Ressources documentaires.

Métiers de l’environnement / Module Mobilité urbaine durable

Mobilité urbaine durable

Yanick Fredy MVODO

Table des matières

Introduction ................................................................................................................... 2
SÉQUENCE 1 : Dynamiques, enjeux et indicateurs de la mobilité urbaine .......... 3
A. Trois dynamiques de la mobilité urbaine durable ................................................. 3
B. Enjeux climatiques, économiques et sociaux de la mobilité urbaine durable .. 3
C. Indicateurs de la mobilité urbaine durable : présentation, description et objectif
4
SÉQUENCE 2 : Les bonnes pratiques et expériences de la mobilité urbaine
durable ........................................................................................................................... 6
A. Bonnes pratiques à l’endroit des usagers et à l’endroit des pouvoirs publics . 6
B. L’expérience de la ville de Sfax en Tunisie ............................................................ 9
Séquence 3 : Potentiel d’employabilité ................................................................... 11
A. La technologie au service de la mobilité urbaine durable : opportunité de
création de start-up/entreprises ....................................................................................... 11
B. Devenir expert et membre d’une équipe d’élaboration et de mise en œuvre des
PMUD 12
Conclusion ................................................................................................................... 14

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Introduction
Bonjour et bienvenue dans ce module de formation portant sur la mobilité urbaine durable.
Cette formation vise à donner aux apprenants les clefs et les méthodes de travail leur
permettant d’analyser, comprendre et répondre à la demande de mobilité durable dans les
villes des pays en développement. De manière spécifique ils seront capables non seulement
de développer, optimiser et exploiter les réseaux de transport multimodaux, mais également
d’élaborer et mettre en œuvre des projets de mobilités urbaines et des plans de déplacements
urbains dans les villes.

Les habitants des zones urbaines doivent faire face à l’augmentation des embouteillages, de
la pollution atmosphérique et sonore, des accidents de la route et du stationnement interdit.
De plus, de nombreuses villes rencontrent un problème d’accessibilité croissant rendant le
déplacement des navetteurs moins pratique.

La solution à ces problèmes : la mobilité urbaine durable. Avec les bonnes infrastructures et
les bonnes pratiques, les villes en croissance peuvent être construites de manière à améliorer
la qualité de vie des habitants, la santé publique et la sécurité routière.

Par définition, la mobilité durable désigne la conception, la mise en place et la gestion de

modes de transport peu ou non polluants pour l'environnement. La mobilité durable est une
bonne pratique à la fois pour l’environnement, l’économie et la société. C’est un concept de
transport efficace et efficient qui se concentre sur l’accessibilité des usagers afin de garantir
la meilleure expérience de transport tout en respectant l’environnement sur le long terme.

Pour appréhender ce concept, le module est structuré en trois séquences. La première décrit
les dynamiques, enjeux et indicateurs de la mobilité urbaine. La deuxième aborde les bonnes
pratiques et les expériences de la mobilité urbaine durable. La dernière quant à elle, se focalise
sur le potentiel d’employabilité qu’offre le secteur de la mobilité urbaine. Dans cette dernière
partie, nous aborderons également les démarches pouvant soutenir le démarrage d’une
activité lucrative liée à la mobilité urbaine durable.

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SÉQUENCE 1 : Dynamiques, enjeux et indicateurs de la mobilité urbaine

A. Trois dynamiques de la mobilité urbaine durable

Quand on s’intéresse aux questions de mobilité durable, il y a trois dynamiques à garder à

l’esprit :

1. Mondialisation

Dans ses formes récentes, la mondialisation crée et amplifie des situations de concurrence
souvent insupportables et plusieurs crises environnementales majeures (climat, eau, …). Elle
implique à la fois le déplacement des populations et le déplacement des capitaux. La nécessité
d’une régulation efficace et optimale de la mobilité urbaine s’impose à cause de cette
croissance des déplacements des populations et des capitaux, mais on reconnaît également
la difficulté à l’élaborer. Il serait donc opportun de considérer que la régulation des migrations
humaines devra, elle, probablement passer par un “éco développement”.

2. Métropolisation

La métropolisation est envisagée ici comme une interdépendance économique accrue des
territoires. Un bassin d’emploi peut être étroitement en relation avec des éléments d’autres
bassins d’emploi. Cela provoque des dispersions ou des concentrations des emplois du
système de production ou de services. Cette dynamique spatiale est économiquement
cruciale, mais peut également présenter divers inconvénients sociaux ou environnementaux.
Les mobilités générées par la métropolisation suscitent en effet de nombreuses pollutions
riveraines, ou encombrent les infrastructures qui sont simultanément utilisées pour l’exercice
des activités urbaines ou suburbaines à cause du développement des échanges de
marchandises et des migrations temporaires de plus en plus lointaines et de plus en plus
courantes.

3. Éclatement urbain

L’éclatement urbain n’est pas que la périurbanisation émiettée de l’habitat auquel souvent on
la résume. Il s’agit surtout d’un processus plus général et beaucoup plus complexe de
redéploiement et de spécialisation du système urbain dans toutes ses composantes et dans
tous ses micro-territoires. Elle diffère donc de l’étalement urbain qui impliquerait la continuité
du bâti. On aboutit très souvent ici à une nouvelle organisation urbaine promue par un peu
tout le monde à la recherche de l’optimisation de l’usage de son temps. Ces mutations
urbaines dues à la mobilité facilitée bouleversent si profondément le paysage de nos villes
qu’il est souvent vécu comme une véritable décadence.

B. Enjeux climatiques, économiques et sociaux de la mobilité urbaine

durable

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1. Environnement

Les enjeux environnementaux font référence à une mobilité qui minimise la consommation
d’espace et de ressources, qui s’intègre au milieu et qui réduit les émissions de gaz à effet de
serre ainsi que les déchets. Bien que la situation varie entre les villes de différentes tailles
dans différents pays, de nombreuses populations urbaines dépendent actuellement des
voitures ou d'autres véhicules motorisés. Cependant, cela a un enjeu important sur le plan
environnemental en ce qui concerne la pollution atmosphérique, sonore, les changements
climatiques, la consommation d’énergie, l’occupation de l’espace et la sécurité routière.

2. Économie

Sur le plan économique, les enjeux doivent induire un coût raisonnable, qui fonctionne
efficacement, qui offre un choix de moyens de transport et qui appuie une économie
dynamique. Les enjeux économiques concernent d’une part la collectivité. Il s’agit ici des coûts
globaux liés aux difficultés de transport (les frais de maintenance des ouvrages empruntés par
exemple). Il s’agit d’autre part des coûts individuels (ménages, entreprise) liés aux retards
dans le transport de passagers et de marchandises dus aux embouteillages.

3. Social

Il s’agit des enjeux qui permettent aux individus de satisfaire leurs principaux besoins d’accès
d’une manière équitable, sécuritaire et compatible avec la santé. Ce sont certainement les
enjeux sociaux qui sont les plus importants au regard de la dynamique économique et
démographique des espaces urbains. On relève ici l’accès à l’emploi et aux services, les
distances et les temps de parcours, le mode de transport utilisé pour les trajets domicile-travail.

C. Indicateurs de la mobilité urbaine durable : présentation, description et

objectif

En ce qui concerne les indicateurs de la mobilité durable, ceux-ci sont liés aux enjeux
précédemment identifiés.

1. Indicateurs économiques

Les indicateurs économiques ici ont pour objectif principal, la réduction des coûts liés à la
mobilité. Ces coûts sont, comme nous l’avons expliqué plus haut, des coûts individuels et des
coûts collectifs. On peut donc citer entre autres :

- Nombre de kilomètres parcourus quotidiennement

- Revenus de l’ensemble des ménages
- Poids de l’industrie transport dans l’activité de l’aire urbaine : nombre d’emplois,
chiffre d’affaires
- Coûts des transports (publics et privés) : kilométrage moyen par habitant, nombre
de déplacements, coût moyen par déplacement, coût total par jour, coût par
passager/km

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2. Indicateurs environnementaux

Les indicateurs environnementaux quant à eux permettent de minimiser la consommation des

ressources et des espaces naturels tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et
la production des déchets. On retrouve parmi ces indicateurs :

- Émissions annuelles (en kg) par habitant dues au transport : CO2, NOX, SO2,
CO, VHC, VP
- Estimations des effets sur la santé des émissions de polluants dus aux
transports : nombre de morts prématurées par an, nombre d’admissions
hospitalières par an
- Consommation énergétique par mode en MJ/personne. km, Mj/siège. km,
Mj/veh. Km

3. Indicateurs sociaux

Pour cette dernière catégorie d’indicateurs, l’objectif est de favoriser l’accès aux services de
base et d’améliorer l’état de santé et de bien-être des populations. On peut citer tour à tour :

- Niveaux de service : vitesse moyenne de déplacement par mode, temps de

parcours
- Accidentologie : nombre de décès et de blessés par années, coûts (assurances,
secours...) des accidents
- Emploi : nombre et nature des emplois liés à l’industrie automobile

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SÉQUENCE 2 : Les bonnes pratiques et expériences de la mobilité

urbaine durable
A. Bonnes pratiques à l’endroit des usagers et à l’endroit des pouvoirs
publics

1. À l’endroit des pouvoirs publics

En matière de bonnes pratiques pouvant être mises en place par les pouvoirs publics on peut
citer :

• La préparation de la législation en matière de mobilité urbaine durable ;

• Sécuriser les subventions du gouvernement aux collectivités locales élaborant leur
Plan de Mobilité Urbaine Durable (PMUD) ;
• Le développement des PMUD à l’échelon régional ;
• Le développement du contrôle qualité PMUD (contenu) ;
• L’amélioration de l’intégration intersectorielle ;
• La préparation de nouveaux guides thématiques.
C’est tout un arsenal d’aménagements qui s’offre de plus aux pouvoirs publics locaux dans la
mise en œuvre de leurs Plan de mobilité urbaine durable.

Boite à outils pour la planification et la conception d’une mobilité urbaine durable

Quels sont les défis à relever pour développer une mobilité urbaine durable ?

Une mobilité urbaine durable repose sur des stratégies de développement innovantes ayant
pour objectif principal de réduire et éliminer les contraintes de déplacement. Dans les villes en
développement, les contraintes sont entre autres :

• Des zones extra-urbaines avec les infrastructures de transport insuffisantes et des

voies d’accès inadéquates.
• Des zones urbaines dotées de routes bien connectées, mais qui sont souvent plus
adaptées aux véhicules privés qu’aux transports publics.
En général, un faible pourcentage des espaces urbains est alloué aux rues dans les pays en
développement. Lors de la conception des systèmes de mobilité dans ces villes, le tracé des
rues et des quartiers peut décourager l’introduction de nouveaux modes de mobilité.

Les différentes formes de mobilité urbaine durable

1) Aménager le territoire pour réduire et raccourcir les déplacements motorisés est en

effet la façon de modeler la ville qui détermine les besoins et les choix de déplacement.
Il vise à modifier structurellement les conditions et les comportements de déplacement
en misant sur la notion d’accessibilité.
2) Élargir l’offre de transport en commun : cette démarche consiste à un virage vers la
mobilité durable qui implique une diminution de l’usage de l’auto-solo. Cette cible
repose sur l’accès à une offre de transport diversifiée, combinant transport collectif,

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transports actifs, autopartage, etc., dans un cocktail multimodal qui réponde à

l’essentiel des besoins de transport.
3) Faire la promotion et prioriser les modes de transport durables. Il s’agit ici de considérer
l’espace urbain accordé aux différents modes de déplacement (actifs, collectifs,
partagés, individuels motorisés), aussi bien pour leur circulation que pour leur
stationnement; de financement public des infrastructures de transport; de vision de la
sécurité, pour que les aménagements, les interventions, ainsi que les lois et les
règlements assurent en priorité la sécurité des piétons et des cyclistes, en rupture avec
une situation où la priorité est accordée à la fluidité des déplacements automobiles.
4) Créer des espaces verts. La mise en place de corridors biologiques permet de lutter
contre l'érosion de la biodiversité, et au-delà de créer un réseau maillé de voies vertes
pour stimuler les modes doux de déplacements.
Dans un classement des villes les mieux aménagées en termes de mobilité urbaine durable
dans le monde fait par Clément Fournier - Rédacteur en chef de Youmatter, on y trouve la ville
de Frankfort en Allemagne dont l’image ci-dessous montre la prise en compte des différentes
formes de mobilités urbaine.

Exemple de la municipalité de Koper en Slovénie

En Slovénie, par exemple, il a été choisi de ne pas rendre obligatoire l’élaboration d’un Plan
de Mobilité Urbaine Durable (PMUD) mais plutôt d’élaborer un guide national et d’offrir un
financement aux villes souhaitant développer leur PMUD (conformément aux directives). Cette
approche incitative (associée à des formations) est un succès car il existe actuellement 77
municipalités (sur 212) dotées de PMUD.

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La municipalité de Koper en Slovénie en a ainsi profité pour moderniser son Centre

d’Information sur la Mobilité afin de mieux contrôler et gérer la mobilité urbaine, mais
également de fournir des informations utiles aux citoyens. Les utilisateurs peuvent accéder à
ces informations via des applications Web et mobiles, mais également via des écrans à LED
aux arrêts de bus, dans les Pôles d’Échange Multimodaux et les rues principales. Ces
informations portent sur les modes de transport (trafic automobile, suivi des transports en
commun urbains et interurbains, places de parking disponibles, etc.), grâce à l’installation de
(i) GPS dans les bus, (ii) compteurs routiers (véhicules, piétons et cyclistes), (iii) compteurs
d’occupation des parkings, (iv) et la centralisation des données par le Centre d’Information sur
la Mobilité et leur diffusion via une application mobile et de panneaux d’information.

Écran LED indiquant des informations utiles au transport à Koper

Ce type d’aménagement permet d’orienter les utilisateurs en fournissant aux citoyens des
informations en temps réel permettant d’optimiser leurs déplacements. Grâce à ce nouveau
service, il est désormais plus facile de planifier un trajet en transports en commun ou de trouver
une place de parking disponible. En réduisant les embouteillages et en facilitant l’utilisation
des transports en commun, ce projet a eu un impact positif sur l’environnement selon Héloïse
CHAUMIER, Chargée de projet à CODATU.

2. À l’endroit des usagers

Au-delà des actions qui sont menées par les pouvoirs publics et les autorités locales, il
appartient également aux usagers de s’approprier des pratiques qui contribuent à favoriser
une mobilité durable. On peut ainsi citer :

• Connaitre les différentes pratiques de mobilité afin d’opérer des choix judicieux sur les
différentes offres de mobilité

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• Optimiser les déplacements en minimisant aussi bien les coûts économiques

qu’environnementaux liés à la mobilité
• S’investir à long terme dans la logique de respect des enjeux environnementaux. Ceci
permettra d’orienter le choix des modes de transport
• S’approprier les évolutions technologiques. Il s’agit d’intégrer dans les habitudes
quotidiennes, l’utilisation des supports numériques utiles à la mobilité urbaine.
À noter que les pouvoirs publics ont également un rôle à jouer pour faciliter cette appropriation.
En définitive, une stratégie de mobilité urbaine durable réussie nécessite l’implication de toutes
les parties concernées.

B. L’expérience de la ville de Sfax en Tunisie

La ville de Sfax en Tunisie a connu une urbanisation incontrôlée des périphéries de la ville
dans les années 1970 et 1980, à la suite d’un transfert de la charge démographique du centre
vers la banlieue. Les documents d’urbanisme de l’époque n’ont pas su contenir cette
expansion urbaine, qui a fait doubler la superficie de l’agglomération, passant de 7 000 ha en
1970 à 15 000 ha en 1989.

Conscients des enjeux liés à la mobilité des personnes et des biens dans cette ville, les
autorités ont mis en place des solutions pour y faire face, des Plans Directeurs Urbains (PDU)
de 1961 et 1977 à la Stratégie pour le Développement de l’Agglomération du Grand Sfax
(SDAGS) à de 2002. Mais toutes les actions prévues n’ont pas pu être réalisées.

Avec une périurbanisation importante et l’émergence de nouvelles polarités, l’agglomération

de Sfax reste encore un système très monocentrique. La ville de Sfax concentre aujourd’hui
55 % de la population, la presque totalité de l’activité tertiaire et 80 % des établissements
industriels et des services. Les enjeux en termes de déplacement sont donc importants et
prennent beaucoup d’ampleur.

Depuis 2010, la ville a entamé beaucoup d’actions dans le domaine du transport et de la

mobilité urbaine. Guidée par un Directeur des Services Techniques, la Municipalité de Sfax
s’est investie en 2013 pour la mise en place d’un métro léger à Sfax, élaboré un Bilan carbone
avec l’appui de l’ADEME et lancé en 2015 l’élaboration d’un Plan des Déplacements Urbains
(PDU) dans le cadre d’une démarche NAMA (Nationally Adapted Mitigation Action) afin de
développer la réponse du Grand Sfax aux enjeux de changement climatique en matière de
transport.

L’initiative PDU/NAMA a permis d’atteindre un ensemble de résultats satisfaisants. D’abord,

les structures chargées de la gestion de la circulation par l’utilisation d’un modèle de transport
durable efficace ont été renforcées. Il en est de même des capacités en matière de
changement climatique et finance climat. Le potentiel d’atténuation des GES dans le secteur
du transport urbain et de la réduction de la consommation d’énergie a été évalué. Enfin, la
qualité de vie s’est améliorée. Cette initiative contribue à la concrétisation de la politique de la
ville de Sfax après la signature de la convention des Maires en 2011, qui vise à réduire de
20 % les émissions de GES à l’horizon 2020, à augmenter de 20 % l’efficacité énergétique et
de 20 % l’utilisation des énergies renouvelables.

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La ville tend de nos jours vers un système de mobilité intelligente qui implique, entre autres,
la mise en place d’un système de transport intelligent (STI) grâce au recours aux TIC et la
promotion des solutions numériques procurant l’information en temps réel sur les modes de
transport requis (le trafic, les incidents, les travaux, sur la disponibilité de place dans les
parkings intelligents), en termes de localisation et de traçabilité. D’autres options s’offrent
également comme la conception d’un système de gestion intégré des transports en exploitant
les bases de données ad hoc créées (Big Data) ; la multimodalité pour les voyageurs
(réalisation de la gare multimodale associant les trains, tramways, taxis et voitures
particulières) ; des parcs relais en coordination avec la société de métro ; le développement
des transports publics et des modes verts.

En image, nous avons l’illustration de la multimodalité et d’un parc relais

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Séquence 3 : Potentiel d’employabilité

Il est important de comprendre les enjeux de la mobilité urbaine pour en tirer son potentiel
d’employabilité. Gardez ainsi à l’esprit que la situation financière tendue des villes et
municipalités rend de plus en plus difficile le financement des infrastructures et équipements
de transport, et en particulier du transport public. Cela reste cependant un secteur porteur, qui
avec l’évolution des législations en la matière est amené à se développer.

A. La technologie au service de la mobilité urbaine durable : opportunité de

création de start-up/entreprises

Jour après jour, la technologie s’impose comme un levier essentiel pour favoriser une mobilité
urbaine propre et sûre, en plus d’accélérer la transition vers la neutralité carbone.

Le secteur des transports dans les pays en développement a des défis uniques à relever
comme l’immense croissance urbaine, la jungle des moyens de transports informels, des
infrastructures largement inexistantes et le pouvoir d’achat relativement faible des populations.
Quelle est la place des startups et des technologies innovantes dans cette situation ?

Des startups accompagnent cette démarche en adaptant leurs stratégies et business models
aux pratiques contextuelles et favorisent l’émergence de transports plus intelligents, plus
connectés et plus respectueux des normes environnementales.

Les exemples d’ailleurs nous apprennent que des milliers de Startup sont créées à travers le
monde pour remédier aux préoccupations de la mobilité urbaine durable. Nowos est une
Startup néerlandaise qui soutient l’économie circulaire en réparant les batteries au lithium, en
réutilisant et en recyclant la matière première. Velca est une Startup espagnole qui propose
des motos, cyclomoteurs et vélos 100 % électriques dotés d’un système intelligent conçu pour
améliorer la durabilité de la planète et la mobilité dans nos villes. Fifty Truck est une startup
française qui propose de rapprocher les espaces disponibles dans les camions en partance
avec les besoins d'expédition de marchandises. Grâce à l'intelligence artificielle, le logiciel d'e-
logistique analyse les plannings des transporteurs et met à disposition, en fonction des
départements et des pays demandés, des trajets pour les palettes de marchandises.
GoMyWay s’attaque à la congestion du trafic et aux émissions de carbone, en essayant
d’encourager le déplacement des conducteurs au Nigéria qui est le pays le plus peuplé
d’Afrique. GoMyWay a l’intention de connecter les passagers avec les propriétaires de voitures
qui se déplacent dans la même voie avec des sièges vides, dans le but de créer un réseau de
transport propulsé par « le crowd ». SafeMotos est une application pour les taxis-moto très
populaires au Rwanda. La société installe des smartphones sur les taxis de moto pour suivre
le comportement des conducteurs dans un secteur informel et où les accidents sont légion.
Ce qui permet un contrôle rigoureux de la conduite des chauffeurs. Yango, un service
international de réservation de taxis en ligne qui opère déjà dans 18 pays d'Europe, d'Asie
centrale, du Moyen-Orient et d'Afrique, a été lancé au Cameroun le 15 novembre 2021 et
fonctionne désormais dans deux villes – Douala et Yaoundé. Depuis lors, des milliers
d’utilisateurs ont apprécié les avantages de Yango en tant que moyen sûr, confortable et
abordable de se déplacer dans la ville. Comme dans de nombreux pays, Yango travaille au
Cameroun avec des partenaires locaux, des fournisseurs de transport qui travaillent avec des

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taxis agréés. Ainsi, des centaines de chauffeurs ont eu l’opportunité de trouver plus de clients
et de gagner plus chaque jour. Lors de la 12ème édition du PRIX ASCOM, le vendredi 29 avril
2022 à Douala, l'application Yango a remporté le prix panafricain d'excellence en
communication dans la catégorie « Meilleure application numérique de transport urbain ».

B. Devenir expert et membre d’une équipe d’élaboration et de mise en œuvre

des PMUD

Une autre possibilité est de se spécialiser dans l’élaboration et la mise en œuvre de Plans de
mobilité urbaine durable (PMUD). De plus en plus de municipalités vont être amenées à
développer ce type de stratégies, et une expertise en la matière s’avérera précieuse.

L’objectif d’un plan de mobilité urbaine durable est de créer une ville plus accessible et plus
attrayante pour les résidents, les visiteurs et les investisseurs, ainsi que de préserver
l’environnement. Il est généralement demandé et utilisé par les acteurs locaux du
développement.

Lors de l’élaboration d’un plan de mobilité durable, il est bon de garder en esprit l’humain et la
manière dont il faut répondre à ses besoins fondamentaux en matière de mobilité. Il faut
également intégrer tous les modes (publics, privés, passagers, marchandises, etc.) et toutes
les formes (motorisées et non motorisées) de transport.

Il est essentiel de ne pas oublier que la durabilité des projets repose sur un suivi et une
évaluation régulière. Si nécessaire, il faut mettre en œuvre des actions correctives et des
révisions, et veiller à ce qu’elles soient conformes à l’objectif global.

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Cinq points d’orientation semblent essentiels pour l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan
de mobilité urbaine durable : Orientation de l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de
mobilité durable

1 : Adopter une approche holistique et systémique : Lors de la planification de la mobilité

urbaine durable, il faut prendre en compte l’ensemble du système plutôt qu’une seule partie.
Pour que le transport durable soit une réussite aujourd’hui et à l’avenir, le plan doit tenir compte
de tous les aspects de la durabilité ainsi que les facteurs sociaux, environnementaux et
économiques.

2 : Fournir un accès équitable à la mobilité : Chaque résident, indépendamment de ses

revenus, de ses différences physiques (sexe, ethnicité, âge, handicap) et sociales, doit avoir
librement et facilement accès aux services de la ville.

3 : Déterminer l’impact sur l’environnement : le plan de mobilité doit présenter une capacité à
réduire l’impact du secteur des transports sur l’environnement. Les véhicules motorisés publics
et privés sont d’énormes sources de pollution atmosphérique et sonore dans les zones
urbaines.

4 : Tenir compte de l’impact économique et du financement nécessaire : Pour que la

planification, la conception et la mise en œuvre du projet soient possibles, un financement
adéquat doit être mis en place. Il faut donc examiner les sources potentielles de financement.
En combinant ces stratégies, la mobilité durable devient plus attrayante pour les investisseurs
privés et les investisseurs institutionnels tels que les compagnies d’assurance, les banques
publiques et les fonds de pension.

5 : Intégrer tous les corps institutionnels et gouvernementaux : il s’agit de prendre en compte

les parties prenantes à tous les niveaux du gouvernement et la population qui jouent un rôle
essentiel dans la planification et la conception de la mobilité durable. Grâce à une bonne
communication et des compromis, il est possible de trouver des solutions qui satisfont toutes
les parties concernées.

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Conclusion
Dans l’élaboration des nouveaux projets urbains, agencement urbain et mobilité doivent
toujours, mais dans un nouveau contexte, trouver le chemin de leur collaboration pour
permettre la satisfaction, dans les meilleures conditions, des interactions sociales désirées.
Rendre les systèmes de transport urbain plus écologiques et plus efficaces présente donc des
avantages importants pour la santé, le climat et la prospérité des villes et offre une voie
d’opportunités d’auto-emplois. Les TIC sont un enjeu pour la création des startups et la
formation à l’élaboration des PMUD offre également des possibilités d’emploi.

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