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Trabelsi 2014
Trabelsi 2014
Thèse présentée
à l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Tunis
pour l’obtention du diplôme de Doctorat en génie civil
Membres du jury
Président du jury : Mounir BOUASSIDA
Directeur de thèse : Hatem ZENZRI
Co-Directeur de thèse : Mehrez JAMEI
Co-Directeur de thèse : Sebastià OLIVELLA
Rapporteur : Eduardo ALONSO
Rapporteur : Nabil ABOU-BEKR
26 avril 2014.
⃝Houcem
c Trabelsi, 2014
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.
Remerciements
-
C’est parce que je tiens en grande estime tous ceux qui
m’ont écouté, conseillé, critiqué et encadré ; je leur fais
part de toute ma gratitude. A travers ces courtes lignes
je tiens à remercier particulièrement :
-
• Mon directeur de thèse, le Professeur Hatem Zenzri,
parce qu’il a accepté de me superviser et suivre les
détails de l’avancement de mon travail, et pour son
aide et ses précieux conseils.
-
• Mon co-directeur de thèse, Mehrez Jamei, Maître de
conférences, pour m’avoir incité à mener à bien ce
travail, pour son aide, son temps passé pour me guider,
son dévouement et ses précieux conseils.
-
• Madame Houda Guiras, maître assitante, pour avoir
m’aider à initier l’étude expérimentale et pour toute
son aide et ses conseils precieux.
• Tous les membres de l’équipe du Laboratoire de
l’Universitat Politecnica de Catalunya, et en particulier
Sebastià Olivella, Enrique Romero, pour leur aide,
leurs conseils et leur accueil.
-
• Tous les membres du Laboratoire de Génie Civil de
l’ENIT, Nadia, Rahma, Latifa, Bilel, Mohamed Ali,
Khawla, ... pour leur aide et coopération.
-
• Ma famille pour son soutien à la fois moral et
matériel durant toutes mes années d’études .
-
• "Last but not least" ma femme Salma Souissi
(doctorante comme moi) dont je ne n’oublierai pas le
soutien à la fois moral et matériel durant toute la
préparation de ma thèse et surtout durant les moments
difficiles.
-
• Tout le personnel de l’ENIT et toutes les autres
personnes qui ont contribué d’une façon ou d’une
autre, au bon déroulement de mes stages.
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Résumé
L’étude expérimentale, menée sur une argile de la région Béja, est consti-
tuée de deux parties. La première partie est dédiée à des expériences
de dessiccation sur des échantillons de sol avec un contrôle des conditions
aux limites mécaniques et thermo-hydriques. La deuxième partie porte sur
la détermination expérimentale de la résistance à la traction de l’argile. Un
dispositif spécifique a été conçu et réalisé pour la mise en œuvre de ces
essais.
Les résultats des essais de dessiccation montrent que les contraintes qui
mènent à la fissuration sont le résultat des conditions aux limites et de
la naissance d’un gradient hydrique qui génère un changement de volume
corrélé à l’état de saturation de l’argile. Les fissures de dessiccation dans un
sol remanié initialement saturé se produisent dans un domaine de dessicca-
tion où la valeur de la succion est proche du point d’entrée d’air. Au début
de la phase de dessiccation, une grande partie des déformations est irréver-
sible ; des contraintes se développent jusqu’à un niveau critique pour lequel
la résistance à la traction est atteinte. La résistance à la traction dépend
fortement de la succion. Les processus liés à la propagation des fissures et à
la formation de motifs particuliers de fissures, ainsi que les effets de la re-
distribution d’énergie dans l’échantillon après l’initiation de la fissure, sont
discutés.
The desiccation tests show that the crack pattern propagation results
from the boundary conditions in terms of the relative humidity gra-
dient, which induces water evaporation flux. It is also shown that the cracks
occur essentially in a quasi-saturation domain where the suction is close to
the air-entry value.
tensile strength depends on the suction and the water content. Based on
the results of the experimental tests, a new criterion of tensile strength is
determined. This criterion takes into account the evolution of the tensile
strength, occurring during the desiccation process, and the increase of the
suction associated.
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Notations et Symboles
Variables : Désignation
x, α Scalaire (lettre majuscule ou miniscule, caractère règulier ou italique)
λ, x Vecteur (généralement en minuscule, caractère gras)
κ ; Λ, X Tenseur (généralement en majuscule, caractère gras)
VT Volume total
Vs Volume des grains solides
Vv Volume des vides
Vl Volume occupé par la phase eau dans les pores
Va Volume occupé par la phase air dans les pores
n Porosité
e Indice des vides
uw Pression du fluide
ua Pression de l’air
Pa Pression atmosphérique
s Succion
ψ Succion équivalente de la pression interstitielle négative
Sr Degré de saturation
W Teneur en eau
Wi Teneur en eau initiale
γh Densité humide
γd Densité sèche
γs Densité des grains solides
Wl Limite de liquidité (%)
Wp Limite de plasticité (%)
WRe Limite de retrait (%)
Ip Indice de plasticité (%)
Cc Indice de compression
Cs Indice de gonflement
Cu Cohésion apparente (k.P a)
ϕU Angle de frottement apparent (degré)
.
Variables : Désignation
T Température (degré)
Hr Humidité relative (%)
r Paramètre de rétention du sol
q0 Débit d’eau à la surface libre d’eau dans des conditions climatiques
données
i
Mw Masse d’eau initiale dans l’échantillon (g)
r
Mw Masse d’eau de rétention dans l’échantillon à l’équilibre hydrique (g)
ΣF Somme des longueurs des fissures (Cm)
ΣSF Somme des surfaces des fissures (Cm2 )
A Surface de l’échantillon (Cm2 )
NF Nombre des fissures
DF Nombre des fissures par unité de surface
IF Intensité des fissures
LF Longueur des fissures
si Succion initiale
C La cohésion dans le modèle de Mohr-Coulomb
Se Succion du point d’entrée d’air
SLR Succion résiduelle (limite de retrait)
r Paramètre de rétention
Larguer échantillon
λ λ = Longueur échantillon
⃗q Le flux de Darcy ou débit spécifique
⃗i, ⃗j et ⃗k Les vecteur unitaires du repére cartésien
θ La teneur en eau volumique
κ La conductivité hydraulique
u La pression interstitielle
z L’ordonnée selon le sens de la gravité
ψ L’adsorbtion dans le cas du sol non saturé
h = u + z = −ψ + z
Ei Un module d’Young initial (M P a)
d E
dϕ
Variation du module d’Young en fonction de la porosité (M P a)
Emin Un module d’Young minimal (kP a)
ν Coeficient de Poisson
ϕ La porosité du sol
Φ0 Porosité de référence
ϕmin Porosité minimale
ϕref Porosité de référence
n Exposant cohésion-porosité
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
.
Variables : Désignation
Cs (s) Cohésion du sol non saturé
Cϕ (ϕ) Fonction qui peut être vue comme une contrainte de liaison entre les
grains
ε Déformation totale
el
ε Déformation élastique
in
ε Déformation inélastique
C Tenseur de souplesse élastique
αT Coefficient de dilatation thermique volumétrique
αs Coefficient de retrait hydrique volumétrique
I Tenseur d’identité
Γ Paramètre de fluidité
Φ Fonction de contrainte
q Contrainte déviatorique
′
p Contrainte sphérique moins la pression de l’air
m Exposant de contrainte
φ Angle de frottement
Γ0 Viscosité ( s−1 )
A Incrément de cohésion (MPa/ MPa)
B Cohésion initiale (MPa)
P0 Pression mesurée à une certaine température
λ Paramètre de courbure de la courbe de rétention
Srl Degré de saturation résiduel
Sls Saturation maximale
e Indice des vides
e0 Indice des vides initial
hi Hauteur initiale
hs Hauteur de stabilisation
Pl La pression du liquide
Pg La pression du gaz
T Température
ϕ Porosité
b Force volumique
ω Fraction de masse
j Flux de masse total
θ Teneur en masse par volume unitaire de phase, i.e, θ = ρ.ω
E Énergie interne spécifique
ic Flux de chaleur conducteur
Variables : Désignation
jE Flux d’énergie dus au mouvement de masse
θs la masse de solide par unite de volume
js Flux de masse total solide
Sl Degré de saturation de la phase liquide
Sg Degré de saturation de la phase gazeuse
Mw Masse moléculaire de l’eau
R Constante de gaz parfait
Ma Masse moléculaire de l’air
H Constante d’Henry
q Flux advective
k Tenseur de perméabilité intrinsèque
k0 Tenseur de perméabilité intrinséque correspondant à ϕ0
κrα Perméabilité relative
µα Viscosité dynamique
Pα Pression de la phase liquide ou gaz
g Vecteur de gravité
a
il Flux massique non-advective de l’air dans la phase liquide
a
Dl Tenseur de dispersion
τ Tortuosité
′
Dl Tenseur de dispersion mécanique
a
Dm Coefficient de diffusion moléculaire de l’air dans la phase liquide
λ Conductivité thermique
Sl
λsat Conductivité thermique du sol saturée
Sl
λdry Conductivité thermique du sol sec
cs Chaleur spécifique de la phase solide
e
ε Déformation élastique
p
ε Déformation plastique
e
dε Incrément de déformation élastique
p
dε Incrément de déformation plastique
e
εv Déformation volumique élastique
e
dεv Incrément de déformations volumiques élastique
p
εv Déformation volumique plastique
p
dεv Incrément de déformations volumiques plastiques
I Tenseur d’Identité
D Tenseur élastoplastique
h Vecteur qui tient en compte de l’effet du changement de succion sur
les déformation totales
Variables : Désignation
θ Angle de Lode
⋆
p0 Pression de préconsolidation apparente sous une succion nulle
pc Pression de référence
λ(s) Pente de compression vierge à la succion s
κi0 Pente élastique de la courbe de compressibilité
r Paramètre lié à la rigidité du sol quant la succion tend vers l’infini
β Paramètre qui contrôle le taux d’augmentation de la rigidité avec la
succion
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Table des matières
Introduction générale 1
Conclusion (partie I) 64
Bibliographie 239
Bibliographie 251
Annexes 263
Acronymes 265
Index 288
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Introduction générale
De nombreux ouvrages peuvent être affectés par les désordres ou les instabilités
induits par les phénomènes de retrait et de gonflement. En effet, les argiles gonflantes
développent des contraintes qui se transmettent à l’ouvrage (cas des fondations par
exemple) et entrainent à leur tour des déformations (souvent non réversibles) pouvant
INTRODUCTION.
conduire à des fissures dans les éléments structuraux de l’ouvrage. Le retrait engendre
aussi des déformations irréversibles qui peuvent être à l’origine de dommages dans l’ou-
vrage. Dans les argiles actives, le retrait et le gonflement sont souvent alternés et se
déroulent en cycles répétitifs conduisant à la "fatigue" du sol. Pour le cas du retrait,
les tassements différentiels et la "fatigue" du sol affectent souvent le bâti individuel (ou
d’une manière générale les ouvrages " légers ", le réseau d’eau potable ou d’assainisse-
ment, la voirie et les talus, ...). Pour les bâtiments, par exemple les assureurs dans des
pays comme la France, classent l’effet des cycles retrait-gonflement comme risque natu-
rel. Le coût annuel des dégâts liés à la sécheresse géotechnique se trouve très supérieur
à celui d’autres catastrophes naturelles (Tessier et al., 2006).
Les phénomènes de retrait et de fissuration des sols argileux sont associés à des pé-
riodes prolongées de sécheresse, à une forte exploitation d’eau souterraine, à la présence
d’arbres de haute demande hydrique, etc. En effet, lorsque la couche d’argile active se
trouve sollicitée par des cycles de sècheresse, les déformations qui naissent par retrait
se trouvent empêchées intégralement ou partiellement, ce qui engendre des contraintes
de traction, qui peuvent dépasser la résistance à la traction. Ainsi, comme conséquence
à cela, des fissures se créent et se propagent selon des directions "privilégiées". A titre
d’exemple, dans le nord-occidental de la ville de Bogotà en Colombie, des fissures à la
surface sont apparus il y’a 27 ans. La taille et la densité de ces fissures augmentent
progressivement avec une accélération importante durant la dernière décennie. Des en-
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
INTRODUCTION.
Par ailleurs, au nord de la Tunisie, plus de 75% de terrains agricoles sont couverts
par des argiles actives, et caractérisés par plusieurs cas de glissements de surface. Pour
ces raisons, on a choisit dans ce travail une argile du site de Tibar dans la région de
Béja (au nord ouest de la Tunisie) qui est essentiellement une zone agricole, mais qui
connait une évolution urbaine. Le climat dans cette région est humide en hiver et très
sec en été, ce qui engendre un gradient hydrique important, conduisant à un potentiel
de retrait conséquent. En outre, l’exploitation de la nappe phréatique pour l’irrigation
devient de plus en plus intense, ce qui peut engendrer des fissures similaires à celles
de la ville de Bogotà. Quant à l’origine des fissures par dessiccation, on peut avancer
que celles-ci se produisent quand le sol tend à se contracter suite à une réduction
de l’humidité, et le critère de résistance est violé principalement par des sollicitations
en traction. Ce mécanisme peut paraître simple, mais il est assez complexe quand il
s’agit de formuler un modèle général qui permet de prédire le processus en termes de
conditions de naissance d’une fissure, de sa direction et de la zone de sa propagation et
bien évidemment de ses caractéristiques géométriques (profondeur, épaisseur et angle
de bifurcation en interaction avec d’autres fissures ...).
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
INTRODUCTION.
fissuration par dessiccation est actif (le début et la fin du développement des fissures).
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
INTRODUCTION.
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Partie I : Etude Bibliographique
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1
Sommaire
1.1 Les effets néfastes de la dessiccation des argiles . . . . . . 9
1.2 Fissuration par dessiccation : essais et modélisation . . . 14
1.2.1 Fissures unidirectionnelles (Lecocq et Vandewalle, 2003) . . 14
1.2.2 Fissures bidirectionnelles Vogel et al. (2005a) . . . . . . . . . 20
1.2.3 Aperçu sur la modélisation de Vogel et al. (2005b) . . . . . . 25
1.2.4 Aperçu sur la modélisation de Sima et al. (2013) . . . . . . . 31
1.2.5 Mesure de la profondeur des fissures : . . . . . . . . . . . . . 33
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.1. LES EFFETS NÉFASTES DE LA DESSICCATION DES ARGILES
Les fissures par dessiccation dans les noyaux des barrages et les talus peuvent
conduire à la dégradation globale de ces ouvrages. En outre Morris et al. (1992); Ye-
siller et al. (2000) et Terzaghi et al. (1996) mentionnent que la présence de fissures par
dessiccation peut rendre le sol fortement compressible au point d’affecter la stabilité
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.1. LES EFFETS NÉFASTES DE LA DESSICCATION DES ARGILES
Le processus de dessiccation peut aussi être une cause d’affaissement pouvant en-
gendrer de graves conséquences dans les périodes de sécheresse et peut être la cause de
dommages dans des bâtiments sous climat aride, mais aussi dans les pays européens avec
climat tempéré. L’évaporation est bloquée à la surface des sols situés sous les bâtiments
et la teneur en eau de ces sols varie légèrement tout au long de l’année. Toutefois, près
de la façade du bâtiment, le gradient hydrique augmente pendant une période de séche-
resse. Cela conduit à des tassements différentiels qui se concentrent près des murs et des
coins de la construction, comme indiqué dans la figure (1.1) représentant une maison
ruinée et basculée vers la contre pente dans le gouvernorat de Jendouba. Pendant le re-
tour de la période humide, ces fissures et même les microfissures constituent un chemin
d’écoulement d’eau et par la suite, une cause de glissement de terrain. Le phénomène
est amplifié lorsque la construction est bâtie sur une pente, lorsque les fondations sont
superficielles et lorsqu’un sous-sol existe sous une partie de la construction.
a) b) c)
Figure 1.1 – Maison ruinée et basculée vers la contre pente dans le gouvernorat de
Jendouba (année 2007)
Les conséquences sur le bâtiment sont principalement les fissures des façades souvent
en diagonale, et l’initiation des fissures a lieu à côté des ouvertures (figures 1.1.a, 1.1.b
et 1.1.c) conduisant à la séparation des blocs de construction et la délocalisation du
dallage et la rupture des tuyaux. Ces dommages ont été classés dans les catastrophes
naturelles en France et ils deviennent de plus en plus importants en Tunisie à cause de
la croissance démographique, et l’augmentation de la température moyenne annuelle.
Les couches d’argile peuvent être utilisées comme des barrières contre la contamina-
tion des eaux souterraines, en profitant de la faible conductivité hydraulique de l’argile.
Si la fissuration se produit, la perméabilité du matériau de revêtement peut passer de
10−9 m.s−1 pour un sol fin et intact à 10−6 m.s−1 pour le même matériau après fissuration
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.1. LES EFFETS NÉFASTES DE LA DESSICCATION DES ARGILES
À l’heure actuelle, dans certains pays, les programmes de stockage des déchets nu-
cléaires prévoient un stockage géologique de bidons contenant des déchets nucléaires
générant de la chaleur. Ces bidons sont enfouis dans les galeries souterraines. Ces tun-
nels sont remplis avec un sol compacté. La conception générale du stockage géologique
s’appuie sur le concept de multi-barrières. Les barrières de faible perméabilité sont
construites successivement. Dans le concept de dépôt géologique profond, les fissures
peuvent également présenter une menace potentielle, affectant l’excavation dans le sol
autour d’une galerie souterraine. Une zone de fissures peut se former dans l’argile. Cela
a été observé dans les deux galeries de test profond de 250m percées dans du schiste
à Toumemire (Sud de la France) (Ramambasoa et al., 2000). Quelques semaines après
l’excavation, des fissures profondes de quelques décimètres sont apparues à la surface
des galeries, formant un réseau de fissures régulièrement espacées de 20cm en moyenne
(figure 1.2).
Figure 1.2 – Fissure de dessiccation, Tournemire, dans une zone de stockage souterrain
de déchets nucléaires, France (Péron, 2008a; M’Jahad, 2012)
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.1. LES EFFETS NÉFASTES DE LA DESSICCATION DES ARGILES
Morris et al. (1992) et Abu-Hejleh et Znidarcic (1995) signalent une autre situation
où les fissures par dessiccation sont préoccupantes : au cours des processus d’exploitation
minière par dragage, une grande quantité de terre cuite peut être déposée dans les
installations d’élimination qui sont directement exposées à l’air.
Les fissures ont aussi un impact sur le transport de gaz, l’humidité et les nutriments
aux racines des plantes (Hillel et Rosenzweig., 1989). Cette situation illustre le vaste
domaine de la physique du sol et de l’agriculture, où les processus de dessiccation sont
aussi importants.
a)
b)
Figure 1.3 – a) Poteau électrique penché sous l’effet du glissement sur la pente (Béja),
b)Dégât d’un effondrement de terrain sur une route (Siliana)
Les désordres dont l’origine est liée à la dessiccation et au retrait des argiles, sont
illustrés à travers des exemples de structures et ouvrages déstabilisés. Au niveau des
escarpements, quelques poteaux électriques penchés sous l’effet du glissement sur la
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.1. LES EFFETS NÉFASTES DE LA DESSICCATION DES ARGILES
pente, à priori provoqué par des mouvement de terrain par retrait avec de la dessiccation
(figure 1.3).
Ces fissures provoquent des dommages dans les routes de la zone, et affectent l’utili-
sation des terres parce qu’ils rendent dangereux le transit des personnes et des animaux
et réduisent le secteur cultivable. Dans la zone urbaine, qui a des caractéristiques géo-
logiques semblables à celle de la zone rurale, le problème est moins grave. Toutefois, on
observe dans beaucoup de sols superficiels la présence de petites fissurations qui sont
dues à la dessiccation superficielle des terrains.
Figure 1.4 – Une fissure de 1.5Km de longueur s’ouvre dans le sud de l’espagne.
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2. FISSURATION PAR DESSICCATION : ESSAIS ET MODÉLISATION
La naissance des fissures par dessiccation se produit lorsque les forces de traction
qui s’opposent au retrait dépassent la résistance à la traction du sol. Ce mécanisme,
simple en apparence, conduit à de nombreuses questions concernant l’initiation et la
propagation des réseaux de fissures et les changements radicaux dans les propriétés
du sol comme la perméabilité, la compressibilité et la résistance. Plusieurs travaux ont
tenté d’expliquer les phénomènes de fissuration dans les sols, (Lachenbruch, 1961a; Tow-
ner, 1987; Abu-Hejleh et Znidarcic, 1995; Ayad et al., 1997; Konrad et Ayad, 1997b,a;
Groisman et Kaplan, 1994).
Pour étudier les aspects dynamiques de l’ouverture des fissures qui se produit dans
les argiles par le phénomène de retrait dû à la dessiccation, quelques essais unidirec-
tionnels ont été réalisés (Kodikara et al., 2000; Lecocq et Vandewalle, 2003; Mbemba,
2010; Amarasiri et al., 2011). Lecocq et Vandewalle (2003) ont réalisé une étude expéri-
mentale sur une lame mince d’argile de faible largeur. Ils ont employé une longue ligne
étroite d’argile afin d’obtenir des fissures seulement dans la direction perpendiculaire à
la ligne. Les ruptures divisent la ligne d’argile en petits segments (figure 1.5).
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.1 Fissures unidirectionnelles (Lecocq et Vandewalle, 2003)
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.1 Fissures unidirectionnelles (Lecocq et Vandewalle, 2003)
Lecocq et Vandewalle (2003), ont mis l’argile saturée, caractérisée par un fort ré-
trécissement lors de la dessiccation (argile de Tournai, Belgique), sur une plaque de
verre horizontale avec les dimensions suivantes : " l = 7mm; L = 200mm; H = 5mm
". L’échantillon est en contact avec le verre sur sa face inférieure ; les autres faces sont
en contact direct avec l’air. L’échantillon a été laissé pour sécher. Des photos ont été
prises toutes les 2 minutes, et cela pendant quelques heures avec un appareil placé à 30
cm au-dessus de l’échantillon. Comme indiqué dans la figure (1.5) et pour mieux voir
les fissures dans l’argile ils ont eu recours à un éclairage latéral.
Un essai similaire a été fait par Costa et Kodikara (2008) et la variation du résau
des fissures avec des pas de temps constants est présentée dans la figure (1.6). Ávila
et al. (2013) présentent un autre type d’essai undimensionnel mais en utilisant un moule
ayant une forme en I conçu par Ávila (2004). Ils présentent trois échantillons soumis à
des conditions de dessiccation et montrent que les fissures ont le même comportement
pour les trois essais (figure 1.7.a). Ils expliquent le comportement par la concentration
des contraintes dans les zones fissurées (figure 1.7.b).
20
20
40
35
10
Forces de réactions
c b k j
Forces d'actions
a l
1 2 3
f g
Parois de reaction
d e h i
Fissure tertiaire
Fissure primaire
a) b) Fissure secondaire
Figure 1.7 – Trois échantillons dans un cycle de dessiccation présentés par Ávila et al.
(2013).
La figure (1.8) représente la dynamique des fissures pour 700 minutes. Les fissures
sont numérotées selon leur ordre d’apparition. L’apparition et l’évolution des fissures
peuvent être vues sur le diagramme de la figure (1.9). Chaque courbe représente l’évo-
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.1 Fissures unidirectionnelles (Lecocq et Vandewalle, 2003)
a) b)
lution d’une fissure seule et la courbe en gras représente le cumul de toutes les fissures.
Les principales observations qui peuvent être faites à partir de ce graphe sont :
– Le taux d’ouverture cumulé pour toutes les fissures est presque constant (20µm/min)
pendant la période de dessiccation de l’argile, puis il disparaît progressivement.
Le taux d’ouverture cumulé de toutes les fissures est équivalent au taux de retrait
de l’argile dans la partie d’observation.
– Toutes les fissures montrent approximativement le même comportement à travers
la même cinétique. Les taux d’ouverture diminuent progressivement de la valeur
maximale initiale (quand la première fissure apparaît) jusqu’à s’annuler quand
l’argile commence à être sèche.
– Une nouvelle fissure apparaît en moyenne toutes les 50mn.
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.1 Fissures unidirectionnelles (Lecocq et Vandewalle, 2003)
F = α.V (1.1)
F =T (1.2)
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Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.1 Fissures unidirectionnelles (Lecocq et Vandewalle, 2003)
Les auteurs supposent que l’effort de tension dans l’échantillon argileux "unidi-
rectionnel" suit une loi élastique linéaire :
x(t) = x∞ (1 − e− α (t−t0 ) )
k
(1.5)
Avec :
– m : Numéro de la fissure
– t : Temps
La somme représentée dans la figure (1.12) considère seulement les valeurs posi-
tives de l’ouverture de fissure. Ces résultats sont semblables à ceux présentés dans
la figure (1.9).
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.2 Fissures bidirectionnelles Vogel et al. (2005a)
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Interaction entre les fissures : Les fissures, apparaissent et se propagent d’une ma-
nière dépendante les unes des autres. La figure (1.12) montre l’influence, de l’ap-
parition d’une nouvelle fissure sur une fissure existante et sur le taux d’ouverture
de la fissure existante (une fissure commence à se stabiliser lorsque une nouvelle
fissure voisine commence à ce propager). Dès que la deuxième fissure apparaîtra,
le taux d’ouverture de la première fissure décroit et atteint presque la moitié de
la valeur initiale. Un cas semblable d’influence peut être vu dans les figures (1.8
et 1.9) entre la fissure 1 et les fissures 3 et 4 qui apparaissent de chaque côté.
Nous présentons ici l’expérience de Vogel et al. (2005a) menée sur deux mélanges
de sable et de bentonite désignés SB1 : 1 et SB5 : 1. Le sable et la bentonite ont
été mélangés avec de l’eau en utilisant un mélangeur pour obtenir une pâte avec une
homogénéité optimale. La teneur en eau était 70% pour SB1 : 1 et 160% pour SB5 : 1.
Les mélanges ont été distribués sur des plaques de verre. La couche d’argile avait une
épaisseur constante de 5mm. La surface a été uniformément éclairée avec la lumière
oblique de quatre lampes d’halogène, et un appareil-photo numérique a été installé
pour enregistrer la surface pendant la dessiccation à intervalles de temps fixes (20mn).
Les deux expériences ont été effectuées successivement en utilisant la même installation
expérimentale et les mêmes conditions pour la dessiccation en termes de température
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Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.2 Fissures bidirectionnelles Vogel et al. (2005a)
et l’humidité relative. Les fissures obtenues après dessiccation complète sont présentées
dans la figure (1.13). Dans cette figure, seulement la partie centrale de 20/20 centimètre
est présentée. La résolution des images numériques est de 2pixels/1mm.
Figure 1.13 – Réseau de fissures après la dessiccation des mélanges du sable (S) et
de la bentonite (B), SB1 : 1 (à gauche) et SB5 : 1 (à droite), dans une section carrée
de côté 20cm. La partie cadrée de SB1 : 1 est employée dans les figures suivantes pour
illustrer les différentes analyses. (Vogel et al., 2005a)
Dans la figure (1.13) le contraste dans le niveau de gris entre les fissures et les
agrégats était suffisamment élevé, de sorte que les images numériques obtenues peuvent
être segmentées en séparant les fissures et les agrégats en utilisant un seuil de gris
simple. Les valeurs grises étaient localement différentes en raison de la dessiccation non-
uniforme de l’argile à cause de la circulation d’air dans les fissures pendant l’expérience.
Pour la segmentation de chaque image i, Vogel et al. (2005a) ont employé l’image
segmentée de l’étape précédente i − 1. Une fois qu’une fissure était détectée en un point
donné, ce point est attribué au réseau de fissures également dans les images suivantes.
Les fissures apparaissent dans quelques endroits, et commencent à se propager. À partir
d’une certaine longueur, la fissure se propage en se partageant en deux, généralement
sous un angle de 120˚. En outre, si une fissure en propagation rencontre une fissure
existante elle change de direction de façon à la rejoindre sous un angle de 90˚(figure 1.14
et 1.15).
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.2 Fissures bidirectionnelles Vogel et al. (2005a)
Figure 1.14 – Différentes étapes de formation des fissures pendant la dessiccation dans
la section carrée de SB1 :1
Mesures géométriques
Pour comparer des images de tailles différentes, on rapporte les nombres de Min-
kowski à la taille de l’image pour obtenir des densités de Minkowski.
Mk (X)
mk (X) = (1.10)
Ω
Angles de bifurcation : Les angles de bifurcation constituent une caractéristique
d’un réseau de fissures. Les configurations de base sont montrées dans la fi-
gure (1.15), où les Pixels de fissures sont marqués, les Pixels de matrice sont
indiqués par un cercle, et les Pixels qui ne sont pas appropriés sont vides. Le
Pixel central a été enlevé. Ceci a été fait dans un processus itératif jusqu’à ce
qu’aucun Pixel superflu ne soit présent. De cette façon, des couches successives
sont enlevées, de telle façon que le squelette se forme au centre de la structure.
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.2 Fissures bidirectionnelles Vogel et al. (2005a)
De ce fait, les points de branchement apparaissent avec des angles bien définis
(figure 1.15). Les points de branchement sont définis comme des Pixels qui ont
plus de deux voisins. De ce fait, seuls les quatre voisins directs de chaque Pixel
sont considérés. L’angle de la bifurcation a été mesuré après placement d’un cadre
de 7pixels centrés au point de branchement. Les angles pris en considération sont
compris entre 0˚ et 180˚. Ils sont divisés en 12 classes correspondant au nombre
d’angles qui peuvent être définis dans une grille de Pixels. Ceci constitue des
classes ayant une largeur de 15˚.
Pour les deux expériences SB1 : 1 et SB5 : 1 Vogel et al. (2005a) ont constaté
que le rétrécissement diminue lorsque le pourcentage d’argile diminue. Cela signifie que
la densité de surface des fissures à l’état final diminue lorsque le pourcentage d’argile
diminue. En outre, la dynamique des fissures n’est pas la même pour les deux échan-
tillons, SB1 : 1 commence à se rétrécir avant SB5 : 1. La vitesse de rétrécissement pour
SB1 : 1 est plus importante que celle de l’échantillon SB5 : 1. Le même phénomène est
constaté pour la densité des longueurs.
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.2 Fissures bidirectionnelles Vogel et al. (2005a)
Figure 1.16 – Evolution de la densité des fissures et longueur des fissures en fonction
du temps.
Figure 1.17 – Distribution des angles de bifurcation après sept intervalles de temps
SB1 :1 (à gauche) et SB5 :1 (à droite)
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Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.3 Aperçu sur la modélisation de Vogel et al. (2005b)
Figure 1.18 – Croquis du raccordement de deux nœuds aux points par un ressort de
raideur K et de longueur initiale λ
Le modèle est dèdié à une couche d’argile mince et rectangulaire dans la quelle la
formation des fissures est due au retrait lent de l’argile en raison de l’évaporation de
l’eau. La période caractéristique de l’évaporation est supposée assez longue pour éviter
les gradients de teneur en eau dans la couche mince. La couche d’argile est modélisée
par un réseau triangulaire bidimensionnel de ressorts élastiques. Chaque nœud est relié
à ses six voisins, par des ressorts de raideur K et de longueur initiale λ, (Figure : 1.18).
Par conséquent, la déformation axiale dans le ressort reliant les deux nœuds est donnée
par :
|Xi − Xj |
εij = −1 (1.11)
λ
La force totale agissant sur un nœud i est :
∑
6
Xi − Xj
Fi = Kij [|Xi − Xj | − λ] (1.12)
i=1 |Xi − Xj |
L’énergie élastique totale de chaque nœud est donnée par la formule suivante :
1∑ 6
Ei = Kij [|Xi − Xj | − λ]2 (1.13)
2 i=1
La dessiccation est simulée par une réduction incrémentale de la longueur des res-
sorts relâchés λ en partant de la valeur λ = |xi − xj | = 1 qui est la distance entre les
nœuds dans le treillis initial et dans un système d’unités arbitraires. Si la déformation
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.3 Aperçu sur la modélisation de Vogel et al. (2005b)
εij dans un ressort dépasse une déformation critique εbij le ressort casse et les nœuds se
déplacent pour occuper une nouvelle position à énergie minimale (Equation : 1.13). Les
nouvelles positions des nœuds sont obtenus en imposant la condition (1.14) :
Fi = 0 ∀i (1.14)
Une fois qu’un nœud est déplacé après la rupture d’un ou plusieurs ressorts associés,
il s’effectue une redistribution d’énergie aux nœuds adjacents. Le treillis entier tend
vers un nouvel état d’énergie minimale. À chaque itération ∆t seuls les nœuds où un
ou plusieurs ressorts associés sont cassés, sont considérés. Cette relaxation itérative du
treillis présente une autre caractéristique de ce modèle qui définit le nombre d’itérations
exécutées chaque fois qu’un ressort est cassé.
Figure 1.19 – L’organigramme du modèle (gauche), un exemple d’un treillis après les
premiers ressorts cassés
L’organigramme de base du modèle est donné dans la figure (1.19) avec un exemple
de treilli contenant une fissure. Pour présenter le phénomène aléatoire de l’apparition
des fissures dans une argile, Vogel et al. (2005b) introduisent une distribution des seuils
de déformation critique εbij . La propagation d’une fissure individuelle peut rencontrer
"de la résistance" de la part d’un ou plusieurs ressorts, par la suite elle va changer de
direction pour s’orienter vers le ressort de faible résistance en tension. Un angle de
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.3 Aperçu sur la modélisation de Vogel et al. (2005b)
120˚est le plus susceptible d’avoir lieu. Ceci constitue aussi une propriété du réseau de
fissures obtenu par le modèle de Vogel.
Les ressorts sont relâchés dans la direction perpendiculaire à la fissure. Par contre
ils sont tendus lorsqu’ils sont disposés parallèlement. En conséquence, si une fissure
s’initie et approche une fissure existante, une coalescence des deux fissures à 90˚ est
la plus probable. Ceci reproduit une troisième propriété qui est fréquemment observée
dans la dynamique des fissures. Enfin, on peut dire que ce modèle peut reproduire la
formation d’un réseau de fissures, mais il reste un modèle rhéologique limité par le fait
qu’il n’intègre pas les phénomènes physiques qui sont complexes et qui sont en réalité
à l’origine de la dessiccation et donc de la fissuration.
Figure 1.20 – Différentes étapes de formation dans le modèle de fissure. Les valeurs
grises sont proportionnelles à l’énergie des ressorts, les fissures sont représentées en noir.
Des valeurs grises plus lumineuses représentent un effort plus élevé (Vogel et al., 2005b).
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Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.3 Aperçu sur la modélisation de Vogel et al. (2005b)
Dans la suite on présente la réponse du modèle de Vogel et al. (2005b) pour différents
paramètres. En effet, en fixant le taux de déformation R à 0.25, on représente dans la
figure (1.21) différents résultats de simulation pour plusieurs valeurs d’hétérogénéité,
de frottement et d’intensité de relaxation (Vogel et al., 2005b).
La dynamique des fissures est aussi annalysée en utilisant les propriétés géométriques
définies les nombres de Minkowski. Ces nombres comportent la densité de surface AA =
[L2 L−2 ], et la densité de longueur LA = [L.L−2 ]. En fait, ces densités de Minkowski
sont exprimées en unités arbitraires de longueur qui pourraient être liées à la taille du
Pixel des images. Toutes les densités de Minkowski sont définies en fonction du temps
pendant la formation de fissure.
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.3 Aperçu sur la modélisation de Vogel et al. (2005b)
Effet de l’hétérogénéité
Comme montré dans la figure (1.21), le réseau de fissures devient plus irrégulier
avec l’augmentation de l’hétérogénéité. Les hétérogénéités locales font augmenter, la
probabilité de changement de direction pour une fissure. Dans ce cas, il y a un nombre
croissant de ressorts qui cassent simulant ainsi le nombre important de petites fissures
isolées.
Dans la figure (1.22) la formation des fissures commence pour une hétérogénéité plus
élevée, une fois que la longueur du ressort correspondant dépasse une valeur critique.
Cet effet caractéristique de l’hétérogénéité peut être vu à travers la dynamique des
fissures. En effet, le nombre d’Euler aussi bien que les densités de longueur reflètent le
nombre croissant de fissures isolées avec l’augmentation de l’hétérogénéité.
L’apparition d’un grand nombre de fissures isolées, comme on peut l’obtenir pourrait
être une hétérogénéité élevée, n’est pas assez rapportée dans la littérature et le modèle de
Vogel ne la reproduit pas non plus. Ceci constitue encore une limitation de ce modèle.
La répartition spatiale du réseau de fissures est contrainte par la distance entre les
nœuds qui est de l’ordre de 1/10 à 1/100 de la taille des agrégats. Cependant, pour les
argiles, le rapport entre la taille des particules et la taille des agrégats est en général
très petit de sorte que les différentes fissures "microscopiques", qui apparaissent dans
les particules ne peuvent pas être détectées.
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Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.3 Aperçu sur la modélisation de Vogel et al. (2005b)
Effet du frottement
La figure (1.23) montre que la largeur des fissures (par le biais de la densité surfa-
cique) et la taille des agrégats (figure 2.9) diminuent avec l’augmentation du frottement.
Ceci est à priori prévisible puisque le frottement bloque ou réduit les déplacements des
nœuds en limitant ainsi la largeur des fissures. Par conséquent, les fissures se propagent
plus au niveau des agrégats.
Les densités de surface et de longueur qui croient avec l’énergie libérée des ressorts,
croient aussi en fonction du frottement. Toutefois, le nombre d’Euler prouve que les
premières fissures apparaissent pour une même énergie critique. Le nombre d’Euler
indique aussi que le nombre de fissures isolées augmente lorsque la valeur du frottement
augmente.
Angles de bifurcation
Une des caractéristiques d’un réseau de fissures est aussi la distribution des angles.
Vogel et al. (2005b) définissent 12 classes entre 0˚ et 180˚ en attribuant une fréquence
relative à chaque classe (figure 1.24). Cette distribution de fréquences qui est presque
la même pour toutes les simulations présente un maximum dominant autour de 120˚
et un deuxième maximum autour de 90˚. Ce dernier, dans l’ensemble de simulations
effectuées, est bien clair pour le plus grand coefficient de frottement. Les fissures isolées
rejoignent les fissures existantes généralement sous un angle de 90˚. Cette distribution
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Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.4 Aperçu sur la modélisation de Sima et al. (2013)
de fréquences a été trouvée par Vogel et al. (2005b) pour différents mélanges de sable
et de bentonite. Il convient de noter que la géométrie en treillis des ressorts favorise la
formation des bifurcations sous un angle de 120˚.
La fissuration pour une couche d’argile à été simulée par Sima et al. (2013) en
utilisant un code (PFC3D, Méthode des Eléments Discrets "DEM"). Sima et al. (2013)
considèrent dans cette étude que :
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.4 Aperçu sur la modélisation de Sima et al. (2013)
t
R = R0 exp(−α ) (1.15)
τ
Avec :
– t : Temps
– R : Rayon des sphères au cours du temps.
– R0 : Rayon des sphères pour t = 0.
– α : Paramètre du matériau.
– τ Durée totale de l’expérience.
Les résultats expérimentaux de Tang et al. (2011) cité par Sima et al. (2013) portent
sur la variation de la teneur en eau et du débit hydrique en fonction du temps (figure
1.25) pour deux argiles plastiques (S1 et S2 ) avec une teneur en eau initiale aux voisinage
de 115%. Ces résultats seront comparés à nos résultats expérimentaux.
La figure (1.26 a) ) présente la simulation des fissures par DEM dans différentes
étapes, indiquées par les teneurs en eau correspondantes. Dans la figure (1.26.b ) Sima
et al. (2013) comparent l’évolution expérimentale et numérique des surfaces et longueurs
des fissures en fonction de la teneur en eau.
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.5 Mesure de la profondeur des fissures :
'&! "
'!$ "
Figure 1.26 – L’évolution du réseau des fissures en fonction de la teneur en eau pendant
un chemain de dessiccation Sima et al. (2013)
.
La figure (1.27.a) définit la surface des fissures en profondeur, ainsi que la surface des
tassements. La figure (1.27.b) présente une section sur la quelle Marcelo et al. (2013)
mesure la surface du tassement et la surface de chaque fissure au cours du temps.
La figure (1.28) présente la variation de la surface de chaque fissure, la variation du
tassement et la surface de retrait total au cours du temps.
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Chapitre 1. Dessiccation des argiles : retrait et fissures.
1.2.5 Mesure de la profondeur des fissures :
Depth
Gap Crack 1
Crack 3 Crack 2
a)
16
12
Elevation (mm)
8 Time (hours)
0
2
7
4 13
21
24
0
-60 -40 -20 0 20 40 60
b) Y distance to the centre (mm)
Figure 1.27 – Mesure de la variation des surfaces des fissures en utilisant un appareil
de profil lazer 2D Marcelo et al. (2013). a) Surface des fissures en profondeur, ainsi que
la surface des tassements ; b) Variation des profondeurs des fissures au cours du temps
(Marcelo et al., 2013).
400
Shrinkage
Section ( x=46.398)
Total
Settlement
Total crack
Crack 1
300 Crack 2
Crack 3
Area change (mm2)
Gap
200
100
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26
Elapsed Time (hours)
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 2
Sommaire
2.1 Rappel des processus physiques de la dessiccation . . . . 37
2.1.1 Evaporation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
2.1.2 Le degré de saturation d’un sol . . . . . . . . . . . . . . . . 38
2.1.3 La succion dans le sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
2.2 Essais de traction indirecte . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
2.2.1 Essai brésilien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
2.2.2 Essai de flexion trois points . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
2.2.3 Essai de flexion quatre points . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
2.2.4 Essai de poinçonnement (pénétration non-confinée) . . . . . . 45
2.2.5 Détermination indirecte de la résistance à la traction à partir
de la résistance au cisaillement . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
2.2.6 Détermination indirecte à partir de la résistance à la compres-
sion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
2.2.7 Effet de la teneur en eau sur les caractéristiques mécaniques
de l’argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
2.3 Essais de traction directe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
2.3.1 Essai de traction directe avec différentes densités sèches . . . 52
2.3.2 Effet de la teneur en eau sur la résistance à la traction . . . . 54
2.3.3 Effet de la dessiccation sur la résistance à la traction . . . . . 55
2.3.4 Effet de la densité sèche sur la résistance à la traction . . . . 58
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.1. RAPPEL DES PROCESSUS PHYSIQUES DE LA DESSICCATION
Cette section a pour but de décrire les processus physiques associés au phénomène
de dessiccation.
2.1.1 Evaporation
– Humidité relative faible : Lorsque l’humidité relative est faible, l’air est loin d’être
saturé en vapeur d’eau. Dans ce cas, l’eau occluse dans l’argile est responsable
de l’augmentation de l’humidité relative de l’air par évaporation. Dans le cas
contraire, quand il s’agit d’une forte humidité relative, le phénomène d’évapora-
tion diminue et le phénomène de dessiccation devient lent jusqu’à s’annuler ; dans
ce cas il s’agit d’une humidité relative d’équilibre.
– Vent fort : On sait que les argiles sèchent beaucoup plus rapidement lorsqu’il y
a un vent relativement fort. Cela est dû au fait que la mince couche d’air qui
se trouve autour de la couche d’argile devient éventuellement saturée de vapeur
d’eau à cause de l’évaporation. À mesure que l’air se rapproche de la saturation,
l’évaporation diminue. Le vent chasse constamment la mince couche d’air à la
surface et la remplace. La nouvelle couche d’air contient moins de vapeur d’eau
et permet une évaporation plus importante.
– Grande surface d’eau : Une grande surface d’eau facilite l’évaporation, car dans
ce cas, un plus grand nombre de molécules d’eau ont la possibilité de se détacher
de la masse d’eau.
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.1.2 Le degré de saturation d’un sol
Le sol est constitué de trois phases : une phase solide, une phase liquide et une phase
gazeuse. La phase solide est constituée essentiellement de minéraux comme le sable et
l’argile. La phase liquide peut être de l’eau, et généralement contient de l’air dissous. La
phase de gaz est constituée de deux constituants, l’air sec et la vapeur. L’arrangement
des particules solides constitue le squelette poreux, qui est déformable. Les espaces vides
occupent un volume Vv . Le squelette solide occupe un volume Vs et forme un réseau
de pores connectés. Les phases liquides et gaz occupent ces pores connectés et peuvent
être échangées avec le milieu extérieur. Le sol est donc un milieu poreux déformable
multiphasique.
Dans un sol qui possède un volume total VT , un volume des grains secs Vs et un
volume des vides Vv , la porosité n et l’indice de vide e sont définis par :
Vv
n= (2.1)
VT
Vv
e= (2.2)
Vs
Le degré de saturation Sr de la phase liquide est défini comme suit :
Vl
Sr = (2.3)
Vv
où Vl représente le volume occupé par la phase eau dans les pores. Le degré de satu-
ration de la phase eau est appelé le degré de saturation du sol. Pour un sol donné, la
capacité de rétention de l’eau diffère d’un sol à l’autre essentiellement en fonction de sa
granulométrie (figure 2.1).
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.1.3 La succion dans le sol
Figure 2.1 – Teneur en eau d’un sol en fonction de sa hauteur par rapport à la nappe
phréatique, schématisation d’après (NING et WILLIAM, 2004)
Table 2.1 – Relation entre la taille des pores et la succion nécessaire pour les vider de
leur eau (Rowell, 1994)
Taille des pores Succion
(µm) (KP a)
20000 0, 015
4000 0, 075
300 1
60 − 30 5 − 10
2 150
0, 2 1500
0, 003 100000
Domaine 2 : Sr < 1 et se < s, La phase gazeuse est continue. La phase eau, initiale-
ment continue, devient discontinue quand le degré de saturation diminue.
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Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.1.3 La succion dans le sol
uw1 u w1
g
r1 r2 r3
d
Ts Ts
h1 uw 2 uw 2
α
h2 ua
uw 3 uw 3
h3 uw = 0 uw
hc
uw
Cr
uw0
ua
ate
Water (+
Figure 2.2 – Montée d’eau à l’équilibre hydrique dans des tubes capillaires de différents
diamètres (NING et WILLIAM, 2004)
Figure 2.3 – Succion d’un sol (saturé, humide ou sec), d’après (Brooks et Ffolliott,
2012)
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Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.1.3 La succion dans le sol
domaine D1
air occlus
eau
0 sair s
grains ou
agrégats uw (> 0) Echelle log
entrée d’air
domaine D2 Sr
1
force de contact liée à Tc air libre
sans entrée
Domaine D2
d’air Sr = Sre
air occlus
eau sair s
0
grains ou uw (> 0) uw = uwe Echelle log
agrégats
domaine D3 Sr
1
pas d’air
libre
domaine D3
Sr = 1 Sr = Sre
air occlus
eau
0 s
grains ou
agrégats uw (> 0) uwsat uw = uwe Echelle log
domaine D4 Sr
1
tout l’air
est dissous Sr = 1
domaine D4
dans l’eau
eau
0 s
grains ou
agrégats uw (> 0) uwsat uw = uwe Echelle log
————————————————— 41 ————————————————–
H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.2. ESSAIS DE TRACTION INDIRECTE
a) b)
Figure 2.6 – Isovaleurs des contraintes σxx , σyy et σxy pour une simulation en élasticité
d’un essai brésilien.
Cet essai (essai de fendage) consiste à comprimer un cylindre le long de deux généra-
trices diamétralement opposées (Figure 2.5.a et 2.7). La modélisation de cet essai par la
méthode des éléments finis en élasticité (figure 2.6) montre qu’au centre de l’éprouvette
(plan x = 0) on a des contraintes de traction. Pour les roches, les bétons et les argiles
————————————————— 42 ————————————————–
H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.2.2 Essai de flexion trois points
Figure 2.7 – Vue d’un échantillon montrant le plan d’une rupture verticale après l’essai
brésilien (L. Villar et Azevedo, 2009)
très sèches (qui souvent se comportent comme des roches), la rupture s’obtient le long
du diamètre vertical par traction (figure 2.7). Loin des bords le champ de contraintes
peut s’exprimer par l’équation suivante (figure 2.5.c) (L. Villar et Azevedo, 2009) :
−2F ( cos θ1 ) (
⃗ir1 ⊗ ⃗ir1 + −2F cos θ2 −
)
σ= r1
− 1
2R r2
1
2R
⃗ir2 ⊗ ⃗ir2 (2.5)
πH πH
L’essai de flexion trois points tire son appellation des trois points d’application des
efforts qui le caractérisent : un point de chargement et deux points d’appui (figure 2.8).
Cet essai est généralement utilisé pour déterminer la résistance à la traction par flexion
des matériaux tels que le mortier, le béton, le bois, etc. Il a cependant été utilisé pour
les matériaux argileux tels que les blocs de terre comprimée (BTC). L’interprétation de
tels essais reste délicate puisque l’élancement des éprouvettes de BTC varie générale-
ment entre 2 et 3 ce qui exclut l’utilisation des formules classiques de la résistance des
matériaux (Ammeri, 2009). Dans cet essai la contrainte à la traction est combinée avec
l’effort tranchant ce qui rend difficile la détermination de la résistance à la traction,
pour corriger cette erreur du à l’effort tranchant on peut effectuer un essai de flexion
————————————————— 43 ————————————————–
H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.2.3 Essai de flexion quatre points
4 points. Par ailleurs, Ammeri (2009), a montré que les dimensions des éprouvettes
influent sur les résultats trouvés.
P
L’essai de flexion quatre points est considéré comme un essai de traction indirecte
duquel on peut déduire la rigidité ainsi que la résistance à la traction. L’essai de flexion
quatre points est réalisé sur une poutre isostatique sur appuis simples et chargée par
deux forces symétriques (figure 2.9)(M.T. Al-Layla, 2008; Ammeri, 2009). Par rapport à
l’essai de flexion trois points, l’essai de flexion quatre points présente l’avantage d’avoir
un effort tranchant nul entre les deux points de chargement.
————————————————— 44 ————————————————–
H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.2.4 Essai de poinçonnement (pénétration non-confinée)
soumis à l’essai de flexion 4 points, (figure 2.10) dans l’objectif d’imposer l’initiation
et la propagation des fissures dans la zone où l’effort tranchant est nul et où la flexion
induit de la traction pure.
Load cell
b0
W
a0
Roller Support
Azmatch et al. (2011) avaient pour objectif d’étudier l’effet de la température sur la
résistance à la traction en utilisant l’essai de flexion 4 points. Ces auteurs ont montré
que le gel (baisse significative de la température) peut augmenter la résistance à la
traction. Cela peut expliquer les glissements de terrain lorsque la neige fond et donc la
température augmente et la valeur de la résistance à la traction chute considérablement.
L’essai de traction par poinçonnement a été utilisé par plusieurs auteurs (Fang et
Chen, 1971; Fang et Fernandez, 1981; W. F. Chen, 1972; Chen et Drucker, 1969). Kim
et al. (2006, 2012) ont modifié l’appareil de poinçonnement et la procédure expérimen-
tale et ceci dans l’objectif de réduire les erreurs produites par les essais de poinçonne-
ment pour la mesure de la résistance à la traction (figure 2.11). Le dispositif proposé
par (Kim et al., 2012) (figure 2.12) à été calibré pour déterminer la meilleure vitesse
de chargement ainsi que le diamètre du disque de chargement, et ils ont montré que
le taux de vitesse de déplacement compris entre 0.1%/min et 0.5%/min n’a pas une
influence significative sur les résultats.
————————————————— 45 ————————————————–
H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.2.4 Essai de poinçonnement (pénétration non-confinée)
Figure 2.11 – Amélioration de test de pénétration non confiné (Kim et al., 2012)
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.2.5 Détermination indirecte de la résistance à la traction à partir de la résistance au cisaillement
a
p Disque &
/
Rigide
R
H Rigide
R
Echantillon
p
b
Coupe transversale
C = C ′ + Cap (2.7)
Dans un diagramme de type Mohr-Coulomb, la résistance à la traction (σt ) peut être
exprimée en termes de cohésion (C ′ ) et d’angle de frottement interne (ϕ′ ) tel que :
σt = c′ cot(ϕ′ ) (2.8)
Cette valeur de (σt ) ne représente pas la valeur réelle de la résistance à la traction.
En effet, cette question a été bien étudiée par Ammeri (2009) qui a montré que seul
l’essai de flexion interprété par un des modèles proposés dans la littérature (modèle dit
de déformations mais sans postuler le comportement du matériau au préalable) peut
approcher la résistance à la traction du matériau. Nous reviendrons sur cette question
dans le chapitre 4 et 6.
————————————————— 47 ————————————————–
H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.2.6 Détermination indirecte à partir de la résistance à la compression
Les résultats des essais de traction indirecte de HAGNER (2005) sont présentés sur
la figure (2.13). La résistance à la traction a été déduite de la résistance à la compression
(Frydman, 1967). (HAGNER, 2005) a montré que la résistance à la traction de l’argile
de Plaza est 7 fois plus grande que la résistance à la traction des limons. HAGNER
(2005) a expliqué cette différence de la résistance à la traction par le pourcentage des
fines dans la matrice du sol qui diminue les dimensions des pores et augmente les forces
intergranulaires.
100
120
140
160
180
200
220
240
260
280
t
20
40
60
80
0
10
12
14
16
18
20
22
24
26
28
30
32
0
2
4
6
8
0
0
5
5
10
10
Water content on test, w [%]
Water content on test, w [%]
15
15
20
25
20
30
25
Plessa clay
RS -80% FC
RS -50% FC
100% RS
35
30
40
a) b)
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.2.7 Effet de la teneur en eau sur les caractéristiques mécaniques de l’argile
a)
b)
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.2.7 Effet de la teneur en eau sur les caractéristiques mécaniques de l’argile
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.3. ESSAIS DE TRACTION DIRECTE
Les travaux antérieurs montrent que le taux de fissuration dans une argile (pour-
centage des fissures défini au chapitre 1, équation (1.8)) et la vitesse de fissuration
(formation d’un réseau de fissures pendant un temps donné), dépendent de propriétés
physiques telles que la plasticité, la teneur en particules fines, la densité et la teneur en
eau initiale (Morris et al., 1991; Kodikara et al., 2000; Peron et al., 2007). En outre, la
succion (pression interstitielle négative), les propriétés élastiques du matériau, sa résis-
tance à la traction, les cycles hydrauliques de mouillage et de séchage et les conditions
aux limites, affectent fortement le processus de dessiccation et le taux de fissuration
(Yesiller et al., 2000; Feller et al., 1996). Kleppe et Olson (1985) ont étudié l’effet
des conditions d’humidité initiale sur l’argile compactée. Ces auteurs ont montré que
les échantillons préparés par compactage et immédiatement séchés sont plus fissurés
que ceux compactés à la même densité sèche, saturés, puis séchés. Yong et Warkentin
(1975) cités par Yesiller et al. (2000), ont mentionné que la fissuration se produit dans
des endroits où la cohésion est faible. Comme il est bien connu, les fissures de retrait se
produisent lorsque les contraintes de traction générées dans le sol argileux atteignent la
résistance à la traction (Lachenbruch, 1961b; Morris et al., 1992). Ainsi que la déter-
mination de la résistance à la traction en fonction de la pression interstitielle négative
et l’état de compacité (densité sèche ou porosité) des sols argileux est nécessaire.
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.3.1 Essai de traction directe avec différentes densités sèches
eau élevées, en utilisant un appareil spécial (Rodríguez, 2002; Nahlawi et al., 2004b).
Dans cet appareil, une moitié du moule est fixe et l’autre moitié est libre de se déplacer
longitudinalement. L’appareil permet l’application des efforts de traction faibles, et la
mesure des caractéristiques de la relation contrainte-déformation. Il a été conçu pour
des échantillons ayant une densité voisine de celle de l’essai Proctor.
L’appareil de traction est constitué de trois parties principales (figure 2.16) : deux
moules de forme trapézoïdale, l’un est fixe et l’autre est mobile et est soumis à une
force extérieure. La troisième partie est une partie centrale qui est libérée juste avant
l’application de la charge. Cette dernière est la seule partie de l’échantillon qui sera
soumise à la traction pendant le test. La photo de la figure (2.16) montre l’échantillon
dans l’appareil avant l’essai de traction.
Un total de 42 tests ont été effectués par Lakshmikantha (2009) pour trois densités
différentes (γ = 14KN/m3 , γ = 16KN/m3 , et γ = 19 KN/m3 ) avec une teneur en
eau moyenne allant de 12% à 30%. Le sol utilisé dans les expériences est une argile
limoneuse de Barcelone recueilli à partir d’un chantier de construction à proximité
du laboratoire de l’U P C 1 à une profondeur d’environ 4m sous la surface du sol. Ses
principales caractéristiques sont : le poids volumique sec γs = 27, 1KN/m3 ; la limite
de liquidité Wl = 32% ; la limite de plasticité Wp = 16% et l’optimum Proctor 13%.
La figure (2.17) représente la variation de la résistance à la traction en fonction de la
teneur en eau et en fonction du degré de saturation pour différentes densités sèches (14,
16 et 19 KN/m3 ).
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.3.1 Essai de traction directe avec différentes densités sèches
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Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.3.2 Effet de la teneur en eau sur la résistance à la traction
lesquels ces essais étaient effectués sont des échantillons carottés et considérés intacts.
On remarque la différence de la résistance à la traction entre un échantillon reconstitué
(Lakshmikantha, 2009) et un échantillon intact (Causarano, 1993a). Les figures (2.18)
et (2.17) illustrent la différence entre un échantillon reconstitué et un échantillon intact
en termes de l’effet de la teneur en eau sur la résistance à la traction.
————————————————— 54 ————————————————–
H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.3.3 Effet de la dessiccation sur la résistance à la traction
a)
Grain de quartz , sable, Silt
quasi incompressible
Sand
Sand Aggregats d'argile avec intrapores
Dimension du particule 0.002 à 0.01 !m
Eau dominant par les force ! "#$%&'(")s
dried
wetted
Les investigations de Heibrock et Witt (2005) indiquent que la quantité d’eau qui est
absorbée par les sols fins est en corrélation avec de nombreuses propriétés du sol (par
exemple comportement de gonflement, résistance au cisaillement, compressibilité, etc.).
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.3.3 Effet de la dessiccation sur la résistance à la traction
Figure 2.21 – Appareil de traction avec effort axial, (appareil triaxial modifiée) (Zeh,
2007)
La figure (2.20) présente le mode de préparation des essais : les échantillons sont
compactés avec le moule Proctor, découpés en cylindre et ensuite drainés (dessiccation
naturelle à l’air libre pendant un certain temps, ensuite emballés avec du plastique pour
avoir l’équilibre hydrique, figure (2.20). La figure (2.21) est une photo de l’échantillon
dans l’appareil triaxial modifié.
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.3.3 Effet de la dessiccation sur la résistance à la traction
a)
800
[kPa]
p21-97 w
700
p18-100 o
t
600 p14-97 d
compacted wet of
tensile strength
200 p21-97 w
E-Modulus [MN/m²]
p18-100 o
p14-97 d
150
compacted dry
50
0
100 1 000 10 000 100 000
suction s [kPa]
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Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.3.4 Effet de la densité sèche sur la résistance à la traction
L’appareil présenté dans la figure (2.23) est un appareil de traction conçu par Arslan
et al. (2007). Les principaux résultats des essais de Arslan et al. (2007), sont présentés
sur la figure (2.24). Par ailleurs, Arslan et al. (2007) ont montré que la résistance à la
traction peut être liée à la hauteur de l’échantillon.
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Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.3.4 Effet de la densité sèche sur la résistance à la traction
Motor
Moving mould
Test frame
Load cell
Removable plate
(a)
Roller bearings
( )
Tracks
LVDT
Fixed mould
a) b)
Un autre appareillage semblable à celui de Arslan et al. (2007), a été conçu par
Nahlawi et al. (2004b), (figure 2.25). Les résultats des essais de traction ainsi que la
courbe de la variation de la résistance à la traction en fonction de la teneur en eau sont
présentés dans la figure (2.26).
L’appareil de Arslan et al. (2007) est un appareil de traction à force imposée. Ce-
pendant, l’appareil conçu par Nahlawi et al. (2004b) est un appareil de traction directe
avec déplacement imposé. Avec ce type d’appareil on peut aussi étudier l’influence de
la vitesse de déplacement sur la résistance à la traction. L’allure de la résistance à la
traction trouvée par (Nahlawi et al., 2004b) est une allure exponentielle (figure 2.26).
Cette étude est faite dans l’intervalle des teneurs en eau du côté humide de l’optimum
Proctor.
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Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.3.4 Effet de la densité sèche sur la résistance à la traction
w.c. = 21.5 %
!"#$%&"#'*+*,&*'$&-'(#) (kPa)
100
80 w.c. = 23.5 %
60
w.c. = 29.5 %
40
w.c. = 32.7 %
20 w.c. = 36.5 %
w.c. = 122 %
0
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3
a) !"#$%&'(#), ∆ε b)
120
*!+(+'&),-./.0&.'$&,'(#)..345&6
100
80
60
40
20
0
0 20 40 60 80 100 120 140
1-)-2$.-).-&2, w (%)
————————————————— 60 ————————————————–
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Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.3.5 Comparaison entre l’effet de la teneur en eau et l’effet de la densité sèche sur la résistance à la traction
L’appareil de traction proposé par Ibarra et al. (2005) est très simple. L’essai consiste
à faire un compactage statique à l’aide d’une presse hydraulique (figure 2.27.a). On taille
l’échantillon de section circulaire afin d’éviter les concentrations de contraintes au cours
de l’essai (figure 2.27.b). On applique ensuite une force horizontale croissante jusqu’à la
rupture (figure 2.27.c), la force est appliquée par le biais d’une masse donc l’ essai est
bien un essai de traction directe avec force imposée. Enfin, la figure (2.27.d) présente
un échantillon après l’essai de traction. On remarque bien que la rupture se fait sur un
plan horizontal au milieu de l’échantillon où la section est minimale et loin des bords.
Dans ce travail l’auteur a fait trois séries d’essais. La première série consiste à
déterminer la résistance à la traction en fonction de la teneur en eau, en gardant une
densité apparente constante, les résultats de cette série d’essais sont présentés sur la
figure (2.28.a). La deuxième série consiste à varier la densité apparente tout en ayant
une teneur en eau constante. Les résultats de cette série d’essais sont présentés sur la
figure (2.28 b).
Cette étude montre que la densité apparente et le chemin de compactage sont d’une
grande importance. La plus grande résistance de traction du sol a eu lieu à la teneur en
eau la plus faible pour les échantillons de sol compactés à une densité sèche constante.
L’augmentation de la densité sèche augmente toujours la résistance à la traction, indé-
pendamment du fait que le sol a été compacté à une teneur en eau faible (du côté sec
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.3.6 Détermination de la résistance à la traction avec l’appareil triaxial (Péron, 2008b)
Ces résultats seront comparés ultérieurement à ceux de notre propre étude expéri-
mentale sur la résistance à la traction (Chapitre 4).
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 2. Aperçu sur la détermination expérimentale de la résistance à la traction.
2.3.6 Détermination de la résistance à la traction avec l’appareil triaxial (Péron, 2008b)
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Conclusion de la partie I
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Partie II : Etude expérimentale de
la dessiccation
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 3
Sommaire
3.1 Caractérisation climatique de la région de Béja . . . . . . 68
3.1.1 Température . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
3.1.2 Evaporation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
3.1.3 Humidité de l’air . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
3.1.4 Pluviométrie saisonnière : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
3.2 Caractéristiques géotechniques de l’argile étudiée . . . . . 74
3.2.1 Variation de l’indice des vides . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
3.2.2 Mesure des coefficients de compressibilité . . . . . . . . . . . 77
3.2.3 Etude de la porosité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
3.2.4 Courbe de rétention d’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
Chapitre 3. Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja).
3.1. CARACTÉRISATION CLIMATIQUE DE LA RÉGION DE BÉJA
Plusieurs désordres ont affecté cette région et ont conduit à des perturba-
tions au niveau du trafic routier. Le Ministère de l’Equipement a dû dé-
penser des sommes considérables pour conforter les terrains en mouvement.
Les solutions envisagées consistent souvent à réaliser un confortement avec
des tranchées drainantes, dans l’hypothèse où les causes essentielles sont les
infiltrations d’eau dans les couches superficielles d’argile. Par ailleurs, ces
couches d’argile sont souvent très fissurées en surface pendant la période de
sécheresse. Il est aussi à signaler que les zones d’argile qui ont subi ce type
de glissement sont des zones, pour la plupart, agricoles où la fissuration est
l’un des phénomènes déterminants dans l’exploitation de ce type de sols.
————————————————— 68 ————————————————–
H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 3. Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja).
3.1. CARACTÉRISATION CLIMATIQUE DE LA RÉGION DE BÉJA
㻮㽴㼖㼍㻌
㼆㼛㼚㼑㻌㼐䇻㽴㼠㼡㼐㼑
㼀㼕㼎㼍㼞㻌
㻼㼑㼚㼠㼑㻌㼙㼛㼥㼑㼚㼚㼑㻌㻌㻝㻡㼻㻌
㻠㻢㻚㻜㻜㻌㼙㻌
㻝㻣㻤㻚㻜㻜㻌㼙㻌
㼍㻕㻌 㼎㻕㻌
————————————————— 69 ————————————————–
H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 3. Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja).
3.1. CARACTÉRISATION CLIMATIQUE DE LA RÉGION DE BÉJA
les plaines sont exposées aux vents chauds continentaux et au sirocco 1 (Annexe 8.3.3).
Ces caractéristiques climatiques 2 ont des répercussions sur les rendements des cultures.
Finalement, on peut retenir que le gouvernorat de Béja est de climat semi-aride à hiver
frais. Toutefois, Tibar qui se trouve dans la délégation de Béja Ouest se caractérise
aussi par un climat sub-humide à hiver frais. La région de Tibar présente un climat très
varié, d’une saison à une autre.
㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㼍㻕㻌 㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㼎㻕
㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㼎㻕㻌 㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㼎㻕㻌
Figure 3.3 – a) Effondrement du talus après un période de pluviométrie. b) Des glis-
sements locaux après les premières pluies de la saison humide
Plusieurs glissements ont été observés après des épisodes de pluie de longue durée.
Ces glissements sont soit de surface, soit profonds et d’ampleur plus importante. Le
recensement de ces glissements par la direction régionale du Ministère de l’équipement
de Béja, indique que les glissements de surface sont les plus fréquents (figure 3.3).
1. Le sirocco est un vent saharien violent, très sec et très chaud qui souffle sur l’Afrique du Nord
et le sud de la mer Méditerranée lorsqu’une masse d’air tropicale stationnaire installée sur le Sahara
se trouve entre une zone anticyclonique installée à la verticale de la ligne du tropique du Cancer et
une soudaine zone de forte dépression se creusant rapidement au-dessus de la mer Méditerranée.
2. Dans cette section toutes les données météorologiques ont été obtenues du Ministère de l’agri-
culture.
————————————————— 70 ————————————————–
H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 3. Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja).
3.1.1 Température
3.1.1 Température
㻠㻜
㻟㻜
㻞㻜
㻝㻜
㻙㻝㻜
3.1.2 Evaporation
La figure (3.6) présente l’humidité relative de l’air mensuelle durant la période (2000-
2007). L’humidité relative minimale varie de 39% en juillet jusqu’à 68% en janvier et
décembre, alors que l’humidité relative maximale varie de 68% à 79%.
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Chapitre 3. Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja).
3.1.3 Humidité de l’air
㻟㻡㻜
㻟㻜㻜 㻱㼢㼍㼜㼛㼞㼍㼠㼕㼛㼚
㻱㼢㼍㼜㼛㼞㼍㼠㼕㼛㼚㻌㻔㼙㼙㻕
㻞㻡㻜
㻞㻜㻜
㻝㻡㻜
㻝㻜㻜
㻡㻜
㻝㻜㻜
㻴㼡㼙㼕㼐㼕㼠㽴㻌㼙㼍㼤㼕㼙㼍㼘㼑 㻴㼡㼙㼕㼐㼕㼠㽴㻌㼙㼕㼚㼕㼙㼍㼘㼑㻌 㻴㼡㼙㼕㼐㼕㼠㽴㻌㼙㼛㼥㼑㼚㼚㼑
㻥㻜
㻤㻜
㻴㼡㼙㼕㼐㼕㼠㽴㻌㻔㻑㻕
㻣㻜
㻢㻜
㻡㻜
㻠㻜
㻟㻜
Figure 3.6 – Humidité relative mensuelle, durant la période (2000-2007) dans la région
de Béja
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Chapitre 3. Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja).
3.1.4 Pluviométrie saisonnière :
㻟㻜㻜
㻼㼘㼡㼢㼕㼛㼙㽴㼠㼞㼕㼑㻌㼙㼕㼚㼕㼙㼍㼘㼑 㻼㼘㼡㼢㼕㼛㼙㽴㼠㼞㼕㼑㻌㼙㼍㼤㼕㼙㼍㼘㼑 㻼㼘㼡㼢㼕㼛㼙㽴㼠㼞㼕㼑㻌㼙㼛㼥㼑㼚㼚㼑
㻞㻡㻜
㻼㼘㼡㼢㼕㼛㼙㼑㼠㼞㼕㼑㻌㻔㼙㼙㻕
㻞㻜㻜
㻝㻡㻜
㻝㻜㻜
㻡㻜
————————————————— 73 ————————————————–
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Chapitre 3. Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja).
3.2. CARACTÉRISTIQUES GÉOTECHNIQUES DE L’ARGILE ÉTUDIÉE
㻝㻜㻜㻜
㻭㼜㼜㼛㼞㼠 㻭㼚㼚㼡㼑㼘㻌㻔㼙㼙㻕
㻤㻜㻜
㻢㻜㻜
㻠㻜㻜
㻞㻜㻜
㻜
Figure 3.8 – Pluviométrie annuelle durant la période (2000 − 2007) dans la région de
Béja
L’argile utilisée dans les investigations expérimentales, prélevée sur le site à Tibar,
est reconstituée après broyage (pour certaines mottes sèches) et tamisage. Cette argile
est relativement active. L’activité d’une argile est définie comme suit :
Ip
A= (3.1)
%Argile<2µm
Ip 32%
A= = = 0.97 (3.2)
%Argile 33%
On déduit donc que cette argile est d’activité intermédiaire. Le pourcentage d’argile
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Chapitre 3. Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja).
3.2. CARACTÉRISTIQUES GÉOTECHNIQUES DE L’ARGILE ÉTUDIÉE
80%
Masse cumulé (%)
60%
40%
20%
0%
1000 100 10 1 0.1
Diamétre équivalent (ȝm)
La courbe granulométrique montre que le sol est plutôt une argile silteuse très légè-
rement sableuse. Les particules fines dans ce sol présentent plus de 93% d’un diamètre
moyen inférieur à 80µm (Tableaux : C.1, et 3.1). L’indice de plasticité est également un
bon indicateur de l’activité des argiles en termes de gonflement et de retrait. En effet,
plus cet indice est élevé plus l’argile présente l’éventualité d’être une argile gonflante et
ayant un potentiel de retrait plus important. Les limites d’Atterberg et les paramètres
caractéristiques de la rétention d’eau de cette argile sont les suivants : (le potentiel
de retrait PRe = 35% (equation 3.3), la Limite de liquidité WL = 58%, la Limite de
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Chapitre 3. Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja).
3.2.1 Variation de l’indice des vides
Rappelons ici que le potentiel de retrait PRe est défini comme le pourcentage volu-
mique de retrait ; c’est le rapport entre la variation totale de volume ∆V par retrait et
le volume final de l’éprouvette Vf (Robiquet, 1983).
∆V Vi − Vf
PRe = 100 ∗ = 100 ∗ avec Vi : V olume initial. (3.3)
Vf Vf
㻞㻚㻜
㻵㼚㼐㼕㼏㼑㻌㼐㼑㼟㻌㼢㼕㼐㼑㼟 㻸㼕㼓㼚㼑㻌㼐㼑㻌㼟㼍㼠㼡㼞㼍㼠㼕㼛㼚
㻌㼐㻓㼑㼍㼡
㻸㼕㼙㼕㼠㼑㻌㼐㼑㻌㻾㼑㼠㼞㼍㼕㼠㻌㼃㻾㼑㻩 㻝㻠㻑
㻝㻚㻡 㻸㼕㼓㼚㼑㻌㼐㼑㻌㼟㼍㼠㼡㼞㼍㼠㼕㼛㼚
㻵㼚㼐㼕㼏㼑㻌㼐㼑㼟㻌㼢㼕㼐㼑㼟㻌㻔㻙㻕
㻼㼛㼕㼚㼠㻌㼐㻓㼑㼚㼠㼞㽴㼑㻌㼐㻓㼍㼕㼞㻌㼃㼑㼍㻩㻌㻢㻜㻑
㻸㼕㼙㼕㼠㼑㻌㼐㼑㻌㼘㼕㼝㼡㼕㼐㼕㼠㽴㻌㼃㼘㻩㻌㻡㻤㻌㻑
㻝㻚㻜
㻸㼕㼙㼕㼠㼑㻌㼐㼑㻌㼜㼘㼍㼟㼠㼕㼏㼕㼠㽴㻌
㼃㼜㻩㻌㻞㻢㻑
㻜㻚㻡
㻜㻚㻜
㻜 㻝㻜 㻞㻜 㻟㻜 㻠㻜 㻡㻜 㻢㻜 㻣㻜 㻤㻜
㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕
Figure 3.10 – Variation de l’indice des vides en fonction de la teneur en eau pour un
cycle de drainage
La variation de l’indice des vides est associée à la perte d’eau par drainage suite à
la dessiccation. Cette variation est liée à la diminution des tailles des pores qui s’arrête
à partir d’une certaine valeur seuil de la teneur en eau (C’est la limite de retrait WRe ).
En d’autres termes, la limite de retrait est la teneur en eau à partir de laquelle la
diminution du volume de l’échantillon du sol s’annule. En effet, à partir de cette valeur
de teneur en eau, la dessiccation de l’échantillon continue à avoir lieu mais sans retrait,
c’est-à-dire aussi sans changement d’indice des vides. Pour l’argile de Tibar, la valeur
de la limite de retrait est : WRe = 14% (figure 3.10).
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Chapitre 3. Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja).
3.2.2 Mesure des coefficients de compressibilité
En se basant sur les études faites par YIGZAW (2009) l’anisotropie du matériau
influe sur la limite de retrait horizontal et longitudinal. Cette influence sera examinée
dans le chapitre 5.
㻝㻚㻜
㻜㻚㻥 㻯㼏㻩㻜㻚㻞㻤
㻜㻚㻤
㻯㼟㻩㻜㻚㻜㻣
㻜㻚㻣
㻼㻜㻖㻩㻣㻜㻌㼗㻚㻼㼍
㻜㻚㻢
㻝 㻝㻜 㻝㻜㻜 㻝㻜㻜㻜
㻯㼛㼚㼠㼞㼍㼕㼚㼠㼑㻌㼑㼒㼒㼑㼏㼠㼕㼢㼑㻌㼢㼑㼞㼕㼠㼕㼏㼘㼍㼑㻌㻔㼗㻚㻼㼍㻕
L’essai oedométrique (figure 3.11) sur un échantillon (de teneur en eau initiale Wi =
31%, d’indice de vide initial e0 = 1.03 et de poids volumique humide γh = 17(KN/m3 ))
montre les résultats suivants (tableau :C.3) :
– Indice de compression : Cc = 0.28
– Indice de gonflement : Cs = 0.07
– ∆h
h
= 4%.
Comme on le verra plus loin, la porosité est l’un des paramètres déterminants du
processus de dessiccation. Pour les sols, il est habituel de déterminer la porosité expé-
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Chapitre 3. Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja).
3.2.3 Etude de la porosité
rimentalement via l’indice des vides. Cependant, la porosité qu’on mesure n’est qu’une
grandeur macroscopique, alors que dans un sol (et même dans des échantillons préparés
au laboratoire), la porosité est un champ très variable. Elle dépend fortement de la
granulométrie et de la compacité (Delage, 1979). Pour les sols fins, elle peut dépendre
aussi de la teneur en eau. D’un autre côté les argiles qui sont fissurées par dessiccation,
présentent des porosités assez variables. Les fissures constituent donc les "pores" les plus
importants devant les pores dans les zones non fissurées. La méthode adoptée dans ce
travail pour déterminer la répartition des porosités est le "M IP " (Mercury Intrusion
Porosity) appelé aussi Prosimètre au mercure (Pellerin, 1980). (Voir la description du
Porosimétrie au mercure dans l’annexe B)
Le prosimètre au mercure est basé sur la mesure de la quantité de mercure qui peut
être insérée dans les pores d’un solide à différentes pressions (intrusion de mercure).
L’accumulation de pression est essentielle à l’analyse : une certaine durée est toujours
nécessaire pour atteindre un équilibre lors du remplissage des pores. Cette dernière varie
en fonction du diamètre des pores, la forme et de la connexité du réseau de pores. Avec
cette méthode, l’accumulation de pression démarre lentement. En l’absence de pores,
on accélère pour atteindre une vitesse maximale définie. Dès que l’intrusion de mercure
commence, la vitesse de l’application de la pression appliquée diminue, sans toutefois
s’arrêter totalement (figure 3.13).
D’après la figure (3.14) on peut remarquer que la structure de cette argile (drainée
et non compactée) est composée essentiellement de micropores de taille comprise ente
0.01µm et 0.3µm. Toutes les tailles des macropores sont autour de 300µm et 500µm avec
une fréquence beaucoup plus faible. La tendance de la courbe présentant les résultats
du prosimètre sur l’argile de Tibar, sont en accord avec ceux présentés par Nowamooz
et al. (2009).
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Chapitre 3. Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja).
3.2.3 Etude de la porosité
㻜㻚㻡
㻜㻚㻠
㻰㼑㼚㼟㼕㼠㽴㻌㼐㼑㼟㻌㼜㼛㼞㼑㼟
㼙㼕㼏㼞㼛㼜㼛㼞㼑
㻜㻚㻟
㻜㻚㻞
㼙㼍㼏㼞㼛㼜㼛㼞㼑
㻜㻚㻝
㻜
㻜㻚㻜㻜㻝 㻜㻚㻜㻝 㻜㻚㻝 㻝 㻝㻜 㻝㻜㻜 㻝㻜㻜㻜
㻰㼕㼍㼙㽳㼠㼞㼑㻌㼐㼑㼟㻌㼜㼛㼞㼑㼟㻌㻔䃛㼙㻕
㻜㻚㻠
㻵㻺㼀㻾㼁㻿㻵㻻㻺
㻵㼚㼐㼕㼏㼑㻌㼐㼑㼟㻌㼢㼕㼐㼑㼟㻌㻔㼑㻕
㻜㻚㻟 㻱㼄㼀㻾㼁㻿㻵㻻㻺
㻜㻚㻞
㻜㻚㻝
㻜
㻝㻚㻱㻗㻜㻜 㻝㻚㻱㻗㻜㻝 㻝㻚㻱㻗㻜㻞 㻝㻚㻱㻗㻜㻟 㻝㻚㻱㻗㻜㻠 㻝㻚㻱㻗㻜㻡 㻝㻚㻱㻗㻜㻢
㻰㼕㼍㼙㽳㼠㼞㼑㻌㼐㼑㼟㻌㼜㼛㼞㼑㼟㻌㻔㼚㼙㻕
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Chapitre 3. Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja).
3.2.4 Courbe de rétention d’eau
㻡
㻼㼛㼞㼛㼟㼕㼠㽴㻌㼏㼡㼙㼡㼘㽴㻌㻔㼚㻩㻠㻚㻡㻕㻌㼜㼛㼡㼞㻌䃠㼐㻩㻝㻚㻣㻝㻌㻹㼓㻛㼙㻟
㻰㼑㼚㼟㼕㼠㽴㻌㼐㼑㼟㻌㼜㼛㼞㼑㼟㻌㼏㼡㼙㼡㼘㽴㼑 㻠
㻟 㻼㼛㼞㼛㼟㼕㼠㽴㻌㼐㼑㻌㼘㼍㻌㼙㼕㼏㼞㼛㻙
㼟㼠㼞㼡㼏㼠㼡㼞㼑㻌㼚㼙㻩㻠㻚㻝
㻞
㻼㼛㼞㼛㼟㼕㼠㽴㻌㼐㼑㻌㼘㼍㻌㼙㼍㼏㼞㼛㻙 㻸㼕㼙㼕㼠㼑㻌㼑㼚㼠㼞㼑㻌㼘㼍㻌㼙㼍㼏㼞㼛 㼑㼠㻌
㼟㼠㼞㼡㼏㼠㼡㼞㼑㻌㼚㻹㻩㻜㻚㻠 㼙㼕㼏㼞㼛㻙㼟㼠㼞㼡㼏㼠㼡㼞㼑
㻝
㻜
㻜㻚㻜㻜㻝 㻜㻚㻜㻝 㻜㻚㻝 㻝 㻝㻜 㻝㻜㻜 㻝㻜㻜㻜
㻰㼕㼍㼙㽳㼠㼞㼑㻌㼐㼑㼟㻌㼜㼛㼞㼑㼟㻌㻔䃛㼙㻕
Figure 3.14 – Densité cumulée des pores en fonction du diamétre des pores
En réalité, la densité sèche varie au cours d’un cycle de dessiccation et par la suite la
courbe de rétention change de forme. Cependant, en général elle est supposée de forme
unique, dépendante seulement de la densité sèche et de la porosité initiale et finale.
La courbe de rétention d’eau (CRE) de l’argile de Tibar a été déterminée pour une
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Chapitre 3. Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja).
3.2.4 Courbe de rétention d’eau
㻝㻜㻜㻑
㻰㼑㼓㼞㽴㼑㻌㼐㼑㻌㼟㼍㼠㼡㼞㼍㼠㼕㼛㼚㻌㻔㻑㻕 㼚㻜㻌㻩㻜㻚㻢㻤
㻣㻡㻑
㻹㼛㼐㽴㼘㼑㻌㻌㼐㼑㻌㼂㼍㼚㻙㻳㼑㼚㼑㼏㼔㼠㼑㼚㻌 㻰
㻼㻜㻩㻝㻚㻜㻢㻘㻌㻿㼘㼞㻩㻜㻚㻝㻡㻘㻌㻌䃚㻩㻜㻚㻟㻟
㻡㻜㻑
㻼㼟㼥㼏㼔㼛㼙㽳㼠㼞㼑
㼚㼒㻌㻩㻜㻚㻟㻝
㻞㻡㻑 㻹㻵㻼 㻿㼑 㻿㻸㻾
㻜㻑
㻜㻚㻜㻜㻝 㻜㻚㻜㻝 㻜㻚㻝 㻝 㻝㻜 㻝㻜㻜
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕
porosité initiale n0 = 0, 68g/cm3 et pour une porosité finale nf = 0, 31g/cm3 , sans tenir
compte de la valeur et de la "porosité" finale (c’est-à-dire sans tenir compte de l’effet de
la dessiccation sur cette dernière qui devrait être fonction de la fissuration apparaissant
après dessiccation) (figure 3.15).
Dans notre étude, et compte tenu du fait que c’est la dessiccation qui est investiguée,
nous avons déterminé la (CRE) principale selon un chemin de drainage (Tableau C.2).
3. Decagon Devices, Inc, Pullman WA 99163 USA voir 8.3.3
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Chapitre 3. Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja).
3.2.4 Courbe de rétention d’eau
㻯㼔㼑㼙㼕㼚㻌㻰
㻝㻜㻜
㻯㼔㼑㼙㼕㼚㻌㻯
㻝㻜
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕
㻝
㻰
㻯
㻜㻚㻝
㻜㻚㻜㻝
㻜 㻝㻜 㻞㻜 㻟㻜 㻠㻜 㻡㻜 㻢㻜 㻣㻜
㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕
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Chapitre 3. Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja).
3.2.4 Courbe de rétention d’eau
Van-CDEDchten Model
P0=0.35, Slr=0.05, J=0.33
60%
40%
Van-CDEDFhten Model D nf =0.31
P0=1.06, Slr=0.15, J=0.33
20% C
0%
0.001 0.01 0.1 1 10 100
Succion (MPa)
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Chapitre 3. Caractérisation de l’argile étudiée (Argile de Béja).
3.2.4 Courbe de rétention d’eau
㻜㻚㻣㻡
㼂㼍㼘㼑㼡㼞㼟㻌㼑㼤㼜㽴㼞㼕㼙㼑㼚㼠㼍㼘㼑㼟
㻜㻚㻢㻡
㻹㼛㼐㽳㼘㼑
㼚㻌㻩㻌㻜㻚㻟㻝㻛㻔㼟㻛㻜㻚㻟㻢㻗㻝㻛㻜㻚㻟㻠㻕
㻼㼛㼞㼛㼟㼕㼠㽴㻌㻔㻙㻕
㻜㻚㻡㻡
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㼐㼡㻌㼜㼛㼕㼚㼠㻌㼐㻓㼑㼚㼠㼞㽴㼑㻌
㻜㻚㻠㻡 㼐㻓㼍㼕㼞㻌㼟㼑㻔㻹㻼㼍㻕
㻜㻚㻟㻡
SLR
㻜㻚㻞㻡
㻜㻚㻜㻝 㻜㻚㻝 㻝 㻝㻜 㻝㻜㻜
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕
Un modèle analytique qui décrit la porosité en fonction de la succion e(s) est donné
dans l’équation 3.4.
1
n(s) = nmin + s 1 (3.4)
se + nmax−n min
1
= 0.31 + s 1 (3.5)
0.36
+ 0.34
Où :
– n(s) : La porosité en fonction de la succion.
– nmax : Porosité maximale.
– nmin : Porosité minimale.
– se : Succion du point d’entrée d’air.
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 4
Sommaire
4.1 Préparation des échantillons et procédure des essais de
traction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
4.1.1 Essais de traction avec force imposée . . . . . . . . . . . . . . 88
4.1.2 Essais de traction avec déplacement imposé . . . . . . . . . . 91
4.2 Résultats expérimentaux des essais de traction directe sur
l’argile de Béja . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
4.2.1 Essai de traction avec force imposée (FI) . . . . . . . . . . . 93
4.2.2 Essai de traction avec déplacement imposé sur des échan-
tillons drainés (D) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
4.2.3 Essai de traction sur des échantillons compactés (C) . . . . . 98
4.2.4 Essai de traction sur des échantillons initialement compactés
et ensuite drainés (CD) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
4.2.5 Détermination du module d’Young en fonction de la porosité 101
4.3 Analyse des résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
4.3.1 Effet des chemins de dessiccation et de compactage sur la
résistance à la traction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
4.3.2 Etude de l’effet de la porosité sur la résistance à la traction . 105
4.3.3 Etude de la teneur initiale sur la résistance à la traction . . . 107
4.4 Relation empirique de la résistance à la traction . . . . . . 109
4.4.1 Domaine quasi-saturé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
4.4.2 Sol non-saturé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
Comme on l’a signalé précédemment, rares sont les travaux qui ont conduit
à une mesure directe de la résistance à la traction d’échantillons de sols fins
drainés, particulièrement les argiles à forte plasticité. En effet, la difficulté
réside dans le remaniement et le poinçonnement de l’échantillon lors de sa
préparation. Cependant, dans le cas des échantillons non saturés, en plus de
cette difficulté, il faut aussi contrôler ou mesurer la succion lors de l’essai.
Ainsi, il s’agit de mettre un instrument (par exemple des tensiomètres) dans
l’échantillon et mesurer ou imposer la succion lors de l’essai. Dans les deux
cas, ces deux chemins sont très difficiles à réaliser (Lakshmikantha et al.,
2008).
Une solution proposée par Ammeri (2009), consiste à faire plusieurs essais
à des vitesses différentes et retenir la vitesse pour la quelle, la teneur en
eau avant et après essai demeure constante. Ammeri (2009) a aussi proposé
d’utiliser la méthode des éléments discrets (DEM ) pour modéliser les es-
sais de traction directe et il a envisagé d’optimiser la vitesse de traction via
cette méthode. Malheureusement, la difficulté avec cette approche reste liée
à l’intégration des ponts capillaires (liées aux formes non connues des mé-
nisques) à l’échelle des grains et pour des succions de l’ordre ou inférieures à
la succion d’entrée d’air. Et c’est d’ailleurs, dans ce domaine de saturation
qu’il est difficile de réaliser les essais de traction directe, ou même les essais
de traction indirecte (Lakshmikantha et al., 2012).
Dans notre compagne d’essais, nos tests doivent être faits avec des échan-
tillons non fissurés. La succion devrait être homogène dans l’échantillon,
et pour s’assurer qu’au cours des essais de traction directe on n’a pas de
contraintes parasites qui faussent les valeurs de tension, on doit veiller à ce
qu’il n’y’a pas de frottement entre l’échantillon et la cellule, ou du moins to-
lérer que du frottement qui engendrait un effort faible comparé aux valeurs
des efforts de traction qu’on envisage de mesurer.
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.1. PRÉPARATION DES ÉCHANTILLONS ET PROCÉDURE DES ESSAIS DE TRACTION
Une première série (D) d’essais de traction a été faite sur l’argile initialement rema-
niée et saturée (W ≃ 120%) et soumise à un cycle de dessiccation avec des conditions
climatiques fixes (Température T = 20˚c, Humidité relative Hr = 55%). Une deuxième
série (C) d’essais a été faite sur des échantillons compactés à des teneurs en eau diffé-
rentes, avec une densité sèche proche de celle obtenue par l’essai Proctor à la teneur en
eau considérée. Trois autres séries d’essais sont faites sur des échantillons initialement
compactés à une densité donnée (inférieure à la densité sèche maximale), puis soumis
à des conditions de drainage (Chemin CD). L’état initial des échantillons pour la série
d’essais (CD) est fixé par rapport à la série (C), c’est à dire on veille à avoir les mêmes
valeurs de teneur en eau et de densité que celles dans le chemin (C).
————————————————— 87 ————————————————–
H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.1.1 Essais de traction avec force imposée
Le protocole du test consiste, à partir des conditions saturées, à appliquer des condi-
tions spécifiques de dessiccation (drainage à température ambiante ou à une valeur fixée,
choisie au préalable), (Voir figure 4.2). Par la suite, on détermine la résistance à la trac-
tion. Toutefois, la principale difficulté consiste à mesurer le déplacement et l’effort de
traction dans la zone centrale de l’échantillon (zone d’intérêt) en raison de la faible
consistance de l’échantillon. Par conséquent, les deux parties du moule en contact avec
la zone d’intérêt sont maintenues, même si un déplacement relatif et, éventuellement,
un frottement entre le moule et le sol durant le retrait peuvent avoir lieu. Une solution
partielle pour mesurer ces effets est de placer le système de mesure de déplacement dans
la zone d’intérêt (partie centrale de l’échantillon). Cela est difficilement réalisable vue
la faible consistance de l’échantillon à un état proche de la saturation. Ainsi, afin d’évi-
ter ce frottement éventuel entre l’échantillon et le moule, les parois ont été légèrement
lubrifiées avec un produit en "graisse spéciale" et ceci avant de placer l’échantillon.
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.1.1 Essais de traction avec force imposée
Bloc d’argile
Pièce démontable
Fissure
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Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.1.1 Essais de traction avec force imposée
Une série d’essais de traction a été effectuée, et la succion est mesurée à chaque
fois juste après l’essai. Un petit morceau est prélevé de la zone non fissurée et non
"endommagée", sur lequel on effectue une mesure de succion à l’aide des tensiomètres
pour les valeurs de succion de 0 à 1000 kPa, et par la méthode psychométrique (W P 4 1 )
pour les succions > 1M P a. La méthode psychométrique est une méthode rapide et
précise pour mesurer de grandes valeurs de succion, dans une fourchette de 1 à 400
MPa (Leong et al., 2003) avec une précision de 0, 1M P a. Les mesures de la teneur en
eau, de la succion et de la densité sèche sont effectuées sur tous les échantillons et pour
l’ensemble des chemins (D), (C) et (CD), dans la zone non endommagée.
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.1.2 Essais de traction avec déplacement imposé
A)
B)
Figure 4.3 – Méthode de préparation des échantillons utilisés dans les essais de traction
avec déplacement imposé. A) Différentes étapes de dessiccation. B) Mise en place de
l’échantillon dans l’éprouvette.
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.1.2 Essais de traction avec déplacement imposé
Concernant les essais selon le chemin (C), les échantillons sont reconstitués avec
compactage. Rappelons que les valeurs du couple (densité sèche, teneur en eau) sont
proches des valeurs de l’essai Proctor. Il est à noter qu’il n’est pas aisé d’obtenir ces
valeurs en compactant l’échantillon directement dans le moule. En effet, la complexité
essentielle réside dans l’obtention d’un état de l’échantillon voisin de celui de l’état
Proctor. Ainsi, on détermine en premier lieu le volume occupé par l’échantillon (teneur
en eau initiale), le poids de l’échantillon du sol sec et la quantité d’eau nécessaire pour
ramener la teneur en eau égale à celle de l’état Proctor. On mélange bien le sol pour qu’il
soit homogène au maximum. Ensuite, on compacte le mélange dans le moule. Enfin, on
libère la partie centrale et finalement on procède à l’essai de traction directe.
Pour les essais selon le chemin (CD), les échantillons sont préparés exactement
comme dans le cas précédent (C) pour un couple donné de conditions initiales (teneur en
eau et densité sèche). Une fois que l’échantillon est compacté, il est mis à des conditions
de dessiccation comme pour le cas du chemin (D), à T = 20˚ et pour Hr = 55%. Les
résultats de toutes ces séries d’essais seront résumés dans la section 4.2 suivante.
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.2. RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX DES ESSAIS DE TRACTION DIRECTE SUR L’ARGILE DE BÉJA
L’essai de traction à force imposée a été adopté dans une première phase pour
déterminer la résistance à la traction selon le chemin de dessiccation (D) pour des
valeurs de succion inférieures à 4M P a. Les échantillons quasi-saturés utilisés pour les
essais de traction sont remaniés, (voir la teneur en eau initiale et finale après dessiccation
Wi et Wf dans le tableau C.5), puis soumis à un chemin de dessiccation à température
et humidité fixes, T = 20˚ et Hr = 55%. Comme nous l’avons indiqué précédemment,
on applique une charge contrôlée et on mesure simultanément les déplacements à l’aide
d’un comparateur et les poids appliqués. À la fin de chaque essai de traction, la densité
sèche est déterminée en utilisant la méthode gravimétrique. Cette méthode consiste
à déterminer le volume de l’échantillon à l’aide de la paraffine et déduire le poids
sec à l’aide du poids total et de la teneur en eau déjà connue. Les courbes contrainte-
déplacement obtenues avec différents essais de traction sont données dans la figure (4.5).
Le module d’Young est déterminé à partir du premier palier des courbes contrainte-
déformation ; pour les tous petits déplacements (dans la zone linéaire indiquée par un
cercle sur la figure (4.5). La figure (4.6) présente la contrainte de traction en fonction
du déplacement dans la zone linéaire. La figure (4.7) présente la variation du module de
Young en fonction de la porosité. Les valeurs du module d’Young seront données dans
le paragraphe (4.2.5) pour d’autres séries d’essais.
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.2.1 Essai de traction avec force imposée (FI)
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Figure 4.5 – Essais de traction pour l’argile drainée à différentes teneurs en eau (faible
succion-Force imposée)
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Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.2.1 Essai de traction avec force imposée (FI)
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Figure 4.6 – Essais de traction pour l’argile drainée à différentes teneurs en eau (faible
succion-Force imposée, ’zoom’)
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4.2.1 Essai de traction avec force imposée (FI)
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Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.2.1 Essai de traction avec force imposée (FI)
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En effet, le protocole expérimental suivi par ces auteurs était le même que celui
du chemin (C) où la reconstitution des échantillons se fait par compactage Proctor
à différentes teneur en eau. Parailleurs, Causarano (1993a); Ibarra et al. (2005) ont
trouvé une allure semblable à celle trouvée dans notre étude. Ainsi, la relation entre la
résistance à la traction et la succion présente une forme linéaire comme celle indiquée
dans la figure (4.9). Cette allure vérifie bien le modèle d’Alonso et al. (1999a).
Remarques
On remarque aussi que l’argile soumise à la dessiccation devient de plus en plus rigide
lorsqu’elle est plus sèche, et sa résistance à la traction devient beaucoup plus importante.
Par ailleurs, avec le nouveau dispositif, à déplacement imposé, on est capable de mesurer
des valeurs de résistance à la traction importantes qui peuvent atteindre les 10M P a.
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Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.2.2 Essai de traction avec déplacement imposé sur des échantillons drainés (D)
L’objectif des trois séries d’essai (CD) est d’étudier l’effet de la teneur en eau initiale
et la densité initiale sur la résistance à la traction. Les résultats de ces essais de trac-
tion directe, montrent que le comportement est plutôt élastoplastique avant l’optimum
Proctor, et tend vers un comportement de type élastoplastique avec radoucissement
lorsque la teneur en eau est inférieure à celle de l’optimum Proctor.
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4.2.4 Essai de traction sur des échantillons initialement compactés et ensuite drainés (CD)
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Figure 4.10 – Essais de traction pour l’argile drainée à différentes teneurs en eau
(succion élevée et déplacement imposé)
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H.Trabelsi Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.2.4 Essai de traction sur des échantillons initialement compactés et ensuite drainés (CD)
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Figure 4.12 – Essais de traction pour l’argile compactée à différentes teneurs en eau
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Il est connu que le module d’Young (ou module de déformation) est un paramètre
qui dépend essentiellement de la porosité. On montre ici que ce module présente une
relation linéaire avec la porosité dans l’intervalle de teneur en eau 80% − 19% et de
succion 0 < s < 4M P a (figure 4.7). Lorsque le matériau devient de plus en plus sec, le
module de déformation devient de plus en plus grand. Par contre, la relation linéaire
n’est plus valable, et l’allure de cette évolution tend vers une forme exponentielle (figure
4.13). L’échelle de cette dernière est semi-logarithmique. L’équation de l’évolution du
module de déformation en fonction de la porosité est donnée sur la figure (4.13).
On doit distinguer les 3 types d’essais suivants : (1) les essais réalisés à des teneurs
en eau initiales supérieures à celle à la saturation, et où les échantillons sont soumis à
des conditions de dessiccation (D), (2) les essais réalisés avec une teneur en eau initiale
inférieure à celle à la saturation pour des échantillons initialement compactés (C), (3)
les essais sur des échantillons initialement compactés et ensuite drainés (CD). En effet,
les résultats expérimentaux montrent que les échantillons drainés (D) ont une résistance
en traction plus importante que les échantillons initialement non saturés et compactés
selon (C) ou (CD).
H.Trabelsi
㻝㻜㻜㻜 㼑㻜㻩㻜㻚㻣㻞㻘㻌㼣㼕㼚㼠㻩㻝㻞㻜㻑
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㻯㻰㻟 㻰
㻯㻰㻝 㼥㻌㻩㻌㻞㻤㻣㻚㻜㻞㼑㻙㻜㻚㻝㻣㻤㼤
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—————————————————
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103
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㻝 㻯
Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
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㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕㻌
————————————————–
Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
4.3.1 Effet des chemins de dessiccation et de compactage sur la résistance à la traction
㻰
H.Trabelsi
㻯㼔㼑㼙㼕㼚㻌㻔㻰㻕㻘
㻝㻜㻜㻜 㼑㻜㻩㻜㻚㻣㻞㻘㻌㼣㼕㼚㼠㻩㻝㻞㻜㻑
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㻯㻰㻞 㻯㼔㼑㼙㼕㼚㻌㻔㻯㻰㻝㻕㻘
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㻝㻜 㼑㻜㻩㻜㻚㻠㻣㻘㻌㼣㼕㼚㼠㻩㻞㻠㻑
—————————————————
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104
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㻝 㻯 㼑㻜㻩㻜㻚㻡㻠㻘㻌㼣㼕㼚㼠㻩㻝㻡㻑
Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
㻹㼛㼐㽳㼘㼑㻌㻔㻯㻰㻟㻕
! "㻝㻥㻌㼗㻚㻼㼍㻘㻌㼞㻩㻝㻚㻥㻘㻌㼟㼑㻩㻜㻚㻟㻢㻌㻹㻼㼍㻘㻌㼟㻸㻾㻩㻝㻝㻚㻡 㻹㻼㼍
㻾㽴㼟㼕㼟㼠㼍㼚㼏㼑㻌㽫㻌㼘㼍㻌㼠㼞㼍㼏㼠㼕㼛㼚㻌㻔㼗㻚㻼㼍㻕
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————————————————–
Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
4.3.1 Effet des chemins de dessiccation et de compactage sur la résistance à la traction
Chapitre 4. Résistance à la traction : essai de traction directe.
4.3.2 Etude de l’effet de la porosité sur la résistance à la traction
D’après les essais (figure 4.14 (D)) et (figure 4.14 (C)) on peut affirmer que la
dessiccation de l’argile initialement saturée, a une influence importante sur ces caracté-
ristiques mécaniques et particulièrement sa résistance à la traction. Pour le maximum
de résistance à la traction en compactage (C) on trouve au meilleur des cas 5.5kP a
(figure 4.14 (C)), par contre on peut atteindre le drainage (D) à plus que 1M P a de
résistance à la traction (figure 4.14 (D)).
Par ailleurs, on peut se poser la question sur l’effet d’un compactage sur un sol
initialement non saturé ensuite drainé. Pour répondre à cette question, une étude ap-
profondie a été faite sur la même argile. Le protocole de préparation des échantillons
est définit dans la section 4.1. Trois séries d’essais nommés (CD1), (CD2) et (CD3)
ont été testés et les résultats sont présentés sur les mêmes graphes (figures 4.14 et 4.15).
Pour la série d’essais de la figure (4.14 (CD1)) on remarque que celle ci a aussi
une allure exponentielle. De plus la variation de la résistance à la traction en fonction
de la succion pour l’argile compactée (figure 4.15 (CD1)) vérifie bien le modèle décrit
par l’équation (4.3) mais avec d’autres constantes. On remarque aussi que la résistance
maximale à la traction de l’argile initialement compactée (CD1) est inférieure à la résis-
tance maximale à la traction de l’argile initialement saturée et drainée à l’air libre (D).
On remarque le même phénomène pour l’argile avec une teneur en eau initiale plus
faible. Une allure exponentielle en fonction de la teneur en eau (figure 4.14(CD2)et
(CD3)). Le modèle décrit par l’équation 8.1 reste toujours valable avec un simple para-
métrage (figure 4.15 (CD2) et (CD3)). La plupart des travaux dans la littérature, qui
ont utilisé le même protocole d’essais, ont trouvé des allures similaires de la résistance
à la traction en fonction de la teneur en eau (Rodríguez, 2002; Heibrock et Witt, 2005;
Zeh, 2007; Lakshmikantha, 2009).
(C)). En effet, si on compare par exemple les deux valeurs de résistance à la traction
pour la valeur de porosité n = 0.62, on remarque qu’il y’a un facteur de 10 entre elles.
Cela est dû à la quantité d’eau qui joue le rôle de "lubrifiant" entre les agrégats où
encore à l’échelle des pores et des grains. Ceci peut être attribué aux forces liées aux
ménisques qui eux existent ou non selon la teneur en eau. Des résultats similaires ont
été trouvés par Lakshmikantha (2009).
㻝㻜㻜㻜
㻾㽴㼟㼕㼟㼠㼍㼚㼏㼑㻌㽫㻌㼘㼍㻌㼠㼞㼍㼏㼠㼕㼛㼚㻌㻔㼗㻚㻼㼍㻕
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㼃㻩㻢㻜㻑
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㻼㼛㼞㼛㼟㼕㼠㽴㻌㻔㻙㻕㻌
Lorsque l’argile devient de plus en plus sèche (chemin (D)), la densité sèche aug-
mente jusqu’à tendre vers une valeur limite. Cette valeur limite correspond à la teneur
en eau qui est la limite de retrait (figure 4.17 (D)). Par contre, et comme c’est bien
connu pour l’essai Proctor, la densité sèche augmente avec la teneur en eau jusqu’à
㻞㻚㻝
㼂㼍㼞㼕㼍㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㻌㼘㼍㻌㼐㼑㼚㼟㼕㼠㽳㻌㼟㽳㼏㼔㼑㻌㼑㼚㻌
㻝㻚㻥 㼒㼛㼚㼏㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑 㼘㼍 㼠㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡
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㻰㼑㼚㼟㼕㼠㽴㻌㼟㽳㼏㼔㼑㻌㻌㻔㼓㼞㻛㼏㼙㻟㻕
㼂㼍㼞㼕㼍㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㻌㼘㼍㻌㼐㼑㼚㼟㼕㼠㽳㻌㼟㽳㼏㼔㼑㻌㼑㼚㻌
㻝㻚㻣 㼒㼛㼚㼏㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼡㻌㼠㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻌㻓㻱㼟㼟㼍㼕㻌
㻼㼞㼛㼏㼠㼛㼞㻓
㻝㻚㻡
㻝㻚㻟 㻯㼛㼡㼞㼎㼑㼟㻌㼍㼥㼍㼚㼠㻌㼘㼑㻌㼙㽵㼙㼑㻌
㼐㼑㼓㼞㽴㻌㼐㼑㻌㼟㼍㼠㼡㼞㼍㼠㼕㼛㼚㻚
㻝㻚㻝
㻜㻚㻥
㻜㻚 㻜㻚㻝㻜 㻜㻚㻞㻜 㻜㻚㻟 㻜㻚㻠㻜 㻜㻚㻡㻜 㻜㻚㻢㻜 㻜㻚㻣㻜
㻝㻚㻜㻜
㻜㻚㻤㻜 㻜㻚㻥㻜
㻜㻡 㻜
㻜㻚㻣
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㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕
Figure 4.17 – Variation de la densité sèche au cours de dessiccation et dans les condi-
tions de Proctor standard
l’optimum Proctor puis elle chute. Dans ce cas, cette tendance est bien en corrélation
avec la résistance à la traction (figure 4.14 (C)).
㻜㻚㻣㻡
㼂㼍㼘㼑㼡㼞㼟㻌㼑㼤㼜㽴㼞㼕㼙㼑㼚㼠㼍㼘㼑㼟
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㼚㻌㻩㻌㻜㻚㻟㻝㻛㻔㼟㻛㻜㻚㻟㻢㻗㻝㻛㻜㻚㻟㻠㻕
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㻜㻚㻡㻡
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㼐㼡㻌㼜㼛㼕㼚㼠㻌㼐㻓㼑㼚㼠㼞㽴㼑㻌
㻜㻚㻠㻡 㼐㻓㼍㼕㼞㻌㼟㼑㻔㻹㻼㼍㻕
㻜㻚㻟㻡
SLR
㻜㻚㻞㻡
㻜㻚㻜㻝 㻜㻚㻝 㻝 㻝㻜 㻝㻜㻜
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕
㻝㻚㻡 㻝㻚㻡
㻾㽴㼟㼕㼟㼠㼍㼚㼏㼑㻌㽫㻌㼘㼍㻌㼠㼞㼍㼏㼠㼕㼛㼚㻌㼒㼕㼚㼍㼘㼑㻌
㻾㽴㼟㼕㼟㼠㼍㼚㼏㼑㻌㽫㻌㼘㼍㻌㼠㼞㼍㼏㼠㼕㼛㼚㻌㼒㼕㼚㼍㼘㼑㻌
㻝㻚㻟 㻝㻚㻟
䃢㼘㻌㻌㻔㻹㻼㼍㻕
㻾㼽㻌㻩㻌㻜㻚㻥㻡㻣㻢
㼥㻌㻩㻌㻝㻞㻚㻞㻜㻞㼤㻌㻙 㻝㻣㻤㻚㻣㻥
㻜㻚㻡 㻾㼽㻌㻩㻌㻜㻚㻥㻥㻡㻝 㻜㻚㻡
㻜㻚㻟㻝
㼥㻌㻩㻌㻝㻞㻝㻚㻠㼤㻙㻜㻚㻡㻤㻤
㻜㻚㻟㻝
㻾㼽㻌㻩㻌㻜㻚㻤㻤㻥㻠
㻜㻚㻜㻝㻥 㻜㻚㻝㻠㻡 㻜㻚㻝㻠㻡 㻜㻚㻜㻝㻥
㻜㻚㻜 㻜㻚㻜
㻜 㻟㻜 㻢㻜 㻥㻜 㻝㻞㻜 㻝㻡㻜 㻜㻚㻜㻜㻝 㻜㻚㻜㻝 㻜㻚㻝 㻝 㻝㻜
a) 㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㼕㼚㼕㼠㼕㼍㼘㼑㻌㻔㻑㻕㻌 b) 㼟㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㼕㼚㼕㼠㼕㼍㼘㼑㻌㻔㻑㻕㻌
Pour un sol quasi-saturé, plusieurs auteurs (Alonso et al., 1999a) proposaient une
relation linéaire entre la cohésion et la succion. L’effet de la non saturation sur la résis-
tance au cisaillement a été étudié par plusieurs auteurs (Sheng et al., 2011; Airò Farulla
et Rosone, 2012).
( )r
s+Se
σl (s) = σl s+SLR
(4.3)
avec :
– σl : Succion maximale d’argile à l’état résiduelle. Cette valeur peut être déterminée
en fonction de la succion initiale (figure 4.19).
– Se : Succion du point d’entrée d’air, "se = 360kP a".
– SLR : Succion résiduelle (limite de retrait), "sLR = 11.5M P a".
– r : Paramètre du matériau "r = 1.9".
Etude expérimentale de la
dessiccation
Sommaire
5.1 Expérience de dessiccation sur un échantillon rectangulaire 112
5.1.1 Présentation de l’essai de dessiccation . . . . . . . . . . . . . 112
5.1.2 Evolution de l’état hydrique au cours d’un cycle de drainage 114
5.1.3 Caractérisation du réseau de fissures . . . . . . . . . . . . . . 116
5.1.4 Reproductibilité d’un essai de dessiccation . . . . . . . . . . . 116
5.2 Effet de la teneur en eau initiale . . . . . . . . . . . . . . . 118
5.3 Effet de contact et effet de la forme de l’échantillon . . . 120
5.3.1 Initiation et propagation des fissures . . . . . . . . . . . . . . 120
5.3.2 Dessiccation et formation du réseau de fissures . . . . . . . . 123
5.4 Effet d’échelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
5.5 Effet de la taille de l’échantillon . . . . . . . . . . . . . . . . 129
5.5.1 Etude de l’influence du paramètre de forme λ sur le réseau de
fissures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
5.6 Effet de l’épaisseur de l’échantillon . . . . . . . . . . . . . . 136
5.6.1 Propagation des fissures en profondeur . . . . . . . . . . . . . 138
5.6.2 Effet de l’ouverture d’une fissure sur le débit hydrique évaporé 141
5.7 Cycles de dessiccation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
5.7.1 Etude préliminaire de l’effet des cycles de dessiccation . . . . 146
5.7.2 Effet de taille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149
5.7.3 Présentation de trois cycles de dessiccation . . . . . . . . . . 153
5.7.4 Indication sur l’effet des cycles de dessiccation au fond du
barrage El Malah . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157
5.8 Modélisation analytique du transfert hydrique . . . . . . . 161
Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.1. EXPÉRIENCE DE DESSICCATION SUR UN ÉCHANTILLON RECTANGULAIRE
Dans ce chapitre nous présentons les résultats des expériences menées au la-
boratoire dans des conditions de température et d’humidité relative contrô-
lées.
La figure (5.1), pour un temps= 7.33 jours, montre que les parois du récipient
fléchissent vers l’intérieur, cela montre qu’une force d’adhésion est appliquée par l’argile
sur les parois qui se déforment de la manière présentée sur cette figure. Juste quelques
instants après, une fissure est initiée juste à côté de la paroi, et se propage en séparant
les parois de l’échantillon de sol. Les forces d’adhésion appliquées sur les parois font
naître des efforts de traction dans l’argile. Ainsi, on voit clairement sur la figure (5.1),
à un temps = 7.35 jours, que les parois sont relâchées. La dessiccation suite au retrait
se développe d’avantage, et le même scénario se répète sur le côté adjacent (figure 5.1,
temps=7.36 jours ), et ensuite au niveau du reste des parois.
Les forces de traction surfaciques au fond du récipient sont de plus en plus grandes,
au cours de la dessiccation, ce qui engendre d’avantage de contraintes de traction dans le
sol. Une fissure se développe localement quand la contrainte de traction atteint la valeur
maximale limite du matériau ou encore sa résistance à la traction. Souvent la première
fissure qui apparait après celles qui se développent au niveau des parois, est située
au milieu de l’échantillon et elle se forme très rapidement (figure 5.1, temps= 8.22
jours). Lorsque le sol continue à se désaturer la résistance à la traction augmente,
et les écailles de sol peuvent se libérer du fond du récipient et l’échantillon gauchit
(figure 5.1, temps= 9.19 jours). Cela va diminuer la surface de contact et entraîne
donc l’arrêt localement du développement des contraintes de traction (les contraintes
de traction sont relaxées). Par ailleurs, le phénomène de retrait continue sans apparition
de nouvelles fissures. Seule l’épaisseur des fissures est susceptible d’augmenter par le
retrait des parties séparées.
Lorsque la teneur en eau devient plus petite que la limite de retrait, la propagation
des fissures s’arrête, et l’état hydrique du sol s’équilibre avec l’air ambiant à une teneur
en eau résiduelle. D’autres auteurs (.Peron et al., 2009) ont cherché à faire apparaître
ces fissures en imposant des déplacements nuls au fond de l’échantillon, ce qui a généré
des contraintes de traction beaucoup plus importantes.
Comme on le verra plus loin, la diffusion lors de la dessiccation sous des conditions
thermo-hydriques constantes (T = 20˚C, Hr = 60%) vérifie l’équation de Richards
(section 5.8). Le poids de l’échantillon est déterminé à l’aide d’une balance KERN 440−
21A : 60g/0, 001g. Au début de la dessiccation, dans une première phase qui dure 5jours,
le débit d’eau sortant est quasiment constant, lorsque le sol est quasi-saturé, ce qui
implique une diminution linéaire de la teneur en eau (figure 5.2.a)). Cette dessiccation
est accompagnée par une consolidation et probablement par un retrait vertical. Ensuite,
la consolidation et le retrait vertical s’achèvent totalement, et un retrait horizontal se
met en place dans une seconde phase. Dans cette seconde phase, qui est entre le 5ème
jour et le 11ème jour, la pente de la cinétique de la teneur en eau diminue, indiquant que
l’extraction d’eau des pores devient de plus en plus difficile. Les faces de l’échantillon
se mettent de plus en plus en flexion, ce qui explique l’augmentation des contraintes
de traction dans la matrice argileuse. L’énergie de déformation emmagasinée due à ce
retrait sera dissipée par la formation d’un réseau de fissures qui a lieu dans cette phase.
Dans la troisième phase, qui est reliée aux cinq derniers jours, le débit hydrique tend
vers zéro, et la teneur en eau s’équilibre pour une valeur résiduelle. Cette phase est
caractérisée par une dessiccation lente sans retrait.
㻝㻜㻜㻑 㻞㻜
㻰㽴㼎㼕㼠㻌㻔㼓㼞㻛㼖㼛㼡㼞㻕
㻢㻜㻑 㻝㻞
㻠㻜㻑 㻤
㻭㼜㼜㼍㼞㼕㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㻌㼘㼍㻌
㻟㻜㻑 㼜㼞㼑㼙㼕㽴㼞㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑
㻢
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㻞㻜㻑 㻠
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㻝㻜㻑 㻞
㻜㻑 㻜
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㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼖㼛㼡㼞㼟㻕
a)
㻞㻜 㻜㻚㻞
㻴㼍㼡㼠㼑㼡㼞㻌㻔㼙㼙㻕㻧㻌㻌㻌㻺㼛㼙㼎㼞㼑㻌㼐㼑㼟㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㼟
㻝㻤 㻜㻚㻝㻤
㻝㻢 㻜㻚㻝㻢
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㻴㼍㼡㼠㼑㼡㼞㻌㻔㼙㼙㻕
㻝㻞 㻜㻚㻝㻞
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㻝㻜 㻟㽳㼙㼑㻌㻼㼔㼍㼟㼑 㻜㻚㻝
㻸㻲㻌㻔㼙㼙㻙㻝㻕
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㻵㻲㻌㻔㻙㻕
㻞㽳㼙㼑㻌㻼㼔㼍㼟㼑
㻢 㻜㻚㻜㻢
㻠 㻝㽳㼞㼑㻌㻼㼔㼍㼟㼑 㻜㻚㻜㻠
㻞 㻜㻚㻜㻞
㻜 㻜
㻜 㻞 㻠 㻢 㻤 㻝㻜 㻝㻞 㻝㻠 㻝㻢
b) 㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼖㼛㼡㼞㼟㻕
Figure 5.2 – a) Variation de la teneur en eau et du débit hydrique au cours d’un cycle
de dessiccation (T = 20˚C, Hr = 60%) ; b) Variation de la hauteur de l’échantillon,
IF (Intensité des Fissures), et de LF (Longueur des Fissures)
Afin de caractériser le réseau de fissures, plusieurs paramètres ont été utilisés par
différents auteurs (Corte et Higashi, 1960; JTK, 1987; Velde, 1999; Nahlawi et Kodi-
kara, 2006). Les caractéristiques du réseau de fissures sont déterminées par la technique
d’analyse d’image comme expliqué dans la section 1. L’initiation de la première fissure
se fait à un teneur en eau W = 22.16% au 7ème jour (qui correspond à une succion de
l’ordre de 2.2M P a). On rappelle que la limite de retrait est environ 14% (figure 3.10).
Le nombre, les longueurs et les épaisseurs des fissures augmentent progressivement au
cours du temps. On note LF (équation 5.1) la somme des longueurs des fissures ΣF au
cours du temps, divisée par la surface de l’échantillon A, et IF l’intensité des fissures
qui est définie par la somme des surfaces des fissures ΣSF divisée par la surface de
l’échantillon A. [ ]
ΣF
LF = , −− cm/cm2 (5.1)
A
ΣSF [ ]
, −− %
IF = (5.2)
A
La figure (5.2.b)) montre la variation de la hauteur de l’échantillon, IF (Surface des
Fissures) et de LF (Longueur des Fissures). On remarque qu’il y’a trois phases totale-
ment séparées : phase de consolidation, phase de dessiccation et de fissuration, et phase
d’équilibre hydrique résiduel. Ce résultat est en accord avec ceux de plusieurs travaux
Fleureau et al. (1993); Nahlawi et Kodikara (2006); Lakshmikantha (2009); .Peron et al.
(2009). Ce réseau de fissures peut être affecté par plusieurs facteurs qu’on va étudier
dans les sections suivantes.
A B A B
A B A B
A B A B
Figure 5.3 – Essai de dessiccation sur deux échantillons identiques, dans deux réci-
pients identiques et dans les mêmes conditions hydro-thermiques
Le réseau de fissures de l’argile est affecté aussi par les conditions initiales, et en
particulier sa teneur en eau initiale. Pour étudier l’effet du teneur en eau initiale on a
préparé deux échantillons (nommés A et B) à deux teneurs en eau initiales différentes
(figure 5.4).
Les échantillons A et B ont respectivement des teneurs en eau initiales WiA ≃ 160%
et WiB ≃ 80%. Les deux échantillons sont soumis à une température T = 40˚ et une
humidité relative Hr = 55%. D’autre part, ils ont la même géométrie 10cm × 10cm.
En comparant les réseaux des fissures on observe que les formes sont totalement
différentes. Les caractéristiques géométriques des deux échantillons sont les suivantes :
Echantillon A : IF = 26.4, LF = 0.51cm/cm2 et N F = 7
Echantillon B : IF = 26.7, LF = 1.74cm/cm2 et N F = 25
D’après les résultats trouvés on remarque que l’intensité des fissures n’est pas affectée
par la teneur en eau initiale. Par contre, les longueurs des fissures et les nombres des
fissures sont multipliés plus que trois fois pour A par rapport à B. Ce phénomène peut
être expliqué par le fait que la masse solide de B est plus faible que celle de A. Par la
suite, à la fin de dessiccation on trouve que B est plus mince que A (figure 5.4). Par
ailleurs, on revient sur l’effet de l’épaisseur (hauteur) de l’échantillon qui sera traité
dans la section 5.6.
Figure 5.4 – Essai de dessiccation sur deux échantillons de deux teneurs en eau différentes, dans deux récipients identiques et
2012.3.31 _ 3.3.13
2012.3.30 _ 15.3.16
4 cm
A
B
2.50 mm
1.45 mm
1.48 mm
1.39 mm
0h 6h 12h
2.17 mm 3.32 mm
1.93 mm
50 mm
Un essai similaire à celui présenté dans la section 5.1 a été fait sur un échantillon
circulaire dans un récipient en verre rigide. L’échantillon est de diamètre 100mm et
d’épaisseur 5mm drainé à une température de 40˚C et à une humidité relative fixée à
60% et dont l’équilibre hydrique est atteint au bout de 48h.
Corte et Higashi (1960); Kodikara et al. (2000) indiquent que le type de l’interface
lié au type du matériau qui constitue le fond du récipient a un effet significatif sur
le réseau de fissures. Dans cette partie du travail, les échantillons circulaires avec une
teneur en eau initiale de 65% ont été séchés dans des conditions climatiques contrôlées
avec une température et une humidité relative fixes, respectivement à 40˚C et à 60%. Un
appareil photo numérique, maintenu dans une position perpendiculaire fixe par rapport
à l’échantillon et connecté à un ordinateur, a été utilisé pour évaluer l’évolution du
réseau de fissures au cours de la dessiccation. Le système d’acquisition des données de
l’appareil photo est réglé pour prendre une image séquentielle chaque minute. Toutes
les images capturées sont traitées en utilisant la technique d’analyse d’image. La figure
(5.6) montre des images recueillies de la surface fissurée prises à une intervalle de temps
fixe d’une heure pendant la dessiccation. Les fissures ont été initiées à la teneur en eau
de 49, 7%, (état quasi-saturé), qui correspond à une succion de 250kP a (rappelons que
la courbe de rétention (figure 5.7), la succion qui correspond au point d’entrée d’air est
360kP a). Ceci montre bien que l’initiation des fissures se déroule bien dans le domaine
quasi-saturé. Des résultats similaires ont été trouvés par Rodríguez et al. (2007); Yesiller
et al. (2000).
㻝
㻰㼑㼓㼞㽴㻌㼐㼑 㼟㼍㼠㼡㼞㼍㼠㼕㼛㼚㻌㻔㻑㻕
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㻱㼠㼍㼠㻌㼝㼡㼍㼟㼕㻙㼟㼍㼠㼡㼞㽴
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㻜㻚㻢
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㻱㼠㼍㼠㻌㼜㼍㼞㼠㼕㼑㼘㼘㼑㼙㼑㼚㼠㻌㻌㻌㼟㼍㼠㼡㼞㽴
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㻿㻸㻾䍠㻌㻝㻝㻚㻡㻌㻹㻼㼍
㻿㻱㻭㻌䍠㻌㻟㻢㻜㻌㼗㻼㼍
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㻜㻚㻜㻝 㻜㻚㻝 㻝 㻝㻜 㻝㻜㻜 㻝㻜㻜㻜
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕
Figure 5.7 – Courbe de rétention d’eau de l’argile étudiée dans un chemin de drainage
n’est plus au voisinage des parois, mais elle est plutôt au milieu de l’échantillon. Les
fissures tendent à avoir des courbures de la même forme que celle du récipient. En
revanche, pour une succion élevée, les contraintes de traction induites sont inférieures
à la résistance à la traction, et le développement des fissures s’arrête progressivement.
La figure (5.5) indique encore que les fissures initiales sont produites dans la partie
centrale de l’échantillon plutôt que dans les bords. Elle montre également que les fis-
sures primaires se propagent au cours de la première journée de la dessiccation. Dans ce
travail, nous avons retenu la définition donnée par Nahlawi et Kodikara (2006), selon
lesquels les fissures primaires correspondent à la première série de fissures qui appa-
raissent lors de la dessiccation. Les fissures qui se produisent entre les mailles déjà
générées, sont définies comme des fissures secondaires. Les fissures primaires et les fis-
sures secondaires sont bien évidemment de nature aléatoire. L’ouverture moyenne des
fissures primaires est supérieure à celle de fissures secondaires. On remarque à partir
de la figure (5.5) qu’au-delà des 24 heures, les fissures secondaires se développent entre
les fissures primaires.
En comparant cet essai "Argile drainée sur support rigide" avec celui "drainé sur
support souple" on trouve deux différences majeures :
1. Le support souple permet plus de "mobilité" de l’échantillon d’argile mince. Par
conséquent il peut se rétrécir sans se fissurer jusqu’à une succion de l’ordre de
2.2M P a. D’après la courbe de rétention d’eau, l’initiation de la première fissure
est dans la phase non saturée. Par contre le support rigide bloque les déplace-
ments au fond. Les particules d’argile paraissent collées sur les parois, car aucune
déconnection n’apparaissait. La première fissure apparait rapidement, à une suc-
cion de l’ordre de 250kP a qui est inférieure à celle d’entrée d’air. La fissuration
pour un support rigide se fait dans la phase quasi-saturée. (figure 5.7)
2. Le réseau de fissures secondaire se crée pour l’argile drainée sur support fixe, mais
il n’apparait pas pour l’argile drainée sur support souple. (figure 5.5 et 5.1)
Par ailleurs la forme de l’échantillon influe sur la forme du réseau de fissures, particu-
lièrement aux bords de l’échantillon. La forme des fissures qui se trouvent aux bords
suivent leur forme géométrique.
㼐㼡㻌㼞㼑㼟㼑㼍㼡 㼐㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㼟
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㻡
㼂㼍㼘㼑㼡㼞㼟㻌㼑㼤㼜㽴㼞㼕㼙㼑㼚㼠㼍㼘㼑㼟
㼜㼞㼑㼙㼕㽴㼞㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑
㻵㼚㼕㼠㼕㼍㼠㼕㼛㼚 㼐㼑㻌㼘㼍㻌
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕 㻠
㻜
㻜 㻝㻜 㻞㻜 㻟㻜 㻠㻜 㻡㻜 㻢㻜
㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼔㻕
degré de saturation par le biais de la teneur en eau et on projette cette valeur dans la
courbe de rétention (figure 5.7) pour obtenir la valeur de la succion.
Cette valeur est considérée comme une valeur approchée de la succion dans la matrice
argileuse au cours de la dessiccation. Par ailleurs, une autre approche de détermination
de la répartition spatiale de la succion dans l’échantillon (champ de succion) sera pré-
sentée dans le chapitre 8. La variation de la succion au cours du temps est présentée
sur la courbe la figure (5.8). On note aussi sur cette courbe, l’instant du début et de
la fin de la propagation du réseau de fissures. La figure (5.9.a) montre la variation de
l’intensité des fissures en fonction du temps, qui lui est reliée à la succion (figure 5.9.c).
De même, les variations des longueurs des fissures au cours du temps et de la succion
sont présentées sur les figures (5.9.b, d)
㻡㻜
㻠㻜
㻵㻲㻌㻔㻑㻕㻌
㻟㻜
㻞㻜
㻝㻜
㻜
㻜 㻝㻜 㻞㻜 㻟㻜 㻠㻜 㻡㻜
a) 㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼔㻕
㻝
㻜㻚㻤
㻔㻸㻲㻌㻯㼙㻛㻯㼙㼽㻕㻌
㻜㻚㻢
㻜㻚㻠
㻜㻚㻞
㻜
㻜 㻝㻜 㻞㻜 㻟㻜 㻠㻜 㻡㻜
b) 㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼔㻕
㻡㻜
㻠㻜
㻵㻲㻌㻔㻑㻕㻌
㻟㻜
㻞㻜
㻝㻜
㻜
㻜 㻝 㻞 㻟 㻠
c) 㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕
㻝
㻜㻚㻤
㻸㻲㻌㻔㻯㼙㻛㻯㼙㼽㻕㻌
㻜㻚㻢
㻜㻚㻠
㻜㻚㻞
㻜
㻜 㻝 㻞 㻟 㻠
d) 㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕
Pour déterminer l’effet d’échelle des échantillons sur les réseaux des fissures, une
série d’essais est réalisée. Cette série est constituée de cinq échantillons (A1 · · · A5 ) de
dimensions différentes, et de hauteur fixe H1 = 5cm (figure 5.11). Pour déterminer
l’effet d’échelle sur les caractéristiques du réseau de fissures de l’argile, tous les essais
sont faits dans les même conditions thermo-hydriques T = 35˚c et Hr = 25%. Pour
garantir qu’on a les mêmes conditions, tous les essais sont faits en même temps dans
les mêmes conditions thermiques et hydriques (T˚ et Hr ) dans l’enceinte climatique
représentée dans la figure (5.10).
㻝㻜㻜㻌㼙㼙㻌
㻢㻜 㻜㻚㻤
㻠㻜
㻸㻲㻌㻔㻯㼙㻛㻯㼙㼽㻕
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㻟㻜 㻜㻚㻠
㻜㻚㻟
㻞㻜
㻜㻚㻞
㻝㻜
㻜㻚㻝
㻜 㻜㻚㻜
㻜 㻝㻜㻜 㻞㻜㻜 㻟㻜㻜 㻠㻜㻜 㻡㻜㻜 㻢㻜㻜 㻣㻜㻜
㻿㼡㼞㼒㼍㼏㼑㻌㻔㻯㼙㼽㻕
des longueurs LF des fissures est importante pour les petites dimensions et elle semble
converger vers une valeur constante à grande échelle. On remarque aussi que la variation
de tous ces paramètres en fonction de la largeur de l’échantillon est d’allure similaire
(figure 5.13).
Par ailleurs, le nombre de fissures augmente lorsque l’échantillon est plus grand. On
remarque aussi que le débit hydrique de la quantité d’eau évaporée par unité de surface
est quasiment constant et ceci quel que soit la taille des échantillons sous les mêmes
conditions hydro-thermiques (figure 5.10).
㻞㻡 㻜㻚㻠
—————————————————
㻸㻲㻌㻔㻯㼙㻛㻯㼙㼽㻕
㻞㻜
㻜㻚㻟
Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
㻰㽴㼎㼕㼠㻌㻔㼗㼓㻛㻔㼙㼽㼖㼛㼡㼞㼟㻕㻕㻌
㻵㻲㻌㻔㻑㻕㻧㻌㻺㼎㼞㻌㼐㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㻧㻌
128
㻝㻡
㻜㻚㻞
㻝㻜
㻜㻚㻝
㻡
㻜 㻜㻚㻜
㻝㻟㻜 㻝㻢㻜 㻝㻥㻜 㻞㻞㻜 㻞㻡㻜 㻞㻤㻜 㻟㻝㻜
㻸㼛㼚㼓㼡㼑㼡㼞㻌㻔㼙㼙㻕
————————————————–
5.4. EFFET D’ÉCHELLE
Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.5. EFFET DE LA TAILLE DE L’ÉCHANTILLON
㻝㻜㻜 㻞㻜
㻞㽳㼙㼑㻌㻼㼔㼍㼟㼑
㻥㻜 㻝㻤
㻤㻜 㼠㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡 㻝㻢
㻣㻜 㻝㻠
㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕
㻰㽴㼎㼕㼠㻌㼓㼞㻛㼖㼛㼡㼞
㻰㽴㼎㼕㼠㻌㻔㼓㼞㻛㼖㼛㼡㼞㻕
㻢㻜 㻝㻞
㻡㻜 㻝㻜
㻭㼜㼜㼍㼞㼕㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㻌㼘㼍㻌
㻠㻜 㼜㼞㼑㼙㼕㽴㼞㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑 㻤
㻟㻜 㼃㻩㻞㻠㻚㻞㻣㻑 㻢
㻞㻜 㻠
㻟㽳㼙㼑㻌㻼㼔㼍㼟㼑
㻝㻜 㻝㽳㼞㼑㻌㻼㼔㼍㼟㼑 㻞
㻜 㻜
㻜 㻡 㻝㻜 㻝㻡 㻞㻜 㻞㻡 㻟㻜 㻟㻡 㻠㻜 㻠㻡
㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼔㻕
a)
㻡㻜 㻝
㻴㼍㼡㼠㼑㼡㼞㻌㻔㼙㼙㻕㻧㻌㻌㻌㻺㼛㼙㼎㼞㼑㻌㼐㼑㼟㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㼟㻧 㻵㻲㻔㻑㻕
㻠㻡 㻜㻚㻥
㻺㼛㼙㼎㼞㼑㻌㼐㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㼟
㻠㻜 㻜㻚㻤
㻵㻲 㻞㽳㼙㼑㻌㻼㼔㼍㼟㼑
㻟㻡 㻜㻚㻣
㻴㼍㼠㼑㼡㼞㻌㻔㼙㼙㻕
㻸㻲㻔㼙㼙㻙㻝㻕㻌㻌㻌
㻟㻜 㻜㻚㻢
㻸㻲
㻞㻡 㻜㻚㻡
㻞㻜 㻜㻚㻠
㻝㻡 㻜㻚㻟
㻝㻜 㻜㻚㻞
㻡 㻟㽳㼙㼑㻌㻼㼔㼍㼟㼑 㻜㻚㻝
㻝㽳㼞㼑㻌㻼㼔㼍㼟㼑
㻜 㻜
㻜 㻡 㻝㻜 㻝㻡 㻞㻜 㻞㻡 㻟㻜 㻟㻡 㻠㻜 㻠㻡
b) 㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼔㻕
Figure 5.14 – a) Variation de la teneur en eau et du débit hydrique au cours d’un cycle
de dessiccation (T = 40˚C, Hr = 35%) ; b) Variation de la hauteur de l’échantillon,
IF (Intensité des Fissures), et de LF (Longueur des Fissures)
b) 06-04-2012_19-42-15
contact avec l’air. L’intensité des fissures est IF ≃ 19% pour les deux parties de l’échan-
tillon. Cependant, les longueurs des fissures et leurs nombres sont différents :
Partie I : IF = 19.5, LF = 0.64cm/cm2 , N F = 24 et DF = 0.21cm−1
Partie II : IF = 18.7, LF = 0.9cm/cm2 , N F = 33 et DF = 0.21cm−1
En comparant ces résultats pour ces deux échantillons on trouve que la largeur d’un
échantillon influe principalement sur la forme et la longueur des fissures, d’où l’intérêt
de varier d’avantage la largeur pour mieux cerner cet effet. Ainsi on définit pour un
échantillon donné le paramètre de forme λ, (équation 5.3), qui est le rapport entre la
largeur et la longueur.
Largeur de l′ échantillon
λ= (5.3)
Longueur de l′ échantillon
Pour caractériser l’effet de taille de l’échantillon sur les caractéristiques du réseau des
fissures, on a préparé l’échantillon d’argile dans un récipient de dimensions (longueur
= 30cm, largeur = 16cm et hauteur = 1cm) divisé en quatre parties (figure 5.18).
Chaque partie i est nommée Ci . L’ensemble de ces parties forme une série d’échantillons,
nommée série C. Toutes les parties sont de longueur L constante, et de largeur l variable.
Chaque partie est définie par un rapport λi = Lli .
㻞㻌 㻞㻜㻌㼙㼙㻌
㻝㻌
Figure 5.16 – Détails de deux écailles contenant des micro-fissures localisées au fond
direction. La dessiccation est dite de surface ou plane, lorsque les fissures se propagent
dans plusieurs directions dans un plan donné.
Les forces de frottement peuvent induire des micro-fissures souvent difficiles à dé-
tecter à ce niveau de résolution. Pour cette raison, on a choisi deux écailles notées 1
et 2 puis on a pris des photos avec une qualité beaucoup plus fine (figure 5.16). On
remarque que l’échantillon est formé de macro-pores en présence de micro-fissures.
Table 5.2 – Tableau des caractéristiques des réseaux des fissures de la série C
N˚ Longeur Largeur Surface λ 1/λ IF LF NF DF
− Cm Cm Cm 2
− − % Cm/Cm2 − 1/Cm2
C1 16 1.6 25.6 0.1 10 26.140 1.563 8 0.313
C2 16 3.2 51.2 0.2 5 25.530 1.074 7 0.137
C3 16 8 128 0.5 2 24.440 0.516 8 0.063
C4 16 16 256 1 1 25.570 0.875 24 0.094
densité des fissures et la densité des longueurs des fissures possède un minimum pour
λ = 0.5. Par contre l’intensité des fissures ne dépend pas de la forme de l’échantillon.
Elle reste toujours de l’ordre de 25%.
㻡㻜 㻞㻚㻡
㻺㼎㼞㼑㻌㼐㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㼟㻛㻯㼙㼽 㻵㻲 㻸㻲㻌㻯㼙㻛㻯㼙㼽
㻠㻡
㻠㻜 㻞㻚㻜
㻵㻲㻌㻔㻑㻕㻧㻌㻺㼎㼞㻌㼐㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㻛㼏㼙㼽
㻟㻡
㻸㻲㻌㻔㻯㼙㻛㻯㼙㼽㻕㻌㻌
㻟㻜 㻝㻚㻡
㻞㻡
㻞㻜 㻝㻚㻜
㻝㻡
㻝㻜 㻜㻚㻡
㻜 㻜㻚㻜
㻜 㻜㻚㻝 㻜㻚㻞 㻜㻚㻟 㻜㻚㻠 㻜㻚㻡 㻜㻚㻢 㻜㻚㻣 㻜㻚㻤 㻜㻚㻥 㻝 㻝㻚㻝
a) 䃚 㻔㻙㻕
㻡㻜 㻞㻚㻡
㻺㼎㼞㼑㻌㼐㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㼟㻛㻯㼙㼽 㻵㻲 㻸㻲㻌㻯㼙㻛㻯㼙㼽
㻠㻡
㻠㻜 㻞㻚㻜
㻵㻲㻌㻔㻑㻕㻧㻌㻺㼎㼞㼑㻌㼐㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㼟㻛㼏㼙㼽
㻟㻡
㻸㻲㻌㻔㻯㼙㻛㻯㼙㼽㻕㻌㻌
㻟㻜 㻝㻚㻡
㻞㻡
㻞㻜 㻝㻚㻜
㻝㻡
㻝㻜 㻜㻚㻡
㻜 㻜㻚㻜
㻜 㻞 㻠 㻢 㻤 㻝㻜
b) 㻝㻛䃚 㻔㻙㻕
㻯"㻌
Figure 5.18 – Effet de l’élancement de l’éprouvette sur le réseau de fissures (Vue à la surface et au fond)
㻯#㻌
㼀㼑㼙㼜㼟㻩㻌㻜㻌㻶㼛㼡㼞㼟㻌 㼀㼑㼙㼜㼟㻩㻌㻞㻚㻞㻌㻶㼛㼡㼞㼟㻌
㼀㼑㼙㼜㼟㻩㻌㻞㻚㻡㻌㻶㼛㼡㼞㼟㻌 㼀㼑㼙㼜㼟㻩㻌㻟㻚㻣㻌㻶㼛㼡㼞㼟㻌
㼀㼑㼙㼜㼟㻩㻌㻠㻚㻟㻌㻶㼛㼡㼞㼟㻌 㼀㼑㼙㼜㼟㻩㻌㻠㻚㻤㼛㼡㼞㼟㻌
㼀㼑㼙㼜㼟㻩㻌㻢㻚㻠㻌㻶㼛㼡㼞㼟㻌 㼀㼑㼙㼜㼟㻩㻌㻤㻚㻞㻌㻶㼛㼡㼞㼟㻌
㻞㻌 㻝㻌 㻝㻌 㻞㻌
㻝㻜㻜㻌㼙㼙㻌 㻌 㻌
㼀㼑㼙㼜㼟㻩㻌㻝㻜㻚㻞㻌㻶㼛㼡㼞㼟㻌 㼀㼑㼙㼜㼟㻩㻌㻝㻜㻚㻥㻌㻶㼛㼡㼞㼟㻌
Une seconde série (figure 5.19) d’essais a été faite dans l’objectif de déterminer l’effet
de l’épaisseur des échantillons sur le réseau des fissures. Les échantillons sont nommés
(B1 · · · B4 ) de différentes épaisseurs H. Tous les échantillons sont de taille identique
(Longueur L = 255mm et largeur l = 178mm). Signalons aussi que tous les essais sont
réalisés toujours à la T = 35˚c et Hr = 25% (mêmes conditions que les essais de la série
A, section 5.4).
㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻮㻝㻌㻌㻌㻔㻴㻩㻟㼏㼙㻕㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻌㻮㻞㻌㻌㻌㻔㻴㻩㻡㼏㼙㻕㻌 㻌 㻌
On remarque que le débit hydrique par unité de surface est presque constant (figures
5.20 et 5.12). On peut donc confirmer que le débit hydrique surfacique de dessiccation
㻟㻜 㻜㻚㻡
㻺㼎㼞㻌㼐㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㼟
㻞㻜
㻸㻲㻌㻔㻯㼙㻛㻯㼙㼽㻕
㻜㻚㻟
㻵㻲㻌㻔㻑㻕
㻝㻡
㻸㻲㻔㼏㼙㻛㼏㼙㼽㻕
㻜㻚㻞
㻝㻜
㻜㻚㻝
㻡
㻜 㻜㻚㻜
㻜 㻞 㻠 㻢 㻤 㻝㻜 㻝㻞 㻝㻠 㻝㻢
㻴㼍㼡㼠㼑㼡㼞㻌㻔㻯㼙㻕
㻯㽿㼠㽴㻌㼐㼑㻌㼘䇻㽴㼏㼔㼍㼚㼠㼕㼘㼘㼛㼚㻌
㻿㼡㼞㼒㼍㼏㼑㻌 㻲㼛㼚㼐㻌
㻯㽿㼠㽴㻌㼐㼑㻌㼘䇻㽴㼏㼔㼍㼚㼠㼕㼘㼘㼛㼚㻌
Figure 5.22 – Vue de surface, de fond et de deux cotés, d’un échantillon de hauteur
initiale 5Cm et drainé à T = 35˚C, Hr = 25%
a)
㻤㻜㻑 㻝㻠
㻣㻜㻑
㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡
㻝㻞
㻔㼑㼤㼜㽴㼞㼕㼙㼑㼚㼠㼍㼘㼑㻕
㻢㻜㻑
㻰㽴㼎㼕㼠㻌㼐㻓㼑㼍㼡㻌㻔㼓㻛㼔㻕 㻝㻜
㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕
㻡㻜㻑 㻔㼑㼤㼜㽴㼞㼕㼙㼑㼚㼠㼍㼘㻕
㻰㽴㼎㼕㼠㻌㻔㼓㼞㻛㼔㻕
㻤
㻠㻜㻑
㻭㼜㼜㼍㼞㼕㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㻌㼘㼍㻌㼜㼞㼑㼙㼕㽴㼞㼑㻌 㻢
㻟㻜㻑 㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㻌㼍㼡㻌㼒㼛㼚㼐㻘 㼃㻩㻞㻡㻚㻠㻤㻑
㻭㼜㼜㼍㼞㼕㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㻌㼘㼍㻌
㻠
㻞㻜㻑 㼜㼞㼑㼙㼕㽴㼞㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㻌㽫 㼘㼍㻌
㼟㼡㼞㼒㼍㼏㼑㻘 㼃㻩㻟㻝㻚㻠㻟㻑
㻝㻜㻑 㻟㽳㼙㼑㻌㻼㼔㼍㼟㼑 㻞
㻝㽳㼞㼑㻌㻼㼔㼍㼟㼑 㻞㽳㼙㼑㻌㻼㼔㼍㼟㼑
㻜㻑 㻜
㻜 㻡㻜 㻝㻜㻜 㻝㻡㻜 㻞㻜㻜 㻞㻡㻜 㻟㻜㻜
㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼔㻕
b)
㻞㻡 㻜㻚㻞
㻴㼍㼡㼠㼑㼡㼞
㻞㻜 㻜㻚㻝㻢
㻵㻲㻌㻑
㻴㼍㼡㼠㼑㼡㼞㻌㻔㼙㼙㻕㻧㻌㻵㻲㻔㻑㻕
㻸㻲㻌㼏㼙㻛㼏㼙㼽
㻸㻲㻔㼏㼙㻛㼏㼙㼽㻕㻌㻌
㻝㻡 㻜㻚㻝㻞
㻝㻜 㻜㻚㻜㻤
㻝㽳㼞㼑㻌㻼㼔㼍㼟㼑 㻞㽳㼙㼑㻌㻼㼔㼍㼟㼑 㻟㽳㼙㼑㻌㻼㼔㼍㼟㼑
㻡 㻜㻚㻜㻠
㻜 㻜
㻜 㻡㻜 㻝㻜㻜 㻝㻡㻜 㻞㻜㻜 㻞㻡㻜 㻟㻜㻜
㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼔㻕
Figure 5.23 – a) Variation de la teneur en eau et du débit hydrique au cours d’un cycle
de dessiccation (T = 35˚C, Hr = 25%) ; b) Variation de la hauteur de l’échantillon,
IF(Intensité des Fissures), et de LF(Longueur des Fissures)
D’après l’essai précédent (section 5.6.1 ; figure 5.23) et en comparaison avec les
résultats de l’essai (section 5.1 ; figure 5.2), on remarque que le débit hydrique évaporé
dépend peu de l’intensité des fissures. Cette quantité d’eau évaporée de l’échantillon va
humidifier l’air entrant au sein de la fissure et entraîne l’augmentation de l’humidité
relative. Une énergie d’enthalpie négative localisée à la surface (contact avec l’air) va
engendrer une diminution de température. Pour cette raison un capteur de température
est installée à 1cm en profondeur de la surface du sol afin de déterminer la température
exacte du sol.
Pour vérifier ce résultat, une étude plus détaillée a été menée sur un échantillon
d’épaisseur plus grande dans l’objectif d’augmenter au maximum l’effet de l’ouverture
des fissures en profondeur sur le débit d’évaporation. Ainsi, un pesé très fin est requis.
Pour cette raison, on élimine le support intermédiaire entre la balance et l’échantillon.
Deux caméras sont fixées pour le suivi des fissures à la surface et en profondeur de
l’échantillon. (figure 5.24).
Sonde de
température
Termocouple
Balance Kern
Enceinte climatique à
température fixe
T=35°
La figure (5.25.a)) montre l’évolution du débit hydrique ainsi que la teneur en eau
au cours du temps. La première observation concerne la première fissure qui apparait
à la surface pour une teneur en eau élevée, (W = 72.34%). Ceci est inattendu, vu que
le sol est saturé pour cette teneur en eau et la succion correspondante est inférieure
à celle du point d’entrée d’air. Or la dessiccation n’est possible que sur la surface en
contact avec l’air. Initialement seule la surface supérieure est en contact avec l’air. Une
désaturation locale de la zone proche de la surface, s’est produite sans avoir le même
état de désaturation tout au long de l’épaisseur de l’échantillon. Dans la suite on tente
par un modèle analytique (Chapitre 5.8) d’expliquer ce constat.
㻠㻡 㻝㻞㻜㻑
㻠㻜
㻰㽴㼎㼕㼠㻌㻔㼓㼞㻛㼔㻕㻘㻴㼡㼙㼕㼐㼕㼠㽴㻌㼞㼑㼘㼍㼠㼕㼢㼑㻌㻔㻑㻕㻘
㻝㻜㻜㻑
㻟㻡
㼀㼑㼙㼜㽴㼞㼍㼠㼡㼞㼑㻔㻌㼻㻯㻕
㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕
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㻞㻡 㻴㼡㼙㼕㼐㼕㼠㽴㻌㼞㼑㼘㼍㼠㼕㼢㼑㻌㼐㼍㼚㼟㻌㼘㻓㼍㼕㼞
㻭㼜㼜㼍㼞㼕㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㻌㼘㼍㻌㼜㼞㼑㼙㼕㽳㼞㼑㻌
㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㻌㼍㼡㻌㼒㼛㼚㼐㻘 㼃㻩㻟㻝㻚㻡㻝㻑
㻢㻜㻑
㻞㻜 㻰㽴㼎㼕㼠㻌㼐㻓㼑㼍㼡㻌㻔㼓㻛㼔㻕㻌㻔㼑㼤㼜㽴㼞㼕㼑㼚㼏㼑㻕
㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㼑㼤㼜㽴㼞㼕㼑㼚㼏㼑㻕
㻝㻡 㻠㻜㻑
㻝㻜
㻝㽳㼞㼑 㻼㼔㼍㼟㼑
㻟㽳㼙㼑 㻼㼔㼍㼟㼑
㻞㻜㻑
㻡 㻞㽳㼙㼑 㻼㼔㼍㼟㼑
㻜 㻜㻑
㻜 㻝㻜㻜 㻞㻜㻜 㻟㻜㻜 㻠㻜㻜
a) 㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼔㻕
㻟㻜 㻜㻚㻝㻠
㻞㻡 㻜㻚㻝㻞
㻜㻚㻝
㻴㼍㼡㼠㼑㼡㼞㻌㻔㻯㼙㻕㻧㻌㻵㻲㻔㻑㻕
㻴㼍㼡㼠㼑㼡㼞
㻸㻲㻔㻯㼙㻛㻯㼙㼽㻕㻌㻌
㻞㻜
㻸㻲㻌㼏㼙 㻜㻚㻜㻤
㻝㻡
㻝㽳㼞㼑 㻼㼔㼍㼟㼑
㻵㻲㻌㼏㼙㼽
㻜㻚㻜㻢
㻝㻜 㻞㽳㼙㼑 㻼㼔㼍㼟㼑 㻟㽳㼙㼑 㻼㼔㼍㼟㼑
㻜㻚㻜㻠
㻡 㻜㻚㻜㻞
㻜 㻜
㻜 㻝㻜㻜 㻞㻜㻜 㻟㻜㻜 㻠㻜㻜
b) 㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼔㻕
Figure 5.25 – a) Variation de la teneur en eau et du débit hydrique au cours d’un cycle
de dessiccation (T = 35˚C, Hr = 35%), b) Variation de la hauteur de l’échantillon,
IF (Intensité des fissures), et de LF (Longueur des fissures)
A)
B)
On étudie dans cette section l’effet des cycles hydriques sur les caractéristiques du
réseau de fissures. Pour la figure (5.27), une argile qui est déjà fissurée par dessiccation
et de nouveau saturée puis soumise encore à la dessiccation, la plupart de ses fissures
se rouvrent dans les mêmes positions (Burmeier et al., 2010). La figure (5.27) illustre
la variation du réseau de fissures (déterminer par Burmeier et al. (2010)) pour diffé-
rentes dates et durant deux ans, sous bien évidemment des cycles d’humidification et
de drainage (évaporation) durant cette période. Burmeier et al. (2010) montrent que les
fissures principales (fissures primaires) s’ouvrent de nouveau toujours dans les mêmes
positions.
A B C
D E 20 Sept 2007
2 June 2008
22 June 2009
21 Sept 2009
20 cm
Figure 5.27 – Réseau de fissures pour une argile naturelle à différente dates (sous
l’effet de plusieurs cycles) (Burmeier et al., 2010)
Dans la suite on présente l’effet des cycles de dessiccation sur l’apparition du réseau
de fissures. On a effectué trois séries d’essais, série A, série B et série C. Les trois séries
sont mises ensemble dans les même conditions thermo-hydriques T = 35˚ et Hr = 45%
dans l’enceinte climatique (figure 5.28).
On trace dans la figure (5.30) les courbes de IF (Intensité des fissures), LF (Lon-
gueur des fissures) et le nombre des fissures par cm2 . Toutes les valeurs sont récapitulées
dans le tableau (5.4). On remarque que :
1. L’intensité des fissures croit d’une façon linéaire d’un cycle au suivant. On re-
marque une croissance d’environ 6 % pour chaque cycle.
2. La longueur des fissures croit aussi d’une façon bien nette. On remarque une
croissance d’environ 13 % pour chaque cycle.
㻟㻜 㻝㻚㻜
㻵㻲
㻸㻲㻌㻯㼙㻛㻯㼙㼽
㻺㼎㼞㻌㼐㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㼟㻛㼏㼙㼽
㻺㼎㼞㼑㻌㻲㼕㼟㼟㻛㻯㼙㼽
㻸㻲㻌㻔㻯㼙㻛㻯㼙㼽㻕㻧㻌
㻵㻲㻌㻔㻑㻕
㻞㻡 㻜㻚㻡
㻞㻜 㻜㻚㻜
㻜 㻝 㻞 㻟 㻠 㻡
㻺㼛㼙㼎㼞㼑㻌㼐㼑㻌㼏㼥㼏㼘㼑㼟㻌㻔㻙㻕
3. A priori, le nombre de fissures total est n’est pas vraiment significatif. En effet,
on remarque que pendant le premier et le second cycle, le réseau de fissures qui
apparait est plutôt primaire. Pour le troisième et le quatrième cycle, le réseau de
fissures primaire est suivi d’un réseau secondaire. Ce réseau secondaire se déve-
loppe d’une manière significative. Des lors, la longueur et le nombre des fissures
croît nettement. Ceci est bien une indication sur le développement du réseau de
fissures.
B1
B2
B3
B4
B5
Dans cette section, on veut présenter l’effet de la taille de l’échantillon sur le réseau
de fissures pour 4 cycles d’humidification-dessiccation. La deuxième série B contient 5
échantillons de différentes dimensions, mais avec le même rapport de forme λ qui est
environ 0.66. Les échantillons sont présentés sur la figure (5.31) selon l’ordre de numéro
du cycle (colonne) et de taille (ligne). Toutes les dimensions et les caractéristiques des
réseaux de fissures sont données dans le tableau (5.5) ainsi présenté sur la figure (5.32).
㻝㻡
㻝㻜
㻡
㻜
㻜 㻝 㻞 㻟 㻠 㻡
a) 㻺㼛㼙㼎㼞㼑㻌㼐㼑㻌㼏㼥㼏㼘㼑㼟㻌㻔㻙㻕
㻸㻲㻌㻔㻮㻝㻕 㻸㻲㻌㻔㻮㻞㻕 㻸㻲㻌㻔㻮㻟㻕 㻸㻲㻌㻔㻮㻠㻕 㻸㻲㻌㻔㻮㻡㻕
㻝
㻜㻚㻤
㻸㻲㻌㻔㻯㼙㻛㻯㼙㼽㻕
㻜㻚㻢
㻜㻚㻠
㻜㻚㻞
㻜
㻜 㻝 㻞 㻟 㻠 㻡
b) 㻺㼛㼙㼎㼞㼑㻌㼐㼑㻌㼏㼥㼏㼘㼑㼟㻌㻔㻙㻕
㻮㻝 㻮㻞 㻮㻟 㻮㻠 㻮㻡
㻠㻜
㻟㻡
㻺㼛㼙㼎㼞㼑㻌㼐㼑㼟㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㼟
㻟㻜
㻞㻡
㻞㻜
㻝㻡
㻝㻜
㻡
㻜
㻜 㻝 㻞 㻟 㻠 㻡
c) 㻺㼛㼙㼎㼞㼑㻌㼐㼑㻌㼏㼥㼏㼘㼑㼟㻌㻔㻙㻕
㻠㻜 㻝㻞㻡㻑
㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕
㻟㻡
㻰㽴㼎㼕㼠㻌㼔㼥㼐㼞㼕㼝㼡㼑㻌㻔㼙㼓㻛㼙㼕㼚㻕
㻰㽴㼎㼕㼠㻌㼐㻓㼑㼍㼡㻌㻔㼙㼓㻛㼙㼕㼚㻕 㻝㻜㻜㻑
㻟㻜
㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕
㻞㻡 㻣㻡㻑
㻞㻜
㻝㻡 㻡㻜㻑
㻝㻜
㻞㻡㻑
㻡
㻜 㻜㻑
㻜 㻡㻜 㻝㻜㻜 㻝㻡㻜 㻞㻜㻜 㻞㻡㻜 㻟㻜㻜 㻟㻡㻜 㻠㻜㻜
㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼔㻕
Figure 5.33 – Variation de la teneur en eau et du débit hydrique pour trois cycles de
dessiccation en fonction du temps
décroissance dans la phase primaire. On rappelle que toutes les conditions d’essais hy-
grothermiques sont fixes, le seul changement dans le second cycle c’est l’histoire du
sol (fissures de dessiccation existante). En fait, ces fissures augmentent la surface de
contact du sol déjà saturé avec l’air (figure 5.34) et par conséquent le débit hydrique
d’évaporation est légèrement plus important au début du deuxième cycle, et il présente
une légère décroissance au cours du temps.
㻟㻡 㻝㻞㻡㻑
㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕
㻴㼍㼡㼠㼑㼡㼞㻌㻔㼙㼙㻕 㻝㻜㻜㻑
㻟㻜
㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕
㻴㼍㼡㼠㼑㼡㼞㻌㻔㼙㼙㻕
㻣㻡㻑
㻞㻡
㻡㻜㻑
㻞㻜
㻞㻡㻑
㻝㻡 㻜㻑
㻜 㻡㻜 㻝㻜㻜 㻝㻡㻜 㻞㻜㻜 㻞㻡㻜 㻟㻜㻜 㻟㻡㻜 㻠㻜㻜
㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼔㻕
Initialement l’échantillon est d’indice des vides élevé car l’échantillon a été remanié.
D’autre part l’échantillon est saturé et de teneur en eau largement supérieure à sa
limite de liquidité. Donc il est évident d’avoir au cours du temps toujours cette phase
de consolidation. La figure (5.35) montre la variation de la hauteur de l’échantillon au
cours des trois cycles. Pour le premier cycle, la hauteur initiale est hi = 30mm. Elle
diminue progressivement jusqu’à se stabiliser naturellement à une hauteur qui est de
l’ordre de hs = 17mm.
a)
㻜㻚㻡 㻝㻞㻡㻑
㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕
㻯㻵㻲㻌㼏㼙㼽
㻜㻚㻠 㻝㻜㻜㻑
㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕
㻵㻲㻌㻔㼏㼙㼽㻛㼏㼙㼽㻕
㻜㻚㻟 㻣㻡㻑
㻜㻚㻞 㻡㻜㻑
㻜㻚㻝 㻞㻡㻑
㻜 㻜㻑
㻜 㻡㻜 㻝㻜㻜 㻝㻡㻜 㻞㻜㻜 㻞㻡㻜 㻟㻜㻜 㻟㻡㻜 㻠㻜㻜
㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼔㻕
b)
㻝㻚㻞㻡 㻝㻞㻡㻑
㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕
㻸㻲㻌㼏㼙
㻝㻚㻜㻜 㻝㻜㻜㻑
㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕
㻸㻲㻌㻔㼏㼙㻛㼏㼙㼽㻕
㻜㻚㻣㻡 㻣㻡㻑
㻜㻚㻡㻜 㻡㻜㻑
㻜㻚㻞㻡 㻞㻡㻑
㻜㻚㻜㻜 㻜㻑
㻜 㻡㻜 㻝㻜㻜 㻝㻡㻜 㻞㻜㻜 㻞㻡㻜 㻟㻜㻜 㻟㻡㻜 㻠㻜㻜
㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼔㻕
Par ailleurs et comme illustration sur ce que peut passer sur site et pour un sol
exposé à ces cycles, on cite ici ce qu’on a pu observer comme réseau de fissures au fond
du Barrage El Malah dans la région de Bizerte (Nord de la Tunisie).
a)
b)
La figure (5.37) présente le fond du barrage El Maleh. Ce barrage est situé dans
une zone montagneuse, dont le climat est similaire à celui de Tibar à Béja. Une couche
d’argile qui est le résultat d’un dépôt pendant la phase de construction est d’épaisseur
variable et relativement importante. Pour les quelques zones indiquées ici l’épaisseur
dépasse 2m. Toute la surface de cette couche d’argile en dépôt dépasse 1km2 . Ainsi
cette couche d’argile saturée en eau est exposée à l’air libre pour une longue période
de sécheresse (figure 5.38) et peut être considérée comme une configuration d’essais de
dessiccation en vraie grandeur et à très grande échelle. Comme on peut l’observer ,
les fissures générées après dessiccation sont de dimensions importantes (la largeur en
㻠㻌㻯㼙㻌
㻝㻚㻞㻌㼙㻌
㻠㻌㻯㼙㻌
㻜㻚㻤㻌㼙㻌
surface varie de 4cm à 7cm, la profondeur de ces fissures dont la largeur semble diminuer
en profondeur, atteint les 50cm).
Dans ce réseau les fissures secondaires et tertiaires existent. Les dimensions de ces
fissures sont très faibles par rapport à celles des fissures primaires. D’autre part, en
enlevant des écailles de la surface on a remarqué que des fissures horizontales sépa-
rant la couche d’argile en des feuillets de dimensions de quelques centimètre sont aussi
développées.
㻣㻌㻯㼙㻌
㻜㻚㻣㻌㼙㻌
㻣㻌㻯㼙㻌
Figure 5.39 – Etat de fissuration au fond du barrage El Malah après quelques cycles
d’humidification-évaporation
Pour les écoulements en milieu non saturé, la loi de Darcy fut étendue par Richards
(1931); CUI et DELAGE (2013) en stipulant que la conductivité hydraulique non satu-
rée est une fonction de la teneur en eau θ du sol (K(θ)) et de la porosité ϕ. L’équation
de Darcy généralisée en milieu non saturé s’écrit :
⃗
⃗q = −K(θ)grad(h) (5.4)
Si κij (θ) ne dépend pas de la teneur en eau θ alors l’équation précédente s’écrit :
[ ( ) ]
⃗q = K ∂u⃗
i + ∂u⃗
j + g+ ∂u ⃗k (5.5)
∂x ∂y ∂z
L’équation de continuité qui exprime le bilan des quantités d’eau sortantes d’un
volume élémentaire représentatif de sol (dans un espace cartésien x, y, z), est donnée
par :
∂θ
div(⃗q) = (5.6)
∂t
où :
– ⃗q : Le flux de Darcy ou débit spécifique.
– ⃗i, ⃗j et ⃗k : Les vecteurs unitaires du repère cartésien
( ) ( )
⃗
div ⃗q = div K(θ)grad(h) = ∂θ
∂t
∂κy ∂u 2 2 2
⇒ ∂κx ∂u
∂x ∂x + ∂y ∂y + ∂κ z ∂u
∂z ∂z + κx
∂ u
2
∂ x
+ κy
∂ u
2
∂ y
+ κz
∂ u
∂ 2z
= ∂θ
∂t
(5.7)
⃗ ∂θ
div(k(θ))grad(h(θ)) = (5.8)
∂t
∂ ( ) ∂ ( ) ∂ ( ) ∂θ
⇒ κx (θ) ∂h(θ)
∂x
+ κy (θ) ∂h(θ)
∂y
+ κ z (θ) ∂h(θ)
∂z
= (5.9)
∂x ∂y ∂z ∂t
Avec : h(θ) = u(θ) + z = −s(θ) + z
s= (5.12)
α
θ−θr
Avec : Θ = θs −θr
∂κi
– La perméabilité K est constante. Cela signifie que : κij = k = C te et ∂ξ
= 0, ξ =
(x, y, z)
L’équation (5.9) devient :
∂ 2 s(θ) ∂θ
K 2 + =0 (5.13)
∂ z ∂t
En fait, cette équation est l’équation de Darcy généralisée pour un sol homogène,
dont la perméabilité est isotrope. Par ailleurs, la fonction s(θ) est la fonction de rétention
d’eau dans le sol ( section 2.1.2 ; figure 2.1).
q0 [ ( i −M r
)]
q(t) = erfc r t − Mw
q0
w
(5.14)
2
∫
√2 . ∞ e−x dx
2
– erf(η) = π η
La résolution de cette équation nécessite de fixer certaines conditions aux limites. Pour
les conditions initiales nous considérons que la succion s est nulle à (t = 0). (Initialement
l’échantillon d’argile est saturé et soumis à la dessiccation juste à sa surface supérieure).
Comme l’échantillon est saturé, alors il se consolide sous l’action de son poids propre.
Ainsi, son indice des vides diminue et sa surface reste immergée dans l’eau "extraite"
par consolidation. En conséquence l’air est en contact direct avec l’eau de l’échantillon
et donc le débit hydrique initial sortant, noté q0 , est le débit d’évaporation d’une lame
d’eau mince à la surface.
Avec :
– q(t) : Débit d’eau sortant au cours de la dessiccation.
La teneur en eau massique moyenne w(t) de l’échantillon au cours du temps est alors
donnée par l’expression suivante (équation 5.16) :
∫
Mw (t) Mwi − ρw . 0t q(t)dt
w(t) = = (5.16)
Ms Ms
㻝㻜㻜㻑 㻞㻜
㻲㼕㼚 㼐㼑㻌㼏㼛㼚㼟㼛㼘㼕㼐㼍㼠㼕㼛㼚㻌 㼠㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻹㼛㼐㽳㼘㼑㻕
㻥㻜㻑 㼃㻩㻠㻠㻑 㻝㻤
㼠㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡
㻤㻜㻑 㻰㽴㼎㼕㼠㻌㻔㻹㼛㼐㽳㼘㼑㻕 㻝㻢
㻰㽴㼎㼕㼠㻌㼓㼞㻛㼖㼛㼡㼞
㻣㻜㻑 㻝㻠
㻲㼕㼚 㼐㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼍㼠㼕㼛㼚㻌
㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕
㻢㻜㻑 㼃㻩㻢㻚㻠㻑 㻝㻞
㻰㽴㼎㼕㼠㻌㻔㼓㼞㻛㼖㼛㼡㼞㻕
㻟㽳㼙㼑㻌㻼㼔㼍㼟㼑
㻡㻜㻑 㻝㻜
㻞㽳㼙㼑㻌㻼㼔㼍㼟㼑
㻠㻜㻑 㻭㼜㼜㼍㼞㼕㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㻌㼘㼍㻌 㻤
㼜㼞㼑㼙㼕㽳㼞㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑
㻟㻜㻑 㼃㻩㻞㻞㻚㻝㻢㻑 㻢
㻞㻜㻑 㻠
㻝㽳㼞㼑㻌㻼㼔㼍㼟㼑
㻝㻜㻑 㻞
㻜㻑 㻜
㻜 㻞 㻠 㻢 㻤 㻝㻜 㻝㻞 㻝㻠 㻝㻢
㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼖㼛㼡㼞㼟㻕
Figure 5.40 – Variation de la teneur en eau et du débit hydrique au cours d’un cycle
de dessiccation (T = 20˚C, Hr = 60%). Comparaison entre la solution analytique et les
résultats expérimentaux.
㻠㻡 㻝㻜㻜㻑
㻠㻜 㻥㻜㻑
㻤㻜㻑
㻟㻡
㻰㽴㼎㼕㼠㻌㻔㼓㼞㻛㼔㻕㻘㻴㼡㼙㼕㼐㼕㼠㽴㻌㼞㼑㼘㼍㼠㼕㼢㼑㻌㻔㻑㻕㻘㻌㼀㼑㼙㼜㽴㼞㼍㼠㼡㼞㼑㻔㻌㼻㻯㻕
㼀㼑㼙㼜㽴㼞㼍㼠㼡㼞㼑㻌㼐㼍㼚㼟㻌㼘㻓㽴㼏㼔㼍㼚㼠㼕㼘㼘㼛㼚
㻣㻜㻑
㻟㻜
㻭㼜㼜㼍㼞㼕㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㻌㼘㼍㻌 㻴㼡㼙㼕㼐㼕㼠㽴㻌㼞㼑㼘㼍㼠㼕㼢㼑㻌㼐㼍㼚㼟㻌㼘㻓㼍㼕㼞
㼜㼞㼑㼙㼕㽴㼞㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㻌㽫 㼘㼍㻌
㻢㻜㻑
㼟㼡㼞㼒㼍㼏㼑㻘 㼃㻩㻣㻞㻚㻟㻠㻑
㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕
㻞㻡 㻰㽴㼎㼕㼠㻌㼐㻓㼑㼍㼡㻌㻔㼓㻛㼔㻕㻌㻔㼑㼤㼜㽴㼞㼕㼑㼚㼏㼑㻕
㻭㼜㼜㼍㼞㼕㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㻌㼘㼍㻌 㻡㻜㻑
㼜㼞㼑㼙㼕㽴㼞㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㻌㼍㼡㻌 㻰㽴㼎㼕㼠㻌㻔㻹㼛㼐㽳㼘㼑㻕
㻞㻜 㼒㼛㼚㼐㻘 㼃㻩㻟㻝㻚㻡㻝㻑
㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㼑㼤㼜㽴㼞㼕㼑㼚㼏㼑㻕 㻠㻜㻑
㻝㻡
㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻹㼛㼐㽳㼘㼑㻕
㻟㻜㻑
㻝㻜
㻞㻜㻑
㻟㽳㼙㼑 㻼㼔㼍㼟㼑
㻝㽳㼞㼑 㻼㼔㼍㼟㼑
㻡 㻞㽳㼙㼑 㻼㼔㼍㼟㼑
㻝㻜㻑
㻜 㻜㻑
㻜 㻝㻜㻜 㻞㻜㻜 㻟㻜㻜 㻠㻜㻜
㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼔㻕
Figure 5.41 – Variation de la teneur en eau et du débit hydrique au cours d’un cycle
de dessiccation (T = 35˚C, Hr = 35%).
Dans cette deuxième partie, nous avons mené une étude expérimentale sur
les réseaux de fissures par dessiccation dans une argile afin de caractériser
ces réseaux et d’identifier les processus à l’origine de leur apparition et
propagation.
Dans notre étude sur la fissuration dans l’argile soumise à des conditions
de dessiccation, une campagne de 75 essais a été réalisée pour caractériser
Chapitre 5. Etude expérimentale de la dessiccation.
5.8. MODÉLISATION ANALYTIQUE DU TRANSFERT HYDRIQUE
Sommaire
6.1 Simulation 2D de l’essai de traction . . . . . . . . . . . . . 172
6.1.1 Effet du retrait sur les contraintes dans le moule d’essai . . . 172
6.1.2 Application d’un déplacement imposé . . . . . . . . . . . . . 175
6.2 Simulation tri-dimensionnelle de l’essai de traction . . . . 183
6.2.1 Effet de la traction sur la répartition de la succion . . . . . . 183
6.2.2 Etude de l’effet de la succion initiale sur la rupture en traction 190
6.2.3 Résultats des simulations de traction directe . . . . . . . . . 192
Chapitre 6. Simulation numérique de l’essai de traction directe.
6.1. SIMULATION 2D DE L’ESSAI DE TRACTION
On rappelle que l’essai comporte deux phases : une phase de retrait de l’échantillon
suite au drainage jusqu’à atteindre un état d’équilibre hydrique, suivie d’une phase de
sollicitation de l’échantillon en traction. Si l’échantillon est quasi saturé, il est difficile-
ment manipulable donc on préfère le préparer directement dans le moule de traction.
Cependant, dans le cas où l’échantillon est non saturé, un retrait important dans la
matrice argileuse, crée une précontrainte, qui est la cause principale de la fissuration.
Pour cette raison, et pour atteindre l’état hydrique désiré, on prépare l’échantillon en
dehors du moule de traction. Ainsi on peut contrôler s’il y’a ou non de la fissuration et
ensuite procéder à l’essai de traction.
Les résultats de la simulation présentés dans la figure (6.1 et 6.2) concernent l’effet
du retrait sur les contraintes dans le moule d’essai. Ces simulations correspondent à des
essais de traction dans le moule avec des forces imposées (figure 4.2). La géométrie de
l’échantillon est la même que celle du moule expérimental.
1)
2)
3)
4)
5)
6)
7)
8)
Après la phase de dessiccation, une deuxième phase est une phase mécanique. Une
vitesse de déplacement de valeur de 20µm/s est imposée. Dans cette phase on a focalisé
notre étude sur la partie centrale de l’échantillon, et c’est pour cette raison qu’on a
raffiné le maillage à ce niveau. On reprend la phase de dessiccation, dont les résultats
sont présentés dans la figure (6.4). La porosité initiale a été aussi choisie hétérogène ;
comprise entre 0.65 et 0.66. (On remarque qu’après la phase de dessiccation la porosité
augmente dans des zones bien localisées (figure 6.4).)
1)
2)
3)
4)
5)
6)
1)
2)
3)
4)
5)
6)
㼂㼍㼞㼕㼍㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㻌㼘㼍㻌㼏㼛㼚㼠㼞㼍㼕㼚㼠㼑㻌㼍㼡㻌㼏㼛㼡㼞㼟㻌㼐㼡㻌㼐㽴㼜㼘㼍㼏㼑㼙㼑㼚㼠
㻟㻜㻜
䃢㼤㼤
㻯㼛㼚㼠㼞㼍㼕㼚㼠㼑㻌㼐㼑㻌㼠㼞㼍㼏㼠㼕㼛㼚㻌㻔㼗㻚㻼㼍㻕
㻞㻡㻜
䃢㼥㼥
㻞㻜㻜
㻝㻡㻜
㻝㻜㻜
㻡㻜
㻜
㻜㻚㻜 㻜㻚㻡 㻝㻚㻜 㻝㻚㻡 㻞㻚㻜
㻰㽴㼜㼘㼍㼏㼑㼙㼑㼚㼠㻌㻔㼙㼙㻕
D’après les figures (6.9) et (6.8.3) on remarque que la simulation reproduit ce qu’on
a obtenu expérimentalement lorsque la taille des éléments est plus petite.
1)
2)
3)
4)
Figure 6.8 – Etat hydromécanique dans un échantillon d’argile après 24h de dessicca-
tion et soumis à la traction
Si (M P a) Porosité Succion
0.1
0.5
1.0
5.0
on remarque que la rupture est plutôt ductile, cela peut être traduit par le fait que le
matériau est plus plastique dans cette phase. Après déformation (pour une valeur de
déplacement atteint de 0.5mm (ε = 0.025)), une variation de 350kP a pour la succion
a été simulée.
㻝㻞
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻩㻌㻜㻚㻝㻌㻹㻼㼍
㻝㻜 㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻩㻌㻞㻌㻹㻼㼍
㻤 㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻩㻌㻟㻌㻹㻼㼍
㻢
㻜
㻜 㻝 㻞 㻟 㻠 㻡
㻰㽴㼜㼘㼍㼏㼑㼙㼑㼚㼠㻌㼁㼥㻌㻔㼙㼙㻕
㻿㼕㼙㼡㼘㼍㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㻌㼘㼍㻌㼞㽴㼟㼕㼟㼠㼍㼚㼏㼑㻌㽫㻌㼘㼍㻌㼠㼞㼍㼏㼠㼕㼛㼚
㻝㻚㻞
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻩㻌㻢㻠㻌㻹㻼㼍
㻯㼛㼚㼠㼞㼍㼕㼚㼞㼑㻌㼐㼑㻌㼠㼞㼍㼏㼠㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕
㻝㻚㻜
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻩㻌㻝㻜㻜㻹㻼㼍
㻜㻚㻤
㻜㻚㻢
㻜㻚㻠
㻜㻚㻞
㻜㻚㻜
㻜㻚㻜 㻜㻚㻝 㻜㻚㻞 㻜㻚㻟 㻜㻚㻠 㻜㻚㻡
㻰㽴㼜㼘㼍㼏㼑㼙㼑㼚㼠㻌㼁㼥㻌㻔㼙㼙㻕
㻿㼕㼙㼡㼘㼍㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㻌㼘㼍㻌㼞㽴㼟㼕㼟㼠㼍㼚㼏㼑㻌㽫㻌㼘㼍㻌㼠㼞㼍㼏㼠㼕㼛㼚
㻝㻚㻠
㼂㼍㼘㼑㼡㼞㻌㼛㼎㼠㼑㼚㼡㼑㻌㼜㼍㼞
㻾㽴㼟㼕㼟㼠㼍㼚㼏㼑㻌㽫㻌㼘㼍㻌㼠㼞㼍㼏㼠㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕
㻝㻚㻞
㼟㼕㼙㼡㼘㼍㼠㼕㼛㼚㻌㼚㼡㼙㽴㼞㼕㼝㼡㼑
㻝㻚㻜
㻜㻚㻤 㻹㼛㼐㽳㼘㼑㻌㼍㼚㼍㼘㼥㼠㼕㼝㼡㼑㻌㼐㼑㻌㼘㼍
㼞㽴㼟㼕㼟㼠㼍㼚㼏㼑㻌㽫㻌㼘㼍㻌㼠㼞㼍㼏㼠㼕㼛㼚
㻜㻚㻢
㻜㻚㻠
㻜㻚㻞
㻜㻚㻜
㻜㻚㻝 㻝㻚㻜 㻝㻜㻚㻜 㻝㻜㻜㻚㻜
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕
Sommaire
7.1 Présentation du modèle proposé . . . . . . . . . . . . . . . 195
7.2 Simulations bidirectionnelles des fissures de dessiccation . 202
7.2.1 Effet du type d’élément fini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202
7.2.2 Propriétés du réseau de fissures . . . . . . . . . . . . . . . . . 203
7.2.3 Evolution de la porosité, de la déformation plastique et des
contraintes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205
7.3 Simulation d’un échantillon mince et rectangulaire . . . . 208
Chapitre 7. Simulation numérique du réseau de fissures par dessiccation.
7.1. PRÉSENTATION DU MODÈLE PROPOSÉ
Le modèle proposé, comme nous l’avons introduit dans la section (5.8), est une
extension du modèle de Mohr-Coulomb. Cette extension consiste à prendre en compte
la dépendance de la cohésion, en plus de la succion (comme c’est maintenant bien connu
pour les sols non saturés), de la porosité. Cette dépendance est décrite selon l’équation
7.1 :
C(s, ϕ) = Cs (s).Cϕ (ϕ) (7.1)
Où :
Cs (s) : Le terme de la cohésion qui est fonction de la succion.
Cϕ (ϕ) : fonction qui peut être vue comme une contrainte de liaison entre les grains.
Elle prend une valeur inférieure à 1 dans l’intervalle [ϕmin , ϕref ] et est nulle si
ϕ > ϕref .
ϕmin : est une porosité minimale.
ϕref : est une porosité de référence.
Selon la littérature, l’angle de frottement du sol non saturé ne montre pas une
dépendance significative de la succion. En revanche, la cohésion en fonction de la succion
prend plusieurs formes. Selon plusieurs auteurs, la cohésion est fortement non linéaire en
fonction de la teneur en eau (Kim et al., 2012; Lakshmikantha, 2009; Kim et al., 2006)
alors que pour d’autres, elle est plutôt une fonction linéaire. C’est le cas par exemple
du BBM (Basic Barcelona Model) (Pedroso et Farias, 2011; Alonso et al., 1990). En
raison de sa simplicité, le critère de Mohr-Coulomb est choisi comme le point de départ
de cette étude. La résistance à la traction est considérée égale à la contrainte principale
mineure (σ3 = σlim ) , pour une contrainte principale majeure nulle (σ1 = σ2 = 0) (figure
7.1). Dans ce cas la cohésion peut être exprimée comme suit :
( )
|σ3 | 1 + sin φ
C= (7.2)
2 cos φ
où Cs est la cohésion du sol non saturé, s est la succion, et A et B sont deux paramètres
qui peuvent être calculés pour un angle de frottement donné. A partir de cette équation,
on suppose que la cohésion non drainée de l’argile prend la valeur de B.
Par conséquent, la dessiccation augmente la cohésion dans les zones de retrait sans
fissuration, et la fait chuter dans les zones de fissuration. La cohésion dans les zones
non fissurées est principalement fonction de la succion, alors qu’elle peut s’annuler
dans les zones fissurées. Par ailleurs, la rupture par perte de cohésion, a été analysée
au niveau des contacts entre les grains en utilisant la méthode des éléments discrets
(DEM ) (Peron et al., 2009). Pour ces auteurs, la naissance d’une fissure correspond à
la rupture d’une chaine de liaisons inter-granulaires.
L’utilisation de la porosité comme variable interne aura une influence sur les valeurs
des autres paramètres telles que la perméabilité, la diffusivité de la vapeur d’eau et la
conductivité thermique. Par exemple, la diffusion de la vapeur d’eau sera très détermi-
nante dans le bilan de transfert dans la zone fissurée. Ceci apparaît dans l’équation de
diffusion en considérant une valeur élevée de la porosité. Au contraire, dans cette zone,
la conductivité thermique diminue (l’air est moins conducteur que le sol (Wijk, 1964)
voir tableau (7.1), créant ainsi un important gradient de température qui favorise le
séchage.
Table 7.1 – Caractéristiques thermiques des constituants des sols d’après (Wijk, 1964)
N ature des Conductivité Capacité calorif ique Dif f usivité thermique
A partir de ces considérations, nous proposons les fonctions suivantes pour la des-
cription de l’effet de la porosité :
f (ϕ) + |f (ϕ)|
Cϕ (ϕ) = (7.5)
2
où :
– ϕ est la porosité du sol.
– Φ0 est une porosité de référence.
– n paramètre du matériau qui caractérise la forme de la fonction cohésion-porosité.
Le paramètre n est lié à l’indice de plasticité et est supposé constant. La variation
de la cohésion est schématisée dans la figure (7.2). Dans un chemin de drainage, et
compte tenu de l’hétérogénéité de la porosité initiale (et donc de la densité initiale),
l’augmentation de la succion dans l’échantillon, aussi bien de manière hétérogène, en-
traîne l’apparition de différentes zones à rigidités variables. En combinant les équations
(7.3) et (7.5) on obtient :
f (ϕ) + |f (ϕ)|
C(s, ϕ) = Cs (s)Cϕ (ϕ) = (A ∗ s + B)( ) (7.6)
2
Le retrait volumique induit un état de traction qui provoque une dilatation intense
dans des points de faible valeur de rigidité. Dans ce cas la fonction Cs croît lors d’un
chemin de drainage, alors que la cohésion en fonction de la porosité Cϕ décroît. L’hé-
térogénéité initiale de l’échantillon en termes de porosité est donc déterminante dans
le développement du réseau de fissures. Afin d’introduire ces concepts dans une formu-
lation Thermo-Hydro-Mécanique (T HM ), le modèle proposé est écrit dans le cadre de
㼂㼍㼞㼕㼍㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㻌㻯䃧㻔䃧㻕㻌㼑㼚㻌㼒㼛㼚㼏㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㻌㼘㼍㻌㼜㼛㼞㼛㼟㼕㼠㽴
㻝㻚㻞㻡
㼚㻩㻝
㻝㻚㻜㻜
㼚㻩㻝㻜
㻯䃧㻔䃧㻕㻌㻔㻙㻕
㻜㻚㻣㻡
㼚㻩㻝㻜㻜
㻜㻚㻡㻜 㼚㻩㻝㻜㻜㻜
㻜㻚㻞㻡
㻜㻚㻜㻜
㻜㻚㻜 㻜㻚㻞 㻜㻚㻠 㻜㻚㻢 㻜㻚㻤 㻝㻚㻜
㻼㼛㼞㼛㼟㼕㼠㽴㻌㻔㻙㻕
F = G = q − M p′ − cβ (7.10)
Φ(F ) = F m (7.11)
C = C(s, ϕ) (7.14)
Dans un premier temps, le modèle est appliqué aux problèmes de fissuration à deux
dimensions (les échantillons sont considérés de très faibles épaisseurs). En seconde étape,
on considère des échantillons épais (l’épaisseur joue un rôle dans le développement du
réseau de fissures).
réparti aléatoirement est injecté, avec un écart égal à 10% par rapport à une valeur
moyenne donnée prise comme référence. Cette répartition de porosité est attribuée par
groupes d’éléments finis formant ce qu’on va appeler dans la suite les "clusters".
㼐㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㼟㻌㼍㼢㼑㼏㻌㼘㼑㻌㼙㼛㼐㽴㼘㼑
㼂㼍㼘㼑㼡㼞㼟㻌㼐㼑㻌㼟㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㼕㼙㼜㼛㼟㽴㼑㼟
㻭㼞㼞㽵㼠㻌㼐㼑㻌㼘㼍㻌㼒㼛㼞㼙㼍㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼡㻌㼞㽴㼟㼑㼍㼡
㻡 㼂㼍㼘㼑㼡㼞㼟㻌㼑㼤㼜㽴㼞㼕㼙㼑㼚㼠㼍㼘㼑㼟
㻵㼚㼕㼠㼕㼍㼠㼕㼛㼚 㼐㼑㻌㼘㼍㻌㼜㼞㼑㼙㼕㽳㼞㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㻌
㻠
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕
㻵㼚㼕㼠㼕㼍㼠㼕㼛㼚 㼐㼑㻌㼘㼍㻌㼜㼞㼑㼙㼕㽳㼞㼑㻌
㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㻌㼐㼍㼚㼟㻌㼘㻓㼑㼤㼜㽴㼞㼕㼑㼚㼏㼑
㻟
㼍㼢㼑㼏㻌㼘㼑㻌㼙㼛㼐㽴㼘㼑
㻭㼞㼞㽵㼠㻌㼐㼑㻌㼘㼍㻌㼒㼛㼞㼙㼍㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼡㻌
㻝
㼞㼑㼟㼑㼍㼡 㼐㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㼑㼟㻌㼐㼍㼚㼟㻌
㼘㻓㼑㼤㼜㽴㼞㼕㼑㼚㼏㼑
㻜
㻜 㻝㻜 㻞㻜 㻟㻜 㻠㻜 㻡㻜 㻢㻜
㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼔㻕
Figure 7.4 – Réseaux de fissures simulés pour des éléments rectangulaires (haut) et
triangulaires (bas).
Comme déjà mentionné par Vogel et al. (2005a), les angles de bifurcation consti-
tuent une caractéristique d’un modèle de fissuration et sont liées au processus physique
de la formation de fissures. Selon les techniques d’analyse d’images, une distribution
des fréquences de ces angles peut être définie pour un intervalle entre 0˚ et 180˚. Elle
est divisée en 12 classes ayant une largeur de 15˚. Chaque classe représente le pourcen-
tage des angles de bifurcation. Par conséquent, la distribution des angles est ici choisie
comme descripteur de forme. Comme le montre la figure (7.4) une valeur maximale
d’environ 120˚ est obtenue par des simulations par éléments finis triangulaires et 180˚
pour l’élément quadrilatère.
Une limitation de la configuration obtenue par les simulations est que certaines
fissures demeurent non connectées les unes aux autres. Ceci pourrait être dû à la dis-
tribution de l’hétérogénéité ou aux éléments finis associés à des zones de porosités
différentes.
Porosité
24 h 36 h 48 h
La figure (7.5), montre une simulation de l’expérience de Vogel et al. (2005a) qui a
été utilisée pour évaluer le modèle préliminaire. Cette simulation a abouti à un réseau de
fissures semblable à celui observé expérimentalement, à l’exception de l’absence d’une
connectivité complète entre les fissures.
Le modèle que nous proposons est appliqué pour simuler les essais sur les échantillons
circulaires décrits précédemment. L’évolution de la succion, décrite dans la figure (7.3),
est considérée dans la simulation. Les calculs numériques simulent l’échantillon circulaire
testé au laboratoire à différentes étapes de dessiccation. La figure (7.6) montre des
images des fissures prédites. Chaque résultat correspond à des nombres données de
Noeuds
2868 9270 22579 45008
LF= 0.29 Cm/Cm2 LF= 0.61 Cm/Cm2 LF= 1.20 Cm/Cm2 LF= 1.94 Cm/Cm2
LF= 0.25 Cm/Cm2 LF= 0.52 Cm/Cm2 LF= 0.94 Cm/Cm2 LF= 1.53 Cm/Cm2
25
LF= 0.22 Cm/Cm2 LF= 0.41 Cm/Cm2 LF= 0.62 Cm/Cm2 LF= 0.94 Cm/Cm2
125
Clusters
LF= 0.19 Cm/Cm2 LF= 0.26 Cm/Cm2 LF= 0.45 Cm/Cm2 LF= 0.72 Cm/Cm2
Dans la figure (7.6), les valeurs LF , pour un maillage d’éléments finis contenant
45008 nœuds et des "clusters" de taille 125 éléments (figure 7.7), sont en accord avec les
valeurs déterminées à partir des résultats expérimentaux. Par conséquent, la mise en
place des clusters, qui fait partie de l’approche numérique proposée dans cette étude,
a permis de retrouver un réseau de fissures ayant les mêmes caractéristiques que celui
observé expérimentalement (Trabelsi et al., 2012).
Figure 7.7 – Maillage contenant 45008 nœuds et des "clusters" de taille 125 éléments,
LF = 0.72 cm/cm2 .
est en accord avec le résultat de Péron (2008b) et .Peron et al. (2009). Si les variations
de succion sont faibles, la déformation volumique est réversible et linéaire. Toutefois,
lorsque on a une augmentation significative de la succion, les déformations volumiques
par retrait deviennent importantes ce qui induit des contraintes de traction qui peuvent
atteindre la résistance à la traction.
εv = αs × s + αT △ × T (7.15)
H.Trabelsi
㼆㼛㼚㼑㻌㼔㼛㼙㼛㼓㽳㼚㼑
㼆㼛㼚㼑㻌㼔㼛㼙㼛㼓㽴㼚㼑
㻠
㻜㻚㻣㻡
㻞
㼜㼛㼞㼛㻌㼟㼕㼠㽴㻌㻔㻙㻕
㻰㽴㼒㼛㼞㼙㼍㼠㼕㼛㼚㻌㼜㼘㼍㼟㼠㼕㼝㼡㼑㻌㻔㻙㻕
㻜㻚㻡 㻜
㻜 㻝㻜 㻞㻜 㻟㻜 㻠㻜 㻡㻜 㻢㻜 㻜 㻝㻜 㻞㻜 㻟㻜 㻠㻜 㻡㻜 㻢㻜
a) 㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼔㻕 b) 㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼔㻕
—————————————————
㻤㻜 㻡㻜
㼆㼛㼚㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㽴㼑 㼆㼛㼚㼑㻌㼒㼕㼟㼟㼡㼞㽴㼑
207
㼆㼛㼚㼑㻌㼔㼛㼙㼛㼓㽴㼚㼑 㻠㻜 㼆㼛㼚㼑㻌㼔㼛㼙㼛㼓㽴㼚㼑
㻢㻜
㻟㻜
㻠㻜
㻞㻜
㻯㼛㼔㽴㼟㼕㼛㼚㻌㻔㼗㻼㼍㻕
㻞㻜
㻯㼛㼚㼠㼞㼍㼕㼚㼠㼑㻌㻔㼗㻼㼍㻕
Chapitre 7. Simulation numérique du réseau de fissures par dessiccation.
㻝㻜
㻜 㻜
㻜 㻝㻜 㻞㻜 㻟㻜 㻠㻜 㻡㻜 㻢㻜 㻜 㻝㻜 㻞㻜 㻟㻜 㻠㻜 㻡㻜 㻢㻜
c) 㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼔㻕 d) 㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㼔㻕
( )
Figure 7.8 – a) Evolution de la a) porosité, b) déformation plastique, c) cohésion, et d) contrainte de traction au cours du
————————————————–
Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
7.2.3 Evolution de la porosité, de la déformation plastique et des contraintes
t = 0.00h t = 19.56h
t = 36.96h t = 51.12h
t = 66.96h t = 87.60h
t = 120.00h t = 169.20h
t=0.00 h t= 19.56 h
t=36.96 h t= 51.12 h
t=66.96 h t= 87.60 h
t=120.00 h t= 169.20 h
Conditions aux bords : On impose un déplacement nul sur les quatre bords.
Propriétés des matériaux : On maintient les mêmes propriétés que dans la simula-
tion précédente.
Maillage : les éléments sont triangulaires et le nombre d’éléments est 7460 éléments.
Hétérogénéité : Initialement on impose une hétérogénéité sur la porosité d’écart 0.1.
La porosité est considérée entre 0.6 et 0.7.
Condition hydrique : Initialement on impose une succion nulle. Ensuite la succion
est imposée croissante de façon linéaire entre 0M P a et 5M P a durant 8 jours.
t=0 h t= 87.60 h
t=120.00 h t= 169.20 h
γd = ρs (1 − n) (7.16)
㼂㼍㼞㼕㼍㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㼟㻌㼜㼍㼞㼍㼙㽴㼠㼞㼑㼟㻌㼐㼑㻌㻾㻠
㻝㻚㻞 㻜㻚㻢㻡
㻰㼑㼓㼞㽴㻌㼐㼑㻌㼟㼍㼠㼡㼞㼍㼠㼕㼛㼚
㻰㼑㼓㼞㽴㻌㼐㼑㻌㼟㼍㼠㼡㼞㼍㼠㼕㼛㼚㻌㻔㻙㻕
㻝㻚㻜
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㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕
Encore une fois, ce résultat n’est pas en concordance avec l’expérience (figure 7.16).
Ceci est à priori dû au fait que le chemin choisi est à succion imposée.
Pour mieux cerner ce problème, des simulations en 3D sont conduites avec des
conditions aux limites thermo-hydriques correspondants aux conditions imposées au
laboratoire sur les échantillons testés. Les résultats correspondants sont présentés dans
le chapitre suivant (chapitre 8).
Sommaire
8.1 La loi de comportement utilisée . . . . . . . . . . . . . . . . 216
8.2 Conditions aux limites imposées . . . . . . . . . . . . . . . 217
8.3 Résultats des simulations numériques . . . . . . . . . . . . 220
8.3.1 Réseau de fissures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 220
8.3.2 Champs de succion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 225
8.3.3 Variation des paramètres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 228
Chapitre 8. Simulation numérique 3D des fissures de dessiccation.
8.1. LA LOI DE COMPORTEMENT UTILISÉE
Conditions mécaniques
a) b)
Conditions Thermo-hydriques
Dans une première étape, l’hétérogénéité de la porosité a été introduite sans clusters.
Les valeurs de la porosité sont comprises ente 0.6 et 0.7. La pression atmosphérique est
fixée à 105 P a. Un premier calcul a été fait pour déterminer l’état d’équilibre thermo-
hydro-mécanique (THM).
Les simulations ont été faites avec un premier maillage à éléments tétraédriques de
8844 éléments (figure 8.2). Pour une première simulation (figure 8.4.a), l’épaisseur de
l’échantillon est divisée en trois. Dans une deuxième simulation (figure 8.4.b), l’épaisseur
est divisée par dix. La concentration de vapeur d’eau dans l’air au sein de l’échantillon
est presque constante, de l’ordre de 0.0356 Kg/Kg. La concentration de vapeur d’eau
dans l’air juste à la surface supérieure est imposée à une valeur de 0.034 Kg/Kg. Cela
va générer un transfert hydrique avec le milieu ambiant à travers la surface supérieure.
Ce flux hydrique sortant possède deux effets :
Figure 8.4 – Simulation du réseau de fissures, a) nombre d’éléments 26 532 b) nombre d’éléments 88 440.
b)
d)
a)
c)
7.26 jours
7.63 jours
On remarque que dans les nœuds où la résistance à la traction est dépassée, la fissure
s’initie et commence à se propager à partir de ce point. On présente dans les figures
(8.5) et (8.6) l’initiation et la propagation d’un certain nombre de fissures au cours
du temps. On indique clairement dans la figure (8.5) (t = 5.65 jours) l’initiation des
fissures. En effet, en ce moment, le champ de succion dépend seulement de z (la succion
ne varie pas dans le plan horizontal) et donc les fissures naissent juste à la surface.
Cependant, au cours de la propagation de ces fissures on remarque que :
1. Le champs de succion est fonction de la profondeur et dépend aussi des positions
des fissures.
2. Les fissures naissantes à la surface se propagent en surface et en profondeur.
3. Les fissures se raccordent et formant une seule fissure plus large.
Par ailleurs, dans la partie expérimentale, on a observé que les fissures se raccordent
avec des angles de l’ordre de 90˚ ou bifurquent avec des angles de l’ordre de 120˚.
Malheureusement, ces constats expérimentaux ne sont pas reproduits par les résultats
numériques. Cependant, en raffinant le maillage dans la direction z, les résultats de
simulation se rapprochent des résultats expérimentaux. D’un autre côté, les résultats
que nous présentons dans cette section contiennent plus d’informations sur les variables
hydro-thermiques par rapport à ce qui était déjà présenté par d’autres auteurs (le cas
par exemple des travaux de Gilles Valette et Léonard (2008).
d)
Cas d’un nombre d’éléments finis de 26 532
a)
c)
Surface Fond
a) b)
c) d)
La figure (8.8) présente le réseau de fissures en surface (figure 8.8.a) et celui au fond
de l’échantillon (figure 8.8.b). On observe que la forme du réseau de fissures est presque
identique. Lorsqu’on compare le champs de succion en surface (figure 8.8.c) et au fond
(figure 8.8.d) on observe une différence importante. En effet :
㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕
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㻜㻚㻜㻜
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㻜㻚㻜㻠
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㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㼦㻩㻝㻜㻌㻯㼙㻕
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㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㻶㼛㼡㼞㼟㻕
Les figures (8.10, 8.11 et 8.12) présentent respectivement les variations de succion,
On remarque que lorsque le réseau de fissures se forme (figure 8.10 ; au temps d’envi-
ron 8 jours), la succion pour la surface supérieure se stabilise. Par contre, l’échantillon
est de plus en plus humide en profondeur. La succion moyenne présente une pente
maximale pendant la fissuration, ensuite elle tend vers une succion résiduelle.
㻰㼑㼓㼞㽴㻌㼐㼑㻌㼟㼍㼠㼡㼞㼍㼠㼕㼛㼚㻌㻔㼦㻩㻠㻌㻯㼙㻕
㻰㼑㼓㼞㽴㻌㼐㼑㻌㼟㼍㼠㼡㼞㼍㼠㼕㼛㼚㻌㻔㼦㻩㻢㻌㻯㼙㻕
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㻜㻚㻡 㻰㼑㼓㼞㽴㻌㼐㼑㻌㼟㼍㼠㼡㼞㼍㼠㼕㼛㼚㻌㻔㼦㻩㻝㻜㻌㻯㼙㻕
㻜㻚㻜
㻜 㻞㻜 㻠㻜 㻢㻜
㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㻶㼛㼡㼞㼟㻕
De même, la porosité varie en fonction de la profondeur (figure 8.12). Elle est glo-
balement plus faible en surface (à cause du retrait). En outre, la porosité présente en
moyenne une diminution significative au cours de la propagation des fissures. La matrice
argileuse se rigidifie dans des zones non fissurées (diminution de la porosité) et la fissu-
ration commence à prendre fin. On peut aussi voir que la porosité tend en moyenne vers
une valeur minimale, lorsque le degré de saturation tend vers la saturation résiduelle
sres ( figure 8.14).
㼂㼍㼞㼕㼍㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㼟㻌㼜㼍㼞㼍㼙㽴㼠㼞㼑㼟㻌㼐㼑㻌㻭㻠㻚㻝㻜㻟
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㻜㻚㻢㻠
㻼㼛㼞㼛㼟㼕㼠㽴㻌㻔㼦㻩㻢㻌㻯㼙㻕
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㻜㻚㻢㻞 㻼㼛㼞㼛㼟㼕㼠㽴㻌㻔㼦㻩㻝㻜㻯㼙㻕
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㻜 㻝㻜 㻞㻜 㻟㻜 㻠㻜 㻡㻜 㻢㻜
㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㻶㼛㼡㼞㼟㻕
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㻿㼡㼏㼏㼕㼛㼚㻌㻔㻹㻼㼍㻕㻘㻌㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕
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㻞
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㼀㼑㼙㼜㼟㻌㻔㻶㼛㼡㼞㼟㻕
est en accord avec les résultats expérimentaux. Cependant, ce n’est pas le cas pour la
variation du débit d’eau sortant, particulièrement durant la propagation des fissures.
Cela est probablement dû aux erreurs numériques liées à l’augmentation du pas du
temps lors de la résolution.
㼂㼍㼞㼕㼍㼠㼕㼛㼚㻌㼐㼑㼟㻌㼜㼍㼞㼍㼙㽴㼠㼞㼑㼟㻌㼐㼑㻌㻾㻠
㻝㻚㻞 㻜㻚㻢㻢
㻰㼑㼓㼞㽴㻌㼐㼑㻌㼟㼍㼠㼡㼞㼍㼠㼕㼛㼚
㻝㻚㻜
㻰㼑㼓㼞㽴㻌㼐㼑㻌㼟㼍㼠㼡㼞㼍㼠㼕㼛㼚㻌㻔㻙㻕
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㼀㼑㼚㼑㼡㼞㻌㼑㼚㻌㼑㼍㼡㻌㻔㻑㻕
Dans cette partie nous avons présenté nos simulations numériques pour
reproduire l’apparition et la propagation des réseaux de fissures dans des
échantillons d’argile soumis à des conditions de dessiccation conformément
aux essais décrits dans la deuxième partie. Nos simulations reposent sur
un modèle que nous avons développé et intégré dans le code-Bright 1 . Ce
modèle est une extension du modèle de Mohr Coulomb prenant en compte
la porosité comme variable d’état en plus de la déformation plastique ha-
bituellement considérée dans les calculs élastoplastiques. Cette partie est
composée de deux chapitres :
tigation a été réalisée avec des essais de traction au départ à force contrôlée puis
à déplacement imposé. Les résultats obtenus sur ces essais de traction directe,
dont le diapositif était conçu par nos soins à l’ENIT, donnent des allures très
différentes en termes d’évolution de la résistance à la traction avec la succion,
pour des échantillons reconstitués et préparés à une teneur en initiale supérieure
à la limite de liquidité et drainés, et puis des échantillons reconstitués, compactés
et drainés. Signalons qu’il est difficile d’imposer directement la succion souhaitée
dans l’échantillon. Cependant, nous avons fait varier la succion en imposant un
chemin de drainage par dessiccation qui présente un nouveau protocole.
– Nous avons réalisé plusieurs séries d’essais de dessiccation sur lesquels nous avons
étudié le flux d’évaporation en fonction des conditions climatiques, l’effet de forme,
l’effet d’échelle, et l’effet de température sur les caractéristiques de fissuration.
Pendant la dessiccation une répartition interne de contraintes peut être générée, en
fonction des conditions aux limites, et du gradient hydrique. L’initiation des fissures se
fait au voisinage du point d’entrée d’air ce qui permet d’utiliser le concept de Terzaghi,
de contraintes effectives, sans trop de controverses, pour décrire le processus mécanique
de fissuration.
localement, une technique de mise en œuvre numérique a été proposée. Cette technique
repose sur l’idée d’élimination "non physique" de l’élément fini, où à la fois le critère
est violé au niveau de ces nœuds et pour le quel, la déformation volumique plastique
est significative et la porosité dépasse une porosité "de référence". L’idée de démarrer
chaque simulation en injectant un champs de porosité hétérogène a été essentielle dans la
mesure où elle a été déterminante pour la convergence du calcul pour le déclenchement
des fissures.
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2.1 Teneur en eau d’un sol en fonction de sa hauteur par rapport à la nappe
phréatique, schématisation d’après (NING et WILLIAM, 2004) . . . . . 39
2.2 Montée d’eau à l’équilibre hydrique dans des tubes capillaires de diffé-
rents diamètres (NING et WILLIAM, 2004) . . . . . . . . . . . . . . . 40
2.3 Succion d’un sol (saturé, humide ou sec), d’après (Brooks et Ffolliott,
2012) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
4.3 Méthode de préparation des échantillons utilisés dans les essais de trac-
tion avec déplacement imposé. A) Différentes étapes de dessiccation. B)
Mise en place de l’échantillon dans l’éprouvette. . . . . . . . . . . . . . 91
4.4 L’appareil de traction avec déplacement imposé . . . . . . . . . . . . . 92
4.5 Essais de traction pour l’argile drainée à différentes teneurs en eau (faible
succion-Force imposée) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
4.6 Essais de traction pour l’argile drainée à différentes teneurs en eau (faible
succion-Force imposée, ’zoom’) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
4.7 Variation du module de Young en fonction de la porosité. . . . . . . . . 96
4.8 Variation de la résistance à la traction en fonction de la teneur en eau. 96
4.9 Variation de la résistance à la traction en fonction de la succion . . . . 97
4.10 Essais de traction pour l’argile drainée à différentes teneurs en eau (suc-
cion élevée et déplacement imposé) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
4.11 Variation de la résistance à la traction en fonction de la succion . . . . 100
4.12 Essais de traction pour l’argile compactée à différentes teneurs en eau . 100
4.13 Variation du module de déformation en fonction de la porosité . . . . . 101
4.14 Résistance à la traction en fonction de la teneur en eau . . . . . . . . . 103
4.15 Résistance à la traction en fonction de la succion . . . . . . . . . . . . 104
4.16 Résistance à la traction en fonction de la Porosité, (drainage - compactage)106
4.17 Variation de la densité sèche au cours de dessiccation et dans les condi-
tions de Proctor standard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
4.18 Variation de la porosité en fonction de la succion . . . . . . . . . . . . 108
4.19 Résistance à la traction drainée en fonction de la a) teneur en eau initiale
b) succion initiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
2.1 Relation entre la taille des pores et la succion nécessaire pour les vider
de leur eau (Rowell, 1994) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
7.1 Caractéristiques thermiques des constituants des sols d’après (Wijk, 1964)
197
7.2 Paramètres hydromécanique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 200
instrument rapide, précis des mesures de succion. On utilise le WP4 pour mesurer
la succion pendant 5 à 10 minutes. Gamme : 0 à 300 MPa avec une résolution de
0, 1M P a.
CRE Courbe de rétention d’eau.
MIP Prosimètre à intrusion au mercure
Sirocco Le sirocco est un vent saharien violent, très sec et très chaud qui souffle sur
l’Afrique du Nord et le sud de la mer Méditerranée lorsqu’une masse d’air tropi-
cale stationnaire installée sur le Sahara se trouve entre une zone anticyclonique
installée à la verticale de la ligne du tropique du Cancer et une soudaine zone de
forte dépression se creusant rapidement au-dessus de la mer Méditerranée. Le si-
rocco est très chargé en sables et, certaines années, en criquets pèlerins, ravageurs
des cultures.
Annexe A
Sommaire
A.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 266
A.2 Pré-processeur et Post-processeur GID . . . . . . . . . . . 266
A.3 Programme de calcul Code-Bright . . . . . . . . . . . . . . 267
A.4 Les équations d’équilibre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 268
A.4.1 Équation de conservation de la masse d’eau : . . . . . . . . . 269
A.4.2 Équation de conservation de la masse d’air : . . . . . . . . . 269
A.4.3 Équation de conservation de l’énergie interne : . . . . . . . . 269
A.4.4 Équation de conservation de la masse solide : . . . . . . . . . 269
A.4.5 Équation d’équilibre mécanique : . . . . . . . . . . . . . . . . 269
A.5 Les réstrictions d’équilibre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 269
A.6 Les équations constituves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 270
A.6.1 Hydraulique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 270
A.6.2 Thermique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271
A.6.3 Mécanique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271
A.7 Conditions aux limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 274
A.8 Méthodes de résolution numérique . . . . . . . . . . . . . . 274
Annexe A. Description du code de calcul Code-Bright.
A.1. INTRODUCTION
A.1 Introduction
Le code de calcul par éléments finis Code-Bright est un logiciel développé par le
Département de Géotechnique et Geoscience de l’Université Polytechnique de Catalogne
(Espagne) depuis 1996, pour l’analyse des problèmes couplés chimi-thermo-hydro-m
écaniques (CT HM ) dans des géomatériaux (Olivella et al., 1996). Le code est écrit en
Fortran et il est composé de plusieurs sous-programmes. Le programme n’utilise pas
des librairies extérieures.
Code-Bright se compose d’un programme de calcul et d’un pré et post-processeur
GID (Vaunat et Olivella, 2002). Ces différents programmes communiquent entre eux
par l’intermédiaire d’une base de données propre à l’étude considérée (figure A.1). La
réalisation d’un calcul a l’aide de Code-Bright se traduit généralement par l’enchaine-
ment des étapes suivantes :
– Utilisation du pré-processeur GID pour la génération de l’ensemble de données
employées par Code-Bright (maillages, lois de comportement, conditions aux li-
mites, chargements, etc.) ;
– Lancement du programme de calcul Code-Bright, qui effectue la résolution numé-
rique du problème étudié.
– Utilisation du post-processeur GID pour l’interprétation des résultats sur écran
et la réalisation de sorties graphiques.
㻯㼛㼐㼑㻙㻮㼞㼕㼓㼔㼠㻌
㻳㻵㻰㻌㻌 㻌
㻳㻵㻰㻌㻌
㻯㼛㼐㼑㻙㻮㼞㼕㼓㼔㼠㻌
㻔㻼㼞㽴㻙㼜㼞㼛㼏㼑㼟㼟㼑㼡㼞㻕㻌 㻔㻼㼛㼟㼠㻙㼜㼞㼛㼏㼑㼟㼟㼑㼡㼞㻕㻌
㻮㼍㼟㼑㻌㼐㼑㻌㼐㼛㼚㼚㽴㼑㼟㻌
il permet par visualisation sur écran graphique, une analyse rapide des résultats des
calculs effectués par Code-Bright. Les principales fonctions réalisées par GID sont :
– saisie du contour géométrique du problème ;
– génération d’éléments bidimensionnels et tridimensionnels ;
– préparation des autres données du calcul (choix du type de calcul, caractéristiques
mécaniques et hydriques, conditions aux limites, chargements, etc.) ;
– choix d’un certain nombre de points et/ou d’éléments ;
– choix des pas et des intervalles de temps ;
– gestion de la base des données caractéristiques de l’étude (fichiers de données et
de sorties) ;
– représentation des résultats obtenus (contraintes, déplacements, degrés de satu-
ration, pression de l’eau, pression de l’air, etc.) ;
– dessin du maillage ;
– tracé des déformées ;
– tracé des courbes ou zones d’isovaleurs, etc.
Le programme de calcul Code-Bright lit les données de deux fichiers : ROOT −
GEN.DAT et ROOT − GRI.DAT . Ces fichiers sont identifiés par l’argument ROOT
(précédemment lut dans un autre fichier appelé ROOT.DAT).
dissolution de différentes espèces (air et vapeur) dans les phases (liquide et gazeuse).
Les signes des déformations, des contraintes et des pressions suivent la convention de
mécanique des milieux continus, avec des contraintes totales négatives en compression,
des pressions d’eau et d’air positives en compression et des déformations positives en
dilatation.
∂ w
(θ Sl ϕ + θgw Sg ϕ) + ∇.(jlw + jgw ) = f w (A.1)
∂t l
∂ a
(θ Sl ϕ + θga Sg ϕ) + ∇.(jla + jga ) = f a (A.2)
∂t l
Rétention
La courbe de rétention des matériaux en reliant le degré de saturation avec la succion
(s = Pg − Pl ≥ 0) est implimenté dans le code par différentes modèles :
( 1
)−λ
Se = 1 + ( Ps ) 1−λ (Van-Genuchten) (A.10)
s
Se = 1 − (modèle linéaire) (A.11)
P
1
Se = √ s
(Loi racine carrée) (A.12)
1+ P
Avec :
σ
P = P0 (A.13)
σ0
où λ, P0 sont des paramètres du matériau, σ0 est la contrainte superficielle à la tempé-
rature pour laquelle P0 a été déterminé et σ est la tension superficielle à la température
T . Finalement, la diffusion moléculaire de l’air dans le liquide est régie par la loi de
Fick :
′
ial = −Dla ∇.wla = −(ϕρl Sl τ Dm
a
I + ρl Dl )∇.wla (A.14)
où ial est le flux massique non-advectife de l’air dans la phase liquide, Dla est le tenseur
′ a
de dispersion, τ est la tortuosité, Dl est le tenseur de dispersion mécanique et Dm est
le coefficient de diffusion moléculaire de l’air dans la phase liquide.
A.6.2 Thermique
La conductivité thermique λ est employée dans la loi de fourier pour calculer le flux
conducteur de la chaleur ic :
ic = −λ∇.T (A.15)
La conductivité thermique λ dépend de la porosité et de la saturation. Son expression
est donnée par :
λ = λSsat
l
.λSdry
l
(A.16)
où λSsat
l
et λSdry
l
sont les conductivités thermiques du sol en conditions saturées et
sèches, respectivement.
Les énergies internes par unité de masse de la phase liqide (El), gazeuse (Eg) et
solide (Es) peuvent être exprimées comme suit (Batchelor, 1983 ; Gens et al 1998) :
Es (J/kg) = cs T (A.19)
où cs est la chaleur spécifique de la phase solide et T est la température exprimée en
˚C.
A.6.3 Mécanique
Plusieurs modèles mécanique ont été implantés dans ce code qui sont les suivants :
– élasticité linéaire ;
– élasticité linéaire avec prise en compte de la pression du fluide et des effest ther-
miques ;
– élasticité non linéaire ;
– viscoélasticité pour les matériaux salins ;
– viscoplasticité pour les matériaux salins et matériaux granulaires ;
– thermo-élasto-plasticité pour les sols.
L’équation constitutive mécanique prend la forme incrémentale suivante :
s⋆ = σ − pI (A.24)
1 √
θ = − sin−1 (1.5 3 det s⋆ /J 3 ) (A.25)
3
εpv est la déformation volumique plastique et θ est l’angle de Lode.
La forme du modèle de Cam-Clay modifié classique est prise comme la loi constitu-
tive saturée isotherme de référence :
3J 2 ′ ′
F = 2 − L2y (p + ps )(p0 (s) − p ) = 0 (A.26)
gy
où gy est une fonction de l’angle de Lode θ. Les expressions implantées dans le code
sont :
sin ϕ
gy = (F onction de M ohr − Coulomb) (A.27)
cos ϕ + 0.577 sin θ sin ϕ
avec φ l’angle de frottement.
M
Ly = (A.29)
gy |θ=π/6
où M est la pente de la courbe d’état critique supposée indépendante de la succion. p0
est considéré dépendant de la succion :
( ) λ(0)−κ0
p⋆0 (T ) λ(s)−κ0
p0 = pc pc
(A.30)
avec :
p⋆0 (T ) = p0 + 2(α1 ∆T + α3 ∆T |∆T |) (A.31)
∆T = T − Tref (A.33)
où p⋆0 est la pression de préconsolidation apparente sous une succion nulle, pc est une
pression de référence, λ(s) est la pente de compression vierge à la succion s, κi0 la pente
élastique de la courbe de compressibilité, r un paramétre lié à la rigidité du sol quant
la succion tend vers l’infini, β un paramétre qui contrôle le taux d’augmentation de la
rigidité avec la succion, T est la température en ˚K, et α1 , α2 sont des paramétres du
matériau.
ps = ps0 + k exp(−ρ∆T )s (A.34)
où ps0 est la contrainte de cissaillement à l’état saturé, ρ est un paramétre qui exprime
la diminution de la contrainte de cisaillement avec la température et k est un paramètre
désignant l’augmentation de la cohésion avec la succion.
La loi d’écrouissage du modèle s’écrit comme suit :
dp⋆0 1 + e0
= dεp (A.35)
⋆
p0 λ(0) − κi0 v
où dεpv les incréments des déformations volumique plastiques, e0 est l’indice des vides
initial.
Le potentiel plastique est donné par :
3J 2 ′ ′
G = 2 − αL2p (p + ps )(p0 (s) + p ) (A.36)
gp
où gp est une fonction de l’angle de Lode θ. Les expressions implantées dans le code
sont :
sin ϕ
gp = (F onction de M ohr − Coulomb) (A.37)
cos ϕ + 0.577 sin θ sin ϕ
avec φ l’angle de frottement.
M
Lp = (A.39)
gp |θ=π/6
Les déformations volumiques élastiques du modèle sont données par :
′ ′
κi (s)dp κs (p , s)ds
dεev = ′ + + (α0 + 2α2 ∆T )dT (A.40)
1 + ep 1 + es + patm
avec :
κi (s) = κi0 (1 + αi s) (A.41)
′
( p )
′
Porosimétrie au mercure :
Sommaire
B.1 La porosimétrie au mercure . . . . . . . . . . . . . . . . . . 275
B.1.1 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 275
B.1.2 Domaine d’application . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 276
B.1.3 Mode opératoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 276
B.2 Taille des pores : la loi de Laplace . . . . . . . . . . . . . . 278
B.3 Le fichier des résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 279
Annexe B. Porosimétrie au mercure :.
B.1. LA POROSIMÉTRIE AU MERCURE
porosité intra granulaire est de taille typique inférieure à 3 nanomètres, elle n’est
donc pas visible par porosimétrie au mercure.
2. En second lieu, le séchage poussé des argiles donne lieu en général à un retrait
non négligeable générateur de fissuration. La structure poreuse qui sera explorée
durant l’injection du mercure est donc en général gravement endommagée par
rapport celle du matériau tel qu’il est dans les conditions naturelles.
Les sables siliceux ou autres poreux granulaires comparables ne se prêtent pas à la
porosimétrie au mercure car les grains qui les composent ne sont pas poreux. L’intrusion
du mercure se fera dans l’espace intergranulaire qui n’est ni consolidé ni structuré.
Aucune information significative ne pourra donc en être tirée sur la structure du sol en
place dans les conditions naturelles.
index de tige
mercure capillaire
pression
échantillon d’injection
0.05
Volume (mL/g)
0.04
0.03
0.02
0.01
0.00
0.001 0.01 0.1 1 10 100 1000
Pression MPa
4γ cos θ
D=− (B.1)
P
γ est la tension superficielle du mercure dans le vide (0.485N/m), θ étant géné-
ralement pris égal à 130˚ faute d’information plus précise. A la pression P , les pores
de diamètre supérieur à D seront totalement remplis de mercure, le pores de diamètre
inférieur resteront vides (figure B.4).
θ θ
θ
Figure B.4 – Pénétration du mercure à pression donnée dans les pores de différentes
tailles
pourcentage
de piégeage à surface spécifique perméabilité coefficient de
nombre de indice de
rugosité l’extraction (m2/mL) intrinsèque (m2) diffusion de la
—————————————————
classes de pores
vapeur relatif
282
No n poro ICR ind diam piege ind surf fact permeab permeab Dv
- - - - rugo critiq °/° con specif tortuos intrins a-l'air relat
1
2 13 0.367 0.367 2.4 0.384 65 0.5 2.2e+01 2.3e-03 2.5e-17 6.1e-17 9.2e-04
3 13 0.367 0.367 4.7 0.384 61 0.8 2.3e+01 4.8e-03 4.6e-17 1.0e-16 1.6e-03
4 13 0.367 0.367 9.4 0.384 55 0.9 2.3e+01 5.1e-03 5.8e-17 1.3e-16 1.9e-03
5 13 0.367 0.367 18.9 0.384 49 0.9 2.4e+01 6.1e-03 6.1e-17 1.3e-16 2.0e-03
6 13 0.367 0.367 37.7 0.384 43 1.0 2.4e+01 7.1e-03 6.0e-17 1.2e-16 2.2e-03
B.3. LE FICHIER DES RÉSULTATS
————————————————–
Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Annexe C
Année Jan Fév Mar Avr Mai Jui Jui Aoû Sep Oct Nov Déc Tot
00/01 133 29.8 22.4 59.1 85.2 5.4 4.00 0.50 106 104 17.4 42.2 610
01/02 27.7 23.5 90.5 49.9 36.7 10.5 64.9 28.1 58.8 12.0 21.1 40.0 463
—————————————————
02/03 229 112 15.9 177 33.2 12.9 0.00 0.20 23.9 20.8 140 83.8 849
03/04 91.1 18.6 72.8 41.4 14.6 119 0.10 33.5 93.7 45.9 34.7 187 753
285
04/05 51.9 117 43.2 101 10.4 16.0 2.80 9.20 45.7 14.9 154 108 675
05/06 212 84.4 25.4 13.2 27.8 2.60 0.00 10.1 24.8 17.7 32.4 86.40 536
06/07 12.3 39.7 147. 54.0 10.0 32.6 0.00 3.40 39.0 47.0 39.6 122 547
Tot 758 425 417 495 217 199 71.8 85.0 393 262 440 670 **
Moy 108 60.8 59.7 70.8 31.1 28.5 10.2 12.1 56.11 37.5 62.8 95.7 634
————————————————–
Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
H.Trabelsi
Table C.5 – Proprietés des échantillons drainés utilisés pour les essais de traction et résultats des essais
Wi Wf S Sr γd,f ϕi ϕf A E σl
gr 2
% % MP a % 3
− − cm kP a kP a
cm
Initial Final Suction Degree Final Initial Final Cross Secant Stress
—————————————————
120.60 64.23 0.01 100.0 0.98 0.76 0.63 12.12 111.28 2.67
120.60 55.08 0.14 89.89 1.01 0.76 0.62 11.92 155.97 2.96
286
90.30 50.07 0.24 85.71 1.04 0.71 0.61 11.21 247.86 5.21
66.75 44.96 0.42 91.34 1.15 0.64 0.57 9.41 441.07 7.72
62.90 19.10 2.92 61.16 1.45 0.63 0.45 8.82 439.47 43.40
66.22 29.97 1.17 82.48 1.35 0.64 0.49 10.50 588.14 17.94
64.35 47.40 0.31 96.30 1.15 0.63 0.57 7.58 402.15 7.64
72.30 47.39 0.31 93.36 1.13 0.66 0.57 9.60 374.53 6.74
65.34 36.41 0.83 88.80 1.27 0.634 0.52 11.22 538.05 13.99
74.55 49.46 0.25 87.38 1.06 0.664 0.60 11.22 218.58 4.37
67.86 17.15 4.10 64.04 1.55 0.643 0.42 9.262 341.27 61.43
————————————————–
Etude expérimentale et numérique du comportement des argiles soumises à des conditions de dessiccation
Index
R
Réseau de fissures, 11, 14, 27, 29, 30, 32,
33, 51, 68, 78, 86, 114, 116, 118,
122–124, 126, 127, 129, 131–133,
136–139, 142, 145, 147, 149, 151,
152, 154, 159, 161, 168, 169, 194,
195, 197, 200, 202, 203, 205, 216,
220, 221, 225, 227, 229, 232, 233,
237, 238
Réseau de pores connectés, 38
Résistance à la compression, 48