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Questions – Réponses

Institutions Internationales
P30 SJP
2019-2020
[Tapez le nom de la société]

Mama Ndiaw
Goumbale
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Introduction

Quelle est la définition juridique des institutions internationales ?

Les institutions internationales sont définies en droit comme l’ensemble des structures
et des mécanismes qui président un rapport entre les Etats et à l’organisation de la
communauté internationale.

A quoi correspond l’élément organique de la définition des institutions


internationales ?

L’élément organique correspond aux structures qui seront essentiellement composés des
Etats et des Organisations internationales.

A quoi correspond l’élément matériel de la définition des institutions


internationales ?

L’élément matériel concerne les règles d’organisations et le fonctionnement de ces


différentes structures, c’est-à-dire l’ensemble des mécanismes qui régissent les
relations entre les membres de la société internationale.

Pourquoi la Société des Nations (SDN) a-t-elle été créée ?

Cette institution a été créée après le Traité de Versailles pour résoudre les différends
entre les Etats suite à la Première Guerre mondiale. Elle va mettre en place des
mécanismes de révolution notamment la création d’une juridiction internationale
compétente lorsqu’un conflit survient entre Etats : c’est le début de la
juridictionnalisation des rapports conflictuels.

Quel est l’objectif de l’ONU qui a remplacé la SDN en 1945 ?

Elle est une organisation à but politique qui a pour objectif la coopération des Etats pour
la résolution des différends. Elle a aussi pour objectif la coopération économique et
sociale. Elle vise aussi la protection et la garantie des droits de l’homme.

Pourquoi la nature des sociétés internationales est-elle souvent controversée ?


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Pour certains juristes, cette société est anarchique (absence d’autorité). Cette thèse
s’appuie sur l’absence d’autorité supérieure dans la société internationale, l’absence d’un
législateur international et d’une juridiction internationale obligatoire.

Pour d’autres, elle est homogène et harmonisée. Cette thèse soutient que la société
internationale est homogène et s’appuie sur la coopération nécessaire irréductible entre
les Etats.

Les institutions internationales

Qu’est-ce que l’Etat ?

Il est défini comme étant un système d’organisation qui encadre une population sur un
territoire et auquel on applique un pouvoir politique.

Quels sont les éléments constitutifs de l’Etat ?

Nous avons le territoire, la population et le pouvoir politique.

Qu’est-ce que le territoire ?

Il correspond à l’étendue géographique sur laquelle s’exerce l’autorité souveraine de


l’Etat et est composé de l’espace terrestre, aérien et maritime.

Qu’est ce que la population ?

Elle est l’ensemble des individus nationaux ou étrangers installés sur le territoire de
l’Etat.

Qu’est-ce que le pouvoir politique ?

Il correspond à l’exercice des fonctions primordiales de l’Etat : la législation,


l’administration et la justice.

Combien de formes d’Etas existe-t-il juridiquement ?

Il y a deux formes : l’Etat à structure simple et les Etats à structure complexe.

Qu’est-ce qui caractérise l’Etat à structure simple ?

L’Etat à structure simple est appelé Etat unitaire et se caractérise par l’existence d’un
seul pouvoir politique. Sa structure unitaire s’organise autour de deux principes : la
déconcentration et la décentralisation.
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Qu’est-ce que la déconcentration ?

C’est l’organisation du pouvoir consistant à octroyer à des représentants de l’Etat


l’exercice de son pouvoir politique. Seul l’Etat agit à travers ses structures territoriales.

Qu’est-ce que la décentralisation ?

Elle donne une véritable autonomie de décisions et de gestion aux collectivités


territoriales.

Combien de types d’Etat à structure complexe existe-t-il ? Lesquels ?

Il y a deux formes : l’Etat fédéral et la confédération d’Etats.

Qu’est-ce qui caractérise l’Etat fédéral ?

Il est composé d’autres collectivités plus petites appelées composantes. Au regard du


droit international, seul l’Etat fédéral a la personnalité juridique internationale. Les
composantes ont abandonné leur souveraineté ou leur personnalité juridique au profit de
l’Etat fédéral. Au niveau de leurs structures, les collectivités composantes sont
autonomes et indépendantes dans leurs domaines de compétences. Les relations sont
régies par deux principes : le principe de superposition et le principe de participation.

Qu’est-ce que le principe de superposition ?

Il permet la répartition des compétences entre l’Etat fédéré et l’Etat fédéral.

Qu’est-ce que le principe de répartition ?

Il signifie que les collectivités composantes participent à la gestion de la prise de


décision du nouvel Etat fédéral.

Qu’est-ce qui caractérise la confédération d’Etats ?

C’est une union d’Etats organisée dans le respect de la personnalité juridique. Chaque
Etat conserve sa souveraineté et ne délègue que quelques compétences à la structure
confédérale. À la base de la confédération, se trouve un traité international. Deux
grands principes président aux relations interétatiques : le principe d’égalité souveraine
des Etats et le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures de l’Etat.

Qu’est-ce que le principe d’égalité souveraine des Etats ?

Il signifie que les Etats dans leurs relations ne sont soumis à aucune autre autorité
supérieure.

Qu’est-ce que le principe de non-ingérence ?


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C’est la résolution 26-25 du 24 octobre 1970 portant Déclaration relative au principe du


droit international touchant les relations amicales et la coopération entre Etats que le
principe va être consacré par l’ONU. Il signifie dans le fond l’existence d’un domaine de
compétence propre à chaque Etat.

Expliquez le droit d’ingérence ?

C’est le cas lorsque les droits sont massivement violés par un Etat. Le comité
international se donne pour mission d’intervenir pour des raisons humanitaires et de
porter atteinte à l’interdiction d’ingérence. Le droit d’ingérence a évolué non seulement
vers un devoir d’ingérence mais implique une responsabilité protégée. Cette notion de
responsabilité de protéger est reconnue en matière de génocide et de crime contre
l’humanité, situation dans lesquelles l’ingérence devient un devoir moral : on parle
d’intervention et d’assistance d’humanité.

Qu’est-ce la reconnaissance ?

C’est l’expression d’une volonté politique conduisant à des effets politiques et consistant
à prendre acte de l’existence d’un Etat ou d’un gouvernement.

Qu’est-ce qui caractérise un traité ?

C’est un accord conclu entre des Etats ou entre des Etats et des Organisation
internationales en vue d’établir des droits et des obligations dans un domaine spécifique.
On parle aussi de convention, pacte, protocole, statut, charte, arrangement ou acte. En
droit international, le régime juridique des traités est encadré par la Convention de
Vienne du 23 mai 1969.

Quels sont les différents types de traités ?

Il y a les traités en forme solennelle et les traités en forme simplifiée.

Qu’est-ce qui caractérisent les traités en forme solennelle ?

Ils sont conclus au nom du chef de l’Etat et doivent faire l’objet d’une ratification
(validation du consentement de l’Etat à être lié par le traité).

Qu’est-ce qui caractérisent les traités sous forme simplifiée ?

Ils sont conclus au niveau du gouvernement (Ministère des affaires étrangères). Leur
entrée en vigueur ne nécessite pas une ratification

Quelles sont les étapes de la conclusion des traités ?


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D’abord, il y a la négociation qui est un simple acte de politique étrangère consécutif au


constat qui est nécessaire de disposer d’un nouveau traité bilatéral ou multilatéral.
Ensuite, il y a la signature. C’est l’Article 12 de la Convention de Vienne qui précise les
autorités habilitées à signer un traité (le chef de l’Etat, le Premier ministre ou le
Ministre des Affaires Etrangères). Après, il y a la ratification. C’est l’Article 14 de la
Convention de Vienne qui définit la ratification et précise que celle-ci exprime le
consentement à être habilité par les dispositions de l’accord. Enfin, vient l’entrée en
vigueur. Elle est régie par les dispositions constitutionnelles de chaque Etat et se
matérialise par la publication au journal officiel de l’acte de ratification. Sans cette
publication, le traité ne peut entrer en vigueur et produire des effets.

Quand est-ce que prend fin un traité ?

Un traité peut prendre fin lorsque son application est suspendue par l’une des parties et
que cette suspension constitue une violation de son engagement. Un traité peu prendre
fin lorsque l’objet même du traité disparait. La dernière modalité, c’est lorsque survient
des circonstances exceptionnelles qui rendent l’exécution du traité impossible à la suite
d’un changement fondamental, imprévisible et non imputable aux parties.

Qu’est-ce qu’une réserve ?

C’est une déclaration unilatérale faite par un Etat quand il signe, ratifie ou approuve ce
traité. Elle lui permet de limiter les effets du traité à son égard. L’essence de la
réserve est conditionnée par le fait que l’Etat ne s’engage qu’à la condition de certains
effets juridiques du traité ne lui soient pas appliqués, que ce soit l’exclusion ou la
modification d’une règle.

Que fait l’objection simple ?

Elle n’empêche pas le traité d’entrer en vigueur mais seulement la disposition sur laquelle
porte la réserve est limitée dans l’application entre l’Etat réservataire et l’Etat
objecteur.

Que fait la seconde objection ?

La seconde objection quant à elle empêche le traité d’entrer en vigueur dans son
ensemble et limite les effets entre l’Etat réservataire et l’Etat objecteur.

Qu’est-ce qui caractérise la déclaration interétatique ?

Elle donne la possibilité à l’Etat d’interpréter une disposition du traité en considération


des spécificités de son droit interne. L’Etat précise l’application du traité en tenant
compte des réalités politiques, socio-économiques et culturelles du droit national.
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Qu’est-ce que la coutume internationale ?

Selon l’Article 38 du statut de la Cour Internationale de Justice, elle est une :


« pratique acceptée comme étant le droit et donnant naissance à des effets
juridiques. »

Qu’est-ce que l’élément matériel de la coutume ?

C’est la répétition de certains actes appelés précédant d’une manière constante et


progressive. Cela signifie que les Etats répètent dans un espace de temps important les
mêmes actes afin de créer une règle objective. La condition essentielle est qu’il devrait
y avoir dans la formulation de la coutume une constance dans son appréciation et son
acceptation.

Qu’est-ce que l’élément psychologique de la coutume ?

C’est ce qu’on appelle en droit l’opinio juris, c’est-à-dire la conviction des Etats d’obéir à
une règle de droit en répétant une pratique. La coutume suppose donc que les Etats en
répétant leurs comportements ont la conviction d’obéir à une règle obligatoire.

Quel est le rôle de la coutume ?

Initialement, la coutume était la principale source du droit international. Mais


actuellement, elle a perdu de son importance notamment par rapport au traité. Le rôle
de la coutume reste très relatif et dépend de son caractère régional ou universel.

Expliquez la modification d’un traité par la coutume ?

C’est dans le cadre d’une codification que les parties intéressées invitent à modifier le
traité au regard d’une règle coutumière afin de combler les lacunes et les limites du
traité.

Expliquez la modification de la coutume par un traité ?

Une règle coutumière peut entrer en contradiction avec un traité. Dans cette situation,
les Etats peuvent échanger leur consentement, produire des effets au traité à condition
que celui-ci soit modifié par une règle coutumière existante et non contestée. Cela
signifie que les Etats créent une nouvelle règle de droit pour modifier la coutume
antérieure.

Quand est-ce qui y a l’extinction des règles coutumières ?

Une règle coutumière peut devenir caduque lorsque les Etats cessent de répéter leur
action et dénoncent la conviction d’obéir à une règle de droit. Ainsi volontairement, la
règle coutumière cesse d’exister entre ces Etats et résulte des différentes
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appréciations politico-juridiques découlant de la pratique. De manière progressive, le


juge international sera amené à constater la disparition de la règle coutumière.

Qu’est-ce que la jurisprudence en droit international ?

C’est l’ensemble des décisions et avis rendus par les juridictions internationales. Ces
décisions ne sont pas en tant que telles créatrices de règle de droit internationale. Elles
sont plutôt des moyens de détermination de ces règles. La plus grande juridiction qui
rend des décisions unanimement acceptées et reconnues est la Cour Internationale de
Justice, ensuite vient la Cour Pénale Internationale, en troisième lieu les juridictions
régionales.

Qu’est-ce que la doctrine en droit international ?

C’est l’ensemble des travaux et opinions des publicistes les plus réputés, des
professeurs de droit international public, les instituts scientifiques de recherches et
laboratoires universitaires. Ces opinions et ces travaux ne sont pas de véritables
sources de droit international. Ils servent à analyser et à commenter l’évolution du droit
international et peuvent ainsi influencer l’interprétation et l’application de ce droit.

Qu’est-ce que l’équité en droit international ?

Elle reconnait au juge la possibilité de statuer de façon équitable et satisfaisante pour


trancher les litiges entre les Etats. Cela signifie que le juge est habilité à faire appel à
la règle de droit la plus adaptée à la situation. Cependant, le juge ne peut juger en équité
qu’à la demande des Etats. Pour autant, l’équité joue un rôle supplétif et ne vient en
concurrence avec les autres sources de droit international que l’Etat ?

Les organisations internationales

Pourquoi les Etats créent-ils des organisations internationales ?

Les Etats créent des organisations internationales pour avoir besoin de la coopération
des autres membres de la société internationale afin de résoudre certains problèmes.
En effet, les fléaux sont mondialisés et la solution dépend de tout le monde. Les
problèmes qui affectent la société internationale aujourd’hui ne peuvent être résolus de
manière isolée dans de nombreux domaines. Le caractère principal des organisations
internationales est le fait qu’elles sont créées par les Etats pour réaliser des objectifs
bien déterminés.
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Comment la commission de droit international définit-elle l’organisation


internationale ?

C’est une « association d’Etats constituée par un traité, dotée d’une constitution et
d’organes communs et possédant une personnalité juridique distinct de ses membres.

Quels sont les objectifs principaux de l’organisation internationale ?

Elle poursuit des objectifs communs aux Etats membres qui sont définis dans le traité
constitutif. Ce traité officialise la volonté entre les Etats et met en place les
structures de l’organisation. Tout Etat membre s’engage à le respecter en y adhérant.
C’est également sur la base de ce traité constitutif qu’est signé l’accord de siège entre
l’organisation et le pays membre sur le territoire duquel elle s’est établie. L’accord de
siège permet de reconnaitre à l’organisation l’étendue de son pouvoir de se doter
d’installations mobilières ou immobilières, d’avoir des privilèges et des intimités
diplomatiques et la protection diplomatique à ses agents. De manière générale, les
organisations internationales sont dotées de la personnalité juridique et sont donc
titulaires de droit.

Qu’est-ce qui caractérisent les membres ordinaires des organisations


internationales ?

Ce sont ceux qui ont créé l’organisation et qui ont participé à l’élaboration de l’acte
constitutif. C’est à l’issue de sa ratification qu’ils sont devenus des membres. En tant
que membres fondateurs, ils ont l’obligation de respecter les principes posés par le
texte constitutif. À ce titre, ils participent à la prise de décision dans les hautes
instances de l’organisation internationale et bénéficient de la plénitude des droits
notamment le droit d’interpréter le traité constitutif.

Qu’est-ce qui caractérisent les membres admis des organisations internationales ?

Ils sont soumis à la procédure d’admission qui varie en fonction de l’organisation, de sa


finalité et de ses caractères. Ils adhèrent après la création de l’organisation et sont
soumis à l’acceptation ou non des autres membres en fonction des conditions
d’acquisition de la qualité de membres posée par l’acte constitutif.

Qu’est-ce qui caractérisent les membres observateurs des organisations


internationales ?

Un membre observateur a une participation incomplète aux activités de l’organisation.


C’est souvent un statut provisoire avant d’être un membre plein. Les membres
observateurs n’appartiennent pas à l’organisation et ne disposent d’aucun droit de vote.
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Ils peuvent néanmoins prendre part de manière active aux travaux de l’organisation et
exercer une influence non négligeable grâce à leur observation.

Comment est née la SDN ?

Dans un message du 8 janvier 1918, le Président Wilson affirme « Une Société des
Nations devrait être formée en vertu de convention formelle ayant pour objet de
fournir des garanties réciproques d’indépendances politiques et territoriales aux petits
comme aux grands Etats ». De cette idée va naitre la SDN dont le pacte est adopté le
28 avril 1919. C’est la première fois qu’est créée par la volonté des Etats une
organisation universelle à caractère politique dotée d’une véritable structure
institutionnelle et incarnant l’idéal de paix par le droit et par la sécurité collective. La
SDN représente le premier système de sécurité collective auquel sera associée une
juridiction internationale chargée de trancher les différends entre les Etats. Sont
membres de la SDN les Etats vainqueurs de la première guerre mondiale et les Etats
considérés comme neutres.

Du point de vue structurel, les organes de la SDN sont les suivantes :

✓ L’Assemblée : Elle réunie tous les Etats membres et chacun dispose d’une voix
pour les prises de décision.
✓ Le Conseil : C’est l’organe exécutif dont la mission est essentiellement d’assurer
la prévention des conflits internationaux. Il est formé de 5 membres
permanents (France Grande Bretagne, Italie, Japon et la Chine) et 4 membres
non permanents qui sont élus à tour de rôle.
✓ Le Secrétariat permanent : Il est composé de divers bureaux et comités
spécialisés : Ex : BIT (Bureau International du Travail).
✓ La Cour Permanente de Justice Internationale : Créée en 1899, elle sera
intégrée à la SDN et aura comme fonction de résoudre les conflits entre Etats
et notamment en ce qui concerne l’interprétation des dispositions du statut de la
SDN.

Qu’est-ce qui explique l’échec de la SDN ?

Son universalisme proclamé est compromis par l’absence des Etats-Unis, le retrait de
nombreux Etats (Japon Italie Allemagne) et l’arrivée tardive de l’URSS. Pour enclencher
la défaite de la SDN, c’est la deuxième guerre mondiale et la SDN ne saura empêcher ce
nouveau conflit international.

Quelles sont les grandes étapes de la création de l’ONU ?

✓ Dès la charte de 1941, les USA et la Grande-Bretagne vont poser quelques


principes à savoir : le principe de sécurité collective, le principe de la
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renonciation de l’usage de force dans les relations internationales, le principe qui


partage les progrès de l’économie mondiale.
✓ Les USA et la Grande-Bretagne par une déclaration du 1er janvier 1942 vont
reprendre les grands principes susmentionnés qui seront signés par 26 Etats.
✓ La Conférence de Moscou en 1943 va explicitement évoquer la création d’une
organisation internationale fondée sur l’égalité souveraine de tous les Etats
pacifiques et ouverts à toutes les Nations, grandes comme petites.
✓ À l’automne 1944, se retrouvaient à Dumbarton Oaks les experts ; ils s’unissent
pour la rédaction d’une charte.
✓ Les propositions de Dumbarton Oaks seront complétées et examinées lors de la
Conférence de Yalta en 1945. C’est lors de cette conférence que le système du
droit de véto sera mis au point.
✓ La Conférence de San Francisco va achever la procédure par la signature de la
Charte des Nations Unies le 26 juin 1945. Elle entrera en vigueur le 24 octobre
1945 après le dépôt des instruments de ratification des 5 Etats membres
permanents ainsi que ceux de la majorité des autres Etats signataires (au total
51 Etats permanents).

Quels sont les objectifs de l’ONU ?

Selon la Charte, l’ONU poursuit 04 grands objectifs : le maintien de la paix et de la


sécurité internationale ; le développement des relations amicales entre les Nations ; la
coopération pour la résolution de tous les problèmes internationaux et la promotion du
respect des droits de l’homme.

Quelles sont les missions de l’ONU ?

L’Article premier et l’Article 2 de la Charte précisent que l’ONU doit prendre des
mesures collectives, efficaces en vue de prévenir et d’écarter les menaces à la paix et
réprimer tout acte d’agression par des moyens pacifiques. Cette mission obéit à 7
principes : tous les Etats doivent respecter leurs obligations en conformité avec la
Charte ; le règlement pacifique des différends internationaux ; l’égalité souverain des
Etats ; l’absence d’usage de la force dans les rapports internationaux ; de soutien aux
actions de l’organisation en conformité avec la Charte ; la non-ingérence dans les
affaires internes ; les Etats doivent agir dans le respect des droits de l’homme.

Quels sont les organes et les structures de l’ONU ?

✓ L’Assemblée Générale : C’est l’organe plénier de l’ONU, composée de tous les


Etats membres. Elle dispose à cet effet de la compétence générale en vertu de
laquelle, elle peut discuter de toutes questions ou affaires relevant du cadre de
la Charte. Elle dispose également de compétences spécifiques notamment le vote
du budget de l’organisation, le développement de la coopération internationale.
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Elle a la faculté de discuter de toutes questions se rattachant au maintien de la


paix et de la sécurité internationale sous réserve de ne pas appeler à une action
militaire non sécuritaire. Chaque Etat dispose d’une voix lors des votes des
résolutions ou des recommandations. La spécificité des ces actes, c’est qu’ils ne
sont pas obligatoires contrairement aux résolutions et groupements d’action au
sein de l’AG.
✓ Le Conseil de Sécurité : C’est un organe restreint. Il est composé de 15 Etats
membres dont 5 permanents qui disposent du droit de véto leur permettant de
bloquer l’adoption d’une résolution éventuelle d’une résolution. Les membres non
permanents sont élus pour deux ans par l’AG à la majorité des 2/3 et renouvelés
par moitié chaque année. L’Article 24 de la Charte confie au Conseil de Sécurité
la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationale.
À ce titre, il dispose d’un pouvoir d’enquête et de recommandation en cas de
menaces à la paix, de ruptures et d’actes d’agressions, il est compétent en vertu
du Chapitre 7 pour déterminer les mesures à adopter y compris celles qui sont
coercitives. Toutes les décisions du Conseil ont force obligatoire et doivent être
acceptées par tous les Etats membres.
✓ La Cour Internationale de Justice : C’est l’organe judiciaire qui a son statut
annexé à la Charte. Elle a été créée en 1945 et va entamer son activité en avril
1946. Sa mission principale est de régler conformément au droit international les
différends d’ordres juridiques qui lui sont soumis. Elle prend des décisions et des
avis qui s’appliquent aux institutions de l’ONU ainsi qu’à tous les Etats membres.
La Cour est composée de 15 juges qui sont élus pour un mandat de 9 ans non
renouvelable. Pour être élu, un candidat doit obtenir la majorité des votes, soit
au sein du Conseil de Sécurité, soit au sein de l’AG. La Cour est renouvelée par
1/3 tous les 3 ans. Elle est assistée du greffe qui est son principal organe
administratif. Le statut de la Cour précise qu’une fois élu, un membre n’est le
délégué ni d’un gouvernement de son pays, ni le gouvernement d’un autre pays. Il
est indépendant et il représente la communauté internationale dans ses
missions. Il doit réagir en parfaite impartialité. En vue de garantir cette
indépendance et cette impartialité, un juge ne peut être relevé de ses fonctions
que si ses autres collègues juges estiment à l’unanimité qu’il ne réponde plus aux
conditions requises. Aussi les membres de la Cour ne peuvent se livrer à aucune
autre activité professionnelle durant leur mandat. Ils jouissent dans l’exercice
de leur fonction de privilèges d’immunité comparables à ceux d’un chef de mission
diplomatique.

La fonction contentieuse de la Cour : Conformément à l’Article 38 de son statut, la


Cour doit appliquer dans ses décisions les conventions et les traités internationaux, la
coutume internationale, les principes généraux de droit, les décisions judiciaires et la
doctrine. Elle peut également appliquer l’équité si les parties aux différends s’accordent
sur ce point. Seuls les Etats peuvent saisir la Cour et cela suppose qu’ils aient accepté sa
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compétence. Elle est compétente en principe pour se prononcer sur toutes questions
relatives à l’interprétation de la Charte des Nations Unies et les principes de droit
international.

La fonction consultative de la Cour : Elle peut être consultée pour donner son opinion
sur une question de droit qui lui est soumis par l’Etat membre ou par une institution
spécialisée de l’Organisation (Article 65 du statut). L’avis est rendu à destination des
membres qui ont non seulement sollicité l’avis mais à tous les autres membres intéressés
de près ou de loin par l’avis. L’avis doit porter sur une question juridique et non politique
et ne peut constituer un moyen détourné de faire trancher un litige entre deux Etats
qui ne souhaiteraient pas soumettre leurs différends au contentieux. L’avis n’est pas
doté d’une force obligatoire qui bénéficie seulement d’une haute valeur morale et
s’inscrit dans la jurisprudence de la Cour.

Expliquez le Chapitre 6 de la Charte l’ONU ?

Il répond à l’objectif principal de la Charte à savoir la prévention du déclanchement et


de l’escalade des hostilités entre les Nations. Il est considéré comme un mécanisme
traditionnel de règlement des différends. En effet il n’est appliqué que lorsque le
différend ne comporte qu’une faible probabilité de basculer vers un conflit armé.
Souvent un accord est conclu entre les parties s’exprimant à un cesser le feu et la
volonté de régler leur différend de manière pacifique. Le recours au chapitre est une
décision collective prise au sein du Conseil de Sécurité, par un vote affirmatif de 9 de
ses membres y compris le vote des membres permanents. Les mesures prises sont
l’objet d’un mélange entre la médiation et les pressions politiques afin de trouver une
position la plus adéquate.

Expliquez le Chapitre 7 de la Charte de l’ONU ?

Conformément à l’objectif de maintien de la paix et de la sécurité internationale, l’ONU


à travers le Chapitre 7 envisage la prise de mesures collectives efficaces en vue de
prévenir et d’écarter les menaces à la paix avant que le Conseil de Sécurité puisse
adopter des mesures coercitives qui doivent constater l’existence d’une menace de la
paix, d’une rupture de la paix et d’un acte d’agression. Ce constat lui permet d’écarter
les situations spécifiques de conflits internes aux Etats. Le Conseil de Sécurité ne
prend en compte que les conflits internationaux ou les conflits intérieurs ayant une
dimension régionale ou sous régionale. Il prend en compte également les actes de
terrorisme, la prolifération des armes de destruction massive et les pratiques des
armes légères. Le Conseil de Sécurité pour la mise en œuvre du Chapitre 7 peut prendre
trois types de mesures :
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✓ Les mesures provisoires : L’Article 40 de la Charte précise que le Conseil de


Sécurité, avant de recommander ou de décider d’une mesure quelconque peut
inviter les parties intéressées à se conformer à une médiation ou conciliation.
Cela inclut notamment la cessation de toutes formes de représailles.
✓ Les mesures blocus non armés : Le Conseil de Sécurité peut décider certaines
mesures telles l’interruption complète ou partielle des voies de communications
et des relations économiques.
✓ Les mesures impliquant exceptionnellement l’usage de la force : Si les mesures
de l’Article 41 s’avèrent inadéquates, le Conseil de Sécurité peut entreprendre
toutes actions militaires qu’il juge nécessaire au maintien ou au rétablissement de
la paix et de la sécurité internationale. Pour ce faire, il s’appuie sur l’Article 42
pour autoriser l’emploi de la force par une opération des forces multinationales
ou régionales. Les casques bleus sont composés à la fois des militaires, des civils
et des policiers. Leur rôle et responsabilités qui évoluent en fonction des
missions de maintien de la paix, deviennent complexes et multidimensionnels. D’un
simple contrôle du respect d’un cesser le feu, les opérations de maintien de la
paix ont évolué pour comprendre la protection des civils, le désarmement des ex
combattants, la défense des droits fondamentaux, la promotion de l’Etat de droit
et le soutien aux élections libres et justes.

Qu’est-ce que le principe de nécessité ?

Il signifie que l’Etat ne peut se défendre contre une agression armée qu’en ripostant par
l’usage de la forme. Aucun autre moyen ne lui permettra de satisfaire sa défense. C’est
un principe d’origine coutumière qui trouve son effectivité dans la licéité d’une réaction
à la menace de la paix et de la sécurité internationale.

Qu’est-ce que le principe de proportionnalité ?

Il signifie que l’action de riposte doit être proportionnelle à l’agression armée dont
l’Etat a été victime.

Qu’est-ce que la responsabilité internationale de l’Etat ?

Selon le dictionnaire du droit international, la responsabilité est définie comme


l’obligation incombant à l’Etat auquel est imputable un acte ou une omission contraire à
ses obligations internationales, d’en fournir réparation à l’Etat qui en a été victime en
lui-même ou dans la personne ou des biens de ses ressortissants. Cela signifie que la
responsabilité sanctionne la violation d’une source de droit international.

Quels sont les motifs d’exclusion de la responsabilité internationale ?

✓ La force majeure : Cela renvoie à la survenance d’une force irrésistible d’un


événement extérieur imprévu qui échappe au contrôle de l’Etat du fait qu’il est
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matériellement impossible étant donné les circonstances, d’exécuter l’obligation.


La force majeure suppose donc deux conditions : l’événement doit être
indépendant de la volonté de l’Etat et irrésistible quant à l’exécution de
l’obligation. En cas de force majeure, la responsabilité internationale de l’Etat ne
pourra être engagée.
✓ L’Etat de nécessité : Il suppose que la violation commise par l’Etat est le seul
moyen de protéger un intérêt essentiel de cet Etat menacé par un péril grave et
imminent. L’Etat de nécessité ne pourra être invoqué qu’exceptionnellement et
que si l’obligation internationale violée n’exclut pas le motif invoqué par l’Etat.
✓ La satisfaction : Il s’agit de manifestions publique de regrets ou d’excuses,
d’actes symboliques, des sanctions internes de la part de l’Etat responsable ou
une déclaration de responsabilité devant le juge ou un arbitre international. Il
s’agit d’une forme de réparation morale qui a des conséquences plus politiques que
juridiques. Dans le cadre du règlement pacifique des différends, la
reconnaissance morale de certains préjudices par la satisfaction suffit parfois à
rétablir une relation entre deux Etats.

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