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K-) lie de N° 588 Novembre 2018 ie jC SMeSimIssions sural Allemagne en) B-17 = pe Youi etarent Tes as francais dela Grande Guerre ? Aime 1) TT 3 fetes SMa Ca SS 7,30€. PCAN MRROR ELC UON ACN cau acs CO acciUTe(-1a1 i416] ean Set a eT 8-0: ey’ EOL) Mee a Re oR a Taya Réalisation de Peintures et dessins sur commande Peintures & éditions d'art sur le theme de I'aviation, de I'z moto Prochaine exposition : Epoqu’Auto a Lyon les 9, 10 et 11 novembre 2018 Masia cr Por <= PaO neta Cotes mina ee prem Lr Lerten ey pcre eal other oe iy roe prseere 7r papery perry ee ETT IT ee et ee icon Correa at Ceram ar cna De ene sor rere eater arn approche dilicate pour ce Corsair FAU-7 de la !2éme flotile. ees rae oer et nae Et Te ere re opamrat res Poorer nero ery Eire reps Breer rer pee eee eee Cretan sere Cee rte Coan Per rea oe Ernest eT ay ule ae Bee ale RR Lom euttien Lrseteak heel cent aed tedtenticbedialat hind preter ent eS eee an. Parties peasaetiant nar — —_— Pot rey earniiray eer eed) rey ery ey pases pleienieerenny arti’ rarymennrernenemricn SE rT Pec ae = Oe CV top LTE Broad 5 Eayertennatent ty re etd Teckel ken mm ae inert aoe Le SN) est un TE dela Navy sur lequel Cc eaiookee aebeaeacd Poesy eee i Reproduction sur tole Focke Wuit 1900 - - PCa et meer LT ro rere Terese rrieplcehraaeMione MMU Saletan (10x50 em) = 5 8 de port fray te ep pn AL TT cea ee eer Lara eens sapere NMR ene ren Sama oes Se Sat aie Cen pean er ren ea LEC eS parser eee Sen nd cei pectoy. Sete foie Ser caer rtir de 2 reproductions coi ee ae} es ! (Envoi sous tube) - Reglement a ordre de : (Tél : 06 82 32 18 09 ou 05 56 51 06 13) Le “Mirage” Il en téte de la course & Mach 2. Composition de Damien Charrit. I ton Sty imestie sRUS sul ren. SY Cuchy crocx relsorar ses {PRE 108 Rene bre PEFC yee: Ru iste ‘ABONNEMENTS: ls O3446z43, Ena abo cam Gao OR Ree. a Me TANS RSONNEMENT; see MESON se ‘ies pao par avon’ nou contr “Scmapandahce Yana de Viton, Sve soem 45, ave Teclre iriver 38645 Shanty Geass ean ot van SAS asp seer Tout sur les as! | eoeessse finde la Premitre Guerre mondiale cloture toute une série d'articles signés David Mé chin, notamment ce mois-ci sur les as Vaste sujet que les experts du combat aérien! Emporté par son enthousiasme sur le sujet, au terme de sept années de recherches dans les dépots d'archives, David Méchin vous propose aller plus Join avec un site Internet entigrement consacré auxas frangas. Voici détaillées les biographies des 176 aset es appareils quis ont pilotés. Voila de quoi encore mieux comprendre comment moins de 3 % di de 50 % des victoires aériennes ofcielles du cor urgence, Retrouvez les as par David Méchin Je vous souhaite une bonne lecture, Lessa de Grade Guar www.as14-18.net ies pilotes de chasse remport@rent pas loin ‘Une somme & parcourir de toute sur www.asl4-18.net le Fano Ey Actualités ED Courrier BB Lives EE Abonnements FG ere 98 cbs ‘La France a la conquéte de Mach 2 En 1946, 'industie aéronautique frangaise ext la trie. Dic ans pls tard elle caracole en tate des pays occidentaux. ED) interior Au coeur de Allemagne sur B-17 Début 1945 es 6quipages de 8-17 artent le ventre noué lors des. onératons cone Allemagne Recit d'un pilote. Ey Petre Aen a Coup d’essai, coup de maitre 180} Le gratin des warbirds s'est donné rendez-vous pour une grande premiére. Lavan en 1918 lode 10 Les as de laviation frangaise pendant la Grande Guerre Is furent peu mais comptérent beaucoup pour la victoire dans les airs, Retour sur un mythe, Abu: tis rospace ATP Déja vu ‘Comment rater en beauté un vion ‘de ligne? Réponse par British Aerospace ‘lars les ames 1980. te97-198 ‘Aux origines du réarmement francais Fair vi ot bon darande--n aux industries trangais fin 1937 : vitesse et Précpitation ne font pas bon ménage. Maquettes Les derniéres boites & découvrir au coin du feu (pas trop prés...). Un C-53 vétéran de Méditerranée a repris lair aux Etats-Unis Le samedi 6 octobre denon, 'e Douglas C-53 “Skytrooper™ ‘maticule41-20095,vtéran «du Débarquerent,a pris son envol pour a premibre fis depuis plusieurs décennies Beach iy, dans Ohi, récompensant tuos années de travail par équipe e association Vintage Wings menée ar Américain Jason Capr. Au terme de ce vol le bimateur a reoint Franklin, en Pennsyivanie, oi sa restauration sara oursuvie pou le remetire dans Configuration authentque de la Dewieme ‘Guere monde lly toi ans, le président et fondateur de Vintage Wings inc, Jason Capra, ‘traversal "Ohio et tomba par hasard sur ce qui smblat tre un Douglas 5300 "Sytroope"abandonné sur un abrodrome en herbe & Booch Cty Invigué, i nota rimmatrcuation,entrept os rachrches at découirit que non seulement le imoteur était un vétéran es thédtres fopérations européen et smésiterranéen pendant toute la durée du confit, mais qu'il avalt également une histoire incroyable aprés-quere. 4 CConstuit in 1941 & Santa Monica en Calorie, e Doulas C-5300 “Skytrooper" ‘maticule41-20085 ft récoptionné par US Army Air Corps en janvier 1942, uis envoyé & Boling Field, Washington DC. fut alors empoyé pour dfricher ce quilt evenila route Nord de convoyage ces ‘avios amici vers laGrande-Bretagne, (ui passat pare Groeniand.Enjullet 1942, {fut ranefré& la dvsion Nor Atartique de FAr Transport Command et afecté au transport de trupes et de personnalités sur plsiurs thes oopératons. En novembre 1942, e 41-2009 se retrowa ans en Afrique du Nord et pit lus tard art la libration de i Sci 4e Male. Aprés-quae, le “Skfrooper” intra les fottes de Danish Airings et SAS, puis retoura aux Etats-Unis o ‘evint Buckeye On, avon dy gouverneur de Ohio James Rhodes en 1964, Enthousiasmé par ses découverte, Jason ‘Capa rassembla autour de lu quelques ‘amis tout aussi fanas, réa association Vintage Wings st lang une campagne de financement participa. En feier 2017, la campagne Save Beach City Baby ayant 6 couronnée de sucots favion devin a ropité de Vintage Wings et es travaux de rise on état débutrent: démontage de intrieu de a cabie,restauration complete de instrumentation du poste de page, des radios et des panneaux de commande, fection etentlage des (ouvernes, replacement des fasceaux ectques par des neu, inspection en profondour des motous etrempiacoment des pidces usées, replacement des pneus et ds hubots, reise & nuts estes, etc. Apres avoir ravallé en ‘moyenne deuxours par semaine depuis ‘éuier 2017, dans tous les types de conditions météorlogiques, en extreu, avec ade dela branche locale de Experimental Aircraft Association EAN), Jason Capra et son équipe ont pu convoyer en val sans probléme e C3, 25 ans apres son deer atterissage,jusqu’a aéroportrélonal de Frankin-Verango, dans ouest de fa Pennsyhanie Iy sera abité dans un hangar cimatisé permettant {equiped Vintage Wings de poursuire la restauration en partenariat vec la section locale de TEA. Le Douglas C3 “Skytrooper” rmatricule 41-20095 le 6 octobre dernier, lors de son vol de ‘convoyage vers Franklin- ‘Venango Regional Airport, en Pennsylvani ait Un Mauboussin “Corsaire” de 1938 vole a nouveau en Champagne Le 1 aot damier, sur adroprt de Troyes Barbery,e Mauboussin 125 “Corsair” n° 177 a reprises ar apis plisieus ames une restauraton mee par Tasocaon Mauboussin Haase GocenInegare pte apaetaal Ato Colton erestauration est due & Dominique “Dou” Colombe. survolant Leite du ol cess Francis Hendy. tes viable ‘Ge Mauboussin 125 “Corsair” aurat été consult vers 1936, les Sparen ‘ocuments drgines ayant dsparu pendant la Dewséme Guere ae ‘mond, et uri aileurs pati au confit puisque des cocardes franaises accompagnées de bandes de debarquement cont 6 décowvertes lors des travaux de restaration I futensute ‘bis par plusieurs aro-cubs success sur Taéodrome de omiy-sur-Seine oi été acquit par association Mauboussin ‘Aéro Collection en 2006. état équpé auparavante'un mateur Mini 40 de 75 ch ce qui en avait fat un M25) avant de recevoir ‘i moterisatio actuelle un moteur grit 4Jo de 75 cen 1953. Le M.125 “Corsair FPCES a rep l rx de la melee ‘estawation lors du rassemiblement RSA 2018 qu ses enw au but du mis aot &Brenne-o-Chteau, ‘De 1932 1948, Piere Mauboussin congutpsiurs avon, dont lalignée des "Corsa, avon expérimentalM.A0 “Hemiptre’, les mnopaces centanement M200, M.201 et M.202 (ous emeures a eat de prototypes) ele bimoteu M300 constut ‘deux exemplars. Sus les “Corsair” rent produits en petite sii, dings en ¥.120 8 mateur Samson QA, M.121P& Pojoy “Cataract” R, M.122 &Saimson GAes, M.123 &Salmson 8A, 'NL129 a moteur Nini 4D0,M.124 & moteur Aster 48, ML125 & ‘moteur Regnier 40, M.126 & moteur Salmson 5Ap, M127 & moteur Régie 4E0 et M.128 & moteur Mathis GAG. {¥assocition Mautoussn Aro Colectonposside par alles ceux planaus Caso, un C301 de 1947 stun 6.25 idertique& cau qu'on peut vir ttn df La Grande Vacouile, arvés en 2009 (Robert Castel ot Pierre Mauboussin fren asociés Dsieurs années, pari de 1842, au sen de a société Castel- “Mauboussin. association dot bent commencer fa retauraton dun Mauboussin 123 & moteur en tole, A suie donc. En bref Darryl Greenamyer Le lbgencaie plte américain Day Greenamyer est cécéds le = octcbre demir ge do 82 ans, Apres avoir quite la Réserve de US Ar Fore i aalté embauce! chez ‘Locktee, oi état deveru poe cecal au SA-71 conga pars fameux “Stank Werks” Pendant qu travel ‘chez Locked i renconta de nombreux ngérieur qu Feideraient plus tard apporter des modifications a ses futur avons de cous. rempora sa rei victoire ‘aux commandes dun FBF-2 “Beacat” uta-modiié baptsé ‘Conquest dans la classe Unlimited aux Reno Ar Races en 1965, premire de norbreusesvicoies I demeure le tise concurent plus tiré de histoire des Reno ‘Air Races. Le 16 aot 1969, avec ce méme avion, Daryl Grebramyer bette ecard de vitesse sur 3 km dela asso Cel du groupe 1 dei Fédération aéronauiqueinkernationale (FAN, avec une vitesse de 77,38 kh. Le 24 octobre 1977, ‘aux commandes du Red Baron, un F-104 “Starighter” _assomblé et modifié par ses soins & partir léments de beaucoup autres F-104 sur une période de 13 ans, i Ww LA COURSE A MACH 2 des gouvernes au-dela des forces na- turelles dupilote; un recul ducentre de pression sur la voilure générant ‘une tendance a piquer et conduisant 8 prévoir une conception nouvelle pour la structure de la voiture... La France se lance dans la course En France, dds la fin des années 1930, des précurseurs se sontintéres- sés la propulsion réaction avec, notamment, le trés novateur et ambi- tieux projet @avion a statoréacteur de René Leduc, déjt.en construction chez Breguet au moment dela décla- ration de guerre. ‘Aupprintemps 1943, un jeune in- ag¢nieur du Groupement technique de Cannes de la SNCASO, Lucien Servanty, se lance dans lavant- jet d'un monoréacteur, sans savoir {de quel propulseur il pourra dispo- ser... Apres l'invasion de la zone libre la pression de Foccupant surle site de Cannes le conduit’ se cacher Paris, obi poursuit caleuls et des- sins du futur $O.6000, A Vautomne 1944, ledossier technique ui semble assez étoffé pour pouvoir étre pré senté au Service technique, puis Charles Tillon, ministre de I’Air, Jequel, pleind’enthousiasme et avec tune certaine inconscience, décide Te 15 décembre 1944 de comman- ddr pas moins de six prototypes du 50.6000, dont cing pour les essais en vol. C'est Vacte fondateur de ‘aviation frangaise moderne. LaSNCASO rencontre de mul- tiples difficultés avec le S0.6000 “Triton”. La décision a été prise de motoriser les deux premiers appa- reils avec des Junkers “Sumo” 004 de récupération fournissant 2u ‘mieux 900 kg de poussée, le suivant avec un Rolls-Royce “Derwent” (1600 kgp) et les deux derniers avec es Ralls-Royee “Nene”, La mise au point au sol du 01 est longue et dif- ficile, le néacteur et ses accessoires se montrantparticuliérement cieux. La perspective d'un premier volne cessant de reculer, le ministre slimpatiente car il a besoin de cet événement pour sa propagande, et le premier Salon international de Vaéronautique Waprés-guerre, prévu fin 1946, approche. Bien que réticent ~tenter un vol est encore pour lui prématuré-,le président de IaSNCASO donne enfinson accord (1) Combinsison de vibrations pouvant Induire des deformations simultances en {orion et en flexion, aboutssant des ruplres ¢'lément de structore,voire tole bla desintégration de avon [eftion 18 un des Gloster “Meteor” des premiers records de vitesse pour avions a réaction. survole le parcours balisé de la base officielle de performances 2 Valtitude réglementaire des tentatives. La silhouette ‘tres épurée du premier Lockheed P-80 “Shooting Star” ( pour “Pursuit", ancienne denomination des chasseurs américains) qui détint un temps le record du monde mals fut vite détréné. pour le premier décollage. Ila lieu le 11 novembre et le pilote, Daniel Rastel,avoueraquiila vécuce jour Pun des moments les plus pénibles dde sa carrie: 10 minutes de vol, & 300 km/h, par un temps médiocre,& Faffat du moindre signe suspect du. réacteur. Les cing mois et demi de ‘travaux nécessaires avant le second ‘vol soulignent linconséquence des cexigences du ministre. Maisle sym- bole est précieux: le premier avion réaction frangais a vole. L’Arsenal de V’aéronautique, laboratoire dont la vocation est douvrir les domaines nouveaux au profitde 'industrie,selance aussi ala Libération dansla course de 'avion réaction, Le projet est confi a'ingé- ‘icur Jean Galtier, responsable de la brillante famille deschasseurslégers VG.30 davant-guerre. Sans aucune ‘expérience du monde inédit de la ré- action, il double la mise en adoptant une aile en fléche, dont een France ne conn encore lecompor- tement. Le VG.10 fait Padmiration des foules au Salon au Grand Palais a aurtomne 1946, mais faut encore deuxansde travanxavant que, sousla ‘poussée des 850 kgp d'un anémique réacteur “Jumo”, Modeste Vonner puiss li faire etfectuerson premier volle 23 juin 1948, yauraseulement six autres vols avant son abandon, Ala lumiére des difficultés ren- ccontrées dans la fabrication puis la ‘mise au point des premiers jetsnatio- ‘aux, constatant la carence en équi- ements spécifiques et la précarité des quelques réacteurs disponibles, les professionnels francais, civils et militaires, commencent a mesurer ampleur de la tiche qui les attend, Mais cette prise de conscience est Modeste maquette volante du bombardier 50.4000, vite abandonné car trop lourd, le SO.M2 (M pour maquette) fut le premier avion frangais a dépasser 11000 km/h en vol horizontal, issue d'un leéger piqué. 2 LA COURSE A MACH 2 En 1946, le ministére de Air signe avec le D* Oestrich un contrat lui permettant de travailler en France pour développer un nouveau réacteur de 2000 kgp. Un premier prototype tourne au bane deux ans plus tard (26 mars 1948), fournis- sant une poussée de seulement 1700 kg, mais i est relayé en avril par un second exemplaire dévelop- pant 2200 kg de poussée. Marcel Dassault entre en scéne Annoneé comme un dérivé du 80.6000, avec lequel il n'a comme point commun que son atterrisseur principal particuliérement com- pliqué, le $O.6020 “Espadon” est présenté par ia propagande minists- rielle comme Péquivalent futur des meilleurs chasscurs anglo-saxons. En octobre 1946, on annonce la commande de 230 exemplaires, puis de 350, produits & la cadence de 20 avions par mois! Hélas, les ennuis commencent ds Ia mise au point au sol et le premier vol, prévu contractuellement pour le 31 mars 1948, se déroule seulement ¢12 novembre, juste deuxansaprés 1 6000, toujours assuré par Daniel Rastel, La déception est immense. Siles qualités de vol sont globale- ‘ment satisfaisantes, le prototype se révéle sous-motorisé en dépit des 2270 kgde poussée du “Nene” et ce sans armement ni pressurisation de cabine, loin de la masse maximale calculée plus de 8,3 t. Le décollage esttrop long, Vaccélération et le taux de montée trop faibles. Trop lourd, st un avion raté! II fera pourtant une longue carritre de banc dessa, Constantin "Kostia” Rozanoff, pilote dressais de Dassault, devant le prototype du “Mystre” IVA. Le chiffre 87 indique fe nombre de passages ‘du mur du son. La France était entrée dans Ire supersonique fin 1952. développement de sa famille dravions de combat, le MD.452 “Mystére” I ne fit qu'une tres courte carriére sous les cocardes de Varmée de IAir. ‘comme les deux autres prototypes devenus $O.6025 et 26 par l'adap- tationd'un moteur-fusée. Cestavec son appoint que, le 15 décembre 1953, Charles Goujon devient le pre- ‘ier en Europe a franchir Mach 1 ‘en vol horizontal Son 6020 étant trop lourd, la SNCASO en propose tine version allégée, le 6021. Une gageure :fante de dewoirredessiner complétement lastructure, il faut gagner au moins {6004700 ka sansen changer Tenve~ lope globale. Un défi qui prendra un temps que Marcel Dassault évalue parfaitement. Tl y voit une “fenétre de tit” & ne pas laisser ppasser et il doit faire voler avant le nouvel “Espadon” le chasseur au- ‘quel il réféchit depuis longtemps. Il sait par ailleurs que, réalistes, les militares ne cherchent pas une machine révolutionnaire mais un monomoteur simple et raisonnable pouvant suceéder rapidement aux “Vampize” de premitre génération. Laffaire est menée tambours bat- tants. A Pautomne 1947, Dassault remet un dossier d'avant-projet 2 Pétat-major. Son objet est un ‘monoplace trés classique : fuse- lage cylindrique avec une entrée air frontale et une veine air (presque) rectligne; aile droite en fleche ts modérée pour avoir une faible vitesse d'atterrissage sans hypersustentateurs compliqués, cel surbaissée pour raccourcir les jambes de train; structure opti- misée pour que le rapport masse/ poussée soit optimal compte tenu ddes 2270 kg de poussée du “Nene”. ‘Séduisant, le projet fit objet d'un marché d'études en décembre puis une commande pour trois pro- ‘totypes en juin 1948. A cette date, le MD.450.01 est déja en chantier depuis trois mois! Constantin “Kostia” Rozanoffluifaiteffectuer son premier vol le 27 février 1949, Teton 22 19 mois avant le $O.6021 (3 sep- tembre 1949)! Pire encore pour son concurrent : IOuragan” 02 commence ses essais le 20 juillet, dans une définition pratiquement opérationnelle, quipé de sacabine pressurisée et de son armement. ‘Commandé en série pour Tarmée de’Air,*Ouragan” este premier avion de combat moderne frangais exporté en Inde et en Israél Ouvrons une parenthése pour signaler que le 9 mai 1950 les 1000 km/h sont réussis en France par Daniel Rastel, au terme d’un léger pigué, aux commandes du SO.M2, la maguette expérimentale motorisée du bombardier SO.4000. Performance toute symbolique, néanmoins quimarque Iétat de Fart. Un chasseur opérationnel Mach 1 De toute évidence, I"“Ouragan”, en dépit de ses qualité, nest qu'un avion intérimaire, Ses performances, sont modestes 930 km/h de vitesse maximale; plus de 8 minutes pour ‘monter 4 9000 m-et sa production, dabord envisagée & 750 avions, est ensuite limitée & 350 exemplaires alors que, & cette époque, Fobjectit souhaité pour Yarmée de FAir est voisin de 1000 avions de combat. Ladoption d'une voilure en fleche apparaissant comme la seule soli tion pour un accroissement signi- ficatif des performances, Dassault propose & la Direction technique et industrielle (DTI) une solution pr dente: concevoir une nouvelle voi- lure en féche pouvant adapter sur un fuselage d™“Ouragan” en conser- vant empennages et motorisation. Le marché est signé en février 1950. Dassault se lance dans la construc- tion du MD.4S2 “Mystére”, proto- type expérimental destiné & abor- der la zone transsonique. “Kostia” Rozanofi débute le 23 février 1951 des essais dont le déroulement est particuliérement satistaisant et tres instruct concernantles commandes devol,lepremierenseignement étant lanécessité installer desservocom- andes. Le 15 mai (26* vol), Mach 0,7 (1040 km/h) est maintenu en palier & 2000 m, Config au Centre dessais en vol oy a Pautomne, may: ie Nyse! WOXeLeiaea enthousiasme Diels lespltesctno- )a Se tamment lege Se néral Boyd tle | colonel Yeager, membres d'une mission d’évalua- tion américaine. 19 “Mystere” IL de présérie, bénéficiant de la puissance accrue dun RR “Tay” ou d'un “Atar” 101D, permettent la mise au point de divers équipements et armements, mais d'un exemplaire 2 autre, de multiples anomalies arodynamiques se révelent dans la zone transsonique. Néanmoins, le 28octobre 1952, le pilote américain Marion Davis fait du n° 03 le pre- "ier avion supersonique frangais en Inipermettant de franchirle mur du son au-dessus de Melun-Villaroche. Désavril 1951 unmarchéde séricest passé bien que la mise au point soit \. loin d'étre terminge. I porte sur 150 exemplaires équipésdun"Atar".Les ennuis rencontrés avec la présérie se poursuiventlorsque le “Mystere” IIC estlivréal'arméede Ait. Lappareil ne fait @ailleurs qu'une courte car- ritre en unités ear son successeur, le “Mystere” IV, vole dds septembre 1952, 30mois avantla mise en service ddu premier “Mystere” II. Il ne faut passe voilerla face :le “Mystére” II est un échee, mais riche en ensei- gnements. Echec aussi pour deux des trois prototypes de Ta Marine : le 10avril RIM 1250. te NC.1080 FINN EME stécrase 2 Tissue dune vrille intem- pick: pestive sans que son pilot, Pierre Gallay, he puisse s'éjecter puis, le 25 mai, le 'VG.90.01, gui a dépassé Mach 0,84 quelques jours au- paravant (record & avion francais), percute le sol son tour, tant son pilote, Pierre Dectoo.Tristesé- rie :le21 f€vrier 1952, ucoursd'un convoyage entre Melun et Istres, le ‘VG.90.02explose en vol, ne laissant aucune chance de survie & Claude Dellys. Le fluttera frappé. A Istre le 25 juillet, un autre drame est ité de peu au largage, le Ledue (010 est abimé en heurtant son por teur, lui aussi sérieusement atteint, mais Fexpérience des deux pilotes (Yvan Littolf pour le Leduc) per- met de sauver les deux machines et leurs équipages. ‘Au milieu des années 1950, le passage du mur du son était une prouesse comme le rappelle la couverture du livre Double bang, ma vie de pilote d'essais, signé du colonel Rozanoff. Marcel Dassault suivait de tres pris la mise au point de ses prototypes Nestict venu assister ‘3 Melun- Villaroche aux premiers essais, du MD454 “Mystere” IV. LA COURSE A MACH 2 Le “Mystére” II en est encore sa mise au point quand, au début de 1950, Dassault propose a la DTT en réaliser une version améliorée dotée d'une voilure amincie pré- sentant une fléche de 38°. Selon la méthode habituell, il s'agit de marier un fuselage de “Mystere” IL avec cette nouvelle voilure, afin LA COURSE A MACH 2 1957. ILy a déja trois mois que la DTTafficialisé la commande de 10 “Mirage” IITA de présérie, confir- ‘mant ainsi implicitement le choix ddu futur intercepteurde l'armée de VAir. Décision qui ne manque pas ouvrir une polémique de la part des industriels nationalisés, par- ticulitrement la SNCASE qui dé- fend son projet de “Durandal” IV, répondant aux nouveauxcritéres de Vintercepteur polyvalent. Il sagit, ‘comme pour Dassault, de concevoir ‘un nouveau fuselage, appliquant la loi des aires, afin actualiser un prototype non exempt de critique de la part des expérimentateurs nilitaires de Mont-de-Marsan. On comprend Firritation et ledépit des concurrents de Dassault, mais ce chef d'entreprise audacieux était le seul ayant la liberté, Vexpérience et Jesmoyens financiers pour tenter de sortir Parmée de Air de Pimpasse ‘ouverte par le changement brutal deson programme dintercepteur. Les résultats exceptionnels du IIIA 01 Dans son domaine, la Snecma touche enfin les dividendes de 10 années d'efforts tenaces déployés pour amener I"Atar” a de hauts niveaux de maturité et de perfor- ‘mances. Ainsi, au nombre des amé- liorations que Dassault apporte au “Mirage” IITA de présérie par rap- port au prototype, la plus impor tante réside dans Vinstallation d'un “Atar” 9B de 6t de poussée avec postcombustion contre 45 t pour le 101G duOl. Avecune telle augmen- tation de la puissance installé, nul doute que lebut de Mach 2 vest plus trésloin! Unrble précis dansle pro- ‘gramme de mise au point est att bbué a chacun des 10 “Mirage” IIIA Devant le “Mirage” A 01 du premier Mach 2, Roland Glavany, Fun des plus prestigieux pilotes d'essais le francais. Wfut un temps fin t ipatience estinter- oisatteindre Gite, La progression Mach 2 était tun exploit comme le souligne la du magazine Pilote de février 1964. et,naturellement, cestau chef pilote ‘de Dassault, Roland Glavany, quest confié le IILA 01 pour Youverture ‘du domaine de vol, Pévaluation des performances et des qualités de vol. Des le début des essais du IITA 01, 12 mai_ 1958, les résultats appa: & raissent exception- nels ct pourraicnt inciter & une impru- dente témérité mais, dans pareil domaine, se fait pas & pas pour tenter de débusquer tous les phénomenes imprévus que peut recéler chaque exten- siondes performances. Principal danger : le flutter. Au fur et & ‘mesure de Pagrément des services officels, la progression s'accélére, Mach 1,5 puis Mach 1,8, toujours Tait avec le réacteur seul. En octobre, Glavany convoie en 28 minutes le TTA 01 & Istres od il retrouve son camarade André Turcat qui, aux commandes du “Griffon” II, court Iui aussi aprés Mach 2. Le 24 octobre, Roland Glavany est le premier qui arrive au but, Mach 2 en vol horizontal sur réacte seuls, deux jours avant Tureat qui, sous Iénorme poussée de son sta toréacteur, raise la méme perfor- ‘mance en montée. Premiers tous deux en Europe, un mois avant le Britannique Roland Beamont & bord de English Electric P1. Huit js plus tard, le TILA 03 permet & Gérard Muselide battre un record du monde, moins spectaculaire mais res significatifdes qualités du pilote et de sa monture, celui dela vitesse sur circuit fermé de 100 km, avec 1171 km/h. Ainsi,en une douzaine d'années, par un extraordinaire travail en équipe, associant moyens d'études publics et industrie privée, le com- unauté aéronautique frangaise est gy parvenenonseule ‘ment & combler son retard mais aussi & construire un util puissant lui permettant de se confronter armes Eales ses plusre~ doutables concur- rents. Ironie du sort, du fait des performances des missilesairairen vitesse, distance @attaque et agi- lit il mest plus nécessaire de les tirer & Mach 2! Pecks Remercioments la socité Dassautt Aviation et ses équipes photos. rae ace ce es ‘nande Gamma 08 43 40 47 38 (ron set 193, rue de Bercy contact@euro-maquette.cu 75012 PARIS. Facebook.com Sennen eC cen oc) SP a Coe ga) Une équipe a votre service Ue onc Peers et TO ee el) GUS aelef testes) Le magasin Euro-Maquette se situe & Paris Gare de Lyon dans la Galerie Marchande ‘Gamma, dont acces direct se fait depuis > apie marcharde Gara te avon + par ape de Bay > sue sorte "Cene Gana” dans chat "yards hes SNCF sale Oo (a sre se owe te esquonest ace aut aes) Sue paste 0 ess eared Bary pou ae one > Iascencaprtig dee deere gles machine Gar (ere hice parle 157 ron Bey cupric al, Oa da Rap ae ene" Sten gue Sereronave orn Lieutenant Robert G. Bensing Au coeur de I’Allemagne sur B-17 Premiere partie. Robert Bensing fut pilote de B-17 dans la 8th Air Force en Angleterre et effectua 35 missions entre novembre 1944 et avril 1945. Il raconte dans un journal celles menées au coeur de "Allemagne a partir de février 1945, Méme a cette période, partir en mission sur le Ile Reich demeurait risqué... Par Grégory Pons G. Bensing, venu des Etats-Unis, fut affecté Lund 19 rier 1948 en 1944 au 385th Bomb _Briefing tardif (0800) pour Group du S48th Bomb Squadron une mission sur la gare de triage quipé de B-17 “Flying Fortress”. de Rheine. C’était la premiére fois partirdela base que nous avons deGreat Ashfield, 0 patienter en ileffectua sa pre- plein soleil assis mitre mission de au pied de Fappa- combat le 16 no- reil aprés avoir vembre 1944 A effectué tous comme copilote ‘ Y les préparatits. avec Péquipage P?) D'habitude, ily a du It Hamilton, 5 de la pluie ou du Pour la mission * brouillard til fait suivante, il occu- froid. Décollage pait le poste de : 41150 et nous commandant de avons pris notre bord et vola avec place enn? 3dans son propre équi- Ta partie basse de page aveclequelil ows ewes la formation de avail terminé son entrainement aux téte, dans la section “Clambake”. Erats-Unis (lire encadré page 32). _Ceite section est composée d'appa partirdumoisde février 1945, _reils du 93 Wing et nous ne volons Je It Bensing commenca a prendre _pasavecle 4 Wing comme & notre desnotes. A plusieurs reprises, ilpi-habitude. Nous transportons la peine Sgé de 20 ans, dementAtraverslacouche nuageuse A Je lieutenant Robert (lire les encadrés page 33 et 34). Jota un B-17 PFF (claireur) équipé plus forte charge de bombes que un radar H2X ala place dela tou- nous avons jamais transportée relle ventrale, destiné & guider les 7000 livres (3175 ke) au lieu de formationset effectuer un bombar- ta charge habituelle de 5 ou 6 00> ion 30 Ces B-17 du 385th BG “une épaisse couche nuageuse, es appareils . oe (2270 042720 kg). Le plein de car- cible (I) ainsi qu'une Flak faible et toujoursexploséa phusicurscentaines burant ade étre réduit a 830001. _imprécise au cours de la phase de de métres de nous. Le retour sest Nous avons eu une couverture bombardement. Une bombe ne sest _ effectué sans encomire et nous nous nuageuse de 10/10 au-dessus de la pasdécrochéeenraisond'undysfone- sommesposésa {7h 10, pourun temps tionnement et nous avons diirentrer de vol total de 5h 20min, Nous avons : avec. Les batteriesantiaériennesnous —_volésurPappareil matricule 43-39056, (1) La présence denuagescisitevalués ont pris dans leur ligne de mire avant Mon €quipage habituel a volé er igpenomel nang ura <=helle Je Larage et nous ont suivisjusqu’a. avec moi aljound hu, & Pexcepton ‘9/10, moitié, 1010, couverture totale. notre demi-tour, mais leurs obus ont du navigateur, le It Garrity, qui était Pe aed a ret eee Léquipage du B-17 Seed Voici iste des membres équipage avec lesquels Piers Je RRobert Bening a refointrangletere Cr cucs ~ Robert 6. Bensing pot); ~Fred Kraft copilte); —W.Sulvan(navigateur =. Mangan (mécanicien de bord - mitralleur de tourelle supérieure); ~ J. Kolasinsky(opératour radio); ~ R.Ward (miraleur de tourele ventral); —W.Poorbaugh (mitaileur de queue): 4. Albright (mitraileur de sabord) —W Richards (mitalleur de sabord), (On peut s'étonner de absence c'opérateur bombard, ‘mais les hommes occupant ce poste fisiet objet fun entrainment bien particle, vers laf de année 1944, i état frequent qu’ soietatfectés ‘aux équipages sur le thédtre d'opéations, Lenalye des missions de équipage du Bensing nous monte {que plusieurs hommes étaient souvent rempacés par cf autres membres du personnel navigant au sein de la méme unit. La compositon d'un équipage nat as immuable afin de bénéficer cn eficactéoptimale Laiste des missions efectuée par un navigant ne permet as de présumer des missions effectuSs par les autres ‘membres cuméme équipage. Comme nous le montrent les noes prises par et Bensing, i arrive que certains hommes aient de 'avance ou du etard en nombre de mission les uns par rapport aux autres. Teton 32 << Quelques petits trous dans les ailes; un peu plus a gauche ¢a aurait été une autre histoire>> troisitme groupe de toute la vague dassaut surla ible. Décollage & 07h0S, regroupe- ‘ment en formation sans incident et, via Bruxelles, passage & travers les couloirs de Flak au nord de Francfort avant de redescendre vers le point initial que nous avons atten 1105 avec IS minutesde retard. Nous avons rencontré une couverture miageuse de 5/10 au cours de la phase de lar 8-176 matricule 43-3056 du 385th BG, 548th 8S, en Angleterre, ‘age avec un bon paquet de Flak. A en février 1945. Le It Bensing effectua 10 missions & son bord. peu prés 3 minutes avant le largage, les canons se sont déchainés en étant parfaitement réglés & notre altitude. ‘Tout le monde aeffectué un bon lar- ‘age et nous avons di bien couvrir la avecTéquipagedult Hamilton,lequel _-Mereredi21 février 1945 ible. Nos bombes sont censées etre avolé avec nous pour sa34° mission. _Briefing 2 0415 pour une mis- tombées it oi elles le devaient. Nous Lesergeant Gibson a plusquedeux sion sur Big B [Berlin maisil Sagis- avons effectué un virae serré mais a sions ieffectuer & compter d'au- _saitde 'objectif primaire et Fobjectf| Flak sest resserrée dangereusement jourdhui. D'aprés les images radar, sccondaire a ét finalement choisi autourdenous. Parchance, Crimmins Jes résultats dela mission sont excel- avant le dévollage. Il sapissait de la fu autre pilote de B-17), a trouvé le Jents, Le tParker vient de terminer gare de triage de Nuremberg, Notre chemin etnousiui avons coll autrain son tour dopérations et nous avons groupe conduisait toute Tescadre eee Cera icce Le radar H2X eras Le radar embarqué sur les bombardlers lourds fut mis au point par les Britanniques sous la dénomination H2S, IMfut avant tout utlisé comme insrument de navigation et de guidage pour effectuer leurs bombardements de nut. Les Américains le développérent sous la dénomination H2X en utlisant une longueur donde plus courte afin «obtenir des images plus précises dela surface du sol AYrorigine, il s‘agissalt du radar AN/APS-15 (radar de suiv terrain) qui devint parla suite AWAPO-13 (Cadar observation) permettant¢'obtenir une image du terrain masque par les nuages. Ce dispositif équipa notamment les B-29 opérant sur le Japon. Ce dispositf était composé d'un radome protégeant Vantenne parabolique et d'une console électronique 2 bord de 'appareil devant laquelle était installé un opérateurspécialement formé sur ce type d’équipement. Les premiers radars H2X ariverent en Angleterte 2'automne 1943. La premiére utilisation du radar HX en Europe eut lieu aux alentours de fn évrer-début mars 1944, Au sein de la 15th A Force en Italie, ce furent les B-24 qui utlisérent lorsque les Américains reprrentes missions de bombardement sur ls raffineries de Ploesti en Roumanie Avec lerecul, le radar H2X s'est révélé comme un quipement essentiel pour les Américains dans la weed conquéte du ciel européen. 33 bien S minutes et nous sommessortis avec quelques dégats mineurs: juste ‘quelques petits trous dans esailes—70 ‘0435 m plus gauche et ca aurait &é robablement une tout autre histoire. Nous avons bombardé depuis 15000 pieds /4570 mjetnoussommes descendus & 5000 pieds (1525 m] apres avoir passé Strasbourg. Le {raj retour nous a paru tres long et, une fois dans le secteur de Stuttgart, ‘on nous a avertis de la présence de chasseurs ennemis, mais etait une faussealerte. La formation était excel Jente aujourd'hui, lameilleure que} jamais vue. Tout le monde sst mis fen quatre, probablement parce que le colonel était la pour conduire la formation. Méme équipage que la dernitre fois. Le It Garrity (naviga- teut) a terminé son tour dopérations aujourd'huiavecnous. Nous avons été Jepremier appareilarompre la forma tion et nous poser. Nous avons tout lie afin douvrr rapide- Theatsbouciledestchde Gary, que son équipage avait misdecdtéen altendant notre retour. Atterrissage 2 14h35—temps de vol 07h 45min, ‘Nous avons volé sur l'appareil 4339056, le dernier arrivéausein de Yescadron. II nous a donné entire Vinsigne de ta ‘ath Air Force fen charge de la ‘campagne de bombardement stratégique depuis la Grande- Bretagne. satisfaction, I est équipé d'un nou- ‘veau systéme de chauffage et dans le cockpit nous n‘avons pas foreément besoin de porter des gants, méme ‘quand la température extérieure est dde-55 °C. Les autres compartiments avant de Tappareil regoivent assez de chaleur pour le rendre suffi- samment confortable. Jeudi 2 février 1945, Nous avons eu un ‘nouveau briefing pour ma mission n° 20, La cible était Zwickau, mais dcausede lamétéo nous avons bombardé la ‘gare de triage de Neustadt ‘cdté de Nuremberg, Nous avons volé au sein du 93° Wing @) of nous nous sommes reirouvés en téte de la troisiéme formation, avec notre habituel appareil 056, dans la section haute de la forma- tion, Décollage & 07h 15 et atteris- nies bombard ores Iaith Air Forse eulent organises dla maniere suivante au seit dela Sin Aie Fores: Divison, Wing, Group, ‘Squadron que on peu uadue par “isin, estae, groupe puis scaron. sage 09820 plus tard & 16h35, Cest ‘un des plus longs vols que jai jamais. effectués. On sest posé avec juste 150 gallons (5701) essence dans les réservoirs. Le plan de vol était ‘nds inhabituel en comparaison des hhabitudes de la 8th Air Force car Ie bombardement devait Seffectuer & une alti- tude de 12000 pieds (660m). Nous avons survolé la Belgi- tude, puis nous avons grimpé ’& 20000 pieds 16100 m) pour passer audessus des nuages od ‘nousavons eu un peu de Flak pew précise, avant 'entamer notre phase debombardementetstabliser notre altitude. On voyait parfaitement les Alpes suisses au sud lorsque nous ‘avons franchi la ligne de front, mais juste aprés nous sommes rentrés dans une zone de mauvais temps et Ia formation sest un peu éparpil- Iée en raison de la faible visibilité Plusieurs appareils se sont égarés ‘méme en stfforgant de garder une Les B-17 “Pathfinder” (PFF) ‘Les premiers B-17 équipés du radar |H2X furent regroupés au sein du ‘S2nd8onb Gap db A Force. Cette unité regroupait les appareils équipés de ce fameux radar ‘et devint 'unité principale de la Bth Ar Force ol les équipages: “Salers oe torr ance aires tats obonnares lourds vers leurs objectifs. Petit petit, chaque Bomb Group disposa de ses propres appareils éclaireurs. Les tout premiers appareils équipés ‘du radar H2X disposalent d'un radéme aménagé sous le nez, derriére ta tourelle de menton du B-176 ou ala place de cette tourelle ‘etirée pour l'occasion. Titer ea oa fat verti nr os Notre cible était Forcheim. Notre vol nousa conduits au-dessus dunord des ays-Bas,puisau sud de Kassel avant la cible. En raison de la couverture ruageuse sur Est de Allemagne, on ‘nous ne sommes pas des- o cendus en dessous proche de Vobjectif, il a Ge did ide changer de cible et Wattaquer ‘un objectif opportunité ‘quise trouvat étre ‘Ansbach, dans le sec- teur de Nuremberg. Le bombarde- ‘ment sest fait en visuel avec dexcel- Jentsrésultats. Aumomentdulargnge, nous étions 14000 pieds 4270 m)et ‘nous avons pu observer parfaitement les résultats des autres formations autour de nous: phénoméne plutot rare en hiver. "Nous avons eu un peu de Flak at. passage de laligne de front, maisnous ‘nous sommes écartés et notre appa- reilna subi aucun dégat. Pa cffectué signe du ‘548th Bomb Squadron du 385 Bomb Group. ‘ma 2 mission et nous avons volé sur ‘notre apparel habitue, a la position que nous occupons habituellement [Nous avons été Favant-dernitre for: ‘mationde toute a division & nous pré- senterau-dessus de la cibe, ‘Au retour, alors que nous survo- fons la France, nous avons constaté qv‘on perdait un peu de carburant, ‘mais cela navait rien a voir avec la vwille:nousavons éduitlestours pour Péconomiser. La météo a ét6 notre principal probléme, que ce soit aumo- ‘ment de Tatterrissage ob lorsque nous avons rompu la formation au milieu ‘dela Manche. Chacun s'est débrouillé ‘comme ila pu pour trouver le terain, ‘Alorsquiondevaitsetrouver environ 8km,ilnousafalluprés de 20minutes ppourle trouver. Méme avec es phares atterrissage eten tirant des fusées éclairantes, tat extrémement dif- ficle Gapercevoir les autres appareils surgissant ila derniére seconde. On a fini par se retrouver au-dessus de ‘nos baraquements&environ 35-70m, ‘On en a conelu quion état sufisam- ‘ment proche du terrain pour réussir se poser. Durée totale dela mission Sheures. Le sgt Skippers voait avec nous en tant quopérateur bombar- dcr et Dacey en tant que mitralleur > 35 Nation Esa eee aa de queue. Le flying officer Phillips a effectué sa deuxitme mission avec ‘nous en tant que navigateur. Samedi 24 février 1945 Lever ce matin pour une nouvelle mission. Cette fos, cétat Bréme en Allemagne. Lobjectf en visuel était ‘un pont ferroviaire, et Fobjectif se condaire, au radar H2X, la gare de triage, en pleine agglomération. Ce fut une mission rlativement courte cet nous avons décollé & 09h 10 avec un retard de 2 heures. 30 secondes avante largage, nous avons d0effe- tuer une importante correction vers la droite au moment méme od une formation qui volait paralllement & nousa effectué une correction versa gauche. Cela acréé une situation par- ticulitrement dangereuse au coursde laquelle les deux formations se sont confondues pour se traverser, alors que les appareils étaient en train de larguer leurs bombes, avec la Flak autour pour couronner tout! Nous ravonspularguer nosbombesenai- sondes appareils quise trouvaienten ddessous de nous; notte formation a alors choisi une cible d’opportunité & Osnabruck : un pont ferroviaire et la gare de triage. Il a eu un peu de Flak sur la cible, nais rien de bien inquiétant. La phase de lagage s'est bien déroulée, les résultats ont été bons. Onest reniré ala base 8 15h00 avecune trés mauvaise vsibilit pour Vatterrissage. étaitma 22*mission, on 36 bs , ‘Agauche un - __ BI7prrdu ——_‘Dimanche 25 fevrier 1945 385th BG. On ne pouvait pas rater la tradi Mame sicette _tionnelle mission du dimanche; done photo n'est pas _levertdtcematinpourlebriefing, Cela nette, on voit sestdenouveaurévéléchaud, comme paarfaitement pour la mission sur Mannheim le di- la nacelle du manche 21 janvier. Notre cible était radar H2X. Munich. Lobjectf primaire état la On devine gare de triage si le temps permet- également ait un bombardement en visuel, lemarquage —_ou le centre-ville en cas de couver- tardifen ture muageuse aTaide due damier sur radar. Nous avons volé sadérive, avec le 93° Wing. On tandls que sur éiaitlequaridme groupe au-dessusdelacibleeton se trowvaitdanslaforma- tion eaderconcuite parle col. Kenny. Notre naviga- tur Gait le Me Cullough dui avait dja eu Foceasion de __voleravee nous. Linsigne —aprésledécollage 0740, ddu 385th Bomb “nous noussommesregroupésen Group. formation 46000 pieds /1 830m) et nous avons continué de grimper. Ona euun peu de Flak Kegere en franchis- sant a ligne de front, puis nous avons c« Le moteur n° 1 perdait de I’huile. Le n° 2 allait lui aussi bientét nous ldcher 99 trouvé ke point initial avec un cic par- faitement clair au sud de Fobjecti. ‘Linstant crucial du largage a &xé partiulitrement brefet nous avons subi aucun tir de Ta part de la tren- taine de canons antiacriens supposés se trouver dansle secteur approche. A peu priés 30 secondes apres le lar- ‘gage, notte opérateurradio quidevait \érifierque toutes lesbombes étaient bien parties nous a annoneé quill avait été touché par un édat de Flak. Pai envoyé Richards, le nitrailleurdesabord, Tui filer un coup de ventral a été vérifier Ta soute. Juste apres le largage, au cours d'un bref instant, jai pu aper- ‘cevoir sur Tale quil y avait deux ou trois gros trous avec plusieurs autres plus petits autour, et que de I'huile séchappait autour d'un moteur et «unradiateur, Pour évtertoutrisque «incendie — puisque de toute fagon on allait tout de méme perdre un moteur A cause de la fuite hulle ~ aidemandéa Fred de mettre hélice ‘endrapeau, Juste Ace moment, ima annoncé que le moteur n° 2 allait ui aussi bientt nous licher ear la pres- sion d'huile vacillait. Nous avions alors déja refermé la soute et on ef- fectuait desmanceuvres 6vasives pour quitter Vobjectif. La Flak quimontait toujours vers nous était devenuc in- sinous devions quitter la vague de quclablessure de Joc nétait pas trop tense et précise. Voyant quelemoteur bombardiers. Notre mitrailleurdesa- grave et qu'un atterrissage d'urgence a 2 était en train de lacher, on sest bord aousaindiquéqueledosdeJoe en France nétaitpasnécessaite.Joea dit quion pourrait utiliser un pet le {Kolasinsky] présentaitune profonde _reguune injection de morphine pour x? Let nous avons sort Phélce de sa Tacération et quil n’tait pas en me- _calmersadouleur. Nous avons franchi position en drapeau, mais on a vite sure de pouvoir estimer la gravité de le Rhin en gardant la formation puis compris que ¢a tallait pas nous ser- sesblessuresjusqu’a ce qui réussise nous avonscommencé ralentir pour vir& grand-chose, et en moins d'une trouver léclat de Flak qui avait été économisere plus possible de carbu- ute on Ta remise en drapeau. La stoppé par le gilet pare-éclats apres rant. Apres avoir consulté plusieurs pression dhuile dun? 2taitbasse,en- avoir transpereé Joe, Il faisat & peu tables de consommation et verifier Yiron 10 kgjem®. Fred avait son doigt pres 2,5 cm®. 20 ou 30 minutes aprés. toutes les données affichées par les surle bouton, préta mettreI’héliceen avoirquittélacible,Richardsaconclu instruments, au niveau de Bruxelles ® drapeau, mais pour je ne sais quelle raison les-coups ont cessé pour tout le reste du vol. Nous étions restés & . proximité de la formation et nows. | Opérateur avons réussidnousmaintenitaecle | Rambardier reste des apparels. Le mitrailleur de tourelle ventrale nous a indiqué qui | Le poste fopéreteur bombardler voyailtuneimportantefuitedecarbu- | état normalement occupé par rantetdhuilesurlemoteurn*2.Elle | unoffcer ayant suiviune longue zat due a un trou dans le réservoir | formation spéctique aux Etats-Unis, principal. Au pointde regroupement, | mas fut peu & peu confié des iin’y avaitplusde Flak, maisla valse | sous-fficiers ayant suiv une aditréenviron5-6 minutes etnous a | formation ecole sure terain causé pas mal de ‘uals alors de simple largueur, leur nous aexpliqué que le réservoir | afin de réuie e nombre officers Giait en train de sauto-obturer et | enformation,Toutefos, dans les ie ca prendrait une vingtaine de | apparels "Pathfinder" en tte des minutes, Par chance, il ny a pas eu | formations, le nombre de membres une seule étincelle partir du turbo- | e'équipage était augment et compresseur. Avec un moteur r° 2 | comprenait plusieurs navigateus toujours boiteux,nous nous sommes | avec un offiieropérateur interrogéssurlaposibiltédetfectuer | bombardiec Le reste del formation lun atterrissage forcé en Suisse ou en | largualtses bombes au signal des eee France;nousenavorsinformélereste | apparels dette, ce ae dela formationen leur demandantde a louie nous envoyer des chasseurs diescorte 37 1ation ‘nous avons pris la dévision de nous lancer dansla traversée dela Manche. ‘Nous avons atteint la base & 17h00. Aprés Vatterrissage, nous avons constaté que le moteur n°2 devait étre changé, ainsi qu’un en- semble de réservoirs, un réser 1, et qu'une grosse durite {qui avait été sectionnée. Nous avons relevé prés de 45 trous dans appa reil, a plupart dans Vaile et Yaileron gauches. Lelong du fusclage un éclat de Flak avait traversé le moteur n° 2 de parten part. Comment avait pa continuer fonctionner tout le long uretour? Jene le saurai jamais. Joe devrait pouvoirrevoler avecnous ict LeBa7 ‘Sweet Chariot unesemaine ou deux. Cétait ma23* chance, ce n’était pas précis a cause ‘du 385th 8G, mission. Nousne volerons probable- de la couverture nuageuse de 10/10. matricule ment pas demain. Nous avons largué nos bombes & 42-102684. 14h16.Lelt Simmons (navigateur) a Wsurvécut Mardi 27 février 1945 volé avec nous aujourd'hui en com- au confit Le capt. Wray a bouclé sa der- plément de mon équipage habituel, etregagna _nitre mission, On est tous as sale set Cox comme mitrailleur de nez. les Etats-Unis. rencontre quand ies entré. tle Fraser opérateur radiocn tant {que remplacants. Le trajet retour a Mercredi 28 février 1945 ‘raversia Francea paruinterminable, Briefing & 0800 ce matin. maisfinalementnoussommesrentrés Loobjectif était la gare de triage de a la base & 17h5S. Mission n° 24, Joc Kassel en Allemagne. On a volé sur est & V’hopital, il se remet bien et il appareilS27.Décollage’10h55.Sur devraitsortir d'ciune semaine. Nous Fobjectif,nousavonsconstatéqu'une avons effectué 10 missions en ferier, centaine de canons antiaériens nous dont sept en 10 jours 7:

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