Professional Documents
Culture Documents
Simulation Gisement Pétrolier
Simulation Gisement Pétrolier
Janvier 2007
1
2
3
Table des matières
Remer iements 3
Chapitre 1. Présentation 9
1. La simulation numérique pour l'ingénieur. 9
1.1. Rle de la simulation numérique. 9
1.2. Constru tion d'un simulateur de gisement 10
2. Les moteurs de l'évolution du domaine 11
2.1. Explosion de la puissan e de al ul 11
2.2. Développement des te hniques de simulation 13
3. Obje tifs du do ument 14
3.1. L'é oulement d'un uide légèrement ompressible en milieu poreux 14
3.2. L'é oulement de 2 uides in ompressibles, non mis ibles en milieux poreux
sans pression apillaire 14
3.3. L'é oulement de 2 uides in ompressibles non mis ibles en milieux poreux en
présen e de pression apillaire 14
3.4. Le modèle Bla k-oil 15
Chapitre 2. Prin ipales lois physiques 17
1. Porosité 17
2. Saturations 17
3. Loi de DARCY 18
3.1. Perméabilité d'un milieux poreux 18
3.2. Système pratique 18
3.3. Généralisation 3D 19
3.4. Perméabilités relatives 20
4. Pression Capillaire 21
4.1. Dénition 21
4.2. Pression apillaire en fon tion de la saturation 21
4.3. Représentation graphique 22
5. Lois de onservation 22
5.1. Forme diérentielle de la loi de onservation des masses 22
Chapitre 3. É oulement monophasique ompressible 25
1. Présentation du problème. 25
1.1. Équations de l'é oulement mono-phasique 25
1.2. Constru tion du modèle mathématique 26
2. Modélisation numérique par diéren es nies ou volumes nis 27
2.1. Dis rétisation de l'espa e : 27
2.2. Approximation des ux aux interfa es des intervalles 28
2.3. Bilan des ux 30
2.4. Cal ul des termes d'a umulation 30
2.5. Problème semi-dis rétisé. 30
2.6. Dis rétisation en temps 31
3. Appli ations numériques 36
5
6 TABLE DES MATIÈRES
Présentation
L'obje tif premier d'une étude de réservoir gisement est de déterminer les onditions
optimales d'exploitation qui maximisent é onomiquement la ré upération des hydro ar-
bures.
La simulation numérique de gisements est l'art et la s ien e d'utiliser les te hniques
numériques pour aborder les problèmes d'exploitation des hamps d'hydro arbures. Les
te hniques numériques ont pour objet prin ipal l'approximation numérique des solutions
des équations mathématiques dé rivant l'é oulement de uides multiphasiques et de la
haleur en milieux poreux.
Le simulateur numérique de gisement est le point de onvergen e des diérentes dis-
iplines qui ontribuent à la préparation des données d'entrée. La mise en ÷uvre d'un
simulateur numérique de gisement est un travail d'équipe, et il est important que haque
membre de l'équipe, bien que de métiers diérents, puisse omprendre l'ensemble du pro-
essus et des di ultés que l'on peut ren ontrer.
Fig. 1. Simulateur
La simulation numérique est aujourd'hui un des outils les plus universellement mis en
÷uvre en ingénierie des réservoirs pour :
(1) estimer la four hette de réserves orrespondant à diérentes hypothèses sur la
statique du réservoir.
9
10 1. PRÉSENTATION
L'a tivité de réalisation d'un simulateur numérique est une a tivité omplexe qui réunit,
d'un té l'ingénieur pétrolier, qui onnaît la géométrie, les propriétées du domaine, les lois
physiques qui gouvernent les phénomènes à modéliser et, d'un autre té l'ingénieur en ma-
thématiques appliquées qui pourra onstruire les outils numériques adaptés au problèmes
physiques et aux ressour es de al ul disponibles.
L' a tivité de réalisation de simulateurs numérique peut se modéliser à l'aide du ta-
bleau de la gure (1). Ce tableau met en éviden e le Modèle Mathématique qui est souvent
ourt- ir uité dans le dialogue entre l'ingénieur Gisement et l'ingénieur Mathématiques
Appliquées. Ce by-pass est le plus souvent à la sour e des onfusions et des in ompréhen-
sions entre les a teurs du domaine. En résumé, le modèle numérique doit être onstruit à
partir de :
(1) La bonne physique (rédu tion de la omplexité).
(2) Le bon modèle mathématique (modèle ontinu).
(3) La bonne approximation numérique (modèle dis ret).
On résume l'a tivité de onstru tion d'un simulateur numérique par le tableau de la
gure (1).
2. LES MOTEURS DE L'ÉVOLUTION DU DOMAINE 11
A tions Cara térisation des phé- Établissement des re- Approximation de l'es-
nomènes physiques et lations mathématiques pa e physique et de l'es-
des lois gouvernant le entre les variables d'état
pa e des solutions
système du système Choix des s hémas d'ap-
Dénition du domaine Consistan e du modèle proximation et onsis-
spatial et temporel mathématique aux phé- tan e de es s hémas
Conditions initiales et nomènes physiques Convergen e des s hé-
onditions aux limites Fermeture du système mas
Comportement "quali- Existen e d'une solution Solutions de grands sys-
tatif" du système global tèmes d'équations
Cara térisation du om- Stabilité numérique en
portement de la solution temps
Adaptation des algo-
rithmes aux ar hite -
tures de al ul
2001...16 000 000 pour un 3D 3 phase Type Bla k-oil tournant sur une ma hine à
ar hite ture parallèle.
En gros la taille des modèle est à peu prés proportionnelle au développement de la puis-
san e de al ul. Le développement du al ul parallèle est parti ulièrement bien adapté au
développement de la taille des modèles de simulation de réservoir.
2.2. Développement des te hniques de simulation.
Ces dernières années, des nouvelles te hniques sont apparues dans le domaine de la
simulation in luant :
2.2.1. Les te hniques de maillage.
Au début, les simulateurs étaient onstruits sur des maillages Cartésiens re tangulaires,
autour du puits on utilisait des modèles radials ir ulaires. Les te hniques de ranement
de maillages sont apparues assez rapidement vers 1980. Le développement des maillages du
type orner-point-geometry a rendu possible l'utilisation de blo s non re tangulaires,
rendant possible la modélisation des failles et d'autres situations géologiques omplexes.
Jusqu'alors les maillages étaient stru turés, 'est à dire que les voisins de haque blo pou-
vaient être fa ilement déterminés à partir de leurs indi es i, j, k . Au ours des 10 dernières
années les modèles à base de maillages non stru turés ont été introduits an de prendre
mieux en ompte les problèmes géologiques. Les maillages non stru turés né essitent sou-
vent la mise en oeuvre d'outils de maillage automatique .
2.2.2. La modélisation des uides.
Au départ , les simulations étaient basées sur le modèle bla k-oil où le système des
hydro arbures est représenté par 2 pseudo- omposants : oil et gas en fon tion de leur état,
liquide ou gazeux dans les onditions standards de sto kage.
À partir de 1980 sont apparus les modèles ompositionnels où les hydro arbures
sont représentés d'un point de vue thermodynamique par un ertain nombre de speudo-
omposants . Ces nouveaux modèles ont permis la simulation de gisements à huiles légères
et de omposition omplexe, la simulation de pro édés de ré upération améliorée omme
par exemple le balayage au CO2 . Cependant la simulation ompositionnelle né essite des
moyens de al ul très importants, beau oup plus que l'appro he Bla k-oil , à ause du
nombre très important d'in onnues par blo ( e nombre est lié au nombre de onstituants).
2.2.3. Les te hniques d'approximation numériques.
Les simulateurs les plus onventionnels utilisent les méthodes aux diéren es nies et
plus ré emment les te hniques de volumes nis. Ces dernières années ont vu se développer
les méthodes multi-points d'approximation des ux. Ces méthodes permettent de prendre
en ompte des tenseurs de perméabilité non diagonaux et des maillages non orthogonaux.
Quelques travaux, sans vraiment de développements industriels d'envergure, ont été réalisés
pour mettre en ÷uvre des s hémas d'approximation d'ordre élevés ou pour utiliser les
méthodes aux éléments nis, pourtant très employées par les ingénieurs dans d'autres
domaines industriels.
2.2.4. Les solveurs linéaires.
Les méthodes pour résoudre les grands systèmes d'équations linéaires sont au oeur des
simulateurs. Disposer de solveurs robustes et e a es est une né essité absolue pour un
outil industriel. Les solveurs itératifs sont les plus utilisés. L'e a ité de es solveurs dépend
essentiellement de la qualité de pré- onditionnement de l'opérateur d'itération. Dans
l'industrie pétrolière beau oup de travaux ont été réalisés ou nan é dans les organismes
de re her he pour onstruire les meilleurs pré- onditionneurs possibles. Dans e domaine
l'apport des Mathémati iens Appliqués a été déterminante et a permis le développement
14 1. PRÉSENTATION
Les simulateurs modernes sont des outils très performants dont l'usage à été rendu
onvivial par le développement des moyens de al ul et de visualisation des résultats. Le
danger qui peut guetter l'ingénieur débutant est de faire onan e de manière un peu
aveugle à et outil de al ul (syndrome de la boîte noire ) et de ne pas onnaître les
prin ipaux problèmes types qui sont au oeur de tous les modèles et qui peuvent être à
la base d'un omportement anormal de l'outil.. Nous nous plaçons du point de vue
de l'ingénieur mathématiques appliquées et nous nous proposons de dé rire es problèmes
types sur des as modèles représentatifs.
Nous réalisons le mini-simulateur de es modèles mathématiques, à base de dié-
ren es nies à l'aide du logi iel de al ul s ientique libre SCILAB .
Nous étudions de manière assez simpliée, mais susante pour notre obje tif, la onsis-
ten e des s hémas, et leur stabilité en temps.
Après avoir modélisé mathématiquement les prin ipales lois physiques proposées par
l'ingénieur gisement, nous étudions su essivement :
3.1. L'é oulement d'un uide légèrement ompressible en milieu poreux.
Ce problème se traduit par l'étude d'une équation aux dérivées partielles vériée par
la pression du uide. Cette équation est du type parabolique (Équation de la haleur).
Nous mettons en éviden e les ritères de stabilité et la né essité de passer aux méthodes
impli ites en as de faible ompressibilité. Les méthodes impli ites né essitent l'utilisation
d'algorithmes de résolution de systèmes d'équations linéaires.
3.2. L'é oulement de 2 uides in ompressibles, non mis ibles en milieux
poreux sans pression apillaire.
Ce problème se traduit par l'étude d'un système de 2 équations aux dérivées partielles
légèrement ouplées . La première, l'équation en pression, est du type elliptique non
linéaire et né essite la mise en ÷uvre d'algorithmes de résolution d'équations linéaires,
du même type que dans le as pré édent. La deuxième, l'équation en saturation est une
équation de transport non linéaire. Nous mettons en éviden e la formation d'un front
(dis ontinuité) dans la solution et les problèmes de stabilité (Condition C.F.L) liés à la
propagation du front.
3.3. L'é oulement de 2 uides in ompressibles non mis ibles en milieux po-
reux en présen e de pression apillaire.
3. OBJECTIFS DU DOCUMENT 15
L'étude de e problème, plus général que le as pré édent, nous permet de mettre en
éviden e le rle des termes de apillarité. Le modèle mathématique orrespondant est un
système de 2 équations aux dérivées partielles. La première, l'équation en pression est du
même type que pré édemment. La deuxième, l'équation en saturation est une équation de
transport-diusion non linéaire. Si le terme de transport non linéaire et le même que dans
le as pré édent, les for es de apillarité interviennent sous la forme d'un terme de diusion
non linéaire qui dégénère dans ertaines onditions introduisant ainsi des di ultés à bien
modéliser les onditions aux limites. La solution ne présente plus de front mais des
parties à fort gradient de saturation.
3.4. Le modèle Bla k-oil .
Ce modèle se rappro he des modèles industriels. Il a pour but de simuler dans des
onditions assez générales les é oulements de uides immis ibles, ompressibles, tels que
le ouple huile-gaz, mais en prenant en ompte la libération et la dissolution du gaz dans
l'huile. Du point de vue mathématique le système aux dérivées partielles est onstitué de 2
équations qui ne se dé ouplent pas fa ilement. La première, l'équation en pression est du
même type que elle étudiée pour l'é oulement monophasique d'un uide ompressible. La
deuxième, l'équation en saturation, est du type transport diusion. L'appro he présentée
est l'appro he IMPES...IM pli ite en P ression, E xpli ite en S aturation.
CHAPITRE 2
Nous présentons rapidement les lois et les on epts physiques né essaires à l'élaboration
des modèles numériques simples que nous allons dé rire. Il est évident que la présentation
qui suit ne prend pas en ompte toute la omplexité des phénomènes que l'on ren ontre
lorsqu'on étudie les é oulements multiphasiques dans les réservoirs pétroliers, mais es
lois et es on epts onstituent la base prin ipale sur laquelle reposent les simulateurs
numériques industriels.
1. Porosité
Considérons un é hantillon de ro he. Son volume total VT, est onstitué d'un volume
solide VS et d'un volume de pores VP ontenant un ou plusieurs uides. On appelle porosité
le rapport :
VP
φ= en %
VT
La porosité qui intéresse le spé ialiste gisement est elle qui permet la ir ulation des uides
et qui orrespond aux pores reliés entre eux. En général on prend la porosité omme une
fon tion onstante par mor eaux en fon tion de la nature de la ro he réservoir. Dans des
as industriels, on peut aussi prendre la porosité omme une fon tion faiblement variable
(linéaire dé roissante) de la pression (et/ou de la profondeur). On peut dire si :
(1) φ < 5% porosité faible
(2) 5% < φ < 10% porosité médio re
(3) 10% < φ < 20% porosité moyenne
(4) 20% < φ < 30% porosité bonne
(5) φ > 30% porosité ex ellente
2. Saturations
Considérons par exemple un é oulement tri-phasique eau, huile, gaz. Dans un volume
de pores V P se trouve un volume d'eau VW , un volume d'huile VO , et un volume de
gaz V G . Naturellement :
VW + V O + V G = VP
Les saturations en eau sw , huile so et gaz sg sont dénies par :
VW VO VG
sw = so = sg =
VP VP VP
et naturellement :
sw + so + sg = 1
.
17
18 2. PRINCIPALES LOIS PHYSIQUES
3. Loi de DARCY
Fig. 1. arotte
Le oe ient de perméabilité K est indépendant du uide onsidéré. Il n'est fon tion que
de la nature du milieu poreux. Par exemple, 'est une fon tion onstante par mor eaux
pour les milieux stratiés .
K est la perméabilité absolue de l'é hantillon dans la dire tion onsidérée.
La perméabilité a la dimension d'une surfa e.
Dans le système S.I, K s'exprime en m2 ....C'est une unité peu ommode.
La gamme des perméabilités ren ontrées dans les réservoirs pétroliers est très étendue.
(1) 1 à 10 mD : faible perméabilité
(2) 10 à 50 mD : perméabilité médio re
(3) 50 à 200 mD : perméabilité moyenne
(4) 200 à 500 mD : perméabilité bonne
(5) > 500 mD : perméabilité ex ellente
3.3. Généralisation 3D.
3.4.1. Dénition :
Le on ept de perméabilité a été étendu au as des é oulements multiphasiques. Soit
un é oulement multiphasique horizontal à 1 dimension et à 2 phases : eau et huile. On
é rit la loi de Dar y pour haque phase, la présen e de 2 phases ayant une inuen e sur la
perméabilité du milieu à ha une des phases.
Soient : −Qw :vitesse d'é oulement de la phase eau
−P w :pression de la phase eau
−Qo :vitesse d'é oulement de la phase huile
−P o :pression de la phase huile
On dénit Kw et Ko perméabilités du milieu pour ha une des phases en présen e de
l'autre phase par :
Kw dPw Ko dPo
Qw = − · et Qo = − ·
µw dx µo dx
On introduit la notion de perméabilité relative en posant :
krw :: perméabilité relative à l'eau
Kw
krw =
K
kro :: perméabilité relative à l'huile
Ko
kro =
K
K étant la perméabilité absolue du milieu obtenue en é oulement monophasique, en prin-
ipe indépendante du uide. La loi de Dar y pour les é oulements diphasique, s'é rit alors :
krw dPw kro dPo
Qw = −K · · et Qo = −K · ·
µw dx µo dx
3.4.2. Variation des perméabilités relatives ave la saturation.
On se pla e dans le as du ouple eau-huile, on réalise un dépla ement par imbibition,
'est à dire par inje tion d'eau, dans un milieu initialement saturé en huile ave de l'eau
interstitielle sw = swi . Suivant la gure (4), on onstate que lorsque la saturation en eau
roît depuis la valeur : swi alors :
(1) la perméabilité à l'huile dé roît onstamment,
(2) la perméabilité à l'huile s'annule pour une saturation minimale , sor : saturation
résiduelle en huile,
(3) la perméabilité à l'eau roit à partir de la saturation sw = swi jusqu'à la saturation
maximale en eau , swmax = 1 − sor ,
4. PRESSION CAPILLAIRE 21
(4) la apa ité totale d'é oulement est réduite : (krw + kro)≤ 1,
(5) l'expérien e montre que les kr ne dépendent pas du débit pour les vitesses d'é ou-
lement orrespondant à l'exploitation des gisements.
4. Pression Capillaire
4.1. Dénition.
Fig. 3. Milieux-Poreux
Considérons la gure (3), qui représente sous forme simpliée une oupe de milieu
poreux, saturé en eau et en huile. On appelle pression apillaire P c entre 2 phases uides
la diéren e de pression existant entre 2 points inniment voisins et situés de par et d'autre
de l'interfa e séparant les 2 uides.
(4) P c = Po − Pw
Si P c > 0 alors le uide d'indi e w est le uide mouillant, le uide d' indi e o est
le uide non-mouillant. Dans les milieux poreux, pour un é oulement multiphasique,
l'interfa e entre les phases uides se répartit dans les pores. Dans le as des gisements
pétroliers et dans le as du ouple eau-huile, en général, les ro hes sont préférentiellement
mouillables à l'eau. L'huile est le uide non mouillant, l'eau est le uide mouillant.
Dans les zones où les 2 uides sont présents, la pression dans l'huile est supérieure à la
pression dans l'eau.
Si le uide initialement en pla e est mouillant, il n'est dépla é par le uide environnant
que si l'on impose à elui- i un ex édent de pression au moins égal à la pression apillaire
pour les plus gros pores.
Si le uide initialement en pla e est non mouillant, il est dépla é spontanément par le
uide environnant.
4.2. Pression apillaire en fon tion de la saturation.
Nous nous intéressons au ouple eau-huile, dans le as d'un gisement pétrolier. L'ex-
périen e montre que la pression apillaire est une fon tion stri tement dé roissante de la
saturation en uide mouillant. Elle dépend aussi du milieu poreux. On peut la représenter
par une fon tion du type :
P c(x, s) = P cmax (x) · P c(sw )
P cmax (x): pression apillaire maximum au point x, en général on prend P cmax (x) omme
une fon tion onstante par mor eaux en fon tion du type de ro he.
22 2. PRINCIPALES LOIS PHYSIQUES
1.0
0.9
0.8
0.7
0.6
Krw Kro
0.5
Sor
0.4 < >
Pc
0.3
0.2
0.1
Swi Swmax
0.0 Sw
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0
5. Lois de onservation
La mise en équations de l'é oulement de uides en milieux poreux repose sur un prin-
ipe fondamental qu'il est bon d'avoir toujours à l'esprit. Si nous nous intéressons plus
parti ulièrement à l'é oulement de phases uides omprenant plusieurs onstituants, la loi
de onservation des masses exprime le prin ipe suivant :
Dans un volume xé de milieux poreux, et pendant un intervalle de temps donné, la
somme algébrique des ux massiques de haque onstituant est égale à la variation de la
quantité du onstituant dans l'élément de volume onsidéré.
Pour haque onstituant on exprime la relation :
somme des f lux somme des f lux variation de
(5)
massiques −
massiques
+ {sources} =
masse
entrants sortants dans le volume
Le débit, à l'instant t, sortant par les fa es "avals", pendant la durée ∆t s'exprime par :
q px (x + ∆x, y, z) · ∆y · ∆z
massepout = +qyp (x, y + ∆y, z) · ∆z · ∆x · ∆t
+q pz (x, y, z + ∆z) · ∆x · ∆y
La loi de onservation des masses (5) se traduit don par l'égalité des deux expressions
(6) et (7).
(8) ∆F p = ∆AC p
'est à dire, en divisant les deux membres de l'égalité (36) par :∆x · ∆y · ∆z · ∆t
qxp (x + ∆x, y, z) − qxp (x, y, z)
∆x
qyp (x, y + ∆y, z) − qyp (x, y, z) C p (t + ∆t) − C(t)
− + + sp =
∆y
∆t
qzp (x, y, z + ∆z) − qzp (x, y, z)
+
∆z
Si l'on passe aux diérentielles il vient :
∂qxp ∂qyp ∂qzp ∂C p
(9) −
∂x
+
∂y
+
∂z
+ sp =
∂t
Ou en ore, de manière plus on ise :
−
→ ∂C p
(10) −div( q p ) + sp =
∂t
CHAPITRE 3
1. Présentation du problème.
On étudie le as d'un é oulement mono-phasique. C'est un type d'é oulement que l'on peut
ren ontrer en pratique, en géométrie radial- ir ulaire, dans le as des essais de puits, dans
le as rare de gisement mono-phasique ( as de gisements de gaz). Nous nous pla erons dans
un as simple : é oulement horizontal, mono-dimensionnel, d'un uide peu ompressible.
Nous nous proposons :
(1) De onstruire le modèle mathématique à partir des lois physiques générales et des
onditions aux limites propres à notre problème.
(2) De onstruire le modèle numérique qui dé oule de l'approximation des équations
du modèle mathématique.
(3) De vérier la onsistan e et la onvergen e des diérents s hémas numériques
possibles.
(4) De réaliser un Simulateur Numérique permettant d'"exhiber" la solution.
1.1. Équations de l'é oulement mono-phasique.
Fig. 1. arotte
Le problème que nous allons modéliser est l'é oulement d'un uide monophasique en
milieu poreux à température onstante, les parois du barreau sont étan hes.
25
26 3. ÉCOULEMENT MONOPHASIQUE COMPRESSIBLE
Le milieu :
A(x) : se tion du barreau
perméabilité absolue du milieu
K(x) :
φ(x) : porosité du milieu, indépendante de la pression
longueur du barreau
L:
Le uide :
1 dρ
(11) γ= ·
ρ dP
à l'amont : On inje te le uide à une pression xée P (0, t) = P amont (t).
à l'aval : On produit le uide à la pression xée P (L, t) = P aval (t).
à l'instant initial t = 0, le uide est à la pression P (x, 0) = P initiale (x). On s'inté-
resse à la phase transitoire, 'est à dire à la mise en produ tion du barreau.
1.2. Constru tion du modèle mathématique.
1.2.1. La loi de Dar y. Le débit volumique q(x, t) traversant le milieu est donné par
la loi de Dar y :
K(x) ∂P
(12) q(x, t) = −A(x) ·
µ
·
∂x
1.2.2. L'équation de ontinuité.
La variation de débit massique est égale à la variation de l'a umulation dans l'élément
de volume.
∂(ρ(P ) · q(x, t)) ∂
(13) −
∂x
= (φ(x) · A(x) · ρ(P ))
∂t
1.2.3. Équation de l'é oulement.
Si l'on tient ompte de (11) , on exprime ∂ρ
∂t
en fon tion de ∂P
∂t
.
∂ρ dρ ∂P ∂P
(14) ∂t
= ·
dP ∂t
=γ·ρ·
∂t
Il vient, si φ ne dépend pas de P , d'aprés (12) et (13)
(15) ∂
∂x
[{ρ(P ) ·
K(x)
µ
· A(x)} ·
∂P
∂x
] = [φ(x) · A(x) · γ · ρ(P )] ·
∂P
∂t
On peut poser :
ϕ(x, P ) = φ(x) · A(x) · γ · ρ(P )
K(x)
κ(x, P ) = ρ(P ) · · A(x)
µ
On obtient alors :
∂P ∂ ∂P
(16) ϕ(x, P ) ·
∂t
=
∂x
[κ(x, P ) ·
∂x
] 0<x<L t>0
2. MODÉLISATION NUMÉRIQUE PAR DIFFÉRENCES FINIES OU VOLUMES FINIS 27
Le modèle mathématique de l'é oulement s'é rit omme un problème parabolique, fai-
blement non-linéaire. Les fon tions ϕ(x, P ) et κ(x, P ) étant faiblement dépendantes de
P si le uide est faiblement ompressible, e qui est le as pour les é oulements d'huile et
même pour les é oulement de gaz si les vitesses sont très faibles, 'est à dire lorsque les
gradients de pression sont trés faibles.
Modèle mathématique :
L'équation aux dérivées partielles (16), et les onditions aux limites nous donnent le
modèle mathématique suivant.
∂P ∂ ∂P
ϕ(x, P ) · = [κ(x, P ) · ] 0 < x < L; t > 0
∂t ∂x ∂x
(17) modèle mathématique P (0, t) = P amont
aval
(t) condition limite amont
P (L, t) = P (t) condition limite aval
P (x, 0) = P initiale (x) condition initiale
On dit que le problème est bien posé. On peut montrer que le problème possède alors une
seule solution.
2. Modélisation numérique par diéren es nies ou volumes nis
Nous allons, dans un premier temps, approximer le terme spatial du modèle mathé-
matique. Le domaine ]0, . . . , L[ est ouvert par un maillage de n+1 n÷uds {xi, i = 0, n}
ave x0 = 0 et xn = L permettant de dénir n+1 intervalles nis :
Ii =]ξi−1/2 . . . ξi+1/2 [ i = 0, . . . , n
ξ−1/2 = x0
ξ = 0.5 · (xi + xi+1 ) i = 0, . . . , n − 1
i+1/2
ξn+1/2 = xn
.
Z Z
∂P ∂ ∂P
(18) ϕ(x, P ) ·
∂t
· dx = [κ(x, P ) · ] · dx i = 1...n − 1
Ii Ii ∂x ∂x
Les égalités (18), traduisent une formulation faible de la relation aux dérivées partielles
(16)
L'approximation de l'intégrale (19) né essite la détermination des ux fi−1/2 et fi+1/2 aux
interfa es des volumes. Faisons l' hypothèse que dans haque intervalle ni Ii , la pression
peut être représentée par une fon tion linéaire. A haque interfa e assurons :
1.la ontinuité de la pression entre le volume amont et le volume aval ,
2.la ontinuité des ux massiques d'un volume à l'autre.
A l'instant t on onnaît, à haque n÷ud les valeurs des données et Pi(t). Soit ξi−1/2 l'inter-
fa e entre le volume Ii−1 et le volume Ii. Appelons Pi−1/2 la pression à l'interfa e ξi−1/2 .
Si on se pla e dans le volume amont Ii−1 , au point xi−1 on sait al uler :
K(xi−1 )
κi−1 = ρ(Pi−1 ) · · A(xi−1 )
µ(Pi−1 )
D'aprés la loi de Dar y, le ux sortant de l'intervalle amont Ii−1 peut être approximé
par :
(amont) Pi−1/2 − Pi−1
fi−1/2 = −κi−1 ·
0.5 · ∆xi−1
De même, si on se pla e dans l'intervalle aval Ii on sait al uler :
K(xi )
κi = ρ(Pi ) · · A(xi )
µ(Pi )
Le ux entrant dans l'intervalle aval peut être approximé par :
(aval) Pi − Pi−1/2
fi−1/2 = −κi ·
0.5 · ∆xi−1
κi−1 · Pi−1 + κi · Pi
Pi−1/2 =
κi−1 + κi
La pression à l'interfa e est la moyenne arithmétique pondérée par les oe ients κi des
pressions Pi−1 et Pi des 2 tés de l'interfa e. Cal ulons la valeur du ux massique à travers
l'interfa e ξi−1/2 :
2.κi−1 · κi Pi − Pi−1
fi−1/2 = − ·
κi−1 + κi ∆xi−1
que l'on é rira :
Pi − Pi−1
(21) fi−1/2 = −κi−1/2 ·
∆xi−1
ave
2 1 1
= +
κi−1/2 κi−1 κi
30 3. ÉCOULEMENT MONOPHASIQUE COMPRESSIBLE
La transmissibilité aux interfa es est obtenue en faisant la moyenne harmonique des trans-
missibilités aux noeuds du maillage.
2.3. Bilan des ux.
De même al ulons une valeur appro hée du terme d'a umulation de l'équation (18)
sur l'intervalle Ii =]ξi−1/2, . . . , ξi+1/2 [ . Nous avons posé Pi (t) omme la valeur appro hée
de la pression au point xi du maillage, que nous prenons omme valeur moyenne de la
pression sur l'intervalle.
Z
∂P ∆xi−1 + ∆xi dPi
ϕ(x, P ) · · dx ≃ φ(xi ) · A(xi ) · c · ρ(Pi ) · ( )· = ∆Ci 1 ≤ i ≤ n − 1
Ii ∂t 2 dt
Si l'on pose :
∆xi−1 + ∆xi
ci = φ(xi ) · A(xi ) · c · ρ(Pi ) · ( )
2
Le terme d'a umulation pour l'intervalle Ii s'é rit don :
dPi (t)
(24) ∆Ci ≃ ci ·
dt
1 ≤i ≤n−1
= P initial
P (0)
La fon tion exponentielle introduite plus haut, pour exprimer la solution du problème
semi-dis rétisé a de nombreuses propriétés intéressantes en parti ulier, elle permet de relier
simplement les solutions entre 2 instants. Malheureusement la détermination dire te de
ette fon tion exponentielle pose d'énormes problèmes de sto kage. Par exemple, si on
prend un problème 2D, trés modeste dans l'état a tuel des moyens de al ul, ave 50
intervalles dans haque dire tion, nous obtenons un problème semi- dis rétisé d'ordre :
(50x50).La matri e A, est tridiagonale symétrique, né essite environ 7500 éléments non
nuls. Pour spé ier onvenablement la matri e exp(−t · C −1 · A), il faudra environ 3 · 106
oe ients non nuls si t n'est pas petit. Posons, pour alléger l'é riture : S = C −1 · A. Cette
matri e est une matri e reuse tridiagonale dans le as du problème à 1 dimension
que nous traitons. Soit, E(t) = exp(−t · S) nous allons montrer que les s hémas en temps
mis en oeuvre habituellement pour résoudre les problèmes paraboliques orrespondent à
diérentes approximations de la fon tion exponentielle pour les matri es. Considérons la
solution à 2 instants
voisins.
P (t0 + ∆t) = [P (0) − P ∞ ] · exp(−(t0 + ∆t) · S) + P ∞
P (t0 ) = [P (0) − P ∞ ] · exp(−t0 · S) + P ∞
Soit :
(28) P (t0 + ∆t) = exp(−∆t · S) · P (t0 ) + [I − exp(−∆t · S)] · P ∞
exp(−∆t · S) représente l'opérateur de passage de P (t0 ) à P (t0 + ∆t)
2.6.2. Méthode expli ite.
Considérons les 2 premiers termes du développement de la fon tion exponentielle.
exp(−∆t · S) ≃ I − ∆t · S ∆t > 0
Reportons ette approximation dans la relation (28) , nous obtenons :
P (t0 + ∆t) = (I − ∆t · S) · P (t0 ) + ∆t · C −1 · B
Cette expression peut en ore s'é rire en réorganisant les diérents termes :
P (t0 + ∆t) − P (t0 )
(29) C·
∆t
= −A · P (t0 ) + B
Cette dernière relation est bien une approximation en temps du problème semi-dis rétisé
(26). En partant du ve teur initial P (0), on al ule su essivement, de manière expli ite,
les approximations : P (∆t), P (2 · ∆t), P (3 · ∆t), · · ·
Cette méthode, bien onnue, est appelée méthode expli ite , méthode d'Euler ou
forward dieren e method
Convergen e de la méthode expli ite : Prenons un pas de temps onstant ∆t, al ulons
la solution au bout de k pas de temps.
P (∆t) = (I − ∆t · S) · P (0) + ∆t · C −1 · B
P (2 · ∆t) = (I − ∆t · S)2 · P (0) + [(I + (I − ∆t · S)] · ∆t · C −1 · B
··· ···
j=k
X
P (k · ∆t) = (I − ∆t · S)k · P (0) + (I − ∆t · S)j−1 · ∆t · C −1 · B
j=1
Montrons que , sous la ondition de stabilité , nous obtenons bien le régime permanent :
P ∞ lorsque t → ∞.
si 0 < k(I − ∆t · S)k < 1 alors, k→∞lim P (k · ∆t) = P ∞
2. MODÉLISATION NUMÉRIQUE PAR DIFFÉRENCES FINIES OU VOLUMES FINIS 33
Ce s héma est un s héma impli ite, pour obtenir P (t0 + ∆t) à partir de P (t0) nous devons
résoudre un système d'équations linéaires.
P (t0 + ∆t) = (I + ∆t · S)−1 · P (t0 ) + ∆t · C −1 · B
et don :
Xj=k
∆t ∆t
(I +
2
· S)−j · (I −
2
· S)j−1 · ∆t · C −1 · B → P ∞
si k → ∞
j=1
.
2.6.5. Théorème de stabilité des s hémas numériques.
2. MODÉLISATION NUMÉRIQUE PAR DIFFÉRENCES FINIES OU VOLUMES FINIS 35
alors le s héma d'intégration expli ite qui orrespond à l'approximation matri ielle (I −
∆t · S) est stable pour :
2 · Re(λi )
0 < ∆t ≤ min
1≤i≤n |λi |2
. D'un autre té, les approximations matri ielles :
(I + ∆t · S)−1 et (I +
∆t
2
· S) · (I −
∆t
2
· S)
qui orrespondent au s héma impli ite et au s héma de Crank-Ni holson sont in ondition-
nellement stables, 'est à dire stable pour tout ∆t > 0
2.6.6. Approximants de Padé.
On peut remarquer que les s hémas numériques présentés font partie d'une famille de
s hémas orrespondant aux diérentes approximation rationnelles de la fon tion exponen-
tielle dues à Padé. La fon tion exponentielle exp(−z) peut être approximée par une fra tion
rationnelle de deux polynmes np,q (z) et dp,q (z). On donne - gure(5) - , les premiers
éléments de es développements ainsi que la représentation des approximants relatifs aux
3 méthodes présentées. Sur la gure (6) les diérentes approximations de exp(−z) ont été
tra ées. Pour l'approximation orrespondant à la méthode expli ite :
kexp(−z)k ≃ k(1 − z)k < 1 si z < 2... e i illustre la ondition de stabilité.
Pour l'approximation orrespondant à la méthode impli ite :
kexp(−z)k ≃ 1 < 1 ∀z > 0 ... e i illustre la stabilité in onditionnelle de la
(1 + z)
méthode impli ite
Pour la méthode de Crank-Ni olson :
< 1 ∀z > 0...la méthode de Crank-Ni olson reste théoriquement
(2 − z)
kexp(−z)k ≃
(2 + z)
in onditionnellement stable, mais l'approximation devenant négative pour z > 2, on peut
dire que l'approximation n'est pas une "bonne" approximation de la fon tion exp(−z).
Dans la ela se traduit, si on utilise Crank-Ni olson ave des pas de temps trés grand, par
des os illation parasites dans les al uls.
Si l'on s'intéresse parti ulièrement au transitoire, 'est à dire pour les premiers moments
du phénomène, qualitativement on voit que l'opérateur "expli ite" est une bonne approxi-
mation pour z < 0.4, 'est à dire 20% du ritère de stabilité, l'opérateur de Crank-Ni olson
est une trés bonne approximation jusqu'à z < 1.6, 'est à dire 80% du ritère de stabilité.
Si l'on s'intéresse à des temps trés longs alors on utilisera le s héma impli ite.
Le hoix dépend aussi des moyens de al ul. La méthode expli ite est fa ile à mettre en
÷uvre mais né essite des pas de temps petits. Crank-Ni olson et la méthode impli ite sont
plus lourdes à mettre en ÷uvre ar elles né essitent la résolution d'un système d'équations
linéaires.
36 3. ÉCOULEMENT MONOPHASIQUE COMPRESSIBLE
z2
p=0 1 1−z 1−z+ 2
1 2−z 6−4·z+z 2
p=1 1+z 2+z 6+2·z
Approximants de Pade
1.0
0.5
0.0
approximant
−0.5
−1.0
−1.5
exponentielle Crank−Nicholson
schema explicite
schema implicite
kAk ≤ ν
si a ≤ 12
k(I − ∆t · Sk ≤ 1
et nous obtenons une ondition susante de stabilité :
(∆x)2
(34) 0 ≤ ∆t ≤
2· K
φ·µ·γ
La ondition de stabilité (34) nous montre que le pas de temps limite est divisé par 4 si
le pas d'espa e est divisé par 2, de même e pas de temps limite est proportionnel à la
ompressibilité des uides γ , et dans le as de uides peu ompressibles ette limite peut
être une obsta le à l'emploi de la méthode.
3.1.2. Résultats numériques.
38 3. ÉCOULEMENT MONOPHASIQUE COMPRESSIBLE
Données.
milieu :
L = 1000 cm, K = 100 mD, φ = 15%
uide :
µ = 1 cP, γ = 10−4 (bar −1 )
maillage :
∆x = 50 cm n = 20
(∆x)2
∆tlimite = K
2·
φ·µ·γ
∆t = f · ∆tlimite ; f = 0.5 f = 1.01
P amont − P aval = 1 atm
Nous avons al ulé, à l'aide d'un mini-simulateur sommaire développé à l'aide du logi iel
S ilab l'évolution de la pression dans un barreau de milieu poreux. Pour illustrer le
ritère de stabilité nous avons réalisé 2 simulations. Un as stable, ave un pas de temps
∆t = 0.5 · ∆tlimite et un as instable, à la limite de la stabilité, ave un pas de temps
∆t = 1.01 · ∆tlimite . Nous avons simulé 500 pas de temps.
Résultats numérique méthode expli ite - as stable -.
La gure (7) représente l'évolution de la pression le long du barreau pour diérentes
époques. On onstate que les solutions tendent lentement vers le régime permanent. La
gure (8) représente l'évolution au ours du temps de la pression au milieu du barreau. La
gure (9) représente l'évolution des vitesses d'inje tion et de produ tion au ours du temps.
On onstate que la vitesse d'inje tion est très grande au début et tend assez lentement vers
la valeur de l'état permanent. La vitesse de produ tion augmente lentement à partir de
100 pas de temps et tend vers la valeur de l'état permanent qui orrespond à l'égalité de
es deux vitesses.
PRESSION t=Cte
1.0
METHODE EXPLICITE
0.9
dt_limite=0.1875 seconde
dt=0.5*dt_limite
0.8
0.7
0.6
PRESSION
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0.0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
1*dt 91*dt
31*dt X 201*dt
61*dt 401*dt
PRESSION x = 500
0.50
0.45
0.40
0.35
0.30
PRESSION
0.25
0.20
0.05 dt=0.5*dt_limite
0.00
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Nb*dt
Fig. 8. Pression
VITESSE en m / jour
1.4
1.2
1.0
0.8
vitesse
0.6
0.4
0.2
0.0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
vitesse injection Nb*dt
vitesse production
Fig. 9. Vitesses
PRESSION t=Cte
1.0
METHODE EXPLICITE
0.9
dt_limite=0.1875 seconde
dt=1.01*dt_limite
0.8
0.7
0.6
PRESSION
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0.0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
1*dt 91*dt
31*dt X 201*dt
61*dt 401*dt
PRESSION x = 500
0.7
0.6
0.5
PRESSION
0.4
0.3
0.2
METHODE EXPLICITE
0.0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Nb*dt
PRESSION t=Cte
1.0
METHODE IMPLICITE
0.9
dt_limite=0.1875 seconde
dt=5*dt_limite
0.8
0.7
0.6
PRESSION
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0.0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
1*dt 19*dt
7*dt X 41*dt
13*dt 81*dt
PRESSION x = 500
0.50
0.45
0.40
0.35
0.30
PRESSION
0.25
0.20
0.15
0.10
0.05
0.00
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Nb*dt
Nous avons, sur le même as, utilisé le s héma de Crank-Ni holson. Pour un pas de
temps : ∆t = ∆tlimite . Les gures (14) et (15) nous montre que le s héma de Crank-
Ni holson est bien stable pour ette valeur de ∆t et que pour ette valeur l'approximation
de la solution est meilleure que le s héma expli ite pour un pas de temps ∆t = 0.5·∆tlimite .
Le s héma de Crank-Ni holson est du se ond ordre en temps.
PRESSION t=Cte
1.0
schema Crank−Nicolson
0.9
dt_limite=0.1875 seconde
dt=1*dt_limite
0.8
0.7
0.6
PRESSION
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0.0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
1*dt 91*dt
31*dt X 201*dt
61*dt 401*dt
PRESSION x = 500
0.50
0.45
0.40
0.35
0.30
PRESSION
0.25
0.20
0.05 dt=1*dt_limite
0.00
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Nb*dt
Nous allons omparer, pour un même pas de temps ∆t = 0.5 · ∆tlimite les résultats obtenus
au début du phénomène, 'est à dire au moment où les résultats fournis par les divers
s hémas diérent le plus. En eet pour t → ∞ les diérentes approximations tendent
toutes vers P ∞ . La gure (16) , qui se rapporte aux 20 premiers pas de temps, nous montre
que les solutions fournies par les s hémas expli ites et impli ites en adrent les résultats
fournis par le s héma de Crank-Ni holson . Le s héma impli ite "majore la solution, l'
approximation de la dérivée en temps est prise à l'instant t + ∆t, dans le as du s héma
expli ite ette dérivée est prise à l'instant t. Le s héma de Crank-Ni olson est d'ordre 2
en temps. Les diérents s hémas donnent une approximation satisfaisante de la solution.
La gure (17) nous montre, sur une plus longue période, le omportement relatif des 3
s hémas, par rapport à la solution analytique prise omme référen e.
44 3. ÉCOULEMENT MONOPHASIQUE COMPRESSIBLE
0.0030
0.0025
dt_limite=0.1875 seconde
0.0020
dt=0.5*dt_limite
PRESSION
0.0015
0.0010
0.0005
0.0000
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
methode explicite solution analytique
methode implicite Nb*dt
methode Crank−Nicholson
2.5e−03
2.0e−03
1.5e−03
1.0e−03
Ecart
5.0e−04
0.0e+00
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Nb*dt
−5.0e−04
−1.0e−03
methode explicite
methode implicite
Crank−Nicholson
1. Présentation du problème .
Le problème que nous allons modéliser est l'é oulement de deux uides, huile et eau, en
milieu poreux ( dead-oil model ). Nous allons étudier l'inje tion d'un débit xé d'eau
à l'amont d'une arotte de ro he réservoir initialement saturée d'un mélange eau-huile. À
l'aval on produit le mélange eau-huile à une pression xée. C'est à dire que l'on réalise une
expérien e de balayage à l'eau d'une arotte. Ce type d'é oulement est très fréquent. Nous
onsidérerons que les deux uides, l'eau et l'huile, sont in ompressibles. On se pla e en
dimension 1. Nous nous proposons dans e hapitre, en suivant la démar he déjà exposée
au hapitre pré édent :
(1) de onstruire le modèle mathématique du problème à partir des lois physiques et
des onditions initiales et aux limites du as étudié ;
(2) de faire une analyse du modèle mathématique qui va mettre en éviden e les di-
ultés que nous allons ren ontrer dans l'approximation numérique ;
(3) de onstruire un modèle numérique tenant ompte autant que possible de l'analyse
du modèle mathématique ;
(4) de vérier la onsistan e et la onvergen e des diérents s hémas numériques
possibles ;
(5) de réaliser un Simulateur Numérique permettant d' "exhiber" la solution ;
La modélisation d'un tel système repose sur les deux lois physiques :
1-la loi de Dar y ;
2-l'équation de onservation ;
Nous faisons deux hypothèses pour ara tériser l'é oulement :
1-les uides sont in ompressibles ;
2-la pression apillaire est nulle, 'est à dire que la pression est identique dans les deux uides ;
Les uides étant in ompressibles, l'é oulement étant horizontal, les masses volumiques des
uides n'interviennent pas.
1.1. Notations utilisées.
47
48 4. ECOULEMENT DIPHASIQUE INCOMPRESSIBLE HORIZONTAL SANS PRESSION CAPILLAIRE
Fig. 1. arotte
q (x, t) débit q (x, t) débit
w o
w (x, t) saturation t) saturation
L'eau : skr(s w ) perméabilité relative ; L'huile : skro(x,
o (s o ) perméabilité relative
µw vis osité µo vis osité
Cette loi exprime que les vitesses d'é oulement de haque uide sont proportionnelles
au gradient de pression. On s'intéresse aux débits .
krw (sw ) ∂P (x, t)
qw (x, t) = −K(x) · A(x) · µw ·
∂x
(35)
q (x, t) = krO (sO ) ∂P (x, t)
o −K(x) · A(x) · µO ·
∂x
Comme on inje te un débit d'eau, nous onsidérerons que la fa e amont est saturée en
eau, nous prendrons omme ondition limite amont sur les saturations :
sw (0, t) = 1
(39)
so (0, t) = 0
qui sont déterminées par les inq équations : (35), (36), (37) et l'ensemble des onditions
initiales et aux limites. Quelques manipulations algébriques vont nous permettre de réduire
e système à deux fon tions in onnues prin ipales :
- la pression dans les uides : P (x, t) 0 ≤ x < L, 0 ≤ t ≤ T ;
- la saturation en eau : s(x, t) = sw (x, t) = (1 − so(x, t)), 0 < x ≤ L, 0 < t ≤ T ;
2.5. Équation en pression :
(42) ∂(qw + qo )
∂x
= 0 ⇒ (qw + qo ) = q(t) = q amont (t) ∀x ∈ [0, L]
Les uides étant in ompressibles, on vérie bien que la somme des débits d'eau et d'huile
est égale au débit inje té sur la fa e amont de la arotte.
Si l'on introduit la mobilité globale :
(43) m(s) =
krw (s) kro (s)
µ
+
µ
w o
50 4. ECOULEMENT DIPHASIQUE INCOMPRESSIBLE HORIZONTAL SANS PRESSION CAPILLAIRE
Soit en prenant en ompte la relation (42) , nous obtenons l'équation aux dérivées partielles,
du se ond ordre, de type elliptique, vériée par la pression des 2 uides :
(45) −
∂
∂x
K(x) · A(x) · m(s) ·
∂P
∂x
= 0, 0<x<L
Compte tenu de la ondition limite aval on peut al uler la pression en tout point du
barreau, si on onnaît la répartition des saturations :
Z L
1
(47) P (x, t) = P (L, t) + q amont (t) ·
K(x) · A(x) · m(s)
· dx
x
Cette équation est une équation aux dérivées partielles du premier ordre, non linéaire, du
type hyperbolique.
2.6.1. Condition initiale pour l'équation en saturation.
Pour t = 0, on onnaît la distribution de la saturation : s(x, 0) = sinitial (x). Nous
initial
hoisissons sinitial (x) telle que ds dx (x) existe. Remarque : L'équation en saturation ne
dépend pas de la pression, la saturation est dé ouplée . On peut étudier les solutions
de l'équation en saturation indépendamment de la pression. L'équation en saturation est
gouvernée par le débit imposé qamont
2.7. Modèle mathématique.
Ce modèle mathématique est onstitué de deux équations aux dérivées partielles ou-
plées .
La première équation, l'équation en pression, ne dépend de temps que par la fon tion
m(s(x, t)). Á haque instant tk nous avons à résoudre un problème elliptique en espa e
du se ond ordre si on onnaît la fon tion s(x, tk ). les onditions aux limites du problème
elliptique sont :
à l'amont, une ondition portant sur la dérivée, 'est une ondition de Neumann
∂P q amont (t)
=− t > 0;
∂x x=0 K(0) · A(0) · m(s(0, t))
à l'aval, une ondition portant sur la valeur de la fon tion, 'est une ondition de Diri-
hlet
P (L, t) = P aval (t) t > 0.
La deuxième équation, l'équation en saturation, est une équation hyperbolique, du premier
ordre, non linéaire. Ses onditions aux limites sont :
à l'amont une ondition de Diri hlet, xant la valeur de la fon tion : s(0, t) = 1 ,
à l'instant initial, t = 0, la valeur de la fon tion est donnée : s(x, 0) = sinitial (x) .
52 4. ECOULEMENT DIPHASIQUE INCOMPRESSIBLE HORIZONTAL SANS PRESSION CAPILLAIRE
x
ξ=
L
et θ = T t
ref
∂s ∂F
+ =0 0<ξ<1 θ>0
∂θ ∂ξ
Le problème modèle étudié, ave sa ondition amont et sa ondition initiale s'é rit :
∂s ∂F
+ = 0 0 < ξ ≤ 1, θ>0
∂θ ∂ξ
(50) s(ξ, 0) = sinitial (ξ · L), 0<ξ≤1
s(0, θ) = 1, θ>0
Une méthode lassique d'étude des équations hyperboliques est l'emploi de la mé-
thode des ara téristiques. Dans ette appro he on fait l'hypothèse qu'il existe une solution
forte du problème. C'est à dire une fon tion s(ξ, θ) dénie, ainsi que ses dérivées
partielles : ∂ξ , ∂θ . Intéressons-nous aux ourbes iso-saturation de la surfa e solution
∂s ∂s
s(ξ, θ), es ourbes sont dénies par une relation entre les variables ξ et θ pour une valeur
donnée s = te, ave 0 ≤ te ≤ 1.
s(ξ, θ) = te ⇒ ds = 0 ⇒
∂s ∂s
· dξ + · dθ = 0.
∂ξ ∂θ
Comme es ourbes appartiennent à la solution du problème, elles vérient aussi l'équation
aux dérivées partielles du problème modèle (50)
∂s ∂s dF
∂θ
+ F ′ (s) ·
∂ξ
=0 si on note F ′ (s) =
ds
∂s ∂s
Les diérentielles ∂ξ , ∂θ , si elles existent, sont solution du système d'équations linéaires :
∂s
(51) dξ dθ
F′ 1
∂ξ
·
∂s
=
0
0
∂θ
Le système (51) admet des solutions non nulles si son déterminant est nul, 'est à dire :
dξ − F ′ (s) · dθ = 0
Les ourbes ξ(t) d' isosaturation s(ξ, θ) = te sont déterminées par les équations
diérentielles :
dξ
= F ′ (s = te), θ>0
(52) dθ
ξ(0) = ξ0 ave te
sinitial (L · ξ 0 ) =
On résout le problème en utilisant la solution (53). La gure (3) nous montre la solution
obtenue en utilisant la méthode des ara téristiques. On onstate que bien que la saturation
initiale soit régulière, les ourbes de saturation s(ξ) pour θ = te présentent rapidement un
point où ( ∂ξ
∂s
)θ= te = −∞. C'est la formation d'un front de saturation . La position de
e front est donnée par la orde verti ale, telle que l'aire en avan e soit égale à l'aire
en retard . L'existan e de solutions non régulières, 'est à dire à fort gradient, est à la
sour e des prin ipales di ultés numériques ren ontrées dans la simulation du balayage de
l'huile par l'eau, en parti ulier pour les problèmes à deux et trois dimensions d'espa e.
54 4. ECOULEMENT DIPHASIQUE INCOMPRESSIBLE HORIZONTAL SANS PRESSION CAPILLAIRE
perméabilités relatives
1.0
0.9
tangente de Welge
0.8
0.7
Kro Krw
0.6
0.5
<−−−débit fractionnaire
0.4
0.3
0.2
0.1
0.71
0.0
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0
saturation
1.0
0.9
0.8
0.7
0.6
saturation
0.5
0.4
0.2
0.1
0.0
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2 1.4 1.6 1.8 2.0
x
Fig. 3. saturation
La surface x(s,t)
1.8
1.6
1.4
1.2
1.0
x
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
0.0
0.2
0.4
0.9 1.0
0.6 0.7 0.8
0.5 0.6
0.8 0.4
saturation 0.2 0.3
1.0 0.0 0.1 temps
ξ−1/2 = xo ,
ξi+1/2 = 0.5 · (xi + xi+1 ) 0≤i≤n−1 ,
ξn+1/2 = xn .
Le temps est dis rétisé par pas de temps onstants : ∆t
4.2. Approximation numérique de l'équation en pression.
∂P ξi+1/2
− K(x) · A(x) · m(s(x, t)) · = 0, i = 0, · · · , n − 1.
∂x ξ
i−1/2
56 4. ECOULEMENT DIPHASIQUE INCOMPRESSIBLE HORIZONTAL SANS PRESSION CAPILLAIRE
Ces relations expriment que les ux qui sortent de l'intervalle ni sont égaux aux ux qui
entrent. Le bilan matière doit être bien respe té.
4.2.1. Approximation des ux aux interfa es des intervalles.
On fait l'hypothèse que l'on onnaît les propriétés du milieu aux n÷uds xi du maillage,
Pi et si sont les approximations de la pression et de la saturation en es n÷uds. Il faut
déterminer une approximation des ux aux interfa es des intervalles. Faisons l'hypothèse
que dans haque intervalle la pression peut être représentée par une fon tion linéaire. Sur
haque interfa e assurons : 1.la ontinuité de la pression,
2.la ontinuité des ux à travers l'interfa e.
Soit Pi−1/2 , la pression à l'interfa e ξi−1/2 , dénissons la transmissibilité Ti au n÷ud xi
par :
Ti = K(xi ) · A(xi ) · m(si )
On se pla e de haque té de l'interfa e, on peut é rire, si on exprime les dérivées par des
diéren es nies :
Pi−1/2 − Pi−1 Pi − Pi−1/2
−fi−1/2 = Ti−1 · = Ti · ,
∆xi−1 ∆xi
2 2
Ti · Pi + Ti−1 · Pi−1
d'où Pi−1/2 =
Ti + Ti−1
,
Pi − Pi−1
(54) et − fi−1/2 = Ti−1/2 ·
∆xi−1
,
ave : 2
Ti−1/2
=
1
+
Ti−1 Ti
1
.
La ondition amont s'exprime simplement, en é rivant que le ux qui traverse l'interfa e
ξ1/2 est égal au ux imposé à la fa e amont du domaine ( ondition de Neumann -
gure (5)-)
q = −f−1/2 = −f1/2 soit a0 · P0 + b0 · P1 = q ave a0 = −b0 .
La ondition aval s'exprime elle aussi simplement, en é rivant que la pression aval est
donnée. C'est à dire Pn = P aval (t) ( ondition de Diri hlet-gure (6)) . Ce qui donne la
dernière équation du système qui prend en ompte la ondition la ondition de Diri hlet
bi−1 · Pi−1 + ai · Pi = −bi · Pi+1 , i=n−1,
volume de l'intervalle, on a :
ξi+1/2
Z
∂s ∂F (s(x, t)) dsi (t)
[A(x)·φ(x)· +q· ]·dx = Vi · +q· F (s(ξi+1/2 , t)) − F (s(ξi−1/2 , t)) , i = 1, n
∂t ∂x dt
ξi−1/2
58 4. ECOULEMENT DIPHASIQUE INCOMPRESSIBLE HORIZONTAL SANS PRESSION CAPILLAIRE
Le problème d'évolution aux dérivées partielles hyperbolique a été transformé, omme dans
le as du problème parabolique étudié au hapitre pré édent, en un système d'équations
diérentielles aux onditions initiales. Mais dans notre as, le système d'équations diéren-
tielles est non linéaire. Une di ulté va être la détermination de Fi+1/2
t = F (s(ξi+1/2 , t)) , i =
0, · · · , n . Il en dé oule une famille de s hémas d'intégration.
4.3.1. S héma simple amont ou s héma de Godunov .
Si Pi−1 ≥ Pi alors l'é oulement a lieu de xi−1 → xi, en onsidérant la gure (7), la solution
étant représentée omme une fon tion onstante sur haque intervalle, on prend omme
valeurs aux bornes de l'intervalle Ii :
si−1/2 (t) = si−1 (t) et si+1/2 (t) = si (t),
t
Fi−1/2 et Fi+1/2
t
= F (si−1/2 (t)) = F (si+1/2 (t)) .
Si on hoisit omme approximation de la dérivée en temps l'approximation du premier
ordre d'Euler :
dsi (t) si (t + ∆t) − si (t)
= ,
dt ∆t
nous obtenons le s héma d'intégration numérique expli ite de Godunov :
q · ∆t h t i
(57) si (t + ∆t) = si (t) +
Vi
t
· Fi−1/2 − Fi+1/2 ,
si l'on prend : ∂s(t)
∂x
≃
si−1 (t) − si−2 (t)
∆xi−2
, il vient
xi−1
Le s héma en temps est en ore le s héma du premier ordre, omme dans le s héma de
Godunov.
t
Fi−1/2 = F (si−1/2 (t)) et t
Fi+1/2 = F (si+1/2 (t)) ,
q · ∆t h t i
(58) si (t + ∆t) = si (t) +
Vi
t
· Fi−1/2 − Fi+1/2 .
Pour obtenir un s héma impli ite, on se pla e dans le adre du s héma simple amont
en exprimant les valeurs de la saturation dans le terme de droite à l'instant t + ∆t :.
(59) si (t + ∆t) = si (t) +
q · ∆t
Vi
· [F (si−1 (t + ∆t)) − F (si (t + ∆t))]
Pour l'ensemble des noeuds du maillage, on doit résoudre un système d'équations non-
linéaires. dont la solution peut né essiter en général des temps de al ul assez importants.
On simplie le problème en linéarisant l'expression
des débits fra tionnaires.
∂F
F (si−1 (t + ∆t)) ≃ F (si−1 (t)) + · (si−1 (t + ∆t) − si−1 (t))
∂s s=si−1
(60)
∂F
F (si (t + ∆t)) ≃ F (si (t)) +
· (si (t + ∆t) − si (t))
∂s s=si
nous obtenons alors, en portant les relations (60) dans le s héma (59) un ensemble d'équa-
tions linéaires aux in onnues si(t + ∆t) :
q · ∆t t
(61) −θi−1
t
· si−1 (t + ∆t) + (1 + θit ) · si (t + ∆t) = si (t) + · σi−1 − σit , i = 1, · · · , n
V i
Remarque : Dans le as que nous traitons, d'un problème à une dimension, le s héma est
quasi-expli ite, puisqu'on peut, en partant de s0(t + ∆t) , onnu omme ondition à la
limite amont, al uler su essivement s1 (t + ∆t), s2(t + ∆t), · · ·
4.4. Appli ation numérique et résultats.
SCHEMA de GODUNOV
1.4
t = 0.15
1.2
TRANSMISSIBILITES
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2
SATURATIONS
PRESSION
SCHEMA de GODUNOV
1.5
t = 0.45
TRANSMISSIBILITES
1.0
0.5
0.0
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2
SATURATIONS
PRESSION
Nous avons réalisé les mêmes al uls pour le s héma double-amont des pétroliers .
Nous onstatons sur les gures (11) et (12) que la partie à fort gradient de saturation est
mieux représentée, que la solution à l'arrière du front est elle aussi bien représentée. Le
s héma double amont, apporte une véritable amélioration des résultats.
62 4. ECOULEMENT DIPHASIQUE INCOMPRESSIBLE HORIZONTAL SANS PRESSION CAPILLAIRE
SCHEMA DOUBLE−AMONT
1.4
t = 0.15
1.2
TRANSMISSIBILITES
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2
SATURATION
PRESSION
SCHEMA DOUBLE−AMONT
1.4
t = 0.45
1.2
TRANSMISSIBILITES
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2
SATURATION
PRESSION
SCHEMA IMPLICITE
1.4
t = 0.15
1.2
TRANSMISSIBILITES
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2
SATURATION
PRESSION
1.5
t = 0.45
TRANSMISSIBILITES
1.0
0.5
0.0
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2
SATURATION
PRESSION
avons suivie pré édemment en posant que la fon tion débit fra tionnaire est la fon tion
linéaire :
F (s) = v · s v > 0 vitesse de l'é oulement
Ce i orrespond physiquement au as des fon tions perméabilités relatives en roix .
C'est le as par exemple du dépla ement de deux uides totalement mis ibles .
5.1. Problème du transport. Dans e as le modèle mathématique s'é rit :
∂s ∂s
+v· = 0, 0 < x < L ,t > 0
∂t ∂x
(62) s(x, 0) = sinitial (x) ondition initiale
ondition amont
s(0, t) = samont (t)
On peut remarquer que le problème est bien posé. En eet, ontrairement au problème
parabolique que nous avons étudié dans le as de l'é oulement d'un uide ompressible les
onditions aux limites se réduisent à la ondition limite amont , on ne peut pas imposer
de ondition limite à l'aval. La solution du problème s'exprime simplement par :
(63) s(x, t + dt) = s(x − v · dt, t)
La solution à la limite aval est déterminée par les valeurs de la fon tion à l'amont, en
parti ulier on peut déterminer :
s(L, t) = s(L − v · t, t) tant que (L − v · t) > 0
5.1.1. Semi-dis rétisation.
On ouvre le domaine ] 0, · · · , L [ d'un maillage régulier de pas ∆x = Ln , les mailles
sont dénies par :
Ii = ] (i − 1) · ∆x, · · · , i · ∆x [ , i = 1, · · · , n ,
Suivant notre méthode intégrons l'équation de transport sur la maille Ii, i = 1, · · · , n, il
vient, si si(t) est la valeur moyenne de la saturation dans l'intervalle :
Z
∂s ∂s dsi (t)
( +v· ) · dx ≃ ∆x · + v · ξi+1/2 − ξi−1/2 = 0, i = 1, · · · , n ,
Ii ∂t ∂x dt
ξi−1/2 et ξi+1/2 désignant les valeurs de s(x, t) aux limites de la maille Ii , ξi−1/2 et ξi+1/2
sont déterminés par le s héma numérique mis en ÷uvre.
5.1.2. S héma amont.
Pour le s héma amont, on prend : ξi−1/2 = si−1 et ξi+1/2 = si(t) .. On obtient alors
le système d'équations diérentielles aux onditions initiales.
dsi (t) v
= · (si−1 (t) − si (t)) , i = 1, · · ·, n
dt ∆x
si (0) = sinitial (xi ) ondition initiale
ondition limite amont
s0 (t) = samont (t)
Posons :
s1 (t) s1 (0) s0 (t)
0
si (t)
S(t) = si (0)
, S0 = , B(t) =
sn (t) sn (0) 0
ondition initiale
S(0) = S0
ave :
1 0
−1 1 0
v
A=− · 0 −1 1 0
∆x
0 −1 1
Comme nous l'avons vu, pour l'étude des problèmes paraboliques, dans le as de l'é oule-
ment d'un uide ompressible, on peut exprimer la solution du système diérentiel à l'aide
de la fon tion exponentielle de matri e.
Supposons que : s0(t) = samont (t) = Cte, on pose S ∞ = A−1 · B
La solution du système diérentiel est donnée par
S(t) = (S0 − S ∞ ) · exp(−t · A) + S ∞ .
S héma impli ite . Dans le s héma impli ite les valeurs des ux amont sont pris à l'ins-
tant t + ∆t, la dérivée en temps est appro hée par diéren e nie. On obtient le modèle
numérique suivant :
si (t + ∆t) − si (t) si−1 (t + ∆t) − si (t + ∆t)
=v·
∆t ∆t
(65) S.I si (0) = sinitial (xi ) i = 1, · · · , n
s0 (t + ∆t) = samont (t + ∆t)
On onstate que pour un même pas d'espa e et un même pas de temps, la dispersion
numérique est plus forte qu'ave le s héma expli ite. Ainsi le s héma impli ite est plus
stable mais moins pré is que le s héma expli ite.
Remarque : Dans le as du s héma expli ite on onstate que la dispersion numérique
v · ∆x v · ∆t
Dnum = · (1 − )
2 ∆x
s'annule lorsque le pas de temps est égal au pas de temps limite de stabilité, e qui peut
paraître paradoxal. On peut donner une appro he simple de e omportement. La solution
générale de l'équation de transport : (63) nous donne :
v · ∆t
s(xi , t + ∆t) = s(xi − v · ∆t, t) si ∆x
=1
Il vient en développant :
t t 2
si (t + ∆t) − si (t) ξi+1/2 − ξi−1/2 ∂s ∂s t 2 ∂ s
+v· = +v· + v · ∆t · + ···
∆t ∆x ∂t ∂x xi ∂x2
∂s
Le terme de diusion dépend seulement du pas de temps. La dérivée spatiale ∂x est ap-
proximée à l'ordre ∆x , le s héma double-amont est plus pré is que les pré édents, surtout
2
5.3. Expérien es numériques. On pro ède à des expérien es numériques pour mettre
en éviden e les onséquen es du phénomène de la dispersion numérique. Considérons le mo-
dèle mathématique du transport pur , dont la solution analytique est évidente :
∂s ∂s
+v· = 0, 0 < x < 1, t>0
∂t ∂x
s(x, 0) = 0 0<x≤1 ondition initiale
ondition amont
s(0, t) = 1
On traite e problème par les s hémas expli ite et impli ite et double-amont, pour diérents
pas de temps et diérents pas d'espa e. On onstate, que omme prévu, le s héma impli ite
rée une diusion numérique importante. De tous les s hémas le s héma double-amont
diuse le moins, mais sa stabilité est atteinte pour un pas de temps égal à 0.75 pas de
temps limite.
EQUATION DE TRANSPORT
1.0
0.9
0.8
dt=0.5*dt_limite
s
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0.0
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0
explicite
implicite x
double−amont
Nous allons étudier l'é oulement horizontal de 2 uides non mis ibles, in ompressibles,
dans l'hypothèse où la pression apillaire entre les 2 uides joue un rle important. Bien
que e problème puisse paraître à l'ingénieur pétrolier omme un problème simple, bien
onnu, l'analyse mathématique des équations qui modèlisent e problème pose des di ul-
tés assez redoutables, en parti ulier pour modéliser les termes dus à la pression apillaire
et l'expression des onditions aux limites. Dans e hapitre nous suivons, naturellement la
démar he déjà utilisée, nous allons :
(1) onstruire le modèle mathématique du problème à partir des lois physiques et des
onditions initiales et aux onditions aux limites,
(2) faire une analyse du modèle mathématique qui va nous permettre de séparer les
équations en pression et en saturation, nous permettant de porter notre attention
sur l'équation en saturation, qui va omporter un terme de diusion non linéaire,
pouvant dégénérer, modèlisant les eets apillaires,
(3) onstruire un modèle numérique qui va rendre ompte des onditions aux limites
parti ulières du problème - onditions aux limites unilatérales-,
(4) vérier la onsistan e et la onvergen e des s hémas numériques,
(5) réaliser un Simulateur Numérique, permettant d' exhiber la solution.
1. Présentation du problème .
Comme dans le as , sans pression apillaire, le problème que nous allons modéliser est
l'é oulement de 2 uides, huile et eau, en milieu poreux ( dead-oil model ). Nous allons
étudier l'inje tion d'un débit xé d'eau dans une arotte de ro he réservoir saturée d'un
mélange eau-huile. On réalise une expérien e de balayage à l'eau, ave à l'autre extrémité,
la produ tion à une pression xée, d'un mélange eau-huile. On se pla e en dimension 1.
Les éléments sont les mêmes que dans le as pré édent.Fig :1
69
70 5. ÉCOULEMENT DIPHASIQUE INCOMPRESSIBLE HORIZONTAL AVEC PRESSION CAPILLAIRE
Fig. 1. Carotte
abs isse 0 < x < L longueur du barreau
Le domaine de dénition : x
t temps 0 < t < T temps de simulation
Le milieux poreux :
K(x) perméabilité absolue du milieu poreux
Cette loi exprime que les vitesses d'é oulement de haque uide sont proportionnelles
au gradient de pression.
krw (sw ) ∂Pw
qw (x, t) = −K(x) · A(x) ·
µw
·
∂x
(eau)
(69) kro (so ) ∂Po
(huile)
qo (x, t) = −K(x) · A(x) · ·
µo ∂x
2.3. Saturations.
Cette relation montre que les 2 uides ne jouent pas un rle symétrique . Celui des
deux qui a la pression la plus élevée est le uide non-mouillant. En général, dans le as
d'un gisement pétrolier, le uide non-mouillant est l'huile et le uide mouillant peut être
l'eau.
(72) P c(sw ) = Po (x, t) − Pw (x, t) > 0
qui sont déterminées par les 6 équations : (90), (70), (71), (72) et l'ensemble des onditions
initiales et aux limites que nous examinerons plus loin.
krw (s)
mw (s) =
µw
mobilité de l'eau
kro (s)
mo (s) =
µo
mobilité de l'huile
72 5. ÉCOULEMENT DIPHASIQUE INCOMPRESSIBLE HORIZONTAL AVEC PRESSION CAPILLAIRE
Suivant la démar he de Guy Chavent1, nous allons introduire de nouvelles fon tions.
La mobilité globale : m(s) = mw (s) + mo (s)
Z
s
La fon tion gamma : mw (u) − mo (u) dP c
(73)
γ(s) =
0 mw (u) + mo (u)
· −
ds
(u) · du
1 1
La pression globale :
P (x, t) = · [Pw (x, t) + Po (x, t)] + · γ (s(x, t))
2 2
Nous allons montrer que le problème peut se ramener à la détermination des 2 fon tions
in onnues
s(x, t) et P (x, t)
Considérons les 2 équations de ontinuité (70) on obtient en faisant la somme
∂
(qw + qo ) = 0
∂x
d'après les relations (90) exprimant la loi de Dar y on peut é rire :
(74) (qw + qo ) = −K · A · m · (
mw ∂Pw
m
·
∂x
+
mo ∂Po
·
m ∂x
et d'après la dénition de la pression globale :
∂P 1 ∂Pw ∂Po 1 ∂γ
= · + + ·
∂x 2 ∂x ∂x 2 ∂x
Compte tenu de la dénition de la fon tion γ(s)
∂γ(s) dγ(s) ∂s mw (u) − mo (u) dP c(s) ∂s
= · = · − ·
∂x ds ∂x mw (u) + mo (u) ds ∂x
∂γ(s) mw (u) − mo (u) ∂P c(s)
=− ·
∂x mw (u) + mo (u) ∂x
d'où d'aprés la dénition de la pression apillaire 72
∂P 1 ∂Pw ∂Po 1 mw − mo ∂Po ∂Pw
= · + − · · −
∂x 2 ∂x ∂x 2 m ∂x ∂x
ou en ore :
∂P mw ∂Pw mo ∂Po
= · + ·
∂x m ∂x m ∂x
En utilisant la relation (74), il vient :
(75) qw + qo = −K · A · m ·
∂P
∂x
De même à partir des relations (73), il vient :
1
Po (x, t) = P (x, t) + · (P c(s) − γ(s))
2
Nous examinerons les onditions aux limites un peu plus loin, on peut déjà remarquer que
ette équation est la même que elle obtenue dans le as d'un é oulement sans pression
apillaire pour la pression ommune des deux uides. On remarque aussi que la relation
nous permet d'é rire :
∂q
q = (qw + qo ) ⇒ =0
∂x
2.6.3. Équation aux dérivées partielles pour la saturation.
Utilisons l'identité algébrique suivante pour exprimer le débit en eau :
mw mo mw
qw = · (qw + qo ) + · qw − · qo
m m m
. En tenant ompte de la loi de Dar y , exprimée par (90), il vient :
mw mw · mo ∂Pw ∂Po
qw = ·q−K ·A· · −
m m ∂x ∂x
soit :
mw mw · mo dP c(s) ∂s
qw = ·q−K ·A· · − ·
m m ds ∂x
Pour simplier les notations introduisons 3 nouvelles fon tions :
mw
F (s) =
m
débit fra tionnaire
mw · mo dP c
a(s) = · −
(77)
m ds
Zs
α(s) = a(u) · du
0
Soit
ave les nouvelles notations :
∂s ∂s
qw = F (s) · q − K · A · a(s) · ∂x qo = (1− F (s)) · q + K · A · a(s) · ∂x
eau huile
∂
∂
qw = F (s) · q − K · A · α(s) qo = (1− F (s)) · q + K · A · α(s)
∂x ∂x
si l'on pose :
∂
r(s) = −K · A ·
∂x
α(s) débit dérivant du potentiel apillaire
qw = F (s) · q + r(s)
qo = (1 − F (s)) · q − r(s)
74 5. ÉCOULEMENT DIPHASIQUE INCOMPRESSIBLE HORIZONTAL AVEC PRESSION CAPILLAIRE
L'eet des for es apillaire est la réation de 2 ux opposés. Le ux est dirigé vers les
saturations dé roissantes, puique a(s) > 0, 'est à dire dans le sens de l'é oulement dans
le as d'un balayage à l'eau, et dans le sens opposé à l'é oulement pour l'huile.
Comme dans le as de l'é oulement sans pression apillaire, si les ara téristiques du uide
et du milieu poreux ne dépendent pas de la pression, nous avons réussi à dé oupler la
variable Saturation de la variable Pression . Cette équation est du type transport
diusion non linéaire .
a(0) = 0 et a(1) = 0
Pour aborder la dis ution des onditions aux limites, il est né essaire d'avoir une idée
de l'allure du graphe des fon tions que nous venons de dénir. Pour simplier, nous avons
pris des fon tions analytiques ompatibles ave l'allure générale des fon tions relatives aux
gisements et qui sont habituellement déterminées par des mesures en laboratoire sur des
é hantillons et extrapollées à l'é helle du réservoir. Comme fon tion de base, nous partirons
des perméabilités relatives eau-huile que nous avons utilisées au hapitre pré édent, nous
nous donnerons une représentation de la pression apillaire P c(s), sous forme polynmiale
de la saturation. On pose souvent :
P cmax (x) est en général une fon tion onstante par mor eaux
krw (s) = s2 , kro (s) = (1 − s)2 , P c(s) = 32 · (0.5 − s)7 + 0.5 · (0.5 − s) + 0.5
2. CONSTRUCTION DU MODÈLE MATHÉMATIQUE 75
MOBILITE
1.0
0.9
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0.0
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0
mw(s)−MOBILITE eau s
(mw*mo)/(mw+mo)
mo(s)−MOBILITE huile F(s)−DEBIT fractionnaire
m(s)−MOBILITE globale
Fig. 2. Mobilité
1.0
0.9
0.8
0.7
0.6
Pc
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0.0
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0
s
Fonctions auxilliaires−a(s)−alpha(s)
0.07
0.06
0.05
0.04
0.03
0.02
0.01
0.00
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0
fonction a(s) s
fonction Alpha(s)
Fonction Gamma(s)
0.05
0.00
−0.05
−0.10
−0.15
−0.20
−0.25
−0.30
−0.35
−0.40
−0.45
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0
s
Pour déterminer les onditions aux limites étudions le as physique déni en début de
hapitre, d'un é oulement à travers un barreau de milieu poreux : Fig1. La règle physique à
suivre pour déterminer les onditions aux limites est de respe ter la ontinuité des pressions
des uides en mouvement à l'entrée et à la sortie du milieu poreux. Á l'amont : On inje te
un débit d'eau donné : qamont (t), 'est à dire que nous xons le gradient de pression. Pour la
saturation, il est légitime de xer la saturation en eau à la saturation maximale. La pression
apillaire est alors nulle -g (3)-. La pression de l'eau est égale à la pression d'inje tion.
L' eau seule pénètre dans le milieu poreux. L' huile ne sort pas à ontre ourant sous
l'a tion des for es apillaires. La perméabilité à l'huile est nulle. ( Nous ne sommes pas
dans le as de l'imbibition.). Don sur la fa e amont les onditions à la limite sont ave
nos onventions :
s(0, t) = 1 ⇒ P c(s) = 0 et γ(s) = 0
qw (0, t) = q amont (t)
q (0, t) = 0
(79)
o
Pw (0, t) = Po (0, t) = P (0, t)
∂P q amont (t)
= −
∂x x=0 K(0) · A(0) · m(s(0, t))
Á l'aval
La situation est plus omplexe, nous avons à faire à une ondition à la limite unilatérale .
Par hypothèse nous produisons le mélange eau-huile à une pression donnée : P aval (t)
Il faut distinguer 3 phases :
phase (1) - L'eau n'est pas en ore arrivée à l'extrémité du barreau, l'extrémité du
barreau est saturée en huile, il ne s'é oule que de l'huile ; Nous assurons la ontinuité de
la pression de la phase huile. Sur la limite aval x = L il est légitime de poser omme
onditions :
Po (L, t) = P aval (t) s(L, t) = 0
Nous obtenons les onditions aux limites pour la phase 1 :
qw (L, t) = 0
ondition de Diri hlet
(80) s(L, t) = 0
P (L, t) = P aval (t) − 1 · (P c(0) − γ(0))
2
On remarque qu'il est un peu arti iel de dénir la pression de l'eau dans un domaine
où il n'y a pas d'eau mobile.
phase (2) - Á l'arrivée de l'eau, en quantité très faible mais assez rapidement à ause
du terme de diusion, les for es apillaires bloquent la sortie de l'eau. En eet on
observe que sur la fa e de sortie le uide mouillant ne s'é oule pas jusqu'à e que la
saturation en uide mouillant atteigne la valeur ritique pour laquelle la pression apillaire
s'annule. La raison de e omportement réside dans la relation : saturation ↔pression
apillaire. La ontinuité des pressions doit être assurée pour haque uide. Initialement
seul le uide non mouillant est présent à l'extérieur de la fa e aval x = L. La pression
apillaire n'est pas dénie à l'extérieur du milieux poreux. La pression sur la fa e aval L
reste la pression du uide non mouillant qui est, par dénition supérieure à la pression
du uide mouillant. En onséquen e, le uide mouillant ne peut pas s'é ouler à travers la
fa e aval, tant que la pression apillaire n'est pas nulle sur la fa e aval. Il se forme une
78 5. ÉCOULEMENT DIPHASIQUE INCOMPRESSIBLE HORIZONTAL AVEC PRESSION CAPILLAIRE
Cette ondition permet de déterminer le débit d'eau, sortant par la fa e aval, après l'instant
de per ée : TB
ondition de Diri hlet
s(L, t) = 1
P (L, t) = P aval (t)
(82)
∂qw
=0
∂x x=L−
En dénitive, l'é oulement de 2 uides en milieux poreux peut être modélisé par le
modèle mathématique de 2 équations aux dérivées partielles suivant :
(85)
∂ ∂P
−
∂x
K(x) · A(x) · m(s) ·
∂x
=0 pression
∂s ∂F (s) ∂ ∂
A(x) · φ(x) ·
∂t
+q·
∂x
−
∂x
K(x) · A(x) ·
∂x
(α(x)) =0 saturation
+ onditions initiales
+ onditions aux limites
La première équation est une famille d'équations aux dérivées partielles elliptiques, dépen-
dant de la saturation par la fon tion mobilité globale :m(s) . Les dérivées partielles de la
saturation n'interviennent pas. Le ouplage est faible .
La deuxième équation est une équation aux dérivées partielles de type transport diusion.
Cette équation dégénère lorsque :
s(x, t) = 0 ou s(x, t) = 1
On remarque que la variable P (x, t) n'intervient pas dans ette équation. L'équation en
saturation est dé ouplée dans le domaine d'intégration. On a vu aussi, en étudiant la
ondition à la limite aval, que la solution de ette équation présente une singularité, qui
dé oule du prin ipe de ontinuité des pressions. Nous allons illustrer es omportements
grâ e au modèle numérique
80 5. ÉCOULEMENT DIPHASIQUE INCOMPRESSIBLE HORIZONTAL AVEC PRESSION CAPILLAIRE
Fig. 7. maillage
Nous avons vu que l'équation aux dérivées partielles que vérie la pression globale
est la même que elle vériée par la pression dans le as de l'é oulement sans pression
apillaire. Nous renvoyons don au paragraphe (4.5.2) pour dé rire l'approximation numé-
rique de l'équation en pression. Seules sont hangées les onditions aux limites (qui restent
néanmoins du même type, 'est à dire , Newman à l'amont, Diri hlet à l'aval).
3.3. Approximation numérique de l'équation en saturation.
Suivant la méthode déjà employée, nous dis rétisons l'équation en saturation, en uti-
lisant la méthode intégrale, 'est à dire en al ulant sur haque intervalle Ii une valeur
appro hée de l'integrale.
∂s ∂F (s) ∂ ∂
A(x) · φ(x) · +q· − K(x) · A(x) · (α(x)) = 0 0<x<L
∂t ∂x ∂x ∂x
⇓
Pour i = 1, . . . , n
∂α(s) ξi+1/2
Z
∂s
A(x) · φ(x) · +q · F (ξi+1/2 ) − F (ξi−1/2 ) − K(x) · A(x) · =0
∂t | {z } ∂x ξ
Ii i−1/2
| {z } | {z }
variation de saturation transport diusion apillaire
3. CONSTRUCTION DU MODÈLE NUMÉRIQUE 81
Ce terme est un terme de diusion analogue au terme de diusion déjà ren ontré dans
le as de l'équation en pression pour l'é oulement d'un uide légèrement ompressible. Soit
t
ri−1/2 le ux à travers l'interfa e ξi−1/2 du à la apillarité, le bilan des ux apillaires s'é rit
alors :
t t
ri+1/2 − ri−1/2
qw (ξ−1/2 , t) = q amont
. Pour les phases 1&2, les onditions aux limites sur la fa e aval, ξn+1/2 = L se traduisent
par :
qw (L, t) = 0
Pour la phase 3
∂qw t t
= 0 → qw (L, t) = q · Fn−1/2 + rn−1/2
∂x x=L−
Si l'on prend en ompte les onditions initiales et les onditions aux limites nous obte-
nons le système d'équations diérentielles d'ordre n dans le as des phases 1&2 et d'ordre
n − 1 dans le as de la phase 3, as où la ondition à la limite aval est une ondition de
Diri hlet.
dsi
t t t t
vi · = −q · F i+1/2 − Fi−1/2 − ri+1/2 − r i−1/2 i = 1, · · · , n
dt
onditions initiales
si (0) = sinitial (xi )
phases 1 & 2
amont : s0 (t) = 1
d limites
aval : q (L, t) = q · F t + rt
w n+1/2 =0
n+1/2
dsi
t t t t
vi · = −q · F i+1/2 − Fi−1/2 − r i+1/2 − r i−1/2 i = 1, · · · , n − 1
dt
onditions initiales
si (0) = sinitial (xi )
phase 3
amont : s0 (t) = 1
d limites aval : sn (t) = 1
q (L, t) = q · F t + rt
w n−1/2 n−1/2
Comme dans le as de l'é oulement diphasique, sans pression apillaire nous avons
pris :
krw = s2 kro = (1 − s)2
eau
huile
µw = 1 µo = 1
On pose :
ave 0 ≤ P c(s) ≤ 1 ,
P c(s) = P cmax (x) · P c(s)
P c(s) est une fon tion sans dimension, monotone dé roissante
De même on dénit la fon tion sans dimension :
Zs !
mw (u) − mo (u) dP c(u)
γ(s) = · − · du
mw (u) + mo (u) ds
0
À partir des dénitions i-dessus on onstruit des fon tions auxiliaires sans dimension.
! Zs
mw (s) · mo (s) dP c(s)
aw (s) = µw ·
m(s)
· −
ds
et αw (s) = aw (u) · du
0
Pour étudier numériquement les solutions, nous prendrons , omme pré édemment le
as d'un é oulement à travers un barreau de se tion , de porosité et de perméabilité absolue
onstantes. Nous reformulons les équations aux dérivées partielles en utilisant les nouvelles
fon tions sans dimension. Comme dans le as de l'é oulement sans pression apillaire nous
allons passer en variables réduites, sans dimension, en posant :
x
ξ=
L
et θ=
T
t
1.2
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
t = 0.4
0.0
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2
−0.2
−0.4
−0.6
−0.8
saturation pression−huile
pression−globale debit−capillaire
pression−eau
1.4
1.2
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
t = 0.6
0.0
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2
−0.2
−0.4
saturation pression−huile
pression−globale debit−capillaire
pression−eau
La gure (9), représente la même expérien e au temps t = 0.6. L'eau est arrivée sur la
fa e aval, les onditions aux limites sont elles de la phase 2 . La saturation en eau
86 5. ÉCOULEMENT DIPHASIQUE INCOMPRESSIBLE HORIZONTAL AVEC PRESSION CAPILLAIRE
sw (L, t) < 1,les for es apillaires empê hent l'eau de sortir par la fa e aval. Il existe un
débit apillaire d'eau < 0, à ontre ourant dans la zone aval. La pression de l'eau sur
la fa e aval Pw (L, t) ≃ −0.4. La pression de l'huile à l'exterieur de la arotte Po(L, t) = 0.
La pression globale P (x, t) et la pression de l'eau Pw (x, t) sont sensiblement les mêmes.
Phase 3.
1.6
1.4
1.2
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
t = 0.65
0.0
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2
−0.2
−0.4
saturation pression−huile
pression−globale debit−capillaire
pression−eau
Débits en sortie.
La gure (11), représente les débits d'eau et d'huile au ours du temps qui traversent
la fa e de sortie. On remarque que le débit d'eau qw (L, t) = 0 tant que s(L, t) < 0 qui
orrespont aux phases 1&2 de la modélisation. Lorsque la valeur de la saturation atteint
la valeur ritique, sw (L, t) = 1, les onditions aux limites sont elles de la phase 3 .
Les for es apillaires n' empê hent plus l'eau de sortir par la fa e aval. Le débit d'eau
prend brusquement la valeur qw (L, t) = 0.5. C'est le phénomène de per ée ou break-
trought . Le uide à la sortie est un mélange eau-huile. La proportion d'eau augmente
ensuite progressivement dans le mélange.
4. APPLICATIONS NUMÉRIQUES 87
1.0
0.9
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0.0
0.40 0.45 0.50 0.55 0.60 0.65 0.70 0.75 0.80
saturation−eau temps
debit−eau
debit−huile
1.0
0.9
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0.0
0.40 0.45 0.50 0.55 0.60 0.65 0.70 0.75 0.80
saturation−eau temps
debit−eau
debit−huile
1. Présentation
Il faut tout d'abord distinguer la notion de phases de elle de onstituants d'un mé-
lange d'hydro arbures. Tout mélange d'hydro arbures peut se dénir par sa omposition
himique en espè es d'hydro arbures : C1 , C2 , C4, . . . etc , Ces omposants possèdent des a-
ra téristiques propres indépendantes du mélange qui les ontient, en parti ulier une masse
volumique déterminée par les onditions de température et de pression données (dans les
ondition de sto kage en surfa e par exemple).
La phase est un on ept physique. Un mélange de omposants d'hydro arbure peut être
sous forme gazeuse ou sous forme liquide ou les deux en fon tion des on entrations de
haque omposant, de la pression et de la température. Dans les onditions assez générales
d'exploitation des gisements, les hydro arbures se trouvent sous forme de deux phases. Une
phase liquide : la phase huile, une phase gazeuse : la phase gaz. Ces phases huile et gaz
sont bien distin tes du fait de la tension interfa iale qui les sépare.
Dans l'appro he bla k-oil , qui se veut simple et pro he des on epts utilisés dans
le domaine de la produ tion, nous n'allons pas onsidérer les omposants himiques d'hy-
dro arbures ( 'est l'aaire des modèles ompositionnels ), mais plutt deux ensembles
de omposants (des oupes) qui sont naturellement séparés sous forme de gaz et de
liquide dans les onditions standards de sto kage en surfa e. Il s'agit de gaz et d'huile dont
les propriétés dans les onditions de sto kage varient peu au ours de l'exploitation du
89
90 6. LE MODÈLE BLACK-OIL GAZ-HUILE
gisement. Nous hoisissons e gaz et ette huile omme pseudo- onstituant du mélange
d'hydro arbures. Il faudra prendre soin de ne pas onfondre les notions de phases et de
pseudo- onstituant, mais l'usage a onsa ré es appellations un peu onfuses.
phase liquide⇐⇒phase huile
phase gazeuse ⇐⇒phase gaz
phase pseudo
onstituant
huile Contient le pseudo huile Est ontenu seulement dans
onstituant huile la phase huile
Peut ontenir du pseudo
onstituant gaz dissout
gaz Ne ontient que du pseudo gaz Est ontenu dans la phase gaz
onstituant gaz Peut être dissout dans la
Le pseudo onstituant huile phase huile
ne se vaporise pas dans la
phase gaz
Dénissons les ara téristiques thermodynamiques qui vont nous permettre de modè-
liser le omportement dynamique du mélange.1
Les pseudo- onstituants huile et gaz sont dénis par leur masses volumiques dans les
onditions standards de sto kage :
ρos :masse volumique du pseudo- onstituant huile aux onditions standards
ρgs :masse volumique du pseudo- onstituant gaz aux onditions standards
Pour les phases, nous utiliserons les fon tions dénies par les produ teurs. - gure (1)-.
Bo : Fa teur Volumétrique de Formation (FVF) = Volume de phase liquide (huile) dans
les onditions de gisement2 qui donne un volume unité de pseudo- onstituant huile en
onditions de sto kage3 ( oil bulk volume huile apparente).
Bg : Fa teur de Volume = Volume de phase gazeuse (gaz) dans les onditions de gisement
qui donne un volume unité de pseudo- onstituant gaz en onditions de sto kage. ( gaz
bulk volume gaz apparent).
Rs : Rapport gaz/huile de dissolution = Volume de pseudo- onstituant gaz dans les
onditions de sto kage ré upéré, aprés séparation, à partir d'un volume Bo de phase
huile. ( Solution Ratio ).
Remarque : Par dénition, dans les onditions de sto kage, les phases et les pseudo-
onstituants oïn ident. Les onditions standard de sto kage sont souvent :
Psdt = 1atm pression standard
Tsdt = 15C température standard
1Nous avons tiré les éléments prin ipaux de ette se tion de l'ouvrage de , Le Gisement ,
R.Cossé
Institut Français du Pétrole, éditions te hnip
2on dit aussi onditions de fond
3on dit aussi onditions de surfa e
2. MODÈLE THERMODYNAMIQUE 91
On dénit
ρgs
les propriétés des phases en onditions de gisement :
ρg = B : masse volumique de la phase gazeuse (gaz) en ondition de gisement
g
ρos + Rs · ρgs
ρo =
Bo
masse volumique de la phase liquide(huile) en ondition de gise-
ment
µg vis osité dynamique de la phase gazeuse
µo vis osité dynamique de la phase liquide
Pour P < PB ,une partie seulement du onstituant gaz produit en surfa e provient du
gaz dissous dans la phase liquide (huile), ette partie dé roit si la pression dé roit, une
autre partie provient de la phase gazeuse (gaz).
1.7
1.6
1.5
1.4
Bo
1.3
1.1
1.0
0.9
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Pression (bar)
250
200
100
50
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Pression (bar)
−50
0.55
0.50
0.45
0.40
Muo
0.35
0.25
0.20
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Pression (bar)
3.1. Notations.
Pour établir e modèle en toute généralité, nous allons utiliser des notations plus syn-
thétiques et plus abtraites.
Fig. 5. Gisement
94 6. LE MODÈLE BLACK-OIL GAZ-HUILE
3.1.1. Le milieu :
de frontière (Γ)
(Ω) ∈ R3 x ∈ (Ω)
K(x) : tenseur de perméabilité absolue du milieu
milieu
φ(x, P ) : porosité du milieu, dépend de la pression
z(x) : profondeur
ρos + Rs · ρgs
ρo =
Bo
: masse volumique de la phase huile,
ρos
masse du onstituant huile par unité de volume de la phase huile,
ρco =
:
Bo
Rs · ρgs
masse du onstituant gaz par unité de volume de la phase huile,
ρcgo = :
Bo
: pression de la phase huile,
Po (x, t)
phase huile so (x, t) : saturation de la phase huile,
fa teur de volume de formation,
Bo (Po ) :
GOR de dissolution,
Rs(Po ) :
vis osité dynamique,
µo (Po ) :
perméabilité relative de la phase huile,
kro (so ) :
vitesse d'é oulement de la phase huile,
−
→
vo (x, t) :
.
3. CONSTRUCTION GÉNÉRALE DU MODÈLE MATHÉMATIQUE 95
Nous supposerons que le gisement est fermé, 'est à dire qu'il n'y a pas de ux d'hy-
dro arbures à travers la frontière (Γ) du gisement, ette ondition se traduit par :
−
→
vo (x, t) · −
→
n =0
(87) −
n : ve
−
→ teur normal à (Γ), x ∈ (Γ)
→
vg (x, t) · −
→
n =0
(2) Des points xi ∈ (Ω) i = 1, . . . , ki, où on se xe la pression de fond. On est par
exemple dans le as d'une simulation prévisionnelle et l'on se xe les pressions aux-
quelles on souhaite produire le réservoir. Les débits massique inje tés ou produits
de ha une des phases seront alors al ulés. Ces débits seront pris proportionnels
aux mobilités de haque phase en xi.
96 6. LE MODÈLE BLACK-OIL GAZ-HUILE
Pour simplier les notations, puisqu'on onnaît les pressions de fond aux points
xi , es points ne font plus partie du domaine d'intégration, on posera :
(88) (Ω) = (Ω) − {xi , i = 1, . . . , ki }
Cette loi doit être exprimée pour haque pseudo- onstituant dans les onditions de
fond.
Pour le pseudo- onstituant huile, qui n'existe que dans la phase liquide (huile), la loi
s'exprime simplement. Pour le pseudo- onstituant gaz nous devons prendre en ompte,
dans le bilan des ux qui entrent et qui sortent de l'élément de volume des quantités de
pseudo- onstituant gaz transportées sous forme de gaz dissous dans la phase liquide (huile).
∂ c c −
→
∂t (φ · ρo · so ) = −div(ρo · vo ) + qop
x ∈ (Ω)
∂
φ(ρcg · sg + ρcgo · so ) = −div ρcg · −
→
vg + ρcgo · −
→
vo + qgp
∂t
En divisant la première équation par ρos et la deuxième par ρgs , nous obtenons les relations
de onservation :
∂ 1 1 − qop
·→
φ· · so = −div( vo ) + = Lo
∂t
Bo Bo ρos
(91) x ∈ (Ω)
∂ 1 1 1 Rs q
·−
→ ·−
→
gp
φ( · sg + · so ) = −div vg + vo + = Lg
∂t Bg Bo Bg Bo ρgs
3.7. Saturations.
3. CONSTRUCTION GÉNÉRALE DU MODÈLE MATHÉMATIQUE 97
En général, pour le ouple gaz-huile, la phase huile est le uide mouillant, 'est à dire
que nous avons :
(93) P c(sg ) = Pg − Po ≥ 0
Nous obtenons les 6 équations : [ (90) (91) (92) (93) ℄ orrespondant aux 6 in onnues :
Po (x, t), Pg (x, t), so (x, t), sg (x, t), −
→
vo (x, t), −
→
vg (x, t) x ∈ (Ω) t>0
auxquelles nous devons ajouter les onditions aux limites :(87) et les onditions initiales :(89).
3.10. Transformation des équations.
1
c12 = +φ ·
Bo
1 dφ 1 dBg 1
c21 = · − · ·φ· · sg
φ dP B g dP Bg
1 dφ 1 dBo dRs 1
+ · Rs · − · Rs · + ·φ· · so
φ dP Bo dP dP Bo
1 Bg
c22 =φ· · 1 − Rs ·
Bg Bo
CT = Cr + Co · so + Cg · sg
Développons les termes de droite de l'équation (95) , en appliquant la loi de Dar y (90).
−
→
vo qop
L o = −div( )+
Bo ρos
−
→
vg −
→
vo qgp
Lg = − div(
+ Rs · )+
Bg Bo ρgs
Nous obtenons :
−−→ q
op
L = div a · grad(P − ρ · g · z) +
o o o
ρos
−−→ −−→ q
gp
Lg =div ag · grad(P + P c − ρg · g · z) + ago · grad(P − ρo · g · z) +
ρgs
soit, en développant :
4. CONSTRUCTION DU MODÈLE NUMÉRIQUE 99
−−→ −−→ q
op
L o = div ao · grad(P ) − div ao · grad(ρ o · g o · z) +
ρos
−−→ −−→
Lg =div (ag + ago ) · grad(P ) + div ag · grad(P c)
−−→ −−→ q
gp
−div ag · grad(ρ g · g · z) + a go · grad(ρ o · g · z) +
ρgs
posons
−−→
q o = div a o · grad(P ) bilan des ux d'huile dus à la pression
−−→
bilan des ux de gaz dus à la pression
q g = div (a g + ago ) · grad(P )
qpcg = div ag · − −→
grad(P c) bilan des ux de gaz dus à la pression apillaire
(97)
−−→
bilan des ux d'huile dus à la gravité
qzo = −div ao · grad(ρ o · g · z)
−−→
qzg = −div a g · grad(ρ g · g · z)
−−→
−div ago · grad(ρo · g · z) bilan des ux de gaz dus à la gravité
(98)
∂P qop qgp
φ · CT · = (Bo − Rs · Bg ) · qo + qzo + + Bg · qg + qpcg + qzg + , x ∈ (Ω), t > 0
∂t ρos ρgs
Connaisant ∂P
∂t
, on al ule fa ilement ∂s
∂t
en utilisant, par exemple la première équa-
tion du système (94).
Pour xer les idées nous allons modéliser l'é oulement de type Bla k-Oil (gaz-huile)
dans un milieux poreux de dimension 1.
Dans les hapitres pré édents nous avons utilisé un maillage de type volumes-nis ,
dans et exemple, nous allons utiliser un autre type de maillage, un maillage entré ,
voir gure(6) 4. Le domaine (Ω) est ouvert par un maillage de n mailles Ii de longeur :
∆xi . Les n÷uds du maillage sont les points {xi , i = 1, . . . , n}, milieux de haque maille.
4Cette démar he est souvent utilisée dans les modèles industriels an iens
100 6. LE MODÈLE BLACK-OIL GAZ-HUILE
Fig. 6. Maillage
Cal ulons une approximation l'équation en pression sur haque maille Ii.
Posons :
Ci (t) = A(xi ) · φ(xi ) · CT (Pi (t)) · ∆xi
(99)
Ri (t) = Bo (Pi (t)) − Rs(Pi (t)) · Bg (Pi (t))
Bi (t) = Bg (Pi (t))
Dans les égalités (100), nous avons à évaluer des termes de la forme :
Z Z
−−→
Qoi = qo dx = div ao · grad(P ) · dx i = 1, . . . , n
Ii Ii
Ce terme exprime le bilan des ux d'huile dans l'élément de volume onsidéré. Comme
nous l'avons déjà vu dans les hapitres pré édents nous pouvons exprimer e bilan des ux
d'un gradient de pression par une relation linéaire entre Pi+1 (t), Pi(t), Pi−1 (t).
(101) Qoi ≃ T oi+1/2 · (Pi+1(t) − Pi (t)) − T oi−1/2 · (Pi (t) − Pi−1(t)) i = 1, . . . , n
Compte tenu de (96), les transmissibilités T oi+1/2 et T oi−1/2 sont alors dénies par :
A
K̄ · · kro (s(ξi+1/2 ))
Bo · µ o ξi+1/2
T oi+1/2 =
∆xi+1 + ∆xi
2
A
K̄ · · kro (s(ξi−1/2 ))
Bo · µ o ξi−1/2
T oi−1/2 =
∆xi + ∆xi−1
2
4.2.2.
Détermination des transmissibilités aux frontières des intervalles.
Moyenne harmonique .
Pour al uler les transmissibilités T oi+1/2 , nous devons déterminer les valeurs des
fa teurs K̄ · B A· µ et kro(s(ξi−1/2 )). Le premier fa teur, ne dépend que de
o o ξ
x ou de P , pour e fa teur nous utilisons la règle de la moyenne harmonique déjà mise
i+1/2
en ÷uvre dans les hapitres pré édents pour l'équation en pression. Cette règle assure que
dans les zones où la saturation varie peu, le hamp de pression
est ontinu à l'interfa e des
mailles ainsi que les ux. Nous prendrons K̄ · B · µ A
tel que :
o o ξ
(102)
i+1/2
2 1 1
= +
A A(xi ) A(xi+1 )
K̄ · K̄(xi ) · K̄(xi+1 ) ·
Bo · µo ξi+1/2 Bo (Pi ) · µo (Pi ) Bo (Pi+1 ) · µo (Pi+1 )
Dé entrage amont .
Pour le fa teur kro(s(ξi−1/2 )), nous avons vu, dans les as d'é oulement déjà étudiés,
que la fon tion saturation pouvait avoir des zones à fort gradient, les zones de front .
Pour des raisons de stabilité du s héma d'intégration et de représentation de es zones à fort
gradient de saturation, nous avons été onduits à prendre des s hémas dé entrés amont ,
soit simple amont (s héma type Godunov), soit double amont des pétroliers pour
améliorer la pré ision dans les zones où la saturation varie régulièrement. Nous adoptons
ette régle pour le fa teur kro(s(ξi−1/2 )).
si [Pi (t) − ρo (Pi(t)) · g · z] > [Pi+1 (t) − ρo(Pi+1 (t)) · g · z]
s(ξi+1/2 ) = si (t)
(103)
s(ξi+1/2 ) = si+1 (t) si [Pi (t) − ρo (Pi (t)) · g · z] < [Pi+1 (t) − ρo (Pi+1 (t)) · g · z]
b1 a1 0 P1 (t)
a1 b2 a2 0 P2 (t)
· · ·
·
Qo =
· · · ·
·
· · ·
·
0 an−2 bn−1 an−1 Pn−1 (t)
0 an−1 bn Pn (t)
ai = T oi+1/2 i = 1, . . . , n − 1
To : matri e tridiagonale symétrique : a0 = an = 0
bi = −(ai−1 + ai ) i = 1, . . . , n
Dans les égalités (100), nous avons à évaluer des termes de la forme :
Z Z
−−→
Qgi = qg dx = div (ag + ago ) · grad(P ) · dx i = 1, . . . , n
Ii Ii
Ce terme exprime le bilan des ux dus au gradient de pression, du onstituant gaz dans
l'élément de volume onsidéré. Comme nous l'avons fait pour le onstituant huile nous
pouvons exprimer e bilan des ux d'un gradient de pression par une relation linéaire entre
Pi+1 (t), Pi (t), Pi−1 (t).
(108) Qgi ≃ T T gi+1/2 · (Pi+1 (t) − Pi(t)) − T T gi−1/2 · (Pi (t) − Pi−1(t)) i = 1, . . . , n
Compte tenu de (96), les transmissibilités T T gi+1/2 et T T gi−1/2 sont alors dénies par :
T T gi+1/2 = T gi+1/2 + RT oi+1/2
ave
A
K̄ · · krg (s(ξi+1/2 ))
Bg · µg ξi+1/2
T gi+1/2 =
∆xi+1 + ∆xi
2
A
Rs(ξi+1/2 ) K̄ · · kro (s(ξi+1/2 ))
Bo · µo ξi+1/2
RT oi+1/2 =
∆xi+1 + ∆xi
2
T T gi−1/2 = T gi−1/2 + RT oi−1/2
ave
A
K̄ · · krg (s(ξi−1/2 ))
Bg · µ g ξi−1/2
T gi−1/2 =
∆xi + ∆xi−1
2
A
Rs(ξi−1/2 ) · K̄ · Bo ·µo · kro (s(ξi−1/2 ))
ξi−1/2
RT oi−1/2 =
∆xi + ∆xi−1
2
4.2.8.
Détermination des transmissibilités aux frontières des intervalles.
Moyenne harmonique .
Pour al uler les transmissibilités T T gi+1/2 , nous appliquerons les mêmes régles que
pour le omposant huile.
(109)
2 1 1
= +
A A(xi ) A(xi+1 )
K̄ · K̄(xi ) · K̄(xi+1 ) ·
Bo · µo ξi+1/2 Bo (Pi ) · µo (Pi ) Bo (Pi+1 ) · µo (Pi+1 )
et
2 1 1
= +
A A(xi ) A(xi+1 )
K̄ · K̄(xi ) · K̄(xi+1 ) ·
Bg · µg ξi+1/2 Bg (Pi ) · µg (Pi ) Bg (Pi+1 ) · µg (Pi+1 )
104 6. LE MODÈLE BLACK-OIL GAZ-HUILE
Dé entrage amont .
Pour les fa teurs kro(s(ξi−1/2 )) et krg (s(ξi−1/2 )), nous devons déterminer le sens de
l'é oulement, il est possible que dans des as parti ulier, sous l'eet de la gravité la phases
huile et la phase gaz ne s'é oulent pas dans le même sens. D'une manière pratique, le sens
de l'é oulement à prendre en ompte est elui de le phase gaz, ar les vitesses d'é oulement
du gaz sont souvent trés supérieure à la vitesse d'é oulement de la phase huile. µo ≫ µg .
Pour le fa teur Rs(ξi+1/2), bien que dépendant que de la pression, pour des raisons de
stabilité, on applique souvent la même règle que pour les perméabilités relatives. On prend
le fa teur Rs orrespondant à la maille amont dans l'é oulement de la phase huile.
4.2.9. Expression matri ielle.
La relation linéaire (101) peut s'exprimer sous forme matri ielle.
Qg = ve teur de omposantes Qgi , i = 1, . . . , n.
Nous obtenons :
Qg = T T g · P (t)
.
b1 a1 0 P1 (t)
a1 b2 a2 0 P2 (t)
· · ·
·
Qg =
· · · ·
·
· · ·
·
0 an−2 bn−1 an−1 Pn−1 (t)
0 an−1 bn Pn (t)
ai = T T gi+1/2 i = 1, . . . , n − 1
TTg : matri e tridiagonale symétrique : a0 = an = 0
bi = −(ai−1 + ai ) i = 1, . . . , n
Soient
QP cg = ve teur de omposantesQP cgi
On peut é rire le bilan des ux dus à la pression apillaire sous forme matri ielle
QP cg = T g · P P c
4. CONSTRUCTION DU MODÈLE NUMÉRIQUE 105
b1 a1 0 P P c1 (t)
a1 b2 a2 0 P P c2 (t)
· · ·
·
QP cg =
· · · ·
·
· · ·
·
0 an−2 bn−1 an−1 P P cn−1 (t)
0 an−1 bn P P cn (t)
ai = T gi+1/2 i = 1, . . . , n − 1
T g : matri e tridiagonale symétrique : a = an = 0
0
bi = −(ai−1 + ai ) i = 1, . . . , n
4.2.11. Bilan des ux de gaz dus à la gravité.
Dans les égalités (100), nous avons à évaluer des termes de la forme :
Z Z Z
−−→ −−→
qzgi = qzg dx = div ag · grad(ρg · g · z) · dx + div ago · grad(ρo · g · z) · dx
Ii Ii Ii
Soit en développant :
dP (t)
(111) C·
dt
= −A · P (t) + Q(t)
L'équation (111) est une équation du type parabolique que nous avons ren ontrée lors de
l'étude de l'é oulement monophasique ompressible. Nous asso ions à ette équation une
ondition initiale.
Pi (0) = P (xi , 0) i = 1, . . . , n
La méthode IMPES est dite impli ite en pression , expli ite en saturation , en
eet le s héma en pression (112) né essite la résolution d'un système linéaire, la saturation
est déterminée expli itement en utilisant le s héma (113) .