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Transmission Chaleur DUT PDF
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DE CHALEUR
1
GENERALITES
2
A la base de l’étude des transferts thermiques se trouvent les concepts de quantité de chaleur et de
différences de température. C’est essentiellement la tendance qu’ont les différents corps d’un
système d’égaliser les températures.
1 Notion de température
La température est une grandeur intuitive exprimant l’état (niveau) de chaleur dans un corps. Elle peut
être appréciée par le toucher ou quantifiée à l’aide d’instruments de mesure tel que le thermomètre, les
thermocouples ou un spectromètre par l’intermédiaire de la loi de Wien. Ainsi, on peut distinguer trois
types de température qui peuvent être résumés comme suit :
- la température de l’air, communément appelée température ambiante,
- la température radiante, celle due au rayonnement des parois dans l’enceinte,
- la température résultante, moyenne de la température radiante et celle de l’air.
2 Echelles thermométriques
Il existe plusieurs échelles thermométriques dont les plus courantes sont :
- le degré Celsius, anciennement appelé centigrade noté (°C),
- le degré Kelvin noté (K), qui est par convention l’échelle de thermodynamique absolue,
- le degré Fahrenheit noté (°F),
- le degré Rankine noté (°R), (représente l’échelle thermodynamique dans le système anglo-
saxon).
3 Relations de passage
9
T F T C 32 (1-1)
5
T K T C 273,15 (1-2)
T R 1,8 T K (1-3)
T R T F 459,67 (1-4)
T 1 C 1K 1,8 F 1,8 R
(1-5)
3
Exemple 1 :
Trouver l’équivalent de la température d’ébullition de l’eau sous 1 atm en °K, en °F, en °R
4 Quantité de chaleur
La chaleur est considérée comme une énergie (énergie calorifique) en transit à travers les frontières
séparant un système de son milieu extérieur.
Un corps peut recevoir ou fournir de la chaleur sous deux formes différentes.
Sous forme sensible :
La chaleur sensible est l’énergie ou la quantité de chaleur fournie à un corps pour faire passer
sa température de T1 à T2 sans changement de phase. Elle est définie par la relation suivante :
QmL (1-7)
Remarque
Sous 1 atm, pour l’eau (à 100°C Lv = 539 kcal/kg) ; (à 0°C, Lf = 80 kcal/kg)
4
6 Introduction à la transmission de la chaleur
La thermodynamique (qu’on pourrait appeler plus logiquement thermostatique) étudie la conversion des
différentes formes d’énergie entre elles, surtout aux conditions d’équilibre. Elle n’envisage pas la vitesse
avec laquelle les échanges d’énergie ont lieu. La variable temps n’intervient pas, en principe (du moins
du point de vue strictement thermodynamique) et il importe peu qu’une transformation ou un cycle soit
effectué rapidement ou lentement.
La transmission de chaleur (ou transfert de chaleur, ou thermocinétique, selon les auteurs) s’attache
surtout à prévoir le flux thermique, c’est à dire la quantité de chaleur échangée par unité de temps (ou
densité de flux) et la distribution des températures. Il peut s’agir de favoriser le flux au maximum
(échangeurs, réacteurs, batteries solaires), ou au contraire, de le restreindre au maximum (isolation
thermique). De même seule la cinétique de l’échange permet d’établir les conditions adéquates pour le
refroidissement d’un moteur, des parois d’un four, de nombreuses machines électriques (moteurs,
transformateurs), etc.
Enfin, en transfert de chaleur, le temps joue un rôle très important puisque chaque échange thermique
est un processus d’égalisation de températures à travers des résistances.
On distingue habituellement trois modes de transmission de la chaleur : par Conduction (interaction
directe entre particules voisines), par Convection (mélange des diverses parties d’un fluide à des
températures différentes), et par Rayonnement (absorption ou émission de radiations
électromagnétiques). Ces trois modes sont régis par des lois bien spécifiques qui feront l’objet de
chapitres différents. Cependant (pour les puristes), seuls la conduction et le rayonnement sont des
modes fondamentaux de transmission de la chaleur ; la convection, tout en étant très importante, ne fait
que combiner la conduction avec un transfert de matière.
Si pour des besoins pédagogiques on étudie séparément la conduction, la convection et le
rayonnement ; dans la pratique, il est rare qu’une situation particulière ne concerne qu’un seul mode ; le
plus souvent, deux sinon trois modes entrent en jeu. Ce sera l’art de l’ingénieur de poser correctement,
dès le début, les hypothèses simplificatrices, de façon que le modèle (mathématique ou autre)
corresponde le mieux possible avec la réalité.
5
Figure 1.2 : Loi de Fourier
La loi de Fourier, dans le cas d’un champ de températures, pour un corps isotrope, s’exprime, par la
relation suivante :
Q k A gradT.n (1-8)
dT
Q kA (1-9)
dx
où
Le signe moins provient de ce que l’on désire, par convention, que le flux de chaleur (q) soit positif
quand la chaleur s’écoule vers les x positifs, ce qui correspond à un gradient négatif (car la chaleur
s’écoule des hautes températures vers les basses températures).
Exemple 4
La transmission de chaleur à travers une barre métallique se fait par conduction.
8 Introduction à la convection
La convection est la transmission de la chaleur à l’intérieur d’un fluide par le mélange d’une partie de ce
fluide avec une autre partie. Lorsque le mouvement est provoqué par des différences de densité
résultant des différences de température, on parle alors de convection naturelle. Lorsque le
mouvement est produit par des moyens mécaniques, on parle alors de convection forcée. Ce mode de
transfert est privilégié par les fluides et nécessite également un support matériel.
6
TP
T
Solide
A
Q h A TP T (1-10)
où
Cette équation est parfois est parfois appelée loi de Newton, ou encore loi de refroidissement.
Exemple 5
La chaleur transférée à l’atmosphère par la plaque chauffante d’une cuisinière électrique est le fait
d’une convection naturelle, tandis que le froid soufflé par un climatiseur l’est par convection forcée.
7
Le rayonnement thermique est émis continuellement par tous les corps, dans toutes les directions et à
la vitesse de la lumière (dans le vide). Ce mode de transfert ne nécessite pas de support matériel
(solide ou fluide).
Le physicien Autrichien Josef Stefan établit en 1879, la loi du rayonnement du corps noir, dit loi de
Stefan, (à partir des résultats expérimentaux du savant Irlandais John Tyndall (1820-1893)). Cette loi
fut démontrée par le physicien Autrichien Ludwig Boltzmann en 1884 établissant ainsi, la constante
universelle dite constante de Stefan notée généralement valant 5,66697.10-8 W.m-2.K-4 ou
0,1714.10-8 Btu.h-1.ft-2.°R-4.
La loi de Stefan indique que le flux d’énergie radiante émis par une surface idéale, appelée "noire", est
proportionnel à l’aire de cette surface et à la quatrième puissance de la température absolue T de la
surface.
Q AT 4 (1-11)
Ondes E.M
Ondes E.M
Ondes E.M
A T
Ondes E.M
Exemple 6 :
L’exemple du rayonnement thermique le plus simple est celui dont le soleil nous gratifie
continuellement depuis des siècles.
8
Chapitre
2
CONDUCTION THERMIQUE
EN REGIME PERMANENT
9
Dans le chapitre précédent, nous avons déjà eu l’occasion de parler de l’équation de Fourier, du
mécanisme de la conduction, et des propriétés physiques importantes en jeu.
La transmission de la chaleur dans les solides non poreux se fait uniquement par conduction, tandis
dans les liquides et les gaz, elle se fait souvent par les trois modes combinés. Il est donc normal que
l’on parle surtout de solides dans ce chapitre.
La conduction est définie comme étant le mode de transmission de la chaleur (ou l’échange d’énergie
interne) provoquée par la différence de température entre deux régions d’un milieu solide, liquide ou
gazeux, ou encore entre deux milieux en contact physique ; sans déplacement appréciable des
molécules.
La conduction est le seul mécanisme intervenant dans le transfert de chaleur dans un solide homogène,
opaque et compact. Dans les fluides, elle joue aussi un rôle important, mais elle est presque toujours
combinée à la convection et parfois au rayonnement.
La liaison entre la physique interne de la matière et la théorie de la conduction n’est pas encore
achevée ; on admet cependant que la conduction dans les solides amorphes, les liquides et les gaz
résulte du transfert direct des mouvements moléculaires (ou atomiques), de molécule à molécule, à
leurs points de contact.
Dans les solides plus organisés tels les cristaux, les mouvements des atomes seraient convertis en
mouvement vibratoire de tout le réseau cristallin.
Dans les métaux et autres conducteurs électriques solides, on assisterait à un déplacement d’électrons
libres.
On dit qu’un régime est permanent ou stationnaire quand, en tout point du système, les flux de chaleur,
et donc les températures, ne dépendent pas du temps. Dans le cas contraire, le régime est dit
instationnnaire, variable ou parfois transitoire.
Le régime est dit périodique ou quasi stationnaire quand, en chaque point, la température varie de
façon cyclique selon une loi donnée. On réserve souvent le terme de "transitoire" pour désigner la
phase précédant (ou suivant) l’état de régime quasi stationnaire, comme par exemple la mise en régime
d’un moteur à pistons.
Le terme quasi stationnaire est parfois utilisé dans le cas des sources de chaleur en mouvement
(soudure), car pour un observateur lié à la source, le système apparaît stationnaire ; ou encore, dans un
problème non périodique, pour désigner le régime qui s’établit après que le transitoire initial ait disparu.
1 La conductivité thermique
La conductivité thermique peut être définie à partir de la relation (1-9), comme étant la
quantité de chaleur passant par unité de surface quand la température s’abaisse de un
degré par unité de longueur. Elle est exprimée en (W/m.°K ou en kcal/h.m.K).
La conductivité thermique dépend de :
- la nature chimique du matériau,
- la nature de la phase considérée (solide, liquide, gazeuse),
- la température,
- l’orientation des cristaux ou fibres, dans les corps anisotropes (cristaux, bois, métaux et plastiques
laminés.
En outre, pour un gaz, surtout près du point critique, k dépend de la pression ; pour certains matériaux
de construction comme le bois, k dépend de l’humidité présente, de la densité et de la température.
La conductivité est une propriété importante des matériaux. Elle détermine souvent l’aptitude d’un
matériau en vue d’une application thermique déterminée, tout au moins en régime permanent.
Par contre en régime variable, on verra plus tard que c’est la diffusivité thermique qui, en principe, joue
un rôle important.
10
Remarque
- Les liquides métalliques sont meilleurs conducteurs que les liquides non métalliques ; de même,
les métaux purs (structure cristalline) sont meilleurs conducteurs que les solides non métallique
(structure amorphe).
- Il ne faut pas perdre de vue que les matériaux isolants sont le plus souvent des matériaux non
homogènes, constitués par des grains de matière solide, entourés de pores remplis d’un gaz tel que
l’air.
- La conductivité est parfois exprimée en Btuh-1ft-1R-1.
(1 Btuh-1ft-1R-1 vaut 1,7303 W/m.K et 1,487 kcal/h.m.K (1,5 fois en pratique)2)
Exemple : Equation de conductivité pour l’hélium et l’hydrogène entre 1200 et 2100 K [1].
2 Nous désignons par °C (ou °F) le niveau de température, sur l’échelle Celsius ou Fahrenheit et par K ou R un
intervalle de température, ou un niveau (sur l’échelle Kelvin ou Rankine) selon le contexte
11
Remarque
L’importance des courants de convection dans les gaz rend très difficile la détermination
expérimentale de leur conductivité thermique.
La conductivité thermique varie comme la viscosité ; elle est à peu près indépendante de la
pression. Elle croît avec la température selon la loi classique de Sutherland (établie pour la viscosité)
[6] :
k k0
1 C
273 T (2-1)
1 C
T 273
9
105 k 0 0,25
T 0 .CP0 (2-2)
N
12
Tableau 3 : Quelques valeurs de Conductivités de liquides.
Conductivité (W.m-1.°C-1)
Eau 0,58
Huiles-Pétroles 0,14
Benzène 0,18
Glycérine 0,29
Alcool éthylique 0,18
Mercure 8,35
k
L (2-3)
T
où
L : Le nombre de Lorenz
T : La température absolue (en K)
2
k B
L 3 24,5.10 9 V 2 K 2 (2-4)
T
où
B La constante de Boltzmann ;
La charge élémentaire de l’électron.
En général pour les alliages, la conductivité thermique croît avec la température ; parmi les exceptions
notons les aciers au carbone.
Enfin pour les solides non métalliques, la conductivité augmente avec la température, mais ici encore la
règle n’est pas générale ; ainsi pour la brique d’argile ou de silice, la conductivité augmente avec la
température alors que pour la brique de magnésie, c’est le contraire.
13
2 Loi de Fourier
Le flux de chaleur passant à travers un même solide homogène est directement
proportionnel à l’aire de la section perpendiculaire au flux de chaleur et au gradient de
température. Plus généralement pour un problème à une dimension (figure 2.1), le flux de
chaleur est donné par la relation suivante :
dT
kS (2-5)
dx
T2
.x S
T1
kdT
Cette équation ne peut être résolue que quand la variable k(T) est connue. Cependant pour la
plupart des matériaux couramment utilisés, la valeur de la conductivité est à peu près constante sur
une large étendue de température (confère figure 2.3). Ainsi, k peut être considérée comme
constante, et l’équation se résume à :
kS
T1 T2 (2-6)
x
Remarque
Dans ce cas précédemment étudié, la surface perpendiculaire à la direction du flux reste constante,
ce qui n’est pas toujours le cas.
14
Figure 2.2 : Conductivité thermique des métaux purs aux très basses températures
15
Application 1
La surface intérieure d’un mur de briques est à 40°C et la surface extérieure est à 20°C.
Calculer le transfert de chaleur par unité de surface du mur, lequel a une épaisseur de 250 mm et
une conductivité thermique de 0,52 W.m-1.K-1.
Q hA TP Tf
Fluide A T1 Fluide B
TA
hA
T2
TB
hB
x
Dans le cas du flux de chaleur en régime permanent, la quantité de chaleur passant du fluide A au mur
est égale à la quantité de chaleur passant à travers le mur, qui est aussi égale à la quantité de chaleur
passant du mur au fluide B. S’il n’en était pas ainsi, les températures TA, T1, T2, TB, ne resteraient pas
constantes mais changeraient continuellement.
Nous avons donc en considérant une surface unité :
k
q hA TA T1 T1 T2 hB T2 TB
x
q
TA T1
hA
qx
T1 T2
k
q
T2 TB
hB
16
En additionnant membre à membre, on a
1 x 1
TA TB q
hA k hB
ou encore
q Κ TA TB
avec
1
K= (2-7)
1 x 1
hA k hB
k
(2-8)
h
Application 2
Un réservoir en acier dont la paroi a 10 mm d’épaisseur contient de l’eau à 90°C.
Calculer la perte de chaleur par m² de surface du réservoir quand la température extérieure est de
15°C.
La conductivité de l’acier est de 50 W.m-1.K-1 et les coefficients de transferts à l’intérieur et à
l’extérieur du réservoir sont respectivement 2800 W.m-2.K-1 et 11 W.m-2.K-1.
Calculer également la température de la face extérieure du réservoir.
17
3.3 Coefficient de transfert d’un mur composé - analogie électrique
Il existe de nombreux cas en pratique où différentes couches de matériau sont utilisées pour former
un mur composé.
On peut utiliser la même méthode de calcul que précédemment pour déterminer le coefficient de
transfert global du mur composé. Cependant la mesure la plus simple et facile pour résoudre un tel
problème est de procéder par analogie électrique.
Le flux de chaleur est produit par une différence de température, comme le courant est produit par une
différence de potentiel. Ainsi, il est possible d’imaginer une résistance thermique analogue à une
résistance électrique.
V1 V2
I
R
Q
kA
T1 T2
x
En comparant ces équations, nous avons une résistance thermique telle que
x
Rth
kA
(Q étant analogue à I et V1 - V2 à T1 - T2).
Le mur composé est analogue à une série de résistances. Ainsi pour un nombre quelconque de
couches ej, la résistance totale s’écrit :
m e
2
1
RT
j
hi A j1 k j A (2-9)
i 1
Application 3
Le mur d’un four est fait d’une épaisseur de briques réfractaires de 125 mm et d’une épaisseur de
briques isolantes de 125 mm avec une lame d’air entre les deux. La paroi extérieure est couverte de
12 mm de plâtre. La surface du four est à 1100°C et la température extérieure est de 25°C.
18
1. Calculer la perte de chaleur par m² de surface. Entre le mur et l’air extérieur, le coefficient de
transfert est de 17 W/m².K. La résistance thermique de la lame d’air est 0,16°K/W.
On donne les conductivités thermiques suivantes :
Exemple
Si on considère les portes en parallèle (1), (2), (3) de sortie d’une salle de spectacle ayant les
conductances respectives K1, K2, K3, au passage de la foule. Il est évident que la conductance totale
des portes est K = K1+K2+K3.
Le mur extérieur d’un salon lambrissé a une longueur (perpendiculaire au dessin) de 5 mètres et est
formé de trois épaisseurs de matériaux différents. De plus, le panneau intérieur est formé lui-même
de deux bois très différents de conductivité ka = 0,11 Wm-1K-1 dans la partie supérieure (hauteur =
1,5 m) et kb = 0,3 Wm-1K-1 dans la partie inférieure (hauteur = 1,0 m). Les épaisseurs e1, e2 et e3 sont
respectivement 1 cm, 5 cm et 2 cm. À l’intérieur du salon, on a une température d’air de t fi = 22°C et
un coefficient de conduction-rayonnement hi de 6 Wm-2K-1. À l’extérieur, on a une température tfe de
19
20°C et un coefficient de he de 15 Wm-2K-1. La conductivité des matériaux constituant les épaisseurs
e2 et e3 sont respectivement k2 = 0,04 et k3 = 0,5 Wm-1K-1.
En supposant le problème unidimensionnel, calculons le flux traversant le mur en régime
stationnaire.
dT
qx qy qz qdxdydz q x dx qy dy qz dz CP dxdydz
dt
T
qx k dydz
x
T T
qx dx k k dx dy dz
x x x
Un calcul similaire est également fait pour les autres directions coordonnées (y,z). Finalement, on
obtient :
T T T T
k k k q c P
x x y y z z t
Il existe donc trois coefficients k selon chacun des axes coordonnés pour les corps anisotropes. La
conductivité thermique est alors un tenseur symétrique du second ordre
k xx k xy k xz
kij k yx k yy k yz
k zx k zy k zz
20
C’est le cas particulier du bois, de certains produits laminés ou fibreux et certains cristaux.
T
div k grad T q c P
t (2-10)
Cette équation est connue sous le nom d’équation de la chaleur ou équation générale de la
conduction.
kx = ky = k z = k
q
T 0 (2-11)
k
Cette équation est connue sous le nom d’équation de Poisson.
21
Remarque : Expression du Laplacien ().
A x A y A z
divA
x y z
2f 2f 2f
f
x 2 y 2 z 2
1 A A
div A rA r r z
r r z
2 f 1 f 1 2 f 2 f
f
r 2 r r r 2 2 z 2
1 f
r
r r r
1 2 1 1 A
div A
r r
2 r Ar
r sin
A sin
r sin
1 2 f 1 f 1 2f
f r sin
r 2 r r r 2 sin r 2 sin2 2
dT
Q k A
dx
soit
Q dx k A dT
22
k A T1 T2
Q
soit
T1 T2
Q
R th
avec
R th (2-14)
k A
Le milieu étant homogène, les isothermes sont des cercles concentriques de rayon r.
En appliquant la loi de Fourier à une tranche cylindrique de rayon r (voir figure 2.9),
on a :
dT
Q k A
dr
avec
A 2 r L
L’écoulement de la chaleur étant radial, l’intégration sur toute la couronne de rayon compris entre r1
et r0 nous permet d’écrire
r0 T
dr 0
Q 2 kL dT
ri
r Ti
Ainsi on obtient
23
2 kL
Q Ti T0
r0
ln
ri
soit
Ti T0
Q
R th
avec
r
ln 0 (2-15)
r
R th i
2 k L
appelée résistance thermique de la couronne cylindrique simple.
k Am
Q
R sup Rinf
Tinf Tsup
2kL
Q
R sup
Tinf Tsup
Ln
R inf
24
on tire la valeur de la surface moyenne Am telle que :
En remarquant que Asup = 2 Rsup L, l’aire de la surface extérieure, et Asup/Ainf = Rsup/Rinf, l’expression de
Am devient :
A sup A inf
Am (2-16)
A
Ln sup
A inf
Finalement, la quantité de chaleur transmise par conduction à travers un cylindre circulaire creux
s’exprime par
Tinf Tsup
Q
R sup R inf / k A m
Ainsi dans le cas d’un cylindre composé, on utilise l’analogie électrique en employant la résistance
x
thermique telle que R th où x est l’épaisseur de la couche, k est la conductivité thermique et A m
k.A m
est la surface moyenne logarithmique de cette couche. Ce qui se ramène à une résistance thermique
de couche
R
Ln sup
R
Rthcouche inf
2 k L
S’il existe des couches fluides à l’intérieur et à l’extérieur, les résistances thermiques des couches
fluides peuvent être traitées comme suit :
1
Rthfluide ext
hext 2 R ext L
1
Rthfluide int
hint 2 R int L
25
Remarque
Dans l équation
2 k L Tinf Tsup
Q
R
Ln sup
R inf
la quantité de chaleur passant à travers le cylindre dépend du rapport A sup/Ainf c’est à dire Rsup/Rinf.
Lorsque la valeur de Rsup/Rinf est inférieur à 2, la moyenne arithmétique de leur surface (A sup + Ainf)/2
diffère de leur moyenne logarithmique à moins de 4% ; cette précision étant considérée
généralement comme suffisante pour la plupart des problèmes de conduction de chaleur du fait de la
faible épaisseur du tuyau (en comparaison avec le diamètre).
On montre dans le cas de la couronne sphérique simple que la résistance thermique s’écrit :
1 R0 Ri
R th . (2-17)
4 k R 0 .R i
4πk.R1R 2 T1 - T2
Q= (2-18)
R 2 - R1
26
Am 4 R1 R2
(2-19)
R moyen R1R 2
Lignes de flux
P
isotherme
L : longueur
: diamètre
P : profondeur
On suppose « P la profondeur
Les isothermes près du câble sont des cercles mais se déforment jusqu’à devenir des plans (près de
la surface).
1 4P
R th = Ln (2-20)
2πk.L Δ
27
Chapitre
3
CONVECTION
28
Notion de viscosité
D’une manière générale, les propriétés visqueuses des fluides Newtoniens sont caractérisées par les
paramètres µ et .
On note µ le coefficient de viscosité ou viscosité dynamique ou encore appelée viscosité absolue. Il ne
dépend que du fluide et de son état (fluide en mouvement). La viscosité est la capacité qu’a le fluide à
s’opposer au mouvement. Cette opposition provoque des phénomènes de dissipation ou des
frottements. Les fluides pour lesquels la viscosité est nulle, sont appelés fluides parfaits ou fluides
idéaux. Dans la réalité, il n’existe pas de fluide parfait, mais l’hélium est une exception car il se
comporte comme un fluide parfait (c’est à dire une viscosité pratiquement nulle).
En dynamique des fluides, il s’introduit en général la quantité notée telle que :
(3-1)
Remarque
La notion de gaz parfait ne se confond pas avec celle du fluide parfait.
Les fluides que nous étudierons sont pour la plupart isotropes et, de façon générale, homogènes.
Tableau1 : Dimension de µ et de
C.G.S S. I
Viscosité dynamique (µ) Poise (Po) Poiseuille (Pl)
= g/cm.s = kg/m.s= Pa.s
= 10 poises
Viscosité cinématique () Stokes (St) Myriastokes (maSt)
= cm²/s = 104 stokes = m²/s
Dans l’industrie la viscosité, notamment la cinématique est déterminée à l’aide des viscosimètres de
nature différente selon les pays. Pour les huiles par exemple, on utilise le degré Engler (°E), les
secondes SAYBOLT, ou l’unité SAE.
Il existe des correspondances entre les différentes unités utilisées, par exemple
1 Définition
La convection est un mode de transfert de chaleur qui se produit uniquement au sein des milieux
fluides. Elle apparaît lorsqu’un fluide est en mouvement et présente des inhomogénéités spatiales de
température. La convection intervient en particulier dans les échanges thermiques entre une paroi et un
fluide en mouvement. Elle est un transfert d’énergie due à des mouvements macroscopiques. On a
l’habitude de distinguer deux formes de convection :
- La convection forcée (mouvement du fluide provoqué par une action mécanique) ;
- La convection libre ou naturelle (mouvement du fluide dû à une variation de température).
29
2 Loi de Newton
Figure 3.1
Q = h. S. (Tp-Tf) (3-3)
S : surface d’échange en m²
h : coefficient d’échange en W/m².K
Le coefficient h est fonction des propriétés physiques du fluide, de la forme de la paroi et de la vitesse
d’écoulement du fluide.
C’est l’anglais Osborne Reynolds qui, en 1883, mit le premier en évidence, le rôle de ce rapport dans le
mouvement des fluides visqueux, et Sommerfeld lui donna ce nom plus tard en 1908.
Le nombre de Reynolds résume et contient à lui seul tout ce qu’il est nécessaire de connaître pour
caractériser les équations générales d’un écoulement donné.
Ce nombre sans dimension permet de déterminer le régime d’écoulement d’un fluide donné (du moins
en convection forcée). Il est noté Re et est défini par les relations suivantes :
v.D v.D
Re (3-4)
30
Remarque : Dimension caractéristique (D)
1 - Dans le cas d’un écoulement dans un tube ou une conduite cylindrique, D correspond au
diamètre du tube ou du cylindre.
2 - Dans le cas d’un écoulement dans une conduite non cylindrique, D correspond à un diamètre
hydraulique d’écoulement noté DH et défini tel que suit :
4S
DH = (3-5)
P
En général, le régime d’écoulement passe du laminaire ou turbulent à partir d’une valeur de Reynolds
critique (Rec). Cette valeur critique dépend bien évidemment du fluide mais surtout de la configuration
de l’écoulement (écoulement à l’intérieur d’une conduite, sur un plan etc.) et de la vitesse d’écoulement.
Ainsi on note que
- pour un écoulement à l’intérieur d’une conduite si Re Rec = 2000 à 4000, on a un écoulement
laminaire, et pour Re >Rec = 4000, on a un écoulement turbulent.
- pour un écoulement sur un plan, le nombre de Re critique est entre 10 5 et 106 (il diffère d’un auteur à
un autre).
L’expérience a montré que pour un Reynolds inférieur à une certaine valeur critique (Rec), l’écoulement
est toujours laminaire quelles que soient les conditions d’alimentation.
31
La transition laminaire - turbulent est caractérisée par un nombre de Reynolds critique (Re c) ou une
zone de Reynolds.
On a ainsi pour :
- un écoulement sur un plan ou sur une plaque : Rec 105 à 106 ;
- un écoulement dans un tube : Rec 2000 - 4000
Remarque
Une équation physique complète est une équation dans laquelle figurent toutes les grandeurs
physiques qui interviennent dans le phénomène.
h = M.t-3.T-1
D = L
= M.L-3
k = M L t-3 T-1
v = L.T-1
µ = M.L-1.t-1
C = M.L-1.t-2 T-1
Remarque
C est la chaleur spécifique volumique à pression constante.
n=m-p=7-4=3
32
i est sans dimensions. Ce qui conduit à :
(M) a + b + c + d + e = 0
(L) -3b - c + d - e + f + g = 0
(T) -a - d - e = 0
(t) -3a -c-3d-2e - f = 0
Calcul 1
d 1
a 1 b0
On prend c 0 ce qui conduit à
e 0 f 0
g 1
Ce qui donne
hD
π1 = = Nu (3-6)
k
Calcul 2
b 1
a 0 c 1
On prend d 0 ce qui conduit à
e 0 f 1
g 1
Ce qui donne
ρv D
π2 = = Re (3-7)
μ
Calcul 3
b 1
a 0 c 1
On prend f 0 ce qui conduit à
g 0 d 1
e 1
33
Ce qui donne
μC μCP
π3 = = = Pr (3-8)
kρ k
Comme on vient de voir à l’aide de cet exemple, la convection peut être décrite par une fonction du
type :
Nu = f (Re, Pr)
3.4.2 Représentation physique des nombres adimensionnels
D longueur caractéristique
Nu
T épaisseur couche limite thermique
Remarque
Quelquefois, Nu est remplacé par le nombre de Stanton (St), appelé aussi le nombre de Margoulis
(Ma) défini comme suit :
Nu h Cf
St = = = (3-9)
Re . Pr ρc pv 2
34
On montre que, dans le cas d’un écoulement dans une conduite, le coefficient de perte de charge est
lié à la relation suivante :
2
L ρv
ΔP = λ (3-10)
D 2
Cf =
p
v2 (3-11)
ρ
2
p étant la tension exercée par le fluide sur la paroi solide (force tangentielle par unité de surface
appelée aussi contrainte tangentielle).
En exprimant l’équilibre du fluide entre deux sections droites distantes de L, on montre que :
C f dans le cas d’une conduite.
4
35
Laminaire, local QP = const, Rex < 5.105 0.4637 Re1x 2 Pr1 3
Nu x 14
0.0207 2 3
1
Pr
Laminaire, moyen ReL < 5.105 Nu L 2.Nu xL 0.664 Re1L 2 Pr1 3
Laminaire, local TP = const
Rex < 5.105 Nu x 0.564Re x Pr
13
Pr << 1 (métaux
liquides)
Laminaire, local TP = const, x0
1 3
starting at Nu x 0.332 Re 12
x Pr 13
1 x
x = x0, Rex < 5.105
0,6 < Pr < 50
Turbulent, local TP = const Stx Pr 2 3 0.0296 Re x
0.2
Recrit = 5.105
Nu L Pr1 3 0.037 Re L 850
0.8
Transition, moyenne TP = const, Rex < 107
14
0.14
Nu d 0.027 Re d Pr
0.8 13
p
[SIEDER et TATE]
36
Entrée du tube Turbulent, complètement d
0.055
Nud 0.036 Re d
0.8
développé Pr
13
L L
10 400
d
Tube Laminaire d
0.0668 Re d Pr
Nu d 3.66 L
23
d
1 0.04 Re d Pr
L
[HAUSSEN]
Tube Laminaire 13
0.14
d
d Nu d 1.86 Re d Pr
13
Re d Pr 10 L
L p
[SIEDER et TATE]
[MAZAKI]
- Les écoulements à travers les cylindres sont régis par une corrélation du type
Nu f C Re nf Pr1 3
(3-12)
pour
0.4 Re f 400 000
Les coefficients C et n sont déterminés à l’aide du tableau 4.
Tableau 4
Ref C n
0,4 – 4 0,989 0,330
4 – 40 0,911 0,385
40 – 4000 0,683 0,466
4000 – 40 000 0,193 0,618
40 000 – 400 000 0,0266 0,805
37
45
0.62 Re1f 2 Pr1 3 Re f
58
Nu f 0.3 34
1
0.4 2 3 282000 (3-13)
1
Pr
pour
102 Re f 107 , Pe 0.2
- Pour un écoulement perpendiculaire des métaux liquides, Witte a proposé pour le sodium
liquide à travers une sphère, la corrélation suivante :
pour
3.56 104 Re f 1.525 105
- Pour un écoulement perpendiculaire au travers des faisceaux de tubes parallèles : cas des
échangeurs à courants croisés, les corrélations suivantes est proposées.
pour
0.7 Pr 500 , 10 Red , max 106
Sn
d
Sp 1.25 1.5 2.0 3.0
C n C n C n C n
d
En ligne
1.25 0.386 0.592 0.305 0.608 0.111 0.704 0.0703 0.752
1.5 0.407 0.586 0.278 0.620 0.112 0.702 0.0753 0.744
2.0 0.464 0.570 0.332 0.602 0.254 0.632 0.220 0.648
3.0 0.322 0.601 0.396 0.584 0.415 0.581 0.317 0.608
38
En quinconce
0.6 0.236 0.636
0.9 0.495 0.571 0.445 0.581
1.0 0.552 0.556
1.125 0.531 0.565 0.575 0.560
1.25 0.575 0.556 0.561 0.554 0.576 0.556 0.579 0.562
1.5 0.501 0.568 0.511 0.562 0.502 0.568 0.542 0.568
2.0 0.448 0.572 0.462 0.568 0.535 0.556 0.498 0.570
3.0 0.344 0.592 0.395 0.580 0.488 0.562 0.467 0.574
39
3.5.1 Analyse dimensionnelle
L’analyse dimensionnelle dans le cas de la convection libre, permet d’obtenir trois nombres sans
dimension qui sont
hD (3-17)
1 Nu
k
C CP (3-18)
3 Pr
k k
g 2 D3 (3-19)
3 Gr
2
La convection libre peut ainsi être décrite par une fonction du type
Nu f Gr, Pr ou Nu f Pr, Ra
Ra Gr Pr est le nombre de RAYLEIGH.
40
Nu C Gr. Pr (3-20)
n
b - Pour les plans horizontaux, on définit une longueur caractéristique Lc (représentant la dimension
moyenne) telle que :
4A (3-21)
LC
P
Paroi
g
Figure 3.6
Nu k 0,5 k
q=hs= S . .D.l.
D D
On peut ainsi remarquer que les échanges par convection ne dépendent pas du diamètre D.
e - Espace clos :
41
C’est l’espace dans lequel une dimension est beaucoup plus petite que les autres et avec un
gradient de température selon cette direction.
Dcaractéristique est l’espace entre parois proches.
Nu k
q=hs= S
D
k app n L
m (3-22)
Nu C Gr. Pr
k
= épaisseur de l’espace
Les coefficients C, n et m sont déterminés à l’aide du tableau 8.
Dc = = petite dimension par gradient de température.
4A
L est la dimension moyenne perpendiculaire à ou égal à LC
p
Remarque
- Pr Gr <1700 Nu = 1 (conduction pure)
- Espaces clos inclinés / horizontales
Les expressions de Nu correspondent à celles des espaces clos verticaux avec g.cos au lieu de g.
= angle surface / verticale
Nu C Gr. Pr
n
Tableau 6
Géométrie GrfPrf C n
Cylindres et plans verticaux 10-1 – 104 --- ---
104 – 109 0,59 1
4
42
109 – 1013 0,021 2
5
109 – 1013 0,10 1
3
3.5.2.2 Convection naturelle en espace libre – Expressions pour des plaques inclinées de par
rapport à la verticale
- Plaques avec face inférieure plus chaude, ou face supérieure plus froide : 0 .
L’expression du Nusselt est donnée par la relation suivante :
1 (3-23)
Nu 0,56 GrPr cos 4
43
1 1
1 (3-24)
Nu 0,14 GrPr 3 Grc Pr 3 0,56 GrPr cos 4
Surface chaude
+ --
Surface chaude
Tableau 7
m
k app L
Nu C Gr. Pr
n
k
On rappelle que l’espace entre parois proches est la dimension caractéristique (Dcaractéristique. = =
épaisseur de l’espace) et de dimension L.
44
T =cte 6 000 – 200 000 0,5 – 2 11 – 42 0,197 1
1
4 9
200 000 – 1,1 x 107 0,5 – 2 11 – 42 0,073 1
1
3 9
Nu C Gr. Pr
n
g 2 D3 C p
14
Nu.k k
h C
D 2 k D
0 , 25
g Cp 2 k3
0, 25
h C
D
Autrement
45
0,25 (3-25)
h C b 0,25
D
Remarque
Le coefficient h est fonction de la nature du gaz.
Exemple : pour l’hydrogène, h = 2,5 hair
- huile de transformateur
0,25 (3-26)
h 15
D
- eau
0,25 (3-27)
h 110
D
46
Chapitre
4
RAYONNEMENT THERMIQUE
47
1 Définition du rayonnement thermique
Le rayonnement thermique constitue l’un des trois mécanismes par lesquels de l’énergie calorifique
peut s’échanger entre des corps à températures différentes.
La matière émettant des ondes électromagnétiques sous l’effet des diverses excitations, on réunit sous
l’appellation de rayonnement l’ensemble des échanges d’énergie à distance entre les corps, par ondes
électromagnétiques.
Alors que le spectre des radiations électromagnétiques comprend aussi les ondes radio, les micro-
ondes, les rayons X, les rayons gamma et certains rayons cosmiques, ici nous étudierons uniquement
le rayonnement thermique, c’est-à-dire celui qui résulte de l’émission, par tous les corps au-dessus du
zéro absolu, d’ondes électromagnétiques, du fait de leur température, ou si l’on veut de l’agitation
moléculaire et atomique associée à leur énergie interne calorifique, et aux dépens de celle-ci.
Le rayonnement thermique est caractérisé par une gamme de longueurs d’onde comprise entre environ
0,3 µm et 1 00 µm.
Tout corps joue donc le rôle de source (il émet, sans interruption, un rayonnement thermique) et de
récepteur (il reçoit, des corps qu’il "voit", même très éloignés un rayonnement thermique).
Le mécanisme complet d’un échange thermique par rayonnement implique donc
- une transformation d’énergie calorifique en un rayonnement électromagnétique (émission),
par le corps-source qui peut être un solide, un liquide ou un gaz ;
- un parcours de ce rayonnement à travers le vide, un milieu transparent (comme l’air sec sous
faible épaisseur), ou semi-transparent (comme le verre, et certains gaz tels que CO2, H2O ou
Cl2) ;
- une interaction de ce rayonnement avec un ou des récepteurs opaques, où il se convertit, en
partie et par absorption, en énergie calorifique (augmentation de son énergie interne), ou
réfléchi en gardant son caractère d’ondes électromagnétiques.
Exemple
- Le rayonnement solaire,
- La perception de la chaleur lors de l’ouverture d’un four chaud.
On peut classer l’énergie radiante selon la longueur d’onde (figure 4.3). Les limites sont approximatives.
Dans ce cours, nous nous occuperons du rayonnement entre 0,3 µm et 1 00 µm. Il comprend une
petite partie de l’ultra-violet (l’UV s’étendant de 0,01 µm à 0,4 µm), le spectre visible complet (de 0,4
µm à 0,75 µm) mais surtout le domaine de l’infrarouge (de 0,75 µm à 1000 µm) qui peut se subdiviser
lui-même, assez arbitrairement, en infrarouge proche (de 0,75 µm à 25 µm) et infrarouge lointain (de
25 µm à 1000 µm).
Remarque
1 – Certains auteurs continuent à prendre comme limite supérieure de l’infrarouge lointain la
longueur d’onde de 100 µm au lieu de 1000 µm. Cela a en fait peu d’importance car la très grande
majorité des problèmes que rencontre l’ingénieur ne fait intervenir que des longueurs d’onde
inférieures à 100 µm.
2 – Pour fixer les idées, disons que l’émission d’un corps noir à 1500°C se trouve pratiquement
entre 0,6 et 20 µm et est donc presque complètement dans l’infrarouge. Quant au rayonnement
solaire (avant de traverser l’atmosphère terrestre), il est compris, pour environ 99%, entre de 0,1 et
48
4 µm ; un peu moins de la moitié de l’énergie émise se trouve dans le spectre visible, le maximum
ayant lieu pour 0,5 µm (longueur d’onde correspondant au vert).
49
Figure 4.3 : Spectre électromagnétique
Figure 4.4
On dit aussi que d2 est le flux élémentaire rayonné à travers une surface élémentaire ds
50
Figure 4.5
On désigne par I, l’intensité de la source dans une direction donnée, le flux par unité d’angle solide
dans cette direction.
d (W/Sr) (4-2)
I
d
Remarque
1 - Cette notion permet de comparer la puissance rayonnée dans une direction donnée par des
sources d’étendues différentes ou d’orientation différentes par rapport à cette direction, ainsi que les
puissances rayonnées par une même source dans différentes directions.
2 - Dans les ouvrages de langue anglaise, la luminance est appelée "intensity". On veillera à ne pas
faire de confusion avec l’intensité définie précédemment.
En littérature "US" la luminance = "Radiance"
51
1 - Cette grandeur permet de comparer par exemple les puissances émises par des sources
d’étendues différentes.
2 - Dans les ouvrages de langue anglaise l’émittance est désignée sous le nom de "hemispherical
emissive power"
3 Grandeurs spectrales
Toutes les précédentes propriétés se rapportent à un rayonnement total (on considère toutes les
longueurs d’onde) quelle que soit sa répartition spectrale. Il est peut être utile de caractériser l’énergie
émise par un corps dans un intervalle élémentaire de longueur d’onde ( , d ), On définit ainsi,
pour caractériser cet intervalle de longueur d’onde, des grandeurs monochromatiques (appelées aussi
spectrales) qu’on désigne par le symbole mais affecté d’un indice :
: flux (énergétique) spectral ; exprimé en W.m1
52
Figure 4.6
T (4-6)
T
Remarque
On parle d’énergie émise par le corps et émis réfléchi
4 Lois de rayonnement
53
4.1 Loi de Kirchhoff
(S)
(C)
Filtre interférentiel
Figure 4.7
°T = °T
Remarque
54
1 - T T de manière générale.
2 – Cette loi peut – être étendue aux propriétés monochromatiques hémisphériques ( = ).
Car dans la pratique, l’étude du comportement radiatif des matériaux a montré que la relation =
reste valable, même en dehors des conditions d’équilibre thermodynamique et cela aussi bien
pour des grandeurs hémisphériques que directionnelles.
3 – Contrairement à , et , l’absorptivité totale n’est pas une caractéristique intrinsèque d’un
corps.
On ne peut donc pas écrire en général = , à l’exception des cas suivants :
- Corps gris : comme = et = (indépendant de ), la loi de Kirchhoff ( = ) donne = .
- Corps noir : comme par définition = 1 quelque soit , on en tire : = = 1
Le corps noir est aussi un absorbeur parfait absorbant tout le rayonnement reçu (sans qu’il ait
aucune réflexion).
Rappel : L’angle solide sous lequel on voit un disque ou une couronne sphérique est :
2 1 cos
Ainsi l’émittance devient :
Remarque
Les métaux sont en général Lambertiens.
C1 5 (4-10)
L T
C
exp 2 1
T
Où C1 et C2 sont des constantes, fonction elles-mêmes des constantes de Planck h, de Boltzmann k et
de la vitesse de la lumière c dont les valeurs sont :
55
h = 6,6245 .10-34 J.s
k = 1,38033 .10-23 J/K
c 0 = 2,997930 .108 m/s
On a les relations :
C1 2hc 02
hc
C2 0
k
C1 1,19088 0,000041016 W m2
C2 1,4388.10-2 m K
Remarque
Le plus souvent, les longueurs d'onde sont exprimées en µm ainsi que les largeurs de bande d.
Dans ces conditions :
C1 1,19088 0,00004 108 W µm 4 / m2
C2 1,4388.104 µm K
Application 1
1 - Tracer la courbe de la luminance du corps noir (loi de Planck) en fonction de la longueur d'onde
pour les températures de 450, 550 et 650 degré Kelvin sur le même graphique.
2 - Déterminer les longueurs d'onde maximale (Max) correspondant aux luminances maximales.
3 - Calculer pour chaque température le produit Max T .
4 - Conclusion.
56
Figure 4.8 : Isothermes de luminance spectrale d'un corps noir.
57
4.4 Loi de déplacement de Wien
Calculons la longueur d'onde (Max) pour laquelle la courbe de Planck, correspondant à une
température T du corps noir, passe par son maximum.
Cette l'longueur d'onde est définie par :
L°T
0 si Max
T
Or :
L°T C1 6 C2 C C
2
exp 2 5 exp 2 1
C2 T T T
exp 1
T
C2 C C
exp 2 5 exp 2 1
T T T
En posant
C2
u
Max T
u est racine de l'équation :
u 5 exp u 5 0
C'est à dire u 4,9651 (résolution par itération). De sorte que :
C
Max T 2 2897,8 m. K
u
Soit
58
T
5 (4-12)
LMaxT 4094,8
1000
Ainsi on peut définir une quantité sans dimension notée y telle que :
LT
y
L MaxT
Sa valeur maximale est un (1); elle est obtenue pour Max
C
Or 2 u Max . Ainsi :
T
5
Max
5
C1 u Max
5
1
y A
b C2 Max
exp u 1 exp u Max 1
en posant :
5
C u
A 1
b C2
A est une constante; par conséquent, y ne dépend que de la quantité x
Max
par la relation :
A x- 5
y
u
exp 1
x
La courbe qui donne les valeurs en fonction de x est la courbe réduite de Planck (figure 4.8 et 4.9).
Cette formule permet de calculer aisément la luminance spectrale d'un corps noir de température T
pour une longueur d'onde :
2897,8
1 ) on calcule Max
T
2 ) on détermine x
Max
3 ) on lit sur la courbe réduite de Planck, la valeur de y correspondant à celle de x ainsi
calculée;
4 ) on obtient : L°T b T5 y
Les figures 4.10 et 4.11 donnent également la variation de la fonction
z x
0
y dx
0
y dx
59
4.6 Loi de Stefan – Boltzmann
La luminance énergétique du corps noir peut être obtenue en intégrant la formule de Planck.
C1 5 d
L°T L°T d
0 0 C
exp 2 1
T
D'après ce qui précède, on peut écrire :
L°T b T5 y d bT5 y d
0 0
C x
En effectuant le changement de variable x Max 2
u T
on obtient :
bC2 4
L°T T y dx
u 0
Or, l'intégrale est un nombre sans dimension valant 1,5203 , obtenu en planimétrant la courbe réduite
de Planck; de sorte que :
LT K T 4
où la constante K est donnée par la relation :
bC2
u 0
K y dx
La luminance énergétique du corps noir (L°T) varie donc comme la quatrième puissance de la
température. Il en est de même de l'émittance énergétique M°T , puisque :
MT M T d LT K T 4
0
MT T4 (4-9)
Cette relation est la loi de Stéfan - Boltzmann. La constance = 5,669 10-8 W m-2 K-4 est appelée
constante de Stefan.
Cette loi fut d'abord obtenue expérimentalement par Stéfan, et démontrée par la suite en utilisant un
raisonnement thermodynamique.
60
Figure 4.10: Courbe réduite de Planck (coordonnées cartésiennes)
61
4.7 Rayonnement des corps quelconques - Emissivité totale
Les différents corps sont caractérisés par une émissivité monochromatique T et l’émissivité totale du
corps est définie par la relation suivante :
0
L T d
0
T LT d
0
LT d 0
LT d
- Si T = 5000 K M = 0,5 m
# VIS = 0,16
Remarque
La Loi de Kirchhoff indique que T = T, mais (coefficient d’absorption total) dépend de la
température du corps qui reçoit (T1) et de la température du corps qui émet (T2) en plus de la
longueur d’onde et on a
(T1, T2) = T2
Ainsi la loi de Kirchhoff n’est vérifiée que pour une absorption spectrale.
Figure 4.12
62
Ce flux s’écrira :
ds2 cos 2
d212 L1 ds1 cos 1 d1 , or d1
r2
d212 L1 ds2 cos 2 d2
L2 ds1 cos 1 ds2 cos 2
d2 21
r2
Si T1 > T2
T14 T24
L 1 L2
Ainsi, le flux net échangé entre deux petites surfaces dS1 et dS2 est donnée par :
S1 S2
Figure 4.13
d2
s1S2
63
De la même manière, le flux émis simultanément par S2 et atteignant S1 s’écrira :
Remarque
S1 12 S2 21
Remarque
Le facteur de forme ij est la fraction du flux hémisphérique de Si qui atteint Sj.
Les facteurs de forme ij sont donnés souvent dans des tables ou dans des courbes pour quelques
géométries simples.
Exemple
Figure 4.14
64
Figure 4.15
(S1)
(S2)
Figure 4.16
Le flux échangé entre deux surfaces concentriques est donné par la relation :
65
Remarque :
S1
Si T1 = T2 (à l’équilibre), =
S2
Ainsi l’énergie échangée par rayonnement entre deux surfaces grises concentriques est :
S1 (T14 T2 4 ) (4-16)
1 s1 1
1
1 s2 2
2 - Si l’une des surfaces est très grande par rapport à l’autre, par exemple S 2 (S2S1).
1 S1 T14 T2 4 (4-18)
3 - On suppose :
T1 T2 avec T2
T14 T2 4 4T23
4 T23 S1
= hr S1 (4-19)
Expression analogue à l’énergie échangée par convection entre 2 surfaces dont la différence de
température est .
66
4 – On suppose qu’on a 2 surfaces planes (2 plans S1 et S2 en vis-à-vis)
S1
S2
Figure 4.17
S T14 T2 4 (4-20)
1 1
1
1 2
Ecran
T
P2
T2
Figure 4.18
1 = 2 =
L’écran est à une température T
T2 T T1
- Sans écran, on a 0 entre P1 et P2
S(T14 T2 4 )
0
2
- Avec l’écran, à l’équilibre 1 = 2
67
S T14 T 4
1
2
S T 4 T24
2
2
Ainsi
T14 T 4 T 4 T24
1
S T14 T2 4 0
(4-21)
22 2
Remarque
0
Si on met encore un second écran, on a 1
3
0
Ainsi pour n écrans, 1
n 1
S
vitre
T
(S)
T0,T1
Figure 4.19
68
vis = 0 (dans le visible)
IR = U.V = 1 (dans IR et UV)
On suppose que (S) est un corps noirs.
A l’équilibre, l’énergie rayonnée est égale à l’énergie reçue.
- sans écran
Reçue par S émise par S
SS = S T04
d’où
14
T0 S
Application numérique
S 1000 W/m2
= 5,67.10-8 W/(m2.K4)
T0 = 364°K soit T = 91°C (correspondant aux Infra Rouges)
Remarque
Le sol rayonne donc dans l’Infra Rouge.
S = v dans le visible car vis = 0
Reçue Emise
Corps noir (S) SS = S (T14-T4)
Vitre S (T1 -T ) =
4 4 S T4 (or d’après Kirchhoff I.R = I.R)
Ainsi
4
T1 = 2 . T0 = 433°K = 160°C
T1T0 (c’est le phénomène d’effet de serre)
Remarque
L’atmosphère (humide) joue le rôle de la vitre.
69
Annexe 1 : Propriétés de quelques liquides sous pression de saturation [2]
T°C CP a
Pr
Kg/m3 Kg/(m.s) m2/s J/(Kg. K) W/(m. K) m2/s 1/Kelvin
Eau
0 1002 1,78 x 10- 0,179 x 10-5 4218 0,552 13,1 x 10- 13,6 0,66 x 10-4
3 8
Fréon 12
-50 1547 0,480 x 0,0310x 10- 875,0 0,0675 5,01 x 10- 6,2 2,63 x 10-3
10-3 5 8
70
Annexe 1 (suite) : Propriétés de quelques liquides sous pression de saturation
T CP a
Pr 1/Kelvin
°C Kg/m3 Kg/(m.s) m2/s J/(Kg. K) W/(m. K) m2/s
Ethylène glycol
71
REFERENCES
Voltaire
72