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Annales - Patriotiques - Et - Littéraires - 1790 - 211-268 (1er Mai - 27 Juin) (GB)
Annales - Patriotiques - Et - Littéraires - 1790 - 211-268 (1er Mai - 27 Juin) (GB)
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PAT R I O T I Q U Es ET LIT T É R AIR E s ·
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D E L A F R A N C E, |
ET A F FAIR E S POL, I T I Q U E S D E L' E U R OP E;
J O U R N A L L I B R E,
Par une Société d'Écrivains Patriotes, et dirigé par M. ME R cr E R.
dépens, les campagnes, où ils ont rétabli l'or M. de Canteleu propose la forme des assignats
dre et le calme : que leur contribution patrio sous le mot de domaines nationaux, agréée,
| tique monte déja à 243,ooo livres , et que les ainsi que la nomination de quatre commissaires
citoyens aisés de Clermont se sont imposés une du comité des finances, pour surveiller l'expé
cotisation de 56 mille livres , destinée à entre dition en forme de ces assignats.
tenir des atteliers pour les ouvriers indigens ». Il y avoit eu des plaintes portées sur l'exacti
- Les gardes nationales des différentes villes tude du service des postes à Eturmpes, et M.
et communautés du royaume demandant une d'Ogny, dans une lettre humble et doucereuse,
constitution , l'Assemblée nationale décrète comme celle qu'il écrivit aux districts de Paris
que , jusqu'après leur prochaine organisation , le 16 juillet dernier, promet de prendre toutes
èlles resteront sous le régime qu'effes avoient les précautions possibles pour surveiller le ser
embrassé, lorsque les municipalités , dans l'ar vice. C'est très-bien ; mais qui surveillera M.
rondissement desquelles elles étoient, ont été d'Ogny ? et comment cet agent du défunt es
régulièrement constituées : décrète en outre que pionnage (qui n'est pas si défunt) est-il encore
les modifications que les circonstances pour en place ? -
roient rendre nécessaires , ne seront faites que Le premier ministre des finances a ordonné
de concert entre les gardes mationales et les aux payeurs des rentes de me point retenir les
mouvelles municipalités. -
trois pour cent d'intérêt sur les assignats aux
Il s'est élevé dans différentes villes du royau rentiers , auxquels il sera payé des arrérages
me , notamment dans les villes frontières et échus depuis 1-88. M. de Folleville, qui a rendu
maritimes, plusieurs difficultés concernant les compte § ce fait, en louant le motif de l'ordre
étrangers qui maintenant habitent la France ; donné, a demandé si ce ne seroit point à l'As
l'Assemblée a décrété « que tous ceux qui, nés semblée nationale , plutôt qu'au ministre, à
hors du royaume sont établis en France, sont prononcer sur cette matière. La question a été
réputés françois , et pourront être admis, après envoyée au comité des finances. -
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( 5 )
jurés au criminel ; mais au civil il les rejette. fois dans les cœurs ce germe d'amour frater
M. Duport a repris son systême connu , et nel et national , qui n'avoit jamais pu exis
y a déployé de nouvelles forces de raisonne ter sous l'ancien régime et sous l'ancienne
mens et de patriotisme. dénomination des provinces. Ce magnifique
La discussion a été terminée par M. Garat spectacle n'a pas été vu sans admiration et sans
l'aîné et M. Freteau. Ce dernier m'a pas cru émotion par les Piémontois leurs voisins ; et on
les jurés admissibles , même en matière cri a lieu d'espérer que cette leçon-pratiqué de
minelle. philosophie mationale, en faisant connoître aux
Enfin, la question a été mise aux voix , et Piémontois le glorieux avantage de la liberté,
il est décrété , « que l'établissement des jurés les mettra bientôt en mesure contre le machia
aura lieu en matière criminelle seulement, et velisme de leur roi, malgré l'attention de la
non pas en matière civile ». cour de Turin à cacher ce qui se passe en
Plusieurs voeux se sont manifestés pour un France , et malgré le soin du ministre de
amendement qui auroit consacré le principe France dans cette cour, à faire réimprimer
et la possibilité d'amener un jour les jurés dans les Annales patriotiques , et à les dénaturer
la matière civile, en me les y admettant pas avant de les faire paroître. Inutiles efforts !
quant à présent. Mais cet amendement n'a pas les fédérations de nos frontières apprendront
obtenu la majorité des suffrages. assez aux peuples voisins que nous sommes
Le public des tribunes a reçu avec transport libres. Nous invitons donc toutes les milices
le décret qui donne des jurés au criminel ; leur mationales françoises qui bordent les Alpes ,
inadmission en matière civile a excité moins les Pyrénées et le Rhin, de se confédérer au
d'approbations. - - plutôt, pour que le brillant spectacle de leurs
Éour adapter le plutôt possible l'établissement évolutions patriotiques et leur union , serve de
des jurés, il faut , a observé M. le Chapelier, azette aux Espagnols , aux Italiens et aux
une loi criminelle qui leur soit propre, et llemands. C....
jusques-là, il faut bien laisser subsister l'an
cienne jurisprudence. Il en a été décrété Patriotisme du chapitre de Noyon.
ainsi ; M M. Duport, Chabrond , Tronchet ,
sont nommés entre autres pour composer le | Tandis que conduits par l'amour du luxe et
comité de rédaction. des honneurs, par la passion de dominer, par
On a entendu ensuite le rapport le plus lu l'habitude de tromper, nos ex-seigneurs mitrés,
mineux sur les assignats-monnoie. M. de Mon crossés, herminés, et leurs créatures en froc ;
tesquiou, qui en est l'auteur, y a joint une en soutane, en surplis, en masque de péni
adresse à toutes les municipalités, faite pour ac tent, imaginent, sous le prétexte de la reli
créditer la confiance due à ces papiers natio gion, d'instituer des jubilés, des pélerinages,
naux, qui le disputent en solidité aux métaux des processions , des meuvaines, des quaran
mêmes. Il y a tout lieu d'attendre le plus grand taines, pour échauffer le peuple et empêcher
effet des démonstrations établies dans cette la régénération , les vertueux chanoines de
adresse. Il a été décrété qu'elle seroit impri Noyon viennent de décider et d'arrêter, le 23
mée, envoyée, distribuée dans tout l'empire, de ce mois, à la majorité des suffrages, que, le
et lue aux prônes des paroisses. Tous les bons premier mai prochain , il seroit chanté un
citoyens y virent le renversement des cabales, T'e deum, en action de graces du décret du
le dernier coup porté à l'avarice anti-patrio 14 avril 179o, qui les a dégagés de tous soins
#, le contrepoison des protestations , le et intérêts temporels, et leur a rendu un temps
salut des finances et du crédit public, et c'est précieux qu'ils vont employer à louer Dieu et à
dans cette consolante perspective que la séance prier pour l'auguste Assemblée nationale, et
d'aujourd'hui a été terminée. pour la prospérité de l'empire. Plusieurs de
ces dignes chanoines , pénétrés d'un patrio
tisme vraiment religieux, publient hautement
Cozzfédérations nationales. que jamais l'église n'eût une plus belle occa
-
- -- - - sion de prouver ses vertus et sa piété, qu'en
Le 2o avril , toutes les milices mationales offrant ses biens pour le soulagement de l'état ;
du département des hautes Alpes se sont réu et que cette offre est moins un don qu'une
nies sous les murs d'Embrun pour faire le | restitution faite à tous ceux aui. iusqu'à pré
( 4)
Comparons maintenant, mes chers freres, la ils n'en trouveront point en France, à moins
conduite des chanoines de Noyon à celle de qu'ils n'en cherchent dans les régimens alle
ces évêques, abbés et grands-vicaires, qui vont mands commandés par l'autrichien Esterhazy.
remuant ciel et terre, pour renverser l'espoir Dans plusieurs régimens françois, les officieis
de cette belle nation , et continuer à se gorger ont une correspondance secrète entr'eux ; ils
de la graisse de cette même terre, que le fa vexent continuellement les soldats et les bas
matisme de la religion a si souvent arrosée du officiers; ils arrêtent les lettres qui leur sont
sang des peuples, et qu'ils croient pouvoir adressées ; ils écrivent contre eux au ministre,
arroser encore aujourd'hui du sang de la gé qui ne demande pas mieux que de soutenir les
mération présente, pour doubler leurs revenus. officiers, et de faire punir à tort et à travers les
Non ! prêtres sacrilèges, non, vous me réussi soldats, parce que la plupart de ces officiers
rez point. Un trait de lumière a parcouru toutes sont du parti de l'ancien régime, et que les sol
les contrées de cet empire; il a dessillé les yeux dats sont du parti de la nation et de l'Assemblée
de tous les habitans des villes et des campagnes : nationale. Au Hâvre, oa donnoit des cartou
ils ont vu que les chefs d'une religion sainte, ches jaunes aux braves soldats de Béarn qui
n'étoient, en général aujourd'hui, que les en montroient l'exercice aux gardes mationales de
nemis des moeurs, des vertus et de la vraie reli cette ville : j'ai dévoilé cettr manœuvre, et main- .
gon; ils ont vu que vous ne parliez souvent, tenant on leur en donne de blanches, mais sur
au nom du ciel, que pour subjuguer la terre lesquelles est écrit que le N.... a servi pendant
et asservir les nations. Dieu lui-même leur a ou tant d années dans le régiment ( sans dire com
vert les yeux sur votre conduite scandaleuse ment il en est sorti). A Montmédy, l'infortuné
et sur vos lamentations hypocrites. Vous êtes Muscar est victime de toutes les vengeances
comme ces crocodiles qui savent si bien imi d'un pouvoir arbitraire : il est plongé dans un
ter le cri des enfans pour exciter la pitié des cacllot très-humide, où l'on espère # faire pé
voyageurs et les attirer sur le bord du fleuve, rir bientôt, pour cacher d' ités. On
afin de les dévorer; mais c'en est fait, la Pro ne lui permet pas même de recevoir des lettres ;
vidence a parlé et le monstre de la supersti car je † ai écrit pour le consoler, et ma lettre
tion s'est pl§ dans l'abyme. CARRA. .. .
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m'a été renvoyée. Serrons-nous donc en batail
lon quarré contre toutes ces espèces d'aristo
Manœuvres combinées de l'aristocratie. craties, et sur-tout contre ces insolens ministres
qui en sont les ohefs ; organisons au plutôt le
L'aristocratie parlementaire intrigue de toutes nouvel ordre judiciaire et la nouvelle constitu
§ ses forces et son espoir dans
arts , et
tion de l'armée. Soldats françois ! citoyens fran
§ de Paris ; l'aristocratie sacerdotale
çois ! patience , persévérance et courage , et
invente des neuvaines et des processions, et nous triompherons. L'Orateur des Etats-géné
refuse l'absolution aux pénitens qui lisent les
décrets de l'Assemblée nationale et vont aux re · raux a toujours été bon prophête. CARRA.
résentations de Charles IX; l'aristocratie mi
† cherche à se défaire au plus vîte des sol
dats et bas-officiers dont la bonne éducation et Un curé des environs de Paris s'est avisé
le patriotisme se font appercevoir, afin de n'a de prêcher contre l'Assemblée mationale. M. le
voir dans l'armée que des chenapans prêts à curé, s'est écrié un des paysans, vous n'étes pas
· verser aveuglément le sang de leurs frères, Mais dans l'ordre du jour, prêchez-nous l'évangile,
Fautes à corriger dans le N°. C C v,
Page 3, article Ratisbonne , lisez Bavière.
N° CCX, Page 4, article Berlin, Nachad, lisez Nachod. - - -- * • - . .
On s'abonna à Paris, chez BUIssoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
pe l'abonnement et la lettre d'avis, et tou1es les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
| Chez DENNÉ et PETIT, au Palais-Royal; BAILLY, rue'Saint-Honoré; madame DELAPLANGHE, rue du Roule ,
u°. 17; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. .
Le prix de l'abonnement pour ce Journal, dont il paroît tous les jours un Numéro, est de 56 liv. porcr
un an , 18 liº, pour six mois , et de 9 liv. pour trois mois , franc de port , par la poste , pour le tout
royaume Le premier Numéro a paru le 3 Octobre 1789 L'abonnement ne coinmonoe que du premier d'un mo .
- . •---- »l--- * 4- -- - -1 - AL -L- • • •A A-h-º--- –- l
S U P PL É M E N T °A U No. C C X I.
Suite des confédérations nationales. les gardes mationales de l'Angoumois, repré
sentant soixante mille hommes, mais les dé
Jamais le soleil n'éclaira, dans aucune contrée putés de toutes les municipalités de cette contrée,
de ce globe , un spectacle plus grand , plus formèrent à Angoulême un double pacte fédé
imposant et plus digne de la majesté des na Exemple
ratif, celui du civil et celui du militaire.
tions, que celui de ces millions d lioinmes armés admirable , et qui fait inſiniment d'honneur aux
accourant aujourd hui de toutes les parties de patriotes de l'Angoumois. On ne peut se figurer
l'empire françois , pour s'unir , s'embrasscr et tout ce qu'une pareille cérémonie eut d'im
jurer, sur l'autel de la patrie , de défendre jus posant et de majestueux : elle eut lieu dans une
qu'au derniºr soupir leurs droits et leur liberté, isle que forme le cours de la Charente sous
et de purger ieur sol des tyrans et des traîtres. les rcmparts de la ville ; et cette isle sera doré
Le 21 mars dernier , près de soixante - dix navant appellée l'Isle de l'Union. Oui, mes
légions s'assemblèrent sur les rives du Gardon, ainis , unissons la puissance de la raison et de
au camp de Boncoirans, en Languedoc , et la loi à celle du glaive. Que la plume des écri
furent jointes, le jour même, par les légions vains patriotes ne ſasse qu'un faiscean avcc la
de Nimes, d'Uzès, d'Anduze , de Sommiére et bayonnette des soidats patriotes, et nous serons
de Sauve. Le sentiment du patriotisme élevoit invincibles, ot nous serons libres et heureux à
toutes les ames, et la joie éclatoit sur tous jamais. - D'un autre côté , plusieurs autres
les visages. On y voyoit des hommes accou villes, qui avoient adhéré entr'elles, dès le mois
tumés # manier la bêche et à conduire la de février dernier, au projet d'une confédé
charue, porter les armes avec cette adresse ration avec les gardes nationales du Vivarais ,
menaçante qui en impose à l'ennemi le plus vont bientôt réaliser ce projet ; et mous aurons
audacieux. Des prieurs, · des curés , des vi le plaisir sublime de voir, avant la fin de cette
caires venoient se mêler en foule au milieu des -belle saison, tous les liabitans du vaste empire
légions, pour encourager les soldats par leurs françois me former qu'un co ur et qu'une
discours et pénétrer leur coeur du feu sacré ame , et ce coeur et cette ame répandront sur
de la liberté. Siècles barbares ! siècles du fama le reste du globe les principes éternels et sacrés
tisme ! siècles de l'esclavage ! que vous pa du bonheur de l homme et de la liberté des
roissez affreux , quand on vous compare à nos :nations. CARRA.
beaux jours ! — Le 5 de ce mois, les plus zélés
de la garde nationale de Strasbourg se réunirent L'armée fédérée des milices nationales du
sur la place d'armes de cette ville : ils partirent district d'Alais s'est assemblée le 18 avril, pour
ensuite , au son de la musique guerrière et
mêlés avec une foule immense § consommer son union fraternelle , et faire le
serment civique , dont la formule mérite singu
et de soldats de la garnison, pour se rendre à
lièremcnt d'ètre citée et remarquée. « Nous ju
la plaine voisine, où ils prononcèrent le ser rons, en présence de l'Etre suprême, au non
ment suivant : « Nous, etc. avons formé le pacte · de la religion, de la patrie et de l'honneur,
e nous unir, par tous les sentimens de patrio d'être fidèles à la nation, à la loi et au roi ;
tisme et de courage, à nos chers frères d'armes de maintenir de tout notre pouvoir la constitu
d'Alsace , de Lorraine , des Evêcliés , de la tion de l'état, décrétée par l'Assemblée natio
urgogne et de la Franche-Comté, dans la male et acceptée par le monarque ; d'obéir aux
saule vue de former avec cux une immense ſa
mille de frères armés pour se protéger mutuel magistrats; de respecter et protéger les pro-,
priétés : d'acquitter et faire acquitter exacte
lement, et pour maintenir de tous leurs efforts ment les impôts légalement établis, et de regar
le bonlreur que nous prépare la constitution », der comme ennemi de la patrie et de l'huma
On ne peut exprimer livresse de joie que pro nité , quiconque voudroit se servir de la diffé
duisit ce spectacle , et au milieu des soldats, et rence des opinions religieuses pour allumer la
au milieu de pltºs de vingt mille spectateurs. | baine et la discorde parmi les concitoyens ».
L'acte fédératif fût bientôt couvert de signa Ces dignes patriotes ont fait en même temps ume
( 2 )
à nous qui sommes assez difficiles, un chef seigner la manière de les chérir, et de parta
d'oeuvre de sagesse, de patriotisme, d'éloquence · ger entr'eux son amour et ses soins ». — Cette
et de précision ; nous nous contenterons donc même réponse nous apprend « que depuis 1774,
d'en citer le paragraphe suivant : « Que de tra indépendamm nt des revenus ordinaires de
vaux entreprºs et terminés dans moins d'une J'état , que l'abbé Terray évaluoit alors à
année ! que de germes de prospéri tés ou sennés 3 6.879,746 liv. , il a été consonmmé d'emprunts
ou développés ! Les droits de l'liomme recon 1,66o,o 12,580 liv., et de fonds extraordinair s
nus et publiés ; la féodalité détruite : l'agricul plus de 5 : 5,ooo,ooo , c'est à-dire, en moins de
ture soulagée ; le commerce débarrassé de ses seize ens, DEUX MIL 1 Rn cent soixante-quinze
entraves : la dette publique consolidée ; tous les millions au-delà des revenus ordinaires; par
abus découverts et poursuivis ; l'arbitraire, ce | année, environ cent trente-cinq millions au
fléau destructeur, entièremcnt chassé du corps dessus des revenus ordinaires !» Et nous n'avons
bolitique ; un nouvel ordre administratif uni cu qu'une guerre de deux , ns !....
l§t établi dans l'empire ; tous les pou Ecoutons à présent M. de Montmorin. Ce
voirs définis et séparés; la soumission éclairée ministre pense que les observations qu'il a faites,
mise à la place de l'obéissance aveugle : tous en conversant avec les membres du comité des
ces biens, et tant d'autres encore prêts à éclore, pensions, suffisent pour justifier complètement
voilà ce que vous doit la France; voilà ce qu'elle cent dix-sept millions de dép nses inscrites sur
n'oubliera jamais ». Citoyens d'Alais, mes amis, le livre rouge, pour affaires étrangères secrètes,
mes frères, n'oubliez pas, pour la nouvelle lé « Le comité est d'un sentiment contraire : l'As
islature, celui qui a rédigé cette adresse; je ne semblée et la nation jugeront.... » M. de Mont
# connois pas, mais à coup sûr c'est un liomme morin prétend d ailleurs nous fasciner les yeux
bien précieux. C.... par des détails qui tournent toujours autour du
point central de la vérité, sans jamais y aboutir.
Réponse du comité des pensions aux observa Il dit, en parlant des subsides payés aux prin
tions de M. Necker et de M. de Montmorin, ces étrangers , que la cour de Vienne nommé
relativement au livre rouge. A Paris, chez mnent N'A ÉTÉ DANs I E cAs d'en recevoir, mi
Baudouin. mémc d en réclamer aucun depuis la paix de
1763. Que signifient ces mots, dans le cas ?
C'est un spectacle piquant que la subtilité Parlez françois, M. le répondant. La cour de
luttant contre la vertu et le courage, je veux dire, Vienne a-t-elle reçu ? a-t-elle demandé ? Parlez
deux ministres aux prises avec le comité des net, et point d'escobarderie.
pensions. Quand celui-ci vient de nous ouvrir Je reviens à vous, seigneur Génevois. Vous
† livre de la vérité, ceux-là s'efforcent de fer dites donc que l'usage des ordonnances de
mer ce livre redoutable, et de mous dérober comptant donnoit beaucoup de simplicité et
cette même vérité, que la mation a tant d'intérêt de rapidité à la comptabilité, et cet avantage
à connoître. devoit naturellement le faire souvent adopter
Quel est-il cet homme qui ose dire à des re de préférence. Eh bien ! ces états comptans
présentans de la nation françoise, qu'ils ne et l'usage qu'on en a fait, ont paru au con
sont encore qu'à l'apprentissage des vertus pu traire au comité d'odieux moyens d'abus et
bliques ? - - des monumens authentiques de déprédations,
« Ceux qui servent leur patrie, (répondent Nous savons que vous êtes fort pour la simpli
les membres du comité des pensions) ceux qui cité et la rapidité d'une com § qui laisse .
se dévouent pour leurs concitoyens, des fran le moins de traces possibles. † votre talent ,
çois, n'ont point à faire d'apprentissage, soit c'est votre opinion ; ce sont-là les élémens des
de patriotisme, soit de vertus publiques. Et vertus pº† dans lesquelles vous êtes con»
sommé. A la bonne heure : c'est maintenant
certes, puisqu'il faut le dire, alors même qu'une
mère, forcée par des circonstances impérieuses, à la nation à voir si de tels talens , une telle
a confié ses enfans à une nourrice étrangère, O
† , de telles vertus publiques conviennent
ce n'est pas à cette nourrice à vouloir lui en p us long-temps à ses intérêts. CARRA, -
A N N A L E S |
D E L A F R A N C E, -
ET A F F A I R E S PO L I T I Q U E S D E L'E URoP E,
J O U R N A L L I B R E,
/
/ •- - - - - -
Ce sera donc une purification , s'est écrié à ceux qui les ont acquittés, il soit fait pour
M. Bouche. -
tés; déclare qu'il sera précompté à ceux qui ont écrits, et démontrant les maux attachés à l'ina
déja fait des contributions volontaires, le mon-' movibilité des juges, il a conclu à l'établisse
tant desdites contributions, à charge par lesdits ment de juges d'assises, tant pour la remière
officiers municipaux de rendre compte des instance, que pour les causes §!
sommes à percevoir en vertu du nouveau rôle ». Ce systême n'est pas celui de M. de Landine,
Troisième décret, sur Saint-Paul-trois-Châ qui a parlé après M. Chabrond. Il me voit
teaux, en Dauphiné, département de la Drôme. plus d'inconvéniens dans la pcrmanence des
« L' Assemblée nationale, sur le rapport à elle juges après la vénalité abolie , les tribunaux
fait par son comité des finances, a décrété ce d assises lui paroissent insuffisans, et presque
quiisuit : · -
ridicules.
" I°. Elle autorise la communauté de Saint On alloit passer aux voix, et la permanence
Paul-trois-Châteaux à imposer, cette présente , étoit décrétée , si M. de Toulongeon n'eût
année, la somme de 1 oo6 livrés 15 sous en prin- ' demandé la parole, et ne s'en fût servi pour
cipal , pour être employée à l'acquittcment reclamer une distinction qu'il a su rendre très
des deux premiers artieles de dépenses énon sensible. « l peut y avoir, a-t-il dit, quelques
cées en la délibération du conseil général de sa avantages dans la permanence du premier juge,
municipalité , du 23 mars dernier , ensemble mais j'en vois de plus grands à rendre ambu
· les quatre deniérs pour livre du montamt de lans les tribunaux d appel, il y aura moins de
cette somme, pour les frais de collecte. procès, et ils seront mieux jugés ». Idée qui
2°. Les 544 liv. 1 sous 6 dem. destinées au a été ensuite attoptée et développée par M. de
Bousmard. -
pour l'esprit de corps, qu'il dénomme si exac · Un moyen terme étoit proposé par MvPéthion
tement l antipode de l'esprit , public, a dé · de Villeneuve; c'étoit que les premiers juges ne
ployé à la tribune les principes qu'il avoit servissenti qu'à l'instruction, et querlesejuges
IEEE --
( 3 )
supérieurs prononçassent définitivement ; ce dont on se promet ici les plus grands avantages.
qui n'auroit toujours fait qu'un seul degré. En effet, les deux cours se sont non-seulement
L'avis de M. Pison du Galand a formé le promis des secours particuliers et déterminés .
décret : selon certaines circonstances , elles se sont
« L'Assemblée national : décrète qu'il y même engagées à se secourir de toutes leurs
aura deux degrés de jurisdiction en matière forces, si le § l'exigeoit. Nous voyons avec
civile , sauf les exceptions particulières qui une joie extrême la maison de Brandebourg,
pourront être décrétées par l'Assemblée, et sans vassale, il y a cent vingt ans, de la Pologne,
entendre rien préjuger en matière criminelle ». devenir aujourd'hui son plus puissant appui.
Tous les vrais patriotes applaudissent à cette
union, qui nous garantit des desseins perfides
Toulon , 16 avril. des cours de Pétersbourg et de Vienne. C'çst
pourquoi tous les travaux sont dirigés vers §
Plusieurs soldats de deux régimens qui sont
ici en garaison, se sont écharpés sur les rem besoins de notre armée, qui sous peu sera cos2
parts. Ils se battoient dix contre dix. Les plète, et divisée en trois camps, dont le prin
citoyens leur ayant demandé pourquoi ils se cipal occupera les environs de Cracovie. Un
battoient ainsi, ils ont répondu qu'ils n'en sa peloton de soldats russes s'est jetté dans quel
voient pas tropbien oux-mêmes la raison. On leur ques campagnes de nos frontières et sur la pe
a, représenté qu'il n'étoit pas convenable de se tite ville de Jaorlick, dont ils ont pillé la douane,
brûlé quelques maisons ; mais les sentimens de
battre sans savoir pourquoi , et l'on est venu
à bout de les séparer et de les faire boire en la cour de Russie ne nous étoient pas inconnus :
semble. sa protection même ne nous a †que trop
coùté ; et le dernier rejeton de la maison de
Lorraine portera jusque dans le tombeau la
La nouvelle municipalité de la paroisse de lonte d'avoir démembré le royaume où le nom
Champ-Deuille en Brie, près Melun, ayant fait de Sobieski fut la terreur des Turcs et le salut
une députation à messire Jean-Jacques Serarde de l'Autriche.
lcnr curé, pour le prior de cliantcr uu Z'c deum,
en action de graces, le jour qne tous les citoyens D E V I E N N E, le 16 avril.
dudit lieu prêterent le serment civique, le curé
a refusé. Sur la plainte faite à l'auguste Assem Léopold, peu satisfait du succès de sa décla
blée mationale par les habitans , M. de Cham ration, envoyée de Florence aux provinces Bel
peaux, président du comité des recherches, iques , avoit résolu d'employer la force, et de
écrivit audit sieur curé une lettre d'invitation aire passer 24,ooo hommes dans le duché de
pour l'engager à chanter le 7'e Deum. Nou
vcau refus : ce qui a donné lieu à une motion Luxembourg , omme ce projet demandoit quel
de-M:àle Cointre l'aîné, citoyen de Paris, et ques préparatifs, on le croyoit oublié ; mais au
ropriétaire de biens-fonds dans ladite paroisse, jourd hui il est décidé que ce plan subsiste tou
jours : ce qui prouve que lLéopold n'est pas
aquelle a été adoptée dans une assemblée gé
nérale. Cette motion consiste à supplier l'As
moins entêté que son frère a§ régner sur
semblée nationale de décréter, que dorénavant les peuples malgré eux.
tous les çurés seront tcnus de se faire recevoir
DE L o N D R E s, le 22 avril.
par leurs paroissiens, sans toucher aux droits
des seigneurs et évêques : cette motion, et le Les nombreuses pétitions qui ont été pré
discours qui l'a , précédée , seront imprimés sentées au sujet de la perception des droits
d'après le voeu de l'Assemblée générale de la sur le tabac, ont enfin déterminé M. Rose à
paroisse. présenter un bill pour la régler d'une manière
&
moins préjudiciable à la § constitution
AFFAIRES POLITIQUES ÉTRANGERES.
nelle , et le gouvernement sera obligé d'y avoir
· D E VA R s o v 1 E, le 1o avril. égard , sans aucun délai, ou c'en est fait de
.2
notre liberté. En effet , si l'augmentation des
· Notre traité d'alliance, fait avec la cour de
· impôts suppose toujours une très grande liberté,
Prusse, est enſin ratifié. En vertu de l'article 7 sans laquelle aucune nation ne peut les sup
de ce traité , on va s occuper du traité de com porter , d'un autre côté, cette augmentation
merce, qui mettra le sceau à cette alliance, devenue excessive, touche au terme où la
( 4 )
nation retombe dans la servitude, et n'a plus, Van-Eupen pour la défense de M. Van der
par conséquent, de propriété que celle du fisc. Mersch , il est évident qu'elles ne sont pas
Ainsi, malgré notre dévouement pour la patrie, sincères. Cet ardent secrétaire est parvenu,
et la résignation avec laquelle nous payons les par ses menées sourdes, à faire rétracter plu
impôts, mous ne sommes peut-être pas éloignés sieurs des officiers qui avoient signé la décla
ou d'une révolution amenée par l'accise, ou ration de Namur. L'après les suggestions aux
du terme auquel notre liberté va s'anéantir † ils se sont rendus, ils ont prétexté avoir
par l'excès de ces impôts. En général il faut té trompés, et qu'ils ne croyoient pas s'écarter
toujours une exacte proportion entre les char des vues du congrès. C'est ainsi qu'ils ont
ges du peuple et la berté de son existence ; trahi la cause du p triotisme et leur conscience.
sans quoi il n'est plus de citoyens, parce qu'il Ma s si Van - Eupen a, d'un côté, trouvé des
n'est plus de patrie pour les individus. ames foibles ou vénales , et livrées à Van-der
D E F R A N c F o R T , le 16 avril. Noot pour l'argent qu'il a fait répandre, il
paroît, d'un autre, qn'il se tirera difficilement
Les changemens violens que Joseph II avoit de l'embarras où vont le jetter les pétitions des
faits, le sabre à la main , dans ses états , ont comités de Flandres , adressées aux états de
enfin donné lieu à de trop justes réclamations cette province, concernant le transport du gé
de la part des sujets sur le mode de la nouvelle néral dans sa patrie , où ces comités veulent
imposition territoriale, Léopold , craignant qu'il soit promptement remis. Le ton ferme ,
avéc raison les suites de ces réclamations gé et l'on peut même dire menaçant, de ces pé
nérales , vient d' établir une commission minis titions , semble ne laisser d'autre alternative .
térielle pour faire droit , au moins en appa u'une scission , ou le transport du général en
rence , aux différentes provinces , et corriger Flandres. Voici la fin de la seconde pétition :
les abus et les vexations des agens du fisc. Il « L'affaire du général devient inquiétante :
accorde donc, comme par une faveur spéciale, prévenez-en, messeigneurs , les dangers ; nous
aux dépntés des provinces d'intervenir, comne vous en conjurons ! soutenez hautement, et
arties intéressées , aux discussions qui seront avec force, sa translation dans cette province.
aites dans les séances de cette commission. Qu'on articule promptement les griefs dont il
Mais persuadé, comme tous les princes lor est accusé ; qu'on lui donne des juges com
rains désignés jadis par les noms de vendeurs
de bétail et de marée, que c'est au peuple à
pétens : donnez au public ses moyens de justi
fication , comme vous avez fait publier les
payer les impôts , non à les établir , il ne leur relations à sa charge. Accordez votre confiance
accorde aucun droit de représentation. Ce au public, et vous mériterez, à plus d'un titre ,
sont des serviteurs qu'il invite à venir subir la celle d'un peuple soumis, mais brave , mais
loi du maître, qui veut bien les entendre Ce jaloux de ses droits ; mais prêt à tout sacrifier
premier pas devient unmoment bien précieux pour les conserver ».
pour les peuples soumis à ces despotes s'ils C'est ainsi que parlent des Belges qui, disent
savent en profiter : mais malheureusement ils ils, ont bravé vingt mille bayonnettes, et se
m'ont pas encore d'opinion. plaignent en outre du comité secret formé dans
P A Y s - B A s, 25 avril. le sein des représentans de la mation. En effet,
pourquoi ce comité secret , si tout le monde
Quelques dispositions favorables que montre est animé du même patriotisme ? -
On s'abonne à Paris, chez BUIssoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le Prix
pe l'abonnement et la lettre d'avis, et touies les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques,
Chez DENNÉ et PETIT, au Palais-Royal; BAILLY, rue Saint-Honoré; madame DELAPLANcHE, rue du Roule,
u°, 17; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
Le prix de l'abonnement pour ce Journal, dont il paroît tous les jours un Numéro, est de 56 liv. Pour
un an, 18 liv, pour six mois , et de 9 liu. pour trois mois , franc de port, par la poste , p9ur le rortt
royaume Le premier Numéro a paru le 3 Qctobre 1789, L'abonnement ne commence que du premier d'ure mrtast.
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A N N A L E S
PAT R I O T I Q U E S ET L I T T É R A I R E S
:D E L A F R A N C E,
E T A F FAI R E S POL, I T I Q U E S D E L'E U R O P E;
J O U R N A L L l B R E,
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Chez DENNÉ et PETIT, au Palais-Royal ; BAILLY, rue Saint-Honoré;
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royaume Le premier Naméro a paru le 3 Octobre 1789 L'abonnemont ne conmonce 7ue du premier d'un mois.
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A N N A L E S
PAT R I o T I Q U Es ET LIT T É R A I R E s
# : D E L A F R A N C E,
ET AFFAIR E S POL IT I Q U E S DE L' E U R OPE;
J O U R N A L L 1 B R E,
ration, il paroît que, soit par un reste de pré : On a repris l'ordre du jour. M. Goupil de
tention des cours agonisantes, soit par une Préfeln a fait connoître , que pour l'intérêt
suite de la vieille routine qui fait encore loi privé et pour l'intérêt public, le plan de M.
† tant de gens, il a été rmis en question , si Thouret, qui admet six juges , dont trois sé
es nouveaux officiers municipaux ne seroient dentaircs et trois ambulatoires , devoit avoir
pas tenus de venir acquitter le tribut de sou la préférence sur tous les autres, parce qu'iI
mission à l'antique hiérarchie : formalité pure étoit moins coûteux au peuple, et que l'ad
;ment inutile , qui consommoit les officiers en ministration de la justice seroit plus prompte
perte de temps et en frais de déplacement. et plus sûre. - .»
Pour trancher cette question, qui n'auroit pas M. Miilsent s'est déclaré contre le systême
dû naître, le comité de constitution, par l'or de l'ambulance. « Que pouvez-vous craindre
gane de M. le Chapelicr, a proposé et fait désormais des juges sédentaires nommés par
adoptQr le décret qui suit : les peuples ? étrangers à la puissance législa
« L'Assemblée nationale décrète que les tive , renfermés dans le seul ministère de juges,
officiers municipaux qui ont l'exercice de la ils n'auront rien de commun avec l'ancienne
police , n'ont d'autre serment à prêter que magistrature ; économisez le temps qu'ils con
celui qu'ils ont † lors de leur installation , SO mlInGrOlent en # économisez celui que
d'être fidels à la nation , à la loi et au roi , le public perdroit à les attendre, et, si j'èse
et de faire exécuter scrupuleusement les décrets le dire , économisez le vôtre, en décidant la
de l'Assemblée nationale, acceptés ou sanc question. - -
sitivement que les juges d'appel seront séden Enfin la parole est venue à M. de Roederer;
talTeS.
et nous observerons avec admiration que ce
Aussi tôt après on a crié aux voix , et la sont trois magistrats qui ont porté les coups
lestion a été J os'e : les juges d'appel seront les plus vigoureux aux vices de la judicature ;
ils sédentaires ? Tous, a dit M. Reubell, par Lurort f d'André ! de Roederer ! entendez les
forme d'amonde ment ; l amendement a - été .
accepté , et le décret a été rendu , « tous les
§ de l estime publique.
juges d'appel seront sédentair, s ». M. de Roederer a établi trois rapports; les
Le roi, en sanctionnant le d cret relatif à juges, la justice, la politique. Pour sauver les
la ville de Lieppe, a donné des ordres pour bonnes mœurs du juge, pour assurer la simpli
qu'on fît distribuer dans le pays de Caux six cité de l'administration , pour aller au-devant
mille sacs de blé , qui y raméneront l'abon e ces fausses loix qu'on appelloit des regle
dance , en attendant que l en puisse jouir de mens, sur-tout pour déconcerter la tyrannie ,
la récolte, il y a des troupes pour empêcher il a demandé que les juges fussent élus tous les
les désordres : c est ce qu'on a appris par trois ans; il a démontré que les officiers de judi
une lettre du ministre des finances, qui a ras cature ne devoient pas politiquement être trai
suré l'Assemblée sur ce point. 1
tés différemment des hommes d'administration.
| Nouvelle question : les juges seront-ils élus Et le décret s'est lancé presqu'unanimement :
pour un temps , où seront-ils à vie ? « Que les juges ne seront établis que pour un
· « Vous voulez tout ſaire pour la liberté, a - temps déterminé ».
dit M. Brocheton , premier parlant ; mais ne On a demandé si le juge pourroit être reclus
† pas de vue † justice. Sera-t-elle par sans intervalle entre sa première et deuxièrne
) aitement administrée par des juges tempora
més ? Le moviciat, l'instruction , la gravité de
leur état, tout cela s'accordera-t-il avec une
élection.
Après une courte discussion, il a été décrétés
« Que sans intervalle les juges pourront être
existence incertaine et passagère » ? conservés dans leurs fonctions par nouvelle
« N'en doutez pas , a repris M. d'André, le ! élection ». - - -
(5)
Circoustances particulières de la conſédéra - La fête s'est terminée par une illumination
- tiön du 6 avril à Rochefovt. g'nérale. par des danses pour la jeunesse, par
des festins qui n'ont été suivis d'aucune espèce
Les troupes d'infanterie en garnison dans de tumulte , enfin par la liberté donnée à ions
cette ville , et les deux divisions du corps royal les soldats qui étoient dans les prisons pour
de la marine, avoient montré le desir de jon toutes fautes autres que celles qui touchent à
dre leur serment à celui des troupes matio l homneur.
nales; mais les soldats avoient été consignés, Avertissement patriotique.
dès la veille, dans leurs casernes. Ces bons et
fidèles concitoyens , des grilles de leurs fenê Il est bon de prévenir le public que le Mercure
tres- et du haut des murailles qui les tenoient de France a fait passer, sous son enveloppe, dans
renfermés, témoignoieut à la milice nationale les pros incºs. attant d'exemplaires des Observa
leurs vœux et leurs regrets : il n'en falloit pas lions de M. Necker sur le livre rouge qu'il a
davantage. Un corps noinbreux de nos officiers. lui - mème de souscripteurs, c'est-à-dire, dix
ayant à sa tête un vénérable chevalier de Saint mille trois cents exemplaires de ces Ohserva
Louis, à cheveux blancs, se transporta che2 le éious. On deumande pourquoi le comité des pen
comte de Vaudreuil, commandant de la dna sions n'exigeroit pas du proprié taire du Mercure.
rine. « Nous vous demandons , monsieur, au et de l'administration des postes, le même service
nom de la patrie , de donner des, ordres pour pour transporter un égal nombre d'exemplaires
que toutes les troupes soient mises en liberté, de la vépouse de ce comité aux observations du
et puissent se joindre aux braves gens qui les Genevois. Au défaut de ce moyen, nous invi
attendent sous les armes ». Qu lqiies citoyens tons les municipalités à faire réimprimer par-tout
moins modérés pardoient de forcer les consi la réponse du comité des pensions, pour contre
mes, et de venger sur les chefs la violence balancer et détruire les soins officieux du Mer
† aux soldats, M. de Vaudreuil chargea un cnre en fayeur des ministres. C....
sieur de Pré , major de la marine, le plus or
gueilleux cmnemi de la révolution , d'aller lui AFFAIRES POLITIQUES ETRANGEREs.
" - - . * " 1 _ -
- - : - -
| A N N A L E s
· PAT R 1 oT I QUE s ET L ITT E R A I R E s
· · D E L A F R A N C E, • .
- -
C#r# séance extraordinaire étoit spéciale- ! · M. Robertspierre, qui lui a succédé, s'est
ment indiquée pour travailler à l'orgarnisation particulièrement ſixé sur la question de la per
de la municipalité de Paris, et toutes les soirées manence des districts. Il les envisage comme
sans excception vont y être consacrées, jusqu'à 'une des pierres angulaires du grand édifice de
lentier achèvement de cette machine immense, la révolution; et soit reconnoissance des ser
dont le jeu a tant d'action sur le reste du viges qu'ils ont rendus, soit espérance des ser
Ed UlIIl6º. .. . - " i
vices qu'ils peuvent, rendre, il pense, qu$
ºg #meunier commençoit la lecture d'un |
titre de conseils, ils peuvent et doivent même
p† , lorsque M. de Crillons a
1
être conservés jusqu'à la ſin des travaux de
ait part d'une lettre de M. # lequel, au
-
- l'Assemblée.
- nom des membres composant ſa députation *.
Un orateur que le public se plaignoit de
collective séante à l'archevêché, connue sous m'avoir pas entendu depuis # long-temps,º
lé nom de : Bureau de communication , ou de M. de Mirabeau l'ainé, a paru à la tribune pour
Büreau central, prie l'Assemblée de vouloir | combattre l'avis des deux † Il a sur-»
d
bien,prendre en considération le plan préparé tout relevé une idée de l'abbé Maury, qui ten
cette s # les districts. .. .. , -
i doit à faire reporter la police de la capitalse
Assemblée a décidé qu'elle passeroit avant dans les mains du pouvoir exécutif; idée dbnts
tout à la discussion du plan du comité. ! le seul apperçu avoit excité l'indignation des
_Les dix premiers articles du titre premier . # l'Assemblée, et que le murmure universel avoit
ont été vivement attaqués par M. l'abbé Maury. . : fait expirer sur les lèvres de son auteur.
« Le comité veut faire passer pour loi que Paris |; M. de Mirabeau a combattu avec un é
· sera çonstamment sous les yeux de l'Assemblée . , succès la permanence des districts, protégées
nationale : est-ce qu'un décret peut fixer ·le par M. Robertspierre ; il a démontré que c'és'I
siége de l'Assemblée » ?M. l'abbé insiste sur les . | toit un empire dans l'empire; que l'autoritév
comptes à rendre par tous les administrateurs; ; (générale de la municipalité, contrariée par I'au-rt
'il demande qu'on circonscrive l'enceinte de torité partielle. des soixante sections, tomboit ,
( 2 )
d'officiers municipaux, dignes de la confiance tièmes, pour ladite somme être employée au
de leurs concitoyens ; mais qui , ayant une fois paiemcnt des pauvres ouvriers, tant en leur
obtenu la plénitude de cette confiance : ne procurant du travail qu'autrement, à charge
peuvent plus en être dépouillés au # de leurs - d'en rcndre compte.
commettans eux-mêmes , suivant le PrinciPe A l égard de l'autorisation demandée , pour -
la vente de certaines maisons en ruine et de
essentiel, qu'appartenans à la généralité : ils, terrein appartenans à la commune , 1 Assem--
ne sont plus dans la dépendance des divisions
particulières. - -
blée renvoie cet objet à l'examen des assem- * .
Un petit différent , survenu à la tribune blées de districts et de départemens ». . -4
même, entre M. de Mirabeau et son frère ca La question, qui attiroit toute l'attention --*
det, a distrait un instant l'Assemblée, et s'est de l'Assemblée , étoit celle-ci : # sera le : º
rerminé par la déférence du plus jeune des terme de la réélection des juges déclarés amo- *
deux frères. vibles ? - - - "
Enfin le premier article du titre premier a | « En rendant les juges éligibles pour un temps,
- êté ainsi décrété : a dit M. Milsent, vous avez établi le moyen de
« L'ancienne municipalité de la ville de Paris, tenir dans une activité soutenue, les talens ,
et tous les offices qui en dépendoient, la mumi l'étude, et même les vertus ; mais il est une
cipalité provisoire, subsistante à l'hôtel-de- -|
mesure que la l† ne doit ni dépasser ,
#, ou dans les sections de la capitale, con ni restreindre : la perpétuité des places auroit .
nues aujouru'nui sous lejnom de districts, sont donné aux possesseurs une sécurité dange- *
supprimés et abolis ; et néanmoins la municipa reuse ; la fréquente mutation des places pour
lité provisoire, et les autres personnes en exer roit ôter le courage ; il faut donc assurer aux
cice, continueront leurs fonctions jusqu'à leur fonctions du juge une durée telle que le juge
remplacement ». élu se sente porté à contracter l'habitude des
travaux et des vertus de son nouvel état : je
Séance du 4 Mai. · vous propose de fixer à l'espace de dix ans
le terme de la réélection », - ,,. - r .* ** -- -
La matière des assignats sera désormais con=":M. Muguet n'a pas vu les mêmes inconvé4 *
nue sous la dénomination de domaines natio-!! niens que le préopinant dans une courte du |
naux ; ainsi l'a prononcé le roi en donnante rée du ministère, quatre ans lui paroissant
sa sanction au décret qui les a sréés. S. M. a un terme suffisant pour que le juge soit con
également sanctionné le décret concernant la firmé, ou destitué. -
et huissiers aux greniers à sel me sont point veller dans la confiance publique ; quelques -
A,ompris dans les dispositions de l'article 2 du. personnes alors ont demandé d'aller aux voix; .
décret du 23 avril dernier ; en conséquence,. d'autres, en plus grand nombne, ont fait con
elle décrète que ces officiers continueront, tinuer la discussion. #
comme par le passé, les fonctions qu'ils exer* M. Mongins de Rocquefort a émis son voeu |
9oient en concurrence avec les autres notaires our quatre ans, par les mêmes motifs et dans :
et huissiers, et ce jusqu'à ce qu'il y ait été · le même mode que M. Muguet.
autrement pourvu ». - . L'Assemblée n'a pas vu sans quelque mou
.
« L'Assemblée nationale , sur le rapport de vement de surprise M. Garat l'afné, qui assu
son comisé des finances, vu les délibérations rément n'a jamais laissé élever aucun nuage '
prises à l'assemblée du conseil général de la sur son opinion , apporter, dans une question '
ville de Saint-Omer, les 9 et 23 avril dernier, aussi sérieuse, le ton du badinage, qui y ètoit :
l'adresse jointe , le décret concernant ladite absolument étranger. « Messieurs, a-t-il dit,
ville, en date du 29 avril, autorise les officiers vous avez voulu † juges ambulans. vous me
municipaux de ladite ville à lever un impôt les avez pas eu ; eh bien , substituons-y des
de 12 ooo liv. sur les propriétés de ladite ville juges volans : j'opine pour deux ans ».
et fauxbourgs, proportionnément aux ving eaucoup plus sérieusement, MM. Voidel et
| --- * ---- - - T"
( 3 )
Xiabrond ont proposé, le premier , six ans, le . milices nationales des départemens de la Meur
econd , quatre ans, pour limites de chaque the, de la Meuse, de la Moselle et des Vosges,
lection. # Prieur a présenté un moyen terme représentans de près de 7o,ooo hommes, se
lont il est aisé de sentir la justesse : quatre ans sont rendus à Nanci ; et le 19, la cérémonie du
»our la première éleçtion, six ans pour toutes serment civique et de la coalition fraternelle
es autres. M. Buzot a voulu que les réélections de tous ces bons patriotes, s'est faite sur la
ussent réglementaires , et non pas constitu montagne de sainte-Geneviève, en présence de
ionnelles. La discussion a été fermée par M. la municipalité. Quatre circonstances très
Freteau, qui, reprenant l'avis de M. Milsent, remarquables ont précédé ou accompagné cette
l demandé un espace de dix ans pour affermir · cérémonie.La première, et celle qui montre le
a consistance des nouveaux juges. La question plus l'avantage inappréciable de ces fédérations.
mise aux voix : « Les réélections se feront-elles | est l'attention que plusieurs de ces milices ont
ous les quatre ans »? il est décidé que non : eue damener avec elles des voitures de grains
« Tous les six ans ». Une, double épreuve se pour la ville de Nanci, qui étoit dans la di
trouve insuffisante, et nécessite l'appel nomi sette. La seconde, est la représentation d'une
nal; mais auparavant, le terme de dix ans est comédie analogue aux circonstances, intitulée
rejetté, et l'alternative établie entre six et le Serment Civique, ou les Patriotes Lorrains,
huit. Nouvelle incertitude sur l'une et sur dont M. de la Vallée (1), ancien capitaine au
l'autre position : enfin, par l'appel nominal, à régiment de Bretagne, est auteur. La troisième,
la majorité de 517 voix contre 274, , il est qui fait beaucoup d'honneur à nos camarades
décrété « que la réélection des juges aura lieu de Thionville, est d'avoir détruit sur leur route
tous les six ans ».. les poteaux de limites et les barrières, qui
-•-• . n'avoient servi jusqu'à présent qu'à diviser les
habitans de l'empire, en séparant leurs can
De Compiègne, le 2o avril. tons. Et la quatrième , est un compliment
Il vient d'arriver dans notre ville une aven d'une compagnie de dames patriotes de Nanci,
ture qui mérite d'être connue. adressé aux gardes nationales des différens .
« Les enfans ici se rassemblent tous les soirs, † convoqués. Ce compliment , tout
pour fairel'exercice avec des bâtons; ils placent, , brûlant de patriotisme , exprime la joie de ces
relèvent des sentinelles, et font feu sur les aris versueuses citoyennes, en devenant les com- .
tocrates. Ne se sont-ils pas avisés d'appeller pagnes d'hommes libres , et en leur renou
Maury un soldat de leur bataillon, qui n'a-. † à ce titre l'hommage de leurs cœurs. .
voit d'autre crime que d'être enfant de choeur Salut au beau sexe patriote de Nanci, et aux
à Saint-Jacques. L'enfant se meurt de ce sobri bons citoyens de cette ville, de celles de Metz,
quet; et plus il s'en désespère, plus le surnomde Bar, de Thionville et autres, qui ont con
lui reste. Enfin sur ce nom seul, la persécu · sommé la fédération que nous attendions de
tion est telle contre cet enfant de choeur, leur part ! C..... -
cours la municipalité. Les municipaux sont noit entre les habitans de Châteaudun et les
obligés de mander les chefs de cette petite ragons de Colonel-général. Des ennemis du
insurrection, avec leurs parens, et de les in bien public ont fait naître une querelle : déja
timider par des menaces. L'enfant de chœur on se menaçoit, lorsque le brave commandant
a été interrogé, et il a fait cette réponse naïve : des dragons, d'accord avec le vertueux maire, ,
oui, MM. a-t-il dit, ils ne cessent de m'ap M. Guérineau, a tout appaisé, tout concilié. Un
peller l'abbé Maury; j'aimerois mieux qu'ils de ses dragons, inspiré † la sagesse de son
m'appellassent Cartouche. (Extrait du Jour chef, a paru au milieu de la place publique, avec
nal atriotique de Grenoble, qui est la sen une branche de lilas dans la main, en signe d'u
tinelle vigilante des Alpes, et dont nous re :
commandons la lecture. On souscrit chez Fal- |
con, libraire à Grenoble. ) (1) Ouvrages du même auteur : Le Nègre comme il
a peu de Blancs, 3 vol. in-i2, 5 liv. 15 sous, brochè,
Suite des confédérations nationales. ranc de port : Cécile, fille d'Achmet III, 2 vol. in-12,
- ( 4 )
nion et de concorde : il a prononcé, au nom de | duite; ses élèves ont pris l'uniforme national, et
ses camarades , un discours plein des expres- | font l'exercice militaire après avoir étudié la
sions les plus nobles et les plus toucliantes. Lé | constitution, C.... 1 " » " .
nier, un pacte fédératif avec les citoyens com- Ce discours devoit être prononcé à l'Assem
posant la garde nationale de cette ville. lls se blée nationale , si la discussion sur la Traite
sont formºs, à cet effet, en bataillon quarré sur | des Noirs eût été ouvert°. Au défaut de cette
la place, un cavalier entre deux citoycns ; et là , i circonstance, M. Péthion l'a livré à l'impression,
l'auguste serment a été, aux quatre faces, la et | pour faire connoître ses principes et son opinion
ensuite prononcé individuellement Bientôt un à cet égard. Après avoir considéré l'état de
T'e Deum les a tous réunis aux pieds des autels, | l'Afriquè , le caractère et les mœurs de ses
- et bientôt tous les citoyens et les militaires se | habitans, l'auteur suit la destinée des Fsclaves
sont embrassés, en jurant de se prêter un mutuel | noirs depuis le moment où ils sont arrachés dui
secours et en faisant retentir l'église et les rues | sein de † patrie et des bras de leur famille,!
des cris redoublés de vive la nation ! Braves régi- | jusqu'à celui où ils terminent leur carrière
mens de Poitou et de Champagne, que de lar- | infortunée dans les isles d'Amérique. Parcourant
- mes délicieuses vous faites répºndré aux bons | ensuite, avec le flambeau de l'évidence à la
} citoyens ! — A Lunéville, le régiment des Ci - | main , et avcc une logique pure et concise,
rabiniers et leur commandant, ont fait l'accueil |
les intérêts politiques et commerciaux de la
le plus fraternel, le plus digne d'être cºté , aux France et de ses colonies, il démontre à †
|
détachemens de milices nationales qui ont passé |
pas les erreurs dans lesquelles on est to é
par cette yille pour aller à la tédération de Nanci sur ce point, et les moyens d'y remédier
|
Pendant ce temps-là, l'abbé Bouillet, professeur |
Son ouvrage mérite d'autant plus d'être lu et
à Charolles, fait apprendre par cœur à ses élèves médité, que la grande question qu'il y traite
|
la déclaration des droits de l'homme, et a subs- |
n'a point cessé d'être du ressort des amis de la
titué, dans les études, les principes de Rous- justice et de l'humanité , et que cette questiºn
|
seau et ceux de Mably, à l'usage d'expliquer les |
ne peut trop se développer et s'analyser cheaº
/ ouvres de Boileau, ce vil flatteur des tyrans. Au | un peuple qui tend à perfectionner sa moraleº
collége de Craon, le principal suit la même con- l et sa politique. ' ' ' ' * • . ,
' '; . , 1 ., , , , . - -
•Qn s'abonna à Paris,. chez BUIssoN, Libraires rue Hauteſeuille , à qui l'on adressera, franc de port, le prix" *
de l'abpnnement et la lertrº d'avis, et toutes lesſlettres † les Auteurs des Annales Patriotiques. - -
Chez DENN# et PRTIT, au Palais-Boyal3 BAIIiLy,lrue Saint-Honoré; madame DELAPLANcHs, rue du Roule,
u°, 17; et chez tous les Libraires et Directeurs.des Postes du Royaume et de l'Étranger. , , , . #.
X-X, -T
A N N A L E S
PAT R I O T I Q U E S ET L I T T É R A I R E S
D E L A F R A N C E,
ET A F FAI R E S PO L I T I Q U E S D E L' E U R O P E;
J O U R N A L L l B R E,
Par une Société d'Écrivains Patriotes , et dirigé par M. ME n c I E R.
Le règne de la loi est l'effet d'un beau gouvernement ; mais ce n'est pas
là encore une forme de gouvernement, car la loi ne peut régner par
clle-même.
ont paru trop insidieuses pour être adoptées. On a reçu la démission de M. de Tessé, ci
La discussion a été continuéc, ct le parti devant député par l'ordre éteint de la noblesse
protecteur de l'émotion Toulousaine sembloit des sénéchaussées du Maine.
vouloir borner ses efforts à faire ajourner la La nomination et institution des juges devant
question ; mais la majorité de l'Assemblée a occuper les momens de l'Assemblée, M. d'André
voulu prononcer, et le côté droit s'est écoulé a commencé par demander que, pour procéder
en entendant prononcer ce décret : avec méthode et clarté, la question fût di
« L'Assemblée mationale , douloureusement visée :
affectée des événemens qui ont compromis la 1°. « La nomination des juges appartiendra
tranquillité de la ville de Toulouse, invite tous t-elle au peuple ? »
ses citoyens à la paix et à l'union, que la religion L'affirmative est prononcée à l'unanimité.
et l'amour de la patrie prescrivent à tout bon 2°. « Les juges, élus par le peuple, seront
François. ils institués par le roi ? »
Elle déclare, après avoir entendu son comité C'est la matière d'une grande discussion.
des rapports, qu'elle approuve la conduite sage, M. Mongins de Rocquefort opine qu'au peuple
prudente et patriotique de la municipalité, et qui a élu appartient le droit d'instituer, parce
des légions patriotiques, relativement aux as que si l'institution pouvoit être refusée, l'élec
semblées provoquées par des écrits anonymes, tion seroit anéantie.
« et qui ont eu lieu en ladite ville de Toulouse « Qu'est-ce qu'un juge ? a dit M. de Cler
dans les églises, en la salle des grands Augus mont-Tonnerre; c'est un homme qui, par ses
tins et en celle de l'académie des sciences, fonctions publiques, est appellé à dire, le fait
les 18, 19 et 2o du mois d'avril dernier; or est tel, et la loi ordonne telle chose. Faculté de
donne que les défenses provisoires faites au ononcer sur le fait, il la tient du peupke ;
nom de la même municipalité, par la procla aculté d'appliquer la loi, il doit la tenir du
mation du 21 dudit rnois d'avril, seront suivies roi : nommé par l'un, institué par l'autre ».
et exécutées selon leur forme et teneur, jus Ce sentiment, combattu par M. de Leypaud ,
qu'aux prochaines assemblées des districts et soutenu par M. Bazoche, a trouvé, dans M.
départemens ; à l'effet de quoi le présent dé Barnave, le plus redoutable adversaire, nous
cret sera affiché et publié par-tout où besoin allons tâcher de rapporter un extrait de son
discours, •.
sera, même lu au prône des paroisses ; et en ce
# concerne les manoeuvres , troubles et voies « Quelle que soit, a dit cet orateur, la pré--
de fait qui ont précédé , accompagné, suivi , vention qui ait existé en faveur des juges mom
et poarroient suivre lesdits événemens, l'Assem més par le roi, je crois qu'après avoir ren-.
blée nationale a renvoyé le tout à son comité versé le colosse de cette puissance féodale,
des recherches, pour lui en être rendu compte ». . · qui comptoit pour la plus belle de ses prére-º
------------------
|( 3 )
atives celle de rendre la justice , vous ne si le peuple n'est pas assuré d'avoir les juges
† pas balancer à détruire un pouvoir plus qu'il aura nommés. : . .
redoutable que tous les droits féodaux , puis M. l'abbé Maury, pour défendre ce qu'il lui
qu'il les dominoit tous, le pouvoir d'influer a plu nommer les droits du pouvoir e cécutif
sur les biens et la vie de tous les citoyens de supréme, n'a pas épargné les trésors de sa fa
l'empire. Ou l'institution des juges sera libre, conde. « ll voit avec douleur ce pouvoir res
ou elle sera forcée : dans le premier cas, le treint dans des bornes trop étroites. Il compare
ouvoir du monarque, donnant ou refusant la constitution à un édifice dont les pierres 9
f§, est au-dessus de celui du peuple bien taillées, ne peuvent tenir si elles n'ont pas
qui aura élu; et cepcndant ce n'est plus une de ciment ; at ce ciment, c'est la puissance
question qu'au peuple appartient le droit de royale. Digression sur les gouvernemens mo
conférer tous les pouvoirs. Si l'institution est narchiques et républicains : ce dernier est eelui
forcée, en ce cas elle est illusoire et contraire dont les pouvoirs exéctttifs sont divisés : le pre
à la majesté royale. Qu'est-ce que donner au mier est celui où ils ne doivent pas l être. M.
roi le droit d'instituer des juges ? C'est pré l'abbé conclut delà que l'ordre judiciaire doit
senter une pierre d'attente dont on ne man être une émanation immédiate du pouvoir exé
queroit pas de se servir, en son nom, pour citif suprême, et que dès-lors le roi a seul le
terrasser la liberté. • - droit de choisir entre les concurrens, qui sont
» Vainement diroit-on que le pouvoir judi bien nommés par le peuple, rnais qui peuvenz
ciaire est une partie du pouvoir exécutif : c'est être admis ou rejettés par la volonté du roi ».
se faire illusion à soi-même ; autre chose est Lo côté où s'assied le prieur de Lions l'ac
appliquer la loi, autre chose est employer les cueilloit au sortir de la tribune , de ses béné
forces de la puissance civile pour faire exécuter dictions ordinaires, lorsqu'on y a vu montee
la loi. Donner l'institution au roi , ce seroit un homme devant qui l'étoile du prédigateur
mettre tous les juges du royaume dans ses est accoutumée à pâlir. Les murmures de la
mains ; ce seroit lui donner la plus redoutable terreur, les clameurs de Ha haine se sont faia
· influence surtoutes les familles, je dirois pres entendre ; mais, méprisant l'inlpuissante cabale,
que sur tous les individus. « On cherche toujours , a dit M. de Mira
» En Angletcrre, toutes les formules diffèrent beau, à confondre les pouvoirs , et à donner
de l'esprit de la constitution : et comme les An des idées ingénieuses pour des principes sages.
glois n'ont point retouché à leur constitution, | — Le pouvoir exécutif suprême commence là
toutes les formes de leur gouvernement sont : où finit le pouvoir judiciaire.
arbitraires, et le monarque anglois est comme Un citoyen est en procès avec un citoyen,
un maître absolu qui écoute des doléances. tous deux s'adressent au juge, et le juge ap
» Notre gouvernement, qui étoit ci-devant plique la loi Jusques-là le roi doit être étranger
arbitraire, ayant changé, il paroît juste que le à l'instruction et au jugement : mais le juge
peuple, qui délègue tous les pouvoirs, nomme ment une fois rendu , alors commencent ſes
et institue ses juges ». fonctions du pouvoir exécutif suprême, parce
M. Garat l'aîné a parlé ensuite ; il a combattu | que le respect et l'obéissance sont dus à la loi ,
l'avis du préopinañt, mais il ne l'a pas détruit. : à celui qui en est le dépositaire, et à ceux qui
: Quoique membre du comité de constitution, la font éxécuter ».
M. le Chapellier a voté pour que le peuple | Une définition si simple ne laisoit plus rien
non-seulement nommât, mais encore instituât à desirer. On alloit clore la question : M. de
ses juges, et que dès-lors le roi n'eût pas le droit Cazalès a demandé l ajournement. M. Démeu
de choisir ceux qui lui plairoient sur le nombre nier , interpellé de donner le dernier avis du
présenté. comité de constitution , a dit que le plan du
Dire que M. de Cazalès est monté à la tri · cornité ayant été dérangé , il ne pouvoit plus
bune, c'est dire que M. de Cazalès a rappellé donner un résultat positif. Il a voté pour que
le pouvoir exécutif, et a représenté les juges le peuple norumât tous ses juges, moyennant
comme une émanation absolue de ce pouvoir. l' investiture par le roi. -
M. Goupil a voulu des juges élus par le peu « C'est une nouvelle d'stinction , reprend
ple, avec une certaine subordination au pou M. de Mirabeau , qu'il ſaut faire de f'insti
voir exécutif suprême, dont il a promis de tution et de l'investiture. Si l'investiture n'est
définir le mode.
autre chose qu'une patente ou provision du
( 4 )
crois pas que personne s'y oppose : mais † pagne le prince de Lucci. Le roi devoit aller
donner au roi le droit de rejetter ou d ad monter ce vaisseau le lendemain , pour l'ame
mettre, à son gré , les élections faites par le ner dans le port de Naples. Plusieurs autres
peuple, la question est assez importante pour bâtimens ont été victimes de cet incendie. La
être ajournée, et j'en fais la motion expresse ». cour n'ignore pas que cet événement vient du
L'ajournoment a été prononcé sur le tout, et a mécontentement général du peuple , mais elle
terminé la séance à quatre heures du soir. feint de croire , et fait répandre le bruit que
c'est un effet de la vengeance des Barbares
ues. Son ambassadeur à Paris a été chargé de
District des Filles Saint-T'/tomtas. onner cette tournure diplomatique à l'événe
ment, et d'ajouter que le peuple napolitain
Un des effets les plus remarquables de la étoit idolâtre du gouvernement et de son roi.
révolution, est d'avoir soulevé l'ignorance et la Mais cet ambassadeur ne mous dit pas que les
bassesse contre les hommes éclair s et les gens paysans de la Sicile inenacent-très-sérieusement
de bien. Je n'en citerai qu'un exemple qui est les barons de cette province, et que ces barons
sous mes yeux , et qui servira de règle pour ont offert un million au roi pour construire un
connoître les ennemis de la chose publique autre vaisseau , pourvu que S. M. protège leurs
et s'en garantir.. Un particulier du district des priviléges contre les Siciliens. il est trop tard ;
Filles Saint-Thomas , qui n'est connu de pcr † cri de la raison et la promulgation des droits
sonne, qui sait à § et écrire , n'a jamais de l'homme ont retenti jusqu'au pied de l'Etna,
paru dans les assemblées de ce di trict que pour ! et la commotion électrique du feu sacré de la
y semer la discorde et en écarter les bois oi liberté produira bientôt une explosion plus ter
toyens. Il a commencé par y dénoncer les écri rible pour les tyrans de la Sicile, que les laves
vains patriotes qui avoient entrepris,de défendre et les Ilammes d'un volcan. C.... - -
- - : - - : 3 - - - - - i
chez BuissoN , Libraire, ruc Hautefeuille, à qui Ton adressera, franc de port, le prix
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Chez I 'ENNÉ et PET : r , au Palais-Royal ; BaiLLv, rue Saint-Honoré ;' madiame l E * pLANcHE, rue du Roule ,
u°. 17 , et choz tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaune et de l'Etrunsº
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pour ce Journal , dont il paroitr» tous
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noyauuie Lc prenier Numéro a paru le 3 Oot9bre #9. * , • .. ) * , 5
ç | '. - º -i - • " - - -
- -
A N N A L E S
PAT R I O T I Q U E S ET L IT T É R A I R Es
D E L A F R A N C E,
ET A F FA [ R E S - PO L, I T I Q U E S DE L' E U R O P E ;
J O U R N A L L l B R E,
- •- / e - s - -
VII. Ces quarante-huit sections me pourront XV, Pour l'élection du maire et du procu
être regardées que comme des sections de la reur de la commune, chacune de 48 sections
COIIlII1Ul Il G. -
sans aucune distinction, de quelqu'état et condi XVII. Chacune des 48 sections enverra à
tions qu'ils soient, et ne pourront donner leurs l'liôtel-de-ville un commissaire, pour assister |
voix que dans la section dont ils feront partie au recensement des divers scrutins. |
à l'époque des élections. XVIII. La nomination des 48 membres du
X. Si une section offre plus de ooo citoyens corps municipal , et des 96 notables, se fera
actifs présens , elle se formera en deux assem toujours au scrutin : mais la population de
blées, qui nommeront chacune leurs offiçiers ; Paris, exigeant une forme de scrutin particu
mais qui, après avoir dépouillé séparémdnt le lière, cette forme sera déterminée dans le titre
scrutin de l'une et de l'autre division , se réu suivant.
niront par commissaires, pour m'envoyer qu'un Le XIXe article a été mul. -
- v
( 3 )
: L'autre rédaction, présentée par M. dc Bcau V.urietés aristocratiques,
metz, étoit celle-ci :
« 1°. Le roi aura-t-il le pouvoir de refuser son On nous écrit de Tarbes que les Ossunoîs
consentement à l'admissien d'un juge choisi ont quitté la soleinnité de la fête de Pâques
our courir au-devant du ci-devant duc de la
par le peuple ?
» 2°. Les électeurs présenteront-ils au roi *orce, qui venoit de Montauban , dans sa
métairie app liée ci-devant château. On ajoute
plusieurs sujets pour qu'il choisisse celui qu'il que la municipalité, qui ignore sans doute les
voudra pour juge ? principes de sa nouvelle formation , fut visi
3°. Le juge, choisi par le peuple, recevra ter le ci-devant duc en corps, avec les notables,
t-il des patentes du roi ? » comme pour faire autoriser leur élection. Si ces
· En offrant cette série de qucstions, M. de fait , sont exacts, nous ne pouvons que g nrir d :
Beaumetz a développé sa pensée par un dis l ignorance des Ossunois , et nous les inviio : s
cours plein de clarté, et qui a réuni tous les à apprendre par cœur la déglaration des droit ,
suffrages. Il a fait sentir qu il falloit écartcr ces de l'homme, le contrat social et les dº crets de
mots vagues d'institution et d'investiture, jadis l'Assemblée nationale : car il est temps quo tous
si meurtriers, parce qu'on ne les a jamais bien les françois se déſassent de ces habitudes ser
définis. Après † débats très-échauffés, la po viles et complimcuteuses, auxquclles ils avoient
sition établie par M. de Beaumetz a obtenu été pliés sous l'ancien régime. - On nous écrit
la priorité. d'Anaonay , que madame de la Verpilière tom
. de Cazalès et de Folleville avoient bera sérieusement malade, si on ma se dépêche
réuni leurs efforts pour faire passer cette à faire une contre-révolution. L)e Saint-Claude,
question : « Les juges seront-ils institués par le que l abbé Colin a tellement bredouillé dans la
peuple ? » -
chaire l'adresse de l'Assemblée nationale aux
L'épreuve n'étoit certainement pas équi françois, que personne n'a pu l'entendre ; et
voque , mais ce parti , qui est bien résolu de qu'interpellé par la municipalité pour la relire,
résister à l'évidence, a soutenu qu il y avoit il a répondu qu'il ne la reliroit point, à moins
.. douto, et réclamoit l'appel nominal. Une se | que l'Assemblée nationale ou le roi ne lui en
conde épreuve a démontré une majorité si ab onnât l'ordre. De Montluçon , que le sieur
solue que les dissidens ont eu honte d'eux de Bartillat faisoit, dans son château de Bar
mêmes, et la priorité est demeurée à la ré t:llat, une collection de 5o à 35 pièces de ca
daction de M. de Bcaumetz.
non, apparemment comme un minéralogiste
M. Malouet élevoit cette question : « L'élec fait une collection de minéraux. D'Autun ,
tion du peuple suffit-elle pour l'institution desqu'il n'y a †de milice mationale dans cette
juges » ? | ville : que la municipalité a refusé de laisser
ais M. Barnave, se surpassant lui-même aller les citoyens à la fédération L)ijonoise, et
dans un discours plein de sagesse et d'énergie, ue l'aristocratie fait journellement des siennes
a emporté le trophée d'une admiration uni § cette ville. D'Abbeville, qu'on n'y a prêté
§ et le préopinant n'a pas insisté. le serment civique que sur l'ordre du ministre.
Dans le cours de la discussion, M. de Mi De Langres, qu'on y fait circuler des pam
rabeau minor a hasardé quelques plaisanteries phlets , composés par des cuistres, pour prou
que nous ne rapporterons pas : nous nous bor ver que le seul moyen d'alimenter les pauvres,
merons à dire qu'elles étoient encore plus c'est de l isser au clergé tous les biens qu'il
froides que déplacées. possédoit ; comme si ce n'étoit pas , au con
M. Reubell , au contraire , a fait une traire, les richesses immenses du clergé qui
grande impression avec ce seul mot : « Que ne faisoient tant de pauvres dans les autres classes
posé-t-on ainsi la question : la nation rembour de citoyens. L)u Puy en Velay , que le clergè
sera-t-elle un milliard d offices de judicature lève la crête, tandis que la municipalité ne dit
. - † que les ministres nomment ensuite à toutes mot; et que ce clergº prie sans cesse pour le
clergé et pour le pouvoir exécutif, avec le
s places de judicature ? »
4Quelques personnes vouloient que la ques # il étoit toujours d'accord pour aveugler
tion fût décidée sans désemparer, mais l'henre et opprimer le peuple, mais jamais pour la
nation , ni pour ses représentans. Enfin de
àvancée l'a fait ajourner à demain, pour y être Valognes, que les ci-devant nobles de cette
être statué définitivement.
| ─
( 4 )
n'ont pas donné un sol de contribution pa M. le baron de Stein lui a écrite de la part
trotique , excepté deux d'entre eux, qui ont du roi de Prusse, pour l'engager à réHéchir
12 à 1 5oo liv. de rentes. Voilà un échantillon mûrement sur les avis de sa majesté. Réussra
des gentillesses aristocratiques qui se passent t-!.contre le patriotisine d'un peuple justement
par-ci par-là dans les provinces, et que nous indigné ?
nous ferons toujours un plaisir de publier. C... P A Y s - B A s, 27 avril.
Quoique certaine partie du peuple com
AFFAIRES POLITIQUES É FRANGERES. ººnc à s appercevoir des menées iriiques de
Van-der-Noot et de Van-Eupen , les écrits in
- D E M A Y E N C E, le 24 avril. cendiaires que. les ari tosrates font répandre
Notre garnison a reçu ordre de tenir prêts soulèvent presque tous les Brabançons contre
à marcher , au prenier instant , un bataiilon les Flamands, (iui ne sont pas gens à ccder :
de grenadiers , deux de fusiliers , et un déta car , dans le casde scission , ils s roient assu
clucinent de hussards , sous le coinmandement ment les plus forts. Mais les gens prudens ai
du général comt · de Hatzfeld. On croit qu'ils mºnt encore mieux temporiser une de
publique. Néanmo ns qué perdre
la chose partie du
doivcnt se rendre dans l pays de Liége. L'é
vêque de Wurtzbourg y fait aussi passer 2.2oo peuple flam nd a pris une cocarde patriotique
Ui ! donne de l'oinbr ge ; et, malgré la dévo-'
fantassins et 4oo dragon5. le nouveau prince
évêque de Frésingue et de Ratisbonne est tion habituelle , on reproche ouvertement aux
1ioniiné, par les vicaires de l' Empire, commis-,
saire principal à la di, t .. En même-temps sa
† dans un papier public, « de se con
dnire avec le prétexte de la religion, comme
sainteté l'a élevé au cºrºn lat, et lui a conféré une ſºmme qui parle sans cesse de ménage,
l : t.tre de Protccteur de Bavière. d'économie, et qui met en g'ge toutes les cie
mis s de son mari ». - - -
D g W r s E I,, 26 avril. " On attend, dit on, sous peu à Luxembourg
Nous attendons ici , vers le 15 mai , toute tine division dº hussards de Wurmser et d'E#
l'artillerie nécess ire aux différens corps qup terhºy , sous les ordres du major hongrois
sa uiaj sté russienne aura , C(°t t(> campagne, Szentkeresty : elle est composée de 465tom s.
sur le bas-Rhin , et qui 1nonteront à 2 ,ooo La province de Limbourg va peùt-être devenir
liommes. Les troupes palatines, combinées avec la prºie des aristocrates , comme le Brabant,
celles de l'évêque de Aluneter, se sont portées avec lequel elle ne s'accorde qu'en ce que le
jusqu'à Maseyck , au nombre de deux Inille peuple y est sacrifié à ſ'intrigue et à l'avarice
1iommes. Les Li'geois ont couru aussi - tôt de ses chèfs : car le manifeste que cette pro
aux armes , ont envoyé demander aux chefs vince vient de publier, n'y parle pas plns de
de ces troupes la raison de leur approche. l'intérêt direct et des droits du peuple, que s'iI
sur la réponse ambiguë qu'on lºur ſit, ils ont n'existoit pas. Il est donc vrai que par-tout le
donné le signal d'une alarme générale, et déjà peuple n'a été et n'est considéré que comme um'
l'armée patriote 1honte à près de 4o.ooo hom vil instruinent dans les mains de ses chefs : il
mes, tous décidés à vaincre ou mourir, plutôt est temps que cette erreur d sparoisse. #
On s'abonne à Paris, chez BUIssoN , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
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premier six moisa paru
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1789 - 1 ' :-
- de Pport, par la ppostc pour le ronc
- - - -
. L'abonncinertt ne connence que du premier d'un mois,
-
- • *
- -
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-
-25
· A N N A L E S
PAT R I O T I QU E S E T L I T T E R A I R E S
D E L A F R A N C E,
ET AFFAIRE s PoLITIQU Es DE L'E URoP E,
J O U R N A L L I B R E,
Par une Société d'Écrivains Patriotes, et dirigé par M. ME R cr E R.
Quand la constitution est sagement établie, il n'y a plus de jours
perdus pour le monarque.
qui pourra varier lorsque les circonstances l'exi leroit des notables, selon l'ordre de leur èlec
tion. ·
geront. -
XXIII. Le maire et les seize administrateurs |. XXXII. Les convocations-du conseil géné
composeront le bureau. ral de la commune seront faites au nom du
XXIV. Les trente-deux autres membres com maire et du corps municipal. -
L'article 43, qui devient le 41° , est ajourné. 5°. D'ordonner tout ce qui a rapport à là
. XLII. Si la place de procureur de la com VO] Gr1e, - -
mune vient à vaquer à une époque éloignée de 6°. De faire jouir les habitans des avanta
moins de six mois de l'élection ordinaire, le ges d'une bonne police , notamment de la pro
remier des substituts en fera les fonctions ; si preté , de la salubrité , de la sûreté et de la
' elle vaque à une époque éloignée de plus de tranquillité dans les rues, lieux et édiſices pu
six mois de l'élection ordinaire, on procédera blics.
à une nouvelle élection, ainsi que dans l'arti LI. Pârmi les fonctions propres à l'adminis
cle ci-dessus. tration générale , la municipalité de la capi
XLIII. Si la place de l'un des substituts vient tale pourra avoir, par délégation et sous l'au
à vaquer, on ne la remplira qu'à l'époque des torité de l'administration du département de
élections. -
Paris :
XLIV. Si les places des deux substituts vien-, 1°. La direction de tous les travaux publics
nent à vaquer, on ne les remplira que dans le dans le ressort de la municipalité qui ne sont
cas où l'époque des élections seroit éloignée de pas à la charge de la ville. - -
plus de deux mois. Ce cas excepté, le conseil 2°. La direction des établissemens publics
général pourra commettre une ou deux per qui n'appartiennent pas à la commune, ou qui
sonnes, chargées d'en exercer provisoirement ne sont pas entretenus de ses demiers.
les fonctions. - 3°. La surveillance et l'agence nécessaires à
/ XLV. En cas d'absence ou de maladie de l'un la conservation des propriétés nationales.
· des administrateurs, ses fonctions seront rem 4°. L'inspection directe des travaux de ré
plies par un de ses collègues attaché au même parations ou reconstructions des églises, pres
département. byteres et autres objets relatifs au service du
culte. -
' XLVI. Les places de notables qui viendront LII. Les fonctions propres au pouvoir mu
à vaquer, ne seront remplies qu'à l'époque de nicipal, et celles que la municipalité exercera
l'élection annuelle pour les renouvellemens or par délégation , seront divisées en plusieurs dé
dinaires---
#vm. Les notables prêteront, après leur . partemens, qu'indiquera provisoirement le ti
tre III. - -
nomination, le serment ordonné par l'ârticle LIII. Il y aura toujours une force militaire
48 du décret du quatorze décembre. en activité, sous le nom de garde nationale
, XLVIII. La municipalité ne pourra , sous -
eine de nullité de ses actes , s'approprier les parisienne. La municipalité, pour l'exercice
† attribuées, par la constitution , ou de ses fonctions propres ou déléguées, pourra
non-seulement employer cette force , confor
par les décrets de l'assemblée nationale, à l'ad mément au décret qui interviendra sur l'or
ministration du département de Paris. ganisation des gardes nationales du royaume,
XLIX. Elle aura deux espèces de fonctions mais requérir le secours des autres forces pu
à remplir : les unes, propres au pouvoir munici bliques , ainsi que le règlera la constitution.
pal; les autres, propres à l'administration gé LIV. L'exercice du contentieux de la poli
nérale de l'état, qui les délègue aux munici ce, des subsistances, approvisionnemcns et au
palités. . tres objets de la municipalité, sera réglé par
· L. Les fonctions propres au pouvoir muni la suite. - -
cipal, qu'elle exercera sous la surveillance et LV. Les délibérations et arrêtés sur les ob
l'inspection de l'administration du département jets mentionnés en l'article 54 du décret du
de Paris, seront : 14 octobre , qui n'émaneront pas du conseil
, 1°. De régir les biens et revenus communs général assemblé , seront nulles , et me pour
de la ville. " . " -
ront étre exécutées.
: a°. De régler et d'acquitter les dépenses LVI. Elle sera entièrement subordonnée à
locales qui doivent être payées des deniers Fadministration du département de Paris, pour
COIl1IIlU1I1S. tOut CC qui concerne les fonctions qu'elle aura
, 3º. De diriger et faire exécuter les travaux à exercer par délégation de l'administration
publics qui sont à la charge de la ville. générale. -
tional à faire sonner bien haut ce qu'il voudroit On a vu les partisans de l'opinion servile, qui
appellerles prérogatives royales,n'est autre chose peut-être avoient espéré une sorte de parité ,
que le langage de la servitude ministérielle. Et s'enfuir en baissant leurs fronts humiliés, et
cn effet , dans toutes ces nominations qu'on ajouter par-là même au triomphe de la cause
étoit parvenu à accaparer au nom du trône , populaire. Certes la journée du 7 mai 179o tièm
étoit-ce la volonté personnelle du prince'qui dra une grande place dans les annales de la ma
pouvoit se manifester ? Il connoissoit à peine tion françoise. -
quelquefois par les mauvaises mœurs, les Le fort Saint-Jean, peuplé d'une garnison
moins mallionnêtes étoient encore ceux qui ar de 574o hommes, se remplissoit de munitions
rivoient recommandés par le préjugé de la nais dº, guerre, et l'alarme se répandoit dans la
sance. L)ans un crédit versatile et momentané, ville La garde nationale a sommé le sieur de
les munistres, vivant au jour la journée, sans Calvet, conmandant, d'évacuer la place; il «
principes, sans direction, sans ensemble, res répondu par une décharg° de douze pièces de
sembloient tous au passager de l hôtel garni, canon chargées à mitraiile, qui a massacré 22
ui , apprenant l'incendie de la maison , dit citoyens Ils ont formé le siége avec une ardeur
froidement : « Que m'importe, je pars demain ». plus qu'humaine, la place a été prise d'assaut;
Les applaudissemens accueilloient l'orateur Calvet a été pendu sur la brèche, et sa tête pro- .
d'un côté, et les murmures de l'autre, lorsque, menée dans les rues. Ou porte à 417 le nombre
s : toiirnant vers les anteurs du tumulte, † des morts Nous donnerons demain des détails
a porté ce mot d'un ancien : « Frappe , mais plus étendus.
TA -
· A N N A L E s
PAT R I OT I QUE s E T L I T T E R A I R E s
D E L A F R A N C E, -
ET A F FA I R E S POL IT I Q U E S DE L'E U R O P E;
, . J O U R N A L L I B R E,
Par une Société d'Écrivains Patriotes, et dirigé par M. ME R or E R.
l'administration du département de Paris, soit Dans cette séance on a décrété tout ce qui
au corps législatif, soit au roi, sous la con , suit, c'est-àdire T
tout le titre second.
1 T R E II.
-
dition de donner aux officiers municipaux con Art. 1. L'assemblée de chacune des quarante
moissance du temps et du lieu da ces assem
blées, et de me pouvoir députer que vingt ci huit sections commencera par l'appel nominal
-
des citoyens actifs, d'après les titres qu'ils au
# actifs, pour apporter et présenter les , ront présentés, en entrant. . . "
ises et pétitions. -
sonnes dans leur bulletin , de manière à éviter 13. Les nominations étant faites dans les
touté équivoque; et un bulletin sera rejetté si, quarante-huit sections , il sera envoyé par cha
faute de désignation suffisante entre le père et cune d'elles, à l'hôtel-de-ville, un extrait du
le fils, entre les frères et autres personnes de procès-verbal, contenant les noms de trois ci
même nom, l'Assemblée juge qu'il y a incerti toyens.
tude sur les personnes désignées. 14 Il sèra dressé une liste des cent quà
. 4 Le recensement général à l'hôtel-de-ville rante-quatre citoyens ainsi nommés ; elle sera
| des scrutins des quarante-huit sections, sera imprimée, affichée, envoyée dans les quarante
fait par huit citoyens tirés au sort, dont quatre huit sections. - -
seront pris parmi les membres du corps muni 15. Les sections seront tenues de s'assembler
cipal, et quatre parmi les commissaires des le lendemain de cet envoi, ct elles procéderont
diverses sections. à la lecture de la liste imprimée, à l'effet d'ac
5. Après l'élection du maire et du procu cepter la nomination des citoyens qui y seront
reur de la commune, , dont la forme est déter compris, ou de s'y refuser. On délibérera sur les
minée au titre premier, les deux substituts ad exclusions. On recueillera les veix par assis et
joints seront élus par les quarante-huit sections levé, et sans aucune discussion.
au scrutin de liste simple, mais ensemble et à 16. Les résultats de la présentation de la
la pluralité relative, laquelle sera au moins du liste, dans chaque section , seront envoyés à
quart des votans. l'hôtel-de-ville , et les citoyens qui ne seront
, 6, Si le premier scrutin ne donne à per pas acceptés par la moitié des sections , plus
somme la pluralité du quart des suffrages, on une, seront retranchés
information. . |
de la liste, sams'autre
- * « - ". , - •
procédera à un second dans lequel chacun
écrira. encore deux noms sur son bulletin. 17. Les sections respectives procéderont ,
, 7.. Si : aucun citoyen n'obtient la pluralité dès le lendemain de l'avis qui leur en aura été
' du quart des suffrages , on procédera à un donné par le corps municipal,'au remplace
· troisième et dernier scrutin : dans ce dernier ment des membres rayés de la première liste.
scrutin, on ne pourra cloisir que parmi les ' .18. Les noms des citoyens, ainsi éhus en
quatre personnes qui auront eu le plus de remplacement, seront envoyés dans les sec
voix au scrutin , précédent , on écrira deux tions, pour y être acceptés ou refusés dans le
noms sur les bulletins, et les deux citoyens jour, de la même manière que les premièrs "
qui obtiendront le plus. de suffrages , seront | 19. La liste des cent quarante-quatre élus
nommés substituts du procureur de la commune, étant défitivement arrêtée , les quarante-huit
- 8. Si au premier scrutin un des citoyens sections procéderont, de la manière suivante ,
a obtenu la pluralité dui quart des suffrages et à l'élection des quarante-huit membres du corps
accepté, on n'éçrira plus qu'un nom au second municipal. - * º
scrutin , et,. au troisième, Qn choisira entre les · 2o. Le scrutin se fera, en chaque section,
deux citoyens qui auront eu le plus de voix. par bulletin de liste de dix moms choisis parmi
, 9. Lors de la première formation de la mu ceux dé la liste imprimée. . ' : .
nicipalité, chacune des quarante-huit sections 21. Les bulletins qui contiendront plus ou
élira parmi les citoyens éligibles, de sa section | moins de dix noms, ou des noms qui né se
seulement, trois membres destinés à faire par roient pas compris dans la liste imprimée , se
tie du corps municipal, ou du conseil général ront rejettés ; mais ceux qui en contiendront
de la commune. . -
moins seront admis. - - ,
- to. L'élection se fera au scrutin individuel 22. Le résultat du scrutin de chaque sec:
qt à la pluralité absolue des suffrages. tion sera envoyé à l'hôtel-de-ville ; et ceux qui,
, I I. Si au premier scrutin la § absolue après le recensement général, se trouveron
n'est pas acquise, il sera procédé à un second ; | avoir la pluralité du quart des suffrages, seron *
pluralité absolue : il sera procédé à un troi 23, Pour compléter le nombre des quarante
sième entre les deux citoyens seulement qui | huit membres. du çorps municipal , comme
aurQat ou le plus de voix au second. l aussi dans le cas où aucun citoyen n'auroit eu
( 5 )
nne pluralité relative du quârt des süffrages, il les citoyens éligibles de Paris ; leur éléction se
sera procédé, dans les quarante-huit sections, fera au scrutin individuel, et à la pluralité
à un second scrutin... , , , .. · . . -
absolue des suffrages; mais sur chaque †
| 24. Ce scrutin sera fait, ainsi que le précé on écrira deux noms. ·
dent, par bulletin de liste de dix noms choi 34 Les deux secrétaires - greffiers adjoints
sis parmi les moms de la liste imprimée, moins seront élus de la même manière, et l'un après
, ceuk qui se trouveront élus par le précédent l'autre. - -
scrutin. . - : -
n'a donné à personne la pluralité du quart des 38.Les assemblées des quarante-huit sections
· suffrages, il sera procédé dans les quarante seront convoquées à cet effet au nom du
† sections à un dernier scrutin. maire en exercice, et de la municipalité pro
27. Ce dernier scrutin , sera fait † V1SOIre. - -
par liste de dix noms choisis parmi les noms 39. Toutes les opérations attribuées au corps
e la liste imprimée, moins ceux qui auront municipal, relativement aux élections, appar
été élus. . -
tiendront , pour cette première fois , au maire
* 28. La simple pluralité des suffrages sera et aux soixante administrateurs actuels. .
suffisante à ce dornier scrutin , et ceux qui 4o. L'assemblée de chacune des quarante-huit
par le recensement général l'auront obtenue , · sections sera ouverte par un de ces adminis
seront membres du corps municipal jusqu'à trateurs, qui exposera l'objet de la convocation,
concurrence des quarante-huît membres dont et dont les fonctions cesseront après l'élection
il doit être formé. - -
la nomination du roi, en sera la sauve-garde. | rés, comme les marquis Duvazzo, Cambioso,
Après avoir sauvé le peuple du despotisme, il | Sevra, etc. bien loin de l'écouter, lui ont fait
faut le sauver de lui-même. Le roi existe en fa- | fermer leur porte, et détruisent chaque jour,
veur de tous; et, délivré de la crainte de l'a- 1 par leur sagesse et leurs lumières, les impres
voir pour juge , je demande qu'il soit mon | sions fatales au crédit de la France, que cet
protecteur ». apôtre travaille à donnen; et il est à croire que
Ce discours sage a produit l'unanimité, qui a | tous ses efforts ne feront que l'avilir davantage
produit le décret suivant : - aux yeux de tous les honnêtes gens de ce pays.'
« L'Assemblée nationale décrète que les l (Extrait du bullatin de Bordeaux. ) -
A N N A L E S
PAT R I O T I Q U E S ET L I T T É R A I R E s
, . D E L A F R A N C E,
ET A F FA I R E S POL I T I Q U E S DE L' E U R O P E;
J O U R N A L L 1 B R E,
blement le titre des métaux r»onnoyés , de 282 voix portoient M. de Cazalès à la prési
manière que les espèces ne puissent jamais demce, et M. Thouret y est monté avec une
éprouver d'altération que dans le poids, et s'il luralité de 439. Les nouveaux secrétaires sont
n'est pas utile que la différence tolérée dans M. Chabrond, Fermond, et de la Salcette.
les monnoies , sous le nom de remède, soit
toujours en dehors ; c'est-à-dire, qu'une pièce Séance du 9 Mai.
puisse bien excéder le poids prescrit par la loi,
mais que jamais elle ne puisse lui être infé Combien de citoyens aveugles ont pris et
TlG ll rG. prennent encore la liberté pour la licence !
Enfin , que l'académie indiquera l'échelle de Combien d'hommes, plus coupables encore,
division qu'elle croira la plus convenable , tant ont cru pouvoir mettre à profit le moment
pour les poids que pour les autres mesures et d'une recomposition première , pour faire
pour les monnoies ». triompher leurs intérêts, leurs passions, leurs
, Le reste de la séance a été consommé par haines, leur jalousie, leur ambition , et lêurs
un † sur les troubles arrivés dans la pe cabales ! Au département de la Nièvre, ou
tite ville d'Auray, au département du Mor source d Yonne, un curé du petit village de
bihan. Un sieur le Corne , ancien sénéchaljº Saint-Sulpice, furieux de n'avoir pas été élu
avoit, de longue main, encouru la disgrace de maire par la commune de sa paroisse, a as
la commune , et la nouvelle municipalité, con semblé clandestinement quelques enfans , par
servant les anciennes préventions , lui avoit lesquels il a fait annuller les élections de la
contesté les droits de citoyem. Un procès s'étoit municipalité, et les a fait porter sur des créa
ensuivi, avec toute l'aigreur de la haine res tures à sa dispotition, en s'adjugeant la pre
pective, et avec les injustices et les violences mière place. D'après l'exposé de cette affaire,
que la haine enfante. L'Assemblée nationale, appuyé de pièces authentiques, l'Assemblée ma
qui ne veut voir que la loi, a improuvé la com † a confirmé dans ses fonctions la mumi
duite des municipaux .. et après une longue cipalité première élue, et a remis le curé à
discussion, a rendu le décret qui suit : l'ordre, c'est-à-dire à sa place de simple ci
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu toyen. ";
son comité des rapports , déclare que le sieur Sur un rapport fait par M. Régnier, au mom
le Corne n'étant accusé d'aucun crime, doit du comité féodal , « l'Assemblée a décrété, que .
jouir paisiblement de sa liberté et de son état les hauts justiciers qui jouissoient en Lorrains
sous la sauve-garde et la protection de la loi : du droit de pâturages à part, ou de tiers pour
déclare, en outre, qu'il ne peut être opposé à leurs troupeaux, continueront, eux ou leurs
son éligibilité aux places municipales, des motifs fermiers, à jouir de ce droit jusqu'au mois de
d'exclusion qui ne résultent pas des décrets novembre prochain, à condition qu'ils paieront,
constitutionels, et lui réserve l'exercice de tous en forme d'indemnité, le prix de ces fermages
ses droitsetcontre les auteurs de son emprison aux communautés ».
mqment de sa détention. • .
( 4 )
purger notre langue des expressions anti-na tôt ou tard renverser des despotes qui n'ont
tionales, comme pour purger le gouvernement d'autre loi que leur volonté. Le Danemarck
des hommes ineptes et insolens , car c'est une a déja plusieurs fois connu la vérité de ce prin
véritable insolence que d'oser désigner des cipe. - -
hommes libres sous le nom de sujets d un autre Un de nos correspondans françois, zélé pa
homme. CARRA. triote , nous instruit que le châtelet de Paris
informe contre ceux qui ont assiégé les portes
Clermont - Lodéve, premier mai. du château de Versailles ; mais nous voudrions
savoir pourquoi ce châtelet ne commence †
Attestation des dix compagnies de la légion par informer , en bon politique, contre les
mationale de cette ville.
convives présens à l'orgie de Versailles ; orgie
« Nous avons lu, dans les différentes feuilles dans laquelle on déchira, insulta la cocarde
publiques, qu'un député d'Arles adhère COI1S
patriotique ; orgie dans laquelle on se répandit
tamment aux motions anti-patriotiques , et en imprécations contre l'Assemblée nationale ;
familières à certains membres de l'Assemblée orgie dans laquelle tous ces convives, ivres ou
mationale : nous attestons que nous sommes furieux , se passèrent de main en main, à la
tous pcrsuadés dans notre ville , que la famille ronde, l'héritier présomptif de la couronne :
de nos anciens comtes est depuis long-temps c'est au moins ce que nous marquoit , à cette
éteinte : que nous ne connbissons point la per époque, un de mos correspondans qui assuroit
sonne de M. Clermont - Lodève , et sur-tout en avoir été témoin. Nous apprendrions avec
que nous nous gloriſions d'avoir des opinions plaisir que le châtelet procédât ainsi : car c'est
bien différentes des siennes ». cet événement qui a amené l'autre ; et jamais
Signés, Masluemflottes, conmandant ; Rigal, le peuple me devient terrible sans raison.
lieutenant-colonel ; le Chºº de Guerelles,
major. - -
D U B L 1 N , , 17 avril. |
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN, Libraire , rue Hautefeuille , à qui l'on adressera, franc de port, le pri
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n°. 17; et chez tous les Libraires et Lirecteurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. - - -
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un an , 18 liv. pour six mois , et de 9 liv, pour trois mois , franc de port , par la poste , pour tout l
f{oyaume. Le premier Numéro a paru le 3 Octobre 1789 L'abonnement ne commence que du premior d'un mei,
, 1 #» . -
vr
S U P PL É M E N T A U No. C C X X.
P A R I S , le 6 mzai. Alarne vraie ou fausse à Saint-Sulpice.
Anccdote patriotique. Pendant que les provinces du midi sont tra
· Dans un dîner de zélés patriotes , qui a cu vaillées par la ſièvre anti-civique , Paris en
lieu hier, pour l'anniversaire de l'ouverture ressent aussi quelques atteintes , mais beauco1: p
des états généraux, et où se trouvoit un des lIlOlllS VIV GS.
chefs du parti populaire belgique, il a été bu Depuis trôis jours, les bons citoyens s2 trou
§
les tosts suivantes : 1°. à la du peuple voient inquiétés par une affiche très-inultipliée
françois; 2°. à la liberté du Brabant ; 3° à dans l'étcndue de la paroisse saint Sulpice, et
l'égalité parmi les hommes ; 4°. à l'établisse conçue en ces termes :
Yment des jurés au civil; 5°. au droit de paix « Messe solemnelle dans l'église de saint Sul
et de guerre à la nation : 6°. à la responsa pice, vendredi 7 du courant, à onze leures
bilité effective des ministres; 7°. à la répara très-précises, pour offrir à Dieu les remerc#
tion du décret sur le marc d'argent; 8°. à la nens des pauvres, à raison des grands secours
liberté indéſinie de la presse ; 9°. à la perpé que la charité des riches a répºndus sur eux
tuité des gardes nationales; 1o°. à la liberté depuis le mois de novembre dernier. — Ser
indéfinie du commerce ; 1 1°. à la juste con mon par M. l'abbé Boulogne, prédicateiir or
fiance due aux assignats; 12°. à la perpétuité dimaire du roi , et vicaire-général de Châlons
de la société des ainis de la constitution; 13°. sur-Marne. — Pauper et dïces obo'ararunt
malheur à qui proposeroit l'établissement d'une sibi. Proverb. .. chap. 22 , v. 2 ».
chambre des pairs en France ; 14°. à la des Des avis prudens donnés à M. le curé, ou
truction de toutes les aristocraties dans tous qu'il a pris, ont fait placarder cette afiiche
les pnys du monde. Les convives se sont ajour- . singulière par celle que voici :
A
nés au 14 juillet. Nous recommandons a fOl1S : c, Messe soleºnnelle dans l'église le saint Sul
les bons patriotes de l'empire, de porter sou pice, vendredi prochain 7 m ti 179o , 1 1 lieures
vent ces mêmes tosts dans leurs diners de so très-précises ,
ciété; c'est un moyen de plus de graver dans Pour remercier Dieu des secours que tous
les cœurs les bons principes d'une constitution les citoyens ont versés dans les mains de M.
vraiment nationale. le curé, et dans les caisses des districts pour
Baptéme civique. soulager leurs frères dans le besoin. M. le curé,
en invitant ses paroissiens à cette c'rémonie ,
Le curé de Saint-Marcel a reçu hier le saisit avec empressement cette occasion pour
serment civique d'un nouveau-né, prononcé leur témoigner toute sa reconneiszance ».
par ses parrain et marraine , sur lcs fonds bap Vendredi matin, 7 mai, à dix henres, une mul
- tismaux. Heureux enfant ! te voilà purifié en titude de 4ooo ames au moins s'étoit portée à
naissant du péché de servitude, ce péché l'église de saint Sulpice pour entendre la messe,
-originel dont la nation étoit si fort entaclée et sur-tout le prédicateur. Mais on est venu
sous le despotisme de ses rois, et dont l'au dire qu'une troisième affiche étoit collée, à
guste et sainte Assemblée mationale vient de l instant même , snr les deux précédentes, et
nous rachcter. Peres de ſamille ! jeunes époux la voici :
qui formez de tendres liens sons la brillante « Avis aux paroissiens de saint Sulpice.
constellation de la liberté ! n'onbliez pas cet M. le curé prévient les paroissiens que des
exemple. Que les parrains et marraines de vos raisons particulières le déterminent à suspendre
enfans prononcent pour eux le serment ci la cérémonie de la messe solemnelle d'action
viqu · sur les fonds de baptême, que la religion de graces, annoncée pour aujourd'hui vendredi
consacre par-tout le patriotisme et soit insé 7 du mois. Son intention étant d'y faire une
Parable de lui. Cette idée sublime du serment quête en faveur des pauvres , il espère qu'ils
civique des nouveaux-més, annonce à la terre en seront dédommagés , et que les citoyeris
que le temps est enfin arrivé où les tyrans aisés ne lui enverront pas moins les secours
et les sardanapales disparoitront de sa sur qu'il attend de leur charité ».
face , et où la véritable morale des nations
( 2
de lctir autorité sont allées dire à M. le curé chez M. de Maillebois ; qu'il s'étoit servi d°
qu'on exigeoit la messe. Un jeune prêtre, le . ses ciievaux ; qu'il avoit été présenté au comte
sieur Frcnier, vicaire de clio ur , a paru en d'Artois, lors de ses voyages à Turin. Je vous
ciiaire, le visage pâle, la voix tremblante : Mes instruirai des découvertes postérieures que
fri res, M. le curé , averti par des ordres su nous ferons sur cet aristocrate. Je pense que
périeurs, ..... avoit cru ... .. devoir différer ; nous le détiendrons jusqu'à ce que l'Assemblée
.. . .. mais . .... vous serez satisfaits.. ... nationale en ait décidé. Plusieurs /et tres adres
Un instant après, M. le curé s'est montré sées à diverses personnes confirment la méme
lui-même : il a fait l'apologie de sa conduite, nouvelle. ( l',xtrait du journal patriotique de
inculpée d'après un sermon par lui prêché di Grenoble ). Une lettre de Chambºri , du 3 de
manche dernier, et qui avoit , disoit-on , une ce mois, nous donne les mêmes détails.
odeur plus que suspecte. « Il avoit offert de Les dix commendemens patriotiyi es, com2nosés
le conzmuniquer c/ ez lui , à des commissaires
de l' Assembfée mationale. Il l'imprimera, s'il par M/. Aubry Bassault, ponr ées #.zbitans
est besoin , pour en justifier la puveté. }l n'a de son village et des villages voisins qui
l'ont choisi pour leur chef. N,
eu d'autre intention que de réunir des riches
our faire une quête abondante, et de capter I. Aime ton Dieu par-dessus toutes choses
† charité par des éloges. Des personnes mal et ta patrie comme toi-même. 2. Sºcoure tes
semblables comune s'ils me formoient tous avec
intentionnées ont attaqué son caractère ; mais
il ne veut que le bien, et sur-tout le bien des toi qu'une même famille. 3. Sois fidèle à la loi
pauvres. Au rcste, il va faire chanter la messe et au roi, et défends la constitution au péril
demandée , et il y ſera la quête avec son de ta vie. 4 Combats nos ennemis par ton
vicaire ». courage et par tes vertus, et tu triompheras de
Ce discours a paru calmer l'assemblée. aupa leurs éfforts. 5. Sois bien circonspect en t le vant
ravant très tumultueuse ; la messe a été chan aux emplois ceux à qui la révolution a été pré
tée : un sermon sur le jugement dernier a pris judiciable. G. Méfie - toi des perſides caresses
la place de celui qu'on attendoit de l'abbé de de ce qu'on appelloit autrcfois les grands, et
Boulogne. Ainsi s'est évanouie l'alarme pu des sourdes menées des aristocrates 7. Surveille
blique : si elle étoit fondée, le parti anti-civique les ennemis de la liberté, et me crains pas de
est cruellennent déjoiié : s'il n'y avoit pas ma dénoncer leurs conspirations : ton silence te
tière à s'inquiéter, il est toujours bon que la rendroit aussi coupable qu eux. S. Ne juge ja
cabale se tienne pour avertie qu'on la suit à la mais de leur conversion par leurs sacrific s, et
piste, et qu'aucun de ses nouvemens n'échap redoute la trahison sous † masque dn patrio
pera à l'œil de la patrie. tisme et de la bienfaisance. 9 Sois fier avec eux
sans hauteur : plains mos osnnemis sans les crain
Pont de Beauvoisin, le 1°". mai. dre, pardonne-leur sans foiblesse, et combats
les sans frayeur. 1o. Homme-citoyen, souviens
La milice citoyenne de cette ville a arrêté
hier, à dix heures et demie du so r, un cons, toi que tu as brisé tes fers, que les despotes de
pirateur contre l état, ou du moins dénoncé la France étoient sans humanité, parce que le
pour tel par les cent bouches patriotiques de peuple étoit sans courage : bénis l'Étre suprême
nos braves journalistes. C'est le chevalier Lai de t avoir fait recouvrer ta liberté , et so s con
sin, dont le vrai nom est Bonnc-Savardºn , vaincn que si tu n'observe ces commandemens,
· originaire des Echelles , partie de Savoie. Vous tu rentreras sous le joug pour n'en sortir jamais.
savez qu'il est accusé d avoir ( tº un des zélés
conjurés de la conspiration Maillebois. On lui Projet de prière universelle pour le 4 mai 179o.
a saisi tous ses papiers , et on est en ce moment Gran l !>ieu ! c'est ta divine protection qui
à procéder à l'inventaire d'iceux. On a déja a sauvé l'empire François, en éclairant le peuple
trouvé sur son livre de raison des notes qui sur tous ses dro'ts , « t en donnant au chef de là
prouvent qn'il a donné 16o6 livres à madame nation le noble courage de s'unir avec elle : con
la comtesse de Bissy , ou Bussy ; on y a tinue de veiller snr cet empire, en dissipant l'a
neconnu qu'il avoit ſait plusieurs voyages veugle fanatisns de tes prêtres égarés. -1men.
,,
: A N N A L E S
# PATRIOT I QU E s ET LITT ERAIR Es
· D E L A F R A N C E,
· ET AFFA I R E S PoL IT I Q U ES DE L'E UR oP E,
- J O U R N A L L I B R E,
Par une Société d'Écrivains Patriotes, et dirigé par M. Me R cr E r.
^, •.
p, Le bon plaisir de toute une nation ne vaut-il pas le bon plaisir d'un soul
, homme ? qu'en dites-vous ? VoLTAIRE, Micromégas.
t1 -
. présent de grands talens qui ont fait entendre « Les municipalités qui voudront acquérir,
des pensées neuves et fortes , dans un style seront tenues d'adresser leurs demandes au
comité établi par l'Assemblée nationale, pour
- † † et arron di, cependant on pouvoit
cérém dégén
l'aliénation des biens domaniaux et ecclésias
ºe que la onie me érât dans tiques. Ces demandes seront faites en vertu
ti#
6, M,
Vulgai
l'abbé Goutt de l'élog
res es, qui en'est la mode
et de pas s
de la d'une délibération du conseil général de la
COnnITJU1I1e.
en desc § lmutateurs, a trouvé aujourd'hui »
II. Les particuliers qui voudront acquérir
moyen # ºnt de la suprématie nationale, le directement des biens mationaux, pourront
apostoliº signaler sa sortie par un discours faire leurs soumissions devant le comité chargé
ºque, où conciliant tous les principes par l'Assemblée nationale de les recevoir.
#tisme avec ceux de la religion, il a Le comité fera passer ces soumissions aux
oi † et confondu la mauvaise municipalités ou corps administratifs dans le
9,é, par d º ºection soi-disant religieuse, qui a ressort desquels sont situés lesdits biens, qui
# d # protestations incendiaires, altérer leur seront vendus suivant les règles prescrites
§ Assemblée nationale. Le vénérable ar le réglement que l'Assemblée mationale
et, par
d † conqu
ºtdisti is l'admiration universelle ; § incessamment à cet effet.
nction qui commence à lui, il L'Assemblée nationale entend excepter les
et eny † que son discours seroit imprimé forêt s sur lesquelles elle se propose de faire
oyé dans tous les départemcns.
un réglement particulier.
-
§ † Paris un assez
§.† l'état civil
grand nombre III."Le prix capital des objets portés dans
est demeuré incer
' Pº l'effet de l'ajournement indéfini qui
les demandes, sera fixé † le revenu net,
effectif, ou arbitré ; mais à des deniers dif
-
24 l
>x
2 -
-
( 2 ) -1
férens , selon l'espèce de bien actuellement en VI. Les obligations des municipalités porte
vente, qui, à cet effet, seront rangés en quatre ront intérêt à 5 pour 1oo , sans retenue, et
classses. cet intérêt sera versé, ainsi que les capitaux,
Première classe. Les biens ruraux, consistans dans la caisse de l'extraordinaire.
en terres labourables, prés, vignes , pâtis, et ( La suite à demain, )
Tes bois attachés aux fermes ou métairies , et
A /^ I S.
servant à leur exploitation avec les bâtimens et
autres objets relatifs à leur exploitation. MM. les Abonnés, dont la jouissance date du 3
Deuxième classe. Les rentes et prestations mars pour 3 mois, sont avertis que leur Abonnement
en mature de toute espèce, et les droits casuels finit au 31 du courant , et priés de renouveller avant
rachetables en même-temps. qu'il ſinisse pour plus de célérité dans le service.
Troisième classe. Les rentes et prestations en MM. sont aussi prévenus de répéter leur adresse, et
argent, et les droits casuels sur les biens par d'y ajouter ces mots : à commencer par le premier de
lesquels ces rentes et prestatiops sont dues. tel mois, afin d'éviter les doubles emplois.
Toutes les autres espèces de biens formeront
la quatrième classe. L'Assemblée nationale en
tend excepter les forêts, sur lesquelles elle se Affaire de Marseille.
propose de faire un réglement particulier, à Si la chose publique, si la liberté sainte, ont
l'exception des bois et forêts aménagés. été et doivent toujours être l'objet de notre
IV. L'estimation du revenu des trois pre culte et de nos travaux, ce n'est qu'avec les
mières classes de biens sera fixée , d'après les armes de la vérité que nous entendons les
baux à ferme existans, passés ou reconnus par servir. Nous nous empressons donc à rectifier
devant notaires, et soutenus par la déclaration
assez mentée pardevant le directoire du dis quelques erreurs de fait, qui se sont glissées
trict, ou d'après un rapport d'experts , à dans le récit abrégé que nous avons fait (1)
défaut de bail de cette nature, sous l'inspection du dernier événement de Marseille. Voici les
qui nous sont garantis par une main sûre.
faits
ègalement du directoire du district, et déduc la garde mationale de Marseille, inquiète
tion faite de toutes impositions réelles dues par des mouvemens qu'elle voyoit pratiquer dans
le titulaire ou possesseur. les forts de N. D. de la Garde, de S. Nicolas,
Les municipalités seront obligées d'offrir, et de S. Jean , inquiète de l'accroissement suc
pour prix capital des biens des trois premières cessif de la garnison de ces forts, inquiète du
classes, dont elles voudront faire l'acquisition, renouvellement des munitions de guerre et
un certain nombre de fois le revenu net ,
d'après les † suivantes : de bouche qui s'y rendoient depuis quelques
semaines, est parvenue à se mettre en pos
Pour les biens de la première classe, vingt session des forts de la Garde et de S. Nicolas,
deux fois le revenu net ; et à y faire le service avec la troupe réglée.
Pour la deuxième classe, vingt fois le revenu | Restoit le fort S. Jean, commandé par M. de
net ;
Et pour la troisième classe, quinze fois le Calvet, officier âgé, bon citoyen. On a sommé
M. de Calvet de livrer le fort : il n'étoit point
I'62VCIlUl Ilet. - . |.
cliien des Tuileries. Il y a long-temps que nous Au reste, nous voyons, avec édification, dans
avons donné l'éveil sur cette correspondance le milieu de la liste ennemie , le désaveu d'un
perfide : on ne veut pas nous croire, on en juste, de M. Demandre, curé de S int-Pierre
verra l'effet. C....
de Besançon, qui, reconnoissant la surprise
faite à sa piété , est venu, deux jours après,
Le dernier effort des anti-patriotes. redemander sa signature. Nous espérons que
cet exemple sera suivi par plusieurs hommes de
Elle est maintenant publique la protestation bien, sur qui la patrie est aujourd'hui réduite
clandestinement minutée au conventicule des - à pleurer. O M..... ! ô S.....! comment pouvez
capucins ; elle se trouvé chez Gattey, libraire vous laisser vos noms dans la fange !
"
( 4 )
©omparaison à ſaire d'un curé et d'un arche les décrets de l'auguste sénat, en vous disant
que la religion est détruite s'il n'y a point de
véque. religieux, si le clergé perd ses biens, si tous les
cultes sont tolérés. L'état religieux est sans
On nous écrit d'Armagnac que l'archevêque doute respectable ; mais la religion en est aussi
d'Auch a envoyé des lettres circulaires aux pas indépcndante que des immenses richesses et
teurs de son diocèse, pour leur faire défense
de lire au prône les décrets dc lAssemblée na Pºssessions temporelles du clergé, dont le fonds
tionale sur la vente des biens ecclésiastiques et n'a jamais pu et jamais dû appartenir qu'à la
sur l'émission des vo ux monastiques. il donne
nation, etc. ». Salut, gloire et respect aux di
our raison l'incertitude des décrets, et prend gnes pasteurs qui, é# par la religion et
† sur sa calotte toutes les suites du dirigés par l'amour brûlant de la patrie, sau
refus. Le plus grand nombre des curés a ré ront, ainsi que notre digne M. le Blanc, con
sacrer dans la chaire de vérité les grands prin
pondu que , malgré le respect qu ils avoient cipes de la constitution et les élémens sacrés de
pour monseigneur , ils n en obéiroient pas
la morale et de la piété ! C....
moins à la loi : ce qui a tellement irrité la bile
aristocratique de monseigneur , que depuis CG
Avis aux municipalités du royaume.
temps monseignenr ne peut plus digérer que ".
Chez DENNÉ et PETIT, au Palais-Royal; BAILLY, rue Saint-Honoré : madame DELAPLANcHs, rue du Roule,
n°. 17; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
Le prix de l'abonnemcnt pour ce Journal , dont il paroît tous les jours un Numéro, est de 36 liv, pour
un an , 18 liv. pour six mois , et de 9 liv, pour trois mois , franc de port, par la poste , pour tont le
l{oyaume. Le premier Numéro a paru le 3 Octobre 1789 l'abonnement ne commcnce que du premier d'un mois,
·A ·N N A L E S
PAT R I O T I Q U E S ET LITT ERAIRES
DE LA F R A N C E,
ET A F FA I R E S PO L I T I Q U E S DE L'E U R O P E;
| J O U R N A L L I B R E,
Par une Société d'Écrivains Patriotes, et dirigé par M. ME R cr E R. .
Gens ennemis de toutes innovations, ne niez pas les succès avant d'avoir
fait des tentatives. Abbé Grégoire.
Duport, qui ont fait vivement sentir l'incon VlI. Il apposera aussi son visa à tout man
vénient de donner au maire de Paris des bu dat sur la caisse , donné par les administrateurs.
reaux et une comptabilité. VIII. Le maire aura le droit, toutes les fois
Les articles subséquens ont été discutés et qu'il le jugera convenable pour les intérêts de'
décrétés ainsi qu'il suit : la commune, de porter au conseil général les,
Ii. Il aura la surveillance et l'inspection de délibérations du corps municipal. ,
toutes les parties de l'administration confiées IX. Il sera établi sous sa direction un bureau
aux seize administrateurs. -
seront signés par le maire : il ne pourra refu L'article XXVI étoit ainsi conçu :
er son visa sur les nominations qui ne lui Le premier des ad,ninistrateurs du départe
seront pas spécialement réservées. ment de la police sera chef en cette partie ;
XV. La légalisation des actes, dans l'enceinte il aura seul la signature et la décision des af
de la municipalité , pourra être faite indiffé ſaires instantes : il sera chargé de donner les
remmént par le maire, ou par les juges civils ; ordres nécessaires dans tous les cas qui de
mais il la fera sans frais. manderoient celerite, et qui intéresseroient la
XVI. Il aura en sa garde les sceaux de la sûreté individuelle ou publique.
ville , et les fera apposer à tous les actes où Si on n'avoit pas la certitude la mieux ac
ils seront nécessaires quise sur la pureté des principes qui animent
XVII. La première place , dans les cérémo M. Démeunier , auteur du rapport, on auroit
mies publiques de la ville, lui appartiendra ; il peut-être craint que la g'néralité de ces der
sera à la tête de toutes les députations , et il mieres dispositions n'ouvrit bientôt l'occasion
aura là présentation aux emplois qui ne dé de ramener l'empire effrayant de l'arbitraire
rendront d'aucun département particulier. sous lequel a si long-temps g mi cette capitale.
XVIII. Le conseil général de la commune Aussi l'honorable rapporteur me s'est-il point
pourra créer les emplois et commissions qu'il tenu pour offensé, en voyant M. Duport atta
jugera nécessaires, et les assujétir à des cau quer vigoureusement sa rédaction; il sait que
t1OnneImlCIlS. -
# - T
(i - e -
:ü:
gée des troubles qui ont eu lieu en plusieurs Après la lecture des sentences , le conseil
endroits du royaume , et notamment en la de guerre a fixé un temps à ces criminels pour
ville de Marseille, charge son président de se présenter une supplique au roi , et lui de
retirer pardevers le roi, pour remercier S. M. mander leur pardon, et de notifier s'ils avoient
des mesures qu'elle a prises, tant pour la re quelques objections à faire contre la procé
cherche des coupables, que pour la réparation dure. Cette lecture a duré trois heures , et
des excès; renvoie au surplus l'affaire et toutes leur a été faite devant une foule de peuple
ses dépendances au comité des rapports , qui qui a été présente, car on avoit ouvert tou
en rendra compte à l'Assemblée ». - tes les portes. -
f1 J O U R N A L L 1 B R E,
Iº
ºntre , eux : ils ont été cassés ; et par une dé » 2°. Qu'il sera également écrit par son pré
raison à peine croyable, il se sont pourvus au sident à la garde nationale nouvellement com
†eºt , qui n'a pas hésité à s'interposer dans posée , pour approuver son zèle, son dévoue
( 2 )
·par le sieur Sansot et le sieur Chevalier, d'exé nant la vente de ces biens, et après une dis-.
cuter les ordres des officiers municipaux , et cussion épineuse, il a été décrèté, ainsi qu'il
autorise ceux-ci à mander lesdits sieurs Sansot Slll t :
et Chevalier de Blair en l'liôtel-de-ville, pour Art. IX. Toutes les municipalités qui, dans le
leur donner connoissance du présent décret, délai d'un mois, à dater de la publication du
notamment ce qui les concerne.
» Déclare nuls et comme non - avenus les
# décret. se seront fait subroger pour les
onds situés dans leur territoire aux munici
arrêtés pris, par le prétendu comité militaire, palités qui auroient fait des soumissions anté
les 7 , 14, 17 et 2o avril dernier, ainsi que l'ar rieures, jouiront de la totalité des bénéfices
rêté formé lo 21 du même mois par une partie portés par l'article XI du titre premier.
des citoyens de la ville de Pau, comine étant X. Les municipalités qui se seront fait subro
lesdits arrêtés contraires aux décrets de l'As ger après le délai ci-dessus, jouiront pareille- .
semblée nationale, des 1o août et 23 février ment dudit bénéfice : Inais il en sera distrait un
derniers, et comme attentatoires au respect et quart au profit de la municipalité, qui, après
à l'obéissance que l'on doit aux officiers mu première, se trouvera
avoir fait sa soumission la |
micipaux. estimée par la subrogation, pourvu qu'elle ait
» Approuve le mouveau régime provisoire consommé l'acquisition dans le mois qui suivra
donné à la garde mationale de Pau le 18 avril Cette SOuImllSS : OIl.
dernier, de concert avec les officiers muni X1. L'acquisition sera censé'e consommée,
cipaux ; et déclare qu'aucun membre de l'an lorsqu'après l'estimation des biens , faite dans
cienne garde mationale ne pourra en exercer la forme prescrite par l'article IV du titre
les fonctions, s'il ne s'est fait incorporer dans premier, ces offres auront été acceptées par
les nouvelles compagnies. le corps législatif.
» Ordonne que son président se retirera par On avoit renvoyé hier au comité la de
devers le roi, pour le supplier de donner des mande en tiercement ; l'Assemblée l'a rejettée,
ordres pour faire apporter les informations et et a rendu le décret suivant :
procédures requises par le procureur général « Les enchères seront reçues publiquement :
du parlement de Pau, contre les habitans d'An il y aura quinze jours d'intervalle entre la pre
tiguelonne, de Benejac, et les sieurs Bernardot mière et la seconde ; et un mois après la se
et Noguez , et pour qu'en attendant il soit conde, l'adjudication définitive aura lieu en
sursi à l'exécution de tous jugemens et décrets faveur du plus offrant et dermier enchéris
qui auroient été ou pourroient être rendus à seur, sans qu'il puisse y avoir lieu au tierce
leur égard ». ment ni demi-tiercement : les jours seront in
diqués par des affiches où le montant des
Séance du 1 3 Mai. dernières enchères sera relaté ».
On est venu sur la question s'il seroit expé
Il est dans Paris quelques sociétés d'artisans dient d'accepter les cautionnemens offerts pour
qui, réunis volontairement par la piété et p r les municipalités qui se chargent d'acquérir des
l'amour du travail, présentent l'image pure de biens domaniaux , et les personnes éclairées
cette vie cénobitique, que depuis long-temps ont cru appercevoir dans ces cautionnemens
on cherche en vain au fond des cloîtres. Parmi un principe d'agiotage qui finiroit par opérer
ces établissemens on distingue celui des frères un détriment dans la v§ des biens aliénés.
cordonniers de la rue de la grande Truanderie. M. de Menou , dont le nom est celui de la
Ces honnêtes et laborieux citoyens ont , du loyauté, a excité toute l'attention de l'Assem
produit de leurs travaux communs, formé l'éco blée, en déclarant qu'il lui avoit été offert des
nomie d'un capital de 1 15,65o livres, dont le sommes d'argent pour l'engager à garder le si
lacement entretient chez eux l'aisance et le lence sur ce point. « La corruption se met en
onds des aumônes, sans favoriser le luxe mi jeu, donc il y a des intentions † donc
autoriser l oisiveté ; ils offrent à l'Assemblée na il y a du danger pour la chose publique ».
tionale le sacrifice de leur petit trésor, en de il a été décrété unanimement, « qu'aucune
mandant seulement une pension pour les vieil municipalité, pas même celle de Paris, me sera
lards et les infirmes. Cette proposition a été tenue de fourmir caution ».
renvoyée au comité de l'aliénation des domaines On se rappelle que la commune de Paris ,
InatIOnallX. par l'organe de M. le maire , avoit annoncé
On a passé à l'article IX du décret concer un cautionnement de 7o millions , et qu'
( 3 )
avoit pas été pris, à cet égard, de détermi écrits , et de faire connoître aux auteurs l'in
1tion négative. dignation qu'ils méritent. Qu'à cet effet, extrait
Une lettre de M. de la Luzerne , informe des susdites lettre, délibération et adresse au
Assemblée d'un fait arrivé à Toulon le 3 de roi , collationné par le secrétaire de cette ville,
3 IIlOJS. sera adressé à M. le président de l'Assemblée
« ll y a eu dans cette ville une agitation po nationale ». Cette délibération du conseil gé
ilaire, occasionnée par la détention de trois néral de Dieu-le-Fit ayant été connue des ci
nonniers. Le peuple s'est porté chez M. de toyens de cette ville , tous l'ont signée avec les
andèves, commandant du port , pour de officiers municipaux, en faisant retentir l'air
ander leur liberté ; on a conduit M. de Glan de cris d'indignation contre les fanatiques nî
ves à l'hôtel-de-ville, on parloit de s'emparer mois. Bientôt cet exemple sera suivi de toutes
s agrès, apparaux, etc. La sagesse des offi les municipalités (1) auxquelles ces fanatiques
•rs municipaux a tout calmé. Un seul offi mimois ont eu l'impudence d'envoyer leur dé
ºr de marine, M. de Cholet, a été blessé d'un libération et adresse au roi ; et il ne restera
up de bayonnette. Le roi , sensiblement à ces nîmois que la honte de leur ignorance,
lrmé de ces mouvemens, a donné des ordres de leur fanatisme et de leur esprit de servitude.
ſur la recherche des coupables ». L'histoire les marquera du sceau de réproba
Des nouvelles plus fraîches, une lettre écrite tion , eux et leur postérité , à moins qu'ils ne
4 mai par les officiers municipaux de Toulon, désavouent promptement cet acte de démence,
présentée à l'Assemblée par M. Férand, et qu'ils n'en demandent pardon à Dieu, à la
"puté de cette ville, a fait cesser toute incer nation et à l'Assemblée nationale. C....
lude sur le sort de M. de Glandèves, lequel
été reconduit dans son hôtel , au son des ins Sens , 28 avril.
llIIl6I1S.
* --
A N N A L E S
PAT R IoT I QUE s ET L ITT E R AIR E s
D E L A F R A N C E,
ET AF FA I R E S PO L I T I Q U E S D E L'E U R O P E;
- J O U R N A L L I B R E,
• 4, e - • s -
tous les bons citoyens isolés ou réunis ! — L'im Ce projet étoit appuyé par MM. Regnault,
pression de la lettre de messieurs de Loriol a été Joubise, Loys et la Chaise ; mais M. Garat,
ordonnée. M. Freteau, ont observé que la perte alléguée
Le conseil général de la ville d'Amiens de n'étoit point vérifiée , et que, dans cette in
mande une autorisation pour faire un emprunt certitude, l'Assemblée décréteroit des indem
de 6oooo liv. — Accordé jusqu'à concurrence
de 15,ooo liv. seulement.
mités qu'elle ne pouvoit † "†
Le décret avoit pour objet la répétition des
Deux lettres de M. de la Luzerne et de droits payés d'une part, à la simple décharge
M. de Glandèves, confirment les nouvelles de l'autre.
satisfaisantes données hier par M. Férand, sur
lè mouvement de Toulon. M. le président est
On a demandé la division ; elle a été †
On a demandé ensuite la question préalable
( 2 )
Le décret se trouvoit réduit à accorder ou et Monsieur infanterie , composant la garnison
de Besançon, ont envoyé à l'Assemblée natio
à refuser la dé charge des droits. · nale une adresse qui respire le patriotisme le
Un amendement proposé par M. Mercier,
et adopté par l'Assemblée , a formé une sub plus pur, et où brille cette franchise qui a
toujours caractérisé le militaire françois. C'est
division nouvelle, qui a été décrétée ainsi : une mission bien flatteuse et bien honorable
« Les sels chargés avant le premier avr.l, et
expédiés depuis, jouiront de l'exemption des pour nous, que d'avoir tous les jours de pareils
droits ci-devant perçus à l'extraction ».
exemples à citer; et nous ne concevons pas
comment les aristocrates, et ces insolens et
Pour obvier à un nouveau monopole du nu
méraire, et pour empêcher les détenteurs de ineptes ministres, ne s'enfoncent pas à cent
l'argent payé par les contribuables de le con pieds sous terre, en voyant ce progrès rapide
vertir en assignats, M. Anson a proposé un et universel de l'esprit publie. — D'un autre
côté, nous avertissons nos frères et camarades
décret en trois articles.
1°. « Les contribuables admis à acquitter leurs des autres régimens françois , que MM. les
contributions en assignats comme en argent ;
soldats de la garnison de Besançon ont adressé,
au comité militaire de l'Assemblée nationale,
2°. La faculté interdite aux percepteurs de des réclamations sur le remboursement des .
convertir cet argent en assignats ; rengagemens : et que cette démarche à laquelle
3°. Les régisseurs , fermiers et receveurs leurs frères d'armes doivent participer, ne tend
assujettis à exprimer dans leurs journaux et # fixer plus particulièrement l'ordonnance,
registres les différentes matures de payemens, et
les époques auxquelles ils auroient été faits ». e manière à écarter les abus qui pourroient
Plusieurs opinans demandent la discussion résulter d'une interprétation erronée. C...
du projet, M. d'Ambly requérant, par amen Ferté-Macé, en basse-Normandie.
dement, qu'il fût pris l'avis des départemens ; .
le tout a été ajourné sur la motion de M. Charles Cette petite ville, qui a montré son patrio
de Lameth. tisme d'une manière distinguée dès le moment
Une lettre, adressée à l'instant par M. de de la révolution , avoit rassemblé dernièrement
Montmorin , annonce que « d'après les arme tous ses habitans des deux sexes, dans une
mens qui viennent d'avoir lieu chez un peuple église , † prêter le serment civique. Au
voisin et les motifs qu'on y donne , sa majesté milieu de cette auguste cérémonie un sieur
a pensé que son premier devoir étoit de veiller Dupont de Saint-Georges s'est récrié contre
à la sûreté de l'état : qu'il étoit à desirer que la le serment, et a semé le trouble et la confu
nation se mît en mesure d'avoir 14 vaisseaux sion dans l'assemblée. L'indignation a été uni
de ligne armés : que le roi a prescrit aux com verselle parmi les bons citoyens, et l'on a chassé
mandans des ports une grande surveillance : du lieu saint le sieur Dupont : mais cette puni
que sa majesté a desiré que l'Assemblée natio tion n'étant pas suffisante, MM. les officiers
nale fût instruite : que ce n'étoit là que des municipaux ont consigné le fait et le nom des
précautions de sûreté : que les assurances de coupables dans les annales de la ville, et en
acification de la part de la cour de Londres ont rendu compte à l'Assemblée mationale. On
† faisoient espérer que la paix ne seroit en ne sauroit trop faire connoître les auteurs de
rien altérée ». pareilles extravagances, soit pour les †
· Un message de cette importance a paru cxi s'ils en sont susceptibles, soit pour garantir les
er que l'Assemblée y portât toute la maturité bons patriotes de leur haleine infecte et anº
de ses conceptions : et, pour que chacun eùt civique.
le loisir de préparer son voeu , il sembloit mé
cessaire que la question fût ajournée à demain. Les ſanatiques ntmois doivent rougir de honº
· C'étoit l'avis de MM. de Mirabeau, de Lameth, Les municipalités de l'empire s'empressent de
de la Fayette, avec lesquels M. de Cuzalès s'est toutes parts à vouer à l'exécration publique les
trouvé d'accord : et c'est devenu l'avis et le fanatiques mimois. La ville de Saint-Paul-Trois
, décret de l'Assemblée. Châteaux , en Dauphiné , dans une délibéra
tion du 5 de ce mois, délibération pleine de sº .
JBesançon , 5 mai. gesse, d'énergie et d un patriotisme vraiment
MM. les soldats des régimens de Piémont philosophique, analyse la délibération des #
ºnfanterie, Metz artillerie, Dauphin cavalerie, mois, ainsi que leur adresse au roi, et en º"
( 3 )
montre les erreurs, l'inconsidération et la dé blessèrent un enfant sur la place Saint Leger.
mence, d'une manière frappante. « Par toutes Cet enfant se plaint, ils ont la cruauté de le
:es considérations, le conseil général de la com maltraiter encore. A ses cris la mère survient,
nune de Saint-Paul-Trois-Châteaux déclare veut le dérober à leurs coups ; ils entrent en
1nanimement que, loin d'adhérer à la délibéra fureur et ont l'imprudence de tirer leuts sabres,
ion de l'assemblée illégale de Nîmes, il im I)es bourgeois accourrus au bruit les désarment.
brouve formellement ladite délibération comme Humiliés de ce désarmement, ils courent aux
éditieuse , tendante à renverser la constitu casernes instruire et animer leurs camarades.
ion, à rap eller le pouvoir arbitraire , à soule Aussi-tôt un grand nombre de dragons se r'
rer le peuple, à semer le trouble et le désordre pand dans la ville, le sabre nud à la main : ils
lans le royaume , comme attentatoire aux pou jurent , menacent , frappent. Les liabitans in
roirs législatif et exécutif, comme insultant aux dignés s'attroupent , s'arment de pierres, de
rertus, et sur-tout à la droiture de notre au bâtons , de fusils. On ente1 d cri r de toutes
guste monarque. Il a de plus unanimement ar parts à la lanterne, à la lanterne. On court
rêté qu'extraits de la présente seront dans le aux églises pour sonner le tocsin , elles se trou
jour envoyés à l'Assemblée mationale, à M. de vent fermées. Le tumulte devient bientôt géné
la Fayette, avec prière de la présenter au roi , ral. Le commandant, alarmé de cette insurrec
à M. le maire de Paris, et à la municipalité de tion , renvoie les soldats aux casernes et les y
la ville de Nimes , et qu'elle sera imprimée, consigne ; il cherche à calmer le peuple par la
pour en être adressé sans délai des exemplaires promesse d'une prompte satisfaction.. La nuit
aux principales municipalités de l'empire ». vient, mais elle n'arrête point la fermentation.
- A V I S.
i)es placards au coin des rues invitcnt à la li
berté : notre jeunesse paroît vouloir arborer la
MM. les Abonnés , dont la jouissance datc dit 3 cocarde ; on assure qu'un mé contentement gé
TnarS pour 3 mois, sont avertis que leur Abonnement n ral dans le duché est prêt à éclater. Les émis
finit au 31 du courant, et priés. de renouveller avant saires du gouvernement n'ont que miel sur la
qu'il ſinisse pour plus de célérité dans le service. bouclie : il n'est pas de caresses qu ils ne pro
MM. sont aussi prévenus de répéter leur adresse, C'! diguent, pas de promesses qu ils ne fassent. Les
d'y ajouter ces mots : à commencer par le premier de aristocrates françois qui sont ici réfugiés, tr(ºIll
tel mois, afin d'éviter les doubles emplois. blent d être les premières victimes de la fureur
AFFAIRES POLITIQUES ÉTRANGERES. populaire : ils sont méprisés par nous, comme
ils peuvent l'être de tous vos bons patriotes.
DE S T o c x H o L M, le 28 avril. Adieu, je vous donnerai le détail des faits qui
surviendront. ( l xtrait du journal patriotique
Le roi s'est rendu maître des déſilés de Kjar de Grenoble ). Nous avons reçu directement
nakoski et de Suiomeniana dans la Savolax les mêmes nouvelles , et on y ajoute que le
russe. Le butin qu'on y a fait en farines , régiment de Saluce a pris le parti du peuple
pain, munitions de guerre, et en liabits, sans contre les dragons d'Aoste. -
Chez DENNÉ et PETIT, au Palais-Royal; BAILLY, rue Saint-Honoré ; madame DELAPLANcHE , rue du Roule,
n°. 17; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
Le prix de l'abonnement pour ce Journal, dont il parott tous les jours un Numéro, est de 36 liv, poiir
ºn an » 18 liº pour six mois , et de 9 liv, pour trois mois , franc de port, par la poste , pour tout le
, ººyººmº. Le premier Numéro a paru le 3 Octobre 1789 L'abonnemènt nv commence gue du premier d'un mvi .
- - : Y
A N N A L E s
PAT R I O T I Q U E s ET L I T T É R A I R E s
- D E L A F R A N C E, -
XXXIV. Les administrateurs seront astreints · Les avis ont été si divers, et se sont succédé |
en tout temps à donner connoisance de leurs si serrement , que nous croyons satisfaire à !
opérations au maire, au corps municipal ou au l'impatience du lecteur en les rapportant sous
conseil général de la commune , lorsqu'ils en la forme rapide du dialogue , tels que nous les
seront réquis. Ils donneront aussi ou feront aVOIlS SalSIS. |
Séance du 15 Mai.
et la † Songez à quels ministres vous
avez affaire ! considérez quel est l'homme que
Il s'est tenu à Perpignan des assemblées anti la France a maintenant pour ambassadeur en
Espagne ! celui-là même qui occupoit le mi
patriotiques : il s'y répand journellement des nistère au moment où Paris et l'Assemblée
écrits incendiaires. Des moines, des chanoines, étoient entourés de bayonnettes. Songez Sur
des gens de loi y soufflent le feu de la sédition ;
mais la garde nationale les surveille : mais il tout que la question † vous occupe est la
reste encore assez de bons citoyens pour les cause des rois contre les peuples.
arrêter. Ce sont ces fidèles patriotes qui ont M. Dupont. Messieurs, il y a ici deux objets;
dénoncé ces faits à l'Assemblée mationale par laquestion provisoire, très-instante , statuez-y
une lettre lue ce matin à l'ouverture de la sur le champ : la question du fond, très-im- ,
séance ; et l'affaire a été renvoyée au comité portante ; ajournez-là à trois semaines. ( Cctte
des recherches ' ' ' ' ' ' ,, , r -
as fait leur déclaration patriotique, l'Assem M. Barnave. Quand on m'aura démontré que
lée a décrété:: '1 , ... : "; - -
les effets doivent précéder les causes, et les
« Qu'aucun votant ayant plus de 4oo liv. de résultats les motifs , je serai de l'avis du préo
xeate,, qui n'auroit pas fait sa déclaration pour pinant ; mais avant tout, allons au grand prin
\ .
(3 )
ipe constitutionel : Ze roi exercera-t-il seul Un rapport sur les impositions des privilégiés,
2 droit de faire la paix et la guerre ? - a produit le décret suivant :
M. Goupil. Non , ce droit n'appartient pas « Les municipalités qui n'ont pas encore pro
u roi seul ; mais le roi est le stipulateur des cédé à la confection de leurs rôles des imposi
roits nationaux, le surveillant des propriétés tions ordinaires de 179o, seront tenues de les
es citoyens : et dans cette hypothèse , vous terminer dans le délai de quinze jours, à comp
e pouvez qu'applaudir à la conduite qu'il a ter de la publication du présent décret : faute
2I1l1e.
de quoi lesdits officiers municipaux demeure
M. de Broglie. La nation ayant tous les pou ront garans et responsables du retard des impo
>irs, il s'agit, avant tout, de savoir si elle sitions de toute la communauté.
irdera ou si elle déléguera le droit de la paix Aussi - tôt après la formation des assemblées
t de la guerre. de départemens et de districts, il sera nommé
M. Robertspierre. Une nation noble et trop pour chaque territoire des commissaires chargés
ère de sa liberté pour se dégrader par l'esprit de vérifier les surtaxes , et d'en faire le rap
e conquête, doit dire à l'univers qu'elle ne port au directoire du district et du département,
ºut ni insulter, ni souffrir qu'on l'insulte. pour que ledit directoire assigne les indem
M. de Custine.Je n'ai rien apperçu de suspect nités aux commùnautés plaignantes ; G Il COIl -
ans la conduite des ministres. Pour être sûr séquence, le surplus du décret reste ajourné ».
e la paix, il faut se tenir prêt à la guerre. A V I S.
M. de Mirabeau. En ce moment la discus
on du fonds est absolument impolitique, dé MM. les Abonnés, dont la jouissance date du 3
lisonnable et inconséquente , vous ne pouvez mars pour 3 mois, sont avertis que leur Abonnemerrr
luder le message du roi ; et s'il est de prin ſtnit au 31 du courant , et priés de renouveller avant
ipe que le provisoire s'exécute tant que le dé qu'il ſinisse pour plus de célérité dans le service.
nitif n'est pas prononcé, il est évident que MM. sont aussi prévenus de répéter leur adresse , et
2 roi n'a rien fait que de constitutionel. La d'y ajouter ces mots : à commencer par le premier de
uestion se borne donc à savoir si la nation tel mois, aſin d'éviter les doubles emplois.
»urnira les fonds demandés. . -
v-E * 2-A.
- S U PPL É M E N T A U N°. C C X X v I.
Génie et activité du patriotisme. tout par le verbiage et le non sense de leurs dé
clarations. Ils disent , entr'autres choses , que
Ce génie et cette activité du patriotisme jamais aucune religion n a procuré tant de bien
offrent en ce moment un tableau si grand, si à l'état ( ils † vraisemblablentent, par
chaud, si varié, que je ne puis m'empêcher l état, les évéques et gros bénéficiers ) que la re
d'en tracer une esquisse. Ici l'on voit des muni ligion catholique, apostolique et romaine. Le
cipalités qui repoussent avec énergie ct indigna chapitre de l'église métropolitaine de Rouen
tion les tentatives perfides des ministres et les cite les états-généraux de 15-6, comme si dans
efiorts dn fanatisme ; là des gartte , n ttionales , ce temps-là on étoit assez éclairé pour bien juger
qui s'empressent de se conſédérer entr'elles, des religions et des gouvernemens. Il cite aussi
pour se confedérer ensuite avec l'universalité l' Esprit des Loix de Montesquieu , comme s'il
de leurs compatriotes ; là des ré gimens françois y avoit un meilleur esprit des loix que celui de
qui font des pactes fédératifs entr'eux ct avec I'Assemblée mationale. Enfin ce chapitre nor
es gardes nationales, et qui jurent sur leur mand nous déclare , comme les autres chapitres
sabre de maintenir la constitution et de punir protestams , qu'il veut absolument regarder la
les traîtres; ailleurs ( et nous citerons entr'autres religion catholique , apostolique ct romaine ,
et spécialement le café national de Bordeaux ) non-seulement comme la seule vraie et mzeri
des sociétés qui s occupent, avec une sollicitude toire du salut éter7vel, mais comme la seule
vraiment admirable , du soulagement des pau nationale, et qu'il soutiendra cette croyance
vres et des ouvriers, et qui font réimprimer et jusqu'à son dernier sonpir. Nous observons à
distribuer à très-bon 1narcl1é tous les écrits ce chapitre qu'il est bien le maître de faire son
patriotiques qui paroissent ; ailleurs, et princi salut éternel et de mourir dans sa croyance ;
palement en Bretagne , en Dauphiné et en mais nous pensons que l'Assemblée nationale
Guyenne, une foule d'orateurs et d'écrivains a très-sagement fait de l'empêcher , ainsi que
† qui développent, dans un style brû ses confrères , de vivre si grassement aux dé
laut et harinomieux, les vrais élºmens de la pens des pauvres et de la nation : car pour faire
sagesse, de la raison et de la liberté. Oh ! qu'il son salut éternel et mourir en bon catholique ,
est heureux celui qui naquit avec une ame il ne faut pas de si gros revenus : et certaine
forte et sensible, celui qui n'a respiré que pour ment le chapitre métropolitain de Rouen n'a
le bonheur du genre humain, celui qui des sa pas entendu, par le salut éternel et par la ca
naissance abhorra les tyrans et les esclaves; qu il tholicité de sa religion, les biens temporels que
estheureux s'il vit aujourd'hui, et s'il contemple le clergé a possédé jusqu'à présent. C....
dans toute son étendue les points de vue et les Affuire du régiment de Vivarais.
mouvemens d'un spectacle aussi sublime ! Gloire
et salut à mes frères du cafe national de Bor Pour juger sainement et expliquer la con
deaux; aux auteurs de la superbe adresse du duite du ministre de la guerre et des officiers
-29 avril, de la arde mationale de Rennes à . de ce régiment dans cette affaire, il faut d'abord
:toutes les gardes mationales de l'empire ; à M. se figurer la rage et le dépit de la oour, lorsque
JFrachon, à M. Dumolard, avocat à Grenoble, , cette Cour a vu au commencement de la révo
et à tous les bons citoyens du civil et du mili-' lution l'esprit de patriotisme qui régnoit en
taire qui marchent de front avec nous pour général parmi les soldats et bas-officiers de
renverser tous les obstacles, et opérer sur ce l'armée , et le refus formel que les gardes-fran
·globe la régénération des peuples et l'irrévo çoises , ainsi que plusieuns autres régimens,
cable anéantissement du despotisme ! CARRA. avoient fait de plonger leur fer dans le sein de
Vertiges de la gent canonicale et prébendière. . leurs frères. Dès lors le despotisme étoit anéanti;
dès-lors le trône des tyrans étoit renversé; dès
Il paroît que presque tous les chapitres de lors les ministres des tyrans n'étaient plus que
France s'étoient donné le mot pour regimber. de vains fantômes; dès-lors un nouvel ordre
tous, le même jour et à la même heure, contreº de choses , alloit, succéder à l'ancien , régime.
les déerets de l'Assemblée nationale, et accéder ldentifions-nous dohc en oe moment avec des
aux protestations des noirs. Ceux de Paris, de ministres pervers, ineptes et incorrigibles, qui
Chartres et de Rouen, se sont distingués sur tiennent encore sous leur main ces mêmes sol
226 bis,
( 2 > -
dats, qui ont trompé leurs perfides et cruelles pas une connoissance profonde de -toutes les
espérances. Que feront-ils ? ils chercheront à ruses ministérielles et aristocratiques, et. si
se venger ; ils feront maître l'occasion de se notre patriotisme , bien connu de la France
venger. D'accord avec l'aristocratie militaire , entière, n étoit pas à l'épreuve de tous les
ils c lculeront les moyens d irriter les soldats chocs, nous serions bientôt décourag s par
patriotcs par des traitemnens plus durs encore des injures aussi grossières et aussi peu mé
que ceux dont ces infortunés dtoient victime s rit es, sur-tout lorsqu'elles nous viennent de
avant la révolution ; ils feront un crime à ces nos frères les soldats et bas-officiers d un ré
soldats des mouvemens de leur patriotisme et gimºnt françois. On fait dire, dans cette récla
de l'espoir d'une meilleur organisation dans malion aux soldats du régiment d Enghien,
l'armée : et ils appelleront ces mouvemens de qu'ils n'ont besoin ni de nos soins, ni de nos
l'insubordination , et sous ce prétexte d'insu instructions, ni de nos rétexlons.Nous savons
bordination , les officiers quitteront leurs sol- . depuis long-temps que les aristocrates frémissent
dats , et alors on traitera cet abandon des offi de nos r I1exions , mais si les écr vains pa
ciers comme une insurrection de la part des triotes ne suivoient pas d'un oeil viglant la
soldats : et ces soldats seront arrêtés, dégradés, marche de la révolution , s'ils ne veilloient
dispersés, renvoyés sans cartouche et abandon pas continuellement sur les droits du peuple
més à la douleur, à la misère, aux maréchaus et sur les vertiges et les manoeuvres de ses
sées. 'l'els sont le calcul et la marche des ven- . ennemis , sans doute ces ennemis aurorent
geances que les ministres ont méditées et exer beau jeu pour nous remettre tous sous le jong
cées contre 4oo soldats du régiment de Viva de l'ancien despotisme. il faut bien peu réité
rais, non-seulement pour se venger dc l'esprit chir pour croire que ceux qui profitoient des
patriotique de ces soldats, mais pour inspirer abus, et qui avoient toutes les graces et toutes les
de la terreur aux autres régimens qui oseroient prérogatives, se sont tous corrigés en 24 heu
orter leurs voeux vers la patrie, et soutenir res : non , mes amis, il faut de longues an
a mouvelle constitution. Il falloit en outre em nées pour accoutumer des hoinmes vains et
pêcher l'Assemblée nationale et les citoyens corrompus à l égalité des droits et à la sagesse
éclairés de démêler les fils de cette odieuse de la nouvelle constitution. Votre conscience
trame : c'est pour cela qu'on a plongé dans un vous dit-elle que toutes les ca touches jaunes
cachot l'infortuné Muscar et tant d'autres sol données à quelques-uns de vos camarades,
dats de ce régiment qui ont été poursuivis dans ont été données dans ces derniers temps avec
les provinces par les maréchaussées , et dont raison ? Tant mieux pour vos officiers Vous
on ignore le sort. Par-tout on les a persécutés, dit-elle que quelques-unes de ces cartouches
parce que par-tout on vouloit s'en venger et ont été données à tort? En ce cas nous avons
cacher d'affreuses vérités.Mais ces 4oo victimes bien fait de les dénoncer; car il vaut mieux .
ont fondé de p# deux de leurs cama risquer une injustice envers un officier qu'on
rades pour dévoiler toutes ces vérités ; ils les ne nomme pas, que de risquer la perte de
dévoileront, ou plutôt ils les ont déja dévoilées, tous les braves soldats patriotes de l'armée
et ma plume de fer, ennemie jurée de la per françoise. Vous voyez que les idées se dé
fidie et de l'injustice, ne cessera de prendre leur brouillent par la réllexion. Au reste, pour
défense jusqu'à ce que la nation et l'Assemblée . mettre vos officiers à l abri d une inculpation
nationale aient fait droit à leurs plaintes. CARRA. . 1
injuste, et vos camarades hors des attentés
,
t : - :
A N N A L E S
i . PAT R I O T I QU E S ET LITT E RA IR ES
D E L A F R A N C E,
ET A FFA I R E S PO L I T I Q U E S DE L'E U R O P E,
| J O U R N A L L I B R E,
- º, - e - - 0
( 2 )
XLVI. Le corps municipal fera , tous les Cette anmbassade a pris beaucoup de momens
mois , et plus souvent, si † corps municipal àticle
l'Assemblée, qui n'a pu
et décréter qu'un
le demande, un bref état de la situation de du titre quatrième dernier du plan ar
de
sa caisse. Il fournira aussi au corps munici la municipalité de Paris : c'est l'article premier
pal , à l'expiration de chaque année, un bor « L'assemblée des quarante - huit sections
dereau général de ses recettes et dépenses; il devra être convoquée par le corpsrésultant
municipalde,
présentera de plus au corps municipal, dans lorsque le vœu de huit sections
les trois premiers mois de l'année suivante , la majorité de chacune des sections, composée
ses comptes appuyés de pièces justificatives , de cent citoyens, se sera réuni pour former
lesquels devront être arrêtés avant la fin de la convocation.
cette même année, » Le commissaire de chaque section sera
XLVII. Outre la publicité et l'impression des tenu de convoquer l'Assemblée toutes les fois
recettes et dépenses ordonnées par l'article 58, que cinquante citoyens le requerront ».
et l'article 59 du décret du 14 décembre , le
conseil général pourra vérifier l état de la caisse, Séance du 16 Mai. -
leur est confié , « et qui me leur permet pas, M. l'abbé d'Eymar a pris la parole pour
disent-ils, de rien mégliger de ce qui peut mettre dire, qu'il dénonçoit d'avance les commissaires.
en évidence les événemens du 6 octobre , leurs comme coupables d'avoir outre-passé leurs
causes et leurs suites, et ils viennent supplier pouvoirs.
l'Assemblée d'ordonner à son comité des re La discussion s'engageoit : il a fallu l'ajourner
cherches, et à celui de la municipalité, de leur à demain soir, pour passer à la question consti
remettre toutes les pièces relatives à cette fa tutionelle. - - !
meuse journée ». Le décret a été rendu. On a commencé par l'asseoir, pour établir
Assurément, pour des hommes de robe, c'est la série des orateurs sur trois colonnes d'opi
me pas manquer d'intrépidité. Il en faut sans mions, le oui, le non , et le mezzo termine.
doute , et beaucoup , pour tenir tête à l'opi « La nation doit-elle déléguer au roi l'exercice
xiion publique, qui s'est déclarée si mettement du droit de la paix et de la guerre » ? *
SUlI lJIlC § affaire. M. de Levis a parlé le premier, et distinguant
•.fr
-!
-
( 3 )
la † offensive, que nul n'a droit de faire, au-dedans, me l'étendit pas au-dehors, mal
de la guerre défensive, qui descend du droit ma gré la prospérité de ses armes, et produisit,
turel, il a demandé l'examen préliminaire de au contraire, des événemens honteux (I).
plusieurs questions. - Après ce trait, et cent autres pareils, qu'on
« L'Assemblée mationale déclarera - t - elle , pourroit citer, (qu'on lise Essais sur les grands
comme article constitutionel , que jamais la événemens par les petites causes, 1 vol. in-12),
nation françoise n'entreprendra rien contre au qu'on délègue donc au roi le pouvoir de faire
cun peuple » ? *. et la guerre et la paix !
- Le roi aura-t-il, ou non, le droit de signer M. Jallet, curé de Chérigné en Poitou, a
aucun traité définitif sans le voeu de la mation ? rappellé les principes du droit des gens ;
— A qui appartiendra le droit de faire la paix coinbien l'aggression est odieuse , et la dé
et la guerre ? 1 - fense légitime. L'emploi des forces publiques,
A qui la nation déléguera-t-elle ce droit ? a-t-il dit, est remis dans la main du roi, mais
M. de Sérent a mis en parallèle les dangers il fant que ces forces soient dirigées par la
attachés à l'intrigue des cours et à la corrup nation, il faut quo la nation soit arbitre de
tion ministérielle, et ceux qu'entraînent dans tous les traités où son intérêt peut être eu
les assemblées nombreuses la mésintelligence, gagé, et je demande que ces principes soient
l'esprit de parti et l'impossibilité du secret développés par le comité de constitution. -
me fût désormais ni recherchée comme amie, « C'est un grand abus, a dit Montesquieu ,
ni redoutée comme ennemie » ; et il en con de laisser aux rois le droit de faire la guerre ».
cluoit que l'intérêt de la mation étoit de dé En voulez-vous un exemple effrayant ? De tous
légucr au monarque la puissance de la paix nos rois le meilleur, le plus populaire, alloit,
et de la guerre.
conduit par une passion insensée, entreprendre
« Tous †
pouvoirs, a repris M. d'Aiguillon, une guerre désastreuse au moment où il fut
résident dans la mation , c'est à présent une enlevé à la France idolâtre. Si le principe in
vérité triviale et incontestée. Eh ! qu'importe violable, si l'autorité d'un homme de génie, si
au bonlieur d'une immense nation cette in
l'exemple que je vous apporte ne suffisoient pas,
fluence prétendue que la vicille politique fai je dirois encore, « que la nation se garde bien ,
soit sonner si haut ? Préjugé semblable à celui en ce moment, de déléguer le droit de faire la
# jadis rendoit les individus si orgueilleux guerre ; elle a une constitution à achever, a
e leurs priviléges ! Ce n'est-là mi le bonheur, affermir ; les ennemis de cette constitution
ni la raison, ni la sûreté.
vous tendent un piége ; c'est leur dernier
M. d'Aiguillon a cité ensuite l'anecdote de effort : s'il peut réussir, vous n'avez rien fait
Louvois sur la cause étrange de la guerre de pour la chose publique ; s'il échoue, comme
-1688. — Louvois eut la tête fortement lavée
tous les autres, la constitution n'a plus rien à
par Louis XIV, au sujet d'une croisée du Craindre ». - - -
4 -
( 4 )
argumentation que la séance a été levée, et la se manifester avec chaleur, et l'on ne parle
discussion remise à demain. que de liberté dans tous les quartiers de Dublin.
A V I S. -
On s'abonne à Paris , chez BuissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, framc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et tou1és les lettres pour les Autcars des dnnales Patriatiques.
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- -
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! . 1" ! .
Le prix de l'ahonnemen pour ce Journal, dont il paroft rons les jours un Nunéro, est de 56 liv.'ponr
nn an, 18 liv, pour six mois , et de 9 liv. pour trois mois , franc de port , par la poste , pour cout le
royaumre Le premier Vumréro a paru le 5 Octobre 1789- L'abonnemant ne commence que du premier d'un moir
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- -
A N N A L E S
PAT R I O T I QU E S ET L I TT E R A I R E S
: D E L A F R A N C E,
ET A F F A I R E S PO L I T I Q U E S D E L'E U R O P E ,
J O U R N A L L I B R E,
/ - - - - -
· Ce n'est point toi qui me gouvernes, puis-je dire aujourd'hui à tout liomme,
c'est la loi ; qu'elle parle, et je m'humilie : si tu te mets à sa place, je
te désobéis.
le corps législatif ne peut exercer le droit de reux systême, et la discussion a été renvoyée à
paix et de guerrº, mais qu'il faut s'en rap demain, pour y être statué définitivement.
porter aveuglément aux connoissances pro . L'Assemblée a entendu un rapport sur les
fondes du cabinet ministériel, ct déléguer au troubles qui agitent la ville de Montauban, où
monarque la plénitude du pouvoir en cette les fanatiques exercent hautement leurs brigan
partie ». - dages. ils ont déja fait massacrer quelques pro
« Il n'est ni juste ni maturel, a repris M. Pé testans : les officiers municipaux, tous dévoués
thion de Villeneuve , de donner à un seul à l aristocratie , ont autorisé le peuple à se dé
homme le droit de disposer de la vie et de pouilier de la cocarde nationale, à en substi
la liberté de 24 millions d'individus. Puis dé tuer une autre : ils ont fait promener pieds
montrairt en peu de mots à quel point la for nuds , dans cette ville, des dragons patriotes
tune, l'honne ir, l'existence même du royaune, M. Charles de Lameth a remis des pièces pro
ont été hazardés depuis 12o ans p r le d spo batives de compiois, de machinations sédi
tisme orgneilleux ct par la toll ss in ouciait , ticusºs et il a promis de tout d moncer. Quel
l'orateur a proposé un i oj l de décr t en ºl - · qu'un poa tant a t ntr pris de ju tºfier les offi
sieurs articles ; « 1°. qu l · poº o r exécut tt rte ciers ntnnic p.iux , c'étoic Mi. de Cazalès : mais
pourra déclºrer, e:i! ! prºnºre, ni sºvre la le vénérable . : r Gouites , dénonçant les in
gucrre que du cºnsent nºt espr s du coc;s dignes i vites qui cliercii nt à aveug! r les peu
1 gislatif , 2°. qu'en cas d invasion le pouvo.r j,les dil Lºng : doc p : r des j blés des prières
ex cutif f ra m rch ºr ! … troupes q te la nat cri pubiiques et des mai dernens , • t M. Hebrard,
entière lui a co.ſ s pour sûreté de la ciºoº laisaiit lecture de la cot,pel,le circulaire des mu
publiiue; ,uais q ii $ ra t eu d'en faire part n claux de Nimes, ont réc,ut le défenseur au
Si l : 11 C :*.
aussi-tôt au cor s legi lºi f, s'il est assºnblé ,
et de le coiivoquº r. s l ils 1 est pas, pour aviser l' niin l'Asscmblée a rendu le décret suivant :
aux moyens à prendre dans les circonstances. « i, Asseiiil lée nai naie, ou son comité des
3°. que le pouvoir exécutif pourra proposer ra, ports, n , pouvant douter des troiiibles qui
des traités , des conditions , mais qu il appar ºgitent ie vitie de Miont , ban , et me croyant
tiendra au corps législatif de les rejetter, mo | a , d voir attendre de plus grands & clt'rcisse
difier ou recevoir ; qu'ils ne deviendront enfin . luens ultérieurs po r eii , êcher le sang du peu
obligatoires qu'après cette , condition remplie. ple de coul r, dé, ri te que son président se
4°. Que toute déclaration de paix et de guerre retirera vers le roi, ponr ie supplier de prcndre.
se fera au noin de la nation et du roi. 5°. Enſin, les mesur s les plus convenablºs pour réprimer
u'il soit envoyé à toutes les cours un mani les désorires qui règnent dans la ville de Mlon
feste, qui contiendra les principes de la nation tauban : -
françoise , lesquels sont en substance , qu'elle L' Assemblée nationale met les non-catholi
renonce à toiit esprit de conquéte, qu elle ques sous la sauve-garde de la loi : enjoint à,
sera la protectrice de toiites les nations et de
tous les individus opprimés , et que si elle » de prendre la
tous les citoyens de cette villqu'elle
cocarde mationale , et déclare enploiera,
s'éloigne de toute aggression, elle ne souffrira tous les moyens possibles pour découvrir et
jamais qu'on l'attaque impuni ment ». faire punir les auteurs , fiûteurs et complices
M. de Montlozier , en se déclarant , comme des troubles qui désolent cette ville ». -
-
• -- - -- ** •
( 5 )
de déclarer la guerre ou de faire la paix , que dix mille carton1clics . et qu'ils se défendront
les rois de France ont usurpé sur la mation, il avec vigneur : cn ne sort pius de chez soi qu'a--
est bon de prouvcr que ce droit n'a jamais été vec deux pistol ts et une épée. Le peuple de
dans son principe que celui du peuple assem mande que le roi fasse sortir l s soldats pié
blé.Ainsi, dit feu M. de Peyssonnel, que nous montois de Chambéri ; il a sornmé les cinquante
venons de perdre, les états assemblés sous le représentans du conseil d'en ſormcr la do
roi Jean, le 17 octobre 1355, denmandèrent la Il inde, à pºiiie poer cit, c un d eux de périr
liberté du roi de Navarre, décidèreºt la guerre, entre le ciel et la terre. Le commandant a asscm
et accordèrent un aide pour l entretien de blé le congrès ; on ne connoît pas encore la dé
larmée ct la délivrance du roi. cision. Chambéri commence à éprouver ce que
| Sous Charles V, le 9 mai 1369, ils décidèrent les souverains appellent le mal françois, le désir
la guerre contre les Anglois. de la liberté : si les habitans se soutiennent dars
| Sous Charles VII, en 1441 , ils avisèrent de le premier élan de ce sentiment , ils seront
la paix. bientôt nos imitateurs.
Sous François II et Charles IX , en 1 56o ,
ils agtèrcnt dans leur assentislée , à Orléans, les Ciaº dépi, tés de 73or / anx vovés à l'#ºſ intie
"† pro,res à conso} e'cr la paix. par le pouvoir e cécit /5/ 'a/c /'opin.'on piºblique.
us Louis XI. cn 14'5 -, ils statuèrent que
le duc de Bretagne sºroil so::) 1:2 é (i e ra11 ire att Le 1o da cº n1ois, l'assemblée des patriotes
roi les villes qu il détenoit par son intellig 1c . du ca i fé n-: onai d I'orieat , ayant ;ºris leo
avec l'Angleterre. tu e de la protcs lºtion des lieirs, ct ºvant vu au
Mais la nation assemblée connoisso't tºus°i , nombre dºs signat ,ir s de cºtie pi otesta:ion,
et décidoit des alliamces poltiq les ou de con cinq députés de c tte ville , l s sieurs /e i}cr
sangu'nité avec les puissancºs étr.iagères, comme /,' on , pr, inter prés.d nt; d ° , ert/amica , de
le prouve le même écriva'n. S. gar, le ciré /'#yºn , et i'albé d' Ho3 ral ;
| | Sous Louis XII, les états-gºnéraux tenus à coºi lérant qite c 5 cinq députés se sciº t rein
: Tours en 15o6, « ntr r nt ::a1is le d 'ta | ci , dus indignes dº la ni son ionorable dºnt ils
, inconvéniens du Intrtg · d · ui8 laine Cl , ttde étºicnt ºi'arg,ºs , a , rrêt qu'il seroit f it d s
, de France avec un princº étr º g r. etc. un 111 qui ºs : - r * 21:4cmt i cliigie de c, 3 ci1: q
, $ous Louis XIII enfin , ils appro vèr, nt dé, utés ; }csdits in,i11nequins ayaut un écriteau
l'alliance avec
-
l'Espagne lrar l>
-
- A 1 p
mariagº
-
citi ºoº dCv tii et deriièrº , i ,oriant le nom de chacun,
ºec la fille de jº, l ppe II : ils prº es, r , L et c º n ts tra#/ es à la pa /ric; que lesdits
des traités avec l'! spagne et #Ang rre pºur mai, i t ns seroi n t iºndus à cinq lanternes
la sûreté des n vir s ſram çois. (te la ru, ln cl peau rouge , et ensuite livrés
#'ourqnoi donc le ministère s'est-il aujour aux l' i, in s. C qtti a éLé ex cuté à sept
d'hui réservé un droit si sacré, si inhérent à leurºs (iu ,oi", le :, jour 1o de mai, de la
ºx de notre mation ? et s: on ne peut le lui s coi.i : an ! de la lbºrté , en présence ct
† Pourquoi nt décideroit-elle
º la paix et de la guerre ?
pas seule aux api " " ci :
tud
nens un vers.ls d'ane mi,!ti
citoy ns , ct a ( t é sur le
;!; , ºii r., ole de
cha,nº 1 er pinal du v , bal signé per j,lus de
*ait d'une lettre du Pont-de-Beauvoisin douze c, , , , perso nes. — l' l st, l eu le frºn 7
§ 15 de CC lno s, ſurent sur le C...amp empri · est aujºurd : ui , j : tiples de la t rrº , l iniluence
4: - - -
de « § ºnt élargis : il n'y en eut qu'un seul la n ture a la s é parini les j ' : ér : oiis pré -
§ º° qui a occasioiiné des propos. Le
sang § il Ill nacé de mettre la ville à feu et à sent s d s t è s organ s'es en fatisse équerre ;
cn vain la soil de l or o: l · fan ^ : isnie a cxalté
e§t n en falloit pas tant pour soulever des ces tét s : en v,ºin le des; ot#,ni , a l' étri le cºeur
lºs endoctrinés 3,sri r e , , *-Y - -- I .
des tyr,ins , t dºs esclaves qui r ºicnt afiidés
º Les Chau§ par nos eerits et notre exem
- "ºrinois ont été armés, en moins a: x tyraus : ºn vain l'ignc ,: mºe ou l liy poºri
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| -d heure
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, au nombre de plus
ilSS I1rn P# de six
---.- * -1 - - - - 1 - l - sie fait agir tous les res orts de l'.iristocratie :
( 4 )
nemis ne sont plus que des mannequins ex hongroise vient d'arriver de Berlin, et a été
posés à vos risées et à vos coups de ſouets. C... suivi d'un autre courier du corps des chasseurs
prussiens pour le comte de Podwils. Cet en
Anecdotes patrioliques. voyé a eu sur le champ une conférence avec
le prince de KatInitz. Le roi de Prusse notifie
· Le 9 de ce mois , la garde nationale de à la cour de Vienne qu'il dem unde un armis
Phalsbourg, réunie à un détachement de celle tice de six semaines pour établir définitivement
de Strasbourg, venoit de renouveller le sermont les articles de la paix avec la Porte : mais comme
civique ; les braves soldats du régiment de la on attend vers le 12 mai un courier de Péters
Fère, qui s'étoient joints à ces gardes natio bourg , d'après les dépêches duquel la guerre
nales , leur adressèrent un compliment : et au ou la paix sera décidée avec la Prusse et la
1moment où le lecteur terminoit son discours Pologne, notre ministère n'a pas encore ré
par ces mots : « Notre voeu le plus cher est de pondu à cette proposition. Au reste le signal
mériter d'être au nomhre de vos frères et de de la guerre sera le départ du maréchal Laudon
vos amis, » l'assemblée , d'une voix unanime , † la Moravie, si l ènflure de ses jambes le
s'écria : « Vous y étcs ». — A Cherbourg , lIIl u1 perm t.
conmandant militaire entra dans un corps de Les difïérens survenus entre les nobles hon
arde, sous prétexte de converser avec les sol grois et les paysans affranchis qu'ils veulent
dats. « Eh bien, mes amis, cette augmentation ramener au serrage, auront de la peine à s'ar
de paie, la voilà encore retardée...... Ina foi, ranger, l éepold : l ne voulant pas trop se mêler
je crains bien..... Oh ! /..... interrompit un gre de ces affaires , dont les suites peuvent devenir
nadier , nous avons bien vécu sans elle , nous sérieuses. *.
nous en passerons bien encore, et notre opinion Les paysans de la Carinthie , de la Stirie,
ne changera pas pour cela ». — Dans une autre de la haute et basse Autriche , se présentent
ville , des chasseurs conduisoicnt le convoi à la cour pour d en inder | abol tion de la taxe
ſunèbre d'un de leurs camarades , avec un territorial : ( tablie par feu Joseph ll. Ils ajou
tambour et huit liou,mes l'arme sous le bras ; tent qu'ils veulent être ai franchis des corvées,
un officier commandant les rencontre et montre et du joug pesant sous lequel les tiennent les
beaucoup d'humeur. « Quoi , dit - il , si l'on noLl, s p opriétaires. Cette demande si con
donne un tambour à un simple soldat , que traire aux droits de la noblesse embarrasse |
feroit-on donc pour moi si je mouros ?..... Si beaucoup notre m bnarque , qui voudroit con |
vous mouriez, vous mon oſicier, reprend un tenter les deux parties , m is qui sera peut
chasseur, oh ! vraiment toute la musique en être obligé d'engager la mobl sse à faire des
seroit ». sacrifices pour éviter une revolte générale, Oll
des événemens que la ſorce ne pourra plus |
justificatives, même de faire connoître les vrais » Charge son président d'écrire à la munici
auteurs du désordrc. Attendons la publicité de palité et à la garde mationale de Valence, pour
cette défense, et le rapport du comité qui doit leur témoigner l'approbation de l'Assemblée na
, en examiner les faits. tionale sur leur conduite et les efforts qu'elle
Une nouvelle contention s'est élevée, « M. de ont faits pour prévenir le malheur arrivé le Y!
Marguerittes , maire de Nîmes, inculpé et cité, de ce mois ». :
reprendra-t-il la place de représentant de la Séance du 18 Mai.
nation » ? - -
« Lorsque le comité des recherches fera son Après la lecture rapide du procès-verbat
-
· ( 3 )
et celle de l'adresse de deux villes, dont l'une même ce droit terrible , puisqu'il faut absolu
adhère pleinement aux décrets de la nation , ment qu'elle le dépose dans quelque main, me
dont l'autre désavoue avec détestation la con vaut-il pas mieux le conſier au momarque, sous
duite des dyscoles, l'Assemblée a porté toute la clause de la responsabilité , que de le com
son attention sur l'imposante matière qui l' oc fier à un plus grand nombre d'hommes qu'au
cupe depuis trois jours. - cune responsabilité ne retiendra ?
Les divers oratèurs ont tâché d'élever leur Quatre autres membres, MM. Reubell , de
talent à la hauteur de leur sujet : plusieurs y Crillon, l'abbé Maury et de Volney , ont pré
sont parvenus ; et l'on peut dire que cette senté des motifs pour et contre. .
séance a été l'une des plus brillantes où l élo Comment, a repris M. Reubell , comment
quence
exercée. de la chose publique se soit encore
•r
la nation, qui n'a pas voulu confier ses intérêts
à des ministres , auroit-elle entendu leur con
MM. de Praslin et du Châtelet ont ouvert fier la vie ct la tranquillité de tous les indi
la carrière ; le premier , cn posant qu'il étoit vidns de l société? Donner au pouvoir exécutif
imprudent que le peuple pût déléguer à ses le droit de faire la guerre , c'est renoncer à
représentans le droit de faire la guerre , en ce toute espèce de constitution ; la responsabilité
que ceux-ci ne peuvent être responsables. n'est qu'une chimère que les ininistres bravcnt
Le second , en estimant, comme M. de Se déja sous vos yeux, à l'instant même où vous
rent, quc le droit de déclarer la guerre et celui l'avez décrétée ; peut-être les représentans de
de conclure la paix appartiennent , dans un la nation pourront - ils mal faire, comme les
gouvernement monarcliique , au pouvoir exé ministres, m is certcs ils ne pourront pas faire
cutif. 1S.
trui. — La nation s'interdit dès se moment MM. les Abonnés, dont la jouissance date du 3
toute conquête. -
mars pour 3 mois, sont a certis que leur Abonnement
finit au 31 du courant ; et priés de renouveller avant
qu'il ſinisse pour plus de célérité dans le service.
De Valence , 18 mai. M M. sont aussi prévenus de répéter leur adresse, et
M. de Voisins , maréchal de camp , com d'y ajouter ces mots : à commencer par le premier de
tel mois, afiu d'éviter les doubles emplois. |
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN, Libraire , rue Hautefeuille , à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement ct la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. - ,
Chez DENNÉ et PETIT, au Palais-Royal; BAILLY, rue Saint-Honoré : madame !)r1.ArLANcHº , rue du Roule,
*". 17; et chºz tous les Libraires et l)irecteurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
- T.
A N N A L E S
PAT R I O T I Q U E S ET L I T T É R A I R E S
D E L A F R A N C E,
ET A F FA I R E S P O L. I T I Q U E S DE L' E U R O P E;
J O U R N A L L 1 B R E,
p
Il n'est point de pacte qui puisse tenir contre les droits inaliénables
do la 11uture ou contre ceux de la natioil.
On s'abonne à Paris, chez BUissoN , Libraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le pris
de l'abonnement et la lettre d'avis , et toutes les lettres pour les Autcurs des Annales Patriotiques. -
Chez DENNÉ et PET1 r, au Palais-Royal ; BAILLY, rue Saint-Honoré ; madame DELAPLANcHE , rue du Roule,
u°. 17 ; ct chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. -
Le pnix de l'abonnement pour ce Journal, dout il paroft tous les jours un Numéro, est de 36 liv. pour
un ari , 18 liv, pour six mois , et de 9 liv. pour trois mois , franc de port , par la poste , pour tout
royaume Le premier Numéro a paru le 3 Octobre 1789. L'abonnement ne commence que du premier d'un moit
C O D E U N I V E R S E L
E T M É T H o D I Q U E
D E S N O U V E L L E S
L O I X F R A N Ç A I S E S,
O U"
R E C U E I L C O M P L E T
De tous les Décrets de l'Assemblée Nationale, divisés par ordre de
Matières , avec notes et explications pour en faciliter l'intelligence
et l'exécution.
Publié par M. G. D. M.
Lorsque la livraison des 24 cahiers , qui sont l'objet du présent abonnement, sera terminée,
il sera ouvert une nouvelle souscription , sur le même pied et aux mêmes conditions ; et ces
livraisons se succédant ainsi pendant toute la durée de † présente législature et des suivantes,
ceux qui continueront leurs abonnemens auront en tout temps une collection complette et
métÎrodique de toutes les loix qui seules régiront désormais cet empire. -
Chaque division sera terminée par une table alphabétique des Décrets qu'elle comprendra.
[ Nota. Pour qu'on n'ait aucun reproche à nous faire , nous prévenons qu'un Compilateur
vient de proposer après nous, et à moindre prix, un Recueil complet des Décrets : mais c'est
un simple Rccueil qu'il annonce pour une époque indéterminée ; et c'est un Ouvrage que nous
donnons dès ce moment. Il fournira une § matérielle ; et c'est un véritable Code ue
nous offrons à nos concitoyens. Diviser tous les Décrets par ordre de matières , séparer es
articles d'un même Décret , lorsqu'ils se rapportent à des titres différens, distinguer ce qui
est Constitutionne/, de ce qui n'est que Reglementaire , expliquer enſin par des notes , tout
ce qu'il est nécessaire d'éclaircir ; § les conditions que nous remplirons, et que nul autre
ne propose. Si notre mauuscrit ne devait coûter que les ſrais d'une simple transcription , nous
le donnerions aussi à moindre prix. ]
- x-
AFFAIR E s PO L, I T I Q U E S D E L' E U R O P E;
J O U R N A L L 1 B R E,
Ceux qui rappellent à un peuple ses droits sont ses meilleurs citoyens.
de Paris, de la répartition des impôts dans leurs Un membre du parti opposé à celui du préo
sections respcctives. pinant, a parlé long-temps pour ne rien dire :
XII. Les commissaires de police seront élus il a craint la séduction pour le corps législatif
pour deux ans , et pourront être continués « Après avoir entendu les plus grands publi
toute leur vie : le premîcr remplacement, s'il y cistes , a dit modestement M. Freteau, §
a lieu, ne pourra se ſaire qu'à la Sa mt-Martin paroître étonnant qu'un magistrat entreprenne
1792 ; le conseil général de la commune fixera de donner son opinion sur le droit de la paix et
la somme de leur traitement. de la guerre : cependant qu'il me soit permis,
XIII. Chaque commisaire de police aura, sous sur une question aussi grave, d'interroger l'his
ses ordres, un secrétaire-gr ffier de police , et toire , et de vous faire voir Cliarlemagne |
l'un ou l'autre seront prêts à toute heure du prenant le consentement de la nation †
jour et de la nuit à remplir leurs fonctions. porter la guerre au fond du mord de l'Enrope;
XlV. Les personnes arrêtées dans l'arron la nation se rassemblant, en 1356 , pour répa
dissement de † section , seront conduites chez rer le désastre des journées de Crecy et de
le commissaire de police : celui-ci pourra or Poitiers ; en 1527, pour anmuller le honteux
donner la détention, si la personne arrêtée traité de Madrid : voyez au contraire cette
n'est pas domic liée ; pour ordonner la déten même mation ruinée et presque déshonorée
tion d'une personne domiciliée, il aura besoin par des guerres injustement
d'unouministre
treprises par la fantaisie légèrementen
, par la
de la signature de l'un des officiers municipaux
du département de la police ; et dans l'ua et corruption d'une femme de cour »; et l'orateur
a conclu que l'unique moyen de sauver la
l'autre cas , il sera tenn d'en avertir le con
missaire de section qui se trouvera de service. liberté, étôit de réserver au corps législatifle
pouvoir de déclarer la guerre et la paix ,
Séance du 2o Mai. - On attendoit avec une sorte d'avidité l'opi
nion de M. de Mirabeau ; il l'a émise dans un
· Deux décrets particuliers ont précédé l'im discours long, mais éloquent, où, passant º
· portante discussion. revue les avantages et les inconvéniens de lun
Par le premier, pour venir au secours de et de l'autre parti : et posant la question d'uº
la ville de Lagny, affamée p r les monopoleurs manière neuve, il s'est résumé dans un projº
, qui interceptent les grains, soit au marché, soit de décret ainsi conçu :
sur les routes, l'Assemblée a décrété que le roi « Le droit de la paix et de la guerre appº
' seroit supplié de donner des ordres pour la tient à la nation. ·
· libre c§ des grains. L'Assembl, e mationale décrète que l'exerciº
Par le second décret, la ville de Joigny a été de ces droits sera d légué concurremment º
autorisée à une coupe de bois anticipée, pour pouvoir législatif et au pouvoir exécutif de lº
subvenir au besoin de ses pauvres. 1nit Illere SlllV a ntC :
M. de la Gallissonnière , † parlant, a 1°. Que le soin de veiller à la sûreté extéº
demandé, pour le roi, le droit de paix et de rieure du royaume, de maintenir ses droits !
- guerre, et son opinion étoit connne d'avance ; . ses possessions appartient au roi ; qu ainsi !
, mais comme il n'a rien ajouté à tout ce qui avoit seul peut entretenir des relations, conduire des
: été dit dans ce systême, mous nous dispenserons négociations politiques au dehors, en chºº
: d'analyser soncontraire
discours.a été reprise par M. les agens, faire des préparatifs de guerre !º
L'opinion Re ortionnés à ceux des états voisins distribº
, gnault, qui s'est résumé en adoptant le plan de es forces de terre et de mer, et en régler !
M. Péthion de Villeneuve. cas de guerre, la direction, ainsi qu'il le jugera
Applaudissant au généreux manifeste, M. de convenable.
| Menou a démontré que le roi, comme chef du 2°. Que dans le cas d'hostilité imminenº#
, pouvoir exécutif suprême, devoit avoir la puis commencée, d'un allié à soutenir d'un droit
, sance de diriger les armées, mais que le droit conserver
tenu d'en par la force
donner des armsans
motification, s leauºº
roi †
dé
, de la guerº et de la paix ne pouvoit apparte
nir qu'au corps législatif : lai, au corps législatif, d'en faire connoiº"
( 3 )
causes et les motifs, et de demander les fonds - La parole arrivoit à M. de Cazalès ; mais
qu'il croira nécessaires ; et si le corps législa l'Assemblée, attendu l'heure tardive , a remis
-#5-st-en vacance , ii se rassêmblera sur le à demain l'avantage de l'entendre.
cliaInp. A JV I S. -
· 3°. Que sur cette notification, si le corps lé
gislatif juge que les hostilités commencées sont MM. les Abonnés , dont la jouissance datc du 3
mars pour 3 mois, sont avertis que leur Abonnement
une agression , ou partent de la part des mi ſinit au 31 du courant, et priés de renouveller avan t
nistres, ou de quelques autres agens du pou qu'il finisse pour plus de célérité dans le service.
voir exécutif; l'auteur de cette agression sera MM. sont aussi prévenus de répéter lcur adresse, 6t
poursuivi comme criminel de lèze-nation ; dé
d'y ajouter ces mots : à commencer par le premier de
clarant à cet effet que la nation françoise re tel mois, afin d'éviter les doubles emplois.
nonce à toute espèce de conquête , et †
1berté
m'emploiera jamais sa force contre la
- d'aucun peuple. Formule mouvelle d'une prière publique.
4°. Que sur la même notification, si le corps
législatif refuse les fonds nécessaires et témoigne Un prêtre également vertueux et éclairé ,
son improbation de la guerre, le pouvoir exé M. Gay de Vernon , curé de Compreignac en
cutif sera tenu de prendre sur le champ des Limousin, et maire de sa commune, a imaginé
mesures pour faire cesser ou prévenir toute un moyen d'une simplicité sublime, pour ac
hostilité , les ministres demeureront respon · coutumer l'esprit de ses paroissiens à cette série
sables des délais. de puissances, la nation , la loi, le roi , qui
5°. Que dans le cas d'une guerre immi forme la substance du serment civique, et qui
· nente, le corps législatif prolongera la cession doit être éternellement dans le cœur et dans
dans ses vacances accoutumées, et pourra être la bouche de tout bon françois. Dans le verset
sans vacance pendant la guerre. du pseaume Exaudiat, qui se chantoit par trois
6°. Que toute déclaration de guerre sera fois à toutes les messes paroissiales, il a fait une
faite en ces termes : de la part du roi , au légère variante, en cette forme :
" nom de la nation.
Domine , salvam fac gentem , ... .
, 7°. Que pendant tout le cours de la guerre . . Domine , salvam ſac legem , ... .
le corps législatif pourra requérir le pouvoir Domine , salvum ſac regeul , ... .
exécutif de négocier la paix, et dans le cas
où le roi fera la guerre en personne, le corps Ainsi le culte se trouve journellement lié à la
législatif aura le droit de réunir telle portion de constitution , ainsi par l'action vivace des causes
· garde nationale, et dans les endroits qu'il le lég res, mais répétées , il se peut que le bon
jugera convenable. curé rende un important service à la chose pu
8°. Qu'à l'instant où la guerre cessera , le blique.
· corps législatif fixera le délai dans † les La formule de Compreignac a déja été adop
troupes extraordinaires séront congédi es ct tée par la garde nationale du département de
l'armée réduite à son état permanent ; que la la haute V1enne et des départemens voisins ,
formant une fédération de 15o mille hommes,
, solde desdites troupes ne sera continuée que
jusqu'à la même époque , après laquelle, si les assemblée par députation à Limoges, place de
Tourny, le 9 mai présent mois.
• troupes extraordinaires restent assemblées, le
ministre sera responsable et poursuivi comme On propose cette formule à tous les vrais pa
criminel de lèze - nation ; qu'à cet effet , le triotcs, à tous les curés citoyens, et on ne peut
comité de constitution sera tenu de donner guères douter que les plus purs d'entr'eux ne
incessamment son travail sur le mode de la veuillent se faire reconnoitre par leur empres
responsabilité des ministres. sement à l'adopter.
, 9°. Qu'il appartiendra au roi d'arrêter et de La ville de Lyon.
' signer avec les puissances étrangères , toutes
es conventions qu'il jugera nécessaires au bien Graces aux progrès de l'esprit public et anx
de l'état, et que les traités de paix et d'al vertueux efforts des officiers municipaux et des
liance et de commerce ne seront exécutés officiers de la garde nationale de Lyon, cette
seconde ville † l'empire françois est enfin
( 4 )
patriotisme, Déja sa milice citoyenne , confé briançonnoises. Déja ce colonel alloit arriver.
dérée avec les braves Dauphinois sous les murs dans: ..lal.- - ville de Briançon avec sa famille et
J. - J.-J.
iiIl ir ès-habi# r::: iui-r ; et la France étoit .
-
de son antique gloire , ct que bientôt , noble menacée de voir une des clefs de l'empire
émule de Marseille et de Bordeaux, elle riva entre les mains d'un ci-devant noble et pri
liseroit encore la capital .. Un de ses députés vilégié, ennemi par état de la révolution, etc.
1nilitaires, M. Frachon , avoit développé l'é lorsque les habitans des montagnes, indignés
nergie et la sagacité des vrais principes d'une d'une telle man euvre, ont enyoyé des députés
constitution nationale, en distinguant dans la dans la communauté du Villard S. Pancrace,
formule du serment civique les droits sacrés pour faire nommer M. de la Fayette comman
du peuple et les prérogatives du pouvoir exé dant général de toutes les gardes nationales
cutif, et en rejettant de cette formule tout ce briançonnoises, et déjouer ainsi le parti de M,
qui rappelloit l idée de servitude monarchique de Tonnerre. Ce qui a été exécuté à la grande
el tendoit à des interprétations désastreuses. satisfaction de toutes les communautés du
Aujourd'hui cette cité c lèbre appelle dans son briançonnois. — Rapprochons maintenant le
sein les gardes nationales des contrées voisines, projet d'élºvation de M. de Tonnerre au com
pour renouveller leur serment. Citoyens Fran mandement général des gardes mationales
çois , disent les Lyonnois à leurs voisins, dans briançonnoises, du projet de Maillebois et des
une adresse imprimée, nous vous invitons, pour démarches de Savardin. Rapprochons ces deux
le 3o de ce mois , à une confédération nou projets de ceux des fanatiques Nîmois et Mon
velle sous les murs de notre cité. Nul d'entre talbanois, et des menées d'une certaine calotte
mous n'ignore les clauses ordinaires des fédé rouge en Alsace, en Lorraine, et au-delà du
rations qui se forment depuis les Alpes jus Rhin ; rapprochons tous ces complots des pré
u'aux Pyrénées ; jurer sur l'autel de la patrie paratifs de guerre qu'on avoit faits dans la
# répandre jusqu'à la dernière goute de notre citadelle de Marseille et de la rage insensée
sang , pour maintenir la constitution nouvelle du ministre autrichien Saint-Priest, qui va
et ſes droits sacrés qu'elle nous assure , c'est toujours , en avant, et qui veut absolument
jurer de mourir ſidèles à la nation qui en est voir couler le sang françois, dût-il y mêler
l'objet, à la loi qui en est la base , et au mo le sien , et par ces rapprochemens nous verrons
marque qui est le délégué de la mation et l exé que par-tout nos ennemis ne cessent de com
cuteur de la loi. Cette adresse est signée par biner des pl ns désastreux, tout en cherchant
M}M. Dercrin , commandant général , Saint à nous persuader que nous pouvons dormir
Pierre , /^ermom , Bollioud de Chanzieu ; le tranquille ; car ils tirent parti même des échecs
chevalier de Froissac, major général, et M. de qu'ils éprouvent sans eesse, pour nous prouver
Frachon , aide - major général , toºls citoyens u'ils n'ont aucune mauvaise intention ; mais
distingués par leur zèle, leurs lumières et leur s'ils pouvoient avoir un commencement de
patriotisme. C...... succès , nous verrions alors avec quelle fureur
Sagesse et fermeté des communautés ils feroient verser le sang des bons citoyens ;
Briançonnoises. avec quel délice Saint-Priest et ses pareils en
verroient des listes de proscriptions par-tout.
Une f.ction aristocratique étoit parvenue à Peuples françois ! demandez tous à grands cris
faire mommer le ci-devant marquis de Ton le renvoi de ce sinistre Saint-Priest; je suis de
nerre, colonel de la garde nationale de Brian près sa conduite, et depuis long-temps je le
çon; la même faction se promettoit de le faire regarde, moi, dans ce moment, comme le plus
reconnoître pour commandant général des grand ennemi du roi, de la France et des
gardes nationales de toutes les communautés françois. CARRA. - - -
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2 royaume Le premier Numéro a paru le 3 Octobre 1789 L'abonneuvent ne conmence que du premier d'un mois.
4
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( 2 )
Séance du 21 Mai. - Barnave, ramenant la pensée publique sur la
DÉCLARATIoN DEs DRoITs. Entre les adversaires
Le parlement de Pau, déterminé à ne se qu'il avoit à combattre, il a choisi M. de Mira
pas faire regretter , interpose son autorité beau, dont ila poursuivi l'opinion pied à pied. Il
moribonde au milieu des opérations munici a prouvé que † article de son projet
pales, suscite des ennemis à la municipalité, étoit un pléonasme inutile, puisque, dans la cons
et se permet d'accueillir et d'autoriser des titution même, il est établi que tous les pouvoirs
prises à partie contre les officiers; ceux-ci ont émanent de la nation. « La concurrence que
dénoncé ces menées à l'Assemblée nationale. l'art. II attribue aux deux pouvoirs pour la dé
D'un autre côté , les bons citoyens sont claration de la guerre et de la paix, est un germe
consolés par la fédération patriotique de vingt de confusion et d'anarchie ». Il a distingué la
sept communautés du Cambresis. volonté générale qui ordonne , du pouvoir qui
A l'ordre du jour, on a vu monter à la tri fait exécuter. Il a dit que les hostJºtés ne
bune M. l'archevêque d'Aix. il a revêtu de constituoient pas la guerre , mais préparoient
formes élégantes toutes les idées qui avoient les décisions de la nation , qui devoit et pou
déja paru en ſaveur du pouvoir exècutif; mais voit seule prononcer sur la réparation §.
il n'en a pas ajouté une nouvelle : redeman jure ou sur le sacrifice. Il a cité l'exemple de
der pour l'ancien gouvernement toute la force l'Angleterre et de l'Espagne, qui, dans ce mo
dont il jouisso : , faire valoir le pacte de fa ment, me sont point encore en guerre. « Si
mille fait avec l'Espagne, trouver la liberté l'Espagne, a-t-il dit, avoit une législature
nationale suffisamment garantie par la res comme nous , que feroit-elle dans cette oc
ponsabilité des ministres, ne donner au pou currence ? elle examineroit , discuteroit , et
voir législatif d'autre droit que celui d'ap ordonneroit au pouvoir exécutif de com
ouver la décision du pouvoir exécutif sur mencer la guerre , ou de proposer des arran
a paix ou la guerre.. .. En vérité, ce n'étoit gemens , suivant que le cas seroit plus ou
pas la peine d'occuper l'attention publique de moins grave. lEn France , nous avons une as
semblables redites. semblée nationale, que doit-elle faire si nous
M. Garat a établi avec clarté la distinction du sommes menaeés ou attaqués ? décider que le
droit et du ſait. « Déclarer la guerre, est l'é pouvoir exécutif fera la guerre d'après le voeu
mission de la volonté générale, qui ne peut être des représentans de la nation ; ou qu'il se
exprimée que par les représentans de la nation ; tiendra prêt à la faire, si la chose publique est
faire la guerre, est l'action du pouvoir exécu en danger ».
tif En cas d'attaque ou de menace d invasion, « Eh, que sert de chercher des comparaisons
le roi vole à la défense de la nation ; il détermine vicieuses dans les administrations étrangères ?
les évolutions, les mouvemens , les accroisse Mettra-t-on en parallèle avec la constitution
mens de forces que peut exiger la circonstance françoise, ou les quatre chambres de Suède
politique , mais à l'instant il vient en référer au déchirées par des dissensions interminables, ou'
pouvoir législatif, et le roi a l'initiative dans les le gouvernement hollandois m intenant écrasé
négociations et traités : il faut que, sans le con par le despotisme d'un stathouder, ou l'absurde
sentement du corps législatif, il ne puisse rien aristocratie polonoise où le reto d'un magnat
arrêter d'obligatoire ». paralyse la volonté générale ? :
triomphe qu'a remporté l'éloquent et vertueux Au roi appartient le dreit d'assurer la.dé
4.
( 3 )
fense des frontières, de faire les préparatifs étoit le sécrétairc. M. le m rijuis , l1 dsidt nt,
et les démarches nécessaires pour couvrir les qui a comniunié cs natin, aſin d'opérer plus
possessions nationales, conduire les opérations dignemcnt au nom du Seigneur, s'est rendu
de
au la guerre
bien , proposer ce qu'il juge convenir
général. V.
aux dominicains à l'heure indiquée : il a trouvé
i'assemblée nombreuse, mais mon pas compo
Mais le corps législatif aura le droit de séc comme il s'y attendoit : il a remarqué que
décider la guerre, conclure la paix, arrêter la plupart des menbres m'étoient pas de ces
les articles des traités. -
Extrait d'une lettre de Perpignan , 2 mai. L'Ami du Peuple , dans son numéro 156,
s'est trompé grossièrement en parlant du dis- .
Les communautés ecelésiastiques de Perpi trict des Filles - Saint-Thomas. Ce district n'a
gnan, notamment le chapitre de Saint-Jean point voulu donner sa démission ; les grenadiers
de cette ville, à la suite d'une protestation ot les chasseurs n'ont point Inenacº les soldats
contre les décrets de l'Assemblée nationale , nationaux et leurs officiers de leur arracher
avoient arrêté un conciliabule aristocratique l'uniforme de la patrie ; aucnn d'eux n'est ca
et fanatique, qui devoit se tenir aujourd'liui, pable d'en avoir eu niême la pcrsée. Ce qu'il
dans le couvent de Saint-Dominique. Tous a de vrai seulement, c'est que deux ou trois
les privilégiés, nobles , magistrats , avocats , l § qui veulent avancer leurs affaires
procureurs, et autres semblables, reconnus bons particulières ct profiter de la juste considéra
catholiques , et déja préparés par une neu tion que ce district s'est acquise, pour faire
vaine à la sainte Vierge, et une amende ho ce qu on appelle leur chemin , ont occasionné
norable à J. C. outragé, y avoient été appel quelques dissensions qui n'ont pas eu de suites
lés. L'objet de cette assemblée étoit connu , on Les citoyens qu'on avoit induits en erreur sont
devoit y traiter de la religion, dont la ruine revc nus d'eux-mêmes , et non par les menaces
est certaine , si la vente § biens du clergé des grenadiers et chasseurs, aux termes d'une
\ lieu. Le marquis de Montferré, ſrère du concorde vraiment fraternelle. Nous ne pou
:hevalier de ce nom, député de la noblesse vons donc nous dispenser de blâmer l'Ami du
l l'Assemblée nationale, étoit nommé président Peuple d'avoir inculpé aussi légèrement et les
( 4 )
coucitoyens de district, et nion témoignage serm encore la liberté publique, et réunissent leurs
d'autant moins suspect , que j'ai toujours été efforts, d'un bout du royaume à l'autre, pour
pour eux un censeur très-sévère , parce que s'opposer à l'exécution de vos décrets, §
j'ai toujours eu grandement à coeur de les voir le peuple , et méconnoitre l'autorité légitime ,
surpasser tous les autres habitans de la capitale, d'où dérive tont esprit d'ordre et de justice ?
en zèle, en lumières et en patriotisme. CARRA. - Qu'ils cessent donc, ces ennemis du bonheur
public, de former des complots aussi-tôt dé
Nouvclles divcrses. joués que conçus, et dont le succès, s'il étoit
possible , ne les feroit régner que sur des soli
Tandis quc les ſanatiques de Montauban tudes ct des tombeaux ». Courage, braves ha
égorgent leurs frères au non du crucifix atta bitans d'Uzès et de Cahors ! réunissez-vous aux
clié à leurs chapeaux ; tandis qu'une partie dc patriotes éclairés, qui sont en grand nombre
la jeunesse de Caen, en Norinandte, arbore la dans cet empire : soyez toujours des sentinelles
cocarde noire , cette cocarde autrichienne , vigilantes dans le midi de la France ; nous
signe de tous nos malheurs et de la dépré'dation triompiterons , soyez-en sûrs : la Providence
de nos finances , nos dignes frères ' s habitans dès long-temps l'a décidé. C.... |
Bourgogne, tous ces houumcs de bien ont été a rappeller presque toutes ses forces en Alle
-
Ies 5 eureux instrumens d'une paix et d'une mégne. Le comte Mitt oyvski vient d'arriver à
concorde qui honoreront à jamais les habitans Gradiska pour commandcr les troupes qui
d'Uzès. Une fête générale et des feux de joie pourra rassembler.
dans tous les quartiers de la ville, ont suivi cet
événement. Les soldats ct bas-officiers du régi
ment de Bourgogne étoient aussi de la fête ; Nous avons été induits en erreur , lorsque
et quclle est la fête patriotique où ces bons nous avons imprimé ces paroles au N° 210 de
soldats de nos troupes de ligne me se trouvent nos Annales : A Pont-à-Mousson , les chaº
pas ! A C hors, les officiers municipaux et les seurs du IVainaut veulent faire rendre complº
ardes nationales ont suivi la même conduite àde leur majcr, qui , Nous
disent-ils, leur fait ºoº
et les mêmes principes. Par une délibération 8oo liv. par mois. nous empressons de
du 2 de ce mois , le conseil général de la com révoquer cet article, parce qu'il nous a été
mune de cette ville repousse toute infraction démontré que c'étoit une calomnie. Le major
et atteinte aux décrets de l'Assemblée natio du régiment d'Hainant a reçu de son corps un
nale , et renouvelle son adhésion à ces mêmes acte qui détruit l'inculpation, et nous nous em°
décrets. Le même jour, le conseil de guerre de pressons de notre côté 1°. de témoigner tous
la garde mationale , extraordinairement assem nos regrets sur la surprise qui nous a été faitei
blé , arrête une adresse à l'Assemblée mationale, 2°. de consigner ici publiquement notre désº
dans laquelle on trouve ces paroles remarqua veu ; 3". de rendre une justice éclatante au
bles : « Ne faut-il pas que notre zèle se ranime, major dudit régiment, qui jouit, à juste titre,
de l'estime univcrselle. - MERCIER.
Iorsque les ennemis de la révolution menacent
· On s'abonne à Paris , chez BUIssoN, Libraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
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Chez DENNÉ et PrTrr, au Palais-Royal; BAILLY, rue Saint-Honoré; madame DELAPLANcHe, rue du Roulº
n°. 17; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes d u Royaume et de l'Etranger.
Le prix de l'abonnemcnt pour ce Journal , dont il paroit tous les jours un Numéro, est de 36 liv, pºº
# an , 18 liv. pour six mois , et de 9 liv, pour trois mois , franc de port , par la poste, pour tout !º
yanine. Le prenier Numéro a paru le 3 Octobre 1789. L'abonnement ne commence que du premior d'un moº
-E - - |.
I
· A N N A L E S
PAT R I o T I QU E s E T L ITT E R A I R E s
· D E L A F R A N C E,
ET AFFA I R E s PoL ITI QU ES DE L'E URoP E,
' J O U R N A L L I B R E,
La liberté naîtra du sein de l'oppression; elle passera par les écrits publics
dans les ames éclairées, et par la tyrannie dans l'ame du peuple.
RAYNAL.
»endant il paroît qu'il reste encore, parmi L'Assemblée a renvoyé l'examen des péti
es soldats et bas-officiers, une petite portion tions au comité colonial, après que M. le pré
tteinte de la lepre anti-populaire. Le régiment sident a eu exprimé au député de la Marti
le Lorraine, dragon, en garnison à Tarascon, nique sa satisfaction sur les sentimens patrio
l tenté d'élever une sédition dans cette ville.
tiques de cette colonie.
Drois soldats étoient à la tête de la faction , La suite du titre IV de la municipalité de
† a été arrêtée sur le champ par la sagesse Paris a été ainsi décrétée : , · ·· :
es officiers municipaux, etl'activité des gardes Art. XIV. (1) Les personnes domiciliées,
aationales. Tels sont les détails exposés ce soir arrêtées en flagrant délit dans l'arrondissement
par M. Bouche, à l'Assemblée nationale , la d'une section, seront conduites chez le com
quelle a déterminé « qu'il seroit fait des remer missaire de police. Celui-ci pourra, avec la
#imens à la municipalité et à la milice nationale
les soins qu'elles se sont donnés pour prévenir
( 2 )
signature de l'un des commissaires de section , XXIII. L'élection du commissaire de police
envoyer dans une maison d'arrêt les personnes se fera au scrutin et à la pluralité absolue des
ainsi arrêtées, lesquelles seront entendues dans suffrages, mais par bulletin de deux noms% si
les 24 heures , conformément à ce qui sera le premier ou le second tour de scrutin ne
réglé par la suite. - -- - -
ruption ? Je n'y vois d'autre différence, sinon Le soin de veiller à la sûreté, à la propriété ,
# que l'une auroit miné insensiblement, de faire des préparatifs, de distribuer les for
ſ'autre le renversera en un jour. Soyons con ces, etc. sera du ressort seul du pouvoir exé
séquens, adjugeons au corps législatif ce qui cntif.
est de décision, et tout ce qui est d'exécution Il y a dix articles de détail qui n'ont pas en
au roi ». L'orateur a terminé son discours, en , core reçu le dernier travail de la rédaction :
demandant la nomination d'un comité chargé nous les donnerons demain.
de rédiger un code politique. -
A V I S.
Après avoir analysé, avec froideur et impar
tialité, toutes les opinions précédentes, M. le MM. les Abonnés , dont la jouissance date du 3
Chapelier a démontré en peu de mots, que, mars pour 3 mois , sont avertis que lcur Abonnement
« donner au corps législatif, seul, le droit de ſºnit au 31 du courant , et priés de renouveller avant
1a guerre et de la paix , c'étoit établir une qu'il ſinisse pour plus de célérité dans le service.
MM. sont aussi prévenus de répéter leur adresse , et
constitution républicaine; que conférer au pou
voir exécutif, seul, ce droit redoutable, c'étoit d'y ajouter ces mots : à commencer par le premier de
tel mois, afin d'éviter les doubles emplois. ---
Le prix de l'abonnement pour ce Journal, dont il paroft tous les jours un IVnméro, est de 56 liv. p
un au , 18 liv, pour six mois , et de 9 liv. pour trois mois , franc de port , par la poste , pour tont !
rºyaume le premier Numéro a peru le 3 Octobre 1789 L'abonnement ne cenunence que du grenier d'un *
"--
S UP PL ÉM ENT A U Nº. C C xx x I I I.
#
#ettre 'ët délibération des habitans de Blé Ces paroles ont arraché des larmes à tont le
§, rancourt, près Chaulny , adressées au pré
-1*. i
monde : M. le maire, la main sur le feu , a
1: sident de l'Assemblée nationale. répété le seraient avec les autres officiers mu
ll...- -
nicipaux. Il a ensuite félicité M. de Saint-Just,
M o N s EI G N E U R, en lui disant : « Jeune homme, j'ai connu votre
père et votre grand-père, vous êtes digne d'eux ;
i « Voici ce qui se passe dans les campagnes, poursuivez comme vous avcz commencé , et
nous vous verrons à l'Assemblée mationale » :
nndis que vous travaillez à la liberté; puissent et ont signé, Honoré , maire ; Monnoveux ,
, # rougir à la lecture de co qui suit, les tyrans
aºui cherchent à nous séduire, et qui nous re Tliuillier l'aîné, Carbonnier , Dutailly, Quen
un tésentent lareligion comme la fortune , une telor , J. B. Capperon ct Thuillicr le jeune,
m-ourse à la main, elle qui est si pure et si mo secrétaire-greſſier.
#rérée. « Heureux le peuple que la liberté rend ver
, Extrait du registrc des délibérations de la tucux, ct qui n'est fanatique que de la vérité
r ;iunicipalité du bourg de Blérancourt. et de la vertu ! Voilà l'esprit qui nous anime .
s- « Cejourd'hui quinze mai mil sept cent quatre monseigneur : et ce qu'il y a de plus consolant
lingt-dix, la municipalité de Bl rancourt étant pour vous, c'est que toute la France éprouve
#traordinairement convoquée , les mêmes sentimens. Excusez des paysans qui
+ François Monneveux, procureur de la com savent mal exprimer la tendresse, la reconnois
§aune, a porté la parole , et nous a dit : sance, mais qui conservent à l'Assemblée na
· « Que le onze du présent mois, il a été tionale, dans l'occasion, des cœurs, du sang
cidressé à M. de S. Just, électeur au départe et des bayonnettes ».
§nent de lAisne, et demeurant audit Bléran Nous avons l'honneur d'être , monseigneur,
,,court, un paquet contenant trente exemplaires vos très-humbles, etc. les liabitans de la
d'une feuille ayant pour titre : Décleuration municipalité de Blérancourt.
# une partie de l'-4ssemblée nationale, sur Cette adresse a été lue à la séance du mardi
• vt décret rendu lc 15 avril 179o, concernant soir 18 mai ; plusieurs membres ont demandé
, z religion ». -
qu'elle fût imprimée et distribuée à tous les
· Qu'à cet envoi étoit jointe une lettre rem députés. Ce voeu a été adopté avec un applau
§ lie , de maximes odieuses, qui l'engageoit à dissement à peu près unanime.
† le crédit qu'il a dans ce pays en fa Réponse des maire et oſſiciers municipaux de
|ſeur de la religion, sappée par les décrets de
† nationale, et à promulguer l'écrit ,
§ontenu dans l'envoi.
la ville de Gravelines, au départemcnt du
nord, aux lettre et dólibération qui leur ont
# Ici l'assemblée a demandé, d'un seul cri,
, a lettrè à M. de S. Just ; ce dernier a été prié ' cté adressées par MM. les président ee
| le se rendre à l'assemblée , et a fait lecture de commissaires de l'assemblée des catholiques
"a lettre qu'il avoit dénoncée lui-même au pro de la ville de Ntmes, le 29 avril.
#ureur de la commune.
Toute l'âssemblée , instamment révoltée des Messieurs, nous avons reçu, avec toute l'in
incipes abominables que les ennemis de la . dignation que doit inspirer à tous les bons
révolution cherchent à faire circuler dans l'es citoyens, à tous les François dignes de cet hono
prit du peuple, rable nom, la conduite de l'assenublée des ca
, A arrêté que la déclaration seroit lacérée et tholiques de la ville de Nîmes, la lettre ct la
brûlée sur le champ, ce qui a été fait à l'heure délibération que vous nous avez adressées.
me , et M. de Saint-Just, la main sur la Loin d'adhérer à ces actes tout-à-la-fois
amme du libelle , a prononcé le sermcmt de inconstitutionels et fanatiques, nous gémissons
mourir pour la patrie, pour l'Assemblée natio de l'erreur et de l'aveuglement où sont plongés
male , et de périr plutôt par le feu, comme leurs autcurs. Et c'est à la fin du dix-huitième
l'écrit qu'il a reçu, que d'oublier ce serment. siècle, c'est au milieu de l'un des peuples les
233 bis,
- , --
plus éclairés de l'univers, que l'on s'efforce Bibliothèque de l'Homme public, ou Analya
de renouveller, sous le voiie spécieux de la raisonnée des principaux ouvrages françoi
religion et sous les dehors d un faux zele pour et étrangers sur la politique en général, l,
la gloire et le bonheur du monarque , des
scènes d'horreur qui font la honte de l'humu législation , etc. Par MM. de Condorcet
nité et qui sont vouées à l'exécration de toutes de Peyssonnel, le Chapelier, et autres gen
les générations ! de leètres, comes III et IV. A Paris, che
on, messieurs, mous ne nous déshonorerons
point, nous ne souillerons point notre vie, nous Buisson , rue Hautefeuille.
ne flétrirons pas l'opinion que nos généreux Le travaii de cette grande entreprise répon
concitoyens ont conçu de nous , enfin , nous au non de ses illustres auteurs, et le succt
ne nous rendrons pas indignes de la conſiance m'en pouvoit être incertain.
dont ils nous ont honorés , en secondant , par Le troisièine volume contient plusieurs an
- -
une criminelle adhésion, vos coupables et vains et conseils de GUICHARDIN , l'élève de Ferdi
efforts pour armer le frère contre le frère, le nand, le confident de Charles V. DUHAILLAN
fils contre le pere , en un mot , pour faire de l'état et succès des affaires de France
égorger des François par des Fran,ois. Puis traité estimable, du moins par l'exactitude di
sions - mous périr à l instant , plutôt que de faits. Dans des recherches sur la populatio
faire jamais vers r une se le go tte du sang de en général, et sur celle de la France en pa
nos frères, en allumant l'l,oi rible flambeau du
'ticulier, on a réuni tout ce que Strabon, Dic
fanatisme ! Que tous les citoyens des contrées dore de Sicile, Vossius, Montesquieu, Necket
méridionales de cet empire , ne pensent-ils Wallace, etc. ont pensé de plus piquant su
comme ceux des contrées du nord..... !
cette matière. Le volume est terminé par un
Telle est, messieurs, notre proſession de foi : analyse de ce fameux ouvrage de M. Smith
il est bon que vous la connoissiez, ainsi que Recherches sur la nature et les causes de l
tous ceux qui seroient tcntés d'ébranler nos richesse des nations, le plus beau présent qu
principes : c'est ce qui nous a eng'gés à vous la philosophie ait fait à la société ; ouvrag
faire parvenir cette réponse d une manière sur-tout nécessaire en ce moment, où une le
plus autlientique, en nous servant de la voie gislation nouvelle vient s'établir sur les prin
§ Annales patriotiques. Nous espérons qu'en cipes immuables de la raison, et nous rendi
donnant à nos sentimens toute la publicité que les bonnes moeurs, qui en sont l'émanation nº
semblent exiger les circonstances , nous nous turelle.
nnettons à l' bri de recevoir désormais - des
Après les profondes spéculations de Smith(!
écrits aussi repr hensibles que ceux que vous le lecteur reposera sa pensée sur la Républi
nous avez adressés , et nous épar nerons à
leurs auteurs l'humiliation de n'obtenir que des de Platon, analysée par M. l'abbé Barthele
puis sur l'Utopie de T'h. Morus, qui ne sen
répons s d'une juste improbation. " . ,
pas toujours le réve d un homme de bien, !
Signé, les Muire et O ſiciers municipaux que l'accroissement des lumières semble renº
de la ville de Gravelines. praticable , au moins en quelques parties. Vien
ensuite le Traité de la Politique de Franº
Courier de Lyon , 14 mai 179o. par M. le marquis de C,.... , lequel est suivi de
Salut et honneur, au nom de la patrie , aux Ma civies politiques de Bacon, que l'on a*?
religieux du tiers-ordre de Saint-ſ rançois de pell es 1.E BR ÉviAtRE DEs RoIs. •
la Guillotière , ( près l yon ) qui ont reçu avec Cette distribution d'auteurs et de matièrº
| indignation le paquet contettant les protesta fa t homneur au goût des éditeurs de la Biºlº
: tions contre le décret du 13 avril dernier, et ritÈQUE DE L'HoMME PUBLIC. La variété répº
- l'ont envoyé à l'Assemblée nationale , en lui sur cet ouvrage toute la grace dont l'austé#
exprimant, dans une vigoureuse adresse, que les
du sujet puisse le faire paroître susceptible; la
- enncmis de la r'volution se so1s bien mépris , tention du lecteur esl soutenue sans monº
nie ; et le livre deviendra toujours plus utile
quand ils ont osé les soupçonner traitres à la
nation , et capables de boire à la coupe empoi par cela même qu il se montrera plus agréabl —
D E L A F R A N C E,
ET A F F A I R E S PO L I T I Q U E S DE L' E U R O P E;
l ,J O U R N A L L I B R E,
/ - - - -
III. Dans le cas des liosi lités imninentes ou On n'a changé qu'un mot au meuvième ar
commencées, d'un allié à sout ºnir , d'un droit ticle , appartien ira en celui appartient , et
à conserver par la force des armes , le roi fera l article a été conçu ainsi :
, donner, sans aucun délai , la notification au IX. Il appartient au roi d'arrêter et de signer
avec les puissances
qu il jugeraétrangères toutes
corps législatif, d'en faire connoître les causes
ct les motifs : et si le corps législatif est en va
ventions néeessaires au les
biencon
de
cance, il se rassemblera sur le champ. l'état ; et les traités de paix , d'alliance et de
- TV. Sur cette notification, si le corps législatif commerce ne seront exécutés qu'autant qu'ils
jage que les hostilités commencées sont une auront été ratiiiés par le corps législatif " ,
, agression coupable de la part des ininistres, ou La séance a « té levée à sept heures, et in
de quelqu'autre agent du pouvoir exécutif , quée à lundi prochain: - -
de conquête, et qu'elle n'emploiera jamais ses finit au 51 du couraut , et priés te renouveller avan
forces contre la liberté d'aucun peuple. qu'il ſinisse pour plis de celérité dans le service
Mº/. sont aussi prévenus de répéter leur adresse #
V. Sur la même motification, si le corps lé d'y ajouter ces mots : à commencer par le premier
gislatif décide que la guerre ne doit pas être tel mois, aſin d'éviter les doubles emplois.
faite, le pouvoir exécutif sera tenu de prendre
sur le champ des mesures pour faire cesser ou
prévenir toute hostilité , les ministres demeu
P A R I s, le 22 mai.
rant responsables des détails. Hier au soir les patriotes du Palais-Roya
Le cinquième du projet devenu le sixième
après § discussions , a été ajourné et ont fait un auto-da-fé d'une édition des Acte
renvoyé au comité de oonstitution. | des Apôtros, et de plusieurs autres pam
anti-civiques saisis chez le libraire Gattov. dont dans les assemblées administratives et de
la boutique est le rendez-vous continuel des judicature......
aristocrates. Ils ont en même temps chassé du Continuez , mosscigneurs , vos glorieux tT{l
café de Valois une autre tourbe d'aristocrates vaux, nous vous en con)urons par ce que vous
qui tenoient leurs séances dans ce caſé, et en avcz de plus clier , le bien de l'empire ; ne
suite ils ont purifié le lieu avec des fumigations désemparez pas , nous vous en supplions, jus
de genièvre. Le même jour on a brûlé , en qn à ce que vous ayez achevé la constitution .
ramde cérémonie, sur le parvis Notre-Dame, cet édiſice superbe et majestueux qui ſera la
a protestation du chapitre de cette cathédrale, gloire ct le bonheur des François.
et un grand nombre de libelles impies . dirigés Nous sommes , avec un profond respect ,
par les ſanatiques et les fous contre l'Assemblée Nosseigneurs ,
nationale. Toutes ces opérations se sont faites Vos très-liumbles et très-obéissans serviteurs
dans le plus bel ordre , et sans qu'on se soit les officiers municipaux.
permis seulement de coudoyer un aristocrate. Sigizés , Eustache , maire ; Normand de Mar
1.e pcuple est prévenu que ses ennemis ne de tignan , Murent , curé de Viorzon , Gode
manderoient pas mieux que de se voir frappés 1nttsse, Pallienne, Grillon d'Anvault, Brunet
pour avoir 'occasion de crier au peuple tigre ! Dumont ; Godin, procureur de la commune ;
au peuple antropophage ! conséquemment il se Guillot , secréraire. • .
On s'abonne à Paris, cnez BuissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autours des Annales Patriotiques. . .
Chez I)ENNÉ et Pr:TIT , au Palais-Royal ; I3A1LLY , rue Saint-Honoré; madame l}F1.APLANcHE , rue du Roule ,
u°. 17 ; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'E.tranger.
| - -
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Le prix de l'abonnement pour ce Journal,'dont il paroit tons les jours un Numéro, est de 56 lic. pour
nn an, 18 liv, pour six mois , et de 9 liv. pöur trbis mois , franc de port , par la poste , pour rout le
royaume. Le premier Numéro a parit le 3 Octobre 1789 L'abonncment ne commence que du prcmior d'un mois,
-e•mm•
· A N N A L E S :
PAT R I O T I QU E S E T L I T T E R A I R E s .
: D E L A F R A N C E,
E T A F FA I R E S PO L I T I Q U E S D E L'E U R O P E;
J O U R N A L L I B R E,
N°. C C X X X V.- --
lation ; il a provoqué la création d'un comité - L'Assemblée a reporté sés travaùx sur là
onr examiner tous les traités subsistans, et en grande matière de l'ordre judiciaire. Il s'agi$
lire le rapport au corps législatif }.'Assem soit , † † lieu, de
e réfrrrrna » i »s»
définir quel seroit
( 2 )
onze juges ; chaque juge siégera dans la ville
que la revision no s'appliquoit guères qu'aux où répondra cette section. — Les procès seront
inatières criminelles, et que la cassation em jugés par écrit sur simple requête. — Aucune
brassoit toutes les matières criminelles et ci
cassation n'aura lieu qu'avec les deux tiers de
viles.
« L'Assemblée nationale a décrété unani voix. La loi y sera relatée toute entière, afin
mementnt que les jugemens en dernier ressort que l'on voie mieux comment et par où elle
pourro être attaqués par la voie de la cas a été violée. — Les juges de section recevront
les plaintes d'abus d administration de justice.
SatlOIl ». - Toutes ces sections seront réunies à Paris
Deuxième question. Les officiers qui com depuis le premier décembre jusqu'au premi(r
poseront le tribunal des cassations , seront
février : elles rapporteront en masse les juge
ils ambulans ou sédentaires ? mens qu'elles auront rendus sur les contra
La qnestion a été envisagée par M. Merlin, ventions. La cour de cassation joi»1 lra ses re
pr mier discutant, sous trois aspects. Avan
marques sur l'application des loix dans telle
tage de la justice avantage des juges , avan et telle localité : elle motivera ses observations,
tage des éjustici il s. es qui seront souinises au corps législatif pour y
4.'unit de princip est le premier bienfait
de la justice. Quell s q 1 : pu'ss nt être la clarté avoir tºl ( gard que de raison
L'Assembl('e uée
».
s est distrib dans ses bureaux
et la simpl cité dºs lo x, l est impossibl : qu'elles
me soient pas diversement appliquées en divers pour procéder à l élection d'un président.
li ux, parc quc les faci ' s morales de l'homme Il n'y aura pas de séance ce soir.
sont aussi d,s,parat 's qu · les individus, et de là A J^ I S.
vient cette b ga, rure de jug m ºnt qui fait la MM. les Abonnés , dont la jouissance date du 3
houte de notre ancienne jurisprudenc .. Il mars pour 3 mois , sont avertis que leur Abonnement
faut donc . pour ces causes rares ct m Jeures , finit au 31 du courant , et priés de rcnouveller avant
un tribunal unique et sédentaºre. qu'il ſînisse pour plus c'e célérité dans le service.
La corruption approchera plus aisément des 11/1/. sont aussi prévenus de répéter leur adresse, et
juges ambulans que d' un tribunal fixe. d'y ajouter ces mots : à commencer par le premier d
nfin l'interêt du bien public est de tarir la tel mois, aſiu d'éviter les doubles ernplois. " !. |
les opérations du roi de Suède dans le nord. Il s'est manifesté au village de Petersdorf,
Nos troupes n'attendent que le moment de près de Vienne, une maladie qu'on soupçonnº
voler à l'ennemi, et de montrer qu'elles sont être la peste, apportée par des Hongrois, et quº .
dignes de soutenir le nom du grand Fréderic. enlève beaucoup de monde tous les jours. C'est
Le major de Tempelhof vient d'imaginer de de ce village que la peste se porta,à Viennº
petites bombes pour suppléer à la mitraille. en 17o9. - - -
- - #
On s'abonne à Paris , cnez BuissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. · .
' Chez DENNÉ et PETIT, au Palais-Royal; BAILLY, rue Saint-Honoré; madame DELAPLANcHE, rue du Roule,
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· Le prix da l'abonnement pour ce Journal, dont il paroit tons les jours un Numéro, est de 36 lio. pºº!.
un an, 18 liv, pour six mois , et de 9 liv. pour trois mois , franc de port , par la poste , pour tout º
rqyaume.Le premier Numéro a paru le 3 Octobre 1789. L'abonneinont ne commence que du premier d'un moi*
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-, · · ·· ···1 : L§n amour tºndre pour l'intérêt général qui prºraºt sus -
|. | --,s
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-- - s - -- 4 = - º - : -, qutrepasser
i - * " , .. ·
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*:- , citoyeu
• xJ : ses devoirs ordinaires. . , : ,
•. '. - 7 - - - - .
: ------ - º > i -- '' , - 2'2 . ' . · -
N°. C C XX X V I. Du Mercredi 26 Mai 179o. -
• :•. \ *
AF. ele Clermont -Tonnerre a reclamé les chet a proposé ensuite de s'adresser au comité
avantagcs d'un tribunal sédentaire. ecclésiastique, pour qu'il soit fait une défense
On ne s'attendoit pas à voir proposer la expresse d'exiger à l avenir des billets de con
conservation de ce tribunal de l'ancien régime, fession pour le viatiqne, le mariage et les char
ges. M. l'abbé Bertliolio a cité à l'appui de
qu'on appelle aujourd'hui le conseil ; et qui , , cette motion un édit de 1Cº, qui établitles
composé de conseillers d' état ct de maîtres des
requêtes à la dévotion du ministère , a tou prit de tolérance avec lequel on doit se com
jours été la pépiniere des intendans, des com porter à la Salpétrière, comme dans toutes les
1missions , ct la manufacture de ces d cisions maisons de force.
arnbnl !toires , qui tous les jours , sans respect La motion de M. l'abbé Fauchet nous a paru
lhumain , prononçoient en causes identiquement d'autant plus juste , que , dans ce moment,
semblables, le † et le noir. ' nous connoissons un jeune acteur, chéri du pu
· Il s'est pourtant élevé une voix pour demander ,blic dans cette capitale , recommandable d'ail
que ce corps continuât de subsister à la nomi leurs par ses mœurs, son éducation et sonriron°
mation du roi. C'étoit la voix de M. l'abbè mêteté, qui me peut se marier, parce que le
Royer, conseiller d'état , parlant comme feu curé de sa paroisse exige mon - seulement un
M. Josse pour les orfèvres. Le mauvais accueil billet de confession, mais encore une renon
qu'il a reçu a déconcerté l'orateur, qui recon ciation en forme, et pour la vie, au théâtre
moissant trop tard la foiblesse de sa cause , — Que faut-il donc qu'il fasse ? me lui reste-t-il
a quitté la tribune sans achever le plaidoyer. plus qu'un parti à suivre, le libertinage. ( Spec
La parole passoit à M. Garat le jeune : mais tateur national ). . "
A V I S.
- | . aussitôt toutes les issues en ont été'fe
avec le plus grand soin. Que veut dire ce m
MM. les Abonnés , dont la jouissance date du 3 tère ? Pourquoi une assemblée du parlen
mars pour 3 mois , sont avertis que lenr Abonnement pendant qu'il est en vacances? Pourquoi, -
pas au plus rusè cagot, au plus subtil hypo "Ce qu'a produit le pouvoir législatif entre
trite de rester caché plus de trois ou quatre · · · les mains de nos rois. |
mois au plus. Ainsi, avant la fin de 179o , tous
les faux patriotes, tous les demi-patriotes. tous - - - -
puissance législative
- Nos rois ont exercé la puissai
- #!
les hommes médiocres, tous ceux enfin orga qu'ils avoient envahie. Quelles loix leur volonté
nisés et élevés en esclaves, seront connus et
- 1 -— - . 1- -
I
--
( 4 )
a-t-elle donné à la France ? Des loix qui favo trop familiarisés avec les vices pour ne pas
risoient, non le corps de la nation, mais une craindre la vertu et la voix de la justice , seront
partie de ses membres. Delà les priviléges du trompés dans leur espoir : et nous n'attendons
clergé, de la noblesse , de certains corps , de que le courier qui doit arriver de Madrid SOUlS
certains particuliers, des familles issues du sang peu de jours, pour voir toutes ces perfides mas
noeuvres céder à la dro.te raison.
royal. Avant l'époque brillante de l'Assemblée
mationale, nos rois, pendant la révolution de
tant de siècles ont-ils fait une bonne constitu
Les Prétres devenus citoyens , ou Abolition
tion pour le royaume ? Oui, si l'on peut ap du célibat religieux. — A l'Assemblée natio
peller ainsi des privil'ges exclusifs, qui n'é nale. — A Paris, chez Garnery, libraire , rue
toient favorables aux uns que parce qu'ils Serpente , n°. 17, l'an premier de la liberté.
étoient contraires. aux autres. Ont-ils créé des
Brochure de 73 pages. º - -
loix fondamentales de la monarchie ? Oui, si Un auteur de ce siècle dit, dans son style
on peut appeller ainsi des loix qui établissent énergique, que nos prétres ont fait vœu publi
He pouvoir absolu et indépendant du monarque, quement de ne prendre que la femme d'autrui..
des édits qui n'accordent à la mation que le L'auroit-on cru du temps de Socrate , qu'il
droit d'obéir, des arrêts , des réglemens que faudroit un jour faire un livre pour prouver
les rois et leur conseil altéroient, changeoient, que le vœu qu'un liomme fait de renoncer à
annulloient à leur gré, et au gré de l'homme, son sexe, est de toutes les superstitions la plus
puissant en crédit, pour obtenir ce qui étoit ridicule et la plus dangereuse , que ce vcen
à son avantage. La France avoit-elle des loix anti-social ne sauroit appartenir à une religion.
qui missent en sûreté la personne du citoyen ? épurée , que ce fantôme de perfection muit,
Oui , si l'on peut appeller ainsi les lettres de , essentiellement à la vertu. Le célibat religieux,
eachet , ces armes du despotisme et de la ven contraire à toute morale et à tonte politique,
geance privée, si redoutables entre les mains a enfanté des désordres et des manx multipliés
des ministres , des hommes et des femmes de à- l'inſini ; il méconnoît le charme des vertûst
la cour.
domestiques; il appelle à leur place les vicest
AFFAIRES POLITIQUES ETRAN GERES. de l hypocrisie ou les tourmens de la contraimte;
il dessèche enfin la société. Nos villes regorgent
DE L o N D R E s, le 18 mai. -
de filles non mariées , et voici que six cent
mille hommes, qui ont reçu de la patrie une
Malgré les griefs dont les partisans du mi éducation distinguée et un rang honorable, se
nistre Pitt chargent les Espagnols dans nos pa refusent au devoir d'être époux et pères : ils
piers publics, les bruits de guerre et la presse vont porter la séduction dans six cent mille
semblcnt diminuer depuis † jours. Les ménages. C'est l'avarice pontificale qui,a créé
ce célibat scandaleux : elle a voulu des tra
fonds publics ont repris favcur; la confiance se
ranimc : et l'on a de la peine à se persuader que vailleurs subaltermes, des desservans aux moins
I'Espagne ait eu des vues sur les isles Sandwich, dres frais possibles ; conséquemment elle a tué
dans l'intention de préjudicier aux intérêts de leur postérité , afin d'épargner tout-à-la-fois
nos navigateurs : ce ne seroit probablement qu'à sur le serviGe des autels, et de grossir les reº
la honte des ministres de France que Pitt céde venus de l'épiscopat. Sommes-nous encore ré
roit aux instances de la cliambre haute et à celle duits à prouver ces vérités évidentes, qui,intés
, des communes, qui lui demandent les motifs de ressent la société entière,ºet;même l honneur
nos armemens. † souverains du continent , et la pureté de la religion ? . --: t 4 ci !
. .^ I « l « il ; i
- f - -
° *. à° •
- °• :•
, On s'abonne à Paris , cnez BUissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et touies les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques,: : º 11°t
Chez 1)ENNÉ c t PETIT , au Pdlais-Royal ; BAILLY, rue Saint-Honoré; madame l.ELAPLANcHE, rue du Roules
n°. 17; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.' - -
tre des officiers municipaux de la ville d • Mon Autre exécution populaire d'un voleur au
tauban. agités par la terreur de savoir aux jourd'hui. "i
portes de leur ville le détachement patriotique
des gardes mationales de Bordeaux. De Catteau-Cambrésis , le 2o mai.
« Plusieurs villes voisines , ajoutoit l'orateur ,
ont offert du secours pour reponsser les troupes « La milice nationale de Mauroi , petit vil
bordeloises ». Interpellé de nommer , il a laissé lage distant d'une lieue d'ici, a arrêté hièr un
en balbutiant , échapper non pas une articu courier posté chez eux depuis une dixaine de
lation, mais un soupçon sur la ville de Tou jours. Cet homme avoit trois chcvaux anglois,
louse..... | de relais : on le voyoit de temps en temps partir
« Je crois bien, a repris fortement M. Rous avec une rapidité étonnante, revenir peu après
sillon, excellent citoyen de cette dernière ville, prendre un cheval frais et repartir encore :
je crois bien que mes compatriotes , loin de cela a paru suspect aux habitans de Mauroii
chercher à repousser par la force des armes les ils ont interrogé cet homine, et lui ont dº
gardes nationales bordeloises se joindront à mandé son passeport : il n en avoit point, ni de
· elles comme des amis de la paix, pour défendre certificat : ils ont pris le parti de farrêter, º
Nous leur avons de suitº
les patriotes opprimés ; mais il ne faut pas que · mous l'ont mandé.
escorte de seize hommes, qui l'oº!
' envoyé une
les pieux assassins de Montauban comptent sur ramené ici, Notre munici palité l'a interiogº
la protection des Toulousains ». -
penda nt près de deux heures : il a répondu, avº
On a renvoyé au comité des rapports les pièces beaucoup de présence d'esprit, qu'l sortoit du
de la municipalité de Montauban. service du comte d'Artois, et que depuis quinº
L'Assemblée n'a pas encore choisi de prési jours il étoit entré à celui de M. le duc : qu'!
dent : un troisième tour de scrutin semble pro · ignoroit ce que son maître lui faisoit portº
mettre l'élection de M. de Beaumetz. Enfin , après bien des questions, nous avo*
( 3 )
découvert que cct homme alloit de Mauroi à 1756 ? Le droit de verser notre sang n'appar
Mons, et qu'il avoit encore un relais à Lonve tient qu'à nous; l'Enrope n'en peut plus douter
gny, petit village près de Douai : qn'il a un de aujourd'hui : et certes, aucun bon françois m'en
ses camarades auprès de Saint-Quentin , avec versera jamais une goutte pour soutenir l'or
un autre relais : que celui-là en a sûrement un gueil et le despotisme des tyrans d'Autriche et
autre à Ham ou Noyon, ainsi du reste jusqu'à d Espagme. C....
la capitale ; de sorte que les nouvelles de Paris
se savoient à Mons en dix heures de temps ;
que depuis Mons jusqu'à Vienne, il y a sûre De Valenciennes , le 16 mai. -
On s'abonne à Paris, cnez BUissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc déport, le prix
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Chez l)ENNÉ et PETIT, au Palais-Royal; BAILLY, rue Saint-Honoré; madame DRLAPLANcHE, rue du Roule,
la°. 17; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
La prix de l'abonnement pour ce Journal, dont il paroît toits les jours un Numéro, est de 36 liv, pour
un an, 18 liv, pour six mois , et de 9 liv. pour trois mois , franc de port , par la poste , pour tout le
royaume Le premier Numèro a paru le 3 Octobre 1789. L'abonnement ne conmence que dn gremier d'un mºº
|
- X
| A N N A L E s
PAT R I O T I Q U E S ET L I T T É R A I R E s
' D E L A F R A N C E,
ET A F FA I R E S PO L, I T I Q U E S DE L'E U R O P E;
J O U R N A L L I B R E,
/
-- -----a-º1' -
-
( 3 )
M. Tribalet a été constaté par plus de quarante nommer ses juges, on ne contrarieroit point
signatures. C...... l'esprit de ses décrets en procédant à l'élec
tion d'un curé ». La voix publique a désigné
un prêtre qui jouil, dans le canton, d'une
MM. les officiers inférieurs du régiment réputation distinguée , et il a été élu. La mu
d'Agénois et du Corps-Royal de la Marine, en nicipalité a envoyé à l'Assemblée mationale le
garnison à Rochefort, nous ont fait l'honneur procès-verbal de cette élection , avec prière
de nous écrire, pour nous informer que les de prononcer sur sa validité.
soldats citoyens de ces deux régimens n'ont
point été consignés dans leurs quartiers dès la
veille de la fédération des gardes nationales Valence en Dauphiné, 12 mai.
de cette ville, 6 avril, comme nous l'avons
annoncé dans notre n°. 214 Ces messieurs se Le lendemain de la fin tragique du sieur de
louent, d'ailleurs, de la manière honnête avec Voisins , commandant de Valence, il est arrivé
laquelle leurs chefs les ont toujours conduits, à son adresse, timbrée de Piémont, un pa
ce que nous annonçons avec d'autant plus de quet considérable que la municipalité a ré
plaisir que nous ne demandons qu'à rendre clamé à la poste.
justice à MM. les officiers des troupes de ligne
qui se montreront patriotes , et qui auront
pour messieurs les soldats les égards qu'ils doi Extrait du discours de MM. les députés de
vent à des hommes, leurs égaux en droits, et Saint-Flour, haute Auvergne, prononcé à
Clermont le 16 mai.
leurs compagnons d'armes. C...
— Des montagnes nous séparent, mais de
Comité des recherches.
tout temps le même nom, le même sang et
les mêmes intérêts nous unissent : ces liens
sont éternels et sacrés ; la nouvelle division
Les journalistes dévoués à l'aristocratie ont du royaume ne sauroit les altérer : ils vont se
fait circuler sur ce comité différentes histo
riettes qu'il importe de démentir. Ils ont avancé resserrer de plus en plus, et recevoir une
que ce comité avoit fait une députation à la ſorce nouvelle par le serment réciproque de
reine pour apprendre d'elle-même les noms des la fédération, pour durer aussi long-temps que
coupables de la journée du 6 octobre. Ils ont les Puy-de-Dôme et le Cartal (1).
ajouté que cette princesse avoit répondu qu'elle
avoit tout oublié, qu'elle ne vouloit point étre Civray, département de Vienne, 16 mai.
la délatrice dé ses sujets. Jamais ni le comité ,
ni députation autorisée par lui. n'a fait une pa Nos assemblées primaires ont été ſinies le jour
reille demande à la reine, ni reçu d'elle la ré de l'Ascension. Les municipalités de campagne,
ponse qu'on lui prête. pour témoigner leur reconnoissance à la milice
Ces journalistes ont encore prêté à M. Garran nationale , ſirent préparer un grand repas dans
de Coulon, président du comité, une visite à sa l'église des ci-devant capucins de notre ville. Le
majesté, pour l'instruire des détails de la cons curé de Saint-Gaudens, sachant qu'il y avoit
piration Maillebois. La vérité est qu'il n'y a quelques procès entre des membres de cette mi
point de présidant dans ce comité, et que lice, proposa de signaler un aussi beau jour en
M. Garran de Coulon n'a point eu cette con terminant tous ces procès à l'amiable. Les juges
rersation. Cet excellent patriote sait trop bien de paix se retirèrent sur-le-champ dans le ré
qu'il n'est aucun rang qui puisse le dispenser du fectoire, où chaque partie plaida sa cause, et
je cret sur la mission délicate dont le comité est où le jugement fut bientôt rendu. Les plaideurs
: I1argé. s'embrassèrent ensuite avec franchise et cor
dialité, et retournèrent à table, où chacun se
Variété. livra aux mouvemens de la joie la plus pure et
· la plus vive. On vit alors ce que peut et doit
Le curéd'une paroisse aux environs d'Auxerre
étant mort, les citoyens se sont assemblés à
l'l1ôtel-de-ville, et l'un d'eux portant la pa (1) Montagnes d'Auvergne , la première à deux
role, a dit : « que les décrets de l'A. semblée lieues de Clermont, et la seconde près Saint-Flour,
nationale ayant attribué au peuple le droit de haute Auvergne.
( 4 )
† une constitution sage, qui réunit les | soutenu de même la révolution mémorable de
ommes par le principe de la raison et les senti 1789. C..... -
#
l.
Une autre France , une France nouvelle est en fleurs ; mais c'est à la
sagesse du peuple à en faire sortir les fruits.
f.
- - - - ',! - - - • -- -
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A N N A L E S
PAT R I O T I Q U E S ET L I T T É R A I R E S
D E L A F R A N C E,
ET A F FA I R E SJ OPO
•
L, I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
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de l'abonnement et la lettre d'avis, et tou1es les letti es pour les Auteurs des , tnnales Patriotiques.
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Royanne. Le premier Numéro a paru le 3 Octobre ! 789. L'abonnement ne conmcncc que du premier d'un mois.
PAT R I O T I Q U E S ET L I T T É R A I R ES
D E L A F R A N C E,
ET A F FAI R E S POL I T I Q U E S DE L'E U R OPE ;
J O U R N A L L I B R E, -
F - • - -
Le gouvernement le plus parfait est celui qui va à son but à moins de frais.
MoNTEsQUIEU.
livres , de domaines. mationaux , situés sur son « L'Assemblée nationale, après avoir entendu
( 2 )
la lettre du 4 mai dernier, le sieur Martinet n'a des secours à nos freres de Montauban, et
oint exprimé d'opinion contraire à la révo de se réunir à Moissac au détachement de
ution ; - -
Bordeanx. -
Considérant que la municipalité n'avoit point IV. Arrêté de faire partir sur le champ deux
le droit de le priver de sa lib ºrté , officiers pour prévenir le détachement de Bor
Déclarc § n'y a lieu à aucune inculpation deaux, et prendre communication des ordres
contre ledit sieur Martinet, ct sur le su plus, qui doivent êtrc envoyés par l'Assemblée na
déclare qu'il n'y a lieu à délibérer ». tionale.
Le dernier coup est porté à tous les complots V. Arrêté d' écrire deux lettres au comman
aristocratiques, par la proclamation que le roi, dant du détachement de Bordeaux, pour
dans sa souveraine loyauté, vient de communi concerter avec lui les mesures qui seront ju
quer à l'Assemblée, ct qui demain parcourra gées convenables.
tout l'empire. l lle est ainsi conçue : VI. Arrêté que le détachement, avant de
« Le roi se déclare une seconde fois le chef partir, prêtera le serment civique , et n'agira
et l'ami de la constitution, et il blâme la con que par les ordres de la municipalité.
duite de ceux qui, sous prétexte de religion, L'Assemblée nationale a décrété que cette
cherchent à armer le peuple contre le peuple ». délibération patriotique seroit imprimée et in
A cette proclamation sera jointe l'injonction sérée dans son procès-verbal.
à tous citoyens et soldats de ne porter d'autre La ville de Vertus, en Champagne, demande
signe que la cocarde mationale. l'acquisition de domaines nationaux pour une
Il est aisé de se figurer l'allégresse universelle somme de 225, ooo livres ; celle de Sedan pour
que cette lecture a excitée. A 1 1 heures du 4 millions; Riom pour 4 millions, et pour 5 mil
soir, un peuple immense est venu sous les fe lions Chàlons-sur-Saône.
mêtres du roi, ſaire cntendre des acclamations Sous l'ancien régime, il y avoit au fond des
qui m étoient pas suspcctcs. provinces des espèces de milices qui , sous le
nom de compagnies d'arquebuse, d'arbaléte,
Séance du 5o Mai. de chevaliers de l'arc, et autres enfantillages,
se disputoient l'ancienneté des priviléges , le
La proclamation du roi avoit fernué la séance titre de compagnies royales, l'honneur d'êue
d'hier au milieu des transports de la joie patrio patentées , ou commandées par un prince, ou
tique , le même sentiment s'est manisfesté avec de se voir composées de gens · qualifiés , de
une explosion nouvelle , au moment où la gentilshommes, d'annoblis, # bourgeois vivant
lecture du procès-verbal a remis sous les yeux noblement , etc. etc. etc. Eh ! qui pourroit
de l'Assemblée l'image de la franchise royale. nombrer toutes les nuances que la prétention
Les augustes représentans de la nation ont arrêté de l'orgueil avoit introduites dans ces futiles
qu'il seroit envoyé à sa majesté une députation corporations? Aujourd'hui, il semble que l'im
de vingt-quatre membres, pour lui témoigner mense établissement de la garde mationale ait
leur respect ct leur amour. absorbé toutes ces petitesses. Il est pourtant
Quelle qu'ait été dans la ville de Toulouse encore quelques lieux où l'ancienne morgue
l'influence de l'aristocratie parlementaire , ce m'est pas éteinte, et va se débattant contre l'es
pendant l'esprit public est parvenu à y prendre prit public , à Sedan, par exemple, le corps des
racine, et il y a fait des progrès sensibles. On arquebusiers a refusé de s'incorporer dans la
m'en sauroit douter en lisant la délibération milice nationale , et prétemd faire un service à
suivante, prise par le conseil général de la coin part ,, qui croise celui des gardes citoyennes.
mune et par la municipalité de cette ville , C'est la matière d'un rapport fait ce matin par
et présentée ce matin à l'Assemblée nationale M. Target, et qui s'est terminé par un décret
par M. Roussillon. par lequel l'Assemblée nationale statue, « qu'en
Art. Ier. Arrêté de donner sûreté et protec attendant l'organisation des milices nationales,
tion à tous les † de Miontauban qui sc l'ancienne milice de Sedan ne pourra faire au
retircroient à Toulouse. cun servi e , si elle n est incorporée dans les
II. Arrêté de défendre de porter d'autrc nouvelles compagnes ».
cocarde que celle aux trois couleurs de la La capitale est remplie et comme engorgée
nation. de mendians « t de vagabon,is de tous pays,
III. Arrêté de requérir le commandant gé sur-iout de vagabonds étrangers qºi dévorent
néral de choisir un détachement pour porter les secours dus à l'indigent national , et qui,
( 3 )
par leur nombre et leur caractère, compro L'ordre du jour n'a pu obtenir qu'un petit
mettent la tranquillité publique et inquiètent nombre de momens. Ils ont été pleinement
l'administration municipale. Par une lettre très oceupés par M. Treilhard , dont on connot
circonstanciée, M. Bailly expose ses alarmes l'esprit juste et méthodique. Sans attaquer en
à l'Assemblée nationale , et lui demande se détail le discours de M. l archevêque d'Aix , il
cours et remède. L'un et l'autre vont se trouver a établi sa pensée sur deux questions : « Y a-t-il
dans le décret suivant, rendu sur la motion, des réformes à faire dans le † L'Assemblée
de M. de Liancourt : nationale a-t-elle le droit et le pouvoir de ré
« ART. Ier. Indépendamment des atteliers former des abus démontrés » ? On sent com
déja établis dans la ville de Paris, il en sera bien la discussion de telles questions est sim
ouvert de nouveaiix aux environs , soit en tra ple et féconde. L'orateur a convaincu tout ce
vaux de terre pour les hommes , soit en fila qu'il y avoit d'hommes de bonne foi dans
ture pour les femmes et les enfans. l'Assemblée ; les autres sont peut-être convain
II. Tous les mendians, gens sans aveu, étran cus aussi, mais bien déterminés à n'en pas
gers et nom-domiciliés depuis un an , seront COnvenir.
tenus de se munir de passeports où sera in
diquée la route qu'ils doivent tenir pour retour Réponse de M. de la Fayette à M. Charles
ner dans leur patrie. de Lameth. Paris, ce 26 mai 179o.
IIl. Tout mendiant né François , mais non
domicilié, qui ne voudra point travailler, sera Je ne vois pas, monsieur, ce que le com
tenu de demander un passeport pour retourner mandement de la garde nationale , ni aucun
dans son pays. bruit de votre nomination à cette place , pour
IV. Huit joars après la publication du présent roient avoir de commun avec quelque diffé
décret, tous les mendians valides seront con rence d'avis sur deux rédactions de décrets,
duits dans des maisons établies à quelque dis sur-tout depuis que vous avez adopté celui que
tance de la capitale , pour delà être renvoyés je préférois : mais j'espère que les amis de la
hors du royaume s'ils sont étrangers, et dans liberté s'accorderont toujours sur les vrais prin
leurs municipalités s'ils sont François. cipes , et je desire qu'ils s'entendent également
V. Il sera accordé à chaque département , sur les meilleurs moyens d'affermir la consti
lorsqu'il sera formé, une somme de 5o,ooo liv. tution. J'ai l'llonneur d'être, etc.
pour les atteliers de charité.
VI. La déclaration à laquelle seront tenus Situation politique de la France , et ses rap
les mendians, sera faite au maire, assisté de ports actuels avec toutes les puissances de
deux notahles. /'Europe , ouvrage dont l'objet est de de
VII. Il sera accordé à chaque mendiant une montrer, par les ſuits historiques et les prin
somme de 3 sous par lieue. cipes de la saine politique , tous les maux
VIII. Tout homme qui , muni d'un passe qu'a causés à /a France son alliance avec
ort, se sera écarté de la route indiquée sur la maison d'Autriche , et toutes les ſautes
# IX.
passeport, sera arrêté.
Les municipalités voisines des ſrontières
que le ministère françois , etc. , par M. de
Peyssonnel, etc. Seconde édition, augmentée
prendront les mesures les plus sûres pour ren d'un chapitre sur Malte , d'un autre sur Ge
voyer les étrangers dans leurs pays. mève , et de plusieurs autres additions : 2
X. Les mendians malades seront reçus dans vol. in-8°, chez Buisson. libraire, rue Hat. -
les hôpitaux pour y étre traités , et ensuite tefeuille, nº. 2o , 179o , 6 liv. brochés , et 7
renvoyés dans leurs municipalités. liv. ſranc de port par la poste.
#*
XI. Les mendians infirmes, femmes et en
fans, seront reçus dans différentes maisons L'accueil que l'Assemblée nationale et le
our y être traités avec tous les soins dus à public ont fait à la première édition de cet
'humanité. ouvrage , lc succès complet qu'il a eu nous
XII. Le passeport fera mention du présent permettent de dire que nommer M. de Peys
décret, et portera le signalement de la per sonnel, c'est rendre justice a son rare mérite,
SOIlIlC. et à sa mémoire , qui sera toujours précieuse à
XIII. Le roi sera supplié de donner les or tous les bons citoyens : car nous venons de
dres nécessaires pour l'exécution des présentes perdre ce profond politique , épuisé de veilles
dispositions ». et de travaux, et qui, jusqu'à son dernier mo
( 4 )
- - A -
· ment, m'a respiré que l'amour de la patrie. La - mense, agrandissement de cette maison, dont
cour avoit bien senti le coup qu'il ayoit porté l'ambition ne connoît plus de bornes, ses ma
au systême de la basse politique, et de l'astuce riages avec des souverains et des princes, dont
de la maison d'Autriche , lorsqu'elle lui ſit en nous ne devions jamais nous séparer, ses grandes
trevoir les grands avantagcs qu'il pouvoit es possessions en ltalie, son alliance avec la Russie,
· pérer , s'il se rétractoit. Mais l'auteur, qui ne ne nous donnent que trop de sujets de craintes
sentoit que trop les maux , dont la maison , si nous n'abandonnons le systême impolitique
. d'Autriche accable la France depuis 1756. parce qui nous a, pour ainsi dire, fait oublier tous
qu'il en avoit bien approfondi les causes , n'a les fidèles alliés qui nous ont méconnu à leur
rien voulu sacriſier à la justice , ni à l'int, rêt tour. Les décisions d'un si profond politique
de la patrie ; et il est mort dans ses principes. sont autant d'oracles qui nous prédisent notre
Jl avoit posé la base du décrct qui assnre à la ruine totale , si nous ne renonçons à cette
mation le droit de la paix et de la guerre, et aliancè monstrueuse , ou plutôt si nous ne
la rend , à cet égard , indépendante des in regardons pas comme nuls les traités que notre
trigues d'un ministère qui ne connoit que l'art cour a faits avec l'Autriche , puisqu'elle n'a
de tromper les hommes, et non de les rendre rien stipulé pour nous, lorsque nos ministres
heureux. ignorans se sont laissé séduire. Mais il faut
Après avoir exposé les dangers d'un mauvais lire l'auteur.
systême politique , et la nécessité où est la ll considère ensuite les rapports politiques
France d'abandonner celui qn'elle suit depuis que nous pouvons avoir avec toutes les autres
trente ans, l'auteur considère l'état de l Eu cours, et les différens petits souverains de
rope depuis la paix d'Aix-la-Chapelle jusqu'au l'Europe, leurs forces, leurs intérêts particu
monstrueux traité de 1756 , les † que liers.
, A ces considérations suit un excellent morº
la France s'est imposée par ce même traité , les
pertes qu'elle en a ressenties tant en hommes ceau sur l'ordre de Malte, que la Francºº
qu'en argent pendant la guerre de sept ans, tant d'intérêt
lument neuf; de
et ménager.
l'auteur y Cet articlecombien
montre est absºil
sans avoir reçu aucum avantage d'une maison
insidieuse qui l'a toujours trompée , et s'est seroit # de ne pas protéger cet ordre,
dont l'isle est convoitée par l'Angleterre , la
applaudi de ses ruses, auxquelles elle a souvent
joint le mépris. L'analyse que l'auteur fait du Russie, qui ont déja projetté de T'envahir.
traité de 1756, et de ceux qui l'ont suivi, porte réfute pleinement une mauvaise diatribe dº
jusqu'à l'évidence même la perſidie autri laquelle un écrivain ignorant avoit résenté
chienne, l'ignorance de nos ministres , et les l'ordre de Malte sous l'aspect le plus désavº
causes des maux qui nous ont accablés , en l jette un coup-d'œil rapide ..sur . Genèº et
rendant offensif un traité qui m'étoit réellement º†
ue défensif « Mais, dit l'auteur , dès que les révolutions de cette petite république, †
l'Autriche eut fait ſaire à la France , par la Vergemmes avoit renversé tout le systême (º
· signature du traité de Versailles , le premier chapitres sur Malte et sur Génève ne se trº
pas vers son déclin, elle l'entraîna peu à peu vent point à la première édition ). . 1*
dans cette longuc suite de fautes qui ont ainené Le pacte de famille ne mérite pas moins dº
raduellement sa décadence ». Elle nous a tention de sa part. Il en examine tous les ºº .
† abandonner la Prusse, la Hollande , les tages, et montro combien il pourroit devº
Turcs, nos trois alliés naturels, et les seuls ca lucratif
miné parà des
notre commerce.
réflexions L'ouvrage
sur le estetºles.
commerce
ables de soutenir notre prépondérance en manufactures , réſlexions puisées dans unº lon
#§ si nous n'avions pas sacrifié lâchement gue expérience , et que l'auteur pouvoº S6l
leurs intérêts à ceux de l'Autriche , qui me
cherche qu'à s'élever sur nos ruines. L'im nous Conlmuniquer,
On s'abonne à Paris , cnez BUIssoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port , le prix
- deChez
l'abonnement
DENNÉ etetPETIT
la lettre
, aud'avis, et toutes
Palais-Royal les lettres
; BAILLY, rue pour les Autcurs
Saint-Honoré; des Annales
madame Patriotiques.
l)ELAPLANcHE, le ,
rue u Roule !
n°. 17; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
· Le prix de l'abonnemcnt pour ce Journal , dont il paroft tous les jours un Numéro, est de 56 liv, #
, un ran , 18 liv» pour six mois , et de 9 liv, pour trois mois , frane de port , par la poste , poºſ tOIl iº
, #oramme,Le premier IVuméro a paru le 3 Octobre 17S9, L'abonncinent ne commence que du prenier un Iº0
s U P P L É M E N T A U Nº. c C x L I.
CAUSE CÉLÈ BR E
D U B A IL L I A G E D U PAL A IS A PA R IS.
Mai 179o.
LE lundi trois de ce mois , le sieur Tessier La femme du géolier, mère de six enfans, a
Jolisiere, chirurgien de Monsieur, à Beaumont été deux fois décrétée et emprisonnée : lors de
le-Vicomte, province du Maine, et onze co son dernier emprisonnement elle étoit grosse,
accusés, ont été déchargés des accusations por et est accouchée dans sa prison.
tées, tant dans la plainte du procureur du roi Pendant sa captivité, ses meubles ont étéjctés
de Beaumont, que dans celle de celui du bail dehors et exposés à toutes les injures du temps.
liage de Belesme, où la cour avoit renvoyé l'ins Elle est enfin réduite , avec son mari et scs
truction de cette incroyable affaire, qui a fait enfans, à la mendicité.
gémir dans les fers pendant près de trois ans La soeur du sieur I'essier, principale accusée ,
d'innocentes victimes de la trame la plus inouie, est morte victime des rigueurs exercées contre
accusés par de vils dénonciateurs, d'avoir été elle par ses juges pendant sa captivité.
tout-à-la-fois auteurs, fauteurs, complices et Un honnête gentilhomme de Beaumont, qui
adhérans de libelles affreux, accompagnés de a eu connoissance de toutes les menées sourdes
prétendus crimes d'empoisonnement, d incen et de tous les complots de la cabale, n'ayant pu
die et d'assassinat. s'empêcher de rendre publiquement liommage
Sept mille huit cents rôles ont été employés , à la vérité, cn faveur de l'innocence opprimée,
par des juges prévenus et très-suspects, à noir a été entrepris à l'instigation des premiers jug s,
cir la réputation de ces honnêtes citoyens, mal et attend dans ce 1noment, avec la plus grande
gré plusieurs arrêts de la cour qui avoient pré confiance dans le parlement, un arrêt aussi ſa
jugé leur innocence et ordonné deux fois leur vorable que le jugement émané du bailliag° du
élargissement provisoire. palais qui, en attendant la prise à partie qui doit
Le procureur du roi de Beaumont a porté être ordonnée par une cour supérieure, déchar
l'impudence jusqu'à s'opposer à l'exécution du ge tous les accusés des plaintes portées contre
premier arrêt d'élargisscment, -
eux, et ordonne que la sentence sera imprimée,
L huissier, porteur de l'arrêt, a non-seule lue ct afficliée par-tout où les parties jugeront
ment encouru la disgrace de ce siége, mais en à propos de faire triompher leur innocence.
coi, été forcé de s'expatrier pour se soustraire Si le lecteur paroît surpris de la lenteur d'une
à a rigueur des poursu'tes de ces juges. si étrange et barbare instruction , on lui répon
Les honnêtes-gens qui ont pris le parti de ces dra , qu à Belesme comme à Beaumont, les accu
innocentes vict,mes , ont tous été menacés, sés avoient pour juges des agens de l'ancien
poursuivis ou décrétés. -
despotisme ; c'est-à-dire des subdélégués des
241 bis.
intcndanccs de T'ours et d'Alcnçon , qui ont nature ce digne magistrat, nous nous dispen
cxercé contre ces n:,!heureuses victim« s la serons de le signaler ; nous ne pouvons cepen
plénitude de leurs pouvoirs inquisitoriaux . dant taire qtte ce grand juge ayant appris
comme subdélégués, et ce mme jugºs, ont en ot e que les paroissiens de l'abbé Tessier, doyen rural
commenté les articles les plus tyranniques de de la l erté-Bernar.l. maire et curé de la pa
l'ancien code criminel de 167o ; aussi l'on ne roisse de Saint-Jean des Échelles, frère et intré
doit pas être surpris si le nouveau code national pide défenseur de l'accusé , avec lequcl il se
a bouleversé les cervelles aréopagiques de Beles rendoit mod stem ºnt dans sa paroisse, avoient
rne, au point de refuser au sieur Tessier l'ins été au-d vant de lºur pasteur , avec toute la
truction d'un alibi triomphant qu'il a invoqué pompe et l'apparºil de leur milice nationale,
dès son premier interrogatoire , ct de s'être re pour féliciter les deux frères de la justice qu'ils
ſusé, sur sommation, à lui délivrer copie de sa venoient d'obtenir , on attendant la nouvelle
procédure ; ce qui a tellement fatigué la patience organisation de l'ordre judiciaire, avoit paru
du parlement, qu'il m'a vu d'autre ressource pour tellement pénétré du jugement du 3 mai, qu'il
le triomphe des accusés, que de substituer le n'avoit pu s'empêcher d'élever les yeux au ciel
bailliage du palais aux bailliages de Delesme et ct d · dire avec le saint roi prophète : Si iniqui
Bcaunºont. \ tatcs ol serraveris, Domine, Domiae, qui sus
D'après la dénonciation faite à l' Assemblée tinebiº. Le peuple a donc bien raison de bénir
nationale par le bailliage de Belesme , des griefs une révolutiºn qui lui donnera des juges d'au
du lieutenant-général de ce siége , et la motion tant moins susceptibles de corruptien , qu'ils
de M. du Bailleul, député de la province et avo seront de son clioºx , et enti, rement dépouillés
cat audit siége , qui caractérise et pe,nt d'alºri s des vices de l' incien r g me.
( 2 )
ministère, en est-fl d'inutiles ? en est-il de pré r ce peloton d'incurables, pour qui il n'y a plus
judiciables à l'ordre social ? Vous pouvez re de vérité. - -
trancher les unes, vous devez anéantir les au La discussion sur la question générale de
tres ». Puis embrassant le voeu du comité , et l'organisation ecclésiastique, a été fermée.
y donnant une grande extension , M. R. a L)emain l'Assemblée se livrera à la discus
établi que les cardinaux étoient nuisibles , les siou particulière des articles du plan offert par
archevêques plus qu'inutiles, et qne la hiérar le comité. - -
chie ecclésiastique devoit se borner aux évé La municipalité de Pantin a instruit l'As
ques et aux curés. semblée, que le ballon qu'on a vu s'élever hier
Il a revendiqué pour le peuple le droit anti dans Par.s , est allé tomber dans les plaines de
que de mommer ses pasteurs. }l a démontré que Pantin : que le peuple , qui s'y est porté en
pour le traitement des ministres de l'autel, la foule , a commis de grauds dégâts dans la
nation devo't prendre les conse ls de la justice, plaine. La municipalité de Pantin observe qu'elle
mais mon ceux de la munificence, et il a tcrm né a cru devoir faire arrêter l'auteur de l'expé
son discours, en proposant de rendre à la société rience, qu'elle a dû regarder comme cause et
des milliers de citoyens, en rendant aux prê garant du dommage.
tres la faculté qu'ils ont eue dans les premiers Cette affaire a dté renvoyée au pouvoir exé
siècles de l'église, de vivre sous les § du cutif.
mariage, plus sûrs pour les bonnes ma curs que Une proclamation de la municipalité de Mon
les vœux du c libat, Cette dernière partie de tauban , conçue en termes mal mesurés, d
l'opinion de M. Robertspierre, n'a pas été, à clare qu'elle ne laissera entrer dans la ville au
beaucoup près , accueiliie d'une sasisſaction cune troupe, à moins qu'elle ne justifie dºs
universelle. De tous les points de l'Assemblée, ordres du roi , et cependant ces mêmes'ofi
il s'est élevé des voix pour le rappeller à l'or ciers municipaux écrivent à l'Assemblée natio
dre ; et si un côté tout entier accn oit la motion nale une lettre, pour la supplier d'attendre,
d'être sacrilége , plusieurs membres de l'autre sans prévention , leur justification.
bord la trouvoient au moins prématurée.
Avec unc simplicité qui n'est pas moins ora
toire que les grands mouveinens , et qui par P A R I S , le 3o mai.
fois mêmc est plus agissante sur une assemblée
de sages , M. Camus a posé que la division Aujourd'hui le roi a passé en revue une
territoriale m'étoit entrée pour rien dans la partie de la garde nationale , dont les détacle
mission dont Jesus-Christ avoit chargé ses apô mens, pris dans chaque compagnie, formoiº
tres ; et qu'ainsi l'Assemblée , en faisant une environ six mille hommes. Sa majesté a parº
voir avecdebeaucoup de dont
satisfaction,
nouvelle distribution de terrein entre les mi troupe patriotes, tous lesdéfiler
cœursceº
lui
mistres de la religion n'excédoit nullement ses
pouvoirs. Il a puisé dans l'histoire de la primi sont voués sans réserve. Un peuple innombrº
tive église, des exemples frappans du droit que amonarque
joui, à cette
qu'il occasion,
chérit ; et de
toutla s'est
présence !
pts é dans
les fidèles ont eu d'élire les évêques et les prê
tres mêmes. le plus grand ordre.
Enſin il a soutenu qu'il étoit conforme aux Proclamation du roi.
maximes des canons † ne plns admettre à
l'avenir les appels à la cour de Rome, et qu'on « Jamais des circonstances plus impérieusº
pouvoit ôter cette jurisdiction au souverain n'ont invité tous les François à se réunir daº
pontife, sans attenter à la suprématie que lui un même esprit, à se rallier avec courage autº
donne sa qualité de successeur de S. Pierre. de la loi , et à favoriser de tout leur pouvº"
Un homme qui n'est pas suspect de mé l'établissement de la constitution. Nous n'avoº
connoître les principes † la hiérarchie , le rien négligé pour inspirer ces sentimens à tºº
respectable §, M. Gouttes , a éta les citoyens : nous leur avons nous-mêmº
bli la distinction, jusqu'à présent négligée, de donné l'exemple de la confiance la mºº
ces deux grands objets , église et discipline : équivoque dans ies représentans de la natiº
son discours, que nous voudrions pouvoir rap et de nos dispositions constantes pour tout º
porter, a excité des applaudissemens pressés , qui peut concourir au bonheur de nos sujºº
on pourroit dire universels , car il faut compter et à la prospérité de la France.
·pour rien le silence, ou même l'opposition de Seroit-il donc possible que des ennemis dº
( 3 )
bien public cherchassent encore à troubler les Aux Montalbanois
travaux importans dont l'Assemblée mationale | O Moutalbanois ! caclrez vos fronts crininels
est occupée , de concert , avec nous, pour dans la cendre et la poussière : vous avez versé
assurer les droits du peuple et préparer son le sang de vos concitoyens au nom de la croix :
bonheur ; que l'on essayât d émouvoir les es quelle est donc la funeste magie de ce signe
prits, soit par de vaines terreurs, et de fausses de salut et de paix ? Quel sont les traitres qui
interprétations des décrets de l'Assemblée na vous ont poussé à ces fureurs insensées ? Un
tonale, acceptés ou sanctionnés par nous, soit duc de la Force, un évêque. Ah ! malheureux,
en entreprenant d'inspirer sur nos intentions vous étiez les instrumens de vos plus cruels
des doutes aussi mal fondés qu'injurieux, et ennemis. Mais.. .. , vos ofliciers municipaux ?
en voilent des intérêts ou des passions privées, Quoi ! ils avoient médité , concerté cet horri
du nom sacré de la religion ? ble massacre, et vous souffrez plus long-temps
Une opposition si coupable nous afiligeroit leur présence ? Regardez ces ni lheureux dra
sensiblement, en même temp; qu'elle exciteroit gons, ces vcrtueux pères de ſani lle , dont le
toute notre aniInadversion. i 'objet continuel
de nos soins est de prévenir et de réplianer tout sang a jailli sur vous et sur votre postérité ;
voyez ces veuves désolé es et ces enfans orphe
ce qui en porteroit le caractère. Nous avons lins qui demandent vengeance à la nation et
même jugé digne de notre sollicitude pater à l'Assemblée nationale. Voyez ce généreux du
melle d'interdire jusqu'aux signes qui seroient Puy-Montbrun , dont vous avez proscrit la tête
propres à manifester des divisions et des partis. au moment même où il se rendoit à l'liôtel-de
| Mus par ces considérations , ct instruits ville, pour signer un pacte d union ct de fra
qu'en divers lieux du royaume, des particuliers ternite. Il vous abandonne pour jamais à votre
se seroicnt perinis de porter des cocardes mall:cureuse destinée. Rappellez-vous , s'il est
différentes de la cocarde mationale que nous possible, et l'excè s de votre lamatisme, et l'excès
portons nous-mêmes, et considérant les incon de votre rage, et l'excès de votre d, inence, et
véniens qui peuvent résulter de cette diversité, tournez, si vous l'osez, vos regards vers le ciel,
nous avons cru devoir l'interdire.
En conséquence, faisons défenses à tous nos vers ce ciel vengeur qui punit les crimes commis
en son nom, comme un double attentat envers
ſidèles sujets, et dans toute l'étendue de notre Dieu ct envers les liommes. O. Mlontalbanois !
royaume, de faire usage d'aucune autre cocarde vous avez déshonoré la terre qui vous porte ,
que la cocarde natioiiale. et l'air que vous respircz. Non , vous n'étiez
Exhortons tous les bons citoyens à s'abstenir pas faits pour vivre au milieu de la France libre
dans leurs discours, comine dans leurs écrits , et au dix-liuitième siècle ! Fuyez , all z cn Es
de tous reproches ou qualiiications capables pagne oti à Goa , porter vos croix « t vos poi
d'aigrir les esprits, de ſomenter la division , et gnards , luycz avcc la 1nalé diction de tous les
de servir même de prétexte à de coupables bons patriotes , et laissºz-nous en paix termi
excès,
mer l l eureuse constitution de cºt cInpire, et
Donné à Paris le 28 mai 179o. Signé, Louis ; marcher vers les liautes destinécs qui nous
ct plus bas , de Saint-Priest. attendent. C....
Clermont-Ferrand , 17 mai.
Observations sur les journaux ct sur les libelles
Je suis chargé, monsieur, de vous prévenir du jour.
que nous apprenons, avec la plus vive inquié
· tude, le départ précipité de plusieurs maisons On s'apperçoit depuis quelque temps que
· nobles de cette province. La garde nationale certains journaux qui s'elevoicnt assez à la
de notre ville, dont j'ai l'honneur d'êlre offi hauteur des vrais principt s, et qui ne crai
cier, vient d'arrêter Al. le Roi de Seinier. qui gnoient † d'analyser ou de critiquer la con
passoit sans certificat pour se rendre, disoit-il, d lite publique , et les o nions des grands per
à Iyon. Nous en avons ſºit part à vos officiers sonn g s de la scène actu, lle, ont baissé le ton
municipaux. Il paroît que cette ville est le et passé sous la toise du commun des martyrs.
point de réunion des mal-intentionnés , et que Nous savons bien que le ministre Saint-Priest
le 5o de ce mois, époque de la fédération, a proposé tout récemment au petit papa Nec
sera le momcnt où l'aristocratie déploiera ses ker d'employer une somme de 4oo,ooo livres
derniers efforts. Avertissez nos frères patrio pour soudoyer des libellistes et appaiser l'hu
tes de Lyon. (Extrait du courier de Lyon.) meur de certains journalistes anti-aristocrates,
(4) -
et trop surveillans : nous savons bien que de loix, et celles qui seront faites par leur nation
puis long-temps plusieurs gazettes, tant uni représentée dans les états assemblés tous les trois
verselles que particulières, sont frappées de ans. Ils ont décidé de n'admettre chez eux que
pensions ininistérielles et de gratifications pé des troupcs nationales, ni aucun allemand dans
riodiques ; mais nous sommes très-convaincus les emplois de leur royaume. Léopold II sous
que malgré les 4oo,ooo livres et les †
distribuées à une foule d'écrivains, de libel
crira-t-il à ces conditions d'un peuple brave ,
et dont les droits ont été si indignement violés
listes, d'espions et de traîtres, les grandes vé par la maison d'Autriche ? mais pourquoi ne pas
rités n'en perceront pas nioins de toutes parts, toujours rappeller à tous les souverains qu'on cou
et que les turpitudes des ennemis secrets ou ronne ces paroles mémorables des Arragonois ?
publics de la constitution n'en seront pas Nous qui valons autqnt que toi, et mieux que
moins dévoilées, Voyez l'admirable effet de la toi, nous te faisons roi pour gouverner suivant
lumière : un seul de ses rayons dissipe l'obscu nos loi c, sinon, non.
rité dans un espace immense. II en est de Le roi de Danemarck fait équiper huit vais
même de la vérité ; un seul de ses traits brise seaux de ligne et plusieürs frégates. On attend
la trame d'un million d'impostures. Par exem une escadre angloise dans la Baltique.
ple, dans un libelle anonyme qu'on répand à DE MAN HE IM, le 2o mai.
profusion, et qui a pour titre la cabale d'Or
léans ressuscitée et dévoilée , on accuse , entre L'esprit du despotisme, qui est par-tout le
autres calomnies, MM. Lameth, Biron et Bar même, vient de mettre en usage à Vienne les
nave , d'avoir fait pendre plusieurs voleurs , moyens qu'il a employés dernièrement en
sans preuve , sans procès , pour anéantir le France pour fasciner les yeux du peuple sur
châtelet et perdre M. de la Fayette. Que ré ses véritables intérêts. Le cardinal Migazzi, ar
pond la vérité à des accusations aussi absurdes chevêque de Vienne, a ordonné des proces
et aussi calomnieuses ? Elle gémit; et tendant sions dans toute la ville : elles ont été des plus
la main à ces vrais amis de la patrie, elle leur pompeuses. On y a porté des échantillons de
dit : montons ensemble au capitole, les autres toutes les reliques des catacombes de Rome ,
y viendront quand ils pourront. — Dans le et l'on a demandé à Dieu de la pluie lorsqu'il
inêine libelle, on dit aux citoyens : ouvrez les alloit pleuvoir, après la grande sécheresse qu'on
yeux : jurez d'exterminer Charles Lamcth. venoit d'essuyer. Le peuple a crié miracle. On
Que dit la vérité à cette infâme et horrible lui a fortement recommandé la défense de l'é
exclamation ? Elle appelle la justice à son se glise, et de rendre graces au ciel de ce que
cours, et dit : citoyens françois !jurez au con Léopold rendoit à plusieurs couvens de moines
traire d'exterminer les ennemis de vos vérita les biens que Joseph II avoit sensément seques
bles défenseurs. Périsse de mille morts le trés au profit de l'état. Ces processions ont été
monstre qui oseroit porter sa main sacrilège nommées le triomphe de la religion. Cepen
sur Lameth et sur les vrais amis de la li dant on n'a pas osé condamner la mémoire du
· berté. CARRA. bienheureux Joseph. %
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· royaume Le premier lWuméro a paru le 3 Octobre 1789 L'abonnement ne commence que dn premier d'un moit,
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
el dirigé par A/. MERcz E R.
domaines, et protestation très énergique contre la Bretagne, un grand nombre de bons citoyens
la déclaration des fanatiques de Nimes. desirent de payer les impôts, et les paieroient
L'assemblée primaire du canton de Ville effectivement, si l'administration actuelle rnet
neuve se considérant comme partie intégrante toit assez d'activité dans la perception. Nous
de la nation , et par cons quent du souverain, verra-t-on long-temps encore dépenser tous les
fait une déclaration solemnelle pour investir mois le produit des domaines nationaux , au
ses députés de la plénitude de ses pouvoirs , lieu du produit des impôts ? et dans un moment
et regarde les décrets de l'Assemblée nationale où les fermiers paient la taille, les propriétaires
comme émanés de la volonté générale. Les le vingtième , et les ci-devant § les
membrcs de l' Assemblée qui ont signé la fa sommes auxquelles ils ont été taxés, poure[uoi
meuse protestation du 19 avril , sont dénoncés l'administration semble-t-elle ne rec vo r que
comme parjures et indignes de coopérer à la 9 millions par mois, quand elle devroit en tou
COIlStlllltlOll. cher 4o » ?
Une accusation ſort étrange, et par la nature Malgré ces réflexions , dont la sagesse n'a
de la cause, et par la personne de † échappé à personne , « l'Assemblée nationale
est venue provoquer § de l'Assemblée considérant que le délai indispensable pour la
nationale ; c'est le procureur du roi au siége de fabrication des assignats et la nécessité de réunir
Tulle, qui défère à l'Assemblée nationale un toutes les précautions nécessaires pour éviter la
jugement rendu par les officiers de ce tribunal •
contrefaçon, et considérant que le remploi en
aù mépris, à ce qu il dit, des loi c et de l'huma argent dans le trésor public , pour le mois de
mité, un jugement qui prononce des peines ca juin , est urgent ,
pitales sur de simples soupçons. A décrété et décrète, que la caisse d'escompte
L'Asscmblée n'a rien prononcé aujourd'hui fournira 2o millions au trésor royal, en billets,
sur cette dénonciation. On sait que le redres assignats, pour completter le service du mois
sement des torts d'un premier juge appartient, de juin , et que ces billets seront remplacés en
dans l anciemme hiérarchie, qui n est pas anéan billets-assignats, aussi-tôt après leur fabrication».
tie , à une cour supérieure quelconque ; mais Après cette décision , il a été décrété, sur
si les droits de l'humanité sont offensés, il est la motion de M. Renous, « que les receveurs
bon que les législateurs en soient avertis, et généraux des finances, et ceux des impositions
qu'on le sache. Cette publicité peut suffire pour de la ville de Paris , seront tenus de fournir
rappeller tous les juges à leur devoir , si l'on chaque mois à l'Assemblée nationale un état
pouvoit les supposer capables de s'en écarter des recettes , qui insérât avec indication les
volontairement ou par négligence. noms des receveurs particuliers qui lui auront
fait parvenir chacune des sommes dont leur re
Séance du premier juin. cette sera composée. Il a été ordonné en outre,
que ces états seroient imprimés, et qu'il eIl S6 -
L'Assemblée s'est livrée à quelques objets de roit distribué des exemplaires à chacun des
détail dont nous ne nous dispensons pas de membres de l'Assemblée nationale ».
rendre compte , et après lesquels M. de Mon M. l'abbé Gouttes a fait aussi la motion, que
tesquiou a fait un rapport au nom des commis les receveurs particuliers des provinces soient
saires chargés de surveiller la fabrication des tenus eux-mêmes d'envoyer chaque mois à l'As
assignats. † entré dans le détail des mesures semblée nationale un double du bordereau des
prises pour assurer l'impossibilité de contrefaire sommes qu'ils feront passer à Paris, soit en pa
ces papiers mationaux, et il a présenté un projet
de décret relatif à la division et circulation,
pier, soit en argent monnoyé, et d'y j§
une mote de celles qui sont encore dues ». Cette
lequel a été adopté. proposition a été adoptée par un décret confor
# a été proposé ensuite un autre projet ten me. Parvenue enfin à l'ordre du jour, quoique
dant à autoriser la caisse d'escompte à fournir l'Assemblée eût déclaré hier la discussion fer
2o millions en billets-assignats, nécessaires en mée, on a vu M. l'évêque de Clermont la rou
ce moment au trésor-royal, pour compléter le vrir en protestant (méthode qui lui est familiere)
service du mois de juin. de l' incompétence de l'Assemblée nationale.
MM. Reubell, Péthion de Villeneuve et Fre M. l'archevêque d'Arles a demandé le renvoi
teau se sont opposés à l'admission de ce projet de l'affaire à un comité provincial, et M. l'é
de décret. « I)ans la plupart des provinces du vêque de Lydda , qu'on m'accusera pas, dans la
royaume, a dit ce dernier, et notamment dans matière d'une nouvelle division des procès, de
( 3 )
plaider sa cause personnelle, a prétendu que le depuis84 ans, n'a pas été plutôt instruite du dé
concile de Trente prononçoit l'incompétence cret de l'Assemblée nationale, qu'elle est allée
de l'Assemblée mationale en cette partie, puis demeurer chez un de ses neveux qui la respecte
que ce concile a dit que la puissance tempo et la traite conu1ne si elle étoit sa mere. — Nous
relle ne pourroit disposer des jurisdictions sans concevons que les monseigneurs crossés et mi
le concours de la puissance ecclésiastique. trés , ne crieront pas autant contre la sortie des
Les argumens de l'évêque in partibus ont religieuses de cent ans , que contre celle de ces
été vigoureusement débattus par M. Camus, à jeunes vierges , dont le salut intéresse tant la
qui personne ne conteste une grande supé piété des vieux monseigneurs et de leurs vieux
riorité dans ces matières. Cependant au mi grands vicaires. C. ..
lieu des mouvemens que ce conflit a occa
sionnés , M. Freteau a proposé , par forme
d'amendement, de détruire , dès-à-présent , Anecdote véritable.
l'autorité métropolitaine des archevêques.Cette
proposition , vivement appuyée d un côté , Lc ci-devant baron de Villemenant , lieu
fortement combattue de l'autre , a entrainé tenant des cent-suisses de la garde, se trouvoit
une discussion toute nouvelle. M. Chapellier dans sa torre de Franleux, près Saint-Valery
a proposé de prononcer dès aujourd'hui sur sur-Somme , lors de l'organisation des dépar
l'amendement , et de renvover à demain la temens ; il avoit été élu maire de Franleux ,
, question relative au nombre d'évêchés qu'il mais il auroit bien voulu encore être membre
doit y avoir en France : mais l'Assemblée con du département Pour arriver à ce but, il
sultée, a décrété que l'amendement lui-même croyoit m'avoir besoin que de faire quelques
étoit ajourné à demain. cajoleries au procureur de la commune. « M. le
procureur de la commune, faites-moi l'honneur
de venir manger ma soupe ». — « Volontiers,
Progrès des heureux effets de la révolution. M. le baron ». — « A propos, M. le procureur
de la commune, voilà une é charpe que je vous
La ville de Nevers et celle de Saint-Pierre-le prie d'accepter ». — « Je l'accepte avec plaisir ,
Moutier avoient été jusqu'à présent divisées M. le baron ; mais écoutez : Cette éc marpc ,
ar d'anciennes haines et d'anciens préjugés que c'est pour avoir ma voix ; eh bien , je la por
e despotisme a toujours soin d'entretenir, sui terai, et vous n'aurez pas ma voix. Ce bon diner,
: vant sa maxime jésuitique, diviser pour régner. c'est encore pour avoir ma voix : eh bien , je
Le retour des gardes nationales nivernoises du mange de bon appétit , et vous n'aurez pas ma
camp d'Orléans, a fourni l'heureuse occasion à voix ». Dans ce moment, le ci-devant baron
leurs frères de Saint-Pierre-le-Moutier de les † un verre de liqueur au procureur de
•
recevoir dans leur cité. On ne peut rendre l'ac a commune : « Ce verre de liqueur, c'est cn
cueil que ces derniers ont fait aux premiers : et core pour avoir ma voix ; eh bicn , je le bois
la joie des uns et des autres a été d'autant plus à votre santé, M. le baron , et vous n'aurcz
vive , que c'est le premier acte d'alliance entre pas ma voix ». Et le ci-devant baron n'a point
ces deux villes. Un bal a succédé à un grand re eu la voix du procureur de la commune, ou
pas, dans lequel on a porté un grand nombre du moins il n'a pas été élu.
de tosts patriotiques. On a même dansé en rond Obserc. Il seroit bien plus simple de ne
dans la rue, les officiers municipaux étant au point aller manger chez les personnes qui
milieu du rond, et les frères de Nevers et de croyent que leur dîner est un moyen , sinon
Saint-Pierre se tenant pêle-mêle par la main. de séduire, du moins d'opérer dans leurs con
Courage, mes amis, aimez-vous bien , aimez vives des mouvemens de condescendance : et,
vous toujours ! voilà comme on mérite la qualité dans le cas contraire, il faut avoir la fermeté
d'être pensant ! voilà comme on maintient ses du procureur de la commune de Saint-Valery.
droits et sa liberté ! voilà comme on ſait tourner Un grand reproche que je n'ai cessé de faire
la pauvre cervelle de ces imbécilles aristocrates, à plusieurs députés de l'Assemblée nationale ,
qui deviendront fous à lier, je vous assure , c'est d'avoir été manger cliez les ministres ; et
avant la ſin des moissons. — On nous mande de j'ai observé que malgré la fermeté de ces dé
Saint-Pierre-le-Moutier, qu'une religieuse du putés, les dîners ministériels avoient altéré leur
couvent des ursulines de Moulins cn Gilbert ,
(4)
on est législateur, de manger des féves chez soi, efforts pour engager le divan à la paix : mais
que d'accepter le diner de gens dont le carac inutilement. Craignant alors le sort des suppôts
du despotisme , # se donna la mort. La pre
tère est suspect, et dont la table splendide mière division de l'escadre , qui doit croiser
présente un contraste si scandaleux avec la
misère du peuple, et rappellant l'idée de leurs dans la mer Noire, doit partir au premier vºnt
favorable pour Varna et Bougara , sur les côtes
ſripponeries et de leur agiotage. Je parle des de l'Europe. ll s'y joindra une flotte d'Alger.
ministres : mais le caractère françois n'est pas
cncore assez formé, pour sentir toute l impor D E L o N D R E s, le 25 mai.
tance et la dignité de cette doctrine. C..... Nos politiques croient ici voir . dans la con
duite du roi de Prusse , un ciiangemºnt total
Toulouse, 23 mai. de systême. L'insurrection des Pays-Bas, sºr
« Nous sommes dix-huit cents patriotes volon laquelle Léopold lui
taires prêts à partir pour Montauban. Chaque fortes représentati ons,a ,l'ont
dit-on, fait les
déterminº à se pldés
matin mous faisons l'exercice ; et le couricr ex tacher des int rêts de ces provinces , pourvu
traordinaire , expédié par la ville de Bordeaux, que la cour de Vienne cède la Gallicie à la Po
n'aura pas
pas p
plutôt apporté le décret de l'Assem- . logne, rende au Turc la plus grande partie des
pp
Tblée nationale, qui casse la municipalité de Mon conquêtes qu'elle a faites sur lui, et que la Po
tauban ( car nous nous attendons ici à un juge logne abandonne les deux villes de Tſiorn et de
ment aussi intègre, de la part de nos augustes bantzick à la Prusse. Alors Frédéric-Guillaume
représentans ) que nous volons au secours des tournera ses armes contre les Pays-Bas, pour
† cents Bordelois , pour faire exécuter ce se joindre aux troupes autrichiennes que Léo
pold y enverra. D'autres croient même pouvoir
écret. On peut compter hardiment sur nos bras
et sur notre patriotisme ». soupçonner des vues hostiles contre la France,
non contre la cour, dans ces armées combinées.
De Corse, le 19 mai. Tels sont les arrangemens que font nos politi
ques pour la paix de l'Allemagne, d'où ils es
Les assemblées primaires ont été fort tumul pèrent ensuite avoir facilement des soldats pour
tueuses à Calvi. Un de ces hommes vils , faits guerroyer contre l Espagne. Mais ces arrange
pour plaire au ministère, a mis tout en œuvre mens ne sont pas le secret des cabinets.
pour soulever le peuple , en déclamant même D E B E R L 1 N, le 18 mai.
ouvertement contre les décrets de l'Assemblée
nationale, voyant que les moyens secrets de Les couriers vont et viennent sans cesse de
corruption qu'il employoit pour répondre aux Vienne à Berlin, de Berlin à Varsovie, à
vues des ministres de France , ne réussissoient Pétersbourg , et à Stockhom. ll ne mous reste
pas à son gré. Mais W. Mandet, commandant plus que de foibles espérances de pacification.
de la place, a soutenu les efforts des patriotes, Tous les trains d'artillerie sont repartis et ar
par quatre coups de canon à boulets qu'il a rivés à leurs différentes destinations; la cava
fait tirer sur la maison de l'anti-patriote, et tout lerie a tous ses chevaux ; les magasins, les bou
s'est ensuite passé avec calme , et à la satis langeries, les hôpitaux militaires sont établis
· faction des Corses , qui remercient sans cesse dans le plus grand ordre. La campagne va
la France de leur avoir assuré une liberté pour sans doute s'cittamer au retour du courier de
· laquelle ils ont si long temps eombattu. Vicnme. Le traité de commerce avec la Po
dénoncer. Tous jugemens scinblables sout dé l'exécution des articles ci-dessus , dans le lieu
clarés nuls et de mul cl'iet. des assemblées , sans néanmoins , qu'aucun
lII. Tous ceux qui se prévaudront d'aucuns homme armé puisse entrer dans les assem
prétendus décrets de l Assemblée nationale, bl es, si ce n'est dans les cas prévus par les
non revêtus des forines prescrites par la cons décrets du 28 mai dernier.
titution, et non publiés par les oiiiciers qui VIII. Tous les citoyens, quel que soit leur
sont chargés de cette fonction , sont déclarés état et profession , les laboureurs, fermiers et
ennemis de la constitution , de la nation et du métayers , les commerçans , marchands de
roi ; il est enjoint de les dénoncer, et ils seront grains et subsistances, toute proprieté et toute
punis comme perturbateurs du repos publie, aux possession actuelle, sont placés sous la sauve
termes de l'article premicr du décret du 28 garde et protection de la loi, de la constitu
février dernier. tion , du roi et de l'Assemblée nationale, sans
IV. Les curés , vicaires et desservans qui se prejudice , soit des actions que chacun pourra :
refuseront à faire au prône, à haute et intelli porter devant les tribunaux , soit des précau
gible voix , la publication des décrets de l'As tions que les corps municipaux ou adminis
semblée nationale, acceptés ou sanctionnés par tratifs prendront pour assurer d'une manière
le roi , sont déclarés incapables de remplir au paisible la subsistance des peuples. Tous ceux
cune fonction de citoyen actif; à l'effet de qui contreviendront au présent article, seront
quoi il sera dressé procès-verbal, à la diligence recomnus et d montrés par les honnêtes gens
du procureur de la commune, de la réquisition comune ennemis de la constitution , des tra
faite aux curés et vicaires desservans et de leur vaux de l'Assemblée nationale, de la nation
refus. et du roi. :
V. Il est défendu à tous citoyens actifs de IX. Ceux qui manqueront de subordination
porter aucune espèce d'armes, bâtons dams les et de respect à l'égard des officiers munici
assemblées primaires ou électorales. ll est en paux, les administrateurs de département et
joint aux maires et officiers municipaux d'y de district , et les juges, seront rayés du ta
veiller, tant en empêchant les citoyens de par bleau civique , déclarés incapables et privés de
tir armés pour le chef-lieu du canton, qu'en tout exercice des droits de citoyen actif, en
obligeant à l arrivée dans le chef-lieu les ci punition d'avoir violé ses devoirs. - :
toyens actifs des différentes paroisses, de dé X. Quant à ceux qui auront commis ou com
poser les armes qu'ils pourroient avoir avant mettront des voies de fait et des violences, soit
º
d'entrer dans les assemblées. Il est expressé contre les propriétés ou possessions actuelles,
ment défendu de porter aucune espèce d'armes soit contre les personnes, et particulièrement
dans les églises, dans les foires, marchés et quant aux chefs des émeutes, et sur-tout aux
autres lieux de rassemblement, sans néanmoins auteurs et instigateurs de pareils attentats, ils
comprendre dans cette proscription les gardes seront arrêtés, constitués prisonniers, et punis
ºyfº du maintien de la police. selon toute la rigueur des † sans préjudice
Tout citoyen qui, dans une assemblée
, v ••
de l'exécution de la loi martiale, dans le cas où
( 3 )
elle doit avoir lieu , suivant le décret du 21 qu'il seroit étendu à tout le royaume, et qu'on
bCtobre dernier. -
(i) On demande lo nom de cet honnête négociateur. triomphera et l'hypocrisie sera déconcertée.
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN, Libraire , rue Hautefeuille , à qui l'on adressera, franc de port, Ie pris
-
de l'abonnement ct la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autcurs des Annales Patriotiques.
Chez DENNÉ et PETIT, au Palais-Royal; BAILLY, rue Saint-Honoré ; madame L)RLAPLANcHs, rue du Roule,
n°. 17; et chez tous les Libraires et Direcueurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.. - *s
S U P P L É M E N T A U N°. C C X L I V.
Aix, le 22 mai. masque de la vertu et du patriotisme : c'est la
l - municipalité elle-même qui la trame : nous en
| Les officiers et bas-officiers du régiment avons la preuve dans une délibération de cette
loyal-la-Marine se sont rendus coupables, en municipalité du 13 de ce mois , dont copie, y
ers plusieurs soldats, d'un acte d'inliumanité joint une lettre d'envoi signée Vidal procureur,
ue les loix ne peuvent laisser impuni. Après a été envoyée à la municipalité de Beaucaire.
voir fait emprisonner douze † qui Le crime joint à l'hypocrisie s'y 1nanifeste à
étoient montré populaires, ils les ont succes travers un long ºci § de mots, par les
ivement retiré des cachots, pour les conduire, quels ils veulent se couvrir du masque de pa
qu milieu de la nuit, dans des lieux écartés ; là, triote. Il ne s'agit de rien moins que de faire
† qu'aucun conseil de guerre les eût con le procès à ces braves gens qui , au péril de
mnés, ils se sont permis de leur couper les leur vie , osèrent arraclier ces cocardes blan
#heveux, de les accabler d'injures et de coups, ches, que M. de Marguerittes, le maire, pro
t de mutiler plusieurs d'entr'eux , en leur cou tégeoit ouvertement, et d'une manière si indé
ant les oreilles. Un de ces malhenreux, qu'ils cente qu'il s'oublia au point de donner à dé
voient jetté dans un ruisseau , où ils ache jeûner à ceux qui la portoient. — Quelles sont
ſoient de l'assommer , n'a dû son salut qu'à donc les vues criminolles de ces municipaux
'arrivée d'une lavandière. La crainte d'être Nîmois ? Le régiment de Guyenne se distingue
lécouverts, a fait fuir ces lâches bourrcaux : et par son patriotisme ; il a ramené la paix , il a
ie soldat est actuellement à l'hôpital, où la mu empêché les ennemis de la patrie d'arborer une .
1icipalité d'Aix le fait soigner. Deux de ces gre cocarde , signal de rebellion ; il n'a pu être
hadiers sont disparus ; et l'on a tout lieu de séduit par ces infâmes brochures dont on inom
craindre qu'un sort cruel ne soit réservé à ceux doit les casernes ; il jouit de l'estime des pt -
[u'on tient encore en prisom. triotes , et par cela même ces municipaux ſor
cenés font l impossible pour le ſaire partir. Pour .
4vis important aux religieux et religieuses. réussir dans ce dessein pervers, ils calomnient
Extrait d'une lettre de Lyon. ce brave régiment : ils osent porter plainte de
vant le sénéchal, dans le temps même où ils
M. le cardinal de la Rochefoucaud a reçu savent qu'ils sont accusés eux-mêmes pardevant
une bulle du saint père, qui autorise les religieux l Assemblée mationale, etc. etc. Signé, MADIER.
streligieuses qui voudront quitter leurs monas Observ. Repoussés avec horreur par toutes
:ères, à rentrer dans le monde. Il est enjoint les municipalités de l'empire , et voués à une
l'en donner communication à tous les évêques, éternelle infamie pour leur infâme délibération
ºt à ceux-ci d'en faire délivrer copie gratis , et leur imbécille adresse au roi , on ne conçoit
rux individus qui la réclameront pour la tran pas comment les fanatiques Nimois et leurs stu
ruillité de leur conscience. Loin d'obéir au pides municipaux osent encore lever la têt .
Leur démence et leur cécité sont incurables
laint père, nos dignitaires ecclésiastiqucs vont
chaque jour dans les communautés pour inviter sans doute , puisqu'ils ont aujourd'hui l'audace
r la permanence ; mais la démarelle de Pie V1, de calomnier le régiment de Guyenne, et de
fondée sur la raison et appuyée des décrets de Faccuser de son patriotisme et de sa fermeté
'Assemblée nationale, fera tomber le masque comme d'un crime. Le crime, le véritable crime
lu faux zèle, et rendra à la société bien des est dans cette seconde démarche des 1nunici
fictimes, que des motifs d'intérêt et des pré paux de Nîmes , comme dans la première.
extes de religion lui avoient enlevés. Quelle impudence ! ils ont osé favoriser le sa
crilége des couleurs nationales , de ce signc di
Nouvelle conspiration qui se traine à IVºmes. , vin de la rédemption des François,.. et bientôt
ExtraitduJournal de Beaucaire, du 18 mai. après ils osent, malgré la malédiction univer
selle qui pose sur eux , traduire dans les tri
Cette conspiration est beaucoup plus dan bunaux les intrépides défenseurs de ce signe
reuse que toutes celles qui ont eu lieu en sacré. ! ! ! Qu'ils viennent à Paris ces lâches es
cette ville jusqu'à présent , elle se voile sous le claves des prêtres et des rois ; qu'ils aillent à
2.44 bis.
( 2 )
Bordeaux, à Marseille, à Montpellier, avec des signés, Derester, le vicomte Dulau , de à
cocardes blanches ou noires, et d'un coup-d'œil Mothe : approuvé par nous , BoUILLÉ ». Ci
nous les ferons rentrer dans le méant, d'où ja toyens françois ! amis de la justice et de l'hon
mais ils n'auroient dû sortir. Mais , hélas ! ils neur ! observez bien que cette cartouche con
sont mordus de la hyène aristocratique : leur tient une calomnie et deux faux. La calomnie
cervelle délire et se décompose, il faut rétablir est le titre de très-mauvais sujet , en ce qu'un
les bains de Nimes au plutôt : et s'ils ne gué pareil titre , exprimé ainsi , est une accusation
rissent pas , à la place des bains on fera cons vague et bannale dans toutes les cartouch
truire des petites maisons. C.... jaunes ou vertes, et qui signifie sans doute au
Manœuvre des cartouches jaunes ou vertes jourd'hui, pour les lâches satellites du despo
dévoilee. tisune, un patriote, un soldat dévoué à la eo
titution. La phrase dénoncé par ses camarad
Nous avons souvent parlé des cartouches | est un faux; car vous verrez, dans le certificat
jaunes données à des soldats de différens régi suivant de la municipalité de Metz, que ses ca
1nens, pour avoir montré leur humanité , leur marades au contraire, et plusieurs citoyens, ont
patriotisme et leur bon jugement; nous allons attesté son civisme : ce qui est, je crois, la plus
maintenant donner des preuves authentiques grande preuve d'honneur et de conduite qu'un
et des détails sur cette exécrable manoeuvre. Les vrai soldat françois puisse donner. La date est
gardes nationales confédérées à Metz le 6 mai également un faux : car la cartouche n'a été
dernier y arrivèrent le 4 , et en repartirent le delivrée que le - mai, et on l'a andidatée, ainsi
7 , dans cet intervalle, presque tous les soldats que toutes les autres cartouches de ce † , pour
c'es rég meas françois de cette garnison se mê faire croire que les plaintes contre M. Masselt
lèrent dans les cabarets avec † frères les avoient eu lieu avant la fédération des gardes
gardes mationales, malgré l'argent que le renard nationales à Metz, et que ce n'étoit point le
courtisan , le sicur de Bouillé , leur avoit fait venin aristocratique des commandans quiavoit
distribuer pour boire entr'eux. les marques d'a formé l'encre de cette cartouche. Mais vous
mitié et de fraternité que les soldats citoyens et allez toucher au doigt la calomnie et les deux
les citoyens soldats se donnèrent pendant cette FAux, par le certificat suivant : « Nous, maire
fête civique , et l'enthousiasme atteiitlrissant et ofliciers municipaux de la ville de Metz, cer
qui se répandit dans l'ame des bons citoyens , tifions qu'il n'y règne aucune maladie conta
faisoient bouillir de rage les commamdans et gieuse, ( excepté celle de la rage anti-civique de
officiers aristocrates ; cette rage a son écume, quelques conman dans militaires) prions et re
cette écume a son poison : ce poison, pour ne quérons ceux qu'il appartiendra , de laisser
pas le ravaler, il falloit le verser quelque part ; passer librement, et de donner secours et assii
on l'a donc versé sur près de huit cents car tance à Joseph Masselat, etc. fusilier de la com
touches vertes données, le 7, le 8 et le 9 du pagnie de Marguerit, au régiment d'infanterie
même mois , et après le départ des gardes na de Saintonge, etc. âgé de 19 ans, etc. Décla
tion les, aux soldats qui avoient montré le plus rons en outre qu'il a donné en cette ville des
d'ardeur et d'empressement auprès de leurs PREUvEs HoNoRABLEs DE CIvIsME , ainsi . qu'il
frères, et qui avoient crié le plus souvent vive nous a été attesté par des citoyens DIGNEs de
la nation ! vive l'Assemblée mationale ! Le mo FoI. Donné à l'hôtel-de-ville de Metz, sous le
dèle suivant d'ume de ces cartouches vertes, va scel de la ville et le seing du secrétaire-greffier,
mous dévoiler le poison, l'infamie et la turpi le 7 mai 179o. Signé, Fenouil, secrétaire-gref
tude de la rage aristocratique militaire. « Nous . fier ». Qu'on dise après cela qu'il ne faut se
soussignés, certifions à tous ceux qu'il appar presser de purger l'armée de ces officiers aris
tiendra, avoir renvoyé le nommé Joseph Mas tocrates, dont la bravoure et les talems ne figu
selat, etc. de la compagnie de.... au régiment reroient tout au plus que dans des hordes de
de Saintonge, et # de 19 ans, etc., lequel a Goths et de Wisigoths , destinés à asservir les
nations , à verser † sang de leurs concitoyens,
été jugé indigne de servir dans les troupes de
S. M., étant un très-mauvais sujet, dénoncé et à partager leurs dépouilles avec l'idole qu'il
parses camarades, Fait à Metz, le 23 avril 179o, appelloient le roi, leur MAîTRE. CARRA.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
s4 . . -» • -
---------- -
( 3 )
p-msg-ºms
§ manqué une opération des plus essez -
tlCl16S.
Le déprédateur Calonne.
D E V I E N N E , le 18 mai.
On vouloit nous persuader que le dépréda
teur Calonne, en dissipant le sang des peu La reine est arrivée avant-hier, avec les
ples pour la cour et les courtisans , n'avoit deux archiduchesses, accompagnées de l'ar
jamais songé à lui. Je souriois de la niaiserie chiduc François : ils ont descendu vers midi
de ceux qui faisoient ces contes, et de ceux à Laxembourg. Le roi s'est trouvé à leur
qui les croyoient.Aujourd'hui la providence, voiture, et les a reçus dans ses bras. Une troupe
i dévoile tout, a permis qu'un commis de de cavalerie bourgeoise avoit été au-devant jus
la banque d'Angleterre dise le secret de Ca qu à Trashirch, et accompagna la voiture jus
lonne : ce secret consiste en cinquante-deux qu'à Luxembourg. La famille royale eut le plai
mille livres sterling de rente, ( 1,2oo.ooo liv. ) sir d'être surprise vers cinq heures, par le
dont le frivole et insouciant Calonne a placé prince de Kaunitz. Le roi s'enferma avec lui
les fonds, ( 25 millions tournois ) dans cette
dans un cabinet, pour prendre lecture des
banque. Le cominis indiscret a perdu sa place, dépêches que le prince venoit de recevoir. On
mais il en méritoit une autre que ses amis lui présume qu'elles étoient de la plus grande im
ont procuré. Ainsi nous voilà au fait de la portance, en ce que le prince se rendit aussi
manière dont nos ministres des finances font tôt à la ville. Les dernières nouvelles de Ber
écouler leurs brigandages dans la très-secrette lin, et les avis que le maréchal Laudon a ſait
banque d'Angleterrc.J'espère que la providence, passer ici, font regarder la guerre comme dé
qui nous a dévoilé le secret de Calonne, nous cidée. On croit qu'elle va être déclarée ces
en dévoilera bien d'autres; et c'est alors que jours-ci.
nos badauts ouvriront de grand yeux et de
grandes oreilles. C.... DE MAN H E 1 M, le 22 mai.
( 4 )
v, l, nce axercé sur le physique ou le matériel nos frères les gardes nationales de Valenciennes
d s a1 ;ºtocratcs ſranco-belges, c'est simplement n'y auront aucun égard , et que leur pacte fé
une stupeur totale dans le peu d'ane qui com dératif, bien et duement assermenté, aura lieu
pose la métaphysique de ces aristocrates, occa bientôt , avec toutes les gardes nationales de
sionnée par le pacte fédératiſ des gardes natio l'empire. CARRA.
nales de Douay et des régimens de Vintim:lle,
de canonniers et de dragons qui sont en garni Exemple sublime d'un nouveau principe
son dans cette ville. L'auguste et solemnelle cé d'union et de patriotisme.
rémonie de ce pacte , formé le 18 mai dernier,
élevoit et attendrissoit les coeurs des patriot s, Tandis que les sermens civiques se renou
tandis qu'elle déprimoit et aſiiigeoit c lui des vellent de toutes pirrts; que les pactes fédératifs
aristocrates ; et certes , la circonstance ( toit partiels des citoyens - soldats et des soldats
bien propre à produire ces deux eſlets con citoyens se ſorin nt dans toutes les villes de
traires ; car d'un côté on entendot les braves gnrnison, potir se préparer au pacte fédératif
soldats citoyens qui faisoient retentir les airs militaire universel dans la capitale, le 14 juillet
des cris vive la nation ! vive la garde natio prochain , deux cents députés de diverses
nale ! )ºivent nos braves camarades ! et de l au municipalités de Provence , sur l'invitation de
tre , les citoyens soldats qui s'écrioient avc C en celle de Marseille , se sont réunis à Brignoles
tiousiasme , vice la garnison ! vivent nos f, èy es pour opér r entre ces municipalités une co
des dragons, lcs canonnier s, et / | in4iiniii'c ' et alition civile , qui , devenant bientôt univer
puis coinine ces canonniers faisoient ronfler le selle dans l'empire, présentera le tableau sublime
canon pour la patrie , il falloit les entendre ; de l'inviolable unité des loix, des principes,
c'étoient des coups de canon, ceux-là ! c'étoit des opinions et des volontés , dans une masse
l ultima ratio nationum liberorNm. Et puis de plus de 26 millions d'hommes; et qui joignant
cent musiciens patriotes qui jouoient de leurs à cette puissance morale l'immense faisceau
instrumens avec un c ur, avec un esprit qu'ou des bayonnettes patriotiques , offrira, pour la
ne peut exprimer , et qui ſaisoient verser des première fois , dans l'univers l'exemple, d'une
larmes de plaisir à tous les spectateurs. Ah ! famille innombrable d'hommes animés du même
comme j'en aurois versé moi-même , si j y avois esprit, et marchant tous ensemble et du même
«'té, puisqu'à pº,ne puis-je les retenir en citant pas vers le grand but de l'espèce humaine , la
ces anecdotes très-véritables | Mlais un senti vertu et le bonhcur. O fille du ciel ! ô divine
ment douloureux se mêle à ma joie : j'apprends philosophie : tu réalises enfin les bienfaits que
que quelques-ums des clefs de la garde natio tu nous a promis : ces bienfaits, qui découlent
nale de Valencienes soufllent parmi leurs con maturellement de la perfectibilité de notre
citoyens le froid poison de l aristocratie ; qu'ils intelligence et du développement de nos droits
ont résolu de ne point adhérer à la conféd - et de nos devoirs : ces bienfaits , auxquels les
ration des gardes mationales de la Flandre et de avortons et les tyrans de l'espèce humaine
l'Artois, et qu'ils cliercheut à empêcher toutes n'ont jamais † croire, parce qu'ils n'étoient
les villes du Hainaut et des environs à y adhé pas nés pour les concevoir, ni pour cñ jouir.
rcr : et c la , dit-on, parce qu'ils sont fâchés Braves Provençaux , illustres Marseillois , re
qu'on ne rºnde pas vîte, vite au pouvoir exécu cevez , notre hommage pour l'exemple des
tif la ſa culté de faire des ex cut,ons tant qu'il confédérations civiles de vos municipalités : et
voudra, et qu'on ne laisse pas aux évêques, aux vous , tristes députés de Salon , de Lorrens,
chanoines et aux gros bénéficiers , les moyens de 'I'arascon et de Castelanne , qui avez refusé
de faire, comme autrefois, leur salut avec de de vous unir à vos frères dans un acte aussi
beaux palais , de beaux carrosses , une tabie noble et aussi mémorable, rougissez de votre
splendide et de jol'es nynpiies. Comme ces impéritie , et rentrez dans l lieureux cercle
1notifs ne peuvent émaner que de cerveaux qu'une union si belle et si constitutionnelle
étroits et mal ly inpanisés , nous espérons que vous a tracé. CARRA,
On s'abonne à Paris, chez BuissoN, libraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnenent et la lottre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
Chez l,ENNÉ et PETIT, au Palais-Royal; BAILLY, rue Saint-Honoré ; madame l)RLAPLANcHs, rue du Roule,
m°. 17 ; at chez tous les libraires et l)ireéteurs des Pºstes du Royaume et de l'Etranger.
Le prix de l'abonnemcnt pour ce Journal , dont il paroit tous les jours un Numéro, est de 36 liv, pour
un an , 18 liv. pour six mois , et de 9 liv, pour trois mois , franc e port , par la poste , pour tout le
Ru) auine. Le premier A'untéro a paru le 3 Octobre 1789 L'abonnement ne connance que du preumier d'un rnoit.
--
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E s D E L E U R o p E ; ..
º 4 . . .
J O U R N A L L I B R E , ar une Société d"Ecrivains Patriotes ,
et dirigé par M. MEncrER.
----
Tout ce qui est utile à la patrie est bien. AGÉsILAs.
- - -
poursuivre les auteurs avec toute la rigueur C'étoit la réduction des dépenses fixes de
des loix. l'état. -
Pour subvenir aux besoins de la multitude Une acclamation unanime a consacré le pre
indigente, et pour acquitter les dettes précé mier des projets de décrets présentés par le
Inent contractées, plusieurs villes ont été comité des finances , tendant à ce que « sa
autorisées par un décret formel à faire des em ' majesté fût de nouvcau suppliée de déclarer
prunts : savoir, Grénoble , de 13o, ooo livres ; , quelle somme étoit nécessaire pour sa dépense
Saint-Bricuc, de 25oo liv. ; 'ssoudun, de 24,ooo personnelle, celle de son auguste famille, et
liv, ; Brioude, de 6ooo liv. ; Belzunce, de 8oo sur-tout de faire une appréciation qui réponde
liv. : et les communautés réunies d',ngrande, à l'éclat de son trône, ainsi qu'à l'amour et à
de Saint-Michel, de Saint-Patrice et des Essarts,
: la fidélité de ses sujets ».
un emprunt de 5ooo liv. pour faire terminer, Un second projet de dècret fixoit les dépenses
un procès concernant leur propriété commu , de la maison de Monsieur et de Madame à
male injustement contestée. -
Vient ensuite le traitemont réservé aux mem Parmi les cent mille abus que l'ancien régime
bres qui composeront le ministère et le conseil avoit consacrés, et que l'Assemblée mationale
du roi. va détruis nt , il en est un qui , non encore
« C'est une question, a dit M. Barnave, que dénoncé, continue de ruiner plusieurs centaines
de familles. e
appartenans à cet évêché, que par un traité C'est un nouveau coup-d'oeil. qui réjouit la
ſºit avec l'empire, dont aucun motif ne peut vue, et qui indique que § § a été
amnuller les clauses et conditions, sans violer oonstamment respecté par nos sages législateurs:
les droits du corps germauique. ce mode d'organisation ne sauroit trop désor
§ s'imprimer dans les cerveaux.
L) E L A U s A N N E, le 24 mai. Les cartes générales de régions , départe
mens et cantons . se distribuent et se vendent
L'agitation des esprits se fait sentir en Suisse chez les auteurs de l'Atlas mational, rue Ser
4lVGC § d'inquiétudes. Le mal françois pente, n°. 15.
On s'abonne à Paris, chez BUIssoN, Libraire , rue Hautefeuille , à qui l'on adressera, franc de port, le prix |
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques.
C§ DºNNÉ et PETrr, au Palais-Royal; BAILLY, rue Saint Honoré : madame DELAPLANcHs, rue du Roule,
n°. 17; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
Le prix de l'abonnement pour ce Journal , dont il paroît tous les j ours ten Numéro , est de 36 liv, porrr
un an , 18 liv. pour six mois , et de 9 liv, pour trois rnois , franc e port , par la poste , pour tout le•
ltoyanine. Le premier Numéro a paru le 3 Octobre 1789. L'abonnement ne commanoe que du premier d'un mois.
| -- .
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J O U R N A L L / B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
é'Z dirigé par J/. /}/ERc1 ER.
et qui a porté la paix et la consolation dans de la vente des bois des communautés, pour
les ames timorées. être par elles employé à leurs besoins, sous la
Le curé a présenté les actions de graces de surveillance du directoire de district ».
sa paroisse , pour les secours versés dans le On a adopté sans discussion un autre projet
sein des fam il s indig ntes , dont les chefs apporté par le comité militaire, et qui a pour
étoi ·nt détenus prisonni rs pour mois de mour bise la nécessité d'établir, le plutôt possible,
Tl U {*.
l' ugmentation de paie accordée aux troupes
Il a été décrétº que le discours du curé sero't par le décret du 2S février ; il est ainsi conçu :
inmprimé, que la liste des familles soulagées , « Les 32 deniers d'augmentation seront em
ainsi que de celles à soulag r dans la paroisse ployés : savoir 1 sou 4 § pour le prêt, 6
de saint Germain, seroit donné à l'Assemblée. deniers dans la poche , et 1o pour les chaus
Le scrutin pour la nomination d'un président sures. La distribution sera faite tous les cinq
n'a point donné de pl : ralité absolue : Ml. de jours ».
Saint Farg au a en 2Go voix, M. l abbé Syeyes le com'té des fin nces présentoit un troi
195 , M. de Bonnay , 1 . - -
sième projet en trois articles, pour régler les
Le comité des rap,orts en a fait un con droits d'entrée qui doivent être perçus sur le
Cernant la municipalité de Saint-Jean-de-Luz, territoire que renferme l'enceinte de la ville de
où nombre de personnes prétendent se donner Paris. Il a passé sans difficulté.Demain nous le
donnerons en mature.
le titre et les droits de citoyens actifs , à raison
des impositions que paient lès biens communaux Les ci-devant privilégiés font maintenant la
plus âpre défense , sinon pour enfreindre, du
indivis entre les liabitans. ( ette aſfaire , ré
clamée par l : comité de constitution, qui en moins pour éluder le décret qui les assujettit à
avoit déja pris connoissance , a été ajournée à l impôt Plusieurs se prévalant de la clause de
mardi. leurs baux qui astreint les fºrmiers au paiement
des impôts prévus et imprévus , soutiennent que
Séance du 6 juin. leurs fºrmiers doivent les indemniser de la
taille personnelle.
La ville de Nîmes n'est pas tellement sub L'Assemblée nationale a renvoyé à l'examen
juguée par les ennemis de la constitution, qu'il du comité des finances la question et le projet
me s'y trouve encore nombre de bons citoyens de décret qui doit tarir la source de ces con
# pour le salut
font des v , ux et des efforts testations , et donner aux juges un principe
de l'empire. Une adresse de cette ville nous sûr pour y prononcer.
ºpprend que les dons patriotiques y montent Un décret rendu sur la demande du comité
à 46o et quelques mill, livres. des linances, statue « 1 °. que les rôles qui au
Soumission, par la petite ville de Murat en ront été faits par les officiers municipaux du
Auvergne , d'acquérir pour 6oo,ooo liv. de département de l'Eure , seront provisoirement
biens nationaux. exécutés.
L'Assemblée avoit ajourné à mardi soir le 2°. Que les contribuables qui se croyent
rapport de l'adresse de la ville de Paris , à ſomdés à obtenir des réductions sur leur cote
l'occasion de la fédération des milices de d'imposition , se pourvoiroient devant l'assem
l'empire. M. de Noailles, le jeune, a observé blée de département.
« que cette fête avoit quelque chose de consti 3°. Enfin , que les jugemens prononcés sur
tutionnel, par son univers lité, par son époque ces matières par les assemblées de département,
éternellement mémorable , par le choix mêine seront rendus sans frais ».
des citoyens qui doivent y concourir , et pour D'un projet de décret présenté par le comité
la première année , et pour les années sans de mendicité , et composé de huit articles ,
nombre qui composeront la vie de la consti deux seulement ont été décrétés.
tution françoise. » Ces considérations ont dé Art. I°". « La déclaration faite par le men
terminé l' Assemblée à ajourner la question à diant arrêté, en vertu de l'article 6 du décret
mercredi matin. du 5o mai, sera déposé entre les mains des
| Sur la récl, mation de la municipalité de ofiiciers municipaux , et copie de la déclara
Chanteloup. ct la proposition du comité des tion sera remise aux agens chargés de diriger
finances , il a , te décrété « que les receveurs les maisons où les § seront détenus.
des domaines et bois seront tenus de verser II. Les municipalités du lieu de la déten
dans la caisse de département le prix provenant tion du mendiant enverront le double de la
( 3 )
déclaration du mendiant aux officiers muni
l'on voudroit que lNiumanité et le patriotisme
cipaux du lieu de son domicile , pour obtenir gardassent aujourd'hui le siience sur cette abo
d'eux, ou des personnes désignées dans ladite minable et lâche consp r tion ! L'incroyabilité
déclaration , des renseignemens sur celui qui d un tel forfait n'est pas la prenve de sa non
aura ( té arrêté ».
existence. Le coup qu'on vouloit porter à la
e troisième article, concernant la nourri
ture du mendiant , et ernbrassant un détail
capitale de l'empire, assassinoit la France cn
tière, et elle ne seroit pas vengée !
qui tient à des usages , à des localités parti
culières, a été , sur la motion de M. Buzot , Incivisme de quelques lévites parisiens.
renvoyé aux départemens, et par provision
aux municipalités. Cette capitale, qui a conquis la liberté pour
L'Assemblée a suspendu sa décision sur le tout l'empire, se § avec raison de conte
reste du projet , jusques au temps où elle mir dans son sein un nombre de vrais potriotes
s'occnpera d'un décret g'néral sur la mcn proportionnellement plus considérable que n'en
dicité. renf rment les 82 autres départemcns : mais,
Une lettre de la municipalité de Mareille, au milieu de ce vaste ct superbe champ du père
apportée cette nuit par un courier extraor de famille, il reste encore bien de l'ivraie, et
dinaire, annonce : « que le décret de l'Assem si elle ne domine pas le bon grain, elle l'altère
blée nationale , qui a défendu la démolition et l'empêche de croître.
de la citadelle dº Saint - Nicolas, et du fort Nous savons qu'un prêtre de Saint-Sulpicc,
l'abbé Du P... , " frère d'un président de Gre
Saint-Jean , a été proclamé immédiatement
noble , tourmc nte sans pitié l'une de ses péni
après sa réception , que tous les habitans de lentes, mademoiselle J)....., àgée de 16 ans , lui
la ville de Marseille ont montré pour la vo
lonté de l'Assemblée nationale , la déférence montre l'enfer ouvert sous ses pas, ct lui rel'usc
la plus respectueuse, et que jamais décret plus depuis long-lemps l'approche des sacremens. I t
contraire aux vœux des citoyens d une grande quel est le crime de cette jeune personne ? Elle
ville n'a été exécuté avec plus de soumission et a un père , gé, infirme, bon citoyen, à qui tous
de promptitude ». Tel est l'enipire de la loi, les jours elle lit les papiers publics et les d, crcts
de l'Assemblée nationale. Voilà ce que le con
bien autrement active que la force ; celle-ci
ne dispose que des actes extérieurs , la loi fesseur traite d'abomination ; et voilà une inno
maîtrise les volontés même,. conte qui se trouve froissée entre la fausse
« A compter du premier janvier 1791, les dé terreur d'un péché imaginaire et le devoir sacré
enses de police et autres dépenses propres à de soulager son vieux père et de lui obéir.
§ de Paris. ne seront plus à la charge du Hier 9 juin , dans l'église Saint-Nicolas-du
trésor public, mais à la charge de la municipa Cliai lonnet , s'étoient rassemblés de diverses
lité de cette villc , qui obtiendra en conséquence paro sses de f'aris nombre de licièl, s de tout àge,
une diminution de contribution publique, pro notamment plusieurs enfans de l'l ôpital de la
ortionnée à l'accroissement de ses charges ». Pitié , pour recevoir la conſirmation des mains
† le décret qui a terminé la séance. de Ml. l'év êque de Babylone : j , ntre , je dis
•---
tingue un prêtre vénérable par sa chevelure ,
M. l'abbé I3onnet; je vais à lui. — Monsieur,
C H A T E L E r D E P A R I s. dans cette c ré monie auguste, ne seroit-il pas
On a entendu les dépositions des dix-sept té à propos de faire cesser ou renouveller, par
moins récollés dans l'affaire du sabrcur de Lam tous ces chrétiens. le serment civique ? — Non,
besc. Quatre témoins oculaires de ce qui s est monsieur , interrompit l'abbé avec une phy
passé dans le jardin des Tuileries le 12 juillet sionomie démontée par l'effroi; non, monsieur,
dernier, ont considérablement chargé ce colo garº z-vous biºn de parler de cela ! .....
nel assassin, D'après son propre exposé. il n'a J ai promis l en parler au public, et je tiens
gissoit que sur les ordres de l}czenval Sans parole. L). l'.
doute que ce dernier les tenoit du mai échal de
Broglie; mais de qui de Broglie les tenoit-il ? AFFAIRES POLITIQUES ETRANGERES.
voilà ce qu'il importe de savoir. Il est donc no D E V I E N N E , le 18 mai.
toire qu'on avoit médité un massacre, près du
uel celui de la Saint-Barthelemi n'eût figuré On assure ici que le plan des opérations de
ans l'histoire quc comme une espiéglerie : et cette campagne est changé, et que le prince
( 4 )
Potemkin doit détacher une partie de ses trou D r L I E G E , le 28 mai.
pes pour les joindre aux Autrichiens du côté
de la Gallicie, et faire face ainsi aux armées Le général Van-der-Mersch n'est pas libre
combinées de la Prusse et de la Pologne. Nous comme on l'avoit dit d'abord : il a seulement
ne sommes pas ici sans les plus vives inquiétudes été, dit-on, transféré d'Anvers à Louvain,
à la vue des marchcs et contre-marcl1es de tant lorsque Van-Eupen a su qu'il se formoit un
de troupes. Si l'on assiége Widdin , qu'on di parti ſlamand pour l'enlever. Le peuple de
soit déja bloqué , ce sera, dit-on , le général Bruxeiles est toujours en démence, et a sub
Clairfait qui fera ce siége. On avoit mal à-pro titué l in ge de Van-der-Noot à celle de la
pos répandu le bruit d une défaite totale d une Vierge : ce qui prouve assez l'abâtardissement
arinée turque près de cette villº. H paroit que d un peuple fait pour être l'esclave de ses an
motre cour est dans la meilleure ini li'gence c1ens tyrans.
avec cell. de Madrid. La ville de S. Trou, et sur-tout l'abbaye,
ID E. l, o N I) R r s , / ° °- 7mai. étant devenus suspectes , on s'en est emparé
à force ouverte. On y a trouvé beaucoup d'ar
:, NY r
Une grosse mºison dº com'nerc » , à W'atter 1nes, de canons, une provision de bled con
ford , qui trans orioit en Espagne beaucoup de sidérable. Quatre gredins de moines ont été
ni r i.ind s,ºs des manufº ct ures i1 l : nloises , a amenés dans nos prisons Ainsi les traîtres qui
re u a , is dº sºs correspondans à Séville , en portoient déja les couleurs du prince-évèque
date du 2 1 avr.l. de ne plns rien envoyer , vu ont manqué leur coup.
les grands arm niens maritimes qu'on fait dans
les ports dc leur royanm°. C pendant , selon Doºai, 29 mai.
des § de Madrid , aux qu lles nous n'avons
pas grande confiance ; les arnuemens du roi Quelque illusion que Van-Eupen et Van
d'i'spagne n'ont pour but qne de se tenir prêt der-Noot tâchent de faire aux insensés bra
en cas d''vénement résultant à Fr, ncfort , au bançons, la déroute de leur armée a répandu
sujet de l'élection de l'emporeur. Nos lettres la constermation , et ces deux chefs aveuglº
ont été interceptées et décachettés en i spagne, paroissent n'avoir plus de ressource qu'à comº
à plusieurs ordinaires, mais rendues à leurs des poser avec la maison d' Autriciie ! u'ils ont
tinations. Les forces navales de ce royaume trahie. Nous attendons d un jour à l'autreº
sont , dit-on , actuellement de 1 4 v issea:ix do nouvcll s les plns importantes du pays de Liégº
ligne, dont 55 doivent former la flotte qui va où l'on se conduit imliniment mieux q"º
sortir do Cadix. M. Fox a oncore demandé en Bruxelles. -
vain les dates des notes relatives à l'affaire de Les troupes des cercles se sont repliées sº
Notka. Maseyck. On a employé à Liége le drapeau
de Saint-Lambert , signe sacré"de la liberº
D E 1, A H A Y r , le 25 mai. pour laquelle il faut vaincre ou mourir. Une
L'ambassadeur d'Angleterre ayant requis, au partie des troupes Liégeoises tient bloqués
besoin, les secours stipulés av c nosseigneurs plusieurs détachemens des cercles qui seront
les états par le traité d'alliance , on lui a rº forcés de se rendre ou de se faire # |
pondu qu ils seroient prêts. Déja le prince , (> n Cependant on a envoyé une députation . Té: -
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN, Jibraire , rue Hautefeuille , à qui l'on adressera, franc de port , le pris |
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les . /uteurs des . /nnales Patriotiques. le,
Chez DENNÉ et PETIT, au Palais-Royal ; BAILLY , rue Saint-Honoré ; madame L>r LAPLANcHE , rue du Roule,
n°. 17; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
- - - ltf -
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un an , 18Leliv.
Royanine. pour Numéro
premier six moisa ,paru
et dele 93 Octobre
liv, pour1789.
troisL'abonnement
rnois , francne• commance
port , parqueladuposte , poºſ
premier #
d'un
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F FA I R E S P O L I T I Q U E S D E L E U R O P F ;
J O U R N A L L I B R E , par mne , Société d'Écrivains Patriotes,
GZ dirigé par M. MEncr En .
Si nous n'avons pas des hommes tous nouveaux, pour en faire à notre
gré des citoyens, comment parviendrons-nous à changer leu1 s idées ?
reçus, après avoir prêté le serment civique , « L'Assemblée mationale a décrété et décrète
pour remplacer deux députés de cette ville qui que les pouvoirs dont il s agit sont renvoyés
ont donné leur dé mission. au comité de vérification : ordonne que men
Un député de la sénéchaussée de Bazas a tion sera faite, dans le procès verbal, du jour
paru à la tribune , pour attaquer cette ré de la satisfaisante réponse de M. le curé de
ception, en articulant « que † deux sup Soupes.
pléans admis, et qui avoient déja pris place . M. l évêque d'Autun, membre du comité
dans l'Assemblée, usurpoient uné mission qui de constitution, a fait un rapport relatifà
ne leur étoit pas conférée; que lors de l'élec la fédération générale de la France pour le 14
tion prinordiale, la sénéchaussée de Bazas juillet prochain. Il a proposé un projet de
n'avoit point nommé de suppléans, et que, décret en trois articles, concernant la,fixation
depuis cette époque, n'y ayant point eu d'as du nombre des citoyens que les villes de pro
semblée , il ne pouvoit avoir été fait aucune vince et l'armée enverront à cette intéressante
IlOm1nat1on ». - cérémonie. - º -
i§s Russes. On annonce une flotte de deux On apbrénd dans le moment que les Liégeois
· cents galères, commandée par le prince de sont tombés sur les impériaux près de Maseyck,
Nassau-Siégen, le vico-amiral Hastianinof, et le où ils en ont tué un grand nombre et pris plu
contre-amiral Litta , chevalier de Malte. Mais sieurs pièces de canon. Nous attendons con
nous ne savons rien de positif sur l'état et la firmation.
On s'abonne à Paris , cnez BUissoN, Libraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toules les lettres pour les Autcurs des Annales Patriotiques.
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un an , 18 liv, pour six mois , et de 9 liv. pour trois mnois , franc de port , par la poste , pour tout #
royaume Lc prenier Numéro a paru le 3 Octobre 1789. L'akonneinent ne commence que du premier d'un mois.
mmM N, m•-----
, ET A FFA I R E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o p E ,
J 0 º R NA L L1 B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
- et dirigé par M. MERcrER.
Soyons unis, et nous serons tous heureux. CHARLEMAGNE.
uste place, a annoncé que sa mauvaise santé II. Lca dircctoires ou les corps municipaux
et la foiblesse de savoix ne lui permettroient pas " fèront, de la manière la plus † , la
de la remplir, et a prié l'Assemblée de recevoir dépense à allouer pour le voyage des éputés
sa démission : elle n'a point été acceptée ; et leur retour , et cette dépense sera supportée
l'Assemblée ayant saisi avec joie l'observation par chaque district. , .
fuite par M. le Chapelier « que les ex-présidens Après une longue discussion , on a renvoyé
se feroient un plaisir d'alléger, pour le nouveau aux comités militaire et de marine réunis la
président, le poids de ses honorables fonctions ». rédaction nouvelle du troisième article, relatif
Le comité ecclésiastique a proposé d'auto aux députations des troupes de ligne.
riser la municipalité § à remplir provi Le quatrième article proposé hier par M. le
soiremcnt, et jusqu'à ce que les assemblées marquis de la Fayette, et qui atteste si bien
administratives du département de Paris soient la pureté de ses principes, a été consacré par
en activité , toutes les fonctions du directoire, l'unanimité.
par rapport à l'administration des biens ci IV. L'Assemblée nationale décrète, comme
devant ecclésiastiques qui y sont situés. Cette principe constitutionel, que personne ne pourra
motion a été décrétée sauf la rédaction. avoir plus d'un commandement de garde ma
· Les deux premiers articles du projet de tionale dans chaque département, et se réserve
décret relatif à la fédération générale , pré de délibérer si ce commandement ne doit pas
sentés hier par M. l'évêque d'Autun , ont été même être borné à l'étendue de chaque district.
décrétés sans discussions. A l'ordre du jour, on est revenu sur le sys
« Art. Ier. Les directoires de chaque district tême de division des départemens cn archiprê
du royaume, et dans le cas où le directoire ne trés, qui avoit été présenté hier par M. l'abbé
seroit pas encore en activité , le corps muni Grégoire : il a été fortement combattu par M.
cipal du chef-lieu de chaque district est com Martineau, et l'Assemblée a fini par prononcer
mis par l'Assemblée nationale, à l'effet de re qu'il n'y avoit lieu à délibérer. |
quérir le commandant des gardes nationales de T Voici en entier l article IX, dont hier la pre
chaque district, d'assembler lesdites gardes na mière moitié seulement avoit été décrétée :
L.
- v-
( 2 )
qui y seront établis seront ses vicaires, et en en même temps les paroisses. villages, hameaux
rempliront les fonctions. - et habitations qu'il conviendra de réunir en
Art. X. Il y aura seize vicaires de l'église ca chaque chèf-lieu. -
ihédrale dans les villes qui comprendront plus XXI. La réunion d'une paroisse à une autre
de dix mille ames, et dans celles ou la popu †, emportera toujours la réunion des
lation sera au-dessous, il y en aura douze. iens de la fabrique de l'église supprimée à la .
Art. XI, à la séance d'hier. fabrique de l'église à laquelle se fera la réunion.
Les dix articles suivans ont été décrétés en L'article XXII a été ajourné. -
'CCS t(ºrln6ºS : -
Art. XXIII. L'évêque et les assemblées admi
Art. XiI. Le séminaire sera ('tabli autant † nistratives pourront, même après avoir arrêté
faire se pourra, près de l'églisecatliédrale, entr'eux la suppression et réunion d'une pa
et même dans l'enceinte des bâtimens destinés roisse , convenir que dans les lieux écartés, ou
à l'habitation de l'évêque. qui pendant une partie de l'amnée ne commu
XIII. L'évêque aura sous lui pour la con miqueroient que difficilement avec l'église pa
duite et l'instruction des jeunes prêtres reçusroissiale, il sera établi ou conservé une cha
dans le séminaire, un vicaire supérienr , et , pelle, où le curé enverra les jours de fête et de
trois vicaires directeurs, subordomnés à l'é dimanche un vicaire pour y dire la messe, et
vêque. . , faire au peuple les instructions nécessaires.
XIV. Les vicaires supérieurs et vicaires di Les articles 24, 25, 26, 27, 28, 29 et 5o
recteurs du séminaire, seront tonus d'assister, ont été ajournés. . -
avec leurs élèves, à tous les offices de la pa Art. XXXI. Tous titres et offices, autres que
roisse cathédrale, et d'y faire toutes les fonc ceux mentionnés à la présente constitution, les
tions dont l'évêque, ou son premier vicaire ju dignités , canonicats , prébendes, demi-pré
gera à propos de les charger. bendes, chapelles, chapellenies, tant des églises
XV. Les vicaires de l'église cathédrale , et cathédrales que des églises collégiales, les ab
les vicaires supérieurs et vicaires directeurs bayes ou prieurés en règle ou en commende
du séminaire , formeront ensemble le conseil de l'un et l autre sexe , et tous autres bénéfices
lhabituel et permanent de l'évêque, qui ne ou prestimonies généralement quelconques, de
pourra faire aucun acte de jurisdiction qu'a quelque nature et sous quelque dénomination
près en avoir délibéré avec eux ce qui con que ce soit , sont, à compter du jour de la
cernera le gouvernement du séminaire et du publication du présent décret, éteints et sup :
diocèse, et néanmoins pourra l'évêque rendre primés, sans qu'il puisse jamais en être établi
provisoirement, pendant le cours de ses vi de semblables , sans néanmoins ricn préjuger,
sites, les ordonnances qu'il croira être utiles quant à présent, sur les bénéfices à patronagº
et convenables. et collation laïque. -
XVI. Dans toutes les villes et bourgs qui ne Une addition a été faite sur la motion de
comprendront pas plus de 6ooo ames, il n'y M. Martineau. -
fllll'a qu'une seule paroisse ; les autres paroisses « L'Assemblée nationale se réservant de sta
seront supprimées, et réunies à l'église prin tuer incessamment sur le sort de toutes les
cipale. personnes dont elle vient de supprimer les
XVII. Dans les villes dont la population est offices ». -
de plus de 6ooo ames, chaque paroisse pourra Après avoir ainsi retranché les branches gour
comprendre un plus grand nombre de parois mandes du grand arbre de la religion, l'As
siens, et il en sera conservé autant que le be semblée nationale s'est fait un devoir de
soin du peuple et les localités le demanderont. manifester de nouveau son attachement invio
Les articles XViII et XIX ont été ajournés. lable pour le culte, en décrétant que jeu -
Art. XX , décrété sauf rédaction. l,es assem prochain elle assistera en corps à la procession
blées administratives, de concert avec l'évêque de la paroisse Saint-Germain-l'Auxerrois. Une
diocésain , désigneront au corps législatifles pa lettre du curé lui en portoit l'invitation. Ce
roisses qui devront être conservées et former jour, la séance ne commencera qu'à quatre
le point de rèunion , et pour faire cette dési heures du soir. -
gnation, ils choisiront les paroisses les plus peu Rouen, 4 juin.
plées, les plus commodément situées, et qui
offriront des églises plus propres à recevoir un L'aristocratie parlementaire s'est évertuée
grand nombre de paroissiens ; ils marqueront dernièrement dans cette ville, en menaçant
N= - -------- * s . -
( 3 )
l'un réquisitoire M. Remoud, greffier du par Tous les complots, les conjurations, qu'on
erment, si ce brave patriote s'inscrivoit pour dit se tramer en Suisse, se bornent à ce que
ller au pacte fédératif qui doit avoir lieu à je viens de vous en apprendre, et lcur sphère
Bhartres le 9 de ce mois. Ce réquisitoire de d'activité ne s'étend pas au-delà des limites du
roit être composé et lancé p ir le terrible bailliage de Nyon. C'est donc à tort qu on
M. Gressent, qui a déja fait nombre de fre accuse les baillis Bernois de favoriser les contre
laines en ce genre , et qui croit que le seul révolutionnaires, puisque celui de Nyon est le
moyen de conserv r les parlemens est de por seul ( au moins à Ina connoissance ) qui soit
ter toujours des cheveux longs. On dénonce dans leur intimité, qui les soutiennc hautement .
aussi à Rouen une infinité de petits bureaux qui les aide de tout son pouvoir et de tous les
anti-patriotiques; mais les bons citoyens les 1noyens que lui donne sa fortune, assez considé
veillcnt de si près, qu'on ne sera pas em rable, puisqu'il est le seul qui ait assisté et assiste
barrassé de détruire quand on voudra , et en réguliérement à leurs conciliabules , escorté
un instant, toutes les toiles de ces araignées d'un certain mathématicien nommé T***, qui
aristocrates. est bien le premier brouillon et le pius violent
Extrait d'une lettre de Nyon , près Gcnève, ſauteur du pouvoir arbitraire qui ait jamais
le 1er juin. existé. On doit mêtnc penser que le sénat de
Berme ignore , en grande partie , ce qui se
Quoiqu'étranger j'aime la France, messieurs ; passe dans ce bailliage, le plus éloigné de la
je m'intéresse à son bonheur, à sa constitution, c pital " ; parce que , d'après ses principes con
qui en sera le garant ; et je vcux vous donner ntis , il ne seroit pas probable , toute politique
une connoissance exacte de ce qui s est passé extérieure à part , qn'il tolérât dans son pays
et de ce qui se passe dans le pays de V ait d, un si grand nombre d'étrangers dangereux, ct
relativement à la France , prévenir les ſausses odieux à toute la France.
idées qu'on pouvoit prendre ici des dispositions En publiant ceci, vous désabuserez les Fran
des Bernois, d'après ce qu'on se plaît à dé çois de l'opinion défavorable qu'ils pourroient
biter d'eux en général. — Les bords du lac de avoir conçue des Suisses en général : vous
Genève, du côté de la France, ont, il est vrai, éclairerez le gouverné ment bernois sur les im
été de bonne heure le refuge de quelques fugitifs prudentes menées d'un de ses représent ans ,
françois; mais ils y étoient dispersés , sans être en Inême - temps que vous apprendrcz très
plus immédiatement sous la protection du gou positivement à tout le monde d'où partent
vernement que tous autres étrangers. Ce ne toutes ces manoeuvres aristocratiques, qui trou
fut qu'il y a environ six mois , aux invitations blent et r.llentissent les bicnfaisans travaux de
attrayantes de M. de Bonstetin, bailli de Nyon, l'Assemblée mationale , etc.
qu'ils se réunirent dans son petit départemºnt, Nouvelles triomphantes et certaines pour les
qu'ils y formerent des établissemens , qu'ils y aznis de la liberté.
appellèrent de toutes parts ceux qui avoient
des intentions semblables aux leurs , ct enfin , On écrit de Bruxelles, du promier de ce mois
qu'ils y fondèrent cette ligue enneinie , corres dc juin, que dans les conditions prescrites par
pondante de celles de Turin et de lkome , et le roi de Pruss, à Léopold pour la paix , celle
non moins fatale aux progrès de la régéné que toute hostilité contre les états-unis Dcl
ration françoise. On voyoit, et l'on voit encore giques doit cesser, s'y trouve cxpressément com
à la cour de ce petit bailli , les premiers esclaves 5rise. Cette nouvclle est annoncée ministériel
du despotisme , tous titrés et cllamarés de ses § au congrès par leu1 s députés à Berlin P
liveées; cordons bleux, rouges, plaques, croix qui ajoutcnt † si cette condition m'est pas
de tous les ordres. Jainais l intique châtcau de r mplie avant la fin du mois, la guerre est dé -
Nyon n'avoit servi d'asyle à tant de chevaliers, claré . — D'un autre côté , on apprend de Gi
à tant de personnages nouveaux ; et il est main vet, du premier juin , que les p triotes belges,
tenant le rendez-vous des aristocrates françois après avoir éprouvé un trois ème échec à Beau
ct des oppresseurs opitlens de l l liberté g ne ruing, ont en lin remporté une victoire décisive
voise. Tous ayant le même intérêt a une contre sur les sateliites de L opold. Déja cºs derniers
révolution , tous la desirant, et tous faisant se vantoient de reconquérir les Pays-Bas avec
"impossible pour l'opérer. Le sieur Le Noir , autant de rapidité qu'ils les ont perdus : mais ils
ce vil suppôt, en a fixé l'époque au 15 juillet ont été § de toutes parts dans le comté de
prochain. Namur, et leur défaite a été si coml'lète, qu ils
(4 )
ont eu 24oo hommes de tués et 6oo prisonniers. forces maritimes de l'Espagne, nous croyons
— Quant à l'armée liégeoise, elle a par-tout pouvoir bientôt lui opposer le double des vais
l'avantage sur les hordes palatines et munsté seaux qu'elle mettra en mer. Il y a ici des ga
riennes : ces hordes ont été battues et mises en geures considérables pour la guerre avec la Fran
fuite à Hasselt, le 31 mai dernicr , et l'on a tout ce d ici à cinq ou six mois, ce qui est plutôt
lieu de croire que leurs généraux ne pourront un eſfet de la crainte que le résultat de justes
jamais les rassembler, pour les conduire de combinaisons. On parle ici d'un traité d'alliance
nouveau contre un peuple tout bouillant du avec les Ltats-Unis de l'Amérique. Le but est
courage de la liberté, et protégé visiblement de demander, pour eux et pour nous, à l'Espa
par la main de Dieu. Quel motif d'ailleurs peut gne la liberté de la navigation sur le Mississipi. Le
exciter ces pauvres soldats palatins et munsté rand avantage qu'ils en tireroient, et la faci
riens à se battre contre leurs semblables et leurs ité que nous aurions à communiquer avec nos
frères ? La gloire de cinq ou six tyrans ! Quelle états du nord, voisins des leurs, triplant les in
folie ! Mais les I.iégeois ont des imprimeries, térêts du commerce des états, on est presque
qu'ils fassent traduire en allemand la déclara persuadé qu ils entreront dans ces vues et se
tion des droits de l'homme et d'autres ouvrages réuniront à nous contre l'Espague, d'autant
patriotiques , et qu'ils ſassent répandre ces ou plus que ces possessions américaines n'atten
vrages parmi les Palatins et les Munstériens : dent que , l'occasion pour secouer le joug des
C'est un moyen secondaire très-efficace. C.... prêtres. Nous ne croyons pas que le Portugal
arIllC COIllI'C IlOuS.
ont rétabli la conſiance parmi les lndiens. Les 3°. Le paiement total de la rançon stipulée
armemens se poussent toujours avec la plus gran pour Manille dans la guerre de 176o, le tout
de activité dans nos ports, Quelles que soient les remboursable en trois ans,
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E,
ET A F FA I R E S P O L I T I QU E s D E L E U R o P E ;
F
|. J 0 UT R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
| et dirigé par M. MERcz En.
La nation a rassemblé ses forces, elle va les mesurer.
comme la plus ſidelle à la nouvelle constitution ; dernier, les anciens officiers municipaux con
et s'il s'y rencontre encore quelques mauvais · voqueront l'assemblée des citoyens actifs pour la
citoyens, ce n'est plus que § les débris de , nomination de la nouvelle † après
ces corps privilégiés qui vivoient de tous les que les commissaires du départemcntt des basses
abus que la nation a réformés. L'évêque de Dol Pyrenées, dans laquelle se trouve comprise la
et son chapitre, ne s'estimant pas suffisamment ville de Saint-Jean-de-Luz, auront forumé la
avertis par l'exemple terrible que l'opinion listè desdits citoyens actifs de Saint-Jean-de
ublique a fait des coupables pr6testations de Lux, d'après les rôles des impositions directes,.
§ et d' Uzès, viennent de s'aviser de faire de la capitation et des vingtièmes de ladite
une protestation du même genre contre les dé ville, après avoir préalablement vérifié si la
Crets de l'Assemblée nationale. Cette misérable totalité ou partie des revenus publics et com
† est à peine connue , qu'elle est munaux de Saint-Jean-de-Luz, est appliquée
énoncée par la municipalité et par les gardes au paiement desdites impositions; et dans le
nationales. cas où la totalité, ou une partie de ces re
La ville de Vannes promet d'acquérir des do venus seroit employée à payer lesdites impo- .
maines nationaux pour 2,5oo,ooo liv. et celle sitions directes de la capitation et des vingtiè
le Sens, qui s'étoit obligée d'en prendre pour mes, cette totalité ou cette partie des revenus
kooe,ooo. en demande pour 12,ooo,ooo de publics sera réglée entre les contribuables aux
plus. dites impositions, pour les aider à atteindre le
Nous avons déja parlé de l'affaire de la ville tribut exigé pour être citoyen actif; que la
le Saint-Jean-de-Luz, ajournée à ce soir : le journée de travail demeurera fixée dans cette
lécret qui suit a été rendu : - ville au taux qui avoit été déterminé par les
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu officiers municipaux.
on comité des rapports, instruite que, malgré « Déclare qu'aux termes de ses précédens
es dispositions formelles de son décret , du décrets, et notamment celui du 7 janvier der
8 avril dernier, rendu pour la ville de Saint nier, et de l'article 4 de celui du 23 février
ean-de-Luz en particulier, de nouvelles diffi suivant, les anciens officiers municipaux de
ultés, de mouveaux obstacles , de nouveaux Saint-Jean-de-Luz, sont autorisés à requérir
roubles , suspendent encore dans cette ville le secours de la municipalité de Bayonne, ou
exécution des décrets constitutionels pour la de toute autre municipalité voisine ainsi que
ormation des municipalités : que même en con des gardes nationales et des troupes de ligne
ravention à ces décrets , et malgré les oppo qui se trouvent dans leur territoire, pour se
( 2 )
opérer en conséqurnce, dans la ville de Saint restcnt autorisés à maintenir la police de la
Jean-le-L iz , le rétablissement de l'ordre, du . ville et des assemblées, jusqu'à la nomination
calme et de la subordination ». et installation des officiers municipaux ; qu'ils
« i>écrète que les armes enlevées à l'liôtel sont autorisés à requérir l'assistance des gardes
de-ville, y seront inccssamment restituées, nationales et troupes de ligne, s'il en est besoin ;
pour être remises d'après les ordres, et sous que les fonctions de maire, de procureur de
la surveillance des ofiiciers municipaux , aux la commune , et officiers municipaux , sont in
citoyens enrôlés dans l'ancienne milice du pays compatibles avec cciles de syndic, du magistrat,
d : Labour, les quels, jusqu'à la nouvelle org ini ct du secrétaire - grefficr de la municipalité ;
sat'on des gardes nationales, formeront celle que l'emprisonnement des sieurs Anbuster et
de Saint-Jean-de-Luz avec les autres citoyens Furet est illégal , nul et vexatoire ; qu'ils
dorniciliés de la même ville qui pourront y être seront élargis, mis sous la sauve - garde de la
admis ». loi , leur réservant tous leurs droits contre et
« Arrête que son président se retirera sans ainsi qu'il appartiendra en raison de leur dé
délai pardevers le roi, pour lui demander la tention ; et que les maire et officiers muni
sanction dn présent décret, et le supplier en cipaux, excepté les sieurs Felch et Mainbourg,
même-temps de donner les ordres nécessaires, seront mandés à la barre de l'Assemblée, pour
soit à ses commissaires , soit au chef de ses y rendre compte de leur conduite ».
troupes , ou à tous autres, pour assurer aux
amciens officiers municipaux de Saint-Jean - Séance du 9 juin.
de-Luz, tous les secours qu'ils pourront être
forcés de requérir dans l'exercice des fonc Dans la rédaction du procès-verbal de h
tions qui leur sont confiées ». séance d'hier, il est échappé quelques indxac
Les sommes d'argent arrêtées à Nantua le titudes qui ont déterminé l'Assemblée à en
8 mai dernier, consistoient en 11,871 piastres ordonner une rédaction mouvelle, dont la
d'Espagne , 72,ooo liv. argent de France, et lecture est renvoyée à la séance de demain.
6oo lottis en or. La plus forte partie de cet On a adopté , après une courte discussion, le
argent étoit, dit om, destinée à payer des rentes troisième article du décret présenté par le
aux Suisses et Grisons qui ont des capitaux comité militaire , concernant les députés de
dans les fonds publics de France. l'armée qui doivent se rendre à la fédération
Sur le rapport fait par M. Voidel, au nom du du 14 juillet; mais le projet que le comité de
com'té des recherclics : « L'Assemblée nationale la marine a donné, relatif aux députés des
décrèt :, quc les piastres et les sommes d'or et troupes de mer, a éprouvé plus de difficultés,.
d'argent arrêtées à Châtillon, le 3 mai der et n'a été décrété que sauf rédaction.. Ces
mier, sur la r'quisition de la municipalité de deux décrets ont ensemble trop de connexité
Nantua , seront remises au sieur Pomaret fils pour que nous les donnions séparément.
et compagnie, et autres maisons de commerce A Montpellier, le †
s'est porté à quel
de lyon et de Paris, qui les avoient expédiées ques écarts : il a voulu démolir la citadelle de
pour Genève D), -
Adresse des François du département de Paris, Bourg Saint-Pierre, Isle Martinique, 1G avril.
aux François de tous les départemens du
royau 77262, « Nous avons reçu hier le décret de l'Asscrn
blée nationale pour les Colonies, « t par rico
« Chers frères et braves amis , jamais des chet, car c'est un navire anglo-américain qui
circonstances plus impérieuses n'ont invité tous mous l'a porté au nombre de 4 exemplaires,
les François à se réunir dans un même esprit , que lui avoit donné un navire de Bordeaux ,
à se rallier avec courage autour de la loi , et à allant à Saint-L)omingue , lequel l'ayant ap
favoriser, de tout leur pouvoir, l'établissement perçu, avoit mis en pamne pour l'attendre, et lui
de la constitution. donner avis de ce décret. Il nous a fait le plus
C'est ce vœu que nous avons tous formé ; grand plaisir ; car nous étions depuis huit jours
c'est le voeu du plus chéri des rois , que nous dans des troubles si grands, qu'ils avoient né
( 4 )
sessité ſe secours des volontaires patriotes de la rade de Revel, consistant en huit gros vais
Guadeloupe, que nous avons ici au nombre de seaux de ligne, cinq frégates, trois galliottes,
2ooo hommes bien armés. Nous allions marcher et protégée par de fortes batteries établies sur
vers le Fort-Royal, pour nous venger des aris le rivage. Malgré cela les vaisseaux russes ont
tocrates qui ont armé tous les gens de couleur été si maltraités qu'ils ne peuvent plus tenir
contre nous ; mais heureusement le décret, à la mer qu'après de grosses réparations; et,
jamais mémorable, est arrivé fort à propos. Il va sans un violent coup de vent, qui a mis le dé
porter le coup de grace au despotisme qui sordre dans notre flotte, celle de l'ennemi
règne ici ; car les aristocrates de la campagne étoit totalement anéantie. Notre vaisseau le
disoient que c'étoit la canaille du bourg Saint Prince Charles , de 6o canons , a été démâté,
Pierre qui avoit fabriqué le Discours du roi, et et poussé par la tempête dans les mains de
que ce Discours étoit faux. Ils ont empoisonné l'ennemi. Le vaisseau les Etats, de 6o canons,
notre nouveau général avec une prise de tabac a été jetté sur la côte où il a échoué ; le
ui lni a fait perdre la tête. On lui a fait signer prince en a fait retirer l'essentiel , et on l'a
† choses horribles le pistolet sur la gorge. ensuite brûlé. Le vais eau la Hardiesse avoit
Jugez des aristocrates qui règnent ici. Ducas échoué, mais on l'a remis à ſlot en jettant la
Sou , Jlevelu ». grosse artillerie à la mer. Les russes ne doi-.
vent leur salut qu'au gros temps qui a rendu
Port-Louis, isle de France, 12 février. nos dernières batteries inutiles, en nous obli
geant de fermer les sabords. -
son voeu, m'engagent à changer de résolution. Je pense que le remboursement des charges .
Je vais donc m'expliquer simplement avec elle, de ma maison et de celle de mes frères doit
• Les dépenses contenues sous le nom de mai être ordonné, et se joindre à l'article précédent,
son du roi comprennent : la constitution ayant proscrit la vénalité des
1o. Les dépenses relatives à ma personne, à charges Cette disposition doit entrer naturel
la reine , à l'éducation de mes enfans, aux mai- . lément dans les vues de l'Assemblée : elle sera
sons de mes tantes : et je devrai y ajouter en d'autant plus juste, que ceux qui se sont soumis
core incessamment, l'établissement de la mai à des sacrifices d'argent consid'rables, pour"
son que ma soeur a droit d attendre de moi. acheter les charges , avoient lieu de compter
:2° Les Lâtimens,
rOnne. ' · le garde-meuble de la cou sur des graces que le nouvel ordre de choses*
• 1 • -
· 3o. . Enfin, ma maison militaire, qui, dans Je finis par l'objet qui me tiens le plus à
les plans communiqués à son comité militaire, coeur. - - · · .
me fait point partie des dépenses de l armée. . J'ai promis, par mon contrat de mariage avec
- L'enserhble de ces divers objets , mnlgré les la reine , que dans le cas où je cesserois de "
réductions qui ont eu lieu depuis mon avéne vivrè avant elle , une maison convenable lui
ment : au trône, s'élèyoit encore à trente - un seroit conservée ; elle vient de faire le sacrifice
millions, indépendamment d'un droit d'aide : de celle qui, de tout temps, a été attribuée
( 3 )
aux reines de France, et qui, réunie au comp La maréchaussée sera représentée par les
tant, s'élevoit au-delà de 4,ooo,ooo liv. quatre plus anciens officiers, les quatre plus
C'est un motif de plus pour moi de desirer ancicns bas officiers, et les douze plus an
que l'ongngement indéterminé que j'ai pris avec ciens cavalicrs.
elle et son auguste mère, soit rendu précis par La compagnie de la connétablie sera repré
la fixation de son douaire ; il me sera doux sentée par le plus ancien de chaque grade.
dc deyoir aux représentans de la nation ma Par égard pour les anciens militaires qui
tranquillité sur un point qui intéresse aussi essen ont servi leur patrie avec honneur, ils scront
tiellcment mon bonheur. représentés par les six plus anciens officiers,
Après avoir répondu au vœu de l'Assemblée les quatre § anciens bas officiers , et douze
mationale avec la confiance qui doit régner soldats pris dans l'hôtel des invalides. . .. :
entr'elle et moi , j'ajouterai que jamais je ne Les commissaires ordonnateurs des guerres
serai en opposition avec elle pour aucune dis députeront aussi deux des plus anciens d'entre
position relative à ma personne. Mes vrais in 6 LlX . -
térêts propres seront toujours ceux du royaume, Le corps des lieutenans dcs maréchaux de
et pourvu que la liberté et l ordre public, ces France sera représcnté par le plus ancien.
deux sources de la prospérité de l'état , soient Quant aux inaisons militaires du roi, de
assurés, ce qui me manqueroit en jouissances Monsieur, de M. le comte d'Artois, elles se
personnelles, je le retrouverai, et bien au-delà, ront représentées chacune par ie plus ancien
dans la satisfaction attachée au spectacle jour de chaque grade.
nalier de la félicité publique. L'Assemblée nationale dé'clare qu'elle n'en
| - Sigºzé, LOUIS. tend rien p1éjuger sur le rang ct la préexis
.Après la lecture de la lettre de sa majesté, tance des corps ci-dessus nommés, et de ceux
| deux fois les applaudissemens les plus vifs se qui me le sont pas. -
' sont fait entendre, avec des cris rcdoublés de Assisteront à cette ſête civique, le plus an
| vive le roi. On s'est levé , ct l' Assemblée a voté cien des maréchaux de France, le plus an
par acclamation les demandes contenues dans cien des lieutenans-généraux , le plus ancien
| cette lettre. des maréchaux de camp , le plus ancien des
.Après ce premier enthousiasme, on a déli brigadiers, et le plus amcien des chefs d'es
béré en la forme ordinaire sur la liste civile, cadre, tant officiers g'néraux de terre que
de mer.
ou dotation royale, et l'Assemblée a confirmé
légalement et à l'unanimité , le voeu énoncé Quant au corps de la marine , il députera
d'abord par acclamation. les plus anciens officiers de chaque grade dans
ch, cun des départemens de Brest, Toulon et
Rochelort.
Décret du 9 juin, concernant la députation
des troupes réglées de terre et de muer à la Chacune des divisions du corps des canon
Jedération patriotique du 14 juillet. miers, députera un des plus anciens oſficiers
et quatre des plus anciens matelots.
" Lesrégimens du roi et des gardes suisses, Les volontaires de la marine députeront les
en raison de leur nombre qui est double, au deux plus anciens de chaque corps ; et pour la
ront une double représentation. marine marc1.ande , un officier pris dans cha
Les bataillons des chasseurs à pied députe cun des ports de mer du royaume ».
ront un officier, un bas officier et quatre sol
dhts, comme dans les autres régimens d'in Calcul des horreurs du fanatisme.
fanterie. -
on voyoit les officiers municipaux , et sur-tout Qn a par-tout effacé à Dijon le nom de Çondé ,
le vertueux M. l'Allemand, rayonnant de joie et Ton a gravé au coin de la rue qsii portoit
et respirant l'enthousiasme du patriotisme. son mom , rue dè la fº.li : on : et s§r le #lais
Dix mille spectateurs ont porté jusqu'aux cieux des états, maison de la natio#, la matin de #'
les cris répétés , vive la nation !" vive l'As-. fédération on init une cocaïdº à Louis XIV i.
semblée nationale ! vive le roi ! vivent nos mais il là portoit si mal , que le soir on vouloit
frères ! Dans le même temps , les ardes na fondre l'inutile statue et là meture en pièces de
tionales du Hainaut et du Cambresis, réunies monnoiés. C...' - - -
#r . ! . :) , ° ° #º
On s'abonne à Paris, chez Buisson, Libraire,irue Hautefeuillèr,i à quel'ouladnassers, fºatro dopere, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour lésiº(utenrsidvsixáni»sirs Parrioriques .. | | #
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royaume. Le prenier Witinéro a parit (e 3 C'cioére 1739 L'- bonneuient ne coursuerce qjte dit premier d'un mois,
ANNALES PATRI orºouEs ET LITTERAIREs
A T D E DA F R A N C E ,
E T A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
et dirigé par M. MERcz ER.
En remontant aux causes des rands événemens, on voit que chaque siècle
porte, en quelque nuanière, #ans son sein le siècle qui va le suivre.
L'abbé Barthelemy.
des évèques, et les décrets suivans sont inter le patriotisme de nos frères du nord , l'inci
V(2IIl1S : - -
vismc dedequelques
tiédeur plusieurscommunes
autres. du midi, et la
•
l'assemblée administrative , et en même temps Il a été représenté que, par oubli, les vice
il indiquera le jour ou devra se faire l' lection amiraux n'étoi nt point compris dans le décret
de l'évêque. -
concernant la l'édération générale du 14 juillet,
V. Si †
vacance du siége épiscopal arrivoit et l' Assemblée a d cr, té « que les vice-amiraux
dans l'année où doit se lai1 e l'élection des seroient compris dans le decret pour la dépu
menmbres de l'administration de départem ent, tation à la féd ration , et qu'ils députeront le
l'élection de l'évêque s roit différée et ren l'lus ancien d'entr'eux ) cette cérémonie ».
voy éc à la prochaine assenbiée des électeurs. Le comté de vérilication a présenté l'affaire
Vl. Pour être éligible à un évêché, il sera de Ml M. César et Constantin Faucher., sup
nécessaire d'avoir rempli les fonctioiis esclé pléans de Pazas , et M. le curé de Soupes a dit
siastiques dans le diocèse, au moins pendant dix que l insufnsance des titres de ces messieurs,
ans, en qualité de curé, ou pendant quinze ans résultoit de ce que leur nomination avoit été
en qualité de vicaire d une paroisse , ou de ſaite dep,ºis le réglem nt qui défend de nom
vicaire supérieur ou directeur du séminaire ». nier des suppl ans. \ ette explication a satisfait
l'Assemblée , et il a été d cr té que c'étoit par
· Séance du 11 Juin. une erreur de fut que MM. Faucher avoient
été reçus comme dé put s. -
On m'a point oublié que l'article XX du pre M. le Chapſ lier, au nom du comité de cons
mier titre des projets du comité ecclésiastique titution, a exposé que les commissaires du roi,
avoit été décrété sauf rédaction ( Voyez lq nommés pour la formation du département de
n°. 25o , fcuillo du 9 juin, page 2. ). M. Mar la Correze , y mettoient une lenteur affectée,
tineau a présenté cette rédaction nouvelle , de manière que ce département seroit à peine
dans laquelle il a été ajouté, 1°. que la dési organisé dans le mois de juillet.
gnation des paroisses à conserver porteroit L'Assemblée s'est détcrminée à porter, à
mon-seulement sur les paroisses proprement cette occasion, un décret général conçu en ces
dites , mais encore sur les annexes et succur tCl'IneS :
sales.
« L'Assemblée mationale décrète que son pré
2°. Par un autre amendement il est décrété pour le prier
sident se retirera pardevers le roi,
qu'il sera établi de nouvelles paroisses dans de donner des ordres pour que les commissaires
tous les lieux où l'on en auroit besoin , et sans à la formation des départemens, et notamuuent
faire, à cet égard, aucune différence des villes les commissaires au département de la Corrèze,
avec les campagnes. s'occupent le plus promptement possible des
3°. Il est ordonné que le comité ecclésias fonctions qui leur sont commises, en se con
tique s'occupera incessamment du sort des per formant aux décrets de l'Assemblée mationale,
sonnes qui vont être privées des places qu'elles qu'ils instruiront de la suite de leurs opéra
occupoient par l effet de la constitution mou tlOnS ». -
C . :
A"
( 3 )
.. D'après un rapport de M. le Couteulx de projat de décrct « pour , qu'à compter du jour
Canteleu, les dons patriotiques montent en ce de l'organisation du mouvel impôt , il ne fût
moment à 79 millions. L'Assemblée a décrété plus accordé de décharges et modérations. Ce
qu'à l'avenir, et tous les quinze jours , le ta projet de décret regardoit les pays d états, tels
bleau des dons patriotiques seroit mis dans un que le Languedoc, la Provence , la Bretagne ,
cadre, qui seroit placé dans la salle de l Assºm ctc. qui, imposés à telle somme pour leur coti
blée. Le même rapporteur a fait lecture d'un sat on , payoient cependant une moindre som
mémoire du sieur Augnste , orſèvre à Paris . me ». M. le Cliapelier , en expliquant d'une
relatif à la fonte des cloches qui vont devenir Iitanière satisfaisante cette espèce d'énigme, a
inutiles par la suppression des maisons reli fait sentir que la nouvelle assiette des dépar
gieuses. Le mémoire annonce que cet objet temens rendoit inutile une détermination qui ne
présente une valeur de 4o millions. L'affaire pouvoit embrasser que l'ancienne compo ition
est ajournée à deux mois. de l empire. Cette observation a fait prononcer
M. de Mirabeau l'ainé est, en ce momcnt, un ajournement indéfini.
monté à la tribune : « l'ranklin est mort, a-t-il Ensuite, sur la matière g'nérale des ſinances,
dit, cet homme qui aſfranclit l'Amérique , ce est intervenu le décret ci-après :
sage que deux mondes r, cl., m( lut, ctc. 1 cs ca « L'Assemblée nationale décrète, qu'à compter
binets politiques ont assez long-temps notifié la de l'organisation dcs départemens , les imposi
mort de ceux qui ne furent gr tds que l ar leur tions directes , réelles et personnelles , seront
oraison funèbre....... Les n.tions ne doiv nt versées dans le trésor public, sans déduction
porter le deuil que de leurs bienfaiteurs......
Le de frais de perception, même de ceux du trans
congrès a ordonné, dans l étendue des quatorze port des espèces ».
états confédérés, deux mois de deuil , et l'Amé Relative1nent à la ferme générale, quatre
rique acquitte en ce moment l'hommage qu'elle articles ont été décrétés, après une assez longue
doit au père de sa constitution...... Ne seroit- l discussion , en ces termes :
pas digne de vous, messieurs , de concot'r , à géné
Art. , °*. Les traitemens des fermiers
ces actes religieux ?..... L antiquité eût éle v é raux demeurent fixés, pour la présente année,
des autels à cet homme qui , embrassant l liu à ſ6o, ooo livres.
manité dans sa bienveillance , sut dompter la Les remises qui leur seront faites sur les
foudre et les tyrans..... Il a donné un témoi droits régis, ne pourront excéder 5oo,ooo liv.
gnage de regrets au plus grand homme qui II. Les appointemens des bureaux de l'hôtel
jamais ait servi la liberté et la philosophie, je des fermes seront réduits à 5oo,ooo liv.
demande quel'Asscmblée décrète qu'elle porteri L'augmentation du traitement des employés
pendant trois jours le deuil de Franklin..... » desdits bureaux à 1oo,ooo liv.
Ce discours , dont nous ne rapportons que Les gratiſications ordinaires à 4o,ooo liv.
la substance , a excité de grands applaudis Lxtraordinaires . à 4o ooo liv.
semens. La proposition qu'il contient a été L'augmentation du traitement des brigades
décrétée, malgré les récl mations peu Inosu rées pour les objets régis, à 1oo, ooo liv.
de M. de Foucaut el d'un de ses adhérans ; l es gratifications de fin de bail sont sup
l'impression du discours a été ordonnée : ct il priméºs.
est décrété, en outre , que M. le président SCIT&l Les honoraires du conseil sont réduits à
chargé de marquer a n congrès américain f O Ulte 2o ooo lºv.
la part que l'Assemblée ii , t.onale de France Le traitement de l'architecte des fermes,
prend à la perte d'un bienfaiteur des deux 1 ooo liv.
mondes. Le traitemcut accordé aux principaux cm
M. le garde des sceaux écrit que le roi a ploy és pour tenir leu d'une place supplé
sanctionné quinze décrets : et une autre lettre int ntaire de fermier général , est supprimée.
de M. Nccker annonce que sa majeste a sanc Le traitem"nt d s Coinmis préposés à la des
tionné le décret sur la mendicité. l.es obsºlva cente des sels est supprimée. -
tions de ce ministre sur quelques détails relatifs La gratification au contrôleur des Sables
à l'ex cution du décret , sont envoyées aux d'Oionne, est supprimée.
comité, de mcndicité, d'agriculture et de com L'augmentatiou de deux sols par minot de
merce réunis. sel des salines d Hières, ne sera plus à la charge
A l'ordre du jour, qui appartenoit aux finan du trésor public, et est supprimée.
ces , le rapporteur du comité proposoit un Les frais de compte de la ferme générale et
(4 )
des parties en régie, les épices aux différentes n'étoit pas arrivé ici depuis dix ans, époque
de la mort de Marie-Thérèse. Le maréchal
chambres des comptes du royaume, sont éga
lement supprimés. Laudon a pris provisoirement son quartier
1Il. Les directeurs et contrôleurs n'aurout général sur les frontières de la Silésie, au camp
plus de remises sur le produit des saisies , que nos troupes occupent entre Taskau et
inais seulement sur l'excédant des produits. Braunsberg. Les prussiens ne sont pas éloignés
IV. Décrète en outre l'Assemblée nationale des nôtres : leur nombre augmente d'un jour
qu'elle prendra en considération le traitement à l'autre, Les conférences rélatives à la paix
à faire aux personnes dont, par les articles pré se ralentissent, par le différent survenu entre
cédens, les emplois se trouvent supprimés. les cours de Londres et de Madrid. Cepen
M. de Folleville a représenté que l'impôt du dant on a demandé une réponse cathégorique
tabac s'anéantissoit sensiblement par l'effet de à la cour de Berlin , qui paroît me chercher
la contrebande qui s'en fait à découvert au qu'à gagner du temps. On l'attend sous hui
anilieu de la capitale ; et sur sa motion , l'As taine au plus tard.
semblée a décrété, que demain elle enten D E R o M E , le 18 mai.
droit M. de Roedercr, rapporteur du comité
d'imposition. A peine sa sainteté étoit-elle de retour des
Lc1 PT I S. marais pontins, qu'il est descendu un courier
MM. les Abonnés , dont la jouissance date du 3 de Naples chez le cardinal Spinelli, Depuis ce
janºicr pour 6 mois, et du 1 avril pour 3 mois, sont moment-là, on assure que notre différent avec
a pertis que leur Abonnement finit au 5o du courant ; la cour de Naples est arrangé. On est actuel
et priés de renouveller avant le 25, pourplus de célérité
lement assez tranquille ici. |
dans lc service. MM. sont aussi prévenus de répéter -
#
/eur adresse , et d'y ajouter ces mots : à commencer DE L o N D R E s, le 5 juin.
par le premier de tel mois, aſin d'éviter les doubles :
emplois. Le navire l'Aurore, capitaine Clarke, arrivé
C H A T E L E T D E P A R 1 s, 8 juin. ces jours derniers à Bristol, a rencontré deux
vaisseaux espagnols armés, qui s'étoient séparés
On a fait ce matin, en la chambre du conseil d'une flotte de cinq autres vaisseaux et trois .
du châtelet, le rapport du procès de l'évêque frégates. Il a appris de ces deux vaisseaux , que
de Tréguier ( qui avoit ſait et publié un mam la flotte espagnole avoit pour objet de former
dement incendiaire ); ct par jugement de la des établissemens à l'isle des Patagons, et en
compagnie, il a été décrété d'assigné pour d'autres endroits des terres de l'Amérique es
étre oui. - pagnole; qu'ensuite cette fiotte devoit aller
Les sieurs Séguier fils et Rolland, auteurs chasser les anglois de l'isle Falkland, et détruire
d'un ouvrage incendiaire, intitulé Sottises de
leur pêcherie. -
/a semaine , ont été décrétés d'ajourne1nent La flotte avec laquelle l'amiral Barington
personnel. part dans ce moment, donne lieu à plusieurs
AFFAIRES POLITIQUES ÉTRANGERES. conjectures. La plus probable est de s'opposer
aux projets de la Russie, qui semble vouloir
cnvahir la suprême autorité sur la mer, en
D E V I E N N E , le 1°" juin. se liguant avec plusieurs puissances maritimes
Il y a eu le 23 grand appartement à la cour; contre nous. La réponse déſinitive de l'Es,
l'assemblée étoit des plus brillantes , ce qui pagne n'est pas encore arrivée. - -
Page 1 , seconde colonne , ligne 3, choisis, liscz choisira. Iden. ligne i5, ſeront, lisez fixeront. : *
On s'abonne à Paris, cnez BuissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port , le pris
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autcurs des Annales Patriotiques. -
Chez I)ENNÉ et PETIT, au Palais-Royal; BAILLY, rue Saint-Honoré; madame DELAPLANcHE, rue du Roula,
•°. 17 : et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. ·
Le prix de l'abonnement pour ce Journal , dont il paroit tous les j ours un Numéro, est de 36 liv, pour
un an , 18 liv. pour six mois , et de 9 liv, pour trois mois , franc e port , par la poste , pour tout k
ttoyanine. Le premier Numéro a parit le 3 Octobre 1789. L'abonnement ne commcnce que du premier d'un mois,
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIREs
D E L A F R A N C E ,
B T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
(8 )
AFFAIRES POLITIQUES ÉTRANGERES. rage des prêtres qui ont conduit, et conduisent
encore seuls nos affaires ? Bruxelles n'aura
DE MAN H E 1 M, le 6 juin. bientôt plus qu'une vile canaille dans ses murs :
tous les gens sensés se retirent, soit en Flandres,
On répand dans le public des conditions de soit même sur les terres de France. L'ennemi
paix entre les puissances bclligérantes. Nous rossit d'un jour à l'autre en arrivant par pe
croyons ne, pas devoir les regarder , comme †. et même déguisé. Que fera contre lui
certaines : c'est sans doute le desir qu'on en a un corps sans tête ?
qui les a fait imaginer. La diète de Hongrie se
tiendra le 1 o juin à Bude , où l'on ſait les plus T U R IN, le 3 juin.
grands préparatifs pour le couronnement de
Léopold. Sa majesté vient de rendre 3lUlX † Il y a une loi à Turin, qui défend de porter
de Mongaz la seigneurie de Sciionborn en rion des cannes à bayonnette. Un des gens de ma
grie : tous les logemens sont arrêtés A Francfort dame de Polastron , ignorant cette loi, a été
pour recevoir les électeurs qui doivent s'y † pris ºt condamne aux galères : tout le monde
dre pour l'élection du roi des †: et le a sollicité sa grace en faveur de son ignorance,
couronnement d'un empereur- Cette Ce ré mOn 1e entr'autres M. d'Henin. Le roi a été inflexible,
§ fera vers le commencement de juillet. l pa et le malheureux a subi sa condamnation. Peu
se reunissent en faveur †
roît que les suffrages de jours après , à l'arrivée de la nouvelle de
la proclamation du roi, M. d'Henin conseilla
Léopold. Aix-la-C lapclle cède les honnours de
cette fête à Francfort , à condition qu on y au comte d'Artois de revenir en France, de
ortera de la terre prise à Aix , sur laquelle prêter son serment , et de suivre l'exemple du
#§ s'agenoui lera au moment qu'on lui roi son frère : le comte d'Artois se rendit à
posera la couronne sur la tête. ses raisons , mais observa qu'il devoit consulter
le roi de Sardaigne, le prince de Condé et\e
D E B RU x E I. LE s, le 4 juin duc de Bourbon. A l'issue d'un conseil intime
tenu à ce snjct, et dont on ignore les détails,
Le congrès, aussi attentif à nous cacher le le roi a ordonné à M. d'Hènin de sortir en
véritable état de nos affaires qu à nous abusºr douze heures de ses états. Le prince de Condé
par des avantages qu'il nous suppose avoir ete ne veut rentrer en France qu'à la tête d'une
remportés sur nos ennemis ; ne , connoît, plus armée.
que les voies de la plus horrible violence. Tous
-
les vrais patriotes à qui nous devons la liberté Les procès-verbaux des municipalités d'Huriel,
sont actuellement les objets de ses fureurs. ll de Montluçon et Saint-Martignan en Bour
m'épargne ni condition ni rang, ni àge mi # •
bonnois, justifient pleinement M. de Bartillat
et le désespoir sera peut-être bientôt pour les des imputations portées par le n°. 217 de ces
Brabançons le seul avantage résultant des fêtºs Annales. Nous avions déja annoncé cette justi
et des processions meurtrieres qui ont rappellé lication dans le n°. 234.
chez nous l'image des fureurs de la ligue des
A V I S.
Guise en France. Par-tout le congres ne voit
que des traîtres, et ne s'apperçoit pasqº ils sont On Préºient que toutes lettres relatives à ces
tous dans son sein. Les prisons, les cachots sont Annales, restent à lu poste sans étre ouvertes,
pleins de victimes entassées les unes sur les au si elles ne sont pas affranchies : s'il en étoit
ires. Que pouvoit-on attendre de mieux de la au trement , le libraire n'y pourroit tenir.
On s'abonne à Paris, cnez BUIsson , Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Autcurs des Annales Patriotiques.
Chez l)ENNÉ et PETIT, au Palais-Royal; BAILI Y, rue Saint-Honoré; madame DELAPLANcHE, rue du Roule,
n°. 17; at chez tous les Libraires ot Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
Le prix de l'abonnement pour ce Journal, dont il paroft tous les jours un Numéro, est de 36 liv, Pour
un an , 18 liv. pour six mois , et de $ liv, pour trois mois , franc e port , par la poste , pour torat ls
*7 - -
Aoyamme, La premier Numéro a paru le 5 Octobre 1789 L'abonnement ne eommence que du premier d'un Rasots.
S U P P L É M E N T A U Nº. C C L I v.
Petites mamoºn ºres aristocratiques de la ont affligé l'hnmanit*. depuis qu'un nºort«l dit
ſoir jl/e Saint-Priest. M. d» V : ilc briane dans sºs notes sir les : ot; res
dn coint e de Cºrli. ºnt a sez a 11:|, c elix ponr
Tandis qne !udas Guignard, décoré du dire que i ieu lui avoit : rlé : 1nais ce n ast pas
sob1 iquet de comte de Sa nt-j'riest, se débat au le pl. n de notre autour. U n'qu, ment occupé
comité autricliiºn de Sa,nt-Cloud , pour i.ous des malhenrs dans !, sq'iels les théologi ns, et
su-citer des troubles au dedans et des guerres cn particulier les docteurs de Sörboiine, ont
au del.ors, la vieille Saint-Priest de Montpe! plongé la !'rance , il se borne à nous tracer en
lier , jans miste aristocrat sée jusqi'anx dents , gran,l maître les vues impolitiques de cette mai
#ussi rusée quº dévote, aussi dévoie qu'orgueil son, que son fanatisme a sotv nt rendue si re
euse , tient chez elle , r:1e des Jésuit, s , de
fréquent s assemblé es : et là , après avoir fait
† à l état, en faisant plonger le coutean
dans le c ºnr de nos rois, et cn bouleversant
ses doléances sur la révo!:,tion , ell : ordonne tout le rovaume.
des neuvaines en l glise Notre - l)aine des Son ouvrage, dit-il, étoit prêt il y a quinze
Tables . pour suppler le ciel de voulo r bien ans ; des fripons le lui avoient soustrait. Enfer
faire 1riompl1 r J udas G uig1:ard , et du pc : ple mé lui-même à la Bastille , que la prºmière
françois , et des gardes mationi les , ct de l As lueur de la raison a renversée , il ignoroit que
semblée mationale, et du club des Jacobins, et son ouvrage subsistât encore dans les greffes de
de la citadell de A'o : tj l,er. Mais le ciel, qui la nol.c.e. N otre lieu rºuse révolution vient do
abhorre les ſou1 bes et l s cagots , et qui se
) le lui rendre : et c'est un service signalé qu'il
réjouit singulièrement des révolutions natio- . reul à la patriº , cn nous découvrant la princi
1iales, n'exaucera point la vieiile Saint-Priest, pale soiºrce de no3 calamités : car il est facile de
ni sa triste sequelle : et cette vieille hypocrite guérir uue maladie lorsqu'on en connoît bien
mourra dans sa douleur et dans son péché. C.... la caus°.
L'.. :: teur narcourt d', bord rapidement ces
Les corps trouvés dans un des cachots de la âges ténébreux qui ont donné naissance à la
Bastille, ont été, le premier de ce mois, déposés ti,éo!ºgie sc!;olastique , qu'on peut appcller le
dans le cimctière S. Paul ; la cérémonie funèbre cha we/ e de la reisou. N ce da l'art de disputer.
a été accompagnée de toute la pompe possible. jntroduit en Grèce par Fuclide, ct mis en vogue
Le ccrcueil étoit porté par douze ouvriers, cn1 Par l.iibalidès, elle ſit pbis de mal à l'humanité
ployés à la démolition de cett , forteresse ; ceux que les ravages des B : 1 bares : an l eu de suivre
qui avoient déterré les cadavres . tonoient le cette marcl e simple et facile de « quelques
oële , armés de leurs outils , anxquels étoit » pºnvr s Hébreux qui annoncèrent à divers
attaché un billºt portant ces mots : 'l'remblez, » p, uI I s la morale utile et l'histoire de Jesns
ennemis du bien public. Sur le cercueil étoient » Nazareth , avec qui ils avoient demandé l au
une chaine et un boulet trouvés près d une » mône dans les bourgades de la Judée ». Filc
des victiºn-s. Le président, le corps des citoyens trouva stir-tont une abondante pâture dans les
dn district de l · Culture, et le bataillon du iºj tres de S. Paul, qui, tantôt juif, tantôt cliré
mêm° district ont assisté à ces lunéra lles. tiºu , tºntot déclamant la circoncision un abus,
nt crime même, tantôt la pratiquant lui-même ,
JHistoire de la Soréonne. da»s laquelle on voit ,vant en gentil avec les gentils, et reproc#ant
l influence de la théologie sur l'ordre socia l, à Pierre d'agir de même , se fit tout avec tous
2 vol. in-8°. par M. l abbé J. Luvernet. A/ pour gagnºr des disciples, et fournit ainsi inR
Paris, chez é§. libraire, /i3rel de Coëz tière aux disputes interminables que cinq à six
losquet, rue Hauze/euille, 179o. Prix , 7 l. cent milie commentaires de scs ouvrages n'é
4 s. brochés, et 8 l. 4 s. francs de port par clairciront jamais.
la poste. -
Enſin il arriye au règne de Louis IX, épcq'ie
de la fondation de la Sorbonne, et la snºt .
Ecrire l'Histoire de la t'.éologie et de l'in d. ns le preinicr volume , jusqu'au momen1 ch
( 6 )
3o. L'abonnement fait avec le fermier gé 2°. Que le décret concernant la fixation du
néral des postes sera résilié , à partir du jour traitemcnt des régisseurs généraux, sera ap
de la publication du présent dé ret. porté à l'Assemblée.
4°. Le premier ministre des°finances s'occu 3°. Enfin , que le traitement des vingt-huit
pera de mettre sous les yeux de l'Assemblée administrateurs du domaine sera, à partir du
toutes les économies que permet de faire la 1°! janvier dc rnier , réduit à 45o mille livres ;
suppression des différens droits. laquelle sommne scra 1 épartie entre eux par por
H'ar une suite naturelle de ce décret , M. le tions égales et inlividuell s ».
#Brun , rapporteur du comité des finances, pi é
sºnt : u i attrº projet. qui ſixoit à -oo.ooo |!y. Nice, le 2 i mai.
le trºit inent des adm uºstrateurs généraux des
don,tin s. Ricn ne prouve tant , nncssieurs, le succès de
Mais M. Frétean , cxposant avec une clarté la r'volution qui essure le bonheur de la France,
singulière l 's dé ta ls de cºti · adinin.stration , que les ſo.ll. s moyens que l'aristocratie oppose
a attaqué l é mornité des profits qui résultoient aux amis de la lib rté. Depuis quelques jours
du trait m nt | ropo é , et a demandé qu'il les raha-milito-robinocratcs réfugiés ici s'at
ſût réduit à 4 o,ooo liv. « J'oppose à M. Fré troupoient en plus grand nombre , lºurs co
tcau l'.tutor,té 1nème dc l' Assemblée, a dit alors cardes noir s étoient plus grandes, leur dé
le rapporteur; e ll vient d'accoi der 7oo.ooo liv. marche plus fière, M. de t afarre avoit disparu,
à la régie générale , qui n'est chargée ni des les dames même ne rioient plus des légifaiseurs,.
mêmes frais, ni des mêmes travaux que l ad petit joli non qu'elles donnent aux membres,
ministration des donnaines : comment cette de l'Assemblée nationale ; des demi-confidences,
dernière pourroit-elle être réduite à 45o,ooo un air de mystère, annonçoient une entreprise
livres » º Ce raisonnement n'a pas pºru péremp hardie , lorsqu'une assez mauvaise troupe de
toire. Une grande partie de l'Assemblée a Comédiens François annonça une représen
conclu qu'elle n'avo't pas été sufiis imment tation de Richard Cœur de I.3 on. La romance
éclairée sur la première question , et a de O Richard ! ó mon roi ! et celle que le pri
mandé le rapport du décret concernant la sonnier chante sur le balcon, quoique très-mal.
régie générale. rendues, furent applaudies jusqu'à la démence.
M. Camus se joignant à M. Freteau, a dé Ce fut presque la répétition de l'orgie de Ver
noncé à l'Assemblée ces brigandages, connus sailles. M. de Fabri, feu conseiller au parleinent
sous le nom de croupes, lesquelles consistent d'Aix, sc montre indécemment hors de la loge.
à assurer à d s gens de cour, à des intrigans, qui donne sur le théatre , et là , en présence
a de pr'tendus protecteurs, une part dans les d'une cohue forcenée, il augmente le tumulte
intérêts attachés à une place de finance , abus par des cris de joie et les battemens de mains.
énorme , abus proscrit par plusieurs ordon les plus bruyans. Les clanieurs de M. de Bressic
mances , mais toujours renaissant ; abus dont Cºt d, M. Faucon , d'Arles, jointes aux déton
les ſinanciers eux-mêmes souftrent et se plai mations des acteurs, ne représentoient pas mal
gnent, et dont l'abolition rendra l'aisance aux les bacchanales des anciens. Madame la du
5laces financières , même en les soumettant à chesse de Brissac , pompeusement placée à la
† réduction proposée. loge du commandant , agitoit ses petits bras,
Malgré l'observation de M. Martineau , qui faisoit retentir sa petite voix, et son petit corps
demandoit grace pour les croupes fondées sur mobile prenoit mille petites attitudes diffé
des conventions de familles ; rentes. Cependant on crut appereevoir au
Malgré l'opposition de M. de Folleville, qui ſonds du parterre un homme assez silencieux,
prétendoit que les croupiers avoient un juste qui n'avoit applaudi qu'une fois, ct dont la.
droit résultant de l'avance de leurs fonds ; contenance sembloit improuver le long tumulte
Malgré la crainte de M. le Brun , qui pense des applaudissemens. Un chevalier de S. Louis
que l'état ne pourra trouver des personnes qui dénonce à la hâte le personnage paisible, qui,
veuillent, au prix de la réduction, se charger aujourd'hui, est détenu, gardé à vue, et au-.
des soins de la régie générale et de l'adininis quel, pendant vingt-quatre heures, on a refusé .
tration des domaines, l'Assemblée a déerété :, tout aliment. Observez , messieurs, que cet .
1°. « Que toutes les croupes existantes sur homme silencieux, ce L)émocrate si redoutable, .
les emplois et affaires de ſinance , sont suppri s'est trouvé un jeune Allemand, aussi peu versé
mées à partir du 1°" janvier dernier. -
( 1o )
glaives des assassins qu'elle avoit fait armer. Le victimes de son tribunal. Quelques rois vou
2°. volume présente ses fureurs jusqu'au célèbre lurent montrer de l'énergie ; mais aussi-tôt la
Buffon. Le tableat que l'auteur nous fait des cri Sorbonne entroit en fureur, ou l'Université
mes de cetre r. doatable école, pent être regardé faisoit fermer ses coilºges. Comme tout lomms
cotnrne unique.Jamais une mation de cann.bal s inscrit sur le registre du recteur étoit centé
n - formé ni exécuté de projets aussi atroces. La écolier, il se répandoit alors des armées dafii
doctrine du régicide , avancée par Tiomas , Paris, et bientôt la secousse se pertoit aux ex
le docteur angélique, fut bientôt la théorie fa trémités du royaume, qui d'un autre côté étoit
vorite des sorbonistes, qui, tantôt papistes, en proio aux ſureurs des anglois. Telle fut la
tantôt anti-papistes, ont néanmoins toujours Framce sous le régime des théologiens; car
cherché à élever le prince de l'église de Rome on peut appeller régime l'autorité sans borne
au-dessus de tous les rois de la terre. Ingrats qu'ils s'arrogèrent, sur-tout à l'époque où la Sor
envers les rois leurs bienfaiteurs , ils se sont bonne forma la ligue et la sainte union, pour
toujours reportés à ces siècles barbares dans exterminer, disoit-elle, la race des Bourbons.
le°quels un Nicetius, évêque de Trèves, ex Parmi ces horreurs , se présente le tableau de
communioit nos rois Thierri et Clotaire , et un la victorieuse et infortunée Jeanne d'Arc, pu
Grégoire le Grand memaçoit de dépouiller tous celle d'Orléans, dont la Sorbonne demandale
les rois de leurs couronnes, s'ils s'opposoient supplice avec tant d'instance, parce qu'elle
au décret qu'il venoit de rendre, comme il l'é - avoit sauvé la patrie. Ce tableau est on ne pe
crivoit à la reine Brunehaut, en faveur d'un plus touchant : l'auteur y écr.t les conquèt :
monastère d'Autun qu'il vouloit fonder. de cette héroïne , avec autant de rapid#
Si ce Grégoire, qui reprochoit à tous nos évê qu'elle les fit. Les jésuites, compagnons º
ques d'être simoni ques et la plupart sodomites, diable, disoit Pasquier, viennent intéressetº
avoit vu nos docteurs se battre , se damnner ré scène; mais pour abreuver le sol de la Franº !
ciproquement au sujet de la pluralité des bé du san des habitans, et de ses rois, Guidº
néfices, qu'auroit-il dit d'un de ses successeurs, ar S. Chrysostôme, qui dit dans son Traité du
Adrien , qui fit étrangler Arnaud de Bresse cerdoce, que le mensonge est toujours pétmis |
qui s'y opposoit ? Quelle farce ne joua pas Guil quand il est utile, ils m'agrent jamais qu'en rº
laume II , évêque de Paris, dans ces circons nards, et Dieu
sent après veuille que
les preuves quejainais ils ne
l'auteur reparolº
produit de
tances ? L'université, souvent plus coupable que
la Sorbonne, ayant le droit d'en excommunier leurs attentats. Le nom de Richer, cet l1ommº
les, docteurs ; # moines, de Saint-Dominique qui soutint la cause des rois avec tant de force,
sur-tout, cet infâme ct premier satellite de est un autre opprobre pour la Sorbonnè qui
l'inquisition en l rance, devenus tout-puissans, l'abandonn , pour plaire à Richelieu et † v4
fqrmoient autant de tyrans isolés qui s'entrer alléguant qu'elle devoit, en con équence e son
heurtoient sans cesse : les nobles trop ignorans, statut, jurer sur les décrets de Rome. Deuxº
mais d'une ambition sans mesure, loin de songer sassins se présentent à Richer, ct, le poignº
à raffermir le trône chancelant pendant ces sur la gorge, l'obligent de confesser que ,
siècles barbares, ne songeoient qu'à envahir, pape est au-dessus de la puissance tempºt
et souvent faisoient la guerre à leurs princes. des rois , et peut disposer de leur couronnº
Les peuples égarés par les docteurs , tantôt Enfin la Sorbonne, après tant de forfaits cºº
livrés à une faction , tantôt au fanatisme, ne mis contre la nation, et contre nos rois,
se remuoient que pour devenir plus malheu son dernier poison contre Raynal,. Bufº .
reux. On ne voyoit que victimes égorgées , per Rousseau, ces pr'cieux amis de l'humaniiºi
dues, brûlées ( sſins parler de cent mulle Albi ces grands écrivains qui nous ont fait recou#
geois massacrés ) Peridant que les docteurs fai nos droits,- comme Pithou et autres §ns de
§qient prêcher la révolte par les maîtres, les lettres avoient préparé les esprits à recevº
disciples alloient volgr, assassiner sur les grands Henri IV sur le trône des Frºnçois, ce qº !
.phemins, et les magistrats # les faisoient pu reconnut lui-même. Après la lecture de ºt
nir étoient aussi-tôt étranglés , ou jettés pour ouvrage si important dans les circonstadº
la vie dans un noir cagliQt, Un official avoit actuelles , tout homme sensé concluera qtiei
chez lui tous les instrumens des supplices; et Sorbonne et l'Université doivent être-anédatiº
àes prévôts de Paris ont plusieurs fois été les ) Des écoles isolées sont tout ce qu'il nqus fagk
· · · · a
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
- D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J O U7 R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes »
| et dirigé par M. MEncre R.
l Le souris du peuple vaut mieux que la faveur des rois.
| -
- 255
( 12 )
Dans cette affaire, rendue avec une grande bientôt de numéraire, et seroit obligée d'a
clarté par M. Vi illard, l'Assemblée a reconnu cheter à grands frais celui dont elle auroitbe
SOlIl,
le germe de toutes ces prétentions inquietes,
avec lesquelles tant de corps de l'ancienne ju Renvoyé au comité des finances.
dicature ne cessent de harceler les municipa Dans l'étendue du district de Paimbœuf,
lités naissantes, et d ms sa sagesse elle a rendu département de la basse Loire. Plusieurs ci
le décret qui suit : toyens induits en erreur, ont commis des dévas
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu tations sur des héritages empéagés; ils sontence
son comité des rapports , déclare que le parle moment soumis à toute la rigueur des pour
nient de Navarre n'a pu rendre lès arrêts des suites judiciaires ; mais reconnoissant leur
17 avril et 2o mai derniers , contre le sieur faute , ils consentent de payer le dommage
Langa, officier municipal à Jurançon, lesquels qu'ils ont pu occasionner, et desirent seule
en conséquence seront consid rés comme non ment que l Assemblée nationale ordonne, par
avenns, ainsi que tout ce qui s'en est suivi : un décret, la cassation de ces poursuites. Leur
« Charge son président de se retirer par cause a été rendue touchante par M. le Cha
devers le roi, pour le supplier de donner des pelier, qui la rapportoit au nom du comité
ordres pour qu'il soit fait défenses à toutes de constitution , et le décret est intervenu.
Cours et tribunaux judiciaires de s'immiscer dans « L'Assemblée nationale instruite, par la péti
la connoissance des délits d'administration qui tion d'un très-grand nombre de citoyens, des
seroient imputés aux officiers municipaux, si la dévastations commises dans le district de Paim
dénonciation de ces délits n'a été préalablement boeuf, sur plusieurs terrains empéagés, ainsique
soumise aux départemens eu à leurs directoires, des poursuitcs judiciaires auxquelles elles ont
et si le renvoi n'en a été fait aux tribunaux donné lieu,
par les départemens sur l'avis des districts ou « Décrète que son président se retirera par
de leurs directoires ». devers le roi, pour le supplier d'ordonner que
Séance du 13 juin. les poursuites commencées seront suspendues
autorise la municipalité de Paimbœufà fairear
Ecrasés sous le poids de l'indignation univer précier par des experts, les dommages occ*
selle, qui les convre comme une montagne im sionnés parpar
cesles
dévastations, lesquelles seront
mensc , les déclarans de Nîmes, qui le croi supportées habitans desdits biens. Re
roit ! s'agitent encore , et vomissent quelques commande aux citoyens trompés le respect dû
ſlammes impures. Il se répand une adresse im aux propriétés, sauf à eux à se pourvoir devant
primée en leur nom , et remplie de nouveaux les tribunaux pour les réclamations qu'ilscroient
blasphêmes. Ce n'est plus contre l'Assemblée, être fondés à faire. » -
ce n'est plus contrc la constitution, c'est contre Un second décret ordonne que les dispº
la garde nationale toute entiere , c'est contre la tions du décret pré cédent seront générales et
§ du 14 juillet prochain qu'ils exhalent étendues à tout le royaume.
tous leurs poisons. Ils osent comparer cette Plusieurs plaintes se sont élevées contre uº
convention sublime , à la ligue coupable et ri infidélité des ministres, qui, dans la promº
dicule qui d shonora la ſin du seizieme siecle. ation des décrets nationaux, se sont quelquº
M. Regnault dénonce aujourd'hui ce libelle à ois permis de faire des changemens au teº
l'Assemblée qui en ordonne le renvoi au comité de la loi. ' -
prit ».
« L'Assemblée nationale, après avoir entendu La séance s'est terminée par un rapport que
le rapport fait, au nom du comité des ſinances fait M. de Noailles le jeune , au nom du co
et de marine réunis, sur la demande faite d'un mité militaire. Le régiment de Royal-Marine,
fonds extraordinaire pour subvenir aux dé a-t-il dit, avoit pensé qu'en déterminant lui
penses de 14 vaisseaux , 14 frégates et 14 même aon organisation, il ne ſeroit qu'user de
moindres bâtimens , la liberté accordée par l'Assemblée nationale à
» A décrété que ledit rapport, présenté par le tous les François. ll a oublié que toute loi qui
inistre de la marine, sera imprimé et présenté n'est pas abrogée doit être exécutée. Mais les
de nouveau ; et cependant décrète qu'il sera soldats qui le composent paroisent tellement
provisoirement assuré un fonds extraordinaire avoir agi avec bonne ſoi , qu'en renvoyant
de 3 millions, à compte des dépenses dudit leurs officiers, ils en avoient fait l'éloge, leur ont
armement, laquelle somme sera mise à la dis accordé vingt-quatre heures pour se retirer, et
position du ministre de la marine , pour en les ont même recommandé à la générosité des
être ensuite rendu compte à l'Assemblée ». représentans de la nation... » Conformément alt
La vénération qui est acquise aux vertus de projet, il a est décrété que le comité militaire
D. Gerle nous empêchera d'entrer dans le sera chargé d'écrire au régiment de Royal
détail des impressions qu'à produit un discours Marine, à l'effet de le rappeler à ses devoirs »
ar lui fait sur les prédictions de Suzanne la et que les députés de ce régiment ne seront
§ , qui , depuis onze ans, dit-il, lui avoit point admis à la fédération patriotique du 14
annoncé la réforme du clergé , la destruction juillet prochain, s'il n'est pas à cette époque
des ordres, la suppression des voeux monasti composé suivant les règles de l'armée.
ques, la régénération des moeurs; en un mot, A P^ 1 S.
tous les effets de la révolution , ... . MM. les Abonnés, dont la jouissance date du 3
Le comité établi pour la vente des biens na .janvier pour 6 mois , ct dtt 1 avril pour 3 mois, sont
· tionaux a proposé , par l'organe de M. Mer a vertis que leur Abonnement finit au 3o du courant ,
lin, le décret suivant, qui ayant pour objet de ct priés de renouveller avant le 25, pourplus de célérité
lever tous obstacles à la vente de ces domai dans lc service. MM. sont aussi prévenus de répéter
mes, a été adopté sans discussion. leur adresse , et d'y ajouter ces mots : à commencer
« L'Assemblée mationale décrète que le retrait par le premier de tel mois, afin d'éviter les doubles
d'habitation, le retrait de clèche, le retrait de emplois. g- º
uste empreinte des ans et de la vertu , et à Après avoir juré de maintenir la constitution,
† côtés des adolescens brûlant de courage et et d'être ſi lèles à la nation, à la loi et au roi,
dorieux d'être admis avec leurs pères au service de regarder comme ennemis irréconciliables
de la patrie. Une salve d'artillerie ouvrit cette de Dieu , de la nature et des hommes, tous
journée mémorable à quatre heures du matin ; ceux qui tenteroient de porter atteinte à nos
toutes les fédérations se mirent en marche, cha droits et à notre liberté, les miliccs nationales
cun précédé de sa musique , et tenant avec or confédérées ont adopté une adresse à l'Assem !
dre ses rangs sous ses drapeaux, Arrivées au blée nationale, adresse digne d'ètre consignée
camp, elles formèrent , sur trois lignes, un bu dans les fastes de l'histoire, mais dont nous ne
taillon quarré : et 418 drapeaux flottans dans les citerons que l'apostrophe aux sages représen
airs, déployèrent les couleurs de la nation et tans de la nation, et celle à la liberté qui termine
les emblêmes sacrés de la liberté. Au centre du cette même adresse. -
eamp s'élevoit un grouppe de rochers que des « Parcourez la glorieuse carrière où vous êtes
cascades paroissoienl sillonner : il étoit cliargé entrés, et continuez de tracer d'une main ferme
de plantes et d'arbustes , qui sembloient y avoir et hardie , les droits des peuples et les devoirs
pris naissance. Sur les quatre côtés de sa base, des Rois ! ..
de 8o pieds chacun, des gradins conduisoient Liberté ! ton sanctuaire cst au milieu de nos
à quatre portiques d'ordre dorique qui don représentans : mais nous t'honorons par-tout où
noient entrée dans l intérieur du rocher : c'étoit tu existes, et les salves de notre artiiferie, après
le temple de la concorde. Sur le haut du ro avoir fait retentir nos acclamations et manifestº
cher, à une élévation de · 2 pieds , étoit la notre respect pour la mation, pour vous mº
statue de la liberté. Simple , mais imposante , sieurs lessages interprêtes de sa volonté suprémº,
touchante et noble, elle tenoit d'une inain la et pour notre roi, ont encore témoigné celuiquº
pique surmonléo du chapeau , de l'autre elle nous portons à la Inajesté du peuple britami |
résentoit la couronne civique aux milices fé que, à ces braves Anglois, autrefois nos rivauxi
érées. Sur l'un des frontons des portiques" aujourd'hui nos amis; aux Etats-Unis d'Amº:
étoit peint Diogène brisant sa lanterne et disant rique , à tous les peuples libres, à † |
ces inots : Je ne cherchois qu'un homcme , j en des rent l'être, et à cette société de la révolu°
ai trouvé des millions (l). tion de Londres , qui la première a plaudis : |
sant à votre courage, a prouvé que # liberté
(1) Cet autel est l'ouv age des plus célébres artistes
est le bien éternel qui § unir les peuples
cle Lyon (entr'autres MiMl.Cochet ct J)u nony), qui ont comme les particuliers », C,. , -
nmais aussi de leur désintéresseinent , car il n'ont (º) Lo citoyen patriote qui a fait et lancé cet aºº
voulu recevoir pour leur travail aucune récompense tat est M. Personnaz , professeur de mathématique .
l von.
que celle de la gloire qu'ils méritont si bien.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ; .
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes P
| A L'oUvERTURE de la séance, il a été porté IX. A l'égard des curés dont les paroisses"
à l'Assemblée nationale une demande inspirée auront été supprimées en vertu du présent dé
| par l'enthousiasme de la reconnoissance. cret , il leur sera compté comme temps de
i M. Auguste, sculpteur, admirant, avec tous service celui qui se sera écoulé depuis la sup
" les bons citoyens, la noble loyauté et le civisine pression de leur cure. -
# magnanime du roi régénérateur de la liberté X. Pourront aussi être éligibles les mission
' françoise, demande que la matière de quelques naires, les ecclésiastiques desservant les hôpi
| unes des cloches de ces communautés qui vont taux ou chargés de l'éducation publique, lors
' eesser d'être, soit employée à former un buste qu'ils auront rempli leurs fonctions pendant
| de Louis XVI , ui, placé le 14 juillet sur quinze ans, à compter du jour de leur pro
motion au sacerdoce. --
| l'autel de la patrie, et delà transféré dans la
| salle de l'Assemblée nationale, atteste au siècle XI. Seront pareillement éligibles tous digni
| présent et aux siècles à venir les vertus du taires, chanoines, bénéficiers et titulaires qui
prince et l'ameur de la nation. étoient obligés à résidence , et dont les béné-'
Mais la reconnoissance publique ne s'ex fices ont été supprimés par le présent décret,
prime pas par les mêmes moyens que l'admi · lorsqu'ils auront quinze années d'exercice .
ration particulière, et l'effervescence de l'en comptés, ainsi qu'il est dit dans l'article IX.
thousiasme se concilie difficilement avec la XlI, Les curés qui, au moyen du nouvel ar-.
majesté d'une nation assemblée. M. de Vau rondissement des évêchés, se trouveront trans--
dreuil (P.) s'est opposé à ce que le monument férés dans un autre.diocèse, seront censés avoir
mational fût érigé à un prince vivant. Un autre servi dans le nouveau diocèse , et en consé-,
a observé que le corps législatif devoit laisser quence éligibles. l
aux esclaves des conrs le langage et les actes Nota. Cet article n'a été décrété que sauf
de l'adulation , et l'ordre du jour est venu la rédaction. -
s'établir impérieusement sur les débris de la XIII. La proclamation de l'élu se fera tou
motion abandonnée. jQurs en § où l'élection aura été faite, en .
L'ordre du jôur embrassoit la série des ar présence du peuple et de tout le clergé, et
ticles sur la constitution civile du clergé ; les avant de commencer la messe solemnclle qui .
décrets suivans ont été rendus. sera célébrée à cet effet. - -
, Art. VII. Les évêques dont les siéges doivent XIV. Le procès-verbal de l'élection de la
personne S(^Til † roi par le président"
être supprimés en exécution du présent décret,
pourront être élus aux évêchés actuellement de'l'assemblée des électeurs, pour donner avis :
vacans, ainsi † ceux qui vaqueront par la à sa majesté du choix qui aura été fait. " -
sùite , ou qui oivent êtrè érigés en quelques
-
( 18 )
son monce, a vu cela de mauvais œil : mais il a autre ; l'armée du roi de Prusse est toute en
fallu souscrire, en convenant que les souverains marche; (lairfait s'est avancé jusqu'à Brahova ;
avoient droit de rappeller les évèques à la pau Léopold fait passer des convois d'armes, de mu
vreté évangélique. il a seulen1ent demandé que nitions, d'habits, de vivres, par la Hongrie ;
les revenus des évêchés fussent en bicns londs : les Auglois et les Hollandois réunis, vont venir
ce qu'on pourra lui accorder, quoique ce soit dans la Baltique au premier instant, pour em
une faute des plus graves si on la ſait. I. évdn pêcher une flotte russe de se combiner avec
gile ne reprendra sa force qu'en rºpprºchant celle qui les attend à Cadix ; le Portugal a une
ses ministros de ces temps heureux , ou il étoit flotte en mer , le Danois en équipe une; de gros
même défendu aux apôtres d'avoir un denier pelotons de soldats passent † les Pays-B s ;
dans leur ceinture. † Pologne fait les plus grandes diligences pour (
|
On, s'abonne à Paris , cnez BUIssoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix,
de l'abonnement et la lettre d'avis, et teu1es les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. _ | *
Chez DENNÉ é t PErIT , au Palais-Royal; BAILLY, rue Saint-Honoré; madame DELAPLANcHE, rue du Roule',7
n°. 17.;. et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger. • " I .
• - • ! , _ . - -
Le prix de labonnement pour ce Journal , dont il paroft tous les jours un Numéro, est de 36 liv, pour
'» -» »» • • • | ..
.
un an , 18 liv. pour six mois , et de 9 liv, pour trois mois , franc e vort , par la poste , pour tout le
lloyaumv, Le premier Numéro à paru le 5 Octobre 1789. L'abonnement ne commence que du premierd'un mois !
M -
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES ,
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
J O U R NA L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
et dirigé par M. MEncz E R.
C'est au peuple qu'il importe de conserver la constitution, l'intérêt
des grands est de l'envahir.
interprétation à l'article XII du d 'cret du 15 , - XXVI .. L' lection des curés se fera par
mars, ont cru pouvoir discontinuer le paiement scrutins s parés pour che ſuc c.re vacante.
des impositions : l'Assemblée, sur le rapport de XXV i II. C. , que électeur , avant de In ttre
M. Merlin, du comité de féodalité, a ordonné son scrutin dans le vase , sera tenu de faire
« Texécution de son décret du 28 janvier , et " 18 # 1) t qu'il a nouniné en son aine et cons
cret, pourront être élus, encore qu'ils n'eussent XLII. Chaque curé aura le droit de choisir
pas cinq ann es d'exercice dans le diocèse. ses vicaires, mais il ne pourra faire porter son
XXXIII. Seront pareillemºnt éligibles a llX choix que sur des prêtres ordonnés pour le
cures tous ceux qui ont été déclarés ci-dessus diocèse , ou admis dans le diocèse.
éligibles aux évêchés. XLIII. Un curé ne pourra révoquer ses vi
XXXIV. Celui qui aura été proclamé élu à caires que pour des causes légitimes , et qui
une cure, se présentera en personne à l évèché, seront jugées telles par le conseil de l évêque ».
avec le procès-vcrbal de son élect on en pro Un ecclésiastique a deinandé qu'il fût défendu
clamation, à l'effet d'obtenir de lui l'institution aux vicaires de quitter leurs curés pendant le
canonique, et l'évêque y sera supplié de lui temps pascal. Cette proposition n'a pas été ac
accorder l'institution canon1que. cueillie. Enſin l'Assemblée a renvoyé à l'examen
XXXV. L'évêque aura la f culté d'examiner du comité ecclésiastique la demande qui étoit
l'élu, en présence de son conseil, sur ses moeurs faite d'un décret, par lequel les curés qui au
et sur sa doctrine : s'il le trouve capable, il lui roient éprouvé des désagrémens dans leurs pa
donnera l'institution canonique : s'il croit de roisses , seroient autorisés à permuter leurs
voir la lui refuser , il donnera ses raisons par CllIT8S.
sance civile. ainsi qu'il sera dit ci-après. janvier pour 6 mois , et du 1 avril pour 3 mois, sont
XXXVI. En examinant l'élu qui lui deman avertis que leur Abonnement ſinit au 5o du courant;
dera l'institution canonique, l évêque ne pourra et priés de renouveller avant le 25 pour plus de célériti
exiger de lui d'autre serment, sinon qu il fait dans le service. M M. sont aussi prévenus de répéter
rofession de la religion catholique, aposto leur adresse , et d'y ajouter ces mots : à commencer
† et romaine. par le premier de tel mois, afin d'éviter les doubles
emplois.
XXXVII. Les curés éhus et institués prête
ront le même serment que les évêques, dans
leur église, un jour de dimanche, avant la messe P A R I S, le 15 juin.
paroissiala, en présence des officiers munici
aux du lieu , du peuple et du clergé. Jusque ll circule ici depuis deux jours plusieurs let
à, ils ne pourront faire aucune fonction cu tres vraiment écrites de I ondres, par lesquell
·riale. on apprend que la chambre des communes,
XXXVIII. Il y aura, tmt dans l'église cathé d'accord avec le prince de Galles et M. Fox,
drale que dans chaque église paroissiale , un autorisés par les comtés réunis de l'Angleterre,
------ :---------+
( 2I )
vient d'anéantir la chambre haute ou des no · Lettre de M. Merlin , député de Douai à
bles, et siége sur le plan de notre Assemblée
l'Assemblee nationale, à MM. les officiers
nationale, après avoir signifié au roi qu'il ne municipaux de Cambrai. -
litaire. On nous écrit de Bonrgoin qu on 11e une statue à l amiral Rodney. Elle lui sera éle
voit passer dans cette ville que des déserteurs vée dans la ville de Saint-Jacques de la Vega
iemontois et allemands , qiii v,ennent du l,'enmplacement sera déterminé de manière à
Poiti-ge-Beauvoisin ou qui traverseul ,t ;lleurs donner lieu à augmenter les édifices pttblics.
les gués pour entrer en France ; (a ºua 4aus On a décrété pour cet efiet une somme de
sée a verſié que le nombre des deser eurs qui 5ooo liv. storling.
y ont passe d' rns / jt &cº; , a : le ele yuia ce jours,
D E G A N D , le 8 juin.
sc porte à cin,/uan te. On nous assure qu'on
en a ariêté pliisieurs dans di1férentes villes du Le complot qui s étoit formé a été la cause
royaume . le qu ls ont déposé qite leur Intem de l'échec que i'armée patriote a essayé. Le
tion étoit de mettre le feu aux g rbes dès que nombre des traitr s y étoit trop considérable
la moisson seroit fante. On ne peut p s doulcr, pour que le gén r l Sch enfeld eàt des succès.
d'après ce que nous avons dit , à l'article de fºir,sieurs mºmbres des états de Brabant , et
l' Assembiée nntional , séance du 20 , nº. 46, to is les repr, sºnt ans du tiers-état devoient être
que Paris ne fourmille d'une grande quantité m s acrés. Le dinanche de la Trinité étoit le
de ces in,sérables qui viennent d'en-delà des jour arrêté pour ce massacre. Heureusenent
Alpes. Presque tous sont muns de passº-ports on a dé couvert un grand nombre de complices.
signés de M. Choiseul, ambassadeur de France Plus de soixante sont arrêtés à Bruxelles. On a
à 1'urin, et datés du premier mars. Sentinelles trouvé arines , munitions , art ll, rie dans leurs
du peuple, toujours fidèles à sa cause, et à rnaisons.
cells de la liberté, de l'lium inité ( t de la vé les chefs de la conspiration étoient à Cour
1ité, il est de notre devoir de dénoncer cette trai avec nn baron ct Aag , qui avoit quitté
mouv lle manoeuvre des aristocrates. l,n consé l armée, emportant Go,ooo livres, et d autres
quence nous invitons toutes les municipal t s désertcurs nommés de Crait , Van-LQc , etc .
de la frontière et toutes les gardes nationales, Ceux de la contrée de Lille et de Tournay
de veiller sur ces déserteurs, de les empêcher sont lignés avec les préci dens. lls avoicnt
même de pén trer en France. Nous inv,tons d ssein de surprendre Gand : mais les états dé
aussi les municipalités du royaume de les faire 1 landres sont pr venus, et ont ét, bli des bat
arrêter lorsqu'ils n'auront aucune prolession ; teries sur les routes. 'l y a eu aussi des mouve
u'ils ne feront que le métier de v, gaboul ; mens à Oudenarde. Les volontaires ont obligé
e les faire conduire par les gardes nationales les mécontens à se cachº r, ou à renoncer à
de municipalité en municipalité jusque sur les leurs mauvais desseins. A Oslonde une partie
frontières. Nous nous contenterons de faire de la garnison s'étoit révoit e : on y a envoyé
la comparaison de cette dernière manoeuvre
le ſise il avec l s ordres les plus rigides.
aussi singulière qu'exacte , avec les relations bnſin , la conspiration sembloit être générale.
qu'ont eu M. Maillebois, le chevalier Bertranel 'Telie fut la cause de nos échecs : mºis On
Bonne, et peut-être encore d'autres , avec le arrête actuellement tout le monde sirr le
ministre de France à Turin; relations dont les moindre soupçon. Moyens violens sans doute,
documens remis au comité des recherches, ct cependant indispensables , lorsqu'on est tou
les papiers saisis dans la cassette du dernier, jonrs sur le point d'être snrpris par les agens
ne permettent point de douter. secrets de la tyrannie , autriciiienne sur-rout.
Nous dénonçons encore à la nation, et à ' On nous assure que les ennenuis ont perdu
l'Assemblée nationale, les aristocrates qui se beaucoup de monde dars une nouvelle tenta
servent de la franchise dcs ordres mendians tive qu'ils ont faite l'otir passvr la Mieuse. L'avo
pour faire passer dans les provinces tons les · cat Sºndelin , défenseur de Van-der-Mersch ,
écrits incendiaires contre la révolution. Nous a t té obligé de fuir. -
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E ,
E T A F F A I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
JO U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
eZ dirigé par M. MEncz ER.
comité; et le retardement qui a perpétué l'igno III. Le traitement des évêques sera, savoir,
rance des peuples, a été cause des malheurs qui our l'évêque de Paris de 5o,ooo livres ; pour
sont arrivés. Des huissiers chargés de la pour l§ évêques des villes dont la population est de
suite des droits injustement contestés, ont été cinquante mille ames et au-dessus, de 2o,ooo
l'un pendu, l'autre assommé par les redevables. livres ; et pour tous les autres évêques, de
-, M. le garde des sceaux , que le comité est 12,ooo livres.
allé hier instruire de ces événemens funestes, Cet article III n'a pas passé sans difficulté.
au lieu de montrer l'activité qui lui étoit de M. de Cazalès s'est fortement élevé pour trou
( 25 )
ver Ja dotation des évêques insuffisante : « Peut que cet anniversaire de la liberté, o ù toute
on, a-t-il dit, verser trop de richesses sur des la France à Paris, croyant avoir fait un nou
hommes qui depuis si long-temps édifient l'uni veau choix, criera jusqu'au ciel : Vive Louis,
vers par la pureté de leurs moeurs et l'étendue premier roi des François ! Pourquoi faut-il
de leurs aumônes ? Comment comparer le trai que tous les rois ne méritent pas encore d'as
tement honorable et sagement gradué des curés, sister à cette fête, où ils jureront enfin, où ils
qui ne sont que de simples prêtres, avec le trai signeront ensemble le bonheur des hommes ?
tement resserré des évêques, successeurs immé Je ne doute point, messieurs, que tous ces
diats des apôtres » ? M. de Cazalès demandoit soldats, et ceux de la mation et ceux du roi,
2o,ooo liv. pour la dotation des évêchés de villes qui accourent de toutes les provinces, pour se
du troisième ordre en population ; 4o,ooo liv. mêler, se conſondre sous les drapeaux de la
pour les évêchés de Toulouse, Bordeaux, Nan patrie , ne reçoivent, dans toutes nos villas
tcs. ſº ou n, Mlarseille, etc. ( t 15o,ooo liv. pour lospitalières, les marques d'estime quc se doi
l'é v êché de Paris. ( ette motion a été combattue vent les défenseurs de la constitution. Mais
par une motion bien contraire , qui réduisoit à C'est sur-tout aux conquérans de la Bastille à
1 o,ooo liv. la dotation de tous les siéges épisco faire les honneurs de la France. Il faut qu'une
aux indistinctemcnt : c'étoit le vocu de M. Ro armée , qui ne sera qu'une famille, trouve nos
† II1alSOIlS OLlVGºTtOS COIn InG IlOS CCellrS.
IV. I.e traitement des vicaires des églises Voulez-vous bien prévenir ceux de mes con
cathédrales sera , savoir à Paris , pour le pre citoyens qui seront jaloux de loger de nos
mier vicaire , de 6ooo livres ; pour le second , frères, que j'inscrirai avec plaisir leur mom,
leur demeure et leurs offres.
de 3 ooo livres ; pour tous les autres vicaires ,
de 3ooo liv. MA: U EL, administ.
Dans les villes dont la population est de plus
de cinquante mille ames , pour le premier M. Albert de Rioms récompensé.
vicaire, de 4ooo livres , pour le second , de
3ooo livres, pour tous les autres, de 2 loo liv, Un des grefficrs en chef du pouvoir exécutif,
Dans les villes dont la population est de M. de la Luzerne , a écrit à M. Albert de
moins de cinquante mille ames , pour le prc Rioms que le roi le nommoit chef d'escadre
mier vicaire , de 3ooo livres, pour le second , pour la ,otte qu'on alloit mettre en mer. Cette
de 24oo livres, pour tous les autres de 2ooo nomination cst d'autant plus agréable aux cour
livres. tisans, qu'ils se rappellent toujours avec plaisir
A W I S. que Mi. A l' est de Rioms portoit n'aguère la
cocarde no're , et que dans les circonstances
MM. les Abonnés, dont la jouissance date du 3
il pourra se montrer bravement. Si d'ailleurs
janvier pour 6 mois , et du 1 avril pour 3 mois, sont ses vaisseaux n'ont point d'ennemis à combattre,
avertis que leur Abonnement finit au 5o du courant :
et priés de renouvcller avant le 25, pour plus de célérité et que l'Assemblée nationale me croie pas de
dans le service. MM. sone aussi prévenus de répéter voir soutenir le pacte de famille des loups
leur adresse , et dy ajouter ces mots : à commencer contre les familles de brebis, l'armcment de
par le premier de tel mois, aſin d'éviter les doubies l'escadre servira toujours à soutirer à cc bon
cmplois. peuple françois quelques millions, dont les mi
nistres , leurs commis, etc. etc. etc. mettront
Hôtel de la Mairie, ce 14 juin. une bonne partie en poche ; car puisqu'il n'y
MEs s I E U R s,
a rien à faire aujourd'hui contre les principes
de la constitution , il faut bicn que ccs mes
Lo grand jour approche, qui doit effacer sieurs profitent de l'adresse des ministres char
tous les plus beaux jours de la Grèce et de latans , pour se garnir les mains de l'argent
tome. Est-il une nation dans l'histoire, dans national, et dépouiller les généreux constitu
la fable même, qui, pendant le court espace tionnaires d'un métal auquel des législateurs
d'un an, corrigeant tout-à-la-ſois ses princes, philosophes mettent, en général, fort peu de
ses prêtres et ses juges, ait changé de loix et prix. La cour n'a d'ailleurs aucun intérêt à
de mœurs ! Oui, de moeurs : car il y a bien ménager la bourse des peuples, sur-tout depuis
loin de ce peuple qui portoit le deuil de Crom que les peuples veulent faire ménage à part.
wel, à celui qui porte le deuil de franklin. Ainsi les ministres inventent mille ruses de
Quel spectacle, messieurs, pour l'univers, guerre et de politique pour dépouiller la patrie,
•
( 26 )
et la patrie est d'une docilité charmante sur salut publlc , et le zèle et la conduite du sieur
oe point. CARRA. Bourdon , méritent la reconnoissance des amis
de la patrie , et doivent faire le désespoir des
Résultat des nouvelles de Charolles , du 3 aristocrates.
juin 179o.
Démence d' un prétre aristocrate.
Les ennemis de la révolution ont échoué dans
les tentatives que leurs brigands ont faitcs dans Il est des hommes tellement endurcis dans le
ce district. péché d ar stocratie, qu'on peut regarder chez
Les porteurs de fºux décrets, ceux qui voti eux ce péché comme un véritable dºrangemcnt
loient ſaucher les prés et moissonnºr les p,rans, pliysique du cerveau. Le sieur Dheyrºï, cha
repoussés des provinces du N ver1:^ t du moine d'Aigueperse , département du Puy de
Bourbonnois, avoient passé la ri, , re d, Lo.re Dôn , en lournit le triste cxemple. Ce pauvre
et celle d'Aroux, ils avoi.ni forin , tirs d trou insensé, après s'être battu les § en vain
pemens à Perrecy et à l' iiinge en Ciiaroiois. pour empêcher la formation de la garde natio
La garde nationale de Cliarolles , c les des nale d'Aigueperse , s'est avisé non-seulement
villes de P , rav et Toulon , ct d s bourgs de d'exciter quelques citoyens contre cette même
iºigoin , Saint-Bonnet de !oux , la Guicne et garde nationale, naais de l'insulter jusqu'à trai
Martigny, au 11ombre de 4 bo l1 ,mmes , à cux tºr de pol ssons et de brigunds ceux qui la com
joint deux brigades de maréciiaussée, le tout po oi nt. Ml indé à la municipalité pour rendre
sous le commandement du sieur Bourdon , lieu compte de s t conduite, il n'a fait qu'aggraver,
tenant d,: la In réchaussée et commandant de d ;ns ses réponses, les insultes dont il étoit cou
la milice mationale de Char° les , ont marché p ible. On la. a demandé s'il entendoit faire son
contre les séditieux , qui ont pris à l instant la serinent civique ct sa d claration pour le don
fuite. Leur nombre étoit considérat lº , et à la patriotique : il a répondu qu'il juroit tous les
jours , que cela ne lui coûtoit rien, et il a jurè
faveur dcs bois et des bleds dans lºsquels ils se
sont cachés, on n'a pu en arrêter quº neuf. le serment † : quant au don patriotique,
On ne pºut trop louer le zèle de la maré il a déclaré qu'il avot plus de d ttes que de re
venus. I'raduit au bailliage, ce fou furieux a
clau,sée et des milicºs national s de ces divers renouvellé ses insultes contre nn officier de la
lieux. Quoique le rend z-vous l'ùt très-éloigné, garde nationale : de sorte que le tribunal a
on a marché jour et nu't , et on s'y est trouvé rendu contre lni une sentence qui lui cnjoint
de toute part à l'heure indiquée : on s'est porté de porter honneur et respect aux membres de
ensuite dans presque toute l'étendue du district, la garde nationale, et lui défend de les injurier,
pour rassurer les propriétaires el fr y és sur le sous peine d'êlre poursuivi comme perturbateur
sort de leurs récoltes. La troupe des patrioles ne du repos public , et le condamne aux dépens,
s'est séparée qu'après avoir jurº de sont enºr les dommages et intérêts. Voilà pourtant de quelle
décrets de l'Assemblée nationale, maintenir la
espèce d hommes sº compose la cohorte aristo
tranquillité publique, et se rassembler au pr - cratiq'ue ! d'iinbécilles , d'ignorans, de fous,
mier signal par-tout où il sera nécessaire. l 'eſl roi
de petits maîtres , de g ºns obérés de dettes,
est parmi les brigands, et la joie a généralement m urtris de débauclles et défigurés d'opprobre;
succédé aux vives inquiétudes des propriétaires. enfin , d'insolens personn ges qui savent à peine
Cette douce harmonie de la maréchaussée lire et écrire, et qui veulent avoir tous les hon
avec les milices citoyennes, l'oubli des rivalités neurs , toutes les richesses et tous les grands
entre Charolles et Paray lorsqu'il s'est agi du emplois de l'administration. C....
On s'abonne à Paris , chez BUIssoN, Libraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port , le prix
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les - tuteurs des Annales Patriotiques.
Chez l)ENNÉ et PrTIT, au Palais-Royal; BAILLY, rue Saint-Honoré ; madame l)ELAPLANcHE, rue du Roule,
n°. 17; et chez tous les Libraires et Directeurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
Le prix de l'abonnement pour ce Journal, dont il paroît tous les jours un Numéro, est de 56 liv. pour
un an, 18 liv, pour six mois , et de 9 liv. pour trois mois , franc de port , par la poste , pour tout le
royaume. Le premier IVuméro a paru le 3 Octobre 1789. L'aéonnement ne commence qyue du premier d'un mois.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
º -
DE L A F R A N C E,
E T A F FA I R E s P o L I T I QU E S D E L E U R o p E ; :
· J O U R N A L * 1 # une Société d'Écrivains Patriotes ,
el dirig par Z)/. MERcI En . -
N°. C C L I X.
Du Vendredi 18 Juin 179o.
A S S E M B L É E N AT I O N A L E. dit , un curé avec 12oo livres, dans un siècle
où l'argent est tout, et où la vertu n'est rien ?
Séance du 17 Juin. Quel curé osera aller dans la chaumière du
pauvre, s'il est dans l'impossibilité de joindre
LA journée du 17 juin sera pour l'empire aux consolations tirées de la religion et de la
, françois une époque éternellement mémorable. morale , les consolations plus réelles encore de
· C'est en ce jour que la majorité des représen la charité et de la bienfaisance ? Qu'on cesse
, tans de la nation , pénétrée du sentiment de de nous dire que les prêtres étant les ministres
, ses forces, et reconnoissant le peu d'utilité de d un Dieu humble, doivent les premiers donner
, quelques membres paresseux, rejetta loin d'elle l'exemple du mépris des richesses. Messieurs,
, les langes du préjugé , et se couronna de ses a ajouté l'orateur, ne nous laissons point sé
, propres mains L'AssEMBLÉE NATIoNALE coNSTI duire par des idées chimériques de perfection.
| TUANTE. O courage ! ô bonheur ..;... Graces Un curé devroit être sans doute un ange pur "
: imInortelles vous soient rendues , législateurs sa pureté, mais il est homme par sa nature ;
· augustes ! que le siècle vivant, que tous les et c'est pour cela qu'il porte sans cesse, en son
: siècles à venir prononcent, dans l'ivresse de la ame, le desir du bonheur, d où je conclus que
, gratitude, le nom des Bailly , des la Fayette, vous ne pouvez lui refuser les faveurs de la
: des Chapelier , des Camus, des Barmave, de fortune , sans mettre sa vertu en danger ».
: tous les suscitateurs de la liberté ! Ces paroles ont été désavouées par un cer
Aujourd'hui une multitude de citoyens de la tain nombre d'ecclésiastiques, parini lesquels
capitale ont fait parvenir à l'Assemblée natio on distinguoit un prêtre vraiment apostolique,
M. l'abbé Gouttes. IEn lin M. Jacquemare a
· nale une adresse, où ils rappcllent avec respect
et admiration l'anniversaire de la naissance du conclu à ce que le moindre traitement des curés
fùt de 15oo liv.
· corps législatif. Plusieurs autres amendemens ayant été
La section de Saint-Louis en l'Isle , dans une pro
assemblée du 14 de ce mois, a arrêté de sti posés et éconduits , l'article du comité a été
muler le zèle des citoyens, qui consentent à adopté à une très-grande majorité,
procurer des logemens aux députés de la fédé Art. V. Le traitement des curés sera, savoir,
à Paris, de 6ooo livres ; dans les villes dont la
· ration patriotique , en les invitant à faire
inscrire leurs noms au bureau de son comité , population est de 5o, ooo ames et au-dessus, de
et elle fait hommage de cette démarche à 4ooo livres ; dans celles dont la population est
l'Assemblée nationale. de moins de 5o,ooo ames, et de plus de 1o,ooo
On a repris la discussion sur la constitution ames, de 3ooo livres.
civile du clergé, et d'abord l'article relatif au Dans les villes et bourgs dont la population
traitement des curés. M. l'abbé Jacquemare a n'est que de Io,ooo ames, et au-dessous de
trouvé excessivement parcimoniaux les hono 3ooo ames, de 24oo livres ; dans toutes les
autres villes et bourgs dont la population est
raires des curés proposés par le comité ecclé au-dessous de 3ooo ames, de 2ooo livres. .
siastique, et particuliérement le traitement de
12oo liv. annoncé aux pasteurs des petites pa- . · Dans les campagnes, pour les paroisses où
roisses de campagne. « Que peut faire , a-t-il · il y aura plus de 2ooo ames, de 18oo livres,
259
- ( 28 )
pôur les paroisses où il y aura moins de 2OOO articles IX et X, tendant à laisser aux curés le
nmes et plus de 1ooo ames, de 15oo livres ; et quart de leur traitement en possessions territo
pour les paroisses où il n'y aura que 1ooo ames riales. Nombre de voix ont invoqué la question
ou moins, de 12oo livres ». préalable ; mais une double épreuve n'ayant pu
Ce décret émnis, un mCmbre du comité des asseoir l'assurance de la majorité, et les formes
dºmes a annoncé que plusieurs municipalités de l'appel nominal entraînant la dépense d'un
du royaume avoient reclamé , au nom de leurs temps considérable , l'Assemblée, qu'une se
communes, l'avantage de payer cette année conde séance attend ce soir, a renvoyé à de
la dime en argent ; # a ajouté # beaucoup main l'épreuve définitive.
d'autres s'y opposoient, et que le comité n'a Af V I S.
voit pas cru d, voir prendre sur lui de décider
cette question. Après quelques discussions, l'As MM. les Abonnés, dont la jouissance date du 3
semblée a rendu le décret sº1ivant : janvicr pour 6 mois , et du 1 avril pour 5 mois, sont
avertis que leur Abonnement finit au 5o du courant
« L'Assemblée nationale décrète que les et priés de renouveller avant le 25 pour plus de célérité
dimes, pour cette présente année seulement, dans le servicc. M.M. sont aussi prévenus de répéler
seront payécs cn la ma nière accoutumée. leur adresse , et d'y ajouter ces mots : à commencer
2°. Que les champ rts et autres droits de par le premier de tel mois , afin d'éviter les doublºt
cette nature , seront pcrçus comme par le cmplois.
passé jusqu'au raclat ».
Sur l'article VI du plan relatiſ au traitement P A R I S, le 16 juin.
des viceires, cemme plusieurs opinans préten
doient que ceux-ci , comme les curés, m'étoient Les papiers publics qui annoncent un trié
as traités assez favorabl, m nt, on a vu monter
de paix entre le roi de Prusse et Léopold, sont
à la tribune un ecclésiastique dont la santé très-mal informés. Ce qu'il y a de vrai, c'est que
brillante sembloit d'avance annoncer l'opin on : la maison d'Autriche voudroit bien faire º
« Messieurs , a-t-il dit. quand les vicaires ap traité , sans abandonner ses prétentions enTur
p† le traitem nt que propose de leur quie , en Pologne, et dans les provinces !
aire le comité ecclésiastique , et que vous all z giques, mais lº cabinet de Berlin lui tientº
sans doute adopter, ils seront pénétrés de joie
et de reconnoissance. Pour m , part j'ai été pen dragée haute sur tous ces points; et pour #
dant dix ans vicaire à 3 o liv., et vous voy ez
qu'on ait la visière nette sur cet objet, on dot
que je n'en suis pas plus maigre ». Cette plai voir que la Prusse m'en rabattra rien, sur tº
relativement à l'indépendance du Brabant
santerie, peut-être un peu ronde, n'a pourtant D'un autre côté, ce qu'il y a de vrai encore
pas déplu. c'est que le comité autrichien des Tuileriesºl
L'article du comité a été enfin mis aux voix
et décreté en ces termes :
de Saint - Cloud, fait des efforts incroyº
afin d'acquérir dans l'Assemblée nationale Ilnê
Art. Vl. « Le traitement des vicaires sera , sa
voir, à Paris , pour le premier vicaire , de 2 ioo majorité pour la guerre en faveur de l Espºº
liv. ; pour le second de 15oo liv., et pour tous et de Léopold. Un agent autrichien, nº
les autres, de 1 ooo liv. Grée , envoyé par Van-Eupen, et payé p"
la cour de Vienne, est en ce noment à Paris,
Dans les villes dont la population est de 5o,ooo
ames ot au-dessus, pour le premier vicaire, de où il a déja conféré avec quelques persº
distinguées par lenrs emplois civiques Merg
12oo liv. ; pour le second, de 1ooo liv., et pour ambassadeur de Léopold , a fait offrir aux #
tous les autres de 8oo liv.
Dans toutes les autres villes et bourgs , de fugiés brabançons qui sont à Givet, trois †
8oo liv. pour les deux premiers vicaires, et de
lions, ( que le comité de Saint-Cloud paierº
7oo liv. pour tous les autres. sans doute) s'ils veulent s'incorporer dans lº
mée autrichienne du Luxembourg. Mais n0º
Dans toutes les paroisses de campagne, de espérons , avec l aide de la providence et de m0º
7oo liv. pour chaque vicaire ».
L'Assemblée a ajourné l'article VII , relatif à lunettes d'approche, déjouer les manºº
du sieur Grée , celles de Mercy , et celles
la fixation des dépenses nécessaires des sémi comité autrichmen de Saint Cloud. C.
naires , et a rejetté l'article VIll, qui proposoit
d'ordonner que le traitement des ministres de De Mâcon.
l'église pourroit être augmenté tous les 2o ans.
De grandes discussions se sont élevées sur les Nos soldats citoyens, au retour de la fº
-- - ( 29 )
ration de Lyon, ont été reçus ici au milieu des au secours de leurs ſrères; on déblaye les dé
acclamations. Les jeunes filles, conduites par combres, et on en retire ces infortunés, qui
les mères, leur ont présenté des fleurs ; et ces se trouvoient pour comble de maux presque
dernières ont juré sur un autel préparé exprès, étouffés dans la poussière. Les tendres soins
d'élever leurs enfans dans les principes de la qu'on a pris d'eux, et l'empressement des chi
nouvclle constitution ; elles ont invité la muni rurgiens à panser leurs plaies, font espérer qu'1l
cipalité à faire une adresse à l'Assemblée natio n'en mourra aucun. M. de Castelnau , commis
nale , par laquelle elle seroit priée de faire un saire de l'assemblée, connu , malgré sa qualité
article additionel à la constitution , poit nt : de ci-devant noble, pour un brave et loyal pa
« que sur les fonds baptismaux sera placé un triote, a eu la jambe cassée ; il a supporté cc
drapeau aux trois couleurs de la nation, et malheur avec un courage vraiment admirablc.
qu'après la cérémonie du baptême , les parrain Ce triste événement n'empêchera pas néan
et marraine jureront, pour le nouveau né, qu'il moins la milice nationale de Mugron de so,
sera fidèle à la constitution , et s'engageront former ; et quoiqu'un certain annobli de noué .
personnellement à ne rien négliger pour lui en velle date par le capitoulat, ait pr'tendu qu'il
inspirer les principes. ne falloit pas y recevoir, ce qu'il a eu l impu- .
dence, en parlant du peuple , d'appeller la po
pu lace, cette milice sera composée de tous les
On nous écrit de Besançon, que depuis le citoyens qui ont le droit naturel de s'armcr
départ du ci-devant comte de Narbonne, nommé pour la défense de la patrie commune.
on ne sait pourquoi commandant général de la
garde nationale de cette ville, l'esprit patio Continuation de bonnes nouvelles.
tique a pris tout son essor chcz les braves
francs-comtois. Le conseil d'administration s'est Les soldats et officiers subalternes du régi
assemblé, il a dénoncé la protest tion du cha ment du Roi infanterie , en garnison à Nanci,
pitre métropolitain , et l'arrêté qui s'en est viennent d'envoyer à l'Assemblée nationale une
suivi a électrisé les municipaux et toute la ville. adresse dans laquelle ils se félicitent du décret
Les milices nationales qu'on avoit empêché , sur le droit de la paix et de la guerre, qui fera
ar des ruses et des lenteurs , d envoyer des des soldats françois, non les assassins de leurs
§ à la fédération de Lyon , viennent
d'en nommer pour Strasbourg et Paris. Ces
frères et des mations voisines , mais de nobles
défenseurs de la patrie et des loix constitutio
milices sont très-disposées à soutenir jusqu'au nelles de cet empire. « Vous réservez, disent
dernier soupir la constitution et la liberté. On ils, l'armée françoise à l'honneur de défendre
assure que si le cuisinier du ci-devant comte ses ſrères sans coûter des larmes aux nations.
de Narbonne eût resté à Besançon , les bons Les soldats du régiment d'infanterie du roi sont
citoyens n'auroient pas pu triompher si facile assez grands pour sentir ce bienfuit , assez hu
ment. Défions-nous des cuisiniers , mes aunis , niains pour s'en réjouir, et assez pliilosophes
et sur-tout des cuisiniers de nainistres. C. pour vous en remercier » etc.
Verdum. Les hussards de Lauzun et les sol
De Mugron, petite ville sur l'Adour, dats du régiment de Vivarais, en garnison dans
5 juin 179o. cette ville, avoient été deux fois sur le point de
s'entr'égorger, soit par des mal-entendus, soit
La commune de ceste ville étoit assembléº par les menées de quelques mauvais génies. En
dans une des salles de son hôtel-de-ville , pour lin le 6 de ce mois , les ofliciers de ces deux
former sa milice nationale : deux on trois aris corps, réunis à ceux de la garde nationale et
tocrates se débattoient pour que cette milice aux dignes municipaux de cette ville , ont ſait
fut formée assembler les deux régimens dans la cour du
de àlaleur
plancher gré , quand tout-à-coºp le
safle s'entr ouvre , s'écroule Gt quartier , et là , après quelques explications
engloutit tous les assistans. A ce désastre se données de part et d'antre , et après un dis
joint celui de la chute des cloisons latérales de coIIrs touchant de M. le maire, tous ces braves
cette salle, militaires se sont embrassés , en pleurant de
citoycns déjaquifroissés
en tombant
par leursurpropre
les malheureux
chûte, les joie et en criant vive /u paix ! vive / union !
blessent encore. et presque tous grièvement. vive la garnison ! a'ive J erdun ! Tous ensemble
Les municipaux, instruits de cet accident, vo et pêle mêlº , ils sont ensuite allés remercier
lent sur le cnamp, avec tout le reste de la ville, l'Etre suprême d'une réconciliation qui soula
| • --
_'_ --- * .
( 3o )
geoit leurs cºeurs patriotes : car tous les Fran lettres-patentes ou actes publics du pouvoir
çois ont une inclination particulière à s'aimer et exécutif , de perdre l'habitude indécente et
à s'unir ; il ne s'agit pour eux que de s'enten très - anti - nationale de ces expressions outra
dre ; et quand une fois les 25 millions qui com geantes, mzes sujcts, // O.W sujets, mon royaume,
dération est due en grande partie à un excel nale, ainsi que dans les assemblées de dépar
lent citoyen, M. Sérane, qui s'est hâté d'en tement, sont infiniment dangereuses, et sur
faire connoître l'importance par un écrit plein lesquelles je ne cesse d'avertir, à grands cris,
de chaleur et de philosophie patriotique, inti tous mes compatriot es, comme le lézard avertit
tulé : Projet de fédération avec les régimens de la présence du s rpent. 4°. De rompre ce
de / crmandois et de Touraine , aux volou funeste et monstrueuR traité de 1756 avec la
taires citoyens de Perpignan. C.... maison d'Autriche ; et 5°. de faire une bonne
alliance avec le roi de Prusse, la nation angloise,
Bons conseils au pouvoir cxécutif la Hollande et les états - unis de la Belgique;
alors nous commencerons à croire que la cour
Le pouvoir exécutif a fait défendre, par son veut se corriger sérieusement. CARRA.
greffier Saint-Priest, au généalogiste Cherin ,
de ne plus recevoir les papcrasses féodales qu'on
étoit dans l'usage de remettre pour être présenté Une lettre du procureur de la commune de
à la cour. Il a fait écrire, par son autre greffier Franleux nous assure , 1°. que l'anecdote in
la Tour-du-Pin , aux commandans des troupes sérée dans notre n°. 2.45, relative à M. de
de ne plus donner de cartouches jaunes aux Villemenant, s'est passée bien long-temps avant
soldats patriotes. On seroit tenté de croire , l'organisation des départemens, et d'une ma
d'après ces démarches , que les greffiers du pou nière bien différente ; et 2°. qu'il n'a jamais
voir exécutif ont quelque velléité d'obéir aux été question de la part de M. de Villemenant,
décrets de l'auguste Assemblée nationale, ou dans le dîner dont il s'agit, ni de personne du
plutôt on voit qu'ils craignent sérieusement le département, de marchander les voix. Nous
retentum du peuple ci-devant roturier, et du Il O UlS † de publier cette explication,
soldat ci-devant mannequin. Mais le pouvoir tirée de la lettre même de M. le procureur de
exécutif a encore d'autres opérations à faire la commune ; nous y ajouterons seulement, et
pour nous persuader, ou de la bonne volonté avec plaisir, que la commune de Franleux a saisi
de ses greffiers, ou de la réalité de leurs craintes. cette occasion de rendre, par une délibération
il reste encore , 1°. à ordonncr aux rédacteurs du 7 de ce mois, justice au patriotisme, aux
de la gazette de France d'insérer dans cette lumières et à la probité du maire ( M. de
gazette glaciale les décrets des représentans du Villemenant ) qu'elle a choisi, et qu'elle desire
véritable souverain, au lieu des tristes nouvelles conserver le plus long-temps possible. Ce qui
de la santé de Catherine ou de Léopold, ct de nous détermine à croire que M. de Villemenant
leurs royales fredaines. 2°. A enjoindre , une est en effet un bon patriote, et qu'il ne tient
bonne fois pour toutes, aux rédacteurs des pas du tout à l'ancien régime. CARRA.
A 1 rs A JZ ]Z. L E s A I o N N É s.
/ - -
lA N Annales -
dès leur naissance,
-
Les Ecrivains patriotcs qui ont travaillé à ces
- - » r - -
: C'est à l'adresse seule du sieur BUIssoN que l'on doit faire parvenir, franc de
A
port, toutes les lettres, avis, nouvelles que l'on desire faire insérer dans cº
Journal.
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
DE L A F R ANC E ,
E T A F F A I R E s P o L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes,
et dirigé par M. MERcz ER.
O constitution françoise ! quelle source de prospérités tu nous prépares !
tn n'es encore qu'à ton berceau, et tu fais des miracles !
-
( 34 )
lés par le bourreau; et bientôt cette ville cn tion, commis par les ministres et les ennemis
verra à cette occasion une adresse à l'Assem de la révolution ; crimes dont Bezenval, Bro
blée nationale. Vierzon a fait mieux ; il a dé glie, Lambesc, ont donné les premiers l'exem
claré indignes de la qualité de citoyen actif, ple, sans en éprouver aucune suite fâcheuse,
et traîtres à la patrie , tous ceux qui ont pro et que Bouillé, Albert de Rioms, Miran, d'Am.
testé contre les décrets de l'Assemblée natio bert, Saint-Priest, le garde des sceaux, et tant
male. A Bourges, on vouloit brûler en effigie d'autres, ont suivi sous des formes différentes,
ceux de cette ville qui ont signé la protestation toujours dans la certitude d'échapper à la loi
impie et absurde † noirs. et à la justice du peuple. Oh ! que cette justice
du peuple est par fois nécessaire ! elle est né
Démence atroce de Mira beau , surnommé , cessaire, non seulement au commencement
*l' o N N E A U. :
d'une révolution , mais pendant tout le temps
que dure la crise de cette révolution, sur-tout
Ce furieux inviolable , étant arrivé à Perpi lorsqu'aucun tribunal n'est au ton de la révo
gnan avec les plus noirs projets, a commencé lution. Je me rappelle souvent la scène du 22
ar v faire circuler de faux décrets attribués juillet 1789, lorsqu'on portoit la tête de Foulon
à l'Assemblée nationale , et à s'exaler, au mi sur le bout d'une pique dans les rues de Paris.
lieu des vapeurs du vin qui forment son atmos Un vieillard alloit devant le porteur de tête, en
phère habituelle , en menaces et en injures cri,unt d'une voix grave et sonore : « laissez
contre les braves citoyens de cette ville , et passcr la justice du peuple , laissez passer la
contre les propres soldats de son régiment de justice du peuple ». Hélas ! sans cette justice,
Touraine infanterie. Croyant ensuite pouvoir que seroient devenus des milliers d'hommes
diriger à son gré ces soldats, il les a fait assem † vivent encore ? Salus populi suprema ler
Y -
|
cravates des drapeaux de son régiment , et velles de la Pologne narquent la plus grande
une partie de la caisse militaire , qui avoient confiance dans les arrangemens qu'elle vient de
été déposés dans la maison du maire, où l'in concerter avec la cour de Berlin. Les troupes
violable insensé avoit reçu l'hospitalité. Le maire polonoises montent actuellement à 65 mille !
avoit répondu du dépot; et le régiment , ins hommes; mais les Polonois ont conçu de Tom
truit de la fuite de Mirabeau , après avoir de brage du transport des Zaporows, peuple fé
mandé raison au maire de l'enlèvement des roce que le prince Potemkin fait repasser entre
cravates des drapeaux, et du déficit do la caisse, le Dog et le Dniester, probablement pour fon
l'a renfermé dans la citadelle comme otage. dre, avec leur fureur ordinaire, dans les pro
Les officiers municipaux, pour calmer le régi
ment de Touraine, ont envoyé à la poursuite
vinces de la république. Les troubles
présent très-sérieux en Hongrie : la nobles
#
du colonel, en requérant le secours de toutes s'est armée ; elle prétend que ïes troupes matio
les gardes nationales voisines. Le voleur invio males ne soient plns aux ordres de la cour
lable a été arrêté et emprisonné à Castelnau Vienne, mais absolument soumises au Palati
dari, et l'on a trouvé dans sa malle les cra de Hongrie. Si la noblesse vouloit ménager l?
yates des drapeaux de son régiment. Tel est peuple dans ces circonstances, Léopold pour
le précis le plus exact et le plus vrai de cette roit bien me pas être couronné roi, à moins di
aventure, qui n'a eu lieu que par l'impunité souscrire sans réserve aux loix qu'on veut lt
continuelle des crimes continuels de lèze-na imposer. ,
| On s'abonne à Paris , chez BUIssoN, Libraire , rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prit
de l'abonnement et la lettre d'avis, et toutes les lettres pour les Auteurs des Annales Patriotiques. .
* Chez DENNÉ et PETIT, au Palais-Royal; BAILLY , rue Saint-Honoré; madame DELAPLANcHn, rue du Roule,
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un an, 18 liv, pour six mois , et de 9 liv. pour trois mois , franc de port , par la poste , pour tout le
royaume. Le prémier Numéro a paru le 3 Octobre 1789 L'abonnement ne commence que du premier d'un moii
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
D E L A F R A N C E,
ET A F FA I R E s P o L I T I QU E s D E L E U R o P E ;
i
J O U R N A L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes A
pations portées contre M. de Mirabeau le jeune, « L'Assemblée nationale rappelle aux muni
on a vu M. de Cazalès réclamer l'indulgence cipalités le décret qu'elle a prononcé sur l'in
de l'Assemblée, et se porter caution pour la violabilité de ses membres ; elle ordonne que
conduite future de l'accusé, on a applaudi à M. de Mirabeau viendra immédiatement rendre
-
( 36 ) - - • 1
fait ; il a au contraire déployé une vigueur nou accordée aux principaux employés, celle ac*
velle pour prouver la nécessité des trois états cordée au sieur Racles, pour le domaine des
sur lesqu ls il insiste depuis si long-temps. « Sans eaux et ſorêts ; le traitement de 3ooo liv. pour
le cahier des recettes , a-t-il dit, il n'est pas la législation des hypothèques, cesseront à partir
possible de régler les impositions ; celui de dé du jour de la publication du présent décret, et |
||
penses n'est pas moins nécessaire à la ſixation
des économies : emſin, le tableau de la dette
† honoraires du conseil seront réduits à 1o.ooo
lVI"eS. -* "
|
|
pourra seul indiqucr avec précision que les sa Permes des postes. 1°. Les gages attribués |
crifices sont nécessaires pour parvenir à la libé aux maitres des couriers seront supprimés. de
ration de l'état. M. Nccker , toujours obscur l'état de la dépense publique. -
dans sa marche, cst bien éloigné d'avoir prº 2°. Les frais de comptabilité , le traitement
senté à l'Assemblée nationale les trois ſlambeaux
qui pouvoicnt senls, en matière de finance, la de i'intendant, la dépense du travail secret, la
place et les appointemens de l'inspecteur gé
diriger et la Conduire ». néral seront supprimés, à compter de la pu- |
L'orateur a passé en revue tous les discours
blication du présent décret ». |
de M. Necker, dans lesquels il n'a trouvé que Le décret relatif au traitement des régisseurs
des moyens exagérés, illusoires et tyranniques ; généraux a été rapporté aujourd'hui à l'Assem
il a même été jusqu à dire « que le ministre, en blée. Un second décret les réduit. comme les |
présentant comme dépense extraordinaire des administrateurs généraux, à 46o mille liv.,
charges qui sont réellement des dépenses ordi
maires, puisque le paiement doit s'en faire jus Les dét, ils de l'insurrection d'Avignon, qu'on.
a vus hic r dans la lettre écrite à M. Bouché,
qº en 1859, avoit fait une réticence de 6oo mil
lions ». : nſin M. l'abbé Maury a articulé « que sont cor firmés dans une lettre lue aujourd'hui
les opérations de finance étoient cachées d ns à l Assemblée , malgré les oppositions de M. da
un océan qui les rendoit impºn trables à tous Cazalès. « , a première attaque avoit été
les yeux , et que, dans l'état actuel des choses, par un parti aristocratique composé de demx
un hable agioteur pourroit gtgner 1oo millions mille coupables, à qui heureusement les moyens
sur la dette de létat, sans qu'il fût possible de ont manqué. Le peuple , devenu le plus ſºr#.
le convaincre de friponnerie ». en auroit tiré une vengeance terrible s'il n'eût
Ce discours a produit une grande sensation ; été contenu par la sagesse de quelques bont
l'impression en avoit été demandée, et même citoyens. Après la victoire, les Avignonnois ont
unanimement délibéré ne s'unir à la nation
décrétée , mais comme l opinant avoit, pour la françoise ; ils ont sur-le-champ substitué les |
plus grande partie ; parlé d'abondance, il a dé armes de France à celles du pape , et fait la
claré ne pouvoir déposer son manuscrit sur le serment solemnel d'être fidèles à la nation fran
bureau, et le décret a t té rapporté. çoise, et enfin de verser jusqu'à la dernière
Cette discussion s'est terminée par l'émission goutte de leur sang pour maintenir les décreta
d'un décret proposé par M. Camus, et dont rendus par ses représentans ». - -
exéutif; mais souvent la forme, sur-tout dans Ce que je crains pour les Espagnols , c'est
· une question de cette mature, finit par em qu'en quittant leur baillon, ils ne prennent le
orter le fond ; et c'est ainsi , et c'est par les mords aux dents. M.
mots et lés politesses, et les illusions du langage,
ue le despotisme s'est peu à peu réintégré
par-tout et dans tous les temps , et qu'ºl a sans Explication et suite de notre article démence
cesse rongé les droits des peuples. Ce n'est pas de Mirabeau, inséré dans la feuille d'hier,
sans douté par politesse que l'Assemblée natio n°. 26o.
nale use de la formule de supplier; car des
législateurs qui sentent toute la dignité et la Lorsque nous avons dit : oh ! que la justice
majesté de leur mission ne peuvent et ne doi du peuple est par fois nécessaire ; c'est que
vent point parler comme des courtisans. Il me dans des temps de malheur ce genre de jus
semble donc que l'auguste et majestueux sénat, tice, , quoiqu'illégal et condamné par l'huma
au lieu du mot supplier, devroit se servir de . nité, avoit été malheureusement inévitable ,
· ceux-ci : prévenir le roi, requérir le pouvoir et n'avoit pas peu contribué à sauver la patrie.
exécutif , et le roi, au lieu d'affecter le mot Mais nous n'avons jamais entendu qu'il fût
sujet, en parlant de son souverain et à son necessaire , ni qu'on dût en faire usage en
souverain, dire : les citoyens de tel endroit , - aucun cas et sous aucun rapport , dans les
les François dont je suis le chef, les habitans circonstances où la loi est connue, et où elle
de l'empire. Nous avons déja fait ces observa } , peut agir de ses propres forces. Ainsi nous
tions, et nous ne cesserons de les faire jusqu'à désavouons d'avance et désapprouvons haute
ce qu'elles aient été senties et mises en prati ment toute autre interprétation qui pourroit
que, parce que nous comprenons tout le danger être donnée à cet article. C.... -
- - - - - Aubenas.
* Le serment prêté par la fédération de Viviers,
sur l'Espagne. , , , · vient d être'désavoué par la garde nationale
-
, - , ement d'Ardêche. On y
--
juré # au épart
† à la nation, au r#
Raison, qui voyage en poste de la France dans
tous les coins de Europe, partit le mois passé . " et à la^loi, comm e si le roi pouvoit être mis
pour se rendre en Espagne, Arrivèe sur les fron ºcuteur, èt d'élrê söumis le gardie
" avant la loi, dont il n'est que n et l'exé
" écrets de l'As
tières , elle s'arrêta tout-à-coup, un peu ef
frayée des hurlemens que, dans la crainte d'être semblée ; comme si l'on ne devoit pas égale
étouffés, poussoient deux monstres épouvan ment jurer de les défendre, et de maintenir
--
(.38 ) •,
la constitution jusqu'à la dernière goutte de son veau projet pour arranger les äutres articles de
sang. Ce désaveu et les termes énergiques dans paix, conformément au traité de Passarowftz.
lesquels il est exprimé, méritent les éloges et la
reconnoissance de tous les bons citoyens. Nous DE S C H A FF o U s E, le 11 juin.
aimons à voir les gardes nationales veiller ainsi
à la défense des bons principes, et soutenir la Tous nos environs sont dans le plus grand
révolution par leurs écrits comme par leurs ar trouble. Le peuple des campagnes-devient fu
mes. Sans doute tous les fédérés de Viviers rieux , au seul nom d'aristocrate : et sans la
s'empresseront de faire le même désaveu d'un promptitude avec laqueliè notre ville s'est for
serment évidemment dicté par quelques parti mée, armée, et fortifiéſ en plaçant des çanons
sans du livre rouge et de l'amcien despotisine en batterie sur ſes remparts, nos magistrats, et
des rois. ( L'Observateur marseillois. ) peut-être toute la ville, devenoient autant de
victimes. Berne n'est pas plus rassurée; Lucerne
AFFAIRES POLlTIQUES ETRANGERES. est dans la plus grande inquiétude : Fribour ,
dans une extrême fermentation. Le mot #
DE H A M n o U R G , le 1o juin. peuple est Liberté : plus d'aristocrates : drois
égaux pour tous les hommes. Vos ministros de.
| Pendant que le roi de Suède fait chanter un France, sur-tout Saint-Priest , sont des objets
Te deum pour les victoires réelles qu'il a rem de mépris, je dirai plus, d'horreur . · :à;
portées sur les Russes, et se fait un honneur •• •
de recevoir l'ordre de l'épée que lui décerne D E C o U n T R A 1 , le 14 juin. - : i
son armée, Catherine récompense amplement
les officieus battus pour les engager à couvrir On pense ici avoir de fortes raisons pour
leur déshonneur ; elle a même donné 14,ooo croire que Van-Eupen agit de concert,à Paris,
esclaves paysans à l'amiral Tschitgakoff, qui a avec le ministre de Vienne , pour faire rentrer
laissé écraser sa flotte à Revel. Un esclave ne les pays belgiques sous la domination de,
pouvoit recevoir de plus beau présent que des l'Autriche , tandis qu'il fait faire des ropo- |
esclaves. On assure que la paix n'est pas éloi sitions à l' Angleterre par le moyen du duc de,
gnée entre le roi de Prusse et Léopold , alar Leeds , à qui il a cnvoyé une adresse de la
mé par l'air imposant que prend la Hongrie. part du congrès de Bruxelles, pour être remise
Frédéric G. me veut pas se départir de ses pro au gouvernement anglois , présentant l'alter-.
positions, et met ses armées en état de 4es native ou de l'alliamce instante avec l'Angleterre
soutenir avec avantage. Léopold ne sait pas et des secours qu'il faut envoyer en Bra5ant, ou,
s'il enverra Laudon ou à Delgrade ou en Mo une union indissoluble avec le France , en,
ravie. Catherine consent à la paix si Frédéric adoptant sa constitution. Telle est la fourberie
G. lui garantit la Crimée, Okzakow et la Bes de ce secrétaire du congrès : mais dont les
sarabie , ce que sans doute il est bien éloigné menées mal dirigées ne nous le font plus re
de faire. L'élection d'un empereur pourroit garder qne comme le plus grand ennemi de
bien la laisser seule contre ses ennemis, d'au agent que la,
notre liberté, et le plus méprisable
tant plus qu'il passe pour certain que si Léo cour de Vienne puisse employer pour ses vues
old 'fait sa paix particulière, le roi de Prusse D'un autre côté, nous avons lieu de présumer,
et l'électeur de Hanovre lui assurent leur voix que le roi de Prusse ne perdra pas de vue notre
à la diète, et en outre 1o,ooo hommes de cause ; et ce me sera ni aux § Van-der
troupes auxiliaires de la part de Frédéric, qui Noot , Schºenfeldt, ni au perfide Van-Eupen s
aura Thorn et Dantzig On parle d'un nou , que nous devrons notre salut.
| On s'abonne & Paris , cnez BUissoN, Libraire, rue Hautefeuille, à qui l'on adressera, franc de port, le prix -
de l'abonnement et la # d'avis, et touies les lettres pour les Autcurs des Annales Patriotiques.
Chez IDENNÉ et PETIT u Palais-Royal ;• * BAILLY,
- " * " -: rue Saint-Honoré; adame DELAPLANcHE, rue du Roule,
n°. 17; et chez• : V.tºus
Y.
les Éibrair§ 5irecteurs des Postes du Royaume et de l'Etranger.
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Le prix de l'abonnement pour ce Journal » dont il paroit tous les jours un Numéro, ess da 36 liv,pour
un an .. 18 liv.. pour six mois , et de 9 lio, pour trois mois , franc de port , par la poste,' pour tout le "
itoyanine, Le premier Numéro a paru le 3 Octobus 1789 L'abonnement ne eommence que du premier d'un mois. . **! -
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- s U P P L É M E N T AU Nº. C C L x I.
PARI s, le 14 juin. Jl a envoyé d'ailleurs une lettre au niinistre des
affaires étrangères, adiessée au I : 'sident de
: Hier le bataillon de Henri IV, et les préi lAssemblée nationale ;.unais ce!j,: lettre n'a poirit,
dent, secrétaires et commissaires du district ,
se sont : rcndus sur les deux heures en très
été remise, ce q.ii fait # qii'ºn eſſet.
M. de la Vauguyon lourroit bien ri être pas si
bon ordre au grand salon de Vaugirard. Les coupable , et que le motif de son rapp l seroit.
volontaires y ônt donné à diner à la compa plutôt fondé sur l'animosité dcs Iniiiis! r, s a,
nie du centre. Au milieu d'un repas , dans tuels contre lui, en 1nême temps que sur son .
èqnel avoit régné la Joie la plus douce, cette peu de volonté à exciter le cabinel de À4adrid
g néreuse m, lice a fait cntrer dans le jardin à une guerre. Gn conçoit qu'un hctnine d'es
tous les pauvres de tout sºxe et de tout âge prit tel que M. de la Vauguyon , ou tei que lc :
qu'elle a pu trouver , elle les a ſait placer à chevalier Dourgoin, qui doit le remplacrºr. se 2
table au nombre de plus de 2oo ; ils ont en gardera bien d'attirer sur lui tout l'odieux d une :
suite été rémplacés successivement. Ces pau · querelle qui troubleroit les opérations de l'As
vres On t ( té servis par la garde nationale ; cHe sembléc nationale ct l'achèvement de la cons-,
s'applaudissoit de les appeller du nom de frères. ' titution. Miais cette politique ne convient point .
Pendant ce repas, doit l,t bienfiusance faiso t au comité autrichien de Saint-" loud, ni à l anº
lès frais, on a fiit dans le salon une quête, mosité du charlatan Genevois contre M. le ia ?
dont le produit a été sur-le-chainp distribué. , Vauguyon ; c'est pour c la qu'ou a eu soin de
Au milieu des acclamations de la joie la plus | profiter des préventions contre cct º mbassadeur
ure et de la recoiinoissqnca la plus vive , au . | pour le rappeller; et remarquons bien que ce :
bruit des instrum ns de la musique lii lilaire, rY
· rappel a eu lieu plus de qu iize jours avant le -
on. rép, toit d un bout à l'autre de la salle les V
| décret sur le droit de la paix et de la guerre. .
cris dé Vive la natioa, vive /a loi, vive le roi. | Il est donc évident que le cornité autricltien , ,
On ne peut se formèr l'idé,: d'un spect cie , en comptant sur un décret plus favorable à scs,
plus attendrissant que celui dont le bataillon : projets, ne coinptoit pas beaucoup sur le dé-.
de Henri IV présentoit hiar le tableau. j'armi : vouement de M. de la Vailguyon. 4 n effet M. .
lés différens sentimºns d humanité que chacun : de la Vauguyon pouvoit il sºrvir d'instrument .
développoit à l'envi , on a remarqué une | aveugle à ses plus crucls cnncmis, N cker. St
expression touchante d'un soldat citoyen : au. | Priest et Montmorin, qui anro.ent jetté sur lui
moment où l'on venoit avertir la garde matio | toute la mran ºuvre d'uiïe guerre survi nue entre
nale, qui se pressoit autour des pauvres .. que : l'Espagne et l'Angleterrc. Quand on connoit le
lé dessert étoit servi dans le salon, et où on . ' coeur Humain, quand on est accoutumné à scru
l'invitoit à remonter, un yolontaire répartit sur · ter celui des ministres et des chark ttans, quand
le-champ, en montrant la table où les pauvres , on sait faire des rapprochemens, on a bientôt !
étoient assis, vailà le plus bèau desserº. le mot de l énigme dans toutes les affaires. M.
Zéritables causes du rappel de M. de la . | de la Vauguyon demande à se.juttifier, rl faut .
l'entendre; il a envoyé une lettre au ministre ,
- · .. Vauguyon. -"
eratre l'Espagne et l'Angleterre, demande à . Votre archevêque de Paris vient encore dei
rouver le contraire, et que sa, correspondance, se mettre en spectacle le jour de la Fête-Dieu,
asvec M. de Montmorin soit rendue publique, ou , à Chambéri, où il a porté le saint sacrement.
là moins communiqRée à l'Assemblée nationaler lavegigrande dévotion, ll # *
danse #ºnt
20 I C7/S. -
( 4o ) -
les chartreuses des montagnes de Savoie ; qu'il isolés d'une société, de vouloir toujours, du
visite successivement. L'abbé de Vermond, ce moins idéalement , former un corps hétéro
maquignon de la cour de Vienne, ce fameux gène, en paroissant réprouverl'unité des prin
traître à sa patrie depuis long-temps , dit la cipes, l'égalité naturelle, qui\servent de base
messe, qu'il ne sait pas dire. L'évêque de Saint à sa constitution ? que peuvent-ils encore ? et
Flour est arrivé depuis peu ( à Chambéri) avec qu'oseroient - ils tenter » ? L'auteur démontre
une pluie d'Auvergnats, de chanoines, grands ensuite, sous tous les rapports, que les nobles,
vicaires et autres. Le teint des aristocrates qui loiñ de souffrir aucun tort réel de cette abo
sont dans cette ville, est devenu couleur de lition , ne pourront qu'y gagner. Il propose,
bigarades, depuis le décret sur le droit de la entr'autres articles de décret sur cet objet, non
paix et de la guerre. Ils ont fait un moment seulement de ne plus conférer à l'avenir aucun
du bon sang, parce qu'ils ont lu sur une mi titre de noblesse héréditaire , sous quelque
sérable gazette de Berne que les brabançons cause et pré texte que ce soit ; mais que la no
avoient été battus par les autrichiens, et que blesse héréditaire, actucllement existante dans
la paix alloit se faire avec la Porte et la Prusse. tout l'empire françois, demeure éteinte et pour
Ils inferent de là que ces puissances fondront toujours.
sur le Brabant , et de là en France, et qu'en
l'infestant de brigands, comme ils ont déja fait, Le Guide des Voyageurs en Suisse, précédé
ils diviseront le peuple, qui aura à se défendre d'un discours sur l état politique d'.
pays,
de deux côtés à la fois. Deux fugitifs sont dans L1 Paris, chez Buisson, libraire, rue Haute
cette même ville , d'Ambert et Miran : le d'Am feuille, n°. 2o; vol. in-12 de 45o pages. Prix
bert est d'une insolence qui n'a pas de nom. broché, 2 livres 1o sous, et 3 liv. franc de
Le Barentin est parti pour l'Italie. Rosière , port par la poste. -
· de ce qu'on ne connoissoi plus les hommes » Que personne ne pourra porter, ni faire
à leurs noms, ni les femmes à leurs visages. porrer de livrée, ni avoir d'armoiries «. •- .
· Pour ce qui est des décorations et les titres , » Que l'encens ne sera brûlé dans les temples
· il est nécessaire de consulter l'usage et la na que pour honorer la divinité, et me sera offert
, ture du gouvernement. « Un auteur disoit : à qui que ce soit». - - " .
-
( 45 )
» Que les titres de monseignenr et de messei placera auprès du président, du bureau, ou au
gneurs, ne seront donnés ni à aucun individu, milieu de la salle, et les places de trésoriers ne
ni à aucun corps, ainsi ques les titres d'excel seront jantas remplies § par eux : il en sura
lence, altesse, grandeur, éminence, et même de même de la barre, dans l i quelle personne
celui d'abbé. ne pourra être introduit que par la permission
de l'Assemblée.
Séance du 2o juin. III. La tribune ne sera occupée que par l'opi
mant : ceux qui seront autour de 1a tribune me
La lecture de la dernière séance et des mé pourront s'entretenir avec lui.
morables décrets qui y ont été rendus, a ins lV. Le président est expressément chargé de
piré ce matin à l'Assemblée nationale de nou veiller à ce que personne ne parle sans avoir
velles pensées de générosité, dont elle a sur le obtenu de lui la parole, et à ce que jamais plu
champ fait des loix. -
sieurs membres ne la prennent à la fois.
Par un premier décret, rendu sur la motion V. Lorsque plusieurs membres demanderout
de M. Bouche, « les communautés qui avoient la parole, on l'accordera à celui qui l'aura de
été forcées de prendre le nom de leurs ci-devant mandée le premier. Le président ſera faire une
seigneurs, sont autorisée à prendre leur ancien , liste des autres par le secrétaire : ils seront ap
mom, ou celui qui leur conviendra ». pèllés suivant l'ordre de leur inscription ; et lo
Un second décret ordonne, « qu'il sera liste ne pourra servir que pendant une séance.
fait une nouvelle liste des noms de MM. les VI. Si une réclamation s'élève sur la décision
députés, dans laquelle on ne mettra que les du président , relativement à l'ordre de la pa
, noms de baptême et de famille ». role, l'Assemblée prononcera ».
M. d'Arambure est monté à la tribune. « En Un article aditionnel étoit proposé par MM.
mon particulier, a-t-il dit, je me soumets, sans de Clermont-Tonnerre et Malouet , savoir ;
balancer, au décret qui supprime la noblesse « que l'Assemblée ne pourroit, à l'avenir , sta
héréditaire. Mais j'observerai que, peut-être une tuer sur une question, sans auparavant avoir
délibération de cette impostance n'auroit dû entendu deux opinans pour, et deux contre ».
être prise que sur l'avis d'un ou de plusieurs ll n'a pas été adopté.
comités. J'ai fait serment à mes commettans de Le décret rendu hier, sauf rédaction , a subi
maintenir de tout mon ;)ouvoir leur état civil de mouveaux amendemens. Par le prcmier , il
dans son intégrité : lors du décret du 4 août, est dit que « lºt suppression des monumens qui
ui a supprimé le régime féodal , j'ai cru portent avec eux des emblêmes de servitude ,
evoir protester; ct aujourd'hui, quoique l'As ne pourra être effectuée qu'à la diligence , et
semblée ne paroisse plus disposée à recevoir de sur l ' réquisition des officiers municipaux ».
protestations, je me présente encore....». Un Un second amendement excepte de la disposi
décret rendu sur le champ a appellé l'ordre tion relative aux livrées et armoiries, les étran
du jour. gers qui voyageront en France.
Il s'est élevé des plaintes sur l'inexactitude A /2^ I S.
du tableau des contributions patriotiques , qui
demeure exposé dans la salle de l'Assemblée, MM. les Abonnés , dont la jouissance date du 3
La contribution de la ville de Lille, qui s'élève janvier pour 6 mois , et du 1 avril pour 3 mois, sont
a 9oo,ooo livres et plus, ne paroît y être portée avertis que leur Abonnement finit au 3o du courant ;
u'à 237, ooo livres. et priés de renouveller avant le 25 pour plus de célérité
L'objet ajourné à cette séance, étoit le ré dans le service. MM. sont aussi prévenus de répéter
glement sur la police que l'Assemblée mationale leur adresse , et d'y ajouter ces mots : à commencer
par le premier de tel mois , aſin d'épiter les doubles
a droit d'exercer sur chacun des membres qui emplois. -
la composent.
Il a été présenté un projet de décret, com
posé de dix-neuf articles. Les six premiers · Avis très-important et très-pressé sur un
seulement ont été consacrés. . nouveau piège que la cour nous prépare.
Art. Ier. « Le président usera, avec autant de
fermeté que de sagesse, de toute l'étendue du Le roi d'Espagne, bien décidé à faire la guerre,
pouvoir qui lui est confié par le réglement et moins pour se venger de l'Angleterre, que pour
ar les articles qui s'ensuivent. -
faire valoir le pacte des familles royales contre
II. Aucun des membres de l'Assemblée ne se celui des familles nationales, (c'est-à-dire des
( 44 )
loups contre les brebis) va incessainment ſoire | comme dans les cités maudites de Nîmes, de
demander à l'Assemblée nationale, par son cou- | Montauban et d'Uzès : à Bergerac, c'est la mème |
sin le pouvoir exécutif de France, le oui ou le | chose ; quinze cents lionumes, composant leur
non sur les secours qu'il prétend lui ètre dus | garde nationale, se sont réunis pour prêter le
par les françois, toutes les fois qu'il aura un | serment civique. Le vénérable père Matthieu,
vertige guerrier. L'Assemblée ne verra-t-elle pas | gardien des récolets, et le respectable ministre
dans cette demande toute la profondeur du | M. Duprat, qui avoient été choisis pour au
# qu'on lui tendra? n'y verra-t-elle pas pour | mônier lors de la formation de cette gards
| le oui une guerre universelle en Europe entre | nationale; assistoient à l'auguste cérémonie. lli
l Espagne, Naples, Turin, Venise , le roi de Hon- | éloient placés vis-à-vis l'un de l'autre , chacun
grie, Catherine II et une partie de l'Allemagne, | aux deux bouts de l'autel. Déja les drapeaus
contre l'Angleterre , la blollande. la Prusse, la | tricolores s'inclinoient respectueusement ven
Suède , les provinces Belgiques et l'autre partie | cet autel, élevé au Dieu de la patrie, le vni
de l'Allemagne ? ne verra-t-elle pas dans cette | restaurateur de la liberté : déja les parola
guerre universelle, le bouleversement total des | sacrées du serment national et la promesse so
opérations de l'Assemblée nationale, la chute | lemnelle de répandre son sang jusqu'à la der
de notre empire, la destruction de notre consti- | mière goutte pour notre subl.me constitution,
tution, le malheur de tous les pauvres européens | retentissoient dans tous les cxºurs avant de
et la perte sans retour de notre liberté? quel | s'exprimer par toutes les bouches; déjà la dou
est celui de vos députés, ô François ! qui osera | ceur et l'onction d'un sentiment profond de
voter pour cette guerre effroyable et pour | concorde et de fraternité rayonnoient sur la
cette monstrueuse alliance ? fixez-les bien dans | physionomie vén rable des deux aumôniers;
dans ce moment, vos augustes représentans : | déja leurs yeux, mouillés de cette rosée pré
non , aucun d'eux n'est capable d'un tel..... ! | cieuse des ames pures et sensibles, se fixoient
Mais jurons tous de ne jamais marcher ni pour | d'un air tendre et compatissant, tandis que
les vertiges des rois , ni pour les guerres étran- | leurs mains s'élevoient vors le ciel : Je lejun !
gères ! - Le Genevois me veut rendre ses | A ce mot, les deux amis s'élancent soudainet
comptes que le 15 juillet prochain le concilia- | du même mouvement dans les bras l'un dt
bule des aristocrates de Nyon près Copet en | l'autre ; le coeur du bon Duprat serre affes
Suisse, regarde le 15 juillet prochain comme le | tueusement celui du bon Mathieu, qui leregº
jour d'une contre-révolution infaillible. Par | de même sur son sein, leurs larmes couler
uel miracle me direz-vous ? les scélérats n'en | en abondance ; et biontôt tous les assistas
† point; non , mais le Dieu de la patrie m'a doublement attendris, et par ce spectacle º
inspiré, et j'ai un bon avis a donner à la capi- | par celui de l'auguste fête, mêlent aussileun
tale le 12 juillet prochain : je n'y manquerai | larmes et leurs embrassemens à ceux des dent
pas mais je dois garder le tacct jusqu à ce aumôniers. On marche ensuite à l'église, où
temps-là. CARRA. l'on chante l'ode sacrée 7'e Deum et le nowd
Eſſet merveileux de l'attraction patriotique. hymme n«*.onal composé des trois strophes
constitutionnelles : 1°. Salvam fac genº,
Qu'elle est heureuse la contrée où l'esprit | 2°. salºam fac legent , et 5°. saloum fac rºgºw.
de tolérance et de paix s'unit au saint amour | Les bons récolets s'y trouvoient, avec leur
de la liberté ! La ville de Bergerac, en Périgord, † gardien : mais les autres communau
renferme dans ses murs presqu'autant de non- | religieuses et le clergé séculier de Bergeracº
catlioliques que de catholiques ; mais les uns | étoiont pas. Que je los plains, les malheureux !
et les autres ne forment point deux familles, CARBA 1
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ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES
D E L A F R A N C E , , -
E T A F FA I R E s P o L I T I Q U E s D E L E U R o P E ;
J O U R N A L L I B R E , par une Société d' Écrivains Patriotes »
et dirigé par M. MERcIER.
La loi en général est la raison humaine. MoNTEsQUIEU.
rendre compte des produits au directoire du V. Le comité des finances sera tenu de faire
district; elles ne pourront cependant empêcher imprimer l'état de la situation du trésor royal
l'exécution d'un bail à ferme , sous prétexte
qu'il ne doit commencer à courir que de la Séance du 21 Juin.
présente année.
, VII. En cas de dégradation et d'enlèvement Des remercîmens sont votés par acclamatiu
d'eſfets mobiliers , † et denrées , les à M. Syeyes, qui remet la place de président
municipalités en dresseront procès-verbal , et à M. le Pelletier , son successeur. . :
· en feront leur rapport au directoire du district, L'Assemblée nationale a reconnu la néces
pour être fait telles poursuites q 'il appar sité de faire aujourd'hui pour Dijon, ce qu'elle
tiendra. -
frois mois en trois mois par le trésorier du dis et avec la permission du directoire du départe
·trict, à peine par lui 'y être contraint par ment dans lequel son siége sera établi.
corps sur une simple sommation : et dans le cas III. Ne pourront pareiffement , les curºs et
| où l'évêque. curé ou vicaire viendroit à mourir les vicaires. s'absenter du lieu de leurs fonc
| on à donner sa démission avant la ſin du quar tions, au-delà du terme qui vient d'être ſixé,
|
tier , il ne pourra être exercé contre lui ni que pour des raisons graves, et avec la per
'contre ses héritiers aucune répétition. mission , tant de leur évêque que du direc
§ XII. Pendant la vacance des évêchés, cures, toire de leur district. -
tice , votre humanité, votre patriotisme. Il ne les plus vigoureux et les plas courageux, a ed
tient qu'aux honorables membres qui viennent lieu à Pellèautier, avec un appareil simple , mais
de parler ainsi de noùs prouver qu eux-mêmes imposant. — La société des amis de la constitu
sont patriotes ; qu'ils retirent cette protestation tion, à Alais, vient de faire une adresse aux pa .
indiscrète , qu'ils ont signée , et qui est ( ils triotes de France, qui est un chef-d'œuvre d'é
ne peuvent pas douter ) § cause des maux qui loquence, de philosophie et de patriotisme, et
affligent en ce moment la ville de Nîmes ; ce dont nous citerons le premier paragraphe, en
retour à la vérité les couvrira de gloire ». regrettant infiniment de ne pouvoir la citer en
M. de Montlosier s'est aussi-tôt écrié : « Il entier dans notre feuille. § françois !
faut, avant tbut, déclarer nationale la religion graces à la révolution, qui change d'une ma
catholique, apostolique et romaine ». nière aussi merveilleuse la face de l'empire, le
ur une motion de M. Barnave il est dé patriotisme est devenu notre passion domi
crété « que le roi sera prié de prolonger l'em nante. La constitution , ce chef-d'œuvre admi
ploi de ses commissaires à Nîmes, que ces rable de la sagesse et des lumières de nos au
commissaires auront en leur disposition les gustes représentans, n'a pour improbateurs que
ſorces militaires de la ville de Nîmes, qu'eux seuls uelques êtres avilis par la superstition ou par
pourront aussi requérir la garde nationale de l'égoïsme. L'étendard sacré de la liberté flotte
cette ville , quand il s'agira de rétablir la tran dans toutes les provinces ; toutes les villes sont
quillité et le bon ordre , et qne la municipalité armées; toutes les eontrées se confédèrent, et
de Nîmes demeurera provisoirement privée de leurs habitans ne formeront bientôt plus qu'une
cette partie de ces fonctions ». G. D. seule famille, aussi intéressante par sa félicité
qu'imposante par sa puissance ». Je dirai à rnon
A /^ I S.
tour : Citoyens françois ! n'oubliez pas de choi
MM. les Abonnés, dont la jouissance date du 5 sir, pour la nouvelle législature, les hommes
janvier pour 6 mois, et du 1 avril pour 3 mois, sont qui ont le talent de rédiger de pareilles adresses,
avertis que leur Abonnement finit au 3o du courant, et qui, à ce talent, joignent des mœurs vérita
et priés de renouveller avant le 25, pour plus de célérité blement nationales et une probité, connuel
dans le service. MM. sont aussi prévenus de répéter Point de cagots , point de gens mielleux, point
leur adresse , et d'y ajouter ces mots : à commencer de ces ames molles et tièdes qui n'ont pas ptit
par le premier de tel mois, aſin d'éviter les doubles leur parti , sur les circonstances, en braves ci
emplois. toyens, et qui ne sont pas dégagés de tous pré
jugés contraires à la constitution. C.... -
' ie commandant du fort Mont-Dauphin à lui en ! dénonce comme contraires aux principes de
F )urnir; et maintenant ces braves patriotes ont constitution. Nous prions messieurs les grena
des fusils, des balles et de la oudre suffisam- . · diers de la Reine et M. la Pelouze de †
ment pour recevoir M. Condé é, ses aristo cuser si nous n'avons pas inséré oet !
crates, quand la fantaisie leur prendrº de venir plutôt; mais l'immensité de notre correspon
en corps d'armée. - Une fédération de gardes dance et la multiplicité de † que nous
n ttionales des cantons de la Roche, départe avons
sont, àC.,
faire
. nous
" . en ..ont
' empêché jusqu'à
•- . · | pré
. '
ment des hautes Alpes, oomposée des hommes - º - .
-- , :
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIRES
DE LA F R A N C E,
E T A F FA I R E S P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P D ;
JO U R NA L L I B R E , par une Société d'Écrivains Patriotes ,
et dirigé par M. MERcz En. -
L'avantage d'un état libre est que les revenus y sont mieux administrés.
MoNTEs QUIEU.
à leur choix, des avocats pour assesseurs ; ils » Les honoraires des juges appellés à com
se diviseront en deux chambres , dont l'une oser la cour supérieure provisoire, seront de 12
connoîtra de toutes les matières civiles, même iv. par jour, à compter, pour ceux des villes du
de celles d'eaux et forêts , à quelques sommes ressort autre que Dijon, du jour de leur départ;
qu'elles puissent monter; l'autre , des matières et pour ceux de Dijon , du jour de leur entrée
criminelles : les deux chambres seront présidées en fonctions : autorise les receveurs des dépar
† le plus anciennement admis au serment temens du rersort à payer chaque miois lesdits
'avocat, et le même ordre d'ancienneté ré honorairos sur un mandat du président, signé
glera la préséance entr'eux. du procureur-général, ou de † de ses subs
» Si parmi les officiers du parlement il s'en tituts ; en conséquence, lesdits juges ne, porr
trouve qui desirent conserver leurs fonctions , cevront aucuns droits ni épices, sous quel
ils seront tenus de le déclarer avant la compo ue dénomination que ce soit. Les substituts,
sition du tribunal provisoiro, auquel cas ils ne greffiers et autres §• , n'étant
2
( 5o !
amais compris dans la fixation des honoraires, députés cesseront de recevoir leur traitement
continue1 ont de recevoir les émolumens qui pendant tout le temps de leur absence ».
leur sont attribués par le titre de leurs offices L'assemblée représentative du comtat Ve
ou par les † naissin a fait parvenir à l'Assemblée nationale
» L'Assemblée mationale charge son prési une adresse dans laquelle faisant un grand éloge
dent de porter le présent décret, dans le jour, de la constitution françoise, elle demande
à la sanction du roi ». . faveur d'être admise à vivre sous les mêmes
loix. L'Assemblée, en renvoyant cette adresse
Séance du 22 juin. aux comités des domaines et de constitution
réunis, a arrêté en outre qu'il en sera donné
Une loi économique doit sans doute embras communication au roi.
ser d'avance tous les cas où la cupidité pourroit Le rapport de M. l'abbé d'Expilly, qui étoit à
l' éluder ; et si , dans le commerce social et l'ordre du jour, concernoit le traitement qu'il
privé, il est immoral de présumer la fraude, il convient de faire au clergé actuel.
est juste et sage, dans l'ordre général et légis Le clergé a trouvé un assez grand nombre de
latif, de la prévoir et de la prévenir. défenseurs et de panégyristes. L'un a fait valoir
· L'article XlV du titre III du plan du comité les vertus particulières de quelques ministres
ecclésiastique, a accordé aux vicaires âgés ou de l'autel, comme MM. les évêques de Paris
infirmes, qui ne pourront plus vaquer à leurs et de Namci qui, pendant le rigoureux hiver
fonctions , une pension qui n'excédera pas de 1788 , ont emprunté des sommes immenses
8oo liv. « Pour profiter du bénéfice de ce dé pour subvenir aux besoins de leurs pauvres.
cret, a dit M. Bouche , beaucoup de vicaires Les autres, tels que MM. Rœderer et Beau
feindront d'être malades ; des médecins com metz, ont fait valoir les austérités de l'état ec
plaisans leur donneront des certificats, et dans clésiastique pour établir, comme une sorte de
dix ans l'état aura douze ou quinze mille vi contre-poids, les jouissances qui lui sont dues.º
caires bien portans à pensionner. Ne seroit-il , « Respectez , a dit M. de Boufflers, abbé
pas de votre sagesse de rendre un décret qui militaire, ou militaire - abbé , respectez leurs
fixât, de la manière la plus positive , le tems jouissances, respectez leurs inquiétudes, res
après lequel ces pensions pourront être accor pectez leur luxe , respectez même aussi leur
dées » ? Cette motion, appuyée par M. Freteau, orgueil..... » •
a été combattue par M. Martineau, qui est par Le plan économique du comité a eu , dans
venu à faire prévaloir l'ordre du jour. MM. Robertspierre et Treilhard, deux vigou
Par deux décrets particuliers, le chef-lieu de reux soutiens.
l'administration du département de Mayenne M. Thouret arrive à la tribune, et l'on at
et Loire a été fixé définitivement à Angers, et tendoit son opinion avec cette impatiente cu
à Chaumont celui du département de haute riosité qui, si l'on peut parler ainsi, s'attache
Marne, aux lèvres do la raison éloquente. « J'ai joint,
M. Charriot, célèbre artiste , supplie l'As a-t-il dit, mes efforts aux vôtres, lorsqu'il s'est
semblée d'accepter l'hommage du buste de Jean agi du retrait des biens ecclésiastiques, de
Jacques Rousseau, au pied duquel est déposé l'expropriation du clergé et de ses prétendues
le Contrat Social. prérogatives civiles et politiques. Nous avons .
· A l'occasion d'une demande formée par un pu être inexorables, quand nous avons eu à
député afin de permission de s'absenter , la frapper sur des êtres abstraits et fanatiques ; à
question s'est élevée sur le traitement des ab résent que nous allons prononcer sur le sort
sensi'« J'ai quatre-vingts ans, a dit M. Gérard, d'êtres sensibles, existans et réels, nous devons
ce vénérable cultivateur breton, qui le premier nous montrer humains et indulgens ». -
osa braver l'usage servile du costume : j'ai qua M. Thouret a proposé un § progressif
tre-vingts ans; si je quittois l'Assemblée, je ne de décroissement des revenus, où il prend
voudrois pas être payé : et les provinces n'en pour base les déclarations que les ecclésias
tendent pas qu'on s'aille promener », — « Je ré tiques eux-mêmes ont faites du montant de
clame du moins, a dit agréablement M. Bouche, leurs jouissances, afin de se procurer un moyen
une exception en faveur d'un membre dont de punition , s'il est vrai que dans ces décla
, l'absence est si utile , en faveur de M. Ber rations quelques-uns d'entr'eux ayent memti à
gasse XX , la nation et à leur conscience.
' Le décret intervient, qui ordonne « que les La discussion continuée à demain. G. D.
( 51 )
2A V 1 S. je déclare que, m'inſormant par-tout de la com
MM. les Abonnés, dont la jouissance date du 3 position des municipalités, et connoissant de
janvier pour 6 mois, et du 1 avril pour 3 mois, sont puis long-temps presque tous les membres de la
avertis que leur Abonnement ſinit au 3o du courant ; députation de Bar à l'Assemblée nationale, c'est
et priés de renouveller avant le 25 pour plus de célérité d'eux seuls que j'ai appris les éloges que je de
dans le service. MM. sont aussi prévenus de répéter vois au patriotisme et à la modestie de M. Alle
leur adresse , et d'y ajouter ces mots : à commenrcer
mamd : et c'est précisément parce qu'on m'a
par le premier de tel mois , afin d'éviter les doubles
parlé de la modestie de cet officier municipal,
emplois. que je l'ai nommé, sans prétendre diminuer en
Dénonciation. , rien la justice que je dois à ses collègues et à
tous nos bons frères de Bar-le-Duc, que j'aime
Nous dénonçons à la nation , à la loi et à et que j'estimè assurément beaucoup, et que
l'Assemblée nationale, un acte arbitraire, un j'invite à me pardonner cette distinction, en
arrêt du propre mouvement du pouvoir cxé embrassant de tout leur coeur M. Allemand.
cutif, du 7 de ce mois, signé Louis, et plus — D'un autre côté, je déclare que c'est d'a
bas par le roi : de Saint-Priest; insinué à Pa † une lettre bien signée que j'ai cité M. M, il
ris le 17 juin 179o, Caquet. Cet acte arbitraire ard de Valenciennes, dans l'affaire du nommé
est un arrêt de surséance , accordé en viola Fallot, courier voltigeur du comité autrichien
tion des loix anciennes et des nouvelles, au des Tuileries (voyez notre nº, 237 ). M. Mail
sieur C. et à son épouse , et signifié le 18 de lard m'écrit « qu'il ne connoît d'autre régime
ce mois, par exploit de Me. de Lemoncourt, que celui d'obéir au roi, par-tout où le roi vou
huissier en la chambre des comptes , au sieur dra l'employer », M. Maillard devroit savoir que
Lorin , imprimeur en taille douce, demeurant le régime actuel est d'obéir, 1°. à la nation ,
à Paris rue Saint-Jacques. La pièce est entre 2°. à la loi , et 3°. au roi. Si des ordres parti
nos mains, et certifiée véritable dans les faits culiers lui ont été donnés pour empêcher les
et circonstances par le sieur Lorin lui-même, recherches que la municipalité de Cateau-Cam
qui a requis la voie de notre journal pour bresis devoit faire sur le courier voltigeur ,
§s de cette nouvelle fredaine des c'étoit vouloir nous cacher des mystères de la
greffiers du pouvoir exécutif. Nous ne ferons plus llaute importance pour l'intérêt de la
sur cet acte d'autres observations que celle que France entière. Mais M. Maillard m'ajoute que
nous avons faites, et que nous ne cessons de je n'oserois pas tenir cette conduite dans les
faire depuis long-temps ; c'est-à-dire que les provinces où il a jurisdiction. Je crois recon
greffiers du pouvoir exécutif se jouent par noître dans cctte phrase l'esprit de Bournissac,
dessous jambes des nouvelles loix et de la nou et j'en suis fàché pour les provinces de la juris
velle constitution, parce qu'ils comptent ap diction de M. Maillard. CARRA. J
r.- -- "
._ - ._. :
.. Une demande mon moins intéressante, est Le décret qui prononce la suspension du .
| calle de deux communautés de Tulles, des traitement des députés absens, a reparu au
récollets et des carmes, lesquels , au nom de jourd'hui, et a fait élever quelques questions
ce droit sacré et personnel à tout ce qui est ultérieures. - -
en possession de la vie, réclament des alimens « Les absens qui ont touché leurs honoraires
que ne peut plus leur fournir la mendicité seront-ils tenus de les restituer » ? -
abrogée. -
L'affirmative sembloit s'établir, lorsque M.
Dans la petite ville d'Evaux, département Moreau a fait évanouir la question, en ob»
de-l'Allier, plusieurs jeunes gens se sont sé servant que le décret prononcé pouvoit s'as
parés de la garde nationale, avec la prétenº similer à une loi pénale , et qu'il est contraire
tion de former un corps particulier et indé à la justice qu'aucune loi pénale ait un effet
rétroactif. · •
pendant. V
265
" * -------
( 54 )
1 a question a paru peu digne de la majesté . civiles et apostoliques, sous la protection des
de l'assemblée législative , qui a fait procéder à quelles les eccl siastiques jouissoicnt de leurs
l'ordre du jour. -
biens : M. Péthion a invoqué les loix canoni
Auparavant encore , l'Assemblée , sur un ques, si contraires à la cumulation des béné
rapport fait par M. Chabroud , au nom du co fices : cumulation , a-t-il dit , qui faisoit que
mité des finances et des rapports , a d' crété parmi les ministres du culte, les uns regor
« qu'elle autorisoit les administrateurs ou le geoient de superfluité , tandis que les autres
directoire du district de Nogent-le-Rotrou, à m'avoicnt pas même le nécessaire.
rendre exécutoire le 1ôle des impositions ; elle » Malgré le de cret qui a exproprié le clergé,
a déclaré qu'elle étoit satisfaite de la conduite a dit Ml. de Cazalès, les jouissances individuelles
de la municipalité, et qu'elle improuvoit des des titulaires n'en sont pas moins des propriétés
expressions injurieuses, insérées dans une sen véritables ».
tence des juges de Nogent-le-Rotrou, relative La cause du clergé, combattue fortement par
aux officiers municipaux ». M. Chassé, a été relevée par M. le Chapelier,
C'étoit une importante question à decider, qui a même soutenu la pluralité des bénéfices,
que celle de la quotité du traitement à faire qui, à la v rité, condamnée par les canons et
à cette portion nombreuse de citoyens qui com par les conciles, étoit depuis longtemps consº
posent le ministère ecclésiastique, aujourd'hui crée, ou au moins tolérée en France par la lol
subsistant, qui ont été plus ou moins long de l'état, par l édit de 1595.
temps en droit de se croire possesseurs à'vie La discussion ayant été fermée, le côté droit
des revenus de leurs bénéfices, et parmi les demandoit la priorité pour le plan de M. Thou
quels il en est † nombre qui ont con ret. amendé par.M. le Chapelier, lequel por
tracté l'habitude de l'opulence , quelques-uns toit le maximum des évêques à 75.ooo liv. Une
l'habitude d'une vaste bienfaisance , le plus redoutable opposition a réclamé la priorité pour
doux de tous les besoins , quelques autres le plan du comité. . - - - - -
l'obligation d'une dette considérable. L'Assem Après une longue oscillation, dont les détails
blée étoit balancée entre l'austérité des prin ont produit quelques apostrophes peu mesu
cipes économiques qui ont dirigé son comité, rées , la priorité est demeurée au plan du
et les mouvemens d'une générosité qui se comité. - - , • -
nuançoit des couleurs de la justice. Lorsqu'il ne s'agissoit plus que d'aller aux
M. Delay-d'Agier, premier opinant, a établi voix sur le fonds , le président a proposé de
'on devoit faire une distinction entre les lever la séance. De nouveaux murmures ont
prélats qui se sont bornés aux revenus de leurs exprimé le mécontentement de plusieurs mem
évêchés, et ceux qui y ont joint des abbayes ; bres de l'Assemblée. La proposition mise aux
il a en conséqucnce proposé de fixer le maxi voix , il a été ordonné que la délibération seroit
mum des premiers à 4o,ooo livres, et celui des continuée ; et après quelques amendemens ;
autres à 25 ooo liv. - -
nerre , tendent à rcndre plusieurs évêques évi « L'Assemblée nationale, après avoir pris en
damrnent insolvables. Suffit-il de les soustraire considération le projet du rapport fait au nom
à la mendicité ? est-il juste , est-il humain de du comité ecclésiastique sur le traitement du
les condamner, en quelque sorte, à l'infamie ? clergé actuel, a décrété, 1°. qu'à compter du
n'y auroit-il † j'ose dire, de l'impudence à 1°" janvier 179o, le traitement des archevêques
soutenir que le créancier d'un évêque n'est pas et évêques, en fonctions, est fixé ainsi qu'il
en ce moment fondé à produire un titre que la Suit , savoir ; -
mort seule de son débiteur peut anéantir ? Ce Les archevêques et évêques, dont tous les
Créancier avoit à craindre , il est vrai , le décès revenus ecclésiastiques n'excédent pas 15oo liv.
· de son débiteur; mais en courant un risque de n'éprouveront aucune réduction ; - -
cette mature, il n'avoit pas entendu subor Ceux dont les revenus excèdent cette somme,
-- donner le paiement de ce qui lui est dû aux auront 15,ooo livres; plus, la moitié de l'excé
effets de la mouvelle chance, qui enlève aux dant, sans que le tout puisse aller au-delà de
ministres du culte des propriétés qu'ils avoient 3o, ooo livres; et par exception, l'archevêque
cru de bonne-foi leur appartenir..... » de Paris aura 75,ooo livres; lesdits archevêques
M. de Clermont-Tonnerre avoit cité les loix et évêques continueront à jouir des bâtimens
------ -
, " - --
-
( 55 )
et des jardins à leur usage, situés dans la ville res, attendus avec un empressement si vif à Ha
épiscopale. mémor.ble fédération du 14 juill-t prochain ,
2°. Les archevêques et évêques qui, par la et tous nos autres frères et amis que cette
suppression effective de leurs siéges, resteront auguste cérémonie amenera que §
sans fonctions, auront pour pension de retraite de deux clubs de jeux du Pala.s-Royal se sont
les deux tiers du traitement ci-dessus : il en sera déja co alisés pour d7 pouiller ceux d'entr eu c
de même de ceux qui , sans être supprimés, qui auroient la foiblesse de se livrer à la pas
jugeroient à propos de se dém°ttre. sion honteuse et funeste des cartes et des dez.
°. A , ompter du premier janvier 179 , le Les vrais patriotes de la capitale rougissent d'a
traitement de tous les curés du royatt n ° sºra vance d'un pareil g 1et-à-pens : le ciel en seroit
conforme à celui fixé par le décret dc l Assem indigné et la municipalité tres-coup ble, si elle
blée nationale sur la nouvelle organisation du ne dè,ndoi tous les jeux de c tte espèce dans
clergé , en faveur de ceux qui seront pourvus l'intervalle de la fédération , c'est-à-dire du 5
à l'avenir. A l'égard de ceux dont le revenu au 2o juillet prochain Les bons citoyens veu
ecclésiastique actuel est plus considérable , ils lent jouir d'ailleurs du plaisir de converser dans
jouiront encore de la moitié de l'excéd int dudit promenades avec leurs chers
les districts et aux
revenu, sans néanmoins que le tout puisse aller fédérés. Nous invitons donc les Bretons, les
au-delà de 6ooo livres. Angevins, les L)auphinois , les Bordelois , les
4°. Pendant le cours de la présente année Marseillois, les Lyonnois , les Lillois , et tous
179o , les curés continueront à percevoir leur les conf dérés enlin qui doivent arriver ici de
casuel , et ils jouiront encore , savoir : ceux se promettre entre eux de n'aller à aucun jeu
dont le revenu excède 12oo livres , de ladite de biribi, de ph raon, de qninze, de rouge et
somme, et de la moitié de l'excédant , pourvu de noire, etc. mais de s'occuper entièrement du
ue le tout n'aille pas au-delà de 6ooo livres; et plaisir que nous aurons de conserver avec eux
à l'égard de ceux dont le revenu est inférieur à sur les merveilles de notre révolution et sur les
12oo livres, ladite somme leur sera payée, ainsi moyens de l'affermir de plus en plus. CARRA.
qu'il sera expliqué ci-après. Extrait d'une lettre écrite de Castelnaudary,
- : 5º. Les vicaires continueront aussi de jouir # : . 4e 14 juin 179o.
de leur casuel jusqu'au 1er janvier 1-91 : et à
compter de cette époque, ils jouiront du trai Ce matin, vers les 4 heures, est arrivé en
tement fixé par le décret sur la nouvelle orga poste un officier qui a voulu s'arrêter un mo
· nisatio n. ment à l'auberge de Notre-Dame. Dans le
Le nombre actuel des vicaires ne pourra être 1noment est venu un courier, portant une lettre
augmenté que dans les lieux, et à mesure que à la municipalité. Cette lettre reçue, MM. les
cette nouvelle organisation s'établira. municipaux se sont assemblés; la garde natio
| 6o. En conséquence des articles précédens, nale a été appellée. , Défense au maître de
oste de donner des chevaux. On s'est rendu à
tout casuel pour les archevêques, évêques, cu
rés et vicaires, demeure supprimé, à compter 'auberge.L'officier et ceux de sa suite arrêtés,
du premier janvier 1791. Les droits affectés la voiture et les malles ont été saisies. Comme
aux fabriques continueront à être perçus, même on alloit commencer le procès-verbal, un se
après ladite époque, suivant les tarifs et ré- | cond courier est arrivé pour avertir de bien
glemens. garder l'officier arrêté, et peu de temps après
( La suite demain ). sont venus quatre autres députés en poste.
• A V I S. Tous ces couriers venoient de Perpignan.
L)ans le temps qu'on termiuoit le procès
, MM. les Abonnés , dont la jouissance date du 3 verbal est venu un sixième courier, allant à
janvier pour 6 mois, et du 1 avril pour 3 mois, sont toute bride Paris ; on l'a arrêté un moment
avertis que leur Abonnement ſinit au 3o du courant; pour lai remettre le verbal. Ce dernier courier
et priés de renouveller avant le 25 pour plus de célérité .
dans le service. MM. sont aussi prévenus de répéter a rapporté qu'il régnoit dans ce moment à
leur adresse , et d'y ajouter ces mots : à commencer Perpignan le plus grand désordre, que le com
par le premier de tel mois , afin d'éviter les doubles . mandant a été tué. Quand tout a été fini à
emplois. l'auberge, on a conduit M. Mirabeau prisonnier
à l'hôtel-de-ville , escorté par la garde matio
Avis important. Paris, 23 juin. male, ét suivi d'un peuple immense, à cause du
-a
.. Nous prévenons nos chers camarades et frè marché. Je l'ai vu passer. Au premier abord
56 )
des officiers municipaux , il a témoigné beau moitié de l'Europe, contre nos alliés naturels,
coup de courage et de fermeté. ll a dicté iui en faveur de l'insatiable maison d'Autriche, en
même le verbal. On lui a trouvé beaucoup faveur de l'ambitieuse Catherine II, en faveur
d'esprit. Il a été déconcerté quand il a vu tant de la cour de T'urin, qui nous lâchera M. Condé ..
de couriers se succéder et si promptement. et ses arisrocrates dans ses armées auxiliaires,
On lui a trouvé les drapeaux de son régiment et en faveur de la cour de Naples, moitié Espa
dans une malle. Un des couriers vouloit les gnole et moitié Autrichienne; de sorte que nous
prendre pour les porter à Perpignan ; mais il aurons autant et peut-être plus de maux à crain
a été décidé qu'un piquet de 22 hommes de la dre de la part de ces alliés perfides que de celle
garde mationale se chargeroit de cette com des ennemis que mous irons combattre. Mais si
mission. Ce piquet est parti ce matin pour Car l'Assemblée nationale dit non , ce non , pro
cassonne. Vers les dix heures, on a dépêché un noncé d'un ton fier et décisif, tel qu'il convieni
courier ponr porter à Perpignan la nouvelle de de le † à vingt-cinq millions de Fran
la détention du vicomte. Trois ou quatre per çois libres, intrépides et § , abattra sus
sonnes de sa suite sont pareillement détenues. le champ le vertige guerrier de Charles IV, dé
Parmi ces quatre sont deux officiers de son concertera le comité autrichien de Saint-Cloud,
régiment qui alloient rejoindre, qu'il a trouvé ct opérera la paix ; l'Espagne , abandonnée à
dans sa route, et qu'il a fait rétrograder en leur elle-même, ne se voyant point soutenue , ne
disant que le régiment s'étoit révolté. se trouvant pas en ſorce, paiera l'indemnité de-*
Un des couriers a dit que cinq cents hommes mandée par l'Angletcrre , et les Espagnols épar- .
de la garde de Narbonne devoient arriver ce gneront leur sang et leur argent. Ainsi je
soir à Castelnaudary, ainsi qu'un détachement démontre mathématiquement que l'Assemblée '
des deux régimens qui sont en garnison à Per nationale de France est en ce moment la véri
pignan. l'Europe , et ia
table médiatrice des nations de
quatre mille lieues d'ici, que le pape a donné vie pour un commerce que la force des clioses
gratis à la cour d'Espagne, sans consulter les et des besoins rétablira d elle-même ! Les Espa
habitans, Il s'agit de savoir si, pour favoriser gnols nous donnent-ils du pain, du vin et d
lopiniâtreté de la cour de Madrid à refuser une habits ? Non. Eh bien , que nous #.
indemnité de trois ou quatre millions, bien légi plus, si ce n'est la liberté et des loix nationales
timement due aux Anglois pour l'insulte qu'on Mais le charlatan Genevois viendra vous di
leur a faite, les Espagnols et les François iront qu'il a de l'argent pour faire la guerre ; et quand .
dépenser ensemble deux ou trois cents millions, Cette § sera commencée , et que vous :
égorger trente ou quarante mille Anglois, leurs aurez donné dans le piége, alors il sera toujours !
freres, et se faire égorger eux-mêmes au nombre à votre porte pour vous demander de nouvelles .
de soixante ou † mille, Emfin, il sommes. Mes amis ! mes frères! réunissons-nous
s'agit de savoir si les François, en donnant dans tous pour faire retentir, d'une voix terrible,
le piége que le roi d'Espagne et ses alliés secrets ces grandes vérités de politique ' nationale :
leur tendent en ce moment, iront ocoasionner PoiNT DE GUERRE PoUR LA QURRELLE oEs TYRANs !
une guerre universelle en liurope ; car, en at LA l' AIx I OU'R ACHEVER NOT'RR lºo rr § |.
taquant les Anglois, le roi dc Prusse et ses alliés PRoMP I E RUPTU RR AvEC LA MrAisoN D'AUTRIcHE !
seront obligés naturellement de les defendre, et ALLIANCE AvEc LA PRUssE , DA- kIoLLANDE RT
alors nous nous trouverons en guerre contre la L'ANGLETERRE ! CARRA. a. " * -* º *
-
-----
dant , sans quc le tout puisse aller au-delà de de 32 deniers pour tous les soldats françois, est
3o,ooo liv. , et par exception , l'archevêque de mal interprêté dans plusieurs corps militaires;
Paris aura 75 ooo livres , lesdits archevêques et plusieurs régimens qui, sous l'ancien régime,
évêques continueront à jouir des bâtimens et avoient 1o et 12 deniers d'augmentation de
jardins à leur usage, situés dans la ville épis paie , prétendent profiter du bénéfice du dé
copale ». cret de l'Assemblée, et conserver en outrel'aug
L'article II concernoit le traitement des mentation dont ils jouissoient. Le comité pro
évêques dont les siéges vont être soumis à la pose à l'Assemblée nationale, par un projet de
suppression, ct des 'vêques qui donneront une décret divisé en dix articles, de déclarer « qu'en
dé mission volontaire. De grandes contestations
ordonnant une augmentation de paie pour tous
se sont élevé es sur cette s cond , parti , du dé les soldats franço s, elle n'a pas entendu ajoutet
cret. M. Dellay vcut que l s pi élats qui se d' aux avantagºs des corps privilégiés, mais au
mettront sans être supprim. s , ne reçoivent q'ue contraire rendre meilleure la condition de tou,
3ooo liv. Un autre opinant d in ndoit que le en leur accordant un traitement uniforme »…
sort des retrait s fût élevé jusqu'à 12,ooo liv. Le projet est adopté sans débats. Deux autres
Par quelle préſérence , s'est écrié M. Bou incidens se sont élevés.
che , traiteroit-on si nobl m nt des démission
« Une députation du comtat Venaissin, a dit
maires qui , p,ir ces retra tes conibinées, cher M. le président, sollicite la faveur d'être admiit
cleroient à é l v ( r le trouble dans le royaume ; à la barre dans la séance de samedi soir ». Mil
que l'évêque dont le siége s'anéantit , obtienne gré quelques oppositions assez vives, survennº
les dcux tiers dut trait ment, c'est justice et
vers le côté droit , il a été décrété que la *
humanité , mais l ouvrier qui se retire pendant putation seroit admise.
la chaleur du jour, n'a rien gigºté, et ne mé On apprend , par un courier extraordinaire
rite rien. de Touiouse, que la municipalité de cette ville
M. le Chapelier 'tablit la distinction de ceux s'est crue obligée de faire arrêter M. de lautree
quc des raisons évidemment lég times déter membre de l'Assemblée nationale , accusé de
mineront à se d' mettre , il pu opose de leur faire des recrutonnens pour une contre-révolu
accorder l'excédant de la somme attribuee aux tion. L'énormºié de l'inculpation , la gravité des
évêques et curés qui les r, mplaceront. mesures prises par l s municipaux de Toulouse
C'est avec ces ſaveurs ( xc ssives , a observ é le caractère de l'a cusé , tout a concouru peut
M. Martincau , que vous verrez les démissions faire renvoyer l'affaire au comité des recher
se multiplier sans aucune b,ens'ance ! ches.
Sur une réflexion nom moiºs sege de M. En rcprenant le travail du jour , M. Expillº
Camus, l'article a été div sé ; la première partie rºpporteur du comité ecclésiastique, a prés
décrétée en ces termes :
un article additionnel dont l'objet étoit dº
Art. II. « Les évêques q'ui, p r l suppression cord r anx évèques in partibus, 12, ooo livrei
effective de leurs siéges , resteront sans fonc de pension.
tions, auront pour pension de retraite les deux L'intraitable M. Camus , qui n'a jamais cédi
tiers du traitement ci-dessus . qu'aux raisons d'utilité, a exposé « que le
La seconde partie a été ajournée. évêques in partibus, exception faite du ser
La discussion est interrompue par un rapport vice et des vertus de quelques-uns, étoien
fait au nom du comité militaire. une superſluité au milieu de l'église »; et pº
Le décret du 28 février, par lequel l'Assem ces mots il a fait tomber le : projet d'articl
blée avoit ordonné unc augmentation de paie additionel dans un ajournement indéfini
#-sa-•**
( 59 )
L'article III, concernant les curés , a été les plus amicales, à retirer sa signature et à se
et décrété après quelques discussions. rétracter. Si M. le curé Breurvart persiste dans
Art III. « Tous les curés actuels auront la le péché anti-national , il faut que le calus soit
entièrcmcnt fermé chez lui, et que son cœur
»erté d'opter la traitement qui est fixé par le n'ait plus ce ressort qui caractérise l'homme
: cret général sur l'organisation du clergé : sensible et vertueux : mais nous espérons qu'il
se rendra , comme S. Paul , au trait de lu
: s'ils ne vouloient pas s'en contenter, il lcur
ra fourni un traitement , #ºgº ses concitoyens ont lancé autour de
Ll l . • - - • -
ouvel ordre de choses , et attendu que les lois, sanctifiés l'ar le serment civique, ont été
accueillis cn grande cérémoniº par leurs cama
rticles 4 , 5 et G du projet sont subordonné s rtides, lcs autres gardes nationales et les soldats
t ceLte détcrmination , ils ont été ajournés. citoyens du rég ni d'Orl ºns , cavalorie , et
L'article 7 est décrété en ces termes : du r giment d Bervick. i)ès ce momºnt tous
VII. Les abbés, priº urs-commendataires, digni ces militaires n ont formé qu'un sºul corps et
une seule famille. Les ofiiciers rc sp ctifs de la
aires , chanoines , prº ben lés, semi-prébºndés, garde nationale et des deux régimens se sont
2ha pºl ins. et tous autres bénéficiers généra embrassés bien cordialement. Une fête bril
em nt quelconques , dont les revenus ecclésias - lante , dans laquelle Ml. de Ligne , colonel
tiques n'excèdent pas 1ooo liv. , n'éprouveront du régimcnt d' Orleans, s'est montré avec toute
les belles qualités de vrai patriote , a suivi le
aucnne ré'duction. retour des dépités Al bºvillois ; et tous les ci
Ceux dont les revenus excèdent l dite somme toyens ( sauf lºs aristocrates incorrigibles et
auront r°. 1ooo liv. : 2°. la moitié du surplus , d n °sprit lºorné ) sont très-contens aujour
sans que le tout puisse allºr au-delà de la somme d itii. -- , / \ evers , une harmonie bien tou
cliante règne entre l s citoyens de cette ville
de Cooo liv. G. et ie régiment de Royal-Piémont , cavalerie.
A JV I S. C'est à la vigilance et au zèle infatigable de ce
régiment, et de leur digne m jor , M. ! ºgon
MM. lcs Abonnés , dont la jouis sance date du 5 zac , proclamé à N evers le brave chevalier, que
janvier pour 6 mois , et du 1 avril pour 3 mois, sont cette ville doit sa sûreté et la défaite des †
avertis que leur Abonnement finit au 5o du courant ; gands qui ont inf sté le département de la
et priés de renouveller avant le 25 pour plus de célérité Nièvre. Ah ! les bons amis ! les bons soldats !
dans le service. MM. sont aussi prévenus de répétcr
leur adresse , ct d') ajouter ces mots : à commnencer ils sont toujours prêts à marcher avec leurs
par le premier de tel mois , afin d'éviter les doubles frères de la garde nationale ; et quand ils re
emplois. viennent de leurs expéditions , on cntend de
tous côtés , vive Piºmon f ' vive la natoin !
vivent nos camarades de Nevers ! Ces accla
Douai, 15 juin. mations , sans doute , sont déchirantes pour des
Les citoyens de Douai, au nombre de plus oreilles anti-nationales : mais comme elles sont
de cent soixante, se sont assemble s, et, en pré douces et dilatantes pour les coeurs sensibles et
sence de quatre notaires, ils ont écrit à M. Breur patriotes ! - Au Haere , c'est la même joie et
vart , curé de Saint-Pierre à L)ouai, député à le mème concert. Nos braves et bons amis de
l'Assemblée nationale, pour le semoncer lrater Béarn ont fait, avec les citoyens de cette ville,
nellement sur son adhésion à la protestation le pacte fédératif après lequel ils soupiroient
frén tique des noirs : ils l'engagent, par les ar tant. ll falloit voir aussi , † comrne tout le
gumens les plus décisifs et par les sollicitations : monde s'embrassoit et se félicitoit; on n'enten
( 6o )
doit que ces mots : mes chers amis ! mes bons vingt ans le systême des potentats de l'Eu
concitoyens ! mes braves camarades ! Et puis est d'en anéantir les républiques. C'est po
le lieutenant de roi et le colonel de Bearn effectuer, en partie, ce projet que Turin
étoient au milieu des grenadiers, chantant de contre des hommes qui n'ont commis d'auta
bon cœur avec eux une chanson civique, sur faute que d'être libres.
l'air : vive Henri. Et puis les spectateurs et les Peuples , ralliez-vous avec sagesse contrel
acteurs essuyoient de temps en temps les larmes tyrans qui, à l'exemple de Joseph II, aimeL
qui filtroient doucement du coeur vers leurs pau toujours mieux régner sur des esclaves entouré
pières. Eh ! qui n'en verseroit pas de ces larmes de décombres teints de sang, que sur de
si précieuses, quand on voit un pareil specta hommes jouissant de leurs droits naturel !
cle, et quand on sait que ce spectacle se renou l'abri de bonnes loix. Il seroit incroyable qu
velle à la ſois dans tous les cantons de cet em Venise et Rome n'apperçussent pas les piég
pire ? Si quelqu'un bien né et bien organisé eût que la maison d'Autriche leur tend en ce mº
voulu faire un voyage céleste, il n'avoit qu à ment. Ses domaines engloberont bientôt Ro
parcourir toutes les fédérations de la France , qui deviendra î'apanage d'un archiduc, siV
en évitant toutefois Nîmes et Montauban ; et nise est inattentive dans les circonstances at
je suis sûr qu'après cela il n'auroit pas regretté tuelles : et Turin s'aggrandira aux dépens de l
la vie. Mais avant de quitter le Havre, remer Ligurie. Les individus de la maison d'Autriche,
cions les membres d'un des clubs patriotiques déja trop disséminés en Europe, ne tendai
de cette ville , de la réponse imprimée qu'ils qu'à y faire des esclaves , ou y présenter n
viennent de faire à la lettre de M. Bergasse, théâtre d'horreurs. On peut en appeller à la
sur les assignats. Ils ont daigné réfuter les pa périence. V.
radoxes magnétiques de cet écrivain mystique,
ar des argumens sans réplique : ce † étoit
D E B R U x E L L E s, le 18 juin.
† facile, assurément, mais ce qui devenoit
iinportant de la part d'une société † négocians Pendant que le congrès nous fait entrerº
instruits, qui ont puisé leurs connoissances sur quelques avantages remportés en trois ou quatn
les rapports sociaux et sur la situation actuelle rencontres sur nos ennemis , qui même on
des finances , ailleurs que dans un baquet. perdu , dit-on , six ou huit pièces de canoni
« Comment avez - vous pu ( disent-ils à Ber et ont été victorieusement repoussés au-deli
gasse ) vous persuader que la vérité , chassée, de la Meuse, il fait circuler un manifeste
méconnue des têtes françoises , s'étoit réfugiée adressé à toutes les puissances de l'Europe,
dans la vôtre, qu'elle dictoit ses arrêts par vos contre la perſidie sanguinaire de la maisu
écrits, et que vous seul aviez raison contre d'Autriche. |
tous ?Quels sont les miracles qui prouvent votre Il y dévoile les horribles trames de cetu
mission ? quels chef-d'œuvres avez-vous publiés ? cour, dont le but est de nous faire verser da
à quels signes a-t-on pu reconnoître en vous un ſlots desang, en nous égorgeant les uns la
de ces génies privilégiés, créés pour éclairer la autres, afin de lui applanir les voies qu -
- –**"
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTÉRAIREs .
D E L A F R A N C E, ' .
E T A F F A I R E S P o L I T I Q U E S D E L' E U R o P E ;
J O U R N A L L I B R E, par une Société d'Écrivains
eZ dirigé par M. MZERcz E R.
raioe .
Le despote n'est défendu que par des satellites, les états libres le sont
par des soldats.
une seconde fois , condamné : une seconde nationale Quoique les tribunaux me puissent
fois il est parvenu à vaincre les cent voix, attaquer le corps législatif en masse, son exis
avec sa poitrine de fer, et à lasser l indignation tance se trouveroit n'anmoins bientôt com
universelle avec son visage de marbre. Dès promise , si les tribunaux pouvoient laneer des
qu'il a pu se faire entendre , il a crié : « qu il , décrets contre chacun des membres qui le com
n'avoit pas parlé au nom du comité de liqui posent. Je conclus donc à ce que M. de Lau
dation ; mais que M. de Batz . membre de ce trec ne puisse être traduit devant aucun tri
, comité, l', voit assuré que, d'après les apperçus, bunal, jusqu'à ce que le corps législatif l'ait
on pouvoit évaluer la dette publique à 7 déclaré jugeable ».
milliards. M. Pétliion, entrant dans les mêmes prin
MM. de la Borde et Anson ont rassuré l'As cipes , a prouvé que, si la procédure com
( 85 )
encée contre M. de Lautrec étoit déclarée
mains de quatre cavaliers inconnus le sieur
gale , l'inviolabilité des représentans de la Muscar, pour le conduire on ne sait où : il
à tion seroit, dès ce moment, illusoire , et que 6I0 6ºS t # disent à Longwy, où il y a un régi
•s tribunaux, avant d'agir contre un député ment Allemand ( Bouillon ). Ce même jour le
l'Assemblée nationale , § attendre que commandant a fait ôter les planches qui ôtoient
e corps législatif eût, par une décision for la lumière à sa prison. Remarquez que les gre
nelle , dépouillé celui qui se trouve accusé de nadiers de Casi -lla ont été deux fois sur le
inviolabilité qui étoit inhérente à son carac point d ôter ces planches : on estimoit beaucoup
ère.
l a discussion est continuée à demain, et les
ce régiment. l e commandant de cette vilie,
omité s de constitution et des recherchcs réu
qui les avoit ſait mettre, craignant le régiment
de Vivarois, est parti. C....
is , doivent apporter un projet de decret qui P. S. Que signifie encore ce nouveau mou
,onsacre les principes sur cette matière. vement extraordinaire dans les troupes ?
U ne députation des vainqueurs de la Bastille Adresse à l'Assemblée mationale, des électeurs
, paru à la barre, conduite par M. le maire.
Dans un arrêté pris par eux ce m : tin, au noin du district de Saint - Claude, au dépar
tement du Jura.
»re cle 863, ces g n reux citoyens déclarent
« que pour entretenir la paix et la concorde avec « Messieurs , un concert de bénédictions
eurs frères d'armes, ils renoncent aux distinc vous parvient chaque jour de tous les côtés de
ions dontl'Assemblée national° avoit daign les ce vaste empire ; mais vous daignerez distin
honorer ». Cette délibération a été récomp, n ée guer la voix des habitans du district de Saint
par de nombreux applaudissemens; et comme il Claude, au département du Jura. Echappés, par
est naturel qu'une pensée vertueuse en enfante vos bienfaits, aux chaînes de la plus flétrissante
une autre , M. de Menou , homine décore , féodalité, remontés enfin à la dignité de l'hom
formoit la motion « que le roi fût suppl é d a me, ils ont organisé leur corps administratif
néantir les ordres et les décorations » : voici le
avec la paix et la décence qui doivent présider
décret qui est intervenu : les assemblées d'un peuple libre et digne de
« L'Assemblée matonale , touchée du noble l'être. Ni les intrigues de † cupidité, ni † cla
atriotisme des braves citoyens qui ont pris la meurs impuissantes d'un fanatisme qui désho
§ , accepte leur renonciation aux distinc ' nore tant de François, n'ont approché de nous :
tions qui leur avoient été accordées par les dé nos prêtres prient et vous bénissent, messieurs,
crets de l'Assemblée , décrète de plus qu il sera | à l'exemple du chef de l'église du Jura, qui
fait une mention honorable , dans le procès s'est empressé le premier peut-être d'adhérer à
verbal, de leur généreux sacrifice ». G. vos sages décrets. Ils viennent de repousser,
avec l'énergie de l'indignation, les protestations
scandaleuses parties du sein même de l'As
De Montmédy, le 12 juin. semblée nationale. L'acte le plus religieux sans
doute , puisqu'il est patriotique , l'acte d'une
D'environ 15oo hommes de recrues qu'on soumission parfaite à ce que vous inspire la
avoit envoyés de Luxembourg à l armée autri vertu pour le bonheur des François , vient de
chienne qui guerroye contre les brabançons , nous être adressé par les vénérables pasteurs
il en est bien déserté 1ooo : ils passent par ici, de nos montagnes , la nature les ſit pour être
Sedan et Charleville, par bandes de 2o et 3o ; l asyle et les remparts de la liberté ; le fana
enfin, la désertion est considérable dans cette tisme , qui forgea les fers de nos pères, y est
armée.
mort pour jamais ; et quand le reste du monde
Le régiment de Royal-Allemand est parti de reprendroit les chaines que vous avez brisées,
Stenay pour Sarrelouis, et celui de la lteine est l'étendard de Tell, plus brillant sous vos géné
venu le remplacer. - ---
reux auspices, restera sur leurs cîmes, inacces
-
Le régiment de Castella suisse est parti d'ici sibles aux efforts des tyrans. Nous sommes, etc.
jeudi 1o pour Verdun, et celui de Vivarois Signés L)ALoz, président ; BoUGUIoT, secré
viendra le remplacer. On dit que les habitans ta Ire ».
de Verdun veulent le retenir, et ne veulent
point u Allemunds. Réclamation mal fondée des habitans de
Pendant fn nuit du 8 au 9, entre onze heures Briançon.
et minuit, le commandant a remis entre les C'est toujours faute de s'entendre que les
( 64 )
-
hommes ne s'accordent ni sur leurs droits, ni approche où tous les peuples françois vont se"
sur l,ºnr véritable intérêt : et c'est ſaute d'ana confédérer dans la capitale ; c'est le moment de
lyser les vrais motifs de ceux qui les conduisent, terminer toutes les querelles et les dissensions.
qu'ils sont souvent dupes, ét de leur pro:ºre - CARRA.
loyauté, et de la lov auté factice dies a ntres. ^ ous
avons annoncº , dans notre numéro 25 , qu'une Ncuvelle tentative pour égarer le patriotisms
faction aristocratique étoit parvenue à fairc des soldats.
nommer le ci - devant marquis de 'l'onnerre
colonel de la garde nationale de Briançon , et Nous venons de recevoir de Iille un im
que la même laction se promºttoit de le faire primé anonyme intitulé : -Aux soldats par un
reconnoitre pour commandant général des soldat, et adressé anonymement le 15 de ce
ardes nation, les de toutes les coinni li nautés 1no1s, sous le timbre de Paris , au quartier
† sur c tte annonce , messieurs m 1tre du rég ment de Dillon. On y dit aux
les maire , oi'nciers mºn cipaux , ol'iiciers, bas soldats que le p triotisme ne consiste point à
officiers et fusiliers de la garde nationale et con porter d'inutiles cocardes, et à imprimer d'Inu
munauté de Briançon, se sont crus tous incul t les adresscs , mais à faire un camp pour y re
pés, et en conséquence, ils se sont assemblés cevoir les princes fugitifs, et à délivrer le roi de
pour réclam r contre cette inculpation pr t n sa prison. On leur parle de S ixe, de Vendôme,
due. A 1.ieu ne plaise qu'en parlant d une lºc de Luxembourg, de Turenne, ' comme si ces
tion aristocratique, nous ayons entendu parler noms-là pouvoi nt effacer ceux de frères, qui
de tous les habitans de Briançon ; nous n'avons vie mment de la nature et du coeur, et ceux de
voulu désigner que ceux qui dans leur con pactes fédératifs faits avec leurs concitoyens,.
science ne sont pas véritablement les amis du qui viennent de la volonté d'une providences
peuple ; que ceux qui tiennent encore aux prº «livine. On cherche à les exalter sur M. Dubois
jugés de la ci-devant noblesse : que ceux enfin de Crancé , comme si l Assemblée nationale, -
ui auroient eus en efiet quelque velléité pour M. de Ciancé lui-même, me s'étoieat pas
# nonimer Ml. de I'on nerre commanda11t pliqué sur l expression que le venin aristocrai
général des g rdes nationales de toi ttes les con tiqne avoit voulu empoisonner. Enſin, on in-;
munautés du Briançonnois, comme ils l'ont sulte les soldats au point de croire qu'ils seron ,
nomin * colonel-général propriétaire des m, dupes de quelques mots et de quelques exclu-º
lices de la ville de Briançon. Que signifie ce mations chevaleresques, qui n'étoient bonnes
mot propriétaire ? Est-ce que les braves défen que du temps des Goths et des Visigoths. On
seurs de l'empire, du côté des Alpes ; est-ce suppose que ces vrais patriotes ( car en effet je
que nos frères de Briançon , qui sont des pense , comme l'anonyme, et je l ai dit cent |
hommes libres, et qui ont montre un si beau foºs, personne n'a ( té d'un patriotisme plus
zèle pour la const'tution, appartiennent en pi r « t plus désintéressé que les soldats) me sont
propriété à un autre homme ! Rºyez, ray z j atriotes que par séduction et non par senti
ce not, et soyez sûrs que je n a ural jamais bonne In nt et jugement. L'indignation que ce pam
opinion de M. de Tonnerre , pour avoir souffers plileta déja causée à ceux qui l ont reçu, prouve
qu'on lui donnat ce titre. ( ominent voulez-vous le contraire : et nous avons d'autres preuves
que, d'après ce mot servile , les bons citoy, 11s sans nombre , que les soldats ont beaucoup
de Briançon n'aient p s fait leurs efforts pour meux jugé de la révolution que leurs ofiiciers
empêcher d'une
prietaire M. de des
l onnerre de devenir
principales clefs ledepro
la
en général, et que beaucoup d'autres particu
liºrs qui paroissent très-lettrés et très-instruits |
H'rance ? Non , mes , n1:s , volts ne vOus Cnlen 1ls ont même un tact, ainsi que je l'ai vu dana
diez pas; vos réclamations sont mal lon !ées : plus de quatre-vingts lettres que j'ai reçues de
elles vous inculperoient même , si nous me cºn différems régimens, qui leur f it distinguer sur
noissions pas vo; re zèle patriotique et votre le champ le petit bout d'oreille d ñne, et la
bonne foi. Renoncez donc à vos plaintes : r n petite langtte de serpent des aristocristes. C'est
dez justice à vos concitoyens persé cutés : réu donc en vain qu'on cherche à les égarer : ils
nissez-vous par de sincères embrassen1ens : i vivront « t naourront libres avec nous : § leur
mez-vons tous comme de bons frères Le jour devise et la nôtre pour la fin des siècles. CARRA.
4
1 * v : 1 ,
ANNALES PATRIOTIQUES ET LITTERAIRES.
· · D E L A F R A N C E ,
E T A F FA I R E s P O L I T I Q U E S D E L' E U R O P E ; .
JO U R NAL LI BR E, ar une Société d'Écrivains Patriotes ſ>
ment d'Eure et Loire, dans la dénomination Sur une prétention semblable entre le Havre
le- ses arrétés , qu'il avoit si improprement et Montivillier, l'Assemblée décide qu'il n'y a
révêtus du nom de DÉcRETs. Mais en réformant lieu à délibérer. :
( 66 ) |
contre M. de Lautrec, l'un de ses membres , l'âge de 18 ans, ou pendant 16 ans, sera ci
lui enjoint de venir rendre compte de sa con toyen actif sans payer de contribution. |
duite devant l'Assemblée, qui, après avoir en » Que chaque année, le 14 juillet, il #
tendu, jugera s'il y a lieu , ou non , à l'accu prêté dans les grands ports, par toutes les per
sation ; et dans ce cas , l'Assemblée nationale sonnes attachées à la marine .. en présence des
désignera le tribunal qui en devra connoitre. ofliciers municipaux et des citoyens rassem
M. le président est autorisé à faire connoître blés, le serment de fidélité à la nation, à la
à la municipalité de Toulouse que son zèle loi , au roi et à la constitution décrétée par
patriotique a obtenu l'approbation de l As l'Assemblée mationale, et acceptée par le roi.
semblée ». (A cet article est joint la formule du
Le décret a été adopté avec deux amende mCnt. ) -
mens proposés par M. FreNeau , lesquels sont : » Qu'à chaque armement le commandant
1°. que les poursuites judiciaires s'exerceront de chaque vaisseau fera le serment, et le fera
contre un membre du corps législatif comme répéter par l état major de l'équipage dans les
contre tout autre citoyen, quand il aura été termes employés ci-dessus.
pris en flagrant-délit. » Que le ministre du département de la,ma
2°. Les tribunaux sont autorisés à faire les rine, et tous les autres agens civils et mili
informations contre tout membre du corps lé taires , seront soumis aux loix de la respon
gislatif qui se trouvera inculpé , à la réserve sabilité dans les cas et de la manière qui seront
seulement des cas mentionnés dans le décret déterminés par la constitution. · · · ·
du 23 juin. » Qu'aucum officier militaire ne pourra ètre
Sur un rapport fait au nom du comité de ma destitué qu'en vertu d'un jugement du conseil
rine, il a été décrété : de guerre , ni aucun officier civil sans l'avis
« Que le roi est le chef suprême de l'armée du conseil d'administration.
mavale. » Qu'aucun réglement ou ordonnance sur li
« Que l'armée navale est essentiellement des marine ne peuvent être désormais promu
tinée à défendre la patrie contre les ennemis que d'après un décret du corps l gislatif sanc
extérieurs, et particulièrement à protéger le tionné par le roi. -
« Qu'il ne peut être appellé dans les ports 1°. Sur les sommes à allouer pour l'entretien
françois aucune force navale étrangère, sans un de l'armée navale.
acte du corps législatif, sanctionne par le roi. 2°. Sur le nombre des vaisseaux dont l'ar
· « Qu'il ne peut être employé, sur les vais mée navale sera composée.
seaux du royaume, aucun corps étranger, si ces 5°. Sur le nombre des officiers de chaque
troupes n'ont été incorporées dans les troupes grade. -
--
( 67 )
listration ou au directoire du département, seront tenus de se conformer, pour les baux
oit même à l'administration ou au directoire actuels de ces biens , aux † de l'ar
lu district dans lesquels ces biens sont situés , ticle 9 du titre I** du decret du 14 mai, et aux
'Assemblée nationale réservant au département conditions de jouissances prescrites par l'ins
oute surveillance et toute correspondance di truction du 31 du même mois, au maintien
recte avec son comité. desquelles les administrations de départemens
III. Les municipalités qui enverroient des et de districts, ou leurs directoires, tiendront
oumissions pour quelques objets déja demandés exactement la maim.
»ar des particuliers, n'auront point droit à être X. Les acquéreurs jouiront des franchises
»référées ; le comité enregistrera toutes les accordées par les articles 7 et 8 du titre Ier du
lemandes des municipalités suivant l'ordre de décret du 14 mai, et aussi de celles accordées
late de leurs délibérations authentiques , et par l'article 1 1 du titre III; mais pour ces der
celles des particuliers suivant la date de leur nières, pendant l'espace de douze années seu
:éception , et il enverra des expéditions , cer lement. à compter du jour de la publication
ifiées par un de ses secrétaires , à l'adminis du présent décret.
ration ou au directoire du département dans X I. Les administrations de département ou
lequel ces objets sont situés. leurs directoires, adresseront le 15 dechaque
IV. Les administrations de département for mois, au comité chargé de l'aliénation des
meront un état de tous les domaines nationaux domaines nationaux pendant la présente ses
iitués dans leur territoire , et procéderont in- . sion de l'Assemblée mationale, et, par la suite,
cessamment à leur estimation dans les formes aux commissaires qui leur seront désignés par
rescrites par les articles 3, 4 , 7 et 8 du titre les législatnres, un état des estimations qu'elles
# du décret du 14 mai ci-dessus mentionné. auront fait faire, et un état des ventes qui au
Les administrations ou directoires de départe ront été cominencées ou consommées dans le
ment chargeront des experts des estimations mois préc dent, pour le tout être rendu pu
pour lesquelles il sera nécessaire d'èn employer, blic par la voie de l'impression.
et elles commettront, pour surveiller ce travail, X. I. Les acquéreurs feront leurs paiemens
les administrateurs ou directoires de districts. aux termes convenas, soit dans la caisse de
, V. Elles commenceront ces estimations par l extraordinaire . soit dans celles de district ,
les lieux où sont situés les biens sur lesquels le qui seront ohargées d'en compter au receveur
comité leur aura renvoyé des soumissions , soit de l'extraordinaire.
de municipalités, soit de particuliers , ou sur XlIl. Les municipalités qui voudroient ac
lesquels elles en auroient reçu directement, quérir quelques parties de domaines nationaux,
et continueront ensuite à : faire estimer ceux pour des objets § publique, seront tenus
haêmes de ces biens pour lesquels il n auroit été de se pourvoir dans les formes prescrites par le
fait aucune soumission. -
décret du 14 décembre 1789, pour obtenir l'au
- VI Elles auront soin , dans les estimations, torisation nécessaire, et seront ensuite considé
de, diyiser les objets autant que leur nature le réés commre acquéreurs particuliers.
permettra , afin de faciliter, autant qu'il sera XIV.Les articles ci-annexés du décret du 14
possible, les petites soumissions et l'accroisse mai et de l instruction du 31 du même mois
ment du nombre des propriétaires. sur lit vente de 4oo millions de domaines na
VII. Les prix d'estimation seront déterminés tionaux, avec le changement des seules expres
d'après les dispositions des articles 3,4, 7 et 8 sions nécessaires pour les adopter aux dispo
du titre Ier du décret du 14 mai, et serviront , sitions ci-dessus , seront censées faire partie du
de base aux soumissions et aux enchères. présent décret:
VIII. Les soumissions devront être au moins Il est resté assez de temps encore pour s'oc
égales au prix de l'estimation, et les enchères cuper du traitement à faire au clergé actuel ;
†
Ine S6º rOIlt OllVeTt6S lorsqu'il y aura de telles et les articles suivans ont été décrétés :
soumissions; mais alors elles le seront nécessai « IV. Le traitement des vicaires actuels sera
rement, et l'on y procédera dans les délais,. le même que celui fixé par le décret général
dans les formes et aux conditions prescrites " sur l'organisation du clergé.
par les articles 1 , 2, 3, 4, 5, 6, 8 et 9 du titre V. Air moyen du traitement fixé par les pré
III du décret du 14 mai, et par l'instruction . · cédens articles, tant en faveur des évê es que
du 31 du même mois.. des curés et vicaires, la suppression du casuel
IX. Les acquéreurs des domaines mationaux aura lieu à partir du premier janvier 1791 ; jus
( 86 ) -
qu'à cette époque il continuera d'être perçu ». fut repoussée axes vigueur; ils perdirent un
Les droits attribués aux fabriques continue liomme, et # quelques blessés. §
ront d être payés, même après ladite époque, | se passa près du bureau de la poste; ils furent
suivant les tarifs et réglemens. - enfin repoussés et dispersés. Une troupe de
VI. Les traitemens qui viennent d'être dé deux cens attaqua le poste de l'hôtel-de-vik.
terminés pour les curés et pour les vicaires au La compagnie de service ſit bonne contenance
ront lieu à partir du premier janvier 1791. essuya le premier feu, sans perdre un seul
VII. En ce qui concerne la présente année , lhomme. Ils ripostèrent et en laissèrent cinq
les curés dont les revenus excèdent 12oo livres la place et plusieurs blessés, qui furent ensui
aurOnt , massacrés à coups de bayonnettes. On pours
1 °. La somme de 12oo liv. vit le reste, qui se débanda. Autre attaque
2°. La moitié de l'excédant, pourvu que le le cours contre la patrouille militaire, renfor.
tout a'excède pas 6ooo liv. cée des légionaires. L'affaire fut vive, les u.
A l'égard dcs curés à portion congrue , qui saillañs y perdirent du monde et furent disper
ont un revenu moindre de 12oo liv., ils auront, sés. Depuis six heures que l'affaire commen#
outre leur casuel, 7oo liv., et en outre la somme jusqu'à huit, ou n'entendit dans toutes l
de 5oo liv. rues. qu'un bruit continuel de mousqueteriº
Quant à ceux qui, sans être à portion con On publia alors la loi martiale, ce qui n'en
grue, n'ont cependant pas 12oo liv. de revenu, cha pas qu'un jeune homme nommé Boudou,
ils contimueront de toucher ce qu'ils avoient fils unique d'un riche négociant, me fût fall
coutume de percevoir, et le surplus leur sera et dépouillé de tout ce qu'il avoit sur lui, aini
compté dans les premiers jours de 1-91 . qu'un vieillard septuagénaire. La nuit a été
VIlI. Les vicaires de villes auront , outre le tranquille. Ce matin la majeure partie des ligº
casuel, leurs revenus ordinaires ; ct ccux des maires, au nombre de 26 compagnies (1 , s'est
campagnes auront aussi , outre leur casuel, la rendue sur l'esplanade. Un des citoyens §
somme de 7oo liv. , qui leur seront payées de ardens du parti contraire, est allé les affronter
la manière ci-dessus ». ll a été arrêté et sur le champ pendu à unrever
Il est encore, au fond des campagnes, nombre bère : la vengeance a suivi de près; le fils unique
de personnes mal instruites, qui ne savent pas de M. Chas , ex-second consul, a été #
ue la liberté sainte est le rempart le plus sûr sa porte, ainsi qu'un perruquier. Ahuit heure
# propriétés, et qui se sont persuadées que la nous avons reçu des renforts de tous côtés, soit
constitution alloit leur donner le pouvoir de du Lavomage, presque tous protestans, mº
contester et d'enlever aux propriétaires des bons citoyens, soit du S.-Esprit et de Beaucairº
rés, ou à leurs fermiers, le droit de récolter Ces troupes forment environ ro,ooo hommº,
# regains. M. d'Ambly a rendu compte de ces qui ont resté en bataille sur l'esplanade. La#
abus naissans, et, pour y porter le plus prompt gion nîmoise s'est répandue alors dans la
remède , l'Assemblée a décrété « que les pro avec le régiment de Guienne, et la tranqui#
priétaires ou fermiers étoient autorisés à re
cueillir , dans les prairies et héritages à eux
est revenue. Il y a des pourparlers du
municipalité. La première réponse a été qu'u
#
appartenans, à titre de propriété , location ou livrât les chefs de cette ligue. Nous attendº
autrement, les seconde , troisième , et même ce soir toutes les Cevènes , qui formerontº
quatrième herbes ». G. corps d'armée de 1o,ooo hommes. Nous prº
Ntmes, le 14 juin. mons que.Montpellier ne manquera pas !
de nous envoyer des secours. Les catholiqº
« Le feu qui, depuis quelque temps, couvoit signataires se sont retranchés avec du canoº
ici sous la cendre, a fait hier son explosion. - -*
dragons de la légion Nîmoise. Cette troupe, sont mêlées de protestans et de catholiques attadº
composée de travailleurs de terre et porte-faix, la constitution. -
º
| -- II
:-sE #- A
S U P P L É M E N T A U N°. C C L XV I I I.
P A R I S. duellement. M. d'Astros, directeur de la mon
noie, refusa de le recevoir, disant qu'il ne le
Les représentans de la commune proposent connoissoit pas, et ne vouloit pas le connoître.
de proclamer Louis XVI premier roi des D'autres officiers renvoyèrent les billets et fircnt
JFrançois, le 14 juillet prochain. lls invitent la même réponse.
toutes les municipalités du royaume à rassem Le 1o, un adjudant de Touraine fût visiter le
bler, le même jour et à midi, qui sera l'heure colonel, qui le traita de f...... gueux, et voulût
de la cérémonie confédérative à Paris, leurs lui faire quitter l'épaulette , quoiqu'il eût 25
communes respectives conjointement avec les ans de service. Cet adjudant sortit ; et ayant
troupes de ligne qui se trouveront dans leurs rencontré des grenadiers de son régiment ,
arrondissemens, afin que le serment d'union leur raconta le † Riquetti avoit mené avec
soit prononcé de concert et au même instant lui deux ou trois officiers que le régiment me
par tous les ltabitans et dans toutes les parties vouloit pas, et qu'il vouloit forcer le régiment
de cet empire. de reprendre. Une députation de grenadiers
vint le prier de ne pas les obliger à recevoir "
Relation exacte et circonstanciée de l'affaire ces officiers indignes ; Riquetti insista ; les gre
de Perpignan, extraite de différentes lettres. nadiers tinrent ferme ; Riquetti arma ses pis
tolets , les porta sur le front d'un grenadier.
Cette relation donnera la mesure de la dis La députation sortit de sa chambre , mais les
position des esprits dans tout l empire, et de autres grenadiers , qui étoient restés dans la
CG qu1 ſlI'I'lV6I'Olt presque par-tout , Sl par-tout
cour , crièrent qu'ils ne vouloient pas les ofli
un Mirabeau cadet tentoit d'occasionner une ciers. Riquetti so mit à la femêtre , et leur or
guerre civile. : •
aristocratique , croyant être sûr du régiment de Il est juste de remarquer ici que le lieute-,
Vermandois, et pouvoir enſin commencer une mant-colonel de Touraine n'a trempé en rien
guerre civile, mit un gros piquet de ce régi ·lans tous les complots des aristocrates, et qu'il
ment pour garder les drapeaux de Touraine, s'est tenu dans une réserve qui lui fait beaucô up ,
chez le maire. Les grenadiers do Touraine , d'honneur. Il faut aussi distinguer parmi les
instruits de cette circonstance , dcsccndirent bons citcyens qui se sont montrés d§ Cette
comme des furieux, battant la charge , et en occasion , M. Lucia dc Truillas , M. Tastu,
arrivant ajustèrent le piquet de Vermandois, l'abbé Matthieu et les membres du club patrio
qui, au grand étonncment dcc crictocrat^s, inic tique de cette ville. Vivent les patriotes ſ vivent
bas les armes sur le chainp, en disant à leur3 nos bons amis de Perpignan ! nous les atten- .
capitaines qu'ils ne se battroient jamais contre dons au 14 juillet prochain. C....
leurs frères de Touraine. ( } oilà c'cs komi,ºcs
Sénéchaussée de Marseille.
et des vrais patriotec ! ) Il falloit voir alors les
unines alongées et couleur de bigarratie du co L'impudent d'Ambert, colonel du régiment
lonel, du maire et de toute la gent aristocra Royal-la-Marine, vient enfin d'être décrété de
tique. Le 11 , Touraine demanda que son colo prise de corps sur la commuation du décret
nel se rendît au quartier ; il répondit qu'il ne d'ajournement décerné contre lui par la séné
s'y rendroit que pour y perdre la vie , ou se chaussée. Que n'est-il en France ! Nous con
faire obéir par le régiment. M. de Cholet, com moissons les Marseillois ; ils iroient le ohercher
mandant de la place, lui ordonna les arrêts. aux extrémités du royaume. Il est assez éton
Vers midi, les grenadiers et soldats de l'ouraine nant qu'un homme qui s'est mcntré si ouver
arrêtèrent et mirent au cachot dix d'entr'eux
tement l'cnnemi de la révolution, soit encore
qui devoient les trahir , et déclarèrent avoir protégé par le ministère. Nons sonimes instruits
reçu, pour cet effet, de l'argent de M. Despe qu'on a fait des tentatives pour le faire rap
rant, capitaine de grenadiers. On vouloit pen peller par son régiment, que son imprudence
dre ce M. Desperant, mais ses amis le firent a si souvent compromis; mais les soldats m ont
évader.
pas même voulu entendre la lecture de la lettre
Le 12 les sous-officiers, grenadiers et soldats du ministre, et le fidèle Bcrnardote auroit
du régiment de Vermandois, députèrent vers , seul opiné pour le rappel de M. d'Ambert, si |
ceux de Touraine , pour leur dire qu'on leur les soldats ne n'avoient chassé du régiment
avoit offert de l'argent en grande quantité , à avec Roffinot, son digne camarade. Ainsi, ce
condition qu'ils marcheroient contre le régi colonel peut rester à Chambéri, et se livrer
ment de Touraine et la compagnie bourgeoise de encore à ses intrigues amoureuses et politiques.
Maillac; mais qu'ils avoient rejetté ces offres, Peut-être un jour l'esprit de liberté se poapa- .
et qu'ils leur seroient toujours fidèles ainsi gera jusques dans cette ville , et les Savoyards
qu'aux bourgeois. Ils demandèrent de former sentiront qu'il est honteux de donner asyle à
aussi-tôt une fédération avec Touraine , ce qui l'ennemi d'une grande mation , accusé par plus
fut exécuté dans l'instant; de sorte que les aris de cent mille citoyens. Le roi de Sar aigne,
tocrates perdirent tout-à-fait contenance. par ses traités particuliers avec mous , doit
Le 13 de bon matin, Riquetti partit avec les nous renvoyer les criminels de lèze-majesté et
cravates des drapeaux de son régiment. La les concussionnaires ; et depuis une année,
suite de ce vol et de cette fuite est connue ; ses états sont remplis de transfuges concus
mais ce qui ne l'est pas, c'est que Riquetti étoit sionnaires ou de criminels de lèze - mation.
en correspondance avec nombre de François ( L'observateur Marseillois. )
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