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Université de Sousse

Faculté de Médecine de Sousse


Laboratoire de Parasitologie-Mycologie

PROTOZOAIRES SANGUICOLES
PALUDISME ET LEISHMANIES
Enseignant responsable: Pr Akila FATHALLAH

2ème Année Médecine


AU 2021-2022

1
CAS CLINIQUE N°1

• Mlle S âgée de 23 ans vous consulte pour fièvre évoluant depuis


48 heures et ayant débuté 10 jours après le retour d'un séjour d'un
mois en Côte d'Ivoire.
• A l'examen clinique, la fièvre est à 40,5°C, il n'y a pas de
splénomégalie, ni d'hépatomégalie.
• Il existe des douleurs abdominales sans vomissement.

2
CAS CLINIQUE N°1
1. Quel est le premier diagnostic auquel il faut penser ?
Paludisme

2. Argument en faveur?
• Fièvre après retour d'un séjour d'un mois en côte d'ivoire.
En effet c’est concordant car l’ incubation du paludisme est de 8
à 30 jours (selon l’espèce), ce qui correspond à la phase
hépatique ou exo-érythrocytaire qui est cliniquement
asymptomatique.
• Douleurs abdominales. 3
Evoquer le paludisme devant toute fièvre
survenue chez une personne après séjour dans
une zone d’ endémie palustre

4
Paludisme = malaria
• Urgence diagnostique et thérapeutique

• 1ère endémie parasitaire dans le monde

• Parasitose vectorielle transmise par des moustiques femelles

• Intra-cellulaire obligatoire (GR)

• Protozoaires du genre Plasmodium (P.) au Nombre de 5 espèces


• P. falciparum

• P. vivax

• P. ovale

• P. malariae

• P. knowlesi
5
CAS CLINIQUE N°1
•Pour s’assurer que votre hypothèse diagnostic est juste, quelles
questions devez poser à votre consultante ?
•Est-ce qu’elle a pris une chimioprophylaxie anti-paludique ?
•Et aussi qu’elle étaient les conditions de séjours ?
La patiente vous répond qu’elle n’a pas pris de chimioprophylaxie anti-
paludique.
L’hypothèse du paludisme est maintenue
Et si elle vous a confirmé la prise correcte d’une chimioprophylaxie
anti-paludique
Même si oui on pensera à ce diagnostic d’abord car la couverture par
chimioprophylaxie n’est jamais à 100% .

6
Comment se transmet le
parasite?

7
• Transmission vectorielle

•Hétéroxène :
•H D = Anophèle (moustique): Maladie à vecteur.
• H I = Homme.
Vecteur: Anophèle: femelle hématophage.
Seules les femelles sont hématophages: Maturation des ovaires et fécondation des
œufs donc : Assurent la transmission de la maladie.
L’Anophèle femelle a une activité nocturne et une biologie aquatique.
Cycle biologique comprend 4 stades:
- 3 Aquatique (œuf, larve et nymphe) : Étendues d’eau douce stagnante
- 1 Aérien (adulte)

Maladie liée aux eaux stagnantes et exige des conditions


climatiques: chaleur ≥ 20° C et Humidité +++
8
Gîtes larvaires
d’anophèles naturels

9
Gîtes larvaires
d’anophèles artificiels

10
Pas de paludisme dans les régions froides
Répartition des anophèles plus étendue que celle du
parasite .
Risque de réimplantation dans les zones où le paludisme a
été éliminé par des moyens de lutte considérable

Rester vigilant à la réintroduction de ce fléau


Par exemple en TUNISIE
11
Y a-t-il d’autres modes de
transmission ?

12
• +++ Transmission vectorielle: piqûre de l’anophèle
femelle
Mais,
• Transmission mère-enfant
• Transmission sanguine : transfusion de sang non
contrôlé
• Contamination accidentelle du personnel médical…

13
Quelle est la situation
épidémiologique actuelle?

14
P. falciparum +++
La seule espèce qui tue .
Milieu tropical ++ et cx zones tempérées .
Longévité : 3 – 6 mois .

P. Vivax
Zones subtropicales et tempérées.
Rare en Afrique noire (Duffy (-) ).
Longévité : 3 – 5 ans.

P. Ovale
Confondu avec P.v.
Remplace P.v. en Afrique tropicale
et subtropicale.cx régions
du Pacifique) Longévité : 3 – 5 ans.

P. Malariae
L’espèce la plus rare.
Petits foyers.
Longévité 10 ans, J20 ans et (+).
15
P. falciparum P. vivax P. ovale P. malariae P. knowlesi
Afrique ( + + +) ( -/+) ( +) + (sporadique) (-)
Amérique (+ ) ( ++) (-) + (sporadique) (-)
Asie du SE (+ ) (+) (-) (-) (+)

16
Notre patiente a voyagé au cote d’ivoire : Endemic zone

17
Quels nouveaux examens
complémentaires
demandez-vous ?

18
CAS CLINIQUE N°1

Le diagnostic de première intention du paludisme repose


sur les techniques suivantes :

A. Goutte épaisse
B. Frottis sanguin
C. Sérologie
D. PCR
E. Recherche des antigènes circulant circulants

19
Goutte épaisse + Frottis sanguin

Dépistage Diagnostic
mais aussi rattrape biologique
les faux négatifs au frottis

Restent la référence ++ selon OMS

20
Diagnostic de certitude = Diagnostic parasitologique direct =
Frottis + Goutte épaisse

L’observation de Plasmodium dans les GR s’effectue à partir d’un prélèvement de


sang

▪ Le frottis mince = Examen rapide

▪ La goutte épaisse =Examen de concentration différée donc plus sensible

Coloration MGG
21
Quel prélèvement doit-on faire
à Mlle S ?

22
Prélèvement pour frottis et goutte épaisse
De préférence au Clocher thermique +++

Se fait:

1. Soit à partir d’un prélèvement capillaire au bout du doigt , lobe de


l’oreille ou talon (enfant) (Meilleure défibrination)

2. Soit à partir d’une ponction veineuse sur tube EDTA (pas sur tube
héparine car déformation des GR)

(Le plus utilisé actuellement, Mais mauvaise déshémoglobinisasion )

23
Goutte épaisse

Frottis mince

24
Dg du paludisme
Frottis sanguin
Dg d’espèce
Évaluer la parasitémie

Goutte épaisse Technique de concentration


Technique très sensible
Dg du genre

Paludisme = MDO
25
Après la coloration au Giemsa faite sur frottis et GE de sang de Mlle S, le parasitologue
observe les images suivantes

A la goutte épaisse Au frottis sanguin

De quoi s’agit-il?
26
Et des trophozoïtes de
C’est un gamétocyte
Plasmodium falciparum

A la goutte épaisse Au frottis sanguin


27
Le Diagnostic d’espèce repose :

Sur la morphologie du parasite, Morphologie du GR qui le porte.

P.f Parasite les GR de tout âge, qui restent de taille normale


+ tâches de Maurer.

P.v. et P.o. Parasitent les GR jeunes + Granulations


et l’ augmente de taille de Schüffner
P.o. Ovalisation, extrémité frangée

P.m. Parasite les vieux GR, taille normale ou diminuée

28
Dans le sang périphérique
P.f. P.v. P.o. P.m.

29
Diagnostic biologique du paludisme

Dans les capillaires profonds

30
Diagnostic biologique du paludisme
Plasmodium vivax

31
Diagnostic biologique du paludisme
Plasmodium ovale

32
Diagnostic biologique du paludisme
Plasmodium malariae

33
Diagnostic biologique
Recherche d'antigènes par les tests de diagnostic rapide
(TDR) +++ en 10 mn
Ag spécifiques du parasite (P.f. et les autres espèces)

Test Para Sight F® Test ICT Malaria® Test Optimal-IT®


34
Recherche des Ag circulants
Réponse rapide (moins de 20 minutes),
Réponse visuelle

35
Recherche des Ag circulants :

NEGATIF P. vivax

P. falciparum Positif pour les 4 espèces

Infection mixte

36
Diagnostic biologique
Biologie moléculaire sensibilité : 0.3 parasites/µl ( RT-PCR)

– PCR
– PCR en temps réel:
• Diagnostic des formes difficiles
• Association d’espèce
• Etude de sensibilité

37
Diagnostic biologique
• Sérologie = recherche des anticorps anti- palu

– IFI, ELISA

▪ Surtout Intérêt épidémiologique

▪ Pour Prévenir un paludisme transfusionnel

▪ Intérêt diagnostic d’urgence limité :

• Dg étiologique d’un syndrome fébrile inexpliqué

• Ou de certaines formes cliniques (paludisme viscéral évolutif)

38
La patiente Mlle S vous demande
ce qu’ elle aurait du faire pour ne
pas contracter la maladie?

39
CAS CLINIQUE N°1

6. La patiente Mlle S vous demande ce qu’ elle aurait du faire pour ne


pas contracter la maladie?
▪ Prise de chimio-prophylaxie mais ne donne pas une protection
à 100 %
▪ Protection contre la piqure des anophèles par l’utilisation de:

• Crèmes répulsives.

• Moustiquaires imprégnées d’insecticides.

• Port de vêtements longs le soir.

40
CAS CLINIQUE N°1
PROPHYLAXIE

Prophylaxie collective
Lutte contre les anophèles ( insecticides DTT)
Assainissement des gîtes larvaires.

Assèchement des collections d’eau stagnante

41
Prophylaxie individuelle

Chimio-prophylaxie

Protection contre la piqûre des anophèles.

Crèmes répulsives

42
CAS CLINIQUE N°2
Mr BW Un jeune homme de 29 ans journaliste tunisien.
Travaille pour une chaine française , chargée de l’édition de reportages
dans le cadre des émissions télévisées sur la foret amazonienne au Brésil.
Il est partie pour une mission de 3 mois ( Avril à Juin 2019). Il est retourné
en Tunisie en Juillet 2019 en bonne santé.
En juillet 2020: Il consulte l’Hôpital Farhat Hached de Sousse
pour l’apparition de fièvre frissons sueurs avec asthénie céphalée. La
symptomatologie est apparue il y a 1 semaine sans antécédents pathologiques
notables
A l’interrogatoire : on retient la notion de prise d’une chimioprophylaxie adaptée
et régulière , mais il dormait sans moustiquaire et avec notion de piqures
fréquentes de moustiques.
43
• Quel est le diagnostic le plus probable ?
Un accès palustre

• Quel questions devez vous lui poser ?


A t’il fait un paludisme pendant sa mission?

Il répond oui mais il a été traité correctement et tout est rentré dans l’ordre

• Doit on maintenir encore notre hypothèse de diagnostic d’accès palustre ?


OUI

• Que faire ? : Frottis et GE.

44
Résultat des Frottis et GE de Mr BW : Positive à P vivax

• Comment expliquer l’apparition de cet accès palustre alors que le


voyage de Mr BW date de plus d’un an ?

Autrement dit comment Mr BW puisse héberger encore le parasite


dans son organisme alors que son séjour date de plus d’un an ?

45
Pour répondre à cette
question il faut revenir au
déroulement du cycle
parasitaire?

46
Cycle sexué Anophèle
Cycle sexué Cycle sexué
10 à 40 jours
Anophèle Anophèle

47
Cycle sexué Cycle sexué Cycle asexué Homme
Anophèle Anophèl
e

48
Cycle sexué Cycle sexué
Anophèle Anophèl
e

Phase hépatique ou exo-érythrocytaire

49
Cycle sexué Cycle sexué
Anophèle Anophèl
e

Phase hépatique ou exo-érythrocytaire


Asymtomatique
= ??
phase d’incubation

Elle correspond à la durée d’ incubation du paludisme de 8 à 30 jours


(selon l’espèce)

50
Cycle sexué Cycle sexué
Anophèle Anophèl
e

Phase hépatique ou exo-érythrocytaire


(Avec P. vivax, et P. ovale uniquement )

Hypnozoïtes quiescents dans les cellules hépatiques

51
Cycle sexué
Anophèle
Phase érythrocytaire

52
Cycle sexué
Anophèle Phase érythrocytaire
P. falciparum P. vivax P. ovale P. malariae P. knowlesi

Fièvre tierce maligne tierce tierce quarte quotidienne


bénigne bénigne bénigne

53
Cycle sexué
Anophèle
Phase érythrocytaire

Gamétocytes

54
Cycle sexué Cycle sexué
Anophèl Cycle asexué Homme
Anophèle
Survie e
P. falciparum Courte :(< 3 mois ?)

P. vivax 3 à 5 ans

P. ovale 3 à 5 ans
Hypnozoites
voir plus

P. malariae Jusqu’à plusieurs dizaines d’années

55
Cycle sexué Cycle sexué
Anophèle Anophèl
e

Mr BW pourrait héberger le parasite sous la forme hypnozoïte


si P. vivax ou P.ovale

56
Notre patient a voyagé au Brésil

Qu’elle est l’espèce la plus probable ?

P. vivax

57
chez Mr BW le parasite est resté
à l’état quiescent sous forme
d’hypnozoite

P. vivax évolue avec des rechutes (accès de reviviscence) qui vont durer
Jusqu’à 5 ans

58
CAS CLINIQUE N°2
Notre patient risque t’il de faire un neuropaludisme ? NON

Avec quelle espèce cette complication est à redouter

L’accès pernicieux ou neuro-paludisme du à Plasmodium falciparum

Pourquoi ?

59
PHYSIOPATHOLOGIE

Théorie mécanique + théorie immuno-inflammatoire


60
Mr X un sénégalais a toujours vécu au Sénégal donc bien immunisé
contre le paludisme , à l’âgé de 20 ans il est partie faire ses études au
Canada , il n’avait pas les moyens pour retourner chaque année pendant
les vacances .
Il est retourné après 5 ans d’étude d’ingénierie comme c’est un patriote il
a préféré retourner au pays pour y travailler .
En rentrant , il fait un paludisme à Plasmodium falciparum

Risque t’il de faire L’accès pernicieux mortel ?

Oui

61
IMMUNOLOGIE
1. Immunité naturelle +/-:
Drépanocytose
Sujets Duffy (-) R à P.vivax

2. Immunité acquise:
Immunité double (cellulaire et humorale).
Pas d’immunité vraie, mais c’est une prémunition= Immunité acquise
concomitante à la présence d’un certain degré de parasitémie.
Sujet prémuni.
Acquisition lente et progressive (contact avec plusieurs souches,variations
antigéniques)
Sujets neufs :
Enfants en bas âge, Sujets transplantés,Adultes ayant perdu
leur prémunition, Femmes enceintes et sujets âgés . 62
CAS CLINIQUE N°3

Rim, 3 ans, est adressée aux urgences pour fièvre évoluant depuis 12 jours
avec AEG.
Il s’agit d’une enfant originaire de Kairouan, ses parents débarquent au
Suède il ya 1 mois pour mission .
La fillette ne présente pas d’antécédents médicaux particuliers et ses
vaccinations sont à jour.
elle est traitée par Josamycine et paracétamol depuis 5 jours pour une
bronchite sans amélioration clinique.
A l’examen, on retrouve une fièvre à 39,8° C, une pâleur cutanée et une
splénomégalie importante.
Le reste de l’examen clinique est normal.
63
Enumérez les différentes infections parasitaires pouvant entrainer une
splénomégalie sans tenir compte de ce contexte clinique.

• 4 parasitoses à évoquer:
• Paludisme surtout le Paludisme viscéral évolutif de
l’enfant vivant en zone d’endémie palustre :
• Une leishmaniose viscérale
• Une bilharziose hépatique,
• Une hydatidose.

64
CAS CLINIQUE N°3

Rim, 3 ans, est adressée aux urgences pour fièvre évoluant depuis 12 jours avec
AEG. Il s’agit d’une enfant originaire de Kairouan, ses parents débarquent au Suède
il ya 1 mois pour mission . La fillette ne présente pas d’antécédents médicaux
particuliers et ses vaccinations sont à jour.
elle est traitée par Josamycine et paracétamol depuis 5 jours pour une bronchite
sans amélioration clinique.
A l’examen, on retrouve une fièvre à 39,8° C, une pâleur cutanée et une
splénomégalie importante. Le reste de l’examen clinique est normal.

• Quel est l’infection parasitaire devez-vous évoquer devant ce contexte


clinique ?
une leishmaniose viscérale est suspectée

Justifiez votre réponse à partir des données de cette observation.


65
Que faire ?
Il faut lui faire un bilan biologique :
NFS
CRP = protéine C réactive
ECBU

66
Le bilan biologique réalisé aux urgences montre :
-Hémoglobine = 8,3 g/dl (Valeur usuelle chez l’enfant: 12 à 16 g/dl)
-Leucocytes = 5800/ mm3 avec 500 PN/mm3
(Valeur normale chez l’enfant 1 an, 7000 à 19000 avec 2 000 et 7 000 PN/mm3
-Plaquettes = 85 000 /mm3 ;
-CRP = 57,8 mg/l.
ECBU négative
Interprétez le bilan de Rim ?

Syndrome inflammatoire : Anémie+ Neutropénie +Thrombopénie

Pancytopénie
67
Devant ce tableau clinique,
la leishmaniose viscérale
est évoquée.

68
• En examinant bien la fillette ,quels arguments vous font
évoquer une LV ? sur cette photo ?

69
Elle est originaire de Kairouan, quelle type de LV suspectez vous ?

Forme méditerranéenne infantile


Enfant en bas âge

Thorax
et membres graciles

Hépatomégalie Splénomégalie

70
Qu’est-ce que la leishmaniose ?

71
INTRODUCTION
 Affections communes à l’Homme et nombreux animaux: Zoo-anthroponose.

 Déterminées par des leishmanies

 Transmises par phlébotomes.

 2 formes:

 Leishmanioses viscérales

 Leishmanioses tégumentaires (cutanées et muqueuses)

 MDO

OMS 2017 :

 370 millions exposées

 Estimations OMS 2017, le nombre des cas est en baisse, il y aurait chaque
année entre 700 000 et 1 million nouveaux cas et entre 20 000 et
30 000 décès. 72
AGENTS PATHOGENES
Classification
• Protozoaires flagellés, sanguicoles, intra cellulaires obligatoire
,Kinétoplastidés (ADN intramitochondrial circulaire fait de mini
et maxi-cercles)
• Espèces Morphologie similaire.

• Classification actuelle en complexes phénétiques, basée sur


critères:
- Biochimiques (typages isoenzymatiques)→ Zymodèmes
- Génomiques → séquençage, Schizodèmes, PCR

73
Cycle évolutif des leishmanies
CYCLE Hôte vertébré

Tropisme :
Demotropes
Viscérotropes
Régurgitation
passive

Hôte vecteur:
Œsophage et pharynx Plébotome

74
Phlébotome ou mouche des sables =
VECTEURS

• Petite taille (1-3mm)


• Corps velu, yeux noirs, ailes
lancéolées, aspect bossu
• Activité nocturne, ++ saison
chaude
• Femelles hématophages
• Biologie terrestre

75
Leishmanioses viscérales LV ou Kala hazar
Principaux foyers

L.donovani
>90% des cas
mondiaux
L.infantum
Anthroponotique
<10% des cas
mondiaux Épidémique au
Soudan, Ethiopie
Zoonotique Inde, Népal,
(chien) Bangladesh
Sporadique
(Bassin méd., 76
Brésil,Chine)
LEISHMANIOSES VISCERALES = KALA -AZAR (KA)

Épidémiologie

- Déterminées par le complexe L. donovani


- ++ Milieu rural (péri-urbain)

1) L. donovani ss:
▪ Anthroponotique (Homme)
▪ 2 principaux foyers: sous-continent Indien,
Afrique de l’Est (++ Soudan)
▪ Endémique ± poussées épidémiques
▪ Toutes tranches d’âge

77
LV
Épidémiologie
2) L. infantum:

• Zoonotique ( RV = chien +++)


• Foyers d’endémie:
❑ Pourtour méditerranéen (Afrique du Nord, Europe du sud)
❑ Moyen-Orient
❑ Asie Centrale
❑ Chine
• Coexistence possible avec L. donovani
• ++ enfants et adultes en Europe du sud
• (++ immunodépression cellulaire CD4+) 78
LV
Formes selon l’espèce
A coté du KA méditerranéen à L. infantum
KA Indien à L.donovani
▪ Enfants, adolescents, adultes jeunes
▪ Fréquence des signes cutanés:
- En cours de KA
- PKADL
▪ Fréquence de la parasitémie
KA Est-Africain à L.donovani :
▪ ~ KA Indien
▪ PKADL + fréquemment et précoces
▪ KA Chinois Coexistence L. donovani et L. infantum:
~ KA Indien
~ KA méditerranéen 79
•Quel est l’agent vecteur de cette pathologie,
• et principal réservoir de parasite dans ce contexte ?

Rim, 3 an originaire de Kairouan

•Vecteur : le phlébotome ; réservoir = le chien


•Le parasite = leishmania infantum.

Et si l’enfant était d’origine soudanaise

•Vecteur : le phlébotome
•Réservoir : l’Homme
• Parasite = leishmania donovani .

80
• Quels examens complémentaires allez-vous demander
pour conforter votre suspicion diagnostique ?

– Protidogramme

81
LV
Signes biologiques
1) NFS:
❑ Anémie
❑ Leucopénie Pancytopénie
❑ Thrombopénie

2) Protidogramme:
❑ Hypergammaglobulinémie (IgG++)
❑ Hypoalbulinémie

82
•Quel(s) examen(s) complémentaire(s) permet(tent) de
confirmer votre diagnostic parasitologique (diagnostic de
certitude) ?

Diagnostic parasitologique direct

83
LV
Diagnostic parasitologique
++ Recherche des amastigotes dans:
– Moelle osseuse
– Rate
– Foie, GG
– Sang (cytocentrifugation)
Adulte

1. Examen direct: après Giemsa


2. Culture sur NNN (ou autres milieux)
→ Promastigotes Enfant
→ Intérêt diagnostique, typage des souches, production
d’Ag
3. Biopsie (digestive, cutanée)

84
LV
Diagnostic immunologique

Recherche des Ac circulants:

▪ IFI, ELISA, Agglutination directe, Western blot


Dipstick test
Résultats:

KA: Ac +++

Formes asymptomatiques: Ac faibles ou absents

Formes subcliniques: variables

85
•Quel traitement médical prescrivez-vous pour cette parasitose ?

•Classiquement antimoniate de mèglumine (Glucantime), plus


récemment.
Amphotèricine B liposomale (Ambisome), mieux tolérée et en cure plus
courte.
•Quel est le pronostic de cette maladie sans traitement ?

•L’évolution est fatale en quelques mois sans traitement (cachexie et


pancytopénie).
Guérison rapide sous traitement adapté.

86
CAS CLINIQUE N°4
• Mme NK, âgée de 50 ans, habitant à Sidi Bouzid,
consulte en dermatologie à Sousse pour des lésions de
l’avant bras et du bras, évoluant depuis 3 mois.

• A noter que Mme NK a déjà consulté au dispensaire du


quartier à deux reprises:

– la 1ère fois, il y a un mois, le médecin lui avait


prescrit une pommade à base d’Acide fusidique ®,

– et la 2ème fois, il y a deux semaines, devant


l’absence d’amélioration clinique, le médecin lui
avait prescrit du Bristopen ® per os

Collection labo parasito de l’EPS Farhat Hached Sousse


• Faites la description de ces
lésions cutanées?
Multiples lésions
Bord très inflammatoire infiltré
Centre recouvert d’une croûte
Ulcère sous la croute

Lésion ulcéro-croûteuse
En général
non douloureuses et non prurigineuses

Une leishmaniose cutanée est suspectée. Collection labo parasito de l’EPS Farhat Hached Sousse
Epidémiologie des
leishmanioses
en Tunisie :
1 forme viscérale
et 3 formes cutanées

01/04/2022 89
SITUATION EN TUNISIE +++++
4 formes de leishmanioses :

1. Leishmaniose viscérale à L. infantum :


- Endémique principalement dans le nord et le centre du pays Kairouan++ ,Zaghouan,
Nord-Ouest (Le Kef, Jendouba, Siliana), Tunis, Sousse, Sidi Bouzid, Kasserine,
Sfax. ).
- Enfants < 5 ans dans plus de 95% des cas. 5% adulte co-infection (VIH+)
- L. infantum Zymodème viscérotrope
- Réservoir (RV): chien
- Évolution sporadique, Incidence : 100 à 150 cas/an.
2. Leishmaniose cutanée sporadique à L. infantum :
• Sporadique
- Nord mêmes foyers que la LV

- L. infantum Zymodème cutanéotrope

- RV: ?????

- Rurale ou péri-urbaibaine

- 50-100 cas/an

El Euch D. Service de Dermatologie la Rabta


3. Leishmaniose cutanée zoonotique à L. major :

- Endémique avec poussées épidémiques


saisonnières, estivo-automnales.

- sévit dans le Centre et le Sud du pays

- (Kairouan, Sidi-Bouzid, Mahdia, Gafsa,


etc.).avec une distribution rurale

- RV: Rongeurs++

- Incidence : 30 000 – 40 000 cas/an.


4. Leishmaniose cutanée chronique à L. killicki
(complex L.tropica) :
- Endémique dans les régions pré-sahariennes
du Sud-est (Matmata, Tataouine);extension
vers de nouveaux foyers au centre et Sud-
ouest du pays.

- Incidence : 30 cas/an.

- RV très probablement le gondi (rongeur ).


Evolution des leishmanioses en Tunisie

LV et LC à L. infantum

LC à L. major

LC à L. killicki

D’après Chaffai et al 1988


94
LC: Clinique= Bouton d’orient: l’aspect typique

Maculo-papule au point puis la lésion puis se recouvre


de piqûre s’étend et s’ulcère d’une croûte

Évolution: cicatrisation spontanée et qq mois ou années → cicatrice


atrophique, hyperpigmentée, indélébile

01/04/2022 95
Dans cette observation, quelles données
cliniques font évoquer le diagnostic de
leishmaniose cutanée ?
• Mme NK, âgée de 50 ans, habitant à Sidi Bouzid, consulte en
dermatologie à Sousse pour des lésions de l’avant bras et du
bras, évoluant depuis 3 mois.
• A noter que Mme M a déjà consulté au dispensaire du quartier à
deux reprises:
– la 1ère fois, il y a un mois, le médecin lui avait prescrit une
pommade à base d’Acide fusidique ®,
– et la 2ème fois, il y a deux semaines, devant l’absence
d’amélioration clinique, le médecin lui avait prescrit du
Bristopen ® per os
• L’examen clinique montre des lésions :
– ulcéro-croûteuses
– multiples (aux parties découvertes du corps )
– non douloureuses
– non prurigineuses
• Le reste de l’examen clinique est sans particularités.
LC: Clinique= Bouton d’orient: l’aspect typique
Nombreuses formes cliniques

Maculo-papule puis la lésion s’étend puis se recouvre


au point de piqûre et s’ulcère d’une croûte

Évolution: cicatrisation spontanée et qq mois ou années


→ cicatrice atrophique, hyperpigmentée, indélébile

01/04/2022 98
Caractéristiques cliniques selon l’espèce
L. infantum:
Bouton unique 87%
de la face : 54%
Petite taille
Évolution prolongée > 1-2 ans
El Euch D. Service de Dermatologie la Rabta

L. killicki (L.tropica ):
Lésion unique (60%)
Siégeant à la face ou aux membres
Durée chronique > 1 an voir jusqu’à 6 ans
Lésions sèches
Caractéristique clinique selon l’espèce:

L. Major
▪ Lésions volontiers multiples et surinfectées (humides)
▪ Siège: face tronc, membres
▪ Cicatrisation rapide (qq mois)
▪ Lésions polymorphes
Lésions atypiques

Forme ulcéreuse (LCZ+++)

Collection EPS FH Sousse 119/ 2016

El Euch D. Service de Dermatologie la Rabta


Forme érysipèloide

Collection labo EPS FH Sousse


19 / 2016
Forme nodulaire non ulcéré difficile à prélever

Collection EPS F.Hached sousse Dr Denguezli


Forme lupoïde

El Euch D. Service de Dermatologie la Rabta


Forme œdémateuse

Collection labo EPS FH Sousse


Collection labo EPS FH Sousse 246 / 2006 phlegmon de l'annuaire droit
182 / 2015
Forme pseudosporotrichoïde

Collection labo EPS FH Sousse

El Euch D. Service de Dermatologie la Rabta


Forme verruqueuse, végétante

Collection labo EPS FH Sousse


26/ 2009

El Euch D. Service de Dermatologie la Rabta


Devant ces multitudes de FC

Le diagnostic parasitologique direct s’impose :


• Quel est l’examen de première intention que vous
allez demander pour confirmer le diagnostic?
1- une intradermoréaction à la leishmanine
2- la recherche de leishmanies sur frottis dermique
3- la recherche de leishmanies sur sang veineux
4- la recherche d’anticorps anti-Leishmania sur sang
veineux
5- une biopsie cutanée sur une des lésions
Diagnostic parasitologique
Prélèvement

Vaccinostyle •SCARIFICATION AU VACCINOSTYLE (SUC DERMIQUE)


Au niveau des berges de la lésion prendre Lésion la plus Étale sur lame
récente

Fixation, coloration au Giemsa


Coloration
Examen direct

Le diagnostic est basé sur la visualisation


à l’examen direct (ED) des lames colorées
d’amastigotes de leishmanies

Macrophage

Noyau
Kinétoplaste
Autres examens:
• PCR
• Culture : double intérêt
– Récupérer les faux négatifs
– Isoler la souche pour le typage isoenzymatique

• Biopsie: en seconde intention


Diagnostic anatomo-pathologique

–fixation au formol, enrobage


et coloration au Giemsa ou à
l'hématoxyline éosine.

–amastigotes : plus difficiles à


identifier +++

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