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LEÇON 1 :

GÉNÉRALITÉS SUR
LA NOTION DU
CRIME

Dr GABO Yves-Constant

06/12/2019
Table des
matières
Objectifs 3

I - Histoire de la Criminologie 4

1. Les précurseurs ............................................................................................................................................... 4

2. Les fondateurs : les premières explications scientifiques ............................................................................... 5

3. Premières explications de type sociologiques à la criminologie victimologique. ............................................ 7

4. Exercice ........................................................................................................................................................ 10

5. Exercice ........................................................................................................................................................ 10

6. Exercice ........................................................................................................................................................ 10

7. Exercice ........................................................................................................................................................ 10

8. Exercice ........................................................................................................................................................ 11

II - Objet de la criminologie 12

1. Crime ............................................................................................................................................................ 13

2. Notions voisines ............................................................................................................................................ 13

3. Exercice ........................................................................................................................................................ 16

4. Exercice ........................................................................................................................................................ 17

5. Exercice ........................................................................................................................................................ 17

6. Exercice ........................................................................................................................................................ 17

7. Exercice ........................................................................................................................................................ 17

Solutions des exercices 18

Bibliographie 20

Webographie 21
Objectifs

A la fin de cette leçon l'apprenant sera capable de :

- Appréhender l'histoire et l'objet de la criminologie ;

- Définir le crime ;

- Identifier les notions voisines.

3
Histoire de la Criminologie

Histoire de la
Criminologie I

L'histoire de la criminologie s'entend comme l'étude de l'évolution des idées ; opinions et savoirs sur les crimes
et les peines.

Faire l'histoire de la criminologie c'est répondre à un certain nombre de questions :

- Quelle notion les penseurs d'autrefois avaient-ils du crime ? - Comment est né et a évolué le savoir
criminologique ? - Quelles sont les théories et pratiques qui ont cours jusqu'aujourd'hui ?

1. Les précurseurs
A la fin du 19 siècle le mot criminologie fait son apparition. Or le problème du fait délinquant est antérieur à la
création de ce mot. De grands penseurs de l'antiquité avaient déjà émis leurs visions sur la problématique. Nous
allons en citer 2 : Platon et Aristote Dans l'antiquité Platon considérait le crime comme le symptôme d'une
maladie de l'âme ayant une triple source : la passion, la recherche du plaisir et l'ignorance. Au plan de la
réaction la peine est pour lui de la médecine morale et c'est un bonheur pour le coupable de subir le châtiment
car celui-ci le délivre de la méchanceté de son âme. Or il y a des criminels qui sont incurables. Alors la société
doit les éliminer. Il faut une crainte salutaire pour ceux qui voudraient les imiter. Aristote voit les délinquants
comme des êtres malfaisants qu'il faut éliminer. Il prône des châtiments sévères. La peine est légitime par la
nécessité de rétablir l'équilibre détruit par l'infraction. Quant aux causes du crime, il croit les trouver dans les
caractères morphologiques du criminel, dans l'origine, dans les habitudes et dans la misère.

Le Moyen-Âge est imprégné de la signature de St Thomas d'Aquin. Celui-ci voit l'origine de la plupart des
crimes dans les passions humaines. Or il réserve une place au rôle criminogène de la misère. Convaincu de
devoir sauvegarder la partie saine du corps, il préconisait donc de supprimer la partie maladie du corps, d'où
son adhésion à la peine capitale. La criminalité comme un phénomène social et psychologique. Pour Beccaria la
délinquance est un phénomène social de la pauvreté. Tous ces développements débouchent dans le Code Pénal
de 1810 qui énonce une conception abstraite de la délinquance et du délit. C'est la conception anthropologique
d'alors et déjà débordé par la réalité psycho-sociale. C'est par réaction à cette conception qu'est né la
criminologie. Il faut aussi souligner l'importance de Beccaria et de Bentham qui envisagent la criminalité
comme un phénomène social et psychologique. Pour Beccaria la délinquance est un phénomène social de la
pauvreté.

4
Les fondateurs : les premières explications scientifiques

Pour BENTHAM, la peine doit contribuer au bonheur du plus grand nombre en infligeant tout juste ce qui est
nécessaire de souffrance. Elle y arrive par l'intimidation individuelle et générale. Dans le même registre,
BECCARIA estime que la peine en tant que mal nécessaire doit être utilisée avec parcimonie. Les doctrines
utilitaristes issues de la période révolutionnaire sont dominées par le souci de défense de la société. Elles
estiment que la peine a pour but d'empêcher le crime ; la peine utilitariste doit conduire à détourner de la
criminalité par intimidation. Le crime devant se faire davantage craindre par la répression à laquelle il expose

2. Les fondateurs : les premières explications scientifiques


La criminologie naît quand l'homme criminel devient un nouveau champ de connaissance scientifique",
autrement dit, quand l'homme peut être considéré, non plus comme objet juridique, mais comme objet livré à
l'analyse des sciences sociales. Le positivisme préconise de fonder la connaissance sur l'expérience et
l'observation plutôt que sur la théologie et la métaphysique. Ces connaissances scientifiques acquises devraient
en retour servir de base à la réforme sociale et politique.

Selon l'approche positiviste, l'homme ne jouit pas du libre arbitre mais voit ses activités déterminées par sa
constitution personnelle et par le milieu au sein duquel il évolue, victime en d'autres termes d'un déterminisme
biologique et/ou sociale.

École de cartographie

QUETELET nomme penchant au crime la probabilité plus ou moins grande de commettre un crime. Ce
penchant peut être mesuré par la quantité des crimes commis et enregistrés. Il ne raisonne pas en termes de
penchant individuel mais plutôt de tendance sociale à savoir la criminalité. Il estime qu'il existe un rapport à peu
près invariable entre les délits commis et jugés et la somme totale inconnue des délits commis. Il passe ensuite à
l'étude du penchant aux divers âges de la vie.

QUETELET décrit l'évolution du crime au cours de la vie en ces termes : « le penchant au crime vers l'âge
adulte croit très rapidement, il atteint un maximum et décroît ensuite avec lenteur jusqu'aux dernières limites de la
vie. »

QUERRY est marqué par la constance du crime d'une année à l'autre. Le criminel semble agir sous l'influence
de causes déterminées en dehors de son libre arbitre. Il conclut en ces termes :

« La plupart des faits d'ordre moral considérés dans les masses et non dans les individus sont déterminés par des
causes régulières »

Les chiffres des deux auteurs montrent que le rapport entre la pauvreté et la criminalité ne va pas du tout dans
le sens anticipé par les préjugés courants : les départements les plus pauvres sont également ceux où l'on
commet le moins de crimes contre les propriétés.

Il y'aurait une liaison (lien) entre le développement commercial et industriel et celui de la criminalité (
GUERRY)

Le crime est encouragé non par la pauvreté ou la richesse mais par le passage brusque d'un état à l'autre et
surtout par l'inégalité : le pauvre qui vit dans une ville opulente est trop souvent tenté par le luxe qui s'étale sous
ses yeux(QUETELET).

Positivistes italiens

On date généralement la naissance de la criminologie aux travaux accomplis par trois savants italiens dans le
dernier quart du 19è siècle. Il s'agit de LOMBROSO, GAROFALO, FERRI.

5
Les fondateurs : les premières explications scientifiques

". En réalité, ces grandes figures de la criminologie ont été des héritiers plus que véritablement des fondateurs.
Le mot de "criminologie" a été employé nous enseigne-t-on pour la première fois par un français, Paul
TOPINARD dans un livre paru en 1887, qui s'intitule "L'anthropologie criminelle".

Toutefois, nous pouvons affirmer que la criminologie en tant que science c'est-à-dire l'approche scientifique de
l'objet de la criminologie commence véritablement avec ces auteurs.

Anthropologie criminelle

LOMBROSO a mené des recherches sur des êtres humains morts et vivants dans les prisons et asiles dans les
asiles et prisons dans le but d'établir des différences entre les fous et les criminels. Il découvre des anomalies
dans le crâne des criminels. Ces anomalies le conduisent à conclure que le criminel n'est pas seulement un
contrevenant mais en réalité, il appartient à une sous espèce primitive. Ce type criminel a été nommé par
nommée par FERRI : « criminel né ».

Selon LOMBROSO, le « criminel-né aurait un cerveau relativement petit, des mâchoires énormes, des lèvres
charnues, un menton en retrait, des arcades sourcilières très avancées, des bras très longs, des cheveux abondants
et des orbites excessivement grandes. »

La physionomie des criminels varie selon les crimes.

Le meurtrier a des yeux froids, un nez crochu, des canines très développées.

Le voleur a de petits yeux mobiles et inquiets et un nez épaté et un front fuyant.

Portrait psychologique :

Le criminel est insensible, absence de remords, il est impulsif, il est imprévoyant, égoïste, cruel et superstitieux
et porte un tatouage.

LOMBROSO s'est également intéressé aux aspects sociologiques du phénomène criminel sous l'influence de
FERRI.

Ainsi, il établit une classification :

- Les criminels aliénés (qui agissent sous l'influence d'une maladie mentale,

- Les criminels-nés,

- Les criminels d'habitude (récidivistes endurcis),

- Les criminels d'occasion,

- Les criminels par passion sont des sanguins, des nerveux, des sensibles.

La théorie est une avancée mais elle a des limites.

État dangereux

GAROFALO était magistrat qui a contribué à faire connaître le mot criminologie dans un ouvrage intitulé la
criminologie.

Le comportement criminel est celui qui porte atteinte à cette partie du sens moral qui consiste dans les sens
altruistes : la pitié, la probité.

En lieu et place des concepts de responsabilité morale et de culpabilité GAROFALO propose le concept d'état
dangereux. L'état dangereux est la plus grande probabilité qu'un individu commette un délit.

Cette probabilité est fonction de deux facteurs : la capacité criminelle et le degré d'adaptabilité.

6
Premières explications de type sociologiques à la criminologie victimologique.

La capacité criminelle est tout simplement la perversité constante et la quantité de mal qu'on peut redouter chez
le sujet :

L'adaptabilité.

Les théories multifactorielles

Selon FERRI, le délit est un phénomène complexe ayant des origines multiples ; d'où l'inventaire de trois sortes
de facteurs :

- Facteurs anthropologiques liés à la personne du criminel. Ce sont des facteurs endogènes c'est-à-dire des
facteurs qui sont rattachés à la constitution organique et psychique du sujet ;

- Facteurs du milieu physique à savoir le climat, la nature du sol, la production agricole.

- Facteurs du milieu social qui sont des facteurs exogènes. Facteurs qui résultent du milieu dans lequel vit le
délinquant : densité de la population, production industrielle, état de l'opinion publique et de la religion,
composition de la famille.

3. Premières explications de type sociologiques à la criminologie


victimologique.
A partir des études de Karl MARX et d'ENGELS, des auteurs vont établir une relation entre le comportement
criminel et l'incapacité de l'individu à satisfaire ses besoins économiques.

Selon LACASSAGNE, « les sociétés n'ont que les criminels qu'elles méritent, le milieu social est le bouillon de
culture de la criminalité. Le microbe c'est le criminel, un élément qui n'a d'importance que le jour où il trouve le
bouillon qui le fait fermenter. »

Chez G TARDE, l'imitation a une influence culturelle et sociale dans l'engagement criminel.

Selon E. DURKHEIM, il ne faut pas dire qu'un acte froisse parce qu'il est criminel mais qu'il est criminel parce
qu'il froisse la conscience commune. Deux éléments caractérisent la pensée de DURKHEIM :

- Le crime comme phénomène de sociologie normale,

- Le crime comme résultant de l'affaiblissement du rôle des normes sociales.

Premier élément : la criminalité est liée à la structure de la culture à laquelle elle appartient. Elle ne peut être
comprise et analysée que de façon relative et par rapport à une culture dans son contexte spatio-temporel précis.

Deuxième élément met l'accent sur l'affaiblissement des normes sociales, l'affaiblissement des forces de
contrainte qu'exerce la société sur ses membres orientés vers l'acquisition des biens matériels et des symboles
de prestige social (anomie)

Etudes modernes du phénomène criminel (à partir du XXe siècle).

A partir de 1950, l'intérêt des s'est déplacé de la personnalité criminelle vers l'étude du passage à l'acte
délictueux

Depuis 1960, la criminologie nord-américaine et la criminologie de la réaction sociale récusent l'intérêt porté à
la théorie de l'acte criminel.

Vers la fin des années 1970-1980, les études consacrent un intérêt soutenu aux victimes d'actes criminels
influencés par la criminologie de la réaction sociale. Ces études vont s'organiser autour d'une discipline : la
criminologie victimologique.

7
Premières explications de type sociologiques à la criminologie victimologique.

Criminologie de l'acte et du choix rationnel.

BECKER économiste, publie un article sur l'explication économique du crime : c'est la théorie économique du
crime.

Dans cette théorie, le sujet qui commet un crime au lieu de s'engager dans une activité licite le fait non parce
qu'il est sous l'emprise d'une personnalité délinquante mais parce que l'utilité qu'il attend de ce crime est
supérieure à l'utilité qu'il retirerait s'il utilisait son temps et ses ressources à poursuivre une activité licite.

Selon CUSSON, le crime objet central de la criminologie n'est pas seulement une infraction. Il est aussi un acte
volontaire à savoir que le criminel procède par choix raisonné. Il poursuit un but. Le criminel est un stratège : il
ménage l'effet de surprise et fait en sorte que le rapport de force soit à son avantage.

Le crime est donc le résultat d'une décision influencée principalement par la balance des avantages et des
inconvénients.

Selon COHEN & FELSON, le passage à l'acte est expliqué par rapport au mode de vie quotidien des victimes.
En d'autres termes, le nombre et le nature des activités délinquantes s'explique par les possibilités de réalisation
offertes par les victimes potentielles du fait de leur mode de vie habituel : personnes isolées, habitation
inoccupée : c'est la théorie des opportunités.

Les auteurs WILSON & KEELLING estiment que les désordres de voisinage c'est-à-dire les incivilités
constituent un facteur lourd de délinquance, de prédation et d'agression sur la voie publique : occupation de rue
ou d'espaces publics par des jeunes ou mendiants ; regroupement des jeunes agressifs aux entrées des
immeubles, actes de vandalisme, accumulation de graffitis, usage public d'alcool et de drogue : c'est la théorie
de la fenêtre brisée.

C'est le type d'incivilités qui empoisonnent la vie quotidienne des habitants, augmente le sentiment d'insécurité
et donne l'impression aux délinquants potentiels qu'ils peuvent delinquer en toute impunité.

Criminologie de la réaction sociale à la déviance

Les criminologues de cette tendance, en lieu et place de délinquance préfère le terme de déviance. Ici ce n'est
pas l'acte déviant qui est intéressant et significatif, mais les processus par lesquels la société attribue à un
individu l'étiquette de déviant et la manière dont celui-ci réagit à cet étiquetage ou à cette stigmatisation.

La déviance chez d'autres auteurs n'est pas une caractéristique de déviant mais la conséquence d'une activité
normative : création et application des lois. En d'autres termes, le crime est un construit sociojuridique, une
fabrication artificielle, arbitraire et discriminatoire.

La déviance est donc relative car ce qui est déviant ici et maintenant ne l'est pas ailleurs ou ne l'a toujours pas
été.

Troisième courant :

Le crime est une invention de groupe dominant dans un État donné pour encadrer les individus et groupes
considérés comme dangereux pour leur conservation du pouvoir. Le système pénal est alors considéré comme
un instrument essentiel de la bourgeoisie afin de maintenir sa suprématie sur les classes opprimées et
défavorisées. Pour les auteurs, le criminologue devra contribuer au changement de la législation pour obtenir la
décriminalisation de certaines infractions actuelles et l'incrimination d'activités ignorées par le Droit pénal
(racisme, impérialisme, colonialisme, capitalisme)

8
Premières explications de type sociologiques à la criminologie victimologique.

Criminologie intégrative

Christian DEBUYST est considéré comme le maître incontesté de la théorie du délinquant comme acteur
social. La délinquance prend place et sens dans l'histoire des sujets ; elle se situe comme moment dans une
relation conflictuelle qui met aux prises des individus mais aussi le sujet et le groupe social en tant qu'il est
instaurateur de règles. Délinquance= comportement problématique.

Avec Robert CARIO, le délinquant se caractérise par des pratiques linguistiques pauvres et des moyens
matériels très limités. Il n'a pas suffisamment mémorisé des informations au point où on observe un déficit de
communication chez lui. C'est un handicapé socioculturel, un dominé issu de milieu défavorisé inéluctable
(alcoolisme, violence parentale, carence affective profonde, faible scolarisation, faible formation
professionnelle, complexes urbanistiques déshumanisant dans lesquels il habite, socialisation pauvre avec
pratiques linguistiques).

Le crime comme comportement social différencié.

Criminologie victimologique

Selon EZZAT FATTAH (prof, pionnier de la science victimologique), la victimologie est une branche de la
criminologie qui s'occupe de la victime directe du crime et qui désigne l'ensemble des connaissances
biologiques, psychologiques, sociologiques et criminologiques concernant cette victime. La victimologie
s'intéresse donc à tout ce qui se rattache à la victime : sa personnalité, ses traits biologiques, psychologiques et
moraux, ses caractéristiques socioculturelles, ses relations avec le criminel et enfin son rôle et sa contribution à
la genèse du crime.

Les auteurs de la criminologie victimologique ont élaboré des typologies :

- Typologie de MENDELSON établit cinq rapports ayant leur origine biopsychosociale dans la personnalité de
la victime :

La victime totalement innocente ou idéale appelée également victime inconsciente Exemple : l'enfant.

La victime de moindre culpabilité par ignorance Exemple : la femme pratiquant sur elle-même avec de moyens
inappropriés et succombe.

La victime aussi coupable que l'infracteur. C'est la victime volontaire

Exemple : suicide collectif

La victime plus coupable que l'infracteur. Exemple : la victime provocatrice

La victime la plus coupable : victime et infracteur agissent en légitime défense et

La victime imaginaire qui actionne la justice par paranoïa, peur, mythomanie

Typologie de E FATTAH

Il classe en trois catégories les victimes conscientes qui partage une part de responsabilité de l'infraction :

- La victime désireuse exemple : la jeune fille sexy qui provoque.

- La victime consentante librement,

- La victime non consentante

Théories reposant sur le vécu et l'expérience des victimes :

Ces théories insistent sur les caractéristiques psychologique, sociologique et victimologique des victimes.

9
Exercice

La probabilité d'un délit est fonction de la rencontre dans le temps et l'espace d'un délinquant motivé et d'une
cible pouvant l'intéresser en l'absence d'une personne capable d'empêcher le passage à l'acte.

D'autres auteurs s'intéressent aux conséquences du traumatisme lié à la victimisation.

De ce point de vue, ces études proposent la prise en charge des victimes.

4. Exercice [solution n°1 p.18]


[* ]

Avec Robert CARIO, le se caractérise par des pratiques pauvres et des matériels très
limités.

5. Exercice [solution n°2 p.18]


[* ]

Selon et , le passage à l'acte est par rapport au mode de vie quotidien


des .

6. Exercice [solution n°3 p.18]


[* ]

L'histoire de la Criminologie s'intéresse :

 au droit civil

 à l'évolution des opinions sur le crime

 à l'évolution des savoirs sur la société

 à la position des penseurs sur le crime

7. Exercice [solution n°4 p.18]


[* ]

Pour BENTHAM la criminalité est un phénomène :

 anthropologique

 culturel

 Psychologique

 social

 économique

10
Exercice

8. Exercice [solution n°5 p.18]


[*]

L'expression "Criminologie" a fait son apparition au :

 XVIII siècle

 XVII siècle

 XVIV siècle

 autre réponse

11
Objet de la criminologie

Objet de la criminologie
II

Selon GASSIN Raymond, la criminologie est la science qui étudie les facteurs et les processus de l'action
criminelle et qui détermine à partir de la connaissance de ces facteurs et de processus, les stratégies et les
techniques les meilleurs pour contenir et si possible réduire ce mal social. (Réf criminologie, Paris DALLOZ)

Pour Robert CARIO, c'est une science multidisciplinaire ayant pour objet l'analyse globale et intégrée du
phénomène social provoqué par les actes criminels, dans leur genèse et leur dynamique, sous la double
dimension individuelle et sociale, à des fins de prévention et de traitement (réf Pour une approche globale et
intégrée du phénomène criminel, l'Harmattan Paris).

Selon Georges PICCA, la criminologie apparaît surtout comme une approche critique du phénomène criminel
dans la société (réf la criminologie PARIS PUF Que sais-je ?)

Du point de vue de sa distinction, GASSIN distingue la criminologie théorique et la criminologie appliquée.

La criminologie théorique est l'étude des facteurs et des processus ou explication de l'action criminelle. Elle
serait donc la partie purement scientifique de la criminologie.

La criminologie appliquée a pour objet l'étude des moyens de lutte contre la délinquance qui sont
scientifiquement les plus efficaces. Elle comprend :

- La criminologie juridique qui s'occupe de la valeur scientifique des politiques pénales

- La criminologie clinique

- La criminologie préventive.

Robert CARIO distingue la criminologie générale et la criminologie clinique.

La criminologie générale se propose de rapprocher, comparer et synthétiser les données relevées dans les
travaux scientifiques effectuées au sein de ce qu'il est convenu d'appeler les criminologies spécialisées
d'orientation biologique, psychologique et sociologique dans une démarche globale et intégrée où théories et
empirisme se mêlent.

La criminologie clinique s'inscrit également dans une perspective scientifique au travers du traitement
susceptible d'être proposé à ceux qui ont enfreint la norme pénale.

Outre la notion de crime considérée comme l'objet même de la criminologie, des notions quasi synonymes ou
voisines comme délinquance, marginalité, déviance, et bien d'autres seront présentées. Toutes ces notions font
partie de l'objet de la criminologie.

12
Notions voisines

1. Crime
Définition
Le crime est un comportement qui porte atteinte au bien-être collectif de la société. Le crime déroge
significativement des normes socioculturelles qui dictent la conduite normale d'une personne.

De manière spécifique, il est une infraction très grave à la morale ou à la loi. Il est également puni par les lois
ou reprouvé par la conscience.

On distingue en général six catégories distinctes :

- Le crime contre la propriété,

- Le crime avec usage de la force dirigée vers une personne,

- Crime contre l'ordre public,

- Crime contre l’État (évasion fiscale),

- Crime non parfait,

- Complot, tentative de complot,

- La revente des drogues, cigarettes, vrai faux médicaments, pièces détachées contrefaits, véhicules volés, trafic
de main d'œuvre, traite de prostituées.

2. Notions voisines
Criminalité économique

Selon Nicolas QUELOZ, c'est l'ensemble des activités illégales caractérisées par six spécificités essentielles :

- Concerne les entreprises et sociétés privées, les activités de l’État ou les entreprises d'économie mixte.

- Les méthodes ne font pas appel en principe à la force ou à la violence physique mais se caractérisent par des
procédés astucieux (tromperie), frauduleux(contrefaçon), d'abus de pouvoir ou d'achat de voix(corruption),
d'exploitation de secrets commerciaux ou de données confidentielles (délit d'initié).

- Les infractions commises exigent des connaissances et un savoir-faire propre aux acteurs du monde
économique, commercial ou financier ainsi qu'une spécialisation toujours plus poussée des instances de
contrôle, de poursuite et de sanction.

- Représente un abus de la confiance et de la bonne foi dans les relations d'affaires.

- Provoque des dommages ou des préjudices considérables.

Criminalité organisée

Selon le conseil de l'Europe, la criminalité organisée en tant qu'activités économiques existe dès lors que deux
personnes ou plus participant conjointement à un projet criminel afin d'obtenir du pouvoir et des profits par le
biais d'affaires illégales ou d'activités liées à celles-ci, en recourant à la violence ou par intimidation ou en
influençant sur la sphère politique, les médias, l'économie, le gouvernement ou la justice.

13
Notions voisines

La criminalité organisée fonctionne pour l'essentiel selon le principe de réseaux. Cette criminalité exploite
pleinement les technologies de pointe. Elle infiltre les entreprises légitimes dont elle parvient parfois à prendre
le contrôle. Ces criminels sont prêts à tout pour que leurs entreprises réussissent par les tentatives de corruption,
intimidation, recours à la violence.

C'est également une expression utilisée pour designer l'influence très étendue de certaines organisations grâce
aux gros bénéfices qu'elle réalise dans de telles activités criminelles.

Économie souterraine

Elle est la somme des revenus générés par la production des biens et services marchands dissimulés aux
autorités gouvernementales. Elle a deux composantes :

- Activités criminelles (production de biens et services illégaux à savoir drogue, jeux, prostitution)

- Production de biens et services légaux mais non déclarés. C'est la partie de l'économie fondée sur le travail
clandestin ou sur les activités illégales dont il n'est pas tenu compte dans les statistiques nationales.

Corruption

Ce terme renvoie à une rupture avec la norme. Il s'agit de tout comportement considéré comme un manquement
de tout fonctionnaire à son devoir moyennant un intérêt direct ou indirect. Est corrompu tout travailleur qui
pour lui-même ou pour un tiers sollicite, agrée ou reçoit des offres, promesses, dons ou présents pour faire,
s'abstenir de faire ou ajourner un acte de sa profession ; c'est aussi quelqu'un qui reçoit une rétribution
quelconque en rémunération d'un acte déjà accompli ou une abstention passée. En d'autres termes, c'est le fait
d'offrir, de donner, recevoir, solliciter quelque chose de valeur pour influencer une décision.

Fraude

Acte accompli de manière déloyale afin d'échapper à l'application de la loi ou d'obtenir un avantage matériel ou
moral. C'est également l'action de soustraire aux droits fiscaux ou douaniers.

C'est aussi un acte accompli afin de porter atteinte délibérément aux droits d'autrui : fausse déclaration,
contrebande.

C'est également une tromperie, un acte de mauvaise foi par lequel on lèse quelqu'un en se soustrayant aux
règlements : passer en fraude.

En matière commerciale, la contrefaçon est la fraude sur la qualité et l'origine des produits. C'est lorsque des
employés pour le compte de leur organisation utilisent la marque d'une autre sans son autorisation en l'apposant
sur ses produits en vue de tromper sur leur provenance réelle.

C'est également lorsqu'on indique sur un emballage une quantité qui biaise la quantité réelle.

C'est enfin l'imitation d'un produit ou d'une marchandise par une entreprise.

14
Notions voisines

Délinquance

La délinquance est l'ensemble des crimes et délits considérés sur le plan social. L'évocation de la délinquance
renvoie tout à la fois au fait délictueux et sa perception mais de façon plus spécifique, l'étymologie du mot
distingue deux filiations sémantiques : la racine latine LINQUO signifie faillir, faire une faute, être en faute ;
cette racine est recouverte dans les langues romanes par LAXO qui veut dire lâcher, laisser, abandonner.
Comme le préfixe de marque un éloignement, le composé De-linquo associe à la fois ce qui est hors règle, ce
qui est hors lien.

La délinquance concerne ce qui déroge et dérange en ne respectant pas la régulation des valeurs, en déplaçant
l'ordre des choses et en négligeant ce qui fait lien avec autrui. C'est pourquoi un délinquant est quelqu'un qui
rompt unilatéralement des rapports et des positions attribuées en s'exposant aux effets d'un double jugement :
normatif et moral, social et légal.

C'est parce qu'un comportement transgresse les règles et valeurs que le contrôle social va réagir.

M. CUSSON considère la délinquance comme un ensemble d'infraction commise aux termes du code pénal et
causant un dommage évident à autrui. Il exclut les infractions dont la victime est le délinquant lui-même, les
actes qui constitueraient un danger pour leurs auteurs (fugues, absentéisme scolaire, au-mutilation (délinquants
pourquoi ? Armand Collins)

Selon Roger MUCCHIELLI, il y'a une différence entre la délinquance vraie et la fausse délinquance. La
première se définit comme une structure de la conscience et de la conduite qui se caractérise par l'agressivité,
l'exploitation d'autrui, le comportement anti social, une tendance à la destruction des biens et des personnes. Les
psychopathes qui commettent des délits sont de faux délinquants.

Déviance

Du latin Deviare, c'est s'égarer du droit chemin. Ce mot désigne tout comportement qui s'écarte des normes
admises dans une société et à une époque donnée. Se dit également d'un comportement qui s'éloigne de la
variabilité admise par une norme de société. Cet écart à la norme déterminée. Souvent ce qui constitue la
frontière entre le comportement normal et pathologique, le comportement normal et le comportement
délictueux, le comportement social et le comportement associal. Un déviant peut donc être une personne ayant
une pathologie adoptant des comportements délinquants ou dont le comportement social induit un rejet de la
part des autres membres.

Au total la notion de déviance renvoie à un phénomène d'écart à la norme sociale admise ainsi que les réactions
que ces actes déviants provoquent.

La déviance regroupe les comportements individuels ou collectifs qui s'écartent de la norme, crée des
dysfonctionnements et donnent lieu à des sanctions.

Selon M. CUSSON, c'est l'ensemble des conduites et des états que les membres d'un groupe jugent non
conformes à leurs attentes, à leurs normes ou à leurs valeurs et qui de ce fait risquent de susciter de leur part
réprobation et sanction.

Marginalité

Etat de celui qui est en marge. Situation d'individus qui excluent d'un groupe parce que n'en respectant pas les
normes constituent alors des sous-groupes (sous culture).

15
Exercice

Elle concerne aussi le cas de ceux qui en ne réussissant pas à s'approprier les règles sociales, auront tendance à
se retirer du jeu social tout en recourant pas forcément aux actes illicites.

La marginalité caractérise la non-conformité dans laquelle se trouve une personne ou un groupe de personnes
par rapport aux normes établies.

Le marginal a une particularité qui réside dans le fait qu'il ne commet pas d'actes tournés contre l'extérieur c'est-
à-dire contre autrui. Il est celui qui exprime son choix de nier l'ordre social.

Il se définit plus par le fait d'être différent des autres et non de perturber l'ordre.

Violence

Le terme de violence se définit selon le Robert :

- Comme le fait d'agir sur quelqu'un ou de le faire agir contre sa volonté en utilisant la force ou l'intimidation,

- Comme l'utilisation d'une force brutale pour soumettre quelqu'un.

D'un point de vue scientifique, les conduites violentes ont l'avantage d'être facilement mesurables parce qu'elles
sont observables et d'un point de vue social, elles constituent un phénomène visible, circonscrit et inquiétant et
elles exigent une action énergique de protection de la société et d'aide aux agresseurs et aux victimes.

La définition des comportements violents pour être complète doit tenir compte de leur nature.

Ainsi les auteurs distinguent au moins cinq types d'utilisation de la force dans le cadre de la violence
interpersonnelle :

- Agression symbolique (exprimer un sentiment de colère de manière non verbale) exemple : claquer une porte,
donner un coup de poing dans le vide.

- Agression verbale : crier, engueuler, répliquer

- Agression psychologique : menacer, intimider, faire peur

- Agression physique : attaquer, se bagarrer, faire des attouchements sexuels

- Agression matérielle : c'est détruire des biens en termes de vandalisme.

Il arrive assez souvent que les termes de violence et délinquance deviennent synonymes.

Toxicomanie

Forme grave de dépendance physique ou psychologique caractérisé par une recherche compulsive de drogue
selon l'OMS.

C'est aussi un état de dépendance physique ou psychique ou les deux vis-à-vis d'un produit et s'établissant chez
un sujet. Le toxicomane représente donc une aliénation et une certaine privation de liberté puisqu'il est
profondément dépendant de la drogue.

La toxicomanie concerne l'addiction, la dépendance vis-à-vis de substances psycho actives (alcool, tabac,
drogue, médicaments) et engendre des comportements problématiques chez les consommateurs.

3. Exercice [solution n°6 p.19]


[* ]

Du point de vue de sa , distingue la Criminologie et la Criminologie


appliquée.

16
Exercice

4. Exercice [solution n°7 p.19]


[*]

distingue la criminologie générale et la criminologie clinique .

5. Exercice [solution n°8 p.19]


[*]

Le est un comportement qui porte atteinte au bien-être collectif de la .

6. Exercice [solution n°9 p.19]


[*]

De manière générale le crime se présente en :

 10 catégories

 6 catégories

 7 catégories

 8 catégories

 autre réponse

7. Exercice [solution n°10 p.19]


[*]

La criminalité organisée fonctionne selon :

 le principe de réseaux

 le principe de porte à porte

 le principe de la divulgation

 le principe de la discrétion

17
Solutions des exercices

Solutions des exercices

> Solution n°1 Exercice p. 10

Avec Robert CARIO, le délinquant se caractérise par des pratiques linguistiques pauvres et des matériels
très limités.

> Solution n°2 Exercice p. 10

Selon COHEN et FELSON , le passage à l'acte est expliqué par rapport au mode de vie quotidien des victimes.

> Solution n°3 Exercice p. 10

L'histoire de la Criminologie s'intéresse :

 au droit civil

 à l'évolution des opinions sur le crime

 à l'évolution des savoirs sur la société

 à la position des penseurs sur le crime

> Solution n°4 Exercice p. 10

Pour BENTHAM la criminalité est un phénomène :

 anthropologique

 culturel

 Psychologique

 social

 économique

> Solution n°5 Exercice p. 11

L'expression "Criminologie" a fait son apparition au :

18
Solutions des exercices

 XVIII siècle

 XVII siècle

 XVIV siècle

 autre réponse

> Solution n°6 Exercice p. 16

Du point de vue de sa distinction , GASSIN distingue la Criminologie théorique et la Criminologie


appliquée.

> Solution n°7 Exercice p. 17

Robert CARIO distingue la criminologie générale et la criminologie clinique .

> Solution n°8 Exercice p. 17

Le crime est un comportement qui porte atteinte au bien-être collectif de la société .

> Solution n°9 Exercice p. 17

De manière générale le crime se présente en :

 10 catégories

 6 catégories

 7 catégories

 8 catégories

 autre réponse

> Solution n°10 Exercice p. 17

La criminalité organisée fonctionne selon :

 le principe de réseaux

 le principe de porte à porte

 le principe de la divulgation

 le principe de la discrétion

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Bibliographie

Bibliographie

PINATEL Jean, La Criminologie, Paris : L' Harmattan , 1995, 128p.(Coll.Traité de sciences criminelles)

MUCCHIELLI Laurent (dir. ), Histoire de la criminologie française , Paris: L' Harmattan, 1995 , 535 p.
(Coll. Histoire des sciences humaines)

CARIO Robert, Introduction aux sciences criminelles : pour une approche globale et intégrée du phénomène
criminel, 6e éd., Paris : L'Harmattan , 2008 , 350 p.(Coll. Sciences criminelles)

DURKHEIM Émile, les règles de la méthode sociologique, 1895, revue philosophique

GASSIN Raymond, Criminologie, 7è édition , 2011, Dalloz

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Webographie

Webographie

https://youtu.be/yLHElJPkKfo

https://youtu.be/bktveowO0RQ

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