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Cours 3 La Radiologie Aux Rayons X
Cours 3 La Radiologie Aux Rayons X
• Les rayons X traversent les objets. Ils sont facilement absorbés par l'air ou l'atmosphère.
• Les rayons X peuvent arracher des électrons aux couches électronique des atomes.
• Les rayons X peuvent détruire une cellule vivante et conduire à des mutations
génétiques internes à la cellule.
• Ils impressionnent des émulsions (plaques, films) photographiques.
Production des RX: rayonnement de fluorescence
à extraire des électrons des structures atomiques d’un filament porté à haute
température par un courant de chauffage de quelques ampères. Des électrons sont
libérés par effet Joule et il se forme un nuage électronique autour du filament.
à les accélérer ensuite par une haute tension électrique de quelques dizaines de kilovolts
vers une cible métallique (anode) portée à un potentiel positif par rapport au filament
(cathode négative) pour produire un faisceau d’électrons ou un courant traversant
l’espace entre les deux électrodes.
Pour une tension donnée, l'intensité de ce courant (entre cathode et anode) ne dépend
que de la température et donc du courant de chauffage du filament.
CHAINE D’IMAGERIE CONVENTIONNELLE RADIOLOGIQUE
PRODUCTION DES
RAYONS X
• TUBE RADIOGENE
• GENERATEUR
LE TUBE DE COOLIDGE: PRODUCTION DES RAYONS X
Les rayons X en radiologie sont produits par des "tubes à rayons X" ou "tube de Coolidge". Les
électrons libérés par la cathode chauffée, source de production du faisceau d’électrons, sont
accélérés par une haute tension (puissant champ électrique) pour bombarder l’anode, source de
l'émission des rayons X. Durant l'interaction entre les électrons rapides et les particules de
l’anode, une partie de l'énergie cinétique des électrons est convertie en énergie
électromagnétique et l’autre partie en chaleur.
Le faisceau d’électrons
Les éléments constitutifs du tube à rayons X
Le tube est l'élément essentiel d'une chaîne radiologique. On l’utilise en radiologie
conventionnelle, en radiologie vasculaire numérique et en tomodensitométrie. Il doit
pouvoir diminuer:
- le flou cinétique en réalisant des radiographies avec un temps de pose très court
grâce à sa grande puissance.
- le flou géométrique pour obtenir des images de grande résolution spatiale grâce à
une grande finesse de son foyer.
La cathode du tube à rayons X
La cathode du tube à rayons X
Les tubes sont ordinairement équipés de 2 foyers, donc de deux filaments de dimensions
différentes.
Les filaments se trouvent dans la pièce de concentration métallique, en forme de cuvette,
portée à un potentiel négatif afin de focaliser le faisceau d'électrons sur une surface réduite
(0,6mm x 2 mm de côté pour le petit foyer) et de ne pas le laisser se disperser sur toute la
surface du plateau anodique.
L’anode du tube à rayons X
L’anode fixe est une plaque en tungstène
(Z=74, d’où rendement émissif important),
sertie dans un cylindre de cuivre et placée
en face de la cathode. La surface de l'anode
bombardée par les électrons ou foyer
électronique ou thermique est le siège d'un
important dégagement de chaleur (1000 à
1500°C, Q=U(kV)xI(mA)xt). L'évacuation de
la chaleur s'effectue vers le radiateur qui
prolonge le cylindre de cuivre (bon
conducteur de la chaleur) et par
rayonnement infra-rouge. Le tungstène est
le principal producteur de rayons X, alors
que le rhénium est un bon conducteur de
chaleur permettant de refroidir l'anode
rapidement (anode tournante) .
L’anode du tube à rayons X
- températures élevées (1000 à 1500 degrés Celsius) puisque l'énergie en jeu pour chaque
cliché (KV x mA x t) est très importante.
- forces mécaniques consécutives à la rotation d'anode (3000 à 9000 tours / minute soit
100 à 200 fois l'accélération de la pesanteur en périphérie de l'anode tournante).
- changements thermiques brutaux lors de l‘examen qui ne dure qu'une fraction de seconde
pour une puissance élevée.
D'autre part, le numéro atomique doit être élevé pour améliorer le rendement émissif de
sorte que, seul le tungstène (Wo, Z= 74) ou un alliage tungstène-Rhénium (Rh, Z=75) répond
à ces conditions.
L’ampoule du tube à rayons X
L’ampoule est l’enveloppe qui contient les
électrodes et où règne un vide poussé pour
éviter les interactions entre les électrons et l’air.
Elle est en verre, se soude bien au métal des
électrodes, baigne dans une huile isolante et est
un bon isolant électrique. Chauffé par le
rayonnement thermique très élevé du filament
et du plateau anodique, il transmet sous forme
de rayonnement infrarouge, auquel elle est
transparente, la chaleur à l'huile qui l'évacue.
L’ampoule doit résister à ces températures très
élevées. On trouve actuellement des ampoules
en céramique très résistantes.
L’ampoule est soumise à des contraintes mécaniques et thermiques par inertie, par la vitesse et
par effet gyroscopique mais aussi par d’importantes variations de température dans le tube. Les
soudures verre-métal subissent des vibrations.
La gaine du tube à rayons X
La gaine assure la protection mécanique,
l’isolation électrique, l'évacuation de chaleur et
la protection contre le rayonnement X de fuite.
Le tube est placé dans la gaine, un cylindre de
métal doublé intérieurement de plomb sauf au
niveau de la fenêtre de sortie pour permettre la
fixation du collimateur. Elle contient une huile
isolante et un dispositif compensateur de
dilatation permet de prévenir un échauffement
excessif (>100°). L'évacuation de chaleur peut
être améliorée par un ventilateur, une
circulation d'eau ou d'huile.
Si la température augmente exagérément, l'huile va se dilater et la pression à l'intérieur de la
gaine risque de monter dangereusement. Pour éviter une fuite de gaine ou une rupture de gaine
avec de l'huile très chaude, un capteur de pression raccordé à la gaine et au générateur arrête la
haute tension en cas de surpression anormale.
Diaphragmes/collimateurs localisateurs
La collimation permet de réduire le
rayonnement diffusé et protéger le patient
contre une irradiation excessive. Le faisceau de
rayonnement X doit donc être délimité à la
sortie du tube RX et le rayonnement diffusé qui
dépend de l'épaisseur traversée et du champ
couvert doit être contenu à la sortie du patient.
Le rapport rayonnement diffusé / rayonnement
transmis qui forme l'image croît avec le voltage
et le champ couvert. Le film placé au contact de
l'objet reçoit le rayonnement diffusé par le
volume irradié dans son ensemble. Le
rayonnement diffusé détériore l'image.
Un champ d'irradiation réduit (7 cm de diamètre) dispense de localisateur. Les effets
biologiques de l'irradiation sur des organes sensibles sont proportionnels au champ exposé. La
limitation du champ exposé est donc une obligation morale à l'égard du malade.
Diaphragmes/collimateurs localisateurs
La collimation peut se réaliser de deux
manières:
- en utilisant des cônes localisateurs qui
limitent le faisceau de rayons X en éliminant
le rayonnement diffusé. Les deux trous sont
alignés sur un cône dont le sommet est le
foyer. Selon le champ couvert ou le type de
matériel, il faut disposer d'un nombre élevé
de cônes localisateurs adaptés.
- elle peut aussi se faire avec des
diaphragmes localisateurs qui sont formés
de volets réglables, adaptables et
télécommandés délimitant un champ.
Ils représentent une bonne solution à condition d'être formés d'un double système; une
deuxième couche de diaphragme éliminant le rayonnement secondaire du premier. Les filtres
et localisateurs sont essentiels à des images de qualité et à une limitation de l'irradiation.
Diaphragmes/collimateurs localisateurs
Les problèmes de chaleur dans le tube RX
Les échanges de chaleur se font des zones
chaudes vers les zones froides par conduction
thermique (la chaleur reçue par la piste se
repartit dans le plateau anodique), par
convection (le fluide chaud monte au dessus du
fluide plus froid) et par rayonnement (le
plateau anodique porté à une température de
1000 à 1500°C émet un rayonnement
électromagnétique dans le tube proportionnel
à la quatrième puissance de la température
absolue). Cette transmission radiative joue
donc un rôle majeur pour l'évacuation de la
chaleur à l'intérieur de l'ampoule sous vide.
Une coupe fine de 2 mm requière 120 KV x 300 mA x 2 secondes = 48 103 Joules, soit 24 kW de
puissance concentrée sur une surface infime d'émission du rayonnement X dont le rendement
est très faible: moins de 1% de RX produits contre plus de 99% d'énergie sous forme de chaleur
dans le tube.
Les problèmes de chaleur dans le tube RX
La température d’un corps chauffé s’élève de
façon inversement proportionnelle à sa chaleur
massique. La chaleur de la piste thermique
diffuse dans le plateau anodique. L'énergie (KV
x mAs ) accumulée par le plateau anodique est
évacuée par rayonnement vers la périphérie,
ampoule, huile et gaine. La chaleur reçue par
le plateau anodique, l'ampoule et la gaine est
libérée par convection dans l'huile et dans l'air
ambiant. Il est aisé de contrôler la température
de cet ensemble. Il faut attendre que la
température de l'anode et du foyer thermique
soit suffisamment bas pou réaliser le cliché
suivant.
La capacité thermique d’un plateau anodique est la chaleur maximale qu’il peut recevoir sans
être détruit. 10 clichés successifs demandant 70KV et 200 mAs sur un patient épais peuvent
être produits avec une anode de 140.000 Joules de capacité.
Les problèmes de chaleur dans le tube RX
Le refroidissement, dont la courbe est de
type exponentiel, est plus efficace si la
température est élevée. Aucun moyen de
mesurer la température de l'anode n'existe
directement. La prudence, l'expérience et le
calcul sont la seule sécurité. Pour une
capacité thermique moyenne de 140.000J,
une durée pour revenir à l’état initial de 7
mn et une charge pour un cliché de 48.000J,
deux clichés pourraient être séparés de 2,5
min pour que l’anode reste à une
température minimale, dans les limites de
sécurité. Des appareils coronarographiques
mesurent les valeurs excessives de charge
par le rayonnement thermique de l'anode à travers l'ampoule. Certains scanographes
comprennent un calculateur électronique intégrant les charges thermiques et le
refroidissement en fonction du temps et des caractéristiques du tube.
Les problèmes de chaleur dans le tube RX
Ces courbes montrent l’effet de clichés de radiologie
osseuse où l’intervalle entre clichés permet un
refroidissement suffisant (en bas) et le résultat de
poses rapprochées d’une tomographie de rocher :
75KV, 100 mA et 6 secondes avec 60 secondes entre
poses (en haut). La compétition entre le
refroidissement et l’échauffement du plateau
anodique sont telles qu'après six clichés la capacité
thermique maximale de l'anode est atteinte. Le cliche
suivant risque donc de détériorer ou détruire le
plateau anodique. Les examens les plus dangereux
pour l'anode correspondent aux poses répétitives.
- Expositions au tomodensitomètre
- sa puissance
- son intensité maximale
- le kilovoltage maximum.
- le type de redressement du courant
Cependant, un générateur donnant 160 kV maximum et 800 mA maximum peut ne donner que
500 mA sous 100 KV, soit 50 kW triphasé. Le tube qui est l’élément fragile de l’ensemble doit
avoir une puissance équivalente ou supérieure à celle du générateur.
Maintenance
La maintenance des générateurs électriques est limitée, peu de pannes lui sont dues, seul le
maintien des performances avec le temps doit être surveillé et quelques réglages s'imposent
sur les appareils électromécaniques les plus simples.
conclusion
Le tube RX est l'élément fragile de l'installation radiologique. Il s'use et il est très
coûteux. Des maladresses de manipulation que l'on peut rencontrer dans des
situations très banales (vasculaire ou radiologie digestive) peuvent surtout le
détruire. Quelques minutes d'emploi maladroit peuvent coûter beaucoup
d’argent. La connaissance de ces problèmes techniques est donc nécessaire. Les
risques d’endommagement de la machine les plus marqués ne sont pas éliminés
par les "sécurités" de l'installation. La description du matériel d’imagerie
radiologique aux rayons X peut aider l’operateur de l’appareil à être plus prudent
dans la manipulation de l’appareil. Certains radiologues gardent le même tube
plusieurs années pour la même utilisation vasculaire, tomographie, table
télécommandée tandis que d'autres en consomment plusieurs, sans pour autant
obtenir de meilleurs résultats photographiques. Les tubes présentent-ils des
modalités d’usage et de confort plus intéressantes ou existe-t-il des différences
de soin et de connaissance technique entre les médecins?