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INTRODUCTION Une structure est congue dans le but d’accomplir une ow plusieurs fonctions, an distingue deus iypes les ues gui sont soumises a des chargements mécaniques statiques et les autres qui sont sowmnises d des chargements dynamiques. Pratiquement les structures de la premiere catégorie durent plus Id emps ce qui justifie le dimensionnement en fonction de la résistance ou la rigidité lors la phase de conception. Un chargement dynamique de causes variables peut se traduire par des variations cycliques de contraintes. Malheureusement la ruine d'un nombre important de structures a été souvent observée et l'est encore aujourd'hui, elle peut, méme parfois, étre catastrophique en termes de pertes humaines. Il est & constater que les sollicitations dynamiques qui sont a l'origine de ces ruines sont beaucoup inférieures a la limite d’élasticité du matériau constituant la structure, c'est le phénoméne de fatigue. Ce phénoméne est caractérisé par l'apparition d’un défaut au niveau de la surface ou a Vintérieur de la pidce (la conception est l'une des causes favorisant l'endommagement). Il est imprédictible en effet il se développe lentement (voire des années) dans le temps sans donner un signe, autrement dit on ne constate aucune modification macroscopique au niveau de la structure. De ce fait la prise en considération de la résistance en fatigue lors de la phase de conception parait indispensable. C’est dans ce cadre qu’entre le contenu de ce fascicule ot on donne la possibilité aux étudiants d’apprendre la démarche et les outils nécessaires pour dimensionner les structures en fonction des chargements dynamiques auxquels sont elles assujetties. En premier temps il est nécessaire de passer par des notions préliminaires pour parvenir d entrer directement dans le sujet commencant par le cas de contrainte complétement renversée par étude de la fameuse courbe de Wohler qui constitue la base d’étude de la fatigue, suivi du cas de contrainte non complétement renversée (critére de Goodman). Ensuite c’est la généralisation pour le cas de changement complexe Finalement on étudiera le cas de cumul d’endommagement décrit par la loi de Miner. ‘Scanné avec CamScanner Cours de Fatigue des matériaux 1 Chapitre 1 Notions préliminaires Crest quoi la fatigue ? Pour comprendre ce phénomene prenons un fil d’acier entre deux mains en le coudant dans un sens et puis dans autre sens, en faisant cela plusicurs fois jusqu’a la rupture (Pig. 1) mdoder (f NY Figure 1. Rupture d'un fil d’acier sous U’effet d’une flexion cyclique aux mains Le fil est rompu aprés 10 & 15 cycles, analysons le probléme (Fig. 2) : On assimile le fil d’acier & une poutre sur laquelle sont appliqués les efforts des deux mains, dans le premier sens la fibre AB est tirée (sens 1) contrainte positive, lorsqu’on inverse le chargement (ens 2) la fibre AB est comprimée et la contrainte est négative. En répétant plusieurs fois jusqu’a Ia rupture. C’est le phénoméne de fatigue. (Voir Fig. 3 ; Fig. 4 ; Fig. 5 ; Fig. 6 ; Fig. 7 et Fig. 8) En résumé la fatigue est la rupture sous des sollicitations répétées. Sens Sens2 Layet Fibre AB tendue Fibre AB emprimée Figure 2. Modélisation du chargement appliqué par les mains sur le fil d’acier Figure 4. Rupture au niveau d'une charpente Figure 3. Détachement d'une partie sérallique dune-roue-denté ‘Scanné avec CamScanner Figure 6, Rupture d'un tirant Figure 8. Fissuration au niveau du mécanisme datterrissage d'un avion Figure 7. Rupture d'un arbre cannelé Comment agit la fatigue ? Considérons une structure soumise & un effort cyclique agissant jusqu’a la rupture (aprés un. nombre de cycles donné). (Fig. 10) L’endommagement est imprévisible, il peut naitre (a I’échelle microscopique) souvent & la surface de la pice comme il peut naitre & ’intérieur. En évoluant il passe par 3 stades : 1) Amorgage : A cause de la grande finesse du défaut initié, sa détection n’est possible que si on utilise de puissants équipements de laboratoire. Son initiation peut avoir lieu dans des endroits ob T’accés est impossible. Dans la figure (Fig. 10) la zone d’amorgage est repérée par zone 1. 2) Propagation : Sous ’effet du changement cyclique du chargement la fissure initiée commence & prendre des dimensions importantes menant finalement ala ruine. ‘Ace stade la fissure qui a grandit résultait de la propagation des microfissures causées par le défaut initié dans la premiére étape, c’est elle qui deviendra la fissure de la fatigue. Sur la figure (Fig. 10) ce stade correspond ala O=> O19 zone 2. 3) Rupture brutale : (Fig. 9) 4: Initiation Lorsque la fissure atteint une distance de telle 2: Propagation fagon que la section résiduelle est trop faible 3:Section résiduelle pour supporter de fortes contraintes résultant dune concentration au fond de la fissure, sur la figure (Fig. 10) cette section correspond a la zone 3. Ge o a Figure 9. La section résiduelle ‘Scanné avec CamScanner irs dle Hatique des matériaws 1 Figure 10. Faciés de rupture d'un arbre de transmission de voiture de course. Types de sollicitations en fatigue 1. Solicitations axiales (Traction/Compression) Dans le systéme triangulaire ci-contre (Fig. 11) les bares AD, DE sont en compression, tandis que les barres AE et EB sont en traction Figure 11. Systéme en treillis 2. Flexion On distingue deux types de flexion : 2.1, Flexion ondulée : Les contraintes de flexion sont de méme signe durant les cycles de fatigue. Les figures (Fig. 12) et (Fig. 13) illustrent deux exemples de structures en flexion ondulée. Lae A Etat initia B Auninstont B Etat initial y a & ‘Aun instant t2 LY! uninstant tt Figure 12. Arbre a came Figure 13. Pont 2.2. Flexion alternée Dans ce cas de sollicitation les contraintes sont opposées en signes durant les cycles effectué: Une poutre vibrant sou I’effet d’un chargement dynamique est en flexion altemée, la fib supérieure tantat tirée tantét comprimée, (nae ‘Scanné avec CamScanner on we penitre te ante par rapport A ta rection Vn charge (Pig VAY Ia file A Ce ens de Merion « Nau type p aitemnée cd les contenintes de fletion sont égales mais cpppeondes ch Jes cycles effectuds (ig. 18) oe Figure 14. Flexion rot 3. Torsion Figure 15, Arbre en flexion rotative Cette sollicitation est analogue a la flexion en effet on distingue : 3.1. Torsion ondulée Les contraintes tangenticlles sont de méme signes. Comme exemple on peut citer la barre de torsion de suspension arritre d'un véhicule (illustrée par la figure (Fig. 16) Figure 16, Barre de torsion d’un véhicule 3.2. Torsion alternative Les contraintes tangentielles sont de signes opposées. Dans la figure (Fig, 17) arbre tournant ¢ en rotation continu et I’arbre oscillant est en rotation alternative, ce dernier est soumis & u torsion alternative . ‘Arbre tournant Figure 17, Mécanisme oscillant Ga ‘Scanné avec CamScanner Cours de Fatigue des matériaus Figure 18. Contact de deux corps. Figure 19. Détérioration d'une bague de roulement Définitions et terminologie 1. Types de variation des contraintes Les sollicitations en fatigue peuvent étre simples (traction, compression, torsion..) ou complexes (combinées). Les efforts répétés, varient en fonction du temps d'une fagon périodique, dans ce cas on admet que leurs variations sont sinusoidales, ou quelconque celle-ci posera des difficultés en calcul. On peut distinguer : 1.1. Contrainte sinusoidale a amplitude constante C’est la variation la plus simple elle est continue et & amplitude de contrainte constante. (Fig. 20) Figure 20. Contrainte sinusoidale 4 amplitude constante 11.2. Contrainte sinusoidale a amplitude variable (Fig. 21) a) Figure 21. Contrainte sinusoidale a amplitude varial aw Scanné avec CamScanner Cours de Fatigue des matériaux 1 1.3. Contrainte aleatnire La courte de variation est allure quelconque (Pig. 22) Figure 22. Contrainte aléatoire Pour simplifier les calculs en fatigue nous considérons ici que les contraintes sont sinusoidales & amplitude constante ou & amplitude variable, 1.4, Cycle de contrainte Figure 23, Cycle de contrainte sinusotdale a: Amplitude de contrainte Om : Contrainte moyenne max: Contrainte maximale Gin : Contrainte minimale ‘Ag : Etendue de contrainte max ~ Six 2 Smax + Sie Oy, = Se Ao = max — Smix = 250 Omax = Om + Fa Sq Omax = Im ~ Fa Par considération des signes des termes Omax &t Omin et les termes Om et dq les sollicitations peuvent étre classées comme suit : A) Sollicitation répétée Crest le cas oil les termes Omax Ct Fin Sont ou bien positifs ou bien négatifs (Fig. 24 et Fig. 25) cS ‘Scanné avec CamScanner Cours de Fatigue des matérl 1 ow) nn | ‘ 7 tation répétée ( Om <0) Figure 25. Sollic Figure 24. Sollicitation répétée ( om > 0) B) Sollicitation alternée Dans ce cas : 222 < 0 Figure 26. Sollicitation répétée ( om <0) Figure 27. Sollicitation répétée ( dm > 0) Cas particulier : Snax = 4 oy Figure 28. Sollicitation complétement renversée ( Om = 0) C) Sollicitation statique Crest le cas ob og = 0 et dm #0 a) ai t Figure 29, Sollicitation statique ( Om, > 0) Figure 30, Sollicitation statique (oy, <0) 1.5. Coefficient de Steefhelner o= ae avec-1 0 z A instant =7/4 (I. période du cycle) ‘Au points B on aune compression et op < 0 ain. 8 K c 3 ‘Aux points A et C (fibre neutre) on a une compression et 04 = 0 = 0 ‘Au point D on a une traction et dp > 0 Au point A on a une traction et 0, > 0 AVinstant t=37/4 ‘Au point D on a une compression et o¢ <0 Aux points A et C (fibre neutre) on a une compression et 04 = o¢ Au point B on a une tractior >0 a> 3 Pinstant ¢=7/2 ¢ Au point C ona une compression et o¢ <0 Z ‘Aux points D et B (fibre neutre) on a une compression et ¢p = Op . ts ‘Scanné avec CamScanner 0 0 D vo w/a on Figure 9. L'allure complétement renversée de la contrainte de flexion de l'essai de Moore Courbe de Wahler L'ensemble de résultats est représentée par une courbe o-N (Contrainte-Nombre de cycles) appelée courbe de Wahler (Fig. 10) Les valeurs de contraintes et du nombre de cycles sont représentées en échelle semi- logarithmique. 0 E 10° 10! 10 10° 10" 10° 106 10° 10° Nombre de cycles & la rupture N Figure 10. Courbe de Wohler de Vacier $2351R @ > —Correspond & une éprouvette non rompue © —_Correspond & une éprouvette rompue Etude de la courbe de Wohler La dispersion des résultats peut provenir de plusieurs sources, on en peut citér : - La géométrie de I éprouvette - L’état de surface - Les dimensions ~ L’homogénéité du matériau des éprouvettes cy ‘Scanné avec CamScanner 7 art de Rogue des maldcious 0. sad® Nombre de cycles N Figure 11. Partitionnement de la courbe de Wahler La courbe de Wahler peut étre divisée en 3 zones : (Fig. 11) a) Fatigue oligocyclique (Zone 1) La contrainte og est & la valeur de R,,, on observe la rupture des éprouvettes aprés quelques cycles (de 1 jusqu’a 10 cycles). b) Fatigue a vie finie (Zone 11) Cette zone s'étale sur une étendue de 10 & 5.10° cycles correspondant & une fourchette de contraintes Rm

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