ème Section , arrêt du 23 mai 1944, Bull des
arrêts 1942-1943, 1943-1944, pp 244 et suiv.).
Demandes reconventionnelles.
Voir Mon No 38 du 19 mai 1920.
L’expression «tribunal de première instance» remplace celle de tribunal civil dans l’ancienne rédaction de cet art
221. La même observation est valable pour l’article 323.
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1.- Le silence du Code civil à l’égard des demandes reconventionnelles en divorce ne peut être
interprété dans un sens prohibitif. Ces sortes de demandes, étant admissibles, relèvent forcément de
l’art 336 C.pr.civ. qui constitue le droit commun en matière de reconvention. (Cass., arrêt du 23 oct
1928, Affaire D. Limage-Philippe, Not sous l’art 223 C.civ. Léger).
Forme de la requête.
1.- Il y a violation de l’art 223 C.civ. lorsque les faits allégués dans la requête en divorce manquent
de précision dans leurs détails. (Cass., 1ère Section, arrêt du 21 juil 1948, La Gaz du Pal No 321 du 2
oct 1948).
2.- La loi exige, dans la requête en divorce, une indication détaillée des faits. On ne peut se contenter
d’articulations vagues et générales ou de simples appréciations de la conduite de la partie adverse.
Cette exigence est rigoureuse et d’ordre public ; la société et la morale publique sont
intéressées à ce que les demandes en divorce soient produites et jugées selon les formes prescrites,
afin d’éviter une multiplication téméraire de ces demandes.
Le jugement qui ordonne l’enquête sur des faits non détaillés, ni précis, viole les arts
217, 226, 234 C.civ., 254 et 256 C.pr.civ. (Cass., 1 ère Section, arrêt du 29 juil 1948, Bull des arrêts
1947-1948, pp 322 et suiv.)
3.- L’exposé des faits de la requête en divorce dont le but est de permettre au juge conciliateur de
remplir sa mission et à l’autre conjoint de se défendre doit être suffisamment précis pour que ces fins
soient atteintes ; il n’est pas nécessaire qu’il contienne par le menu toutes les circonstances dans
lesquelles ces faits se sont produits. (Cass., 2 ème Section, arrêt du 3 déc 1953, Les Déb, No 108 du 9
déc 1953).
Art 1er (L. 6 juin 1968)- Toute requête en divorce, indépendamment des droits
de greffe et frais déjà établis, devra être accompagnée, pour être recevable,
d’un récépissé de l’Administration Générale des Contributions couvrant une
taxe de timbre mobile spécial de cent cinquante gourdes.
Art 2 (L. 6 juin 1968*).- Le récépissé sera visé par le doyen ou le juge désigné;
et toute personne intéressée est habile à en réclamer la production pour tels
avantages que de droit.
Griefs de divorce – griefs pour la séparation de corps
1.- Des faits qui ont été déjà appréciés et jugés suffisants pour accorder à un époux la séparation de
corps ne peuvent servir de griefs à l’appui d’une action en divorce intentée contre lui.
L’objet de la nouvelle demande n’est pas absolument identique, mais les causes de
l’action en séparation étant les mêmes que celles de l’action en divorce, il y a chose jugée sur les
faits. (Cass., 1ère Section, arrêt du 12 nov 1941, Bull des arrêts 1940-1941, 1941-1942, pp 209 et
suiv).
2.- La séparation de corps prononcée sur la demande de la femme n’enlève pas au mari le droit de
produire contre elle une demande en divorce pour des causes autres que les griefs présentés pour la
demande en séparation; par suite, il n’existe aucun rapport de chose jugée entre la décision sur la
première demande et celle qui admet le divorce.
L’admission de la demande laisse entier le droit pour les parties de discuter la preuve des
faits allégués comme cause de divorce. Les articles 236 et suiv. C.civ. jusqu’à l’art 244 réglementent
cette dernière phase de la procédure. (Cass., 2 ème Section, arrêt du 31 mars 1942, Bull des arrêts
1940-1941, 1941-1942, pp 270 et suiv).
Art 224.- Le doyen, après avoir entendu le demandeur et lui avoir fait des
observations qu’il croira convenables paraphera la demande et les pièces, et
dressera procès-verbal de la remise du tout en ses mains.
Domicile.
1.- En matière de divorce, l’exception d’incompétence basée sur le domicile est d’ordre privé.
En conséquence, cette exception doit être soulevée in limine litis devant le juge du fond
et n’est pas recevable en cassation, même si le défendeur a été condamné par défaut. (Cass., 1 ère
Section, arrêt du 6 mai 1953, Les Déb, No 88 du 13 mai 1953).
Mon No 47 du 6 juin 1968.
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cet effet, copie de son ordonnance sera par lui adressée à la partie contre laquelle
le divorce est demandé.
Caractère indispensable de la tentative de conciliation.
1.- La tentative de conciliation visée par l’art 226 C.civ. est une formalité indispensable. Le fait par
le doyen du tribunal civil de fixer pour la remplir, un délai dans lequel il était matériellement
impossible à l’une des parties de comparaître, équivaut à la suppression de cette formalité essentielle
de l’art 226. (Cass., arrêt du 23 déc 1912, Not 1, art 226 C.civ. Léger)
Art 227.- Au jour indiqué, le doyen fera aux deux époux, s’ils se présentent ou
au demandeur s’il est seul comparant, les représentations qu’il croira propres à
opérer un rapprochement.
S’il ne peut y parvenir, il en dressera procès-verbal, et ordonnera la
communication de la demande et des pièces au ministère public et le référé du
tout au tribunal.
Année d’épreuve.
1.- L’année d’épreuve imposée aux époux en instance de divorce constitue une mesure de pure
faculté abandonnée à l’appréciation du juge. (Cass., 1 ère Section, arrêt du 5 avril 1943, Bull des arrêts
1942-1943, pp51 et suiv).
Art 228 (L.10 mai 1920).- Dans les trois jours qui suivront, le tribunal, sur les
conclusions du ministère public, accordera ou suspendra la permission de citer.
La suspension ne pourra excéder le terme de vingt jours.
Art 229 (L. 29 avril 1949).- Le demandeur, en vertu de la permission du
tribunal, fera citer le défendeur à comparaître en personne à l’audience; il sera
donné, en tête de la citation, copie de la demande en divorce et des pièces à
l’appui.
Sanction de nullité attachée à cet article.
1.- Outre la copie de la demande en divorce, la citation donnée en vertu de la décision permettant de
citer doit être accompagnée de la copie des procès-verbaux des deux comparutions ; l’omission de
cette formalité doit entraîner la nullité de la décision admettant le divorce. (Cass., 2 ème Section, arrêt
du 11 oct 1956, Les Déb. No 210 du 17 nov 1956).
Voir Mon No 38 du 19 mai 1920.
Anc art 228.- Dans les trois jours qui suivront, le tribunal, sur le rapport du doyen ou du juge qui en aura fait les
fonctions, et sur les conclusions du Ministère public, accordera ou suspendra la permission de citer.
La suspension ne pourra excéder le terme de vingt jours.
Art 1er (L.10 mai 1920).- Les articles de la loi No 7 du Code civil sont modifiés comme suit:
Aux articles 221, 223, 249, l’expression «tribunal civil» est remplacée par «tribunal de première
instance».
Aux articles 228, 233, 234, 235, 244, 245, sont supprimées les expressions suivantes: «sur le rapport
du doyen» et «commettre un rapporteur sur le rapport du juge commis», «après le rapport du juge»m «le rapport
sera fait par le juge commis».
Mon No 42 du 9 mai 1949.
Anc art 229.- Le demandeur, en vertu de la permission du tribunal, fera citer le défendeur, dans la forme
ordinaire, à comparaître en personne à l’audience, à huis clos, dans le délai de la loi ; il fera donner copie en tête
de la citation de la demande en divorce et des pièces à l’appui.
Anc art 230.- A l’échéance du délai, soit que le défendeur comparaisse ou non, le demandeur en personne,
assisté d’un conseil, s’il le juge à propos, exposera ou fera exposer les motifs de sa demande ; il représentera les
pièces qui l’appuient et nommera les témoins qu’il se propose de faire entendre.
Les articles 231 à 246 inclusivement ne sont pas appliqués par les tribunaux, depuis la loi du 29 avril 1949.
Mon No 38 du 19 mai 1920.
La nouvelle rédaction de l’art 233 supprime l’expression «et commettra un rapporteur». La loi du 10
mai 1920 ajoute les alinéas 3 et 4.
72
Art 230 (L. 29 avril 1949) - A l’échéance du délai, soit que le défendeur
comparaisse ou non, la cause sera instruite et jugée dans la forme ordinaire, le
ministère public entendu.
Le tribunal peut ordonner le huis clos.
Art 231.- Si le défendeur comparait en personne ou par un fondé de pouvoir, il
pourra proposer ou faire proposer ses observations tant sur les motifs de la
demande que sur les pièces produites par le demandeur et sur les témoins par lui
nommés. Le défendeur nommera, de son côté, les témoins qu’il se propose de
faire entendre, et sur lesquels le demandeur fera réciproquement ses
observations.
Art 232.- Il sera dressé procès-verbal des comparutions, dires et observations
des parties ainsi que des aveux que l’une ou l’autre pourra faire. Lecture de ce
procès-verbal sera donnée aux dites parties qui seront requises de le signer et il
sera fait mention expresse de leur signature ou de leur déclaration de ne savoir,
pouvoir ou ne vouloir signer.
Art 233 (L.10 mai 1920).- Le tribunal renverra les parties à l’audience
publique, dont il fixera le jour et l’heure, il ordonnera la communication de la
procédure au ministère public.
Dans le cas où le défendeur n’aurait pas comparu, le demandeur sera
tenu de lui faire signifier l’ordonnance du tribunal, dans le délai qu’elle aura
déterminé.
Lorsque l’ordonnance n’aura pas été signifiée à la partie défenderesse
en personne et que cette partie fait défaut, le tribunal doit, avant d’admettre la
demande, fixer de nouveaux délais. Il ordonnera par le même jugement qu’à la
diligence de la partie demanderesse, un avis destiné à porter à la connaissance de
la partie défenderesse, la demande introduite contre elle, soit insérée dans un
journal de la localité ou affichée à la principale porte du tribunal.
Le jugement ou l’arrêt qui admet la demande ou le divorce par défaut
est signifié par huissier commis. L’opposition sera recevable dans les trente
jours de la signification si elle a été faite à personne et, dans le cas contraire,
dans les quatre-vingt-dix jours à partir de l’insertion de l’extrait dudit jugement
ou arrêt dans un des journaux.
Art 234 (L.10 mai 1920).- Au jour et à l’heure indiqués, le ministère public
entendu, le tribunal statuera d’abord sur les fins de non-recevoir s’il en a été
proposé. En cas qu’elles soient trouvées concluantes, la demande en divorce sera
rejetée; dans le cas contraire, ou s’il n’a pas été proposé de fin de non-recevoir,
la demande en divorce sera admise.
Art 235 (L. 10 mai 1920).- Immédiatement après l’admission de la demande
en divorce, le ministère public entendu, le tribunal statuera au fond. Il fera droit
La loi du 10 mai 1920, dans la nouvelle rédaction de l’art 234, a supprimé l’expression «sur le rapport du juge
commis».
73
Litispendance.
1.- Le défendeur en divorce est mal fondé en sa demande en renvoi pour litispendance s’il ne peut
pas établir que son conjoint l’avait assigné en divorce précédemment devant un autre tribunal.
(Cass., 1ère Section, arrêt du 17 mars 1948, Bull des arrêts 1947-1948, pp 179 et suiv.)
Sursis au divorce.
1.- Il n’y a pas lieu de surseoir au jugement de l’action en divorce du mari, pour ce seul motif que la
femme a exercé de son côté une action en séparation de biens, car le jugement sur la demande en
séparation de biens ne contiendra aucune appréciation des injures graves et publiques invoquées par
le mari comme cause de divorce et par suite aucune contrariété de jugements n’est possible. (Cass.,
1ère Section, arrêt du 29 juil 1947, Bull des arrêts 1947-1948, pp 318 et suiv.)
Art 236.- A chaque acte de la cause, les parties pourront, après le rapport du
juge, et avant que le ministère public ait pris la parole, proposer ou faire
proposer leurs moyens respectifs, d’abord sur les fins de non-recevoir, et ensuite
sur le fond, mais en aucun cas le conseil du demandeur ne sera admis, si le
demandeur n’est pas comparant en personne.
Art 237.- Aussitôt après la prononciation du jugement qui ordonnera les
enquêtes, le greffier du tribunal donnera lecture de la partie du procès-verbal qui
contient la nomination déjà faite des témoins que les parties se proposent de
L’expression «sur le rapport du juge commis» que comportait l’art 235 a été supprimé par la loi du 10 mai
1920.
74
faire entendre. Elles seront averties par le doyen, qu’elles peuvent encore en
désigner d’autres, mais qu’après ce moment elles n’y seront plus reçues.
Art 238.- Les parties proposeront de suite leurs reproches respectifs contre les
témoins qu’elles voudront écarter. Le tribunal statuera sur ces reproches, après
avoir entendu le ministère public.
Art 239.- Les parents des parties, à l'exception de leurs enfants ou descendants,
ne sont pas reprochables du chef de la parenté, non plus que les domestiques
des époux, en raison de cette qualité; mais le tribunal aura tel égard que de
raison aux dépositions des parents et des domestiques.
Art 240.- Tout jugement qui admettra une preuve testimoniale, dénommera les
témoins qui seront entendus et déterminera le jour et l’heure auxquels les parties
devront les présenter.
Art 241 (D-L 6 mars 1940).- Les dépositions des témoins seront reçues par le
tribunal huis clos, au cours d’audiences tenues en la chambre du conseil, selon
les formes de la procédure spéciale établies en matière de divorce, en présence
du ministère public, des parties et de leur conseil. Aucune personne étrangère à
l’instance ne sera admise à y assister».
Art 242.- Les parties, par elles ou par leurs conseils, pourront faire aux témoins
telles observations et interpellations qu’elles jugeront à propos, sans pouvoir
néanmoins les interrompre dans le cours de leurs dépositions.
Art 243.- Chaque déposition sera rédigée par écrit ainsi que les dires et
observations auxquels elle aura donné lieu. Le procès-verbal d’enquête sera lu,
tant aux témoins qu’aux parties, les uns et les autres seront requis de le signer, et
il sera fait mention de leur signature ou de leur déclaration qu’ils ne savent, ne
peuvent ou ne veulent signer.
Art 244 (L.10 mai 1920).- Après la clôture des deux enquêtes ou de celle du
demandeur, si le défendeur n’a pas produit de témoins, le tribunal renverra les
parties à l'audience publique dont il indiquera le jour et l’heure, il ordonnera la
communication de la procédure au ministère public. Cette ordonnance sera
signifiée au défendeur, à la requête de demandeur, dans le délai qu’elle aura
déterminé.
Art 245 (L.10 mai 1920).- Au jour fixé pour le jugement définitif, les parties
pourront ensuite faire par elles-mêmes ou par l’organe de leurs conseils, telles
Anc art 241.- Les dépositions des témoins seront reçues par le tribunal séant à huis clos en présence du ministère
public, des parties, et de leurs conseils ou amis jusqu’au nombre de trois de chaque côté.
In Mon No 21 du 11 mars 1940.
Voir Mon No 38 du 19 mai 1920
Anc art 244.- Après la clôture des deux enquêtes, ou de celle du demandeur, si le défendeur n’a pas produit de
témoins, le tribunal renverra les parties à l’audience publique, dont il indiquera le jour et l’heure; il ordonnera la
communication de la procédure au ministère public, et commettra un rapporteur. Cette ordonnance sera signifiée
au défendeur, à la requête du demandeur, dans le délai qu’elle aura déterminé.
Le nouvel énoncé de l’art 245 supprime l’expression «le rapport sera fait par le juge commis».
75
observations qu’elles jugeront utiles à leur cause après quoi le ministère public
donnera ses conclusions.
Art 246.- Le jugement définitif sera prononcé publiquement; lorsqu’il admettra
le divorce, le demandeur sera autorisé à se présenter devant l’officier de l’état
civil pour le faire prononcer.
Art 247.- Lorsque la demande en divorce aura été formée pour cause d’excès,
de sévices ou d’injures graves et publiques, encore qu’elle soit bien établie, les
juges pourront ne pas admettre immédiatement le divorce. Dans ce cas, avant de
faire droit, ils autoriseront la femme à quitter la compagnie de son mari, sans
être tenue de le recevoir, si elle ne le juge pas à propos et ils condamneront le
mari à lui payer une pension alimentaire, proportionnellement à ses facultés, si
la femme n’a pas elle-même des revenus suffisants pour fournir à ses besoins.
Art 248.- Après une année d’épreuve si les parties ne sont pas réunies, l’époux
demandeur pourra faire citer l’autre époux à comparaître au tribunal, dans les
délais de la loi, pour y entendre prononcer le jugement définitif qui, pour lors,
admettra le divorce.
Année d’épreuve
1.- L’année d’épreuve ne peut être imposée aux époux que lorsque la demande en divorce est bien
établie.
Dans une instance en divorce, le jugement qui impose aux époux une année d’épreuve est
interlocutoire et, par suite, susceptible de pourvoi. (Cass., arrêt du 31 oct 1905, Bull des arrêts 1905,
pp 162 et suiv).
Art 249 (L.10 mai 1920).- Lorsque le divorce sera demandé par la raison qu’un
des époux est condamné par suite d’un jugement contradictoire et définitif, à une
peine temporaire à la fois afflictive et infamante, les seules formalités à observer
consisteront à présenter au tribunal de première instance une expédition en
bonne forme du jugement de condamnation avec un certificat du greffier du
tribunal qui a prononcé la condamnation, portant que ce même jugement n’est
plus susceptible d’être réformé par aucune voie légale.
Art 250.- Lorsque le divorce sera demandé en vertu de l’article 219, les seules
formalités à observer consisteront à présenter au tribunal une expédition en
bonne forme du jugement de condamnation par contumace, portant que ce
même jugement n’a été réformé par aucune voie légale.
L’expression «tribunal civil est remplacée par «tribunal de première instance» en vertu de la loi du 10 mai 1920.
76
Recours.
1.- L’art 251 C.civ, n’a pas un sens restrictif ou limitatif ; en fixant le délai du recours contre le
jugement d’admission et le jugement définitif, il ne prononce aucune interdiction de recours contre
les autres jugements rendus au cours de l’instance en divorce, et ce droit de recours reste fixé par les
règles du droit commun. (Cass., 1ère Section, arrêt du 29 juil 1948, Bull 1947-1948, pp 322 et suiv.)
Art 252.- En vertu de tout jugement définitif, ou passé en force de chose jugée
qui autorisera le divorce, l’époux qui l’aura obtenu, sera obligé de se présenter
dans le délai de deux mois, devant l’officier de l’état civil, l’autre partie dûment
appelée pour faire prononcer le divorce.
Art 251(L. 10 mai 1920).- En cas d’appel du jugement d’admission ou du jugement définitif rendu par le
tribunal de première instance en matière de divorce, la cause sera instruite et jugée par le tribunal d’appel comme
affaire urgente.
L’appel ne sera recevable qu’autant qu’il aura été interjeté dans les trois mois à compter du jour de
la signification du jugement rendu contradictoirement ou de l’expiration du délai d’opposition, s’il est par défaut.
Le recours en cassation est ouvert contre les arrêts des tribunaux d’appel, rendus en matière de
divorce.
Le pourvoi est suspensif en matière de divorce et de séparation de corps.
Le jugement ou l’arrêt admettant le divorce n’est pas susceptible d’acquiescement.(Mon No 38 du 19
mai 1920).
77
Mon No 47 du 6 juin 1968.
Le deuxième alinéa de l’art 253 a été ajouté par la loi du 10 mai 1920.
(Mon No 38 du 19 mai 1920.)
78
1.- Dans les contestations relatives à la garde des enfants en matière de divorce, le juge du fond
apprécie souverainement auquel des père et mère l’intérêt des enfants commande de les confier.
(Cass, arrêt du 16 juil 1946, in La Gaz du Pal no 225 du 1er août 1946).
Provision ad litem.
1.- La provision ad litem peut être demandée pour la première fois en Cassation, en tant seulement
qu’elle s’applique aux frais faits depuis le jugement de 1 ère instance. (Cass., 2ème Section, arrêt du 7
déc 1945, La Gaz du Pal No 204 du 1er janv 1946).
2.- Si le décret du 14 sept 1983 donne compétence au juge des référés pour connaître des demandes
de pension alimentaire et de garde d’enfant, il n’est pas de ce fait compétent pour décider sur une
demande de pension ad litem. Seul le juge du principal qui est le juge du divorce peut en connaître.
(Cass., 1ère Section, arrêt du 11 août 1988, Jean-Baptiste, Jacob, Bull des arrêts 1988, Tome VIII, pp
77 et suiv).
Séparation de fait.
1.- Au cas de séparation de fait pendant l’instance en divorce entre les époux, ni l’un ni l’autre n’est
recevable à intenter contre son conjoint une demande en paiement d’une pension alimentaire. (Cass.,
Section des Affaires Urgentes, arrêt du 7 nov 1944, La Gaz du Pal No des 1er & 8 nov 1944).
Résidence séparée.
1.- La résidence la plus appropriée est toujours celle qu’a eu la femme depuis le début de l’instance
en divorce. (Cass., 2ème Section, arrêt du 7 déc 1945, La Gaz du Pal No 204 du 1er janv 1946).
2.- La loi ne fait aucune obligation à la femme demanderesse en divorce d’abandonner ipso facto le
toit marital. (Cass., arrêt du 10 juin 1946, La Gaz du Pal No 222 du 1er juil 1946).
Mesures conservatoires.
1.- En l’absence de tout bien commun entre les époux et de toute preuve que le mari aurait eu la
jouissance ou serait resté en possession de propres de la femme, il n’y a pas lieu à l’application de
l’art 258 C.civ. autorisant celle-ci à faire des actes conservatoires comme l’apposition des scellés et
l’inventaire. (Cass., 2ème Section, arrêt du 11 nov 1941, Bull des arrêts 1940-1941, 1941-1942, pp
206 et suiv).
2.-Les mesures conservatoires de l’art 258 C.civ. que peut prendre la femme demanderesse ou
défenderesse en divorce, ne doivent pas modifier les droits du mari en tant qu’administrateur de la
communauté ni violer d’une façon flagrante les règles rigoureusement applicables en la matière.
(Cass., arrêt du 25 avril 1945, La Gaz du Pal, No du 1er juin 1945, pp 729, 730).
3.- Si le caractère exceptionnel et limitatif de l’art 258 C.civ. empêche que les mesures
conservatoires que peut prendre la femme demanderesse ou défenderesse en divorce (apposition de
scellés et inventaires des biens de la communauté) soient remplacées par des équipollents qui, par
leur nature, pourraient paraître plus vexatoires pour le mari en ce sens qu’ils entraveraient d’une
façon plus gênante ses pouvoirs comme administrateur, rien cependant ne s’oppose à ce qu’il soit
fait usage de mesures moins graves que celles indiquées au texte et qui, dans de telles circonstances
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données, offriraient les mêmes garanties. (Cass., arrêt du 8 nov 1945, La Gaz du Pal, No 202 des 22
et 25 nov 1945).
Art 4 (L. 6 juin 1968).- Pour toute aliénation d’immeubles ou pour tout
déplacement de fonds, eu égard aux ressources communes, effectués par le mari
commun en biens, moins de trois mois avant l’introduction de la demande en
divorce, le mari devra, au partage de la communauté, rapporter le montant de
l’aliénation ou les fonds déplacés.
Art 5 (L. 6 juin 1968).- Le mari demandeur en divorce perd, à partir du
jugement permissif d’assigner, l’administration des biens de son épouse quelque
soit le régime sous lequel ils sont mariés.
Art 6 (L.6 juin 1968).- A partir du jugement permissif d’assigner, l’autorisation
nécessaire à l’épouse pour l’accomplissement de certains actes de la vie relève
de la discrétion exclusive du doyen du tribunal civil.
Section III
Des Fins de non-recevoir contre l’Action en divorce pour cause
déterminée.
Art 260.- L’action en divorce sera éteinte par la réconciliation des époux
survenue soit depuis les faits qui auraient pu autoriser cette action, soit depuis la
demande en divorce.
Appréciation souveraine
1.- Le juge du fond exerce un large pouvoir d’appréciation pour l’examen de la fin de non-recevoir
prise de la réconciliation des époux, mais il doit indiquer les faits qui déterminent sa décision.
(Cass., 1ère Section, arrêt du 12 nov 1941, Bull des arrêts 1940-1941, 1941-1942, pp 211 et suiv).
Fautes nouvelles.
Voir Mon No 47 du 6 juin 1968.
81
1.- Dans la matière du divorce, les torts pardonnés peuvent revivre pour ainsi dire et être repris et
allégués si l’époux qui s’en était rendu coupable retombe dans son tort et commet de nouvelles
fautes. (Cass., 2ème Section, arrêt du 7 déc 1945, La Gaz du Pal No 204 du 1er janv 1946).
Preuve de la réconciliation
1.- Le juge n’a pas pu avoir violé le droit de la défense en rejetant une demande d’enquête, lorsque le
fait articulé pour prouver la réconciliation n’a rien de pertinent ni de concluant, en ce que, même
établi, il ne faudrait y voir qu’une rencontre fortuite des époux et non la réintégration voulue du
domicile conjugal par l’épouse demanderesse. (Cass., 2ème Section, arrêt du 1er juil 1941, Bull des
arrêts 1940-1941, 1941-1942, pp 113 et suiv).
82
2.- Les juges du fond ont un pouvoir souverain d’appréciation pour admettre ou rejeter la preuve de
la réconciliation. (Cass, 1ère Section, arrêt du 16 mars 1955, Les Déb, No 152 du 21 mars 1955).
Art 261.- Dans l’un et l’autre cas, le demandeur sera déclaré non recevable dans
son action; il pourra néanmoins en intenter une nouvelle pour cause survenue
depuis la réconciliation et alors faire usage des anciennes causes pour appuyer sa
nouvelle demande.
Art 262.- Si le demandeur en divorce nie qu’il y ait eu réconciliation, le
défendeur en fera preuve soit par écrit, soit par témoins, dans la forme prescrite
en la première section de la présente loi.
Chapitre III
Du Divorce par Consentement mutuel.
Art 263.- Le consentement mutuel des époux ne sera point admis, si le mari a
moins de vingt-cinq ans ou si la femme n’a pas vingt-et-un ans.
Art 264.- Le consentement mutuel ne sera admis qu’après deux ans de mariage.
Art 265.- Il ne pourra plus l’être après vingt-cinq ans de mariage, ni lorsque la
femme aura quarante-cinq ans.
Art 266.- Les époux déterminés à opérer le divorce par consentement mutuel,
seront tenus de faire préalablement inventaire et estimation de tous leurs biens
meubles et immeubles et de régler leurs droits respectifs sur lesquels il leur sera
néanmoins libre de transiger.
Art 267.- Ils seront pareillement tenus de constater par écrit, leurs conventions
sur les trois points qui suivent:
1º) A qui les enfants nés de leur union seront confiés soit pendant le temps
des épreuves, soit après le divorce prononcé;
2º) Dans quelle maison la femme devra se retirer et résider pendant le temps
des épreuves;
3º) Quelle somme le mari devra payer à sa femme pendant le même temps,
si elle n’a pas de revenus suffisants pour fournir à ses besoins.
Art 268.- Les époux se présenteront ensemble, et en personne, devant le doyen
du tribunal civil du ressort de leur domicile ou devant le juge qui en fera les
fonctions, et lui feront la déclaration de leur volonté en présence de deux
notaires amenés par eux.
Art 269.- Le doyen fera aux deux époux réunis et à chacun d’eux en particulier,
en présence de deux notaires, telles représentations et exhortations qu’il jugera
convenables; il leur donnera lecture du chapitre IV de la présente loi qui règle
les effets du divorce, et leur développera toutes les conséquences de leur
démarche.
Art 270.- Si les époux persistent dans leur résolution, il leur sera donné acte par
le doyen, de ce qu’ils demandent le divorce et y consentent mutuellement et ils
seront tenus de produire et déposer à l’instant entre les mains des notaires, outre
les actes mentionnés aux articles 266 et 267:
1º) Leurs actes de naissance et de mariage;
83
2º) Les actes de naissance et de décès de tous les enfants nés de leur union.
Art 271.- Les notaires dresseront procès-verbal détaillé de tout ce qui aura été
fait et dit en exécution des articles précédents, la minute en restera au plus âgé
des deux notaires, ainsi que les pièces produites, qui demeureront annexées au
procès-verbal, dans lequel il sera fait mention de l’avertissement qui sera donné
à la femme de se retirer, dans les vingt-quatre heures, dans la maison convenue
entre elle et son mari, et d’y résider jusqu’au divorce prononcé.
Art 272.- La déclaration ainsi faite sera renouvelée dans la première quinzaine
de chacun des quatrième, septième et dixième mois qui suivront, en observant
les mêmes formalités.
Art 273.- Dans la quinzaine du jour où sera révolue l’année, à compter de la
première déclaration, les époux assistés chacun de deux amis, personnes
notables dans l’arrondissement, âgés de quarante ans au moins, se présenteront
ensemble et en personne devant le doyen du tribunal civil ou le juge qui en fera
les fonctions; ils lui remettront les expéditions en bonne forme, des quatre
procès-verbaux contenant leur consentement mutuel, et de tous les actes qui y
auront été annexés et requerront du magistrat, chacun séparément, en présence
néanmoins l’un de l’autre, et des quatre notables, l’admission du divorce.
Art 274.- Après que le doyen et les assistants auront fait leurs observations aux
époux, s’ils persévèrent, il leur sera donné acte de leur réquisition, et de la
remise par eux faite des pièces à l'appui.
Le greffier du tribunal civil dressera procès-verbal, qui sera signé, tant
par les parties (à moins qu’elles ne déclarent ne savoir ou ne pouvoir signer,
auquel cas il en sera fait mention), que par les quatre assistants, le doyen et le
greffier.
Art 275.- Le doyen mettra de suite, au bas du procès-verbal, son ordonnance,
portant que, dans les trois jours, il sera par lui référé du tout au tribunal, en la
chambre du conseil, sur les conclusions par écrit du ministère public, auquel les
pièces seront à cet effet communiquées par le greffier.
Art 276.- Si le ministère public trouve dans les pièces la preuve que les deux
époux étaient âgés, le mari de vingt-cinq ans, la femme de vingt et un ans,
lorsqu’ils ont fait leur première déclaration, qu’à cette époque ils étaient mariés
depuis deux ans; que le mariage ne remontait pas à plus de vingt ans, que la
femme avait moins de quarante cinq ans, que toutes les formalités requises par le
présent chapitre ont été observées, il donnera ses conclusions en ces termes: la
loi permet.
Dans le cas contraire, ses conclusions seront en ces termes: la loi
empêche.
Art 277.- Le tribunal, sur le référé, ne pourra faire d’autres vérifications que
celles indiquées par l’article précédent. S’il en résulte que, dans l’opinion du
tribunal, les parties ont satisfait aux conditions et rempli les formalités
déterminées par la loi, il admettra le divorce, et renverra les parties devant
l’officier de l’état civil pour le faire prononcer. Dans le cas contraire, le tribunal
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déclarera qu’il n’y a pas lieu à admettre le divorce et déduira les motifs de la
décision.
Art 278.- Le pourvoi en cassation du jugement qui aurait déclaré ne pas y avoir
lieu à admettre le divorce, ne sera recevable qu’autant qu’il sera fait par les deux
parties et néanmoins par actes séparés, dans les dix jours au plus tôt, et au plus
tard dans les vingt jours de la date du jugement du tribunal civil.
Art 279.- Les actes du pourvoi en cassation seront signifiés par chaque époux,
tant à l'autre époux qu’au ministère public près le tribunal civil.
Art 280.- Dans les dix jours, à compter de la signification qui lui aura été faite
du second acte de pourvoi, le ministère public près le tribunal civil fera passer
au ministère public près le tribunal de cassation l’expédition du jugement, et les
pièces sur lesquelles il est intervenu. Le ministère public près le tribunal de
cassation donnera ses conclusions par écrit, dans les dix jours qui suivront la
réception des pièces. Le doyen ou le juge qui le suppléera, fera son rapport au
tribunal de cassation, en la chambre du conseil et il sera statué définitivement
dans les dix jours qui suivront la remise des conclusions du ministère public.
Art 281.- Si l’arrêt maintient le jugement qui admet le divorce, les parties
devront, dans les vingt jours de sa date, se présenter ensemble et en personne
devant l’officier de l’état civil, pour faire prononcer le divorce. Ce délai passé, le
jugement demeurera comme non avenu.
Art 282.- Tout acte de divorce sera inscrit à sa date sur le registre de l’état civil,
et mention en sera faite en marge de l’acte de mariage.
L’officier de l’état civil qui aura prononcé le divorce, sera tenu de
remplir cette formalité, lorsque le mariage aura été célébré dans sa commune,
sinon d’en requérir l’accomplissement de l’officier civil détenteur de l’acte de
mariage.
Chapitre IV
Des Effets du divorce.
Art 283 (Loi du 10 mai 1920).- Les époux divorcés peuvent contracter
ensemble un nouveau mariage. Dans ce cas, ils seront tenus d’adopter le même
régime matrimonial que celui qui réglait leur union dissoute; ce régime leur est
applicable d’office nonobstant toutes conventions contraires.
La faculté présentement ouverte aux divorcés n’existera plus au profit
de deux anciens époux dont l’un aura, postérieurement au divorce prononcé
Mon No 38 du 19 mai 1920.
Anc Art 283.- Les époux qui divorceront pour quelque cause que ce soit, ne pourront plus se réunir.
85
entre eux, contracté avec une tierce personne, un nouveau mariage suivi d’un
second divorce.
Après la célébration d’un nouveau mariage entre époux divorcés, il ne
sera reçu de leur part aucune nouvelle demande de divorce, si ce n’est pour
cause d’adultère à moins que le premier divorce n’ait été admis pour ce motif:
ou si ce n’est pour une cause de condamnation à une peine soit afflictive et
infamante, soit simplement infamante, prononcée contre l’un d’eux depuis leur
remariage.
Art 7 (L.6 juin 1968).- Les époux en instance de divorce qui seront réconciliés
ne pourront point, avant quatre années révolues, à partir de la date du jugement
permissif d’assigner, sauf pour cause d’adultère, s’ils n’avaient pas déjà
divorcé pour cette même cause, demander à nouveau le divorce.
Art 284.- Dans le cas de divorce prononcé pour cause déterminée, la femme
divorcée ne pourra contracter un autre mariage qu’un an après le divorce
prononcé.
Art 285.- Dans le cas de divorce par consentement mutuel, aucun des époux ne
pourra contracter un autre mariage que trois ans après la prononciation du
divorce.
Art 286.- Dans le cas de divorce admis en justice pour cause d’adultère, l’époux
coupable ne pourra jamais se marier avec son complice.
La femme adultère sera condamnée par le même jugement, et sur la
réquisition du ministère public, à une détention qui ne pourra être moindre de
trois mois ni excéder une année.
Art 287.- Pour quelque cause que le divorce ait lieu, hors le cas du
consentement mutuel, l’époux contre lequel le divorce aura été admis, perdra
tous les avantages que l’autre époux lui avait faits, soit par leur contrat de
mariage, soit depuis le mariage contacté.
(Loi du 10 mai 1920).- Par l’effet du divorce la femme perd l’usage du
nom de son mari.
Art 288.- L’époux qui aura obtenu le divorce, conservera les avantages à lui
faits par l’autre époux, encore qu’ils aient été stipulés réciproques et que la
réciprocité n’ait pas lieu.
Art 289.- Les enfants seront confiés à l’époux qui a obtenu le divorce, à moins
que le tribunal, sur la demande de la famille, ou du ministère public, n’ordonne,
pour le plus grand avantage des enfants, que tous, ou quelques uns d’eux, seront
confiés aux soins, soit de l’autre époux, soit d’une tierce personne.
Art 290.- Quelle que soit la personne à laquelle les enfants seront confiés, les
père et mère conserveront respectivement le droit de surveiller l’entretien et
l’éducation de leurs enfants et seront tenus d’y contribuer à proportion de leurs
facultés.
Mesures provisoires.
Voir Mon No 47 du 6 juin 1968.
86
1.- Les mesures provisoires relatives à la garde, à l’entretien et à l’éducation des enfants ne sont pas
irrévocables; les modifications qui y sont portées ne constituent pas une violation du principe de la
chose jugée. (Cass., arrêt du 9 mai 1911, Bull des arrêts, année 1911, pp 53 et suiv).
La séparation de corps.
Loi du 10 mai 1920 sur le divorce et la séparation de corps.
Mon No 38 du 19 mai 1920.
………………………………………………………………………………….....
Art 7.- Le demandeur peut, en tout état de cause, transformer sa demande en divorce en
demande de séparation de corps.
Art 8.- La séparation de corps peut être demandée par chacun des époux, seulement dans
le cas qui donne lieu à la demande en divorce pour cause déterminée. Néanmoins, elle
Le Code civil français comporte un chapitre V intitulé «De la Séparation de corps».
87
pourra l’être pour cause d’interdiction civile de l’un des époux, après que le jugement
d’interdiction ne sera plus susceptible d’aucune voix de recours.
Tribunal compétent.
1.- Les actions personnelles doivent être intentées devant le tribunal dans le ressort duquel se trouve
le domicile du défendeur.
Si, dans la matière spéciale du divorce, l’article 221 C.civ. attribue compétence au
tribunal du domicile conjugal, la loi du 10 mai 1920 sur la séparation de corps, dispose, au contraire,
que cette demande sera intentée, instruite et jugée de la même manière que toutes autres actions
civiles.
Il s’ensuit que le tribunal compétent pour connaître de la séparation de corps est celui
dans le ressort duquel se trouve le domicile du mari, que la femme soit demanderesse ou
défenderesse, celle-ci n’ayant pour domicile que celui du mari, non encore séparé de corps. (Cass.,
2ème Section, Bull des arrêts 1942-1943, 1943-1944, pp 229 et suiv).
2.- Le tribunal compétent pour connaître d’une demande en séparation de corps est celui dans le
ressort duquel se trouve le domicile du mari. (Cass., 2 ème section, arrêt du 2 mai 1944, Gaz du Pal,
No 153 du 15 mai 1944, pp 611, 614).
……………………………………………………………………………………
Effets de la séparation de corps.
1.- L’exécution de séparation de biens doit être poursuivie sans interruption dans la quinzaine qui
suit le jugement, mais les délais de recours demeurent intacts. (Cass., 1 ère Section, arrêt du 11 fév
1942, Bull des arrêts 1940-1941, 1941-1942, pp265 et suiv).
2.- Le législateur a voulu que la séparation de biens soit une des conséquences de la séparation de
corps. On ne peut donc admettre que la négligence ou les lenteurs d’une partie puissent rendre sans
effets cette volonté du législateur exprimée en l’art 11 de la loi du 20 mai 1920. (Cass., Sections
Réunies, arrêt du 28 juil 1949, Bull des arrêts 1948-1949, pp 261 et suiv).
L’officier de l’état civil délivrera l’acte de divorce aux parties en double original,
et avis de l’accomplissement de la transcription du dispositif sera publié par la partie la
plus diligente dans un quotidien s’éditant à la capitale.
……………………………………………………………………………………………...
2º) Loi du 4 juil 1974 sur le divorce des étrangers
Mon No 60 du 22 juil 1974
……………………………………………………………………………………………...
Titre II
Des causes
Art 2.- Les étrangers touristes, visiteurs ou résidents en Haïti, pourront introduire leur
action en divorce devant la juridiction haïtienne pour l’une des causes suivantes:
1º) l’adultère de l’un ou l’autre des conjoints;
2º) les excès, les sévices et les injures graves et publiques;
3º) la condamnation de l’un des époux à une peine afflictive ou infamante;
4º) la séparation de corps, même de fait, ayant duré au moins une année;
5º) l’incompatibilité de caractère.
Toutes les causes de divorce prévues par le statut personnel des époux, pourvu
qu’elles ne soient pas contraires à l’ordre public interne.
Titre III
De la procédure
Art 3.- Lorsque l’étranger demandeur en divorce aura choisi la juridiction haïtienne et
que le conjoint défendeur aura désigné un défenseur haïtien expressément mandaté pour
le représenter, cette soumission volontaire des parties impliquera compétence des
tribunaux haïtiens sur la forme et sur le fond pour connaître de la demande.
S’agissant de conjoints dont l’un est étranger et l’autre haïtien, la demande ne
sera recevable, suivant ces présentes dispositions, que si elle est introduite par le
conjoint étranger.
Art 4.- Les mandataires des parties s’adressent à l’Office du Divorce des Étrangers pour
l’accomplissement de toutes les formalités préalables et observeront les prescriptions ci-
dessous.
Art 5.- Les parties, dans le cas visé à l’article 3, seront dispensées des formalités prévues
par le décret du 20 novembre 1970 sur l’élection de domicile et seront également
exonérées de la taxe y afférente.
Cependant, elles seront astreintes l’une et l’autre, pour la recevabilité de leurs
requêtes respectives, au paiement de la taxe de timbre mobile spécial à acquitter à
l’Administration Générale des Contributions contre récépissé qui sera annexé à leur
dossier.
Le demandeur paiera en outre la taxe territoriale à la susdite Administration
contre récépissé à annexer également à sa requête.
Art 6.- L’époux demandeur, accompagné de son avocat, soumettra à l’Office du Divorce
des Étrangers:
1º) sa requête adressée au doyen du tribunal civil et contenant l’exposé précis
de ses griefs;
2º) l’acte de mariage ou, à défaut, une attestation dûment légalisée soit par un
officier public assermenté de son lieu d’origine ou du lieu de la célébration du mariage,
soit par le consul de son pays accrédité en Haïti ou à l’étranger, ainsi que toutes pièces
utiles à l’appui de sa demande.
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Art 7.- Outre la soumission volontaire des parties à la juridiction haïtienne, l’élection de
domicile du demandeur en Haïti confère également compétence aux tribunaux haïtiens
pour statuer sur la demande de divorce tant à la forme qu’au fond.
Art 8.- Le demandeur, dans ce cas, aura la faculté d’initier sa demande et de
comparaître en même temps en la Chambre du Conseil ou bien de confier par mandat à
un avocat haïtien le soin de saisir le doyen de sa demande, à charge par lui de se
présenter en personne aux jour et heure que ce magistrat voudra fixer pour la
comparution des parties.
Le demandeur devra, dans cette alternative, toujours indiquer l’adresse du
domicile ou de la résidence de son conjoint en vue de la convocation de ce dernier ou de
toutes notifications utiles et présenter le récépissé de l’Administration Générale des
Contributions couvrant la taxe d’élection de domicile ainsi que les pièces visées à
l’article 6.
Art 9.- Le dossier régulièrement inventorié par le conseil d’avocats attachés à l’Office
du Divorce des Étrangers sera, par les soins de cet Office, acheminé au doyen du
tribunal civil de Port-au-Prince après acquittement de toutes taxes et, au besoin, la
traduction des pièces en français par un expert assermenté.
Art 10.- Le doyen ou le juge par lui délégué, dès réception des pièces, les examinera, les
paraphera, les scellera, puis interrogera l’époux demandeur en présence de son avocat
en la chambre du conseil. Il sera assisté, au besoin, d’un interprète-traducteur dûment
assermenté.
L’époux défendeur, s’il est en Haïti et présent sur les lieux, pourra être entendu
en même temps que son conjoint avec l’assistance de son avocat.
Le doyen ou le juge délégué fera au demandeur ou aux deux parties toutes les
recommandations propres à opérer un rapprochement. En cas d’échec, il en sera dressé
procès-verbal et ordonné la mise au rôle immédiate de l’affaire qui sera effectuée dans
un registre spécial, sur présentation d’un récépissé de l’Administration Générale des
Contributions couvrant la taxe y afférente.
Art 11.- La cause enrôlée sera entendue, toutes affaires cessantes, sans remise ni tour de
rôle.
Art 12.- Dans le cas où le défendeur n’est ni présent, ni représenté à la comparution, le
doyen ou le juge délégué, après l’accomplissement des formalités précitées, invitera ce
conjoint par lettre recommandée avec avis de réception à se présenter à l’audience qui
sera fixée à un délai de douze (12) jours si le défendeur habite les Antilles ou le continent
américain et de vingt (20) jours s’il habite tous autres continents.
Art 13.- Lorsque le demandeur a confié à un mandataire le soin d’initier sa demande en
divorce comme prévu à l’article 8, le doyen ou le juge délégué ordonnera au pied de la
requête qui lui sera présentée que les parties comparaîtront en personne devant lui en la
chambre du conseil aux jour et heure qu’il indiquera et qu’à cet effet avis sera par lui
donné à la partie défenderesse par lettre recommandée avec avis de réception ou selon
les usages réglementaires.
La partie demanderesse devra être avisée par les soins de son avocat.
Art 14.- Au jour indiqué par l’ordonnance, soit que les deux parties comparaissent, soit
que le demandeur comparaisse seul accompagné de son avocat, le doyen ou le juge
délégué procédera comme il est dit en l’article 10.
Art 15.- L’audition de l’affaire se fera comme suit:
1º) L’avocat du demandeur donnera lecture de la requête en divorce, puis
développera ses moyens;
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Titre IV
De la transcription
Art 20.- Le dispositif de la décision admettant le divorce sera signifié à l’officier de l’état
civil avec sommation de le transcrire dans les registres à ce destinés pour produire son
plein et entier effet; ce, contre récépissé de l’Administration Générale des Contributions
couvrant la taxe y afférente.
Art 21.- L’officier de l’état civil délivrera l’acte de divorce en double original aux
parties et avis de l’accomplissement de la transcription sera publié dans l’un des
quotidiens s’éditant à la Capitale.
Art 22.- Tout dépositaire des registres contenant le divorce des étrangers ne pourra
délivrer aucune expédition indépendamment de l’Office du divorce des Étrangers sous
peine d’une amende de cinquante à cent gourdes à prononcer par le Tribunal de Paix,
sans préjudice de toute action pénale en cas de délit et en dommages-intérêts en faveur
de la partie lésée.
Art 23.- En ce qui concerne le délai de viduité, les étrangers pour tout nouveau mariage,
se conformeront aux lois, us et coutumes de leur pays d’origine ou du lieu de leur
domicile.
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