dancing et cause la mort de 146 personnes. L’ORIGINE DE L’INCENDIE : L’hypothèse criminelle ayant été écartée, les experts ont relevé la défectuosité du système de chauffage ayant entraîné une surchauffe de l’air dans les gaines et caissons de ventilation. La présence d’une couche épaisse de mousse de polyuréthane a dégagé un volume important de CO et d’acide cyanhydrique (la combustion est foudroyante au contact d’un air riche en oxygène).
Le feu a couvé un long moment dégageant les
gaz toxiques, puis a pris brusquement une intensité inouïe au moment de l’ouverture des portes, embrassant tout l’intérieur et rendant vaine l’action des secours. Facteurs aggravants :
→ Matières plastiques utilisées pour la
décoration
→ Insuffisance des dégagements, de plus
obstrués par des tourniquets, portes condamnées, défaut de signalisation. LES RESPONSABILITES : Ont été poursuivis et condamnés :
→ Le gérant survivant ;
→ L’installateur du chauffage ;
→ Le directeur de la Société ayant fourni les
produits ayant servi à fabriquer la mousse de polyuréthane
→ Le maire de St Laurent du Pont
Que lui a-t-on reproché ?
Saisi de nombreuses doléances des administrés
(bruit), le maire a demandé le transfert du dancing hors du centre de la localité.
Par arrêté du 7 novembre 1969, le Préfet de
l’Isère a accordé le permis de construire avec de nombreuses réserves, notamment relatives à la défense incendie, le dépôt en mairie de l’avis d’ouverture du chantier, de la déclaration d’achèvement des travaux en vue de la délivrance du certificat de conformité. Il était par ailleurs indiqué que le maire (entre autres) était chargé de l’exécution du présent arrêté Le Maire n’a pas pris d’arrêté d’ouverture
L’article 24 du décret de 1965 dispose que la
commission est notamment chargée « d’autoriser l’ouverture de l’établissement »
L’article 30 dispose que « l’autorisation
d’ouverture est donnée par le maire »
Le juge a déduit à partir du rôle de la
commission que ce pouvoir ne pouvait qu’appartenir au maire Devoirs du Maire
Il doit se renseigner sur les pouvoirs qui lui sont
confiés.
Le décret du 13 août 1954, comme les pouvoirs
généraux de police imposaient au maire la charge de la sécurité.
Le maire n’a accompli aucune des prescriptions
de l’arrêté de 1969, expliquant qu’il pensait que son rôle se limitait à le classer dans les archives de la commune. Il a affirmé ignorer complètement les dispositions de l’arrêté de 1954 (alors que le préfet avait adressé en 1966 une lettre à tous les maires attirant leur attention sur ce texte). « Attendu que ces constations matérielles qui ne nécessitent ni connaissances juridiques ni compétences techniques devaient immanquablement provoquer de la part de X en sa qualité de maire, l’intervention de la commission départementale de sécurité et un arrêté municipal interdisant l’ouverture du dancing ; qu’il avait en cas de résistances des gérants du 5-7 le devoir de s’opposer par voie d’autorité à toute exploitation en faisant assurer l’exécution de son arrêté interdisant l’ouverture tant que l’aménagement de l’établissement n’aurait pas été conforme à la réglementation. » Le maire ne s’est rendu à aucun moment sur le site, le juge admettant qu’il aurait pu charger un membre du conseil municipal, ou le capitaine des pompiers, ou demander le concours de la commission départementale.
Le maire exerce ses attributions de police sous
la surveillance et non pas sous l’autorité de l’administration supérieure. L’aide apportée au plan départemental ne décharge en rien le maire, tant au titre de la police générale que des polices spéciales (qui elles mêmes se complètent comme la police des E.R.P et celle des permis de construire). « Pour assister les maires dans une tâche dont la technicité augmente chaque jour », le décret de 1954 a institué la Commission départementale de Sécurité, devenue la C.C.D.P.C. par le décret du 2 décembre 1965.
« Attendu que, même dans l’ignorance où se
trouvait X de ses pouvoirs, de ses devoirs et des dangers que représentait l’aménagement du dancing, il avait, par l’exercice de ses fonctions de maire depuis de nombreuses années, appris l’existence à la préfecture de l’Isère de l’inspection départementale des services d’incendie et de secours. Attendu qu’en omettant d’alerter, en pareilles circonstances, ce service spécialisé comme la plus élémentaire prudence lui commandait de le faire X a commis une négligence grave. » L’inspection départementale avait adressé aux maires en 1969 et 1970 des lettres dont l’objet portait sur « la conformité des ERP ».
Il appartient donc au maire de solliciter la
Commission et le juge conclut : « qu’en tous cas, même si ce service n’avait pas provoqué les contrôles demandés par le maire, l’inspecteur départemental qui est membre de la Commission départementale de sécurité aurait engagé sa responsabilité tandis que Perrin aurait dégagé la sienne par sa demande de contrôle ».