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HOUCEM TRABELSI

Etude expérimentale et numérique du


comportement des argiles soumises à des
conditions de dessiccation

Thèse présentée
à l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Tunis
pour l’obtention du diplôme de Doctorat en génie civil

Membres du jury
Président du jury : Mounir BOUASSIDA
Directeur de thèse : Hatem ZENZRI
Co-Directeur de thèse : Mehrez JAMEI
Co-Directeur de thèse : Sebastià OLIVELLA
Rapporteur : Eduardo ALONSO
Rapporteur : Nabil ABOU-BEKR

26 avril 2014.

⃝Houcem
c Trabelsi, 2014
-

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.

Remerciements
-
C’est parce que je tiens en grande estime tous ceux qui
m’ont écouté, conseillé, critiqué et encadré ; je leur fais
part de toute ma gratitude. A travers ces courtes lignes
je tiens à remercier particulièrement :
-
• Mon directeur de thèse, le Professeur Hatem Zenzri,
parce qu’il a accepté de me superviser et suivre les
détails de l’avancement de mon travail, et pour son
aide et ses précieux conseils.
-
• Mon co-directeur de thèse, Mehrez Jamei, Maître de
conférences, pour m’avoir incité à mener à bien ce
travail, pour son aide, son temps passé pour me guider,
son dévouement et ses précieux conseils.
-
• Madame Houda Guiras, maître assitante, pour avoir
m’aider à initier l’étude expérimentale et pour toute
son aide et ses conseils precieux.
• Tous les membres de l’équipe du Laboratoire de
l’Universitat Politecnica de Catalunya, et en particulier
Sebastià Olivella, Enrique Romero, pour leur aide,
leurs conseils et leur accueil.
-
• Tous les membres du Laboratoire de Génie Civil de
l’ENIT, Nadia, Rahma, Latifa, Bilel, Mohamed Ali,
Khawla, ... pour leur aide et coopération.
-
• Ma famille pour son soutien à la fois moral et
matériel durant toutes mes années d’études .
-
• "Last but not least" ma femme Salma Souissi
(doctorante comme moi) dont je ne n’oublierai pas le
soutien à la fois moral et matériel durant toute la
préparation de ma thèse et surtout durant les moments
difficiles.
-
• Tout le personnel de l’ENIT et toutes les autres
personnes qui ont contribué d’une façon ou d’une
autre, au bon déroulement de mes stages.
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Résumé

a fissuration des sols due à la dessiccation est un phénomène d’une im-


L portance majeure en géotechnique et en particulier en géotechnique
environnementale. Dans de nombreuses circonstances, les fissures de des-
siccation entrainent des dégradations dans les ouvrages géotechniques. Les
fissures de dessiccation affectent aussi les barrières argileuses mises en place
pour l’isolation des déchets, et cela suite à l’augmentation de la perméabi-
lité de la barrière. En particulier, ce phénomène constitue une entrave au
stockage souterrain des déchets nucléaires.

Pour autant, les mécanismes de retrait, de séchage et de fissuration des


sols, ainsi que les moyens de contrôler ou d’éviter le phénomène de fis-
suration, demeurent mal connus. Ce mémoire de thèse a pour but d’aboutir
à une meilleure compréhension de ces mécanismes, et propose une modéli-
sation du processus de dessiccation afin de prédire l’apparition des dégra-
dations. La thèse comporte une étude expérimentale et phénoménologique
de la dessiccation caractérisant le retrait et la fissuration dans des argiles,
ainsi qu’une étude théorique et numérique de la dessiccation basée sur des
lois constitutives.

L’étude expérimentale, menée sur une argile de la région Béja, est consti-
tuée de deux parties. La première partie est dédiée à des expériences
de dessiccation sur des échantillons de sol avec un contrôle des conditions
aux limites mécaniques et thermo-hydriques. La deuxième partie porte sur
la détermination expérimentale de la résistance à la traction de l’argile. Un
dispositif spécifique a été conçu et réalisé pour la mise en œuvre de ces
essais.

Les résultats des essais de dessiccation montrent que les contraintes qui
mènent à la fissuration sont le résultat des conditions aux limites et de
la naissance d’un gradient hydrique qui génère un changement de volume
corrélé à l’état de saturation de l’argile. Les fissures de dessiccation dans un
sol remanié initialement saturé se produisent dans un domaine de dessicca-
tion où la valeur de la succion est proche du point d’entrée d’air. Au début
de la phase de dessiccation, une grande partie des déformations est irréver-
sible ; des contraintes se développent jusqu’à un niveau critique pour lequel
la résistance à la traction est atteinte. La résistance à la traction dépend
fortement de la succion. Les processus liés à la propagation des fissures et à
la formation de motifs particuliers de fissures, ainsi que les effets de la re-
distribution d’énergie dans l’échantillon après l’initiation de la fissure, sont
discutés.

Une approche constitutive est ensuite proposée pour reproduire le com-


portement expérimental d’une argile pendant la dessiccation. Le modèle
proposé est développé dans le cadre du modèle classique de Mohr-Couloumb.
.

Le modèle est basé sur le concept de contraintes effectives généralisées de


Bishop et utilise le cadre de l’élasto-plasticité avec anisotropie. Une hété-
rogénéité de la porosité est introduite sous la forme de mottes "Clusters".
Sur la base des résultats des essais, un nouveau critère de résistance à la
traction est déterminé. Ce critère prend en compte l’évolution de la résis-
tance à la traction qui se produit pendant la dessiccation et l’augmentation
de la succion qui lui est associée. Une telle approche unifie la description
de la dessiccation, du retrait et de la fissuration qui peut se produire dans
un maillage en éléments finis. Le modèle est validé sur la base d’études
expérimentales existantes.

Une approche pour la modélisation du problème en 3D est aussi propo-


sée. Elle est basée sur des simulations en éléments finis. Ces simulations
permettent d’aborder la propagation des fissures, la formation d’un motif de
fissures, et les changements dans le comportement mécanique et hydrique
qui leur sont associés. Cette approche peut conduire dans de futures tra-
vaux aux prédictions des effets de la fissuration dans plusieurs applications
(comportement mécanique et hydrique des sols fissurés, stabilité des talus,
contamination des nappes phréatiques, stockage souterrain des déchets nu-
cléaires).

Mots clés : argile, dessiccation, fissure, porosité, résistance à la traction, succion.

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Abstract

racks developed in clayey soils under desiccation conditions constitutes


C an important phenomenon, which concerns several geotechnical situa-
tions, particularly those related to environmental applications, such as waste
barriers and underground storage of nuclear wastes. As it is well known, the
cracks developed in soils lead to an increase of permeability and compressi-
bility. They lead also to the decrease of strength characteristics (cohesion,
friction angle ...).

The understanding of how desiccation cracks take birth further to soil


shrinkage under drying path, remains a fundamental scientific ques-
tion. Recently, some researchers focused on studying the desiccation cracks
development and their effect on geotechnical structures stability. These stu-
dies on their majority were conducted in the unsaturated soils framework.

This report aims to understanding the desiccation mechanisms through


an experimental study based on the tensile strength determination
using direct tensile tests. The crack patterns are characterised by geome-
trical parameters via a deep experimental investigations. The thesis also
proposes a modelling in order to predict the crack pattern. In this study,
and based on the obtained experimental results of the tensile tests, a pheno-
menological model of the desiccation characterizing the shrinkage and the
cracking occurring in clayey soils is proposed.

The experimental study conducted on a clayey soil from the region of


Béja, is presented in this report across two chapters. The first one is
devoted to experiences of desiccation on clayey samples where boundary
conditions of mechanical and thermo-hydraulic limits were controlled in cli-
matic chamber. The second chapter contains results from the experimental
determination of the soil’s tensile strength evolution against suction. For this
purpose, a specific device was conceived for such measurements. The effect
of the mode of sample preparation on the tensile strength-suction evolution
is also highlighted. Slurry and dried samples, compacted and dried, and fi-
nally compacted ones were prepared and the tensile strength dependency is
discussed.

The desiccation tests show that the crack pattern propagation results
from the boundary conditions in terms of the relative humidity gra-
dient, which induces water evaporation flux. It is also shown that the cracks
occur essentially in a quasi-saturation domain where the suction is close to
the air-entry value.

At the beginning of the desiccation cracks formation, significant irre-


versible deformations are developed. Then the tensile stresses are in-
creased until a critical value for which the tensile strength is reached. The
.

tensile strength depends on the suction and the water content. Based on
the results of the experimental tests, a new criterion of tensile strength is
determined. This criterion takes into account the evolution of the tensile
strength, occurring during the desiccation process, and the increase of the
suction associated.

An original approach is then proposed to reproduce the experimental


behaviour of the clay during the desiccation path. The proposed model
is considered as an extension of the Mohr-Couloumb one. The model is ba-
sed on the concept of effective constraint generalized by Bishop and uses the
elasto-plasticity framework including the anisotropic shrinkage. A heteroge-
neous porosity field is introduced and a set of "Clusters" is developed. Such
approach improves the description of the desiccation effect, the shrinkage
and the cracking development. This model is validated using comparison
with experimental tests results.

A numerical approach for the modelling is performed using the "XFEM"


principal method without a "physical" vanish finite element. It is prin-
cipally based on the increase of the porosity due to the cracks above a
referential taking porosity. This approach is then applied in 2D and in 3D
conditions for thin specimens. The simulations lead to the crack pattern
characterization, the initiation and the propagation of the cracks (kinetic
and duration) determination, and the changes on the associated mechanical
and hydraulic behaviour. This approach can be used to predict the effect of
the cracking in several geotechnical applications.

Key words : clay, desiccation, crack, porosity, tensile strength, suction.

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Notations et Symboles

Variables : Désignation
x, α Scalaire (lettre majuscule ou miniscule, caractère règulier ou italique)
λ, x Vecteur (généralement en minuscule, caractère gras)
κ ; Λ, X Tenseur (généralement en majuscule, caractère gras)
VT Volume total
Vs Volume des grains solides
Vv Volume des vides
Vl Volume occupé par la phase eau dans les pores
Va Volume occupé par la phase air dans les pores
n Porosité
e Indice des vides
uw Pression du fluide
ua Pression de l’air
Pa Pression atmosphérique
s Succion
ψ Succion équivalente de la pression interstitielle négative
Sr Degré de saturation
W Teneur en eau
Wi Teneur en eau initiale
γh Densité humide
γd Densité sèche
γs Densité des grains solides
Wl Limite de liquidité (%)
Wp Limite de plasticité (%)
WRe Limite de retrait (%)
Ip Indice de plasticité (%)
Cc Indice de compression
Cs Indice de gonflement
Cu Cohésion apparente (k.P a)
ϕU Angle de frottement apparent (degré)
.

Variables : Désignation
T Température (degré)
Hr Humidité relative (%)
r Paramètre de rétention du sol
q0 Débit d’eau à la surface libre d’eau dans des conditions climatiques
données
i
Mw Masse d’eau initiale dans l’échantillon (g)
r
Mw Masse d’eau de rétention dans l’échantillon à l’équilibre hydrique (g)
ΣF Somme des longueurs des fissures (Cm)
ΣSF Somme des surfaces des fissures (Cm2 )
A Surface de l’échantillon (Cm2 )
NF Nombre des fissures
DF Nombre des fissures par unité de surface
IF Intensité des fissures
LF Longueur des fissures
si Succion initiale
C La cohésion dans le modèle de Mohr-Coulomb
Se Succion du point d’entrée d’air
SLR Succion résiduelle (limite de retrait)
r Paramètre de rétention
Larguer échantillon
λ λ = Longueur échantillon
⃗q Le flux de Darcy ou débit spécifique
⃗i, ⃗j et ⃗k Les vecteur unitaires du repére cartésien
θ La teneur en eau volumique
κ La conductivité hydraulique
u La pression interstitielle
z L’ordonnée selon le sens de la gravité
ψ L’adsorbtion dans le cas du sol non saturé
h = u + z = −ψ + z
Ei Un module d’Young initial (M P a)
d E

Variation du module d’Young en fonction de la porosité (M P a)
Emin Un module d’Young minimal (kP a)
ν Coeficient de Poisson
ϕ La porosité du sol
Φ0 Porosité de référence
ϕmin Porosité minimale
ϕref Porosité de référence
n Exposant cohésion-porosité

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Variables : Désignation
Cs (s) Cohésion du sol non saturé
Cϕ (ϕ) Fonction qui peut être vue comme une contrainte de liaison entre les
grains
ε Déformation totale
el
ε Déformation élastique
in
ε Déformation inélastique
C Tenseur de souplesse élastique
αT Coefficient de dilatation thermique volumétrique
αs Coefficient de retrait hydrique volumétrique
I Tenseur d’identité
Γ Paramètre de fluidité
Φ Fonction de contrainte
q Contrainte déviatorique

p Contrainte sphérique moins la pression de l’air
m Exposant de contrainte
φ Angle de frottement
Γ0 Viscosité ( s−1 )
A Incrément de cohésion (MPa/ MPa)
B Cohésion initiale (MPa)
P0 Pression mesurée à une certaine température
λ Paramètre de courbure de la courbe de rétention
Srl Degré de saturation résiduel
Sls Saturation maximale
e Indice des vides
e0 Indice des vides initial
hi Hauteur initiale
hs Hauteur de stabilisation
Pl La pression du liquide
Pg La pression du gaz
T Température
ϕ Porosité
b Force volumique
ω Fraction de masse
j Flux de masse total
θ Teneur en masse par volume unitaire de phase, i.e, θ = ρ.ω
E Énergie interne spécifique
ic Flux de chaleur conducteur

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Variables : Désignation
jE Flux d’énergie dus au mouvement de masse
θs la masse de solide par unite de volume
js Flux de masse total solide
Sl Degré de saturation de la phase liquide
Sg Degré de saturation de la phase gazeuse
Mw Masse moléculaire de l’eau
R Constante de gaz parfait
Ma Masse moléculaire de l’air
H Constante d’Henry
q Flux advective
k Tenseur de perméabilité intrinsèque
k0 Tenseur de perméabilité intrinséque correspondant à ϕ0
κrα Perméabilité relative
µα Viscosité dynamique
Pα Pression de la phase liquide ou gaz
g Vecteur de gravité
a
il Flux massique non-advective de l’air dans la phase liquide
a
Dl Tenseur de dispersion
τ Tortuosité

Dl Tenseur de dispersion mécanique
a
Dm Coefficient de diffusion moléculaire de l’air dans la phase liquide
λ Conductivité thermique
Sl
λsat Conductivité thermique du sol saturée
Sl
λdry Conductivité thermique du sol sec
cs Chaleur spécifique de la phase solide
e
ε Déformation élastique
p
ε Déformation plastique
e
dε Incrément de déformation élastique
p
dε Incrément de déformation plastique
e
εv Déformation volumique élastique
e
dεv Incrément de déformations volumiques élastique
p
εv Déformation volumique plastique
p
dεv Incrément de déformations volumiques plastiques
I Tenseur d’Identité
D Tenseur élastoplastique
h Vecteur qui tient en compte de l’effet du changement de succion sur
les déformation totales

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Variables : Désignation
θ Angle de Lode

p0 Pression de préconsolidation apparente sous une succion nulle
pc Pression de référence
λ(s) Pente de compression vierge à la succion s
κi0 Pente élastique de la courbe de compressibilité
r Paramètre lié à la rigidité du sol quant la succion tend vers l’infini
β Paramètre qui contrôle le taux d’augmentation de la rigidité avec la
succion

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Table des matières

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Table des matières

Table des matières xviii

Introduction générale 1

Partie I : Etude Bibliographique 7


1 Dessiccation des argiles : retrait et fissures 8
1.1 Les effets néfastes de la dessiccation des argiles . . . . . . . . . . . . . . 9
1.2 Fissuration par dessiccation : essais et modélisation . . . . . . . . . . . 14

2 Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la trac-


tion 35
2.1 Rappel des processus physiques de la dessiccation . . . . . . . . . . . . 37
2.2 Essais de traction indirecte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
2.3 Essais de traction directe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51

Conclusion (partie I) 64

Partie II : Etude expérimentale de la dessiccation 66


3 Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja) 67
3.1 Caractérisation climatique de la région de Béja . . . . . . . . . . . . . . 68
3.2 Caractéristiques géotechniques de l’argile étudiée . . . . . . . . . . . . 74

4 Résistance à la traction : essai de traction directe 85


4.1 Préparation des échantillons et procédure des essais de traction . . . . 87
4.2 Résultats expérimentaux des essais de traction directe sur l’argile de Béja 93
4.3 Analyse des résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
4.4 Relation empirique de la résistance à la traction . . . . . . . . . . . . . 109

5 Etude expérimentale de la dessiccation 111


5.1 Expérience de dessiccation sur un échantillon rectangulaire . . . . . . . 112
.

5.2 Effet de la teneur en eau initiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118


5.3 Effet de contact et effet de la forme de l’échantillon . . . . . . . . . . . 120
5.4 Effet d’échelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
5.5 Effet de la taille de l’échantillon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
5.6 Effet de l’épaisseur de l’échantillon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
5.7 Cycles de dessiccation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
5.8 Modélisation analytique du transfert hydrique . . . . . . . . . . . . . . 161

Conclusion (partie II) 168

Partie III : Modélisation et simulation d’un essai de dessic-


cation 170
6 Simulation numérique de l’essai de traction directe 171
6.1 Simulation 2D de l’essai de traction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172
6.2 Simulation tri-dimensionnelle de l’essai de traction . . . . . . . . . . . . 183

7 Simulation numérique du réseau de fissures par dessiccation 194


7.1 Présentation du modèle proposé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195
7.2 Simulations bidirectionnelles des fissures de dessiccation . . . . . . . . . 202
7.3 Simulation d’un échantillon mince et rectangulaire . . . . . . . . . . . . 208

8 Simulation numérique 3D des fissures de dessiccation 215


8.1 La loi de comportement utilisée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 216
8.2 Conditions aux limites imposées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 217
8.3 Résultats des simulations numériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 220

Conclusion (partie III) 232

Conclusion et Perspectives 234

Bibliographie 239
Bibliographie 251

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.

Table des figures 251

Liste des tableaux 261

Annexes 263
Acronymes 265

A Description du code de calcul Code-Bright 266


A.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 267
A.2 Pré-processeur et Post-processeur GID . . . . . . . . . . . . . . . . . . 267
A.3 Programme de calcul Code-Bright . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 268
A.4 Les équations d’équilibre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 269
A.5 Les réstrictions d’équilibre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 270
A.6 Les équations constituves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 270
A.7 Conditions aux limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 274
A.8 Méthodes de résolution numérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 275

B Porosimétrie au mercure : 276


B.1 La porosimétrie au mercure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 277
B.2 Taille des pores : la loi de Laplace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 280
B.3 Le fichier des résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 281

C Tableaux des données : 283

Index 288

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Introduction générale

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Introduction générale

ous introduisons ce mémoire de thèse de doctorat par un rappel de quelques conclu-


N sions du rapport d’évaluation " changements climatiques 2007 " publié par le
Groupement d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC, 2007).
Ce rapport affirme que le réchauffement du système climatique est sans équivoque avec
une hausse des températures moyennes presque partout dans le monde. Entre 1991 et
2000, la tendance linéaire au réchauffement était estimée à 0, 6˚C alors que la valeur
établie pour 1996 − 2005 atteint 0, 74˚C. La hausse de la température moyenne à la
surface du globe est entre 0, 15˚) et 0, 3˚C par décennie entre 1990 et 2005. Le rapport
prédit un réchauffement d’environ 0, 2˚C par décennie au cours des vingt prochaines
années. Comme conséquence au réchauffement, des événements climatiques extrêmes
sont annoncés : précipitations et sécheresses de durées inhabituelles (GIEC, 2007).

En conséquence de ces changements climatiques, se trouvent dans le cœur des risques


naturels, les glissements de terrain, l’effondrement des sols engendrant des dégâts au
niveau des ouvrages (bâtiments, ouvrages d’art, routes, ...), le gonflement et le retrait
des argiles. Nous considérons que ces problèmes sont d’une grande importance pour
notre pays, la Tunisie, et pour tous les pays à climat classé habituellement de semi-
aride. Dans ce contexte nous nous intéressons à l’étude du phénomène de retrait dans
un sol argileux et de ses conséquences en termes de dessiccation. ll est aujourd’hui bien
connu que les argiles de la famille des smectites sont des argiles très actives en termes
d’interactions avec l’eau. En effet, ces argiles sont très déformables sous l’humidification
par un apport d’eau (argiles gonflantes) ou sous le drainage par évaporation (retrait).
Le retrait et le gonflement se déroulement naturellement avec une évolution du degré de
saturation et c’est cette évolution qui conditionne le développement de l’un ou l’autre
des deux phénomènes.

De nombreux ouvrages peuvent être affectés par les désordres ou les instabilités
induits par les phénomènes de retrait et de gonflement. En effet, les argiles gonflantes
développent des contraintes qui se transmettent à l’ouvrage (cas des fondations par
exemple) et entrainent à leur tour des déformations (souvent non réversibles) pouvant
INTRODUCTION.

conduire à des fissures dans les éléments structuraux de l’ouvrage. Le retrait engendre
aussi des déformations irréversibles qui peuvent être à l’origine de dommages dans l’ou-
vrage. Dans les argiles actives, le retrait et le gonflement sont souvent alternés et se
déroulent en cycles répétitifs conduisant à la "fatigue" du sol. Pour le cas du retrait,
les tassements différentiels et la "fatigue" du sol affectent souvent le bâti individuel (ou
d’une manière générale les ouvrages " légers ", le réseau d’eau potable ou d’assainisse-
ment, la voirie et les talus, ...). Pour les bâtiments, par exemple les assureurs dans des
pays comme la France, classent l’effet des cycles retrait-gonflement comme risque natu-
rel. Le coût annuel des dégâts liés à la sécheresse géotechnique se trouve très supérieur
à celui d’autres catastrophes naturelles (Tessier et al., 2006).

Les dégâts de cycles retrait-dessiccation et gonflement, ont principalement deux


causes : (1) les mouvements différentiels suite au gonflement et au tassement par re-
trait, (2) la fissuration par dessiccation qui apparaît dans la couche superficielle du sol.
Pour les pentes, la fissuration des sols est un facteur critique pour la stabilité, parce
que les fissures constituent une zone de faiblesse par laquelle l’eau peut s’infiltrer et
réduire la résistance du sol. L’accumulation des eaux dans les fissures peut aussi causer
des efforts internes de poussée défavorables à la stabilité. La fissuration de l’argile est
aussi critique pour les couches de sol utilisées pour l’isolement de déchets polluants
dans les casiers des décharges contrôlées. Les fissures qui s’y développent, constituent
des chemins privilégiés des infiltrations d’eaux pluviales et du dégagement du gaz de
type méthane très nocif pour l’environnement. Ceci peut d’ailleurs dans certains cas
compromettre l’exploitation de ces casiers. Ce problème est encore plus préoccupant
pour les argiles utilisées pour le stockage souterrain des déchets radioactifs. Les hautes
pressions de gaz dégagées par ces déchets induisent de la fissuration progressive de
l’argile saturée par des processus de dégradation biologique de matériaux organiques.
Elles permettent aussi au gaz contaminant de se propager en dehors de la galerie du
confinement des déchets (Morris et al., 1991; Graham et al., 1983; Tang et Graham,
2000).

Les phénomènes de retrait et de fissuration des sols argileux sont associés à des pé-
riodes prolongées de sécheresse, à une forte exploitation d’eau souterraine, à la présence
d’arbres de haute demande hydrique, etc. En effet, lorsque la couche d’argile active se
trouve sollicitée par des cycles de sècheresse, les déformations qui naissent par retrait
se trouvent empêchées intégralement ou partiellement, ce qui engendre des contraintes
de traction, qui peuvent dépasser la résistance à la traction. Ainsi, comme conséquence
à cela, des fissures se créent et se propagent selon des directions "privilégiées". A titre
d’exemple, dans le nord-occidental de la ville de Bogotà en Colombie, des fissures à la
surface sont apparus il y’a 27 ans. La taille et la densité de ces fissures augmentent
progressivement avec une accélération importante durant la dernière décennie. Des en-

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
INTRODUCTION.

registrements dans quelques emplacements ont montré l’existence de fissures de 20m de


longueur, de 2m d’ouverture (d’épaisseur) et plus de 6m de profondeur (Ávila et al.,
2002; Ávila, 2004). Ces fissures ont dégradé les routes et le transport des personnes et
des animaux est devenu dangereux.

Par ailleurs, au nord de la Tunisie, plus de 75% de terrains agricoles sont couverts
par des argiles actives, et caractérisés par plusieurs cas de glissements de surface. Pour
ces raisons, on a choisit dans ce travail une argile du site de Tibar dans la région de
Béja (au nord ouest de la Tunisie) qui est essentiellement une zone agricole, mais qui
connait une évolution urbaine. Le climat dans cette région est humide en hiver et très
sec en été, ce qui engendre un gradient hydrique important, conduisant à un potentiel
de retrait conséquent. En outre, l’exploitation de la nappe phréatique pour l’irrigation
devient de plus en plus intense, ce qui peut engendrer des fissures similaires à celles
de la ville de Bogotà. Quant à l’origine des fissures par dessiccation, on peut avancer
que celles-ci se produisent quand le sol tend à se contracter suite à une réduction
de l’humidité, et le critère de résistance est violé principalement par des sollicitations
en traction. Ce mécanisme peut paraître simple, mais il est assez complexe quand il
s’agit de formuler un modèle général qui permet de prédire le processus en termes de
conditions de naissance d’une fissure, de sa direction et de la zone de sa propagation et
bien évidemment de ses caractéristiques géométriques (profondeur, épaisseur et angle
de bifurcation en interaction avec d’autres fissures ...).

Le développement de fissures produit des changements significatifs des propriétés


du sol comme la perméabilité, la compressibilité et les résistances au cisaillement et à
la traction. Bien évidemment, l’évolution de ces caractéristiques hydromécaniques est
fonction principalement de l’évolution de l’état hydrique qui peut être liée à la teneur
en eau ou au degré de saturation ou à la succion. Le choix de l’une de ces trois variables
comme variable d’état a été débattu par plusieurs auteurs (Alonso et al., 1999b; Laloui
et al., 2010; Lu et al., 2010; Ferrari et al., 2013; Gens et al., 2013). Indépendamment
des conclusions de ce débat qui pour la majorité retient le degré de saturation comme
variable d’état la plus représentative du comportement hydromécanique d’un sol non
saturé, pour évaluer la réponse du sol face à la variation de la succion, il est nécessaire
d’avoir comme donnée expérimentale la courbe de rétention du sol qui relie l’évolution de
la teneur ou le degré de saturation en fonction de la succion. La courbe de rétention d’eau
dépend du chemin suivi par humidification ou par drainage. La différence de la rétention
d’eau du sol entre les deux chemins constitue un phénomène d’hystérésis. Comme dans
ce travail il s’agit d’étudier la dessiccation par retrait, la courbe de rétention d’eau n’est
recherchée que par un chemin de drainage. Par cette courbe on détermine la valeur de la
succion pour laquelle le sol commence à se désaturer (succion d’entrée d’air : Air entry
value). Ceci est essentiel pour savoir dans quel domaine de succion, le processus de

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
INTRODUCTION.

fissuration par dessiccation est actif (le début et la fin du développement des fissures).

De même, en plus de l’obtention de la courbe de rétention, il est nécessaire de


connaître l’évolution des propriétés du sol quand il y a une variation en succion. Une
des propriétés indispensable dans cette étude est la fonction résistance à la traction-
succion, qui nécessite nécessairement la réalisation d’essais de traction avec succion
contrôlée. Cependant, il n’est pas aisé de réaliser des tels essais, particulièrement sur
les échantillons d’argiles à des teneurs en eau relativement élevées (par exemple du côté
humide de l’optimum Proctor (Ammeri, 2009). Dans ce travail, nous nous intéressons
au comportement hydro mécanique d’une argile, provenant du site de Tibar, soumise à
des conditions de dessiccation. Il s’agit précisément de reconstituer les différentes phases
du comportement de cette argile depuis un état initial (à une teneur en eau donnée),
jusqu’à un état final où elle devient sèche. Ceci est afin de cerner les facteurs favorisant
l’initiation de la fissuration. Notre étude comporte deux contributions complémentaires.
La première est expérimentale à plusieurs volets. Le premier volet se base sur la caracté-
risation physique, minéralogique et mécanique de l’argile étudiée. Le second est l’étude
de la résistance à la traction avec des essais bien appropriés dans des conditions de non
saturation contrôlées. Le troisième volet se base sur l’investigation expérimentale du
réseau de fissures en étudiant son évolution sous des effets de chemins hydriques mono-
tones ou cycliques. Notre deuxième contribution est basée sur une résolution numérique
d’un problème couplé hydro-thermo-mécanique du phénomène retrait-dessiccation.

Ce mémoire contient trois parties :

La première partie présente une étude bibliographique composée de deux chapitres.


Le premier chapitre est dédié à la dessiccation, le retrait et la fissuration dans
les argiles. Nous y présentons d’abord les effets néfastes de la dessiccation sur
les constructions. Ensuite, nous présentons une synthèse de travaux antérieurs
portant sur les études expérimentales et les travaux de modélisation sur les fissures
de dessiccation (Lecocq et Vandewalle, 2003; Vogel et al., 2005b; Sima et al., 2013;
Marcelo et al., 2013). Le second chapitre contient une synthèse des différentes
méthodes utilisées dans la littérature pour la mesure de la résistance à la traction
d’un sol fin.
La seconde partie est composée de trois chapitres présentant notre étude expéri-
mentale sur l’argile de Tibar. Dans le premier chapitre de cette deuxième partie,
nous exposons une caractérisation minéralogique et physique de cette argile. Le
second chapitre est consacré à une étude expérimentale sur la résistance à la trac-
tion en fonction de la porosité et de la succion. Enfin, le troisième chapitre, décrit
notre contribution expérimentale sur la quantification des fissures, et l’effet des
conditions hydro-thermiques sur les réseaux de fissures par dessiccation. L’effet

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
INTRODUCTION.

des cycles d’humidification-drainage sur le réseau de fissures est remarquable et à


notre connaissance il n’y a pas dans la littérature d’études détaillées sur cet effet.
L’étude des mécanismes et des variables qui interviennent dans le processus de fis-
suration des sols par dessiccation, permet d’avancer dans la compréhension de ce
phénomène afin de réduire la marge d’incertitude des modèles de prévision. Cette
partie contient aussi la prédiction de la teneur en eau et du débit évaporé lors
du drainage des échantillons. Cette prédiction est faite selon une approche analy-
tique résolvant les équations fondamentales d’écoulement (par diffusion) en tenant
en compte des conditions aux limites aux quelles les échantillons sont réellement
soumis. Une comparaison avec les résultats expérimentaux est faite.
La troisième partie de ce mémoire se place dans ce contexte et présente notre mo-
délisation et nos simulations numériques des fissures par dessiccation. Le premier
chapitre de cette partie présente la simulation de l’essai de traction directe. Le
deuxième chapitre présente la simulation d’un réseau de fissures d’échantillons à
faibles épaisseurs et de formes géométriques différentes. Afin d’étudier le rôle de
l’épaisseur d’un échantillon sous les conditions de dessiccation, une étude numé-
rique tridimensionnelle est présentée dans le troisiéme chapitre de cette partie.
Ceci a permis de prédire la profondeur des fissures ainsi que la répartition de
la porosité et de la teneur en eau au cours de la dessiccation en fonction de la
profondeur. Les résultats de cette étude numérique sont analysés et comparés à
ceux de l’expérience. Une analyse critique de la méthodologie de l’interprétation
qu’on peut adopter pour les essais est menée à partir des résultats de simulation
sur des échantillons épais (profils de teneur en eau, de la porosité et de la succion
en fonction de la profondeur).

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Partie I : Etude Bibliographique

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1

Dessiccation des argiles : retrait et


fissures

Sommaire
1.1 Les effets néfastes de la dessiccation des argiles . . . . . . 9
1.2 Fissuration par dessiccation : essais et modélisation . . . 14
1.2.1 Fissures unidirectionnelles (Lecocq et Vandewalle, 2003) . . 14
1.2.2 Fissures bidirectionnelles Vogel et al. (2005a) . . . . . . . . . 20
1.2.3 Aperçu sur la modélisation de Vogel et al. (2005b) . . . . . . 25
1.2.4 Aperçu sur la modélisation de Sima et al. (2013) . . . . . . . 31
1.2.5 Mesure de la profondeur des fissures : . . . . . . . . . . . . . 33
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.1. LES EFFETS NÉFASTES DE LA DESSICCATION DES ARGILES

Le mot dessiccation est utilisé dans plusieurs domaines : en médecine, en


agronomie et en biologie (dessiccation de plantes ou de tout organisme vivant
exposé à une atmosphère sèche), et pour les géomatériaux (dessiccation des
sols, dessiccation des bétons). Le mot "dessiccation" désigne le processus de
soustraction de l’humidité, généralement par évaporation et donc, associé à
une perte de liquide à travers sa transformation en gaz. Pour certains, le
mot "dessiccation" est synonyme de "drainage".

L’expression "fissure de dessiccation" a été introduite par les géologues dans


le XIX ème siècle afin de nommer une fissure produite dans une couche d’ar-
gile pendant le drainage. Dans la pratique de l’ingénierie de mécanique des
sols, la dessiccation est communément définie comme drainage (perte d’eau)
par évaporation en se référant à un mécanisme de pré-consolidation, soit à
un mécanisme d’invasion d’air (Terzaghi et al., 1996) . La dessiccation af-
fecte les sols à la fois en surface et en profondeur, ce qui rend le sol plus
rigide et enfin très dur, conduisant à la formation d’une "croûte de drai-
nage" (Jamiolkowski, 1985) ou "croûte desséchée", qui peut parfois avoir des
caractéristiques semblables à celles d’une roche tendre. Les fissures de des-
siccation qui apparaissent, sont parfois appelées " fissures de retrait". Le
processus de"dessiccation" peut induire plusieurs conséquences sur de nom-
breux paramètres hydromécaniques et mécaniques.

Dans ce mémoire, nous réservons le mot "dessiccation" au processus de dimi-


nution de la teneur en eau dans un volume de sol par principalement l’éva-
poration, tandis que l’expression "retrait de drainage", ou tout simplement
"retrait", correspond à la diminution de ce volume pendant la dessiccation.
Le retrait peut donc se dérouler, avec ou sans développement de fissures.

1.1 Les effets néfastes de la dessiccation des argiles

Les fissures par dessiccation constituent un phénomène préoccupant en géotech-


nique. En effet, dans une structure contenant une argile active soumise à la dessic-
cation, une fissuration peut apparaître et conduire à des dommages. Les fissures par
dessiccation constituent des chemins d’écoulement d’eau qui peuvent contribuer à l’aug-
mentation de la conductivité hydraulique et ultérieurement, pour certains ouvrages, à
la contamination des sols et des eaux souterraines.

Les fissures par dessiccation dans les noyaux des barrages et les talus peuvent
conduire à la dégradation globale de ces ouvrages. En outre Morris et al. (1992); Ye-
siller et al. (2000) et Terzaghi et al. (1996) mentionnent que la présence de fissures par
dessiccation peut rendre le sol fortement compressible au point d’affecter la stabilité

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.1. LES EFFETS NÉFASTES DE LA DESSICCATION DES ARGILES

des murs de soutènement. Le problème de dessiccation et affaissement des sols affecte


même les chaussées. Dans certains cas il affecte les chaussées au niveau des culées des
ponts (Nahlawi et al., 2004a).

Le processus de dessiccation peut aussi être une cause d’affaissement pouvant en-
gendrer de graves conséquences dans les périodes de sécheresse et peut être la cause de
dommages dans des bâtiments sous climat aride, mais aussi dans les pays européens avec
climat tempéré. L’évaporation est bloquée à la surface des sols situés sous les bâtiments
et la teneur en eau de ces sols varie légèrement tout au long de l’année. Toutefois, près
de la façade du bâtiment, le gradient hydrique augmente pendant une période de séche-
resse. Cela conduit à des tassements différentiels qui se concentrent près des murs et des
coins de la construction, comme indiqué dans la figure (1.1) représentant une maison
ruinée et basculée vers la contre pente dans le gouvernorat de Jendouba. Pendant le re-
tour de la période humide, ces fissures et même les microfissures constituent un chemin
d’écoulement d’eau et par la suite, une cause de glissement de terrain. Le phénomène
est amplifié lorsque la construction est bâtie sur une pente, lorsque les fondations sont
superficielles et lorsqu’un sous-sol existe sous une partie de la construction.

a) b) c)

Figure 1.1 – Maison ruinée et basculée vers la contre pente dans le gouvernorat de
Jendouba (année 2007)

Les conséquences sur le bâtiment sont principalement les fissures des façades souvent
en diagonale, et l’initiation des fissures a lieu à côté des ouvertures (figures 1.1.a, 1.1.b
et 1.1.c) conduisant à la séparation des blocs de construction et la délocalisation du
dallage et la rupture des tuyaux. Ces dommages ont été classés dans les catastrophes
naturelles en France et ils deviennent de plus en plus importants en Tunisie à cause de
la croissance démographique, et l’augmentation de la température moyenne annuelle.

Les couches d’argile peuvent être utilisées comme des barrières contre la contamina-
tion des eaux souterraines, en profitant de la faible conductivité hydraulique de l’argile.
Si la fissuration se produit, la perméabilité du matériau de revêtement peut passer de
10−9 m.s−1 pour un sol fin et intact à 10−6 m.s−1 pour le même matériau après fissuration

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.1. LES EFFETS NÉFASTES DE LA DESSICCATION DES ARGILES

par dessiccation (Albrecht et Benson, 2001).

Au moment de la construction d’un revêtement d’argile, les fissures peuvent se pro-


duire dans le matériau humide qui reste exposé à l’air et soumis à des pertes d’eau par
évaporation (Daniel et Wu, 1993). L’humidification et la dessiccation cyclique, peuvent
conduire à une plus grande propagation de fissures (Kleppe et Olson, 1985). Comme
conséquence directe, le mouvement de l’eau dans et hors des décharges n’est plus em-
pêché. Les décharges publiques peuvent ensuite diffuser dans le sol d’accueil. (Une
alternative récente pour les couches d’isolation dans les décharges publiques consiste
à utiliser des couches d’argile emprisonnées entre deux couches de géo-synthétiques
"géo-synthétiques bentonitiques").

À l’heure actuelle, dans certains pays, les programmes de stockage des déchets nu-
cléaires prévoient un stockage géologique de bidons contenant des déchets nucléaires
générant de la chaleur. Ces bidons sont enfouis dans les galeries souterraines. Ces tun-
nels sont remplis avec un sol compacté. La conception générale du stockage géologique
s’appuie sur le concept de multi-barrières. Les barrières de faible perméabilité sont
construites successivement. Dans le concept de dépôt géologique profond, les fissures
peuvent également présenter une menace potentielle, affectant l’excavation dans le sol
autour d’une galerie souterraine. Une zone de fissures peut se former dans l’argile. Cela
a été observé dans les deux galeries de test profond de 250m percées dans du schiste
à Toumemire (Sud de la France) (Ramambasoa et al., 2000). Quelques semaines après
l’excavation, des fissures profondes de quelques décimètres sont apparues à la surface
des galeries, formant un réseau de fissures régulièrement espacées de 20cm en moyenne
(figure 1.2).

Figure 1.2 – Fissure de dessiccation, Tournemire, dans une zone de stockage souterrain
de déchets nucléaires, France (Péron, 2008a; M’Jahad, 2012)

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Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.1. LES EFFETS NÉFASTES DE LA DESSICCATION DES ARGILES

Morris et al. (1992) et Abu-Hejleh et Znidarcic (1995) signalent une autre situation
où les fissures par dessiccation sont préoccupantes : au cours des processus d’exploitation
minière par dragage, une grande quantité de terre cuite peut être déposée dans les
installations d’élimination qui sont directement exposées à l’air.

Les fissures ont aussi un impact sur le transport de gaz, l’humidité et les nutriments
aux racines des plantes (Hillel et Rosenzweig., 1989). Cette situation illustre le vaste
domaine de la physique du sol et de l’agriculture, où les processus de dessiccation sont
aussi importants.

Désordres dans quelques ouvrages

a) 

  

b)   

Figure 1.3 – a) Poteau électrique penché sous l’effet du glissement sur la pente (Béja),
b)Dégât d’un effondrement de terrain sur une route (Siliana)

Les désordres dont l’origine est liée à la dessiccation et au retrait des argiles, sont
illustrés à travers des exemples de structures et ouvrages déstabilisés. Au niveau des
escarpements, quelques poteaux électriques penchés sous l’effet du glissement sur la

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.1. LES EFFETS NÉFASTES DE LA DESSICCATION DES ARGILES

pente, à priori provoqué par des mouvement de terrain par retrait avec de la dessiccation
(figure 1.3).

Dans le nord-occidental de la ville de Bogotá (Colombie), des fissures superficielles


sont apparus il y’a approximativement 27 ans. La taille et la densité de ces fissures
augmentent progressivement d’après la description des habitants du lieu, et avec une
accélération importante dans les dernières sept années. La zone est principalement ru-
rale, à forte exploitation d’eau souterraine utilisée pour l’agriculture et particulièrement
la culture industrielle de fleurs. Dans quelques emplacements des fissures de 20m de lon-
gueur, 2m d’ouverture et plus de 6m de profondeur ont été observées (Ávila, 2004). Dans
le sud de l’Espagne des fissures de taille similaire commencent à s’ouvrire (figure 1.4).

Ces fissures provoquent des dommages dans les routes de la zone, et affectent l’utili-
sation des terres parce qu’ils rendent dangereux le transit des personnes et des animaux
et réduisent le secteur cultivable. Dans la zone urbaine, qui a des caractéristiques géo-
logiques semblables à celle de la zone rurale, le problème est moins grave. Toutefois, on
observe dans beaucoup de sols superficiels la présence de petites fissurations qui sont
dues à la dessiccation superficielle des terrains.

Figure 1.4 – Une fissure de 1.5Km de longueur s’ouvre dans le sud de l’espagne.

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2. FISSURATION PAR DESSICCATION : ESSAIS ET MODÉLISATION

1.2 Fissuration par dessiccation : essais et modéli-


sation

La naissance des fissures par dessiccation se produit lorsque les forces de traction
qui s’opposent au retrait dépassent la résistance à la traction du sol. Ce mécanisme,
simple en apparence, conduit à de nombreuses questions concernant l’initiation et la
propagation des réseaux de fissures et les changements radicaux dans les propriétés
du sol comme la perméabilité, la compressibilité et la résistance. Plusieurs travaux ont
tenté d’expliquer les phénomènes de fissuration dans les sols, (Lachenbruch, 1961a; Tow-
ner, 1987; Abu-Hejleh et Znidarcic, 1995; Ayad et al., 1997; Konrad et Ayad, 1997b,a;
Groisman et Kaplan, 1994).

1.2.1 Fissures unidirectionnelles (Lecocq et Vandewalle, 2003)

Aperçu sur les expériences de Lecocq et Vandewalle (2003)

Pour étudier les aspects dynamiques de l’ouverture des fissures qui se produit dans
les argiles par le phénomène de retrait dû à la dessiccation, quelques essais unidirec-
tionnels ont été réalisés (Kodikara et al., 2000; Lecocq et Vandewalle, 2003; Mbemba,
2010; Amarasiri et al., 2011). Lecocq et Vandewalle (2003) ont réalisé une étude expéri-
mentale sur une lame mince d’argile de faible largeur. Ils ont employé une longue ligne
étroite d’argile afin d’obtenir des fissures seulement dans la direction perpendiculaire à
la ligne. Les ruptures divisent la ligne d’argile en petits segments (figure 1.5).

Figure 1.5 – Suivi de l’apparition et l’évolution des fissures (Lecocq et Vandewalle,


2003)

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.1 Fissures unidirectionnelles (Lecocq et Vandewalle, 2003)

Figure 1.6 – Suivi de l’apparition et de l’évolution des fissures (Costa et Kodikara,


2008)

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Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.1 Fissures unidirectionnelles (Lecocq et Vandewalle, 2003)

Lecocq et Vandewalle (2003), ont mis l’argile saturée, caractérisée par un fort ré-
trécissement lors de la dessiccation (argile de Tournai, Belgique), sur une plaque de
verre horizontale avec les dimensions suivantes : " l = 7mm; L = 200mm; H = 5mm
". L’échantillon est en contact avec le verre sur sa face inférieure ; les autres faces sont
en contact direct avec l’air. L’échantillon a été laissé pour sécher. Des photos ont été
prises toutes les 2 minutes, et cela pendant quelques heures avec un appareil placé à 30
cm au-dessus de l’échantillon. Comme indiqué dans la figure (1.5) et pour mieux voir
les fissures dans l’argile ils ont eu recours à un éclairage latéral.

Un essai similaire a été fait par Costa et Kodikara (2008) et la variation du résau
des fissures avec des pas de temps constants est présentée dans la figure (1.6). Ávila
et al. (2013) présentent un autre type d’essai undimensionnel mais en utilisant un moule
ayant une forme en I conçu par Ávila (2004). Ils présentent trois échantillons soumis à
des conditions de dessiccation et montrent que les fissures ont le même comportement
pour les trois essais (figure 1.7.a). Ils expliquent le comportement par la concentration
des contraintes dans les zones fissurées (figure 1.7.b).

20

20
40
35

10
Forces de réactions

c b k j
Forces d'actions
a l

1 2 3
f g
Parois de reaction

d e h i

Fissure tertiaire
Fissure primaire

a) b) Fissure secondaire

Figure 1.7 – Trois échantillons dans un cycle de dessiccation présentés par Ávila et al.
(2013).

Dans les techniques d’analyse d’image, un logiciel de traitement d’image (ImageJ,


écrit en Java) permet de compter le nombre de pixels noirs dans chaque fissure pour
chaque trait horizontal de l’image. Ceci nous donne le diagramme spatiotemporel qui
représente l’évolution des fissures en fonction du temps.

La figure (1.8) représente la dynamique des fissures pour 700 minutes. Les fissures
sont numérotées selon leur ordre d’apparition. L’apparition et l’évolution des fissures
peuvent être vues sur le diagramme de la figure (1.9). Chaque courbe représente l’évo-

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.1 Fissures unidirectionnelles (Lecocq et Vandewalle, 2003)

a) b)

Figure 1.8 – Apparition des fissures au cours de la dessiccation (Lecocq et Vandewalle,


2003). Les fissures sont numérotées selon leurs ordre d’apparition.

lution d’une fissure seule et la courbe en gras représente le cumul de toutes les fissures.

Les principales observations qui peuvent être faites à partir de ce graphe sont :
– Le taux d’ouverture cumulé pour toutes les fissures est presque constant (20µm/min)
pendant la période de dessiccation de l’argile, puis il disparaît progressivement.
Le taux d’ouverture cumulé de toutes les fissures est équivalent au taux de retrait
de l’argile dans la partie d’observation.
– Toutes les fissures montrent approximativement le même comportement à travers
la même cinétique. Les taux d’ouverture diminuent progressivement de la valeur
maximale initiale (quand la première fissure apparaît) jusqu’à s’annuler quand
l’argile commence à être sèche.
– Une nouvelle fissure apparaît en moyenne toutes les 50mn.

Aperçu sur la modélisation de Lecocq et Vandewalle (2003)

Comportement individuel des fissures : D’après les essais de dessiccation effec-


tués par Lecocq et Vandewalle (2003); Nahlawi et Kodikara (2006); Costa et
Kodikara (2008) et Amarasiri et al. (2011), sur des échantillons d’argile à géomé-
trie unidirectionnelle (la longueur est très importante par rapport à la largeur et
à l’épaisseur), le retrait n’est accompagné de fissures que si le support sur lequel

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Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.1 Fissures unidirectionnelles (Lecocq et Vandewalle, 2003)

Figure 1.9 – L’élargissement de différentes fissures au cours du temps et la largeur


cumulée de toutes les fissures (Lecocq et Vandewalle, 2003)

repose les échantillons engendre du frottement. En effet, ce frottement fait naître


des efforts de traction dans l’échantillon qui sont la réponse aux déplacements
induits par retrait. Lorsqu’en un point la contrainte de traction atteint la valeur
de résistance de traction du matériau la rupture a lieu en ce point.

Figure 1.10 – Ouverture d’une fissure (Lecocq et Vandewalle, 2003)

Lecocq et Vandewalle (2003) présentent un modèle pour l’ouverture des fissures


dans lequel le taux de déplacement ou la vitesse de retrait de l’échantillon V et
l’effort de cisaillement ou de frottement F à l’interface échantillon-support, sont
reliés par une loi visqueuse linéaire (figure individuelle et 1.11) :

F = α.V (1.1)

Où α est le coefficient visqueux de frottement (Brener et Marchenko, 2002) .


Comme le retrait est peu variable (inférieur à 20µm/min), (Lecocq et Vandewalle,
2003), l’évolution est supposée quasi-statique, et l’effort de cisaillement F est donc
égal à l’effort de tension dans l’argile : T

F =T (1.2)

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Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.1 Fissures unidirectionnelles (Lecocq et Vandewalle, 2003)

Figure 1.11 – Modèle rhéologique à considérer

Les auteurs supposent que l’effort de tension dans l’échantillon argileux "unidi-
rectionnel" suit une loi élastique linéaire :

T = k.∆x; avec ∆x = x∞ − x (1.3)

Où x est la position actuelle du bord de fissure, x∞ est la position finale du bord


de fissure et k est la raideur élastique. En combinant les équations (1.1)-(1.3) nous
obtenons :
dx k
V = = ∆x (1.4)
dt α
La solution de cette équation différentielle est comme suit :

x(t) = x∞ (1 − e− α (t−t0 ) )
k
(1.5)

t0 est l’instant correspondant à l’ouverture de la fissure. Quand une fissure se


forme, on obtient l’épaisseur selon l’équation suivante :

l(t) = l∞ (1 − e− α (t−t0 ) ) −→ pour t > t0


k
(1.6)

Comportement collectif : Lecocq et Vandewalle (2003) considèrent que l∞ décroit li-


néairement avec le temps. Ils emploient l’équation (1.6) afin de représenter graphi-
quement l’évolution de la largeur cumulée pour plusieurs fissures. La figure (1.12)
représente l’évolution de la largeur de six fissures apparaissant successivement.
L’évolution de la largeur de la fissure m est exprimée comme suit :
(50m−t)
l(t) = 0.2(10 − m)(1 − e 100 ) −→ pour t > t0 (1.7)

Avec :
– m : Numéro de la fissure
– t : Temps
La somme représentée dans la figure (1.12) considère seulement les valeurs posi-
tives de l’ouverture de fissure. Ces résultats sont semblables à ceux présentés dans
la figure (1.9).

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.2 Fissures bidirectionnelles Vogel et al. (2005a)

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Figure 1.12 – Simulation de six fissures d’après l’équation (1.7)

Interaction entre les fissures : Les fissures, apparaissent et se propagent d’une ma-
nière dépendante les unes des autres. La figure (1.12) montre l’influence, de l’ap-
parition d’une nouvelle fissure sur une fissure existante et sur le taux d’ouverture
de la fissure existante (une fissure commence à se stabiliser lorsque une nouvelle
fissure voisine commence à ce propager). Dès que la deuxième fissure apparaîtra,
le taux d’ouverture de la première fissure décroit et atteint presque la moitié de
la valeur initiale. Un cas semblable d’influence peut être vu dans les figures (1.8
et 1.9) entre la fissure 1 et les fissures 3 et 4 qui apparaissent de chaque côté.

1.2.2 Fissures bidirectionnelles Vogel et al. (2005a)

Nous présentons ici l’expérience de Vogel et al. (2005a) menée sur deux mélanges
de sable et de bentonite désignés SB1 : 1 et SB5 : 1. Le sable et la bentonite ont
été mélangés avec de l’eau en utilisant un mélangeur pour obtenir une pâte avec une
homogénéité optimale. La teneur en eau était 70% pour SB1 : 1 et 160% pour SB5 : 1.
Les mélanges ont été distribués sur des plaques de verre. La couche d’argile avait une
épaisseur constante de 5mm. La surface a été uniformément éclairée avec la lumière
oblique de quatre lampes d’halogène, et un appareil-photo numérique a été installé
pour enregistrer la surface pendant la dessiccation à intervalles de temps fixes (20mn).
Les deux expériences ont été effectuées successivement en utilisant la même installation
expérimentale et les mêmes conditions pour la dessiccation en termes de température

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Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.2 Fissures bidirectionnelles Vogel et al. (2005a)

et l’humidité relative. Les fissures obtenues après dessiccation complète sont présentées
dans la figure (1.13). Dans cette figure, seulement la partie centrale de 20/20 centimètre
est présentée. La résolution des images numériques est de 2pixels/1mm.

Figure 1.13 – Réseau de fissures après la dessiccation des mélanges du sable (S) et
de la bentonite (B), SB1 : 1 (à gauche) et SB5 : 1 (à droite), dans une section carrée
de côté 20cm. La partie cadrée de SB1 : 1 est employée dans les figures suivantes pour
illustrer les différentes analyses. (Vogel et al., 2005a)

Dans la figure (1.13) le contraste dans le niveau de gris entre les fissures et les
agrégats était suffisamment élevé, de sorte que les images numériques obtenues peuvent
être segmentées en séparant les fissures et les agrégats en utilisant un seuil de gris
simple. Les valeurs grises étaient localement différentes en raison de la dessiccation non-
uniforme de l’argile à cause de la circulation d’air dans les fissures pendant l’expérience.

Pour la segmentation de chaque image i, Vogel et al. (2005a) ont employé l’image
segmentée de l’étape précédente i − 1. Une fois qu’une fissure était détectée en un point
donné, ce point est attribué au réseau de fissures également dans les images suivantes.
Les fissures apparaissent dans quelques endroits, et commencent à se propager. À partir
d’une certaine longueur, la fissure se propage en se partageant en deux, généralement
sous un angle de 120˚. En outre, si une fissure en propagation rencontre une fissure
existante elle change de direction de façon à la rejoindre sous un angle de 90˚(figure 1.14
et 1.15).

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.2 Fissures bidirectionnelles Vogel et al. (2005a)

Figure 1.14 – Différentes étapes de formation des fissures pendant la dessiccation dans
la section carrée de SB1 :1

Mesures géométriques

Nombres de Minkowski : Pour mesurer la dynamique du réseau de fissures, Vogel


et al. (2005a) utilisent les trois caractéristiques suivantes : la surface A, la longueur
L, et la topologie mesurée par le nombre d’Euler des fissures.
Le premier nombre de Minkowski, M0 est toute la surface des fissures.

M0 = dΩ = A(X)[L2 ] (1.8)

Où on considère l’ensemble de Pixels noirs X dans des images binaires et Ω tout


le domaine de l’image. L’autre nombre de Minkowski M1 , est défini comme une
intégrale sur la frontière de la partie X

M1 (X) = ds = L(X)[L] (1.9)
δX

Pour comparer des images de tailles différentes, on rapporte les nombres de Min-
kowski à la taille de l’image pour obtenir des densités de Minkowski.
Mk (X)
mk (X) = (1.10)

Angles de bifurcation : Les angles de bifurcation constituent une caractéristique
d’un réseau de fissures. Les configurations de base sont montrées dans la fi-
gure (1.15), où les Pixels de fissures sont marqués, les Pixels de matrice sont
indiqués par un cercle, et les Pixels qui ne sont pas appropriés sont vides. Le
Pixel central a été enlevé. Ceci a été fait dans un processus itératif jusqu’à ce
qu’aucun Pixel superflu ne soit présent. De cette façon, des couches successives
sont enlevées, de telle façon que le squelette se forme au centre de la structure.

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Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.2 Fissures bidirectionnelles Vogel et al. (2005a)

De ce fait, les points de branchement apparaissent avec des angles bien définis
(figure 1.15). Les points de branchement sont définis comme des Pixels qui ont
plus de deux voisins. De ce fait, seuls les quatre voisins directs de chaque Pixel
sont considérés. L’angle de la bifurcation a été mesuré après placement d’un cadre
de 7pixels centrés au point de branchement. Les angles pris en considération sont
compris entre 0˚ et 180˚. Ils sont divisés en 12 classes correspondant au nombre
d’angles qui peuvent être définis dans une grille de Pixels. Ceci constitue des
classes ayant une largeur de 15˚.

Figure 1.15 – Exemple pour la détermination de l’angle de bifurcation, zone marquée


sur la figure (1.13)

Pour les deux expériences SB1 : 1 et SB5 : 1 Vogel et al. (2005a) ont constaté
que le rétrécissement diminue lorsque le pourcentage d’argile diminue. Cela signifie que
la densité de surface des fissures à l’état final diminue lorsque le pourcentage d’argile
diminue. En outre, la dynamique des fissures n’est pas la même pour les deux échan-
tillons, SB1 : 1 commence à se rétrécir avant SB5 : 1. La vitesse de rétrécissement pour
SB1 : 1 est plus importante que celle de l’échantillon SB5 : 1. Le même phénomène est
constaté pour la densité des longueurs.

L’évolution de la topologie des fissures montre que la formation du réseau de fissures


se fait plus rapidement pour SB5 : 1 que pour SB1 : 1. Par contre la densité de longueur
du réseau final de fissures est identique, mais il existe une légère différence entre les
deux échantillons pendant la période de dessiccation. La densité de surface de fissures
est moins importante pour SB5 : 1 à cause du retrait plus intense de SB1 : 1 qui est
plus riche en argile. La forme finale du réseau de fissure est formée pour SB5 : 1 avant
SB1 : 1. Pour l’échantillon SB1 : 1 on remarque qu’on a des particules plus petites et
des fissures plus larges, que pour SB5 : 1. Ceci apparaît sur la figure (1.13). Les densités
de longueur de fissure pour les deux échantillons sont presque identiques 3cm/cm2 . Par
conséquent, ce paramètre peut être invariable pour quelques types d’argile. Mais il faut
faire d’autres expériences pour vérifier la variation de ce paramètre en fonction de la

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.2 Fissures bidirectionnelles Vogel et al. (2005a)

Figure 1.16 – Evolution de la densité des fissures et longueur des fissures en fonction
du temps.

hauteur de l’échantillon. Ceci sera étudié ultérieurement au chapitre 5.

Figure 1.17 – Distribution des angles de bifurcation après sept intervalles de temps
SB1 :1 (à gauche) et SB5 :1 (à droite)

Les angles de la bifurcation sont représentés dans la figure (1.17). On remarque


qu’il y a deux maximums dans la distribution des angles, au voisinage de 120˚ et de
90˚. Pour Prat et Bazant (1997) et Prat et al. (2002) la formation des fissures dans
le sol commence à partir de la surface et pénètre dans le sol jusqu’à une profondeur
qui dépend des conditions aux limites. Au cours de la dessiccation, la formation et la
propagation des fissures dépend essentiellement des contraintes de traction produites
suite à la perte d’eau dans le sol. Ces contraintes de traction, ainsi que la rigidité du
sol, varient avec le degré de saturation et la porosité du sol.

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.3 Aperçu sur la modélisation de Vogel et al. (2005b)

1.2.3 Aperçu sur la modélisation de Vogel et al. (2005b)

Figure 1.18 – Croquis du raccordement de deux nœuds aux points par un ressort de
raideur K et de longueur initiale λ

Le modèle est dèdié à une couche d’argile mince et rectangulaire dans la quelle la
formation des fissures est due au retrait lent de l’argile en raison de l’évaporation de
l’eau. La période caractéristique de l’évaporation est supposée assez longue pour éviter
les gradients de teneur en eau dans la couche mince. La couche d’argile est modélisée
par un réseau triangulaire bidimensionnel de ressorts élastiques. Chaque nœud est relié
à ses six voisins, par des ressorts de raideur K et de longueur initiale λ, (Figure : 1.18).
Par conséquent, la déformation axiale dans le ressort reliant les deux nœuds est donnée
par :
|Xi − Xj |
εij = −1 (1.11)
λ
La force totale agissant sur un nœud i est :


6
Xi − Xj
Fi = Kij [|Xi − Xj | − λ] (1.12)
i=1 |Xi − Xj |

L’énergie élastique totale de chaque nœud est donnée par la formule suivante :

1∑ 6
Ei = Kij [|Xi − Xj | − λ]2 (1.13)
2 i=1

La dessiccation est simulée par une réduction incrémentale de la longueur des res-
sorts relâchés λ en partant de la valeur λ = |xi − xj | = 1 qui est la distance entre les
nœuds dans le treillis initial et dans un système d’unités arbitraires. Si la déformation

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.3 Aperçu sur la modélisation de Vogel et al. (2005b)

εij dans un ressort dépasse une déformation critique εbij le ressort casse et les nœuds se
déplacent pour occuper une nouvelle position à énergie minimale (Equation : 1.13). Les
nouvelles positions des nœuds sont obtenus en imposant la condition (1.14) :

Fi = 0 ∀i (1.14)

Dans ce modèle, le déplacement d’ un nœud |x′i −xi | dépend de Fi . Cependant, Vogel


et al. (2005b) ne permettent le déplacement que si Fi dépasse un certain frottement
µ. Ce dernier est un paramètre du modèle, qui est présenté par Vogel et al. (2005b)
comme l’adhérence statique, des nœuds. Ce paramètre constitue d’ailleurs la différence
la plus importante avec les autres modèles basés sur les éléments rhéologiques, où le
"frottement" n’est pas pris en compte.

Une fois qu’un nœud est déplacé après la rupture d’un ou plusieurs ressorts associés,
il s’effectue une redistribution d’énergie aux nœuds adjacents. Le treillis entier tend
vers un nouvel état d’énergie minimale. À chaque itération ∆t seuls les nœuds où un
ou plusieurs ressorts associés sont cassés, sont considérés. Cette relaxation itérative du
treillis présente une autre caractéristique de ce modèle qui définit le nombre d’itérations
exécutées chaque fois qu’un ressort est cassé.

Figure 1.19 – L’organigramme du modèle (gauche), un exemple d’un treillis après les
premiers ressorts cassés

L’organigramme de base du modèle est donné dans la figure (1.19) avec un exemple
de treilli contenant une fissure. Pour présenter le phénomène aléatoire de l’apparition
des fissures dans une argile, Vogel et al. (2005b) introduisent une distribution des seuils
de déformation critique εbij . La propagation d’une fissure individuelle peut rencontrer
"de la résistance" de la part d’un ou plusieurs ressorts, par la suite elle va changer de
direction pour s’orienter vers le ressort de faible résistance en tension. Un angle de

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.3 Aperçu sur la modélisation de Vogel et al. (2005b)

120˚est le plus susceptible d’avoir lieu. Ceci constitue aussi une propriété du réseau de
fissures obtenu par le modèle de Vogel.

Les ressorts sont relâchés dans la direction perpendiculaire à la fissure. Par contre
ils sont tendus lorsqu’ils sont disposés parallèlement. En conséquence, si une fissure
s’initie et approche une fissure existante, une coalescence des deux fissures à 90˚ est
la plus probable. Ceci reproduit une troisième propriété qui est fréquemment observée
dans la dynamique des fissures. Enfin, on peut dire que ce modèle peut reproduire la
formation d’un réseau de fissures, mais il reste un modèle rhéologique limité par le fait
qu’il n’intègre pas les phénomènes physiques qui sont complexes et qui sont en réalité
à l’origine de la dessiccation et donc de la fissuration.

Comme illustration des résultats de de ce modèle rhéologique, la figure (1.20) re-


présente un exemple de réseau de fissures, ainsi que la distribution de l’énergie interne
dans le système. Les déplacements des nœuds aux frontières sont fixés. On remarque
que les grands efforts se trouvent au bout des fissures qui sont en cours de développe-
ment, également aux courbures des fissures ou au centre des agrégats. Par conséquent
des nouvelles fissures vont être créées à ces endroits.

Figure 1.20 – Différentes étapes de formation dans le modèle de fissure. Les valeurs
grises sont proportionnelles à l’énergie des ressorts, les fissures sont représentées en noir.
Des valeurs grises plus lumineuses représentent un effort plus élevé (Vogel et al., 2005b).

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.3 Aperçu sur la modélisation de Vogel et al. (2005b)

Présentation des simulations de Vogel et al. (2005b)

Dans la suite on présente la réponse du modèle de Vogel et al. (2005b) pour différents
paramètres. En effet, en fixant le taux de déformation R à 0.25, on représente dans la
figure (1.21) différents résultats de simulation pour plusieurs valeurs d’hétérogénéité,
de frottement et d’intensité de relaxation (Vogel et al., 2005b).

Figure 1.21 – Modèles de fissures simulées avec différentes hétérogénéités, différents


frottement et différentes intensités de relaxation. Les séries P 1−P 2, P 1−P 3, et P 1−P 4
sont soumises à plusieurs analyses (Vogel et al., 2005b).

La dynamique des fissures est aussi annalysée en utilisant les propriétés géométriques
définies les nombres de Minkowski. Ces nombres comportent la densité de surface AA =
[L2 L−2 ], et la densité de longueur LA = [L.L−2 ]. En fait, ces densités de Minkowski
sont exprimées en unités arbitraires de longueur qui pourraient être liées à la taille du
Pixel des images. Toutes les densités de Minkowski sont définies en fonction du temps
pendant la formation de fissure.

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.3 Aperçu sur la modélisation de Vogel et al. (2005b)

Effet de l’hétérogénéité

Comme montré dans la figure (1.21), le réseau de fissures devient plus irrégulier
avec l’augmentation de l’hétérogénéité. Les hétérogénéités locales font augmenter, la
probabilité de changement de direction pour une fissure. Dans ce cas, il y a un nombre
croissant de ressorts qui cassent simulant ainsi le nombre important de petites fissures
isolées.

Dans la figure (1.22) la formation des fissures commence pour une hétérogénéité plus
élevée, une fois que la longueur du ressort correspondant dépasse une valeur critique.
Cet effet caractéristique de l’hétérogénéité peut être vu à travers la dynamique des
fissures. En effet, le nombre d’Euler aussi bien que les densités de longueur reflètent le
nombre croissant de fissures isolées avec l’augmentation de l’hétérogénéité.

Figure 1.22 – Dynamique de la densité de surface et de la densité de longueur lors


d’augmentation de l’hétérogénéité (σ 2 = 0.1, 0.15, 0.2) indiquée par l’augmentation de
la longueur du tiret (Vogel et al., 2005b).

L’apparition d’un grand nombre de fissures isolées, comme on peut l’obtenir pourrait
être une hétérogénéité élevée, n’est pas assez rapportée dans la littérature et le modèle de
Vogel ne la reproduit pas non plus. Ceci constitue encore une limitation de ce modèle.
La répartition spatiale du réseau de fissures est contrainte par la distance entre les
nœuds qui est de l’ordre de 1/10 à 1/100 de la taille des agrégats. Cependant, pour les
argiles, le rapport entre la taille des particules et la taille des agrégats est en général
très petit de sorte que les différentes fissures "microscopiques", qui apparaissent dans
les particules ne peuvent pas être détectées.

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.3 Aperçu sur la modélisation de Vogel et al. (2005b)

Effet du frottement

La figure (1.23) montre que la largeur des fissures (par le biais de la densité surfa-
cique) et la taille des agrégats (figure 2.9) diminuent avec l’augmentation du frottement.
Ceci est à priori prévisible puisque le frottement bloque ou réduit les déplacements des
nœuds en limitant ainsi la largeur des fissures. Par conséquent, les fissures se propagent
plus au niveau des agrégats.

Figure 1.23 – Dynamique de la densité de surface et de la densité de longueur pour


différentes valeurs du frottement (µ = 0.0025, 0.005, 0.01) (Vogel et al., 2005b).

Les densités de surface et de longueur qui croient avec l’énergie libérée des ressorts,
croient aussi en fonction du frottement. Toutefois, le nombre d’Euler prouve que les
premières fissures apparaissent pour une même énergie critique. Le nombre d’Euler
indique aussi que le nombre de fissures isolées augmente lorsque la valeur du frottement
augmente.

Angles de bifurcation

Une des caractéristiques d’un réseau de fissures est aussi la distribution des angles.
Vogel et al. (2005b) définissent 12 classes entre 0˚ et 180˚ en attribuant une fréquence
relative à chaque classe (figure 1.24). Cette distribution de fréquences qui est presque
la même pour toutes les simulations présente un maximum dominant autour de 120˚
et un deuxième maximum autour de 90˚. Ce dernier, dans l’ensemble de simulations
effectuées, est bien clair pour le plus grand coefficient de frottement. Les fissures isolées
rejoignent les fissures existantes généralement sous un angle de 90˚. Cette distribution

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.4 Aperçu sur la modélisation de Sima et al. (2013)

de fréquences a été trouvée par Vogel et al. (2005b) pour différents mélanges de sable
et de bentonite. Il convient de noter que la géométrie en treillis des ressorts favorise la
formation des bifurcations sous un angle de 120˚.

Figure 1.24 – La fréquence de distribution de la bifurcation pour les modèles de fissures


présentées dans la (figue 1.21) ligne : P1 continue, P2 tiret a pointillé, P3 tiret, et P4
pointillé (Vogel et al., 2005b).

1.2.4 Aperçu sur la modélisation de Sima et al. (2013)

La fissuration pour une couche d’argile à été simulée par Sima et al. (2013) en
utilisant un code (PFC3D, Méthode des Eléments Discrets "DEM"). Sima et al. (2013)
considèrent dans cette étude que :

1. Le sol argileux se rétréci lorsque il est drainé.


2. Les fissures dans le sol apparaissent lorsque la contrainte de traction dépasse la
résistance à la traction.
3. La forme des agrégats est sphérique et la couche d’argile est représentée par
l’assemblage de grains solides reliés entre eux par des bandes dans le modèle
des éléments discrets.
4. La loi d’interaction entre les sphères pour modéliser la fissuration induite par

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.4 Aperçu sur la modélisation de Sima et al. (2013)

Figure 2(a) and the main results were listed in Table

FIGURE 1 Changes of water content and evaporation rate


Figure 1.25 – Variation du débit hydrique évaporé et du teneur en eau en fonction du
temps d’aprés Sima et al. (2013)

dessiccation, est décrite par l’équation suivante :

t
R = R0 exp(−α ) (1.15)
τ
Avec :
– t : Temps
– R : Rayon des sphères au cours du temps.
– R0 : Rayon des sphères pour t = 0.
– α : Paramètre du matériau.
– τ Durée totale de l’expérience.

Les résultats expérimentaux de Tang et al. (2011) cité par Sima et al. (2013) portent
sur la variation de la teneur en eau et du débit hydrique en fonction du temps (figure
1.25) pour deux argiles plastiques (S1 et S2 ) avec une teneur en eau initiale aux voisinage
de 115%. Ces résultats seront comparés à nos résultats expérimentaux.

La figure (1.26 a) ) présente la simulation des fissures par DEM dans différentes
étapes, indiquées par les teneurs en eau correspondantes. Dans la figure (1.26.b ) Sima
et al. (2013) comparent l’évolution expérimentale et numérique des surfaces et longueurs
des fissures en fonction de la teneur en eau.

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.5 Mesure de la profondeur des fissures :

'&! "

Surface crack ratio, Rsc ( %)


'%! " !" DEM
'$! " Experiment
'#! "
' ! "
&! "
(a)w=41.5% (b)w=39.1% (c)w=37.1% %! "
$! "
#! "
! "
! " ' ! " # ! " ( ! " $ ! " ) ! " % ! "
Water content , w (%)
"#$#%

'!$ "

Crack length per unit area, Lpa (1/cm)


#"
'!# "
DEM
(d)w=33.0% (e)w=29.1% (f)w=25.0% '! "
Experiment
!& "
!% "
!$ "
!# "
(6) ! "
! " ' ! " # ! " ( ! " $ ! " ) ! " % ! "
a) (g)w=21.1% (h)w=17.1% (i)w=11.0% b) Water content, w (%)
"#$#%

FIGURE 3. The evolution of surface crack patterns FIGURE


with 4. (a) Changes of surface crack ratio R with

Figure 1.26 – L’évolution du réseau des fissures en fonction de la teneur en eau pendant
un chemain de dessiccation Sima et al. (2013)
.

1.2.5 Mesure de la profondeur des fissures :

L’étude des fissures de dessiccation et précisément en profondeur dans des sols a


fait l’objet d’une attention croissante dans les recherches récentes. Marcelo et al. (2013)
présente l’utilisation d’un appareil laser de profil 2D qui est couplé à un contrôleur de
mouvement (qui permet le balayage de la surface totale d’un sol soumis à la dessiccation)
et une balance électronique (pour mesurer la perte d’eau au cours du temps). Son
objectif est de suivre avec précision les trois variables les plus pertinentes liées au
comportement des sols pendant la dessiccation : les changements de volume, la perte
d’eau et l’évolution de la morphologie de réseau de fissures. Cette technique nous permet
de déterminer les tassements d’ensemble, ainsi que la profondeur et la largeur des fissures
(figure 1.27).

La figure (1.27.a) définit la surface des fissures en profondeur, ainsi que la surface des
tassements. La figure (1.27.b) présente une section sur la quelle Marcelo et al. (2013)
mesure la surface du tassement et la surface de chaque fissure au cours du temps.
La figure (1.28) présente la variation de la surface de chaque fissure, la variation du
tassement et la surface de retrait total au cours du temps.

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.5 Mesure de la profondeur des fissures :

Aperture Area of Settlement

Area of Gap Area of crack

Depth
Gap Crack 1
Crack 3 Crack 2
a)
16

12
Elevation (mm)
8 Time (hours)
0
2
7
4 13
21
24

0
-60 -40 -20 0 20 40 60
b) Y distance to the centre (mm)

Figure 1.27 – Mesure de la variation des surfaces des fissures en utilisant un appareil
de profil lazer 2D Marcelo et al. (2013). a) Surface des fissures en profondeur, ainsi que
la surface des tassements ; b) Variation des profondeurs des fissures au cours du temps
(Marcelo et al., 2013).

400
Shrinkage
Section ( x=46.398)
Total
Settlement
Total crack
Crack 1
300 Crack 2
Crack 3
Area change (mm2)

Gap

200

100

0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26
Elapsed Time (hours)

Figure 1.28 – Variation de la profondeur des fissures au cours du temps, du tassement


et de la variation de retrait horizontal au cours du temps (Marcelo et al., 2013).

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 2

Aperçu sur la détermination


expérimentale de la résistance à la
traction

Sommaire
2.1 Rappel des processus physiques de la dessiccation . . . . 37
2.1.1 Evaporation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
2.1.2 Le degré de saturation d’un sol . . . . . . . . . . . . . . . . 38
2.1.3 La succion dans le sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
2.2 Essais de traction indirecte . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
2.2.1 Essai brésilien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
2.2.2 Essai de flexion trois points . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
2.2.3 Essai de flexion quatre points . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
2.2.4 Essai de poinçonnement (pénétration non-confinée) . . . . . . 45
2.2.5 Détermination indirecte de la résistance à la traction à partir
de la résistance au cisaillement . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
2.2.6 Détermination indirecte à partir de la résistance à la compres-
sion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
2.2.7 Effet de la teneur en eau sur les caractéristiques mécaniques
de l’argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
2.3 Essais de traction directe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
2.3.1 Essai de traction directe avec différentes densités sèches . . . 52
2.3.2 Effet de la teneur en eau sur la résistance à la traction . . . . 54
2.3.3 Effet de la dessiccation sur la résistance à la traction . . . . . 55
2.3.4 Effet de la densité sèche sur la résistance à la traction . . . . 58
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.

2.3.5 Comparaison entre l’effet de la teneur en eau et l’effet de la


densité sèche sur la résistance à la traction . . . . . . . . . . 61
2.3.6 Détermination de la résistance à la traction avec l’appareil
triaxial (Péron, 2008b) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62

La détermination de la résistance à la traction des sols est difficile à réali-


ser. La difficulté concerne les sols fins, puisque pour les sols granulaires, la
résistance à la traction est négligée. Les études expérimentales faites pour
déterminer la résistance de traction des sols fins (Rodríguez, 2002; Peron
et al., 2007; Lakshmikantha, 2009; Ammeri, 2009) sont souvent réalisées
avec des essais de traction indirecte (l’essai de fendage, l’essai de flexion à
trois ou à quatre points, l’essai de poinçonnement). Par ailleurs, la première
tentative pour réaliser un essai de traction directe revient aux essais réalisés
par Bishop et Garga (1969) avec la cellule triaxiale, sur des échantillons
compactés du côté sec et à des teneurs en eau très faibles. Ce n’est que
récemment que des dispositifs de traction directe ont été proposés. Nous
citons par exemple les travaux de Lakshmikantha (2009); Rodríguez (2002);
Peron et al. (2007). La motivation commune à certains de ces auteurs, est
l’investigation du retrait des sols fins et particulièrement les argiles. Dans
la mesure où le processus de retrait crée à l’intérieur de la matrice argileuse
des contraintes de traction.

La résistance à la traction dépend essentiellement de l’état de saturation,


de l’état de compacité, de la minéralogie, de la taille des particules, et de la
répartition des feuillets. Les effets du pourcentage d’argile et de la granu-
lométrie ont été investigués dans les travaux de Barzegara et al. (1995). Il
a été démontré que la résistance à la traction augmente sensiblement avec
le pourcentage d’argile dans le sol. Les corrélations entre différents types
d’argile, ont montré aussi que la valeur de la résistance à la traction dépend
de la taille des particules d’argile et de la capacité d’échanges cationiques.
L’influence de ces facteurs est plus grande dans les sols dominés par les smec-
tites, suivis par les illites et enfin les kaolinites (Barzegara et al., 1994). La
résistance à la traction est plus grande lorsque les dimensions des particules
sont plus petites (argile constituée par plus de fines). Dans ce qui suit nous
présentons une synthèse sur quelques études expérimentales antérieures sur
la résistance à la traction.

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.1. RAPPEL DES PROCESSUS PHYSIQUES DE LA DESSICCATION

2.1 Rappel des processus physiques de la dessicca-


tion

Cette section a pour but de décrire les processus physiques associés au phénomène
de dessiccation.

2.1.1 Evaporation

Certains facteurs physiques peuvent favoriser ou accélérer le processus d’évapora-


tion, et en occurrence la dessiccation. Ces facteurs sont :
– La température : Un temps chaud permet à la masse d’eau de se réchauffer et
d’augmenter l’énergie cinétique de ses molécules. Un nombre de molécules auront
alors l’énergie suffisante pour se détacher de la surface d’eau (pour s’évaporer).

– Faible pression atmosphérique : Quand la pression atmosphérique de l’air est


faible, l’air pousse moins fort sur la surface de l’eau. Les molécules d’eau auront
alors plus de facilité à s’échapper de la surface de l’eau pour se retrouver à l’état
de vapeur.

– Humidité relative faible : Lorsque l’humidité relative est faible, l’air est loin d’être
saturé en vapeur d’eau. Dans ce cas, l’eau occluse dans l’argile est responsable
de l’augmentation de l’humidité relative de l’air par évaporation. Dans le cas
contraire, quand il s’agit d’une forte humidité relative, le phénomène d’évapora-
tion diminue et le phénomène de dessiccation devient lent jusqu’à s’annuler ; dans
ce cas il s’agit d’une humidité relative d’équilibre.

– Vent fort : On sait que les argiles sèchent beaucoup plus rapidement lorsqu’il y
a un vent relativement fort. Cela est dû au fait que la mince couche d’air qui
se trouve autour de la couche d’argile devient éventuellement saturée de vapeur
d’eau à cause de l’évaporation. À mesure que l’air se rapproche de la saturation,
l’évaporation diminue. Le vent chasse constamment la mince couche d’air à la
surface et la remplace. La nouvelle couche d’air contient moins de vapeur d’eau
et permet une évaporation plus importante.

– Grande surface d’eau : Une grande surface d’eau facilite l’évaporation, car dans
ce cas, un plus grand nombre de molécules d’eau ont la possibilité de se détacher
de la masse d’eau.

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Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.1.2 Le degré de saturation d’un sol

2.1.2 Le degré de saturation d’un sol

Le sol est constitué de trois phases : une phase solide, une phase liquide et une phase
gazeuse. La phase solide est constituée essentiellement de minéraux comme le sable et
l’argile. La phase liquide peut être de l’eau, et généralement contient de l’air dissous. La
phase de gaz est constituée de deux constituants, l’air sec et la vapeur. L’arrangement
des particules solides constitue le squelette poreux, qui est déformable. Les espaces vides
occupent un volume Vv . Le squelette solide occupe un volume Vs et forme un réseau
de pores connectés. Les phases liquides et gaz occupent ces pores connectés et peuvent
être échangées avec le milieu extérieur. Le sol est donc un milieu poreux déformable
multiphasique.

Dans un sol qui possède un volume total VT , un volume des grains secs Vs et un
volume des vides Vv , la porosité n et l’indice de vide e sont définis par :
Vv
n= (2.1)
VT

Vv
e= (2.2)
Vs
Le degré de saturation Sr de la phase liquide est défini comme suit :
Vl
Sr = (2.3)
Vv
où Vl représente le volume occupé par la phase eau dans les pores. Le degré de satu-
ration de la phase eau est appelé le degré de saturation du sol. Pour un sol donné, la
capacité de rétention de l’eau diffère d’un sol à l’autre essentiellement en fonction de sa
granulométrie (figure 2.1).

2.1.3 La succion dans le sol

L’équation de Young-Laplace emploie un concept de double courbure, en fournis-


sant une relation générale entre la succion (aspiration) et la géométrie de l’interface.
L’équation de Young-Laplace peut s’écrire comme suit :
( )
ua − uw = Ts 1
R1
+ 1
R2
(2.4)

où ua et uw sont respectivement les pressions de la phase air et eau, la différence


s = ua − uw est la succion noté s, Ts est la force superficielle de la phase eau. R1 et
R2 sont les deux rayons de courbure principale de l’interface eau-air.

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Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.1.3 La succion dans le sol

Figure 2.1 – Teneur en eau d’un sol en fonction de sa hauteur par rapport à la nappe
phréatique, schématisation d’après (NING et WILLIAM, 2004)

La succion du sol dépend de la taille de ses pores (tableau 2.1), et de la quantité


d’eau contenue par rapport à la quantité maximale absorbée, (figure 2.3).

Table 2.1 – Relation entre la taille des pores et la succion nécessaire pour les vider de
leur eau (Rowell, 1994)
Taille des pores Succion
(µm) (KP a)
20000 0, 015
4000 0, 075
300 1
60 − 30 5 − 10
2 150
0, 2 1500
0, 003 100000

Les différentes phases que présente le sol dépendent de la succion s, du degré de


saturation Sr du sol et de la succion du point d’entrée d’air se . Ces phases sont résumées
comme suit (figure 2.4) :

Domaine 1 : Le sol est dans la phase d’équilibre hydrique.

Domaine 2 : Sr < 1 et se < s, La phase gazeuse est continue. La phase eau, initiale-
ment continue, devient discontinue quand le degré de saturation diminue.

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Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.1.3 La succion dans le sol

uw1 u w1

g
r1 r2 r3
d
Ts Ts
h1 uw 2 uw 2
α

h2 ua

uw 3 uw 3
h3 uw = 0 uw
hc
uw

Cr
uw0
ua

ate
Water (+

Figure 2.2 – Montée d’eau à l’équilibre hydrique dans des tubes capillaires de différents
diamètres (NING et WILLIAM, 2004)

Figure 2.3 – Succion d’un sol (saturé, humide ou sec), d’après (Brooks et Ffolliott,
2012)

Domaine 3 : Sr ≈ 1 et 0 < s < se : Le volume du gaz commence à se connecter.

Domaine 4 : Sr = 1, s = 0 : C’est l’état saturé. En pratique, la phase gazeuse peut


être sous la forme de bulles d’air, occluses dans la phase liquide (eau).

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Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.1.3 La succion dans le sol

entrée d’air domaine D1 Sr


1
Srair
air libre

domaine D1
air occlus

eau
0 sair s
grains ou
agrégats uw (> 0) Echelle log

entrée d’air

domaine D2 Sr
1
force de contact liée à Tc air libre
sans entrée

Domaine D2
d’air Sr = Sre

air occlus

eau sair s
0
grains ou uw (> 0) uw = uwe Echelle log
agrégats

domaine D3 Sr
1

pas d’air
libre
domaine D3

Sr = 1 Sr = Sre
air occlus

eau
0 s
grains ou
agrégats uw (> 0) uwsat uw = uwe Echelle log

domaine D4 Sr
1

tout l’air
est dissous Sr = 1
domaine D4

dans l’eau

eau
0 s
grains ou
agrégats uw (> 0) uwsat uw = uwe Echelle log

Figure 2.4 – Représentation schématique de l’état de saturation en fonction de la


succion (Boutonnier, 2007)

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Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.2. ESSAIS DE TRACTION INDIRECTE

2.2 Essais de traction indirecte

2.2.1 Essai brésilien

a) b)

Figure 2.5 – Schéma de l’essai brésilien


σxx σyy σxy

Figure 2.6 – Isovaleurs des contraintes σxx , σyy et σxy pour une simulation en élasticité
d’un essai brésilien.

Cet essai (essai de fendage) consiste à comprimer un cylindre le long de deux généra-
trices diamétralement opposées (Figure 2.5.a et 2.7). La modélisation de cet essai par la
méthode des éléments finis en élasticité (figure 2.6) montre qu’au centre de l’éprouvette
(plan x = 0) on a des contraintes de traction. Pour les roches, les bétons et les argiles

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Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.2.2 Essai de flexion trois points

Figure 2.7 – Vue d’un échantillon montrant le plan d’une rupture verticale après l’essai
brésilien (L. Villar et Azevedo, 2009)

très sèches (qui souvent se comportent comme des roches), la rupture s’obtient le long
du diamètre vertical par traction (figure 2.7). Loin des bords le champ de contraintes
peut s’exprimer par l’équation suivante (figure 2.5.c) (L. Villar et Azevedo, 2009) :
−2F ( cos θ1 ) (
⃗ir1 ⊗ ⃗ir1 + −2F cos θ2 −
)
σ= r1
− 1
2R r2
1
2R
⃗ir2 ⊗ ⃗ir2 (2.5)
πH πH

avec r1 , r2 , H, R, θ1 , θ2 et F sont indiqué sur la figure (2.5).

2.2.2 Essai de flexion trois points

L’essai de flexion trois points tire son appellation des trois points d’application des
efforts qui le caractérisent : un point de chargement et deux points d’appui (figure 2.8).
Cet essai est généralement utilisé pour déterminer la résistance à la traction par flexion
des matériaux tels que le mortier, le béton, le bois, etc. Il a cependant été utilisé pour
les matériaux argileux tels que les blocs de terre comprimée (BTC). L’interprétation de
tels essais reste délicate puisque l’élancement des éprouvettes de BTC varie générale-
ment entre 2 et 3 ce qui exclut l’utilisation des formules classiques de la résistance des
matériaux (Ammeri, 2009). Dans cet essai la contrainte à la traction est combinée avec
l’effort tranchant ce qui rend difficile la détermination de la résistance à la traction,
pour corriger cette erreur du à l’effort tranchant on peut effectuer un essai de flexion

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Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.2.3 Essai de flexion quatre points

4 points. Par ailleurs, Ammeri (2009), a montré que les dimensions des éprouvettes
influent sur les résultats trouvés.
P

Figure 2.8 – Essai de flexion trois points

2.2.3 Essai de flexion quatre points

L’essai de flexion quatre points est considéré comme un essai de traction indirecte
duquel on peut déduire la rigidité ainsi que la résistance à la traction. L’essai de flexion
quatre points est réalisé sur une poutre isostatique sur appuis simples et chargée par
deux forces symétriques (figure 2.9)(M.T. Al-Layla, 2008; Ammeri, 2009). Par rapport à
l’essai de flexion trois points, l’essai de flexion quatre points présente l’avantage d’avoir
un effort tranchant nul entre les deux points de chargement.

Figure 2.9 – Essai de flexion quatre points

D’autres travaux (TURNER et KOLEDNIK, 1997; L.N. Pussegoda et Dinovitzer,


2000; HALLETT et NEWSON, 2005) ont imposé une fissure au milieu de l’échantillon

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Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.2.4 Essai de poinçonnement (pénétration non-confinée)

soumis à l’essai de flexion 4 points, (figure 2.10) dans l’objectif d’imposer l’initiation
et la propagation des fissures dans la zone où l’effort tranchant est nul et où la flexion
induit de la traction pure.

Load cell

b0
W
a0

Roller Support

Figure 2.10 – Essai de flexion quatre points avec fissure imposée

Azmatch et al. (2011) avaient pour objectif d’étudier l’effet de la température sur la
résistance à la traction en utilisant l’essai de flexion 4 points. Ces auteurs ont montré
que le gel (baisse significative de la température) peut augmenter la résistance à la
traction. Cela peut expliquer les glissements de terrain lorsque la neige fond et donc la
température augmente et la valeur de la résistance à la traction chute considérablement.

2.2.4 Essai de poinçonnement (pénétration non-confinée)

L’essai de traction par poinçonnement a été utilisé par plusieurs auteurs (Fang et
Chen, 1971; Fang et Fernandez, 1981; W. F. Chen, 1972; Chen et Drucker, 1969). Kim
et al. (2006, 2012) ont modifié l’appareil de poinçonnement et la procédure expérimen-
tale et ceci dans l’objectif de réduire les erreurs produites par les essais de poinçonne-
ment pour la mesure de la résistance à la traction (figure 2.11). Le dispositif proposé
par (Kim et al., 2012) (figure 2.12) à été calibré pour déterminer la meilleure vitesse
de chargement ainsi que le diamètre du disque de chargement, et ils ont montré que
le taux de vitesse de déplacement compris entre 0.1%/min et 0.5%/min n’a pas une
influence significative sur les résultats.

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Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.2.4 Essai de poinçonnement (pénétration non-confinée)

Figure 2.11 – Amélioration de test de pénétration non confiné (Kim et al., 2012)

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Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.2.5 Détermination indirecte de la résistance à la traction à partir de la résistance au cisaillement

a
p Disque &
/

Rigide
R
H Rigide
R

Echantillon
p
b
 Coupe transversale

Figure 2.12 – Dispositif de l’essai de poinçonnement (Kim et al., 2012)

2.2.5 Détermination indirecte de la résistance à la traction à


partir de la résistance au cisaillement

La résistance à la traction dans le sol est souvent déduite de la cohésion entre


les particules. Lambe et Whitman (1979) et Baker (2004) définissent deux types de
cohésion : une cohésion réelle (C ′ ) due à une cimentation naturelle ou artificielle, et
une cohésion apparente entre les particules (Cap ), due à la tension de l’eau capillaire
dans les pores ou encore en rapport avec la succion (s). La cohésion apparente serait le
produit de la succion et la tangente de l’angle de frottement interne effectif (ϕ′ ).
Cap = s tan(ϕ′ ) (2.6)
La cohésion totale est la somme de la cohésion réelle (C ′ ) et la cohésion apparente (Cap )

C = C ′ + Cap (2.7)
Dans un diagramme de type Mohr-Coulomb, la résistance à la traction (σt ) peut être
exprimée en termes de cohésion (C ′ ) et d’angle de frottement interne (ϕ′ ) tel que :
σt = c′ cot(ϕ′ ) (2.8)
Cette valeur de (σt ) ne représente pas la valeur réelle de la résistance à la traction.
En effet, cette question a été bien étudiée par Ammeri (2009) qui a montré que seul
l’essai de flexion interprété par un des modèles proposés dans la littérature (modèle dit
de déformations mais sans postuler le comportement du matériau au préalable) peut
approcher la résistance à la traction du matériau. Nous reviendrons sur cette question
dans le chapitre 4 et 6.

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Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.2.6 Détermination indirecte à partir de la résistance à la compression

2.2.6 Détermination indirecte à partir de la résistance à la


compression

Les résultats des essais de traction indirecte de HAGNER (2005) sont présentés sur
la figure (2.13). La résistance à la traction a été déduite de la résistance à la compression
(Frydman, 1967). (HAGNER, 2005) a montré que la résistance à la traction de l’argile
de Plaza est 7 fois plus grande que la résistance à la traction des limons. HAGNER
(2005) a expliqué cette différence de la résistance à la traction par le pourcentage des
fines dans la matrice du sol qui diminue les dimensions des pores et augmente les forces
intergranulaires.

Tensile strength, t [kN/m²]


Tensile strength, [kN/m²]

100
120
140
160
180
200
220
240
260
280
t

20
40
60
80
0
10
12
14
16
18
20
22
24
26
28
30
32
0
2
4
6
8

0
0
5

5
10

10
Water content on test, w [%]
Water content on test, w [%]
15

15
20
25

20
30

25

Plessa clay
RS -80% FC
RS -50% FC
100% RS
35

30
40

a) b)

Figure 2.13 – Variation de la résistance à la traction pour différents types de sol a)


limons b) argile (sol fins) (HAGNER, 2005)

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Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.2.7 Effet de la teneur en eau sur les caractéristiques mécaniques de l’argile

2.2.7 Effet de la teneur en eau sur les caractéristiques méca-


niques de l’argile

a)

b)

Figure 2.14 – Effet de la teneur en eau sur la cohésion et l’angle de frottement de


l’argile compactée d’après COKCA et al. (2008).

COKCA et al. (2008) ont déterminé la cohésion C et l’angle de frottement ϕ d’une


argile plastique (IP = 33%) en fonction de la teneur en eau (figure 2.14). Ils ont montré
que l’angle de frottement diminue lorsque la teneur en eau augmente. Par contre la
cohésion présente un optimum autour de l’optimum Proctor. Les résultats présentés
récemment par Merchàn et al. (2011) montrent que l’angle de frottement augmente
en fonction de la succion ce qui est contradictoire avec COKCA et al. (2008). Ces
résultats ont été trouvés par d’autres auteurs, on cite par exemple Rodríguez (2006) qui
a déterminé la variation de la résistance à la traction et la résistance à la compression
en fonction du degré de saturation (figure 2.15). Rodríguez (2006) a montré que les

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Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.2.7 Effet de la teneur en eau sur les caractéristiques mécaniques de l’argile

résistances à la compression et à la traction suivent la même tendance que la courbe de


compactage Proctor.

Figure 2.15 – Effet de la teneur en eau sur la résistance à la traction et la résistance


à la compression de l’argile compactée d’après (Rodríguez, 2006).

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Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.3. ESSAIS DE TRACTION DIRECTE

2.3 Essais de traction directe

Les travaux antérieurs montrent que le taux de fissuration dans une argile (pour-
centage des fissures défini au chapitre 1, équation (1.8)) et la vitesse de fissuration
(formation d’un réseau de fissures pendant un temps donné), dépendent de propriétés
physiques telles que la plasticité, la teneur en particules fines, la densité et la teneur en
eau initiale (Morris et al., 1991; Kodikara et al., 2000; Peron et al., 2007). En outre, la
succion (pression interstitielle négative), les propriétés élastiques du matériau, sa résis-
tance à la traction, les cycles hydrauliques de mouillage et de séchage et les conditions
aux limites, affectent fortement le processus de dessiccation et le taux de fissuration
(Yesiller et al., 2000; Feller et al., 1996). Kleppe et Olson (1985) ont étudié l’effet
des conditions d’humidité initiale sur l’argile compactée. Ces auteurs ont montré que
les échantillons préparés par compactage et immédiatement séchés sont plus fissurés
que ceux compactés à la même densité sèche, saturés, puis séchés. Yong et Warkentin
(1975) cités par Yesiller et al. (2000), ont mentionné que la fissuration se produit dans
des endroits où la cohésion est faible. Comme il est bien connu, les fissures de retrait se
produisent lorsque les contraintes de traction générées dans le sol argileux atteignent la
résistance à la traction (Lachenbruch, 1961b; Morris et al., 1992). Ainsi que la déter-
mination de la résistance à la traction en fonction de la pression interstitielle négative
et l’état de compacité (densité sèche ou porosité) des sols argileux est nécessaire.

Figure 2.16 – Diagramme et photo de l’équipement utilisés pour la mesure directe de


la résistance à la traction (Lakshmikantha, 2009).

Il y’a relativement peu de travaux réalisés sur le comportement à la traction des


sols non saturés, en particulier avec une teneur en eau initiale élevée. Pour étudier
la résistance à la traction des sols argileux drainés, la conception des appareils de
traction, basée sur la cellule triaxiale, a été proposée par Bishop et Garga (1969).
Récemment, des essais ont été effectués sur des sols non saturés avec des teneurs en

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Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.3.1 Essai de traction directe avec différentes densités sèches

eau élevées, en utilisant un appareil spécial (Rodríguez, 2002; Nahlawi et al., 2004b).
Dans cet appareil, une moitié du moule est fixe et l’autre moitié est libre de se déplacer
longitudinalement. L’appareil permet l’application des efforts de traction faibles, et la
mesure des caractéristiques de la relation contrainte-déformation. Il a été conçu pour
des échantillons ayant une densité voisine de celle de l’essai Proctor.

L’appareil de traction est constitué de trois parties principales (figure 2.16) : deux
moules de forme trapézoïdale, l’un est fixe et l’autre est mobile et est soumis à une
force extérieure. La troisième partie est une partie centrale qui est libérée juste avant
l’application de la charge. Cette dernière est la seule partie de l’échantillon qui sera
soumise à la traction pendant le test. La photo de la figure (2.16) montre l’échantillon
dans l’appareil avant l’essai de traction.

2.3.1 Essai de traction directe avec différentes densités sèches

Un total de 42 tests ont été effectués par Lakshmikantha (2009) pour trois densités
différentes (γ = 14KN/m3 , γ = 16KN/m3 , et γ = 19 KN/m3 ) avec une teneur en
eau moyenne allant de 12% à 30%. Le sol utilisé dans les expériences est une argile
limoneuse de Barcelone recueilli à partir d’un chantier de construction à proximité
du laboratoire de l’U P C 1 à une profondeur d’environ 4m sous la surface du sol. Ses
principales caractéristiques sont : le poids volumique sec γs = 27, 1KN/m3 ; la limite
de liquidité Wl = 32% ; la limite de plasticité Wp = 16% et l’optimum Proctor 13%.
La figure (2.17) représente la variation de la résistance à la traction en fonction de la
teneur en eau et en fonction du degré de saturation pour différentes densités sèches (14,
16 et 19 KN/m3 ).

On constate que les courbes de la résistance à la traction présentent une forme


parabolique et qu’elles possèdent un optimum au voisinage de l’optimum Proctor en
degré de saturation. Un comportement similaire a été observé par d’autres auteurs
(Favaretti, 1996; Rodríguez, 2006; Tamarakar et al., 2005).

1. Universitat Politècnica de Catalunya

————————————————— 52 ————————————————–
H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.3.1 Essai de traction directe avec différentes densités sèches

Figure 2.17 – Variation de la résistance à la traction en fonction de la teneur en eau


a) et c), et du degré de saturation b) et d) (Lakshmikantha, 2009).

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.3.2 Effet de la teneur en eau sur la résistance à la traction

2.3.2 Effet de la teneur en eau sur la résistance à la traction

Figure 2.18 – Variation de la résistance à la traction en fonction de la teneur en eau,


{ a) et c) limon} et {b) et d) argile} selon Causarano (1993a)

Causarano (1993b) a étudié l’influence de la teneur en eau, de la teneur en matière


organique, de la taille des agrégats et enfin l’interaction de ces facteurs sur la résistance
à la traction d’un sol limoneux et d’un sol argileux. Les résultats trouvés sont présentés
ax ≃ 175kP a) était d’en-
Limon
sur la figure (2.18). La résistance à la traction du limon (σM
viron 8 fois moins élevée que celle de l’argile (σM ax ≃ 1400kP a). Les échantillons sur
Argile

lesquels ces essais étaient effectués sont des échantillons carottés et considérés intacts.
On remarque la différence de la résistance à la traction entre un échantillon reconstitué
(Lakshmikantha, 2009) et un échantillon intact (Causarano, 1993a). Les figures (2.18)
et (2.17) illustrent la différence entre un échantillon reconstitué et un échantillon intact
en termes de l’effet de la teneur en eau sur la résistance à la traction.

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.3.3 Effet de la dessiccation sur la résistance à la traction

2.3.3 Effet de la dessiccation sur la résistance à la traction

a)
Grain de quartz , sable, Silt
quasi incompressible
Sand
Sand Aggregats d'argile avec intrapores
Dimension du particule 0.002 à 0.01 !m
Eau dominant par les force ! "#$%&'(")s

Air et eau, dimention 0.1 10 !m


!"#$%&'()")*$+",$-./$0&,1./$1"+(-"(,./
f

Figure 2.19 – Structure de sol lors de la décantation / compactage. La désaturation


commence dans les grands pores fermés et induit un changement de volume (retrait)

Zeh (2007) présente les résultats expérimentaux reliant la succion et la résistance à la


traction des argiles compactées et drainées (soumises à des conditions de dessiccation).
Les résultats des tests à partir d’un sol cohérent sont présentés et discutés par rapport
à la structure du sol et l’interaction des sols et des eaux. Il est connu que les propriétés
mécaniques des sols fins sont étroitement liées à l’interaction de l’eau et du sol. Deux
principaux types de pores peuvent être clairement identifiés dans les argiles compactées :
les pores entre les agrégats (inter-pores) et les pores entre les particules (intra-aggregate
pores).

dried

wetted

Proctor compaction cut in slices trimmed cylindrical samples torn apart

Figure 2.20 – Mode de préparation des essais selon Zeh (2007)

Les investigations de Heibrock et Witt (2005) indiquent que la quantité d’eau qui est
absorbée par les sols fins est en corrélation avec de nombreuses propriétés du sol (par
exemple comportement de gonflement, résistance au cisaillement, compressibilité, etc.).

————————————————— 55 ————————————————–
H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.3.3 Effet de la dessiccation sur la résistance à la traction

La figure (2.19) modifiée à partir de (Nagaraj, 1990) montre un dessin schématique


d’un tissu (arrangement des particules) d’un sol fin. Des groupes de particules d’argile
sont attachés ensemble et forment des agrégats de taille 2 à 10µm. Les pores entre
ces agrégats (appelés pores inter-granulaires) ont habituellement des tailles nettement
en dessous de 0, 1µm (10−7 m). Le nombre et la taille des pores dépendent du type de
compactage (énergie de compactage) et de la teneur en eau pendant le compactage.

 

Figure 2.21 – Appareil de traction avec effort axial, (appareil triaxial modifiée) (Zeh,
2007)

La figure (2.20) présente le mode de préparation des essais : les échantillons sont
compactés avec le moule Proctor, découpés en cylindre et ensuite drainés (dessiccation
naturelle à l’air libre pendant un certain temps, ensuite emballés avec du plastique pour
avoir l’équilibre hydrique, figure (2.20). La figure (2.21) est une photo de l’échantillon
dans l’appareil triaxial modifié.

Les figure (2.22.a) et (2.22.b) présentent la variation de la résistance à la traction


et du module de Young en fonction de la succion. Les résultats des tests de laboratoire
indiquent qu’il existe une forte corrélation entre la distribution de la taille des pores
et la résistance à la traction des sols compactés (évaluée par l’interprétation de la
courbe de rétention d’eau). En outre, les résultats des tests sont comparés en utilisant
des approches micromécaniques en non saturé, en considérant l’interaction entre les
particules du squelette (forces de contact inter-particulaires) et le ménisque. Ces calculs
numériques sont souvent menés en élasticité.

————————————————— 56 ————————————————–
H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.3.3 Effet de la dessiccation sur la résistance à la traction

a)
800
[kPa]

p21-97 w
700
p18-100 o
t

600 p14-97 d
compacted wet of
tensile strength

500 Proctor optimum


400
compacted at
300
Proctor optimum
200
compacted dry of
100
Proctor optimum
0
100 1 000 10 000 100 000
suction s [kPa]
b)

200 p21-97 w
E-Modulus [MN/m²]

p18-100 o
p14-97 d
150

compacted dry

100 compacted at Proctor optimum


compacted wet

50

0
100 1 000 10 000 100 000
suction s [kPa]

Figure 2.22 – a) Variation de la résistance à la traction en fonction de la succion, b)


Variation du module de Young en fonction de la succion (Zeh, 2007)

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.3.4 Effet de la densité sèche sur la résistance à la traction

2.3.4 Effet de la densité sèche sur la résistance à la traction

Figure 2.23 – Appareil de traction proposé par (Arslan et al., 2007)

Figure 2.24 – Variation de la résistance à la traction en fonction de la densité sèche


selon (Arslan et al., 2007)

L’appareil présenté dans la figure (2.23) est un appareil de traction conçu par Arslan
et al. (2007). Les principaux résultats des essais de Arslan et al. (2007), sont présentés
sur la figure (2.24). Par ailleurs, Arslan et al. (2007) ont montré que la résistance à la
traction peut être liée à la hauteur de l’échantillon.

————————————————— 58 ————————————————–
H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.3.4 Effet de la densité sèche sur la résistance à la traction

Motor
Moving mould

Test frame
Load cell
Removable plate
(a)

Roller bearings
( )
Tracks
LVDT
Fixed mould

a) b)

Figure 2.25 – Appareil de traction proposé par (Nahlawi et al., 2004a)

Un autre appareillage semblable à celui de Arslan et al. (2007), a été conçu par
Nahlawi et al. (2004b), (figure 2.25). Les résultats des essais de traction ainsi que la
courbe de la variation de la résistance à la traction en fonction de la teneur en eau sont
présentés dans la figure (2.26).

L’appareil de Arslan et al. (2007) est un appareil de traction à force imposée. Ce-
pendant, l’appareil conçu par Nahlawi et al. (2004b) est un appareil de traction directe
avec déplacement imposé. Avec ce type d’appareil on peut aussi étudier l’influence de
la vitesse de déplacement sur la résistance à la traction. L’allure de la résistance à la
traction trouvée par (Nahlawi et al., 2004b) est une allure exponentielle (figure 2.26).
Cette étude est faite dans l’intervalle des teneurs en eau du côté humide de l’optimum
Proctor.

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.3.4 Effet de la densité sèche sur la résistance à la traction

w.c. = 21.5 %
!"#$%&"#'*+*,&*'$&-'(#) (kPa)
100

80 w.c. = 23.5 %

60

w.c. = 29.5 %
40

w.c. = 32.7 %
20 w.c. = 36.5 %
w.c. = 122 %

0
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3

a) !"#$%&'(#), ∆ε b)
120
*!+(+'&),-./.0&.'$&,'(#)..345&6

100
80
60
40
20
0
0 20 40 60 80 100 120 140
1-)-2$.-).-&2, w (%)

Figure 2.26 – Variation de la résistance à la traction en fonction de la teneur en eau


selon (Nahlawi et al., 2004a).

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.3.5 Comparaison entre l’effet de la teneur en eau et l’effet de la densité sèche sur la résistance à la traction

2.3.5 Comparaison entre l’effet de la teneur en eau et l’effet


de la densité sèche sur la résistance à la traction

 

Figure 2.27 – Différentes phases de reconstitution des échantillons a) et b) appareil


de traction directe c) et éprouvette après essais de traction d) (Ibarra et al., 2005)

L’appareil de traction proposé par Ibarra et al. (2005) est très simple. L’essai consiste
à faire un compactage statique à l’aide d’une presse hydraulique (figure 2.27.a). On taille
l’échantillon de section circulaire afin d’éviter les concentrations de contraintes au cours
de l’essai (figure 2.27.b). On applique ensuite une force horizontale croissante jusqu’à la
rupture (figure 2.27.c), la force est appliquée par le biais d’une masse donc l’ essai est
bien un essai de traction directe avec force imposée. Enfin, la figure (2.27.d) présente
un échantillon après l’essai de traction. On remarque bien que la rupture se fait sur un
plan horizontal au milieu de l’échantillon où la section est minimale et loin des bords.

Dans ce travail l’auteur a fait trois séries d’essais. La première série consiste à
déterminer la résistance à la traction en fonction de la teneur en eau, en gardant une
densité apparente constante, les résultats de cette série d’essais sont présentés sur la
figure (2.28.a). La deuxième série consiste à varier la densité apparente tout en ayant
une teneur en eau constante. Les résultats de cette série d’essais sont présentés sur la
figure (2.28 b).

Cette étude montre que la densité apparente et le chemin de compactage sont d’une
grande importance. La plus grande résistance de traction du sol a eu lieu à la teneur en
eau la plus faible pour les échantillons de sol compactés à une densité sèche constante.
L’augmentation de la densité sèche augmente toujours la résistance à la traction, indé-
pendamment du fait que le sol a été compacté à une teneur en eau faible (du côté sec

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.3.6 Détermination de la résistance à la traction avec l’appareil triaxial (Péron, 2008b)

Figure 2.28 – Variation de la résistance à la traction en fonction a) de la teneur en


eau b) et de la densité sèche apparente (Ibarra et al., 2005)

de l’optimum Proctor) ou grande (du côté humide de l’optimum Proctor).

Ces résultats seront comparés ultérieurement à ceux de notre propre étude expéri-
mentale sur la résistance à la traction (Chapitre 4).

2.3.6 Détermination de la résistance à la traction avec l’ap-


pareil triaxial (Péron, 2008b)

Figure 2.29 – Reconstitution de l’échantillon pour l’essai de traction par l’appareil de


traction

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.3.6 Détermination de la résistance à la traction avec l’appareil triaxial (Péron, 2008b)

La figure (2.29) présente la méthode et la forme de reconstitution des échantillons


proposés par Péron (2008b). La forme est préparée avec l’appareillage présenté sur la
figure (2.29.a). Une rainure est créée au milieu de l’échantillon (figure 2.29) pour réduire
la section centrale. L’échantillon est mis dans l’appareil triaxial, sous une pression de
confinement donnée et à une succion imposée (figure 2.30). Cet essai est similaire à
l’essai de traction directe. Mais il présente deux avantages majeurs :
– Une pression de confinement imposée.
– Une succion imposée dans l’échantillon.

Figure 2.30 – Appareil triaxial pour imposer la succion et la pression de confinement,


et détermination de la résistance à la traction

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Conclusion de la partie I

Cette première partie comporte principalement une synthèse bibliographique


sur les études antérieures de la dessiccation des sols fins et sur les méthodes
de mesure de la résistance à la traction au laboratoire. Les travaux antérieurs
sur la dessiccation des sols fins reposent sur différentes expérimentations me-
nées sur des matériaux de natures minéralogiques différentes. Les premières
explorations reviennent à (Vogel et al., 2005b; Sima et al., 2013). Vogel et al.
(2005b) ont utilisé une technique d’analyse d’image pour reconstruire le ré-
seau de fissures, suivi depuis sa naissance et pendant sa propagation (durant
la dessiccation). Ils ont introduit des paramètres quantitatifs caractérisant
le réseau de fissures, comme la longueur, l’intensité des fissures et les angles
de bifurcation. Ces auteurs ont montré qu’un réseau comporte trois types
de fissures : primaires, secondaires et tertiaires. Ces fissures apparaissent en
ordre chronologique durant la dessiccation, naissent en fonction des direc-
tions de leurs précurseurs, et se distinguent par leurs caractéristiques et leur
morphologie. Les expériences de ces auteurs sont limitées à des échantillons
de faibles épaisseurs (donc l’effet de la troisième dimension, en occurrence
de la profondeur n’a pas été exploré).

Par ailleurs, et du point de vue de la modélisation, Lecocq et Vandewalle


(2003) a proposé un modèle unidirectionnel qui prédit le temps d’ouver-
ture des fissures et la largeur de chaque fissure au cours du temps. D’un
autre côté Vogel et al. (2005b) ont proposé un modèle bidimensionnel basé
sur un treillis composé de ressorts avec une hétérogénéité au niveau de la
limite élastique en déformation des ressorts. Le retrait est modélisé par
une variation linéaire de la longueur de ressort au cours du temps. Durant
le temps correspondant au temps physique de la dessiccation, les ressorts
commencent à ce rétrécir et des forces internes de traction vont s’appliquer
sur chaque nœud. Le premier ressort qui atteint le seuil de la résistance
à la traction casse, simulant ainsi l’initiation d’une fissure. Le modèle de
Vogel et al. (2005b) associe à chaque ressort un effort de traction limite.
Le rétrécissement d’une surface bidimensionnelle, par exemple d’un échan-
tillon d’argile, est ainsi idéalisé par un processus de déformations élastiques
linéaires qui est interrompu par " l’apparition de fissures", par la rupture
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.3.6 Détermination de la résistance à la traction avec l’appareil triaxial (Péron, 2008b)

d’un ou plusieurs ressorts connectés à des nœuds. Le potentiel du modèle


de décrire la dynamique de ces fissures a été ainsi montré. En particulier, le
modèle reproduit la dynamique caractéristique de la formation de fissures
pour une argile, mesurée par l’évolution des densités de Minkowski et par
la distribution des angles de bifurcation.

De même, et en plus de la dynamique du réseau de fissures, le modèle rhéolo-


gique de Vogel et al. (2005b) fournit la dynamique de la densité des agrégats.
Ceci pourrait constituer une perspective pour coupler ce modèle à d’autres
modèles d’écoulement, comprenant particulièrement les phénomènes d’écou-
lements préférentiels le long des macro-pores. Ce modèle de fissures peut être
étendu pour intégrer les configurations tridimensionnelles, simulant ainsi
pour les sols la propagation des fissures en profondeur. Enfin le modèle de
Vogel et al. (2005b) a pu fournir la fraction des macro-pores par le biais
de la topologie des fissures. Sima et al. (2013) propose un modèle basé sur
des éléments discrets. Il modélise aussi le débit hydrique sortant ainsi que
la teneur en eau au cours du temps.

La deuxième partie de cette étude bibliographique concerne les essais de


traction directe et indirecte pour déterminer la résistance à la traction et sa
dépendance vis-à-vis de l’évolution de la saturation (l’évolution de la teneur
en eau ou de la succion). Selon nos connaissances, il y a très peu d’essais de
traction réalisés sur des échantillons de sols fins en contrôlant la succion ou
la teneur en eau. De ce fait, on a essayé de présenter une synthèse des essais
de traction existants en insistant sur la difficulté de leur réalisation et sur
l’interprétation des résultats qui en sont issus.

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Partie II : Etude expérimentale de
la dessiccation

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 3

Caractérisation de l’argile étudiée


(Argile de Béja)

Sommaire
3.1 Caractérisation climatique de la région de Béja . . . . . . 68
3.1.1 Température . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
3.1.2 Evaporation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
3.1.3 Humidité de l’air . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
3.1.4 Pluviométrie saisonnière : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
3.2 Caractéristiques géotechniques de l’argile étudiée . . . . . 74
3.2.1 Variation de l’indice des vides . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
3.2.2 Mesure des coefficients de compressibilité . . . . . . . . . . . 77
3.2.3 Etude de la porosité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
3.2.4 Courbe de rétention d’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
Chapitre 3. Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja).
3.1. CARACTÉRISATION CLIMATIQUE DE LA RÉGION DE BÉJA

En Tunisie, la région la plus affectée par les glissements de terrain est la


région du Nord Ouest. En examinant ces glissements, on s’aperçoit qu’ils
sont en grande partie dans des sols argileux plus ou moins actifs. C’est le
cas par exemple des glissements qui ont eu lieu à Béja (à Tibar figure 3.1).
Dans cette région qui est montagneuse, le climat est très froid en hiver et
très chaud en été. Les pentes dans cette zone varient entre 10˚ et 45˚ et les
argiles qui les constituent sont souvent dans un état humide.

Plusieurs désordres ont affecté cette région et ont conduit à des perturba-
tions au niveau du trafic routier. Le Ministère de l’Equipement a dû dé-
penser des sommes considérables pour conforter les terrains en mouvement.
Les solutions envisagées consistent souvent à réaliser un confortement avec
des tranchées drainantes, dans l’hypothèse où les causes essentielles sont les
infiltrations d’eau dans les couches superficielles d’argile. Par ailleurs, ces
couches d’argile sont souvent très fissurées en surface pendant la période de
sécheresse. Il est aussi à signaler que les zones d’argile qui ont subi ce type
de glissement sont des zones, pour la plupart, agricoles où la fissuration est
l’un des phénomènes déterminants dans l’exploitation de ce type de sols.

Un des talus de la zone de Tibar, qui a subi un glissement et dont le sol


fait l’objet de cette étude est constitué d’une couche épaisse d’argile mar-
neuse, altérée en surface et compacte en profondeur, de pente moyenne de
l’ordre de 15˚. La hauteur totale entre les deux niveaux amont et aval est de
46m. La longueur de la projection de la pente sur l’horizontale est de 178m
(figure 3.2). La pente a une couverture végétale pauvre. L’érosion hydrique
est assez sévère et s’accompagne généralement de glissements de terrain de
surface.

L’objectif principal de ce travail concerne donc l’étude du comportement


de ce type de sol argileux soumis à des conditions de dessiccation en vue
de comprendre le développement du réseau de fissures et son effet sur les
propriétés hydromécaniques du sol.

3.1 Caractérisation climatique de la région de Béja

Le climat du gouvernorat de Béja est caractérisé par un climat continental. Les


températures d’hiver sont faibles, et les valeurs minimales sont parmi les plus basses de
la Tunisie (environ −7˚C). Les tombées de neige sont fréquentes sur les collines. Les gelés
sont fréquentes et tardives au printemps et la grêle aussi est fréquente, alors qu’en été

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 3. Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja).
3.1. CARACTÉRISATION CLIMATIQUE DE LA RÉGION DE BÉJA

㻮㽴㼖㼍㻌
㼆㼛㼚㼑㻌㼐䇻㽴㼠㼡㼐㼑
㼀㼕㼎㼍㼞㻌

Figure 3.1 – Aperçu photo-satellite du site dans la zone de Tibar

㻼㼑㼚㼠㼑㻌㼙㼛㼥㼑㼚㼚㼑㻌㻌㻝㻡㼻㻌
㻠㻢㻚㻜㻜㻌㼙㻌

㻝㻣㻤㻚㻜㻜㻌㼙㻌

㼍㻕㻌 㼎㻕㻌

Figure 3.2 – a) Vue globale du site. b) Le profil géométrique du talus

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 3. Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja).
3.1. CARACTÉRISATION CLIMATIQUE DE LA RÉGION DE BÉJA

les plaines sont exposées aux vents chauds continentaux et au sirocco 1 (Annexe 8.3.3).
Ces caractéristiques climatiques 2 ont des répercussions sur les rendements des cultures.
Finalement, on peut retenir que le gouvernorat de Béja est de climat semi-aride à hiver
frais. Toutefois, Tibar qui se trouve dans la délégation de Béja Ouest se caractérise
aussi par un climat sub-humide à hiver frais. La région de Tibar présente un climat très
varié, d’une saison à une autre.

㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㼍㻕㻌 㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㼎㻕

 
㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㼎㻕㻌 㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㼎㻕㻌

 
Figure 3.3 – a) Effondrement du talus après un période de pluviométrie. b) Des glis-
sements locaux après les premières pluies de la saison humide

Plusieurs glissements ont été observés après des épisodes de pluie de longue durée.
Ces glissements sont soit de surface, soit profonds et d’ampleur plus importante. Le
recensement de ces glissements par la direction régionale du Ministère de l’équipement
de Béja, indique que les glissements de surface sont les plus fréquents (figure 3.3).
1. Le sirocco est un vent saharien violent, très sec et très chaud qui souffle sur l’Afrique du Nord
et le sud de la mer Méditerranée lorsqu’une masse d’air tropicale stationnaire installée sur le Sahara
se trouve entre une zone anticyclonique installée à la verticale de la ligne du tropique du Cancer et
une soudaine zone de forte dépression se creusant rapidement au-dessus de la mer Méditerranée.
2. Dans cette section toutes les données météorologiques ont été obtenues du Ministère de l’agri-
culture.

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 3. Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja).
3.1.1 Température

3.1.1 Température

La figure (3.4) présente les températures maximales et minimales de la région de


Béja. Les étés sont chauds avec des températures moyennes, entre 30˚C et 40˚C. L’hiver
est relativement froid entre 0˚C et 20˚C.
㻢㻜

㻡㻜 㼀㼑㼙㼜㽴㼞㼍㼠㼡㼞㼑㻌㼙㼕㼚㼕㼙㼍㼘㼑 㼀㼑㼙㼜㽴㼞㼍㼠㼡㼞㼑㻌㼙㼛㼥㼑㼚㼚㼑 㼀㼑㼙㼜㽴㼞㼍㼠㼡㼞㼑㻌㼙㼍㼤㼕㼙㼍㼘㼑


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Figure 3.4 – Courbes des températures maximales, minimales et moyennes durant la


période (2000-2007) dans la région de Béja

3.1.2 Evaporation

L’évaporation élevée favorise le phénomène de fissuration, qui augmente l’infiltra-


tion des eaux de précipitation. La figure (3.5) représente l’évaporation moyenne men-
suelle durant la période (2000-2007). On remarque aussi que l’évaporation potentielle
au niveau de la région de Tibar s’élève à 1775.30mm/an. L’évaporation minimale est
enregistrée au mois de janvier (52.5mm) et l’évaporation maximale est enregistrée au
mois de juillet (294.75mm).

3.1.3 Humidité de l’air

La figure (3.6) présente l’humidité relative de l’air mensuelle durant la période (2000-
2007). L’humidité relative minimale varie de 39% en juillet jusqu’à 68% en janvier et
décembre, alors que l’humidité relative maximale varie de 68% à 79%.

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Chapitre 3. Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja).
3.1.3 Humidité de l’air

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Figure 3.5 – Évaporations moyennes mensuelles durant la période (2000-2007) dans


la région de Béja

㻝㻜㻜
㻴㼡㼙㼕㼐㼕㼠㽴㻌㼙㼍㼤㼕㼙㼍㼘㼑 㻴㼡㼙㼕㼐㼕㼠㽴㻌㼙㼕㼚㼕㼙㼍㼘㼑㻌 㻴㼡㼙㼕㼐㼕㼠㽴㻌㼙㼛㼥㼑㼚㼚㼑
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Figure 3.6 – Humidité relative mensuelle, durant la période (2000-2007) dans la région
de Béja

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Chapitre 3. Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja).
3.1.4 Pluviométrie saisonnière :

3.1.4 Pluviométrie saisonnière :

L’échelle saisonnière permet de représenter la répartition pluviométrique durant


toute l’année (figure 3.7). L’enregistrement de la pluie pour les sept années (2000−2007)
(figure 3.7) montre que les mois de novembre jusqu’à février sont les plus pluvieux
d’une moyenne de 81.90 mm/mois, par contre entre les mois de mai jusqu’à août on
n’enregistre que 20.50 mm/mois. (tableau C.4) (Figure : 3.8). En effet nous pouvons
classer les saisons selon leur importance pluviométrique comme suit :
– Le printemps : les quantités de précipitation sont entre 23% et 26% des quantités
cumulées annuelles.
– L’été : les quantités de précipitation sont entre 1% et 14% des quantités cumulées
annuelles.
– L’hiver : les quantités de précipitation sont entre 23% et 32% des quantités cu-
mulées annuelles.
– L’automne : les quantités de précipitation sont 34% et 42% des quantités cumulées
annuelles.
On constate que :
– L’été constitue la saison sèche de l’année.
– Il n’y a pas une différence nette entre les quantités de pluies qui se précipitent
durant chacun des trois premiers trimestres de l’année.
L’apport annuel durant la période 2000 − 2007 varie entre 400mm et 800mm (figure
3.8).

㻟㻜㻜
㻼㼘㼡㼢㼕㼛㼙㽴㼠㼞㼕㼑㻌㼙㼕㼚㼕㼙㼍㼘㼑 㻼㼘㼡㼢㼕㼛㼙㽴㼠㼞㼕㼑㻌㼙㼍㼤㼕㼙㼍㼘㼑 㻼㼘㼡㼢㼕㼛㼙㽴㼠㼞㼕㼑㻌㼙㼛㼥㼑㼚㼚㼑
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㻡㻜

Figure 3.7 – La variation de la pluviométrie durant la période (2000-2007) dans la


région de Béja

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Chapitre 3. Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja).
3.2. CARACTÉRISTIQUES GÉOTECHNIQUES DE L’ARGILE ÉTUDIÉE

㻝㻜㻜㻜

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Figure 3.8 – Pluviométrie annuelle durant la période (2000 − 2007) dans la région de
Béja

3.2 Caractéristiques géotechniques de l’argile étu-


diée

L’argile utilisée dans les investigations expérimentales, prélevée sur le site à Tibar,
est reconstituée après broyage (pour certaines mottes sèches) et tamisage. Cette argile
est relativement active. L’activité d’une argile est définie comme suit :

Ip
A= (3.1)
%Argile<2µm

Où %Argile<2µm , est le pourcentage du sol fin de particules de dimensions inférieures


à 2µm. L’activité d’un sol peut être utilisée comme une indication du type d’argile :
la kaolinite (faible activité A ≃ 0.4), l’Illite (d’activité intermédiaire A ≃ 0.9) et la
montmorillonite (activité moyenne de la montmorillonite calcique : Ca A ≃ 1.5 ; activité
forte de la montmorillonite sodique : Na A ≃ 6.0). Ainsi, sur la base de cette formule,
on peut calculer l’activité de l’argile de Tibar qui est de :

Ip 32%
A= = = 0.97 (3.2)
%Argile 33%

On déduit donc que cette argile est d’activité intermédiaire. Le pourcentage d’argile

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Chapitre 3. Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja).
3.2. CARACTÉRISTIQUES GÉOTECHNIQUES DE L’ARGILE ÉTUDIÉE

Table 3.1 – Caractéristiques granulométriques du sol de Beja


Paramétres Valeur expérimental
Sable 6% − 8%
Silt 57% − 62%
Argile 32% − 35%
Coefficient d’uniformité :Cu Bien étalée
Coefficient de courbure :Cc
ρs 2.70gr/cm3

est déterminé à partir de la courbe granulométrique présentée dans la figure (3.9).

Sable Silt Argile


100%

80%
Masse cumulé (%)

60%

40%

20%

0%
1000 100 10 1 0.1
Diamétre équivalent (ȝm)

Figure 3.9 – Courbe granulométrique de l’argile de Tibar

La courbe granulométrique montre que le sol est plutôt une argile silteuse très légè-
rement sableuse. Les particules fines dans ce sol présentent plus de 93% d’un diamètre
moyen inférieur à 80µm (Tableaux : C.1, et 3.1). L’indice de plasticité est également un
bon indicateur de l’activité des argiles en termes de gonflement et de retrait. En effet,
plus cet indice est élevé plus l’argile présente l’éventualité d’être une argile gonflante et
ayant un potentiel de retrait plus important. Les limites d’Atterberg et les paramètres
caractéristiques de la rétention d’eau de cette argile sont les suivants : (le potentiel
de retrait PRe = 35% (equation 3.3), la Limite de liquidité WL = 58%, la Limite de

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Chapitre 3. Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja).
3.2.1 Variation de l’indice des vides

plasticité Wp = 26%, l’Indice de plasticité IP = 32%, et la teneur en eau résiduelle à


T = 20˚c et Hr = 55% : Wr = 4.3%).

Rappelons ici que le potentiel de retrait PRe est défini comme le pourcentage volu-
mique de retrait ; c’est le rapport entre la variation totale de volume ∆V par retrait et
le volume final de l’éprouvette Vf (Robiquet, 1983).

∆V Vi − Vf
PRe = 100 ∗ = 100 ∗ avec Vi : V olume initial. (3.3)
Vf Vf

3.2.1 Variation de l’indice des vides

㻞㻚㻜
㻵㼚㼐㼕㼏㼑㻌㼐㼑㼟㻌㼢㼕㼐㼑㼟 㻸㼕㼓㼚㼑㻌㼐㼑㻌㼟㼍㼠㼡㼞㼍㼠㼕㼛㼚
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㻵㼚㼐㼕㼏㼑㻌㼐㼑㼟㻌㼢㼕㼐㼑㼟㻌㻔㻙㻕

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Figure 3.10 – Variation de l’indice des vides en fonction de la teneur en eau pour un
cycle de drainage

La variation de l’indice des vides est associée à la perte d’eau par drainage suite à
la dessiccation. Cette variation est liée à la diminution des tailles des pores qui s’arrête
à partir d’une certaine valeur seuil de la teneur en eau (C’est la limite de retrait WRe ).
En d’autres termes, la limite de retrait est la teneur en eau à partir de laquelle la
diminution du volume de l’échantillon du sol s’annule. En effet, à partir de cette valeur
de teneur en eau, la dessiccation de l’échantillon continue à avoir lieu mais sans retrait,
c’est-à-dire aussi sans changement d’indice des vides. Pour l’argile de Tibar, la valeur
de la limite de retrait est : WRe = 14% (figure 3.10).

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Chapitre 3. Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja).
3.2.2 Mesure des coefficients de compressibilité

En se basant sur les études faites par YIGZAW (2009) l’anisotropie du matériau
influe sur la limite de retrait horizontal et longitudinal. Cette influence sera examinée
dans le chapitre 5.

3.2.2 Mesure des coefficients de compressibilité

Il est aussi intéressant dans cette étude de caractériser la compressibilité de l’argile


de Tibar, étant donnée que nos essais seront réalisés sur des échantillons d’une cer-
taine épaisseur qui vont subir une phase de consolidation en état saturé avant qu’ils
commencent à se désaturer.
㻝㻚㻝
㻵㼚㼐㼕㼏㼑㻌㼐㼑㼟㻌㼢㼕㼐㼑㼟㻌㻔㼑㻕

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Figure 3.11 – Courbe œdométrique

L’essai oedométrique (figure 3.11) sur un échantillon (de teneur en eau initiale Wi =
31%, d’indice de vide initial e0 = 1.03 et de poids volumique humide γh = 17(KN/m3 ))
montre les résultats suivants (tableau :C.3) :
– Indice de compression : Cc = 0.28
– Indice de gonflement : Cs = 0.07
– ∆h
h
= 4%.

3.2.3 Etude de la porosité

Comme on le verra plus loin, la porosité est l’un des paramètres déterminants du
processus de dessiccation. Pour les sols, il est habituel de déterminer la porosité expé-

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Chapitre 3. Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja).
3.2.3 Etude de la porosité

rimentalement via l’indice des vides. Cependant, la porosité qu’on mesure n’est qu’une
grandeur macroscopique, alors que dans un sol (et même dans des échantillons préparés
au laboratoire), la porosité est un champ très variable. Elle dépend fortement de la
granulométrie et de la compacité (Delage, 1979). Pour les sols fins, elle peut dépendre
aussi de la teneur en eau. D’un autre côté les argiles qui sont fissurées par dessiccation,
présentent des porosités assez variables. Les fissures constituent donc les "pores" les plus
importants devant les pores dans les zones non fissurées. La méthode adoptée dans ce
travail pour déterminer la répartition des porosités est le "M IP " (Mercury Intrusion
Porosity) appelé aussi Prosimètre au mercure (Pellerin, 1980). (Voir la description du
Porosimétrie au mercure dans l’annexe B)

Mesure de la porosité avec prosimètre au mercure

Le recours au prosimètre au mercure est la technique la plus adaptée pour déterminer


de manière quantitative la structure poreuse des solides (figure B.3). Cette technique
conduit à des informations très fiables en ce qui concerne la distribution du volume et
de la taille des pores, la distribution de la taille des particules (figure 3.12), et la surface
spécifique des solides.

Le prosimètre au mercure est basé sur la mesure de la quantité de mercure qui peut
être insérée dans les pores d’un solide à différentes pressions (intrusion de mercure).
L’accumulation de pression est essentielle à l’analyse : une certaine durée est toujours
nécessaire pour atteindre un équilibre lors du remplissage des pores. Cette dernière varie
en fonction du diamètre des pores, la forme et de la connexité du réseau de pores. Avec
cette méthode, l’accumulation de pression démarre lentement. En l’absence de pores,
on accélère pour atteindre une vitesse maximale définie. Dès que l’intrusion de mercure
commence, la vitesse de l’application de la pression appliquée diminue, sans toutefois
s’arrêter totalement (figure 3.13).

D’après la figure (3.14) on peut remarquer que la structure de cette argile (drainée
et non compactée) est composée essentiellement de micropores de taille comprise ente
0.01µm et 0.3µm. Toutes les tailles des macropores sont autour de 300µm et 500µm avec
une fréquence beaucoup plus faible. La tendance de la courbe présentant les résultats
du prosimètre sur l’argile de Tibar, sont en accord avec ceux présentés par Nowamooz
et al. (2009).

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Chapitre 3. Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja).
3.2.3 Etude de la porosité

㻜㻚㻡

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Figure 3.12 – Densité des pores

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Figure 3.13 – Intrusion Excursion de mercure

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Chapitre 3. Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja).
3.2.4 Courbe de rétention d’eau


㻼㼛㼞㼛㼟㼕㼠㽴㻌㼏㼡㼙㼡㼘㽴㻌㻔㼚㻩㻠㻚㻡㻕㻌㼜㼛㼡㼞㻌䃠㼐㻩㻝㻚㻣㻝㻌㻹㼓㻛㼙㻟

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㼟㼠㼞㼡㼏㼠㼡㼞㼑㻌㼚㻹㻩㻜㻚㻠 㼙㼕㼏㼞㼛㻙㼟㼠㼞㼡㼏㼠㼡㼞㼑


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Figure 3.14 – Densité cumulée des pores en fonction du diamétre des pores

3.2.4 Courbe de rétention d’eau

Détermination de la courbe de rétention d’eau pour un cycle de drainage

La relation entre la succion et la teneur en eau ou le degré de saturation présente un


rôle important dans la caractérisation du sol non saturé. Cette relation est relativement
unique pour un sol à densité sèche donnée et pour une teneur en eau initiale donnée.
On parle de la courbe principale de rétention d’eau obtenue par exemple par drainage,
quand la teneur en eau initiale est la teneur en eau à saturation. Dans le cas contraire,
c’est-à-dire pour une teneur en eau initiale inférieure à celle à saturation, la courbe de
rétention d’eau est dite secondaire.

La courbe principale de rétention d’eau est en relation avec à la fois la courbe


granulométrique, la structure minéralogique et la densité sèche du sol. Ces facteurs
ont une influence sur la distribution des pores et l’interaction pore-fluide. En effet, la
géométrie des pores, la minéralogie et la quantité des fines sont aussi des facteurs qui
agissent sur la forme de la courbe de rétention d’eau.

En réalité, la densité sèche varie au cours d’un cycle de dessiccation et par la suite la
courbe de rétention change de forme. Cependant, en général elle est supposée de forme
unique, dépendante seulement de la densité sèche et de la porosité initiale et finale.
La courbe de rétention d’eau (CRE) de l’argile de Tibar a été déterminée pour une

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Chapitre 3. Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja).
3.2.4 Courbe de rétention d’eau

㻝㻜㻜㻑

㻰㼑㼓㼞㽴㼑㻌㼐㼑㻌㼟㼍㼠㼡㼞㼍㼠㼕㼛㼚㻌㻔㻑㻕 㼚㻜㻌㻩㻜㻚㻢㻤
㻣㻡㻑

㻹㼛㼐㽴㼘㼑㻌㻌㼐㼑㻌㼂㼍㼚㻙㻳㼑㼚㼑㼏㼔㼠㼑㼚㻌 㻰
㻼㻜㻩㻝㻚㻜㻢㻘㻌㻿㼘㼞㻩㻜㻚㻝㻡㻘㻌㻌䃚㻩㻜㻚㻟㻟
㻡㻜㻑
㻼㼟㼥㼏㼔㼛㼙㽳㼠㼞㼑
㼚㼒㻌㻩㻜㻚㻟㻝
㻞㻡㻑 㻹㻵㻼 㻿㼑 㻿㻸㻾

㻜㻑
㻜㻚㻜㻜㻝 㻜㻚㻜㻝 㻜㻚㻝 㻝 㻝㻜 㻝㻜㻜
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕

Figure 3.15 – Courbe de rétention d’eau de l’argile de Tibar

porosité initiale n0 = 0, 68g/cm3 et pour une porosité finale nf = 0, 31g/cm3 , sans tenir
compte de la valeur et de la "porosité" finale (c’est-à-dire sans tenir compte de l’effet de
la dessiccation sur cette dernière qui devrait être fonction de la fissuration apparaissant
après dessiccation) (figure 3.15).

Deux méthodes expérimentales sont utilisées pour déterminer la courbe principale


de rétention d’eau (CRE).
– MIP : Intrusion de mercure.
– Méthode psychométrique : Utilisation d’un psychomètre (W P 4 3 ) pour les
succions supérieures à 1000kP a et le tensiomètre pour les valeurs inférieures à
1000kP a.
La courbe principale de rétention d’eau dépend du chemin suivi. Elle est ici obtenue
selon un chemin de drainage et serait différente de celle d’un chemin d’humidification
(la CRE a un comportement d’hystérésis). Donc on peut avoir différentes valeurs de
degré de saturation pour une même valeur de succion donnée et inversement. D’où
l’importance de préciser le chemin suivi lors de la détermination de la (CRE).

Dans notre étude, et compte tenu du fait que c’est la dessiccation qui est investiguée,
nous avons déterminé la (CRE) principale selon un chemin de drainage (Tableau C.2).
3. Decagon Devices, Inc, Pullman WA 99163 USA voir 8.3.3

————————————————— 81 ————————————————–
H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 3. Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja).
3.2.4 Courbe de rétention d’eau

Effet de la porosité (compactage) sur la courbe de rétention d’eau

La figure (3.16) présente la courbe de rétention d’eau pour un chemin de drainage 4


(courbe D), ainsi que la courbe de rétention d’eau pour la même argile de Tibar,
compactée à une porosité fixe (n = 0.54 ± 5%)(Courbe C).

㻯㼔㼑㼙㼕㼚㻌㻰
㻝㻜㻜
㻯㼔㼑㼙㼕㼚㻌㻯

㻝㻜
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕



㻜㻚㻝

㻜㻚㻜㻝
㻜 㻝㻜 㻞㻜 㻟㻜 㻠㻜 㻡㻜 㻢㻜 㻣㻜
㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕

Figure 3.16 – Variation de la succion en fonction de la teneur en eau (compactage-


drainage)

On remarque que la courbe de rétention d’eau de l’argile compactée est en des-


sous de celle drainée (figure3.17). Bien évidemment, les porosités de ces échantillons ne
sont pas constantes lors du chemin de drainage et ceci particulièrement dans le cas de
l’échantillon reconstitué et drainé (courbe D). Pour la même valeur de la teneur en eau,
la succion de l’échantillon d’argile compactée selon le chemin Proctor est plus faible
que celle de l’échantillon de la même argile reconstituée et puis drainée. Cela est dû à
la répartition des feuillets de la répartition microstructurale de l’argile, qui est fonction
de l’énergie de compactage qui a un effet sur la répartition des pores (Delage, 1979;
Favaretti, 1996; Salager, 2007; Nowamooz et al., 2009; Merchàn et al., 2011)
4. Le chemin de drainage consiste à préparer l’échantillon à l’état à une teneur en eau qui peut
être supérieure à celle de la limite de liquidité, le mélanger pour assurer l’homogénéité, et ensuite sous
l’effet de la consolidation libre, l’eau en excès va être évacuée à la surface et une porosité initiale sera
déterminée. Sous l’effet de dessiccation à des conditions hydro-thermiques bien définies, on détermine
la CRE chemin D.

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 3. Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja).
3.2.4 Courbe de rétention d’eau

100% n0 =0.68 Chemin de compactage, C

80% Chemin de Drainage, D


Degré de saturation (Sr)(%)

Van-CDEDchten Model
P0=0.35, Slr=0.05, J=0.33
60%

40%
Van-CDEDFhten Model D nf =0.31
P0=1.06, Slr=0.15, J=0.33
20% C

0%
0.001 0.01 0.1 1 10 100
Succion (MPa)

Figure 3.17 – Variation de la succion en fonction du degré de saturation Sr


(compactage-drainage)

Variation de la porosité en fonction de la succion

Au cours d’un chemin de dessiccation le matériau change de volume sous l’effet de la


dessiccation. La masse du solide Ms étant fixe cela signifie que la porosité de la matière
diminue. La courbe dans la figure (3.18) donne l’allure du paramètre porosité au cours
de la dessiccation. On remarque que cette courbe présente 3 phases :

Phase 1 (Quasi-saturée) : La succion dans cette phase est inférieure à la succion du


point d’entrée d’air (s < se ). Cette phase est caractérisée par une perte d’eau
importante, sans changement significatif au niveau de la porosité.
Phase 2 (Partiellement saturée) : Le domaine de la succion est [se , sLR ]. Dans ce
domaine le sol devient de plus en plus non saturé, et le débit d’évaporation diminue
progressivement. Ce domaine présente une forte diminution dans la porosité, et
par conséquent une variation intense au niveau du retrait.
Phase 3 (Résiduel) : La succion dans cette phase est supérieure à la succion de limite
du retrait (s > sLR ). Dans cette phase le sol atteint un état d’équilibre qui est
fonction de l’état hydro-thermique. La succion augmente et la porosité demeure
constante.

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 3. Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja).
3.2.4 Courbe de rétention d’eau

㻜㻚㻣㻡
㼂㼍㼘㼑㼡㼞㼟㻌㼑㼤㼜㽴㼞㼕㼙㼑㼚㼠㼍㼘㼑㼟

㻜㻚㻢㻡
㻹㼛㼐㽳㼘㼑
㼚㻌㻩㻌㻜㻚㻟㻝㻛㻔㼟㻛㻜㻚㻟㻢㻗㻝㻛㻜㻚㻟㻠㻕
㻼㼛㼞㼛㼟㼕㼠㽴㻌㻔㻙㻕

㻜㻚㻡㻡

㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㼐㼡㻌㼜㼛㼕㼚㼠㻌㼐㻓㼑㼚㼠㼞㽴㼑㻌
㻜㻚㻠㻡 㼐㻓㼍㼕㼞㻌㼟㼑㻔㻹㻼㼍㻕

㻜㻚㻟㻡
SLR

㻜㻚㻞㻡
㻜㻚㻜㻝 㻜㻚㻝 㻝 㻝㻜 㻝㻜㻜
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕

Figure 3.18 – Variation de la porosité en fonction de la succion (Drainage)

Un modèle analytique qui décrit la porosité en fonction de la succion e(s) est donné
dans l’équation 3.4.

1
n(s) = nmin + s 1 (3.4)
se + nmax−n min

1
= 0.31 + s 1 (3.5)
0.36
+ 0.34

Où :
– n(s) : La porosité en fonction de la succion.
– nmax : Porosité maximale.
– nmin : Porosité minimale.
– se : Succion du point d’entrée d’air.

————————————————— 84 ————————————————–
H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 4

Résistance à la traction : essai de


traction directe

Sommaire
4.1 Préparation des échantillons et procédure des essais de
traction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
4.1.1 Essais de traction avec force imposée . . . . . . . . . . . . . . 88
4.1.2 Essais de traction avec déplacement imposé . . . . . . . . . . 91
4.2 Résultats expérimentaux des essais de traction directe sur
l’argile de Béja . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
4.2.1 Essai de traction avec force imposée (FI) . . . . . . . . . . . 93
4.2.2 Essai de traction avec déplacement imposé sur des échan-
tillons drainés (D) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
4.2.3 Essai de traction sur des échantillons compactés (C) . . . . . 98
4.2.4 Essai de traction sur des échantillons initialement compactés
et ensuite drainés (CD) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
4.2.5 Détermination du module d’Young en fonction de la porosité 101
4.3 Analyse des résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
4.3.1 Effet des chemins de dessiccation et de compactage sur la
résistance à la traction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
4.3.2 Etude de l’effet de la porosité sur la résistance à la traction . 105
4.3.3 Etude de la teneur initiale sur la résistance à la traction . . . 107
4.4 Relation empirique de la résistance à la traction . . . . . . 109
4.4.1 Domaine quasi-saturé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
4.4.2 Sol non-saturé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.

Ce chapitre décrit notre protocole expérimental et les résultats qui en dé-


coulent pour caractériser le comportement en traction de l’argile de Béja.
Nous nous intéressons particulièrement à l’évolution de la résistance à la
traction en fonction de la teneur en eau et en fonction de la succion. L’ef-
fet du mode de préparation de l’échantillon est aussi analysé. Deux modes
différents sont appliqués. Le premier mode correspond à des échantillons
préparés sous un chemin de drainage sans l’application d’aucune contrainte
mécanique extérieure. Le deuxième mode correspond à des échantillons ini-
tialement préparés par compactage et ensuite drainés. L’évolution de la
résistance à la traction en fonction de l’état de saturation servira dans la
suite pour prédire le réseau de fissures qui naissent au sein de l’échantillon
sous un chemin de drainage.

Comme on l’a signalé précédemment, rares sont les travaux qui ont conduit
à une mesure directe de la résistance à la traction d’échantillons de sols fins
drainés, particulièrement les argiles à forte plasticité. En effet, la difficulté
réside dans le remaniement et le poinçonnement de l’échantillon lors de sa
préparation. Cependant, dans le cas des échantillons non saturés, en plus de
cette difficulté, il faut aussi contrôler ou mesurer la succion lors de l’essai.
Ainsi, il s’agit de mettre un instrument (par exemple des tensiomètres) dans
l’échantillon et mesurer ou imposer la succion lors de l’essai. Dans les deux
cas, ces deux chemins sont très difficiles à réaliser (Lakshmikantha et al.,
2008).

Une solution proposée par Ammeri (2009), consiste à faire plusieurs essais
à des vitesses différentes et retenir la vitesse pour la quelle, la teneur en
eau avant et après essai demeure constante. Ammeri (2009) a aussi proposé
d’utiliser la méthode des éléments discrets (DEM ) pour modéliser les es-
sais de traction directe et il a envisagé d’optimiser la vitesse de traction via
cette méthode. Malheureusement, la difficulté avec cette approche reste liée
à l’intégration des ponts capillaires (liées aux formes non connues des mé-
nisques) à l’échelle des grains et pour des succions de l’ordre ou inférieures à
la succion d’entrée d’air. Et c’est d’ailleurs, dans ce domaine de saturation
qu’il est difficile de réaliser les essais de traction directe, ou même les essais
de traction indirecte (Lakshmikantha et al., 2012).

Dans notre compagne d’essais, nos tests doivent être faits avec des échan-
tillons non fissurés. La succion devrait être homogène dans l’échantillon,
et pour s’assurer qu’au cours des essais de traction directe on n’a pas de
contraintes parasites qui faussent les valeurs de tension, on doit veiller à ce
qu’il n’y’a pas de frottement entre l’échantillon et la cellule, ou du moins to-
lérer que du frottement qui engendrait un effort faible comparé aux valeurs
des efforts de traction qu’on envisage de mesurer.

L’objectif de cette étude expérimentale est d’étudier la variation de la résis-

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.1. PRÉPARATION DES ÉCHANTILLONS ET PROCÉDURE DES ESSAIS DE TRACTION

tance à la traction en fonction de l’état de saturation (succion et teneur en


eau), du mode de préparation de l’échantillon et des dimensions des pores.
Des essais complémentaires de prosimètre à intrusion au mercure (MIP) ont
été faits sur des échantillons drainés et compactés. Pour faire la liaison entre
le couple succion-porosité et son effet sur la résistance à la traction.

4.1 Préparation des échantillons et procédure des


essais de traction

Une première série (D) d’essais de traction a été faite sur l’argile initialement rema-
niée et saturée (W ≃ 120%) et soumise à un cycle de dessiccation avec des conditions
climatiques fixes (Température T = 20˚c, Humidité relative Hr = 55%). Une deuxième
série (C) d’essais a été faite sur des échantillons compactés à des teneurs en eau diffé-
rentes, avec une densité sèche proche de celle obtenue par l’essai Proctor à la teneur en
eau considérée. Trois autres séries d’essais sont faites sur des échantillons initialement
compactés à une densité donnée (inférieure à la densité sèche maximale), puis soumis
à des conditions de drainage (Chemin CD). L’état initial des échantillons pour la série
d’essais (CD) est fixé par rapport à la série (C), c’est à dire on veille à avoir les mêmes
valeurs de teneur en eau et de densité que celles dans le chemin (C).

Nous avons utilisé deux dispositifs pour la détermination de la résistance à la trac-


tion :

– Essai de traction directe à force imposée : On a utilisé un appareil selon la concep-


tion de Rodríguez (2002) (voir figure 4.1 et figure 4.2). Nous avons utilisé cet essai
pour des échantillons quasi-saturés, vu qu’on ne peut pas manipuler l’échantillon
à cet état de saturation. Ainsi, on le reconstitue directement dans le moule.
– Essai de traction directe à déplacement imposé : Cet appareil est conçu en uti-
lisant le dispositif de l’appareil de cisaillement à la boite de Casagrande (boite
de cisaillement direct). Il s’agit d’appliquer les vitesses de déplacement qui sont
prévues par le dispositif (La vitesse de déplacement choisie est de 2mm/min).
Pour pouvoir appliquer des tensions sur l’échantillon, nous avons conçu un ap-
pareil utilisant une boite différente de celle de cisaillement (la partie centrale du
dispositif). Cet appareil est présenté sur la figure 4.4. Le dispositif utilise le même
système d’acquisition et les mêmes capteurs de l’appareil de cisaillement.

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.1.1 Essais de traction avec force imposée

4.1.1 Essais de traction avec force imposée

Comme indiqué ci-dessus, l’appareil a été réalisé selon la conception de Rodríguez


(2002). Cet appareil est composé de deux blocs. Le bloc 1 est fixe et le bloc 2 est
mobile. En fait, le bloc mobile est soumis à une force de traction, imposée en utilisant
différents poids, par le biais d’une poulie. Le déplacement induit par la charge appliquée
est mesuré en utilisant un comparateur avec une précision de 0, 01mm (Figure 4.1).

Figure 4.1 – Appareil de traction avec force imposée

Le protocole du test consiste, à partir des conditions saturées, à appliquer des condi-
tions spécifiques de dessiccation (drainage à température ambiante ou à une valeur fixée,
choisie au préalable), (Voir figure 4.2). Par la suite, on détermine la résistance à la trac-
tion. Toutefois, la principale difficulté consiste à mesurer le déplacement et l’effort de
traction dans la zone centrale de l’échantillon (zone d’intérêt) en raison de la faible
consistance de l’échantillon. Par conséquent, les deux parties du moule en contact avec
la zone d’intérêt sont maintenues, même si un déplacement relatif et, éventuellement,
un frottement entre le moule et le sol durant le retrait peuvent avoir lieu. Une solution
partielle pour mesurer ces effets est de placer le système de mesure de déplacement dans
la zone d’intérêt (partie centrale de l’échantillon). Cela est difficilement réalisable vue
la faible consistance de l’échantillon à un état proche de la saturation. Ainsi, afin d’évi-
ter ce frottement éventuel entre l’échantillon et le moule, les parois ont été légèrement
lubrifiées avec un produit en "graisse spéciale" et ceci avant de placer l’échantillon.

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.1.1 Essais de traction avec force imposée

Bloc d’argile
Pièce démontable

Figure 4.2 – Echantillon d’argile après 48h de dessiccation


Par ie centrale
Application de force

Fissure

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Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.1.1 Essais de traction avec force imposée

L’échantillon est ensuite soumis à des conditions de dessiccation fixées (T = 20˚ et


Hr = 55%), après des intervalles de temps variables, on conserve l’échantillon dans un
sac en plastique durant 24h minimum afin d’avoir une réparation homogène de la teneur
en eau. Ensuite, les deux parties du moule gauche et droite ainsi que la cale en bas,
qui limite la zone d’intérêt, sont retirées juste avant de commencer le chargement de
traction (figure 4.2). Enfin, avec ces précautions, on admet que la phase de retrait (avec
faible succion) se produit sans fissuration. Par conséquent, le déplacement relatif (entre
l’échantillon et le moule) et, éventuellement, les contraintes de cisaillement sont négligés.
Les essais de traction pris en compte, sont réalisés uniquement sur les échantillons pour
lesquels la zone d’intérêt n’est pas endommagée (sans fissures apparentes dans la zone
d’intérêt lors de l’essai).

Ce dispositif permet d’appliquer seulement des forces correspondantes à des masses


de valeurs inférieures à 4kg ce qui correspond à une contrainte de traction égale à
100kP a. Afin de déterminer la section intacte soumise à des contraintes de traction avant
le processus de retrait, des images ont été prises avec un appareil photo numérique de
bonne résolution (2112×2816 pixels) avant les essais de traction. Ceci est dans l’objectif
de déterminer la section réelle de l’échantillon sans le toucher vue sa sensibilité surtout
à l’état quasi-saturé. Si la partie centrale est endommagée, le test est rejeté. Cette
approche reste entachée d’imprécision car les fissures qui peuvent apparaître dans le
volume, ne sont pas nécessairement visibles à l’œil nu et après la prise des photos.

Une série d’essais de traction a été effectuée, et la succion est mesurée à chaque
fois juste après l’essai. Un petit morceau est prélevé de la zone non fissurée et non
"endommagée", sur lequel on effectue une mesure de succion à l’aide des tensiomètres
pour les valeurs de succion de 0 à 1000 kPa, et par la méthode psychométrique (W P 4 1 )
pour les succions > 1M P a. La méthode psychométrique est une méthode rapide et
précise pour mesurer de grandes valeurs de succion, dans une fourchette de 1 à 400
MPa (Leong et al., 2003) avec une précision de 0, 1M P a. Les mesures de la teneur en
eau, de la succion et de la densité sèche sont effectuées sur tous les échantillons et pour
l’ensemble des chemins (D), (C) et (CD), dans la zone non endommagée.

1. Decagon Devices, Inc, Pullman WA 99163 USA voir Annexe 8.3.3

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.1.2 Essais de traction avec déplacement imposé

4.1.2 Essais de traction avec déplacement imposé

A)

B)

Figure 4.3 – Méthode de préparation des échantillons utilisés dans les essais de traction
avec déplacement imposé. A) Différentes étapes de dessiccation. B) Mise en place de
l’échantillon dans l’éprouvette.

Le protocole de préparation d’un échantillon d’argile de Tibar, choisi quasi saturé,


selon le chemin (D) ne peut pas être suivi lorsque ce dernier commence à être fissuré
dans la partie centrale (échantillon à succion élevée) (figure 4.3.A). Le nouveau dispositif
(figure 4.4) a été construit au LGC 2 à l’EN IT 3 et utilisé au laboratoire de l’U P C 4 . Ce
dispositif a été utilisé pour effectuer la série d’essais avec déplacement imposé (chemin
(D)). Un bloc de dimensions 60cm × 30cm × 3cm initialement saturé (W ≃ 120%) a
été soumis à des conditions de dessiccation fixes T = 20˚ et Hr = 55% et à différents
stades de dessiccation (figure 4.3.a), b), c)). Des échantillons ont été découpés en les
conservant dans des sacs en plastique pour obtenir l’équilibre hydrique et homogénéiser
la teneur en eau (figure 4.3.B). Après avoir atteint la rupture par traction et mesurer
2. Laboratoire de génie civil
3. École nationale d’ingénieurs de Tunis
4. Universitat Politècnica de Catalunya

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.1.2 Essais de traction avec déplacement imposé

ainsi la résistance de traction de chaque échantillon, on mesure la succion et la teneur


en eau de la zone non endommagée avec les mêmes moyens comme signalé ci-dessus (les
tensiomètres et le W P 4, section 4.1.1).

Figure 4.4 – L’appareil de traction avec déplacement imposé

Concernant les essais selon le chemin (C), les échantillons sont reconstitués avec
compactage. Rappelons que les valeurs du couple (densité sèche, teneur en eau) sont
proches des valeurs de l’essai Proctor. Il est à noter qu’il n’est pas aisé d’obtenir ces
valeurs en compactant l’échantillon directement dans le moule. En effet, la complexité
essentielle réside dans l’obtention d’un état de l’échantillon voisin de celui de l’état
Proctor. Ainsi, on détermine en premier lieu le volume occupé par l’échantillon (teneur
en eau initiale), le poids de l’échantillon du sol sec et la quantité d’eau nécessaire pour
ramener la teneur en eau égale à celle de l’état Proctor. On mélange bien le sol pour qu’il
soit homogène au maximum. Ensuite, on compacte le mélange dans le moule. Enfin, on
libère la partie centrale et finalement on procède à l’essai de traction directe.

Pour les essais selon le chemin (CD), les échantillons sont préparés exactement
comme dans le cas précédent (C) pour un couple donné de conditions initiales (teneur en
eau et densité sèche). Une fois que l’échantillon est compacté, il est mis à des conditions
de dessiccation comme pour le cas du chemin (D), à T = 20˚ et pour Hr = 55%. Les
résultats de toutes ces séries d’essais seront résumés dans la section 4.2 suivante.

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.2. RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX DES ESSAIS DE TRACTION DIRECTE SUR L’ARGILE DE BÉJA

4.2 Résultats expérimentaux des essais de traction


directe sur l’argile de Béja

4.2.1 Essai de traction avec force imposée (FI)

L’essai de traction à force imposée a été adopté dans une première phase pour
déterminer la résistance à la traction selon le chemin de dessiccation (D) pour des
valeurs de succion inférieures à 4M P a. Les échantillons quasi-saturés utilisés pour les
essais de traction sont remaniés, (voir la teneur en eau initiale et finale après dessiccation
Wi et Wf dans le tableau C.5), puis soumis à un chemin de dessiccation à température
et humidité fixes, T = 20˚ et Hr = 55%. Comme nous l’avons indiqué précédemment,
on applique une charge contrôlée et on mesure simultanément les déplacements à l’aide
d’un comparateur et les poids appliqués. À la fin de chaque essai de traction, la densité
sèche est déterminée en utilisant la méthode gravimétrique. Cette méthode consiste
à déterminer le volume de l’échantillon à l’aide de la paraffine et déduire le poids
sec à l’aide du poids total et de la teneur en eau déjà connue. Les courbes contrainte-
déplacement obtenues avec différents essais de traction sont données dans la figure (4.5).

Le module d’Young est déterminé à partir du premier palier des courbes contrainte-
déformation ; pour les tous petits déplacements (dans la zone linéaire indiquée par un
cercle sur la figure (4.5). La figure (4.6) présente la contrainte de traction en fonction
du déplacement dans la zone linéaire. La figure (4.7) présente la variation du module de
Young en fonction de la porosité. Les valeurs du module d’Young seront données dans
le paragraphe (4.2.5) pour d’autres séries d’essais.

La variation de la résistance à la traction en fonction de la teneur en eau présente


une allure exponentielle comme le montre la figure (4.8). La croissance de la résistance
à la traction est en réalité combinée avec le retrait de l’échantillon argileux. Plusieurs
auteurs ont déterminé la résistance à la traction en fonction de la teneur en eau mais la
plupart des résultats présentés dans la bibliographie (Fang et Hirst, 1973; Krishnayya
et al., 1974; Madjoudj, 2009) ne sont pas totalement concordants avec les résultats
trouvés ici, particulièrement pour les échantillons préparés selon les chemins (D). La
forme de la courbe de la résistance à la traction en fonction de la teneur en eau pour
ces auteurs ressemble à la forme de la courbe Proctor.

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.2.1 Essai de traction avec force imposée (FI)

㻝㻜
㼃㻩㻌㻡㻡㻚㻜㻣㻌㻑

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Figure 4.5 – Essais de traction pour l’argile drainée à différentes teneurs en eau (faible
succion-Force imposée)

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Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.2.1 Essai de traction avec force imposée (FI)


㼃㻩㻌㻡㻡㻚㻜㻣㻌㻑

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Figure 4.6 – Essais de traction pour l’argile drainée à différentes teneurs en eau (faible
succion-Force imposée, ’zoom’)

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Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.2.1 Essai de traction avec force imposée (FI)

㻝㻚㻡
㻹㼛㼐㼡㼘㼑㻌㼐㼑㻌㼐㽴㼒㼛㼞㼙㼍㼠㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕
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Figure 4.7 – Variation du module de Young en fonction de la porosité.

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Figure 4.8 – Variation de la résistance à la traction en fonction de la teneur en eau.

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Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.2.1 Essai de traction avec force imposée (FI)

㻣㻜

㻾㽴㼟㼕㼟㼠㼍㼚㼏㼑㻌㽫㻌㼘㼍㻌㼠㼞㼍㼏㼠㼕㼛㼚㻌㻔㼗㻼㼍㻕
㻢㻜
㼥㻌㻩㻌㻝㻠㻘㻢㻥㻤㼤㻌㻗㻌㻝㻘㻡㻟㻠㻌㻌㻚
㻡㻜

㻠㻜

㻟㻜

㻞㻜

㻝㻜


㻜 㻜㻚㻡 㻝 㻝㻚㻡 㻞 㻞㻚㻡 㻟 㻟㻚㻡 㻠 㻠㻚㻡
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Figure 4.9 – Variation de la résistance à la traction en fonction de la succion

En effet, le protocole expérimental suivi par ces auteurs était le même que celui
du chemin (C) où la reconstitution des échantillons se fait par compactage Proctor
à différentes teneur en eau. Parailleurs, Causarano (1993a); Ibarra et al. (2005) ont
trouvé une allure semblable à celle trouvée dans notre étude. Ainsi, la relation entre la
résistance à la traction et la succion présente une forme linéaire comme celle indiquée
dans la figure (4.9). Cette allure vérifie bien le modèle d’Alonso et al. (1999a).

Remarques

D’après les résultats expérimentaux présentés dans le paragraphe (4.2.1) et la com-


paraison avec les résultats de la bibliographie, on remarque que le mode de préparation
des échantillons a une influence significative sur la résistance à la traction.

On remarque aussi que l’argile soumise à la dessiccation devient de plus en plus rigide
lorsqu’elle est plus sèche, et sa résistance à la traction devient beaucoup plus importante.
Par ailleurs, avec le nouveau dispositif, à déplacement imposé, on est capable de mesurer
des valeurs de résistance à la traction importantes qui peuvent atteindre les 10M P a.

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.2.2 Essai de traction avec déplacement imposé sur des échantillons drainés (D)

4.2.2 Essai de traction avec déplacement imposé sur des échan-


tillons drainés (D)

Le dispositif de traction présenté dans la figure (4.4) nous permet de mesurer


la contrainte de traction avec un déplacement imposé. Ce protocole nous permet de
déterminer le comportement du matériau (comportement ductile ou fragile). Les courbes
de contrainte à la traction en fonction du déplacement sont présentées sur la figure
(4.10). Après chaque essai de traction, on détermine la teneur en eau ainsi que la
succion et la densité sèche.

Les courbes de contrainte-déplacement (figure 4.10) montrent que le comportement


de l’argile est élastique ductile pour les teneurs en eau comprises entre 17% et 29%.
Pour une teneur en eau comprise entre 3% et 15%, le comportement de l’argile soumise
à des conditions de dessiccation est plutôt élastique-fragile. La résistance à la traction
dans un cycle de drainage est présenté dans la figure (4.11) (chemin D). Ces courbes
présentent l’évolution de la résistance à la traction en fonction de la succion.Elles sont
obtenues par combinaison des résultats présentés dans les figures (4.10) et (4.5).

4.2.3 Essai de traction sur des échantillons compactés (C)

Pour montrer l’effet de la dessiccation sur la résistance à la traction on a fait une


série d’essais (C) sur des échantillons compactés à différentes teneurs en eau. Les échan-
tillons ont été compactés dans le moule Proctor comme présenté dans la paragraphe
4.1.2. La variation de la résistance à la traction en fonction du déplacement a été trop
petite et n’a pas dépassé dans les meilleurs cas 6 kP a (voir figure 4.12). Les échan-
tillons compactés sont élastiques-plastiques avant l’optimum Proctor - côté humide-, et
élastique ductile après l’optimum Proctor -côté sec-.

4.2.4 Essai de traction sur des échantillons initialement com-


pactés et ensuite drainés (CD)

L’objectif des trois séries d’essai (CD) est d’étudier l’effet de la teneur en eau initiale
et la densité initiale sur la résistance à la traction. Les résultats de ces essais de trac-
tion directe, montrent que le comportement est plutôt élastoplastique avant l’optimum
Proctor, et tend vers un comportement de type élastoplastique avec radoucissement
lorsque la teneur en eau est inférieure à celle de l’optimum Proctor.

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Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.2.4 Essai de traction sur des échantillons initialement compactés et ensuite drainés (CD)

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Figure 4.10 – Essais de traction pour l’argile drainée à différentes teneurs en eau
(succion élevée et déplacement imposé)

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Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.2.4 Essai de traction sur des échantillons initialement compactés et ensuite drainés (CD)

㻾㽴㼟㼕㼟㼠㼍㼚㼏㼑㻌㽫㻌㼘㼍㻌㼠㼞㼍㼏㼠㼕㼛㼚㻌㻔㼗㻼㼍㻕 㻝㻜㻜㻜 㼂㼍㼘㼑㼡㼞㼟㻌㽴㼤㼜㼑㼞㼕㼙㼑㼚㼠㼍㼘㼑㼟


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Figure 4.11 – Variation de la résistance à la traction en fonction de la succion


㼃㻩㻢㻜㻚㻜㻜㻑㻘㻌㻿㻩㻜㻚㻜㻞㻹㻼㼍

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㻯㻯

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Figure 4.12 – Essais de traction pour l’argile compactée à différentes teneurs en eau

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.2.5 Détermination du module d’Young en fonction de la porosité

4.2.5 Détermination du module d’Young en fonction de la po-


rosité

㻝㻜㻜㻜
㻹㼛㼐㼡㼘㼑㻌㼐㼑㻌㼐㽴㼒㼛㼞㼙㼍㼠㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕

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㻼㼛㼞㼛㼟㼕㼠㽴㻌㻔㻙㻕

Figure 4.13 – Variation du module de déformation en fonction de la porosité

Il est connu que le module d’Young (ou module de déformation) est un paramètre
qui dépend essentiellement de la porosité. On montre ici que ce module présente une
relation linéaire avec la porosité dans l’intervalle de teneur en eau 80% − 19% et de
succion 0 < s < 4M P a (figure 4.7). Lorsque le matériau devient de plus en plus sec, le
module de déformation devient de plus en plus grand. Par contre, la relation linéaire
n’est plus valable, et l’allure de cette évolution tend vers une forme exponentielle (figure
4.13). L’échelle de cette dernière est semi-logarithmique. L’équation de l’évolution du
module de déformation en fonction de la porosité est donnée sur la figure (4.13).

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.3. ANALYSE DES RÉSULTATS

4.3 Analyse des résultats

4.3.1 Effet des chemins de dessiccation et de compactage sur


la résistance à la traction

La résistance à la traction de l’argile de Tibar varie en fonction de plusieurs para-


mètres : la teneur en eau initiale, la densité sèche initiale et le mode de préparation
de l’échantillon (ou encore le chemin suivi). Dans cette section on présente l’effet du
drainage et du compactage sur la résistance à la traction et ceci pour une teneur en eau
initiale et une densité sèche initiale fixées.

On doit distinguer les 3 types d’essais suivants : (1) les essais réalisés à des teneurs
en eau initiales supérieures à celle à la saturation, et où les échantillons sont soumis à
des conditions de dessiccation (D), (2) les essais réalisés avec une teneur en eau initiale
inférieure à celle à la saturation pour des échantillons initialement compactés (C), (3)
les essais sur des échantillons initialement compactés et ensuite drainés (CD). En effet,
les résultats expérimentaux montrent que les échantillons drainés (D) ont une résistance
en traction plus importante que les échantillons initialement non saturés et compactés
selon (C) ou (CD).

La courbe de la résistance à la traction en fonction de la teneur en eau de l’argile


drainée est présentée sur la figure (4.14) (chemin D). La résistance à la traction de
l’argile soumise à la dessiccation présente une allure exponentielle. À notre connaissance,
cette allure est rarement évoquée. Parmi les rares travaux qui ont trouvé une allure
similaire on cite Causarano (1993b); Nahlawi et al. (2004a); Zeh (2007). La variation de
la résistance à la traction en fonction de la succion (figure 4.15 (D)) pour des échantillons
préparés selon le chemin (D), est conforme au modèle analytique de la résistance à la
traction en fonction de la succion (équation 4.3).

Pour la série d’essais (C) la résistance à la traction en fonction de la teneur en eau


(figure 4.14 (C)) présente une allure similaire à celle de la courbe Proctor standard. La
valeur maximale de la résistance à la traction est de l’ordre de 5.5kP a pour une teneur
en eau W = 24.36%. La valeur de l’optimum Proctor standard est de l’ordre de 34.5%.
Donc l’optimum de la résistance à la traction n’est pas le même que l’optimum Proctor.

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
㻯㼔㼑㼙㼕㼚㻌㼐㼑㻌㼐㼑㼟㼟㼕㼏㼏㼍㼠㼕㼛㼚㻌㻔㻰㻕㻘

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103
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Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.

㻯㼔㼑㼙㼕㼚㻌㼐㼑㻌㼏㼛㼙㼜㼍㼏㼠㼍㼓㼑㻌㻔㻯㻕

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Figure 4.14 – Résistance à la traction en fonction de la teneur en eau

————————————————–
Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
4.3.1 Effet des chemins de dessiccation et de compactage sur la résistance à la traction

H.Trabelsi
㻯㼔㼑㼙㼕㼚㻌㻔㻰㻕㻘
㻝㻜㻜㻜 㼑㻜㻩㻜㻚㻣㻞㻘㻌㼣㼕㼚㼠㻩㻝㻞㻜㻑

㻯㻰㻝 㻹㼛㼐㽳㼘㼑㻌㻔㻰㻕
! "㻝㻟㻜㻜㻌㼗㻚㻼㼍㻘㻌㼞㻩㻝㻚㻥㻘㻌㼟㼑㻩㻜㻚㻟㻢㻌㻹㻼㼍㻘㻌㼟㻸㻾㻩㻝㻝㻚㻡㻌㻹㻼㼍

㻯㻰㻞 㻯㼔㼑㼙㼕㼚㻌㻔㻯㻰㻝㻕㻘
㻝㻜㻜 㼑㻜㻩㻜㻚㻡㻟㻘㻌㼣㼕㼚㼠㻩㻠㻡㻑

㻹㼛㼐㽳㼘㼑㻌㻔㻯㻰㻝㻕
! "㻟㻝㻜㻌㼗㻚㻼㼍㻘㻌㼞㻩㻝㻚㻥㻘㻌㼟㼑㻩㻜㻚㻟㻢㻌㻹㻼㼍㻘㻌㼟㻸㻾㻩㻝㻝㻚㻡㻌㻹㻼㻭㻌
㻯㻰㻟
㻯㼔㼑㼙㼕㼚㻌㻔㻯㻰㻞㻕㻘
㻝㻜 㼑㻜㻩㻜㻚㻠㻣㻘㻌㼣㼕㼚㼠㻩㻞㻠㻑

—————————————————
㻹㼛㼐㽳㼘㼑㻌㻔㻯㻰㻞㻕
! "㻝㻠㻡㻌㼗㻚㻼㼍㻘㻌㼞㻩㻝㻚㻥㻘㻌㼟㼑㻩㻜㻚㻟㻢㻌㻹㻼㼍㻘㻌㼟㻸㻾㻩㻝㻝㻚㻡㻌㻹㻼㼍㻌

104
㻯㼔㼑㼙㼕㼚㻌㻔㻯㻰㻟㻕㻘
㻝 㻯 㼑㻜㻩㻜㻚㻡㻠㻘㻌㼣㼕㼚㼠㻩㻝㻡㻑
Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.

㻹㼛㼐㽳㼘㼑㻌㻔㻯㻰㻟㻕
! "㻝㻥㻌㼗㻚㻼㼍㻘㻌㼞㻩㻝㻚㻥㻘㻌㼟㼑㻩㻜㻚㻟㻢㻌㻹㻼㼍㻘㻌㼟㻸㻾㻩㻝㻝㻚㻡 㻹㻼㼍

㻾㽴㼟㼕㼟㼠㼍㼚㼏㼑㻌㽫㻌㼘㼍㻌㼠㼞㼍㼏㼠㼕㼛㼚㻌㻔㼗㻚㻼㼍㻕
㻯㼔㼑㼙㼕㼚㻌㼐㼑㻌㼏㼛㼙㼜㼍㼏㼠㼍㼓㼑㻌㻔㻯㻕

㻜㻚㻝
㻜㻚㻜㻝 㻜㻚㻝 㻝 㻝㻜 㻝㻜㻜
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕

Figure 4.15 – Résistance à la traction en fonction de la succion

————————————————–
Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
4.3.1 Effet des chemins de dessiccation et de compactage sur la résistance à la traction
Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.3.2 Etude de l’effet de la porosité sur la résistance à la traction

D’après les essais (figure 4.14 (D)) et (figure 4.14 (C)) on peut affirmer que la
dessiccation de l’argile initialement saturée, a une influence importante sur ces caracté-
ristiques mécaniques et particulièrement sa résistance à la traction. Pour le maximum
de résistance à la traction en compactage (C) on trouve au meilleur des cas 5.5kP a
(figure 4.14 (C)), par contre on peut atteindre le drainage (D) à plus que 1M P a de
résistance à la traction (figure 4.14 (D)).

Par ailleurs, on peut se poser la question sur l’effet d’un compactage sur un sol
initialement non saturé ensuite drainé. Pour répondre à cette question, une étude ap-
profondie a été faite sur la même argile. Le protocole de préparation des échantillons
est définit dans la section 4.1. Trois séries d’essais nommés (CD1), (CD2) et (CD3)
ont été testés et les résultats sont présentés sur les mêmes graphes (figures 4.14 et 4.15).

Pour la série d’essais de la figure (4.14 (CD1)) on remarque que celle ci a aussi
une allure exponentielle. De plus la variation de la résistance à la traction en fonction
de la succion pour l’argile compactée (figure 4.15 (CD1)) vérifie bien le modèle décrit
par l’équation (4.3) mais avec d’autres constantes. On remarque aussi que la résistance
maximale à la traction de l’argile initialement compactée (CD1) est inférieure à la résis-
tance maximale à la traction de l’argile initialement saturée et drainée à l’air libre (D).
On remarque le même phénomène pour l’argile avec une teneur en eau initiale plus
faible. Une allure exponentielle en fonction de la teneur en eau (figure 4.14(CD2)et
(CD3)). Le modèle décrit par l’équation 8.1 reste toujours valable avec un simple para-
métrage (figure 4.15 (CD2) et (CD3)). La plupart des travaux dans la littérature, qui
ont utilisé le même protocole d’essais, ont trouvé des allures similaires de la résistance
à la traction en fonction de la teneur en eau (Rodríguez, 2002; Heibrock et Witt, 2005;
Zeh, 2007; Lakshmikantha, 2009).

4.3.2 Etude de l’effet de la porosité sur la résistance à la trac-


tion

Le phénomène physique de dessiccation est un phénomène couplé à la perte d’eau


(diminution de la teneur en eau ou augmentation de la succion), et au retrait asso-
cié (diminution de la porosité). La résistance à la traction pour une argile soumise à
des conditions de dessiccation peut être alors aussi reliée directement à la porosité,
(figure4.16 (D)). La relation entre la résistance à la traction et la porosité est exponen-
tielle dans le cas du chemin (D) et prend une autre allure dans le cas du chemin (C). On
constate (figure 4.16), que pour l’argile compactée selon (C), et pour la même valeur de
porosité, on peut avoir deux valeurs de résistance à la traction différentes (figure 4.16

————————————————— 105 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.3.2 Etude de l’effet de la porosité sur la résistance à la traction

(C)). En effet, si on compare par exemple les deux valeurs de résistance à la traction
pour la valeur de porosité n = 0.62, on remarque qu’il y’a un facteur de 10 entre elles.
Cela est dû à la quantité d’eau qui joue le rôle de "lubrifiant" entre les agrégats où
encore à l’échelle des pores et des grains. Ceci peut être attribué aux forces liées aux
ménisques qui eux existent ou non selon la teneur en eau. Des résultats similaires ont
été trouvés par Lakshmikantha (2009).

㻝㻜㻜㻜
㻾㽴㼟㼕㼟㼠㼍㼚㼏㼑㻌㽫㻌㼘㼍㻌㼠㼞㼍㼏㼠㼕㼛㼚㻌㻔㼗㻚㻼㼍㻕

㻝㻜㻜 㻰

㻝㻜 㼃㻩㻝㻝㻚㻡㻣㻑

㼃㻩㻞㻠㻚㻟㻢㻑 㼃㻩㻢㻚㻥㻝㻑


㼃㻩㻢㻜㻑
㻜㻚㻝
㻜㻚㻞㻡 㻜㻚㻟 㻜㻚㻟㻡 㻜㻚㻠 㻜㻚㻠㻡 㻜㻚㻡 㻜㻚㻡㻡 㻜㻚㻢 㻜㻚㻢㻡 㻜㻚㻣
㻼㼛㼞㼛㼟㼕㼠㽴㻌㻔㻙㻕㻌

Figure 4.16 – Résistance à la traction en fonction de la Porosité, (drainage - compac-


tage)

Pour expliquer d’avantage l’effet de la porosité sur la résistance à la traction, on trace


la variation de la densité sèche pour un chemin (C) (figure 4.17 (C)), et la variation de
la densité sèche pour un essai de dessiccation libre selon le chemin (D) (figure 4.17 (D)).
On remarque que le compactage n’a pas d’effet sur la densité sèche lorsque l’argile est
quasi-saturée Sr ≥ 0.9. Cependant, dans ce même domaine, l’effet de la porosité sur la
résistance à la traction dépend du chemin suivi. En effet, dans les deux chemins (C) et
(D) l’organisation des feuillets n’est pas forcément la même, bien que la macroporosité
(porosité définie directement en fonction de la densité sèche) semble être la même. Ceci
est à priori à l’origine de cette différence remarquable de la résistance à la traction pour
une même porosité.

Lorsque l’argile devient de plus en plus sèche (chemin (D)), la densité sèche aug-
mente jusqu’à tendre vers une valeur limite. Cette valeur limite correspond à la teneur
en eau qui est la limite de retrait (figure 4.17 (D)). Par contre, et comme c’est bien
connu pour l’essai Proctor, la densité sèche augmente avec la teneur en eau jusqu’à

————————————————— 106 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.3.3 Etude de la teneur initiale sur la résistance à la traction

㻞㻚㻝
㼂㼍㼞㼕㼍㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㻌㼘㼍㻌㼐㼑㼚㼟㼕㼠㽳㻌㼟㽳㼏㼔㼑㻌㼑㼚㻌
㻝㻚㻥 㼒㼛㼚㼏㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑 㼘㼍 㼠㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡
㻓㼏㼥㼏㼘㼑㻌㼐㼑㻌㻰㼑㼟㼟㼕㼏㼏㼍㼠㼕㼛㼚㻓
㻰㼑㼚㼟㼕㼠㽴㻌㼟㽳㼏㼔㼑㻌㻌㻔㼓㼞㻛㼏㼙㻟㻕
㼂㼍㼞㼕㼍㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㻌㼘㼍㻌㼐㼑㼚㼟㼕㼠㽳㻌㼟㽳㼏㼔㼑㻌㼑㼚㻌
㻝㻚㻣 㼒㼛㼚㼏㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼡㻌㼠㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻌㻓㻱㼟㼟㼍㼕㻌
㻼㼞㼛㼏㼠㼛㼞㻓
㻝㻚㻡

㻝㻚㻟 㻯㼛㼡㼞㼎㼑㼟㻌㼍㼥㼍㼚㼠㻌㼘㼑㻌㼙㽵㼙㼑㻌
㼐㼑㼓㼞㽴㻌㼐㼑㻌㼟㼍㼠㼡㼞㼍㼠㼕㼛㼚㻚
㻝㻚㻝

㻜㻚㻥
㻜㻚 㻜㻚㻝㻜 㻜㻚㻞㻜 㻜㻚㻟 㻜㻚㻠㻜 㻜㻚㻡㻜 㻜㻚㻢㻜 㻜㻚㻣㻜
㻝㻚㻜㻜
㻜㻚㻤㻜 㻜㻚㻥㻜
㻜㻡 㻜
㻜㻚㻣
㻜 㻞㻜 㻠㻜 㻢㻜 㻤㻜 㻝㻜㻜
㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕

Figure 4.17 – Variation de la densité sèche au cours de dessiccation et dans les condi-
tions de Proctor standard

l’optimum Proctor puis elle chute. Dans ce cas, cette tendance est bien en corrélation
avec la résistance à la traction (figure 4.14 (C)).

La figure (4.18) présente la variation de la densité schèche en fonction de la succion


pour un cycle de dessiccation. Cette courbe est composée de trois parties. La première
partie (0 < s < 360kP a) l’argile est quasi-saturée, la porosité ne présente qu’une
variation légère jusqu’à la valeur du point d’entrée d’air sEA . Le deuxième intervalle
(SEA = 360kP a < s < sRe = 15M P a) correspond au domaine où se déroule le retrait
qui induit une diminution de la porosité. Pour des succions supérieures à 20M P a (qui
est la succion de limite de retrait), le drainage ou l’extraction d’eau dans les pores
pour de fortes succions se fait sans retrait. C’est donc pour cette raison que la porosité
tend vers une porosité minimale lorsque la succion tend vers une succion résiduelle.
Une expression analytique qui relie la succion à la porosité sera donnée au section (4.4)
suivante.

4.3.3 Etude de la teneur initiale sur la résistance à la traction

La figure (4.19.a) présente la variation de la résistance à la traction de l’argile


sèche en fonction de la teneur en eau initiale. On peut dire d’après cette figure que la

————————————————— 107 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.3.3 Etude de la teneur initiale sur la résistance à la traction

㻜㻚㻣㻡
㼂㼍㼘㼑㼡㼞㼟㻌㼑㼤㼜㽴㼞㼕㼙㼑㼚㼠㼍㼘㼑㼟

㻜㻚㻢㻡
㻹㼛㼐㽳㼘㼑
㼚㻌㻩㻌㻜㻚㻟㻝㻛㻔㼟㻛㻜㻚㻟㻢㻗㻝㻛㻜㻚㻟㻠㻕
㻼㼛㼞㼛㼟㼕㼠㽴㻌㻔㻙㻕

㻜㻚㻡㻡

㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㼐㼡㻌㼜㼛㼕㼚㼠㻌㼐㻓㼑㼚㼠㼞㽴㼑㻌
㻜㻚㻠㻡 㼐㻓㼍㼕㼞㻌㼟㼑㻔㻹㻼㼍㻕

㻜㻚㻟㻡
SLR

㻜㻚㻞㻡
㻜㻚㻜㻝 㻜㻚㻝 㻝 㻝㻜 㻝㻜㻜
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕

Figure 4.18 – Variation de la porosité en fonction de la succion

㻝㻚㻡 㻝㻚㻡
㻾㽴㼟㼕㼟㼠㼍㼚㼏㼑㻌㽫㻌㼘㼍㻌㼠㼞㼍㼏㼠㼕㼛㼚㻌㼒㼕㼚㼍㼘㼑㻌

㻾㽴㼟㼕㼟㼠㼍㼚㼏㼑㻌㽫㻌㼘㼍㻌㼠㼞㼍㼏㼠㼕㼛㼚㻌㼒㼕㼚㼍㼘㼑㻌

㻝㻚㻟 㻝㻚㻟

㻝㻚㻜 㻝㻚㻜 㼥㻌㻩㻌㻙㻞㻜㻞㻚㻝㼘㼚㻔㼤㻕㻌㻗㻌㻟㻜㻟㻚㻟㻡


䃢㼘㻌㻌㻔㻹㻼㼍㻕

䃢㼘㻌㻌㻔㻹㻼㼍㻕

㻾㼽㻌㻩㻌㻜㻚㻥㻡㻣㻢

㼥㻌㻩㻌㻝㻞㻚㻞㻜㻞㼤㻌㻙 㻝㻣㻤㻚㻣㻥
㻜㻚㻡 㻾㼽㻌㻩㻌㻜㻚㻥㻥㻡㻝 㻜㻚㻡
㻜㻚㻟㻝
㼥㻌㻩㻌㻝㻞㻝㻚㻠㼤㻙㻜㻚㻡㻤㻤
㻜㻚㻟㻝
㻾㼽㻌㻩㻌㻜㻚㻤㻤㻥㻠
㻜㻚㻜㻝㻥 㻜㻚㻝㻠㻡 㻜㻚㻝㻠㻡 㻜㻚㻜㻝㻥

㻜㻚㻜 㻜㻚㻜
㻜 㻟㻜 㻢㻜 㻥㻜 㻝㻞㻜 㻝㻡㻜 㻜㻚㻜㻜㻝 㻜㻚㻜㻝 㻜㻚㻝 㻝 㻝㻜

a) 㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㼕㼚㼕㼠㼕㼍㼘㼑㻌㻔㻑㻕㻌 b) 㼟㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㼕㼚㼕㼠㼕㼍㼘㼑㻌㻔㻑㻕㻌

Figure 4.19 – Résistance à la traction drainée en fonction de la a) teneur en eau initiale


b) succion initiale

————————————————— 108 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.4. RELATION EMPIRIQUE DE LA RÉSISTANCE À LA TRACTION

résistance à la traction "finale ou limite" σl est une fonction linéaire de la teneur en


eau. Par contre la figure (4.19.b) présente la variation de la résistance à la traction de
l’argile sèche en fonction de la succion initiale. D’après cette figure on peut dire que la
résistance à la traction est une fonction logarithmique de la succion pour les succions
inférieures à 1M P a. Au-delà de cette valeur l’allure de la résistance à la traction devient
exponentielle.

4.4 Relation empirique de la résistance à la traction

4.4.1 Domaine quasi-saturé

Pour un sol quasi-saturé, plusieurs auteurs (Alonso et al., 1999a) proposaient une
relation linéaire entre la cohésion et la succion. L’effet de la non saturation sur la résis-
tance au cisaillement a été étudié par plusieurs auteurs (Sheng et al., 2011; Airò Farulla
et Rosone, 2012).

Pour l’argile de Tibar, la variation de la résistance à la traction avec la succion


montre une évolution linéaire dans l’intervalle de succions [0 − 4]M P a. On propose
l’équation suivante qui relie la résistance à la traction avec la teneur en eau :

σl (w) = a.eb.w (4.1)


Où σl et w sont respectivement la résistance à la traction et la teneur en eau ; a et b
sont des constantes.

La résistance à la traction peut être exprimée en fonction de la succion au lieu de


la teneur en eau. Cette fonction peut être obtenue à partir des essais présentés dans
le chapitre 4 (section 4.2.1, figures 4.9). Une relation linéaire (équation 4.2) peut être
utilisée pour l’intervalle de succion [0 − 4 M P a] :

σl (s) = α.s + β (4.2)


Où s est la succion ; α et β sont des constantes du matériau.

————————————————— 109 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.4.2 Sol non-saturé

4.4.2 Sol non-saturé

L’étude expérimentale montre que, lorsque la succion dépasse la valeur de 4M P a


la résistance à la traction de l’argile n’est plus fonction linéaire de la succion. Cette
valeur de succion (4M P a) correspond au début du changement de phase entre la phase
partiellement saturée et la phase résiduelle (figure 4.18). Après cette valeur l’effet de
la dessiccation diminue, puisque le retrait s’arrête alors que la succion continue à aug-
menter. Par ailleurs, la résistance à la traction qui est non linéaire tend vers une limite
maximale de l’ordre de 1M P a pour des fortes succion (de l’ordre de 100M P a dans
notre cas). Pour cela, une expression analytique (équation 4.3) pour la prédiction de la
résistance à la traction est formulée comme suit :

( )r
s+Se
σl (s) = σl s+SLR
(4.3)

avec :
– σl : Succion maximale d’argile à l’état résiduelle. Cette valeur peut être déterminée
en fonction de la succion initiale (figure 4.19).
– Se : Succion du point d’entrée d’air, "se = 360kP a".
– SLR : Succion résiduelle (limite de retrait), "sLR = 11.5M P a".
– r : Paramètre du matériau "r = 1.9".

————————————————— 110 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 5

Etude expérimentale de la
dessiccation

Sommaire
5.1 Expérience de dessiccation sur un échantillon rectangulaire 112
5.1.1 Présentation de l’essai de dessiccation . . . . . . . . . . . . . 112
5.1.2 Evolution de l’état hydrique au cours d’un cycle de drainage 114
5.1.3 Caractérisation du réseau de fissures . . . . . . . . . . . . . . 116
5.1.4 Reproductibilité d’un essai de dessiccation . . . . . . . . . . . 116
5.2 Effet de la teneur en eau initiale . . . . . . . . . . . . . . . 118
5.3 Effet de contact et effet de la forme de l’échantillon . . . 120
5.3.1 Initiation et propagation des fissures . . . . . . . . . . . . . . 120
5.3.2 Dessiccation et formation du réseau de fissures . . . . . . . . 123
5.4 Effet d’échelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
5.5 Effet de la taille de l’échantillon . . . . . . . . . . . . . . . . 129
5.5.1 Etude de l’influence du paramètre de forme λ sur le réseau de
fissures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
5.6 Effet de l’épaisseur de l’échantillon . . . . . . . . . . . . . . 136
5.6.1 Propagation des fissures en profondeur . . . . . . . . . . . . . 138
5.6.2 Effet de l’ouverture d’une fissure sur le débit hydrique évaporé 141
5.7 Cycles de dessiccation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
5.7.1 Etude préliminaire de l’effet des cycles de dessiccation . . . . 146
5.7.2 Effet de taille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149
5.7.3 Présentation de trois cycles de dessiccation . . . . . . . . . . 153
5.7.4 Indication sur l’effet des cycles de dessiccation au fond du
barrage El Malah . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157
5.8 Modélisation analytique du transfert hydrique . . . . . . . 161
Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.1. EXPÉRIENCE DE DESSICCATION SUR UN ÉCHANTILLON RECTANGULAIRE

Dans ce chapitre nous présentons les résultats des expériences menées au la-
boratoire dans des conditions de température et d’humidité relative contrô-
lées.

5.1 Expérience de dessiccation sur un échantillon


rectangulaire

5.1.1 Présentation de l’essai de dessiccation

Un échantillon d’argile rectangulaire est préparé dans un récipient de longueur


110mm, de largeur 80mm et d’épaisseur 18mm. Il est soumis à des conditions de dessic-
cation fixées du début jusqu’à la fin de l’expérience (T = 20˚C±3˚C, Hr = 60%±5%). La
teneur en eau initiale pour l’échantillon est fixée à de Wi = 100%. On met l’échantillon
sur une balance de précision de 1mg. Afin de déterminer la quantité d’eau évaporée de
l’échantillon, une lecture automatique du poids est déterminée chaque 20mn. D’autre
part, une série de photos sont prises à la surface supérieure et au niveau de l’un des
côtés. Ceci permet à la fois de déterminer l’initiation et la propagation des fissures et la
diminution éventuelle de la hauteur par consolidation. Le récipient qui est en plastique
souple, est de fond rugueux pour favoriser la fissuration. Des forces de frottement sont
induites au fond de l’échantillon suite au retrait. L’équilibre des contraintes internes
induites par les forces de frottement provoquées au niveau du fond de l’échantillon,
suite au déplacement de compression par retrait, conduit à la naissance de contraintes
de traction au sein de l’échantillon. Ces contraintes de traction augmentent avec la
déformation volumique par retrait.

La figure (5.1), pour un temps= 7.33 jours, montre que les parois du récipient
fléchissent vers l’intérieur, cela montre qu’une force d’adhésion est appliquée par l’argile
sur les parois qui se déforment de la manière présentée sur cette figure. Juste quelques
instants après, une fissure est initiée juste à côté de la paroi, et se propage en séparant
les parois de l’échantillon de sol. Les forces d’adhésion appliquées sur les parois font
naître des efforts de traction dans l’argile. Ainsi, on voit clairement sur la figure (5.1),
à un temps = 7.35 jours, que les parois sont relâchées. La dessiccation suite au retrait
se développe d’avantage, et le même scénario se répète sur le côté adjacent (figure 5.1,
temps=7.36 jours ), et ensuite au niveau du reste des parois.

Les forces de traction surfaciques au fond du récipient sont de plus en plus grandes,
au cours de la dessiccation, ce qui engendre d’avantage de contraintes de traction dans le

————————————————— 112 ————————————————–


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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.1.1 Présentation de l’essai de dessiccation

a) Temps= 0 jours b) Temps= 7.33 jours


-

c) Temps= 7.35 jours d) Temps= 7.36 jours


-

e) Temps= 8.22 jours f) Temps= 9.19 jours

Figure 5.1 – Initiation et propagation des fissures au cours du temps

————————————————— 113 ————————————————–


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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.1.2 Evolution de l’état hydrique au cours d’un cycle de drainage

sol. Une fissure se développe localement quand la contrainte de traction atteint la valeur
maximale limite du matériau ou encore sa résistance à la traction. Souvent la première
fissure qui apparait après celles qui se développent au niveau des parois, est située
au milieu de l’échantillon et elle se forme très rapidement (figure 5.1, temps= 8.22
jours). Lorsque le sol continue à se désaturer la résistance à la traction augmente,
et les écailles de sol peuvent se libérer du fond du récipient et l’échantillon gauchit
(figure 5.1, temps= 9.19 jours). Cela va diminuer la surface de contact et entraîne
donc l’arrêt localement du développement des contraintes de traction (les contraintes
de traction sont relaxées). Par ailleurs, le phénomène de retrait continue sans apparition
de nouvelles fissures. Seule l’épaisseur des fissures est susceptible d’augmenter par le
retrait des parties séparées.

Lorsque la teneur en eau devient plus petite que la limite de retrait, la propagation
des fissures s’arrête, et l’état hydrique du sol s’équilibre avec l’air ambiant à une teneur
en eau résiduelle. D’autres auteurs (.Peron et al., 2009) ont cherché à faire apparaître
ces fissures en imposant des déplacements nuls au fond de l’échantillon, ce qui a généré
des contraintes de traction beaucoup plus importantes.

5.1.2 Evolution de l’état hydrique au cours d’un cycle de drai-


nage

Comme on le verra plus loin, la diffusion lors de la dessiccation sous des conditions
thermo-hydriques constantes (T = 20˚C, Hr = 60%) vérifie l’équation de Richards
(section 5.8). Le poids de l’échantillon est déterminé à l’aide d’une balance KERN 440−
21A : 60g/0, 001g. Au début de la dessiccation, dans une première phase qui dure 5jours,
le débit d’eau sortant est quasiment constant, lorsque le sol est quasi-saturé, ce qui
implique une diminution linéaire de la teneur en eau (figure 5.2.a)). Cette dessiccation
est accompagnée par une consolidation et probablement par un retrait vertical. Ensuite,
la consolidation et le retrait vertical s’achèvent totalement, et un retrait horizontal se
met en place dans une seconde phase. Dans cette seconde phase, qui est entre le 5ème
jour et le 11ème jour, la pente de la cinétique de la teneur en eau diminue, indiquant que
l’extraction d’eau des pores devient de plus en plus difficile. Les faces de l’échantillon
se mettent de plus en plus en flexion, ce qui explique l’augmentation des contraintes
de traction dans la matrice argileuse. L’énergie de déformation emmagasinée due à ce
retrait sera dissipée par la formation d’un réseau de fissures qui a lieu dans cette phase.
Dans la troisième phase, qui est reliée aux cinq derniers jours, le débit hydrique tend
vers zéro, et la teneur en eau s’équilibre pour une valeur résiduelle. Cette phase est
caractérisée par une dessiccation lente sans retrait.

————————————————— 114 ————————————————–


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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.1.2 Evolution de l’état hydrique au cours d’un cycle de drainage

㻝㻜㻜㻑 㻞㻜

㻥㻜㻑 㻲㼕㼚 㼐㼑㻌㼏㼛㼚㼟㼛㼘㼕㼐㼍㼠㼕㼛㼚㻌 㻲㼕㼚 㼐㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼍㼠㼕㼛㼚㻌㼃㻩㻢㻚㻠㻑 㼠㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡 㻝㻤


㼃㻩㻠㻠㻑
㻤㻜㻑 㻝㻢
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㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕

㻰㽴㼎㼕㼠㻌㻔㼓㼞㻛㼖㼛㼡㼞㻕
㻢㻜㻑 㻝㻞

㻡㻜㻑 㻞㽳㼙㼑㻌㻼㼔㼍㼟㼑 㻟㽳㼙㼑㻌㻼㼔㼍㼟㼑 㻝㻜

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㻭㼜㼜㼍㼞㼕㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㻌㼘㼍㻌
㻟㻜㻑 㼜㼞㼑㼙㼕㽴㼞㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑

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㻞㻜㻑 㻠
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㻝㻜㻑 㻞

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㻜 㻞 㻠 㻢 㻤 㻝㻜 㻝㻞 㻝㻠 㻝㻢
㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼖㼛㼡㼞㼟㻕
a)
㻞㻜 㻜㻚㻞
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㻝㻢 㻜㻚㻝㻢

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㻝㻠 㻜㻚㻝㻠
㻴㼍㼡㼠㼑㼡㼞㻌㻔㼙㼙㻕
㻝㻞 㻜㻚㻝㻞
㻺㼎㼞㼑㻌㼐㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㼟
㻝㻜 㻟㽳㼙㼑㻌㻼㼔㼍㼟㼑 㻜㻚㻝
㻸㻲㻌㻔㼙㼙㻙㻝㻕
㻤 㻜㻚㻜㻤
㻵㻲㻌㻔㻙㻕
㻞㽳㼙㼑㻌㻼㼔㼍㼟㼑

㻢 㻜㻚㻜㻢

㻠 㻝㽳㼞㼑㻌㻼㼔㼍㼟㼑 㻜㻚㻜㻠

㻞 㻜㻚㻜㻞

㻜 㻜
㻜 㻞 㻠 㻢 㻤 㻝㻜 㻝㻞 㻝㻠 㻝㻢

b) 㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼖㼛㼡㼞㼟㻕

Figure 5.2 – a) Variation de la teneur en eau et du débit hydrique au cours d’un cycle
de dessiccation (T = 20˚C, Hr = 60%) ; b) Variation de la hauteur de l’échantillon,
IF (Intensité des Fissures), et de LF (Longueur des Fissures)

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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.1.3 Caractérisation du réseau de fissures

5.1.3 Caractérisation du réseau de fissures

Afin de caractériser le réseau de fissures, plusieurs paramètres ont été utilisés par
différents auteurs (Corte et Higashi, 1960; JTK, 1987; Velde, 1999; Nahlawi et Kodi-
kara, 2006). Les caractéristiques du réseau de fissures sont déterminées par la technique
d’analyse d’image comme expliqué dans la section 1. L’initiation de la première fissure
se fait à un teneur en eau W = 22.16% au 7ème jour (qui correspond à une succion de
l’ordre de 2.2M P a). On rappelle que la limite de retrait est environ 14% (figure 3.10).
Le nombre, les longueurs et les épaisseurs des fissures augmentent progressivement au
cours du temps. On note LF (équation 5.1) la somme des longueurs des fissures ΣF au
cours du temps, divisée par la surface de l’échantillon A, et IF l’intensité des fissures
qui est définie par la somme des surfaces des fissures ΣSF divisée par la surface de
l’échantillon A. [ ]
ΣF
LF = , −− cm/cm2 (5.1)
A
ΣSF [ ]
, −− %
IF = (5.2)
A
La figure (5.2.b)) montre la variation de la hauteur de l’échantillon, IF (Surface des
Fissures) et de LF (Longueur des Fissures). On remarque qu’il y’a trois phases totale-
ment séparées : phase de consolidation, phase de dessiccation et de fissuration, et phase
d’équilibre hydrique résiduel. Ce résultat est en accord avec ceux de plusieurs travaux
Fleureau et al. (1993); Nahlawi et Kodikara (2006); Lakshmikantha (2009); .Peron et al.
(2009). Ce réseau de fissures peut être affecté par plusieurs facteurs qu’on va étudier
dans les sections suivantes.

5.1.4 Reproductibilité d’un essai de dessiccation

Pour vérifier la reproductibilité d’un essai de dessiccation, deux échantillons minces


de dimensions 15cm × 10cm et de 3mm d’épaisseur, sont mis dans les mêmes conditions
climatiques de température T = 45˚ et humidité relative Hr = 55%, (figure 5.3). En
comparant les réseaux des fissures on trouve que la forme est relativement différente.
Mais en comparant les caractéristiques géométriques des deux échantillons on trouve :
Echantillon A : IF = 22.7, LF = 0.76cm/cm2 et N F = 154
Echantillon B : IF = 22.4, LF = 0.75cm/cm2 et N F = 153
On peut conclure que l’essai n’est pas parfaitement reproductible au niveau de la forme,
cependant elle est bien reproductible au niveau des caractéristiques du réseau de fissures.

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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.1.4 Reproductibilité d’un essai de dessiccation

A B A B

2012.3.31 _ 8.46.42 2012.3.31 _ 12.46.41

A B A B

2012.3.31 _ 16.46.40 2012.3.31 _ 20.46.39

A B A B

2012.4.1 _ 0.46.38 2012.4.1 _ 4.46.38


5 cm

Figure 5.3 – Essai de dessiccation sur deux échantillons identiques, dans deux réci-
pients identiques et dans les mêmes conditions hydro-thermiques

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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.2. EFFET DE LA TENEUR EN EAU INITIALE

5.2 Effet de la teneur en eau initiale

Le réseau de fissures de l’argile est affecté aussi par les conditions initiales, et en
particulier sa teneur en eau initiale. Pour étudier l’effet du teneur en eau initiale on a
préparé deux échantillons (nommés A et B) à deux teneurs en eau initiales différentes
(figure 5.4).

Les échantillons A et B ont respectivement des teneurs en eau initiales WiA ≃ 160%
et WiB ≃ 80%. Les deux échantillons sont soumis à une température T = 40˚ et une
humidité relative Hr = 55%. D’autre part, ils ont la même géométrie 10cm × 10cm.

En comparant les réseaux des fissures on observe que les formes sont totalement
différentes. Les caractéristiques géométriques des deux échantillons sont les suivantes :
Echantillon A : IF = 26.4, LF = 0.51cm/cm2 et N F = 7
Echantillon B : IF = 26.7, LF = 1.74cm/cm2 et N F = 25
D’après les résultats trouvés on remarque que l’intensité des fissures n’est pas affectée
par la teneur en eau initiale. Par contre, les longueurs des fissures et les nombres des
fissures sont multipliés plus que trois fois pour A par rapport à B. Ce phénomène peut
être expliqué par le fait que la masse solide de B est plus faible que celle de A. Par la
suite, à la fin de dessiccation on trouve que B est plus mince que A (figure 5.4). Par
ailleurs, on revient sur l’effet de l’épaisseur (hauteur) de l’échantillon qui sera traité
dans la section 5.6.

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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.2. EFFET DE LA TENEUR EN EAU INITIALE

Figure 5.4 – Essai de dessiccation sur deux échantillons de deux teneurs en eau différentes, dans deux récipients identiques et
2012.3.31 _ 3.3.13
2012.3.30 _ 15.3.16

dans les mêmes conditions hydro-thermiques


2012.3.30 _ 6.3.17

4 cm
A
B

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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.3. EFFET DE CONTACT ET EFFET DE LA FORME DE L’ÉCHANTILLON

5.3 Effet de contact et effet de la forme de l’échan-


tillon

5.3.1 Initiation et propagation des fissures

2.50 mm
1.45 mm
1.48 mm
1.39 mm

0h 6h 12h

2.17 mm 3.32 mm
1.93 mm

18h 24h 30h

3.88 mm 4.71 mm 5.06 mm

36h 42h 48h

50 mm

Figure 5.5 – Initiation et propagation des fissures au cours du temps

Un essai similaire à celui présenté dans la section 5.1 a été fait sur un échantillon
circulaire dans un récipient en verre rigide. L’échantillon est de diamètre 100mm et
d’épaisseur 5mm drainé à une température de 40˚C et à une humidité relative fixée à
60% et dont l’équilibre hydrique est atteint au bout de 48h.

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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.3.1 Initiation et propagation des fissures

05-03-2008_18-25-50 05-03-2008_19-25-50 05-03-2008_20-25-50 05-03-2008_21-25-50 05-03-2008_22-25-50 05-03-2008_23-25-50

06-03-2008_00-25-50 06-03-2008_01-25-50 06-03-2008_02-25-50 06-03-2008_03-25-50 06-03-2008_04-25-50 06-03-2008_05-25-50

06-03-2008_06-25-50 06-03-2008_07-25-50 06-03-2008_08-25-50 06-03-2008_09-25-50 06-03-2008_10-25-50 06-03-2008_11-25-50

06-03-2008_12-25-50 06-03-2008_13-25-50 06-03-2008_14-25-50 06-03-2008_15-25-50 06-03-2008_16-25-50 06-03-2008_17-25-50

06-03-2008_18-25-50 06-03-2008_19-25-50 06-03-2008_20-25-50 06-03-2008_21-25-50 06-03-2008_22-25-50 06-03-2008_23-25-50

07-03-2008_00-25-50 07-03-2008_01-25-50 07-03-2008_02-25-50 07-03-2008_03-25-50 07-03-2008_04-25-50 07-03-2008_05-25-50

07-03-2008_06-25-50 07-03-2008_07-25-50 07-03-2008_08-25-50 07-03-2008_09-25-50 07-03-2008_10-25-50 07-03-2008_11-25-50


5 cm

07-03-2008_12-25-50 07-03-2008_13-25-50 07-03-2008_14-25-50 07-03-2008_15-25-50 07-03-2008_16-25-50 07-03-2008_17-25-50

Figure 5.6 – Initiation et propagation des fissures au cours du temps


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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.3.1 Initiation et propagation des fissures

Corte et Higashi (1960); Kodikara et al. (2000) indiquent que le type de l’interface
lié au type du matériau qui constitue le fond du récipient a un effet significatif sur
le réseau de fissures. Dans cette partie du travail, les échantillons circulaires avec une
teneur en eau initiale de 65% ont été séchés dans des conditions climatiques contrôlées
avec une température et une humidité relative fixes, respectivement à 40˚C et à 60%. Un
appareil photo numérique, maintenu dans une position perpendiculaire fixe par rapport
à l’échantillon et connecté à un ordinateur, a été utilisé pour évaluer l’évolution du
réseau de fissures au cours de la dessiccation. Le système d’acquisition des données de
l’appareil photo est réglé pour prendre une image séquentielle chaque minute. Toutes
les images capturées sont traitées en utilisant la technique d’analyse d’image. La figure
(5.6) montre des images recueillies de la surface fissurée prises à une intervalle de temps
fixe d’une heure pendant la dessiccation. Les fissures ont été initiées à la teneur en eau
de 49, 7%, (état quasi-saturé), qui correspond à une succion de 250kP a (rappelons que
la courbe de rétention (figure 5.7), la succion qui correspond au point d’entrée d’air est
360kP a). Ceci montre bien que l’initiation des fissures se déroule bien dans le domaine
quasi-saturé. Des résultats similaires ont été trouvés par Rodríguez et al. (2007); Yesiller
et al. (2000).


㻰㼑㼓㼞㽴㻌㼐㼑 㼟㼍㼠㼡㼞㼍㼠㼕㼛㼚㻌㻔㻑㻕

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㻱㼠㼍㼠㻌㼞㽴㼟㼕㼐㼡㼑㼘
㻱㼠㼍㼠㻌㼜㼍㼞㼠㼕㼑㼘㼘㼑㼙㼑㼚㼠㻌㻌㻌㼟㼍㼠㼡㼞㽴

㻜㻚㻠
㻿㼞㼑㼟㻌䍠㻌㻜㻚㻞㻤

㻜㻚㻞
㻿㻸㻾䍠㻌㻝㻝㻚㻡㻌㻹㻼㼍
㻿㻱㻭㻌䍠㻌㻟㻢㻜㻌㼗㻼㼍


㻜㻚㻜㻝 㻜㻚㻝 㻝 㻝㻜 㻝㻜㻜 㻝㻜㻜㻜

㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕

Figure 5.7 – Courbe de rétention d’eau de l’argile étudiée dans un chemin de drainage

En fait, les fissures apparaissent lorsque l’échantillon est quasi-saturé et la contrainte


de traction induite par le retrait contraint dépasse la résistance à la traction du sol.
Cette résistance à la traction est fonction de l’état de consolidation ou du compactage
(comme expliqué dans la section 4.3.3). On remarque aussi que l’initiation des fissures

————————————————— 122 ————————————————–


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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.3.2 Dessiccation et formation du réseau de fissures

n’est plus au voisinage des parois, mais elle est plutôt au milieu de l’échantillon. Les
fissures tendent à avoir des courbures de la même forme que celle du récipient. En
revanche, pour une succion élevée, les contraintes de traction induites sont inférieures
à la résistance à la traction, et le développement des fissures s’arrête progressivement.

La figure (5.5) indique encore que les fissures initiales sont produites dans la partie
centrale de l’échantillon plutôt que dans les bords. Elle montre également que les fis-
sures primaires se propagent au cours de la première journée de la dessiccation. Dans ce
travail, nous avons retenu la définition donnée par Nahlawi et Kodikara (2006), selon
lesquels les fissures primaires correspondent à la première série de fissures qui appa-
raissent lors de la dessiccation. Les fissures qui se produisent entre les mailles déjà
générées, sont définies comme des fissures secondaires. Les fissures primaires et les fis-
sures secondaires sont bien évidemment de nature aléatoire. L’ouverture moyenne des
fissures primaires est supérieure à celle de fissures secondaires. On remarque à partir
de la figure (5.5) qu’au-delà des 24 heures, les fissures secondaires se développent entre
les fissures primaires.

En comparant cet essai "Argile drainée sur support rigide" avec celui "drainé sur
support souple" on trouve deux différences majeures :
1. Le support souple permet plus de "mobilité" de l’échantillon d’argile mince. Par
conséquent il peut se rétrécir sans se fissurer jusqu’à une succion de l’ordre de
2.2M P a. D’après la courbe de rétention d’eau, l’initiation de la première fissure
est dans la phase non saturée. Par contre le support rigide bloque les déplace-
ments au fond. Les particules d’argile paraissent collées sur les parois, car aucune
déconnection n’apparaissait. La première fissure apparait rapidement, à une suc-
cion de l’ordre de 250kP a qui est inférieure à celle d’entrée d’air. La fissuration
pour un support rigide se fait dans la phase quasi-saturée. (figure 5.7)
2. Le réseau de fissures secondaire se crée pour l’argile drainée sur support fixe, mais
il n’apparait pas pour l’argile drainée sur support souple. (figure 5.5 et 5.1)
Par ailleurs la forme de l’échantillon influe sur la forme du réseau de fissures, particu-
lièrement aux bords de l’échantillon. La forme des fissures qui se trouvent aux bords
suivent leur forme géométrique.

5.3.2 Dessiccation et formation du réseau de fissures

La détermination directe de la succion est pratiquement impossible. Puisqu’on ne


peut pas utiliser ni de tensiomètres, ni d’autres méthodes comme celle du papier filtre,
on procède par une méthode indirecte de mesure de succion. Ainsi, on détermine le

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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.3.2 Dessiccation et formation du réseau de fissures

㼐㼡㻌㼞㼑㼟㼑㼍㼡 㼐㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㼟
㻭㼞㼞㽵㼠㻌㼐㼑㻌㼘㼍㻌㼒㼛㼞㼙㼍㼠㼕㼛㼚㻌

㼂㼍㼘㼑㼡㼞㼟㻌㼑㼤㼜㽴㼞㼕㼙㼑㼚㼠㼍㼘㼑㼟

㼜㼞㼑㼙㼕㽴㼞㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑
㻵㼚㼕㼠㼕㼍㼠㼕㼛㼚 㼐㼑㻌㼘㼍㻌
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕 㻠


㻜 㻝㻜 㻞㻜 㻟㻜 㻠㻜 㻡㻜 㻢㻜
㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼔㻕

Figure 5.8 – Variation de la succion au cours du temps

degré de saturation par le biais de la teneur en eau et on projette cette valeur dans la
courbe de rétention (figure 5.7) pour obtenir la valeur de la succion.

Cette valeur est considérée comme une valeur approchée de la succion dans la matrice
argileuse au cours de la dessiccation. Par ailleurs, une autre approche de détermination
de la répartition spatiale de la succion dans l’échantillon (champ de succion) sera pré-
sentée dans le chapitre 8. La variation de la succion au cours du temps est présentée
sur la courbe la figure (5.8). On note aussi sur cette courbe, l’instant du début et de
la fin de la propagation du réseau de fissures. La figure (5.9.a) montre la variation de
l’intensité des fissures en fonction du temps, qui lui est reliée à la succion (figure 5.9.c).
De même, les variations des longueurs des fissures au cours du temps et de la succion
sont présentées sur les figures (5.9.b, d)

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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.3.2 Dessiccation et formation du réseau de fissures

㻡㻜

㻠㻜

㻵㻲㻌㻔㻑㻕㻌
㻟㻜

㻞㻜

㻝㻜


㻜 㻝㻜 㻞㻜 㻟㻜 㻠㻜 㻡㻜
a) 㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼔㻕

㻜㻚㻤
㻔㻸㻲㻌㻯㼙㻛㻯㼙㼽㻕㻌

㻜㻚㻢

㻜㻚㻠

㻜㻚㻞


㻜 㻝㻜 㻞㻜 㻟㻜 㻠㻜 㻡㻜

b) 㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼔㻕
㻡㻜

㻠㻜
㻵㻲㻌㻔㻑㻕㻌

㻟㻜

㻞㻜

㻝㻜


㻜 㻝 㻞 㻟 㻠
c) 㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕

㻜㻚㻤
㻸㻲㻌㻔㻯㼙㻛㻯㼙㼽㻕㻌

㻜㻚㻢

㻜㻚㻠

㻜㻚㻞


㻜 㻝 㻞 㻟 㻠
d) 㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕

Figure 5.9 – Variation de : a) L’intensité des fissures en fonction du temps ; b) Lon-


gueurs des fissures en fonction du temps ; c) L’intensité des fissures en fonction de la
succion ; d) Longueurs des fissures en fonction de la succion.

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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.4. EFFET D’ÉCHELLE

5.4 Effet d’échelle

Pour déterminer l’effet d’échelle des échantillons sur les réseaux des fissures, une
série d’essais est réalisée. Cette série est constituée de cinq échantillons (A1 · · · A5 ) de
dimensions différentes, et de hauteur fixe H1 = 5cm (figure 5.11). Pour déterminer
l’effet d’échelle sur les caractéristiques du réseau de fissures de l’argile, tous les essais
sont faits dans les même conditions thermo-hydriques T = 35˚c et Hr = 25%. Pour
garantir qu’on a les mêmes conditions, tous les essais sont faits en même temps dans
les mêmes conditions thermiques et hydriques (T˚ et Hr ) dans l’enceinte climatique
représentée dans la figure (5.10).

Figure 5.10 – Enceinte climatique à température et à humidité constante

Le tableau (5.1) résume les dimensions et les caractéristiques du réseau de fissures


de la série A. On note L la longueur de l’échantillon, l la largeur de l’échantillon. On
maintient le rapport L/l fixe et on augmente la largeur de chaque échantillon de 25%
chaque fois, LAi ≃ 1.25 ∗ LAi+1 .

La figure (5.12) montre la variation de IF et de LF en fonction de la surface des


échantillons. La courbe de IF présente une augmentation légère, par contre la variation

㻝㻜㻜㻌㼙㼙㻌

㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻭㻝 㻌 㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌 㻌㻌㻭㻞㻌 㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌 㻌㻭㻟㻌㻌 㻌 㻌 㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌 㻌㻭㻠㻌㻌 㻌㻌㻌㻌 㻌 㻌 㻌 㻌 㻌㻭㻡㻌

Figure 5.11 – Série A après un cycle de drainage

————————————————— 126 ————————————————–


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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.4. EFFET D’ÉCHELLE

Table 5.1 – Tableau des caractéristiques de réseaux des fissures de la série A


L l Surface L/l Débit Débit IF LF Nbre de
mm mm cm2 - gr/jour kg/(m2 jour) % cm/cm2 fissures
A1 135 92 124 1.47 45 3.623 24.04 0.632 9
A2 175 120 210 1.46 73 3.476 23.57 0.270 6
A3 220 150 330 1.47 120 3.636 26.13 0.239 7
A4 265 180 477 1.47 170 3.564 28.14 0.261 6
A5 310 210 651 1.48 250 3.840 32.18 0.330 21

㻢㻜 㻜㻚㻤

㻰㽴㼎㼕㼠㻌㻔㼗㼓㻛㻔㼙㼽㼖㼛㼡㼞㼟㻕㻕 㻺㼎㼞㻌㼐㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㼟 㻵㻲㻌㻔㻑㻕 㻸㻲㻔㼏㼙㻛㼏㼙㼽㻕


㻜㻚㻣
㻡㻜
㻜㻚㻢
㻵㻲㻌㻔㻑㻕㻧㻌㻺㼎㼞㻌㼐㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㻧㻌
㻰㽴㼎㼕㼠㻌㻔㼗㼓㻛㻔㼙㼽㼖㼛㼡㼞㻕㻕㻌

㻠㻜

㻸㻲㻌㻔㻯㼙㻛㻯㼙㼽㻕
㻜㻚㻡

㻟㻜 㻜㻚㻠

㻜㻚㻟
㻞㻜
㻜㻚㻞
㻝㻜
㻜㻚㻝

㻜 㻜㻚㻜
㻜 㻝㻜㻜 㻞㻜㻜 㻟㻜㻜 㻠㻜㻜 㻡㻜㻜 㻢㻜㻜 㻣㻜㻜
㻿㼡㼞㼒㼍㼏㼑㻌㻔㻯㼙㼽㻕

Figure 5.12 – Variation de débit hydrique, IF et LF en fonction des surfaces des


échantillons

des longueurs LF des fissures est importante pour les petites dimensions et elle semble
converger vers une valeur constante à grande échelle. On remarque aussi que la variation
de tous ces paramètres en fonction de la largeur de l’échantillon est d’allure similaire
(figure 5.13).

Par ailleurs, le nombre de fissures augmente lorsque l’échantillon est plus grand. On
remarque aussi que le débit hydrique de la quantité d’eau évaporée par unité de surface
est quasiment constant et ceci quel que soit la taille des échantillons sous les mêmes
conditions hydro-thermiques (figure 5.10).

————————————————— 127 ————————————————–


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H.Trabelsi
㻡㻜 㻜㻚㻤

㻠㻡 㻰㽴㼎㼕㼠㻌㻔㼗㼓㻛㻔㼙㼽㼖㼛㼡㼞㼟㻕㻕 㻺㼎㼞㻌㼐㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㼟 㻵㻲㻌㻔㻑㻕 㻸㻲㻔㼏㼙㻛㼏㼙㼽㻕 㻜㻚㻣


㻠㻜
㻜㻚㻢
㻟㻡
㻜㻚㻡
㻟㻜

㻞㻡 㻜㻚㻠

—————————————————
㻸㻲㻌㻔㻯㼙㻛㻯㼙㼽㻕

㻞㻜
㻜㻚㻟
Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.

㻰㽴㼎㼕㼠㻌㻔㼗㼓㻛㻔㼙㼽㼖㼛㼡㼞㼟㻕㻕㻌
㻵㻲㻌㻔㻑㻕㻧㻌㻺㼎㼞㻌㼐㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㻧㻌

128
㻝㻡
㻜㻚㻞
㻝㻜
㻜㻚㻝

㻜 㻜㻚㻜
㻝㻟㻜 㻝㻢㻜 㻝㻥㻜 㻞㻞㻜 㻞㻡㻜 㻞㻤㻜 㻟㻝㻜
㻸㼛㼚㼓㼡㼑㼡㼞㻌㻔㼙㼙㻕

Figure 5.13 – Variation de débit hydrique, IF et LF en fonction de la longueur des échantillons

————————————————–
5.4. EFFET D’ÉCHELLE

Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.5. EFFET DE LA TAILLE DE L’ÉCHANTILLON

5.5 Effet de la taille de l’échantillon

Pour caractériser l’effet d’une dimension de l’échantillon sur les caractéristiques du


réseau de fissures, on a préparé l’échantillon de l’argile dans un récipient de dimensions :
Longueur = 22cm, Largeur = 16cm et de hauteur = 4mm, divisé en deux parties (figure
5.15). La première partie est de largeur 7cm par contre la deuxième est carrée. La
température est imposée à 40˚C et l’humidité est environ 35%, (T = 40˚C, Hr = 35%).

㻝㻜㻜 㻞㻜
㻞㽳㼙㼑㻌㻼㼔㼍㼟㼑
㻥㻜 㻝㻤
㻤㻜 㼠㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡 㻝㻢
㻣㻜 㻝㻠
㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕

㻰㽴㼎㼕㼠㻌㼓㼞㻛㼖㼛㼡㼞

㻰㽴㼎㼕㼠㻌㻔㼓㼞㻛㼖㼛㼡㼞㻕
㻢㻜 㻝㻞
㻡㻜 㻝㻜
㻭㼜㼜㼍㼞㼕㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㻌㼘㼍㻌
㻠㻜 㼜㼞㼑㼙㼕㽴㼞㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑 㻤
㻟㻜 㼃㻩㻞㻠㻚㻞㻣㻑 㻢
㻞㻜 㻠
㻟㽳㼙㼑㻌㻼㼔㼍㼟㼑
㻝㻜 㻝㽳㼞㼑㻌㻼㼔㼍㼟㼑 㻞
㻜 㻜
㻜 㻡 㻝㻜 㻝㻡 㻞㻜 㻞㻡 㻟㻜 㻟㻡 㻠㻜 㻠㻡
㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼔㻕
a)
㻡㻜 㻝
㻴㼍㼡㼠㼑㼡㼞㻌㻔㼙㼙㻕㻧㻌㻌㻌㻺㼛㼙㼎㼞㼑㻌㼐㼑㼟㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㼟㻧 㻵㻲㻔㻑㻕

㻠㻡 㻜㻚㻥
㻺㼛㼙㼎㼞㼑㻌㼐㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㼟
㻠㻜 㻜㻚㻤
㻵㻲 㻞㽳㼙㼑㻌㻼㼔㼍㼟㼑
㻟㻡 㻜㻚㻣
㻴㼍㼠㼑㼡㼞㻌㻔㼙㼙㻕

㻸㻲㻔㼙㼙㻙㻝㻕㻌㻌㻌
㻟㻜 㻜㻚㻢
㻸㻲
㻞㻡 㻜㻚㻡

㻞㻜 㻜㻚㻠
㻝㻡 㻜㻚㻟

㻝㻜 㻜㻚㻞

㻡 㻟㽳㼙㼑㻌㻼㼔㼍㼟㼑 㻜㻚㻝
㻝㽳㼞㼑㻌㻼㼔㼍㼟㼑
㻜 㻜
㻜 㻡 㻝㻜 㻝㻡 㻞㻜 㻞㻡 㻟㻜 㻟㻡 㻠㻜 㻠㻡

b) 㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼔㻕

Figure 5.14 – a) Variation de la teneur en eau et du débit hydrique au cours d’un cycle
de dessiccation (T = 40˚C, Hr = 35%) ; b) Variation de la hauteur de l’échantillon,
IF (Intensité des Fissures), et de LF (Longueur des Fissures)

D’après la figure (5.14.a) on remarque que l’échantillon de la petite largeur com-


mence à fissurer plus rapidement. Cela peut être expliqué par l’effet de la surface de

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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.5. EFFET DE LA TAILLE DE L’ÉCHANTILLON

05-04-2012_19-39-29 05-04-2012_23-03-32 06-04-2012_02-42-01

06-04-2012_06-06-03 06-04-2012_09-30-06 06-04-2012_12-54-09

a) 06-04-2012_16-18-12 06-04-2012_19-42-15 06-04-2012_19-42-15

b) 06-04-2012_19-42-15

Figure 5.15 – Initiation et propagation du réseau des fissures au cours du temps

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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.5.1 Etude de l’influence du paramètre de forme λ sur le réseau de fissures

contact avec l’air. L’intensité des fissures est IF ≃ 19% pour les deux parties de l’échan-
tillon. Cependant, les longueurs des fissures et leurs nombres sont différents :
Partie I : IF = 19.5, LF = 0.64cm/cm2 , N F = 24 et DF = 0.21cm−1
Partie II : IF = 18.7, LF = 0.9cm/cm2 , N F = 33 et DF = 0.21cm−1
En comparant ces résultats pour ces deux échantillons on trouve que la largeur d’un
échantillon influe principalement sur la forme et la longueur des fissures, d’où l’intérêt
de varier d’avantage la largeur pour mieux cerner cet effet. Ainsi on définit pour un
échantillon donné le paramètre de forme λ, (équation 5.3), qui est le rapport entre la
largeur et la longueur.

Largeur de l′ échantillon
λ= (5.3)
Longueur de l′ échantillon

5.5.1 Etude de l’influence du paramètre de forme λ sur le ré-


seau de fissures

Pour caractériser l’effet de taille de l’échantillon sur les caractéristiques du réseau des
fissures, on a préparé l’échantillon d’argile dans un récipient de dimensions (longueur
= 30cm, largeur = 16cm et hauteur = 1cm) divisé en quatre parties (figure 5.18).
Chaque partie i est nommée Ci . L’ensemble de ces parties forme une série d’échantillons,
nommée série C. Toutes les parties sont de longueur L constante, et de largeur l variable.
Chaque partie est définie par un rapport λi = Lli .

La figure (5.18) montre l’initiation et la propagation du réseau de fissures à la


surface et au fond pour différents temps. On remarque que l’initiation des fissures pour
les quatre échantillons se fait en même temps au niveau des parois durant la deuxième
journée. L’initiation de la première fissure centrale se déclenche à l’instant t = 2.2jours
au centre de C4 juste à la surface et n’arrive au fond qu’après 6h approximativement.
La plupart des fissures suivent le même chemin d’apparition à la surface et d’ouverture
en profondeur.

La largeur de l’échantillon C1 est très faible devant la longueur, (λ = 0.1), de


plus la largeur de l’échantillon et de même ordre de grandeur que sa hauteur. Toutes
ces conditions favorisent une dessiccation "linéaire" de l’échantillon, ce qui signifie que
toutes les fissures sont dans la direction de plus petite dimension. Ce résultat est en
accord avec celui mentionné par Lecocq et Vandewalle (2003); Kodikara et al. (2000).
En effet, la dessiccation est dite linéaire, lorsque les fissures se propagent dans une seule

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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.5.1 Etude de l’influence du paramètre de forme λ sur le réseau de fissures

㻞㻌 㻞㻜㻌㼙㼙㻌

㻝㻌

Figure 5.16 – Détails de deux écailles contenant des micro-fissures localisées au fond

direction. La dessiccation est dite de surface ou plane, lorsque les fissures se propagent
dans plusieurs directions dans un plan donné.

Pour l’échantillon C2 , la largeur est légèrement augmentée ; avec λ = 0.2, sachant


qu’on maintient tous les autres paramètres constants. Dans ce cas, la dessiccation reste
toujours une dessiccation linéaire mais commence à se transformer vers une dessiccation
plane. Ce résultat est valable aussi pour λ = 0.5. Au-delà, la dessiccation devient une
dessiccation plane. Donc, au lieu de se propager vers les bords, les fissures cherchent
d’autres chemins plus courts. Elles se dirigent vers des fissures déjà créées en surface
pour se connecter.

Les forces de frottement peuvent induire des micro-fissures souvent difficiles à dé-
tecter à ce niveau de résolution. Pour cette raison, on a choisi deux écailles notées 1
et 2 puis on a pris des photos avec une qualité beaucoup plus fine (figure 5.16). On
remarque que l’échantillon est formé de macro-pores en présence de micro-fissures.

Enfin on calcule les caractéristiques des réseaux de fissures de chaque partie Ci , et


on présente sur la (figure 5.17) la variation de IF , Lf et DF . On remarque que la

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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.5.1 Etude de l’influence du paramètre de forme λ sur le réseau de fissures

Table 5.2 – Tableau des caractéristiques des réseaux des fissures de la série C
N˚ Longeur Largeur Surface λ 1/λ IF LF NF DF
− Cm Cm Cm 2
− − % Cm/Cm2 − 1/Cm2
C1 16 1.6 25.6 0.1 10 26.140 1.563 8 0.313
C2 16 3.2 51.2 0.2 5 25.530 1.074 7 0.137
C3 16 8 128 0.5 2 24.440 0.516 8 0.063
C4 16 16 256 1 1 25.570 0.875 24 0.094

densité des fissures et la densité des longueurs des fissures possède un minimum pour
λ = 0.5. Par contre l’intensité des fissures ne dépend pas de la forme de l’échantillon.
Elle reste toujours de l’ordre de 25%.

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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.5.1 Etude de l’influence du paramètre de forme λ sur le réseau de fissures

㻡㻜 㻞㻚㻡
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a) 䃚 㻔㻙㻕
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㻠㻡

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㻜 㻞 㻠 㻢 㻤 㻝㻜

b) 㻝㻛䃚 㻔㻙㻕

Figure 5.17 – Variation de IF , LF et le nombre des fissures/cm2 en fonction de a) λ,


b) 1/λ.

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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.5.1 Etude de l’influence du paramètre de forme λ sur le réseau de fissures

㻿㼡㼞㼒㼍㼏㼑㻌 㻲㼛㼚㼐㻌 㻿㼡㼞㼒㼍㼏㼑㻌 㻲㼛㼚㼐㻌


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Figure 5.18 – Effet de l’élancement de l’éprouvette sur le réseau de fissures (Vue à la surface et au fond)
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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.6. EFFET DE L’ÉPAISSEUR DE L’ÉCHANTILLON

5.6 Effet de l’épaisseur de l’échantillon

Une seconde série (figure 5.19) d’essais a été faite dans l’objectif de déterminer l’effet
de l’épaisseur des échantillons sur le réseau des fissures. Les échantillons sont nommés
(B1 · · · B4 ) de différentes épaisseurs H. Tous les échantillons sont de taille identique
(Longueur L = 255mm et largeur l = 178mm). Signalons aussi que tous les essais sont
réalisés toujours à la T = 35˚c et Hr = 25% (mêmes conditions que les essais de la série
A, section 5.4).

㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻮㻝㻌㻌㻌㻔㻴㻩㻟㼏㼙㻕㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻮㻞㻌㻌㻌㻔㻴㻩㻡㼏㼙㻕㻌 㻌 㻌

㻌 㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻮㻟㻌㻌㻔㻴㻩㻝㻜㼏㼙㻕㻌 㻌 㻌 㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻮㻠㻌㻌㻔㻴㻩㻝㻡㼏㼙㻕㻌 㻝㻜㻜㻌㼙㼙㻌




Figure 5.19 – Série B après un cycle de drainage


Table 5.3 – Tableau des caractéristiques des réseaux des fissures de la série B
Epaisseur Débit Débit surf acique IF LF NF
mm gr/jour kg/(m2 jour) % cm/cm2 fissures
B1 3 165 3.635 24.85 0.269 23
B2 5 167 3.679 26.37 0.190 10
B3 10 169 3.723 28.27 0.161 7
B4 15 163 3.591 28.23 0.146 6

On remarque que le débit hydrique par unité de surface est presque constant (figures
5.20 et 5.12). On peut donc confirmer que le débit hydrique surfacique de dessiccation

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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.6. EFFET DE L’ÉPAISSEUR DE L’ÉCHANTILLON

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Figure 5.20 – Variation du débit hydrique, IF et LF et le nombre des fissures en


fonction de la Hauteur des échantillons

est indépendant de la surface de contact avec l’air et de l’épaisseur de l’échantillon.


Il dépend seulement de l’humidité relative ainsi que de la température. On remarque
aussi que l’intensité des fissures augmente légèrement avec l’augmentation de la hauteur
(figure 5.20). Cela peut être dû au phénomène de consolidation dans le tassement associé
est plus important lorsque la hauteur est plus importante.

La phase de dessiccation va se dérouler avec une porosité correspondante à celle


de la fin de consolidation. Ceci entraine donc l’augmentation de l’intensité des fissures.
Par ailleurs, lorsque la hauteur de l’échantillon augmente, l’espacement entre les fissures
augmente, et de même le nombre et la longueur des fissures diminuent. En comparant
les deux échantillons B3 et B4 on remarque que le réseau de fissures n’est pas affecté
par l’effet de l’épaisseur à partir d’une hauteur critique d’environ 10cm.

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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.6.1 Propagation des fissures en profondeur

5.6.1 Propagation des fissures en profondeur

D’après la section (5.6), le réseau de fissures est de caractéristiques différentes entre


des échantillons d’épaisseurs bien différentes. D’après la figure (5.18), l’initiation et la
propagation des fissures à la surface et au fond ne sont pas similaires. Dans l’objectif
d’étudier la propagation des fissures en profondeur. On étudie dans la suite les échan-
tillons épais. Comme démarche, on a utilisé en premier lieu un thermo-hygromètre pour
le contrôle des conditions hydro-thermiques (figure 5.21) (T = 35˚C et Hr = 25%). En
deuxième lieu, on a conçu un support pour l’échantillon. Ce support est posé sur une
balance pour obtenir le poids afin de déduire la quantité d’eau évaporée. Avec ce dispo-
sitif, on a disposé de 6 caméras placées selon différents niveaux et directions, afin d’avoir
des photos à des intervalles de temps fixes. Les caméras permettent donc d’avoir des
photos de la surface de l’échantillon et de ces quatre cotés (figure 5.22).

Figure 5.21 – Balance de mesure de poids, et thermo-hygromètre

La première fissure apparait à la surface à une teneur en eau moyenne W = 31.43%


et commence à se propager. Elle atteint une profondeur de 37mm après 12h pour un
teneur en eau W = 25.48% (figure 5.23.a)). La vitesse de propagation de la fissure en
profondeur est ≃ 3.1mm/h. La figure (5.22) montre la surface (vue de face), le fond
et deux côtés de l’échantillon à la fin du cycle de dessiccation. Ces figures montrent
que l’enfoncement de la fissure en profondeur est de direction verticale sans déviation.

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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.6.1 Propagation des fissures en profondeur

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Figure 5.22 – Vue de surface, de fond et de deux cotés, d’un échantillon de hauteur
initiale 5Cm et drainé à T = 35˚C, Hr = 25%

Ces fissures constituent un réseau connecté ce qui favorise un chemin d’écoulement


privilégié.

Le débit d’eau sortant initialement est 9.2gr/h, équivalent à un débit surfacique de


3.65Kg/(m2 .jour). Cette valeur est presque le double de la valeur trouvée antérieure-
ment (section 5.7). Cette différence est due à la fois à l’effet de température (différence
de 15˚C) et à l’humidité relative qui est plus faible (air très sec). Par ailleurs, l’intensité
des fissures reste quasiment la même, c’est à dire de l’ordre de IF = 24%, par contre la
densité des longueurs des fissures diminue et devient de l’ordre de LF = 0.15cm/cm2 .

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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.6.1 Propagation des fissures en profondeur

a)
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b)
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㻡 㻜㻚㻜㻠

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㻜 㻡㻜 㻝㻜㻜 㻝㻡㻜 㻞㻜㻜 㻞㻡㻜 㻟㻜㻜
㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼔㻕

Figure 5.23 – a) Variation de la teneur en eau et du débit hydrique au cours d’un cycle
de dessiccation (T = 35˚C, Hr = 25%) ; b) Variation de la hauteur de l’échantillon,
IF(Intensité des Fissures), et de LF(Longueur des Fissures)

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.6.2 Effet de l’ouverture d’une fissure sur le débit hydrique évaporé

5.6.2 Effet de l’ouverture d’une fissure sur le débit hydrique


évaporé

D’après l’essai précédent (section 5.6.1 ; figure 5.23) et en comparaison avec les
résultats de l’essai (section 5.1 ; figure 5.2), on remarque que le débit hydrique évaporé
dépend peu de l’intensité des fissures. Cette quantité d’eau évaporée de l’échantillon va
humidifier l’air entrant au sein de la fissure et entraîne l’augmentation de l’humidité
relative. Une énergie d’enthalpie négative localisée à la surface (contact avec l’air) va
engendrer une diminution de température. Pour cette raison un capteur de température
est installée à 1cm en profondeur de la surface du sol afin de déterminer la température
exacte du sol.

Pour vérifier ce résultat, une étude plus détaillée a été menée sur un échantillon
d’épaisseur plus grande dans l’objectif d’augmenter au maximum l’effet de l’ouverture
des fissures en profondeur sur le débit d’évaporation. Ainsi, un pesé très fin est requis.
Pour cette raison, on élimine le support intermédiaire entre la balance et l’échantillon.
Deux caméras sont fixées pour le suivi des fissures à la surface et en profondeur de
l’échantillon. (figure 5.24).

Sonde de
température

Termocouple

Balance Kern

Enceinte climatique à
température fixe
T=35°

Figure 5.24 – Mise en place de l’échantillon

La figure (5.25.a)) montre l’évolution du débit hydrique ainsi que la teneur en eau
au cours du temps. La première observation concerne la première fissure qui apparait
à la surface pour une teneur en eau élevée, (W = 72.34%). Ceci est inattendu, vu que
le sol est saturé pour cette teneur en eau et la succion correspondante est inférieure
à celle du point d’entrée d’air. Or la dessiccation n’est possible que sur la surface en
contact avec l’air. Initialement seule la surface supérieure est en contact avec l’air. Une

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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.6.2 Effet de l’ouverture d’une fissure sur le débit hydrique évaporé

désaturation locale de la zone proche de la surface, s’est produite sans avoir le même
état de désaturation tout au long de l’épaisseur de l’échantillon. Dans la suite on tente
par un modèle analytique (Chapitre 5.8) d’expliquer ce constat.

La désaturation d’une couche supérieure mince va engendrer une diminution de


perméabilité ce qui justifie la diminution du débit hydrique évaporé (Baram et al.,
2012). Ceci s’explique si on n’intègre pas les fissures. Par ailleurs, ce qu’on constate c’est
que la première fissure qui est née à la surface, va se propager en profondeur. Ainsi,
elle engendre une augmentation de la surface de sol en contact avec l’air. La vitesse de
propagation des fissures est presque constante jusqu’à atteindre le fond de l’échantillon.
L’arrêt de la propagation des fissures engendrerait une surface de contact entre l’air
et le sol constante, pour une teneur en eau inférieure à la teneur en eau à saturation.
Ceci conduit à une diminution du débit hydrique évaporé. Ce débit hydrique devient
faible, car l’évaporation de l’eau en profondeur devient difficile et demande un gradient
de pression ou de température plus important. Cependant, nous constatons que des
fissures horizontales apparaissent au fond (figure 5.26 A)), qui facilitent l’évaporation
d’eau à partir de la profondeur.

Enfin, on peut conclure que, lorsque la hauteur de l’échantillon d’argile devient du


même ordre de grandeur que les autres dimensions (longueur et largeur par exemple),
le "comportement" du réseau de fissures change et devient de plus en plus compliqué.

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.6.2 Effet de l’ouverture d’une fissure sur le débit hydrique évaporé

㻠㻡 㻝㻞㻜㻑

㻠㻜
㻰㽴㼎㼕㼠㻌㻔㼓㼞㻛㼔㻕㻘㻴㼡㼙㼕㼐㼕㼠㽴㻌㼞㼑㼘㼍㼠㼕㼢㼑㻌㻔㻑㻕㻘

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㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕
㼘㼍㻌㼟㼡㼞㼒㼍㼏㼑㻘 㼃㻩㻣㻞㻚㻟㻠㻑
㻞㻡 㻴㼡㼙㼕㼐㼕㼠㽴㻌㼞㼑㼘㼍㼠㼕㼢㼑㻌㼐㼍㼚㼟㻌㼘㻓㼍㼕㼞
㻭㼜㼜㼍㼞㼕㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㻌㼘㼍㻌㼜㼞㼑㼙㼕㽳㼞㼑㻌
㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㻌㼍㼡㻌㼒㼛㼚㼐㻘 㼃㻩㻟㻝㻚㻡㻝㻑
㻢㻜㻑
㻞㻜 㻰㽴㼎㼕㼠㻌㼐㻓㼑㼍㼡㻌㻔㼓㻛㼔㻕㻌㻔㼑㼤㼜㽴㼞㼕㼑㼚㼏㼑㻕

㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㼑㼤㼜㽴㼞㼕㼑㼚㼏㼑㻕
㻝㻡 㻠㻜㻑

㻝㻜
㻝㽳㼞㼑 㻼㼔㼍㼟㼑

㻟㽳㼙㼑 㻼㼔㼍㼟㼑
㻞㻜㻑
㻡 㻞㽳㼙㼑 㻼㼔㼍㼟㼑

㻜 㻜㻑
㻜 㻝㻜㻜 㻞㻜㻜 㻟㻜㻜 㻠㻜㻜

a) 㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼔㻕
㻟㻜 㻜㻚㻝㻠

㻞㻡 㻜㻚㻝㻞

㻜㻚㻝
㻴㼍㼡㼠㼑㼡㼞㻌㻔㻯㼙㻕㻧㻌㻵㻲㻔㻑㻕

㻴㼍㼡㼠㼑㼡㼞

㻸㻲㻔㻯㼙㻛㻯㼙㼽㻕㻌㻌
㻞㻜
㻸㻲㻌㼏㼙 㻜㻚㻜㻤
㻝㻡
㻝㽳㼞㼑 㻼㼔㼍㼟㼑

㻵㻲㻌㼏㼙㼽
㻜㻚㻜㻢
㻝㻜 㻞㽳㼙㼑 㻼㼔㼍㼟㼑 㻟㽳㼙㼑 㻼㼔㼍㼟㼑
㻜㻚㻜㻠

㻡 㻜㻚㻜㻞

㻜 㻜
㻜 㻝㻜㻜 㻞㻜㻜 㻟㻜㻜 㻠㻜㻜
b) 㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼔㻕

Figure 5.25 – a) Variation de la teneur en eau et du débit hydrique au cours d’un cycle
de dessiccation (T = 35˚C, Hr = 35%), b) Variation de la hauteur de l’échantillon,
IF (Intensité des fissures), et de LF (Longueur des fissures)

————————————————— 143 ————————————————–


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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.6.2 Effet de l’ouverture d’une fissure sur le débit hydrique évaporé

A)

B)

Figure 5.26 – A) Fissure horizontale au fond, B) Réseau de fissures en surface et au


fond de l’échantillon

————————————————— 144 ————————————————–


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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.7. CYCLES DE DESSICCATION

5.7 Cycles de dessiccation

On étudie dans cette section l’effet des cycles hydriques sur les caractéristiques du
réseau de fissures. Pour la figure (5.27), une argile qui est déjà fissurée par dessiccation
et de nouveau saturée puis soumise encore à la dessiccation, la plupart de ses fissures
se rouvrent dans les mêmes positions (Burmeier et al., 2010). La figure (5.27) illustre
la variation du réseau de fissures (déterminer par Burmeier et al. (2010)) pour diffé-
rentes dates et durant deux ans, sous bien évidemment des cycles d’humidification et
de drainage (évaporation) durant cette période. Burmeier et al. (2010) montrent que les
fissures principales (fissures primaires) s’ouvrent de nouveau toujours dans les mêmes
positions.

A B C

D E 20 Sept 2007
2 June 2008
22 June 2009
21 Sept 2009

20 cm

Figure 5.27 – Réseau de fissures pour une argile naturelle à différente dates (sous
l’effet de plusieurs cycles) (Burmeier et al., 2010)

Dans la suite on présente l’effet des cycles de dessiccation sur l’apparition du réseau
de fissures. On a effectué trois séries d’essais, série A, série B et série C. Les trois séries
sont mises ensemble dans les même conditions thermo-hydriques T = 35˚ et Hr = 45%
dans l’enceinte climatique (figure 5.28).

————————————————— 145 ————————————————–


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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.7.1 Etude préliminaire de l’effet des cycles de dessiccation

Figure 5.28 – Enceinte climatique

5.7.1 Etude préliminaire de l’effet des cycles de dessiccation

La série A correspond à un échantillon de dimensions 20cm × 20cm et de hauteur


1cm (figure 5.29). On remarque que pour chaque cycle d’humidification-dessiccation la
morphologie des fissures n’est pas la même.

Cycle 1 Cycle 2 Cycle 3 Cycle 4

IF = 22.1% IF = 24.8% IF = 25.9% IF = 28.3%

LF = 0.45cm/cm2 LF = 0.52cm/cm2 LF = 0.81cm/cm2 LF = 0.96cm/cm2

Figure 5.29 – Cycles de dessiccation (Série A)

On trace dans la figure (5.30) les courbes de IF (Intensité des fissures), LF (Lon-
gueur des fissures) et le nombre des fissures par cm2 . Toutes les valeurs sont récapitulées
dans le tableau (5.4). On remarque que :
1. L’intensité des fissures croit d’une façon linéaire d’un cycle au suivant. On re-
marque une croissance d’environ 6 % pour chaque cycle.
2. La longueur des fissures croit aussi d’une façon bien nette. On remarque une
croissance d’environ 13 % pour chaque cycle.

————————————————— 146 ————————————————–


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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.7.1 Etude préliminaire de l’effet des cycles de dessiccation

㻟㻜 㻝㻚㻜
㻵㻲

㻸㻲㻌㻯㼙㻛㻯㼙㼽

㻺㼎㼞㻌㼐㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㼟㻛㼏㼙㼽
㻺㼎㼞㼑㻌㻲㼕㼟㼟㻛㻯㼙㼽

㻸㻲㻌㻔㻯㼙㻛㻯㼙㼽㻕㻧㻌
㻵㻲㻌㻔㻑㻕

㻞㻡 㻜㻚㻡

㻞㻜 㻜㻚㻜
㻜 㻝 㻞 㻟 㻠 㻡
㻺㼛㼙㼎㼞㼑㻌㼐㼑㻌㼏㼥㼏㼘㼑㼟㻌㻔㻙㻕

Figure 5.30 – Variation de IF , LF et Nombre des fissures pour 4 cycles de dessiccation


(Série A)

Table 5.4 – Caractéristiques du réseau de fissures en fonction des cycles de dessiccation


(Serie A)
N˚ cycle IF LF Nbre Fiss /cm2
% cm/cm2 -
1 22.100 0.450 0.105
2 24.800 0.520 0.208
3 25.900 0.810 0.300
4 28.300 0.910 0.338

————————————————— 147 ————————————————–


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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.7.1 Etude préliminaire de l’effet des cycles de dessiccation

3. A priori, le nombre de fissures total est n’est pas vraiment significatif. En effet,
on remarque que pendant le premier et le second cycle, le réseau de fissures qui
apparait est plutôt primaire. Pour le troisième et le quatrième cycle, le réseau de
fissures primaire est suivi d’un réseau secondaire. Ce réseau secondaire se déve-
loppe d’une manière significative. Des lors, la longueur et le nombre des fissures
croît nettement. Ceci est bien une indication sur le développement du réseau de
fissures.

————————————————— 148 ————————————————–


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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.7.2 Effet de taille

5.7.2 Effet de taille

N˚ : Cycle 1 Cycle 2 Cycle 3 Cycle 4

B1

B2

B3

B4

B5

Figure 5.31 – Cycles de dessiccations (Série B)

Dans cette section, on veut présenter l’effet de la taille de l’échantillon sur le réseau
de fissures pour 4 cycles d’humidification-dessiccation. La deuxième série B contient 5
échantillons de différentes dimensions, mais avec le même rapport de forme λ qui est
environ 0.66. Les échantillons sont présentés sur la figure (5.31) selon l’ordre de numéro
du cycle (colonne) et de taille (ligne). Toutes les dimensions et les caractéristiques des
réseaux de fissures sont données dans le tableau (5.5) ainsi présenté sur la figure (5.32).

D’après les résultats présentés sur la figure (5.32) on constate que :


1. L’intensité des fissures présente une décroissance significative pour les cinq échan-
tillons (figure 5.32 a)). Au contraire on a remarqué une croissance pour les mêmes
cycles mais pour une épaisseur de 1 cm. D’où la nécessité d’étudier l’effet d’épais-
seur. De plus, on remarque que l’argile possède le même comportement pour les
différentes surfaces. Donc l’intensité des fissures n’est pas à priori influencée par
la surface de l’échantillon.

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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.7.2 Effet de taille

㻵㻲㻌㻔㻮㻝㻕 㻵㻲㻌㻔㻮㻞㻕 㻵㻲㻌㻔㻮㻟㻕 㻵㻲㻌㻔㻮㻠㻕 㻵㻲㻌㻔㻮㻡㻕


㻟㻡
㻟㻜
㻞㻡
㻞㻜
㻵㻲㻌㻔㻑㻕

㻝㻡
㻝㻜


㻜 㻝 㻞 㻟 㻠 㻡
a) 㻺㼛㼙㼎㼞㼑㻌㼐㼑㻌㼏㼥㼏㼘㼑㼟㻌㻔㻙㻕
㻸㻲㻌㻔㻮㻝㻕 㻸㻲㻌㻔㻮㻞㻕 㻸㻲㻌㻔㻮㻟㻕 㻸㻲㻌㻔㻮㻠㻕 㻸㻲㻌㻔㻮㻡㻕

㻜㻚㻤
㻸㻲㻌㻔㻯㼙㻛㻯㼙㼽㻕

㻜㻚㻢

㻜㻚㻠

㻜㻚㻞


㻜 㻝 㻞 㻟 㻠 㻡
b) 㻺㼛㼙㼎㼞㼑㻌㼐㼑㻌㼏㼥㼏㼘㼑㼟㻌㻔㻙㻕
㻮㻝 㻮㻞 㻮㻟 㻮㻠 㻮㻡
㻠㻜
㻟㻡
㻺㼛㼙㼎㼞㼑㻌㼐㼑㼟㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㼟

㻟㻜
㻞㻡
㻞㻜
㻝㻡
㻝㻜


㻜 㻝 㻞 㻟 㻠 㻡
c) 㻺㼛㼙㼎㼞㼑㻌㼐㼑㻌㼏㼥㼏㼘㼑㼟㻌㻔㻙㻕

Figure 5.32 – Variation de a) IF , b) LF et c) Nombre de fissures pour 4 cycles de


dessiccation (Série B)

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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.7.2 Effet de taille

Table 5.5 – Tableau des caractéristiques des réseaux de fissures de la série B


N˚ Cycle L l Surface λ Débit IF LF Nbr de
mm mm cm2 - kg/(m2 jour) % cm/cm2 fissure
1 135 92 124 0.68 3.623 24.04 0.632 9
B1 2 135 92 124 0.68 - 24.8 0.130 11
3 135 92 124 0.68 - 11.6 0.116 7
4 135 92 124 0.68 - 16.5 0.110 10
1 175 120 210 0.68 3.476 23.57 0.270 6
B2 2 175 120 210 0.68 - 24.86 0.310 7
3 175 120 210 0.68 - 12.14 0.137 6
4 175 120 210 0.68 - 12.85 0.1490 7
1 220 150 330 0.68 3.636 26.13 0.239 7
B3 2 220 150 330 0.68 - 27.52 0.325 11
3 220 150 330 0.68 - 13.2 0.149 7
4 220 150 330 0.68 - 13.1 0.112 6
1 265 180 477 0.68 3.564 28.14 0.261 6
B4 2 265 180 477 0.68 - 30.68 0.312 13
3 265 180 477 0.68 - 16.2 0.149 11
4 265 180 477 0.68 - 14.26 0.124 12
1 310 210 651 0.67 3.840 32.18 0.330 21
B5 2 310 210 651 0.67 - 25.6 0.489 38
3 310 210 651 0.67 - 18.21 0.356 17
4 310 210 651 0.67 - 17.25 0.214 9

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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.7.2 Effet de taille

2. La décroissance au niveau d’intensité des fissures est accompagnée par la décrois-


sance des longueurs et du nombre des fissures (figure 5.32 b) et c)).
Pour la série d’essais B, la variation des caractéristiques du réseau de fissures durant
deux cycles successifs n’est pas en concordance avec les résultats trouvés dans la section
(5.7.1). De même ces résultats apparaissent contradictoires par rapport aux résultats
trouvés dans la bibliographie (Yesiller et al., 2000). En fait, il semble que cela est dû à
l’utilisation de l’eau non distillée (eau du robinet) au lieu de l’eau distillée. On remarque
bien que le taux de salinité ajoutée à chaque cycle de drainage semble stabiliser d’avan-
tage le réseau de fissures. Cependant, nous restons relativement prudents quant à cette
conclusion. Par ailleurs, les résultats présentés dans cette section montrent que la taille
n’a pas d’effet significatif sur le comportement d’argile. Les paramètres caractérisant
les réseaux de fissures dépendent essentiellement du nombre de cycles. La variation de
ces paramètres du réseau des fissures ainsi que les paramètres hydromécaniques durant
chaque cycle n’apparaissent pas dans cette série d’essais faute de ne pas pouvoir accé-
der aux mesures correspondantes. Pour cette raison on a plutôt focalisé notre étude sur
l’effet des cycles sur un seul échantillon avec un contrôle le plus possible du maximum
de paramètres.

————————————————— 152 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.7.3 Présentation de trois cycles de dessiccation

5.7.3 Présentation de trois cycles de dessiccation

Dans la suite on présente trois cycles de dessiccation, effectués sur un échantillon


de hauteur 3cm. Les conditions hygrothermiques fixées sont : T = 45˚ et Hr = 32%.
La teneur en eau initiale de l’échantillon est Wi = 132% et pour chaque cycle on
introduisait une quantité d’eau initiale correspondante à une teneur en eau W = 110%.
Dans la figure (5.33) on présente la variation de la teneur en eau et du débit hydrique
au cours du temps.

㻠㻜 㻝㻞㻡㻑
㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕
㻟㻡
㻰㽴㼎㼕㼠㻌㼔㼥㼐㼞㼕㼝㼡㼑㻌㻔㼙㼓㻛㼙㼕㼚㻕

㻰㽴㼎㼕㼠㻌㼐㻓㼑㼍㼡㻌㻔㼙㼓㻛㼙㼕㼚㻕 㻝㻜㻜㻑
㻟㻜

㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕
㻞㻡 㻣㻡㻑
㻞㻜

㻝㻡 㻡㻜㻑

㻝㻜
㻞㻡㻑

㻜 㻜㻑
㻜 㻡㻜 㻝㻜㻜 㻝㻡㻜 㻞㻜㻜 㻞㻡㻜 㻟㻜㻜 㻟㻡㻜 㻠㻜㻜
㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼔㻕

Figure 5.33 – Variation de la teneur en eau et du débit hydrique pour trois cycles de
dessiccation en fonction du temps

    

a) Fin cycle 1 b) Fin cycle 2 c) Fin cycle 3

Figure 5.34 – Etat de fissuration après chaque cycle de dessiccation

La variation de la teneur en eau au cours du temps pour le deuxième et le troisième


cycle était pratiquement de même forme que le premier cycle. Par contre, le débit hy-
drique d’évaporation pour le premier cycle présente une allure pratiquement constante.
Par contre, pour le second et le troisième cycle, le débit hydrique présente une légère

————————————————— 153 ————————————————–


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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.7.3 Présentation de trois cycles de dessiccation

décroissance dans la phase primaire. On rappelle que toutes les conditions d’essais hy-
grothermiques sont fixes, le seul changement dans le second cycle c’est l’histoire du
sol (fissures de dessiccation existante). En fait, ces fissures augmentent la surface de
contact du sol déjà saturé avec l’air (figure 5.34) et par conséquent le débit hydrique
d’évaporation est légèrement plus important au début du deuxième cycle, et il présente
une légère décroissance au cours du temps.
㻟㻡 㻝㻞㻡㻑
㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕
㻴㼍㼡㼠㼑㼡㼞㻌㻔㼙㼙㻕 㻝㻜㻜㻑
㻟㻜

㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕
㻴㼍㼡㼠㼑㼡㼞㻌㻔㼙㼙㻕

㻣㻡㻑
㻞㻡
㻡㻜㻑

㻞㻜
㻞㻡㻑

㻝㻡 㻜㻑
㻜 㻡㻜 㻝㻜㻜 㻝㻡㻜 㻞㻜㻜 㻞㻡㻜 㻟㻜㻜 㻟㻡㻜 㻠㻜㻜
㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼔㻕

Figure 5.35 – Variation de la hauteur et de la teneur en eau pour trois cycles de


dessiccation en fonction du temps

Initialement l’échantillon est d’indice des vides élevé car l’échantillon a été remanié.
D’autre part l’échantillon est saturé et de teneur en eau largement supérieure à sa
limite de liquidité. Donc il est évident d’avoir au cours du temps toujours cette phase
de consolidation. La figure (5.35) montre la variation de la hauteur de l’échantillon au
cours des trois cycles. Pour le premier cycle, la hauteur initiale est hi = 30mm. Elle
diminue progressivement jusqu’à se stabiliser naturellement à une hauteur qui est de
l’ordre de hs = 17mm.

Lors du premier cycle, les fissures se déclenchent à la surface et au fond de l’échan-


tillon presque au même temps et pour une teneur en eau W = 45.7%. Cela n’est plus
le cas pour les cycles suivants. En effet, les fissures primaires qui naissant au premier
cycle ne se ferment pas totalement pendant l’humidification et s’ouvrent donc rapide-
ment pendant le deuxième cycle. Cela explique la décroissance du CIF sans diminution
significative du LF (figure 5.36). En fait, les fissures diminuent de largeur sous l’effet
du gonflement sans retour à l’état initial pour se fermer complètement. Au cours du
deuxième cycle, le réseau primaire de fissures est pratiquement le même accompagné
d’un réseau de fissures secondaires. C’est donc pour cette raison que la longueur des
fissures Lf est pratiquement deux fois plus grande pour le second cycle.

————————————————— 154 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.7.3 Présentation de trois cycles de dessiccation

a)
㻜㻚㻡 㻝㻞㻡㻑
㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕
㻯㻵㻲㻌㼏㼙㼽
㻜㻚㻠 㻝㻜㻜㻑

㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕
㻵㻲㻌㻔㼏㼙㼽㻛㼏㼙㼽㻕

㻜㻚㻟 㻣㻡㻑

㻜㻚㻞 㻡㻜㻑

㻜㻚㻝 㻞㻡㻑

㻜 㻜㻑
㻜 㻡㻜 㻝㻜㻜 㻝㻡㻜 㻞㻜㻜 㻞㻡㻜 㻟㻜㻜 㻟㻡㻜 㻠㻜㻜
㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼔㻕
b)
㻝㻚㻞㻡 㻝㻞㻡㻑
㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕
㻸㻲㻌㼏㼙
㻝㻚㻜㻜 㻝㻜㻜㻑

㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕
㻸㻲㻌㻔㼏㼙㻛㼏㼙㼽㻕

㻜㻚㻣㻡 㻣㻡㻑

㻜㻚㻡㻜 㻡㻜㻑

㻜㻚㻞㻡 㻞㻡㻑

㻜㻚㻜㻜 㻜㻑
㻜 㻡㻜 㻝㻜㻜 㻝㻡㻜 㻞㻜㻜 㻞㻡㻜 㻟㻜㻜 㻟㻡㻜 㻠㻜㻜
㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼔㻕

Figure 5.36 – Variation de IF et LF en fonction du temps

————————————————— 155 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.7.3 Présentation de trois cycles de dessiccation

Pour le troisième cycle un réseau de fissures tertiaire apparaît. Ce réseau tertiaire


est caractérisé par des fissures de largeur très réduite qui est de l’ordre de 1mm. Mal-
heureusement, on n’a pas d’information sur la profondeur de ces fissures, qui cependant,
n’atteigne pas le fond du récipient. En conclusion on peut affirmer que la mémoire du
sol a un effet considérable sur l’apparition et la forme du réseau des fissures. Cela a été
étudié aussi par Nakayama et al. (2013).

Par ailleurs et comme illustration sur ce que peut passer sur site et pour un sol
exposé à ces cycles, on cite ici ce qu’on a pu observer comme réseau de fissures au fond
du Barrage El Malah dans la région de Bizerte (Nord de la Tunisie).

————————————————— 156 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.7.4 Indication sur l’effet des cycles de dessiccation au fond du barrage El Malah

5.7.4 Indication sur l’effet des cycles de dessiccation au fond


du barrage El Malah

a)

b)

Figure 5.37 – Fond du barrage El Malah pendant le temps de sa construction

La figure (5.37) présente le fond du barrage El Maleh. Ce barrage est situé dans
une zone montagneuse, dont le climat est similaire à celui de Tibar à Béja. Une couche
d’argile qui est le résultat d’un dépôt pendant la phase de construction est d’épaisseur
variable et relativement importante. Pour les quelques zones indiquées ici l’épaisseur
dépasse 2m. Toute la surface de cette couche d’argile en dépôt dépasse 1km2 . Ainsi
cette couche d’argile saturée en eau est exposée à l’air libre pour une longue période
de sécheresse (figure 5.38) et peut être considérée comme une configuration d’essais de
dessiccation en vraie grandeur et à très grande échelle. Comme on peut l’observer ,
les fissures générées après dessiccation sont de dimensions importantes (la largeur en

————————————————— 157 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.7.4 Indication sur l’effet des cycles de dessiccation au fond du barrage El Malah

㻠㻌㻯㼙㻌
㻝㻚㻞㻌㼙㻌

㻠㻌㻯㼙㻌
㻜㻚㻤㻌㼙㻌

Figure 5.38 – Etat de fissuration au fond du barrage El Malah après un cycle


d’humidification-évaporation

————————————————— 158 ————————————————–


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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.7.4 Indication sur l’effet des cycles de dessiccation au fond du barrage El Malah

surface varie de 4cm à 7cm, la profondeur de ces fissures dont la largeur semble diminuer
en profondeur, atteint les 50cm).

En conclusion, ces observations illustrent donc le développement de réseau de fissures


primaires qui restent les plus dominantes lors des cycles d’humidification-drainage". Ceci
est en cohérence avec les observations et les résultats des expériences sur des échantillons
soumis à des cycles hydriques au laboratoire.

Dans ce réseau les fissures secondaires et tertiaires existent. Les dimensions de ces
fissures sont très faibles par rapport à celles des fissures primaires. D’autre part, en
enlevant des écailles de la surface on a remarqué que des fissures horizontales sépa-
rant la couche d’argile en des feuillets de dimensions de quelques centimètre sont aussi
développées.

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.7.4 Indication sur l’effet des cycles de dessiccation au fond du barrage El Malah

㻣㻌㻯㼙㻌
㻜㻚㻣㻌㼙㻌

㻣㻌㻯㼙㻌

Figure 5.39 – Etat de fissuration au fond du barrage El Malah après quelques cycles
d’humidification-évaporation

————————————————— 160 ————————————————–


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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.8. MODÉLISATION ANALYTIQUE DU TRANSFERT HYDRIQUE

5.8 Modélisation analytique du transfert hydrique

Comme nous l’avons vu dans le chapitre 5, la modélisation du phénomène


étudié permet de mieux comprendre sa complexité et donc mieux l’appréhen-
der. En effet, l’intérêt d’une telle modélisation est de comprendre l’influence
des différents facteurs physiques du modèle. Comme premier objectif il s’agit
d’obtenir la variation de la teneur en eau moyenne au cours du temps. Ceci
permet de reproduire les essais pour lesquels nous avons déjà des mesures
avec le dispositif présenté dans le chapitre précédent. Le deuxième but étant
la prédiction du réseau de fissures. Bien évidement, on devrait avoir comme
donnée un modèle pour la prédiction de la résistance à la traction fonction
de la succion et de l’état initial de l’échantillon en termes de densité et de
teneur en eau.

Evaporation et équilibre hydrique

Écoulement en milieu non saturé

Pour les écoulements en milieu non saturé, la loi de Darcy fut étendue par Richards
(1931); CUI et DELAGE (2013) en stipulant que la conductivité hydraulique non satu-
rée est une fonction de la teneur en eau θ du sol (K(θ)) et de la porosité ϕ. L’équation
de Darcy généralisée en milieu non saturé s’écrit :


⃗q = −K(θ)grad(h) (5.4)

Si κij (θ) ne dépend pas de la teneur en eau θ alors l’équation précédente s’écrit :
[ ( ) ]
⃗q = K ∂u⃗
i + ∂u⃗
j + g+ ∂u ⃗k (5.5)
∂x ∂y ∂z

L’équation de continuité qui exprime le bilan des quantités d’eau sortantes d’un
volume élémentaire représentatif de sol (dans un espace cartésien x, y, z), est donnée
par :
∂θ
div(⃗q) = (5.6)
∂t
où :
– ⃗q : Le flux de Darcy ou débit spécifique.
– ⃗i, ⃗j et ⃗k : Les vecteurs unitaires du repère cartésien

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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.8. MODÉLISATION ANALYTIQUE DU TRANSFERT HYDRIQUE

– θ : La teneur en eau volumique.


– κ : La conductivité hydraulique.
– h = u + z = −s + z : avec u est la pression interstitielle, z est l’élévation et s
l’adsorption dans le cas du sol non saturé.

En combinant les équations (5.4) et (5.6), on obtient l’équation générale de l’écou-


lement en milieu poreux non saturé. Il s’agit d’une équation non linéaire (Mbemba,
2010) :

( ) ( )

div ⃗q = div K(θ)grad(h) = ∂θ
∂t

∂κy ∂u 2 2 2
⇒ ∂κx ∂u
∂x ∂x + ∂y ∂y + ∂κ z ∂u
∂z ∂z + κx
∂ u
2
∂ x
+ κy
∂ u
2
∂ y
+ κz
∂ u
∂ 2z
= ∂θ
∂t
(5.7)

Formulation générale de l’équation de Richards en fonction de la teneur en


eau et de la charge hydrique

La formulation générale de Richards ou relation mixte est la forme la plus utilisée


(Richards, 1931; CUI et DELAGE, 2013). Elle s’écrit :

⃗ ∂θ
div(k(θ))grad(h(θ)) = (5.8)
∂t

∂ ( ) ∂ ( ) ∂ ( ) ∂θ
⇒ κx (θ) ∂h(θ)
∂x
+ κy (θ) ∂h(θ)
∂y
+ κ z (θ) ∂h(θ)
∂z
= (5.9)
∂x ∂y ∂z ∂t
Avec : h(θ) = u(θ) + z = −s(θ) + z

Ceci permet d’écrire l’équation (5.9) en fonction de la succion s :


∂ ( ) ∂ ( ) ∂ ( ) ∂κz (s) ∂θ
∂s
κx (s) ∂x + ∂s
κy (s) ∂y + ∂s
κz (s) ∂z − + =0 (5.10)
∂x ∂y ∂z ∂z ∂t

De nombreuses équations empiriques ont été proposées pour présenter la courbe de


rétention. Nous retenons celle proposée par Van-Genuchten (1980) qui relie la teneur
en eau volumétrique et la succion :
( ) [ ]−m
θ = θr + θs − θr . 1 + (αs)n (5.11)

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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.8. MODÉLISATION ANALYTIQUE DU TRANSFERT HYDRIQUE

Les paramètres de cette équation on été déterminés expérimentalement De l’équation


(5.11) dérive l’équation réciproque qui relie la succion à la teneur en eau volumétrique
unitaire (équation 5.12) :
[ −1
]1
Θm −1
n

s= (5.12)
α
θ−θr
Avec : Θ = θs −θr

Détermination de la teneur en eau pour un sol soumis à des


conditions de dessiccation

Description du phénomène physique et simplification du problème.

L’échantillon est soumis à des conditions de dessiccation. On cherche donc à trouver


une solution analytique de la teneur en eau en chaque point matériel de l’échantillon et
au cours du temps. Deux approximations ont été faites :
– Le gradient hydrique est uniquement vertical, (Cela ne peut être vrai que pour
un sol non fissuré). Cela signifie que : ∂u⃗i = ⃗0 et ∂u⃗j = ⃗0
∂x ∂y

∂κi
– La perméabilité K est constante. Cela signifie que : κij = k = C te et ∂ξ
= 0, ξ =
(x, y, z)
L’équation (5.9) devient :
∂ 2 s(θ) ∂θ
K 2 + =0 (5.13)
∂ z ∂t

En fait, cette équation est l’équation de Darcy généralisée pour un sol homogène,
dont la perméabilité est isotrope. Par ailleurs, la fonction s(θ) est la fonction de rétention
d’eau dans le sol ( section 2.1.2 ; figure 2.1).

Pour la résolution de l’équation différentielle (équation 5.13), on a choisit de rem-


placer la fonction s par la fonction de Van-Guechten (équation 5.12). Via le logiciel de
calcul "Maple" qui nous donne comme solution de flux à la surface de l’échantillon :

q0 [ ( i −M r
)]
q(t) = erfc r t − Mw
q0
w
(5.14)
2

Avec les fonctions :


– erfc(x) = 1 − erf(x)

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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.8. MODÉLISATION ANALYTIQUE DU TRANSFERT HYDRIQUE


√2 . ∞ e−x dx
2
– erf(η) = π η

– r : paramétre de rétention du sol

– q0 : Débit d’eau de référence à la surface pour une température et une humidité


relative fixes.

– Mwi : Masse d’eau initiale dans l’échantillon.

– Mwr : Masse d’eau dans l’échantillon à l’équilibre hydrique.

La résolution de cette équation nécessite de fixer certaines conditions aux limites. Pour
les conditions initiales nous considérons que la succion s est nulle à (t = 0). (Initialement
l’échantillon d’argile est saturé et soumis à la dessiccation juste à sa surface supérieure).
Comme l’échantillon est saturé, alors il se consolide sous l’action de son poids propre.
Ainsi, son indice des vides diminue et sa surface reste immergée dans l’eau "extraite"
par consolidation. En conséquence l’air est en contact direct avec l’eau de l’échantillon
et donc le débit hydrique initial sortant, noté q0 , est le débit d’évaporation d’une lame
d’eau mince à la surface.

La fin de la consolidation est accompagnée par l’arrêt du tassement, suivi par l’entrée


de l’air à travers la surface du sol. C’est le point de transition entre l’état saturé et
celui non saturé. Lorsque l’échantillon passe de la phase saturée à celle non saturée,
sa capacité de rétention d’eau augmente et l’évaporation commence à diminuer. C’est-
à-dire l’eau va être en volume sous forme de ménisques soumis à des succions qui
s’opposent à son extraction.

Si on applique le principe de conservation de la masse sur la phase liquide on peut



dire que la quantité d’eau initiale est égale à la quantité d’eau évaporée (ρw . 0T q(t)dt)
plus la quantité d’eau restante dans l’échantillon à l’instant T . On obtient alors l’ex-
pression suivante (équation 5.15) :
∫ T ∫ T
Mwi = Mw (T ) + ρw . q(t)dt =⇒ Mw (T ) = Mwi − ρw . q(t)dt (5.15)
0 0

Avec :
– q(t) : Débit d’eau sortant au cours de la dessiccation.

– Mwi : Masse d’eau initiale dans l’échantillon.

– Mw (t) : Masse d’eau retenue dans l’échantillon à l’instant t.

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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.8. MODÉLISATION ANALYTIQUE DU TRANSFERT HYDRIQUE

La teneur en eau massique moyenne w(t) de l’échantillon au cours du temps est alors
donnée par l’expression suivante (équation 5.16) :

Mw (t) Mwi − ρw . 0t q(t)dt
w(t) = = (5.16)
Ms Ms

et la teneur en eau volumétrique est déduite à partir de l’équation précédente (équation


5.16) : ∫
ρs ρs Mwi − ρw . 0t q(t)dt
θ(t) = .w(t) = . (5.17)
ρw ρw Ms

Dans ce chapitre (section 5.1), on a tracé l’évolution du débit et de la teneur en eau


pour différents cycles de dessiccation. En modélisant cela par les équations (5.14) et
(5.16). On constate que cette dernière est valide seulement pour les faibles épaisseurs
de l’ordre de quelques centimètre , où la surface des fissures n’influence pas la surface de
contact avec l’air (figure 5.40). Lorsque l’épaisseur de l’échantillon devient importante,
le gradient hydrique devient de plus en plus important, et devient influencé par la
surface de contact supplémentaire des fissures (section 5.6.2).

En première phase, la couche supérieure est drainée normalement, la teneur en eau


commence à diminuer lentement et la succion augmente avec une diminution de la po-
rosité et de la perméabilité. Le débit hydrique commence à diminuer jusqu’à l’initiation
des premières fissures. Ces fissures vont favoriser l’évaporation d’avantage et le débit
hydrique augmente (figure 5.41). D’autre part dans cet essai le modèle ne représente
pas parfaitement l’expérience car l’hypothèse concernant l’humidité relative fixe n’est
pas vérifiée. Pour simuler ce comportement qui est fortement non linéaire, une approche
numérique est proposée dans cette étude, et elle sera présentée au chapitre 8.

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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.8. MODÉLISATION ANALYTIQUE DU TRANSFERT HYDRIQUE

㻝㻜㻜㻑 㻞㻜
㻲㼕㼚 㼐㼑㻌㼏㼛㼚㼟㼛㼘㼕㼐㼍㼠㼕㼛㼚㻌 㼠㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻹㼛㼐㽳㼘㼑㻕
㻥㻜㻑 㼃㻩㻠㻠㻑 㻝㻤
㼠㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡

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㻰㽴㼎㼕㼠㻌㼓㼞㻛㼖㼛㼡㼞
㻣㻜㻑 㻝㻠
㻲㼕㼚 㼐㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼍㼠㼕㼛㼚㻌
㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕

㻢㻜㻑 㼃㻩㻢㻚㻠㻑 㻝㻞

㻰㽴㼎㼕㼠㻌㻔㼓㼞㻛㼖㼛㼡㼞㻕
㻟㽳㼙㼑㻌㻼㼔㼍㼟㼑
㻡㻜㻑 㻝㻜
㻞㽳㼙㼑㻌㻼㼔㼍㼟㼑

㻠㻜㻑 㻭㼜㼜㼍㼞㼕㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㻌㼘㼍㻌 㻤
㼜㼞㼑㼙㼕㽳㼞㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑
㻟㻜㻑 㼃㻩㻞㻞㻚㻝㻢㻑 㻢

㻞㻜㻑 㻠
㻝㽳㼞㼑㻌㻼㼔㼍㼟㼑

㻝㻜㻑 㻞

㻜㻑 㻜
㻜 㻞 㻠 㻢 㻤 㻝㻜 㻝㻞 㻝㻠 㻝㻢
㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼖㼛㼡㼞㼟㻕

Figure 5.40 – Variation de la teneur en eau et du débit hydrique au cours d’un cycle
de dessiccation (T = 20˚C, Hr = 60%). Comparaison entre la solution analytique et les
résultats expérimentaux.

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Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.8. MODÉLISATION ANALYTIQUE DU TRANSFERT HYDRIQUE

㻠㻡 㻝㻜㻜㻑

㻠㻜 㻥㻜㻑

㻤㻜㻑
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㻰㽴㼎㼕㼠㻌㻔㼓㼞㻛㼔㻕㻘㻴㼡㼙㼕㼐㼕㼠㽴㻌㼞㼑㼘㼍㼠㼕㼢㼑㻌㻔㻑㻕㻘㻌㼀㼑㼙㼜㽴㼞㼍㼠㼡㼞㼑㻔㻌㼻㻯㻕

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㻣㻜㻑
㻟㻜
㻭㼜㼜㼍㼞㼕㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㻌㼘㼍㻌 㻴㼡㼙㼕㼐㼕㼠㽴㻌㼞㼑㼘㼍㼠㼕㼢㼑㻌㼐㼍㼚㼟㻌㼘㻓㼍㼕㼞
㼜㼞㼑㼙㼕㽴㼞㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㻌㽫 㼘㼍㻌
㻢㻜㻑
㼟㼡㼞㼒㼍㼏㼑㻘 㼃㻩㻣㻞㻚㻟㻠㻑

㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕
㻞㻡 㻰㽴㼎㼕㼠㻌㼐㻓㼑㼍㼡㻌㻔㼓㻛㼔㻕㻌㻔㼑㼤㼜㽴㼞㼕㼑㼚㼏㼑㻕

㻭㼜㼜㼍㼞㼕㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㻌㼘㼍㻌 㻡㻜㻑
㼜㼞㼑㼙㼕㽴㼞㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㻌㼍㼡㻌 㻰㽴㼎㼕㼠㻌㻔㻹㼛㼐㽳㼘㼑㻕
㻞㻜 㼒㼛㼚㼐㻘 㼃㻩㻟㻝㻚㻡㻝㻑

㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㼑㼤㼜㽴㼞㼕㼑㼚㼏㼑㻕 㻠㻜㻑

㻝㻡
㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻹㼛㼐㽳㼘㼑㻕
㻟㻜㻑

㻝㻜
㻞㻜㻑
㻟㽳㼙㼑 㻼㼔㼍㼟㼑
㻝㽳㼞㼑 㻼㼔㼍㼟㼑

㻡 㻞㽳㼙㼑 㻼㼔㼍㼟㼑
㻝㻜㻑

㻜 㻜㻑
㻜 㻝㻜㻜 㻞㻜㻜 㻟㻜㻜 㻠㻜㻜
㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼔㻕

Figure 5.41 – Variation de la teneur en eau et du débit hydrique au cours d’un cycle
de dessiccation (T = 35˚C, Hr = 35%).

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Conclusion de la partie II

Dans cette deuxième partie, nous avons mené une étude expérimentale sur
les réseaux de fissures par dessiccation dans une argile afin de caractériser
ces réseaux et d’identifier les processus à l’origine de leur apparition et
propagation.

L’argile étudiée provient de la région de Tibar située au gouvernorat de Béja


au nord ouest de la Tunisie. Nous avons identifié les principales caractéris-
tiques climatiques de Tibar en relation avec les cycles d’évaporation respon-
sables de la dessiccation. Les caractéristiques physiques, minéralogiques et
hydromécaniques de cette argile ont été déterminées. Il s’agit d’une argile
compressible, très plastique, avec un potentiel de retrait important. Les ana-
lyses de la distribution des pores ont montré que la texture de cette argile
drainée est dominée par des micropores. La résistance à la traction est une
caractéristique importante pour l’étude du comportement de cette argile
soumise à des conditions de dessiccation. A cet effet, nous avons mené une
campagne expérimentale constituée de 45 essais de traction directe. Cette
étude a été faite en deux phases : échantillons quasi-saturés et échantillons
non saturés. Pour la phase quasi-saturée la résistance à la traction est li-
néaire en fonction de la succion. Par contre dans la phase non saturée la
résistance à la traction est plutôt exponentielle en fonction de la succion.

Nous avons aussi observé que le mode de préparation de l’échantillon af-


fecte la résistance à la traction. En effet, nos essais (une campagne de 45
essais de traction directe) ont été réalisés sur trois types d’échantillons :
des échantillons consolidés drainés (D), des échantillons compactés (C) et
des échantillons initialement compactés et ensuite drainés (CD). D’après
cette campagne expérimentale nous concluons que l’état initial de la micro-
structure affecte clairement la résistance à la traction de la macrostructure.
Pour cette raison des essais complémentaires de porosimètre à intrusion au
mercure (M IP ) ont été menés sur des échantillons drainés et compactés.

Dans notre étude sur la fissuration dans l’argile soumise à des conditions
de dessiccation, une campagne de 75 essais a été réalisée pour caractériser
Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.8. MODÉLISATION ANALYTIQUE DU TRANSFERT HYDRIQUE

l’effet de la géométrie et des conditions hydromécaniques sur le réseau de


fissures engendré. Une attention particulière a été accordée pour caractériser
le flux hydrique sortant au cours des essais de dessiccation. Les deux condi-
tions majeurs qui affectent la dessiccation et le développement du réseau
de fissures sont la température et l’humidité relative de l’air ambiant. En
outre, la géométrie de l’échantillon (forme, dimensions ...) les conditions aux
limites sont déterminantes dans les caractéristiques du réseau de fissures et
de son développement.

Cette étude expérimentale a servi comme base pour la prédiction du débit


hydrique sortant afin de trouver une solution pour la variation du teneur en
eau au cours du temps. Elle sert aussi pour la comparaison avec les résultats
de la modélisation qui est présentée dans la partie suivante.

————————————————— 169 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Partie III : Modélisations et
simulations

————————————————— 170 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 6

Simulation numérique de l’essai de


traction directe

Sommaire
6.1 Simulation 2D de l’essai de traction . . . . . . . . . . . . . 172
6.1.1 Effet du retrait sur les contraintes dans le moule d’essai . . . 172
6.1.2 Application d’un déplacement imposé . . . . . . . . . . . . . 175
6.2 Simulation tri-dimensionnelle de l’essai de traction . . . . 183
6.2.1 Effet de la traction sur la répartition de la succion . . . . . . 183
6.2.2 Etude de l’effet de la succion initiale sur la rupture en traction 190
6.2.3 Résultats des simulations de traction directe . . . . . . . . . 192
Chapitre 6. Simulation numérique de l’essai de traction directe.
6.1. SIMULATION 2D DE L’ESSAI DE TRACTION

Comme nous l’avons signalé dans la première partie de ce mémoire, la si-


mulation des fissures dans un sol argileux a fait l’objet de quelques études.
Cependant, les solutions apportées jusqu’à nos jours restent limitées. La dif-
ficulté réside dans la détermination de la résistance à la traction. Quand il
s’agit de réaliser des essais de traction sur des échantillons de sol non saturé,
des difficultés apparaissent et elles sont principalement liées :
1. à l’homogénéité de la teneur en eau et en occurrence de la succion au
sein de l’échantillon (particulièrement dans sa partie centrale).
2. à la phase de retrait que l’échantillon subit dans le moule de traction.
Nous cherchons dans ce chapitre à analyser numériquement l’influence de ces
deux difficultés sur la valeur de la résistance à la traction et sur la pertinence
de l’interprétation que nous faisons de l’essai de traction. Nous avons choisi
pour réaliser ces simulations un code d’éléments finis qui est le Code-Bright
développé par l’équipe de l’UPC 1 (Annexe A).

6.1 Simulation 2D de l’essai de traction

On rappelle que l’essai comporte deux phases : une phase de retrait de l’échantillon
suite au drainage jusqu’à atteindre un état d’équilibre hydrique, suivie d’une phase de
sollicitation de l’échantillon en traction. Si l’échantillon est quasi saturé, il est difficile-
ment manipulable donc on préfère le préparer directement dans le moule de traction.
Cependant, dans le cas où l’échantillon est non saturé, un retrait important dans la
matrice argileuse, crée une précontrainte, qui est la cause principale de la fissuration.
Pour cette raison, et pour atteindre l’état hydrique désiré, on prépare l’échantillon en
dehors du moule de traction. Ainsi on peut contrôler s’il y’a ou non de la fissuration et
ensuite procéder à l’essai de traction.

6.1.1 Effet du retrait sur les contraintes dans le moule d’essai

Les résultats de la simulation présentés dans la figure (6.1 et 6.2) concernent l’effet
du retrait sur les contraintes dans le moule d’essai. Ces simulations correspondent à des
essais de traction dans le moule avec des forces imposées (figure 4.2). La géométrie de
l’échantillon est la même que celle du moule expérimental.

Les hypothèses prises en compte sont :


1. Université Polytechnique de Barcelone

————————————————— 172 ————————————————–


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Chapitre 6. Simulation numérique de l’essai de traction directe.
6.1.1 Effet du retrait sur les contraintes dans le moule d’essai

1)

2)

3)

4)

Figure 6.1 – Echantillon d’argile après 24h de dessiccation (MPa)


————————————————— 173 ————————————————–
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Chapitre 6. Simulation numérique de l’essai de traction directe.
6.1.1 Effet du retrait sur les contraintes dans le moule d’essai

5)

6)

7)

8)

Figure 6.2 – Echantillon d’argile après 24h de dessiccation (suite)

————————————————— 174 ————————————————–


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Chapitre 6. Simulation numérique de l’essai de traction directe.
6.1.2 Application d’un déplacement imposé

1. Hypothèse de déformation plane (à défaut des calculs en contraintes planes non


disponibles dans le logiciel).
2. La succion est imposée d’une façon incrémentale. La succion varie linéairement
de 0.1M P a jusqu’à 3.0M P a, pendant deux jours.
3. Une porosité initiale répartie d’une manière hétérogène dans l’échantillon et com-
prise entre 0.5 à 0.6, (figure 6.1.2).
4. Un module d’Young initial Ei = 0.34M P a
5. Variation du module d’Young en fonction de la porosité telle que :
d E

= −1.00M P a
6. Le modèle de rétention d’eau considéré est le modèle de Van-Genuchten (1980)
avec les paramètres présentés dans la figure (3.17).
Le maillage choisi est un maillage triangulaire avec un nombre d’éléments de 5356,
(figure 6.1.1). Les résultats de la distribution des contraintes développées dans l’échan-
tillon sont présentés sur les figures (6.2.4 à 7). On remarque qu’il y’a une concentration
de contraintes de traction qui varie de 8kP a jusqu’à 30kP a. La partie qui subit la
rupture par traction est la partie centrale.

6.1.2 Application d’un déplacement imposé

Après la phase de dessiccation, une deuxième phase est une phase mécanique. Une
vitesse de déplacement de valeur de 20µm/s est imposée. Dans cette phase on a focalisé
notre étude sur la partie centrale de l’échantillon, et c’est pour cette raison qu’on a
raffiné le maillage à ce niveau. On reprend la phase de dessiccation, dont les résultats
sont présentés dans la figure (6.4). La porosité initiale a été aussi choisie hétérogène ;
comprise entre 0.65 et 0.66. (On remarque qu’après la phase de dessiccation la porosité
augmente dans des zones bien localisées (figure 6.4).)

En appliquant une vitesse de déplacement sur le bâti mobile, un champs de dépla-


cement est généré (figure 6.8.1 et 2) et un état de contrainte élastique apparaît. En
limitant cet état de contrainte par un seuil de contrainte défini par le critère de rupture
(équation 4.2), une zone plastique va apparaître et la contrainte en traction va atteindre
la valeur limite (figure 6.7.1 à 3).

Les remarques principales obtenues à partir de cette simulation sont :


L’initiation et propagation des fissures : Pendant la sollicitation en déplacement
une première fissure est née là où la porosité est maximale liée à l’hétérogénéité
en porosité (figure 6.6.3).

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Chapitre 6. Simulation numérique de l’essai de traction directe.
6.1.2 Application d’un déplacement imposé

1)

2)

3)

Figure 6.3 – Echantillon d’argile après 24h de dessiccation

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Chapitre 6. Simulation numérique de l’essai de traction directe.
6.1.2 Application d’un déplacement imposé

4)

5)

6)

Figure 6.4 – Echantillon d’argile après 24h de dessiccation

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Chapitre 6. Simulation numérique de l’essai de traction directe.
6.1.2 Application d’un déplacement imposé

1)

2)

3)

Figure 6.5 – Echantillon d’argile après 24h de dessiccation et soumise à la traction

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Chapitre 6. Simulation numérique de l’essai de traction directe.
6.1.2 Application d’un déplacement imposé

4)

5)

6)

Figure 6.6 – Echantillon d’argile après 24h de dessiccation et soumis à la traction

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Chapitre 6. Simulation numérique de l’essai de traction directe.
6.1.2 Application d’un déplacement imposé

㼂㼍㼞㼕㼍㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㻌㼘㼍㻌㼏㼛㼚㼠㼞㼍㼕㼚㼠㼑㻌㼍㼡㻌㼏㼛㼡㼞㼟㻌㼐㼡㻌㼐㽴㼜㼘㼍㼏㼑㼙㼑㼚㼠
㻟㻜㻜
䃢㼤㼤

㻯㼛㼚㼠㼞㼍㼕㼚㼠㼑㻌㼐㼑㻌㼠㼞㼍㼏㼠㼕㼛㼚㻌㻔㼗㻚㻼㼍㻕
㻞㻡㻜
䃢㼥㼥
㻞㻜㻜

㻝㻡㻜

㻝㻜㻜

㻡㻜


㻜㻚㻜 㻜㻚㻡 㻝㻚㻜 㻝㻚㻡 㻞㻚㻜
㻰㽴㼜㼘㼍㼏㼑㼙㼑㼚㼠㻌㻔㼙㼙㻕

Figure 6.7 – Variation de la contrainte en fonction du déplacement

Champs de succion : La fissure n’est pas obligatoirement une cause d’augmentation


de succion. D’après la figure (6.6.4) la succion à la fin de la deuxième phase est
de 3M P a. A la fin de la phase de traction avec déplacement imposé la succion
augmente dans la zone où la contrainte de cisaillement est négative, et diminue
dans la zone où la contrainte de cisaillement est positive. (figure 6.8.3)
Cohésion : D’après la figure (6.8.4), dans la partie centrale la cohésion chute suite à
l’augmentation de la déformation qui induit une augmentation de la porosité.
Porosité : On définit une porosité de référence dans le modèle de rupture. Ainsi, tous
les éléments finis dans les quels la porosité est supérieure à la porosité de référence,
sont considérés comme des vides.
Degré de saturation Le degré de saturation dépend essentiellement de la porosité.
C’est pour cette raison que le champ de degré de saturation a la même évolution
que celui de la porosité.
L’évolution de la contrainte de traction σxx et de la contrainte σyy en fonction du
déplacement est présentée sur la figure (6.7). Les deux courbes présentent une première
phase élastique, une seconde phase plastique avec radoucissement et une dernière phase
de rupture.

D’après les figures (6.9) et (6.8.3) on remarque que la simulation reproduit ce qu’on
a obtenu expérimentalement lorsque la taille des éléments est plus petite.

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Chapitre 6. Simulation numérique de l’essai de traction directe.
6.1.2 Application d’un déplacement imposé

1)

2)

3)

4)

Figure 6.8 – Etat hydromécanique dans un échantillon d’argile après 24h de dessicca-
tion et soumis à la traction

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6.1.2 Application d’un déplacement imposé

Figure 6.9 – Effet du maillage sur la forme de rupture

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Chapitre 6. Simulation numérique de l’essai de traction directe.
6.2. SIMULATION TRI-DIMENSIONNELLE DE L’ESSAI DE TRACTION

6.2 Simulation tri-dimensionnelle de l’essai de trac-


tion

6.2.1 Effet de la traction sur la répartition de la succion

Figure 6.10 – Maillage de l’échantillon en trois dimensions

Pour se rapprocher d’avantage de la réalité, on considère dans la suite des configura-


tions tridimensionnelles, sachant l’hypothèse de déformation plane n’est pas vérifiée. Le
maillage est réalisé par des éléments prismatiques (6 noeuds). Une première simulation
a été faite pour un échantillon saturé (figure 6.13). Initialement la succion est nulle et
une légère hétérogénéité au niveau de la porosité à été introduite. Un déplacement im-
posé de 20µm/s a été imposé. Pour les petits déplacements, on remarque que la porosité
dans la partie centrale augmente juste à côté des arrêtes. La succion aussi augmente
progressivement d’une façon très légère, jusqu’à l’apparition d’une "fissure". L’appari-
tion d’une "fissure" (figure 6.16) induit une chute de contrainte et une augmentation
significative de la succion.

————————————————— 183 ————————————————–


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Chapitre 6. Simulation numérique de l’essai de traction directe.
6.2.1 Effet de la traction sur la répartition de la succion

Figure 6.11 – Evolution de la porosité et de la succion pour un déplacement u = 0.000mm.


Succion
Porosité

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Chapitre 6. Simulation numérique de l’essai de traction directe.
6.2.1 Effet de la traction sur la répartition de la succion

Figure 6.12 – Èvolution de la porosité et de la succion pour un déplacement u = 0.215mm.


Succion
Porosité

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Chapitre 6. Simulation numérique de l’essai de traction directe.
6.2.1 Effet de la traction sur la répartition de la succion

Figure 6.13 – Èvolution de la porosité et de la succion pour un déplacement u = 0.474mm.


Succion
Porosité

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Chapitre 6. Simulation numérique de l’essai de traction directe.
6.2.1 Effet de la traction sur la répartition de la succion

Figure 6.14 – Èvolution de la porosité et de la succion pour un déplacement u = 1.442mm.


Succion
Porosité

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Chapitre 6. Simulation numérique de l’essai de traction directe.
6.2.1 Effet de la traction sur la répartition de la succion

Figure 6.15 – Èvolution de la porosité et de la succion pour un déplacement u = 1.728mm.


Succion
Porosité

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Chapitre 6. Simulation numérique de l’essai de traction directe.
6.2.1 Effet de la traction sur la répartition de la succion

Figure 6.16 – Èvolution de la porosité et de la succion pour un déplacement u = 2.903mm.


Succion
Porosité

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Chapitre 6. Simulation numérique de l’essai de traction directe.
6.2.2 Etude de l’effet de la succion initiale sur la rupture en traction

Pour déterminer la répartition de la succion à l’intérieur de l’échantillon, plusieurs


coupes sont présentées dans la figure (6.17). On remarque que dans cette simulation
la succion n’est pas trop influencée par la troisième dimension (z) bien qu’on a pris la
gravité en considération.

Figure 6.17 – Coupe transversale pour montrer la répartition de la succion en troisième


dimension.

6.2.2 Etude de l’effet de la succion initiale sur la rupture en


traction

La succion initiale, avant essai de traction, a un effet important sur le mode de


rupture ainsi que sur la résistance à la traction. Pour l’argile initialement quasi-saturée

————————————————— 190 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 6. Simulation numérique de l’essai de traction directe.
6.2.2 Etude de l’effet de la succion initiale sur la rupture en traction

Si (M P a) Porosité Succion

0.1

0.5

1.0

5.0

Figure 6.18 – Evolution de la porosité et de la succion pour différentes valeurs de la


succion initiale.
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Chapitre 6. Simulation numérique de l’essai de traction directe.
6.2.3 Résultats des simulations de traction directe

on remarque que la rupture est plutôt ductile, cela peut être traduit par le fait que le
matériau est plus plastique dans cette phase. Après déformation (pour une valeur de
déplacement atteint de 0.5mm (ε = 0.025)), une variation de 350kP a pour la succion
a été simulée.

Pour les échantillons quasi-saturés on remarque que le mode de rupture change.


En effet, à partir des deux simulations qui correspondent respectivement à une succion
initiale de 0.5M P a et de 1M P a, deux fissures par dessiccation se sont développées. La
valeur de la succion dans la zone endommagée a augmenté d’une valeur de l’ordre de
1500kP a.

6.2.3 Résultats des simulations de traction directe


㻿㼕㼙㼡㼘㼍㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㻌㼘㼍㻌㼞㽴㼟㼕㼟㼠㼍㼚㼏㼑㻌㽫㻌㼘㼍㻌㼠㼞㼍㼏㼠㼕㼛㼚
㻝㻠
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻩㻌㻜㻌㻹㻼㼍
㻯㼛㼚㼠㼞㼍㼕㼚㼞㼑㻌㼐㼑㻌㼠㼞㼍㼏㼠㼕㼛㼚㻌㻔㼗㻼㼍㻕

㻝㻞
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻩㻌㻜㻚㻝㻌㻹㻼㼍
㻝㻜 㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻩㻌㻞㻌㻹㻼㼍
㻤 㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻩㻌㻟㻌㻹㻼㼍


㻜 㻝 㻞 㻟 㻠 㻡
㻰㽴㼜㼘㼍㼏㼑㼙㼑㼚㼠㻌㼁㼥㻌㻔㼙㼙㻕

Figure 6.19 – Simulation de la contrainte de traction en fonction du déplacement pour


des échantillons quasi-saturés.

On remarque que l’évolution de la contrainte de traction en fonction de déplacement


lors d’un essai de traction est dépendante de la succion (figure 6.19). Pour les faibles
succions, le comportement est plutôt ductile et devient de plus en plus fragile lorsque la
succion augmente (figure 6.20). Ceci simule bien les allures des courbes de la contrainte
de traction en fonction de déplacement, obtenues expérimentalement (section 4.2.3,
figure 4.12). Les résistances à la traction simulées pour les valeurs de succion imposées
sont présentées sur la figure (6.21).

————————————————— 192 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 6. Simulation numérique de l’essai de traction directe.
6.2.3 Résultats des simulations de traction directe

㻿㼕㼙㼡㼘㼍㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㻌㼘㼍㻌㼞㽴㼟㼕㼟㼠㼍㼚㼏㼑㻌㽫㻌㼘㼍㻌㼠㼞㼍㼏㼠㼕㼛㼚
㻝㻚㻞
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻩㻌㻢㻠㻌㻹㻼㼍
㻯㼛㼚㼠㼞㼍㼕㼚㼞㼑㻌㼐㼑㻌㼠㼞㼍㼏㼠㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕
㻝㻚㻜
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻩㻌㻝㻜㻜㻹㻼㼍
㻜㻚㻤

㻜㻚㻢

㻜㻚㻠

㻜㻚㻞

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㻜㻚㻜 㻜㻚㻝 㻜㻚㻞 㻜㻚㻟 㻜㻚㻠 㻜㻚㻡
㻰㽴㼜㼘㼍㼏㼑㼙㼑㼚㼠㻌㼁㼥㻌㻔㼙㼙㻕

Figure 6.20 – Simulation de la contrainte de traction en fonction du déplacement pour


l’argile non saturée.

㻿㼕㼙㼡㼘㼍㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㻌㼘㼍㻌㼞㽴㼟㼕㼟㼠㼍㼚㼏㼑㻌㽫㻌㼘㼍㻌㼠㼞㼍㼏㼠㼕㼛㼚
㻝㻚㻠

㼂㼍㼘㼑㼡㼞㻌㼛㼎㼠㼑㼚㼡㼑㻌㼜㼍㼞
㻾㽴㼟㼕㼟㼠㼍㼚㼏㼑㻌㽫㻌㼘㼍㻌㼠㼞㼍㼏㼠㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕

㻝㻚㻞
㼟㼕㼙㼡㼘㼍㼠㼕㼛㼚㻌㼚㼡㼙㽴㼞㼕㼝㼡㼑
㻝㻚㻜

㻜㻚㻤 㻹㼛㼐㽳㼘㼑㻌㼍㼚㼍㼘㼥㼠㼕㼝㼡㼑㻌㼐㼑㻌㼘㼍
㼞㽴㼟㼕㼟㼠㼍㼚㼏㼑㻌㽫㻌㼘㼍㻌㼠㼞㼍㼏㼠㼕㼛㼚
㻜㻚㻢

㻜㻚㻠

㻜㻚㻞

㻜㻚㻜
㻜㻚㻝 㻝㻚㻜 㻝㻜㻚㻜 㻝㻜㻜㻚㻜
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕

Figure 6.21 – Evolution de la résistance à la traction en fonction de la succion.

————————————————— 193 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 7

Simulation numérique du réseau de


fissures par dessiccation

Sommaire
7.1 Présentation du modèle proposé . . . . . . . . . . . . . . . 195
7.2 Simulations bidirectionnelles des fissures de dessiccation . 202
7.2.1 Effet du type d’élément fini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202
7.2.2 Propriétés du réseau de fissures . . . . . . . . . . . . . . . . . 203
7.2.3 Evolution de la porosité, de la déformation plastique et des
contraintes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205
7.3 Simulation d’un échantillon mince et rectangulaire . . . . 208
Chapitre 7. Simulation numérique du réseau de fissures par dessiccation.
7.1. PRÉSENTATION DU MODÈLE PROPOSÉ

Dans ce chapitre nous nos s’intéressons à la simulation de la dessicca-


tion d’échantillons de différentes tailles et sous différentes conditions hydro-
thermiques. L’évolution du réseau de fissures en fonction de la succion est
aussi étudiée.

7.1 Présentation du modèle proposé

Le modèle proposé, comme nous l’avons introduit dans la section (5.8), est une
extension du modèle de Mohr-Coulomb. Cette extension consiste à prendre en compte
la dépendance de la cohésion, en plus de la succion (comme c’est maintenant bien connu
pour les sols non saturés), de la porosité. Cette dépendance est décrite selon l’équation
7.1 :
C(s, ϕ) = Cs (s).Cϕ (ϕ) (7.1)

Où :
Cs (s) : Le terme de la cohésion qui est fonction de la succion.
Cϕ (ϕ) : fonction qui peut être vue comme une contrainte de liaison entre les grains.
Elle prend une valeur inférieure à 1 dans l’intervalle [ϕmin , ϕref ] et est nulle si
ϕ > ϕref .
ϕmin : est une porosité minimale.
ϕref : est une porosité de référence.
Selon la littérature, l’angle de frottement du sol non saturé ne montre pas une
dépendance significative de la succion. En revanche, la cohésion en fonction de la succion
prend plusieurs formes. Selon plusieurs auteurs, la cohésion est fortement non linéaire en
fonction de la teneur en eau (Kim et al., 2012; Lakshmikantha, 2009; Kim et al., 2006)
alors que pour d’autres, elle est plutôt une fonction linéaire. C’est le cas par exemple
du BBM (Basic Barcelona Model) (Pedroso et Farias, 2011; Alonso et al., 1990). En
raison de sa simplicité, le critère de Mohr-Coulomb est choisi comme le point de départ
de cette étude. La résistance à la traction est considérée égale à la contrainte principale
mineure (σ3 = σlim ) , pour une contrainte principale majeure nulle (σ1 = σ2 = 0) (figure
7.1). Dans ce cas la cohésion peut être exprimée comme suit :
( )
|σ3 | 1 + sin φ
C= (7.2)
2 cos φ

Pour des succions inférieures à 4M P a, on a montré expérimentalement que la résistance


à la traction peut être liée à la succion d’une façon linéaire (figure 4.9). En combinant

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Chapitre 7. Simulation numérique du réseau de fissures par dessiccation.
7.1. PRÉSENTATION DU MODÈLE PROPOSÉ

l’équation 4.2 et l’équation 7.2, on obtient :


( ) ( )
|σ3 | 1 + sin φ a×s+b 1 + sin φ
C = Cs (s) = = =A×s+B (7.3)
2 cos φ 2 cos φ

où Cs est la cohésion du sol non saturé, s est la succion, et A et B sont deux paramètres
qui peuvent être calculés pour un angle de frottement donné. A partir de cette équation,
on suppose que la cohésion non drainée de l’argile prend la valeur de B.

Figure 7.1 – Diagramme de Mohr-Coulomb modifié.

Les variations de porosité sont considérées directement liées au développement des


fissures. Dans ce contexte, la porosité est utilisée comme variable interne dans notre
modèle. La porosité est liée à la déformation volumique aussi bien élastique que plas-
tique. Ainsi, l’augmentation de la porosité génère une diminution de la résistance de
cisaillement et de traction. Cependant, c’est le cas contraire qui arrive lorsque le re-
trait induit par dessiccation s’effectue sans fissuration. Dans ce cas, la cohésion du sol
augmente progressivement en fonction de la succion.

Par conséquent, la dessiccation augmente la cohésion dans les zones de retrait sans
fissuration, et la fait chuter dans les zones de fissuration. La cohésion dans les zones
non fissurées est principalement fonction de la succion, alors qu’elle peut s’annuler
dans les zones fissurées. Par ailleurs, la rupture par perte de cohésion, a été analysée
au niveau des contacts entre les grains en utilisant la méthode des éléments discrets
(DEM ) (Peron et al., 2009). Pour ces auteurs, la naissance d’une fissure correspond à
la rupture d’une chaine de liaisons inter-granulaires.

L’utilisation de la porosité comme variable interne aura une influence sur les valeurs
des autres paramètres telles que la perméabilité, la diffusivité de la vapeur d’eau et la

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Chapitre 7. Simulation numérique du réseau de fissures par dessiccation.
7.1. PRÉSENTATION DU MODÈLE PROPOSÉ

conductivité thermique. Par exemple, la diffusion de la vapeur d’eau sera très détermi-
nante dans le bilan de transfert dans la zone fissurée. Ceci apparaît dans l’équation de
diffusion en considérant une valeur élevée de la porosité. Au contraire, dans cette zone,
la conductivité thermique diminue (l’air est moins conducteur que le sol (Wijk, 1964)
voir tableau (7.1), créant ainsi un important gradient de température qui favorise le
séchage.

Table 7.1 – Caractéristiques thermiques des constituants des sols d’après (Wijk, 1964)
N ature des Conductivité Capacité calorif ique Dif f usivité thermique

constituants thermique (W/m˚c) volumique Cp (W h/m3˚c) (m2 /h)

Constituants minéraux 2,92 534 0,0054


Constituants organiques 0,25 697 0,00036
Eau 0,59 1163 0,00050
Air 0,025 0,34 0,0756

A partir de ces considérations, nous proposons les fonctions suivantes pour la des-
cription de l’effet de la porosité :

f (ϕ) = 1 − (ϕ/Φ0 )n (7.4)

f (ϕ) + |f (ϕ)|
Cϕ (ϕ) = (7.5)
2
où :
– ϕ est la porosité du sol.
– Φ0 est une porosité de référence.
– n paramètre du matériau qui caractérise la forme de la fonction cohésion-porosité.
Le paramètre n est lié à l’indice de plasticité et est supposé constant. La variation
de la cohésion est schématisée dans la figure (7.2). Dans un chemin de drainage, et
compte tenu de l’hétérogénéité de la porosité initiale (et donc de la densité initiale),
l’augmentation de la succion dans l’échantillon, aussi bien de manière hétérogène, en-
traîne l’apparition de différentes zones à rigidités variables. En combinant les équations
(7.3) et (7.5) on obtient :
f (ϕ) + |f (ϕ)|
C(s, ϕ) = Cs (s)Cϕ (ϕ) = (A ∗ s + B)( ) (7.6)
2
Le retrait volumique induit un état de traction qui provoque une dilatation intense
dans des points de faible valeur de rigidité. Dans ce cas la fonction Cs croît lors d’un
chemin de drainage, alors que la cohésion en fonction de la porosité Cϕ décroît. L’hé-
térogénéité initiale de l’échantillon en termes de porosité est donc déterminante dans
le développement du réseau de fissures. Afin d’introduire ces concepts dans une formu-
lation Thermo-Hydro-Mécanique (T HM ), le modèle proposé est écrit dans le cadre de

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Chapitre 7. Simulation numérique du réseau de fissures par dessiccation.
7.1. PRÉSENTATION DU MODÈLE PROPOSÉ

㼂㼍㼞㼕㼍㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㻌㻯䃧㻔䃧㻕㻌㼑㼚㻌㼒㼛㼚㼏㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㻌㼘㼍㻌㼜㼛㼞㼛㼟㼕㼠㽴

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㻜㻚㻜 㻜㻚㻞 㻜㻚㻠 㻜㻚㻢 㻜㻚㻤 㻝㻚㻜
㻼㼛㼞㼛㼟㼕㼠㽴㻌㻔㻙㻕

Figure 7.2 – Variation de Cϕ (ϕ) en fonction de la porosité.

l’élasto-viscoplasticité (Ehlers et Avci, 2011; Zhang et al., 2005). Le modèle s’écrit :


dε dεel dεin
= + (7.7)
dt dt dt
– ε : Déformation totale.
– εel : Déformation élastique.
– εin : Déformation inélastique.
Le taux de déformation élastique est calculé en fonction des incréments des contraintes
mécaniques, de température et de la succion. Il est défini comme suit :
dεel dσ dT ds
=C + αT I + αs I (7.8)
dt dt dt dt
Où :
– C est le tenseur de souplesse élastique.
– αT est le coefficient de dilatation thermique.
– αs est le coefficient de retrait hydrique volumétrique résultant de l’augmentation
de la succion.
– I le tenseur Identité.
Par ailleurs, les déformations inélastiques sont calculées comme suit :
dεin dεvp ∂G
= = Γ⟨Φ(F )⟩ (7.9)
dt dt ∂σ
Γ est un paramètre de fluidité (inverse de la viscosité) et Φ est une fonction de contrainte.
Les fonctions suivantes ont été adoptées dans ce travail :

F = G = q − M p′ − cβ (7.10)

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7.1. PRÉSENTATION DU MODÈLE PROPOSÉ

Φ(F ) = F m (7.11)

où q est la contrainte déviatorique, p′ est la contrainte sphérique moins la pression


de l’air et m un paramètre qui dépend du matériau. φ est l’angle de frottement, ce qui
permet d’obtenir des valeurs de M et β. Enfin, les équations suivantes peuvent être
dérivées :
6 sin φ
M= (7.12)
3 − sin φ
6 cos φ
β= (7.13)
3 − sin φ

C = C(s, ϕ) (7.14)

Il est à noter que la viscoplasticité assure la convergence des calculs et évite de


procéder à la régularisation de la matrice de rigidité comme c’est le cas dans les calculs
numériques en élasto-plasticité (Zienkiewicz et Cormeau, 1974; Zienkiewicz et Taylor,
2000). La solution viscoplastique est proche de celle élasto-plastique lorsqu’on aug-
mente suffisamment le paramètre de "fluidité" dans la formulation viscoplastique. Cette
technique numérique est implantée dans le logiciel CODE-BRIGHT (Olivella et al.,
1996).

Dans la littérature, certaines approches utilisant la technique des éléments finis,


ont été proposées pour modéliser l’initiation et, dans certains cas, la propagation des
fissures. A notre connaissance, elles sont toutes appliquées pour des fissures qui naissent
sous des sollicitations mécaniques et non sous l’effet hydrique, ou thermique (René et al.,
2004; Mergheim et al., 2005; Oliver et al., 2006; Meschke et al., 2007; Ahmed et Sluys,
2013; Távara et al., 2013).

L’approche "grande discontinuité" ou "Strong Discontinuity Approach" (CSDA) uti-


lise deux techniques différentes pour prédire la propagation des fissures : "Nodal enrich-
ment" (X − F EM ) et "Elemental Enrichment" (E − F EM ) (Oliver et al., 2006). Dans
l’approche que nous proposons, il s’agit de développer une modélisation permettant
l’initiation des fissures sans rajouter de degré de liberté supplémentaire comme c’est le
cas dans les approches X − F EM ou E − F EM . Afin de permettre la propagation des
fissures, lorsque la cohésion devient très faible au niveau de chaque élément fini, la visco-
sité est augmentée "artificiellement". Ceci entrainera plus de déformation viscoélastique
à ce niveau. Dans ce cas, les éléments finis qui appartiennent "à la zone de fissuration"
ou "de cohésion nulle", sont éliminés au sens où ils ne sont pas considérés dans l’équilibre
en contrainte dans tout le volume maillé de l’échantillon. Alternativement, les éléments

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7.1. PRÉSENTATION DU MODÈLE PROPOSÉ

Table 7.2 – Paramètres hydromécanique


ELASTICITE
Module d’Young (MPa) E 3.5
dE
Variation du module d’Young avec la porosité (MPa) dϕ
-5
Coeficient de poisson ν 0.3
−1
Coefficient de retarit en fonction de la succion (MPa ) as 0.1
Module élastique minimal (MPa) Emin 0.02
CRITERE MOHR-COULOMB VISCOPLASTIQUE
Exposant de contrainte m 5
−1
Viscosité ( s ) Γ0 0.01
Incrément de cohésion (MPa/ MPa) A 0.0145
Cohésion initiale (MPa) B 0.0016
Exposant cohésion-porosité n 35
Porosité de référence Φ0 0.7
M M 0.85
COURBE DE RETENTION
Pression mesurée à une certaine température P0 1.6
Paramètre de courbure de la courbe de rétention λ 0.33
Degré de saturation résiduel Srl 0.15
Saturation maximale Sls 1

pourraient être complètement retirés du maillage, mais cela présente l’inconvénient de


définir de nouveau les conditions aux limites sur les limites des fissures et le remaillage
à nouveau. De ce point de vue, on peut considérer que la présente approche est inspirée
de la X − F EM (Oliver et al., 2006).

Dans un premier temps, le modèle est appliqué aux problèmes de fissuration à deux
dimensions (les échantillons sont considérés de très faibles épaisseurs). En seconde étape,
on considère des échantillons épais (l’épaisseur joue un rôle dans le développement du
réseau de fissures).

Prise en compte de l’hétérogénéité

Rappelons que notre approche repose sur la prise en compte de l’hétérogénéité du


champs initial de porosité. Nous retrouvons aussi cette idée dans le modèle rhéologique
de Vogel et al. (2005b), où elle apparaît à travers des déformation critiques εbij (figure
1.18) des éléments "ressorts". Dans la mise en œuvre numérique, un champs de porosité

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7.1. PRÉSENTATION DU MODÈLE PROPOSÉ

réparti aléatoirement est injecté, avec un écart égal à 10% par rapport à une valeur
moyenne donnée prise comme référence. Cette répartition de porosité est attribuée par
groupes d’éléments finis formant ce qu’on va appeler dans la suite les "clusters".

Le tableau 7.2 contient les paramètres hydromécaniques et numériques utilisés dans


le modèle. Pour toutes les simulations numériques des échantillons en 2D, les déplace-
ments aux bords sont imposés nuls. La variation progressive de la succion est imposée
de façon linéaire de 0 à 5M P a en quatre étapes imposées comme donnée dans la si-
mulation. La figure (7.3) résume cette évolution de succion en fonction du temps. Les
résultats obtenus sont décrits dans la section suivante.

㼐㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㼟㻌㼍㼢㼑㼏㻌㼘㼑㻌㼙㼛㼐㽴㼘㼑
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㼍㼢㼑㼏㻌㼘㼑㻌㼙㼛㼐㽴㼘㼑

㻭㼞㼞㽵㼠㻌㼐㼑㻌㼘㼍㻌㼒㼛㼞㼙㼍㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼡㻌

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Figure 7.3 – Evolution de la succion au cours du temps implémentée dans le Code −


BRIGHT .

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7.2. SIMULATIONS BIDIRECTIONNELLES DES FISSURES DE DESSICCATION

7.2 Simulations bidirectionnelles des fissures de des-


siccation

L’effet du type et du nombre d’éléments finis, et celui de l’hétérogénéité de la porosité


sont étudiés. Ces effets sont aussi examinés par rapport aux angles de bifurcation qui
constituent une des propriétés essentielles d’un réseau de fissures. Des comparaisons
avec des résultats expérimentaux sont faites pour valider l’approche proposée.

7.2.1 Effet du type d’élément fini

2 500 4 900 14 400 41 300


Noeuds
Eléments rectangulaires
Eléments triangulaires

Figure 7.4 – Réseaux de fissures simulés pour des éléments rectangulaires (haut) et
triangulaires (bas).

Comme déjà mentionné par Vogel et al. (2005a), les angles de bifurcation consti-
tuent une caractéristique d’un modèle de fissuration et sont liées au processus physique
de la formation de fissures. Selon les techniques d’analyse d’images, une distribution
des fréquences de ces angles peut être définie pour un intervalle entre 0˚ et 180˚. Elle
est divisée en 12 classes ayant une largeur de 15˚. Chaque classe représente le pourcen-
tage des angles de bifurcation. Par conséquent, la distribution des angles est ici choisie
comme descripteur de forme. Comme le montre la figure (7.4) une valeur maximale

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Chapitre 7. Simulation numérique du réseau de fissures par dessiccation.
7.2.2 Propriétés du réseau de fissures

d’environ 120˚ est obtenue par des simulations par éléments finis triangulaires et 180˚
pour l’élément quadrilatère.

En analysant les deux simulations, il apparaît que le maillage triangulaire conduit


à une distribution des angles de bifurcation plus réaliste (avec un angle de 120˚ maxi-
mum). En fait, la distribution de fréquence typique a également été constatée dans les
expériences de Vogel et al. (2005a), pour les mélanges de sable et de bentonite. Par
ailleurs, dans la figure (7.4), il est clair que le raffinement du maillage ne conduit pas
nécessairement à un réseau de fissures semblable à celui obtenu expérimentalement.

Une limitation de la configuration obtenue par les simulations est que certaines
fissures demeurent non connectées les unes aux autres. Ceci pourrait être dû à la dis-
tribution de l’hétérogénéité ou aux éléments finis associés à des zones de porosités
différentes.

7.2.2 Propriétés du réseau de fissures

Porosité

24 h 36 h 48 h

Figure 7.5 – Simulation de l’essai de Vogel et al. (2005b).

La figure (7.5), montre une simulation de l’expérience de Vogel et al. (2005a) qui a
été utilisée pour évaluer le modèle préliminaire. Cette simulation a abouti à un réseau de
fissures semblable à celui observé expérimentalement, à l’exception de l’absence d’une
connectivité complète entre les fissures.

Le modèle que nous proposons est appliqué pour simuler les essais sur les échantillons
circulaires décrits précédemment. L’évolution de la succion, décrite dans la figure (7.3),
est considérée dans la simulation. Les calculs numériques simulent l’échantillon circulaire
testé au laboratoire à différentes étapes de dessiccation. La figure (7.6) montre des
images des fissures prédites. Chaque résultat correspond à des nombres données de

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7.2.2 Propriétés du réseau de fissures

Noeuds
2868 9270 22579 45008

LF= 0.29 Cm/Cm2 LF= 0.61 Cm/Cm2 LF= 1.20 Cm/Cm2 LF= 1.94 Cm/Cm2

LF= 0.25 Cm/Cm2 LF= 0.52 Cm/Cm2 LF= 0.94 Cm/Cm2 LF= 1.53 Cm/Cm2

25

LF= 0.22 Cm/Cm2 LF= 0.41 Cm/Cm2 LF= 0.62 Cm/Cm2 LF= 0.94 Cm/Cm2

125
Clusters

LF= 0.19 Cm/Cm2 LF= 0.26 Cm/Cm2 LF= 0.45 Cm/Cm2 LF= 0.72 Cm/Cm2

Figure 7.6 – Simulation numérique, caractérisation géométrique du réseau des fissures


et dépendance vis à vis du maillage.

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Chapitre 7. Simulation numérique du réseau de fissures par dessiccation.
7.2.3 Evolution de la porosité, de la déformation plastique et des contraintes

nœuds et de clusters (Un "cluster" est un groupe d’éléments à porosité homogène).


Pour un maillage donné, l’hétérogénéité maximale qui peut être considérée est celle
d’un "cluster" contenant un seul élément fini. Ainsi, les "clusters" permettent de contrôler
l’hétérogénéité indépendamment de la taille des mailles.

Dans la figure (7.6), les valeurs LF , pour un maillage d’éléments finis contenant
45008 nœuds et des "clusters" de taille 125 éléments (figure 7.7), sont en accord avec les
valeurs déterminées à partir des résultats expérimentaux. Par conséquent, la mise en
place des clusters, qui fait partie de l’approche numérique proposée dans cette étude,
a permis de retrouver un réseau de fissures ayant les mêmes caractéristiques que celui
observé expérimentalement (Trabelsi et al., 2012).

Figure 7.7 – Maillage contenant 45008 nœuds et des "clusters" de taille 125 éléments,
LF = 0.72 cm/cm2 .

7.2.3 Evolution de la porosité, de la déformation plastique et


des contraintes

Comme le montre la figure (7.8 a)), la porosité augmente considérablement dans


les points où la fissure a été ouverte. En revanche, la porosité diminue dans la matrice
(zones non fissurées), en raison des déformations par retrait. Une évolution similaire
pour la déformation plastique est illustrée dans la figure (7.8 b)). En dehors de la zone
fissurée, la déformation plastique augmente progressivement et tend à être constante à
"long terme" (au bout de la durée où le retrait s’arrête). Il est à noter, que le retrait,
tel qu’il est défini dans l’équation 7.15 est un processus de déformation élastique. Ceci

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Chapitre 7. Simulation numérique du réseau de fissures par dessiccation.
7.2.3 Evolution de la porosité, de la déformation plastique et des contraintes

est en accord avec le résultat de Péron (2008b) et .Peron et al. (2009). Si les variations
de succion sont faibles, la déformation volumique est réversible et linéaire. Toutefois,
lorsque on a une augmentation significative de la succion, les déformations volumiques
par retrait deviennent importantes ce qui induit des contraintes de traction qui peuvent
atteindre la résistance à la traction.

εv = αs × s + αT △ × T (7.15)

L’évolution de la cohésion avec la succion montre une diminution de cohésion lorsque


la fissure se développe (figure 7.8 c). Ensuite, la succion continue à croitre, conduisant
de nouveau à une augmentation de la cohésion. La figure (7.8 d) montre également l’évo-
lution des contraintes dans la zone fissurée et dans la zone non fissurée. Quand la fissure
s’est ouverte, la contrainte de traction diminue considérablement. En revanche, dans la
zone dite homogène (non fissurée) la contrainte de traction augmente et commence à
diminuer après la phase du développement de la fissure.

————————————————— 206 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation

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207
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㻯㼛㼔㽴㼟㼕㼛㼚㻌㻔㼗㻼㼍㻕
㻞㻜
㻯㼛㼚㼠㼞㼍㼕㼚㼠㼑㻌㻔㼗㻼㼍㻕
Chapitre 7. Simulation numérique du réseau de fissures par dessiccation.

㻝㻜

㻜 㻜
㻜 㻝㻜 㻞㻜 㻟㻜 㻠㻜 㻡㻜 㻢㻜 㻜 㻝㻜 㻞㻜 㻟㻜 㻠㻜 㻡㻜 㻢㻜

c) 㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼔㻕 d) 㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼔㻕

( )
Figure 7.8 – a) Evolution de la a) porosité, b) déformation plastique, c) cohésion, et d) contrainte de traction au cours du

————————————————–
Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
7.2.3 Evolution de la porosité, de la déformation plastique et des contraintes

temps en deux points de l’échantillon.


Chapitre 7. Simulation numérique du réseau de fissures par dessiccation.
7.3. SIMULATION D’UN ÉCHANTILLON MINCE ET RECTANGULAIRE

7.3 Simulation d’un échantillon mince et rectangu-


laire

t = 0.00h t = 19.56h

t = 36.96h t = 51.12h

t = 66.96h t = 87.60h

t = 120.00h t = 169.20h

Figure 7.9 – Variation de la porosité au cours du temps

Dans la suite on va décrire la simulation des essais de dessiccation d’un échantillon


de faible épaisseur, de forme rectangulaire et de dimensions 20cm × 10cm (figure 7.9).
Les données de simulation sont :

————————————————— 208 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 7. Simulation numérique du réseau de fissures par dessiccation.
7.3. SIMULATION D’UN ÉCHANTILLON MINCE ET RECTANGULAIRE

Figure 7.10 – État de porosité à la fin de la simulation


t = 169.20h

————————————————— 209 ————————————————–


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Chapitre 7. Simulation numérique du réseau de fissures par dessiccation.
7.3. SIMULATION D’UN ÉCHANTILLON MINCE ET RECTANGULAIRE

t=0.00 h t= 19.56 h

t=36.96 h t= 51.12 h

t=66.96 h t= 87.60 h

t=120.00 h t= 169.20 h

Figure 7.11 – Variation de la cohésion au cours du temps

Conditions aux bords : On impose un déplacement nul sur les quatre bords.
Propriétés des matériaux : On maintient les mêmes propriétés que dans la simula-
tion précédente.
Maillage : les éléments sont triangulaires et le nombre d’éléments est 7460 éléments.
Hétérogénéité : Initialement on impose une hétérogénéité sur la porosité d’écart 0.1.
La porosité est considérée entre 0.6 et 0.7.
Condition hydrique : Initialement on impose une succion nulle. Ensuite la succion
est imposée croissante de façon linéaire entre 0M P a et 5M P a durant 8 jours.

————————————————— 210 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 7. Simulation numérique du réseau de fissures par dessiccation.
7.3. SIMULATION D’UN ÉCHANTILLON MINCE ET RECTANGULAIRE

La figure (7.9) présente la variation de la porosité au cours du temps, ainsi la figure


(7.10) présente l’état de porosité à l’état final. De même, la figure 7.11 présente la
variation de la cohésion en fonction de la succion et de la porosité. On remarque que
dans la zone où la porosité dépasse la porosité de "référence", la cohésion devient nulle.
On remarque aussi que la cohésion varie au cours du temps mais d’une façon peu
hétérogène. Cela est en fait dû à la variation de la succion imposée au cours du temps
de façon régulière.

t=0 h t= 87.60 h

t=120.00 h t= 169.20 h

Figure 7.12 – Variation de la déformation plastique (εpv ) au cours du temps

La figure 7.12 présente la variation de la déformation plastique (εpv ) au cours de la


dessiccation. On remarque que les valeurs les plus importantes correspondent au déve-
loppement des premières fissures, alors que celles qui apparaissent à la fin du processus
correspondent à une faible valeur de la déformation volumique plastique.

La figure (7.13) présente la variation de la porosité et du degré de saturation au


cours du temps. On remarque que la porosité présente une légère diminution. Pour
faire la comparaison avec les résultats expérimentaux, on calcule la densité sèche en
appliquant la formule suivante :

γd = ρs (1 − n) (7.16)

La figure (7.14) présente la variation de la porosité et de la densité sèche en fonction


de la teneur en eau. On remarque que la variation de la densité sèche a une allure

————————————————— 211 ————————————————–


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Chapitre 7. Simulation numérique du réseau de fissures par dessiccation.
7.3. SIMULATION D’UN ÉCHANTILLON MINCE ET RECTANGULAIRE

㼂㼍㼞㼕㼍㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㼟㻌㼜㼍㼞㼍㼙㽴㼠㼞㼑㼟㻌㼐㼑㻌㻾㻠
㻝㻚㻞 㻜㻚㻢㻡
㻰㼑㼓㼞㽴㻌㼐㼑㻌㼟㼍㼠㼡㼞㼍㼠㼕㼛㼚

㻰㼑㼓㼞㽴㻌㼐㼑㻌㼟㼍㼠㼡㼞㼍㼠㼕㼛㼚㻌㻔㻙㻕
㻝㻚㻜
㻼㼛㼞㼛㼟㼕㼠㽴㻌㻔㻙㻕

㻼㼛㼞㼛㼟㼕㼠㽴㻌㻔㻙㻕
㻜㻚㻤 㻜㻚㻢

㻜㻚㻢

㻜㻚㻠 㻜㻚㻡㻡

㻜㻚㻞

㻜㻚㻜 㻜㻚㻡
㻜 㻞 㻠 㻢 㻤
㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㻶㼛㼡㼞㼟㻕

Figure 7.13 – Variation de la porosité et du degré de saturation au cours du temps

similaire à celle obtenue expérimentalement (figure 4.17). Par ailleurs la variation de


la porosité ne présente pas nécessairement l’allure linéaire bien que la relation entre la
déformation volumique (déformation par retrait) et la succion soit linéaire.
㼂㼍㼞㼕㼍㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㼟㻌㼜㼍㼞㼍㼙㽴㼠㼞㼑㼟㻌㼐㼑㻌㻾㻠
㻝㻚㻟 㻜㻚㻣
㻰㼑㼚㼕㼠㽴㻌㼟㽳㼏㼔㼑㻌㻔㼓㼞㻛㼏㼙㻟㻕

㻼㼛㼞㼛㼟㼕㼠㽴㻌㻔㻙㻕
㻝㻚㻝 㻜㻚㻢
㻰㼑㼚㼟㼕㼠㽴㻌㼟㽳㼏㼔㼑㻌㻔㼓㼞㻛㼏㼙㻟㻕

㻼㼛㼞㼛㼟㼕㼠㽴㻌㻔㻙㻕

㻜㻚㻥 㻜㻚㻡
㻜 㻞㻜 㻠㻜 㻢㻜 㻤㻜
㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕

Figure 7.14 – Variation de la porosité et de la densité sèche en fonction de la teneur


en eau

La figure (7.15) présente la variation de la teneur en eau et du débit hydrique au


cours du temps. On remarque que l’évolution de la teneur en eau au cours du temps ne
correspond pas aux résultats expérimentaux (figure 5.40). En outre, le débit hydrique
présente une allure linéaire décroissante pour des succions inférieures à 1M P a (phase
quasi-saturée) et tend vers une valeur constante dans la phase non saturée.

————————————————— 212 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 7. Simulation numérique du réseau de fissures par dessiccation.
7.3. SIMULATION D’UN ÉCHANTILLON MINCE ET RECTANGULAIRE

㼂㼍㼞㼕㼍㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㼟㻌㼜㼍㼞㼍㼙㽴㼠㼞㼑㼟㻌㼐㼑㻌㻾㻠
㻤㻜㻑 㻡

㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕㻘㻌㻰㽴㼎㼕㼠㻌㼔㼥㼐㼞㼕㼝㼡㼑㻌㼓㼞㻛㼔
㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕
㻣㻜㻑
㻰㽴㼎㼕㼠㻌㼔㼥㼐㼞㼕㼝㼡㼑㻌㼓㼞㻛㼔 㻠
㻢㻜㻑
㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕

㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕
㻡㻜㻑 㻟
㻠㻜㻑

㻟㻜㻑 㻞

㻞㻜㻑

㻝㻜㻑

㻜㻑 㻜
㻜 㻞 㻠 㻢 㻤
㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㻶㼛㼡㼞㼟㻕

Figure 7.15 – Variation de la teneur en eau et du débit hydrique au cours du temps

㻟㻚㻜 㻜㻚㻣
㻰㼑㼚㼟㼕㼠㽴㻌㼟㽳㼏㼔㼑㻌㻌㼑㼤㼜㽴㼞㼕㼙㼑㼚㼠㼍㼘㼑㻌㻔㼓㼞㻛㼏㼙㻟㻕 㻰㼑㼚㼟㼕㼠㽴㻌㼟㽳㼏㼔㼑㻌㻔㼓㼞㻛㼏㼙㻟㻕

㻼㼛㼞㼛㼟㼕㼠㽴㻌㼑㼤㼜㽴㼞㼕㼙㼑㼚㼠㼍㼘㼑㻌㻔㻙㻕 㻼㼛㼞㼛㼟㼕㼠㽴㻌㻔㻙㻕
㻞㻚㻡
㻰㼑㼚㼕㼠㽴㻌㼟㽴㼏㼔㼑㻌㻔㼓㼞㻛㼏㼙㻟㻕

㻞㻚㻜

㻼㼛㼞㼛㼟㼕㼠㽴㻌㻔㻙㻕
㻝㻚㻡 㻜㻚㻢

㻝㻚㻜

㻜㻚㻡

㻜㻚㻜 㻜㻚㻡
㻜㻚㻜 㻞㻜㻚㻜 㻠㻜㻚㻜 㻢㻜㻚㻜 㻤㻜㻚㻜
㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕

Figure 7.16 – Comparaison entre la variation expérimentale et numérique de la porosité


et de la densité sèche.

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Chapitre 7. Simulation numérique du réseau de fissures par dessiccation.
7.3. SIMULATION D’UN ÉCHANTILLON MINCE ET RECTANGULAIRE

Encore une fois, ce résultat n’est pas en concordance avec l’expérience (figure 7.16).
Ceci est à priori dû au fait que le chemin choisi est à succion imposée.

Pour mieux cerner ce problème, des simulations en 3D sont conduites avec des
conditions aux limites thermo-hydriques correspondants aux conditions imposées au
laboratoire sur les échantillons testés. Les résultats correspondants sont présentés dans
le chapitre suivant (chapitre 8).

————————————————— 214 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 8

Simulation numérique 3D des


fissures de dessiccation

Sommaire
8.1 La loi de comportement utilisée . . . . . . . . . . . . . . . . 216
8.2 Conditions aux limites imposées . . . . . . . . . . . . . . . 217
8.3 Résultats des simulations numériques . . . . . . . . . . . . 220
8.3.1 Réseau de fissures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 220
8.3.2 Champs de succion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 225
8.3.3 Variation des paramètres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 228
Chapitre 8. Simulation numérique 3D des fissures de dessiccation.
8.1. LA LOI DE COMPORTEMENT UTILISÉE

Dans le chapitre 7 on a présenté la prédiction d’un réseau de fissures qui


se développent dans des échantillons d’argile à faibles épaisseurs et de diffé-
rentes formes. Afin d’étudier l’effet de l’épaisseur, nous présentons dans ce
chapitre des résultats de simulation 3D incluant le flux hydrique évaporé.
Ce flux est lui-même fonction de la température et de l’humidité relative de
l’air.

Plusieurs auteurs se sont intéressés au suivi de l’ouverture des fissures en


profondeur. La plupart de ces travaux sont expérimentaux, (Chertkov et
Ravina, 1999a,b; Peron et al., 2007). La prédiction de la profondeur des
fissures permet la détermination du volume des fissures (Chertkov, 2012).
Les travaux de Oliver et al. (2006); Stirling et al. (2013) comportent aussi
des simulations basées sur la technique des élément finis avec des conditions
spéciales qui permettent l’initiation et la propagation des fissures. D’autres
simulations utilisant la méthode des éléments discrets pour la prédiction des
fissures en profondeur ont étés menées par Sima et al. (2013).

Pour quantifier l’évaporation, Nachshon et al. (2012) proposent une étude


qui décrit le processus d’échange de gaz à l’interface sol-atmosphère. Ces
auteurs ont quantifié le rôle du vent en tant que facteur influençant l’échange
entre le sol et l’atmosphère. Ils ont aussi proposé des relations empiriques
pour décrire l’évaporation en fonction des conditions hygrothermiques, ainsi
que l’effet de l’ouverture des fissures sur l’évaporation.

8.1 La loi de comportement utilisée

On a montré dans le chapitre 4, section 4.2.2, que lorsque la succion dépasse la


valeur de 4M P a, la résistance à la traction n’est plus une fonction linéaire de la succion.
Rappelons aussi que la valeur de succion 4M P a correspond, pour l’argile étudiée, au
début de la phase résiduelle (figure 5.7). Au delà de cette valeur l’effet de la dessiccation
diminue puisque le retrait s’achève alors que la succion continue à augmenter. Par
ailleurs, la résistance à la traction tend vers une limite maximale qui est pour cette
argile de l’ordre de 1M P a. Pour cela, la résistance à la traction en fonction de la
succion est formulée comme suit :
( )r
Cs (s) = σl∞ s+Se
s+SLR
(8.1)
avec :
σl∞ : Résistance maximale à la traction (état hydrique sec).
Cs (s) : Résistance à la traction en fonction de la succion.

————————————————— 216 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 8. Simulation numérique 3D des fissures de dessiccation.
8.2. CONDITIONS AUX LIMITES IMPOSÉES

Se : Succion du point d’entrée d’air.


SLR : Succion résiduelle (limite de retrait).
r : Paramètre de rétention.
Le modèle implémenté dans le chapitre précédent (équation 7.6), a été modifié dans
cette section en vue d’étudier l’effet de fissuration sur la répartition de la succion pour
des succions supérieurs à 4M P a (à partir de cette valeur la variation de la résistance à la
traction en fonction de la succion n’est plus linéaire.). On propose de modifier l’équation
de Cs (s) (équation 7.6) par l’équation de Cs (s) (équation 8.1). Les conditions aux limites
des échantillons simulés sont aussi modifiées. L’équation implémentée dans le modèle
est la suivante :
( ( )r ) ( )
C(s, ϕ) = Cs (s)Cϕ (ϕ) = σl∞ s+S
s+Se f (ϕ)+|f (ϕ)|
2
(8.2)
LR

8.2 Conditions aux limites imposées

Dans cette section on présente les résultats de simulation de la dessiccation d’un


échantillon d’argile circulaire de diamètre 70cm et d’épaisseur 10cm (figure 8.2). Cet
échantillon a été mis sous des conditions expérimentales thermo-hydriques imposées
(température 35˚± 1˚et humidité relative 45% ± 5%). La figure (8.1) présente l’état de
fissuration au cours du temps de l’échantillon considéré.

Figure 8.1 – Propagation des fissures : observation expérimentale sur l’échantillon


simulé.

Conditions mécaniques

La modélisation du contact entre l’échantillon et le fond est faite de la façon sui-


vante :

————————————————— 217 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 8. Simulation numérique 3D des fissures de dessiccation.
8.2. CONDITIONS AUX LIMITES IMPOSÉES

a) b)

Figure 8.2 – Définition de la géométrie et des conditions aux limites.

– On impose un déplacement vertical nul au fond (pas de décollement).


– Le frottement à l’interface entre l’échantillon et le fond est modélisé par une loi
linéaire entre la force et le déplacement horizontal.
– Sur les parois latérales, les déplacements sont imposés nuls dans les deux directions
x et y
Les caractéristiques du matériau sont présentées dans le tableau (8.1).

Conditions Thermo-hydriques

Dans une première étape, l’hétérogénéité de la porosité a été introduite sans clusters.
Les valeurs de la porosité sont comprises ente 0.6 et 0.7. La pression atmosphérique est
fixée à 105 P a. Un premier calcul a été fait pour déterminer l’état d’équilibre thermo-
hydro-mécanique (THM).

Dans l’étape suivante, on modélise l’effet de l’évaporation en imposant la tempéra-


ture de l’échantillon initiale à T0 = 35˚C et la concentration de vapeur d’eau dans l’air
sur la surface latérale à 0.034 Kg/Kg. Les paramètres de la courbe de rétention d’eau
sont ceux utilisés précédemment (tableau 7.2). La conductivité thermique du matériau
a été imposée à 1.5 W.m−1 .K −1 . La valeur de la conductivité thermique intervient dans
l’équilibre thermique et la détermination de la répartition de la température au sein de
l’échantillon. La perméabilité est considérée isotrope k = 10−19 m.s−1 . Il est à noter que
la valeur de la conductivité thermique n’a pas été déterminée de façon précise, c’est
donc juste un ordre de grandeur qui été choisi.

————————————————— 218 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 8. Simulation numérique 3D des fissures de dessiccation.
8.2. CONDITIONS AUX LIMITES IMPOSÉES

Table 8.1 – Caractéristiques hydromécaniques


ELASTICITE
Module d’Young (MPa) E 3.5
dE
Variation de module d’Young avec la porosité (MPa) dϕ
-4.5
Coefficient de Poisson ν 0.3
−1
Coefficient de retrait en fonction de la succion (MPa ) as 0.1
Module élastique minimal (MPa) Emin 0.02
CRITERE MOHR-COULOMB VISCOPLASTIQUE
Exposant de contrainte m 5
−1
Viscosité ( s ) Γ0 0.01
Cohésion maximale (M P a) σl∞ 1.25
Succion du point d’entrée d’air (kP a) se 360
Succion résiduelle (M P a) sLR 11
Exposant cohesion-porosité n 35
Porosité de référence Φ0 0.7
M M 0.85

Rappelons que pour la modélisation du comportement volumique par retrait, il


existe déjà dans la littérature des modèles élastoplastiques qui intègrent le comporte-
ment volumique des sols non saturés(Rojas et Chávez, 2013; Chertkov, 2012). Ils sont
en majorité basés sur le concept des contraintes effectives. Les résultats numériques
comparés aux résultats expérimentaux montrent que les équations non linéaires utili-
sées pour décrire la déformation volumique par retrait lors du chemin de drainage sont
convenables. Ces mêmes équations sont utilisées pour le chemin inverse (humidification).
Cependant, dans notre étude nous utilisons une relation linéaire entre la déformation
volumique par retrait et la succion.

∆εv = 3αs (Pg − Pl ) (8.3)


avec :
– Pl − Pg : est la succion.
– αs : est un coefficient qui définit le retrait.

————————————————— 219 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 8. Simulation numérique 3D des fissures de dessiccation.
8.3. RÉSULTATS DES SIMULATIONS NUMÉRIQUES

8.3 Résultats des simulations numériques

8.3.1 Réseau de fissures

Les simulations ont été faites avec un premier maillage à éléments tétraédriques de
8844 éléments (figure 8.2). Pour une première simulation (figure 8.4.a), l’épaisseur de
l’échantillon est divisée en trois. Dans une deuxième simulation (figure 8.4.b), l’épaisseur
est divisée par dix. La concentration de vapeur d’eau dans l’air au sein de l’échantillon
est presque constante, de l’ordre de 0.0356 Kg/Kg. La concentration de vapeur d’eau
dans l’air juste à la surface supérieure est imposée à une valeur de 0.034 Kg/Kg. Cela
va générer un transfert hydrique avec le milieu ambiant à travers la surface supérieure.
Ce flux hydrique sortant possède deux effets :

1. Diminution de la température à la surface. Cette variation de température est


induite par la dissipation de la chaleur latente, qui est la cause de la transfor-
mation d’eau de la phase liquide à la phase vapeur. La figure (8.3) montre la
répartition du champs de la température au sein de l’échantillon. On remarque
que la température au voisinage des fissures est plus proche de la température
initiale imposée.
2. L’augmentation de la succion entraîne un changement de volume négatif (retrait)
défini par l’équation 8.3.

Figure 8.3 – Simulation de la variation de la température.

On remarque qu’au cours de la dessiccation et le développement du réseau de fis-


sures, la déformation verticale est quasiment nulle. Notons que cela a été aussi observé
expérimentalement dans les essais présentés dans le chapitre 5. Pour cette raison, au

————————————————— 220 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 8. Simulation numérique 3D des fissures de dessiccation.
8.3.1 Réseau de fissures

cours des simulations on a imposé la nullité de la déformation verticale (en imposant


un coefficient d’anisotropie dans le tenseur d’élasticité conduisant à cette condition).

————————————————— 221 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 8. Simulation numérique 3D des fissures de dessiccation.
8.3.1 Réseau de fissures

Figure 8.4 – Simulation du réseau de fissures, a) nombre d’éléments 26 532 b) nombre d’éléments 88 440.
b)

d)
a)

c)

————————————————— 222 ————————————————–


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Chapitre 8. Simulation numérique 3D des fissures de dessiccation.
8.3.1 Réseau de fissures

7.26 jours

Figure 8.5 – Evolution des fissures en profondeur.


7.16 jours
6.39 jours
5.65 jours

————————————————— 223 ————————————————–


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Chapitre 8. Simulation numérique 3D des fissures de dessiccation.
8.3.1 Réseau de fissures

7.63 jours

Figure 8.6 – Evolution des fissures en profondeur.


7.57 jours
7.55 jours
7.34 jours

————————————————— 224 ————————————————–


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Chapitre 8. Simulation numérique 3D des fissures de dessiccation.
8.3.2 Champs de succion

On remarque que dans les nœuds où la résistance à la traction est dépassée, la fissure
s’initie et commence à se propager à partir de ce point. On présente dans les figures
(8.5) et (8.6) l’initiation et la propagation d’un certain nombre de fissures au cours
du temps. On indique clairement dans la figure (8.5) (t = 5.65 jours) l’initiation des
fissures. En effet, en ce moment, le champ de succion dépend seulement de z (la succion
ne varie pas dans le plan horizontal) et donc les fissures naissent juste à la surface.
Cependant, au cours de la propagation de ces fissures on remarque que :
1. Le champs de succion est fonction de la profondeur et dépend aussi des positions
des fissures.
2. Les fissures naissantes à la surface se propagent en surface et en profondeur.
3. Les fissures se raccordent et formant une seule fissure plus large.
Par ailleurs, dans la partie expérimentale, on a observé que les fissures se raccordent
avec des angles de l’ordre de 90˚ ou bifurquent avec des angles de l’ordre de 120˚.
Malheureusement, ces constats expérimentaux ne sont pas reproduits par les résultats
numériques. Cependant, en raffinant le maillage dans la direction z, les résultats de
simulation se rapprochent des résultats expérimentaux. D’un autre côté, les résultats
que nous présentons dans cette section contiennent plus d’informations sur les variables
hydro-thermiques par rapport à ce qui était déjà présenté par d’autres auteurs (le cas
par exemple des travaux de Gilles Valette et Léonard (2008).

8.3.2 Champs de succion

La figure (8.7) présente la variation de la succion après une durée t = 7.63jours,


à la surface et en fonction de la profondeur. La figure (8.7.a) présente un maillage où
l’épaisseur (selon l’axe z) est divisée en 3 subdivisions (le nombre initial d’éléments
finis est multiplié par trois). Par contre, la figure (8.7.b) présente un maillage dont
la profondeur est subdivisé en 10 subdivisions. Au voisinage des fissures, on a fait
deux coupes (figure 8.7.b et d) afin de comparer l’effet des fissures et du raffinement
du maillage sur le champs de succion. Cette comparaison conduit aux observations
suivantes :
1. La succion en profondeur a une allure parabolique.
2. Le raffinement du maillage donne une allure de la succion plus concave (figure
8.9).
3. La valeur maximale de la succion dépend du maillage et de l’hétérogénéité initiale.
4. Pour les deux simulations présentées, les valeurs de succion à la surface sont plus
grandes que celles au fond.

————————————————— 225 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 8. Simulation numérique 3D des fissures de dessiccation.
8.3.2 Champs de succion

Cas d’un nombre d’éléments finis de 88 440

Figure 8.7 – Simulation de la répartition de la succion.


b)

d)
Cas d’un nombre d’éléments finis de 26 532

a)

c)

————————————————— 226 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 8. Simulation numérique 3D des fissures de dessiccation.
8.3.2 Champs de succion

Surface Fond

a) b)

c) d)

Figure 8.8 – Comparaison du réseau de fissures et de la succion au fond et à la surface


de l’échantillon

La figure (8.8) présente le réseau de fissures en surface (figure 8.8.a) et celui au fond
de l’échantillon (figure 8.8.b). On observe que la forme du réseau de fissures est presque
identique. Lorsqu’on compare le champs de succion en surface (figure 8.8.c) et au fond
(figure 8.8.d) on observe une différence importante. En effet :

1. La succion à la surface et particulièrement au fond de l’échantillon est plus grande


au voisinage des fissures.
2. La succion est quasiment constante dans la zone homogène (non fissurée). Elle
varie seulement selon la profondeur (selon z).

————————————————— 227 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 8. Simulation numérique 3D des fissures de dessiccation.
8.3.3 Variation des paramètres

㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕
㻜㻚㻞㻡 㻜㻚㻟㻜 㻜㻚㻟㻡 㻜㻚㻠㻜 㻜㻚㻠㻡 㻜㻚㻡㻜 㻜㻚㻡㻡 㻜㻚㻢㻜 㻜㻚㻢㻡 㻜㻚㻣㻜 㻜㻚㻣㻡
㻜㻚㻜㻜

㻼㼞㼛㼒㼛㼚㼐㼑㼡㼞㻌㻔㼙㻕 㻜㻚㻜㻞

㻜㻚㻜㻠

㻜㻚㻜㻢
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕㻌㻔㻟㻌㽴㼘㽴㼙㼑㼚㼠㼟㻕
㻜㻚㻜㻤
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕㻌㻔㻝㻜㻌㽴㼘㽴㼙㼑㼚㼠㼟㻕
㻜㻚㻝㻜

Figure 8.9 – Simulation de la variation de la succion en profondeur.

3. L’échantillon à la surface paraît non saturé, et plutôt quasi-saturé en profondeur.


La figure (8.9) montre la variation de la succion en profondeur pour les deux
simulations. Il est clair que la succion est plus forte à la surface et tend à s’annuler
en profondeur. Ceci explique l’apparition et la propagation de ces fissures à la
surface.

8.3.3 Variation des paramètres


㼂㼍㼞㼕㼍㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㼟㻌㼜㼍㼞㼍㼙㽴㼠㼞㼑㼟㻌㼐㼑㻌㻭㻠㻚㻝㻜㻟
㻡㻜

㻠㻜
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕

㻟㻜
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㼦㻩㻜㻌㻯㼙㻕
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㼦㻩㻞㻌㻯㼙㻕
㻞㻜
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㼦㻩㻠㻌㻯㼙㻕
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㼦㻩㻢㻌㻯㼙㻕
㻝㻜
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㼦㻩㻤㻌㻯㼙㻕
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㼦㻩㻝㻜㻌㻯㼙㻕

㻜 㻞㻜 㻠㻜 㻢㻜
㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㻶㼛㼡㼞㼟㻕

Figure 8.10 – Simulation de la variation de la succion en fonction du temps.

Les figures (8.10, 8.11 et 8.12) présentent respectivement les variations de succion,

————————————————— 228 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 8. Simulation numérique 3D des fissures de dessiccation.
8.3.3 Variation des paramètres

du degré de saturation et de la porosité. Chaque figure présente 6 courbes qui décrivent


la variation de chaque paramètre pour 6 nœuds différents. Les nœuds sont choisis équi-
distants et répartis sur l’épaisseur de l’échantillon qui est divisée en 5 segments.

On remarque que lorsque le réseau de fissures se forme (figure 8.10 ; au temps d’envi-
ron 8 jours), la succion pour la surface supérieure se stabilise. Par contre, l’échantillon
est de plus en plus humide en profondeur. La succion moyenne présente une pente
maximale pendant la fissuration, ensuite elle tend vers une succion résiduelle.

Le degré de saturation est aussi variable en fonction de la profondeur (figure 8.11).


Cependant, la détermination d’une valeur moyenne du degré de saturation permet de
faire une comparaison avec la mesure expérimentale. On remarque que l’allure de la
courbe du degré de saturation (figure 8.11) est proche de celle des courbes de teneur
en eau en fonction du temps. Pour cette raison, on a déterminé aussi l’évolution de la
porosité moyenne au cours du temps (figure 8.12).
㼂㼍㼞㼕㼍㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㼟㻌㼜㼍㼞㼍㼙㽴㼠㼞㼑㼟㻌㼐㼑㻌㻭㻠㻚㻝㻜㻟
㻝㻚㻜
㻰㼑㼓㼞㽴㻌㼐㼑㻌㼟㼍㼠㼡㼞㼍㼠㼕㼛㼚㻌㻔㼦㻩㻜㻌㻯㼙㻕
㻰㼑㼓㼞㽴㻌㼐㼑㻌㼟㼍㼠㼡㼞㼍㼠㼕㼛㼚㻌㻔㼦㻩㻞㻌㻯㼙㻕
㻰㼑㼓㼞㽴㻌㼐㼑㻌㼟㼍㼠㼡㼞㼍㼠㼕㼛㼚㻌㻔㻙㻕

㻰㼑㼓㼞㽴㻌㼐㼑㻌㼟㼍㼠㼡㼞㼍㼠㼕㼛㼚㻌㻔㼦㻩㻠㻌㻯㼙㻕
㻰㼑㼓㼞㽴㻌㼐㼑㻌㼟㼍㼠㼡㼞㼍㼠㼕㼛㼚㻌㻔㼦㻩㻢㻌㻯㼙㻕
㻰㼑㼓㼞㽴㻌㼐㼑㻌㼟㼍㼠㼡㼞㼍㼠㼕㼛㼚㻌㻔㼦㻩㻤㻌㻯㼙㻕
㻜㻚㻡 㻰㼑㼓㼞㽴㻌㼐㼑㻌㼟㼍㼠㼡㼞㼍㼠㼕㼛㼚㻌㻔㼦㻩㻝㻜㻌㻯㼙㻕

㻜㻚㻜
㻜 㻞㻜 㻠㻜 㻢㻜
㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㻶㼛㼡㼞㼟㻕

Figure 8.11 – Simulation de la variation du degré de saturation en fonction du temps.

De même, la porosité varie en fonction de la profondeur (figure 8.12). Elle est glo-
balement plus faible en surface (à cause du retrait). En outre, la porosité présente en
moyenne une diminution significative au cours de la propagation des fissures. La matrice
argileuse se rigidifie dans des zones non fissurées (diminution de la porosité) et la fissu-
ration commence à prendre fin. On peut aussi voir que la porosité tend en moyenne vers
une valeur minimale, lorsque le degré de saturation tend vers la saturation résiduelle
sres ( figure 8.14).

La figure (8.13) présente la variation de la succion moyenne, de la teneur en eau et


du débit hydrique au cours du temps. On remarque que la courbe de la teneur en eau

————————————————— 229 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 8. Simulation numérique 3D des fissures de dessiccation.
8.3.3 Variation des paramètres

㼂㼍㼞㼕㼍㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㼟㻌㼜㼍㼞㼍㼙㽴㼠㼞㼑㼟㻌㼐㼑㻌㻭㻠㻚㻝㻜㻟
㻜㻚㻢㻢
㻼㼛㼞㼛㼟㼕㼠㽴㻌㻔㼦㻩㻜㻌㻯㼙㻕
㻼㼛㼞㼛㼟㼕㼠㽴㻌㻔㼦㻩㻞㻌㻯㼙㻕
㻼㼛㼞㼛㼟㼕㼠㽴㻌㻔㼦㻩㻠㻌㻯㼙㻕
㻜㻚㻢㻠
㻼㼛㼞㼛㼟㼕㼠㽴㻌㻔㼦㻩㻢㻌㻯㼙㻕
㻼㼛㼞㼛㼟㼕㼠㽴㻌㻔㻙㻕

㻼㼛㼞㼛㼟㼕㼠㽴㻌㻔㼦㻩㻤㻌㻯㼙㻕
㻜㻚㻢㻞 㻼㼛㼞㼛㼟㼕㼠㽴㻌㻔㼦㻩㻝㻜㻯㼙㻕

㻜㻚㻢㻜

㻜㻚㻡㻤
㻜 㻝㻜 㻞㻜 㻟㻜 㻠㻜 㻡㻜 㻢㻜
㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㻶㼛㼡㼞㼟㻕

Figure 8.12 – Simulation de la variation de la porosité en fonction du temps.

㼂㼍㼞㼕㼍㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㼟㻌㼜㼍㼞㼍㼙㽴㼠㼞㼑㼟㻌㼐㼑㻌㻾㻠
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕㻘㻌㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕

㻤㻜 㻝㻜
㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕
㻤 㻰㽴㼎㼕㼠㻌㼔㼥㼐㼞㼕㼍㼡㼑㻌㼓㼞㻛㼔
㻢㻜 㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕


㻰㽴㼎㼕㼠㻌㼔㼥㼐㼞㼕㼝㼡㼑㻌㼓㼞㻛㼔
㻠㻜

㻞㻜

㻜 㻜
㻜 㻝㻜 㻞㻜 㻟㻜 㻠㻜 㻡㻜 㻢㻜
㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㻶㼛㼡㼞㼟㻕

Figure 8.13 – Variation de la teneur en eau et du débit hydrique au cours du temps.

————————————————— 230 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 8. Simulation numérique 3D des fissures de dessiccation.
8.3.3 Variation des paramètres

est en accord avec les résultats expérimentaux. Cependant, ce n’est pas le cas pour la
variation du débit d’eau sortant, particulièrement durant la propagation des fissures.
Cela est probablement dû aux erreurs numériques liées à l’augmentation du pas du
temps lors de la résolution.
㼂㼍㼞㼕㼍㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㼟㻌㼜㼍㼞㼍㼙㽴㼠㼞㼑㼟㻌㼐㼑㻌㻾㻠
㻝㻚㻞 㻜㻚㻢㻢
㻰㼑㼓㼞㽴㻌㼐㼑㻌㼟㼍㼠㼡㼞㼍㼠㼕㼛㼚
㻝㻚㻜
㻰㼑㼓㼞㽴㻌㼐㼑㻌㼟㼍㼠㼡㼞㼍㼠㼕㼛㼚㻌㻔㻙㻕

㻼㼛㼞㼛㼟㼕㼠㽴㻌㻔㻙㻕 㻜㻚㻢㻠
㻜㻚㻤

㻼㼛㼞㼛㼟㼕㼠㽴㻌㻔㻙㻕
㻜㻚㻢 㻜㻚㻢㻞

㻜㻚㻠
㻜㻚㻢㻜
㻜㻚㻞

㻜㻚㻜 㻜㻚㻡㻤
㻜 㻞㻜 㻠㻜 㻢㻜
㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㻶㼛㼡㼞㼟㻕

Figure 8.14 – Variation de la porosité et du dégré de saturation au cours du temps.

Dans la figure (8.15) on présente la variation de la porosité et de la densité sèche en


fonction de la teneur en eau. La courbe de la porosité présente une variation linéaire dans
une première phase. Ceci est en accord avec les résultats expérimentaux. De même, la
courbe de la densité sèche en fonction du temps est aussi en bon accord avec les résultats
expérimentaux.
㼂㼍㼞㼕㼍㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㼟㻌㼜㼍㼞㼍㼙㽴㼠㼞㼑㼟㻌㼐㼑㻌㻾㻠
㻝㻚㻝㻜 㻜㻚㻣㻜
㻰㼑㼚㼕㼠㽴㻌㼟㽴㼏㼔㼑㻌㻔㼓㼞㻛㼏㼙㻟㻕

㻝㻚㻜㻡
㻼㼛㼞㼛㼟㼕㼠㽴㻌㻔㻙㻕

㻝㻚㻜㻜 㻰㼑㼚㼟㼕㼠㽴㻌㼟㽳㼏㼔㼑㻌㻔㼓㼞㻛㼏㼙㻟㻕 㻜㻚㻢㻜

㻼㼛㼞㼛㼟㼕㼠㽴㻌㻔㻙㻕
㻜㻚㻥㻡

㻜㻚㻥㻜 㻜㻚㻡㻜
㻜㻚㻜 㻞㻜㻚㻜 㻠㻜㻚㻜 㻢㻜㻚㻜 㻤㻜㻚㻜
㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕

Figure 8.15 – Variation de la porosité et de la densité sèche en fonction de la teneur


en eau.

————————————————— 231 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Conclusion de la partie III

Dans cette partie nous avons présenté nos simulations numériques pour
reproduire l’apparition et la propagation des réseaux de fissures dans des
échantillons d’argile soumis à des conditions de dessiccation conformément
aux essais décrits dans la deuxième partie. Nos simulations reposent sur
un modèle que nous avons développé et intégré dans le code-Bright 1 . Ce
modèle est une extension du modèle de Mohr Coulomb prenant en compte
la porosité comme variable d’état en plus de la déformation plastique ha-
bituellement considérée dans les calculs élastoplastiques. Cette partie est
composée de deux chapitres :

Simulation des échantillons minces : On a présenté la prédiction du


réseau de fissures qui se développent dans des échantillons à faibles
épaisseurs et ayant des formes différentes. Nous avons réalisé des si-
mulations d’échantillons circulaires et rectangulaires. Le principe de
l’approche numérique repose sur deux idées essentielles : la première
est la définition de zones constituées chacune d’un groupe d’éléments
finis, aux quels correspond une porosité initiale donnée. Ces groupes
d’éléments sont appelés "clusters". La deuxième idée c’est que la poro-
sité initiale est hétérogène et répartie de façon aléatoire.
Le réseau de fissures est caractérisé par la longueur et l’intensité des
fissures. Nous avons bien mis en évidence les constats suivants :
– le retrait engendre que des déformations élastiques dans le domaine
des succions relativement faibles. Ceci est en accord avec les observa-
tions antérieures de Peron et al. (2009). Cependant quand la succion
augmente, mais tout en restant au voisinage de la succion du point
d’entrée d’air, les contraintes de traction atteignent la valeur de la
résistance à la traction et les déformations volumiques plastiques
sont crées, accompagnées dans certaines zones d’une diminution de
la résistance à la traction ce qui favorise l’initiation de la fissure et
par la suite sa propagation.
– L’évolution de la porosité durant le temps de dessiccation est de
1. code de calcul approprié aux sols non saturés
Chapitre 8. Simulation numérique 3D des fissures de dessiccation.
8.3.3 Variation des paramètres

forme non linéaire.


– L’évolution du flux d’évaporation est plutôt constante, du moins
pour les succions inférieures à 1M P a. Elle devient linéaire au delà
jusqu’à l’équilibre hydrique (correspondant à la succion résiduelle).
– La prédiction de l’évolution de la porosité durant la dessiccation
n’est pas en parfait accord avec celle obtenue expérimentalement.
Ceci semble dû au type de chemin de succion suivi.
– La forme de l’échantillon influence nettement les caractéristiques du
réseau de fissures.
.
Simulation des échantillons épais : Afin d’étudier l’effet de l’épaisseur,
nous avons présenté dans ce chapitre des résultats de simulation que
nous interprétons en fonction du flux hydrique évaporé. Ce flux est
bien évidemment lui-même fonction de la température et de l’humi-
dité relative de l’air. Il ressort de cette étude les remarques principales
suivantes :
– Le modèle qui tient compte de la dépendance de la cohésion et de la
succion, intégrant un domaine de succions plus importantes (supé-
rieures à 4M P a), a conduit à des résultats plus réalistes comparés à
ceux issus de l’expérience.
– La prise en compte dans la modélisation des conditions thermo-
hydriques (Humidité relative et température imposées) a permis de
mieux approcher les résultats expérimentaux.
– Contrairement au cas des échantillons peu épais (2D), les déforma-
tions volumiques par retrait sont plutôt non linaires.
– Au cours de la dessiccation les déformations verticales sont quasi-
ment nulles. Donc seules les déformations dans le plan sont signifi-
catives.
– Les angles de bifurcation des fissures qui constituent aussi un pa-
ramètre de caractérisation du réseau de fissures, ne semble pas être
correctement prédit par le modèle 3D, en comparaison avec les ob-
servations expérimentales.

————————————————— 233 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Conclusion et Perspectives

————————————————— 234 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Conclusion et Perspectives

Dans ce travail nous nous sommes intéressés au phénomène du retrait-dessiccation


des argiles soumises à des sollicitations de drainage, essentiellement par évaporation. Ces
sollicitations sont monotones ou cycliques. Des investigations expérimentales, théoriques
et numériques ont été menées en partant d’une littérature peu garnie sur ce sujet.

La dessiccation est un phénomène physique qui inclut trois processus : drainage,


évaporation, et fissuration. Le retrait de l’argile est dû à l’augmentation de la succion
suite à la désaturation des pores dans la matrice argileuse. Ce retrait induit un état
de contraintes internes qui est à l’origine de l’initiation et de la propagation des fis-
sures. Dans ce contexte, nous avons étudié les processus physiques de la dessiccation en
plusieurs étapes :
– Nous avons mené une étude de caractérisation l’argile étudiée à l’échelle de la
macro et la micro structure. Rappelons que l’argile choisie est une argile mar-
neuse, très plastique et provenant d’un site qui a subi beaucoup de glissements
principalement de surface.
– Nous avons déterminé la courbe de rétention d’eau selon un chemin de drainage.
Cette courbe présente trois phases, une première phase quasi-saturée avec une
succion allant jusqu’à 360kP a. Une deuxième phase dans laquelle le degré de sa-
turation est décroissant avec une succion beaucoup plus importante ce qui nous
donne une pente différente de celle de la première phase. L’intersection des tan-
gentes des deux phases nous définit la succion du point d’entrée d’air qui est de
l’ordre donc de 360kP a. Ce point correspond à la séparation entre le domaine
quasi-saturé et le domaine non saturé. La dernière phase correspond à une aug-
mentation significative de la succion avec stabilisation du degré de saturation vers
une valeur appelée degré de saturation résiduel.
– Nous avons déterminé les diamètres de pores à l’aide du M IP , pour caractériser la
porosité l’argile étudiée. Celle ci a une structure poreuse dominée principalement
par des micropores.
– Nous avons mené une investigation expérimentale sur la résistance à la traction
en fonction de la succion, la porosité et l’état initial de compactage. Cette inves-
Conclusion et Perspectives.

tigation a été réalisée avec des essais de traction au départ à force contrôlée puis
à déplacement imposé. Les résultats obtenus sur ces essais de traction directe,
dont le diapositif était conçu par nos soins à l’ENIT, donnent des allures très
différentes en termes d’évolution de la résistance à la traction avec la succion,
pour des échantillons reconstitués et préparés à une teneur en initiale supérieure
à la limite de liquidité et drainés, et puis des échantillons reconstitués, compactés
et drainés. Signalons qu’il est difficile d’imposer directement la succion souhaitée
dans l’échantillon. Cependant, nous avons fait varier la succion en imposant un
chemin de drainage par dessiccation qui présente un nouveau protocole.
– Nous avons réalisé plusieurs séries d’essais de dessiccation sur lesquels nous avons
étudié le flux d’évaporation en fonction des conditions climatiques, l’effet de forme,
l’effet d’échelle, et l’effet de température sur les caractéristiques de fissuration.
Pendant la dessiccation une répartition interne de contraintes peut être générée, en
fonction des conditions aux limites, et du gradient hydrique. L’initiation des fissures se
fait au voisinage du point d’entrée d’air ce qui permet d’utiliser le concept de Terzaghi,
de contraintes effectives, sans trop de controverses, pour décrire le processus mécanique
de fissuration.

Au-delà du point d’entrée d’air, la théorie des contraintes effectives de Terzaghi


n’est pas nécessairement valide, et on utilise dans cette phase la contrainte effective
de Bishop. Pendant cette phase, une grande partie de la déformation est irréversible,
jusqu’à un point critique, pour lequel la résistance à la traction est atteinte. La résistance
à la traction en fonction de la succion a été déterminée pour l’argile de Tibar (Béja).
Une série d’essais a été effectuée sur des échantillons soumis à la dessiccation, dans
l’intervalle de succions allant de 0, jusqu’à 100M P a. Pour la prédiction et la simulation
des fissures de dessiccation dans les sols, nous avons proposé un modèle capable de
décrire le comportement hydomécanique du sol en fonction de l’état de succion et de
prédire l’initiation et la propagation des fissures pour les sols soumis à des conditions
de dessiccation en tenant compte des points suivants :
– Il existe une première phase de la dessiccation pour des succions très faibles pour
un degré de saturation quasiment égal à 1.
– Le comportement du sol est essentiellement élastoplastique dans une première
phase de dessiccation. Le module élastique, lui aussi évolue en fonction de la
succion et de la porosité.
– Les fissures par dessiccation se produisent lorsque le critère de rupture est violé
par traction.
– Ce même critère est exprimé en termes de contraintes effectives, dont les para-
mètres dépendent à la fois de la succion et de la porosité.
Dans ce modèle, une fissure est susceptible d’apparaître dès que la contrainte principale
majeure devient égale à la résistance à la traction. Dans le cas où la rupture se déclenche

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Conclusion et Perspectives.

localement, une technique de mise en œuvre numérique a été proposée. Cette technique
repose sur l’idée d’élimination "non physique" de l’élément fini, où à la fois le critère
est violé au niveau de ces nœuds et pour le quel, la déformation volumique plastique
est significative et la porosité dépasse une porosité "de référence". L’idée de démarrer
chaque simulation en injectant un champs de porosité hétérogène a été essentielle dans la
mesure où elle a été déterminante pour la convergence du calcul pour le déclenchement
des fissures.

Les deux conditions majeurs qui affectent la dessiccation et le développement du


réseau de fissures sont la température et l’humidité relative de l’air ambiant. En outre,
la géométrie de l’échantillon (taille, dimensions ...) et les conditions aux limites sont
déterminantes dans les caractéristiques du réseau de fissures et de son développement.
Dans cet objectif, une compagne de 75 essais a été réalisée pour caractériser l’effet de
la géométrie et des conditions hydromécaniques sur le réseau de fissures engendré. Une
attention particulière a été accordée pour caractériser le flux hydrique sortant au cours
de la dessiccation. La mise au point d’un modèle analytique pour prédire ce flux a
aidé en égard à la pertinence des résultats. Le réseau de fissures est caractérisé par la
longueur et l’intensité des fissures.

Nous avons bien mis en évidence les constats suivants :


– L’idée de "clusters" semble être pertinente et bien représentative du phénomène
de dessiccation des argiles.
– Le retrait n’engendre que des déformations élastiques dans le domaine de suc-
cions relativement faibles. Ceci est en accord avec les observations antérieures.
Cependant quand la succion augmente, mais tout en restant au voisinage de la
succion du point d’entrée d’air, les contraintes de traction atteignent la valeur de
la résistance à la traction et les déformations volumiques plastiques sont crées,
accompagnées dans certaines zones d’une diminution de la résistance à la traction
ce qui favorise l’initiation de la fissure et par la suite sa propagation.
– L’évolution de la porosité durant le temps de dessiccation est de forme non linéaire.
– La forme de l’échantillon influence clairement les caractéristiques du réseau de
fissures.
Afin d’étudier l’effet de l’épaisseur, nous avons présenté des résultats de simulation.
Il ressort de cette étude les remarques principales suivantes :
– Dans le modèle proposé, la prise en compte dans la modélisation des conditions
thermo-hydriques (Humidité relative et température imposées) a permis de mieux
approcher les résultats expérimentaux, et a conduit à des résultats réalistes com-
parés à ceux issus de l’expérience.
– Contrairement au cas des échantillons peu épais (2D), les déformations volumiques
par retrait sont plutôt non linaires.

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Conclusion et Perspectives.

– Au cours de la dessiccation les déformations verticales sont quasiment nulles. Donc


seules les déformations dans le plan sont significatives.
– les angles de bifurcation des fissures qui constituent aussi des paramètres de ca-
ractérisation du réseau de fissures, ne semblent pas être correctement prédits par
le modèle 3D, en comparaison avec les observations expérimentales.
Enfin toutes les simulations numériques et particulièrement celles en 3D ont contri-
bué à analyser le degré d’hétérogénéité des échantillons en termes de champs de porosité
(ou de densité), de succion et de teneur en eau.

L’étude de ce phénomène nécessite un approfondissement aussi bien de point de vue


expérimental (effet de cycles, effet de la géométrie, ...), que de point de vue numérique
en adoptant encore la technique de prédiction du réseau de fissures et principalement
la prédiction de l’ouverture " la largeur " de la fissure. Ceci conduira éventuellement à
abandonner toute technique numérique qui repose sur l’hypothèse de la Mécanique des
milieux continus.

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
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Table de figures

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Table des figures

1.1 Maison ruinée et basculée vers la contre pente dans le gouvernorat de


Jendouba (année 2007) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.2 Fissure de dessiccation, Tournemire, dans une zone de stockage souter-
rain de déchets nucléaires, France (Péron, 2008a; M’Jahad, 2012) . . . . 11
1.3 a) Poteau électrique penché sous l’effet du glissement sur la pente (Béja),
b)Dégât d’un effondrement de terrain sur une route (Siliana) . . . . . . 12
1.4 Une fissure de 1.5Km de longueur s’ouvre dans le sud de l’espagne. . . 13
1.5 Suivi de l’apparition et l’évolution des fissures (Lecocq et Vandewalle,
2003) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.6 Suivi de l’apparition et de l’évolution des fissures (Costa et Kodikara,
2008) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.7 Trois échantillons dans un cycle de dessiccation présentés par Ávila et al.
(2013). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.8 Apparition des fissures au cours de la dessiccation (Lecocq et Vandewalle,
2003). Les fissures sont numérotées selon leurs ordre d’apparition. . . . 17
1.9 L’élargissement de différentes fissures au cours du temps et la largeur
cumulée de toutes les fissures (Lecocq et Vandewalle, 2003) . . . . . . . 18
1.10 Ouverture d’une fissure (Lecocq et Vandewalle, 2003) . . . . . . . . . . 18
1.11 Modèle rhéologique à considérer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.12 Simulation de six fissures d’après l’équation (1.7) . . . . . . . . . . . . 20
1.13 Réseau de fissures après la dessiccation des mélanges du sable (S) et de
la bentonite (B), SB1 : 1 (à gauche) et SB5 : 1 (à droite), dans une
section carrée de côté 20cm. La partie cadrée de SB1 : 1 est employée
dans les figures suivantes pour illustrer les différentes analyses. (Vogel
et al., 2005a) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
1.14 Différentes étapes de formation des fissures pendant la dessiccation dans
la section carrée de SB1 :1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
1.15 Exemple pour la détermination de l’angle de bifurcation, zone marquée
sur la figure (1.13) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1.16 Evolution de la densité des fissures et longueur des fissures en fonction
du temps. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
Bibliographie.
BIBLIOGRAPHIE

1.17 Distribution des angles de bifurcation après sept intervalles de temps


SB1 :1 (à gauche) et SB5 :1 (à droite) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
1.18 Croquis du raccordement de deux nœuds aux points par un ressort de
raideur K et de longueur initiale λ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
1.19 L’organigramme du modèle (gauche), un exemple d’un treillis après les
premiers ressorts cassés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
1.20 Différentes étapes de formation dans le modèle de fissure. Les valeurs
grises sont proportionnelles à l’énergie des ressorts, les fissures sont re-
présentées en noir. Des valeurs grises plus lumineuses représentent un
effort plus élevé (Vogel et al., 2005b). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
1.21 Modèles de fissures simulées avec différentes hétérogénéités, différents
frottement et différentes intensités de relaxation. Les séries P 1 − P 2,
P 1 − P 3, et P 1 − P 4 sont soumises à plusieurs analyses (Vogel et al.,
2005b). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
1.22 Dynamique de la densité de surface et de la densité de longueur lors
d’augmentation de l’hétérogénéité (σ 2 = 0.1, 0.15, 0.2) indiquée par l’aug-
mentation de la longueur du tiret (Vogel et al., 2005b). . . . . . . . . . 29
1.23 Dynamique de la densité de surface et de la densité de longueur pour
différentes valeurs du frottement (µ = 0.0025, 0.005, 0.01) (Vogel et al.,
2005b). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
1.24 La fréquence de distribution de la bifurcation pour les modèles de fissures
présentées dans la (figue 1.21) ligne : P1 continue, P2 tiret a pointillé, P3
tiret, et P4 pointillé (Vogel et al., 2005b). . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
1.25 Variation du débit hydrique évaporé et du teneur en eau en fonction du
temps d’aprés Sima et al. (2013) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
1.26 L’évolution du réseau des fissures en fonction de la teneur en eau pendant
un chemain de dessiccation Sima et al. (2013) . . . . . . . . . . . . . . 33
1.27 Mesure de la variation des surfaces des fissures en utilisant un appareil de
profil lazer 2D Marcelo et al. (2013). a) Surface des fissures en profondeur,
ainsi que la surface des tassements ; b) Variation des profondeurs des
fissures au cours du temps (Marcelo et al., 2013). . . . . . . . . . . . . 34
1.28 Variation de la profondeur des fissures au cours du temps, du tassement
et de la variation de retrait horizontal au cours du temps (Marcelo et al.,
2013). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

2.1 Teneur en eau d’un sol en fonction de sa hauteur par rapport à la nappe
phréatique, schématisation d’après (NING et WILLIAM, 2004) . . . . . 39
2.2 Montée d’eau à l’équilibre hydrique dans des tubes capillaires de diffé-
rents diamètres (NING et WILLIAM, 2004) . . . . . . . . . . . . . . . 40
2.3 Succion d’un sol (saturé, humide ou sec), d’après (Brooks et Ffolliott,
2012) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
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2.4 Représentation schématique de l’état de saturation en fonction de la suc-


cion (Boutonnier, 2007) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
2.5 Schéma de l’essai brésilien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
2.6 Isovaleurs des contraintes σxx , σyy et σxy pour une simulation en élasticité
d’un essai brésilien. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
2.7 Vue d’un échantillon montrant le plan d’une rupture verticale après l’essai
brésilien (L. Villar et Azevedo, 2009) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
2.8 Essai de flexion trois points . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
2.9 Essai de flexion quatre points . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
2.10 Essai de flexion quatre points avec fissure imposée . . . . . . . . . . . . 45
2.11 Amélioration de test de pénétration non confiné (Kim et al., 2012) . . . 46
2.12 Dispositif de l’essai de poinçonnement (Kim et al., 2012) . . . . . . . . 47
2.13 Variation de la résistance à la traction pour différents types de sol a)
limons b) argile (sol fins) (HAGNER, 2005) . . . . . . . . . . . . . . . 48
2.14 Effet de la teneur en eau sur la cohésion et l’angle de frottement de
l’argile compactée d’après COKCA et al. (2008). . . . . . . . . . . . . . 49
2.15 Effet de la teneur en eau sur la résistance à la traction et la résistance à
la compression de l’argile compactée d’après (Rodríguez, 2006). . . . . 50
2.16 Diagramme et photo de l’équipement utilisés pour la mesure directe de
la résistance à la traction (Lakshmikantha, 2009). . . . . . . . . . . . . 51
2.17 Variation de la résistance à la traction en fonction de la teneur en eau a)
et c), et du degré de saturation b) et d) (Lakshmikantha, 2009). . . . . 53
2.18 Variation de la résistance à la traction en fonction de la teneur en eau,
{ a) et c) limon} et {b) et d) argile} selon Causarano (1993a) . . . . . 54
2.19 Structure de sol lors de la décantation / compactage. La désaturation
commence dans les grands pores fermés et induit un changement de vo-
lume (retrait) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
2.20 Mode de préparation des essais selon Zeh (2007) . . . . . . . . . . . . . 55
2.21 Appareil de traction avec effort axial, (appareil triaxial modifiée) (Zeh,
2007) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
2.22 a) Variation de la résistance à la traction en fonction de la succion, b)
Variation du module de Young en fonction de la succion (Zeh, 2007) . . 57
2.23 Appareil de traction proposé par (Arslan et al., 2007) . . . . . . . . . . 58
2.24 Variation de la résistance à la traction en fonction de la densité sèche
selon (Arslan et al., 2007) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
2.25 Appareil de traction proposé par (Nahlawi et al., 2004a) . . . . . . . . 59
2.26 Variation de la résistance à la traction en fonction de la teneur en eau
selon (Nahlawi et al., 2004a). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60

————————————————— 255 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
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2.27 Différentes phases de reconstitution des échantillons a) et b) appareil de


traction directe c) et éprouvette après essais de traction d) (Ibarra et al.,
2005) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
2.28 Variation de la résistance à la traction en fonction a) de la teneur en eau
b) et de la densité sèche apparente (Ibarra et al., 2005) . . . . . . . . . 62
2.29 Reconstitution de l’échantillon pour l’essai de traction par l’appareil de
traction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
2.30 Appareil triaxial pour imposer la succion et la pression de confinement,
et détermination de la résistance à la traction . . . . . . . . . . . . . . 63

3.1 Aperçu photo-satellite du site dans la zone de Tibar . . . . . . . . . . . 69


3.2 a) Vue globale du site. b) Le profil géométrique du talus . . . . . . . . 69
3.3 a) Effondrement du talus après un période de pluviométrie. b) Des glis-
sements locaux après les premières pluies de la saison humide . . . . . . 70
3.4 Courbes des températures maximales, minimales et moyennes durant la
période (2000-2007) dans la région de Béja . . . . . . . . . . . . . . . . 71
3.5 Évaporations moyennes mensuelles durant la période (2000-2007) dans
la région de Béja . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
3.6 Humidité relative mensuelle, durant la période (2000-2007) dans la région
de Béja . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
3.7 La variation de la pluviométrie durant la période (2000-2007) dans la
région de Béja . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
3.8 Pluviométrie annuelle durant la période (2000 − 2007) dans la région de
Béja . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
3.9 Courbe granulométrique de l’argile de Tibar . . . . . . . . . . . . . . . 75
3.10 Variation de l’indice des vides en fonction de la teneur en eau pour un
cycle de drainage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
3.11 Courbe œdométrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
3.12 Densité des pores . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
3.13 Intrusion Excursion de mercure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
3.14 Densité cumulée des pores en fonction du diamétre des pores . . . . . . 80
3.15 Courbe de rétention d’eau de l’argile de Tibar . . . . . . . . . . . . . . 81
3.16 Variation de la succion en fonction de la teneur en eau (compactage-
drainage) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
3.17 Variation de la succion en fonction du degré de saturation Sr (compactage-
drainage) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
3.18 Variation de la porosité en fonction de la succion (Drainage) . . . . . . 84

4.1 Appareil de traction avec force imposée . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88


4.2 Echantillon d’argile après 48h de dessiccation . . . . . . . . . . . . . . 89

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
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4.3 Méthode de préparation des échantillons utilisés dans les essais de trac-
tion avec déplacement imposé. A) Différentes étapes de dessiccation. B)
Mise en place de l’échantillon dans l’éprouvette. . . . . . . . . . . . . . 91
4.4 L’appareil de traction avec déplacement imposé . . . . . . . . . . . . . 92
4.5 Essais de traction pour l’argile drainée à différentes teneurs en eau (faible
succion-Force imposée) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
4.6 Essais de traction pour l’argile drainée à différentes teneurs en eau (faible
succion-Force imposée, ’zoom’) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
4.7 Variation du module de Young en fonction de la porosité. . . . . . . . . 96
4.8 Variation de la résistance à la traction en fonction de la teneur en eau. 96
4.9 Variation de la résistance à la traction en fonction de la succion . . . . 97
4.10 Essais de traction pour l’argile drainée à différentes teneurs en eau (suc-
cion élevée et déplacement imposé) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
4.11 Variation de la résistance à la traction en fonction de la succion . . . . 100
4.12 Essais de traction pour l’argile compactée à différentes teneurs en eau . 100
4.13 Variation du module de déformation en fonction de la porosité . . . . . 101
4.14 Résistance à la traction en fonction de la teneur en eau . . . . . . . . . 103
4.15 Résistance à la traction en fonction de la succion . . . . . . . . . . . . 104
4.16 Résistance à la traction en fonction de la Porosité, (drainage - compactage)106
4.17 Variation de la densité sèche au cours de dessiccation et dans les condi-
tions de Proctor standard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
4.18 Variation de la porosité en fonction de la succion . . . . . . . . . . . . 108
4.19 Résistance à la traction drainée en fonction de la a) teneur en eau initiale
b) succion initiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108

5.1 Initiation et propagation des fissures au cours du temps . . . . . . . . . 113


5.2 a) Variation de la teneur en eau et du débit hydrique au cours d’un cycle
de dessiccation (T = 20˚C, Hr = 60%) ; b) Variation de la hauteur de
l’échantillon, IF (Intensité des Fissures), et de LF (Longueur des Fissures) 115
5.3 Essai de dessiccation sur deux échantillons identiques, dans deux réci-
pients identiques et dans les mêmes conditions hydro-thermiques . . . . 117
5.4 Essai de dessiccation sur deux échantillons de deux teneurs en eau dif-
férentes, dans deux récipients identiques et dans les mêmes conditions
hydro-thermiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
5.5 Initiation et propagation des fissures au cours du temps . . . . . . . . . 120
5.6 Initiation et propagation des fissures au cours du temps . . . . . . . . . 121
5.7 Courbe de rétention d’eau de l’argile étudiée dans un chemin de drainage 122
5.8 Variation de la succion au cours du temps . . . . . . . . . . . . . . . . 124
5.9 Variation de : a) L’intensité des fissures en fonction du temps ; b) Lon-
gueurs des fissures en fonction du temps ; c) L’intensité des fissures en
fonction de la succion ; d) Longueurs des fissures en fonction de la succion.125

————————————————— 257 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Bibliographie.
BIBLIOGRAPHIE

5.10 Enceinte climatique à température et à humidité constante . . . . . . . 126


5.11 Série A après un cycle de drainage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
5.12 Variation de débit hydrique, IF et LF en fonction des surfaces des échan-
tillons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
5.13 Variation de débit hydrique, IF et LF en fonction de la longueur des
échantillons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
5.14 a) Variation de la teneur en eau et du débit hydrique au cours d’un cycle
de dessiccation (T = 40˚C, Hr = 35%) ; b) Variation de la hauteur de
l’échantillon, IF (Intensité des Fissures), et de LF (Longueur des Fissures) 129
5.15 Initiation et propagation du réseau des fissures au cours du temps . . . 130
5.16 Détails de deux écailles contenant des micro-fissures localisées au fond . 132
5.17 Variation de IF , LF et le nombre des fissures/cm2 en fonction de a) λ,
b) 1/λ. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
5.18 Effet de l’élancement de l’éprouvette sur le réseau de fissures (Vue à la
surface et au fond) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135
5.19 Série B après un cycle de drainage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
5.20 Variation du débit hydrique, IF et LF et le nombre des fissures en fonc-
tion de la Hauteur des échantillons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
5.21 Balance de mesure de poids, et thermo-hygromètre . . . . . . . . . . . 138
5.22 Vue de surface, de fond et de deux cotés, d’un échantillon de hauteur
initiale 5Cm et drainé à T = 35˚C, Hr = 25% . . . . . . . . . . . . . . 139
5.23 a) Variation de la teneur en eau et du débit hydrique au cours d’un cycle
de dessiccation (T = 35˚C, Hr = 25%) ; b) Variation de la hauteur de
l’échantillon, IF(Intensité des Fissures), et de LF(Longueur des Fissures) 140
5.24 Mise en place de l’échantillon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
5.25 a) Variation de la teneur en eau et du débit hydrique au cours d’un cycle
de dessiccation (T = 35˚C, Hr = 35%), b) Variation de la hauteur de
l’échantillon, IF (Intensité des fissures), et de LF (Longueur des fissures) 143
5.26 A) Fissure horizontale au fond, B) Réseau de fissures en surface et au
fond de l’échantillon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144
5.27 Réseau de fissures pour une argile naturelle à différente dates (sous l’effet
de plusieurs cycles) (Burmeier et al., 2010) . . . . . . . . . . . . . . . . 145
5.28 Enceinte climatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146
5.29 Cycles de dessiccation (Série A) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146
5.30 Variation de IF , LF et Nombre des fissures pour 4 cycles de dessiccation
(Série A) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147
5.31 Cycles de dessiccations (Série B) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149
5.32 Variation de a) IF , b) LF et c) Nombre de fissures pour 4 cycles de
dessiccation (Série B) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150

————————————————— 258 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Bibliographie.
BIBLIOGRAPHIE

5.33 Variation de la teneur en eau et du débit hydrique pour trois cycles de


dessiccation en fonction du temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153
5.34 Etat de fissuration après chaque cycle de dessiccation . . . . . . . . . . 153
5.35 Variation de la hauteur et de la teneur en eau pour trois cycles de des-
siccation en fonction du temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154
5.36 Variation de IF et LF en fonction du temps . . . . . . . . . . . . . . . 155
5.37 Fond du barrage El Malah pendant le temps de sa construction . . . . 157
5.38 Etat de fissuration au fond du barrage El Malah après un cycle d’humidification-
évaporation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158
5.39 Etat de fissuration au fond du barrage El Malah après quelques cycles
d’humidification-évaporation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160
5.40 Variation de la teneur en eau et du débit hydrique au cours d’un cycle
de dessiccation (T = 20˚C, Hr = 60%). Comparaison entre la solution
analytique et les résultats expérimentaux. . . . . . . . . . . . . . . . . 166
5.41 Variation de la teneur en eau et du débit hydrique au cours d’un cycle
de dessiccation (T = 35˚C, Hr = 35%). . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167

6.1 Echantillon d’argile après 24h de dessiccation (MPa) . . . . . . . . . . 173


6.2 Echantillon d’argile après 24h de dessiccation (suite) . . . . . . . . . . 174
6.3 Echantillon d’argile après 24h de dessiccation . . . . . . . . . . . . . . 176
6.4 Echantillon d’argile après 24h de dessiccation . . . . . . . . . . . . . . 177
6.5 Echantillon d’argile après 24h de dessiccation et soumise à la traction . 178
6.6 Echantillon d’argile après 24h de dessiccation et soumis à la traction . . 179
6.7 Variation de la contrainte en fonction du déplacement . . . . . . . . . . 180
6.8 Etat hydromécanique dans un échantillon d’argile après 24h de dessicca-
tion et soumis à la traction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181
6.9 Effet du maillage sur la forme de rupture . . . . . . . . . . . . . . . . . 182
6.10 Maillage de l’échantillon en trois dimensions . . . . . . . . . . . . . . . 183
6.11 Evolution de la porosité et de la succion pour un déplacement u =
0.000mm. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184
6.12 Èvolution de la porosité et de la succion pour un déplacement u =
0.215mm. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185
6.13 Èvolution de la porosité et de la succion pour un déplacement u =
0.474mm. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186
6.14 Èvolution de la porosité et de la succion pour un déplacement u =
1.442mm. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187
6.15 Èvolution de la porosité et de la succion pour un déplacement u =
1.728mm. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
6.16 Èvolution de la porosité et de la succion pour un déplacement u =
2.903mm. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189

————————————————— 259 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Bibliographie.
BIBLIOGRAPHIE

6.17 Coupe transversale pour montrer la répartition de la succion en troisième


dimension. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 190
6.18 Evolution de la porosité et de la succion pour différentes valeurs de la
succion initiale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191
6.19 Simulation de la contrainte de traction en fonction du déplacement pour
des échantillons quasi-saturés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192
6.20 Simulation de la contrainte de traction en fonction du déplacement pour
l’argile non saturée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193
6.21 Evolution de la résistance à la traction en fonction de la succion. . . . . 193

7.1 Diagramme de Mohr-Coulomb modifié. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 196


7.2 Variation de Cϕ (ϕ) en fonction de la porosité. . . . . . . . . . . . . . . 198
7.3 Evolution de la succion au cours du temps implémentée dans le Code −
BRIGHT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201
7.4 Réseaux de fissures simulés pour des éléments rectangulaires (haut) et
triangulaires (bas). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202
7.5 Simulation de l’essai de Vogel et al. (2005b). . . . . . . . . . . . . . . . 203
7.6 Simulation numérique, caractérisation géométrique du réseau des fissures
et dépendance vis à vis du maillage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204
7.7 Maillage contenant 45008 nœuds et des "clusters" de taille 125 éléments,
LF = 0.72 cm/cm2 (. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205
7.8 a) Evolution de la a) porosité, b) déformation plastique, c) cohésion,
)
et d) contrainte de traction au cours du temps en deux points de
l’échantillon. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 207
7.9 Variation de la porosité au cours du temps . . . . . . . . . . . . . . . . 208
7.10 État de porosité à la fin de la simulation . . . . . . . . . . . . . . . . . 209
7.11 Variation de la cohésion au cours du temps . . . . . . . . . . . . . . . . 210
7.12 Variation de la déformation plastique (εpv ) au cours du temps . . . . . . 211
7.13 Variation de la porosité et du degré de saturation au cours du temps . 212
7.14 Variation de la porosité et de la densité sèche en fonction de la teneur
en eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 212
7.15 Variation de la teneur en eau et du débit hydrique au cours du temps . 213
7.16 Comparaison entre la variation expérimentale et numérique de la porosité
et de la densité sèche. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 213

8.1 Propagation des fissures : observation expérimentale sur l’échantillon si-


mulé. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 217
8.2 Définition de la géométrie et des conditions aux limites. . . . . . . . . . 218
8.3 Simulation de la variation de la température. . . . . . . . . . . . . . . . 220
8.4 Simulation du réseau de fissures, a) nombre d’éléments 26 532 b) nombre
d’éléments 88 440. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 222

————————————————— 260 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Bibliographie.
BIBLIOGRAPHIE

8.5 Evolution des fissures en profondeur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 223


8.6 Evolution des fissures en profondeur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 224
8.7 Simulation de la répartition de la succion. . . . . . . . . . . . . . . . . 226
8.8 Comparaison du réseau de fissures et de la succion au fond et à la surface
de l’échantillon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 227
8.9 Simulation de la variation de la succion en profondeur. . . . . . . . . . 228
8.10 Simulation de la variation de la succion en fonction du temps. . . . . . 228
8.11 Simulation de la variation du degré de saturation en fonction du temps. 229
8.12 Simulation de la variation de la porosité en fonction du temps. . . . . . 230
8.13 Variation de la teneur en eau et du débit hydrique au cours du temps. . 230
8.14 Variation de la porosité et du dégré de saturation au cours du temps. . 231
8.15 Variation de la porosité et de la densité sèche en fonction de la teneur
en eau. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231
16 WP4 : Decagon Devices, Inc., Pullman WA 99163 USA . . . . . . . . . 265

A.1 Organisation du code de calcul Code-Bright. . . . . . . . . . . . . . . . 267

B.1 Pénétromètre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 278


B.2 Exemple de caractéristiques d’injection et d’extraction brutes (Nowa-
mooz et Masrouri, 2010) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 279
B.3 Schéma de principe du dispositif de porosimétre au mercure . . . . . . 280
B.4 Pénétration du mercure à pression donnée dans les pores de différentes
tailles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 281

————————————————— 261 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Liste de tableaux

————————————————— 262 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Liste des tableaux

2.1 Relation entre la taille des pores et la succion nécessaire pour les vider
de leur eau (Rowell, 1994) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

3.1 Caractéristiques granulométriques du sol de Beja . . . . . . . . . . . . 75

5.1 Tableau des caractéristiques de réseaux des fissures de la série A . . . . 127


5.2 Tableau des caractéristiques des réseaux des fissures de la série C . . . 133
5.3 Tableau des caractéristiques des réseaux des fissures de la série B . . . 136
5.4 Caractéristiques du réseau de fissures en fonction des cycles de dessicca-
tion (Serie A) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147
5.5 Tableau des caractéristiques des réseaux de fissures de la série B . . . . 151

7.1 Caractéristiques thermiques des constituants des sols d’après (Wijk, 1964)
197
7.2 Paramètres hydromécanique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 200

8.1 Caractéristiques hydromécaniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219

B.1 La liste des reconstitutions dans le fichier des résultats . . . . . . . . . 282

C.1 Tableau des résultats de l’analyse granulométrique . . . . . . . . . . . . 283


C.2 Tableau de variation de la succion en fonction du degré de saturation . 284
C.3 Valeurs de l’essai oedométrique sur un échantillon d’argile . . . . . . . 284
C.4 Pluviométrie annuelle durant la période (2000 − 2007) . . . . . . . . . . 285
C.5 Proprietés des échantillons drainés utilisés pour les essais de traction et
résultats des essais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286
Annexes

————————————————— 264 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Acronymes et définitions

LVDT capteur de mesure des déplacements.


WP4 Decagon Devices, Inc., Pullman WA 99163 USA (figure 16)

Figure 16 – WP4 : Decagon Devices, Inc., Pullman WA 99163 USA

instrument rapide, précis des mesures de succion. On utilise le WP4 pour mesurer
la succion pendant 5 à 10 minutes. Gamme : 0 à 300 MPa avec une résolution de
0, 1M P a.
CRE Courbe de rétention d’eau.
MIP Prosimètre à intrusion au mercure
Sirocco Le sirocco est un vent saharien violent, très sec et très chaud qui souffle sur
l’Afrique du Nord et le sud de la mer Méditerranée lorsqu’une masse d’air tropi-
cale stationnaire installée sur le Sahara se trouve entre une zone anticyclonique
installée à la verticale de la ligne du tropique du Cancer et une soudaine zone de
forte dépression se creusant rapidement au-dessus de la mer Méditerranée. Le si-
rocco est très chargé en sables et, certaines années, en criquets pèlerins, ravageurs
des cultures.
Annexe A

Description du code de calcul


Code-Bright

Sommaire
A.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 266
A.2 Pré-processeur et Post-processeur GID . . . . . . . . . . . 266
A.3 Programme de calcul Code-Bright . . . . . . . . . . . . . . 267
A.4 Les équations d’équilibre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 268
A.4.1 Équation de conservation de la masse d’eau : . . . . . . . . . 269
A.4.2 Équation de conservation de la masse d’air : . . . . . . . . . 269
A.4.3 Équation de conservation de l’énergie interne : . . . . . . . . 269
A.4.4 Équation de conservation de la masse solide : . . . . . . . . . 269
A.4.5 Équation d’équilibre mécanique : . . . . . . . . . . . . . . . . 269
A.5 Les réstrictions d’équilibre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 269
A.6 Les équations constituves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 270
A.6.1 Hydraulique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 270
A.6.2 Thermique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271
A.6.3 Mécanique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271
A.7 Conditions aux limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 274
A.8 Méthodes de résolution numérique . . . . . . . . . . . . . . 274
Annexe A. Description du code de calcul Code-Bright.
A.1. INTRODUCTION

A.1 Introduction
Le code de calcul par éléments finis Code-Bright est un logiciel développé par le
Département de Géotechnique et Geoscience de l’Université Polytechnique de Catalogne
(Espagne) depuis 1996, pour l’analyse des problèmes couplés chimi-thermo-hydro-m
écaniques (CT HM ) dans des géomatériaux (Olivella et al., 1996). Le code est écrit en
Fortran et il est composé de plusieurs sous-programmes. Le programme n’utilise pas
des librairies extérieures.
Code-Bright se compose d’un programme de calcul et d’un pré et post-processeur
GID (Vaunat et Olivella, 2002). Ces différents programmes communiquent entre eux
par l’intermédiaire d’une base de données propre à l’étude considérée (figure A.1). La
réalisation d’un calcul a l’aide de Code-Bright se traduit généralement par l’enchaine-
ment des étapes suivantes :
– Utilisation du pré-processeur GID pour la génération de l’ensemble de données
employées par Code-Bright (maillages, lois de comportement, conditions aux li-
mites, chargements, etc.) ;
– Lancement du programme de calcul Code-Bright, qui effectue la résolution numé-
rique du problème étudié.
– Utilisation du post-processeur GID pour l’interprétation des résultats sur écran
et la réalisation de sorties graphiques.

㻯㼛㼐㼑㻙㻮㼞㼕㼓㼔㼠㻌

㻳㻵㻰㻌㻌 㻌
㻳㻵㻰㻌㻌
㻯㼛㼐㼑㻙㻮㼞㼕㼓㼔㼠㻌
㻔㻼㼞㽴㻙㼜㼞㼛㼏㼑㼟㼟㼑㼡㼞㻕㻌 㻔㻼㼛㼟㼠㻙㼜㼞㼛㼏㼑㼟㼟㼑㼡㼞㻕㻌

㻮㼍㼟㼑㻌㼐㼑㻌㼐㼛㼚㼚㽴㼑㼟㻌

Figure A.1 – Organisation du code de calcul Code-Bright.

A.2 Pré-processeur et Post-processeur GID


Code-Bright utilise le système GID comme pré et post-processeur. GID est déve-
loppé par le CIMNE (Espagne) (International Center for Numerical Methods in En-
gineering). Il est un outil interactif graphique qui permet de constituer les données
nécessaires au programme de calcul Code-Bright, le maillage et le jeu de données. Ainsi,

————————————————— 267 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Annexe A. Description du code de calcul Code-Bright.
A.3. PROGRAMME DE CALCUL CODE-BRIGHT

il permet par visualisation sur écran graphique, une analyse rapide des résultats des
calculs effectués par Code-Bright. Les principales fonctions réalisées par GID sont :
– saisie du contour géométrique du problème ;
– génération d’éléments bidimensionnels et tridimensionnels ;
– préparation des autres données du calcul (choix du type de calcul, caractéristiques
mécaniques et hydriques, conditions aux limites, chargements, etc.) ;
– choix d’un certain nombre de points et/ou d’éléments ;
– choix des pas et des intervalles de temps ;
– gestion de la base des données caractéristiques de l’étude (fichiers de données et
de sorties) ;
– représentation des résultats obtenus (contraintes, déplacements, degrés de satu-
ration, pression de l’eau, pression de l’air, etc.) ;
– dessin du maillage ;
– tracé des déformées ;
– tracé des courbes ou zones d’isovaleurs, etc.
Le programme de calcul Code-Bright lit les données de deux fichiers : ROOT −
GEN.DAT et ROOT − GRI.DAT . Ces fichiers sont identifiés par l’argument ROOT
(précédemment lut dans un autre fichier appelé ROOT.DAT).

A.3 Programme de calcul Code-Bright


Code-Bright est un programme de résolution numérique des problèmes couplés thermo-
hydro-mécaniques par la méthode des éléments finis. La formulation de ces problèmes
est basée sur l’approche compositionnelle qui suppose que le milieu poreux se compose
de trois phases : solide, liquide et gazeuse. La phase solide contient les agrégats so-
lides, la phase liquide contient l’eau et l’air dissous, et la phase gazeuse contient l’air
et la vapeur d’eau. Les équations qui régissent un problème thermo-hydro-mécanique
peuvent être classées par catégorie dans trois groupes principaux : les équations d’équi-
libre, les équations constitutives et les restrictions d’équilibre. Les équations d’équilibre
établissent les conditions de la conservation de la masse d’eau, conservation de la masse
d’air, conservation de l’énergie et de l’équilibre mécanique. Elles sont résolues simul-
tanément pour tenir compte, d’une façon appropriée, des diverses combinaisons entre
les phénomènes. Les inconnues sont les déplacements (u), la pression du liquide (Pl ), la
pression du gaz (Pg ) et la température (T ). Les équations constitutives établissent le
lien entre ces inconnues et les variables dépendantes. Par exemple, le degré de satura-
tion sera calculé en utilisant une courbe de rétention (courbe donnant la variation de la
teneur, ou du degré de saturation (Sr ) en fonction de la succion du sol (s) : θs ou Sr (s)),
qui dépend de la température et de la pression de liquide. Les équations sont finalement
écrites en fonction des inconnues quand les équations constitutives sont substituées dans
les équations d’équilibre. Elles sont obtenues en supposant l’équilibre chimique pour la

————————————————— 268 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Annexe A. Description du code de calcul Code-Bright.
A.4. LES ÉQUATIONS D’ÉQUILIBRE

dissolution de différentes espèces (air et vapeur) dans les phases (liquide et gazeuse).
Les signes des déformations, des contraintes et des pressions suivent la convention de
mécanique des milieux continus, avec des contraintes totales négatives en compression,
des pressions d’eau et d’air positives en compression et des déformations positives en
dilatation.

A.4 Les équations d’équilibre


Un sommaire des équations d’équilibre est donné ici (d’autres détails sont fournis
dans Olivella et al. (1996)). Les notations suivantes sont utilisées :
– ϕ : Porosité ;
– b : Force volumique ;
– ω : Teneur en eau volumique ;
– J : Flux de masse total ;
– θ : Teneur en eau massique par volume unitaire de phase, i.e, θ = ρ.ω ;
– E : Énergie interne spécifique ;
– ic : flux de chaleur conducteur ;
– JE : Flux d’énergie dus au mouvement de masse ;
– Sl , Sg : Degré de saturation des phases liquides et gazeuses ;
– Les indices supérieur ω et a se rapportent à l’eau et à l’air, respectivement ;
– Les indices inférieurs s, l, et g se rapportent à la phase solide, liquide et gazeuse,
respectivement ;
– θs : la masse de solide par unite de volume ;
– js : Flux de masse total solide.
Chaque équation différentielle partielle est naturellement associée à une inconnue.

A.4.1 Équation de conservation de la masse d’eau :



∂t
(masse
de l’eau dans la phase liquide et gazeuse) + divergence (flux totaux de
l’eau)= approvisionnement externe en eau

∂ w
(θ Sl ϕ + θgw Sg ϕ) + ∇.(jlw + jgw ) = f w (A.1)
∂t l

A.4.2 Équation de conservation de la masse d’air :



∂t
(massede l’air dans la phase liquide et gazeuse) + divergence (flux totaux de
l’air)= approvisionnement externe en air

∂ a
(θ Sl ϕ + θga Sg ϕ) + ∇.(jla + jga ) = f a (A.2)
∂t l

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Annexe A. Description du code de calcul Code-Bright.
A.4.3 Équation de conservation de l’énergie interne :

A.4.3 Équation de conservation de l’énergie interne :



∂t
(énergie
interne dans la phase solide, liquide et gazeuse) + divergence (flux totaux
de l’énergie)= approvisionnement externe en chaleur

(Es ρs (1 − ϕ) + El ρl Sl ϕ + Eg ρg Sg ϕ) + ∇.(ic + jBs + jBl + jBg ) = f Q (A.3)
∂t

A.4.4 Équation de conservation de la masse solide :



∂t
(masse solide) + divergence (flux totaux de sel)= approvisionnement externe en
sel

(θs (1 − ϕ)) + ∇.(js ) = 0 (A.4)
∂t

A.4.5 Équation d’équilibre mécanique :


divergence (tenseur de contrainte totale)+ (vecteur des forces volumiques)=0
⃗ + ⃗b = ⃗0
∇.σ (A.5)

A.5 Les réstrictions d’équilibre


La masse de la vapeur d’eau par volume unitaire de la phase gazeuse (θgw ) est liée à
la succion de sol, (Pg − Pl ) par la loi de kelvin :
( (Pg − Pl )Mw )
θgw = (θgw )0 exp − (A.6)
R(T + 273.15)ρl
où (θgw )0 est la densité de vapeur à une succion nulle, Mw est la masse moléculaire de
l’eau et R est la constante des gaz parfaits. L’air dissous dans la phase liquide est lié à
la pression partielle d’air (Pa ) par la loi de Henry :
Pa Ma
θf = ρl (A.7)
H Mw
Ma est la masse moléculaire de l’air et H est la constante d’Henry.

A.6 Les équations constituves


A.6.1 Hydraulique
Perméabilité
Les écoulements de liquide et de gaz suivent la loi de Darcy :
kκrα
qα = − (∇.Pα − ρα g); (α = {l, g}) (A.8)
µα

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Annexe A. Description du code de calcul Code-Bright.
A.6.2 Thermique

où q est le flux advectife, k est le tenseur de perméabilité intrinsèque qui dépend


de la structure de pore du milieu poreux, κrα est la valeur de la perméabilité relative,
µα est la viscosité dynamique, Pα est la pression de la phase liquide ou gaz et g est
le vecteur de gravité. La variation de la perméabilité intrinséque avec la porosité est
donnée par :
ϕ3 (1 − ϕ0 )2
k = k0 3 (A.9)
ϕ0 (1 − ϕ)2
où k0 est la perméabilité intrinséque correspondant à ϕ0 (porosité de référence).

Rétention
La courbe de rétention des matériaux en reliant le degré de saturation avec la succion
(s = Pg − Pl ≥ 0) est implimenté dans le code par différentes modèles :
( 1
)−λ
Se = 1 + ( Ps ) 1−λ (Van-Genuchten) (A.10)

s
Se = 1 − (modèle linéaire) (A.11)
P
1
Se = √ s
(Loi racine carrée) (A.12)
1+ P

Avec :
σ
P = P0 (A.13)
σ0
où λ, P0 sont des paramètres du matériau, σ0 est la contrainte superficielle à la tempé-
rature pour laquelle P0 a été déterminé et σ est la tension superficielle à la température
T . Finalement, la diffusion moléculaire de l’air dans le liquide est régie par la loi de
Fick :

ial = −Dla ∇.wla = −(ϕρl Sl τ Dm
a
I + ρl Dl )∇.wla (A.14)
où ial est le flux massique non-advectife de l’air dans la phase liquide, Dla est le tenseur
′ a
de dispersion, τ est la tortuosité, Dl est le tenseur de dispersion mécanique et Dm est
le coefficient de diffusion moléculaire de l’air dans la phase liquide.

A.6.2 Thermique
La conductivité thermique λ est employée dans la loi de fourier pour calculer le flux
conducteur de la chaleur ic :
ic = −λ∇.T (A.15)
La conductivité thermique λ dépend de la porosité et de la saturation. Son expression
est donnée par :
λ = λSsat
l
.λSdry
l
(A.16)

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Annexe A. Description du code de calcul Code-Bright.
A.6.3 Mécanique

où λSsat
l
et λSdry
l
sont les conductivités thermiques du sol en conditions saturées et
sèches, respectivement.
Les énergies internes par unité de masse de la phase liqide (El), gazeuse (Eg) et
solide (Es) peuvent être exprimées comme suit (Batchelor, 1983 ; Gens et al 1998) :

El (J/kg) = 4180.T.wlw + 1006T.wla (A.17)

Eg (J/kg) = (2.5 × 106 + 1900.T ).wgw + 1006T.wga (A.18)

Es (J/kg) = cs T (A.19)
où cs est la chaleur spécifique de la phase solide et T est la température exprimée en
˚C.

A.6.3 Mécanique
Plusieurs modèles mécanique ont été implantés dans ce code qui sont les suivants :
– élasticité linéaire ;
– élasticité linéaire avec prise en compte de la pression du fluide et des effest ther-
miques ;
– élasticité non linéaire ;
– viscoélasticité pour les matériaux salins ;
– viscoplasticité pour les matériaux salins et matériaux granulaires ;
– thermo-élasto-plasticité pour les sols.
L’équation constitutive mécanique prend la forme incrémentale suivante :

dσ ⋆ = D(dεe + dεp ) + hds (A.20)

où dεe et dεp sont les incréments de déformation élastique et plastique, respectivement,


dσ ⋆ est l’incrément de contrainte effective (σ ⋆ = σ − Pa I avec I est le tenseur d’identité,
Pa est la pression de l’air), D est la matrice élastoplastique, h est un vecteur qui tient
en compte de l’effet du changement de succion sur les déformation totales.
En termes des contraintes invariantes, la surface de charge du modèle BBM s’écrit
comme suit :

F = F (p , J, θ, εpv , s) (A.21)
avec : ′ ′ ′
′ σ + σy + σz +
p = x = p − max(Pg , Pl ) (A.22)
3

1
J= trace(s⋆ : s⋆ ) (A.23)
2

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Annexe A. Description du code de calcul Code-Bright.
A.6.3 Mécanique

s⋆ = σ − pI (A.24)

1 √
θ = − sin−1 (1.5 3 det s⋆ /J 3 ) (A.25)
3
εpv est la déformation volumique plastique et θ est l’angle de Lode.
La forme du modèle de Cam-Clay modifié classique est prise comme la loi constitu-
tive saturée isotherme de référence :
3J 2 ′ ′
F = 2 − L2y (p + ps )(p0 (s) − p ) = 0 (A.26)
gy
où gy est une fonction de l’angle de Lode θ. Les expressions implantées dans le code
sont :
sin ϕ
gy = (F onction de M ohr − Coulomb) (A.27)
cos ϕ + 0.577 sin θ sin ϕ
avec φ l’angle de frottement.

gy = 1 (F onctioné de V on − M ises : P ar déf aut) (A.28)

M
Ly = (A.29)
gy |θ=π/6
où M est la pente de la courbe d’état critique supposée indépendante de la succion. p0
est considéré dépendant de la succion :
( ) λ(0)−κ0
p⋆0 (T ) λ(s)−κ0
p0 = pc pc
(A.30)
avec :
p⋆0 (T ) = p0 + 2(α1 ∆T + α3 ∆T |∆T |) (A.31)

λ(s) = λ(0)(r + (1 − r) exp(−βs)) (A.32)

∆T = T − Tref (A.33)
où p⋆0 est la pression de préconsolidation apparente sous une succion nulle, pc est une
pression de référence, λ(s) est la pente de compression vierge à la succion s, κi0 la pente
élastique de la courbe de compressibilité, r un paramétre lié à la rigidité du sol quant
la succion tend vers l’infini, β un paramétre qui contrôle le taux d’augmentation de la
rigidité avec la succion, T est la température en ˚K, et α1 , α2 sont des paramétres du
matériau.
ps = ps0 + k exp(−ρ∆T )s (A.34)

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Annexe A. Description du code de calcul Code-Bright.
A.7. CONDITIONS AUX LIMITES

où ps0 est la contrainte de cissaillement à l’état saturé, ρ est un paramétre qui exprime
la diminution de la contrainte de cisaillement avec la température et k est un paramètre
désignant l’augmentation de la cohésion avec la succion.
La loi d’écrouissage du modèle s’écrit comme suit :
dp⋆0 1 + e0
= dεp (A.35)

p0 λ(0) − κi0 v
où dεpv les incréments des déformations volumique plastiques, e0 est l’indice des vides
initial.
Le potentiel plastique est donné par :
3J 2 ′ ′
G = 2 − αL2p (p + ps )(p0 (s) + p ) (A.36)
gp
où gp est une fonction de l’angle de Lode θ. Les expressions implantées dans le code
sont :
sin ϕ
gp = (F onction de M ohr − Coulomb) (A.37)
cos ϕ + 0.577 sin θ sin ϕ
avec φ l’angle de frottement.

gp = 1 (F onction de V on − M ises : P ar déf aut) (A.38)

M
Lp = (A.39)
gp |θ=π/6
Les déformations volumiques élastiques du modèle sont données par :
′ ′
κi (s)dp κs (p , s)ds
dεev = ′ + + (α0 + 2α2 ∆T )dT (A.40)
1 + ep 1 + es + patm
avec :
κi (s) = κi0 (1 + αi s) (A.41)


( p )

κs (p , s) = κs0 1 + αsp ln exp(αss , s) (A.42)


pref
où κs0 est le coefficient de compressibilité pour des incréments de succion dans le do-
maine élastique, α0 , α2 , αi , αsp et αss sont des paramétres du matériau. Cependant, le
modéle implémenté ne prend pas en compte l’existence de surface de charge en succion
(Suction increase).

A.7 Conditions aux limites


Les conditions aux limites imposées sont des déplacements ou forces, des flux ou des
charges d’eau imposés, des flux ou des charges d’air et des flux d’énergie.

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Annexe A. Description du code de calcul Code-Bright.
A.8. MÉTHODES DE RÉSOLUTION NUMÉRIQUE

A.8 Méthodes de résolution numérique


Le système des équations différentielles partielles présenté ci-dessus et résolu nu-
mériquement. La méthode des éléments finis est utilisée pour la discrétisation spatiale
tandis que la méthode des différences finies suivant une chemin implicite est utilisée
pour la discrétisation temporelle. La méthode de N ewton − Raphson est utilisée pour
résoudre le système non linéaire des équations algébriques qui résultent une fois les
discrétisations spatiales et temporelles réalisées.

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Annexe B

Porosimétrie au mercure :

Sommaire
B.1 La porosimétrie au mercure . . . . . . . . . . . . . . . . . . 275
B.1.1 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 275
B.1.2 Domaine d’application . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 276
B.1.3 Mode opératoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 276
B.2 Taille des pores : la loi de Laplace . . . . . . . . . . . . . . 278
B.3 Le fichier des résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 279
Annexe B. Porosimétrie au mercure :.
B.1. LA POROSIMÉTRIE AU MERCURE

L’analyse fine de la porosité s’avère souvent nécessaire pour mieux comprendre ou


prévoir les divers comportements de matériaux naturels ou artificiels. La porosimétrie
par injection de mercure est l’une des méthodes d’analyse indirecte du milieu poreux
(Pellerin, 1980).

B.1 La porosimétrie au mercure


B.1.1 Principe
La porosimétrie au mercure est un instrument d’investigation des milieux poreux. La
méthode consiste à faire pénétrer le mercure dans les pores du matériau sous pression
croissante. Le mercure est, vis à vis de la quasi totalité des solides, un fluide non
mouillant, c’est à dire qu’il ne pénètre pas spontanément dans la porosité comme le
ferait l’eau par exemple. Ceci permet de contrôler l’injection au moyen de la pression.
A mesure que la pression augmente, le mercure occupe des régions de plus en plus
confinées de la porosité, remplissant des pores de plus en plus fins. Les appareils les
plus puissants sur le marché permettent de faire varier la pression de 3kP a à 400M P a,
donnant accès aux pores dont la taille va de 400µm à 3 nanomètres environ.
Le mot porosimétrie est souvent préféré au mot plus couramment employé "poro-
simétrie" car celui-ci pourrait suggérer qu’il s’agit d’une simple mesure de la porosité.
L’information fournie par la caractéristique d’injection est beaucoup plus riche : il s’agit
d’un spectre des tailles de pores présents dans le matériau. L’opération de mesure est
pratiquée sur des échantillons de petite taille, typiquement centimétrique, qu’on in-
troduit dans une cellule appelée pénétromètre. L’échantillon peut se présenter sous
différentes formes. Il peut s’agir d’un fragment unique du matériau, ou de plusieurs
fragments, ou de granulés, voire de poudre, dans la mesure où les particules composant
la poudre sont elles-mêmes poreuses et la taille des pores comprise dans la gamme de
l’appareil.

B.1.2 Domaine d’application


En ce qui concerne les poreux granulaires, notamment les sols, la porosimétrie au
mercure ne peut être valablement pratiquée que dans certains cas. Elle nécessite en
effet un séchage préalable du matériau. Il faut donc que le sol conserve un minimum de
cohésion après séchage, afin qu’on puisse dégager des fragments et les introduire dans
le pénétromètre. C’est le cas pour les argiles et les limons. Néanmoins, pour ceux de ces
matériaux qui comportent une forte proportion d’argile, les informations fournies par
la porosimétrie au mercure sont à regarder avec précautions, pour deux raisons :
1. En premier lieu, une partie non négligeable de la porosité des argiles n’est pas
intergranulaire mais interne aux grains (ou en l’occurrence aux plaquettes). La

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Annexe B. Porosimétrie au mercure :.
B.1.3 Mode opératoire

porosité intra granulaire est de taille typique inférieure à 3 nanomètres, elle n’est
donc pas visible par porosimétrie au mercure.
2. En second lieu, le séchage poussé des argiles donne lieu en général à un retrait
non négligeable générateur de fissuration. La structure poreuse qui sera explorée
durant l’injection du mercure est donc en général gravement endommagée par
rapport celle du matériau tel qu’il est dans les conditions naturelles.
Les sables siliceux ou autres poreux granulaires comparables ne se prêtent pas à la
porosimétrie au mercure car les grains qui les composent ne sont pas poreux. L’intrusion
du mercure se fera dans l’espace intergranulaire qui n’est ni consolidé ni structuré.
Aucune information significative ne pourra donc en être tirée sur la structure du sol en
place dans les conditions naturelles.

B.1.3 Mode opératoire

index de tige
mercure capillaire

pression
échantillon d’injection

Figure B.1 – Pénétromètre

L’échantillon préalablement séché est placé dans le pénétromètre (figure B.1). Un


vide poussé est ensuite établi. C’est la raison pour laquelle l’échantillon doit être sec,
car la pression lors de la mise sous vide est en principe inférieure à la pression de vapeur
saturante de l’eau.
Lorsqu’on veut opérer sur un échantillon incomplètement séché, il faut modérer la
mise sous vide. Le mercure est ensuite introduit dans le pénétromètre à basse pression,
puis la pression est augmentée progressivement pas à pas. A chaque pas de pression, le
volume qui pénètre dans les pores est mesuré après stabilisation. En effet, la pénétration
n’est pas instantanée, et les porosimètres sont équipés d’un dispositif de régulation de
la pression jusqu’à stabilisation à la valeur de consigne. Le volume de mercure pénétré
est mesuré au moyen de la position du ménisque dans la tige capillaire du pénétromètre.
Il est poussé par de l’air pour les pressions comprises entre la pression de remplissage
et la pression atmosphérique ambiante, puis par de l’huile.
Les pas de pression sont définis dans une table établie par l’opérateur. Etant donné
la très large étendue des pressions à atteindre et des tailles de pores correspondantes

————————————————— 278 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Annexe B. Porosimétrie au mercure :.
B.1.3 Mode opératoire

(plus de 5 décades), on adopte généralement une table en progression géométrique, la


raison 2 permettant d’obtenir un nombre raisonnable de points dans l’ensemble de la
gamme.
0.07
Argilite
0.06

0.05

Volume (mL/g)
0.04

0.03

0.02

0.01

0.00
0.001 0.01 0.1 1 10 100 1000
Pression MPa

Figure B.2 – Exemple de caractéristiques d’injection et d’extraction brutes (Nowamooz


et Masrouri, 2010)

Le résultat brut d’un essai de porosimétrie au mercure est ainsi la caractéristique


d’injection, qui donne le volume pénétré dans l’échantillon en fonction de la pression
du mercure (figure B.2). Les logiciels associés aux porosimètres à mercure donnent
généralement le volume de mercure par unité de masse du matériau (mL/g) et calculent
par ailleurs la porosité , rapport du volume total des pores explorés au volume extérieur
de l’échantillon. La caractéristique d’injection peut dès lors être convertie en mL/mL
par règle de trois.
Cette information est facultativement complétée par la caractéristique d’extraction
du mercure, obtenue en ajoutant dans la table de pression, après la pression maxi-
male, une série de valeurs décroissantes, jusqu’à la pression atmosphérique. L’expérience
d’extraction montre que la pénétration du mercure est un phénomène irréversible. Un
volume de mercure plus ou moins important reste piégé dans l’échantillon en fin d’ex-
traction.
Le matériau doit être préalablement séché pour que la pression capillaire soit égale
à la pression appliquée et non influencée par la pression de fluide résiduel. Cette des-
siccation ne doit pas entraîner de modification de structure. La (figure : B.3) suivante
explique les procédure d’un essai de porosimétrie.

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Annexe B. Porosimétrie au mercure :.
B.2. TAILLE DES PORES : LA LOI DE LAPLACE

Figure B.3 – Schéma de principe du dispositif de porosimétre au mercure

B.2 Taille des pores : la loi de Laplace


Si nous savons expliciter la relation entre la pression d’injection et taille des pores
pénétrés par le mercure, nous obtenons une information sur les tailles de pores et les
proportions volumiques dans lesquelles elles sont présentes dans le matériau. Mais cette
relation ne peut être établie sans adopter une hypothèse concernant la forme des pores.
Dans la plupart des modèles de structure poreuse, les pores sont considérés comme des
troncs de cylindres de section circulaire de diamètre D. Durant l’injection, le ménisque
de mercure prendra une forme sphérique convexe dont la courbure, donnée par la loi de
Laplace, est proportionnelle à la pression P . Par ailleurs, le ménisque se raccorde aux
parois des pores suivant un angle de mouillage déterminé θ, qui est obtus dans le cas
des fluides non mouillants. Il en résulte que le ménisque sera en équilibre dans les pores
dont le diamètre D permet de satisfaire ces deux conditions, c’est à dire :

4γ cos θ
D=− (B.1)
P
γ est la tension superficielle du mercure dans le vide (0.485N/m), θ étant géné-

————————————————— 280 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Annexe B. Porosimétrie au mercure :.
B.3. LE FICHIER DES RÉSULTATS

ralement pris égal à 130˚ faute d’information plus précise. A la pression P , les pores
de diamètre supérieur à D seront totalement remplis de mercure, le pores de diamètre
inférieur resteront vides (figure B.4).

θ θ
θ

Pores en cul de sac Pores débouchants

Figure B.4 – Pénétration du mercure à pression donnée dans les pores de différentes
tailles

Dans la suite, nous raisonnerons sur la caractéristique d’injection traitée, où le vo-


lume est exprimé en mL/mL et où la taille (ou diamètre) des pores est dubstitué à la
pression grâce à l’équation B.1. Il faut s’habituer à lire cette courbe de droite à gauche
qui est le sens de la pression croissante.

B.3 Le fichier des résultats


Le fichier des résultats résumés, dénommé ici par l’utilisateur "hgtc+" reproduit
tous les affichages apparus à la fenêtre au cours de l’exécution et rappelle notamment
toutes les données fournies par l’utilisateur. La liste des reconstitutions effectuées (Ta-
bleau B.1) qui occupe la seconde partie de ce fichier peut être ouverte avec un tableur
afin de réaliser des classements ou de représenter graphiquement les grandes lignes de
l’évolution des caractéristiques avec les paramètres d’ajustement choisis.

————————————————— 281 ————————————————–


H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
H.Trabelsi
Table B.1 – La liste des reconstitutions dans le fichier des résultats
indice de diamètre indice de facteur de tortuosité perméabilité
numéro de la compacité critique (µm) connexion à l’air sous
porosité
reconsitution réseau 1 at (m2)
Annexe B. Porosimétrie au mercure :.

pourcentage
de piégeage à surface spécifique perméabilité coefficient de
nombre de indice de
rugosité l’extraction (m2/mL) intrinsèque (m2) diffusion de la

—————————————————
classes de pores
vapeur relatif

282
No n poro ICR ind diam piege ind surf fact permeab permeab Dv
- - - - rugo critiq °/° con specif tortuos intrins a-l'air relat

1
2 13 0.367 0.367 2.4 0.384 65 0.5 2.2e+01 2.3e-03 2.5e-17 6.1e-17 9.2e-04
3 13 0.367 0.367 4.7 0.384 61 0.8 2.3e+01 4.8e-03 4.6e-17 1.0e-16 1.6e-03
4 13 0.367 0.367 9.4 0.384 55 0.9 2.3e+01 5.1e-03 5.8e-17 1.3e-16 1.9e-03
5 13 0.367 0.367 18.9 0.384 49 0.9 2.4e+01 6.1e-03 6.1e-17 1.3e-16 2.0e-03
6 13 0.367 0.367 37.7 0.384 43 1.0 2.4e+01 7.1e-03 6.0e-17 1.2e-16 2.2e-03
B.3. LE FICHIER DES RÉSULTATS

————————————————–
Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Annexe C

Tableaux des données :

Table C.1 – Tableau des résultats de l’analyse granulométrique


ϕ équivalent Pourcentages
(µm) cumulés
2000.00 99.84
1000.00 99.45
400.00 99.30
200.00 97.53
100.00 96.07
80.00 93.98
55.37 70.89
38.98 65.21
27.46 57.25
17.36 49.66
12.25 44.36
8.58 39.81
6.07 37.91
4.93 36.02
3.52 34.88
0.83 27.30
Annexe C. Tableaux des données :.

Table C.2 – Tableau de variation de la succion en fonction du degré de saturation


Sr Succion Sr Succion
99.63 0.00 84.08 0.72
98.41 0.00 76.03 0.92
99.09 0.00 63.00 1.47
98.85 0.00 61.55 1.92
98.54 0.02 54.26 4.50
99.09 0.07 53.84 4.60
98.30 0.14 53.65 5.40
97.43 0.28 53.16 5.44
97.80 0.32 52.08 6.11
96.71 0.40 50.56 6.36
94.14 0.42 43.33 13.63
90.58 0.44 39.87 14.80
94.50 0.48 40.18 14.92
92.62 0.49 38.39 19.03
93.44 0.50 25.16 114.84
90.43 0.51 25.43 116.34
92.48 0.60 21.58 118.52
84.75 0.61 21.14 119.85
87.58 0.64 ** **

Table C.3 – Valeurs de l’essai oedométrique sur un échantillon d’argile


Chargement - - - - - - -
Contrainte effective veriticlae (k.Pa) 5 10 50 100 200 400 800
Indice des vides (e) 1.04 1.04 1.01 0.96 0.87 0.81 0.72
Déformation relative (%) 0.00 0.25 1.47 3.92 8.33 11.27 15.69
Dé-chargement - - - - - - -
Contrainte effective veriticlae (k.Pa) 400 200 100 50 10 * *
Indice des vides (e) 0.73 0.75 0.76 0.78 0.82 * *
Déformation relative (%) 15.44 14.22 13.73 12.99 10.78 * *

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
H.Trabelsi
Table C.4 – Pluviométrie annuelle durant la période (2000 − 2007)
Annexe C. Tableaux des données :.

Année Jan Fév Mar Avr Mai Jui Jui Aoû Sep Oct Nov Déc Tot
00/01 133 29.8 22.4 59.1 85.2 5.4 4.00 0.50 106 104 17.4 42.2 610
01/02 27.7 23.5 90.5 49.9 36.7 10.5 64.9 28.1 58.8 12.0 21.1 40.0 463

—————————————————
02/03 229 112 15.9 177 33.2 12.9 0.00 0.20 23.9 20.8 140 83.8 849
03/04 91.1 18.6 72.8 41.4 14.6 119 0.10 33.5 93.7 45.9 34.7 187 753

285
04/05 51.9 117 43.2 101 10.4 16.0 2.80 9.20 45.7 14.9 154 108 675
05/06 212 84.4 25.4 13.2 27.8 2.60 0.00 10.1 24.8 17.7 32.4 86.40 536
06/07 12.3 39.7 147. 54.0 10.0 32.6 0.00 3.40 39.0 47.0 39.6 122 547
Tot 758 425 417 495 217 199 71.8 85.0 393 262 440 670 **
Moy 108 60.8 59.7 70.8 31.1 28.5 10.2 12.1 56.11 37.5 62.8 95.7 634

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Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
H.Trabelsi
Table C.5 – Proprietés des échantillons drainés utilisés pour les essais de traction et résultats des essais
Wi Wf S Sr γd,f ϕi ϕf A E σl
gr 2
% % MP a % 3
− − cm kP a kP a
cm

Initial Final Suction Degree Final Initial Final Cross Secant Stress

water water of dry porosity porosity Section modulus


Annexe C. Tableaux des données :.

content content saturation density


120.60 80.90 0.00 100.0 0.84 0.76 0.68 12.42 78.99 0.79
120.60 71.30 0.00 100.0 0.92 0.76 0.65 12.31 93.79 1.59

—————————————————
120.60 64.23 0.01 100.0 0.98 0.76 0.63 12.12 111.28 2.67
120.60 55.08 0.14 89.89 1.01 0.76 0.62 11.92 155.97 2.96

286
90.30 50.07 0.24 85.71 1.04 0.71 0.61 11.21 247.86 5.21
66.75 44.96 0.42 91.34 1.15 0.64 0.57 9.41 441.07 7.72
62.90 19.10 2.92 61.16 1.45 0.63 0.45 8.82 439.47 43.40
66.22 29.97 1.17 82.48 1.35 0.64 0.49 10.50 588.14 17.94
64.35 47.40 0.31 96.30 1.15 0.63 0.57 7.58 402.15 7.64
72.30 47.39 0.31 93.36 1.13 0.66 0.57 9.60 374.53 6.74
65.34 36.41 0.83 88.80 1.27 0.634 0.52 11.22 538.05 13.99
74.55 49.46 0.25 87.38 1.06 0.664 0.60 11.22 218.58 4.37
67.86 17.15 4.10 64.04 1.55 0.643 0.42 9.262 341.27 61.43

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Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Index

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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Index

A Essai de traction directe, 36, 51, 54, 55,


58, 61, 62
Activité d’une argile, 74 Essai de traction indirecte, 36, 42–45,
Argile, 36–38, 44, 49 47, 48
Arrangement des particules, 56 Essai oedométrique, 77
Essais de traction avec déplacement im-
C
posé, 91
Conséquences de dessiccation, 9 Essais de traction avec force imposée, 88
Evaporation, 71
D Extraction, 279
Dessiccation, 8–12, 14, 16–18, 21, 24, 26,
F
27, 32, 33, 37, 51, 55, 56, 68, 77,
78, 81–83, 87, 88, 90, 92, 93, 97, Fissure de dessiccation, 9–14, 16–18, 20,
98, 102, 105–107, 110, 112, 114, 21, 23–25, 27, 32, 33, 112, 114,
118, 120, 123, 124, 126, 127, 129, 118, 120, 123, 124, 126, 127, 129,
132, 136, 139, 141, 142, 145, 146, 132, 136, 139, 141, 142, 145, 146,
149, 152, 154, 159, 165, 195, 196, 149, 152, 154, 159, 195, 196, 199,
199, 216, 217, 219, 220, 225, 227 203, 205, 211, 216, 217, 219, 220,
225, 227
E Fissures bidirectionnelles, 20
Echelle, 126 Fissures unidirectionnelles, 14
Effet de contact, 120
G
Effet de forme, 118, 120
Effet de température, 139, 141, 142 Glissements des terrains, 12, 68, 70
Epaisseur, 136 Granulométrie, 36, 75
Equilibre hydrique, 161
H
Essai brésilien, 42
Essai de flexion quatre points, 44, 45 Humidification-Dessiccation, 146, 149
Essai de flexion trois points, 43, 44 Humidité de l’air, 71
Essai de poinçonnement, 45 Humidité relative, 112, 116, 118, 120,
Essai de poinçonnement (pénétration non- 122, 137, 139, 141
confiné), 45 Hydromécaniques, 9, 68, 152, 201, 219
Essai de Prosimètre, 77
I
Annexe C. Tableaux des données :.
Index

Illites, 36 Résistance à la traction, 14, 31, 36, 42–


indice des vides, 154 45, 48, 49, 51, 52, 54, 55, 58, 61,
Intensité des fissures, 116 62, 64, 65, 85–88, 93, 97, 98, 102,
Intrusion, 278 105–107, 109, 110, 114, 123, 161,
168, 172, 192, 195, 206, 216, 217,
K 225
Kaolinites, 36 Résistance au cisaillement, 47
Rétention d’eau, 56, 76, 80–82, 122, 123,
L 163, 164, 218
Limite de retrait, 76 Reproductibilité, 116, 118
Longueur des fissures, 116
S
M Smectites, 36
Milieu poreux déformable multiphasique, Sol non-saturée, 110
38 Sol quasi-saturée, 109
Succion, 123
P
T
Particule, 36
Perméabilité, 11, 14, 142, 163, 165, 197, Température, 71, 112, 116, 118, 120, 126,
218 137
Pore, 56 Teneur en eau - Dessiccation, 114, 116,
porosimétrie, 277 118, 122–124, 126, 129, 133, 137,
Porosimetrie au mercure, 276 139, 141, 142, 145, 149, 152, 154,
Prédiction du réseau de fissures, 195, 221, 159, 161, 163–165
227, 229
Prosimètre, 77
Prosimètre à intrusion au mercure, 87

R
Réseau de fissures, 11, 14, 27, 29, 30, 32,
33, 51, 68, 78, 86, 114, 116, 118,
122–124, 126, 127, 129, 131–133,
136–139, 142, 145, 147, 149, 151,
152, 154, 159, 161, 168, 169, 194,
195, 197, 200, 202, 203, 205, 216,
220, 221, 225, 227, 229, 232, 233,
237, 238
Réseau de pores connectés, 38
Résistance à la compression, 48

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