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Histoire Nationale S2
Histoire Nationale S2
HISTOIRE NATIONALE
MODULE I
2007-2008
Chapitre I
Chapitre Premier Concepts historiques de base…
Colonisation
Métropole
Etymologiquement, le mot « Métropole » signifie « Ville mère » ou « Ville
principale ». « Mère patrie ». En matière d’histoire coloniale, la métropole désigne le
pays où l’Etat qui a sous sa dépendance des territoires coloniaux.
Colonie
C’est un territoire conquis par des hommes venus d’une métropole .La domination est
imposée par une minorité étrangère, racialement et culturellement différente à une
majorité ou une minorité d’autochtones. (Balandier)
Colon / Colonisé
Est qualifié de Colon tout immigré/descendant d’immigrés ou habitant non indigène
d’une autre colonie. Autrement dit, toute personne qui est allée peupler et exploiter
un territoire étranger placé sous la domination de son pays d’origine. Le colonisé c’est
celui qui subit les méfaits de la colonisation. Sommairement, un colonisé est un aliéné
ou un « zombifié » du système colonial.
Néocolonialisme
Révolution
Etat
Groupe humain assez vaste, qui se caractérise par la conscience de son unité et la
volonté de vivre en commun.
Peuple
Facteurs de production
Mode de production
Concept théorique qui considère la totalité sociale comme une structure dans laquelle
le niveau économique est déterminant en dernière instance.
Rapports de production
Ils correspondent aux rapports sociaux qui s’élaborent sur la base des relations de
propriété des moyens de production. Ils commandent la division de la société en
classes. Exemple : Patron – ouvrier
Mouvement social
Etat–Nation
Constitution
N.B : Il faut souligner que la colonisation de certaines îles volcaniques du pacifique était
faite sans armes. De même que l’arrivée des Amérindiens en Amérique venus du pacifique .
B- Apports de la colonisation
-
Exercices d’application immédiate
Chapitre II
Deuxième chapitre La conquête du Nouveau Monde….
Inventions et découvertes
L’époque moderne qui débute à la fin du 15 e siècle connaît toute une série de
rénovations permettant un épanouissement des connaissances à tous les niveaux. C’est
la période de l’éclatement du monopole du savoir. En outre, l’homme possède une vision
beaucoup plus complète sur l’évolution de la nature grâce à l’invention des instruments
de navigation plus perfectionnés par les savants et les écrivains qui recherchent la
véritable civilisation en élaborant une nouvelle philosophie qui s’assied sur une nouvelle
compréhension de l’être humain. Face à cet état de fait, différents royaumes
puissants situés à l’ouest de la plaque eurasiatique (Europe de l’ouest), après avoir fini
d’exploiter certaines ressources au sud du continent eurasien, s’aventurent dans
l’exploration d’autres territoires. Ils se risquent sur des océans (pacifique et
atlantique) et le traversent en tous sens grâce à la boussole (invention chinoise) et
convaincu de la rotondité de la terre.
Facteurs ayant facilite les grands voyages
L’évolution des mentalités : Les gens divorcent d’avec, à cette époque, les
anciennes conceptions du Moyen- Age – Les récits fabuleux racontés par les
voyageurs (Marco Polo) vont faire naître le goût de l’aventure chez les générations
montantes de l’Europe.
Une supériorité militaire nouvelle : Inventées au 14ème siècle, les armes à feu
deviennent plus tard des armes redoutables. La poudre à canon inventée au 3 ème
siècle par les chinois n’est destinée à des fins militaires mais introduite en Europe,
elle a servi à lancer des projectiles.
Motivation
s
Explorer pour conquérir ou s’enrichir
Les voyages d’exploration sont entrepris avec pour but principal de trouver une route
Océanique vers l’Asie car la route terrestre traditionnelle est bloquée. Cependant
d’autres motifs animent les individus et les groupes qui prennent part à de telles
expéditions.
La prise de Byzance par les Turcs rend le commerce difficile et la montée des prix
des précieuses marchandises telles la soie, le coton, le sucre et les épices
indispensables à l’alimentation obligent les européens à rechercher une autre voie
pour atteindre directement l’Extrême–Orient, par manque d’or et d’argent en
Occident.
Financement des expéditions
Les rois : Ils financent les expéditions pour accroître leur pouvoir et leur
prestige, tout en espérant augmenter leurs terres et leurs revenus.
Les marchands : Hommes d’affaires, ils prennent un risque calculé : si, comme
ils le pensent possible, leurs navigateurs trouvent une nouvelle route vers Asie,
le commerce des épices et de la soie remboursera au centuple leurs
investissements.
Les navigateurs : Responsables des expéditions ils ont une motivation plus
complexe car ils recherchent à la fois l’aventure, le prestige et de l’or.
Les marins : Travaillent sur les navires voient dans les expéditions un gagne–
pain.
Les membres du Clergé : Le désir de convertir au Christianisme les gens des
pays explorés pousse des rois, certains navigateurs comme Christophe Colomb
et surtout les membres du Clergé à participer à ces voyages.
Les espagnols avides de richesse vont dès 1493 amorcer la colonisation en imposant un
tribut d’or aux indigènes qui ne peuvent le fournir qu’au prix d’un travail épuisant et
désorganisateur de leur économie. Dès mars 1945, les indigènes tentent de se
soulever, mais sont vaincus à la bataille de la Véga- Real. Malgré leur infériorité en
nombre, les Espagnols réussissent à mettre en fuite plusieurs milliers d’indiens,
notamment terrorisés par les chiens des colonisateurs - Capture de Guarionex.
a) Repartimientos : Déçus de ne pas trouver l’or en abondance et soucieux de
s’approprier pour leur propre bénéfice la main d’œuvre indienne, les immigrants
et les aventuriers se soulèvent contre les frères Colomb (Christophe et
Bathélémy) en mettant à leur tête Francisco Roldan. Pour mettre fin au conflit
en septembre 1499, au prix d’une concession Colomb attribua à Roldan et ses
partisans des lots de terre cultivable, avec une main d’œuvre amérindienne
suffisante pour planter. Ce manque d’autorité de C. Colomb entraîne son
remplacement par Bobadilla qui le fit arrêter et renvoyer enchaînés lui et ses
frères en Espagne.
b) L’Encomienda : Le système de l’encomienda est né par une cédule royale le 20
décembre 1503. Il consiste à confier à des espagnols (encomenderos) des
indiens qu’ils doivent instruire dans la religion chrétienne. En contre partie, les
encomenderos disposeront de la force de travail des indiens, moyennant un
salaire. Ce système vient légaliser et conforter le pouvoir des colons sur les
indiens, sur l’ensemble de l’Amérique espagnole.
L’introduction des premiers noirs en Amérique doit être vue comme une
conséquence de l’irrésistance de la main-d’œuvre indienne (d’Hispaniola ou
d’ailleurs). Dès le début du XVI e siècle, il s’agit des noirs domestiques, en
provenance de l’Afrique Occidentale Sud – Saharienne. La traite est officialisée
et organisée dès 1510 avec l’accord de la couronne qui délivre des licences
d’importation d’esclaves noirs d’Afrique.
Ils vinrent vers nous à la nage, nous offrir plusieurs objets... Ils acceptaient tout ce
que nous leur présentions de même qu’ils nous donnaient tout ce qu’ils avaient, mais ils me
parurent très pauvres de toute manière. Les hommes et les femmes étaient nus comme au
sortir du sein de leur mère... Au reste, ils étaient bien faits, beaux de corps et agréables de
figure. Leur figure, leurs cheveux, gros comme des crins de queue de cheval, tombaient
devant eux jusque sur leurs sourcils ; par derrière, il en pendait une longue mèche qu’ils ne
coupent jamais... Ils ne sont ni noirs ni blancs ou rouges, ou avec toute autre couleur, soit les
corps entiers, soit seulement la figure, ou les yeux, ou seulement le nez. Ils n’ont pas d’armes
comme les nôtres et ne savent même pas ce que c’est. Quand je leur montrais des sabres, ils
les prenaient par le tranchant et se coupaient les doigts.
Ils n’appartiennent à aucune secte religieuse. Je suis persuadé qu’ils se convertiraient
à la foi chrétienne sans difficulté... Je regarderai avec beaucoup d’attention pour m’assurer
s’ils avaient de l’or et je remarquai que plusieurs en portaient un petit morceau à un trou qu’ils
se font au nez... Ces gens sont doux ; il est bien vrai que leur avidité pour les choses que nous
leur laissions voir les portait à nous les dérober et à se sauver à la nage lorsqu’ils n’avaient
rien en échange, mais ils donnaient tout ce qu’ils avaient pour nos moindres bagatelles, même
des morceaux d’écaille et de verre cassé.
Questions d’évaluation
Chapitre III
Troisième chapitre Colonisation française…
Compétence terminale
A la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle, la
société française traverse une crise socio- À la fin du chapitre, les élèves
économique la plus sombre de son existence de pourront À la fin du chapitre, les élèves
être en mesure de
pourront être en mesure de
peuple : famine, disette, vol, corruption, délinquance, comprendre le bien-fondé de
comprendre le bien-fondé de
crimes, incendies etc. Conséquence de ravages l’arrivée des conquérants français
l’arrivée des conquérants français
produits par la guerre ridicule des religions opposant dans la zone caraïbéenne.
dans la zone caraïbéenne.
catholiques aux protestants. Pourtant d’autres pays
comme l’Espagne et le Portugal connaissent, grâce à
la conquête de l’Amérique, un développement
économique extraordinaire. Pour pouvoir mieux contrecarrer ces différents problèmes
d’ordre interne le roi Louis XIII, convaincu par ses conseillers, réclame sa part du
gâteau c’est-à-dire la séparation des richesses coloniales. Par devant le Pape
Alexandre VI, écoutons-le : « la France aimerait voir le testament d’Adam qui l’exclut
des partages des régions païennes, « autrement dit, des richesses coloniales » D’où la
légalisation de la participation française dans le jeu politico-économique colonial.
Possessions Année
Saint Christophe 1625
La Guadeloupe (1635)
la Grenade (1650)
Marie-Galente (1648)
Colonisation de Saint-Domingue
C’est aussi une activité de destruction mais beaucoup moins dangereuse que la
flibuste. Les boucaniers habitent dans les bois, dans les savanes. Dès l’aube, ils
s’adonnent à la chasse des bœufs et des cochons sauvages. Leur première ambition
est de posséder un fusil à longue portée.
Leur préoccupation est de défricher et de cultiver les terres afin d’assurer leur
subsistance, mais ils étaient peu nombreux. Intermédiaires entre la flibuste et la
boucane, les habitants travaillent sur des petites fermes à polyculture. Quelques
temps plus tard, ils se voient aidés de quelques engagés.
L’engagé, c’est un blanc pauvre, indigent ou chômeur qui n’a point d’avenir dans la
France mouvementée du 16 siècle et veut tenter sa chance ailleurs. Pour ce faire, ce
blanc pauvre se met au service d’un autre blanc pour une durée bien déterminée (12
mois, 18 mois, 24 mois ou 36 mois). C’est l’engagé volontaire. Font partie des engagés
forcés, les scélérats, les assassins, les délinquants endurcis, les opposants religieux,
les radicaux, les prisonniers récidivistes et des prostituées. Ces gens reçoivent quatre
pots de farine de manioc par semaine, cinq livres de bœuf salé et quelques vêtements.
C’est, en un mot, l’esclavage du blanc par le blanc. Ils sont envoyés dans la colonie dans
le cadre de la politique de dépeuplement.
N.B. En un aventurier, c’est quelqu’un qui vit d’intrigues en partant toujours et sans
inquiétude du connu vers l’inconnu.
Sources de référence
Manière de voir, le Monde Diplomatique : « Polémique sur l’histoire coloniale » écrit par Ignacio Ramonet.
Administration de la colonie
Des les débuts de la colonisation, l’Etat n’est point directement engagé. Cependant, il
apporte son appui politique à des initiatives prises par des particuliers qui se
chargent de faire prospérer la colonisation en ce qui a trait au commerce, peuplement
des colonies, importation de main-d’œuvre et même défense de la monopole du
commerce avec l’Amérique.
En 1668 dans les colonies françaises, le roi est représenté par un lieutenant
général, qui a autorité sur toutes les colonies. À partir de 1714 Saint–Domingue a son
propre gouverneur général.
L’Economie est fondée sur la culture des vivres et du tabac (pour l’exportation) ,la
culture de la canne à sucre est plus importante. La colonie de Saint-Domingue est
dénommée à cause de sa prospérité La « Perle des Antilles » En tenant compte du
nombre de sucreries, de cotonnier, de cacaoyers…
La main-d’œuvre
Elle est constituée de Blancs qui travaillent sous contrat .Les colons de plus en plus
ont en recours à l’esclavage. Toute la richesse de la colonie repose sur la force de
travail de l’esclave qui n’a aucun droit.
La vie de l’esclave dans les colonies françaises est réglemente par le code noir de
1685 qui a fait de lui un bien meuble dont le maître pouvait comme bon lui semble.
Donc sa vie était un enfer.
Résistance
Saint-Domingue
Formée d’esclaves à talents, des champs et domestiques, elle souffre de tous les
maux (sévices corporels, exploitation) car elle est déshumanisée par les articles du
code Noir. Elle réclame la liberté et prête à l’obtenir par tous les moyens. Enfin, sur
cette classe repose toute la richesse de Saint-Domingue.
Révolution de la canne
Chapitre IV
Quatrième chapitre Système politique…
Le régime présidentiel
Le régime présidentiel présente une grande unité qui lui vient peut-être de ce qu’il est
peu pratiqué par les Etats occidentaux, tout au moins sous sa forme classique et si on
exclut à la fois les régimes présidentialistes d’Afrique et d’Amérique du sud et les
régimes mixtes.
Le capitalisme
Le capitalisme est un régime économique fondé sur la dissociation entre les
propriétaires des moyens de production qui les utilisent en vue de la réalisation d’un
profit et les travailleurs, qui les mettent effectivement en œuvre moyennant le
versement d’un salaire rémunérant leur force de travail. Il se caractérise par la
propriété privée des moyens de production, par l’accumulation du capital grâce aux
profits réalisés (réinvestissement des profits réalisés dans l’entreprise afin de
permettre l’accroissement des moyens de production).
Le socialisme
Le socialisme est une doctrine économique qui préconise la disparition de la propriété
privée des moyens de production et l’appropriation de ceux-ci par la collectivité. En
d’autres termes, dans le système socialiste, la production doit être organisée en
fonction de l’intérêt général et non au profit d’une minorité. Ainsi parle-t-on
d’économie planifiée. Il se caractérise par la propriété collective des moyens de
production, par une économie centralement planifiée, contrôlée et l’Etat détient le
monopole du commerce extérieur.
Un système politique est une forme d’organisation d’un peuple, d’une société
au regard d’un mode de production donné. Le capitalisme est un système
politique axé sur la libre entreprise, la libre concurrence et sur la
privatisation des moyens de production. Le socialisme ou le collectivisme
c’est l’étatisation des moyens de production. La libre entreprise et la libre
concurrence ne sont pas de mise dans le collectivisme.
Le pouvoir politique
Chapitre V
Cinquième chapitre Le pouvoir politique…
Pouvoir politique
On a examiné, en trois sections successives, les données générales du pouvoir
politique :
a) Le pouvoir politique
b) Le pouvoir politique et la société.
c) Le pouvoir politique, le droit et les institutions.
Le pouvoir politique
Après avoir précisé sa signification, on en marquera
Compétence terminale
les caractères et aussi l’originalité, qui procède
essentiellement de son institutionnalisation dans le C’est un chapitre ou une leçon
cadre étatique. extrêmement important (e) où
La notion de pouvoir politique : Il s’entend dans le après l’exposé du chapitre ou
sens étymologique, du pouvoir dans la cité et, dans le de la leçon, les élèves seront en
sens contemporain, du pouvoir dans l’Etat mais il est mesure de bien maîtriser le
évidemment nécessaire de préciser davantage. C’est concept de pouvoir.
pourquoi le pouvoir politique peut être défini comme
le pouvoir de prévision, d’impulsion, de décision et de coordination qui appartient à
l’appareil dirigeant du pays, en principe celui de l’Etat, c’est-à-dire aux gouvernements
au sens large et qui leur permet de déterminer et de conduire l’ensemble de la
politique nationale avec l’ordre international.
Durée : 30 minutes.
Thème VI
La politique et la société
Chapitre VI
Sixième chapitre La politique et la…
Stratification de la société
Classes sociales, différenciations catégorielles, disparités régionales. Dans nos
sociétés contemporaines comme dans les sociétés antérieures, la population de chaque
pays, certes unie par des caractères et des sentiments communs, n’en est pas moins
divisée en classes et en catégories dont les mentalités et les intérêts peuvent être
fort différents. Il faut ajouter qu’elle est géographiquement repartie entre des
régions dont les habitants ont le plus souvent leurs traditions et leurs orientations
propres.
Les classes sociales : Elles ne peuvent être étudiées en quelques lignes mais il est
important d’en montrer la complexité en évoquant les trois principaux problèmes
qu’elles soulèvent.
Un premier problème est celui de l’appartenance à ces classes. Cette
appartenance est fonction d’éléments très divers qui vont de la situation
économique (fortune, revenus) à la condition professionnelle (formation,
profession) et des antécédents (familles, traditions) à l’éducation (études,
diplômes) et au mode de vie (goûts, habitudes, manières).
Un second problème concerne la détermination des classes sociales elles-
mêmes. Certes on parle couramment de classe ouvrière, de classe
paysanne, de classes moyennes, de classe bourgeoisie mais il s’agit là de
masses si considérables et si composites qu’elles en sont quelque peu
informes. En réalité on a affaire là à une classification très sommaire,
largement héritée du passé, et qu’il faudrait certainement affiner et
actualiser. Mais l’extrême difficulté d’y parvenir ne doit pas non plus
conduire à nier le sentiment, toujours parfaitement perçu, de l’existence
de classes sociales différentes, non plus que le sentiment très répandu de
l’appartenance à une classe et d’une certaine solidarité avec ses autres
membres.
Un troisième problème se rapporte à l’évolution des classes et à la
circulation de leurs membres. En effet, les classes sociales ne sont pas
figées.
La politique et la société
Chapitre VII
Septième chapitre Le pouvoir politique, le droit…
Tout système juridique, même rudimentaire, implique une organisation sociale déjà
quelque élaborée, ce qui n’empêche évidemment pas que l’on ne retrouve la trace du
droit dans des temps très anciens (le code d’Hammourabi date d’environ 1700 ans
avant Jésus Christ). En revanche, l’Etat tel que nous le connaissons, qui représente le
type contemporain le plus achevé d’organisation sociale, n’est apparu que tardivement,
vers le XVIe siècle et encore sous une forme embryonnaire et dans quelques pays
seulement. Il n’en est pas moins vrai que l’on ne peut, à l’heure actuelle, définir et
expliquer le droit sans se référer à l’état, tellement les deux sont liés.
Sommairement, on peut définir l’Etat comme une collectivité politique et juridique que
sa nature et son indépendance rendent irréductible aux autres collectivités, qu’elles
se situent au-dessus ou au-dessous de lui.
Conclusion
Les rapports du pouvoir politique et du droit appellent dans l’ensemble les mêmes
observations. Le pouvoir peut, utilisant l’appareil d’Etat et au nom de ce dernier, ainsi
que dans le respect des procédures prévues, édicter de nouvelles règles de droit ou
modifier celles qui existent déjà. Mais il ne doit en aucun cas s’affranchir du droit en
vigueur et s’il le fait il est normal que l’Etat dont il emprunte la personnalité soit
condamné à réparation par les tribunaux qu’il a lui-même institués. Ce sont là des
règles de civilisation qui se suffisent à elles-mêmes et qui n’appellent donc pas d’autre
justification.
Thème VIII
L’Etat
Chapitre VIII
Huitième Chapitre L’Etat…
L’Etat
Compétence terminale
Le pouvoir politique s’inscrit et s’exerce dans le
cadre de l’Etat, qui constitue le support de toutes les
Après l’étude du chapitre, les
institutions existant sur le plan national comme sur le
élèves pourront maîtriser le
plan international et qui représente donc une donnée
concept « Etat », sa notion et
fondamentale du droit constitutionnel. On examinera
ses différentes formes.
la notion d’Etat, ses formes, l’intégration de l’Etat
dans des ensembles plus vastes.
LA NOTION D’ETAT
L’Etat est une réalité de la vie nationale et internationale aisément et immédiatement
perceptible mais cette simplicité n’est qu’apparente et recouvre une réelle complexité.
En effet, la part de l’histoire et de ses hasards y est aussi importante, et sans doute
bien davantage, que celle du droit et de la raison. C’est ce qu’il convient de ne pas
oublier en étudiant la réalité et la spécificité de l’Etat.
La réalité de l’Etat
L’Etat est phénomène historique, politique et juridique, qui tient à la fois de la
construction de l’esprit et de la réalité sociologique nationale et internationale. On
étudiera ces différents aspects en examinant successivement les principales
conceptions de l’Etat et ses conditions d’existence.
b) La naissance et la disparition des Etats : Les Etats ne sont pas des données
naturelles mais des créations humaines. Ils sont affectés par les mouvements
de la vie. La naissance des Etats est évidemment subordonnée à la réunion des
trois conditions qui viennent d’être étudiées. Elle peut être consécutive au
démembrement d’un empire (par exemple) : morcellement de l’empire austro-
hongrois en 1919), à des opérations de décolonisation (accession des anciennes
colonies à l’indépendance à partir de la fin des années 1950), à une cession (cas
du Bangladesh) ou à une partition (cas des deux Allemagnes entre 1949 et 1991,
des deux Corées). Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, de très
nombreux nouveaux Etats ont fait leur apparition sur la scène internationale. La
disparition d’un Etat tient à la perte ou à défaut de l’une des trois conditions
d’existence qui sont, on le sait, culmutatives et non pas alternatives. Presque
toujours, elle a des causes violentes, telles par exemple une défaite militaire si
complète qu’elle entraîne à la fois l’élimination de l’organisation politique et
juridique au pouvoir et l’impossibilité de lui en substituer une autre, ce second
élément étant décisif car il signifie la perte de l’indépendance et de la
souveraineté. L’Etat disparaît alors du fait de son absorption par un ou
plusieurs autres. Mais il arrive aussi que l’on assiste à une résurrection. L’Etat
disparut lorsque la collectivité qui en constitue le support parfois amputé d’une
partie de la population, parfois sur un territoire un peu différent est de
nouveau habilitée à se doter d’une organisation politique et juridique pouvant
prétendre à l’indépendance et à la souveraineté. Les exemples ne manquent pas
d’Etats ayant disparu et ressurgi (Autriche, disparue de 1938 à 1945, Pologne
de 1939 à 1945).
La spécificité de l’Etat
La caractéristique essentielle de l’Etat est de constituer une collectivité irréductible aux
autres collectivités, qu’elles appartiennent à l’ordre interne ou à l’ordre international.
Toujours, on constate une rupture, une solution de continuité au niveau de l’Etat. Il détermine
les critères de l’Etat. Une première condition, nécessaire mais non suffisante, se rapporte à la
personnalité juridique de l’Etat. La seconde condition, déterminante concerne la souveraineté
de l’Etat.
Création humaine, l’Etat apparaît comme une entité et, en termes juridiques, une
institution, une personne morale, détachée de la personne physique des gouvernants.
Le progrès qui a marqué l’évolution des sociétés a eu effet consiste à
institutionnaliser le pouvoir politique, c’est-à-dire à le dissocier progressivement de la
personne de ceux qui commandent pour les confier à l’Etat. C’est de l’Etat que les
gouvernants reçoivent leurs compétences, c’est en son nom qu’ils les exercent. Le
pouvoir est attaché à leur fonction, non à leur être. Ainsi l’Etat, symbole de la
communauté nationale (Qui survit à ses membres) et titulaire du pouvoir politique
(dont les gouvernants ne sont que les dépositaires provisoires et les agents
d’exercices) est-il nécessairement érigé en personne morale ou juridique de droit
public, seule solution susceptible d’assurer sa continuité et d’en faire un centre de
décision.
L’Etat unitaire est celui qui sur son territoire et pour la population qui y vit ne
comporte qu’une seule organisation politique et juridique. Un seul appareil
d’Etat doté, et lui seul, de la plénitude de sa souveraineté, indépendance, ainsi
qu’il vient d’être indiqué.
Structures étatiques et centralisation : La plupart des états unitaires ont
connu et parfois connaissent encore des structures fortement centralisées
qui, pour l’essentiel, s’expliquent par des raisons historiques.
Dans leur ensemble, les états unitaires contemporains ont estimé qu’il convenait d’aller
beaucoup plus loin et de pratiquer une politique de décentralisation, mieux adaptée
aux aspirations des populations et comportant d’ailleurs de nombreuses modalités.
Définition et utilité de la décentralisation territoriale. Entre la
décentralisation et la déconcentration il y a non pas une différence de degré
mais une différence de nature. La décentralisation territoriale, au contraire de
la déconcentration, ne se situe pas dans le cadre général de l’Etat personne
morale. Elle n’a pas non plus pour objet d’assurer techniquement un meilleur
exercice du pouvoir d’Etat en rapprochant des administrés et les agents, qui
demeurent de toute manière étatique, chargés de prendre les décisions.
Les conditions sont bien connues :
1. Il faut d’abord choisir la collectivité qui va bénéficier de la
décentralisation et qui sera dotée de la personnalité juridique. Elle doit
être de dimension suffisamment importante et surtout elle doit
correspondre, dans la mesure du possible, à une province ou à une région
présentant sur le plan géographique, historique ou économique une unité
et une spécificité certaines.
2. La collectivité ainsi déterminée doit être administrée dans des conditions
qui la rendent, on l’a signalé, le procède le plus efficace est certainement
celui de l’élection au suffrage universel direct de l’organe délibérant
chargé de l’administrer.
L’Etat Fédéral
Le fédéralisme est particulièrement complexe puisqu’il associe et superpose des
collectivités étatiques distinctes, à l’étage inférieur des Etats membres ou fédérées,
à l’étage supérieur l’Etat fédéral. IL doit donc réaliser un équilibre harmonieux entre
le principe d’association, auquel il fait également appel.
A- Le passage au fédéralisme
Comme toujours lorsqu’il s’agit de l’Etat les conditions historiques du passage au
fédéralisme jouent un rôle important. On distingue généralement deux modes de
formation d’un système fédéral. Le fédéralisme peut naître par association d’Etats
unitaires lesquels constituent le plus souvent dans un premier stade une confédération
d’Etats et passent dans un second stade au système fédéral. Cela a été le cas des
Etats-Unis en 1787, de la Suisse en 1848. Ce mode de passage au fédéralisme convient
particulièrement lorsqu’il s’agit de rapprocher des populations déjà liées par des
origines communes ou dominantes (telles les populations américaines à la fin du
XVIIIe siècle) ou par une longue habitude de la vie en commun (telles les populations
helvétiques).
B- La spécificité du fédéralisme
Bien qu’il existe une assez grande variété de fédéralismes, ceux-ci présentent des
traits communs et une spécificité incontestable que la comparaison avec des systèmes
différents confédération, décentralisation met particulièrement en valeur.
Conclusion
Dans les régimes socialistes, le rôle de l’Etat est plus important encore puisqu’il
comporte la prise en charge totale de l’économie. Dans les pays du Tiers Monde, ce
rôle est très considérable mais différent. L’Etat doit assurer le développement et
rattraper un retard dû à l’absence de ressources naturelles ou à leur insuffisante
diversité ou à l’inefficacité de leur exploitation, au manque de capitaux, à la mainmise
étrangère ou encore à l’absence de technologie de haut niveau. Il lui faut suppléer
l’inexistence ou les défaillances de l’initiative privée, attirer les capitaux étrangers et
cependant en maîtriser le flux. Seul l’Etat est en mesure, non pas de tout faire lui-
même, ce qui donne rarement de bons résultats, mais de donner les impulsions
nécessaires. C’est une tâche complexe et de longue haleine, sans profit immédiat, dont
on ne voit pas qui pourrait l’assumer à sa place.