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LES ORGANISMES DE LA METEOROLOGIE


1. O.M.M

L’Organisation Mondiale de la Météorologie (O.M.M) (W.M.O : World


Meteorological Organization), est une institution spécialisée des Nations Unies qui
compte 191 États et territoires membres (Avril 2018). À partir de son siège de
Genève, l’OMM s’acquitte de sa mission par le biais de plusieurs grands programmes
scientifiques et techniques.

Son programme principal est la Veille Météorologique Mondiale (VMM)


(WWW : World Weather Watch). Il s’appuie sur des systèmes d’observation,
d’information et de télécommunication ainsi que sur des centres de traitement des
données et de prévision – dont l’exploitation est assurée par les Membres – afin de
constituer la base requise pour des prévisions efficaces dans les services
météorologiques et hydrologiques.

Principaux éléments du programme VMM

Ce dernier englobe également le Programme concernant les cyclones tropicaux


(TCP : Tropical Cyclone Programme), le programme des Activités Polaires et de hautes
montagnes (PHORS : Polar and High Mountain Observations, Research and Services) et le
programme des Activités d’intervention en cas d’urgence pour les situations d’éco-
urgence associées à des accidents nucléaires, des éruptions volcaniques et d’autres
dangers environnementaux similaires (ERA : Emergency Response Activities programme). Il
comprend en outre le Programme des instruments et des méthodes d’observation
(IMOP : Instruments and Methods of Observation Programme), afin d’assurer la
standardisation, le développement et la qualité des observations indispensables à la
prévision du temps et à la surveillance du climat.

L’OMM coordonne ainsi l’ensemble des observations, à travers le monde


entier (Standardisation des mesures, Codage des observations (pas de problèmes
de compréhension linguistique et réduction de la longueur des messages)…).
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La Marine contribue à la VMM à son niveau lorsque la mention de classification le


permet. La Marine fournie notamment des observations sous forme de messages de
type SHIP (observation des unités de surface), SYNOP (observation des
sémaphores et Bases Aéronavales), METAR (observation des Bases Aéronavales),
JJYY (observation océanographique) par l’intermédiaire du CISMF et de Météo
France.

2. METEO FRANCE

Météo France (MF) est l'opérateur national pour tous les sujets relatifs à la
météorologie. L'établissement est bien entendu un état membre de l'OMM.

La mission essentielle de Météo France est d'assurer la sauvegarde des personnes


et des biens.

2.1. Responsabilité domaine maritime

Pour couvrir les besoins du monde maritime, MF a une responsabilité sur différents
domaines :

Source Guide Marine Météo-France.

 Le domaine du côtier (de 2Nq jusqu'à 20Nq)


 Le domaine du large (de 20Nq jusqu'à 200/300Nq)
 Le domaine du grand large (au-delà de 200Nq)

2.1.1. Les bulletins de sécurité réguliers :

MF élabore pour chaque domaine maritime des bulletins spécifiques diffusés par des
moyens adaptés :

 la radio VHF pour les bulletins « côte »


 le système NAVTEX pour les bulletins « large »
 la communication par satellite INMARSAT C ou HF (BLU) pour les bulletins
« grand large »

Trois bulletins quotidiens sont édités dans le domaine côtier contre seulement
deux bulletins quotidiens pour les domaines du large et grand large.
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2.1.2. Les bulletins de sécurité irréguliers :

En complément des bulletins réguliers, diffusés à heure fixe, des avis ou BMS
sont diffusés dès que les conditions météorologiques actuelles ou prévues
présentent un danger pour la navigation :

 Les avis de vent fort ou BMS (bulletin météorologique spécial)


 Les avis de forte houle
 Les avis d’annulation d’une prévision de phénomènes dangereux
 Les avis de visibilité réduite
 Les avis d'orage fort
 Les avis de surcote (éventuellement)

Les B.M.S. (Bulletin Météorologique Spécial) sont émis dès que le vent, observé
ou prévu

 atteint ou dépasse 7B pour les bulletins côtes (= avis de grand frais, 28


à 33kt)
 atteint ou dépasse 8B pour les bulletins large et grand large (= avis de
coup de vent, 34 à 40kt)

En général, ils ne sont pas émis plus de 24 heures avant le début du coup de vent.

2.2. Responsabilité domaine national

MF a aussi un rôle important d'assistance en matière de pollution marine et de


recherche en mer. Pour cela, un modèle spécifique de transport d'hydrocarbures et
d'objets appelé MOTHY a été développé et peut être activé à tout moment. Ce
modèle peut être décliné pour simuler la dérive d’un homme à la mer…

Extrait d’une demande de dérive MOTHY pour un homme à la mer par le CROSSANT
Source METEO France
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2.3. Responsabilité domaine international

En matière de responsabilité internationale, MF est partie prenante dans le SMDSM


(système Mondial de Détresse et de Sécurité en Mer). MF participe aussi à la veille
cyclonique mondiale. Le centre de Saint-Denis de La Réunion est le CMRS (centre
météorologique régional spécialisé) pour l’Ouest de l’océan Indien. C’est enfin un
VAAC (acronyme de l'appellation anglaise Volcanic Ash Advisory Center), c’est-à-
dire un Centres consultatifs sur les cendres volcaniques pour la région Afrique et
Europe de l’Est

3. LE C.I.S.M.F

Le Centre Interarmées de Soutien Météo-océanographique des Forces


(CISMF) a pour mission de garantir, de manière permanente et sur l’ensemble du
globe, la satisfaction des besoins en produits météorologiques et météo-
océanographiques exprimés par les forces.

 Les produits météo-océanographiques (ex : prévisions de courant) sont mis à


disposition par le CISMF mais sont réalisés par le Centre de Fusion de
Données (CFuD), un département du Service Hydrographique et
Océanographique de la Marine (SHOM) basé dans les locaux du CISMF à
Toulouse.
 Les données météorologiques brutes proviennent directement de Météo
France
 Les bulletins particularisés pour les forces armées sont réalisés par le CISMF.

Le CISMF est l’organisme de référence pour les armées en matière de


prévisions Météorologique et Océanographique.

4. LE CENTEX METOC

Le Centre d’Expertise météo-océanographique (ex-COMETOC) a pour mission,


entre autres, de soutenir en ressources humaines METOC certaines unités (en
fonction des besoins) et de s’occuper du suivi du matériel (hors sémaphores) ainsi
que de la documentation METOC. Il est aussi responsable des stages de
formation METOC au profit des forces.

C’est l’autorité de gestion d’emploi des METOC ainsi que l’expert métier auprès de
l’autorité de domaine de compétences (ADC) ALFAN.

Le CENTEX METOC est implanté à Brest, c’est une formation élémentaire rattachée
à ALFAN.
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LA CHAINE DE PREVISION
La chaîne de prévision est constituée de plusieurs processus, constituant chacun un
maillon de celle-ci, dont la mise en œuvre est nécessaire à la réalisation des
prévisions météorologiques. Les différents processus de cette chaîne sont :

 L’acquisition des données météorologiques = observation


 La réalisation d’analyses = assimilation des données
 La prévision proprement dite à l’aide des modèles atmosphériques
 La visualisation des informations disponibles = diffusion

1. OBSERVATION

La qualité des prévisions dépend en grande partie de la densité et de la qualité des


mesures d’observation. En outre, il est nécessaire d’avoir accès à un réseau
d’observation mondiale (VMM) pour pouvoir faire une prévision comme on peut le
comprendre avec figure ci-dessous :

Régions sur lesquelles des observations sont nécessaires pour réaliser des prévisions aux échéances
24h, 72h et 120h (5 jours) sur la zone centrale Z. Source CEPMMT.

Les observations réalisées par les forces armées françaises suivent les
recommandations de l’OMM afin de pouvoir être comparées et éventuellement
intégrées avec celles du réseau VMM. La diffusion de ces dernières par les navires et
aéronefs de la Marine est encadrée par la Circulaire du 22 février 2016 de l’EMO
MARINE Bureau « études opérationnelles » : Observation météorologiques et
océanologiques des éléments navals etc…

Tous les formats de messages d’observation sont précisés dans le manuel des codes
OMM n°306 volume II édition 2011 mise à jour en 2017 (en libre accès sur
internet). Le format des messages SHIP, réalisé par les bâtiments de surface, est
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aussi détaillé dans le SH95 (= guide de météorologie maritime du SHOM, document


en ligne sur le site INTRADEF du CENTEX METOC et du SHOM).

Parmi ces observations, les données dites aujourd’hui conventionnelles


comprennent celles fournies par les stations au sol, les radiosondages, les capteurs
embarqués sur des avions de ligne et les navires de commerce ou installés sur des
bouées ancrées ou dérivantes. Mais ces données ne représentent plus aujourd’hui
qu’environ 10% du volume total car 90% des données sont désormais fournies par
les satellites.

La croissance du nombre de données collectées est très rapide suite à


l’augmentation permanente des données fournies par les satellites (figure ci-
dessous) où les deux dernières « marches » coïncident avec le lancement d’un
nouveau satellite.

Evolution du nombre d’observations météorologiques au cours des dernières années


Source METEO France

L’utilisation du nombre croissant d’observations permet ainsi d’améliorer la


qualité des prévisions. Cette amélioration découle aussi en grande partie de la
progression des techniques d’assimilation de données.

2. ASSIMILATION DES DON NEES

En effet, avant de se lancer dans la moindre conjecture sur le temps futur, il faut
absolument maîtriser l’état de l’atmosphère à un moment donné.
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Cette représentation de l’état initiale de l’atmosphère que l’on cherche à


réaliser s’appelle une analyse. Il s’agit de la production d’une image aussi fidèle
que possible de l’état réel de l’atmosphère à un instant donné, représentée dans un
modèle sous forme numérique.

La détermination de cette analyse s’effectue en utilisant l’ensemble des données


d’observation disponibles, qui sont distribuées de façon inhomogène dans l’espace
et le temps. Le processus d’intégration de ces données dans les modèles
numériques s’appelle l’assimilation des données.

L’analyse est le résultat de l’assimilation des données.

2.1. Le principe de l’assimilation des données

L’objectif de l’assimilation des données est donc de fabriquer l’analyse d’un instant
donné.
Les ingrédients dont on dispose pour cette opération sont :

 Les observations disponibles pour cet instant


 Une prévision courte échéance issue d’une analyse précédente qu’on appelle
ébauche (apporte des informations dans les zones où il n’y a pas
d’observation et permet entre autres de conserver une mémoire de l’état de
l’atmosphère)

Illustration de la valeur ajoutée de l’assimilation des données d’Ozone par rapport aux données
d’observation ou de prévisions (forecast) seules © Data Assimilation: Making Sense of Observations,
eds W. A. Lahoz, B. Khattatov, and R. Ménard

La première étape du processus d’analyse est le contrôle des données. On utilise


en général l’ébauche comme référence, et on n’autorise que des écarts
« raisonnables » par rapport à cette référence.

L’étape suivante est liée au fait qu’aujourd’hui un grand nombre des mesures prises
en compte ne sont pas de même nature que les variables manipulées par le modèle
de prévision. C’est le cas pour la plupart des données fournies par les instruments
de mesure embarqués sur les satellites.
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Pour pouvoir comparer ces mesures aux variables du modèle, il faut transformer au
préalable les variables du modèle, en appliquant un calcul spécifique, que l’on
appelle opérateur d’observation.

Enfin, comme ni l’image de la réalité donnée par les observations, ni celle de


l’ébauche n’est parfaite, on doit estimer l’incertitude associée à chacune de ces deux
images. Cela conduit à une pondération des différentes données disponibles avec
des poids calculés en fonction de la confiance qu’on peut accorder à l’ébauche, de la
précision des mesures des observations et de leurs influences en un point donné de
l’espace par rapport à un autre (influence d’un paramètre à Tahiti sur celui à Paris).

Plusieurs méthodes d’assimilation des données utilisées en météorologie permettent


d’obtenir l’analyse.

2.2. Les méthodes d’assimilation des données

2.2.1. L’assimilation variationnelle 3D VAR

L’assimilation variationnelle est basée sur la théorie du contrôle optimal (Le Dimet
et Talagrand, 1986 ; Talagrand et Courtier, 1987). Dans l’approche variationnelle
3D (3DVar), on cherche à minimiser, à un instant t0 de référence donné, les
écarts entre les observations et l’ébauche (simulation du passé).

Schéma présentant les différentes étapes du processus d’assimilation de données. © Emilie Neveu

Or, la diversité des observations est encore compliquée aujourd’hui par le fait que
beaucoup d’observations sont désormais effectuées de manière quasi-continue dans
le temps, ce qui rend difficile la comparaison entre un jeu de variables du modèle à
un instant particulier (à partir duquel on veut lancer une prévision sur quelques
jours) et les données effectuées autour de cet instant.

La méthode variationnelle 4D permet de résoudre cette difficulté.

2.2.2. L’assimilation variationnelle 4D VAR

Contrairement à la 3D VAR, la méthode variationnelle 4D permet d’inclure le


temps. Avec cette approche, la fonction objective à minimiser mesure la distance
entre la trajectoire du modèle et l’information disponible (ébauche et observations)
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dans une fenêtre d’assimilation (un intervalle de temps de t0 à tn), centrée sur
l’heure de référence choisie.

Pour un modèle global, ces fenêtres d’assimilation ont le plus souvent une durée de
6 heures et sont centrées sur les heures dites synoptiques (0h, 6h, 12h, 18h).

On cherche ensuite, au début de chaque fenêtre d’assimilation, le jeu de variables


du modèle qui donne le point de départ de la prévision le plus proche des mesures
tout au long de la fenêtre d’assimilation (cette prévision est donc faite sur les 6h de
la fenêtre d’assimilation). On obtient ainsi un état des variables du modèle qui
découle de l’ensemble des données collectées durant une fenêtre d’assimilation
donnée et à partir duquel on peut alors effectuer des prévisions sur plusieurs jours.

Représentation simplifiée d’un schéma


d’assimilation 4D-Var. On cherche à obtenir la
trajectoire analysée du modèle (courbe pleine
noire) qui soit à la fois proche des
observations (cercles rouges) et de l’ébauche
fournie par une prévision antérieure (courbe
en tirets bleue)

4D car il s’agit d’un problème à quatre


dimensions (3 dimensions spatiales, x, y, z et
une dimension temporelle t)

Source METEO France

2.2.3. Comparaison entre 3D VAR et 4D VAR

L’étude de la figure suivante permet de mieux comprendre l’intérêt de l’assimilation


des données avec la méthode 4D VAR. Ce type d’assimilation a permis d’améliorer
la qualité des prévisions à courte échéance.

Assimilation 3D VAR à to et la 4D VAR sur la fenêtre d’assimilation (t0 à tn). La 3D VAR modifie le
point de départ de la prévision tandis que la 4D VAR modifie aussi sa trajectoire © ECMWF

Il existe d’autres méthodes « d’interpolation » employées comme celle du filtre de


Kalman et la version simplifié du filtre de Kalman par transformée d’ensemble (que
l’on retrouve dans l’étude du signal en ASM) mais qui ne seront pas développées ici.
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L’assimilation des données est possible aujourd’hui grâce à l’évolution des


ordinateurs. Depuis janvier 2014, Météo-France dispose de 2 supercalculateurs. En
2016, de nouvelles évolutions ont permis de porter la puissance de calcul crête de
MF à plus de 5 Pétaflops (soit 5 millions de milliards d'opérations par seconde).

L’assimilation de données permet donc de passer des données


météorologiques, collectées à l’instant du point de départ, aux valeurs des
paramètres du modèle au même instant pour chacune de ses mailles
élémentaires.

Cette initialisation des modèles numériques ou analyse issue des observations


est une étape cruciale pour la qualité des prévisions.

3. PREVISION

3.1. Les modèles météorologiques moderne s

Les modèles météorologiques modernes utilisent plusieurs équations d’évolution de


l’atmosphère dont celles :

 du mouvement
 de conservation de la masse totale
 d’état des gaz parfaits
 de la thermodynamique

A partir de ces équations et de l’état initial obtenu par l’assimilation des données, le
calculateur est chargé de résoudre un ensemble d’opérations afin de modéliser à
des échéances successives (ou pas de temps) les paramètres évoluant dans une
portion d’atmosphère (ou maille). L’avancée dans le temps se fait de façon
itérative. En l’occurrence le calculateur reprend toujours l’échéance précédente pour
modéliser la prévision brute suivante. Ces échéances dépendent du pas de temps
caractéristique du modèle et donc finalement de sa maille. Sur les modèles de
petites mailles, les données brutes peuvent être calculées toutes les heures.

La zone géographique sur laquelle on désire modéliser l’atmosphère peut être


l’ensemble du globe (modèle global) ou une sous-partie (modèle à aire limitée).

Source METEO France


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On représente cette zone géographique par un maillage tridimensionnel en volume


élémentaire V (maille horizontale de la grille du modèle et niveaux
verticaux). Chacune de ces « boîtes » de volume V est considérée comme un point
de calcul de la variable d’état du modèle. Plus la maille est petite, plus le modèle
possède une haute résolution.

Source METEO France

A l’issue de chaque assimilation de données, il y a création d’un RUN pour lequel


échéance après échéance, le modèle sort des données brutes qu’il est possible de
retranscrire au moyen de l’outil informatique sur des cartes. Les modèles sont ainsi
généralement initialisés quatre fois par jour : RUN 00, 06, 12 et 18 UTC.

Schéma des cycles d’assimilation et des chaînes de prévisions associées. Les axes rouges représentent les 4
opérations de prévision du jour (TU= temps universel).(c) Fondamentaux de météorologie, Sylvie Malardel

Il existe plusieurs types de modèles numériques globaux dont :

 CEP (aussi appellé ECMWF ou IFS) : modèle européen à maille fixe


 UKMO : modèle anglais à maille fixe
 GFS : modèle américain produit par le NCEP à maille fixe
 ARPEGE : modèle français à maille variable (résolution de
≈7.5km sur la métropole, ≈35km aux antipodes)
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Il existe aussi plusieurs types de modèles numériques à aire limitée dont :

 AROME : modèle français à maille fine centré sur la France


(1. 3km) issu d’ARPEGE
 WRF : modèle américain à maille fine issu de GFS
 HIRLAM : modèle européen à maille fine issu de CEP

L’utilisation de l’un ou de l’autre est fonction de l’échelle des phénomènes à prévoir.

3.2. Les échelles météorologiques

Les modèles « régionaux » permettent de prévoir des phénomènes de l’échelle


aérologique (convection, orages, averses…) invisible à l’échelle synoptique
(perturbations) ou à meso-échelle (vents régionaux).

Source METEO France

On remarque que ces échelles météorologiques sont aussi une fonction du temps
dont il faut tenir compte pour connaître notre capacité à prévoir un phénomène.

3.3. Notion de prévisibilité

En effet, la prévisibilité d’un phénomène en météorologie est fonction :

 de l’échelle du phénomène que l’on veut prévoir


 de l’échéance à laquelle on veut le prévoir

On appelle horizon de prévisibilité l’échéance maximale d’utilisation raisonnable


d’une prévision déterministe.
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Cet horizon est actuellement, en moyenne, de :

 quelques minutes pour une averse


 quelques heures pour un orage
 quelques jours pour une dépression ou un cyclone

3.4. Prévision déterministe et prévision d’ensemble

La prévision déterministe (une seule prévision faite à partir du meilleur


état initial possible) est dite utile pour les échéances allant de quelques heures à
3 ou 4 jours maximum.

Illustration de la réalisation d’une prévision déterministe

Au-delà, les erreurs de prévisions s’amplifient fréquemment à cause du caractère


chaotique de l’atmosphère : c’est l’effet papillon du mathématicien Lorenz, par
lequel une petite erreur dans les données ou le modèle peut rendre la prévision
complètement fausse quelques heures ou quelques jours plus tard. C’est cette
sensibilité aux conditions initiales qui limite la prévisibilité des prévisions
déterministes car si le battement d'ailes d'un papillon peut déclencher une tornade,
il peut aussi l'empêcher.

Plus généralement, cet horizon de prévisibilité et la qualité des prévisions


numériques du temps (PNT), sont aussi très variables dans l’espace, dans le temps
et suivant le paramètre considéré :

Aux échéances courtes (1 à 3 jours) la température est en général prévue avec une
erreur ne dépassant pas quelques degrés, et le vent avec une erreur ne dépassant
pas quelques mètres par secondes, sauf dans les zones orageuses.

Par contre, prévoir avec précision la localisation précise d’un orage et la quantité de
pluie associée ou le risque de grêle reste extrêmement difficile, même quelques
heures à l’avance. C’est également le cas du brouillard car sa formation dépend de
l’humidité qui est très variable.

Au-delà de 3 à 4 jours, la prévision déterministe n’étant plus raisonnable, on a


recours à la prévision d’ensemble ou probabiliste (plusieurs prévisions
simultanées faites à partir d’états initiaux un peu différents, pour tenir
compte des incertitudes résiduelles de l’état initial).

La prévision d’ensemble est en effet réalisée à partir des simulations de plusieurs


descriptions de l'état initial de l'atmosphère différentes. On détermine les
perturbations les plus efficaces pour faire diverger le modèle par rapport à la
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prévision issue de l’analyse de référence, ceci afin de limiter le nombre de


simulations et gagner ainsi du temps de calculs. Ces dernières sont donc
représentatives des incertitudes identifiées qui pèsent sur les mesures.

Illustration de la réalisation d’une prévision d’ensemble. Source METEO France

Leurs convergences ou leurs divergences renseignent les prévisionnistes sur la


probabilité d'occurrence de chaque scénario. Ces derniers peuvent ainsi choisir le
scénario le plus probable et quantifier l'incertitude qui pèse sur cette prévision
(indice de confiance).

Prévisions sur 39h des températures


sur une ville en fonction du temps,
avec un ensemble à 12 membres ou
simulations (une courbe par membre).
Ici l’ensemble indique que la prévision
est assez précise durant les prochaines
24h, avec une marge d’erreur
inférieure à 1 degré, mais qu’ensuite
elle devient très incertaine, avec 50%
de risque de gel (puisque 6 membres
sont en-dessous de 0C).

Illustration du résultat d’une prévision d’ensemble à courte échéance.


Source METEO France

4. DIFFUSION DES PREVISIONS

Les moyens de diffusion des prévisions et des données météo-océanographiques


sont très nombreux : fax, internet, RADIO, INMARSAT… En France, la diffusion des
bulletins de prévisions maritime est mise en œuvre par les CROSS et via les
émetteurs de radiodiffusion. Ils sont transmis à heure fixe :

 VHF pour les bulletins "cote"


 HF (BLU) pour les bulletins "large" et "grand large"
 LF (Navtex) pour les bulletins "large"
 Les GRIBs ou Gridded Binary data files (internet) pour les
données météo-océanographiques (vent, état de mer…)
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Ils peuvent être associés à des bulletins irréguliers type B.M.S ou avis de forte
houle, avis de surcote, marée de tempête…
Le CISMF est chargé de cette mission pour la Marine via les réseaux de
communication ad hoc.

5. DIFFUSION DES PREVISIONS / ORGANISATION DU SOUTIEN


METOC ( S I M P L I F I E E ) DE LA MARINE

L’interlocuteur privilégié des forces en matière de soutien est le CISMF. Cette unité
comprend des METOC, des prévisionnistes de l’armée de l’air et de l’ALAT.

C’est le CISMF qui est chargé de recueillir les besoins des unités et d’élaborer en
collaboration avec Météo France (fournisseur exclusif de données modèles) et le
SHOM (CFUD) les produits les plus pertinents. Il a également la responsabilité de la
diffusion et du bon fonctionnement du soutien METOC aux forces.

Le CENTEX METOC, quant à lui, fournit les renforts en personnel et est chargé de la
partie retour d’expérience (RETEX). Il veille également à la fourniture du matériel
METOC aux forces.

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