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Dipôle électrostatique

Introduction

Tous les corps sont constitués d'atomes et de molécules qui contiennent des
charges positives et négatives ( noyaux atomiques et électrons). En générale,
la molécule est neutre car elle possède autant de charges positives que
négatives qui sont numériquement égales. Ce type de molécules est souvent
cité comme dipôle électrique. Cette notion est principalement utilisée en
électromagnétisme et par suite en chimie où certaines liaisons entre
molécules peuvent être expliquées en modélisant ces molécules par un
dipôle (liaison hydrogène par exemple).
Définition du moment dipolaire
Tout système formé par deux charges de même grandeur et de signes
opposés et liées rigidement, placées en deux points symétriques, constitue
un dipôle électrostatique. Il n'y a pas d'attractions entre les charges.
Soit le dipôle formé par les charges ponctuelles – q placée en A et q placée
en B. Un dipôle électrostatique est caractérisé par son moment dipolaire
électrique p.


𝑞<0 p 𝑞>0
A O B x
a a

 
p  q AB
Son unité de mesure est le Debye (D).
1 Debye=3.3 ×10-30 C.m
Le moment dipolaire a donc la direction AB, son sens est de la charge
négative vers la charge positive. Avec 2a = AB, on a la norme p:
p = 2a q.
La molécule d’eau

La molécule d’eau est un exemple de molécule portant un dipôle électrique


permanent .

Champ créé par un dipôle en un point éloigné.

Nous allons étudier le potentiel créé en tout point M passant par l'axe du
dipôle, rapporté à des coordonnées polaires 𝑟, 𝜃 , avec un centre O situé au

milieu du dipôle, avec p dans la direction et dans le sens de Ox:
D’après le principe de superposition, le potentiel 𝑉(𝑀) créé par le dipôle en
un point M est donné, en prenant le potentiel nul à l’infini (Figure ), par :
q  1 1 
V  Vq  Vq    
4 0  BM AM  .

𝑟𝐴 r 𝑟𝐵

𝐻′ 𝑢𝑟
𝐻
 
A(q<0) O 𝑖 𝑝B𝑞 > 0 x

Le potentiel est pris nul à l’infini.


1 1
En réduisant  au même dénominateur:
BM AM
𝑞 𝐴𝑀 − 𝐵𝑀
𝑉= ( )
4𝜋𝜀0 𝐴𝑀 × 𝐵𝑀
On considère H et H', les projections respectivement de O sur AM et de B sur
OM. Puisque M est très éloigné du dipôle (r >> a), on peut dire
qu'approximativement les triangles OHM et OH'M sont isocèles, Alors:
𝐻𝑀 = 𝑂𝑀 = 𝑟 et 𝐻′𝑀 = 𝐵𝑀 = 𝑟𝐵
Les triangles OHA et OH'B sont rectangles, d'où l'on tire les relations
approximatives suivantes:
𝐴𝐻 = 𝑎 cos 𝜃 et 𝑂𝐻 ′ = 𝑎 cos 𝜃
Soit: 𝐴𝑀 = 𝑟𝐴 = 𝐴𝐻 + 𝐻𝑀 = 𝑟 + 𝑎 cos 𝜃
et 𝐵𝑀 = 𝑟𝐵 = 𝑂𝑀 − 𝑂𝐻 ′ = 𝑟 − 𝑎 cos 𝜃
Par conséquent 𝐴𝑀 − 𝐵𝑀 = 2𝑎 cos 𝜃, et 𝐴𝑀 × 𝐵𝑀 = 𝑟 2
Ainsi l'expression du potentiel électrostatique devient:
𝑞 2𝑎 cos 𝜃
𝑉 = 4𝜋𝜀 ( ).
0 𝑟2

 
Puisque i . u r  1  1  cos   cos 
𝑟
𝑢𝑟 = 𝑟 est le vecteur unitaire porté par OM
 
 
Sachant que p  q AB  2a q i alors, l'expression de V devient:
   
q 2a   p.ur p. r
V i .ur  
4 0 r 2
4 0 r 2
4 0 r 3 .

Energie potentielle d’un dipôle rigide

L’énergie potentielle d’un dipôle ≪ rigide ≫ (c’est a dire que la distance AB est
constante, elle ne varie pas avec l’application d’un champ extérieur) plongé
dans un champ électrique extérieur.
𝐸𝑝 = 𝑞(𝑉 𝐴 − 𝑉(𝑁))
En considérant que la distance AB est très petite devant l'echelle de variation
du potentiel extérieur V, on a:
𝑉 𝐴 − 𝑉 𝑁 ≅ 𝑑𝑉 = 𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑉. 𝐴𝐵 = −𝐸 . 𝐴𝐵 .
L'expression de l’énergie potentielle d’un dipôle s'écrit:
𝐸𝑝 == −𝑝. 𝐸 .
Champ électrostatique créé par un dipôle

On déduit le champ électrique EM créé au point M à partir de l’expression du


gradient de potentiel. On travaille en coordonnées sphériques(r, θ, ϕ) .

Comme le problème a une symétrie axiale, les grandeurs physiques EM et V


ne dépendent pas de ϕ mais seulement de r et θ.

y
𝐸+𝑞

𝐸𝑟
𝐸𝜃

𝐸−𝑞

𝑟𝐴 r 𝑟𝐵

𝑢𝑟

A(q<0) O 𝑖 𝑝 B𝑞 >0 x

 

 V  1 V  
On utilise E   grad V   ur  u   en coordonnées polaires (Figure…)
 r r  
Par dérivation de V(r, θ), on a:
qa cos θ
∂V ∂ 1 2pcos θ
4πε0 r 2
 Er = − ∂r = − = 4𝜋𝜀
∂r 0 r3
E = qa cos θ
1 ∂V 1∂ 4πε0 r 2 1 psin θ
Eθ = − r = −r = 4𝜋𝜀
∂r ∂θ 0 r3

On obtient le champ :
 p  2 cos   sin   
E  ur  3 u 
4 0  r 3 r 
 1
On remarque que le champ électrique E est une fonction en alors que
r3
1
pour une charge ponctuelle ils sont respectivement en .
r2

Le champ E a pour module:
1 p 1 p
𝐸= 𝐸𝑟 2 + 𝐸𝜃 2 = 4 cos 2 θ + sin2 θ = 3 cos2 θ + 1
4𝜋𝜀0 r 3 4𝜋𝜀0 r 3

𝐸
𝐸2 𝑀2

𝛼
𝐸𝑟
𝐸𝜃
M

𝑢𝑟

A(q<0) O 𝑖 𝑝B𝑞 > 0 𝑀1 x
𝐸1

Lignes de champ et surfaces équipotentielles

Les lignes de champ sont les courbes tangentes point par point au champ
électrique.
Les surfaces équipotentielles V = const. sont définies par une circulation
élémentaire du champ nulle.
En effet :
V = const. ⇒ dV = 0 ⇒ 𝑔𝑟𝑎𝑑𝑉 ・ d𝑙 = 0 ⇒ 𝐸 ・d𝑙 = 0.
𝑞 2𝑎 cos 𝜃 2
2𝑎𝑞
𝑉 𝑟, 𝜃 = = 𝑉0 = const. ⟹ 𝑟 = cos 𝜃
4𝜋𝜀0 𝑟 2 4𝜋𝜀0 𝑉0
Loin du dipôle, les surfaces équipotentielles ont pour équation:
V = Cste soit r  C cos  , C étant une constante.

 
Loin du dipôle, les lignes de champ suivent l'équation différentielle d l  dK E ,
avec dK constante infiniment petite.
    dK  2 cos   sin   
Donc d l  dr u r  r d u   r sin  d u    ur  3 u  .
4 0  r 3 r 
Après identification, on a donc:
d = 0 , soit   Cste .

Chaque ligne de champ est entièrement contenue dans un plan contenant


Oz et Après simplification:
r d dr 2 cos  d
dr

2 cos  sin 
 
r sin 

 dln( r )   d ln(sin 2 ) 

d'où l'équation: r  r0 sin 2 


Les lignes de champ sont orthogonales aux surfaces équipotentielles et
orientées de la charge positive vers la charge négative, dans le sens du
dipôle électrostatique.

Dipôle plongé dans un champ extérieur 𝑬𝟎

Le champ EM en un point M quelconque est la résultante du champ extérieur


E0 et du champ électrostatique 𝐸dip créé par le dipôle ( Principe de
superposition).

𝐸𝑑𝑖𝑝

𝑢𝑟
𝑢𝜃

𝐸0
M

𝑟𝐴 r 𝑟𝐵

𝑢𝑟

A(q<0) O 𝑖 𝑝B𝑞 > 0 x
Le champ électrostatique 𝐸dip calculé est:
1 2pcos θ
Er =
4𝜋𝜀0 r 3
Edip =
1 psin θ
Eθ =
4𝜋𝜀0 r 3
En projetant 𝐸0 suivant la base (ur , uθ ), on obtient:
E0 cos θ
E0 =
E0 sin θ
Les composantes du champ de EM = Edip + E0 sont:
1 2pcos θ
+ E0 cos θ
4𝜋𝜀0 r 3
EM =
1 psin θ
− E0 sin θ
4𝜋𝜀0 r 3

Le potentiel total V(M) = 𝑉𝑑𝑖𝑝 + 𝑉0 .

Pour trouver le potentiel électrostatique à partir du champ E0 , on utilise:


𝑑𝑉0
𝐸0 = − ⟹ 𝑑𝑉0 = −𝐸0 ⟹ 𝑉0 = −𝐸0 x + C = −𝐸0 r cos θ + C
𝑑𝑥
Si V(0) = 𝑉′0 alors, 𝑉′0 = C, ce qui implique 𝑉0 −𝐸0 r cos θ + 𝑉′0
Par conséquent:
1 pcos θ
V(M) = 4𝜋𝜀 −𝐸0 r cos θ + 𝑉′0
0 r2

Pour trouver les surfaces équipotentielles, on écrit:


1 pcos θ
V(M) = 4𝜋𝜀 −𝐸0 r cos θ + 𝑉′0 = 𝑉′0 , soit:
0 r2

1 p
−E0 r cos θ = 0
4πε0 r 2
π
⟹ cos θ = 0 ⟹ θ = , ou
2
1
1 p 𝑝 3
−E0 r = 0 ⟹r=
4πε 0 r 2 4πε 0 E 0

On conclut que les surfaces équipotentielles sont constitués du plan


1
𝑝 3
médiateur du dipôle et d'une sphère de centre O et de rayon r= .
4πε 0 E 0
Action d’un champ extérieur uniforme sur un dipôle

On s’intéresse à l’action subie par une molécule polaire plongé dans un


champ extérieur uniforme EO . Remarquons tout d'abord que l'on peut
admettre qu'un champ quelconque
y se comporte comme uniforme sur le
doublet vu les dimensions très petites des dimensions du dipôle. La force
exercée par ce champ électrostatique extérieur uniforme 𝐸0 sur le dipôle
électrostatique, soient les actions que subissent les deux charges en A et en
B, sont égales et de sens opposés. On suppose que cette molécule conserve
un moment dipolaire constant : on dit que le dipôle est rigide.
Les forces qui s’exercent sur les deux charges de signe opposé sont de même
intensité, de même direction mais de sens contraire (Figure…).
La somme des forces électriques qui s’exercent sur le dipôle est nulle et il n’y
a pas de translation du dipôle.

𝐸0

𝐹𝐵
A(q<0)

O 𝑖 B (𝑞 > 0 x

𝐹𝐴

La résultante des forces 𝐹 à laquelle est soumis le dipôle de la part de 𝐸0 est:


   
𝐹 = F B  FA  q E0  q E0  0.
Ainsi la molécule n'est pas accélérée.
Le moment de ces forces par rapport à un axe de rotation n’est pas nul et il y
a donc un effet de rotation.

La force totale appliquée au dipôle est nulle, on dit que le dipôle est soumis à
un couple de forces FA + FB de moment:
ℳ/𝑂 = 𝑂𝐴 ∧ FA + 𝑂𝐵 ∧ FB = 𝑂𝐴 ∧ −𝑞EO + 𝑂𝐵 ∧ +𝑞EO

= 𝑂𝐵 − 𝑂𝐴 ∧ 𝑞EO = q𝐴𝐵 ∧ EO

ℳ/𝑂 = 𝑝 ∧ EO

Le couple de force FA + FB du dipôle provoque une rotation qui cesse quand

EO et p sont colinéaires, le moment dipolaire s'aligne avec le champ extérieur;


p ∧ EO = 0
Le moment du couple s'annule. Il y a alors équilibre.

- Lorsque p et EO sont alignés et dans le même sens, l'équilibre est stable. Si
on écarte légèrement le dipôle de sa position d'équilibre, le couple de forces
tend à le ramener à cette position d'équilibre.

- Lorsque p et EO sont alignés de sens contraires, l'équilibre est instable. Si


on écarte légèrement le dipôle de sa position d'équilibre, le couple de forces
tend de l'en éloigner de cette position d'équilibre.

Polarisation typique d'un atome

Plus un atome est grand, plus il est polarisable.

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