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Professeur Guy Pascal NGOMA PHANZU
DROIT COMMERCIAL
GÉNÉRAL
Manuel d’Enseignement
1ère édition
2023
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1ère édition
2023
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AVANT-PROPOS
Bien que les enseignements ou cours dispensés au sein des facultés de droit
se caractérisent dans leur objet comme au regard de la méthode suivie par leur
diversité, il est permis, nous semble-t-il, de dégager une représentation, qui opère
comme modèle de référence et comme modèle dominant. Il s'agit de ce qu'on peut
appeler le système dual, en ce qu'il se caractérise par la combinaison entre cours
magistral et travaux dirigés.2
Parmi les domaines que le droit régit figure l'économie, qui regroupe
plusieurs activités telles que la production, la distribution, l'échange et la
1
J-J; GREIZAL, la formation des juristes dans l'Etat Français, Procès, 1979, p.50
2
C. ATLAS, Devenir juriste. Le sens du droit, Coll. Carré droit, Paris, Lexis Nexis, 2011, n°53, p.33
3
Il s'agit ici de l'une des summa divisio du droit. Pour plus de détails sur ce sujet, voir D. Truchet, Le Droit Public,
3éme éd., coll. « Que sais-je ? », PUF, Paris, 2014, 128 p. et E. Zoller, Introduction au Droit Public, 2eme éd., coll.
« Précis », Dalloz, Paris, 2013, 252 p.
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consommation de biens et services. Parmi les activités économiques d'un pays, le
commerce occupe une place importante, compte tenu de sa capacité à enrichir
ceux qui l'exercent ainsi qu'à répondre aux besoins de la société en fournissant des
biens et services qui lui sont nécessaires.
4
Karl Marx, Introduction à la Critique de l'Économie Politique, 1859, traduit de l'allemand par Maurice Husson et
Gilbert Badia, Editions Sociales, 1972. Voir aussi A. P. Santos et J. Y. Toé, Ohada, Droit Commercial Général,
Bruylant, Bruxelles, 2002, p. 14.
5
L'adhésion de la RDC à l'OHADA a été formellement initiée par la Loi n°,10/002 du 11 février 2010 autorisant
l'adhésion de la République Démocratique du Congo au Traité du 17 octobre 1993 relatif à l'harmonisation du droit
des affaires en Afrique (tel que modifié en 2008); et finalisée par le dépôt des instruments d'adhésion à l'État
dépositaire du Traité OHADA, en l'occurrence le Sénégal, le 13 Juillet 2012.
6
Jonathan BASHI RUDAHINDWA, Notes de cours de droit commercial général, UPC, G3 Droit, 2020-2021
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INTRODUCTION
Les commerçants ont toujours été régis par un droit spécifique, car ils
avaient recours au crédit beaucoup plus systématiquement que les simples
particuliers. En effet, l'acte de commerce le plus habituel est l'achat pour revendre,
ce qui implique presque toujours que le commerçant acheteur initial paye son
vendeur non pas au comptant, mais avec les sommes qu'il a lui-même retirées des
reventes à sa clientèle.
7
Yves GUYON, Histoire du droit Commercial, WWW. Google.com consulté le 13 Janvier 2022 à 14h 35
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fondamentales de juristes qualifiés comme Domat ou Pothier. Ce caractère
réglementaire est encore accentué par l'influence des corporations, hostiles à la
liberté d'établissement et à l'abrogation d'une réglementation tatillonne, qui
décourage les innovations.
9
Stephan PIEDELIEVRE, Droit commercial, Actes de commerce, commerçants, fonds de commerce, concurrence,
consommation, 9ème édition, Dalloz,2013, p1;
10
A son article 3 alinéa 1, le Décret du 02 Août 1923 stipule notamment que « sont commerciales et soumises aux
règles du droit commercial, toutes les sociétés à but lucratif, quel que soit leur objet, qui sont constituées dans les
formes du code de commerce ».
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11
E. Littré, Dictionnaire de la langue française, Hachette, Paris, 1863.
12
L. Chiribagula, Précis de Droit Commercial Général - Du Code de Commerce au Droit OHADA, CEDI,
Kinshasa, 2015, p.2.
13
Dictionnaire Juridique en ligne, https://www.dictionnaire-juridique.com/definition/droit.php (visité le 19 Janvier
2019).
14
F. Terre, Introduction Générale au Droit, 10ème éd, « coll. Précis », Dalloz, Paris, 2015, p.8
15
A. P. Santos et J. Y. Toé, op cit, p. 14.
16
Dictionnaire Larousse en ligne, https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/commerce/17486 (visité le 19
Janvier 2019).
17
R. Okani, Droit Commercial Général (OHADA), Les P.U.Y, Yaoundé, 2017, p.8.
18
L. Chiribagula, op cit, p.2.
19
G. Sakata, Droit Commercial Congolais, PUK, Kinshasa, 2012, p.6.
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20
Idem, p.7.
21
A ce sujet, voir Lukombe N., Droit Commercial Général en Application en R.D.C., Publications des Faculté de
Droit des Université du Congo, Kinshasa, 2018, p.8.
22
Cette définition ressort de l'article 2 du Traité OHADA, qui dispose « entrent dans le domaine du droit des
affaires l'ensemble des règles relatives au droit des sociétés et au statut juridique du commerçant, au recouvrement
des créances, aux sûretés et aux voies d'exécution, au droit de l'arbitrage, au droit du travail, au droit comptables,
au droit de la vente et des transports, et tout autre matière que le Conseil des Ministres déciderait, à l'unanimité,
d'y inclure ». Ceci revient à dire que cette définition donnée par le législateur OHADA est appelé à évoluer selon
le besoin, des matières telles que le droit de la concurrence, le droit bancaire, le droit de la propriété intellectuelle,
etc. sont en examen et pourraient être ajoutées aux matières régies par l'OHADA.
23
Voir à ce sujet C. Champaud, « Contribution à la définition du droit économique », Dalloz, Paris, 1967, Chron,
XXIV, p.215 et G. Farjat, Droit Économique, 2° éd., PUF, Paris, 1982, p.701 et
24
A. de Laubadère et P. Devolvé, Droit Public Économique, Dalloz, Paris, 1983.
25
C. Champaud, op cit., p.215.
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L'accent est donc mis ici sur le statut légal de la personne qui exerce le
commerce à titre de profession, ce statut étant le seul élément justifiant le recours
29
Voir A. Buka E.N., Droit Commercial - Cours dactylographié, Faculté de Droit., UNIKIN, 1987-1988, p.1.
Voir aussi A. Wahl, Précis Théorique et Pratique de Droit Commercial, Société du
Recueil Sirey, Paris, 1922, 1254p.
30
L. Chiribagula, op cit, p.4.
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porte plutôt sur une catégorie bien déterminée d'actes juridiques, à savoir les actes
de commerce, dont l'existence suffirait pour requérir l'application du droit
commercial. 31 Utilisant des arguments similaires à ceux des défenseurs de la
conception subjective, ceux de la conception objective estiment que le droit
commercial s'appliquerait à toute opération commerciale ou tout acte juridique de
nature commerciale, quel que soit le statut légal de la personne qui l'accomplirait
(i.e. qu'etle soit commerçante ou pas).32
31
Voir A. P. Santos et J. Y. Toé, op cit, p. 17.
32
C'est l'avis partagé par des auteurs tels que Louis Frédéric cité par A. Buka, op cit, p.1, qui considère que « le
droit commercial est un droit qui régit essentiellement l'acte de commerce, quel que soit celui qui l'accomplit,
commerçant ou non ». Voir aussi E. Thaller, Traité Élémentaire de Droit Commercial, 1898, cité par Y. Reinhard
et autres, Droit Commercial, LexisNexis, geme éd., Paris, 2012, p.3.
33
L. Chiribagula, op cit, p.4.
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contrats qui existent aussi en droit civil et qui pourraient prêter à confusion quant
aux règles qui leurs sont applicables.34
34
Voir A. P. Santos et J. Y. Toé, op cit, p. 17.
35
Voir G. Sakata, op cit, p.9.
36
Voir G. Ripert et R. Roblot, op cit, N°1.
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Le droit commercial est aussi influencé par le droit public, dans la mesure
où certaines des branches de celui-ci, notamment le droit fiscal (imposition des
activités commerciales), le droit pénal (répression des infractions pouvant
survenir dans l'exercice du commerce, notamment abus de confiance, vol,
infractions en matière de chèque, etc.), peuvent interférer, dans une certaine
mesure, avec les activités commerciales. Le droit public fournit aussi certains
principes de base du commerce, à savoir celui de la liberté du commerce, celui de
la police du commerce, etc.38
37
Voir G. Ripert et R. Roblot, op cit, N°66 ; L. Chiribagula, op cit, p.7 ; et G. Sakata, op cit, p. 11.
38
Voir A. P. Santos et J. Y. Toé, op cit, p. 19.
39
Voir R. Okani, op cit, p. 14
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accommoder sa situation particulière (notamment par des délais, des
mécanismes ainsi que des instruments de crédit adaptés) sans pour autant
que son commerce ne soit affecté ;40
2.1.1. La Constitution
2.1.2. La loi
41
Jonathan BASHI, Op.Cit.
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La doctrine commerciale, quant à elle, consiste dans les avis et critiques des
auteurs (doctrinaires) sur les règles de droit commercial et, similaire à la
jurisprudence, elle est censée contribuer à la fois à une bonne application de la loi
(en cas de problème d'interprétation) et à la transformation et l'évolution de celle-
ci.
42
Stéphane PIEDELIEVRE, Op.cit, p15.
43
L. Chiribagula, op cit, p13.
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44
Cités par PIEDELIEVRE, op.cit, p. 16, Escarra, « valeur de l'usage en droit commercial »
Annales de droit commercial 1910. 97, Kassis, Théorie générale des usages du commerce, 1984;
45
Com. 9 Janv. 2001, D. 2001. 550; note Lienhard.
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détermine par référence à l'année civile qui comporte 365 ou 366 jours et non par
rapport à l'année bancaire qui en comporte seulement 360 jours, en vertu de l'usage
lombard invoqué depuis longtemps par les banquiers. Bien avant la colonisation
et la codification du droit de notre nation, les activités commerciales de nos
peuples se déroulaient selon des usages ou pratiques reconnus par tous (caractère
coutumier de notre droit traditionnel). Certains de ces usages ont été codifiés et
intégrés dans certaines lois commerciales, ce qui fait dire au Professeur
Chiribagula que nos us et nos coutumes ont inspiré le droit positif.46
46
Ibidem
47
Un projet similaire a été initié par Olga Ballal, qui a inclus ses principaux résultats dans son ouvrage Les Usages
et Le Droit OHADA, Marseille : Presses Universitaires d'Aix-Marseille, 2014.
48
Il y a lieu de rappeler ici l'article 215 de la Constitution de la RDC, qui stipule que « les traités et accords
internationaux régulièrement conclus ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve
pour chaque traité ou accord, de son application par l'autre partie. »
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conclu plusieurs traités et accords avant trait au commerce, notamment les accords
ayant créé l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), négociés et signés à
Marrakech en Avril 1994.
Par ailleurs, tous les Actes Uniformes adoptés après notre adhésion à
POHADA (c'est le cas de la révision de l'AUSCGIE et celle de l'AUPCAP, de
l'AUDCIF et de l'Acte Uniforme relatif à la Médiation) entrent en vigueur quatre-
vingt-dix (90) jours après leur publication au Journal Officiel de l'OHADA.53
49
Composé du Traité, des Actes Uniformes - qui constituent les lois uniformes de l'OHADA - et des différents
Règlements.
50
Selon les prescrits des articles 52 et 53 du Traité OHADA, l'entrée en vigueur des clauses du Traité et celles des
Actes Uniformes intervient 60 jours après la date du dépôt de l'instrument d'adhésion.
51
Ceci découle des prescrits de l'article 10 du Traité OHADA qui stipule que « les actes uniformes sont directement
applicables et obligatoires dans les États Parties nonobstant toute disposition contraire de droit interne, antérieure
ou postérieure »; et de l'avis N°1/2001/EP du 30 Avril 2001 de la Cour Commune de Justice et d'Arbitrage, en
interprétation de l'article 10 du Traité.
52
C'est notamment l'avis du Professeur Chiribagula dans L. Chiribagula, op cit, p. 18.
53
Voir article 9 du Traité OHADA. Les modalités d'entrée en vigueur peuvent aussi être prévues dans l'Acte
Uniforme concerné. Ceci revient à dire que l'opposabilité des Actes Uniformes est déterminée par leur publication
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Parmi ces Actes Uniformes, ceux qui nous intéressent particulièrement sont
les suivants :
au Journal Officiel de l'OHADA, leur publication dans les Journaux Officiels des États membres ne revêtant dans
ce cas qu'un caractère informatif.
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PREMIERE PARTIE :
LES ACTES ET LES ACTEURS DU COMMERCE
Bases légales :
Objectifs :
54
L'article 2 de l' AUDCG vient davantage confirmer la prédominance de la conception objective sur la conception
subjective. L'Acte de commerce devient le critère au cœur de la définition du commerçant.
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que pour bien circonscrire le concept de commerçant ainsi que les contours de son
statut particulier, il faudrait tout d'abord comprendre la notion d'actes de
commerce, qui en constitue la base.
Il définit l'acte de commerce par nature comme étant « celui par lequel une
personne s'entremet dans la circulation des biens qu'elle produit ou achète ou par
lequel elle fournit des prestations de service avec l'intention d'en tirer un profit
pécuniaire ». 57 Il en donne quelques exemples concrets en ajoutant « ont,
notamment, le caractère d'actes de commerce par nature :
55
Dictionnaire Larousse, https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/acte/878 (visité le 19
Janvier 2019)
56
Nous avions défini le commerce comme étant une activité qui consiste en l'achat, la vente, l'échange de
marchandise, de denrées, de valeurs, ou en la vente de services.
57
Article 3 de l’AUDCG
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58
Ididem
59
Article 4 de l’AUDG
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- Tout achat de denrées et marchandises pour les revendre soit en nature, soit
après les avoir travaillés et mises en œuvre, ou même en louer simplement
l'usage ;
- Toute vente ou location qui est la suite d'un tel achat ;
- Toute location de meubles pour sous-louer ;
- Et toute sous-location qui en est la suite ;
- Toute entreprise de manufactures ou d'usines, de travaux publics ou privés,
de commission, de transport ;
- Toute entreprise de fournitures, d'agences, bureaux d'affaires,
établissements de vente à l'encan, de spectacles publics et d'assurances à
primes ;
- Toute opération de banque, de change ou courtage ;
- Les lettres de change, mandats, billets ou effets à ordre ou au porteur ;
- Toutes obligations des commerçants, même relatives à un immeuble, à
moins qu'il ne soit prouvé qu'elles aient une cause étrangère au commerce ;
- Toute entreprise de construction et tous achats, ventes et reventes
volontaires de bâtiments pour la navigation intérieure et extérieure ;
- Toutes expéditions maritimes ;
- Tout achat ou vente d'agrès, apparaux et avitaillements ;
- Tout affrètement ou nolisement, emprunt ou prêt à la grosse ;
- Toutes assurances et autres contrats concernant le commerce de mer ;
- Tous accords et conventions pour salaires et loyers d'équipage; tous
engagements de gens de mer, pour le service de bâtiments de commerce »60
60
Jonathan BASHI, Op.cit
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61
Ceci est prévu dans l'article 17 de la Loi N°002-2001 du 03 Juillet 2001 portant création, organisation et
fonctionnement des Tribunaux de Commerce en République Démocratique du Congo qui stipule que les
contestations relatives aux engagements et transactions entre commerçants sont de la compétence du TriCom. En
ce qui concerne la compétence des juridictions, l'article 13 du Traité OHADA attribue au Tribunal de première
instance, en l'occurrence ici le TriCom, et aux Cours d'appel l'application des actes uniformes. Voir R. Adido, «
Le domaine d'application de la commercialité par accessoire dans les systèmes O.H.A.D.A. et français »,
R.D.I.D.C., 2006/1, p. 14.
62
Voir articles 197 à 245 du Code Civil Livre III. Les moyens de preuves concernés sont la preuve littérale, la
preuve, testimoniale, les présomptions, les aveux et le serment.
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droit commercial prévoit que les actes de commerce peuvent se prouver par tous
les moyens, même par voie électronique à l'égard des commerçants.63 Le droit
commercial institue donc ainsi le principe de la liberté de la preuve. 64 La
jurisprudence va même plus loin en relevant que même en cas d'existence d'un
écrit, la preuve pourra être faite contre les mentions de cet écrit par tous moyens
de droit. Il n'est pas non plus exigé qu'il y ait un commencement de preuve par
écrit, ni que ledit écrit ait une date certaine.65
A côté des actes de commerce par nature et actes de commerce par la forme
tels que décrits aux articles 3 et 4 de l'AUDCG, la doctrine et la jurisprudence ont
63
Ceci découle des prescrits de l'article 5 alinéa 1 de l'AUDCG.
64
Voir A.P. Santos et J. Y. Toé, op cit, p.25, voir aussi L. Chiribagula, op cit, p.30, et J. Issa-Sayegh, «Présentation
des dispositions sur le droit commercial général », (www.ohada.comOHADATA D-06-06), p.2.
65
Voir Arrêt N° 053/2005 du 15 Décembre 2015 de la Cour Commune de Justice et d'Arbitrage
(CCJA), Affaire : Société COTE D'IVOIRE CEREALES c/ Société SHANNY CONSULTING, (www.ohada.com,
OHADATA J-06-35).
66
Voir A.P. Santos et J. Y. Toé, op cit, p.26 et L. Chiribagula, op cit, p.31. Voir aussi Arrêt N° 038 du 19 Juin
2009 de la Cour d'appel de Ouagadougou, Chambre commerciale (Burkina Faso), Société des Grands Travaux du
Faso (SGTF) SARL c/ Société Générale des Banques au Burkina (SGBB), (www.ohada.com, OHADATA J-10-
216) ; aussi l'article 16 de l'AUDCG.
67
Voir Jugement N° 074/2008 du 09 Avril 2008 du Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou
(Burkina Faso), Affaire : Sobitraf c/ Banque Of Africa (BOA), (www.ohada.com, OHADATA J-09-
394). Voir aussi A.P. Santos et J. Y. Toé, op cit, p.26
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développé une autre classification des actes de commerce qui permet une
meilleure compréhension des différents types d'acte de commerce ainsi que leurs
nuances. Ces différentes classifications feront l'objet des différents points
suivants.
Tel qu'on l'a déjà évoqué plus haut, aux termes de l'article 3 de l'AUDCG,
« l'acte de commerce par nature est celui par lequel une personne s'entremet dans
la circulation des biens qu'elle produit ou achète, ou par lequel elle fournit des
prestations de service avec l'intention d'en tirer un profit pécuniaire ». Ce sont
notamment ces actes qui permettent de définir le commerçant à l'article 2 de
l'AUDCG. L'on pourrait donc relever ici que l'acte de commerce par nature peut
découler de la circulation (vente, achat, fourniture) des biens (matériels ou
immatériels) et de services, que le commerçant peut produire lui-même ou fournir
sur base d'une activité industrielle.68
68
Voir R. Okani, op cit, p.25.
69
Voir L. Chiribagula, op cit, p.32.
70
Voir J. Issa-Sayegh, op cit, p.1 et L. Chiribagula, op cit, p.32.
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L'entremise peut aussi être l'œuvre d'un revendeur, c'est-à-dire une personne
dont l'activité principale est d'acheter auprès d'un groupe de personnes
(producteurs, grossistes, autres revendeurs) dans le but de revendre à d'autres
(consommateurs finaux ou autres commerçants). Tel qu'évoqué dans
l'introduction, cette entremise concernerait les principaux domaines de l'économie
d'un pays, à savoir la production, la circulation/distribution, l'échange et la
consommation, et l'acte de commerce par nature consisterait donc pour son auteur,
agissant en son nom et pour son propre compte, en un acte effectué dans ce
contexte dans le but de faire avancer les biens d'un domaine à l'autre.72
71
E. Thaller et J. Percerou, Traité élémentaire de droit commercial, T.1, A. Rousseau, Paris, 1931,n°6.
72
Voir à ce sujet A. Buka E. N., op cit, p.24.
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ainsi les cas des salariés ou employés qui effectuent des actes de commerce pour
leurs employeurs).73
II faudrait relever ici que les deux éléments caractérisant des actes de
commerce par nature (élément objectif et élément intentionnel) sont à prendre de
manière cumulative.
- Le-négoce peut porter soit sur un bien meuble, 76 soit -sur un bien
immeuble. Concernant les immeubles, il convient de noter qu'il s'agit ici des
spéculations immobilières ou real estate en anglais, qui concernent l'achat des
immeubles dans le but de les revendre en faisant un profit.
- Parler d'achat revient à dire que l'auteur de l'acte a acquis le bien à titre
onéreux ou bien moyennant une contrepartie. Ne sont donc pas concernés par cette
opération tous les biens qui seraient acquis à titre de donation entre vifs ou de legs.
Ce qui constituerait un acte civil.
- Tel que nous l'avons déjà évoqué en parlant des actes de commerce par
nature, c'est l'intention de l'auteur de l'acte qui est ici visée, et ce même s'il s'avérait
que la vente ne s'effectue jamais ou qu'elle se réalise à perte. Cette intention, qui
peut être présumée un peu plus facilement dans le cas d'un commerçant qui pose
des actes dans le cadre de son activité habituelle d'achat et de revente, est difficile
à déceler dans d'autres cas. Il appartiendra tout de même au professionnel
commerçant de prouver que l'achat qu'il a effectué ne l'a pas été fait dans
l'intention de revendre le bien concerné.
- Il convient de préciser aussi que la vente d'un bien qui, au départ, avait été
acquis pour une tout autre destination, ne cadre pas avec l'entendement que nous
avons des activités de négoce. Cet acte sera considéré comme un acte civil.
76
L'entendement de « biens meubles » est assez large et inclut notamment les médicaments. C'est ainsi
qu'un pharmacien est considéré comme un commerçant - voir Arrêt N° 008 du 21 Janvier 2016 de la
Cour Commune de Justice et d'Arbitrage, 2eme Ch.; Pourvoi N°042/2013/PC du 12 Avril 2013 ; BIAO-
Côte d'Ivoire c/TRAORE Matenin, Épouse COULIBALI, (www.ohada.com OHADATA J-16-217).
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Tel que définies plus haut, les activités de services sont celles qui relèvent
du louage d'industrie ou du contrat d'entreprise, par lequel une personne s'oblige
à exécuter un travail quelconque - manuel ou intellectuel de nature - moyennant
contrepartie.77 Ceci peut donc inclure la confection de vêtements, la réparation
d'un véhicule, la gestion d'une station essence, l'usage temporaire d'un bien
meuble, etc.
77
Article 8 de l'Ordonnance-Loi N°10/001 du 20 Août 2010 portant institution de la TVA (telle que modifiée à ce
jour).
78
Voir L. Chiribagula, op cit, p.53.
79
Article 1er de la Loi N°003/2002 du 02 Février 2002 relative à l'activité et au contrôle des établissements de
crédit, dite loi bancaire.
80
Ces opérations sont énumérées à l'article 9 de la loi dite bancaire.
81
Dictionnaire Larousse en ligne https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/Bourse/10699, (visité le 19
Janvier 2019 )
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82
Définition tirée de l'article 1° du Règlement du 28 Mars 2014 portant Réglementation du
Change de la RDC, tel que modifié à ce jour.
83
Voir article 4 de Loi n°15/005 du 17 Mars 2015 portant Code des Assurances.
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biens concernés dans le but de les mettre en location et d'en tirer un profit
pécuniaire. Une certaine doctrine 84 estime qu'il faudrait aussi ajouter les
baux d'immeubles (notamment ceux conclus par une société commerciale
ou par un commerçant pour l'exercice de son commerce, etc.), considérant
cette location comme étant un acte de commerce par accessoire.
B. Les contrats passés entre commerçants pour les besoins de leur commerce
Il s'agit ici de tous les contrats passés par un commerçant dans l'intérêt de
son commerce. C'est le cas notamment de l'achat de matériel ou d'outillages, la
souscription d'un contrat d'assurance, un emprunt pour financer l'activité du
commerçant, etc. Toutes ces opérations sont en principe considérées comme des
actes de commerce. C'est aussi le cas d'une convention de regroupement qui serait
84
Voir Y. Reinhard et autres, op cit, p.217.
85
Définition du Dictionnaire Larousse en ligne, https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/transport/79212,
(visité le 19 Janvier 2019).
86
Voir article 4 point 83 de la Loi N°20/017 du 25 Novembre 2020 relative aux télécommunications et aux
technologies de l'information et de la communication.
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conclue entre plusieurs sociétés entre elles, en vue de soumissionner à un marché
publique relatif à des travaux d'aménagement des voiries et de drainage.87
Tel que souligné plus haut, les actes de commerce par nature concernent les
biens qu'une personne peut acheter dans le but de les revendre, ou que celle-ci
peut produire. Les activités de production citées comme exemples dans l'AUDCG
sont l'exploitation industrielle des mines, carrières et de tout gisement de
ressources naturelles, ainsi que les opérations de manufacture. Cette exploitation
est mécanisée et est censée procéder à la transformation des matières premières
extraites de la terre ou d'un cours d'eau. Ceci revient à dire que l'exploitation
artisanale des matières premières, qui ne recourt pas à l'industrie, n'est pas
concernée.
87
Voir Arrêt N°004 du 04 Février 2010 de la Cour Commune de Justice et d'Arbitrage, 1ère Ch,
COLAS MALI SA c./ GME SA., Le Juris-Ohada, n°2/2010, Avril-Juin, p.9 (www.ohada.com, OHADATA J-11-
48 et J-12-53).
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Il s'agit ici des opérations des personnes dont le rôle principal est de faciliter
le contact entre les différentes personnes intervenant dans le commerce,
notamment les commerçants entre eux et les commerçants avec leurs potentiels
clients. Cette notion sera analysée avec plus de détails dans le chapitre suivant.
88
Ceci ressort des prescrits de l'article 2 de l'AUDCG qui définit le commerçant comme étant celui qui effectue
des actes de commerce par nature à titre de profession.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 43
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Il convient de noter que ces actes de commerce par la forme énumérée par
le législateur OHADA à l'article 4 de l'AUDCG semblent constituer une évolution
par rapport à notre ancien droit commercial. En effet, l'article 3 du Décret du 02
Août 1913 (Code de Commerce) ne retenait que les sociétés commerciales comme
constituant des actes de commerce par la forme. En ne lisant que l'article 4,
d'aucuns pourraient facilement tomber dans le piège de penser que le législateur
OHADA ne reprend pas les sociétés commerciales comme des actes de commerce
par la forme, et ne limite qu'à lister plutôt les actes effectués par les sociétés
commerciales comme des actes de commerce par nature.
89
Voir R. Masamba, Note d'Orientation N°CN0/09/2014, 2014, p. 1.
90
Dictionnaire Juridique en ligne, https://www.dictionnaire-juridique.com/definition/effets-de:
commerce. php, (visité le 19 Janvier 2019).
91 Voir L. Chiribagula, op cit, p.38.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 44
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L'application des règles de droit commercial s'impose donc à son auteur (le
tireur), ce qui entraine que tout litige relatif à celle-ci sera porté devant le Tribunal
de Commerce, que les parties concernées soient commerçantes ou pas.
p.84.
95 Voir article 1 du Décret précité.
96 Idem, article 2.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 45
Page |
En sus de ces mentions obligatoires, les parties sont libres d'ajouter d'autres
mentions de clarification, telle que la monnaie de paiement, des intérêts à payer,
etc.
97
Voir l’article 9 du Décret précité.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 46
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tous les droits qui y sont rattachés. Par l'endossement, le bénéficiaire donne donc
à son tour ordre au tiré de payer la somme due à une tierce personne. Le nouveau
bénéficiaire sera ici appelé l'endossataire. Cependant, l'endossement n'est pas
possible dans le cas où le tireur avait inclus la mention « non à ordre » dans la
lettre de change. Suivant la même logique que celle dans le cas du tireur,
l'endosseur (bénéficiaire originel) demeure le garant du paiement de la somme
d'argent concernée vis-à-vis de l'endossataire.
2.1.2.3. Le warrant :
100
Définition du Dictionnaire Juridique en ligne, https://www.dictionnaire juridique.com/definition/warrant.php,
(visité le 19 Janvier 2019).
101
Article 5 du Décret du 20 Mars 1923.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 48
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Les actes de commerce isolés sont ceux qui sont accomplis par une
personne qui, normalement, échappe au champ d'application des règles
commerciales. En d'autres termes, la profession habituelle de cette personne n'est
pas de faire le commerce. En outre, la commercialité des dits actes ne dépend pas
du nombre de fois où ils sont accomplis, d'où l'adjectif isolés. L'accomplissement
de ce type d'acte, même une seule fois, impose l'application des règles
commerciales à leur auteur.104
Nous pouvons citer ici comme exemples les actes de commerce par la
forme, ainsi que des actes de commerce par leur objet, tels que les opérations de
banque, de change, de courtage; l'achat de biens meubles ou immeubles en vue de
les revendre, etc., opérations qui seraient effectuées par un non-commerçant.
102
Idem, article 19.
103
B. Bia, « La qualité de commerçant en droit congolais et en droit issu de l'OHADA », (www.ohada.com,
OHADATA D-11-70), p. 8.
104
G. Ripert et R. Roblot, op cit, n°329.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 50
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Les actes mixtes sont les actes qui comportent une certaine dualité dans leur
nature, constituant des actes de commerce pour l'une des parties intervenantes, et
un acte civil pour l'autre. Nous pouvons citer ici l'exemple d'une maman
maraichère (Mme Aziza), cultivatrice de son état, qui vend sa récolte de tomates
à une marchande de légumes (Mme Odette) qui, à son tour, les destine à la revente
au marché Zigida. Si pour Mme Odette cette opération consiste en un achat de
denrées pour les revendre en l'état, pour Mme Aziza cet acte demeure civil, étant
donné que son activité est non marchande. L'on pourrait ajouter ici l'achat des
dites tomates par un client auprès de Mme Odette pour sa consommation
domestique. Cet acte sera commercial pour Mme Odette, mais civil pour son
client.
Dans le cas des actes mixtes, la question se pose par rapport à la juridiction
qui sera compétente pour connaître d'un litige découlant de telles opération (soit
le tribunal de commerce, soit le tribunal de grande stance); le mode (libre ou
hiérarchisé) et les moyens de preuve à utiliser, etc.
105
Voir A. Buka E.N., op cit, p. 18.
106
Voir Arrêt N° 257 du 30 Novembre 2005 de la Cour d'Appel de Daloa, Affaire : M. DRAMERA
BAKARY c/ BERTHE BAKARY, (www.ohada.com, OHADATA J-09-212) ; Jugement N°320 du 11 Septembre
2002 du Tribunal de Grande Instance de Bobo-Dioulasso (Burkina Faso), Monsieur
0.T. c/ Monsieur A.B, (www.ohada.com, OHADATA J-07-211).
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 51
Page |
C'est aussi l'approche prise par le législateur congolais dans la loi relative
aux Tribunaux de Commerce, dans la mesure où, en son article 17 fixant la
compétence desdits tribunaux, il est prévu que ceux-ci sont compétents pour juger
« des actes mixtes si le défendeur est commerçant ». Ceci revient à dire que si le
défendeur n'est pas commerçant, la compétence devrait revenir au juge de droit
commun.
Ces actes de commerce, aussi appelés actes de commerce par relation, sont
des actes qui, au départ et par leur nature propre, sont civils mais qui deviennent
commerciaux par relation, soit avec la profession commerciale de leur auteur, soit
avec un acte de commerce. Il s'agit notamment des actes civils par nature qui
acquièrent un caractère commercial du fait qu'ils ont été accomplis par un
commerçant dans l'intérêt de son commerce.107 Tel est le cas par exemple des actes
accomplis par une société commerciale (actes de commerce par accessoire
subjectif ou par relation subjective), ou alors de ceux qui sont réalisés comme
accessoires aux actes de commerce (par accessoire objectif ou par relation
objective).108
107
Bi Oula Kassia, « Peut-on renouveler la théorie des actes de commerce ? Études offertes professeur Joseph
ISSA-SAYEGH », A. I. D.D., 2006, p. 191.
108
Voir A. Buka E.N., op cit, p.15
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 52
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Bases légales :
Objectifs :
- Définition du commerçant
109
L'article 1 du Code de Commerce définissait les commerçants comme étant "ceux qui font profession des acres
qualifiés commerciaux par la loi ». L'article 2 de l'AUDCG 1997, quant a lui, stipulait « sont commerçants ceux
qui accomplissent des actes de commerce, et en font leur profession habituelle
110
Voir les articles 11 à 14 et 35 de la Constitution de la RDC.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 54
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dire que seuls les actes de commerce par nature peuvent conférer à leurs auteurs
la qualité de commerçant, les actes de commerce par la forme étant dépourvu de
cette capacité. La doctrine française a souligné à cet effet que bien que la répétition
d'actes de commerce par la forme soit possible, ceux-ci ne sauraient constituer une
activité et donc ne pourraient octroyer à leurs auteurs la qualité de commerçants. 111
Il convient de noter que très souvent un acte de commerce est accompli dans
le cadre d'une entreprise, c'est-à-dire qu'il aura un caractère répétitif et reposera
111
Voir L. Chiribagula, op cit, p.97
112
Définitions du Dictionnaire Microsoft Encarta, 2009 et du Dictionnaire Larousse en ligne -
tes://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/profession/64156, visité le 19 Janvier 2019.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 55
Page |
113
sur une organisation préétablie. Il convient donc de cerner la notion d'entreprise
commerciale en la définissant et en analysant les différentes formes que celle-ci
peut prendre.
113
Voir J. Escarra et C. Rault, Principes de droit commercial, T.1, Sirey, Paris, 1934, n°2. Toutefois, ceci n'est pas
absolu, étant donné que, comme on l'a vu plus haut, il existe d'une part des actes de commerce isolés et, comme
nous allons le voir plus loin, il existe certains types d'entreprises qui ne réalisent pas d'opérations commerciales.
114
Voir H. M. de Boislandelle, Dictionnaire de Gestion, Ed. Economica, Paris, 1998.. Voir aussi L Vogel, Traite
du Droit des Affaires - Du Droit Commercial au Droit Economique, 19eme édition, LGDJ, Paris, 2010, p. 109.
115
L. Vogel, op cit, p.109, cité par L. Chiribagula, op cit, p.118.
116
Acte Uniforme du 30 Janvier 2014 relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt
économique (AUSCGIE).
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 56
Page |
de l'économie qui pourra en résulter. » Il peut arriver aussi qu'une société
commerciale soit créée par une seule personne, qui sera appelée associé unique.117
La différence entre la société commerciale à associé unique - aussi appelée société
unipersonnelle - et l'entreprise individuelle, réside dans le fait que la société
unipersonnelle est dotée d'une personnalité juridique propre, distincte de celle de
l'associé unique.
Tel que nous l'avons vu plus haut, l'AUSCGIE consacre cinq formes de
sociétés commerciales, à savoir: la société en nom collectif (SNC), la société en
commandite simple (SCS), la société à responsabilité limitée (SARL), la société
anonyme (SA) et la société par actions simplifiées (SAS). Seules les SARL, SA
et SAS peuvent disposer d'un seul associé ou actionnaire.118
117
Voir l’article 5 de l’AUSCGIE
118
Voir articles 309, 385 et 853-1 de l'AUSCGIE.
119
Acte Uniforme du 15 Décembre 2010 relatif aux Sociétés Coopératives.
120
Article 4 de l'AUSC.
121
Voir articles 869, 871 et 872 de l'AUSCGIE.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 57
Page |
morales de droit public, pour l'exploitation en commun d'une activité donnée, en
l'occurrence ici une activité commerciale,122 Cependant, depuis la promulgation
de la Loi N°08/007 du 07 Juillet 2008 portant dispositions générales relatives à la
transformation des entreprises publiques, ces dernières ont été transformées en
sociétés commerciales unipersonnelles, dont l'État congolais constitue l'associé
unique.
122
Voir l'article 2 de la Loi N°78-002 du 06 Janvier 1978 portant dispositions générales applicables aux entreprises
publiques, telle que modifiée et complétée à ce jour.
123
Voir L. Chiribagula, op cit, p. 126.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 58
Page |
contractuelle, c'est-à-dire l'aptitude reconnue à une personne de pouvoir conclure
seule un contrat et d'en supporter les conséquences juridiques.
Les règles sur l'incapacité des mineurs à exercer le commerce sont prévues
premièrement à l'article 7 de l'AUDCG qui dispose « le mineur, sauf s'il est
émancipé, ne peut avoir la qualité de commerçant ni effectuer des actes de
commerce », ce qui revient à dire que le seul cas où le mineur pourrait acquérir la
qualité de commerçant est celui de l'émancipation.
124
Loi N°87-010 du 1er Aout 1987, telle que modifiée et complétée par la Loi N°16/008 du 15
Juillet 2016.
125
Il convient tout de même de noter que l'article 292 du Code de la Famille prévoit que l'émancipation accordée
au mineur puisse comporter certaines limitations à sa capacité, ce qui pourrait constituer un obstacle à son accès à
la profession de commerçant.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 59
Page |
réalisation de certains actes juridiques. Au-delà de la protection des personnes
concernées, ces dispositions s'expliquent aussi dans le cadre du commerce dans le
but de protéger l'intérêt général.
Cependant, à regarder de plus près, l'on constate que l'AUDCG n'a en aucun
cas directement évoqué la question de l'incapacité de la femme mariée, qui
demeure alors régie par le Code de Commerce de 1913. Cette question, qui
concerne le droit commercial qui est un droit spécial et particulier, ne saurait non
plus suivre la réforme du Code de la Famille (droit civil). Il revient donc au
législateur national de clarifier cette question à travers un texte légal abrogeant les
dispositions pertinentes du Code de Commerce.129
126
L'article 4 du Décret du 02 Août 1913 dispose « La femme mariée et non séparée de corps ne peut être
commerçante sans le consentement de son mari.
127
Voir Ministère de la Justice et des Droits Humains, Commission Nationale OHADA (2012), Harmonisation du
droit congolais avec les actes uniformes de l'OHADA, Vol.1, COPIREP, p.207
128
Voir L. Chiribagula, op cit, p.115.
129
Position partagée par quelques doctrinaires, notamment le Professeur Kumbi ki Ngimbi dans J-M. Kumbu,
Législation en Matière Économique: Notes de Cours Destinées aux Étudiants de Deuxième Année de Graduat en
Droit, 3** éd., Gallimage, Kinshasa, 2013, p.22
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 60
Page |
130
Ces exemples sont repris à l’article 9 de l’AUDCG
131
Article 8, alinéa 3 de l’AUDCG
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 61
Page |
135
Article 59 alinéa 1 de l'AUDCG « toute personne immatriculée au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier
est présumée, sauf preuve contraire, avoir la qualité de commerçant au sens du présent Acte Uniforme.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 63
Page |
Toute personne ayant l'obligation de s'immatriculer au RCCM endéans un
certain délai, qui omet de le faire, peut se voir être contrainte de le faire par la
juridiction compétente, en l'occurrence le Tribunal de Commerce.136
136
Voir article 68, alinéa 1 de l'AUDCG.
137
Voir article 69 de l'AUDCG.
138
Voir articles 30 à 33 du Décret du 06 Mars 1951 portant institution du Registre du Commerce.
139
Ceci découle des prescrits des articles 1 et 2 de l'Ordonnance N°73-236 du 13 Août 1973 portant création d'un
Numéro d'Identification Nationale.
140
Ceci découle des prescrits de l'article 1 de la Loi N°004/2003 du 13 Mars 2003 portant réforme des procédures
fiscales, telle que modifiée à ce jour.
141
Article 19 de l'Acte Uniforme du 15 Février 2017 relatif au Droit Comptable et à l'Information
Financière et Système Comptable OHADA (SYSCOHADA) - AUDCIF.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 64
Page |
- Le livre-journal, dans lequel sont inscrits les mouvements de l'exercice ;
142
Article 19 de l'AUDCIF.
143
Article 68 de l'AUDCIF.
144
Article 68 al. 2 de l'AUDCIF
145
Voir Jugement N° 076/2008 du 09 avril 2008 du Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou (Burkina Faso),
Affaire : Société Korgo & Compagnie (SOKOCOM) c/ Société industrielle de
Transformation d'Acier au Burkina Faso (SITAB), (www.ohada.com, OHADATA J-09-376).
146
Voir A. P. Santos et J. Y. Toé, op cit, p. 89.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 65
Page |
souveraineté nationale de chaque État-partie et est donc régie par la
réglementation fiscale congolaise. Celle-ci prévoit différents types d'impôts à la
charge des entreprises commerciales ou commerçants, à savoir :
- L'impôt réel (impôt foncier, impôt sur le bénéfice professionnel, taxe sur
les concessions minières, impôt sur les véhicules, etc.) ;
- Les impôts cédulaires sur les revenus (impôt sur les revenus locatifs, impôt
sur les revenus mobiliers, impôts sur les revenus professionnels) ;
- Les impôts sur la consommation (Taxe sur la Valeur Ajoutée, droits
d'accise) ;
- Droits de douane (droits à l'importation)147
147
Voir L. Chiribagula, op cit, p. 145.
148
Voir articles 1 et 3 de l'Ordonnance Législative susmentionnée.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 66
Page |
respect par les commerçants des règles de libre concurrence et de rechercher
les violations aux dites règles.149
Nous pouvons distinguer quatre éléments clés dans cette définition, à savoir
le fait qu'il s'agit d'une personne physique, que celle-ci n'est soumise qu'à une
simple déclaration au RCCM, qu'elle exerce des activités civiles, commerciales,
artisanales ou agricoles et celui ayant trait à la taille de l'activité commerciale
exercée.
149
Voir article 7 de l'Arrêté Ministériel N°DENI/CAB/06/0130/87 du 26 Mai 1987 portant création et
fonctionnement de la Commission de la Concurrence.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 67
Page |
d'entreprenant, ce qui le distingue du commerçant qui lui peut être soit une
personne physique (entreprise individuelle), soit une personne morale.
151
Le seuil de 80 millions de Francs congolais, prévu dans l'Ordonnance-Loi N°13/006 du 23 Février 2013 a été
revu à la hausse par la Loi de finances N°15/021 du 31 Décembre 2015 pour l'exercice 2016.
152
Concernant les Petites Entreprises, la loi ajoute « lorsqu'un contribuable exerce à la fois les activités de vente
et de service, les chiffres d'affaires respectifs sont cumulés et imposés suivant l'activité principale.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 69
Page |
congolais (anciennement appelés zaïrois) avaient le droit d’exercer le petit
commerce.
153
EBONZO MPUTU( Y ), Analyse des procédures préventives en droit des entreprises en difficulté issues de
l'OHADA, Mémoire de DES, UNIKIN, 2015-2017,p. 3
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 70
Page |
l'entreprise à flot) et la liquidation de l'entreprise (procédure punitive visant la
réalisation des actifs de l'entreprise en vue de l'apurement de son passif). Cette
section se limitera qu'à donner un aperçu global des règles édictées par le
législateur OHADA pour la conduite des quatre étapes que sont la conciliation, le
règlement préventif, le redressement judiciaire et la liquidation de l'entreprise.
3.1. La conciliation
154
Article 2 de l'AUPCAP.
155
Article 5-1 de l'AUPCAP.
156
EBONZO MPUTU( Y), Op.Cit, p. 53.
157
Article 5-2 de l'AUPCAP. .
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 71
Page |
158
Voir article 5-5 de l'AUPCAP.
159
Articles 5-8 à 5-10 de l'AUPCAP.
160
PAILLUSEAU (J), " du Droit des faillites au droit des enterprises en difficulté, études offertes à R. HOUIN
(R), Dalloz, 1985, pp 109-150.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 72
Page |
créanciers - par lequel les créanciers accordent au commerçant débiteur une
remise de dette ou un délai de paiement pour lui permettre de poursuivre
l'exploitation de son entreprise. La requête d'un règlement préventif doit
être introduite en même temps qu'une proposition de concordat comportant
les solutions suggérées par le commerçant débiteur pour résoudre sa
situation.161
La demande d'un règlement préventif fait l'objet d'une requête formulée par
le commerçant débiteur et adressée au Président du Tribunal de Commerce
compétent, lui exposant « sa situation économique et financière et présentant les
perspectives de redressement de l'entreprise et d'apurement du passif.163 Il joint à
cette requête les documents énumérés à l'article 6 de l'AUPCAP, qui seront utiles
au juge dans l'appréciation de sa situation. Il s'agit des documents comptables et
financiers du commerçant-débiteur, ainsi que ceux déterminant ses créances et
dettes, leurs titulaires et les sûretés personnelles ou réelles dont elles sont assorties.
161
Article 7 de l'AUPCAP.
162
Article 7 de l’AUCAP
163
Article 5 de l’AUPCAP
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 73
Page |
suspend pas le cours des intérêts légaux ou conventionnels, des intérêts moratoires
et majoratoires, bien que ceux-ci ne seront plus exigibles immédiatement.164
164
Article 10 de l’AUPCAP
165
Articles 15 à 17 de l’AUPCAP
166
Voir article 1-3 de l’AUPCAP
167
Cette procédure est prévue à partir de l’article 25 de l’AUPCAP
168
Article 25 de l’AUPCAP
169
Idibem.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 74
Page |
170
Article 27 de l'AUPCAP.
171
Article 35 de l'AUPCAP.
172
Article 53 de l'AUPCAP.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 75
Page |
redressement judiciaire ou de liquidation des biens, à la protection des
intérêts en présence et à l'atteinte des objectifs poursuivis 173 Le syndic,
quant à lui, exerce ses fonctions sous l'autorité du juge-commissaire. Il
reçoit notamment les réclamations des parties concernées (débiteur et
créanciers) qui tendent à la révocation du syndic et son remplacement le cas
échéant.174
173
Article 39 de l'AUPCAP.
174
Article 42 de l'AUPCAP.
175
Article 123 de l'AUPCAP.
176
Article 124 de l'AUPCAP.
177
Articles 127, 128, et 131 de l'AUPCAP.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 76
Page |
178
LUKOMBE NGHENDA, Droit commercial OHADA en application en RDC, Publications des facultés des
Universités du Congo, 2018, p. 569.
179
Article 170 de l’AUDCG
180
Article 184 de l’AUDCG
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 77
Page |
commerçant sous-entend aussi que celui-ci remplit sa mission en échange d'une
rémunération (à titre onéreux).
Les actes accomplis par l'intermédiaire dans le respect des limites des
pouvoirs lui confiés par le mandat engagent son commettant. Ces actes lient aussi
les tiers cocontractants qui sont au courant de la qualité d'intermédiaire du
mandataire. Cependant, le commissionnaire déroge un peu à cette règle dans la
mesure où il est censé agir en son propre nom.
181
Article 184 de l’AUDCG.
182
Articles 188 et 189 de l’AUDCG.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 78
Page |
4.4.1. Le commissionnaire
4.4.2. Le courtier
183
Article 192 de l’AUDCG.
184
Article 202 de l’AUDCG.
185
Article 208 de l’AUDCG.
186
Article 209 de l’AUDCG.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 79
Page |
187
dès la conclusion du contrat. Il a aussi droit au remboursement de ses dépenses,
tout ceci à condition qu'il ait respecté les prescrits de sa mission telle qu'assignée
par le donneur d'ordre.
187
Article 202 à 214 de l’AUDCG.
188
Article 216 de l’AUDCG.
189
Articles 220 à 226 de l’AUDCG.
190
A. P. Santos et J. Y. Toé, op cit, p. 111.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 80
Page |
aux sûretés prévues par l'Acte Uniforme portant Organisation des Sûretés ou par
toute autres disposition légale ».
191
En RDC, ce greffe du Tribunal de Commerce faisant office de RCCM fait partie intégrante du Guichet Unique
de Création d'Entreprise - GUCE, qui a été créé par le Décret N°12/045 du 1er Novembre 2012 portant création,
organisation et fonctionnement du Guichet Unique de Création d'Entreprise, tel que modifié et complété à ce jour
par le Décret N°14/04 du 08 Mai 2014. En attendant l'installation de Guichets Uniques et Tribunaux de Commerce
sur toute l'étendue de la République, les greffes des Tribunaux de Grande Instance jouent aussi le rôle de RCCM
dans les provinces et contrées sans Guichet Unique ou Tribunal de Commerce.
192
Les dispositions sur le Fichier National sont prévues aux articles 73 à 75 de l'AUDCG.
193
A.P. Santos et J.Y. Toé, op cit, p.116.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 81
Page |
194
Articles 44 et 46 de l’AUDCG.
195
Article 44 de l’AUDCG.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 82
Page |
- Le cas échéant, le nom sous lequel il exerce son activité, ainsi que
l'enseigne utilisée ;
- La ou les activités exercées ;
- Le cas échéant, la date et le lieu de mariage, le régime matrimonial
adopté, les clauses opposables aux tiers restrictives de la libre
disposition des biens des époux ou l'absence de telles clauses, les
demandes en séparation de biens ;
- Les noms, prénoms, date et lieu de naissance, domicile et nationalité
des personnes ayant le pouvoir général d'engager par leur signature
la responsabilité de l'assujetti ;
- L'adresse du principal établissement et, le cas échéant, celle de
chacune des succursales et de chacun des établissements exploités
sur le territoire de l'État-partie ;
- Le cas échéant, la nature et l'adresse des derniers établissements qu'il
a exploités précédemment avec l'indication de leur numéro
d'immatriculation au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier ;
- La date du commencement, par l'assujetti, de son activité et le cas
échéant de celle des autres succursales et établissements ;
- Toute autre indication prévue par des textes particuliers.
196
Article 45 de l’AUDCG.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 83
Page |
197
Article 46 de l’AUDCG.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 84
Page |
- Les noms, prénoms, date et lieu de naissance, domicile des
commissaires aux comptes, lorsque leur désignation est prévue par
l'Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et des
groupements d'intérêt économique ;
- Ou toute autre indication prévue par une disposition légale
particulière.
198
Article 47 de l’AUDCG.
199
Article 116 de l’AUSCGIE
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 85
Page |
- Le cas échéant, son nom commercial, son sigle ou son enseigne ;
- La dénomination sociale ou le nom de la succursale ou de l'établissement ;
- La ou les activités exercées ;
- La dénomination sociale de la société étrangère propriétaire de cette
succursale ou de cet établissement ; son nom commercial ; son sigle ou son
enseigne; la ou les activités exercées; la forme de la société ou de la
personne morale ; sa nationalité ; l'adresse de son siège social ; le cas
échéant, les noms, prénoms et domicile personnel des associés indéfiniment
et personnellement responsables des dettes sociales ;
- Les noms, prénoms, date et lieu de naissance de la personne physique
domiciliée sur le territoire de l'État-partie, ayant le pouvoir de
représentation et de direction de la succursale.
5.2.2. Radiations
Concernant les nantissements, ceux-ci peuvent porter sur des créances ; sur
les droits d'associés et des valeurs mobilieres d'une société commerciale ou d'une
personne morale assujettie à l'immatriculation; et sur le fonds de commerce.
205
Article 52 de l’AUDCG.
206
Article 124 de l’AUSCGIE.
207
Voir Article 52 de l’AUS.
208
Article 51 de l’AUS.
209
Définitions tirées du Dictionnaire Juridique en ligne - https://www. dictionnaire:
juridique.com/definition/credit-bail.php (visité le 19 Janvier 2019) et de A.P. Santos et Y.Y. Toé, op cit, p.152
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 87
Page |
du contrat, souvent à l'échéance, de devenir propriétaire des biens ou droit
concernés.
210
Article 66 alinéa 3 de l'AUDCG.
211
Article 66 alinéa 5 de l’AUDCG.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 88
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Bases légales :
Objectifs :
212
D. Legeais, Droit commercial et des affaires, 23-me éd. Paris, Sirey, 2017, p.67 cité par A.
LOBO KWETE « la sécurité des mutations du fonds de commerce » in colloque sur Padhésion de la RDC à
l'OHADA : d Dix ans après : Bilan et perspectives, p.49
213
F.-X. Lucas et D. Poracchia, Manuel de droit commercial, 2°me édition, Paris, PUF, 2021, p.180;
214
Article 135 de l'AUDCG.
215
Y. Reinhard, Y et autres, op cit, p. 363, cité par L. Chiribagula, op cit, p. 172.
216
A. Bennini, A. Dadoun et al., Droit des affaires, Paris, éd. Enrick, 2022, p. 78
217
HOUTCIEFF ( D), Op.cit, p. 245 ;
218
F-X Lucas et Porachia, Op .Cit , p. 180 cité par A. LOBO KWETE, Op.Cit , p. 49
219
A. Bennini, A. Dadoun et al., et al. , op.cit, p. 78.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 90
Page |
économiques vers une sphère géographique donnée et par conséquent, devenir un
paramètre d'appréciation du niveau de l'activité économique d'un pays, d'une ville
ou d'un quartier. Facteur de circulation des richesses, le circuit d'exploitation du
fonds de commerce fait intervenir activement ou passivement plusieurs
intervenants non sans enjeux juridiques et économiques, aussi bien à l'égard de
ces intervenants qu'à l'égard de l'écosystème économique dans lequel il est
exploité. Ainsi par exemple, une enquête menée au niveau du Guichet Unique de
création d'entreprise (GUCE) , organe étatique qui a en charge la tenue du Registre
du commerce et du crédit mobilier (RCCM) en République Démocratique du
Congo, révèle qu'entre 2013 et 2022, cette institution a enregistré 900 inscriptions
de nantissement de fonds de commerce dont 885 en cours et 15 radiées ; 100
inscriptions de location-gérance de fonds de commerce dont 90 en cours et 10
radiées ; et 800 inscriptions de cession de fonds de commerce dont 795 en cours
et 5 radiées ; soit au total, 1800 inscriptions dont 1.770 en cours et 30 radiées220.
ces chiffres témoignent tant soit peu de l'effectivité de la mobilité du fonds de
commerce en République Démocratique du Congo qui est le 17ème et dernier pays
à ce jours à avoir adhéré à l'OHADA.
220
Données recueillies au Service NTIC du GUCE, fin Août 2022 tel que relevé par André LOBO KWETE
221
A. P. Santos et J. Y. Toé, op cit, p. 197.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 91
Page |
dans un but commun qui est d'attirer et de maintenir la clientèle.222 D'un autre côté,
il présente également un aspect unitaire dès lors qu'il ne se confond pas avec les
différents éléments qui le composent.
222
G. Ripert et R. Roblot, op cit, n°522.
223
P. Le Floch, Le fonds de commerce, Essai sur le caractère artificiel de la notion et ses limites,
Paris, L.G.D.F., 1986, n °35.
224
C'est le cas de J. Escarra et J. Rault, op cit, n°472.
225
Notamment A. P. Santos et J. Y. Toé, op cit, p. 199.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 92
Page |
nécessairement la clientèle et l'enseigne ou la clientèle et le nom commercial, sans
préjudice du cumul de la clientèle avec l'enseigne et le nom commercial ».226A
côté des éléments essentiels du fonds de commerce, l'article 137 de l'AUDCG
ajoute des éléments qui sont secondaires, à savoir : les installations, les
aménagement et agencements, le matériel, le mobilier, les marchandises en stock,
le droit au bail, les licences d'exploitation, les brevets d'inventions, marques de
fabrique et de commerce, dessins et modèles, et tout autre droit de propriété
intellectuelle nécessaires à l'exploitation. 227 Le droit au bail, qui constitue un
élément complémentaire mais très important du fonds de commerce, sera analysé
dans le prochain chapitre.
2.1. La clientèle
226
S. Kuate Tameghe, « Hypothèses sur le dol de la cession du fonds de commerce : réflexions à partir du droit
issu du Traité OHADA », site d'information www.ohada.com, p. 1.
227
B. Y. Meuke, « Réussir la reprise du fonds de commerce dans l'espace OHADA », Jurifis Info, n° Décembre
2010, p. 22.
228
A. Pedro S. et J. Y. Toé, op cit, p. 199.
229
Y. Reinhard et autres, op cit, p.371. Voir aussi M. de Montaigne et M.F. de Raimond, Le Lamy de Droit
commercial, Fonds de commerce, Wolters Kluwer, 2015, p. 75.
230
Pour plus de détails sur la différence entre la clientèle et l'achalandage, voir M. de Montaigne et M.F. de
Raimond, op cit, p.75.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 93
Page |
déterminées, l'attachement à la marque du commerçant, sa renommée, etc. Il
faudrait cependant que cette clientèle soit personnelle au commerçant, c'est-à-dire
qu'elle doit lui être fidélisée.231 La clientèle doit, en outre, être actuelle et réelle,
c'est-à-dire résulter d'une exploitation en cours ou, au moins, d'un commencement
d'exploitation.
231
Voir L. Chiribagula, op cit, p. 177.
232
Voir A.P. Santos et J.Y Toé, op cit, p. 205.
233
Voir A.P. Santos et J.Y Toé, op cit; p. 214.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 94
Page |
234
L. Chiribagula, op cit, p. 182. Voir P. Fieni, « Droit commercial général dans l'espace OHADA: étude
comparative de l'ancien et du nouvel Acte uniforme », Actualités Juridiques, Edition économique n° 3 / 2012, p.
22.
235
Article 138 de l'AUDCG.
236
Voir l'Arrêt N° 101/08 du 27 Mars 2008 de la Cour Suprême de Côte d'Ivoire, Affaire : Société Total Côte
d'Ivoire c/ SOUMAHORO YAYA, Actualités juridiques, n ° 62, p. 67.
237
Article 141 de l'AUDCG.
238
Article 142 de l'AUDCG
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 95
Page |
Par ailleurs, tout contrat de location-gérance devra être publié, par la partie
la plus diligente mais aux frais du locataire-gérant, dans la quinzaine de sa date,
sous forme d'extrait, au Journal Officiel.239A défaut de publication, le propriétaire
du fonds (ou bailleur) demeure solidairement responsable des dettes du locatare-
gérant nées de l’exploitation du fonds donné en location-gérance. La même règle
s’applique aussi à l'expiration de la convention de location-gérance.
B. Conséquences de la location-gérance :
239
Article 139 de l'AUDCG.
240
Article 138 de l'AUDCG. Voir Arrêt N° 512 du 23 Avril 2004 de la Cour d'Appel d'Abidjan,
Société TEXACO-CI Conseil SCPA F.D.K.A c/ KOUASSI YAO Samuel, (www.ohada.com, OHADATA J-05-
318).
241
Voir Jugement N° 984 du 12 Décembre 2001 du Tribunal de Grande Instance de
Ouagadougou, OK-RAIDS c/ LATIL, (www/ohada.com, OHADATA J-04-03); Article 148 de
l'AUDCG.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 96
Page |
dans la vente, au-delà des éléments essentiels, d'autres éléments corporels ou
incorporels.242
La cession du fonds de commerce est constatée par écrit et peut être réalisée
soit par un acte sous seing privé, soit par un acte authentique. 243 Cet acte doit
impérativement contenir les mentions énumérées à l'article 150 de l'AUDCG, sous
peine de nullité relative de la cession.244 Il s'agit, notamment, pour les personnes
physiques, l'état civil complet du vendeur et de l'acheteur ; leurs numéros
d'immatriculation au RCCM ; l'état des privilèges, nantissements et inscriptions
grevant le fonds, etc. Seul l'acquéreur peut donc demander la nullité de la
cession.245 En outre, il doit démontrer que cette omission ou cette inexactitude a
substantiellement affecté la consistance du fonds cédé et qu'il en subit un
préjudice.246
L'acte constatant la cession doit être déposé en copie certifiée conforme par
le vendeur ou l'acquéreur au RCCM.247 Il doit aussi être publié au Journal Officiel,
sous forme d'avis, dans un délai de quinze jours à compter de sa date, à la diligence
de l'acquéreur. Cette publication doit se faire dans le lieu où le vendeur est inscrit
au RCCM.
242
Fieni, op cit, p. 22.
243
Article 149 de l'AUDCG.
c/Société S, (www.ohada.com, OHADATA J-07-209).
244
Voir S. Kuate Tameghe, « Hypothèses sur le dol de la cession du fonds de commerce Réflexions à partir du
droit issu du Traité OHADA », (www.ohada.com, OHADATA D-10-42) p. 3 et suiv. Voir aussi Arrêt N° 68 du
14 Mai 2003 de la Cour d'Appel de Bobo-Dioulasso, Société E.
245
Voir Arrêt N° 820 du 22 Juillet 2005 de la Cour d'Appel d'Abidjan, Affaire : M. WAFO
DZUMGNG RAOUL c/ Mme SYLLA AWA, (www.ohada.com, OHADATA J-09-209).
246
s. Kuate Tameghe, op cit, p. 3.
247
Article 152 de l'AUDCG.
248
Article 155 de l'AUDCG.
249
Article 167 et 168 de l’AUDCG.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 97
Page |
Le nantissement peut être défini comme étant l'affectation d'un bien meuble
incorporel ou d'un ensemble de biens meubles incorporels, présents ou futurs, en
garantie d'une ou plusieurs créances, présentes ou futures, à conditions que celles-
ci soient déterminées ou déterminables. 250 L'article 162 précise que le
nantissement du fonds de commerce est une garantie constituée sur les éléments
incorporels dudit fonds (clientèle, nom commercial et/ou enseigne et,
subsidiairement, droit au bail, droits de la propriété intellectuelle/industrielle). Ce
nantissement peut être conventionnel, dans la mesure où il découle d'une
convention entre les parties, ou judiciaire, dans la mesure où un juge peut autoriser
un créancier à prendre une inscription de nantissement sur le fonds de commerce
de son débiteur en tant que mesure conservatoire ayant pour effet de rendre ce
fonds indisponible notamment pour tout nantissement postérieur.251
Dans son état avant l'entrée en vigueur du Droit OHADA, le droit congolais
n'a pas réglé le domaine du bail à usage professionnel. Étaient applicables dans
tous les cas, les dispositions du Décret du 30 juillet 1888 sur les contrats ou
obligations conventionnelles (les articles 373 à 416).
252
En laissant la volonté aux parties de convenir sur la garantie locative et le délai de préavis
253
NGOMA PHANZU (G-P) , « la stabilité du bail à usage professionnel en droit OHADA », in Colloque
sur l'adhésion de la RDC à l'OHADA, Dix ans : Bilan et perspectives, Kinshasa, 2022, p.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 101
Page |
De l’analyse du droit congolais, la solution semble être trouvée non pas
dans un texte de loi plutôt dans la combinaison des textes réglementaires précités
et combinés de l'arrêté n° SC/0118/BGV/ Min. AFUH/PLS/2013 du 27 mai 2013
portant réglementation des baux à lovers dans la ville de Kinshasa qui fixe à 6
mois la garantie locative pour un bail commercial et à 12 mois pour un bail
industriel254 etc...
Cet état de choses constitue une insécurité juridique pour les opérateurs
économiques qui ne savent pas identifier un texte de loi réglementant ces deux
questions ; il est souhaitable que le législateur congolais pallie cette difficulté par
une loi.
254
Article 8 de l’arrêté susmentionné
255
NGOMA PHANZU ( G-P), Op cit, p.15
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 102
Page |
- Aux terrains nus sur lesquelles sont érigés avant ou après la signature du
bail des constructions à usage commercial, industriel, artisanal ou
professionnel.
Cette veille est d'autant plus nécessaire car, un contrat de bail mal rédigé est
souvent source d'insécurité juridique et économique tant pour le preneur que pour
le bailleur.
A. Conclusion du bail.
B. Durée du bail.
Le droit uniforme laisse une pleine liberté aux parties de fixer la durée du
bail qui peut être déterminée ou indéterminée (Art. 104).
Sont qualifiées de grosses réparations notamment, celles des gros murs, des
voutes, des poutres, des toitures, des murs de soutènement, des murs de clôture,
des fosses septiques.
256
La conclusion du bail à usage professionnel s'est démarquée du bail à usage résidentiel en ce qu'il bénéficie d'un
régime de liberté contractuelle.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 104
Page |
En effet, le bailleur est tenu de faire procéder à ses frais à ces travaux
devenus nécessaires dans les lieux loués.
Que les travaux soient effectués par le bailleur ou par le preneur, celui-ci
bénéficiera de la réduction du loyer en proportion des jours pendant lesquels il a
été privé de la jouissance des lieux.
NB : Ces détails sont une innovation OHADA car l'article 381 du CCCLIII
ne prévoyait la possibilité de réduction du loyer que dans le cas où la durée des
travaux excédait 40 jours. Cette disposition devient donc inapplicable car,
contraire au droit uniforme.
257
Sur ce point, il s'agit d'une innovation du droit OHADA, la législation ancienne étant muette à ce propos. Lire
l'article 107 de l'AUDCG qui est aussi d'ordre public
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 105
Page |
* La fixation du loyer.
La fixation du loyer mensuel est laissée à la liberté des parties sous réserve
des dispositions légales et règlementaires de chaque Etat partie (Art. 116 al. 1).
A défaut d'un accord entre parties sur le nouveau taux du loyer, le juge peut
être saisi en vue de procéder à la fixation.
* La cession du bail.
258
Lire l’article 115 de l’Acte Uniforme portant sur le Droit Commercial Général.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 107
Page |
259
Le droit au renouvellement est une véritable innovation de l’OHADA ne RDC.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 108
Page |
Dans le cas d'un bail à durée indéterminée, le preneur qui reçoit un congé
de préavis a le droit de s'y opposer et demander le renouvellement du contrat. Ce
droit être exercé au plus tard le jour où commence ledit préavis sous peine de
forclusion (Art. 125 ord. Pub).
b. Le refus du bailleur.
o Refus justifié.
Pareil motif ne peut être retenu que si les faits évoqués se sont poursuivis
pendant plus de deux mois après une mise en demeure notifiée au preneur pour le
faire cesser (disposition d'ordre public).
Sauf le cas où les parties ont convenu autrement, les contestations découlant
de l'application ou l'interprétation des dispositions sur le bail commercial sont
tranchés par le tribunal de la situation de l'immeuble donné en bail. Il sied de
relever que la question de la compétence du Tribunal a soulevé beaucoup de
débats compte tenu de différences dans l'organisation judiciaire des Etats Parties.
S'agit-il du juge des référés ou du juge statuant au fond ? Le législateur tranche en
faveur de la juridiction territorialement compétente statuant à bref délai. La
solution a le mérite d'être claire mais la question renvoie en réalité à la notion de
juridiction compétente statuant à bref délai. Cette juridiction n'est pas une
juridiction d'urgence ou de référé ; il s'agit d'une juridiction qui juge au fond mais
statue à bref délai.260 Telle est également la position de la CCJA dans son arrêt
067/14 du 25 Avril 2014 où elle affirme que le juge de référé n'a aucune
compétence pour prononcer la résiliation judiciaire d'un bail à usage professionnel
et a fortiori pour prononcer l'expulsion du preneur dudit bail.
a. Mise en demeure.
La partie qui décide d'aller en justice doit préalablement adresser une mise
en demeure d'un mois à l'autre en vue du respect des clauses contractuelles violées.
260
Combinaisons des dispositions pertinentes des articles 106, 107, 111, 117, 120, 122 et suivant l’AUDCG.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 111
Page |
Si un fonds de commerce est exploité dans les lieux loués, le bailleur qui
entend poursuivre la procédure d'expulsion doit notifier son exploit introductif
d'instance aux créanciers de ce fonds. Il s'agit des créanciers inscrits.
c. Le jugement à intervenir.
S'appliquent les règles de droit commun de formation des contrats. Mais ici,
la lésion, en tant que disproportion entre le prix et la valeur de la chose, n'est pas
une cause de nullité.
261
LUTUMBA wa LUTUMBA (P-O), « l'intégrité de la vente commercial », in Colloque sur l'adhésion de la RDC
à l'OHADA, Dix ans après : Bilan et perspectives;
262
Lire l'article 242 de l'AUDCG;
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 113
Page |
C'est à partir de cette date que la chose passe aux risques de l'acheteur :
si la chose vient à périr sans faute du vendeur, l'acheteur devra quand même en
payer le prix au vendeur, il ne pourra plus demander la résolution du contrat, ni
de dommages-intérêts.
263
L’essai et la gustation sont considérés par KATCHUNGA KANEFU Lucien comme des avants contrats.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 114
Page |
Une clause du contrat peut prévoir que le prix sera fixé d'après le cours du
jour de la date du transfert de propriété.
La date de la délivrance est le plus souvent fixée par les parties, à défaut,
les usages prévoient :
- L'acheteur peut refuser de payer le prix tant que la livraison n'est pas
conforme ;
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 116
Page |
Il s'agit ici de voir quelles sont les actions dont dispose l'acheteur déçu. Ce
dernier dispose de plusieurs actions contre le vendeur. La jurisprudence lui laisse
le choix de l'action. Les chevauchements peuvent dons être nombreux.
Si la chose est conforme, mais est entachée d'un défaut qui la rend inapte à
l'usage envisagé, il y a vice caché.
Il peut conserver la chose en se faisant restituer une partie du prix payé, c'est
l'action estimatoire.
L'obligation peut être invoquée par un utilisateur non contractant. Celui qui
agit n'a pas l'obligation d'agir dans un bref délai ;il n'a droit qu'à des dommages-
intérêts.
En droit Français, le contenu de cette obligation tend à être défini par la loi.
L'article L.212-1 du Code de la consommation énonce ainsi « que dès la première
mise sur le marché les produits doivent répondre aux prescriptions en vigueur
relatives à la santé et à la sécurité des personnes, à la loyauté des transactions et à
la protection des consommateurs.
- Il peut refuser de livrer la chose et exercer sur elle un droit de rétention tant
qu'il n'est pas payé, à moins qu'il ait consenti des délais de paiement.
264
Article 263 de l’AUDCG.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 119
Page |
- Si la chose est déjà livrée, il peut dans un bref délai, exercer un droit de
revendication sur la chose pour en reprendre possession et exercer son droit
de rétention. Il peut aussi demander la résolution de la vente, invoquer la
clause résolutoire prévue, ou encore faire prévaloir son privilège sur le prix
de la chose.
Les circuits de distribution sont variés. Dans certains cas il est fait appel à
des professionnels de la distribution, dans d'autres cas, c'est un véritable réseau de
distribution qui est mis en place.
Il est tenu par l'obligation de loyauté dans l'exercice de ses missions. Il doit
également rendre compte de sa mission.
265
Clauses abusives : pose un problème économique
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 122
Page |
A. La notion de concédant.
266
Didier Ferrier, le concédant engage sa responsabilité en s'immisçant dans l'activité du distributeur, RECUEIL
DALLOZ, 1995, p. 79
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 124
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rêves et la réalité ...; en un mot le bon distributeur est un homme de caractère »267
Cela est d'autant plus vrai en ce qui concerne la distribution des produits de luxe
où la clientèle qui pénètre dans le magasin s'attend à un certain standing.
L'arrêt déféré, qui avait décidé que le refus d'agrément en vue de devenir
concessionnaire opposé à une société, a été censuré pour manque de base légale,
dès lors que les motifs de l'arrêt ne permettaient pas de vérifier si les
concessionnaires étaient choisis selon les mêmes critères objectifs opposables à
tous les candidats. Il s'agit là d'une référence au principe d'égalité.
A. La notion de concessionnaire.
267
Philippe TOURNEAU, la concession commerciale exclusive, ECONOMICA, 1994, p.15
268
Didier Ferrier, le concédant est libre de traiter avec la personne de son choix dès lors qu'il respecte des critères
qualificatifs justifiant la distribution exclusive, RECUEIL DALLOZ, 1997, sommaires commentés p.53 ; voir
aussi CA Paris 11 décembre 1990, Bulletin d'information de la cour de cassation du 15 Avril 1991 n°323.
269
Cass. Com 25 Janvier 2000 pourvoi n° 97-15-292.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 125
Page |
270
est un revendeur. Il peut être une personne physique, mais rien ne s'oppose au
fait qu'il soit une société, cela est très fréquent en pratique. En effet, ces sociétés
ont généralement comme seul objet social, l'exploitation de la concession
commerciale.
B. Le rôle du concessionnaire.
270
Claude CHAMPEAUD, la Concession commerciale, revue trimestrielle de droit commercial, Paris, 1963 p.
451.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 126
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271
Cass. Com 17 juillet 2001, Eric Chevalier, loi Doubin, : le délai s'apprécie par rapport à la signature du contrat,
RECUEIL DALLOZ 2001, Actualité jurisprudentielle p. 2674 ; Hugues Kenfack, la lettre et l'esprit de l'article
L.330-3 du Code de Commerce, RECUEIL DALLOZ 2002, .chronique p.627.
272
Article L.213-1 du Code Français de la consommation.
273
Cass.Crim 10 mai 1978, Bulletin criminel de la Cour de Cassation Française, n°148;
274
Cass. Crim 3 juillet 1975, bulletin criminel n°179.
275
Cass.Com 10 Février 1998, DALLOZ 1998, sommaire 334, observation Didier Ferrier.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 127
Page |
que le défaut d'information établit par le distributeur n'a pas pu affecter son
consentement. Il s'agit de savoir si l'information manquante était essentielle,276
Nous envisagerons tout d'abord l'exigence de l'écrit imposé par la loi (A),
puis, la finalité protectrice de celui-ci (B).
279
Idem, p24.
280
Didier, la réforme de pratiques commeciales, RECUEIL DALLOZ, 1997.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 129
Page |
1) un contrat à durée indéterminée.
Cette aptitude de résiliation unilatérale offerte aux parties les places dans
une certaine aisance en ce sens que, d'une part, le concessionnaire insatisfait de sa
collaboration commerciale avec l'entreprise du concédant peut retrouver sa liberté
assez facilement, d'autre part, cette faculté met à la disposition du concédant une
arme redoutable contre le concessionnaire qui exécute mal ses obligations.
281
P-H. Antonmattei et J. Raynard, Op. Cit. p.25
282
Cass. Com. 10 février 1998, bulletin civil, IV, n°71
283
Cass. Com. 7 avril 1992, précité.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 130
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En droit français, L'article 1er de la loi du 14 octobre 1943 dispose que « est
limitée à dix ans la durée de validité de toute clause d'exclusivité par laquelle
l'acheteur, cessionnaire ou locataire de biens meubles s'engage vis-à-vis de son
vendeur, cédant ou bailleur, à ne pas faire usage d'objets semblables ou
complémentaires en provenance d'un autre fournisseur. »
284
Cass.Com 9 décembre 1986, DALLOZ1988, sommaire 19, observation Didier Ferrier.
285
Cass.Com 9 Avril 2002, Contrats Concurrence Consommation 2003,n°9, observation Malaurie-Vignal.
286
Didier Ferrier, droit de distribution, LITEC, 3ème ed, 2006, p. 14
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 131
Page |
dernier sera « manager » par le concédant durant toute la durée de l'exclusivité :
politiques commerciales, formation du personnel, aménagement des locaux...
287
Claude Champeaud, op.cit, p 452
288
« toute personne qui met à disposition d'une autre personne un nom commercial, une marque ou une enseigne,
en exigeant d'elle un engagement d'exclusivité ou de quasi-exclusivité pour l'exercice de son activité , est tenue
préalablement à la signature de tout contrat conclu dans l'intérêt commun des deux parties de fournir à l'autre partie
un document donnant des informations sincères, qui lui permette de s’engager en connaissance de cause. »
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 132
Page |
vendeur l'obligation, de ne pas effectuer de vente de produits semblables à
quiconque dans un secteur territorial déterminé.289
C'est dans cette relation juridique que vont se conjuguer les différents rôles
du concédant et du concessionnaire, mêlant principe d'indépendance et
subordination.
289
C. Champaud, op.cit, p.452
290
Ph. Le fourneau, Op.Cit, p.34.
DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL 133
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mesure d'assurer un service après-vente pour offrir une totale satisfaction à la
clientèle.
De plus, le choix de la concession est plus avantageux pour lui par rapport
à une autre forme de distribution en ce sens que la précarité de la situation du
concessionnaire (absence du droit à indemnité et du droit au renouvellement de
son contrat), assure au concédant que de dernier fera de son mieux dans la
rentabilité, dans la productivité de l'activité.
291
Règle. N°2790/1999/CE, art.1
292
C. Lebel, la distribution des produits de Luxe, LGDJ, 1998
293
CJCE 28 Janvier 1986, RTD eur. 1986.298, note Boutarde-labarde ;
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refuser la vente de produits à toutes les personnes qui sont extérieurs au réseau.
Elle forme une variété d'entente. La validité de cette variété nécessite la réunion
de 2 conditions. Il est nécessaire d'une part que le choix des revendeurs soit
effectué en fonction des critères objectifs, comme la compétence ou l'installation
des locaux et que ces critères soient appliqués à tous les candidats revendeurs.
D'autre part ces réseaux doivent contribuer à l'amélioration de la distribution.
294
HOUTCIEFF (D), Op.cit, p. 545
295
En France, les galeries LAFAYETTE et MARIONNAUD distribuent néanmoins des parfums de luxe en ligne
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par le développement d'internet, qui permet la commercialisation en ligne de
produits protégés par des personnes étrangères au réseau. 296 Les fournisseurs
peuvent stipuler des clauses interdisant aux distributeurs du réseau de revendre les
produits contractuels à des distributeurs hors réseau. Pour autant, une interdiction
générale et absolue de vendre des produits distribués dans le cadre d'un réseau de
distribution sélective va au-delà de ce qui est nécessaire pour le distribuer de
manière appropriée au regard de leurs qualités matérielles, de leur aura et de leur
image, et a pour objet de restreindre la concurrence.297
296
HOUTCIEFF (D), Op.Cit, p. 545
297
G. . Canivet et L. Vogel, "La distribution selective des produits de marque dans la jurisprudence judiciaire", D.
1991. Chron. 283
298
Com. 26 Janv. 1999, n° 97-10.172, Bull civ. IV, n° 27. Il ne lui appartient pas en revanche d'établir l'aqcuisition
régulière du vendeur auprès duquel il s'est adressé : com. 19 Oct.
1999, n° 97 -16.506, Bull. civ. IV, n° 168, RTD com. 2000. 434, obs. B. Bouloc.
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299
Com. 29 janvier 2008, n° 06-13. 462 : le franchisé ne peut invoquer la non réception des deux
courriers de notification, retournés au franchiseur avec la mention « non réclamé, retour à l'envoyeur «
dès lors que n'est rapportée, ni même alléguée, la preuve d'un erreur d'adresse des destinataires.
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CHAPITRE 3. LA FRANCHISE
Section I. Qualification
300
Franchise = contrat de concession sans clause d'exclusivité
301
Guyenot, « le contrat de franchise », RTD com. 1973.161; le Toureau, « le franchisage », JCP CI 1980.II 13362
; Ferrier « la franchise internationale », JDI 1989.625 ;
302
Article 2.5 des lignes directives sur les restrictions verticales complétant le règlement européen n° 2790/1999 ;
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o Les contrats de franchises de distribution en vertu desquels le
franchisé se borne à vendre certains produits dans un magasin qui porte
l'enseigne du franchiseur.
Ce contrat en droit congolais est dit innomé 303 . Ce qui constitue une
faiblesse et plus encore une insécurité juridique. Et pourtant réglementer ce type
de contrat serait un pis-aller 304 pour l'attraction des investissements dans ce
secteur. Ce contrat comporte 2 éléments essentiels qui le distinguent du contrat de
concession exclusive même si parfois cette dissociation est délicate à mettre en
œuvre. Le franchiseur s'engage à transmettre un savoir-faire. Ce qui implique une
collaboration entre les 2 parties. Le franchisé est tenu de payer une redevance qui
comprend un droit d'entrée et des sommes proportionnelles au chiffre d'affaire
réalisé. Pour l'essentiel, le contrat suscite des difficultés voisines de celles posées
par le contrat de concession exclusive, que ce soit pour l'obligation
précontractuelle d'information du franchiseur, la détermination du prix ou la fin
du contrat. Il pose également certaines interrogations vis-à-vis du droit à la
concurrence. En droit français, elle ne doit pas avoir pour conséquence de fausser
le jeu normal de la concurrence.
303
N'a pas de régime juridique, il n'y pas de texte de loi
304
Une Solution
305
Le savoir-faire peut être défini comme un ensemble d'informations pratiques non brevetées, résultant de
l'expérience du franchiseur et testées par celui-ci : il est secret, substantiel et identifié. Pour être secret, il n'est pas
pour autant nécessaire que le savoir-faire soit absolument inaccessible. En revanche, il doit être substantiel, utile
au franchisé afin d'améliorer sa position concurrentielle.
306
Com. 29 avr. 1997, n° 95-10. 362, D. 1998. Somm. 338, note D. Ferrier.
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le contrat écrit qui énonce de façon complète et précise les droits, les obligations
et responsabilités des parties307. ».
A cet égard, trois types d'exclusivité peuvent ici prendre pied. En premier
lieu une exclusivité de fournitures, selon laquelle le franchisé est le seul à être
approvisionné par le franchiseur dans le territoire délimité. En deuxième lieu,
l'exclusivité peut porter sur l'enseigne : le franchisé s'interdit d'implanter un autre
magasin dans la zone concédée. Enfin et en troisième lieu, l'exclusivité peut porter
sur la marque : le franchisé est alors assuré d'être le seul à pouvoir utiliser les
signes distinctifs du franchiseur sur le territoire considéré.
§1.Obligations du franchiseur
307
Article 5 du code de déontologie européen
308
HOUTCIEFF ( D ), Op.Cit., p.541.
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comme essentielle, ce qui signifie qu'elle pourra déboucher sur la résolution du
contrat en cas d'inexécution.
309
Ph. Tourneau, « le franchisage », JCP CI 1980.II. 13362.
310
Com. 29 janv. 2008, n° 06-13 . 462 : le franchisé ne peut invoquer la non-réception des deux courriers de
notification, retournés au franchiseur avec la mention « non réclamé, retour à l'envoyeur » dès lors que n'est
rapportée , ni même alléguée, la preuve d'une erreur d'adresse des destinataires.
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CHAPITRE 4. LA COMMISSION-AFFILIATION
311
M- J. Loyer, « quel avenir pour le contrat de commission -affiliation ? « , JCP E 2011, D. Maingy et J.-L
Respaud, « A propos du contrat de commission-affiliation », in Mélanges P. le Tourneau, Dalloz, 2008.
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La licence d'une marque, c'est la location d'une marque, c'est à dire l'usage
de celle-ci, autorisé au terme d'un contrat par son propriétaire. La licence d'une
marque suppose donc que le concédant de la marque l'ait préalablement
enregistrée. Celle-ci doit être protégée de manière régulière pour le territoire et les
services et produits contractuels.
Ce choix doit être opéré au cas par cas et l'une des caractéristiques du
cabinet Gouache Avocats dans son conseil aux enseignes, et de les aider à choisir
la formule de distribution qui semble la plus adaptée à leur projet entrepreneurial
de développement de réseau, à leur organisation et à leurs moyens.
Les modèles proposés ici couvrent les principaux domaines dans lesquels
l'on a recours à cet outil juridique. Ainsi, l'attribution d'une licence d'exploitation
d'un brevet d'invention ou d'une marque déposée peut être organisée au moyen des
présents modèles de contrat de licence rédigés, selon le cas, en faveur du
propriétaire du droit (concédant), ou en faveur du licencié.
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE
.
3. Décret du 19 Janvier 1920 sur les Commissionnaires et Transporteurs.
III. DOCTRINE
10. REINHARD (Y.) et autres, Droit Commercial, gime éd., LexisNexis, Paris,
2012.
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11. RIPERT (R.) et ROBLOT (R.), Traité de Droit Commercial, 1998, mis a
jour par M. Germain et L. Vogel, L.G.D.., Paris, 2010, t.1.
13. SANTOS (A.P.) et Toé (i.Y.), Ohada, Droit Commercial Général, Bruylant,
Bruxelles, 2002.
AVANT-PROPOS………………………………………………….…………..4
INTRODUCTION….…………………………………………………………..7