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École Polytechnique de l’UNS Parcours des Écoles d’Ingénieurs Polytech, 2e année

Polytech’Nice-Sophia 2012–2013

Électromagnétisme
TD 14
Réflexion/transmission entre deux milieux lhi

Introduction : Toute discontinuité dans le milieu de propagation crée une onde


réfléchie ainsi qu’une onde transmise. On s’intéresse ici au cas d’une interface plane,
séparant deux milieux lhi semi-infinis.
À l’interface entre deux milieux lhi, les champs électromagnétiques doivent satisfaire
les équations aux limites :
~ − D̃
n̂ · (D̃ ~ ) = ρ̃ ~ − B̃
n̂ · (B̃ ~ )=0
1 2 s 1 2
~ ~
n̂ ∧ (Ẽ − Ẽ ) = ~
0 ~ ~
n̂ ∧ (H̃ − H̃ ) = J~˜
1 2 1 2 s

où on définit le vecteur n̂, normal à l’interface, orienté du milieu 2 vers le milieu 1.


Les produits scalaires « sélectionnent » les composantes normales à l’interface, alors
que les produits vectoriels donnent (en module) les composantes tangentielles. La
densité surfacique des charges, ρ̃s (C m−2 ), exprime les charges venant s’accumuler
sur l’interface entre les deux milieux, alors que le courant surfacique J~ ˜s (A m−1 )
existe seulement dans le cas où l’un des deux milieux est un conducteur parfait.
L’angle d’incidence θi est l’angle formé par le vecteur d’onde du champ incident, k̂i ,
et la normale à l’interface. On parle d’incidence normale si θi = 0 et d’incidence
oblique si 0 < θi ≤ π/2.
Le cas d’une incidence normale est évidemment le plus simple. Les champs électrique
et magnétique sont tous les deux tangentiels à l’interface (puisqu’ils sont perpendi-
culaires à k̂i dans l’OPPM incidente), donc leur polarisation n’a aucune influence
sur les conditions aux limites : il n’y a pas de composantes normales à l’interface et,
quelle que soit la polarisation du champ électrique, les conditions sur les composantes
tangentielles sont les mêmes.
L’incidence oblique est plus compliquée. On définit d’abord le plan d’incidence, formé
par les vecteurs n̂ et k̂i , et on distingue deux cas de polarisation, en choisissant
chaque fois un des deux champs (électrique ou magnétique) perpendiculaire au plan
d’incidence.
La polarisation perpendiculaire (⊥) ou TE, se réfère à une orientation du champ
électrique perpendiculaire par rapport au plan d’incidence. Le vecteur qui est donc
transversal à ce plan est le vecteur électrique, d’où l’appellation TE.
La polarisation parallèle (k) ou TM, se réfère à une orientation du champ électrique
parallèle au plan d’incidence. Le vecteur qui est donc transversal à ce plan est le
vecteur magnétique, d’où le nom TM.
Ces deux cas de polarisations comportent des composantes normales et tangentielles
différentes. L’application des conditions aux limites donne alors des coefficients de
réflexion et de transmission différents.

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Dans le cas général, une onde incidente pour être analysée en deux composantes,
une de polarisation TE et une autre de polarisation TM, chacune donnant lieu à un
champ réfléchi et transmis selon ses propres coefficients.
Notions : plan d’incidence ; polarisation perpendiculaire ; polarisation parallèle ; co-
efficients de Fresnel ; angle de Brewster.

14.1 Incidence normale


Deux diélectriques (lhi, non magnétiques) sont séparés par le plan z = 0. Une OPPM incidente,
polarisée selon êx , se propage selon k̂i = êz dans le premier diélectrique (z < 0). La discontinuité
entre les deux milieux crée une onde réfléchie et une onde transmise. Sur l’interface il n’y a ni
charges ni courants.
a. Donner les représentations complexes des OPPM incidente, réfléchie et transmise.
b. Appliquer les conditions aux limites et écrire les deux équations qui en résultent.
c. Montrer que l’amplitude des ondes réfléchie et transmise sont réelles et calculer le coeffi-
cient de réflexion en amplitude, r = Er0 /Ei0 , ainsi que le coefficient de transmission en
amplitude, t = Et0 /Ei0 , en fonction des indices de réfraction n1 et n2 .
d. Calculer le coefficient de réflexion en puissance moyenne (intensité), R = Ir /Ii , ainsi que
le coefficient de transmission en intensité, T = It /Ii , en fonction des indices de réfraction
n1 et n2 .

Résultat:

n1 −n2 Z2 −Z1
c. r = =Z
n1 +n2 2 +Z1
, t = n12n 2Z2
+n2 = Z2 +Z1
1

 2
−n2
d. R = nn11 +n2
= r2 , T = (n4n 1 n2
1 +n2 )
n2 2
2 = n t 6= t
1
2

14.2 Incidence oblique : polarisation perpendiculaire


On considère maintenant le cas général où le vecteur d’onde du champ incident n’est pas normal
à l’interface entre les deux milieux mais forme un angle θi avec la normale n̂ = −êz à celui-
ci : ~
ki = ki cos θi êz + ki sin θi êx . On appelle plan d’incidence le plan défini par les vecteurs ~
ki
et n̂. On peut montrer que les vecteurs ~ kr et ~kt appartiennent aussi au plan d’incidence. La
polarisation du champ électrique incident est perpendiculaire au plan d’incidence : Ẽ ~ est orienté
selon êy .
a. Donner les représentations complexes des OPPM incidente, réfléchie et transmise.
b. Appliquer les conditions aux limites du champ électrique et écrire l’équation qui en résulte.
On notera que l’équation Ae j ax + Be j bx = Ce j cx , ∀x implique a = b = c. En déduire que,
sur l’interface :
~ r =~
ki · ~ r =~
kr · ~ kt · ~
r (1)

c. À partir de l’équation (1), montrer que :

θi = θr (2)
n1 sin θi = n2 sin θt (3)

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d. Appliquer les conditions aux limites du champ électrique et du champ magnétique et écrire
les deux équations qui en résultent.
e. Calculer le coefficient de réflexion et de transmission en amplitude, r⊥ et t⊥ , respectivement.
f. Quel est le signe de r⊥ pour une réflexion air/verre ?

g. Dans quel cas r⊥ = 0 ?


h. Calculer le coefficient de réflexion et de transmission en puissance moyenne, R⊥ et T⊥ ,
respectivement. On s’intéresse ici au rapport de puissances moyennes par unité de surface
de l’interface : il faudra considérer seulement la composante du vecteur de Poynting qui est
perpendiculaire à l’interface pour calculer l’intensité « normale » de l’onde.

Résultat:

d. 1 + r⊥ = t⊥ ,
(1 − r⊥ )n1 cos θi = n2 t⊥ cos θt
n1 cos θi −n2 cos θt 2⊥ −Z1⊥
e. r⊥ = n1 cos θi +n2 cos θt =ZZ2⊥ +Z1⊥ , Zi⊥ = Zi / cos θi
2n1 cos θi 2Z2⊥
t⊥ = n1 cos θi +n2 cos θt = Z2⊥ +Z1⊥
cos θt
2
h. R⊥ = r⊥ , T⊥ = t2⊥ nn21 cos θi = 1 − R⊥

14.3 Incidence oblique : polarisation parallèle


On revient à l’incidence oblique (Ex. 14.2) mais cette fois-ci le champ électrique est parallèle
au plan d’incidence : il a des composantes selon êx et êz alors que le champ magnétique B ~ a
seulement une composante selon êy . Les résultats obtenus aux questions b. et c. de l’Ex.14.2
restent valides (en fait, ce sont des lois générales liées aux phénomènes de réflexion/transmission
de toutes types d’ondes, non seulement électromagnétiques).
a. Donner les représentations complexes des OPPM incidente, réfléchie et transmise.
b. Appliquer les conditions aux limites du champ électrique et du champ magnétique et écrire
les deux équations qui en résultent.

c. Calculer le coefficient de réflexion et de transmission en amplitude, rk et tk , respectivement.


Puisque, dans cette polarisation, les vecteurs du champ incident et du champ réfléchi sont
opposés (examiner, p.ex., la configuration pour θi ≈ 0), on choisit de définir le coefficient de
réflexion comme rk , −Er0 /Ei0 afin de retrouver, pour θi = 0, les résultats de l’incidence
normale.
d. Dans quel cas rk = 0 ?
e. Calculer le coefficient de réflexion et de transmission en puissance moyenne, Rk et Tk ,
respectivement. On s’intéresse ici au rapport de puissances moyennes par unité de surface
de l’interface : il faudra considérer seulement la composante du vecteur de Poynting qui est
perpendiculaire à l’interface pour calculer l’intensité « normale » de l’onde.

Résultat:

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n2
b. 1 + rk = n1 tk ,
cos θt
1 − rk = cos θi tk
n1 cos θt −n2 cos θi Z2k −Z1k
c. rk = n1 cos θt +n2 cos θi = Z2k +Z1k , Zik = Zi cos θi
2n1 cos θi 2Z2k cos θ1
tk = n2 cos θi +n1 cos θt = Z2k +Z1k cos θ2
n2 Z1
d. rk = 0 si θi = θB , angle de Brewster : tan θB = n1 = Z2

e. Rk = rk2 , Tk = t2k nn21 cos θt


cos θi = 1 − Rk

14.4 Eau douce


On revient à l’exercice 12.1 et on considère que l’amplitude de 0.5 V m−1 concerne le champ
électrique d’une onde incidente, se propageant dans le vide. Une interface plane vide-eau douce
se situe à z = 0.
Calculer l’amplitude des champs électriques réfléchi et transmis dans le cas d’une incidence :
a. normale, f1 = 1 MHz, f2 = 2.5 GHz ;
b. oblique TE, θi = 30◦ , f1 = 1 MHz ;
c. oblique TM, θi = 30◦ , f1 = 1 MHz.
Écrire les amplitudes complexes des champs dans les trois cas.

Résultat:
~ = −0.4e+ j 0.02z ê , Ẽ
a. f1 : r = −0.8, t = 0.2, Ẽ ~ = 0.1e− j 0.19z ê ;
r x t x
j 179.41◦ ◦
f2 : r̃ = −0.797 + j 0.008 = 0.797e , t̃ = 0.203 + j 0.008 = 0.203e j 2.309 ,
~ = 0.398e+ j 0.02z+179.41◦ ê , Ẽ
Ẽ ~ = 0.102e−21z e− j 464z+2.309◦ ê ;
r x t x
b. r = −0.82, t = 0.18 ; c. r = −0.77, t = 0.20

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