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TRANSMISSION

DE CHALEUR

Professeur Joseph SARAKA


Maître de Conférences
INP-HB Yamoussoukro
Chapitre

1
GENERALITES

2
A la base de l’étude des transferts thermiques se trouvent les concepts de quantité de chaleur et de
différences de température. C’est essentiellement la tendance qu’ont les différents corps d’un
système d’égaliser les températures.

1 Notion de température
La température est une grandeur intuitive exprimant l’état (niveau) de chaleur dans un corps. Elle peut
être appréciée par le toucher ou quantifiée à l’aide d’instruments de mesure tel que le thermomètre, les
thermocouples ou un spectromètre par l’intermédiaire de la loi de Wien. Ainsi, on peut distinguer trois
types de température qui peuvent être résumés comme suit :
- la température de l’air, communément appelée température ambiante,
- la température radiante, celle due au rayonnement des parois dans l’enceinte,
- la température résultante, moyenne de la température radiante et celle de l’air.

2 Echelles thermométriques
Il existe plusieurs échelles thermométriques dont les plus courantes sont :
- le degré Celsius, anciennement appelé centigrade noté (°C),
- le degré Kelvin noté (K), qui est par convention l’échelle de thermodynamique absolue,
- le degré Fahrenheit noté (°F),
- le degré Rankine noté (°R), (représente l’échelle thermodynamique dans le système anglo-
saxon).

Figure 1.1 : Thermomètre affichant les échelles de Fahrenheit et de Celsius

3 Relations de passage

9
T  F   T  C   32 (1-1)
5
T  K   T  C   273,15 (1-2)
T  R   1,8 T  K  (1-3)
T  R   T  F   459,67 (1-4)
T  1 C  1K  1,8 F  1,8 R
(1-5)

3
Exemple 1 :
Trouver l’équivalent de la température d’ébullition de l’eau sous 1 atm en °K, en °F, en °R

4 Quantité de chaleur
La chaleur est considérée comme une énergie (énergie calorifique) en transit à travers les frontières
séparant un système de son milieu extérieur.
Un corps peut recevoir ou fournir de la chaleur sous deux formes différentes.
 Sous forme sensible :
La chaleur sensible est l’énergie ou la quantité de chaleur fournie à un corps pour faire passer
sa température de T1 à T2 sans changement de phase. Elle est définie par la relation suivante :

Q  m.CP  T2  T1   V.CV  T2  T1  (1-6)

 Sous forme latente :


La chaleur latente est l’énergie à fournir à un corps pour passer d’une phase à une autre à
température constante. Elle est définie par la relation suivante :

QmL (1-7)

Remarque
Sous 1 atm, pour l’eau (à 100°C Lv = 539 kcal/kg) ; (à 0°C, Lf = 80 kcal/kg)

5 Mesure des quantités de chaleur


La quantité de chaleur s’exprime en Joule (J), mais on utilise encore des unités purement thermique
telles que :

- la calorie (1 cal = 4,18 J)


- la thermie (1 th = 4,1855.106 J)
- le BTU (British thermal unit = 1,055055. 103 J)

Exemple 2 (confère annexe 1)


Evaluer la quantité de chaleur à fournir pour élever 8 kg d’eau de 20°C à 100°C. On admettra que la
chaleur massique de l’eau est de 4,184 kJ/(kg.°K).

Exemple 3 (confère annexe 1 (suite))


Notion d’interpolation
Evaluer la quantité de chaleur à fournir pour élever 3,2 kg d'éthylène glycol de 60°C à 80°C.

4
6 Introduction à la transmission de la chaleur
La thermodynamique (qu’on pourrait appeler plus logiquement thermostatique) étudie la conversion des
différentes formes d’énergie entre elles, surtout aux conditions d’équilibre. Elle n’envisage pas la vitesse
avec laquelle les échanges d’énergie ont lieu. La variable temps n’intervient pas, en principe (du moins
du point de vue strictement thermodynamique) et il importe peu qu’une transformation ou un cycle soit
effectué rapidement ou lentement.
La transmission de chaleur (ou transfert de chaleur, ou thermocinétique, selon les auteurs) s’attache
surtout à prévoir le flux thermique, c’est à dire la quantité de chaleur échangée par unité de temps (ou
densité de flux) et la distribution des températures. Il peut s’agir de favoriser le flux au maximum
(échangeurs, réacteurs, batteries solaires), ou au contraire, de le restreindre au maximum (isolation
thermique). De même seule la cinétique de l’échange permet d’établir les conditions adéquates pour le
refroidissement d’un moteur, des parois d’un four, de nombreuses machines électriques (moteurs,
transformateurs), etc.
Enfin, en transfert de chaleur, le temps joue un rôle très important puisque chaque échange thermique
est un processus d’égalisation de températures à travers des résistances.
On distingue habituellement trois modes de transmission de la chaleur : par Conduction (interaction
directe entre particules voisines), par Convection (mélange des diverses parties d’un fluide à des
températures différentes), et par Rayonnement (absorption ou émission de radiations
électromagnétiques). Ces trois modes sont régis par des lois bien spécifiques qui feront l’objet de
chapitres différents. Cependant (pour les puristes), seuls la conduction et le rayonnement sont des
modes fondamentaux de transmission de la chaleur ; la convection, tout en étant très importante, ne fait
que combiner la conduction avec un transfert de matière.
Si pour des besoins pédagogiques on étudie séparément la conduction, la convection et le
rayonnement ; dans la pratique, il est rare qu’une situation particulière ne concerne qu’un seul mode ; le
plus souvent, deux sinon trois modes entrent en jeu. Ce sera l’art de l’ingénieur de poser correctement,
dès le début, les hypothèses simplificatrices, de façon que le modèle (mathématique ou autre)
corresponde le mieux possible avec la réalité.

7 Introduction à la conduction thermique


La conduction est définie comme étant le mode de transmission de la chaleur (ou l’échange d’énergie
interne) provoquée par la différence de température entre deux régions d’un milieu solide, liquide ou
gazeux, ou encore entre deux milieux en contact physique ; il n’y a pas de déplacement appréciable des
molécules (ou particules) constituant le ou les milieux. Ce mode de transfert nécessite un support
matériel. C’est le mode privilégié des solides. C’est Jean-Baptiste Joseph Fourier1 qui, en 1822, publia
la loi fondamentale de conduction, appelée communément loi de Fourier. (C’est aussi l’auteur des
Séries de Fourier, outil mathématique remarquable qu’il forgea à l’occasion de ses études sur la
conduction).

1 Jean-Baptiste Joseph Fourier (1768-1830), né à Auxerre, mathématicien et physicien français. Auteur du


fameux traité : La théorie analytique de la chaleur, publié en 1822. Il obtient, en 1812, le prix de l’Académie
des sciences pour un mémoire sur la propagation de la chaleur. (Le jury était composé de LAPLACE,
LAGRANGE, et LEGENDRE).

5
Figure 1.2 : Loi de Fourier

La loi de Fourier, dans le cas d’un champ de températures, pour un corps isotrope, s’exprime, par la
relation suivante :

Q   k A gradT.n (1-8)

Ce qui s’écrit plus généralement pour un problème à une dimension :

dT
Q  kA (1-9)
dx

Q = flux de chaleur (en W anciennement en kcal/h ou en Btu/h, par exemple)


traversant le plan d’abscisse x ;

k = la conductivité thermique du matériau( en W.m-1.K-1, anciennement en kcal.h-1.m-


1.K-1, ou en Btu.h-1.ft-1.°F-1) ;

A = la surface perpendiculaire à la direction du flux (en m2) ;


dT
dx = le gradient de température au point x considéré, c’est à dire la variation de la
température par unité de longueur, dans la direction x.

Le signe moins provient de ce que l’on désire, par convention, que le flux de chaleur (q) soit positif
quand la chaleur s’écoule vers les x positifs, ce qui correspond à un gradient négatif (car la chaleur
s’écoule des hautes températures vers les basses températures).

Exemple 4
La transmission de chaleur à travers une barre métallique se fait par conduction.

8 Introduction à la convection
La convection est la transmission de la chaleur à l’intérieur d’un fluide par le mélange d’une partie de ce
fluide avec une autre partie. Lorsque le mouvement est provoqué par des différences de densité
résultant des différences de température, on parle alors de convection naturelle. Lorsque le
mouvement est produit par des moyens mécaniques, on parle alors de convection forcée. Ce mode de
transfert est privilégié par les fluides et nécessite également un support matériel.

6
TP
T
Solide
A

Figure 1.3 : Loi de refroidissement

Une bonne compréhension de la convection implique la connaissance des théories de la conduction, de


la mécanique des fluides et de la couche limite.
Cependant une relation dont la simplicité est trompeuse, permet d’exprimer le phénomène global de la
convection :

Q  h A  TP  T  (1-10)

Q = flux échangé entre le fluide et la paroi solide (en W) ;

h = la conductance spécifique du film, souvent appelée coefficient de convection, ou


coefficient de surface (en W.m-2.K-1) ;

A = la surface d’échange (en m2) ;

TP = la température de la surface de la paroi considérée (en °C) ;


T = la température du fluide au "large" (suffisamment loin de la surface) (en °C).

Cette équation est parfois est parfois appelée loi de Newton, ou encore loi de refroidissement.

Exemple 5
La chaleur transférée à l’atmosphère par la plaque chauffante d’une cuisinière électrique est le fait
d’une convection naturelle, tandis que le froid soufflé par un climatiseur l’est par convection forcée.

9 Introduction au rayonnement thermique


Le rayonnement thermique est le mode de transmission par lequel, la chaleur passe d’un corps à haute
température à un autre, plus froid ; les deux corps ne se touchent pas, mais ils sont séparés par un
milieu transparent ou semi-transparent, tel l’air, ou le vide. Il s’agit d’un rayonnement
électromagnétique, mais limité aux longueurs d’onde du rayonnement thermique (comprise entre 0,3
m et 100 m), dont l’absorption par certains corps a la propriété de transformer (en tout ou en partie)
l’énergie radiante en chaleur, ou plus exactement, en énergie calorifique.

7
Le rayonnement thermique est émis continuellement par tous les corps, dans toutes les directions et à
la vitesse de la lumière (dans le vide). Ce mode de transfert ne nécessite pas de support matériel
(solide ou fluide).
Le physicien Autrichien Josef Stefan établit en 1879, la loi du rayonnement du corps noir, dit loi de
Stefan, (à partir des résultats expérimentaux du savant Irlandais John Tyndall (1820-1893)). Cette loi
fut démontrée par le physicien Autrichien Ludwig Boltzmann en 1884 établissant ainsi, la constante
universelle dite constante de Stefan notée généralement  valant 5,66697.10-8 W.m-2.K-4 ou
0,1714.10-8 Btu.h-1.ft-2.°R-4.

La loi de Stefan indique que le flux d’énergie radiante émis par une surface idéale, appelée "noire", est
proportionnel à l’aire de cette surface et à la quatrième puissance de la température absolue T de la
surface.

Q   AT 4 (1-11)

Q = flux de chaleur émis par la surface (en W) ;

A = l’aire de la surface émettrice (en m2) ;

T = la température absolue de la surface (en °K)

Ondes E.M

Ondes E.M
Ondes E.M
A T
Ondes E.M

Figure 1.4 : Loi de rayonnement thermique

Exemple 6 :
L’exemple du rayonnement thermique le plus simple est celui dont le soleil nous gratifie
continuellement depuis des siècles.

8
Chapitre

2
CONDUCTION THERMIQUE
EN REGIME PERMANENT

9
Dans le chapitre précédent, nous avons déjà eu l’occasion de parler de l’équation de Fourier, du
mécanisme de la conduction, et des propriétés physiques importantes en jeu.
La transmission de la chaleur dans les solides non poreux se fait uniquement par conduction, tandis
dans les liquides et les gaz, elle se fait souvent par les trois modes combinés. Il est donc normal que
l’on parle surtout de solides dans ce chapitre.
La conduction est définie comme étant le mode de transmission de la chaleur (ou l’échange d’énergie
interne) provoquée par la différence de température entre deux régions d’un milieu solide, liquide ou
gazeux, ou encore entre deux milieux en contact physique ; sans déplacement appréciable des
molécules.
La conduction est le seul mécanisme intervenant dans le transfert de chaleur dans un solide homogène,
opaque et compact. Dans les fluides, elle joue aussi un rôle important, mais elle est presque toujours
combinée à la convection et parfois au rayonnement.
La liaison entre la physique interne de la matière et la théorie de la conduction n’est pas encore
achevée ; on admet cependant que la conduction dans les solides amorphes, les liquides et les gaz
résulte du transfert direct des mouvements moléculaires (ou atomiques), de molécule à molécule, à
leurs points de contact.
Dans les solides plus organisés tels les cristaux, les mouvements des atomes seraient convertis en
mouvement vibratoire de tout le réseau cristallin.
Dans les métaux et autres conducteurs électriques solides, on assisterait à un déplacement d’électrons
libres.
On dit qu’un régime est permanent ou stationnaire quand, en tout point du système, les flux de chaleur,
et donc les températures, ne dépendent pas du temps. Dans le cas contraire, le régime est dit
instationnnaire, variable ou parfois transitoire.
Le régime est dit périodique ou quasi stationnaire quand, en chaque point, la température varie de
façon cyclique selon une loi donnée. On réserve souvent le terme de "transitoire" pour désigner la
phase précédant (ou suivant) l’état de régime quasi stationnaire, comme par exemple la mise en régime
d’un moteur à pistons.
Le terme quasi stationnaire est parfois utilisé dans le cas des sources de chaleur en mouvement
(soudure), car pour un observateur lié à la source, le système apparaît stationnaire ; ou encore, dans un
problème non périodique, pour désigner le régime qui s’établit après que le transitoire initial ait disparu.

1 La conductivité thermique
La conductivité thermique peut être définie à partir de la relation (1-9), comme étant la
quantité de chaleur passant par unité de surface quand la température s’abaisse de un
degré par unité de longueur. Elle est exprimée en (W/m.°K ou en kcal/h.m.K).
La conductivité thermique dépend de :
- la nature chimique du matériau,
- la nature de la phase considérée (solide, liquide, gazeuse),
- la température,
- l’orientation des cristaux ou fibres, dans les corps anisotropes (cristaux, bois, métaux et plastiques
laminés.
En outre, pour un gaz, surtout près du point critique, k dépend de la pression ; pour certains matériaux
de construction comme le bois, k dépend de l’humidité présente, de la densité et de la température.
La conductivité est une propriété importante des matériaux. Elle détermine souvent l’aptitude d’un
matériau en vue d’une application thermique déterminée, tout au moins en régime permanent.
Par contre en régime variable, on verra plus tard que c’est la diffusivité thermique qui, en principe, joue
un rôle important.

10
Remarque
- Les liquides métalliques sont meilleurs conducteurs que les liquides non métalliques ; de même,
les métaux purs (structure cristalline) sont meilleurs conducteurs que les solides non métallique
(structure amorphe).
- Il ne faut pas perdre de vue que les matériaux isolants sont le plus souvent des matériaux non
homogènes, constitués par des grains de matière solide, entourés de pores remplis d’un gaz tel que
l’air.
- La conductivité est parfois exprimée en Btuh-1ft-1R-1.
(1 Btuh-1ft-1R-1 vaut 1,7303 W/m.K et 1,487 kcal/h.m.K (1,5 fois en pratique)2)

Tableau 1 : Conductivité thermique de matériaux fréquemment utilisés à température ambiante.

Substances ou matériaux Conductivité k (en W.m-1.K-1)


Cuivre pur 386
Aluminium pur 229
Acier doux 48,5
Plomb 34,6
Fonte 52
Ciment 0,85 – 1,4
Eau 0,61
Brique 0,35 – 0,7
Bois 0,15 – 0,2
Caoutchouc 0,15
Air 0,026
Liège expansé
Polystyrène
KLEGECELL 0,029 – 0,04
STYROFOAM
FOAMGLASS
ARMAFLEX

1.1 La conductivité thermique des gaz

Exemple : Equation de conductivité pour l’hélium et l’hydrogène entre 1200 et 2100 K [1].

Pour l’hélium, k  10 6 991  0,678T  1200 


Pour l’hydrogène, k  10 6 1434  1,257T  1200 

où k est en cal.cm-1.s-1.K-1 et T en degrés Kelvin.

2 Nous désignons par °C (ou °F) le niveau de température, sur l’échelle Celsius ou Fahrenheit et par K ou R un
intervalle de température, ou un niveau (sur l’échelle Kelvin ou Rankine) selon le contexte

11
Remarque
L’importance des courants de convection dans les gaz rend très difficile la détermination
expérimentale de leur conductivité thermique.
La conductivité thermique varie comme la viscosité ; elle est à peu près indépendante de la
pression. Elle croît avec la température selon la loi classique de Sutherland (établie pour la viscosité)
[6] :

k  k0

1 C
273  T (2-1)
1 C
T   273

Tableau 2 : Quelques valeurs des constantes k0 et C.

Conductivité k0 (W.m-1.°C-1) Constante C (K)


Air 0,022 125
Azote 0,022 114
Oxyde de carbone 0,021 157
Gaz carbonique 0,015 240
Hydrogène 0,155 94
Oxygène 0,023 144
Vapeur d’eau 0,016 1500

1.2 Conductivité thermique des liquides


Il n’existe pas de théorie convenable pour les liquides. En général la conductivité des liquides diminue
quand la température augmente, mais l’eau qui, de tous les liquides non métalliques usuels, possède la
conductivité la plus élevée, présente un maximum à environ 400 K.
De nombreuses relations semi empiriques existent pour prévoir la conductivité thermique des liquides.
On peut citer celle de Missenard [6].

9
105 k 0  0,25
T 0 .CP0 (2-2)
N

k0 = conductivité à (0°C et 1 atm) en cal/cm.s.°C


N = atomicité du liquide (N = 3 pour H2O)
T = température d'ébullition (K)
0 = masse volumique en g/cm3 (0°C et 1atm)

CP0 = chaleur massique en cal/g.°C (0°C et 1 atm)

12
Tableau 3 : Quelques valeurs de Conductivités de liquides.

Conductivité (W.m-1.°C-1)
Eau 0,58
Huiles-Pétroles 0,14
Benzène 0,18
Glycérine 0,29
Alcool éthylique 0,18
Mercure 8,35

1.3 Conductivité thermique des solides


La théorie des gaz est extensible aux solides. En Général, mais avec de nombreuses exceptions, la
conductivité thermique des Métaux dits purs (cuivre, fer, zinc, magnésium, etc.), est énorme et varie
fortement avec la température, comme le montre la figure 2.1, de même que la conductivité électrique.
Plusieurs chercheurs ont ainsi établi, par des voies théoriques ou expérimentales une relation entre les
conductivités thermique et électrique ; telle est la loi de Wiedemann-Franz-Lorenz [1] :

k
L (2-3)
T

L : Le nombre de Lorenz
T : La température absolue (en K)

La théorie de Drude et bien d’autres ont permis de trouver :

2
k B
L  3   24,5.10  9 V 2 K  2 (2-4)
T  

B La constante de Boltzmann ;
 La charge élémentaire de l’électron.

En général pour les alliages, la conductivité thermique croît avec la température ; parmi les exceptions
notons les aciers au carbone.
Enfin pour les solides non métalliques, la conductivité augmente avec la température, mais ici encore la
règle n’est pas générale ; ainsi pour la brique d’argile ou de silice, la conductivité augmente avec la
température alors que pour la brique de magnésie, c’est le contraire.

13
2 Loi de Fourier
Le flux de chaleur passant à travers un même solide homogène est directement
proportionnel à l’aire de la section perpendiculaire au flux de chaleur et au gradient de
température. Plus généralement pour un problème à une dimension (figure 2.1), le flux de
chaleur est donné par la relation suivante :

dT
  kS (2-5)
dx

Figure 2.1 : Conduction en régime permanent

En considérant le transfert de chaleur à travers la tranche de matériau d’épaisseur dx, la loi de


Fourier permet d’écrire que :
dT
   kS
dx
 dx   kSdT
Le régime étant permanent et la section A constante permet d’écrire

T2
.x   S 
T1
kdT

Cette équation ne peut être résolue que quand la variable k(T) est connue. Cependant pour la
plupart des matériaux couramment utilisés, la valeur de la conductivité est à peu près constante sur
une large étendue de température (confère figure 2.3). Ainsi, k peut être considérée comme
constante, et l’équation se résume à :

kS
  T1  T2  (2-6)
x

Remarque
Dans ce cas précédemment étudié, la surface perpendiculaire à la direction du flux reste constante,
ce qui n’est pas toujours le cas.

14
Figure 2.2 : Conductivité thermique des métaux purs aux très basses températures

Figure 2.3 : Conductivité thermique de quelques corps usuels

15
Application 1
La surface intérieure d’un mur de briques est à 40°C et la surface extérieure est à 20°C.
Calculer le transfert de chaleur par unité de surface du mur, lequel a une épaisseur de 250 mm et
une conductivité thermique de 0,52 W.m-1.K-1.

3 Conduction à travers un mur plan (infini)


3.1 Coefficient de transfert de chaleur
La loi de refroidissement (Newton) lie la différence de température entre la température d’une paroi et
celle du fluide par un coefficient h selon la relation suivante :

Q  hA  TP  Tf 

h : coefficient de transfert de chaleur (W/m2.K), dépend des propriétés du fluide, de sa vitesse et du


régime d’écoulement (laminaire, turbulent).

3.2 Coefficient de transfert d’un mur simple


Aux abords de la paroi solide, il existe des zones d’épaisseur  dans lesquelles le transfert de chaleur
se fait uniquement par conduction. Ces zones sont appelées des couches limites.

Fluide A T1 Fluide B
TA
hA
T2
TB
hB
x

Figure 2.4 : Coefficient de transfert de mur simple

Dans le cas du flux de chaleur en régime permanent, la quantité de chaleur passant du fluide A au mur
est égale à la quantité de chaleur passant à travers le mur, qui est aussi égale à la quantité de chaleur
passant du mur au fluide B. S’il n’en était pas ainsi, les températures TA, T1, T2, TB, ne resteraient pas
constantes mais changeraient continuellement.
Nous avons donc en considérant une surface unité :

k
q  hA  TA  T1    T1  T2   hB  T2  TB 
x

q
TA  T1 
hA
qx
T1  T2 
k
q
T2  TB 
hB

16
En additionnant membre à membre, on a

 1 x 1
TA  TB  q    
 hA k hB 
ou encore

q  Κ  TA  TB 
avec
1
K= (2-7)
1 x 1
 
hA k hB

K est appelé coefficient de transfert global du mur simple (W/m2K).

Remarque : Notion de Couche limite


Dans la plupart des cas pratiques, la température du fluide est à peu près constante dans le volume
occupé, à l’exception d’une mince couche le long des parois où s’effectue une rapide variation de
température localisée dans cette couche de passage que l’on appelle la couche limite thermique.
Le transfert de chaleur dans cette couche se fait par conduction seulement. En général l’épaisseur
de la couche limite vaut :

k
 (2-8)
h

Figure 2.5 : Epaisseur de la Couche limite

Application 2
Un réservoir en acier dont la paroi a 10 mm d’épaisseur contient de l’eau à 90°C.
Calculer la perte de chaleur par m² de surface du réservoir quand la température extérieure est de
15°C.
La conductivité de l’acier est de 50 W.m-1.K-1 et les coefficients de transferts à l’intérieur et à
l’extérieur du réservoir sont respectivement 2800 W.m-2.K-1 et 11 W.m-2.K-1.
Calculer également la température de la face extérieure du réservoir.

17
3.3 Coefficient de transfert d’un mur composé - analogie électrique
Il existe de nombreux cas en pratique où différentes couches de matériau sont utilisées pour former
un mur composé.

Figure 2.6 : Mur multicouches

On peut utiliser la même méthode de calcul que précédemment pour déterminer le coefficient de
transfert global du mur composé. Cependant la mesure la plus simple et facile pour résoudre un tel
problème est de procéder par analogie électrique.
Le flux de chaleur est produit par une différence de température, comme le courant est produit par une
différence de potentiel. Ainsi, il est possible d’imaginer une résistance thermique analogue à une
résistance électrique.

V1  V2
I 
R

Q
kA
T1  T2 
x
En comparant ces équations, nous avons une résistance thermique telle que

x
Rth 
kA
(Q étant analogue à I et V1 - V2 à T1 - T2).
Le mur composé est analogue à une série de résistances. Ainsi pour un nombre quelconque de
couches ej, la résistance totale s’écrit :

m e
2
1
RT   
j

hi A j1 k j A (2-9)
i 1

La résistance thermique s’exprime en °K/W ou en m².°K/W.

Application 3
Le mur d’un four est fait d’une épaisseur de briques réfractaires de 125 mm et d’une épaisseur de
briques isolantes de 125 mm avec une lame d’air entre les deux. La paroi extérieure est couverte de
12 mm de plâtre. La surface du four est à 1100°C et la température extérieure est de 25°C.

18
1. Calculer la perte de chaleur par m² de surface. Entre le mur et l’air extérieur, le coefficient de
transfert est de 17 W/m².K. La résistance thermique de la lame d’air est 0,16°K/W.
On donne les conductivités thermiques suivantes :

Brique réfractaire = 1,6 W/m.K


Brique isolante = 0,3 W/m.K
plâtre = 0,14 W/m.K

2. Calculer la température à chaque interface et la température sur la paroi extérieure du mur.

3.4 Coefficient de transfert du mur parallèle - Notion de conductance thermique


La résistance et la conductance sont des notions complémentaires. Dans beaucoup de cas, on peut
continuer à combiner les équations (surtout les flux) relatives à la théorie unidimensionnelle, même si,
strictement parlant, la transmission de la chaleur n’est plus unidimensionnelle.
On fera utilement appel à l’analogie électrique et on combinera entre elles les résistances thermiques,
en parallèle ou en série-parallèle.

Exemple
Si on considère les portes en parallèle (1), (2), (3) de sortie d’une salle de spectacle ayant les
conductances respectives K1, K2, K3, au passage de la foule. Il est évident que la conductance totale
des portes est K = K1+K2+K3.

Application 4 : Exemple numérique

Le mur extérieur d’un salon lambrissé a une longueur (perpendiculaire au dessin) de 5 mètres et est
formé de trois épaisseurs de matériaux différents. De plus, le panneau intérieur est formé lui-même
de deux bois très différents de conductivité ka = 0,11 Wm-1K-1 dans la partie supérieure (hauteur =
1,5 m) et kb = 0,3 Wm-1K-1 dans la partie inférieure (hauteur = 1,0 m). Les épaisseurs e1, e2 et e3 sont
respectivement 1 cm, 5 cm et 2 cm. À l’intérieur du salon, on a une température d’air de t fi = 22°C et
un coefficient de conduction-rayonnement hi de 6 Wm-2K-1. À l’extérieur, on a une température tfe de

19
20°C et un coefficient de he de 15 Wm-2K-1. La conductivité des matériaux constituant les épaisseurs
e2 et e3 sont respectivement k2 = 0,04 et k3 = 0,5 Wm-1K-1.
En supposant le problème unidimensionnel, calculons le flux traversant le mur en régime
stationnaire.

4 Equation d’énergie pour un solide.

q (W.cm-3) Chaleur produite


ou absorbée à l’intérieur

Figure 2.7 : Equation d’énergie

Le bilan énergétique permet d’écrire :

dT
qx  qy  qz  qdxdydz  q x dx  qy dy  qz dz   CP dxdydz
dt
T
qx   k dydz
x
 T   T  
qx dx   k   k  dx  dy dz
 x x  x  

Un calcul similaire est également fait pour les autres directions coordonnées (y,z). Finalement, on
obtient :

  T    T    T  T
 k    k    k   q  c P
x  x  y  y  z  z  t

Il existe donc trois coefficients k selon chacun des axes coordonnés pour les corps anisotropes. La
conductivité thermique est alors un tenseur symétrique du second ordre

 k xx k xy k xz 
 
kij   k yx k yy k yz 
 
 k zx k zy k zz 

20
C’est le cas particulier du bois, de certains produits laminés ou fibreux et certains cristaux.

En écriture vectorielle l’équation précédente peut s’écrire :

T
 
div k grad T  q  c P
t (2-10)

Cette équation est connue sous le nom d’équation de la chaleur ou équation générale de la
conduction.

Enfin, le cas de la conduction isotrope s’obtient en faisant

kx = ky = k z = k

C’est celui que nous étudieront dans ce qui suit.

- Milieu isotrope avec sources internes en régime permanent


L’équation de la chaleur devient :

q
T  0 (2-11)
k
Cette équation est connue sous le nom d’équation de Poisson.

- Milieu isotrope sans sources de chaleur en régime permanent


Autrement, on a :
T  0
(2-12)

Cette équation est appelée équation de Laplace.

- Milieu isotrope sans sources de chaleur en régime variable


L’équation de la chaleur devient :
1 T
T  (2-13)
a t

Cette équation est connue sous le nom d’équation de Fourier


k
avec a , appelée diffusivité thermique (m²/s)
CP
Cette quantité exprime l’aptitude du corps à faire passer la chaleur ; elle représente
également la vitesse de propagation de chaleur au sein du corps.

21
Remarque : Expression du Laplacien ().

- En coordonnées cartésiennes (x, y, z).

A x A y A z
divA   
x y z
 2f  2f  2f
f   
x 2 y 2 z 2

- En coordonnées cylindriques (r, , z ).

1  A A 
div A    rA r     r z 
r  r  z 
 2 f 1 f 1  2 f  2 f
f    
r 2 r r r 2 2 z 2
1   f 
r 
r r  r 

- En coordonnées sphériques (r, , )

1  2 1  1 A 
div A 
r r
2  r Ar  
r sin  
 A  sin   
r sin  
1   2 f  1   f  1  2f
f   r    sin   
r 2 r  r  r 2 sin      r 2 sin2  2

5 Conduction dans un milieu sans source de chaleur


Un des problèmes les plus courants dans la pratique est celui de la chaleur passant à travers une
plaque plane, un tuyau. Le cas de la chaleur traversant un mur sphérique est moins courant.

5.1 Conduction à travers une plaque plane infinie – Résistance thermique


Soit une plaque plane de largeur . Considérons le flux de chaleur à travers un élément de largeur dx
où la température est T. Soit k la conductivité thermique du matériau. Si le milieu est homogène, les
isothermes sont des plans parallèles aux plaques.
En appliquant la loi de Fourier à cette tranche de largeur dx (confère figure 2.1), on a :

dT
Q  k A 
dx
soit

Q  dx   k  A  dT

En intégrant sur toute la largeur  de la plaque , on obtient :

22
k A  T1  T2 
Q

soit
T1  T2
Q
R th
avec


R th  (2-14)
k A

appelée résistance thermique de la plaque plane infinie

5.2 Conduction à travers une couronne cylindrique simple

Figure 2.8 : Couronne cylindrique simple

Le milieu étant homogène, les isothermes sont des cercles concentriques de rayon r.
En appliquant la loi de Fourier à une tranche cylindrique de rayon r (voir figure 2.9),
on a :
dT
Q  k A 
dr
avec
A  2 r L

L’écoulement de la chaleur étant radial, l’intégration sur toute la couronne de rayon compris entre r1
et r0 nous permet d’écrire
r0 T
dr 0

Q    2 kL  dT
ri
r Ti

Ainsi on obtient

23
2 kL
Q  Ti  T0 
 r0 
ln  
 ri 
soit
Ti  T0
Q
R th
avec

r 
ln  0  (2-15)
r
R th   i 
2  k  L
appelée résistance thermique de la couronne cylindrique simple.

5.3 Conduction à travers une couronne cylindrique composée


C’est le cas par exemple d’un tuyau métallique avec plusieurs couches de protection (isolation de
conduites). Pour des applications, il est utile d’avoir l’équation de la conduction thermique à travers un
mur cylindrique sous la forme de celle relative à un mur plan. Pour obtenir une telle équation, on définit
une surface moyenne Am pour chaque couche de sorte que

k Am
Q
R sup  Rinf
 Tinf  Tsup 

Figure 2.9 : Exemple de couronne cylindrique composée

En comparant cette équation avec

2kL
Q
 R sup 
 Tinf  Tsup 
Ln  
 R inf 

24
on tire la valeur de la surface moyenne Am telle que :

2L  R sup  R inf 


Am 
R 
Ln  sup 
 R inf 

En remarquant que Asup = 2 Rsup L, l’aire de la surface extérieure, et Asup/Ainf = Rsup/Rinf, l’expression de
Am devient :

A sup  A inf
Am  (2-16)
A 
Ln  sup 
 A inf 

La surface moyenne définie est appelée surface moyenne logarithmique.

Finalement, la quantité de chaleur transmise par conduction à travers un cylindre circulaire creux
s’exprime par

Tinf  Tsup
Q
R sup  R inf  / k A m

Ainsi dans le cas d’un cylindre composé, on utilise l’analogie électrique en employant la résistance
x
thermique telle que R th  où x est l’épaisseur de la couche, k est la conductivité thermique et A m
k.A m
est la surface moyenne logarithmique de cette couche. Ce qui se ramène à une résistance thermique
de couche

R 
Ln  sup 
R
Rthcouche   inf 
2 k L

S’il existe des couches fluides à l’intérieur et à l’extérieur, les résistances thermiques des couches
fluides peuvent être traitées comme suit :

1
Rthfluide ext 
hext 2 R ext L

1
Rthfluide int 
hint 2 R int L

25
Remarque
Dans l équation

2 k L  Tinf  Tsup 
Q
R 
Ln  sup 
 R inf 

la quantité de chaleur passant à travers le cylindre dépend du rapport A sup/Ainf c’est à dire Rsup/Rinf.
Lorsque la valeur de Rsup/Rinf est inférieur à 2, la moyenne arithmétique de leur surface (A sup + Ainf)/2
diffère de leur moyenne logarithmique à moins de 4% ; cette précision étant considérée
généralement comme suffisante pour la plupart des problèmes de conduction de chaleur du fait de la
faible épaisseur du tuyau (en comparaison avec le diamètre).

5.4 Conduction à travers une couronne sphérique simple

Figure 2.10 : Couronne sphérique simple

On montre dans le cas de la couronne sphérique simple que la résistance thermique s’écrit :

1 R0  Ri
R th  . (2-17)
4 k R 0 .R i

5.5 Conduction à travers une couronne sphérique composée


On montre dans le cas de la couronne sphérique composée que le flux de chaleur s’écrit :

4πk.R1R 2  T1 - T2 
Q= (2-18)
R 2 - R1

On introduit une surface moyenne Am telle que :

26
Am  4 R1  R2 
(2-19)

Ce qui correspond à un rayon moyen géométrique :

R moyen  R1R 2

5.6 Conduction dans le cas d’un câble enterré

Lignes de flux
P

isotherme

Figure 2.11 : Câble enterré

L : longueur
 : diamètre
P : profondeur
On suppose  « P la profondeur
Les isothermes près du câble sont des cercles mais se déforment jusqu’à devenir des plans (près de
la surface).

1 4P
R th = Ln (2-20)
2πk.L Δ

27
Chapitre

3
CONVECTION

28
Notion de viscosité
D’une manière générale, les propriétés visqueuses des fluides Newtoniens sont caractérisées par les
paramètres µ et .
On note µ le coefficient de viscosité ou viscosité dynamique ou encore appelée viscosité absolue. Il ne
dépend que du fluide et de son état (fluide en mouvement). La viscosité est la capacité qu’a le fluide à
s’opposer au mouvement. Cette opposition provoque des phénomènes de dissipation ou des
frottements. Les fluides pour lesquels la viscosité est nulle, sont appelés fluides parfaits ou fluides
idéaux. Dans la réalité, il n’existe pas de fluide parfait, mais l’hélium est une exception car il se
comporte comme un fluide parfait (c’est à dire une viscosité pratiquement nulle).
En dynamique des fluides, il s’introduit en général la quantité notée  telle que :


 (3-1)

Ce terme est appelé la viscosité cinématique.

Remarque
La notion de gaz parfait ne se confond pas avec celle du fluide parfait.
Les fluides que nous étudierons sont pour la plupart isotropes et, de façon générale, homogènes.

Tableau1 : Dimension de µ et de 

C.G.S S. I
Viscosité dynamique (µ) Poise (Po) Poiseuille (Pl)
= g/cm.s = kg/m.s= Pa.s
= 10 poises
Viscosité cinématique () Stokes (St) Myriastokes (maSt)
= cm²/s = 104 stokes = m²/s

Dans l’industrie la viscosité, notamment la cinématique est déterminée à l’aide des viscosimètres de
nature différente selon les pays. Pour les huiles par exemple, on utilise le degré Engler (°E), les
secondes SAYBOLT, ou l’unité SAE.
Il existe des correspondances entre les différentes unités utilisées, par exemple

 cSt  mm2 / s   100  0,0731  E 


 0,0631 

 E  (3-2)

1 Définition
La convection est un mode de transfert de chaleur qui se produit uniquement au sein des milieux
fluides. Elle apparaît lorsqu’un fluide est en mouvement et présente des inhomogénéités spatiales de
température. La convection intervient en particulier dans les échanges thermiques entre une paroi et un
fluide en mouvement. Elle est un transfert d’énergie due à des mouvements macroscopiques. On a
l’habitude de distinguer deux formes de convection :
- La convection forcée (mouvement du fluide provoqué par une action mécanique) ;
- La convection libre ou naturelle (mouvement du fluide dû à une variation de température).

29
2 Loi de Newton

Figure 3.1

Le flux thermique échangé entre la surface et le fluide en mouvement a pour expression

Q = h. S. (Tp-Tf) (3-3)

S : surface d’échange en m²
h : coefficient d’échange en W/m².K
Le coefficient h est fonction des propriétés physiques du fluide, de la forme de la paroi et de la vitesse
d’écoulement du fluide.

C’est l’anglais Osborne Reynolds qui, en 1883, mit le premier en évidence, le rôle de ce rapport dans le
mouvement des fluides visqueux, et Sommerfeld lui donna ce nom plus tard en 1908.
Le nombre de Reynolds résume et contient à lui seul tout ce qu’il est nécessaire de connaître pour
caractériser les équations générales d’un écoulement donné.
Ce nombre sans dimension permet de déterminer le régime d’écoulement d’un fluide donné (du moins
en convection forcée). Il est noté Re et est défini par les relations suivantes :

v.D v.D
Re    (3-4)
 

 : masse volumique (en kg/m3)


v : vitesse ou vitesse moyenne du fluide ( en m/s)
 : viscosité dynamique (en kg/m.s ou en Poiseuille (Pl) ou Pa.s)
 : viscosité cinématique (en m2/s ou en Myriastokes (maSt))
D : dimension caractéristique (m)

30
Remarque : Dimension caractéristique (D)
1 - Dans le cas d’un écoulement dans un tube ou une conduite cylindrique, D correspond au
diamètre du tube ou du cylindre.
2 - Dans le cas d’un écoulement dans une conduite non cylindrique, D correspond à un diamètre
hydraulique d’écoulement noté DH et défini tel que suit :
4S
DH = (3-5)
P

S : section de l’écoulement (en m2).


P : périmètre mouillé (longueur de contact entre le fluide et la paroi solide).
3 - Dans le cas d’un écoulement sur une surface plane (écoulement plan, écoulement en surface
libre etc..), D correspond à la longueur ou longueur moyenne de la plaque ou du plan.
4 - Dans le cas d’un écoulement autour d’un obstacle, D correspond à la hauteur ou hauteur
moyenne.

En général, le régime d’écoulement passe du laminaire ou turbulent à partir d’une valeur de Reynolds
critique (Rec). Cette valeur critique dépend bien évidemment du fluide mais surtout de la configuration
de l’écoulement (écoulement à l’intérieur d’une conduite, sur un plan etc.) et de la vitesse d’écoulement.
Ainsi on note que
- pour un écoulement à l’intérieur d’une conduite si Re  Rec = 2000 à 4000, on a un écoulement
laminaire, et pour Re >Rec = 4000, on a un écoulement turbulent.
- pour un écoulement sur un plan, le nombre de Re critique est entre 10 5 et 106 (il diffère d’un auteur à
un autre).
L’expérience a montré que pour un Reynolds inférieur à une certaine valeur critique (Rec), l’écoulement
est toujours laminaire quelles que soient les conditions d’alimentation.

3.3 Régime d’écoulement


3.3.1 Ecoulement laminaire
Un écoulement est dit laminaire lorsque le mouvement des particules fluides suit des trajectoires
parallèles à l’axe d’écoulement.

Figure 3.2 : Régime d’écoulement laminaire

3.3.2 Ecoulement turbulent


Dans un écoulement turbulent, il n’y a plus de filets fluides parallèles et les particules suivent des
trajectoires quelconques allant d’une paroi à l’autre. Ce mouvement désordonné peut donner naissance
à des tourbillons, occasionnant ainsi des transferts d’énergie.

Figure 3.3 : Régime d’écoulement turbulent

31
La transition laminaire - turbulent est caractérisée par un nombre de Reynolds critique (Re c) ou une
zone de Reynolds.
On a ainsi pour :
- un écoulement sur un plan ou sur une plaque : Rec  105 à 106 ;
- un écoulement dans un tube : Rec  2000 - 4000

3.4 Détermination de coefficient de convection


3.4.1 Théorème de Vaschy Buckingham (1890-1915)
Ce théorème dit que, si on a une équation de type f(x, y, z) = 0 à m paramètres physiques, on peut
lui associer une fonction de type F (1 2 3 ) = 0 à n nombres avec n = m -p où p est le nombre de
dimensions nécessaires à la description des m paramètres physiques.
Les i désignent des produits sans dimension indépendante qui peuvent être constitués au moyen de m
grandeurs physiques considérées. Le nombre de ces produits indépendants est égal à m - p.

Remarque
Une équation physique complète est une équation dans laquelle figurent toutes les grandeurs
physiques qui interviennent dans le phénomène.

Exemple : Application du théorème de Vaschy - Buckingham à la convection forcée.


La convection forcée est f (écoulement, transfert de chaleur) et peut être décrite par la fonction
suivante :
f (v, D, µ, , k, C, h) = 0 (m = 7)

Nous substituerons aux grandeurs physiques, leurs dimensions.


Ainsi on a :

h = M.t-3.T-1
D = L
 = M.L-3
k = M L t-3 T-1
v = L.T-1
µ = M.L-1.t-1
C = M.L-1.t-2 T-1

Remarque
C est la chaleur spécifique volumique à pression constante.

n=m-p=7-4=3

F (1, 2, 3) = 0

i = ha. b. µc. kd. ce. vf. Dg


= (M.t-3.T-1)a (M.L-3)b (M.L-1.t-1)c (M L t-3 T-1)d (M.L-1.t-2 T-1)e (L.T-1)f (L)g

32
i est sans dimensions. Ce qui conduit à :

(M)  a + b + c + d + e = 0
(L)  -3b - c + d - e + f + g = 0
(T)  -a - d - e = 0
(t)  -3a -c-3d-2e - f = 0

On a 4 équations à 7 inconnues, on peut donc choisir arbitrairement 3 inconnues.

Calcul 1
 d  1
a  1  b0
 
On prend c  0 ce qui conduit à 
e  0  f  0
  g  1
Ce qui donne

hD
π1 = = Nu (3-6)
k

Ce nombre sans dimension est appelé le nombre de NUSSELT.

Calcul 2
 b 1
a  0 c  1
 
On prend d  0 ce qui conduit à 
e  0  f 1
  g  1

Ce qui donne

ρv D
π2 = = Re (3-7)
μ

Ce nombre sans dimension est le nombre de REYNOLDS, défini précédemment permettant de


caractériser le régime d’écoulement d’un fluide donné.

Calcul 3
 b  1
a  0  c 1
 
On prend  f  0 ce qui conduit à 
g  0  d  1
  e  1

33
Ce qui donne

μC μCP
π3 = = = Pr (3-8)
kρ k

Ce nombre sans dimension est appelé le nombre de PRANDLT

Comme on vient de voir à l’aide de cet exemple, la convection peut être décrite par une fonction du
type :
Nu = f (Re, Pr)
3.4.2 Représentation physique des nombres adimensionnels

vD Forces d ' inertie


Re  
 Forces de vis cosité

 CP  mouvement des particules fluides


Pr   
k  k  mouvement de la chaleur diffusivité thermique
 
  C P 

D longueur caractéristique
Nu  
T épaisseur couche limite thermique

Remarque
Quelquefois, Nu est remplacé par le nombre de Stanton (St), appelé aussi le nombre de Margoulis
(Ma) défini comme suit :

Nu h Cf
St = = = (3-9)
Re . Pr ρc pv 2

Cf est le coefficient de frottement lors d’un écoulement.

Il existe d’autres nombres adimensionnels comme le nombre de Eckert, de Peclet etc..

3.4.3 Coefficient de convection forcée


Tout calcul d’échange thermique par convection nécessite la détermination du coefficient d’échange h.
Ce qui suppose la connaissance du nombre de Nusselt (Nu) qui est lui même fonction de l’écoulement
et du rapport de l’écoulement.
Le Nusselt est une fonction du type (du moins pour les cas les plus simples)

Nu = a Rex. Pry + (b)

34
On montre que, dans le cas d’un écoulement dans une conduite, le coefficient de perte de charge  est
lié à la relation suivante :

2
L ρv
ΔP = λ   (3-10)
D 2

P : perte de pression entre 2 sections droites (Pa) ;


L : longueur entre les 2 sections (m) ;
D : diamètre de la conduite (m)
 : coefficient de perte de charge.
Le coefficient de frottement noté Cf s’écrit

Cf =
 p

 v2  (3-11)
ρ 
2 

p étant la tension exercée par le fluide sur la paroi solide (force tangentielle par unité de surface
appelée aussi contrainte tangentielle).

En exprimant l’équilibre du fluide entre deux sections droites distantes de L, on montre que :

C f  dans le cas d’une conduite.
4

3.4.4 Expressions du Nusselt


Les expressions du nombre de Nusselt sont des relations empiriques qui diffèrent d’un auteur à un
autre, dont nous donnerons quelques exemples à titre indicatif. Pour une étude plus complète se référer
à la bibliographie fournie à cet effet.

3.4.4.1 Ecoulements parallèles


On donne dans le tableau 2 quelques corrélations usuelles pour un écoulement sur un plan ou une
plaque plane.

Tableau 2 : Corrélations pour écoulement sur un plan ou une plaque plane.

Ecoulement Restrictions Corrélation


Laminaire, local TP = const, Rex < 5.105 Nu x  0.332 Re
12
Pr1 3
x
0,6 < Pr < 50
Laminaire, local TP = const, Rex < 5.105 0.3387 Re1x 2 Pr1 3
Rex Pr > 100 Nu x  14
  0.0468  2 3 
1    
  Pr  

Laminaire, local QP = const, Rex < 5.105 Nu x  0.453 Re x Pr1 3


12

0,6 < Pr < 50

35
Laminaire, local QP = const, Rex < 5.105 0.4637 Re1x 2 Pr1 3
Nu x  14
  0.0207  2 3 
1    
  Pr  

Laminaire, moyen ReL < 5.105 Nu L  2.Nu xL  0.664 Re1L 2 Pr1 3
Laminaire, local TP = const
Rex < 5.105 Nu x  0.564Re x Pr 
13

Pr << 1 (métaux
liquides)
Laminaire, local TP = const,   x0 
1 3

starting at Nu x  0.332 Re 12
x Pr 13
1   x 
x = x0, Rex < 5.105   
0,6 < Pr < 50
Turbulent, local TP = const Stx Pr 2 3  0.0296 Re x
 0.2

5.105 < Rex < 5.107


Turbulent, local TP = const Stx Pr 2 3  0.185 log Re x 
 2.584

107 < Rex < 109


Transition, moyenne TP = const, Rex < 107 St x Pr 2 3  0.037 Re L
 0.2
 850 Re L
1

Recrit = 5.105

Nu L  Pr1 3 0.037 Re L  850
0.8

Transition, moyenne TP = const, Rex < 107  
14

Liquides,  à T∞ Nu L  0.036 Pr 0.43


Re L
0.8
 

 9200   
et p à Tp  p

Les propriétés étant évaluées à la température moyenne du film.

3.4.4.2 Ecoulements dans les tubes


Le tableau ci-dessous donne quelques relations usuelles.

Tableau 3 : Corrélations pour écoulement dans les tubes.

Géométrie Restrictions Relations


Tube Turbulent, complètement
développé
Nud  0.023 Re d
0.8
Pr 0.4
0.6 < Pr < 100 [COLBURN]

0.14
  
Nu d  0.027 Re d Pr  
0.8 13
 
 p
[SIEDER et TATE]

36
Entrée du tube Turbulent, complètement d 
0.055

Nud  0.036 Re d
0.8
développé Pr  
13

L L
10   400
d
Tube Laminaire d 
0.0668   Re d Pr
Nu d  3.66   L
23
 d  
1  0.04   Re d Pr 
 L  
[HAUSSEN]

Tube Laminaire 13
  
0.14
d 
d Nu d  1.86 Re d Pr   
13
   
Re d Pr    10 L
L  p
[SIEDER et TATE]

Conduite Turbulent, complètement 


et
23
rugueuse développé St Pr f
8
L u
2
P      m
D 2

Tube Métaux liquides Nud  5.0  0.025 Re d Pr 


0.8

[MAZAKI]

3.4.4.3 Ecoulements perpendiculaires

- Les écoulements à travers les cylindres sont régis par une corrélation du type

Nu f  C Re nf Pr1 3
(3-12)

pour
0.4  Re f  400 000
Les coefficients C et n sont déterminés à l’aide du tableau 4.

Tableau 4

Ref C n
0,4 – 4 0,989 0,330
4 – 40 0,911 0,385
40 – 4000 0,683 0,466
4000 – 40 000 0,193 0,618
40 000 – 400 000 0,0266 0,805

D’autres relations sont disponibles dans la littérature, comme par exemple

37
45
0.62 Re1f 2 Pr1 3   Re f  
58

Nu f  0.3  34
1    
  0.4  2 3    282000   (3-13)
1    
  Pr  

pour
102  Re f  107 , Pe  0.2

- Pour un écoulement perpendiculaire des métaux liquides, Witte a proposé pour le sodium
liquide à travers une sphère, la corrélation suivante :

Nu  2  0.386 Re Pr  (3-14)


0.5

pour
3.56 104  Re f  1.525 105

- Pour un écoulement perpendiculaire au travers des faisceaux de tubes parallèles : cas des
échangeurs à courants croisés, les corrélations suivantes est proposées.

Nu f  C Re nf ,max Pr1f 3 (3-15)


ou
14
 Pr 
Nu  C Re n
Pr 0.36   (3-16)
d ,max  Pr 
 p

pour
0.7  Pr  500 , 10  Red , max  106

Les coefficients C et n sont déterminés à l’aide du tableau de Grimson.

Tableau 5 : Tableau de Grimson.

Sn
d
Sp 1.25 1.5 2.0 3.0
C n C n C n C n
d
En ligne
1.25 0.386 0.592 0.305 0.608 0.111 0.704 0.0703 0.752
1.5 0.407 0.586 0.278 0.620 0.112 0.702 0.0753 0.744
2.0 0.464 0.570 0.332 0.602 0.254 0.632 0.220 0.648
3.0 0.322 0.601 0.396 0.584 0.415 0.581 0.317 0.608

38
En quinconce
0.6       0.236 0.636
0.9     0.495 0.571 0.445 0.581
1.0   0.552 0.556    
1.125     0.531 0.565 0.575 0.560
1.25 0.575 0.556 0.561 0.554 0.576 0.556 0.579 0.562
1.5 0.501 0.568 0.511 0.562 0.502 0.568 0.542 0.568
2.0 0.448 0.572 0.462 0.568 0.535 0.556 0.498 0.570
3.0 0.344 0.592 0.395 0.580 0.488 0.562 0.467 0.574

Figure 3.4: Arrangement des faisceaux tubulaires

3.5 Convection naturelle ou libre


C’est la forme d’échange convective la plus couramment observée : au contact d’un corps chaud, la
température de l’air augmente, donc sa masse volumique décroît. L’air ambiant, de masse volumique
plus élevée exerce une poussée d’ARCHIMEDE vers le haut. La masse d’air chaud s’élève en enlevant
de la chaleur au corps. Elle est remplacée par une masse d’air froid qui, au contact du corps s’échauffe
et ainsi de suite. Le même phénomène peut s’observer pour les corps froids, le mouvement se faisant
alors en sens inverse.
La différence essentielle avec la convection forcée est que l’origine des mouvements du fluide est due
au champ de température. Et les vitesses, dans le cas de la convection libre, sont faibles : les échanges
en sont donc moins intenses que pour la convection forcée. C’est pourquoi les échanges par
rayonnement sont du même ordre de grandeur que les échanges par convection libre. Il peut même y
avoir interaction entre les deux types d’échanges dans le cas où le fluide n’est pas transparent au
rayonnement (air humide, le CO2 et..).

Figure 3.5 : Illustration Convection naturelle

39
3.5.1 Analyse dimensionnelle
L’analyse dimensionnelle dans le cas de la convection libre, permet d’obtenir trois nombres sans
dimension qui sont

hD (3-17)
1   Nu
k

 C  CP (3-18)
3    Pr
k k

 g   2 D3 (3-19)
3   Gr
2

Le dernier nombre est appelé le nombre de Grashof

 : masse volumique (en kg/m3)


g : accélération de pesanteur ( en m/s2)
 : viscosité dynamique (en kg/m.s ou en Poiseuille (Pl) ou Pa.s)
 : coefficient de dilatation thermique ou volumique du fluide ou du film (en K-1)
1   P
     avec  rT
  T p 
ce qui donne
1

T

 : écart de température entre la paroi et le fluide (en K)


D : dimension caractéristique (m)

Le nombre de Grashof peut être représenté graphiquement par :


F effets de gravité
Gr  
F effets visqueux

La convection libre peut ainsi être décrite par une fonction du type
Nu  f Gr, Pr  ou Nu  f Pr, Ra 
Ra  Gr  Pr est le nombre de RAYLEIGH.

3.5.2 Expression du nombre de Nusselt


Dans le cas de la convection forcée, on a vu que la transition laminaire en turbulent était caractérisée
par une valeur du Reynolds critique. En convection libre, le nombre de Reynolds n’est plus
caractéristique de l’écoulement et pour définir le régime de l’écoulement, on se réfère au nombre de
Grashof et notamment celui de Rayleigh.
Ainsi pour chaque géométrie, on a un Grc ou RaC.
Dans le cas de la convection naturelle, nous nous limiterons aux cas les plus simples. Et les
corrélations observées sont de la forme :

40
Nu  C Gr. Pr  (3-20)
n

Les coefficients C et n sont déterminés pour un régime d’écoulement donné.


Remarque
En convection naturelle, la dimension privilégiée est toujours la dimension verticale de l’objet.
a - Pour les plans verticaux, la dimension caractéristique est la hauteur de l’objet.

b - Pour les plans horizontaux, on définit une longueur caractéristique Lc (représentant la dimension
moyenne) telle que :
4A (3-21)
LC 
P

A : surface d’échange (m²)


P : périmètre (m)

c - Pour les objets inclinés

Paroi


g

Figure 3.6

On fait correspondre à g g.cos . Et la dimension caractéristique est égale à la longueur de contact


entre le fluide qui monte et l’objet.

Exemple : Si l’objet est vertical, ce sera la hauteur de l’objet.

d - Pour les filtres fins de diamètre D


Si Gr Pr  10-3 , Nu = 0,5 et  = 2D (pas de convection), D étant la longueur
caractéristique.
Dans ce cas, il n’y a pas de convection mais plutôt une conduction dans une zone où
Lc =  = 2D.

Nu k 0,5 k
q=hs= S  . .D.l.
D D

On peut ainsi remarquer que les échanges par convection ne dépendent pas du diamètre D.
e - Espace clos :

41
C’est l’espace dans lequel une dimension est beaucoup plus petite que les autres et avec un
gradient de température selon cette direction.
Dcaractéristique est l’espace entre parois proches.

Nu k
q=hs= S
D

est analogue à une conduction apparente telle que



q = kapp. S.  kapp = k. Nu
D
k app
= Nu
k

La corrélation entre les différents paramètres est de type :

k app n L 
m (3-22)
 Nu  C Gr. Pr   
k  

 = épaisseur de l’espace
Les coefficients C, n et m sont déterminés à l’aide du tableau 8.
Dc =  = petite dimension par gradient de température.
4A
L est la dimension moyenne perpendiculaire à  ou égal à LC 
p

Remarque
- Pr Gr <1700  Nu = 1 (conduction pure)
- Espaces clos inclinés / horizontales
Les expressions de Nu correspondent à celles des espaces clos verticaux avec g.cos  au lieu de g.
 = angle surface / verticale

3.5.2.1 Convection naturelle en espace libre


L’expression du Nusselt est toujours de la forme :

Nu  C Gr. Pr 
n

Les coefficients C et n sont déterminés à l’aide du Tableau 6.

Tableau 6

Géométrie GrfPrf C n
Cylindres et plans verticaux 10-1 – 104 --- ---
104 – 109 0,59 1
4

42
109 – 1013 0,021 2
5
109 – 1013 0,10 1
3

Cylindres horizontaux 0 – 10-5 0,4 0


10-5 – 104 --- ---
104 – 109 0,53 1
4
109 – 1012 0,13 1
3
10-10 – 10-2 0,675 0,058
10-2 – 102 1,02 0,148
102 – 104 0,850 0,188
104 – 107 0,480 1
4
107 – 1012 0,125 1
3

Surfaces planes supérieures 2 x 104 – 8 x 106 0,54 1


4
chaudes ou surfaces planes
inférieures froides
8 x 106 – 1011 0,15 1
3

Surfaces planes inférieures 105 – 1011 0,27 1


4
chaudes ou surfaces planes
supérieures froides

Cylindres verticaux 104 – 106 0,775 0,21


hauteur = diamètre
dimension caractéristique =
diamètre

Solides irréguliers, dimension 104 – 109 0,52 1


4
caractéristique = longueur de
contact entre le fluide et la
paroi

Les propriétés étant évaluées à la température moyenne du film.

3.5.2.2 Convection naturelle en espace libre – Expressions pour des plaques inclinées de  par
rapport à la verticale
- Plaques avec face inférieure plus chaude, ou face supérieure plus froide :   0 .
L’expression du Nusselt est donnée par la relation suivante :
1 (3-23)
Nu  0,56  GrPr cos   4

Pour   90 et 105  GrPr  cos   1011


- Plaques avec face supérieure plus chaude, ou face inférieure plus froide :   0 .

43
 1 1
 1 (3-24)
Nu  0,14  GrPr  3   Grc Pr  3   0,56  GrPr  cos   4
 

Pour 105  GrPr  cos   1011


Grc est le Grashof critique est fonction de l’angle  donné par le tableau 7.

Surface chaude

 
+ --
Surface chaude

Figure 3.7 : Coordination du système pour plaques inclinées.

Tableau 7

Inclinaison  (°) Grc


-- 15 5 x 109
-- 30 2 x 109
-- 60 108
-- 75 106

3.5.2.2 Convection naturelle en espace clos


L’expression du Nusselt est de la forme :

m
k app  L
 Nu  C Gr. Pr   
n

k  

On rappelle que l’espace entre parois proches est la dimension caractéristique (Dcaractéristique. =  =
épaisseur de l’espace) et de dimension L.

Tableau 8 : Corrélation pour convection en espace clos.

Fluide Géométrie GrPr Pr L C n m



Gaz Plaque verticale, < 2 000 kapp
 1,0
k

44
T =cte 6 000 – 200 000 0,5 – 2 11 – 42 0,197 1

1
4 9
200 000 – 1,1 x 107 0,5 – 2 11 – 42 0,073 1

1
3 9

Plaque horizontale, < 1 700 kapp


 1,0
k
T = cte 1 700 – 7 000 0,5 – 2 -- 0,059 0,4 0
heated from below 7 000 – 3,2 x 105 0,5 – 2 -- 0,212 1 0
4
> 3,2 x 105 0,5 – 2 -- 0,061 1 0
3

Liquide Plaque verticale, < 2 000 kapp


 1,0
k
Q = cte ou T = cte 104- 107 1 – 20 000 10 – 40 -- --
106- 109 1 – 20 1 – 40 0,046 1 0
3

Plaque horizontale, < 1700 kapp --


 1,0
k
T = cte 1 700 – 6 000 1 – 5 000 -- 0,012 0,6 0
heated from below 6 000 – 37 000 1 – 5 000 -- 0,375 0,2 0
37 000 – 108 1 – 20 -- 0,13 0,3 0
> 108 1 – 20 0,057 1 0
3

Gaz Anneau vertical Idem Plaques


ou liquide verticales

Anneau horizontal, 6 000 - 106 1 – 5 000 -- 0,11 0,29 0


T = cte 106- 108 1 – 5 000 -- 0,40 0,20 0
0,7 – 4 000 0,228 0,226 0
Anneau sphérique 120 – 1,1 x 109

3.6 Expressions du coefficient h pour des fluides particuliers


3.6.1 Cas des gaz

L’expression générale du Nusselt est toujours de la forme :

Nu  C Gr. Pr 
n

Si le régime d’écoulement est laminaire, en général n = 0,25.


Ainsi le coefficient h devient :

  g   2 D3  C p
14
Nu.k  k
h  C    
D  2 k  D
0 , 25
  g Cp  2 k3   
0, 25

h  C   
   D
 
Autrement

45

0,25 (3-25)
h  C b 0,25
 
D
Remarque
Le coefficient h est fonction de la nature du gaz.
Exemple : pour l’hydrogène, h = 2,5 hair

3.6.2 Cas particulier de l’air dans les conditions normales (Tableau 9)

Tableau 9 : Equation simplifiée du coefficient h pour l’air à la pression atmosphérique.

Surface Laminaire Turbulent


4 9
10  Grf Prf  10 Grf Prf  109
Plaque ou cylindre vertical 1 1
 T  4 h  1,31 T  3
h  1,42  
 L 
Cylindre horizontal 1 1
 T  4 h  1,24  T  3
h  1,32  
 d 
Plaque horizontale
Surfaces planes supérieures 1 1
chaudes ou surfaces planes  T  4 h  1,52  T  3
h  1,42  
inférieures froides  L 

Surfaces planes inférieures 1


chaudes ou surfaces planes  T  4
h  0,59  
supérieures froides  L 

h = coefficient de transfert en W/m².°C


T  TW  T en °C
L = dimension vertical ou horizontal en m
d = diamètre du cylindre en m.

3.6.3 Cas des liquides en laminaire

- huile de transformateur


0,25 (3-26)
h  15  
D

- eau


0,25 (3-27)
h  110  
D

46
Chapitre

4
RAYONNEMENT THERMIQUE

47
1 Définition du rayonnement thermique
Le rayonnement thermique constitue l’un des trois mécanismes par lesquels de l’énergie calorifique
peut s’échanger entre des corps à températures différentes.
La matière émettant des ondes électromagnétiques sous l’effet des diverses excitations, on réunit sous
l’appellation de rayonnement l’ensemble des échanges d’énergie à distance entre les corps, par ondes
électromagnétiques.
Alors que le spectre des radiations électromagnétiques comprend aussi les ondes radio, les micro-
ondes, les rayons X, les rayons gamma et certains rayons cosmiques, ici nous étudierons uniquement
le rayonnement thermique, c’est-à-dire celui qui résulte de l’émission, par tous les corps au-dessus du
zéro absolu, d’ondes électromagnétiques, du fait de leur température, ou si l’on veut de l’agitation
moléculaire et atomique associée à leur énergie interne calorifique, et aux dépens de celle-ci.
Le rayonnement thermique est caractérisé par une gamme de longueurs d’onde comprise entre environ
0,3 µm et 1 00 µm.
Tout corps joue donc le rôle de source (il émet, sans interruption, un rayonnement thermique) et de
récepteur (il reçoit, des corps qu’il "voit", même très éloignés un rayonnement thermique).
Le mécanisme complet d’un échange thermique par rayonnement implique donc
- une transformation d’énergie calorifique en un rayonnement électromagnétique (émission),
par le corps-source qui peut être un solide, un liquide ou un gaz ;
- un parcours de ce rayonnement à travers le vide, un milieu transparent (comme l’air sec sous
faible épaisseur), ou semi-transparent (comme le verre, et certains gaz tels que CO2, H2O ou
Cl2) ;
- une interaction de ce rayonnement avec un ou des récepteurs opaques, où il se convertit, en
partie et par absorption, en énergie calorifique (augmentation de son énergie interne), ou
réfléchi en gardant son caractère d’ondes électromagnétiques.

Le rayonnement thermique, contrairement à la conduction ou à la convection, n’a besoin d’aucun autre


milieu entre les corps considérés ; autrement dit, à défaut d’un milieu transparent ou semi-transparent,
le vide peut les séparer.

Exemple
- Le rayonnement solaire,
- La perception de la chaleur lors de l’ouverture d’un four chaud.
On peut classer l’énergie radiante selon la longueur d’onde (figure 4.3). Les limites sont approximatives.
Dans ce cours, nous nous occuperons du rayonnement entre 0,3 µm et 1 00 µm. Il comprend une
petite partie de l’ultra-violet (l’UV s’étendant de 0,01 µm à 0,4 µm), le spectre visible complet (de 0,4
µm à 0,75 µm) mais surtout le domaine de l’infrarouge (de 0,75 µm à 1000 µm) qui peut se subdiviser
lui-même, assez arbitrairement, en infrarouge proche (de 0,75 µm à 25 µm) et infrarouge lointain (de
25 µm à 1000 µm).

Remarque
1 – Certains auteurs continuent à prendre comme limite supérieure de l’infrarouge lointain la
longueur d’onde de 100 µm au lieu de 1000 µm. Cela a en fait peu d’importance car la très grande
majorité des problèmes que rencontre l’ingénieur ne fait intervenir que des longueurs d’onde
inférieures à 100 µm.
2 – Pour fixer les idées, disons que l’émission d’un corps noir à 1500°C se trouve pratiquement
entre 0,6 et 20 µm et est donc presque complètement dans l’infrarouge. Quant au rayonnement
solaire (avant de traverser l’atmosphère terrestre), il est compris, pour environ 99%, entre de 0,1 et

48
4 µm ; un peu moins de la moitié de l’énergie émise se trouve dans le spectre visible, le maximum
ayant lieu pour 0,5 µm (longueur d’onde correspondant au vert).

Figure 4.1 : Spectre de la lumière

Figure 4.2 : Echelle des rayonnements et radiations

49
Figure 4.3 : Spectre électromagnétique

2 Grandeurs géométriques caractérisant l’émission d’un corps

Figure 4.4

La quantité d’énergie émise à travers la surface élémentaire ds est :

d2T  LT dscos  d (W) (4-1)

On dit aussi que d2 est le flux élémentaire rayonné à travers une surface élémentaire ds

2.1 Intensité du flux

50
Figure 4.5

On désigne par I, l’intensité de la source dans une direction donnée, le flux par unité d’angle solide
dans cette direction.

d (W/Sr) (4-2)
I
d

2.2 Luminance ou Brillance (L ou B)


Le flux ou la quantité d’énergie émise perpendiculairement à la surface par unité d’angle solide d.

d2 (W/Sr.m²) (4-3)


L
ds.cos .d 

Remarque
1 - Cette notion permet de comparer la puissance rayonnée dans une direction donnée par des
sources d’étendues différentes ou d’orientation différentes par rapport à cette direction, ainsi que les
puissances rayonnées par une même source dans différentes directions.

2 - Dans les ouvrages de langue anglaise, la luminance est appelée "intensity". On veillera à ne pas
faire de confusion avec l’intensité définie précédemment.
En littérature "US" la luminance = "Radiance"

2.3 Emittance (M) ou Radiance R


C’est le flux émis par unité de surface de la source dans le demi-espace limité par le plan tangent à
cette source en son centre. On le note M.
d (W/m²) (4-4)
M
ds
Remarque

51
1 - Cette grandeur permet de comparer par exemple les puissances émises par des sources
d’étendues différentes.
2 - Dans les ouvrages de langue anglaise l’émittance est désignée sous le nom de "hemispherical
emissive power"

3 Grandeurs spectrales
Toutes les précédentes propriétés se rapportent à un rayonnement total (on considère toutes les
longueurs d’onde) quelle que soit sa répartition spectrale. Il est peut être utile de caractériser l’énergie
émise par un corps dans un intervalle élémentaire de longueur d’onde ( ,   d ), On définit ainsi,
pour caractériser cet intervalle de longueur d’onde, des grandeurs monochromatiques (appelées aussi
spectrales) qu’on désigne par le symbole mais affecté d’un indice  :
  : flux (énergétique) spectral ; exprimé en W.m1

M : émittance spectrale ; exprimé en W.m2m1

L : luminance spectrale ; exprimé en W.m2 .sr 1.m1

I : flux spectral ; exprimé en W.sr 1.m1

3.1 Milieux désordonnés


C’est le cas des liquides, gaz, du verre. Dans ces milieux, on aura des bandes d’absorption suivant la
longueur d’onde ().

3.2 Corps cristallisés


Dans ces milieux les atomes sont agencés de façon périodique. En présence d’une source, le
comportement est fonction de la longueur d’onde  par rapport à la période d’agencement (c’est à dire
maille élémentaire).
- Pour des longueurs d’ondes supérieures à la période il y a réflexion des ondes électromagnétiques
- Pour des longueurs d’ondes très petites devant la période, il y a transmission des ondes
électromagnétiques (exemple : Rayon X transperce facilement les corps solides).
Pour des longueurs d’ondes très peu différentes de la période, on a à la fois la transmission,
l’absorption, et la réflexion.

52
Figure 4.6

Le premier principe de la thermodynamique permet d’écrire : Ii  Ir  It  Ia


Or on a

Ir It Ia


     
Ii Ii Ii
Ainsi obtient :
      1 (4-5)

Remarque : Définition du corps noir


Le corps noir est un corps pour lequel  et  sont égaux à 0 quelque soit la longueur d’onde .

3.3 Emissivité spectrale


Soit un corps noir à la température T émet des ondes électromagnétiques et le flux émis s’écrit T .
Soit un corps quelconque de même géométrie que le corps noir à la même température T émettant le
flux T .
On remarquera que  T  T .
Ainsi l’émittance monochromatique d’une surface est fournie par la relation :

 T (4-6)
 
 T
Remarque
On parle d’énergie émise par le corps et émis  réfléchi

4 Lois de rayonnement

53
4.1 Loi de Kirchhoff

(S)

(C)
Filtre interférentiel

(S) n’émet pas


à l’extérieur

Figure 4.7

Soit une cavité fermée et S la surface extérieure à la température T


a) (C) est un Corps noir
S émet à travers le filtre des ondes électromagnétiques qui tombent sur (C), et (C) étant un corps noir
absorbe le flux °T .d.
(C) émet à travers le filtre des ondes électromagnétiques qui tombent sur (S), et (S) étant un corps noir
absorbe le flux E°T d.
Au bout d’un certain temps t l’équilibre s’établit (car système isolé) et T = T’
L’équilibre thermique des corps implique l’égalité entre le flux émis et absorbé,
D’où

°T = °T

b) (C) est un Corps quelconque


(S) émet à travers le filtre °T d

abs = T .°T d par (C)

(C) émet à travers le filtre T .E°T d


A l’équilibre, T = T’ et la quantité d’énergie reçue par (C) égale à celle émise par (C).
Ainsi on a :
T °T = T °T
d’où
T = T (4-7)

Cette loi est connue sous le nom de loi de Kirchhoff.


La loi indique, pour chaque longueur d’onde  et chaque direction de propagation du rayonnement émis
par une surface, ou incident sur celle-ci, les émissivités et absorptivités monochromatiques
directionnelles sont égales.

Remarque

54
1 - T  T de manière générale.
2 – Cette loi peut – être étendue aux propriétés monochromatiques hémisphériques ( = ).
Car dans la pratique, l’étude du comportement radiatif des matériaux a montré que la relation  =
 reste valable, même en dehors des conditions d’équilibre thermodynamique et cela aussi bien
pour des grandeurs hémisphériques que directionnelles.
3 – Contrairement à ,  et , l’absorptivité totale  n’est pas une caractéristique intrinsèque d’un
corps.
On ne peut donc pas écrire en général  = , à l’exception des cas suivants :
- Corps gris : comme  =  et  =  (indépendant de ), la loi de Kirchhoff ( = ) donne  = .
- Corps noir : comme par définition  = 1 quelque soit , on en tire :  =  = 1
Le corps noir est aussi un absorbeur parfait absorbant tout le rayonnement reçu (sans qu’il ait
aucune réflexion).

4.2 Loi de Lambert


4.2.1 Définition
Les sources dont la luminance L() est indépendante de la direction, sont dites obéir à la loi de
Lambert, ou encore sources à émission isotrope ou diffuse.

4.2.2 Emittance ou encore Radiance d’un corps Lambertien


Le flux émis par une surface élémentaire ds, dans un angle solide d entourant une direction ox a pour
expression :
d2T  LT dscos  d

Rappel : L’angle solide sous lequel on voit un disque ou une couronne sphérique est :
  2 1 cos 
Ainsi l’émittance devient :

MT   LT (4-8)

Remarque
Les métaux sont en général Lambertiens.

4.3 Loi de Planck


Elle relie la luminance spectrale (monochromatique) du corps noir (L°T) à la longueur d’onde  et à sa
température absolue T. Par des considérations théoriques, Planck a pu établir la formule mathématique
qui donne la valeur de L°T en fonction de  et de T.

 C1  5 (4-10)
L T 
C 
exp  2   1
 T 
Où C1 et C2 sont des constantes, fonction elles-mêmes des constantes de Planck h, de Boltzmann k et
de la vitesse de la lumière c dont les valeurs sont :

55
h = 6,6245 .10-34 J.s
k = 1,38033 .10-23 J/K
c 0 = 2,997930 .108 m/s

On a les relations :
C1  2hc 02
hc
C2  0
k

Ce qui donne les valeurs suivantes :

C1  1,19088  0,000041016 W m2
C2  1,4388.10-2 m K

Remarque

Le plus souvent, les longueurs d'onde sont exprimées en µm ainsi que les largeurs de bande d.
Dans ces conditions :
C1  1,19088  0,00004 108 W µm 4 / m2
C2  1,4388.104 µm K

Application 1
1 - Tracer la courbe de la luminance du corps noir (loi de Planck) en fonction de la longueur d'onde
pour les températures de 450, 550 et 650 degré Kelvin sur le même graphique.
2 - Déterminer les longueurs d'onde maximale (Max) correspondant aux luminances maximales.
3 - Calculer pour chaque température le produit Max  T .
4 - Conclusion.

56
Figure 4.8 : Isothermes de luminance spectrale d'un corps noir.

Figure 4.9 : Isochromatiques de luminance spectrale d'un corps noir.

57
4.4 Loi de déplacement de Wien
Calculons la longueur d'onde (Max) pour laquelle la courbe de Planck, correspondant à une
température T du corps noir, passe par son maximum.
Cette l'longueur d'onde est définie par :
 L°T 
   0 si    Max
   T
Or :
L°T C1   6  C2 C    C  
 2 
exp  2   5  exp  2   1 
   C2    T  T    T   
 exp    1
  T  

Ainsi Max est définie :

C2 C   C  
exp  2   5  exp  2   1
T  T    T  
En posant
C2
u
 Max T
u est racine de l'équation :
u  5 exp u  5  0
C'est à dire u  4,9651 (résolution par itération). De sorte que :
C
 Max  T  2  2897,8 m. K
u

 Max  T  2898 m. K (4-11)


avec Max en m et T en Kelvin.

Application 2 : Déterminer les bandes d'émissions correspondantes aux différentes températures.

T (°K) 4 300 6000 106(à l’intérieur du soleil)


Max

4.5 Deuxième loi de Wien - Courbe réduite de Planck


La valeur de la luminance L°MaxT correspondant à la longueur d'onde Max est alors :
C u5
L°Max T  5 1 .T5  b.T5
C2 exp u  1
2

b = 4,0948.10-6 W/m3 .sr K 


5

b = 4,0948.10-12 W/m2 .sr m K 


5

Soit

58
 T 
5 (4-12)
LMaxT  4094,8  
 1000 

Ainsi on peut définir une quantité sans dimension notée y telle que :
LT
y 
L MaxT
Sa valeur maximale est un (1); elle est obtenue pour    Max
C
Or 2  u  Max . Ainsi :
T
5
  Max 
5
C1  u    Max 
5  
1   
y    A
b  C2       Max    
exp  u  1 exp  u Max   1
     

en posant :
5
C u 
A 1 
b  C2 

A est une constante; par conséquent, y ne dépend que de la quantité x 
 Max
par la relation :

A x- 5
y
 u
exp    1
 x

La courbe qui donne les valeurs en fonction de x est la courbe réduite de Planck (figure 4.8 et 4.9).
Cette formule permet de calculer aisément la luminance spectrale d'un corps noir de température T
pour une longueur d'onde  :

2897,8
1 ) on calcule  Max 
T

2 ) on détermine x 
 Max
3 ) on lit sur la courbe réduite de Planck, la valeur de y correspondant à celle de x ainsi
calculée;
4 ) on obtient : L°T  b T5 y
Les figures 4.10 et 4.11 donnent également la variation de la fonction

z x  
 0
y dx

 0
y dx

59
4.6 Loi de Stefan – Boltzmann
La luminance énergétique du corps noir peut être obtenue en intégrant la formule de Planck.

  C1   5 d
L°T   L°T d  
0 0 C 
exp  2   1
 T 
D'après ce qui précède, on peut écrire :
 
L°T   b T5 y d  bT5  y d
0 0
C x
En effectuant le changement de variable   x  Max  2
u T
on obtient :
bC2 4 
L°T  T  y dx
u 0

Or, l'intégrale est un nombre sans dimension valant 1,5203 , obtenu en planimétrant la courbe réduite
de Planck; de sorte que :
LT  K T 4
où la constante K est donnée par la relation :
bC2 
u 0
K y dx

La luminance énergétique du corps noir (L°T) varie donc comme la quatrième puissance de la
température. Il en est de même de l'émittance énergétique M°T , puisque :

MT   M T  d   LT   K T 4
0

MT   T4 (4-9)

Cette relation est la loi de Stéfan - Boltzmann. La constance  = 5,669 10-8 W m-2 K-4 est appelée
constante de Stefan.
Cette loi fut d'abord obtenue expérimentalement par Stéfan, et démontrée par la suite en utilisant un
raisonnement thermodynamique.

60
Figure 4.10: Courbe réduite de Planck (coordonnées cartésiennes)

Figure 4.11: Courbe réduite de Planck (coordonnées logarithmiques)

61
4.7 Rayonnement des corps quelconques - Emissivité totale
Les différents corps sont caractérisés par une émissivité monochromatique T et l’émissivité totale du
corps est définie par la relation suivante :

 



0
L T d


0
T LT d
 

0
LT d  0
LT d

Exemple : Aluminium anodisé


- Si T = 300 K  M = 10 m
 # IR  0,8

- Si T = 5000 K  M = 0,5 m
 # VIS = 0,16

Remarque
La Loi de Kirchhoff indique que T = T, mais  (coefficient d’absorption total) dépend de la
température du corps qui reçoit (T1) et de la température du corps qui émet (T2) en plus de la
longueur d’onde et on a
 (T1, T2) = T2
Ainsi la loi de Kirchhoff n’est vérifiée que pour une absorption spectrale.

Exemple : Aluminium anodisé


 300, 5000 =  5000  VIS = 0,16
 300, 300 =  IR = IR = 0,8

4.8 Rayonnements échangés entre surfaces opaques


4.8.1 Echanges entre corps noirs
4.8.1.1 Cas de deux surfaces élémentaires
Considérons deux éléments de surface dS1 et dS2. Ecrivons l’expression du flux émis par dS1 en
direction de dS2. Ce flux est contenu dans l’angle solide élémentaire d1, sous lequel dS2 est vu à
partir de dS1.

Figure 4.12

62
Ce flux s’écrira :
ds2 cos 2
d212  L1 ds1 cos 1 d1 , or d1 
r2
d212  L1 ds2 cos 2 d2
L2 ds1 cos 1 ds2 cos 2
d2 21 
r2
Si T1 > T2

T14  T24

L  1  L2 
 
Ainsi, le flux net échangé entre deux petites surfaces dS1 et dS2 est donnée par :

d2  d212  d221

 4 ds ds cos  cos 2 (4-13)


d2  

 T1  T24  1 2 2 1
r

4.8.1.2 Cas de deux surfaces finies

S1 S2

Figure 4.13

   d2 
s1S2

 1 cos 1 cos 2 ds1 ds2 


12  T14S1   
 S1 r2 
12

On remarque que 12 est une quantité purement géométrique.


Ainsi, le flux émis par S1 et atteignant S2 s’écrira :
12   T14 S1 12

12 est appelé facteur de forme de S1 vers S2.

63
De la même manière, le flux émis simultanément par S2 et atteignant S1 s’écrira :

21  T24 S2 21

Remarque
S1 12  S2 21

Ainsi, l’énergie perdue par S1 au profit de S2 s’écrira :


  12   21

  12   21    T14  T24  S1 12    T14  T24  S 2 21 (4-14)

Remarque
Le facteur de forme ij est la fraction du flux hémisphérique de Si qui atteint Sj.

Les facteurs de forme ij sont donnés souvent dans des tables ou dans des courbes pour quelques
géométries simples.

Exemple

Figure 4.14

64
Figure 4.15

4.8.2 Echanges entre corps gris Lambertiens


4.8.2.1 Cas de deux surfaces concentriques
Soit le corps (S1) enfermé dans une cavité (S2).

(S1)

(S2)

Figure 4.16

Le flux échangé entre deux surfaces concentriques est donné par la relation :

2 1 S1  T14  1 2 S2  T2 4 (4-15)



2  1 1  2 

 étant le facteur de forme.

65
Remarque :
S1
Si T1 = T2 (à l’équilibre), =
S2

Ainsi l’énergie échangée par rayonnement entre deux surfaces grises concentriques est :

S1  (T14  T2 4 ) (4-16)

1 s1  1 
   1
1 s2  2 

4.8.2.2 Cas particuliers


1 - Si S1 et S2 sont des corps noirs (1 = 2 = 1)
  S1   T14  T2 4  (4-17)

(Tout se passe comme si la surface S2 n’intervient pas).

2 - Si l’une des surfaces est très grande par rapport à l’autre, par exemple S 2 (S2S1).
  1 S1   T14  T2 4  (4-18)

(Tout se passe comme si S2 était une surface noire).

3 - On suppose :
T1  T2   avec  T2
T14  T2 4  4T23 

Si S1 et S2 sont des corps noirs, on a l’expression suivante :

  S1   T14  T2 4   4S1   T23

  4 T23 S1 

 = hr S1  (4-19)

Expression analogue à l’énergie échangée par convection entre 2 surfaces dont la différence de
température est .

66
4 – On suppose qu’on a 2 surfaces planes (2 plans S1 et S2 en vis-à-vis)

S1

S2
Figure 4.17

Cela est équivalent à deux surfaces concentriques avec S1  S2 = S

S   T14  T2 4  (4-20)

1 1
 1
1 2

Energie échangée entre 2 plans parallèles infinis.

4.8.3 Les écrans


4.8.3.1 Les écrans opaques
On prend une géométrie de 2 plans parallèles identiques.
P1
T1

Ecran
T

P2
T2

Figure 4.18

1 = 2 = 
L’écran est à une température T
T2  T T1
- Sans écran, on a 0 entre P1 et P2
 S(T14  T2 4 )
0 
2
- Avec l’écran, à l’équilibre 1 = 2

67
 S  T14  T 4 
1 
2

 S  T 4  T24 
2 
2

Ainsi
T14  T 4  T 4  T24

D’où la température d’équilibre T est :


T14  T2 4
T4 
2

1 

 S T14  T2 4  0
(4-21)
22   2

Remarque
0
Si on met encore un second écran, on a  1 
3

0
Ainsi pour n écrans,  1 
n 1

4.8.3.2 Les écrans partiellement transparents


On considère le soleil qui tombe sur la surface terrestre (S).

S
vitre
T

(S)
T0,T1

Figure 4.19

Pour la vitre on a les caractéristiques suivantes

68
vis = 0 (dans le visible)
IR = U.V = 1 (dans IR et UV)
On suppose que (S) est un corps noirs.
A l’équilibre, l’énergie rayonnée est égale à l’énergie reçue.

- sans écran
Reçue par S émise par S
SS = S  T04

d’où
 
14

T0   S 
  

Application numérique
S  1000 W/m2
 = 5,67.10-8 W/(m2.K4)
T0 = 364°K soit T = 91°C (correspondant aux Infra Rouges)

Remarque
Le sol rayonne donc dans l’Infra Rouge.
S = v dans le visible car vis = 0

- Avec écran, soit T1 la nouvelle température du sol à l’équilibre :

Reçue Emise
Corps noir (S) SS = S  (T14-T4)
Vitre S  (T1 -T ) =
4 4  S  T4 (or d’après Kirchhoff I.R = I.R)

Ainsi
4
T1 = 2 . T0 = 433°K = 160°C
T1T0 (c’est le phénomène d’effet de serre)

Remarque
L’atmosphère (humide) joue le rôle de la vitre.

69
Annexe 1 : Propriétés de quelques liquides sous pression de saturation [2]

T°C    CP  a 
Pr
Kg/m3 Kg/(m.s) m2/s J/(Kg. K) W/(m. K) m2/s 1/Kelvin

Eau

0 1002 1,78 x 10- 0,179 x 10-5 4218 0,552 13,1 x 10- 13,6 0,66 x 10-4
3 8

10 1001 1,30 0,130 4192 0,586 13,7 9,30 0,88


20 1001 1,00 0,101 4182 0,597 14,3 7,02 2,06
40 994,6 0,651 0,0658 4178 0,628 15,1 4,34 3,72
60 985,4 0,469 0,0477 4184 0,651 15,5 3,02 5,15
80 974,1 0,354 0,0364 4196 0,668 16,4 2,22 6,55
100 960,6 0,281 0,0294 4216 0,680 16,8 1,74 7,49
120 945,3 0,234 0,0247 4250 0,685 17,1 1,44 8,92
6
140 928,3 0,198 0,0214 4283 0,684 17,2 1,241 10,0
160 909,7 0,172 0,0189 4342 0,680 17,3 1,099 10,7
180 889,0 0,154 0,0173 4417 0,675 17,2 1,004 11,4
200 866,7 0,138 0,0160 4505 0,665 17,1 0,937 14,1
220 842,4 0,125 0,0149 4610 0,653 16,8 0,891 15,0
240 815,7 0,117 0,0143 4756 0,635 16,4 0,87 18,0
1
260 785,9 0,108 0,0137 4949 0,611 15,6 0,87 21,3
4
280 752,5 0,102 0,0135 5208 0,580 14,8 0,91 26,8
0
300 714,3 0,096 0,0135 5728 0,540 13,2 1,01
9

Fréon 12

-50 1547 0,480 x 0,0310x 10- 875,0 0,0675 5,01 x 10- 6,2 2,63 x 10-3
10-3 5 8

-40 1519 0,423 0,0279 884,7 0,0692 5,13 5,4


-30 1490 0,377 0,0253 895,6 0,0692 5,26 4,8
-20 1461 0,343 0,0235 907,3 0,0710 5,39 4,4
-10 1430 0,316 0,0221 920,3 0,0727 5,50 4,0
0 1397 0,299 0,0214 934,5 0,0727 5,57 3,8
10 1364 0,277 0,0203 949,6 0,0727 5,60 3,6
20 1330 0,263 0,0198 965,9 0,0727 5,60 3,5
30 1295 0,251 0,0194 983,5 0,0710 5,60 3,5
40 1257 0,240 0,0191 1002 0,0692 5,55 3,5
50 1216 0,229 0,0189 1022 0,0675 5,44 3,5

70
Annexe 1 (suite) : Propriétés de quelques liquides sous pression de saturation

T    CP  a 
Pr 1/Kelvin
°C Kg/m3 Kg/(m.s) m2/s J/(Kg. K) W/(m. K) m2/s

Chlorure de Méthyle (Ch3Cl)

-50 1053 0,337x10- 0,0320x10-5 1476 0,215 13,9x10-8 2,31


3

-40 1033 0,328 0,0318 1483 0,209 13,7 2,32


-30 1017 0,319 0,0314 1492 0,202 13,4 2,35
-20 999,4 0,309 0,0309 1504 0,196 13,0 2,38
-10 981,4 0,300 0,0306 1519 0,187 12,6 2,43
0 962,4 0,291 0,0302 1538 0,178 12,1 2,49
10 942,4 0,279 0,0297 1560 0,171 11,7 2,55
20 923,3 0,270 0,0292 1586 0,163 11,1 2,63
30 903,1 0,259 0,0287 1616 0,154 10,6 2,72
40 883,1 0,248 0,0281 1650 0,144 9,96 2,83
50 861,2 0,235 0,0274 1689 0,133 9,21 2,97

Ethylène glycol

0 1130 65x10-3 5,75x10-5 2294 0,242 9,34x10-8 615


20 1117 21,4 1,92 2382 0,249 9,39 204
40 1101 9,6 0,869 2474 0,256 9,39 93
60 1088 5,2 0,475 2562 0,260 9,31 51
80 1078 3,2 0,298 2650 0,261 9,21 32,4
100 1059 2,15 0,203 2742 0,263 9,08 22,4

Huile minérale de graissage, neuve (SAE50)

0 899 3,850 4,28x10-3 1796 0,147 9,11x10-8 47100


20 888 0,80 0,90 1880 0,145 8,72 10400
40 876 0,21 0,24 1964 0,144 8,33 2870
60 864 0,072 0,0839 2047 0,140 8,00 1050
80 852 0,032 0,0375 2131 0,138 7,69 490
100 840 0,0170 0,0202 2219 0,137 7,38 276
120 829 0,0102 0,0123 2307 0,135 7,10 175
140 817 0,0065 0,0080 2395 0,133 6,86 116
160 806 0,0045 0,0056 2483 0,132 6,63 84

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REFERENCES

1- André B. De VRIENDT, La transmission de la chaleur


2 - J.F. SACADURA, Initiation aux transferts thermiques
3 - F. KREITH, Transmission de la chaleur et Thermodynamique
4 - J. CRABOL, Transferts thermiques et applications
5 - W.H. Mc ADAM, Heat transmission
6 - Bernard EYGLUNENT, Manuel de thermique - théorie et pratique

7 - Editions ELSEVIER, Aide-mémoire du thermicien (édition 1997)

Plus les hommes seront éclairés,


plus ils seront libres

Voltaire

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